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Cours de Mécanique Des Sols (MDSI) 2ième année Licence

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE


MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE A.MIRA-BEJAIA
FACULTE DE TECHNOLOGIE
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL

Intitulé du cours :

MECANIQUE DES SOLS 1

Niveau : 2EME ANNEE GENIE CIVIL


Auteur : Mme S. ATTIL Née KHERBACHE
Maitre de conférences B

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Mme ATTIL .S
Cours de Mécanique Des Sols (MDSI) 2ième année Licence

Chapitre I : Introduction à la mécanique des sols


I.1 Introduction
Une connaissance approfondie du sol est indispensable, car le sol sert de support pour
les fondations de bâtiments et d’ouvrages d’art. Cette connaissance permet de définir le type
de fondation à réaliser.
Les ouvrages utilisent le sol autant qu’un élément de l’infrastructure qui transmet la
charge globale de l’ouvrage vers une couche du sol suffisamment stable et résistante. De ce
fait, la réussite de l’ouvrage relève de la réussite du projet de fondation. La mécanique des
sols (et des roches) est la science qui regroupe l’ensemble des connaissances et des techniques
qui permettent :
 D’identifier les caractéristiques qui régissent le comportement mécanique du sol.
 L’analyse de l’interaction sol-structure
 La réalisation correcte des ouvrages enterrés. A titre indicatif, la mécanique des sols
traite les problèmes relatifs aux fondations diverses, ouvrages de soutènement,
remblais et structures en terre, stabilité des pentes et talus, route, piste d’atterrissage,
tunnels, mines…
I.1.1 Définitions essentielles
a- Roche : En géotechnique, une roche est un agrégat naturel massif de matière minérale.
En géologie, on appelle roche tout élément constitutif de l'écorce terrestre. Cela recouvre donc
les roches au sens géotechnique, mais aussi le sol, le pétrole, l’eau des nappes, etc.
b- Sol : Le sol est défini par opposition au mot roche, dans sa définition géotechnique.
C'est un agrégat naturel de grains minéraux, séparables par une action mécanique légère. Le
sol est le résultat d'une altération naturelle physique ou chimique des roches. On conçoit donc
que la limite entre un sol et une roche altérée ne soit pas définie nettement. Le sol est un
matériau meuble, ce caractère étant fondamental. Il ne suffit cependant pas à définir un sol
naturel car certains matériaux produits par l'homme présentent aussi ce caractère. Par exemple
les sous-produits miniers et les granulats concassés (sable, gravier, ballast...) sont aussi des
matériaux meubles. Le mécanicien des sols étudie donc aussi bien des sols naturels que des
matériaux fabriqués artificiellement à partir de sols ou de roches et présentant un caractère
meuble.
I.1.2 Disciplines de la mécanique des sols
Plusieurs disciplines seront nécessaires, en vue de réaliser les différents objectifs cités ci-
dessus:
a- Géologie du terrain : L’étude de la géologie du terrain est d’une grande importance.
En effet, elle permet d’identifier les différentes couches du sol, leurs épaisseurs et leurs
pendages ainsi que la présence éventuelle de nappe d’eau souterraine. D’autre part, l’étude
géologique des couches présentes donne des descriptions qualitatives du sol, répond sur
quelques questions relatives à l’histoire du dépôt et permet d’orienter les recherches
préliminaires.
b- Caractéristiques physico-chimiques : L’étude des caractéristiques physiques et
chimiques des sols a fait preuve de sa grande utilité pour la prédiction, l’explication ou
l’interprétation du comportement du sol. La majorité de ces propriétés sont déterminées par
des essais au laboratoire ou sur site.
c- Etude hydraulique : En présence d’eau, l’étude de la perméabilité des différentes
couches s’impose pour estimer la résistance du sol dans les conditions les plus défavorables et
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le risque au glissement. La détermination du niveau de stabilisation et l’étude du régime


d’écoulement permet de choisir le matériel de pompage et d’épuisement, comme il permet de
parer aux phénomènes des sables boulant. La détermination de la nature chimique de l’eau
souterraine permet de prévoir le mode d’étanchéité des structures enterrées.
d- Caractéristiques mécaniques : L’analyse du comportement mécanique des sols
repose sur les conclusions des disciplines précédentes ainsi que sur des essais de laboratoire
ou sur site. Cette discipline permet de déterminer la résistance du sol et sa capacité portante,
et par conséquent le choix du mode de fondation et les dimensions des éléments enterrés.
Enfin, elle permet de prévoir de façon quantitative la déformation ou tassement du sol sous la
charge de l’ouvrage.
e- Recherche théorique et modélisation numérique : Dans le but de la compréhension
des phénomènes physiques complexes, plusieurs théories ont été développées. Elles décrivent
les problèmes posés par des modèles mathématiques rigoureux dont la résolution fait recours
aux techniques informatiques et numériques de plus en plus avancées et occupe une large
partie de la recherche actuelle dans ce domaine.
I.2 Objet de la mécanique des sols
La mécanique des sols est l'application des lois mécaniques et hydrauliques au
matériau sol. Comparé aux nombreux autres matériaux étudiés en mécanique, les bétons, les
aciers, les plastiques, le bois..., le sol présente deux originalités. C'est tout d'abord un milieu
discontinu qu'il faudra donc étudier à la fois dans sa globalité et dans sa composition
élémentaire. D'autre part, c'est un matériau triphasique formé de grains solides, d'eau et d'air.
Nous verrons que les phases non solides jouent un rôle fondamental.
I.3 Histoire de la mécanique des sols
On peut suivre l’évolution de la mécanique des sols à travers son apparition autant
qu’une science à part entière et le développement de ses grandes théories (voir le tableau ci-
dessous).
Tableau I.1: La mécanique des sols à travers ses grandes théories.
Siècle Auteur Théorie
18ème Coulomb Résistance au cisaillement
Collin Rupture dans les talus d’argile
Darcy Ecoulement de l’eau à l’intérieur du sable
19ème Rankine Pression des terres sur les murs de soutènement
Drainage horizontal, remblai compacte avec contrefort pour
Gregory
stabiliser la pente des tranchées de voies ferrées
Atterberg Limites de consistance de l’argile
ème
20 Terzaghi Premier manuel moderne de mécanique des sols
Casagrande Essais sur les limites de liquidité

I.4 Domaines d’application


Les domaines d'application de la mécanique des sols sont nombreux et variés.
Ils concernent la profession des travaux publics, ainsi que celle du bâtiment.
I.4.1 Milieux naturels
Les milieux de la mécanique des sols ne se limitent pas aux constructions ; ils comprennent
également des milieux naturels tels que les versants (problèmes de glissement de terrain) et
les berges de cours d'eau ou de retenues.

