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CFTE - Le béton -1-

LE BETON

I-GENERALITES

-Matériau artificiel obtenu en agglomérant des granulats (c’est-à-dire gravettes


+sable) au moyen d’une pâte de ciment.

-Matériau ancien retrouvé dans l’architecture Romaine

-C’est un mélange de : -granulats (gravettes +sable)


-ciment
-eau

Les granulats constituent le squelette,

Le ciment et l’eau constituent la pâte.

-Deux paramètres : - résistance (à la compression)


- ouvrabilité (maniabilité)

Donc dépend • du choix des constituants


• de leur proportion dans le mélange

II-GRANULATS

II-1/ Classification

• Matériaux naturels prélevés dans la nature (dunes, oueds, mer,..) : -gravier roulé (ex
oueds), sables
• Matériaux naturels obtenus par concassage : graviers et sables concassés

II-2/ Analyse granulométrique

Les granulats sont caractérisés essentiellement par leur courbe granulométrique.


Celle-ci s’obtient en faisant passer l’échantillon à analyser à travers une série de tamis
normalisés ayant les mailles suivantes :

0.080, 0.100, 0.125, 0.160, 0.200, 0.250, 0.315, 0.400, 0.500,


0.630, 0.800, 1.0, 1.25, 1.60, 2.00, 2.50, 3.15, 4.00, 5.00,
6.30, 8.00, 10.0, 12.5, 16.0, 20.0,
25.0, 31.5, 40.0, 50.0, 63.0, 80.0

*Manière de procéder :

-Superposer les tamis, les trous les plus grands sont au dessus,

-Déposer sur le tamis supérieur un poids P de l’échantillon,


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-Soit Pk le poids des éléments recueillis sur le tamis n° K. Pour l’ensemble des
tamis on a donc : ∑ Pk =P

-On en déduit le pourcentage d’éléments retenus (ou refus) sur le tamis n° K :


P kx100
P

-Le pourcentage d’éléments non retenus (ou passant) sur le tamis n° K :


100-(Pk / P) x100

-On peut alors tracer la courbe granulométrique de l’échantillon :

Passant
100
%
en ordonnées : passant Refus
en abscisse : diamètre tamis

Passant

Diamètre tamis
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CFTE - Le béton -4-

II-3/ Caractéristiques des granulats :

En plus de leur courbe caractéristique dite courbe granulométrique, les


granulats présentent différentes caractéristiques :

* Masse volumique absolue ou spécifique : ms

C’est la masse par unité de volume de matière pleine (volume absolu) sans
aucun vide entre les grains. Elle est nécessaire pour pouvoir déterminer le poids du granulat
à utiliser.

Méthode du flacon :

- Un échantillon sec de poids P, remis dans un flacon d’eau, on a le poids P’.


- Poids du flacon +eau =Q
- On a Q+P= poids flacon rempli d’eau + poids d’eau qui représente le
volume d’agrégat d’où le volume d’agrégat,

V= (Q+P)-P' d’où ms= P/V

(Avec densité eau = 1)

Ordres de grandeurs :
-calcaires : 2,65 à ,70 t/m3
-siliceux : 2,6 t/m3

*Masse volumique apparente : ma

C’est la masse d’un granulat par unité de volume total y compris les vides
entre les grains (volume apparent).
Une jauge de volume V et de poids Q. Remplie par le granulat sans vibrer, on
a le poids de l’ensemble P’.

Poids d’agrégat : P=P’- Q donc ma = P/V

Ordre de grandeur : en moyenne 1,6 t/m3

* Teneur en eau :

Elle peut varier dans de grandes proportions pour les granulats qui sont
stockés à l’extérieur et exposés à la pluie. Elle a une influence très sensible sur
la composition granulométrique du béton.

* Indice de forme :

Il est défini par la valeur moyenne du rapport e/l :

e= épaisseur minimale d’un granulat


l= longueur maximale de ce granulat
CFTE - Le béton -5-

Il varie de 0,3 à 0,5

* module de finesse Mf d’un sable :

Mf est égale à la somme des refus, exprimés en % sur les 10 tamis, il est de
l’ordre de 2,6.

* Equivalent de sable :

Il permet de rendre compte de la quantité et de la qualité des éléments qu’il


contient. Il est défini par le rapport en % de la hauteur de la partie sédimentée
à la hauteur totale (partie sédimentée +floculat) qui se dépose dans une
éprouvette graduée dans laquelle l’échantillon a été mis en suspension.

