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G.A.C
Objectif : Ce cours permet de donner une vue d’ensemble sur la configuration
géologique de l’Afrique et de la RDC. Cette configuration part d’une évolution
depuis 4,5 GA jusqu’à nos jours.

Pré requis

- Géologie générale

- Géologie structurale

- Paléontologie et géologie stratigraphique

- Minéralogie et pétrographie

- Métallogénie

PLAN DU COURS :

Généralités sur les coupures stratigraphiques

Ière partie : Géologie d’Afrique

IIème partie : Géologie de la RDC

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GENERALITES SUR LES COUPURES STRATIGRAPHIQUES

Afin de disposer d’un langage commode il faut établir un calendrier que l’on
appelle échelle stratigraphique; d’où on définit des laps de temps ou
“coupures” constitutives de ce calendrier. Sur le plan se la chronologie relative,
les coupures de même ordre ont peu de chance d’être de même durée
absolue; il ne pourra donc s’agir que d’un calendrier indicatif.

a) Arguments stratigraphiques concernant l’épaisseur et la continuité des


séries sédimentaires :

La première idée qui vient à l’esprit est qu’une même épaisseur de terrain
puisse correspondre à un même laps de temps de sédimentation. Valable
localement, le raisonnement n’est pas général. En effet, dans le présent comme
dans le passé, les vitesses de sédimentation sont très différentes suivant les
régions. Aux limites extrêmes des séries possibles se situent les séries
compréhensives et les séries condensées.

- Séries compréhensives :
Ce sont les séries constituées de sédiments de même nature, accumulés sur de
grandes épaisseurs en général et rapidement. Exemple : les flyschs qui, sur des
épaisseurs de mille à quelques milliers de mètres, sont constituées d’une
alternance monotone de grès et des pélites aux aspects de détails plus ou
moins variés; les molasses y présentent les mêmes caractéristiques d’une
manière exagérée sur le plan de l’épaisseur et de la rapidité de la
sédimentation. Les séries condensées sont surtout répandues dans les régions
destinées à donner ultérieurement des chaînes de montagnes; leur existence a
contribué dans un premier temps à fonder la notion de géosynclinal (grande

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région en forme d’un synclinal où s’accumulent des sédiments sur de grandes


épaisseurs).

- Séries condensées :

Elles ont des caractéristiques inverses : de très faibles épaisseurs de terrains


pouvant représenter des temps de sédimentation extrêmement grands. D’une
manière générale, les séries compréhensives sont d’origine terrigène (flyschs,
molasses) tandis que les séries condensées sont d’origine pélagique. Aux
surfaces qui témoignent des véritables absences de sédimentation on donne le
nom de “surfaces durcies ou hard grounds”. L’épaisseur d’une série
sédimentaire n’est donc pas une base de coupures stratigraphiques.

- Séries continues et séries discontinues :


Lorsque les strates se succèdent sans interruption, on dit qu’elles forment une
série continue. Lorsqu’une ou plusieurs strates manquent, on dit qu’il a
“lacune” et que la série est discontinue. Le mot lacune indique l’absence d’une
ou de plusieurs strates. Une lacune peut être due :

• A une simple absence de sédimentation en fonction des conditions


océanographiques particulières; dans ce cas il se développe une surface durcie
ou hard Ground qui présente ici ou là des fossiles caractéristiques des strates
qui manquent. Les couches qui surmontent les surfaces durcies épousent
étroitement celles qui sont en dessous, elles sont concordantes, mot qui
indique qu’elles ne font aucun angle avec les couches antérieures. Le dépôt des
couches supérieures est dû à une simple reprise de la sédimentation en
fonction d’un changement des conditions océanographiques.

• A une émersion qui est toujours plus ou moins accompagnée d’érosion; dans
ce cas la mer revient en “transgression” pour déposer les couches supérieures;

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ces couches transgressives qui se reconnaissent par divers caractères, reposent


sur les couches transgressées selon deux dispositifs géométriques
fondamentaux :

1° En concordance : Les couches transgressées et les couches transgressives


ont une même inclinaison par rapport à l’horizontale (même pendage); elles
sont donc concordantes. Cette disposition signifie que l’émersion est liée à des
faibles déformations de l’écorce terrestre (mouvements épirogéniques) suivies
d’une faible érosion; quelques fois, des témoins de l’altération superficielle
corrélative de l’émersion peuvent persister; exemple les gîtes de bauxite dont
le mur et le toit sont en général concordants.

2° En discordance : Les couches transgressées et les couches transgressives ont


des inclinaisons (pendages) très différents. Les couches transgressées ont subi
un plissement (mouvement tectonique ou orogénique) puis une érosion; tandis
que les couches transgressives sont restées horizontales, les unes et les autres
forment un angle caractéristique de leur discordance que l’on qualifie le plus
souvent de “discordance angulaire”. Une discordance témoigne d’une
émersion due à un plissement; il y a généralement une discordance
fondamentale à la base des séries d’un bassin sédimentaire sur le socle de
celui-ci.

- Cycle sédimentaire et cycle orogénique :


Un cycle sédimentaire comprend trois termes qui sont : transgression,
sédimentation et regression. La regression correspond au retrait de la mer
(inverse de la transgression).

Un cycle orogénique comprend également trois termes qui sont : transgression,


sédimentation et orogénèse. L’orogénèse est un soulevement d’une chaîne de

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montagne. La distinction est fondée sur le troisième terme qui se manifeste


dans l’existence ou non d’une discordance. Plusieurs cycles sédimentaires
caractérisées par de nombreuses transgressions et regressions correspondent à
un seul cycle orogénique, exemple le cycle orogénique alpin. Ainsi le cycle
orogénique est une coupure d’ordre supérieur au cycle sédimentaire.

b) Arguments paléontologiques

Les changements de faunes et de flores ne sont pas toujours progressifs au


cours du temps et présentent des périodes de crise pendant lesquelles les
faunes et les flores jusqu’alors bien représentées, disparaissent brusquement
tandis que d’autres apparaissent ou au moins se développent brusquement, ce
qui conduit à la notion de « catastrophisme ». Ainsi tous les trilobites
disparaissent à la fin du Paléozoïque ; toutes les ammonites à la fin du
Mésozoïque ; à la même époque, de manière spectaculaire, tous les grands
reptiles s’éteignent tandis que subsiste des modestes représentants connus
jusqu’à nos jours. Ces périodes de crise pourront dons fonder certaines
coupures d’ordre supérieur, tandis que des variations paléontologiques moins
générales pourront fonder des coupures d’ordre inférieur.

c) Les coupures

Une coupure est arbitraire et elle correspond à la nécessité de fixer des repères
discontinus dans un écoulement de temps continu. On doit donc accepter la
notion de coupure telle qu’elle est même si l’on découvre des formations
intermédiaires entre celles caractérisant deux coupures. Les coupures peuvent
désigner soit des laps de temps, soit des formations géologiques sédimentées
pendant celui-ci.

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- Biozone : C’est la coupure la plus élémentaire qui correspond à


l’ensemble de strates dans lesquelles une espèce fossile de valeur
stratigraphique s’est maintenue sans changer de caractères. On donne à
la biozone le nom de ce fossile. Actuellement on donne seulement le
nom d’espèce du fossile et pas celui du genre étant donné la variabilité
de celui-ci. Les fossiles des zones sont des fossiles stratigraphiques par
excellence : Les trilobites pour le Paléozoïque, les ammonites pour le
Mésozoïque. On définit également les zones d’après la microfaune, la
microflore etc… On distingue parfois l’épibole qui correspond au niveau
dans lequel le fossile définissant la biozone connaît son apogée.
- Etage : C’est une coupure d’ordre supérieur. Elle correspond à un
ensemble de strates à contenu faunistique déterminé, dont le type set
pris dans une localité précise. Cette localité repère est appelé
« stratotype ». L’étage porte le nom du stratotype, parfois désigné par
son nom romain auquel on ajoute la désinence « ien », ex : Dinant--
Dinantien en Belgique, Werfen—Werfenien en Autriche, Monte Domaro
—Domérien en Italie du nord, Tours—Turonien dans le SW du bassin de
Paris, Lutece (nom romain de Paris)—Lutetien. Le contenu
paléontologique d’un étage correspond à une faune ou à une flore
comportant de nombreuses espèces dont quelques unes seulement ont
une valeur stratigraphique sûre et qui ne sont pas les mêmes dans la
totalité de l’étage ; certains apparaissent et d’autres disparaissent. Un
étage est formé de plusieurs biozones. Lorsqu’un étage comporte un
nombre trop élevé de biozones, on le divise parfois en sous-étages qui
doivent répondre aux mêmes caractéristiques que l’étage lui-même.
Ainsi le Sénonien est formé de Coniacien, du Santonien, du Campanien et
du Maestrichtien.
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- Système : C’est une coupure d’ordre supérieur. Il est défini par des cycles
sédimentaires importants et qui portent le nom soit d’une région
caractéristique, soit d’une formation particulière, soit même des fossiles
particuliers ; ainsi :
° Dévonien tire son nom de Devonshire dans le SW de l’Angleterre.

° Jurassique, du mont Jura.

° Carbonifère, de la formation du charbon.

° Crétacé, de la formation de la craie « système de la craie » ou Kreide en


allemand.

° Nummulitique tire son nom des fossiles nummulites.

On voit dans cette terminologie que la définition du système est


imprécise. Il n’ya donc pas de stratotypes des systèmes, mais seulement
dans certains cas, des régions qui peuvent globalement servir de
référence. Un système comprend un nombre d’étages plus ou moins
grand. Dans quelques cas il est subdivisé en sous-systèmes ou groupes
définis de la même manière que les systèmes. Ex : Le Jurassique est
subdivisé en Lias, Dogger et Malm selon l’usage anglais. Ces sous-
systèmes ne sont pas toujours fixes ; ainsi le Crétacé fut longtemps
subdivisé en Crétacé inférieur, moyen et supérieur, tandisque de nos
jours on le subdivise en Crétacé inférieur et Crétacé supérieur, la limite
passant au milieu de l’ancien Crétacé moyen (entre Albien et
Cénomanien).