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I.4.2 Ouvrages en sol


Les ouvrages où le sol est le matériau de base sont aussi bien :
 des remblais (routes, voies ferrées, barrages, digues de bassins en terre, plates-formes
maritimes...) ;
 des déblais (talus, canaux, bassins...).
I.4.3 Ouvrages mixtes
Dans les ouvrages mixtes, le sol intervient en relation avec un autre matériau, le béton ou
l'acier par exemple. Les conditions d'ancrage dans le sol sont souvent primordiales pour des
ouvrages tels que :
 les murs de soutènements (béton, terre armée, sol renforcé par géotextile...) ;
 les palplanches utilisées dans les canaux, les ports, les constructions urbaines... ;
 les parois moulées (à fonction étanchéité ou à fonction soutènement).
I.5 Principales caractéristiques du sol
Les principales caractéristiques d’un sol sont :
I.5.1 Caractéristiques physiques :
Il s’agit de définir certains paramètres qui se rapportent aux diverses proportions dans
lesquelles se trouvent les composants du sol.
I.5.2 Caractéristiques mécaniques :
Il s’agit principalement de deux (02) paramètres mécaniques, qui sont :
 Résistance au cisaillement (boite de Casagrande).
 Résistance à la compression (Oedomètre).
I.6 Origine et formation des sols
Les sols ont deux origines principales :
I.6.1 Désagrégation des roches : par altération mécanique ou physico-chimique sous l’effet
des agents naturels :
 Fissuration consécutive à la décompression, aux effets des chocs thermiques ou du gel;
 Attaque mécanique (chocs et frottements) dans un processus naturel de transport
gravitaire glaciaire, fluvial, marin, éolien, etc ;
 Attaque chimique sous l'effet des circulations d'eaux agressives (acides ou basiques) ;
I.6.2 La décomposition d’organismes vivants : végétaux comme la tourbe ou animaux
comme la craie.
On distingue aussi :
 Les sols résiduels résultant de l'altération sur place des roches ;
 Les sols transportés provenant du dépôt des produits d'altération préalablement repris
par un agent physique de transport. Ce sont les sols transportés qui posent au
concepteur d'ouvrages les problèmes les plus délicats.
Enfin, suivant leurs conditions de formation et de dépôt, les sols peuvent contenir des
matières organiques en proportion plus ou moins élevée.
I.7 Structure des sols
I-7-1 Structure des sols pulvérulents (grenus) :
Les grains se détachent les uns des autres sous leur poids. Les principales forces intervenant
dans l’équilibre de la structure sont les forces de pesanteur ; c’est par des réactions de contact
grains à grains qu’un ensemble stable peut exister. Cette stabilité sera d’autant meilleure que
le nombre de contact sera élevé (sol bien gradué).

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Dans le cas de sols humides non saturés, l’eau est retenue, sous forme de ménisque au
voisinage des points de contacts entre les grains, par des forces de capillarité ; elle crée entre
ces derniers des forces d’attraction. Le matériau présente une cohésion capillaire. Les forces
capillaires sont négligeables devant les forces de pesanteur.
I-7-2 Structure des sols cohérents (fins) :
Les particules restent collées les unes aux autres. Le sol présente une cohésion ; il a
l’apparence d’un solide et ne se désagrège pas sous l’effet de la pesanteur ou d’autres forces
appliquées. Les particules sont formées par un empilement de feuillets. Elles ont une forme de
plaquettes.
Il se crée autour des particules de sol une pellicule d’eau adsorbée ou eau liée d’épaisseur à
peu près constante (≈ 0.01μm). Elle est maintenue à la surface des grains par des forces
d’attraction moléculaires. La couche d’eau adsorbée joue un rôle de lubrifiant entre les grains.
Son influence est considérable sur les propriétés mécaniques du sol.

Figure I.1 : Particule de sol très fin.

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Chapitre II : Caractéristiques physiques des sols


II.1 Introduction
Identifier un sol c’est connaître sa nature, sa composition et la répartition des grains de
différentes tailles qui le compose. Autrement dit c’est déterminer un ensemble de propriétés
physiques, mécaniques ou chimiques qui permettent de le caractériser. Ce chapitre est
consacré à la définition de tous les paramètres physiques d’un sol.
II.2 Constitution d’un sol
II.2.1 Eléments constitutifs d’un sol
Un sol est un mélange d'éléments solides constituant le squelette solide, d'eau pouvant circuler
ou non entre les particules et d'air ou de gaz. Il est donc, en général, constitué de trois phases:
Sol = phase solide + phase liquide + phase gazeuse.

Figure II.1 : Constituants d’un sol.

II.2.2 Modèle élémentaire d’un sol


Un sol étant composé de grains solides, d’eau et d’air, on peut rassembler chaque phase en un
volume partiel unique de section unit. Nous considérons la représentation suivante d’un
échantillon de sol dans laquelle les trois (03) phases seraient séparées (Fig.II.2):

Figure II.2 : Schéma d’un volume élémentaire de sol.


Les notations conventionnelles sont les suivantes :
W=P=Pt : poids total du sol V=Vt : volume total (apparent)
Ws= Pg=Ps: poids des particules solides Vs=Vg : volume des particules solides
Ww=Pw=Pe: poids de I'eau Vw=Ve : volume de l'eau
Wa=Pa: poids de I’air Va : volume de I'air
Vv : volume des vides entre les particules
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On obtient les relations suivantes:


Pt = Pg + Pe ; Vv = Ve + Va
Vt = Vg + Vv = Vg + Ve + Va
II.3 Poids spécifiques (poids volumiques)
a- Poids spécifiques apparent humide : (γh) (γ)
C’est le poids d’un volume unité de sol : γ = ;

b- Poids spécifique apparent sec : (γd)


C’est le poids d’un volume unité d’un sol sec : γd = = .
Si le sol est sec : γ = γd.

c- Poids spécifique de l’eau : (γw)


γw = = 9.81kN/m3 ; On prend souvent γw = 10 kN/m3. Ce qui entraîne d'emblée 2%
d'erreur relative.

d- Poids spécifique de la matière constituant des grains : (γs)


C’est le poids d’un volume unité des grains. γs =

Remarques :
 On considère qu’un sol est sec après son passage à l’étuve à 105°C pendant
24H.
 On introduit également la notion de densité (paramètre sans dimension,) par
rapport à l’eau ; on parle alors de :

- Densité humide :

- Densité sèche :
- Densité des grains :

e- Poids spécifique de l’eau : (γw)


γw = = 9.81kN/m3 ; On prend souvent γw = 10 kN/m3. Ce qui entraîne d'emblée 2%
d'erreur relative.

f- Poids volumique du sol saturé : (γsat)


Lorsque tous les vides sont remplis d'eau. γsat = γ .

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g- poids volumique déjaugé : (γ')


Il est pris en compte lorsque le sol est entièrement immergé ; c’est-à-dire le sol baigne
dans l’eau. Il tient compte de la présence de l'eau qui remplit tous les vides et de la
poussée d'Archimède : γ' = γsat – γw.

II.4 Les paramètres sans dimensions (paramètres d’état)


Au nombre de quatre (04), indiquent dans quelles proportions sont les différentes
phases d'un sol. Ils sont très importants et essentiellement variables, on définit:

a- La Porosité : (n)
Elle permet de savoir si les vides sont importants ou non, c’est-à-dire si le sol est dans
un état lâche ou serré. Elle est définit comme étant le rapport du volume des vides au
volume total : n = ;

b- L’indice des vides : (e)


La signification est analogue à celle de la porosité. Il est le rapport du volume des
vides au volume des grains solides : e = ;
Remarques :
 L’indice des vides peut être supérieur à 1.
 La porosité est toujours inférieur à1.

c- La teneur en eau : (w)


Elle est déterminée comme étant le rapport du poids de l’eau au poids des grains
solides d’un certain volume de sol, elle s’exprime en pourcentage : W =

= .100
Elle est facilement mesurable en laboratoire.

d- Le degré de saturation : (Sr)


Il indique dans quelle proportion les vides sont remplis par l’eau. Il est défini comme
le rapport du volume de l’eau au volume des vides, il s'exprime en pourcentage :

Sr = .100 = {

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II.5 Relations entre les paramètres

n= ; n=1- ; n= ; e= ; e= –1 ; e=

w = ; w = -1 ; w = ;

γ = (1+w).γd ; γ = γd + n.Sr.γw ; γd = ; γd = (1-n).γs ;

γ’ = (1- n).(γs – γw) ; γ’ = , γ’ = γd ;