HT =Hauteur totale
Règle graduée HS= Hauteur sable
Éprouvette HF=HT-HS =floculat

Floculat ES=HS/HT (%), en général ES ≈ 70à80%


HF
HT HS

III-CIMENTS

Ce sont des poudres fines (<80µ) obtenues dans les cimenteries.


C’est le liant hydraulique pour le béton.

III-1/ Prise et hydratation

Eau + ciment = pâte


En présence d’eau, le ciment réagit en s’hydratant. Les réactions chimiques donnent
lieu à ces 2 phénomènes :

-Prise : début de la solidification de la pâte. Cette prise conditionne l’intervalle de


temps disponible entre l’addition d’eau au ciment et la mise en place du béton.
-Durcissement : augmentation de la résistance dans le temps

III-2/ Contrôle du ciment

2-1/Analyse chimique :

A pour but la détermination de la teneur du ciment en silice, chaux,


aluminium, oxyde de fer, magnésie, anhydride sulfurique….

2-2/granulométrie : < 80 µm ou < 45 µm

2-3/Prise :

A pour but de déterminer le début de prise (DP) et la fin de prise (FP)


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Mortier utilisé :
1 partie de ciment 450g)
3 parties de sable (1350g)
½ parties eau (225 g)
L’essai est effectué au moyen de l’appareil VICAT (aiguille métallique)

Exemple de tracé

Trait>2,5mm

DP FP
Pour une température de 20°, le DP se situe entre 2h et 5h

2-4/ Compression 16cm

Prisme de dimensions 4x4x16cm


4cm
4cm
On détermine les résistances à la compression à 2, 7 et 28 jours.

IV- EAU DE GACHAGE

L’eau a deux fonctions.

1/ Permettre la prise et le durcissement du ciment (réactions d’hydratation),

2/ Assurer la maniabilité du béton en le rendant suffisamment fluide pour qu’il puisse


s’étendre dans le coffrage.

Elle doit être propre et ne doit pas contenir des matières en suspension ou des
sels dissous dépassant les tolérances.
Un excès d’eau de gâchage entraîne une perte de résistance et une
augmentation du retrait hydraulique et donnera un béton peu durable (facilement
détériorable).

V-LES ADJUVANTS

Produits rajoutés au béton au moment du malaxage dans le but de modifier certaines


caractéristiques du béton frais ou durci. (Voir Matériaux de construction).
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VI-/FACTURS DE CONTROLE ET D’ETUDE DE LA COMPOSITION DU BETON


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Il s’agit de rechercher la composition optimale du béton c’est à dire préparer un béton


de compacité maximale et de la résistance imposée.

Compacité = rapport entre la somme des volumes des matériaux et le volume total.
masse volumique du béton (Kg/m³), en général elle est de 2,4t/m³

VI-1/Résistance moyenne - résistance nominale

On considère n éprouvettes soumises à l’essai d’écrasement.


Soit m1, m2, m3,….mn les résistances obtenues
y résistance moyenne : ma=∑mi /n

y écart type s=√∑(mi-ma)²/n-1


en général :
σn = σ28 - 0,8s d’où σ28>σn
et si s ≈ 20%
σ28≈σn+15%

VI-2/Ouvrabilité

C’est la facilité offerte à la mise en œuvre du béton pour le remplissage parfait du


coffrage et du ferraillage.
Elle est mesurée en général par l’affaissement au cône d’Abrams.

VI-3/Influence du rapport C/E

La résistance augmente si le dosage en ciment C augmente, diminue si le dosage en


eau E est élevé. D’où il faut étudier ce rapport C/E. Bolomey a établi en effet la
formule suivante :
σ28 = G. σc (C/E-0,5) avec
σ28 = résistance à la compression à 28 jours
σc = classe vraie du ciment à 28 jours
G = coefficient granulaire (valeur moyenne G ≥ 0,5) (voir courbe)
C est donné également en fonction de C/E et de l’affaissement A (voir courbe)

VI-4/Influence de la granularité

On utilise dans cette étude le rapport G/S (c’est à dire gravette sur sable). En
pratique, une valeur moyenne de ce rapport est : G/S ≤ 1,5 à1,6
-Module de finesse d’un sable Mf
Il est égal à 1/100è de la somme des refus exprimés en% sur les différents tamis de la
série :0,16; 0,315; 0,63; 1,25; 2,5; 5; 10; 20; 40 et 80 mm
En général Mf (sable) ≈ 2,8 (entre 2,2 et 2,8)

VII- METHODES DE COMPOSITION

Rechercher pourcentage optimal des matériaux utilisés : gravette, sable, ciment, eau.
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VII-1/dosage en ciment :

On utilise la formule de Bolomey: σ28 =G.σc.(C/E-0,5)


Connaissant σ28, G ,σc, on en déduit C/E, puis C est déterminé en fonction de C/E et de
l’affaissement (voir abaque).