- Ere : C’est la coupure d’ordre supérieur le plus élevé dont le nom usuel
exprime la position chronologique relative : Paléozoïque, Mésozoïque,

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Cénozoïque, Quaternaire, l’ensemble précédé de l’ère Précambrienne. La


définition des ères se fonde sur des arguments paléontologiques et des
arguments stratigraphiques d’ordre plus élevé : Grands changements de
faunes et des flores, grands cycles orogéniques. En ce qui concerne les
arguments paléontologiques, le Paléozoïque se distingue du Mesozoïque
entre autres, par la disparition des trilobites et l’apparition des
ammonites. Le Mesozoïque se distingue du Cénozoïque par la disparition
des ammonites et l’apparition des nummulites. L’ensemble de ces temps
fossilifères ou phanérozoïques s’oppose aux temps anté-cambrien
dépourvus de fossiles, du moins en première approximation. En ce qui
concerne les arguments stratigraphiques, le Paléozoïque se trouve
séparé du Mesozoïque par la grande discordance Hercynienne marquant
l’achèvement du cycle Hercynien et le début du cycle alpin. L’ensemble
des temps fossilifères est séparé des temps antérieurs par la discordance
assyntique. Une ère comprend plusieurs systèmes en nombre variable : 6
pour le Paléozoïque (Cambrien, Ordovicien, Silurien, Dévonien,
Carbonifère et Permien), 3 pour le Mesozoïque (Trias, Jurassique et
Crétacé), 2 pour le Cénozoïque (Paléogène, Néogène).
C’est l’argument paléontologique qui l’emporte dans la limitation des
ères en raison essentiellement de l’antériorité des études
paléontologiques et c’est, semble-t-il l’argument de disparition de faune
qui l’emporte sur celui d’apparition.

Si l’on considère les cycles orogéniques, on voit que l’ère Primaire


correspond à 2 cycles : le cycle calédonien et le cycle hercynien.
L’ensemble des ères Secondaire et Tertiaire correspondent au seul cycle
Alpin.

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Données synthétiques sur les coupures:

On utilise plusieurs coupures qui sont des événements paléontologiques. On


utilise la notion d’apparition et de disparition des espèces, ainsi, la plus grande
crise se situe au Primaire (99% des êtres vivants ont disparu). Donc, les grandes
divisions et subdivisions sont le résultat de grandes crises.

Coupure stratigraphique

Le cycle sédimentaire (transgression et régression de la mer par glaciation par


exemple) délimite bien des couches sédimentaires. Le Secondaire a ainsi trois
périodes : Trias, Jurassique et Crétacé.

Coupure tectonique

Il y a eu plusieurs plissements (rencontres de plaques continentales) qui


délimitent des périodes :

1. Le plissement Icartien qui affecte la partie inférieure du


Protérozoïque.
2. Une période dans le Précambrien avec le plissement Cadomien
(Exemple : en Normandie ou en Bretagne).
3. Une dans la partie inférieure du Primaire (le Silurien) avec une
orogenèse (ou orogénie) : le plissement Calédonien (Exemple :
dans les Ardennes).
4. Dans la partie supérieure du Primaire : Le plissement Hercynien
qui se déroule en plusieurs phases.
5. Le plissement Alpin dans le Tertiaire qui n’en est qu’à ses
balbutiements.

Un plissement s’étale sur 100 à 200 millions d’années.

L’échelle est donc divisée en :


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 Ères : Primaire, Secondaire


 Époques (ou systèmes) : Permien, Dévonien
 Étages : Georgien,.......
Ils tirent leur nom de localités géographiques où ils ont été découverts et
définis ou stratotype.

La division de base est l’étage, défini par rapport à un affleurement type, qui
sert en quelque sorte d’étalon, et que l’on nomme stratotype. Le nom de
l’étage est le plus souvent dérivé de celui d’un lieu géographique auquel on
ajoute le suffixe –en ou –ien (en anglais –an ou ian). Ce lieu est généralement,
mais pas obligatoirement, celui où se trouve le stratotype.

Il y a plusieurs types d’unités de temps :

(1) Les unités définies sur le terrain

Les divisions lithostratigraphiques sont fondées sur la nature des terrains,


indépendamment de leur contenu en fossiles. La plus petite division est la
couche (ou assise) ; plusieurs couches constituent une formation, plusieurs
formation un groupe, plusieurs groupes un supergroupe.

Pour qu’une formation soit cartographiable, elle doit faire au moins 250m
d’épaisseur.

Les divisions biostratigraphiques sont elles fondées sur le contenu en fossiles.


La division de base étantt la biozone.

(2) Les unités qui correspondent à des intervalles de temps

Ce sont les unités biostratigraphiques définies par la présence de fossiles. On


parle alors de biozone qui est la tranche de temps caractérisée par un fossile
marqueur (càd à faible durée de vie mais à grande extension géographique).

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Il existe des correspondances entre ces différentes unités :

Les unités chronostratigraphiques

Les divisions chronostratigraphiques sont caractérisées par des ensembles de


couches auxquelles on fait correspondre des intervalles de temps (divisions
géochronologiques). Les techniques modernes de datation permettent de
donner un âge absolu plus ou moins précis à ces divisions.

La division de base est l’étage, défini par rapport à un affleurement type, qui
sert en quelque sorte d’étalon, et que l’on nomme stratotype. Le nom de
l’étage est le plus souvent dérivé de celui d’un lieu géographique auquel on
ajoute le suffixe –en ou –ien (en anglais –an ou ian). Ce lieu est généralement,
mais pas obligatoirement, celui où se trouve le stratotype.

Des divisions plus petites que l’étage peuvent être utilisées ; ce sont des
chronozones ou des biozones, définis par un ou plusieurs fossiles
caractéristiques ou fossiles-guides. Ces fossiles doivent avoir une très large
répartition géographique (mondiale, de préférence) et une très courte durée
d'existence.

Pour le Paléozoïque par exemple, il s’agit des trilobites et des graptolites, pour
le Mésozoïque les ammonites, les bélemnites et les oursins, et pour le
Cénozoïque les gastéropodes et, plus rarement, les dents de squales.
Actuellement on utilise plutôt des microfossiles (seulement observables au
microscope) car ils peuvent être récupérés en masse même d'une petite
quantité de sédiment. En effet, les échantillons récupérés d'un forage ont très
peu de chance de contenir un trilobite ou une ammonite complète et
identifiable, mais peuvent renfermer des milliers de microfossiles-guides.

Les microfossiles les plus utilisés sont les foraminifères (unicellulaires à coquille
dure), les conodontes (dents microscopiques d'un animal primitif encore peu

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connu), les radiolaires (algues siliceuses), les acritarches et les spores des
végétaux supérieurs.

Au plus les espèces-guides utilisées ont une existence brève, au plus la zone
sera précise dans le temps.

C’est un ensemble de couches qui se déposent pendant une unité de temps. La


plus petite unité est la chronozone, l’ensemble de chronozones est l’étage,
l’ensemble d’étages est le système. Nous avons finalement l’érathème.

Les unités géochronologiques

Ce sont des unités de temps représentant une durée :

Ère érathème

Période système

Âge étage

Chron chronozone

L’équivalent géochronologique de l’étage est l’âge dont la durée, en moyenne,


est de 5 à 6 millions d’années.

Il faut définir les références de chaque étage. Par exemple, dans le Dévonien,
on a des étages tels que le Givétien (dont la référence a été prise dans la région
de Givet). Il faut définir les limites, inférieures et supérieures, de l’étage ou
stratotype c’est à dire les caractéristiques par les fossiles. Quand tel ou tel
animal apparaît ou disparaît, il existe alors une limite.

Exemple : étage Barrémien (de Barrème, Alpes de Haute Provence), stratotype


à Angles, Alpes de Haute Provence, alternance d’une cinquantaine de bancs

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calcaires et marneux (plus réduits) numérotés. Pratiquement 13 zones ont été


différenciées grâce aux ammonites qui s’y trouvent.

Plusieurs étages forment une série (équivalent géochronologique : époque)

Plusieurs séries forment un système (équivalent géochronologique : période).

Plusieurs systèmes forment un érathème (équivalent géochronologique : ère).

Plusieurs érathèmes forment un éonothème (équivalent géochronologique :


éon).

Les temps géologiques ont été subdivisés en deux éons :

 l'éon Cryptozoïque (du grec signifiant Vie cachée) qui est un synonyme
du Précambrien,
 l'éon Phanérozoïque (du grec Evidence de vie).

L'éon phanérozoïque est lui même divisé en trois ères :

- l'ère Paléozoïque (du grec Vie ancienne) ou Primaire,

- l'ère Mésozoïque (du grec Vie moyenne) ou Secondaire,

- l'ère Cénozoïque (du grec Vie récente) qui regroupe le Tertiaire et le


Quaternaire.

Ces ères ont elles-mêmes été divisées en systèmes, par exemple l'ère
Secondaire comprend les systèmes Triasique (ou Trias), Jurassique et Crétacé.

Tous les noms correspondant à ces divisions doivent commencer par une
majuscule, sauf s'ils sont utilisés comme adjectifs (ex : le Tournaisien).

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PREMIERE PARTIE : GEOLOGIE D’AFRIQUE

Introduction : Cadre géologique et géographique de l’Afrique

L’Afrique vient en 3ème position par sa superficie après l’Asie et l’Amérique :

Asie : 45.106 Km2

Amérique : 38.106 Km2

Afrique : 30.106 Km2

Europe : 10.106 Km2

Océanie : ˂ 10.106 Km2

L’Afrique se caractérise par une forme massive et lourde, ses côtes rectilignes
et ne présentant aucune indentation (découpage). Cette forme massive se
rattache à son histoire géologique. La plus grande partie du continent Africain

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est constituée des sédiments précambriens ou antécambriens qui sont des


sédiments anciens, métamorphisés et granitisés. De ce fait les vieux sédiments
Africains ont bien résisté aux différentes orogénies qui se sont succédé au
cours des temps.

Le continent Africain faisait partie de l’ancien continent Gondwana qui a subi


au cours de son histoire plusieurs phases orogéniques. Dans certaines régions
africaines on a dénombré 7 orogénies.