= (1 – n).γs + n.Sr.γw

II.6 Analyse granulométrique d’un sol


II.6.1 Définition :
Les grains d’un sol n’ont pas tous la même dimension, c’est-à-dire le squelette solide d’un sol
est formé de particules de dimensions très variées. Un essai d’identification important consiste
à étudier la granulométrie du sol, à savoir à déterminer la répartition des grains suivant leur
dimension. L’objectif de l’analyse granulométrique c’est de déterminer la grosseur et les
pourcentages respectifs de différentes familles de grains constituant l’échantillon. Deux essais
de laboratoire permettent d’établir la granulométrie des sols (fig II.6), qui sont :
 L’analyse granulométrique par tamisage : pour les particules dont le diamètre
moyen est supérieur à 80 µm ;
 L’analyse granulométrique par sédimentométrie : pour les particules dont le
diamètre moyen est inférieur ou égal à 80µm.
Remarque :
Il faut éviter la confusion entre la granulométrie qui s’intéresse à la détermination de la
dimension des grains, et la granularité qui concerne la distribution dimensionnelle des grains
d’un granulat.
II.6.2 L’analyse granulométrique par tamisage :
Lorsque les particules ont une dimension supérieure à 80 µm, on procède à un simple
tamisage. On utilise une série de tamis emboités les uns dans les autres, dont les dimensions
des ouvertures sont décroissantes du haut vers le bas. Le matériau étudié est placé en partie
supérieure des tamis et le classement des grains s’obtient par vibration de la colonne de tamis.
On appelle Tamisât le poids de matériau passant à travers un tamis donné, et Refus le poids
de matériau retenu pour ce même tamis.

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Figure II.3 : Tamisât et refus. Figure II.4 : Colonne de tamisage.

II.6.3 L’analyse granulométrique par sédimentométrie :


L’analyse granulométrique par sédimentométrie s’adresse à des échantillons de sol contenant
que des éléments de diamètre inférieur à 80µm, c’est à dire ce qui est désigné sous
l’appellation de sols fins. Elle complète l’analyse granulométrique par tamisage. Ce procédé
basé sur la loi de stokes, cette loi donne la vitesse limite d’une particule tombant sous l’action
de la pesanteur dans un liquide visqueux (épais). Cette vitesse est fonction du diamètre de la
particule, les particules les plus grosses tombant le plus rapidement.

V=

V : La vitesse limite de la chute de la particule [m/s],


γs : Poids volumique des grains solides [kN/m3],
γw : Poids volumique de l’eau [10kN/m3],
D : Le diamètre de la particule sphérique tombant dans l’eau [m],
η : La viscosité dynamique du liquide (l’eau) [Pa.s].

γs

γw

Figure II.5 : Sédimentométrie.

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Fraction grossière 0.08mm Fraction fine

Figure II.6 : Courbe granulométrique.

II.6.4 La courbe granulométrique :

A partir des résultats de l’essai de tamisage et de l’essai de sédimentométrie, on peut tracer la


courbe granulométrique du sol étudié, qui est la courbe des tamisâts cumulés en pourcentages
(échelle arithmétique) en fonction des dimensions des tamis (échelle logarithmique).
Ces coordonnées donnent pour chaque diamètre dy le poids y des particules de cette taille ou
de taille inférieure (échelle semi-logarithmique).
Cette courbe contribue à l’identification de matériau et permet de prévoir certaines de ses
propriétés. Elle est notamment utilisée pour la classification des sols grenus qui nécessite le
calcul de deux (02) coefficients de forme, Ces coefficients sont donc immédiatement calculés
à partir de la courbe granulométrique :
a- Le coefficient d’uniformité (ou coefficient de Hazen) : Cu
Il permet d’exprimer l’étalement de la courbe granulométrique, il est égal au rapport
entre les diamètres correspondant respectivement aux tamisâts de 60% et de 10% :
Cu =
D60 : représente l’ouverture du tamis à travers lequel passe 60% du poids des grains.

D10 : représente l’ouverture du tamis à travers lequel passe 10% du poids des grains.

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 Si Cu > 2 : la granulométrie est dite étalée (développée),


 Si Cu < 2 : la granulométrie est dite serrée (uniforme).

b- Le coefficient de courbure : Cc
Il permet de décrire la forme plus ou moins régulière de la courbe :

Cc =

D30 : représente l’ouverture du tamis à travers lequel passe 30% du poids des grains.
Un sol est bien gradué si Cc est compris entre 1et 3.
Quand (1> Cc >3) la granulométrie est dite discontinue.

granulométrie serrée

granulométrie étalée

granulométrie discontinue

Figure II.7 : Exemple de courbes granulométriques.

II.7 Sol grenu et sol fin


Bien que les sols que l’on rencontre dans la nature aient des dimensions de grains très
variable, la distinction entre sols grenus et sols fins sera utile à la fois pour la description des
sols et pour l’étude de leur comportement.
On rencontre souvent des sols dont la courbe granulométrique recouvre les deux (02)
domaines précédents (sol grenu et sol fin).
Les sols réels sont des mélanges de matériaux grenus (pulvérulents) et fins (cohérents).
La granulométrie permet une première division des sols en deux grandes classes :
 Les sols grenus (les matériaux pulvérulents) Dmoy > 0.08 mm
 Les sols fins (les matériaux cohérents) Dmoy < 0.08 mm.
II.7.1 Le comportement des sols grenus :
Le comportement des sols grenus dépend des paramètres qui caractérisent le squelette.
Les propriétés des sols grenus dépendent avant tout de la dimension des grains soldes et de
leur état de compacité (état lâche ou serré du squelette).

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II.7.2 Le comportement des sols fins :


Bien que la dimension des grains ait une influence, le comportement d’un sol fin est en
fonction de sa composition minéralogique, de sa teneur en eau et de sa structure ; c’est-à-dire
de la manière dont les particules sont disposées et orientées les unes par rapport aux autres.
Dans les sols fins, l’eau joue un rôle important. Selon la valeur de la teneur en eau, les
propriétés mécaniques d’un sol fin évoluent de puis celles d’un solide (w faible) jusqu’à celle
d’un liquide (w élevée). Entre ces deux états, pour des teneurs en eau moyennes, le sol
présente des propriétés plastiques, c’est-à-dire ; il est capable de se déformer rapidement, et
de changer de volume sans présenter de déformation.
On définit ainsi trois (03) états pour les sols fins :

 Les états de consistance :


On distingue trois (03) états de consistance (FigII.8):

1- Etat liquide : les grains sont séparés d’au moins deux (02) fois l’épaisseur des
couches adsorbées, ils sont éloignés les uns des autres. Dans cet état, la teneur en
eau est si élevé qu’il n’existe pratiquement plus aucune cohésion entre les
particules. Le sol a une consistance très faible et il a l'aspect d'un fluide
2- Etat plastique : Les grains sont plus rapprochés, ils ont la couche adsorbée
commune, ils glissent les uns sur les autres. Le sol a une consistance plus
importante.
3- Etat solide : Les grains se touchent, frottement important.

a- Etat liquide b- Etat plastique c- Etat solide

Figure II.8 : Etats de consistance.

II.8 Les limites d’Atterberg


Le passage d’un état à un autre est progressif, On utilise depuis 1905 les limites
d’Atterberg.
Les limites d’Atterberg sont des teneurs en eau conventionnelles, qui fixent un état d’un sol.
On les mesure sur la fraction des terres passant à travers le tamis 400 µm (0.4mm). Ces
limites, qui s’expriment en pourcentages, sont les suivantes :
a- Limite de liquidité (WL) : Elle marque le passage de l’état liquide à l’état plastique.
b- Limite de plasticité (WP) : Elle marque le passage de l’état plastique à l’état solide.