VII-2/dosage en eau

Le dosage en eau E est déterminé en connaissant C/E et C. Cependant, il y a lieu


d’apporter des corrections fonction du diamètre D des granulats.

D en mm 5 10 16 25 40 63 100
Correction 15 9 4 0 -4 -8 -12
en %

VII-3/Dosage des granulats –Règle ″Dreux -Gorisse″

La méthode de Dreux est utilisée pour déterminer les dosages des granulats (gravette
et sable) de granulométrie D≤ 31,5.
Elle consiste à tracer une courbe de référence ainsi que la courbe réelle du mélange et
d’en déduire le pourcentage de chaque granulat.

Courbe de référence

Elle est formée par 2 segments de droite OA et OB

100%

B Coordonnées du point A
Courbe de référence -en abscisse : X=D/2 (D ≤ 25 mm)
-en ordonnée : Y=50-√D+K+ (KS+KP)
Courbe réelle
A Avec :
K : terme correcteur
D KS, KP: termes correcteurs sur K

-Pour K (d’après expériences) : Voir tableau ci-après


Vibration Faible Normale Puissante
Forme granulats Roulé concassé Roulé concassé Roulé concassé
400+fluidifiant -2 0 -4 -2 -6 -4
Dosage en ciment

400 0 +2 -2 0 -4 -2
350 +2 +4 0 +2 -2 0
300 +4 +6 +2 +4 0 +2
250 +6 +8 +4 +6 +2 +4
200 +8 +10 +6 +8 +4 +6
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K est donné en fonction du dosage en ciment, de la puissance de la vibration et du


type de granulat.

-KS : correction supplémentaire


KS= 6Mf - 15 Mf : module de finesse du sable
Mf moyen= 2,5 d’où Ks=0
-KP (plasticité)
KP= +5 à+10 environ

Coefficient de compacité σ

Soient Vg, Vs, Vc les volumes absolus en litres des granulats (gravette et sable) et de ciment
contenus dans 1m³ de béton frais mis en œuvre. L’ensemble des grains de matières solides ne
remplissent pas intégralement les 1000 l car il y a en plus de l’eau interstitielle et des bulles
d’air.
Le coefficient de compacité σ est le rapport des volumes absolus des matières solides
Vm =Vg + Vs +Vc au volume total du béton frais mis en œuvre

σ = Vg +Vs +Vc (en l)


1000
(voir tableau, de l’ordre de 0,80)

Détermination des pourcentages des granulats

-On trace la courbe de référence OAB et la courbe réelle du mélange sur le graphique
contenant les courbes granulométriques des granulats.

-On trace alors les lignes de partage entre chacun des granulats en joignant le point à
95% de la courbe granulaire du premier, au point 5% de la courbe granulaire du granulat
suivant et ainsi de suite (en commençant par la courbe de gauche)

-On lira alors sur la courbe de référence au point de croisement avec la ou les droites
de partage, le pourcentage en volume absolu de chacun des granulats g1etg2…
(Voir courbe)

-Si C est le dosage en ciment, le volume absolu des grains de ciment est c: c = C/3,1.
3,1 étant la masse spécifique du ciment

-Volume des granulats par m³ est donc égal à :

V=1000 σ-c σ=coefficient de compacité

-Volume absolu de chaque agrégat sera :


V1≥g1V, V2≥g2V, V3≥g3V g1, g2, g3 = pourcentages

-Les masses seront donc (connaissant les masses spécifique w1, w2, w3) :
P1=w1V1 P2=w2V2 P3=w3V3
La masse totale des granulats est G
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VIII-Exemple d’étude de la composition d’un béton.

(Voir courbe)

VIII-1/ Résistance souhaitée :

σn =300bars d’où σ28 =300+15%=345 bars

VIII-2/ Consistance désirée :

Affaissement au cône d’Abrams A=5cm

VIII-3/ Dosage en ciment

Formule de Bolomey : σ28 =G.σc.(C/E-0,5)

A 28j σ28 = 480 bars, G∼0,5 d’où


345 = 0,5*480(C/E-0,5)
C/E = 1,94 et A = 5 soit C =375 Kg/m³

VIII-4/ Dosage en eau

C/E =1,94 et C = 375 on a E=375/1,94 ≈195L

VIII-5/ Courbe de référence : OAB

O et B sont définis, il faut déterminer A

100%

A=(x,y)
A?