- Dès le Primaire, les chaînes du Précambrien supérieur dites assyntiques


sont rasées et vont donner une première pénéplaine appelée pénéplaine
post assyntique et un peu plus tard surviendront des mouvements
calédono-hercyniens. En Afrique centrale l’action de ces mouvements est
encore très mal connu, toutefois on peut leur rattacher des phénomènes
climatiques importants comme des très grandes glaciations (Ordovicien
et Carbonifère). Au Secondaire on assiste au Trias du point de vue
tectonique à une grande phase de dislocation (1 ère phase). Ces
dislocations se caractérisent par d’immenses venues doléritiques et
surtout par la mise en place du grand accident sud-Atlasique.

- A la fin Jurassique et au Crétacé, l’Afrique va subir une série de


déformations à grande échelle provoquant des grandes transgressions de
bordure s’accompagnant d’un volcanisme actif et en particulier le
volcanisme du mont Cameroun. C’est à cette époque que l’Afrique doit
se séparer définitivement de l’Amérique suivant un système de grabens
plus ou moins complexes.

- Au Tertiaire, le vieux socle Africain donnera naissance à une seconde


pénéplaine (pénéplaine du Néogène) qui correspond actuellement au
plateau Est-Africain ?

- Un peu plus tard avec l’orogénèse alpine, l’Afrique par contrecoups va se


bomber et se casser suivant un certain nombre de failles de direction
SW-NE et NW-SE correspondant au réseau rhégmatique.

- Un peu plus tard se met en place une nouvelle pénéplaine au


Quaternaire dans les sédiments les plus tendres (ex. plateau de

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Kundelungu, plateau de Biano). Dans les roches les plus dures au


contraire, les fleuves auront tendance à s’enfoncer en gorges étroites et
profondes (Zambèze, Nil). Ainsi à partir des grands traits
géomorphologiques on va distinguer en Afrique 3 grandes régions :

1) L’Afrique du Nord qui correspond au Maghreb, c’est l’Afrique Alpine


(liée aux mouvements alpins, à l’histoire du bassin méditerranéen et à
l’Europe du sud) limitée au sud par un grand accident sud-Atlasique.

2) L’Afrique Occidentale, Centrale et Australe : C’est l’Afrique des


bassins ou cuvettes qui sont des zones déprimées plus ou moins
circulaires de type endoréique (bassin fermé) ou exoréique (s’ouvrant
sur une vallée). Les bordures de ces bassins sont constituées des
roches du Précambrien ancien ex : le bassin de la RDC, le bassin du
Tchad, Sénégal.

3) L’Afrique Orientale : C’est l’Afrique des grabens et des plateaux. Elle


se situe entre les grands lacs Africains et l’océan Indien. Elle se
caractérise par une morphologie spéciale (structure de failles en
graben. 2 grandes régions peuvent être distinguées :

- A l’Ouest, la région des grabens : On a le Great Rift Valley ou fossé des


grands lacs ; plus à l’est : Gregory rift qui constitue le lac Malawi, Natron
en Tanzanie, Rodolphe au Kenya et en Somalie.

- A l’Est, la région des hauts plateaux ; ce sont des grands plateaux faillés
descendant en gradins successifs jusqu’à l’océan Indien.

CHAPITRE I : LE PRECAMBRIEN

I.1 Rappel sur la stratigraphie du Précambrien

Le Précambrien correspond à la période la plus longue de l’histoire de la


terre de 4,5 GA à 600 MA. Le Précambrien était souvent assimilé au

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Protérozoïque mais actuellement ce terme est réservé à la partie récente


du précambrien.

Cette histoire la plus longue est aussi la plus mal connue suite à un
certain nombre de facteurs :

1) L’azoïsme : surtout l’absence de fossiles utilisables en stratigraphie,


exception faite au Précambrien supérieur (Riphéen) où les seules
traces de vie antérieure à 1 milliard d’années se rapportent à des
bactéries, des algues unicellulaires, organismes primitifs appelés
spaeroides qui n’ont aucune valeur stratigraphique. Cet azoïsme est
dû aussi au métamorphisme. En règle générale les sédiments du
précambrien sont exactement identiques aux sédiments actuels mais
ont été métamorphisés par tous les cycles orogéniques qui se sont
succédés, d’où la disparition des documents paléontologiques, ce qui
rend difficile l’établissement des corrélations stratigraphiques à
grande échelle.

2) La granitisation : chaque cycle orogénique (tectonique) est


accompagné d’un cortège des massifs granitiques qui se mettent en
place soit pendant l’orogénie principale, c’est le granite syn-
tectonique. Il existe aussi des granites qui se mettent en place après
l’orogénie, ce sont des granites post-tectoniques. Ces granites ont
tous contribué à la disparition des documents stratigraphiques qui
auraient pu exister.

3) Le phénomène de subduction : Il est lié à la théorie actuelle des


plaques. Il existait dans les océans primitifs des sédiments à
organisme. La disparition des fonds océaniques par subduction a
entraîné la disparition des sédiments, d’où l’azoïsme du Précambrien.

En absence des documents paléontologiques, les géologues qui étudient


le Précambrien devront utiliser les méthodes particulières pour
reconnaître les couches du Précambrien Ils devront étudier le
métamorphisme pour reconnaître les cycles orogéniques, la
granitisation, les discordances angulaires, la présence des conglomérats,
des minéralisations ex. l’or est souvent lié au

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Précambrien inférieur (Kibalien),

la cassitérite au PC moyen (Kibarien),

Cu, U, Co au Pc Supérieur (Katanguien).

I.2 Caractéristiques du Précambrien Africain

Il représente 57% des affleurements Africains qui apparaissent dans les


régions d’Afrique occidentale, australe, orientale et centrale. Ces
affleurements sont représentés soit par des séries tectonisées et
granitisées et représentent d’anciennes chaînes géosynclinales
(kibarides…), soit par les formations cratoniques à faciès calcaire,
dolomitique ou détritique (formation de Taoudeni en Mauritanie) et qui
se caractérisent par l’absence de métamorphisme. D’autre part, ce
Précambrien se caractérise par son importance économique minière. La
plupart des grands gisements métallifères actuels sont du type
sédimentaire ou filonien, ex : les gisements de Cu sédimentaire ou
filonien, Co, Pb, Zn, Fe,U (RDC), Cr, Ni, Pt (Zimbabwe). En RSA et au
Ghana on a de l’or. Le graphite est trouvé au madagascar et en Ethiopie.

Subdivision stratigraphique

Contrairement aux temps phanérozoïques, l’échelle stratigraphique du


Précambrien sera basée sur des critères autres que paléontologiques. Le
Précambrien est subdivisé en Archéen et Protérozoïque
(Paléoprotérozoïque, Mésoprotérozoïque et Néoprotérozoïque). Le
sommet du Précambrien correspond à l’intervalle Lipalien (Infracambrien
ou Eocambrien) qui est annonce le passage au Paléozoïque (cfr
calendrier stratigraphique international).

I.3 L’AFRIQUE DU NORD

Elle comprend tous les pays de la bordure Atlantique vers le Nord : les
pays du Maghreb et le Sahara.

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a) SAHARA CENTRAL

On y reconnaît 4 formations

- Archéen : Appelé jadis Suggarien, il est actuellement nommé Ouzzalien. Il


s’agit des formations plissées très métamorphisées, épaisses de plus de
20 km et qui constituent un ensemble de chaînes subméridiennes le
fossé pharusien. Pétrographiquement ce sont des gneiss, des
amphibolites, des leptinites et des charnockites.

- Paléo-protérozoïque : c’est le noyau de Tassendjan qui est constitué


essentiellement des granites.

- Néoprotérozoïque (pharusien) : c’est une série géosynclinale constituant


une chaîne méridienne. Il est formé de 2 séries :

. A la base une série à stromatolites

. Au sommet une série verte formée des roches volcaniques, des


conglomérats et des grauwackes.

Ces deux séries ont été violemment plissées vers 600 MA et constituent
la chaîne Pharusienne, premier élément de la chaîne Panafricaine.

- Infracambrien : Il est constitué par la série d’Ahnet correspondant au


fossé molassique fait de dépôts détritiques provenant de la destruction
de la chaîne pharusienne et comporte plusieurs niveaux glacières.

b) SAHARA OCCIDENTAL

Il correspond à 3 grandes unités tectoniques :

. Synclinal de Tindouf

. Dorsale de Reguibat

. Synclinal de Taoudeni

Dans cette région on distingue : - L’archéen qui affleure dans la dorsale


de Reguibat et correspond à la série d’Amsaya fortement plissée vers 2,6
GA par l’orogénèse des zogorides. – Le paléoprotérozoïque plissé vers 2

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GA par l’orogénèse des Berberides. – Le mésoprotérozïque représenté


par 3 séries discordantes et chacune plissée par une orogénèse
différente (3 directions de plissement) : les Anti-Atlasides. Du point de
vue économique, les Anti-Atlasides contiennent une minéralisation
cobalto-nickelifère associée aux roches basiques et ultrabasiques
formant la zone de suture de la chaîne.

– Le néoprotérozoïque : Il s’agit d’une vaste formation de plate-forme


qui affleure sur la bordure N et W du bassin de Taoudeni. Ces formations
constituent les falaises de l’ADRAR Mauritanien et de l’HANK algérien. Le
néoprotérozoïque est constitué de deux grandes séries :

. Série inférieure comportant

- Le groupe de Char constitué de grès quartzitiques et dolomitiques

- Le groupe Atar comportant des calcaires et des dolomies à stromatolites

- Le groupe d’Assabet El Hassiam essentiellement détritique constitué de


grès fins d’argile correspondant à un remplissage de bassin.

. Série moyenne qui débute par une discordance de ravinement et


comportant

- Le groupe de Baat Ergil formé de tillite de Ibeliat qui est surmonté par le
calcaire à barytine et des silexites. La tillite de Ibeliat est d’âge
Eocambrien et marque la limite entre le Précambrien et le Cambrien.

c) SAHARA ORIENTAL(TIBESTI)

Les formations précambriennes qui affleurent sont encore mal datées et


on ne connaît pas encore leur relation avec celles qui existent dans le
Hoggar. On distingue 2 grandes formations :

- Tibestien inférieur très métamorphisé et plissé.

- Tibestien supérieur métamorphisé, riche en cipolins et minéralisé en


wolfram, cassitérite.