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c- Indice de plasticité (IP) : Il marque l’étendu du domaine plastique (il délimite le


domaine plastique), Il permet donc de déterminer une zone dans laquelle on
considérera qu’un sol est à l’état plastique. il est la différence entre WL et WP.
IP = WL − WP
Tableau II.1 : Classification d’un sol suivant
son indice de plasticité
IP (%) Degré de plasticité
0−5 non plastique
5 − 15 peu plastique
15 − 40 plastique
> 40 très plastique

d- Indice de consistance (IC) : L’état d’un sol est aussi caractérisé par son indice de

consistance : IC = =

Tableau II.2 : Classification d’une argile suivant


son indice de consistance
IC (%) Etat de consistance de l’argile
<0 liquide
0 − 25 très molle

25 − 50 molle

50 − 75 mi- consistante

75 − 100 consistante
> 100 très consistante

e- Indice de liquidité (IL) : Il permet de savoir rapidement si un sol est à l’état liquide,
plastique ou solide. Pour établir cet indice, on compare la teneur en eau naturelle (w)
d’un sol à ses limites de plasticité et de liquidité : IL = = 1 − IC

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II.9 Détermination des limites d’Atterberg

Figure II.9 : Représentation des limites d’Atterberg.

II.9.1 Limite de liquidité (WL) :


On étale sur une coupelle une pâte de sol (fraction passant à travers le tamis 0.4 mm + eau).
On trace une rainure en forme de V, et on imprime à la coupelle des chocs à l’aide de
l’appareil de "Casagrande". On compte le nombre de coups correspond à la fermeture de la
rainure su 1 cm.
Par définition, la limite de liquidité est la teneur en eau qui correspond à la fermeture de la
rainure sur 1 cm de longueur en 25 chocs (25 coups).

Figure II.10 : Détermination de la limite de liquidité.

Si on étudie la relation qui lie le nombre de chocs N à la teneur en eau w, on constate que la
courbe représentative de cette relation est une droite en coordonnées semi-logarithmiques
(échelle arithmétique pour les teneurs en eau, logarithmique pour le nombre de chocs).
On réalise cinq essais qui doivent s'échelonner régulièrement entre 15 et 35 ou, mieux, entre
20 et 30 chocs. La droite la plus représentative est ensuite tracée à partir des points
expérimentaux (fig II.11).

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Figure II.11 : Représentation de W = f (log N).

Pour le même intervalle des valeurs de N, la formule empirique : WL = W . ( )0,121

II.9.2 Limite de plasticité (WP) :


On roule un boudin (cylindre) de pate de sol sur une plaque de marbre propre lisse et sèche,
de telle manière qu’il se rompe (se brise) avec un diamètre de 3 mm en tronçon de 10 à 15 cm
de longueur environ. Par définition, la limite de plasticité (WP) est la teneur en eau d’un
rouleau de pate de sol qui se brise lorsque son diamètre atteint 3 mm.

Figure II.12 : Détermination de la limite de plasticité.

II.10 Indice de densité ID (Densité relative DR)


Il permet de définir l’état de compacité dans lequel se trouve un sol grenu à l’état
naturel : ID =

emax : indice des vides dans l’état le plus lâche ;


emin : indice des vides dans l’état le plus compact ;
e : indice des vides in situ.

emax et emin sont déterminés par des essais de laboratoire (e = ).

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Voici un tableau donnant l’état de densité d’un sol pulvérulent :

Tableau II.3 : Etat de compacité


d’un sol grenu
ID (%) Etat de densité
< 15 Très lâche
15 − 35 Lâche
35 − 65 Moyen
65 − 85 Dense
85 − 100 Très dense

II.11 Classification des sols


A partir des résultats fournis par la granulométrie et les limites d’Atterberg, il est
possible de classer les sols en différentes catégories. Cette classification permet de fournir une
définition rapide d'un terrain, mais ne donne qu'une idée globale de son comportement
mécanique.
II-11-1 Sols à granulométrie uniforme :
Lorsque les dimensions des grains sont peu différentes, on peut adopter la classification
suivante, reposant sur le diamètre moyen :

0,08 mm
80 µm

Figure II.13 : Classification d’un sol à granulométrie uniforme.

II-11-2 Sols à granulométrie non uniforme :


Suivant la classification LCPC, on distingue deux (02) grandes types de sols :
 Les sols grenus dont 50% d’éléments en poids sont supérieurs à 80 μm,
 Les sols fins dont 50% d’éléments en poids sont inférieurs à 80 μm.
a- Les sols grenus :
La classification des sols se fait par la granulométrie et les limites d’Atterberg, elle est
précisée dans le tableau ci-après (tableau II.4) :

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Tableau II.4 Classification des sols grenu L.C.P.C

b- Les sols fins :


La classification des sols fins utilise des critères de plasticité liés aux limites
d’Atterberg. On définit quatre (04) grandes catégories principales :
- Les limons très plastiques (Lt)
- Les limons peu plastiques (LP)
- Les argiles très plastiques (At)
- Les argiles peu plastiques (AP)

Selon la position d’un point représentatif ayant pour abscisse la limite de liquidité
(WL) et pour ordonnée l’indice de plasticité IP dans un diagramme appelé diagramme
de plasticité (voir fig II.14) :

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Figure II.14 : Abaque de plasticité de Casagrande

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Chapitre III : Compactage des sols


III.1 Introduction
Le compactage est l’ensemble des opérations mécaniques qui conduisent à augmenter
la densité sèche d’un sol en place. Cette opération a pour but de resserrer la texture du sol par
une réduction du volume des vides ; donc de réduire les possibilités de déformations.
Cette opération de compactage améliore les qualités mécaniques d’un sol. Les essais de
résistance (cisaillements, essai triaxiaux,…etc) permettent de mesurer cette amélioration.
III.2 Théorie de compactage
L’expérience montre que, lorsque l’on compacte un sol, suivant un processus
normalisé bien défini, a différentes teneurs en eau, on obtient un matériau dont le poids
volumique évolue.
Si on représente sur un graphique (voir fig II.1) l’évolution du poids volumique sec (γd) en
fonction de la teneur en eau (w) pour différents essais de compactage menés de manière
strictement identique (en particulier à énergie de compactage constante), on obtient une
courbe représentant un poids volumique sec maximum pour une teneur en eau optimale.
Il existe donc une teneur en eau, notée Wop pour laquelle le compactage conduit à un poids
volumique maximum. L’essai utilisé est mis au point par l’ingénieur américain Proctor au
cours de la 2ème guerre mondiale.
γd (kN/m3) Optimum Proctor

Branche sèche Branche humide

W (%)
Wop

Figure III.1 : Courbe expérimentale d’essai Proctor.

III.3 Facteurs influençant le compactage


Le compactage des sols dépend de :
 La teneur en eau (w),
 La nature du sol,
 L’énergie de compactage.
III.3.1 Influence de la teneur en eau (w) :
Pour un sol donné, avec une même méthode et une même énergie de compactage, on obtient
une courbe présentant l’allure ci-dessus.
Si la teneur en eau est trop élevée, l’eau absorbe une partie de l’énergie de compactage, tout
en occupant la place des grains.
Si le sol est trop sec, il ne se compacte pas, car l’eau est indispensable pour son rôle de
lubrifiant.

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Pour caractériser le compactage on utilise parfois un indice de compacité relative :


CR = . Cet indice a une signification proche de l'indice de densité.

III.3.2 Influence de la nature du sol :


Un sol dont le compactage sera fortement influencé par la teneur en eau présentera une courbe
de compactage avec un maximum très marqué. A l'inverse, un sol dont la teneur en eau
influence peu le compactage sera caractérisé par une courbe de compactage très plate. Les
sols de ce type font généralement les meilleurs remblais. La figure suivante donne quelques
exemples des allures que peuvent présenter les courbes de compactage des sols courants. On
voit que les sables sont très peu sensibles à l'eau en ce qui concerne le compactage, tandis que
s'ils contiennent une fraction argileuse, leur courbe s'infléchit de manière importante ; donc la
teneur en eau est plus grande plus le sol est fin.