D
X=D/2=10mm
Y=50-√ D +K + (Ks + Kp)
=50-√ 20-2 (K=-2 pour C=375, gravette roulée, vibration normale)
Mf=2,71⇒Ks= 6Mf-15=+1
Soit Y=50-5-2+1=44%

*ligne de partage
95% du sable et 5% de gravette, le point de rencontre avec la courbe de référence
donne: sable = 36%, gravette = 64%

VIII-6/ Coefficient de compacité.

Abaque ⇒D=20mm, béton plastique, vibration normale, d’où :


δ = 0,825
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VIII-7/ Dosage granulats

-Soit Vm le volume absolu total des agrégats et du ciment


Vm=1000x0,825=825L

-Volume absolu du ciment : 375/3,1=121L


-Volume absolu des granulats : 1000 δ-c=825-121=704L
volume absolu sable : 704x36%= 253L
volume absolu gravette :704x64%= 451L
-Soit les densités absolues des granulats suivants :
sable=2,54 gravette=2,62
le dosage en matériaux secs sera donc en Kg
sable 253x2,54= 643
gravette 451x2,62=1182
ciment 375
eau 195
-Densité théorique du béton frais mis en œuvre
D=G+C+E/1000 = 2,395(≈2,4)

NB : l’étude de la composition d’un béton étant effectuée, il convient de faire les essais
d’études nécessaires en vue d’apporter les corrections éventuelles

IX- FABRICATION ET CONTROLE DU BETON

IX-1/ Fabrication du béton

-Approvisionnement des matériaux


vérifier le stockage des granulats, du ciment
vérifier approvisionnement à la bétonnière

-Malaxage
vérifier matériel (manuel, mélangeur)
vérifier volume bétonnière et malaxeur
vérifier vitesse et durée de malaxage

-Transport
éviter ségrégation
vérifier conditions atmosphériques

IX-2/ Mise en œuvre du béton

-Précautions :
vérifier coffrage, aciers, béton
-Bétonnage :
contrôle vibration, bétonnage par temps chaud, bétonnage sous l’eau, éviter
ségrégation.
-Faire attention aux joints de reprise, à la qualité des parements
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IX-3/ Contrôle et essais

-essais sur matériaux


-plasticité (affaissement)
- résistance (éprouvette)

Pour le contrôle de résistance du béton, on distingue :


-essai destructif : écrasement d’éprouvettes de dimensions Ø = 16 cm et H = 32 cm
-essai non destructif : auscultation dynamique

X- EFFETS DIVERS

X-1/ Retrait

Le retrait est une diminution de volume du béton après sa prise, du à deux causes :

-cause thermique

Les réactions chimiques qui accompagnent la prise et le durcissement du


béton dégagent de la chaleur (exothermiques). Lorsque l’activité chimique diminue,
le refroidissement affecte le béton durci qui subit donc une contraction dans tous les
sens et peut causer de la fissuration.

-cause hygrométrique
Si la pâte de ciment est exposée à l’air en cours du durcissement, elle est
soumise aux conditions hygrométriques de l’atmosphère et subit les lois de
l’évaporation de l’eau avec pour conséquence le retrait.

*Inconvénients du retrait et remèdes :

Le raccourcissement provoqué par le retrait fait apparaître des contraintes de traction,


qui peuvent provoquer des fissures qui ne sont pas, en général, dangereuses pour la
stabilité des constructions mais nuisibles pour d’autres raisons :

yesthétique
yrisque corrosion armatures
ymanque d’étanchéité des réservoirs ou de tuyaux
ydégradation des aires de circulation

Pour atténuer le risque de fissuration par retrait, on peut :

yrefroidir le béton durant la prise et les premiers jours


yMaintenir l’humidité pendant les premiers jours (en arrosant fréquemment par ex)
yréaliser des joints de retrait

IX-2/ Fluage

Le fluage est la déformation différée du béton sous l’effet de charges de longue durée.
Il peut causer des déformations de planchers en béton qui peuvent provoquer des
fissures dans les cloisons qui reposent sur ces planchers.
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Pour réduire ce risque de fissuration, il est nécessaire de donner aux dalles et poutres
des planchers qui portent des cloisons rigides, une raideur suffisante et un étaiement
suffisamment long avant décoffrage.

∆L
L ε fluage ≈ 2 εinstantané
B
Fluage
ε fluage
A Déformation totale
Déformation instantanée
ε instantané
O temps

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