19
21

I.4 AFRIQUE OCCIDENTAL

Elle comprend tous les pays de la bordure Atlantique : Sénégal, Niger, Mali,
Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Mauritanie, Nigéria, Sierra Léonne, Libéria, Benin…

On y distingue 3 grandes formations :

a) Archéen (Libérien) qui constitue la dorsale de Man (dorsale de LEO) et le


môle Dahoméo-Nigérien. Les roches sont très métamorphisées et
plissées et sujettes à des nombreuses incertitudes quant à leur âge. En
effet, ces formations ont subi des nombreux rajeunissements et du point
de vue métallogénique on peut signaler l’existence du gisement de
Tabilite (Quartzites à magnétite actuellement exploités en Guinée).

b) Paléoprotérozoïque : Il constitue la plupart des roches qui affleurent en


Côte d’Ivoire, au Ghana et en Guinée sous l’appelation de Birrimien ou
Eburnéen. Toutes ces formations font partie du vaste megasynclinal
Eburnéen connu à travers B.Tagini, 1966. Il s’agit d’un ensemble très
plissé et très métamorphisé ayant subi 6 orogénies entre 2,2MA et
1,7MA. Il faut souligner que les synclinaux des bordures de l’ensemble
éburnéen sont remplis par des formations conglomératiques de type
molassique qui proviennent de la destruction des chaînes birrimiennes
(Tarkwaien). Sur le plan métallogénique au Ghana, le Tarkwaien est
aurifère et il contient également le gisement de manganèse.

c) Néoprotérozoïque : C’est la série de Séjou-Madina-Kouta. Il s’agit d’une


formation de plate-forme non métamorphique et qui correspond à la
bordure sud du bassin de Taoudeni. Il faut signaler aussi la présence
d’une formation géosynclinale et métamorphique qui correspond à la
chaîne Dahoméenne. La série de Séjou-Médina-Kouta (Sénégal, Guinée)
est formée de 2 grands cycles sédimentaires. Le 1 er cycle à la base,
débute par un conglomérat à galets de granites et des quartzites éolisés.
Au dessus viennent les calcaires oolithiques et stromatolitiques. La
puissance est de 100m, puis au dessus, le grès, ensuite les pélites
inférieures. Le 2ème cycle au sommet est constitué : A la base des grès de
Médina, puis des pélites supérieures. Ces 2 cycles se terminent par une

19
22

puissante assise glaciaire ; la tillite de la Faleme qui passe à la partie


supérieure connue à des calcaires.

- La région du Ghana, Togo, Haute volta ; problème du Voltaien et du


Bouen : Ces deux séries ont une origine longtemps controversée et jadis
on les considérait comme superposées, Bouen à la base du Voltaien.
Depuis des travaux récents (R.Trompette, 1970 et J. Sougy, 1972) on s’est
aperçu que ces deux formations étaient équivalentes : Le Voltaien
correspond à une plate-forme tandis que le Bouen correspond à une
unité tectonique de la chaîne Dahoméenne, donc elles sont de même
âge stratigraphique.

- Le voltaien : (Massif de Gobnangou (Haute volta)) : On y distingue 2


ensembles caractéristiques avec

. A la base des grès et des quartzites à passées conglomératiques. Ces


grès montrent dans leur partie supérieure une surface de ravinement.

. Au dessus s’est mis en place l’ensemble de couches d’OTI constituées


de grès et d’argile gréseuse passant à sa partie supérieure à un
conglomérat glaciaire. Cette tillite est équivalente du point de vue
stratigraphique de la tillite de Falémé et marque la fin du
Néoprotérozoïque. Au Ghana on trouve intercalés entre les couches
d’OTI et les grès, quelques niveaux à calcaires à stromatolites.

- La chaîne Dahoméenne :

A l’Est du bassin voltaien on remarque que le Bouen représente l’unité


tectonique la plus externe d’une chaine géosynclinale (chaine
Dahoméenne). Cette chaine, par une jeu de failles chevauche le bassin
voltaien, ce qui permet de dire que le chevauchement est postérieur au
dépôt des couches d’OTI.Ce plissement date de 620 MA. A l’Est la chaîne
Dahoméenne est bordée par un ensemble de grès quartziques que l’on
appelle ATACORIEN. On considère ces grès comme une molasse de la
chaîne Dahoméenne. La chaîne Dahoméenne correspond au
prolongement sud de la chaîne et représente un élément de chaîne de la
chaîne Panafricaine.

19
23

I.5 AFRIQUE CENTRALE

Elle regroupe les pays suivants : Tchad, Cameroun, Gabon, Congo, RDC, Zambie,
RCA, Rwanda, Burundi et Nord Angola. Dans cette partie on distingue la
succession suivante :

. L’Archéen :

- Basement complex (Angola et Zambie)

- Complex de Bomu (RDC, RCA)

- Complexe de Mpozo Tombagadio (RDC)

- Complex du Kasai Lomami (RDC)

. Paléoprotérozoïque :

- Zadinien (RDC)

- Pré-Mayumbien (Congo)

- Lukoshien (RDC (Kisenge, Dilolo))

- Ubendien (NE Katanga, RDC)

- Kibalien (Province Orientale, RDC)

- Luizien (Kasai, RDC)

- Ruzizien (Kivu, RDC)

. Mésoprotérozoïque :

- Kibaro-Burundien (Chaîne centrale du Katanga, Kivu, Burundi)

- Mayumbien (Bas-Congo, RDC)

- Irumides (Botte de Sakania, Zambie)

. Néoproterozoïque :

19
24

- Oubanguien (RCA, RDC)

- Ouest Congolien (Congo, RDC, Angola, Gabon)

- Système de Bembe (Angola)

- Système de Bushimaie (W-Katanga, Kasai)

- Katanguien

- Lindien

I.5.1 Archéen

Excepté en RDC et RCA, l’Archéen est peu connu et reste assez douteux. Au
Nigéria toutefois, on lui attribue la plus grande partie du socle granitique
constituant le NW du pays. Ces granites ont été rajeunis par l’épisode thermo-
tectonique entre 550 et 450 MA.

I.5.2 Paléoprotérozoïque 

Il est bien représenté sur la façade atlantique où il constitue une chaîne se


développant du Gabon en Angola. Ce précambrien est stratigraphiquement
formé des séries détritiques (quartzites, conglomérats). Il se termine par la
mise en place des roches volcaniques effusives (basaltes ex. les roches de
faisceaux de Gangila et de Vangu).

I.5.3 Mésoprotérozoïque

Il est bien représenté en Afrique centrale où il constitue des vastes chaînes


géosynclinales se développant soit sur la bordure atlantique, soit au centre du
continent. Sur la côte atlantique la chaîne Mayumbienne de direction
structurale SE-NW est constituée essentiellement des formations volcaniques
et détritiques à caractère acide. En Afrique centrale il s’agit de 2 chaînes :

- A l’Ouest, la chaîne Kibaro-Burundienne qui se développe du Katanga en


Ouganda et qui est constituée des plis isoclinaux de direction structurale
SSW-NNE. Stratigraphiquement on distingue 3 cycles sédimentaires
débutant par un conglomérat équivalent au remplissage du géosynclinal
Kibarien. Il faut signaler dans ces formations la présence des calcaires à

19
25

stromatolites (ex calcaire de Lubudi). Du point de vue économique, il est


à noter l’importante minéralisation stanifère liée aux formations post-
tectoniques.

- A l’Est, la chaîne Irumide qui s’étend de la Zambie orientale jusqu’en


Ouganda et se caractérise par une direction structurale identique à celle
de la chaîne Kibarienne et une minéralisation du type stanifère.

I.5.4 Néoproterozoïque

C’est l’ensemble le mieux connu par suite de l’importance de sa


minéralisation ; toutefois la stratigraphie inter-régionale pose encore des
problèmes de corrélation. On connaît mal du point de vue structural les
rapports qui existent entre les formations plissées et les formations tabulaires ;
la tendance est de le rattacher aux formations phanérozoïqes. Sur le plan
métallogénique on note une minéralisation cupro cobaltifère et uranifère dans
le Katanguien.

I.6 AFRIQUE AUSTRALE

Elle comprend la Zambie, le Malawi, le Zimbabwe, la RSA, le Botswana, la


Namibie et le sud de l’Angola. On distingue :

- Archéen : Il affleure principalement en Zambie et au nord du Zimbabwe


où il constitue le Basement Complex formé essentiellement des
granitoïdes. Il affleure également en Afrique du sud notamment dans sa
partie NE et sur la majeure partie du Swaziland où il est constitué
essentiellement des roches granito-gneissiques et des schistes
graphiteux dont l’âge est compris entre 3 et 4 GA. L’archéen comporte
également une ceinture de roches vertes (green stone belt) qui
représente les plus anciennes roches magmatiques basiques connes au
niveau de la plaque Africaine. La ceinture des roches vertes de Barbeton
et les TTG (Tonalites-Trondjémites-Granodiorites) associés représentent
l’occurrence la mieux étudiée à ce jour. Elle est datée de 3,55 Ga à 3,2 Ga
et montre une succession lithostratigraphique suivante de la base vers le
sommet : une succession des roches basaltiques marines et des roches
volcano-sédimentaires présentant probablement un arc magmatique à la

19
26

base des basaltes sous marins (pillow lavas) et le comatiites qui


représentent vraisemblablement d’anciens plateaux océaniques. Ces
formations sont affectées par une importante intrusion basique à
ultrabasique de direction générale NS et s’étendant sur 550 km de long
et 11 km de large. Cette occurrence magmatique dénommée GREAT
DYKE du Zimbabwe est le plus important au monde dans son genre et
comporte à sa base une unité ultrabasique constituée des pyroxénites et
des dunites et au sommet une séquence basique formée de gabbros et
des norites. Cette configuration lui confère une structure du complexe
basique et ultrabasique lité. Sur le plan métallogénique cette structure
est le siège de minéralisations de chrome, Nickel, Vanadium…

- Paleoprotérozoïque : En RSA il est représenté soit par des chaînes


géosynclinales (MESSINA BELT, LIMPOPO BELT), soit des vastes bassins à
remplissage détritique (bassins de Tansvaal).

. Système de Transvaal

Le bassin est constitué de la base au sommet par :

- Conglomérat et grès (black rief serie)

- Dolomies stromatolitiques (dolomite serie)

- Schistes contenant une formation glaciaire (Pretoria serie). Tout cet


ensemble est recouvert par des complexes plutoniques et pluto-
volcaniques notamment :

. Le Bushveld complex comportant des norites, des péridotites, des


pyroxénites, des ijolites, des granophyres et des granites. Cet ensemble
est fortement minéralisé en chromite, platine, étain, wolfram et cuivre.