Figure III.2 : Influence de la nature du sol sur le compactage.


III.3.3 Influence de l’énergie de compactage :
En faisant varier l’énergie de compactage (nombre de coups et/ou hauteur de chute), on
obtient de nouvelles courbes. Si cette énergie augmente, le poids volumique optimal s’accroit
et la teneur en eau optimale diminue, et les courbes deviennent plus pointues.

Figure III.3 Influence de l’énergie de compactage

Ces courbes montrent l’influence de l’énergie de compactage sur les courbes Proctor. Pour un
sol donné la densité sèche optimale augmente avec l’énergie de compactage.

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III.4 Essais de compactage en laboratoire


L’étude du compactage se fait en laboratoire en utilisant un damage normalisé connu
sous le nom d’essai Proctor.
L’essai Proctor consiste à compacter par couche un échantillon de sol dans un moule
normalisé avec une certaine énergie de compactage fournie par une dame d’un poids
déterminé tombant d’une hauteur constante.
L’essai se répète plusieurs fois, en faisant varier la teneur en eau afin de tracer la courbe
Proctor.
On utilise pour ces essais deux (02) types de moules :
- Le moule Proctor : lorsque le matériau est suffisamment fin. Il a11,7 cm de hauteur et 10,2
cm de diamètre. Trois (03) kilogrammes de matériau environ, suffisent pour cet essai.
- Le moule C.B.R (California Bearing Ration) : ce moule est plus grand, il a 15,2 cm de
diamètre et de hauteur, il est utilisé pour les matériaux qui ont des éléments de dimensions
supérieurs à 5 mm. Six (06) kilogrammes de matériau sont nécessaire pour cet essai.
Avec chacun de ces moules, on peut effectuer respectivement deux (02) essais différents :
1- Moule Proctor normal :
On compacte dans le moule Proctor, le sol en trois (03) couches de 4 cm d’épaisseur
environ ; chaque couche reçoit vingt-cinq (25) coups d’une dame pesant 2,490 kg et
tombant de 30.4 cm.
2- L’essai Proctor modifié :
On compacte dans le même moule, le sol en cinq (05) couches d’environ 2,5 cm
d’épaisseur. Chaque couche reçoit vingt-cinq (25) coups d’une dame pesant 4,540 kg
tombant de 45,7cm.

Figure III.4 : Opération de compactage.


On constate que l’essai Proctor normal a une énergie mise en œuvre relativement faible qui
correspond à un compactage modéré, il est utilisé pour les études de remblais de terre.
Par contre l’essai Proctor modifié permet d’obtenir un compactage plus poussé nécessaire en

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particulier pour les sols de fondations (routes, pistes d’aérodromes) c’est pourquoi il a été
nécessaire de prévoir un moyen de contrôle correspondant à ce type de travail mettant en jeu
une énergie de compactage beaucoup plus importante.
Le tableau ci-dessous précise les conditions de chaque essai :
Tableau III.1 : Conditions des essais Proctor et modifié.
Essai Masse de Hauteur de Nombre de coups Nombre Moule Energie de
la dame chute par couche de couche compactage
(kg) (cm) (kj/dm3)
Proctor 2,490 30,4 25 3 Proctor 0,59
normal 55 3 C.B.R 0,53
Proctor 4,540 45,7 25 5 Proctor 2,71
modifié 55 5 C.B.R 2,41

III.5 Matériels et méthodes de compactage in-situ


On appelle engin de compactage, tout matériel de génie civil destiné à compacter un
sol ou une couche de chaussée.
Les engins utilisés pour le compactage des couches de faibles épaisseurs dépendront de la
nature du terrain et de l’importance du travail à effectuer. Parmi ces engins, on distingue :

1- Rouleaux à bandages lisses :


Pour des terrains cohérents non argileux, l’efficacité de ces rouleaux est faible en
profondeur mais leur action superficielle est très intéressante. Leur action de
compactage va de haut en bas. Ces rouleaux à bandages lisses sont les premiers engins
de compactage.
2- Rouleaux à pieds de mouton :
Pour les terrains cohérents, ils sont indispensables pour les terrains argileux ; car ils
aèrent très bien le sol et leur action s’effectue de bas en haut. Ils compactent plus en
profondeur, leur action doit être compléter par les rouleaux à pieds de mouton.
3- Rouleaux à pneus :
Apparus en France vers 1950, pour les terrains cohérents, ils ont tendance à remplacer
les rouleaux à pieds de mouton.
4- Les rouleaux à grilles :
Ces engins, peu répandus en France, ils ont une morphologie générale comparable à
celle des rouleaux à pieds de mouton. Ils sont constitués par une grille.
5- Rouleaux vibrants :
Conviennent mieux pour des sols à gros grains que pour des sols fins. Les derniers
apparus sur le marché, les rouleaux vibrants ont cependant plus de 30 ans d’existence,
se sont maintenant imposés pour à peu près tous les travaux de compactage.

D’autres engins utilisés pour compacter des couches de faibles surfaces :

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1- Pilons à air comprimé :


Procédé couteux, mis en œuvre pour les faibles surfaces.
2- Dames à explosion :
A employer pour les terrains cohérents ou non sur de faibles surfaces.
3- Pilons de 2 à 3 tonnes montés grue roulante :
Utilisable pour tous les terrains, mais ne sont intéressant que pour des surfaces faibles
ou moyennes.
III-6 Prescription de compactage
Quels que soient les engins utilisés, le compactage devra s’effectuer par couches de
faible épaisseur de 20 à 30 cm au maximum.
Pour des remblais de qualité, il est désirable que la densité sèche en place soit comprise entre
la densité du Proctor normal et celle du Proctor modifié.
Pour les remblais courants, on peut se contenter de 95% de l’optimum de Proctor normal.
On notera qu’il est très difficile d’obtenir in situ l’optimum Proctor modifié.
III-7 Contrôle de compactage :
La procédure de contrôle de compactage se base notamment sur les observations du
responsable, qui est strictement indispensable au contrôle de compactage.
Les autres surveillances portent sur les points suivants :
- Epaisseur des couches compactées
- Volume de matériaux compactés
- Surfaces couvertes par les compacteurs.
Les opérations de contrôle, destinées à vérifier que les spécifications sont observées, elles
constituent à mesurer la densité humide du sol compacté et sa teneur en eau, de manière à
pouvoir calculer sa densité sèche et son degré de saturation.
Deux méthodes pour le contrôle de compactage des remblais et des couches de forme, à
savoir le contrôle par "densité" et le contrôle par "mesures de tassement par nivellement".
1- Par mesure de densité :
Le contrôle par densité, qui est la méthode classique, consiste à mesurer la densité
sèche après compactage et à la comparer à une densité de référence qui est la densité
sèche résultante de l’essai Proctor. Sachant que la densité sèche après compactage se
détermine par :
- Le Densimètre,
- Gammadensimètre à pointe à profondeur fixe,
- Gammadensimètre à pointe à profondeur variable.
2- Par mesure de tassement par nivellement :
Consiste à faire passer sur le remblai (ou sur la partie de remblai que l’on veut
contrôler) un engin d’un poids donné, et à mesurer par des nivellements avant et après
passage de l’engin le tassement obtenu.
3- Contrôle par essais de plaque :
L’essai à la plaque consiste à mesurer les tassements d’une plaque, en général
circulaire, sous l’action d’une charge croissante. Des normes donnent la déformation à
ne pas dépasser sous une charge donnée, en fonction du type de sol, pour que le
compactage soit correct.

