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I. NOTIONS DE PEDOGENESE
Les conceptions les plus modernes partent du constat que les véritables objets
d'étude de la pédologie sont les couvertures pédologiques, formations naturelles,
continues, tridimensionnelles, dont l'organisation et les propriétés sont en perpétuelle
évolution, en lien avec les autres facteurs du milieu et en particulier avec les
interventions de l'Homme.
Les couvertures pédologiques sont des continuums variant dans les trois dimensions
de l'espace. En effet, à l'intérieur de ses limites, chaque C.P. n'est pas homogène.
Selon l'axe vertical existent toutes sortes de gradients (matières organiques, taux et
nature des argiles, calcaire, agrégation et porosité), indépendants ou corrélés entre
eux, qui se combinent ou s'entrecroisent. Le constat de cette anisotropie verticale est
à l'origine du concept d'horizon.
Comme elles sont traversées par des flux et que des transferts de matières s'opèrent
en leur sein, verticalement et latéralement, les couvertures pédologiques ont
tendance à se différencier progressivement dans les trois dimensions. Mais elles ne
se déplacent pas, et sont donc strictement localisées à un certain territoire. Leur
aspect et leurs propriétés en chaque point de l'espace sont la résultante de l'action
des facteurs extérieurs de leur genèse, mais aussi de leur auto-évolution
pédologique. À l'action des processus naturels s'ajoutent les effets des interventions
humaines. Chaque secteur d'une couverture pédologique a donc son histoire
spécifique qui est la cause de la grande variabilité verticale et latérale.
Les couvertures pédologiques sont des continuums hétérogènes, mais les variations
que l'on y observe ne sont pas aléatoires. On distingue plusieurs niveaux
d'organisation : celui de l'agrégat, celui de l'assemblage, celui de l'horizon et celui du
système pédologique
Couvertures pédologiques
Deux façons de subdiviser les couvertures pédologiques : en volumes homogènes, les horizons, I ; en volumes
hétérogènes correspondant à des portions de territoires, II
Organisations emboîtées
Les organisations emboîtées des couvertures pédologiques. Ordre de grandeur et techniques d'observations spécifiques.
Notion d'horizon
Par leur dimension verticale, le plus souvent centimétrique à métrique, les horizons
sont directement perceptibles à l'œil nu sur le terrain.
Ces gisements sont formés aux dépens d’un massif de syénite nephelinique. Si
nous considérons comme base la formation d’une couche de 5m de bauxite
résiduelle et en admettant que l’aluminium a un comportement purement résiduel on
constate que pour 1Km2 de bauxite, il a été exporté :
10*106t de silice
1,5*106t de FeO
0,28*106t de Na2O
Ces bauxites se sont développées sur un grès kaolinique (à 93% de SiO2 et 3,9%
Al2O3), contre une teneur en silice de 9,9% et de l’alumine 47% dans la bauxite
Ces deux exemples montrent bien que la différenciation pédologique est l’un des
processus le plus important de la séparation des éléments utiles. On comprend ainsi
que pendant une phase d’altération comparable à celle qui régnait pendant la
formation des bauxites de l’Arkansas les apports chimiques de la phase migratrice
dans le bassin puissent marquer parfaitement la sédimentation. Ce phénomène
s’observe nettement dans les sédiments tertiaires de nombreux bassins d’Afrique où
l’on observe des associations de sépiolite-attapulgite (minéraux à déficit de silice
typique des milieux basiques) et des concentrations siliceuses. Cette sédimentation
est issue d’une altération à caractère typiquement biostasique. Si pour des raisons
quelconques cet équilibre venait à rompre il se produira un décapage de la pellicule
d’altération développant sur le continent même si les conditions climatiques restent
inchangées du fait que la vitesse d’érosion mécanique est supérieure à celle de
l’altération chimique. Le bassin sédimentaire situé en aval enregistrera alors une
sédimentation d’ultradétritiques (essentiellement formée de kaolinite +
éventuellement d’hydroxydes d’alumine) de détritiques (concrétions d’hydroxydes de
fer + éventuellement d’hydroxydes d’alumine) et de minéraux en fragments de
roches plus ou moins altérés. Ce type de sédimentation connu sous le nom de
sidérolithique peut former de fer ou de kaolin. Il correspond à la phase à caractère
typiquement « rhexistasique ».
a) Zones à bauxites : Elles sont localisées sous des climats très humides et très
agressifs provoquant le lessivage de tous les éléments chimiques à l’exception
de l’Al et dans une moindre mesure du Fe et des minéraux résistants. Ces
éléments se concentrent de manière relative et forment les gisements de
bauxites constitués d’hydroxydes d’alumine. Elle renferme également des
minéraux résiduels comme le zircon, l’ilménite etc.
b) zone à kaolinite : Elle se localise sous les climats de type tropical humide avec
des drainages importants. Le drainage provoque un lessivage complet des bases
et partiel de la silice qui le combinera alors avec l’Aluminium du profil d’altération
pour former la kaolinite.
e) zones des vertisols à montmorillonite : Elles apparaissent sous les climats assez
secs de type tropical sec, avec les saisons sèches très marquées dans ces milieux.
Les bases ne sont que partiellement lessivées. En revanche l’Aluminium et la silice
se concentrent dans le profil, ils se combinent avec les éléments alcalins et alcalino-
terreux pour former la montmorillonite qui se néoforme abondamment dans le
secteur.