. Le Phalaborama et Schield complex comportant d’une part des


carbonatites et des roches saturées à sous-saturées (syénites
néphéliniques, phosphorites, syénites et granites).

. Witwatersrand system : Constitue actuellement du point de vue


morphologique le plateau de Palola au sud de Prétoria. Il comprend 2
grandes unités stratigraphiques :

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27

- unité inférieure comprenant des séries suivantes : a) Hospital Hill serie,


b) Government Rief serie, c) Jeffertown. Il s’agit essentiellement des
quartzites alternant avec des grès et des horizons argileux de plus en
plus développés. Il faut noter la présence d’une tillite dans le
Government Rief serie.

- unité supérieure (essentiellement gréseuse) constituée des séries


suivantes :

. Main bird serie qui comprend a) Footwall quartzite b) Reef Zone et c)


Quartzite.

. Elsburg serie

. Episode volcanique du Venters Dorp system

Il faut retenir que la Main Bird Serie correspond à la célèbre série


aurifère de la RSA (40 g/tonne).

- Mésoproterozoïque

Il faut aussi distinguer les formations géosynclinales des formations


cratoniques et de plate forme. En Zambie il est à signaler l’existence de la
chaîne Irumide qui se développe entre Kabwe et le sud Ouganda,
parallèlement à la chaîne Kibaro-Burundienne. En RSA, la chaîne de
l’Orange River, vieille chaîne métamorphique et qui serait le
prolongement méridional de la chaîne Urumide. On rattache également
au mesoprotérozoïque le bassin de Water berg constitué par une
puissante série détritique débutant par des conglomérats. Ce bassin se
caractérise aussi par la présence d’intrusions de carbonatites.

- Néoprotérozoïque

Il est représenté par des formations plissées ou tabulaires qui


correspondent en Zambie au prolongement vers le sud de la chaîne
Damaro-Katanguienne. Les formations stratigraphiques sont les
équivalents des formations katanguiennes (Roan et Kundelungu). En
Zambie le Roan se présente sous forme d’un complexe gréseux
conglomératique qui se décompose en :

19
28

. Footwall formation

. Ore formation (assise minéraliséee)

. Hanginwall formation

Du point de vue métallogénique, les formations du Neoprotérozoïque en


Afrique australe sont le siège des minéralisations importantes en cuivre,
cobalt, zinc, plomb etc …

I.7 AFRIQUE ORIENTALE

Elle comprend le Mozambique, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, l’Ethiopie du


sud, la partie sud de la Somalie.

- Archéen : Il est représenté par le système Dodomien en Tanzanie qui est


constitué par un très vieux socle cratonisé. Au Madagascar l’archéen est
constitué par l’Androyen daté à 3 Ga. Ces formations sont constituées de
migmatites, charnockites et gneiss.

- Paleoprotérozoïque : Il est constitué par 2 ensembles orogéniques


discordants dont le plus ancien est le Nyanzien-Kavirundien qui affleure
en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda. ; le plus récent étant l’Ubendien
et le Buganda-Toro. Ce dernier est le prolongement de la chaîne
Kibalienne de la province orientale qui se caractérise par une forte
minéralisation aurifère. Au Madagascar le paleoprotérozoïque est
représenté par le système de Graphite et le Vohi Bohi. Ces systèmes ont
été plissés et métamorphisés vers 2,5 Ga.

- Mesoprotérozoïque : Il est bien représenté en Ouganda et en Tanzanie


où il représente la grande chaîne de Karagwe-Ankole qui est le
prolongement Nord de la chaîne Kibaro-Burundienne. Le
Mesoprotérozoïque au Madagascar est représenté par la série de
cipolins qui a été plissée vers1,1 Ga.

- Néoprotérozoïque : Est représenté par 2 formations :

19
29

a) Une formation tabulaire (système de Bukoba) qui correspond au


système Malagarasien du Burundi. Il s’agit des formations détritiques
et carbonatées correspondant au Katanguien.

b) Une formation plissée, métamorphisée et granitisée qui constitue le


Mozambique belt ou le Mozambiquien s’étendant sur la partie Est du
Mozambique, Tanzanie, Kenya et Somalie.

I.8 CONCLUSIONS GENERALES SUR LE PRECAMBRIEN

A) Le précambrien et le problème de glaciation : La genèse des glaciations à


l’échelle du globe reste une énigme pour l’instant (basculement de l’axe des
pôles, changement et inversion du pôle magnétique). Du point de vue
géologique il existe une relation assez évidente entre les glaciations et les
orogenèses. Les glaciations suivent toujours les orogenèses importantes, ex :

- l’orogenèse assyntique suit la glaciation éocambrienne

- l’orogenèse calédonienne est suivie par la glaciation Ordovicienne

- l’orogenèse hercynienne est suivie par la glaciation carbonifère

- l’orogenèse alpine est suivie par la glaciation quaternaire

En Afrique, pendant les temps précambriens, les phénomènes glaciaires se


répartissent en 3 grandes périodes :

- La période anté-katanguienne

- La période katanguienne

- La période éocambrienne

a) La période anté-katanguienne correspond au Paléoprotérozoïque et dans


laquelle on trouve notamment en Afrique australe, la tillite de
CRIQUETOWN (Transvaal system) et la tillite de Government
(Witwatersrand system) .

19
30

b) La période katanguienne (Riphéenne) correspond au Néoprotérozoïque


et se caractérise par un certain nombre de niveaux glaciaires ou
considérés comme glaciaires. Rapidement les géologues Africains ont
pensé utiliser ces niveaux comme repères stratigraphiques locaux puis
régionaux, d’où la naissance d’un certain nombre de problèmes. On s’est
aperçu que les tillites sur le plan régional étaient des formations
hétérochrones (n’ont pas le même âge sur toute leur étendue). En
Afrique centrale (Congo, RDC et Angola) il existe 2 niveaux de tillites :

- Tillite de Bamba (tillite inférieure du Bas-Congo)

- Tillite de Niari.

En Zambie et au Katanga il existe 3 tillites :

- Conglomérat de Mwashya

- Grand conglomérat

- Petit conglomérat

En Afrique Australe il existe 2 tillites en Namibie :

. Nabas Tillite

. Chuas Tillite

c) Période Eocambrienne : On regroupe dans cette période tous les niveaux


tillitiques d’Afrique Nord-occidentale et occidentale ; ce sont :

- La tillite de JBELIAT (Mauritanie)

- La tillite de la FALEME (Sénégal)

- La tillite d’OTI (Togo)

Pour Jean Sougy, ces 3 niveaux tillitiques sont équivalents et correspondent


bien à une période de glaciation généralisée. Actuellement on ne peut pas
corréler stratigraphiquement sur la base de tillites l’Afrique occidentale et
l’Afrique centrale et dans une moindre mesure la RDC du nord et la RDC du sud.

B) Les stromatolites et la stratigraphie

19
31

L’étude des formes de stromatolites au sahara, celle du Roan du Katanga et


celle de Bushimay a permis d’établir la corrélation des couches de la base du
groupe d’ATAR (Mauritanie) avec celle du Roan Katangais et de Bushimay.

C) Tectonique du Précambrien

Du point de vue tectonique on distingue 2 grandes périodes :

1- Une ère de cratonisation : L’Afrique vers 2500 Ma se fragmente en un


certain nombre de petits cratons ex. Mauritanie, Sierra Léone, Congo,
Gabon, Kasai, Dodomien, Zambien, Zimbabwe, Transvaal séparés les uns
des autres par des zones mobiles géosynclinales.

2- Une ère géosynclinale : Cette ère va se dérouler entre le paléo-


protérozoïque et le néoprotérozoïque ; c’est le développement des
chaînes géosynclinales :

- Eburnéenne (paléoprotérozoïque)

- Kibalienne( paléoprotérozoïque)

- Tumbide (paléoprotérozoïque)

- Irumide Mésoprotérozoïque

- Kibaro-burundien Mésoprotérozoïque

Elles vont provoquer la fusion de tous les petits cratons en 4 grandes ères
cratoniques qui sont :

- Le craton W-Africain

- Le craton Nilothique

- Le craton Congolais

- Le craton Kalaharien

Au Néoprotérozoïque la mise en place de la chaîne Panafricaine provoque la


fusion de ces 4 aires cratoniques qui vont constituer le bâti Africain actuel.

19
32

CHAPITRE II : LE PALEOZOIQUE

Il s’étend de 600 Ma à 225 Ma et comprend Cambrien, Ordovicien,


Silurien, Dévonien, Carbonifère et Permien. Cette subdivision est basée
sur le cycle de régression et de transgression, et n’est utilisable que pour
les formations marines. Elle sera utilisée en Afrique uniquement pour les
régions nord-équatoriales. En effet, les régions sud-équatoriales se
caractérisent par une sédimentation à caractère continental et on peut
subdiviser l’Afrique en 2 grandes régions :

- N-Equatoriale : Se caractérise par une transgression marine qui va durer


jusqu’au Carbonifère inférieur par une mise en place des chaînes
calédoniennes qui seront marquées par la glaciation ordovicienne dans le
sud. Cette transgression aura comme conséquence l’orogénèse
hercynienne qui donnera naissance aux chaînes de Mauritanie.

- Sud-Equatoriale : Se caractérise par une énorme glaciation du


Carbonifère inférieur suivie par le dépôt d’épaisses formations
continentales : LE KARROO. Du point de vue tectonique les épisodes
calédono-hercyniens sont marqués par un rajeunissement de toutes les
roches du protérozoïque lors d’un important épisode thermo-tectonique.
Signalons que l’épisode Calédono-hercynien se traduit en Afrique
Australe par un replissement de la chaîne Damarienne et par un
plissement des formations du Paléozoïque du Cap.