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III-8 Etude et détermination de la portance du sol compacté


Dans les travaux routiers, et en particulier pour la confection des remblais et des
couches de forme, on ne peut admettre que de faibles déformations du sol.
On détermine donc la portance du sol, c’est à dire sa résistance à la rupture, par l’essai de
poinçonnement C.B.R (California Bearing Ratio) ou par des essais de plaques analogues à
ceux utilisés pour le contrôle du compactage.
 Essai C.B.R
Au cours de cet essai, le matériau à étudier est placé dans un moule C.B.R dans un état
donné de densité et de teneur en eau. Il est ensuite poinçonné par un piston de
19,3 cm2 de section, enfoncé à la vitesse constante de 1,27mm/min. Les valeurs
particulières des deux forces ayant provoquées les enfoncements de 2,5 et 5mm sont
rapportés aux valeurs de 13,35 et 20 kN, qui sont les forces observées dans les mêmes
conditions sur un matériau de référence.
L’indice C.B.R est par convention la plus grande des deux valeurs suivantes :

I1 =

I2 =

Ces indices peuvent s’exprimer comme suit

I1 =

I2 =

L’indice CBR = Sup (I1, I2).

La capacité de portance du sol est d’autant meilleure que l’indice CBR est plus élevé.

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Chapitre IV : L’eau dans les sols


IV.1 Introduction
Dans un sol, l’eau peut circuler entre les grains. L’objet de ce chapitre est d’étudier les
écoulements permanents et les effets dans un sol que nous supposerons complètement saturé.
La plus part des problèmes rencontrés en génie civil sont liés à la présence de l’eau dans le sol
(exp : glissement de terrain).
IV-2 Différents états de l’eau dans les sols
L’eau peut se présenter dans le sol sous quatre (04) formes :
1- Eau de constitution : elle rentre dans la composition chimique des minéraux formant
les grains du sol.
2- Eau adsorbé : il s’agit d’une pellicule fine visqueuse mi-solide, qui entoure le grain
argileux, une partie de la cohésion du sol argileux est due à cette eau.
3- Eau capillaire : dans le sol non saturé, l’eau en contact avec l’air interstitielle occupe
une partie des vides entre les grains. les forces de tension capillaire dues au contact
air-eau raccordent les grains entre eau et contribuent à la cohésion capillaire dans les
sols pulvérulents, et à la cohésion du sol argileux.
4- Eau libre : elle remplit tous les vides et constitue une nappe qui, sous l’effet d’un
gradient hydraulique, circule librement.
IV-3 Les propriétés hydrauliques
Elles proviennent de l’eau interstitielle. On étudiera le mouvement de cette eau tout en
fixant les hypothèses suivantes :
- Incompressibilité de l’eau,
- Continuité du liquide,
- Incompressibilité des grains.
En mécanique des fluides, il existe différentes façons de décrire ou de classifier les
écoulements ; ils peuvent être permanents (les particules suivent des trajectoires invariables
au cours du temps) ou transitoires selon que les conditions varient ou non dans le temps.
L’écoulement peut aussi être unidimensionnel, bidimensionnel ou tridimensionnel.
L’hydraulique des sols de ce chapitre concerne les écoulements qui correspondent à des
régimes permanents ; dans tels mouvements les particules fluides suivent des trajectoires
invariables dans le temps, appelées lignes de courant (filets liquides).
IV-4 Charge hydraulique : Equation de l’énergie de Bernoulli
La pression et la vitesse de l’eau varient suivant certaines lois. Dans le cas particulier
d’un liquide parfait (incompressible et non visqueux) en mouvement sous la seule action de la

pesanteur, le théorème Bernoulli indique que la quantité : h = + + z = Cste


h: la charge hydraulique par rapport au plan de référence [m],
V : la vitesse d’écoulement du fluide [m/s],
g: l’accélération de la pesanteur [m/s2],
U : la pression interstitielle du fluide [N/m2],
γw : Poids spécifique du liquide (dans notre cas c’est de l’eau) [N/m3],

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z : l’altitude de la particule fluide par rapport au plan de référence horizontal [m].


La charge hydraulique varie le long d’une ligne de courant, plus exactement elle décroit car le
mouvement dissipe de l’énergie soit dans l’eau elle-même, soit au contact avec les grains du
sol, on dit qu’il y a perte de charge.
En mécanique des sols, le terme est toujours tres faibles comparé aux autres termes, à
cause de la vitesse d’écoulement de l’eau qui est faible, alors on le néglige.
La formule de la charge hydraulique prend alors la forme suivante : h = +z
La charge décroit le long d’une ligne de courant ; il y a perte d’énergie par frottement dans le
sens de l’écoulement. Entre deux points de l’écoulement, la différence d’énergie est appelée
perte de charge (dh).

Figure IV.1 : Schéma de Bernoulli (Tube de courant).

IV-5 Gradient hydraulique


Dans un écoulement uniforme et unidimensionnel, le gradient hydraulique ( i ) est
par définitions le rapport de la perte de charge (h) à la longueur (L) du trajet de l’eau dans le
sol (fig IV.2) : i = ;
(i est un nombre sans
dimension, positif dans le
sens du courant).

Figure IV.2 : Echantillon de sol soumis à un gradient hydraulique i=h/L

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IV-6 Perméabilité
IV-6-1 Loi de Darcy :
Les premières expériences intéressantes concernant la filtration de l’eau ont été réalisées par
Darcy à partir de 1854. Il étudiait l’écoulement sous pression de l’eau dans une canalisation
verticale de 35 cm de diamètre et de 2,50 m de hauteur, cette canalisation était remplie de
sable. Darcy mesurait à la fois la perte de charge entre les deux extrémités de la conduite et le
débit de la filtration correspondant.

Figure IV.3 : L’appareil de Darcy.

- Résultats de l’expérience :
Le résultat fondamental de Darcy publié en 1856 est que le débit par unité d’aire est
proportionnel à la perte de charge et inversement proportionnel à la hauteur de la conduite,
c’est à dire le volume d’eau "Q" écoulé à travers le sable pendant un temps "t" est
directement proportionnel à la section droite "A" de l’échantillon, à la différence
piézométrique "dh" et inversement proportionnel à la longueur "L" entre les tubes
piézométriques.
Pour un sol donné, la vitesse de décharge "V" dite aussi vitesse fictive reste proportionnelle
au gradient hydraulique " i " selon la loi de DARCY : V = k . i
K : le coefficient de perméabilité du sol.
Cette relation est connue sous le nom de Loi de Darcy, elle est la base de tous les calculs
d’hydraulique souterraine.
Voici une échelle approximative des valeurs du coefficient de perméabilité k suivant la nature
des terrains :
- Gravier 10-1 < k < 102 cm/s
- Sable 10-3 < k < 10-1 cm/s
- Limon et sable argileux 10-7 < k < 10-3 cm/s
- Argile 10-11 < k < 10-7 cm/s

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IV-6-2 Facteurs affectant la perméabilité :


En général, les différents facteurs qui influent sur la perméabilité sont :
- La porosité,
- Les dimensions des grains,
- La forme des grains.
IV-7 Détermination du coefficient de perméabilité
IV-7-1 Essais de laboratoire :
En laboratoire, on utilise deux (02) types d’appareils, appelés perméamètres, qui permettent
de faire des essais à charge constante ou à charge variable ; suivant l’ordre de grandeur de la
perméabilité du sol :
- Sol de faible perméabilité (argile) : perméamètre à charge variable (k < 10-3 cm/s),
- Sol de forte perméabilité (sable) : perméamètre à charge constante (k > 10-3 cm/s).
Le principe de ces appareils consiste à relier le débit "q" de l’eau à la charge "h" constante ou
variable.

1- Perméamètre à charge variable :

Figure IV.4 : Peméamètre à charge variable.