II.1. AFRIQUE NORD-EQUATORIALE

a) Maroc et Sahara

19
33

Dès le Précambrien, la mer envahit la presque totalité du Sahara Nord-


Occidental. Les premières couches cambriennes reposent sur la tillite de
JBELIAT. Au Maroc on a ainsi des calcaires oolithiques à archéocyatidés
et les schistes à trilobites et à brachiopodes. A la fin du Cambrien la
première phase calédonienne provoque le soulèvement de la région et le
recul de la mer. Au Sahara, le Paléozoïque correspond à la série II et III de
l’Adrar de Mauritanie. La série II débute par la série de JBELIAT suivie des
calcaires à barytine et des horizons et des horizons de silexites. Elle se
termine par deux ensembles gréseux qui traduiraient le soulèvement de
la région. La série II débute par une discordance de ravinement suivie
d’une énorme formation glaciaire qu’on appelle « Tillite d’Abteilli » qui
correspond au reste du grand inlandsis ordovicien. Ce grand inlandsis
recouvrait toute l’Afrique nord-occidentale et occidentale. La série III
s’achève par une formation argileuse et silteuse riche en graptolites,
brachiopodes, céphalopodes et en particulier les orthocéras, ce qui
indique le retour de la mer dans ces régions.

Le Dévonien est représenté par les calcaires à brachiopodes et à


céphalopodes du genre goniatites.

Carbonifère et Permien pour le Maroc et le Sahara

La mer continue à recouvrir ces régions jusqu’au Carbonifère inférieur et


moyen, période pendant laquelle l’orogénie hercynienne va provoquer
l’émersion de la plus grande partie de l’Afrique nord-occidentale. Le
carbonifère marin de ces régions est identique à celui de l’Europe du sud
ou mésogéenne ; il s’agit essentiellement des calcaires et des grès à
brachiopodes (genre Spirifer productus), à céphalopodes (genre
goniatites), à coraux (genre zaphrentis), à foraminifères (genre
fusilinella). L’orogénie hercynienne se développe entre le Dévonien
supérieur et le Trias inférieur. La phase tectonique la plus importante se
situe au Carbonifère moyen ; on l’appelle phase Asturienne. Ces
mouvements vont provoquer :

1) Le retrait de la mer de ces régions

19
34

2) La surrection de la chaîne de mauritanide qui s’étend du sud du


Maroc jusqu’au Sénégal. Cette chaîne constituée du matériel
précambrien a été déversée et charriée vers l’Est.

3) La formation des grands synclinaux de Tindouf, Taoudeni et Colomb


Becharo-Kenadza.

4) La mise en place au Trias inférieur des nappes effusives doléritiques.

Du point de vue sédimentaire, le Carbonifère moyen qui se traduit par le


retrait de la mer se caractérise par des formations deltaïques et
évaporitiques dans la région de Tassili et Tibesti ; et par des formations
continentales riches en couches de houille et qui constituent des bassins
paraliques. Ces bassins sont formés par un certain nombre de plantes :
Neuroptéris, Picoptéris, Calamites et Cordaïtes. Cette sédimentation
continentale va durer jusqu’au permien.

b) Afrique Occidentale

Le paléozoïque est très riche et représenté par les formations de plates-


formes tabulaires (groupe du Mali, formation d’otti et d’obusum) et aussi
par des formations géosynclinales peu métamorphisées (chaîne de Bassari).
Au Sénégal, le Paléozoïque tabulaire débute au dessus de la tillite de Falemé
par le groupe du Mali constitué des calcaires à barytine, les silexites et par
un ensemble gréso-pélitique. Au dessus viennent en concordance des grès
blancs de Sala à stratification oblique. A la partie supérieure, des schistes à
graptolites et à brachiopodes donnent à cette formation un âge silurien et
dévonien. Toujours au Sénégal, il existe au SE un paléozoïque plissé
constituant une série des chaînes anticlinales bordant ou encadrant les
synclinaux : c’est la série de Youkounkoun qui constitue un vaste synclinal
de direction NE-SW. Stratigraphiquement on distingue 4 unités qui sont à
partir du sommet :

- Grès blancs épais d’environ 500 m

- Grès rouges feldspathiques (2000m)

- Pelites et grès (100m)

19
35

- Roches volcaniques acides

Le synclinal de youkounkoun est encadré par deux chaînes


métamorphiques : La chaîne de Koulountou et la chaîne de Bassaris. La chaîne
de Koulountou plonge plonge jusqu’en Sierra Léonne. Les formations
stratigraphiques qui constituent ces chaînes sont des équivalents
stratigraphiques du groupe de Mali. Ces 2 chaînes ont subi l’une (Bassaris)
l’orogenèse calédonienne et l’autre (Koulountou) l’orogenèse hercynienne. Au
Togo et au Burkina Faso (ancien haute volta), le paléozoïque est représenté par
3 formations qui sont à partir de la base :

- Les couches d’Otti (silexites, calcaires, tillite .

- Les couches d’Obosum qui représentent une molasse de la chaîne


Beninoise (anciennement chaîne Dahoméenne). Dans ces couches il faut
signaler l’existence d’une tillite que l’on appelle la Sangconglomérat et
qui serait à rattacher à une glaciation des montagnes.

- Les grès du Voltaien supérieur de 300 m d’épaisseur, fins ou grossiers à


stratification oblique. Plus au sud du Ghana dans la région d’Accra on
note la présence des schistes à brachiopodes et à trilobites d’âge
dévonien.

II.2 L’AFRIQUE SUD-EQUATORIALE

1- Formations marines

Ces formations sont mises à jour en RSA. On pourrait rattacher au


Cambrien en RSA la partie supérieure du système de Nama (Fish River
Formation). Il existe également des formations marines qui vont se
développer entre l’ordovicien et le carbonifère inférieur qu’on a regroupées
sous le nom de Cap System. Ce système du Cap se subdivise en 3 grandes
séries qui sont à partir de la base :

- Série de la montagne de table (1700 m)

Elle constitue la montagne qui domine la ville du Cap et elle est constituée
essentiellement de grès et de quartzites, et présente à sa partie supérieure
une tillite considérée comme ordovicienne.

19
36

- Série de Bokkeveld (1500 m)

Elle est constituée essentiellement de grès, schistes, argilites riches en


trilobites, en gastéropodes et mollusques d’âge Dévonien inférieur.

- Série de Witteberg

Elle correspond à un épisode régressif qui va se caractériser par le dépôt des


formations essentiellement continentales riches en plantes : psilophytes,
lépidophytes… Il faut signaler en Afrique Australe la présence des
mouvements tectoniques qui vont achever la mise en place de la chaîne
Damarienne mais le plus souvent l’épisode thermo-tectonique qui peut être
caractérisée par un rajeunissement de tous les terrains antérieurs au
Précambrien supérieur. Cet épisode thermo-tectonique est suivi d’une
période glaciaire au cours de laquelle se mettent en place d’épais dépôts
continentaux constituant le Karroo.

2- Formations continentales : La série type de Karroo qui a été étudiée


pour la première fois en RSA peut être subdivisée en 4 grandes
formations qui sont à partir de la base :

- Formation de Dwyka (Carbonifère)

- Formation d’Ecca (Permien inférieur)

- Formation de Beaufort (Permien supérieur)

- Formation de Stormberg (Trias inférieur)

a) Formation de Dwyka : Elle débute par des schistes noirs et se termine par
des formations glaciaires et la direction de l’écoulement des glaciers
serait NS.

b) Formation d’Ecca : Il s’agit d’une formation schisteuse et gréseuse


contenant de riches couches de houille qui constituent actuellement les
principaux bassins charboniers d’Afrique du Sud. Ces couches de houille
contiennent la fameuse flore Gondwanienne qui fut utilisée par Wegener

19
37

en 1912 pour prouver la dérive des continents. Il s’agit en particulier des


glossoptéris, des gangamoptéris, des cordaïtes et des sigillaria.

c) Formation de Beaufort : Elle est également constituée des schistes et des


grès très riches en restes de reptiles et amphibiens. Les paléontologistes
en ont distingué six zones. Ce qui est remarquable est que ces zones
montrent qu’il y avait échange entre l’hémisphère nord et l’hémisphère
sud. Dans le reste de l’Afrique Australe, le Karroo est partout représenté
et c’est lui qui constitue la plupart des bassins houillers connus et qui
sont d’âge Permien. Tous ces bassins houillers débutent par des tillites
ou par des conglomérats à aspect tillitique. Ex :

. Zimbabwe : Bassin de Wankie

. Zambie : Bassin de la vallée de Luangwa

. Mozambique : Bassin de Tete

. Tanzanie : Bassin de Rahuhu

. RDC : Bassins de Luena et de Lukuga

Au Madagascar, le Paléozoïque se termine par le groupe de Sakamina.

CHAPITRE III : MESOZOÏQUE

On distingue une Afrique Nord-Equatoriale qui se caractérise par une


sédimentation essentiellement marine et qui atteint son apogée avec la
transgression cénomanienne. Une Afrique Sud-Equatoriale caractérisée
par quelques formations marines de bordure liées à la naissance de
l’océan Atlantique ; mais surtout par des formations continentales
(Continental Intercalaire) orogéniques. Du point de vue tectonique il faut
noter ici la présence des vastes mouvements qui vont déterminer le
continent Africain permettant aux transgressions de gagner l’intérieur du
continent. A partir du Trias, il faut signaler le début d’une grande
période de fracturations qui donneront naissance à un volcanisme
effusif ; mais surtout qui vont donner naissance au futur océan
Atlantique et au détroit Mozambique.

19
38

1. L’AFRIQUE NORD- EQUATORIALE

1.1FORMATIONS CONTINENTALES (Continental Intercalaire)

Excepté le Sahara Central, la sédimentation continentale qui a débuté au


Carbonifère moyen se poursuit par la mise en place des formations
détritiques à bois silicifiés. Cet ensemble continental intercalaire est
souvent traversé par tout un système de sills et de dykes doléritiques
d’âge Triaso-Turassique. En Afrique du NW, de la Guinée au Nigéria, le
continent intercalaire est représenté par des argiles gréseuses à bois
silicifiés et ostracodes (Crétacé). Il faut noter ici la présence d’un
volcanisme effusif qui se traduira par la mise en place d’énorme
laccolites de Conakry.