Dans le cas des faibles perméabilités, l'essai à charge constante serait trop long, les débits
étant très faibles. On procède alors au perméamètre à charge variable (fig IV.4).
Le sol à étudier est placé dans un moule cylindrique, la partie inferieure est accordée à un
réservoir d’eau et à un tube gradué de 1 m de hauteur et section "a", l’échantillon est mis entre
deux pierres poreuses. On commence par amener l’échantillon saturation, cette opération dure
quelques minutes pour les sables à plusieurs jours pour les argiles. On mesure le temps "t"
nécessaire pour que le niveau de l’eau descend du niveau "h1" voisin de l’extrémité supérieure
du tube au niveau "h2", soit :
A : la section droite de l’échantillon,
ℓ : la hauteur (la longueur) de l’échantillon,
a : la section droite du tube,
h : la perte de charge à l’instant t,
q : le débit à l’instant t.

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k= . = 2,3
Un essai correct, doit s’effectuer avec de l’eau distillée et désaérée; car les sels et l’air peuvent
modifier la perméabilité.

2- Perméamètre à charge constante :

Figure IV.5 : Perméamètre à charge constante.

La mesure se fait après saturation du matériau, et une fois le niveau stable dans le tube. Soit
"Q" la quantité (le volume) d’eau recueillis au bout d’un temps "T" :

k= .
Remarque :
Différents facteurs peuvent avoir un effet sur l’exactitude de la mesure de la perméabilité en
laboratoire :
- Le fait que le degré de saturation diffère de 100%,
- Les variations de températures de l’eau peuvent également fausser la mesure (en particulier
dans les essais de longue durée).
IV-7-2 Essais in-situ :
L’inconvénient des mesures en laboratoire est d’opérer sur des échantillons trop petits, c’est
pourquoi, les perméabilités mesurées sont toujours inferieurs à celle mesurées in-situ.
Sur site, il existe plusieurs méthodes pour déterminer la valeur du coefficient de perméabilité,
pour fournir une représentation valable de la perméabilité d’un sol.
Les essais de pompage permettent de déterminer in-situ la perméabilité des couches de sable
ou de gravier situées sous la nappe d’eau. Cette méthode a l’avantage de fournir un coefficient
de perméabilité moyen de toute la zone intéressée par le pompage.
 Ecoulement et réseaux d’écoulement
1- Ecoulement tridimensionnel ; Formule de Dupuit :
(Mesure de la perméabilité in-situ par essai de pompage)
In situ, il existe plusieurs méthodes pour déterminer la valeur du coefficient de
perméabilité, parmi lesquelles dans un régime d’écoulement permanent ; c’est l’essai
de Dupuit. Il consiste à forer un puit dans le sol jusqu’à un niveau situé au-dessus de la
nappe d’eau et à pomper avec un débit constant q.
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Figure IV.6 : Essai de pompage : Rabattement de la nappe d’eau.


r: rayon du puit,
R : rayon d’action (rayon du massif),
h: la hauteur de l’eau dans le puit,
H : la hauteur de la nappe.

Les hauteurs h et H étant mesurées par rapport au substratum imperméable (fig IV.5).
Le calcul simplifié est fait dans le cadre des hypothèses de Dupuit. Il consiste à écrire
l’expression du débit (constant) traversant le cylindre de rayon r, puis à intégrer cette
équation différentielle :
- entre les limites extrêmes r et R pour en déduire le débit pompé,
- entre l’une des deux limites extrêmes et le rayon courant r pour en déduire l’équation
de la surface libre ou de la surface piézométrique.
Hypothèses de Dupuit :
- le puits est foré jusqu'au substratum imperméable, crépiné sur toute sa hauteur,
- il n'existe pas de surface de suintement dans le puits, c'est-à-dire que le niveau d'eau
et le niveau piézométrique dans le puits sont confondus.
- les surfaces équipotentielles sont des cylindres d’axe vertical.
- Il existe un rayon R (rayon d’action du puits) pour lequel le niveau de la nappe est à
son niveau initial.
On appliquant la loi de darcy :

On a:


⇒ 2



⇒ ∫ ∫

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⇒ [ ] [ ]

⇒ [ ] [ ]

⇒ [ ]

[ ]

On peut calculer le coefficient de perméabilité la sur site à partie de cette formule:

Rayon d’action :
Le rayon d’action R, c’est la distance à laquelle le pompage cesse de faire sentir son
action :

- En première approximation 100 r < R < 300 r


- Formule empirique de Sichardt R = 3000 (H – h) √

- En régime transitoire : formule de Theis R = 1,5 √ t = durée du régime

n = porosité

2- Cas des écoulements plans : Y


L

X
Figure IV.7 : Ecoulement plan : application de la loi de Darcy.

En appliquant la loi de Darcy :

On a: ;

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⇒ ∫ ∫

IV-8 Perméabilité des sols stratifiés


Souvent un sol n’a pas la même perméabilité, suivant que l’écoulement est horizontal ou
vertical. De plus beaucoup de terrains sont stratifiés (composés de plusieurs couches
horizontales : multicouches).
Soit un terrain constitué de n couches horizontales :
Avec : H : l’épaisseur du terrain
Hi : l’épaisseur du terrain
Khi : coefficient de perméabilité horizontal de la ième couche.
Kvi : coefficient de perméabilité vertical de la ième couche.

Figure IV.8 : Sol stratifié : écoulement horizontal et vertical.

IV-8-1 Cas d'un écoulement parallèle au plan de stratification :

Figure IV.9 : Ecoulement parallèle.


On suppose que :
- La perte de charge est la même pour toutes les couches (c’est-à-dire même
gradient hydraulique i,
- Le débit total est la somme des débits de chaque couche.


Kh = ∑

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IV-8-2 Cas d'un écoulement perpendiculaire au plan de stratification :

Figure IV.10 : Ecoulement perpendiculaire.


On suppose que :
- La perte de charge totale est la somme des pertes de charge de chaque couche,
- Le débit est le même pour toutes les couches (la vitesse de décharge v est donc
aussi la même).
Kv =

IV-9 Domaine de validité de la loi de Darcy


La loi de Darcy est valable dans un domaine très étendu (vaste). Pour les fortes
vitesses de décharge (écoulement dans les graviers), on constate un certain décalage, de même
pour les sols très peu perméables. Pour les gradients hydrauliques inferieurs à 8, la loi de
Darcy s’écrit : v = k . in (n ≈ 1,5).
La loi de Darcy est bien vérifiée pour tous les sols dans le domaine des vitesses de décharge
usuelle.
L’utilisation de la loi de Darcy est donc en pratique pleinement justifiée, d’autant plus que
d’autres sources d’erreur, telles que le non homogénéité des sols réels, la modification de
l’arrangement du squelette solide sous l’effet de l’écoulement, les variations de température
qui modifient la viscosité de l’eau, fourniraient des corrections supérieures aux écarts
mentionnés ci-dessus.
IV-10 Généralisation de la loi de Darcy
On a étudié jusqu’à présent des écoulements à une seule dimension (écoulements
unidimensionnels) pour lesquels les différents filets liquides (lignes de courant) sont
rectilignes et parallèles.
En pratique il est nécessaire d’aborder les écoulements plans (écoulements à deux
dimensions) et les écoulements à trois dimensions, d’où la nécessité de généraliser la loi de
Darcy.
La généralisation de la loi de Darcy en milieu homogène et isotrope est alors facile : il suffit
de considérer que le gradient hydraulique et la vitesse de décharge sont des vecteurs
colinéaires, on écrit donc :
⃗⃗⃗⃗
⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Soit : ⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗

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On définit : ⃗

Ce qui revient à dire qu’il existe un potentiel des vitesses φ tel que : φ =- − k. h, donc
⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
Les surfaces équipotentielles sont des surfaces d’égale charge hydraulique.
Les composantes de la vitesse de décharg s’écrivent :

Pour un fluide incompressible (comme dans notre cas: l’eau) : div ⃗⃗⃗

⇒ div (⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗

Cette équation différentielle à laquelle satisfait la charge hydraulique h (x, y, z) est l’équation
de Laplace.
Dans les cas très fréquent ou l’écoulement est bidimensionnel l’équation se réduit a :
(En choisissant le plan xoz comme plan privilégié).