1.2FORMATIONS MARINES

Au Trias, la Mésogée s’avance en transgression sur le Sahara central en y


déposant des dolomies à myophores. Au Trias supérieur, la mer amorce
un recul qui s’accompagne de la mise en place des puissantes assises
évaporitiques (sel, gypse) de plus de 600 m d’épaisseur. Cette
sédimentation lagunaire va persister jusqu’au Jurassique moyen. Au
Jurassique moyen mais surtout au Crétacé, la mer vient en transgression
et va envahir la presque totalité du Sahara central et oriental occupant la
dépression du Tchad et rejoignant par le fossé de la Benoué le golf de
Guinée (Nigéria actuel). La sédimentation est essentiellement du type
carbonaté. La faune est très riche et il s’agit d’une faune à céphalopodes
et à lamellibranches. Cette occupation va durer jusqu’au Cénozoïque. En
Afrique occidentale les sédiments marins se rencontreront
essentiellement dans le golfe du Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria.
Au Sénégal, des sondages ont reconnu des calcaires à algues et à
foraminifères. Il faut enfin signaler au Cameroun le début du volcanisme
qui est responsable de la mise en place de la chaîne du mont Cameroun.

2. L’AFRIQUE SUD-EQUATORIALE

2.1Formations continentales (karroo, continental intercalaire)

2.1.1Karroo

19
39

Il correspond à 2 formations : Beaufort et stormberg. D’une façon


générale, ces couches montrent une évolution rapide du climat vers la
désertification. La fin du Trias est marquée comme partout ailleurs en Afrique
par des fracturations importantes qui s’accompagnent de coulées basaltiques
et doléritiques, ex la formation de Drankesberg.

2.1.2Continental Intercalaire

Il est représenté par de belles formations lacustres très riches en


ostracodes et en débris de poissons, ex au Gabon on distingue 2
grandes séries :

A la base des grès sublittoraux riches en débris de crustacés du


Jurassique supérieur. Au sommet les couches de Cocco Beach qui
sont des couches bitumineuses et ligniteuses riches en débris de
poissons.

Au Congo le continental intercalaire est représenté par le Stanley


pool. Il s’agit des argilites rouges d’âge Jurassique supérieur qui se
terminent par des grès blancs kaolinitiques.

En RDC le continental intercalaire correspond à la série de


Kisangani des schistes bitumineux. Un petit horizon calcaire situé à
la base des couches de kisangani a été longtemps rattaché à une
possible transgression en provenance de l’Ogaden.

En RSA le continental intercalaire existe dans le golf du port


Elisabeth. Il est formé essentiellement des couches en bois
silicifiés. Du point de vue magmatique il faut signaler à l’échelle
d’Afrique centrale et australe la présence des phénomènes
volcaniques kimberlitiques. Les kimberlites sont des brèches
volcaniques à éléments ultrabasiques et qui peuvent contenir
quelques minerais de diamant. C’est le cas de la RSA, Angola, RCA,
Namibie, Kasaï (RDC) . D’autres phénomènes volcaniques ont eu
lieu à la même époque, ce sont des complexes annulaires
volcaniques riches en pyrochlore et en monazite ; c’est le cas du
complexe de Lweshe au Nord-Kivu. Ces deux types de

19
40

manifestations volcaniques semblent précéder des périodes de


fracturation qui ont donné naissance au rift.

2.2Formations marines

2.2.1Côte Occidentale d’Afrique

A partir du Crétacé inférieur, R.A. Royment a montré que


l’Atlantique sud s’infiltre par transgression successives dans des
grabens qui constituaient les côtes Africaines et Américaines. Ces
eaux ont gagné la Namibie puis le Congo et le Gabon albien où
elles forment une vaste lagune à dépôt salifère et pétrolifère. Au
sénomanien les eaux de l’Atlantique sud entrent en relation avec
les eaux de la mésogée qui proviennent du fossé de la Bénoué.
Enfin au Turonien on assiste à la jonction de l’Atlantique Nord et
Sud pour former l’océan Atlantique actuel.

2.2.2Côte orientale de l’Afrique

La mer envahit progressivement par le nord, la côte orientale


(détroit de Mozambique). Au Jurassique supérieur une régression
a lieu et se traduit par la formation d’énormes complexes
deltaïques à restes de reptiles ; exemple le gisement de Tandaguru
(Tanzanie). Sur la côte occidentale de Madagascar, la transgression
qui a débuté dans le nord de l’île au Permien envahit tout le SW de
l’île. Au Jurassique moyen (Bathonien), Madagascar est
définitivement séparé de l’Afrique. Au crétacé supérieur, des
nombreuses fissures se produisent au Madagascar accompagnées
des venues basaltiques. A la même époque, la mer envahit la côte
orientale suite à un effondrement et Madagascar acquière son
insularité.

CHAPITRE IV : LE CENOZOIQUE

Au cours du Cénozoïque, l’Afrique va subir des contrecoups de


l’orogénèse alpine. On notera des déformations à grande échelle de la
plaque Africaine d’une part et des fractures et rejeu des anciennes
fractures qui vont donner naissance à un volcanisme acide d’autre part.

19
41

III.1 AFRIQUE NORD-EQUATORIALE

III.1.1 Formations continentales (continental terminales)

C’est le nom donné aux formations continentales qui sont postérieures


au Crétacé et antérieures au Quaternaire. Au Sahara occidental le
crétacé supérieur est formé de grès à plantes et des calcaires lacustres
silicifiés et meulierisés. Au Sahara central à l’Eocène moyen, le retrait de
la mer fait place à un environnement lacustre à sédimentation
continentale. En Afrique occidentale, le Crétacé est représenté par la
série du Tchad (formation détritique à lignites et surtout à diatomites).

III.1.2 Formations marines

III.1.2.1 Bassin du Sahara central

La mésogée qui envahit cette région subsiste jusqu’à l’Eocène moyen. La


sédimentation est caractérisée par des argiles gréseuses très silicifiées,
des céphalopodes (Nautilus) et surtout des foraminifères (nummulites).
La mer se retire de cette région suite au bombement du Sahara qui
s’accompagne des cassures orthogonales alimentant un volcanisme
important. C’est ainsi qu’au Miocène débute le volcanisme Tibestien
(Tchad et Libye). Au Pliocène le bombement du Hoggar s’accompagne
des vastes coulées basaltiques, mais aussi des formations acides du type
péléen.

III.1.2.2 Le Golf Nigérian

Il se prolonge par le nord par le fossé de Gao et le détroit soudanais. A


l’Eocène moyen, la mer quitte ces régions et vers le sud la sédimentation
calcaire est caractérisée par une faune à céphalopodes et à
foraminifères. Au Néogène et plus particulièrement au Miocène inférieur
se déposent des sédiments bitumeux et pétrolifères qui sont les couches
de Lagos et exploités actuellement.

III.1.2.3 Le Golf du Sénégal

A l’Eocène moyen, la mer occupe toujours cette région et y dépose des


sédiments fossilifères très riches en foraminifères et en particulier les

19
42

nummulites. Au Miocène inférieur, le Golf de Sénégal est troublé par des


venues volcaniques basiques et doléritiques qui forment des îlots de
Gorée. Au Cameroun l’activité volcanique qui a débuté au Crétacé
supérieur se poursuit pendant tout le Cénozoïque avec la mise en place
d’énormes séries basaltiques, trachytiques et phonolitiques.

III.2 AFRIQUE SUD-EQUATORIALE

III.2.1 Formations continentales

En Afrique sud-équatoriale, les formations continentales correspondent


au système de Kalahari. Ce système regroupe toutes les formations
continentales postérieures au Crétacé et antérieures à la phase
d’aplanissement du Pliocène supérieur. On distingue 2 grands
ensembles :

- A la base les grès polymorphes d’âge Eocène-Oligocène. Les grès


débutent généralement par un conglomérat de base formé de grès
roses, lie de vin ou jaunâtre plus ou moins silicifiés. Ils comportent des
intercalations régionales calcédonieuses très fossilifères en particulier
ostracodes, gastéropodes et des plantes (genre characées) notamment
sur le plateau de Kundelungu et au Kasaï sur le mont Bunza. Ces
sédiments indiquent un environnement subdésertique. A ces grès
polymorphes succède une phase d’érosion active où domine le
ruissellement, suivie par une phase d’altération intensive qui se traduit
par la formation des croûtes latéritiques.

- Au sommet les sables ocre reposent en discordance de ravinement sur


les grès précédents lorsque ceux-ci existent. Ils sont d’âge Néogène et ils
débutent par des croûtes limonitiques et des conglomérats de
ruissellement. Ils sont formés essentiellement des sables quartzeux et
des grès tendres à stratification oblique. Leur couleur est jaune ocre ou
rosée. Beaucoup de ces épandages sableux ont été remaniés au
Quaternaire (plateau de Biano, Manika , Kundelungu). Leurs équivalents
de rift-valley peuvent contenir des restes de mammifères (mastodontes,
rhinocéros).

19
43

III.2.2 Formations marines

Elles sont constituées sur l’emplacement d’anciens golf (Cabinda, Luanda et


Beira au Mozambique). Le paléogène est représenté par des grès calcaires
fossilifères à lamellibranches et à foraminifères. Au Pliocène la plus part de
ces golfs disparaissent comblées par des sédiments lacustres. Au
Madagascar on passe sans interruption du Crétacé au Cénozoïque. Le
paléogène est formé de calcaires à foraminifères. Cette sédimentation va
durer pendant tout le Néogène. C’est à cette époque qu’ont lieu des
grandes éruptions volcaniques qui vont persister jusqu’au Pliocène.

Tectonique : A partir du Miocène, les vieux boucliers d’Afrique centrale et


australe vont se bomber et se casser pour donner un réseau de cassures
orthogonales (réseau rhégmatique). Les effondrements vont se produire et
donner naissance au Great Rift-Valley et Gregory Rift Valley. Il faut noter ici
que tous les compartiments occidentaux sont toujours surélevés par rapport
aux compartiments orientaux ; exemple la côte W du lac Tanganika à 800
km à la côte Tanzanienne. Ces champs de fractures vont s’accompagner
d’un volcanisme actif jusqu’à ce jour.

Au Miocène il faut noter la fracturation du vieux socle arabo-nubien


(Soudan, Egypte, Arabie) qui va donner naissance à la mer rouge (après
Atlantique). Au Miocène inférieur la mer rouge va se former par
effondrement du bouclier arabo-nubien et correspond à une diverticule de
la mésogée. Elle est séparée de l’océan par l’isthme d’Eden. Au Miocène
supérieur on assiste à la naissance de l’isthme de Suez. La mer rouge
devient alors un lac salé qui va totalement s’évaporer en donnant 3000 m
d’évaporites ainsi que des produits bitumineux. Au Pliocène l’isthme d’Eden
s’effondre et l’océan Indien envahit la dépression de la mer rouge.