.
L’écoulement a lieu entre limites déterminées sur lesquelles sont imposées des conditions sur
l’écoulement ou sur la charge hydraulique. Le problème consiste donc à déterminer une
fonction h (z,x) satisfaisant a l’équation de Laplace et aux conditions aux limites, soit par un
calcul mathématique, soit par une méthode graphique, méthode numérique…etc.
Les problèmes a deux dimensions d’écoulement d’eau dans les sols peuvent également être
résolus par la méthode d’analogie électrique. Si une lame plane, conductrice de l’électricité,
homogène, isotrope et d’épaisseur constante, et parcourue par un courant électrique
permanent, le potentiel électrique V(x,z) vérifie l’équation de Laplace :

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Ainsi, il y a une analogie entre l’écoulement d’un courant électrique dans une plaque et
l’écoulement bidimensionnel de l’eau dans un sol. Les quantités qui se correspondent sont :
Grandeur Grandeur
Hydraulique Electrique

h V (potentiel)
⃗ (intensité)

k (ρ résistivité)

q
I (intensité)
IV-11 Capillarité
IV-11-1 Définition :
La capillarité est l’étude des interfaces entre deux liquides, entre un liquide et l’air ou entre un
liquide et une surface.
La capillarité est plus connue par l’effet d’un liquide a forte tension superficielle (énergie
d’interface ou énergie de surface ; qui est la tension qui existe à la surface de séparation de
deux milieux, elle existe entre un liquide et un solide ou un liquide et un gaz). Remontant
Contre la gravité dans un tube très fin, dit tube capillaire (tube de très faible diamètre).
A la surface de l’eau s’exercent des forces de tension superficielle sur un segment de longueur
dℓ, cette force est tangente à la surface, perpendiculaire au segment et a pour valeur Tdℓ.
T est appelé la tension superficielle.

Surface d’un ménisque

Figure IV-10 : Tension superficielle.

IV-11-2 La capillarité dans les sols :


Les interstices entre les grains des sols forment de très petits canaux de formes et de
dimensions variables dans lesquels on peut mettre en évidence des phénomènes de capillarité.
Ainsi, un tube rempli d’échantillon de sol sec plongé dans l’eau s’humidifie jusqu’à une
certaine hauteur h au-dessus du niveau de l’eau.

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Figure IV-11 : Phénomène de capillarité.

 Loi de Jurin :
Lorsqu’on plonge l’extrémité inferieure d’un tube fin dans un réservoir rempli d’eau, on
constate que l’eau monte à l’intérieur du tube jusqu’à une hauteur h, c’est l’ascension
capillaire qui s’explique par l’attraction que les molécules de paroi solide exercent sur les
molécules du liquide. On peut décrire le phénomène en admettant l’existence d’une tension
superficielle T (force capillaire par unité de longueur) dans la surface de séparation eau-air.
A la condition d’équilibre : π.d.T.cosα = π. . h.γw
Soit : h =

Figure IV-12 : Loi de Jurin.


C’est la loi de jurin qui exprime que l’ascension capillaire est inversement proportionnelle au
diamètre du tube.
On constate bien que plus d est petit plus h est grand.
La tension superficielle de l’eau a fait l’objet de nombreuses mesures, sa valeur varie peu
avec la température.
La loi de jurin s’écrit donc pour l’eau : h=
Avec h et d en centimètre (cm).
Le phénomène a la même allure dans les sols. L’eau remonte par capillarité au-dessus de la
nappe phréatique et l’on appelle hauteur totale d’ascension capillaire h.

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IV-11-3 Moule kh :
On décrira un appareil utilisé en France pour mesurer la capillarité des sols routiers :
le moule kh.
L’échantillon est placé dans un moule cylindrique (diamètre 15 cm, hauteur 27 cm) où il est
compacté à la compacité voulue. La base du moule est garnie d’une tôle perforée (recouverte
d’une toile métallique fine). Cet échantillon de sol est étuvé pendant 24 h afin d’éliminer l’eau
interstitielle. On place alors le moule dans un cristallisoir (récipient en verre) rempli d’eau
distillée (de manière à ce que la base de l’échantillon affleure la surface de l’eau).
On suit alors l’évolution du phénomène en déterminant par pesées le volume d’eau absorbée,
on verra que ce volume est proportionnel à la racine carrée du temps, l’horaire des pesées est
donc en général : 1h, 2h, 4h, 7h, 25h, 49h et 72h.

Figure IV-13 : Moule kh.


La théorie de cet appareil suppose que l’eau se propage dans le sol, sous l’action de la
capillarité h et que dans son mouvement elle suit la loi de Darcy. A l’instant t, l’eau est
niveau z dans le moule, une particule d’eau a une altitude z et a une pression (– h γw), sa
charge est donc h-z. A la base de l’échantillon la charge d’une particule d’eau est nulle
puisqu’elle est en équilibre avec le cristallisoir, par conséquent, la perte de charge à la
traversée de l’échantillon est h-z, le gradient hydraulique est ( – 1). La loi de darcy s’écrit :

q= Ak ( - 1)

q: le débit capillaire a l’instant t,


A : la surface de la section droite du moule,
Le débit capillaire q fait monter l’eau dans l’échantillon d’une hauteur dz.

En intégrant, on aura :

Si z est petit devant h, ce qui est le cas général, cette équation se simplifie (en développant en
série le logarithme et en négligeant les termes d’ordre supérieur à 2), on aura :

Le volume d’eau absorbée à l’ instant t est donc :

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V= nAz = A√
V (cm3)

500

400

300

200

100

V0
0 √𝒕
1 2 4 25 49 72 100

Figure IV-14 : Moule kh (résultats expérimentaux).

Le graphique (V (cm3) = f (√ ), qui est le résultat de l’expérience du moule kh, donne : Sur
ce graphique, nous avons les résultats des différents pesés on détermine sur le graphique
l’ordonnée à l’ origine de la droite (vc) et on écrit : √
On a :
2
Ce produit exprimé en cm /h, permet de classer les sols en trois (03) catégories :
1- Les sols a remontée capillaire forte (kh > 1),
2- Les sols a remontée capillaire moyenne (0,1 < kh > 1),
3- Les sols a remontée capillaire faible (kh < 0,1).

Références

[1] J. COSTET, G. SANGLERAT G ; " Cours pratique de mécanique des sols" ; DUNOD éditeur ; 1981.

[2] F. SCHLOSSER "Éléments de mécanique des sols" ; Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et
Chaussées (ENPC) ; 280p ; 1989.
[3] J. COLLAS, M. HAVARD ; "Guide de géotechnique: Lexique et Essais", Editions Eyrolles, 1983.

[4] S. AMAR S, J.P. MAGNAN "Essais de mécanique des sols en laboratoire et en place" ; Aide-
mémoire ; 1980.
[5] G. FILLIAT ; "La pratique des sols et des fondations" ; Editions du Moniteur ; 1981.

[6] F. SCHLOSSERF ; "Éléments de mécanique des sols" ; 2ème Ed ; Presses de l'Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées (ENPC) ; 1997.
[7] M. CASSAN ; " Aide-mémoire d’hydraulique souterraine" ; Presses des Ponts et Chaussées ; 1994.

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