CHAPITRE V : LE QUATERNAIRE

La limite du Quaternaire est rattachée à 1,6 MA dans la récente


échelle stratigraphique (1991). Du point de vue climatique, c’est l’ère des
glaciations qui se passent durant des phases humides dites Pluviales et des
phases sèches dites inter-Pluviales. Du point de vue paléontologique c’est
l’ère de l’Hominisation. Du point de vue tectonique, l’ère Quaternaire est la

19
44

prolongation directe du Cénozoïque (Néogène). On assiste toujours au


morcellement du continent Africain et à la continuation du volcanisme.

Le Quaternaire est classiquement subdivisé en deux grandes périodes (de la


plus vieille à la plus récente):

- Le Pléistocène (1,6 Ma à 10000 ans) qui comprend

. Le Pléistocène inférieur (1,6 Ma-750000 ans) correspondant en Afrique


au Kaguérien ou premier pluvial.

. Le Pléistocène moyen (750000 ans-100000 ans) correspond aux


glaciations du Mindel et de Riss. En Afrique il correspond au Pluvial
Kamasien et Kanjerien.

. Le Pléistocène supérieur (100000-10000ans) correspond en Europe à la


glaciation du Würm. En Afrique il correspond au Pluvial Gamblien.

. L’Holocène (10000 ans-Actuel) correspond à la période post-Pluviale.

- Formations marines

Elles sont bien représentées sur la côte du Maroc, Mauritanie et Sénégal.


Au Pléistocène supérieur la mer forme un vaste golf sur la Mauritanie et
le Sénégal y déposant les formations gréseuses à coquille (grès à yoff, à
pecten et à arca). A la fin du Pléistocène supérieur la mer se retire
remplacée par des formations de type désertique. Vers 3500 ans
(Holocène) la mer revient en transgression sur ces régions et forme un
2ème golf. C’est la transgression Flandrienne. Les couches marines
constituent le Nouakchottien. Enfin la mer quitte ces régions vers 2000
ans, remplacée de nouveau par des dépôts éoliens à caractère
désertique appelés Aftoutien.

- Formations continentales

Le Kaguérien (1,6 Maa-750000 ans) : Cette période est caractérisée par


une faune à caractère archaïque (Moi-Pliocène) riche en dinothérium ,
en stylohippona et elle est mélangée à certains genres beaucoup plus
récents (giraffa). En RSA on découvre dans la ville de TAUNG dans une

19
45

brèche ossifère les premiers restes d’australopithèques, ocustalopitheus


Africains. En Tanzanie, dans la vallée d’Oldway on découvre de nombreux
restes d’australopithèques associés à une industrie primitive : Peeble
culture. Beaucoup plus tard des restes d’australopithèques plus évolués
ont été découverts à l’Oldway ; c’est l’Homo Habilis. Au Tchad, le lac
Tchad beaucoup plus étendu qu’actuellement est entouré par une forêt
dense qui peut comprendre quelques aspects méditerranéens.

Le Kamasien (correspondant de la glaciation de Mindel) : En Afrique


Orientale et Centrale, la forme se modifie considérablement par la
disparition des espèces archaïques (Dynothérium) et l’apparition des
espèces nouvelles (Hyppopotamus amphibus, Rhynocéros). Les
australopithéques ont disparu, remplacés par les formes humanoïdes
plus évoluées qu’on appelle Pithécanthropes dont on trouve les restes à
l’échelle de toute l’Afrique. Ces restes sont associés à l’industrie
Challéenne (industrie de bifaces). Au Tchad, le lac atteint sa dimension
maximale ; 1000 km de diamètre et la flore montre encore une
association d’éléments tropicaux méditerranéens mais aussi tempérés. A
Oldway, les couches montrent l’existence d’un climat sec mais non
désertique.

Le Kanjerien : Les pithécantropes sont toujours présents mais associés à


l’industrie beaucoup plus évoluée : Industrie Archeuléenne (bifaces et
racloirs). C’est à ce pithécantrope plus évolué qu’il faut rattacher
l’homme de Zambie, mais aussi l’Atlantrope. C’est à cette époque aussi
qu’en RDC, le lac Moero atteint ses dimensions maximales.

L’Interpluvial Kanjerien-Gamblien : Cette période a une grande


importance du point de vue tectonique et climatique. Du point de vue
climatique, cette période correspond à la phase la plus désertique qu’ait
connu l’Afrique. Le Sahara s’étend jusqu’au sud du lac Tchad et la savane
occupe toute la côte occidentale Africaine. Dans le sud, le désert de
Kalahari occupe toute la Zambie jusqu’au sud Kasaï. La forêt dense très
réduite ne subsiste plus que par îlots autour de Kisangani. En Afrique du
nord on assiste à l’apparition des Antenéanderthaliens et
Néanderthaliens dont les restes sont associés à l’industrie monotérienne

19
46

(racloirs, certains outils en os). Du point de vue tectonique cette période


est caractérisée par le rejeu du grand réseau de failles qui vont réactiver
le volcanisme ayant débuté au Miocène.

Le Gamblien : Correspond à la glaciation Würmienne. On assiste à une


succession des phases humides et sèches correspondant aux avancées et
aux reculs du glacier de l’Hémisphère Nord. Cette période se caractérise
surtout par un abaissement sensible de la température (- 6° par rapport
à la moyenne actuelle). Pendant les phases humides on assiste à
l’extension des glaciers de montagne (Ruwenzori, Kenya, Kilimandjaro).
Tous les glaciers descendaient jusqu’à la côte 3000 m alors
qu’actuellement ils ne se limitent qu’à 4500 m. Le Sahara
considérablement réduit presque totalement a disparu pendant 30000
ans. Le lac Tchad est immense et correspond à la côte 380 m. En RDC le
lac Kivu et Amin se séparent définitivement par suite de la mise en place
des coulées volcaniques. Le Ruzizi relie le lac Kivu au lac Tanganika. Du
point de vue humain, les Néanthropiens remplacent les Néanderthaliens.
Ils sont associés à une industrie plus évoluée (Syllbayenne). A la fin du
Gamblien, les précipitations se réduisent entraînant la baisse de grands
lacs et le recul des glaciers.

Les temps post-pluviaux (10000 ans à Actuel) : Du point de vue


climatique, on assiste à un assèchement rapide qui va conduire à une
nouvelle désertification des zones sahariennes et kalahariennes. C’est à
cette époque que s’édifie au Sahara le grand Erg Occidental (3000 m). Le
lac Tchad s’assèche progressivement :

- L’an 5000 : 315 m

- L’an 2400 : 305 m

- Actuellement : 280 m

On assiste également à la disparition du grand lac BAHR EL GAZAL (entre


Tchad et Soudan) qui entraîne avec lui la disparition des faunes. On note
également la disparition à la même époque de la forêt de Hoggar et du
Tibesti. En RDC, sur les bords du lac Mobutu, il faut signaler les restes de

19
47

l’homme d’Ishango qui est associé à une industrie d’âge Mesolithique qui
fait la transition entre la pierre taillée et la pierre polie. C’est à cette
époque aussi que l’homme passe du stade de la cueillette, pêche, chasse
au stade de l’agriculture. L’homme devient sédentaire (construction des
premiers villages).

DEUXIEME PARTIE : GEOLOGIE DE LA RDC

A. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La République Démocratique du Congo est une vaste région du


centre de l’Afrique. Sa superficie est de 2.345.000Km 2, soit le 1/3 de la
superficie de l’Afrique, et le ¼ de l’Europe. Ses coordonnées
géographiques sont: 5º20' de latitude Nord et 13º27' de latitude Sud. Elle
se trouve entièrement à l’Est du méridien de Greenwich. La RDC s’étend

19
48

entre les 12º10' et 31º15' de longitude Est, soit sur environ 2100Km de
frontière de l’Est à l’Ouest.

La RDC a, par ailleurs, 9165Km de frontière terrestre qui le


séparent ‫׃‬

- De la République populaire du Congo, de l’enclave de Cabinda


et de l’océan Atlantique à l’Ouest ;

- De la République centrafricaine au Nord ;

- Du Soudan au Nord-est ;

- De l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie à


l’Est ;

- De la Zambie au Sud.

Toutes ces frontières correspondent à des limites naturelles,


excepté au Sud-ouest et au Sud.

B. RELIEF

La République Démocratique du Congo présente un relief


caractérisé à l’Est par les montagnes et des plateaux tels que ‫ ׃‬le mont
Virunga, le mont Bleu, le mont Ugoma, le massif du Ruwenzori, au Sud-
Est le plateau de Marungu et le plateau de Kundelungu, le mont Biano,
etc.

La partie méridionale de la République Démocratique du Congo


comprend aussi des plateaux étagés dont l’altitude augmente au fur et à
mesure que l’on évolue vers l’Est.

Toute la partie centrale est caractérisée par le bassin du Congo


qui est une dépression qui couvre le tiers du pays, soit près de

19
49

800.000Km2 de sa Surface. Cette cuvette centrale est inclinée vers le Sud-Ouest,


ses parties les moins élevées ont une altitude d’environ 340m. En outre, on
observe sur la côte congolaise de l’Atlantique une plaine peu large (moins de
100Km), formée surtout par une succession de vieilles plates formes sous-
marines.

C. HYDROGRAPHIE

Du point de vue hydrographique, la RDC comprend le fleuve


Congo avec ses nombreux affluents. Celui-ci coule du Sud du pays vers le
Nord et se déverse dans l’océan Atlantique par l’Ouest.Les principaux
affluents qui alimentent le fleuve Congo sont les suivants ‫ ׃‬la Luvua, la
Luapula, la Lomami au Sud-Ouest ; l’Uélé et l’Oubangui au Nord ; le Kasai
et le Kwango au Sud-Ouest ; les lacs Tanganika, Edouard, Idi Amin et
Moero occupent la limite Est. Notre pays posse un des réseaux
hydrographiques les plus riches du monde. Il est constitué par un très
grand nombre de cours d’eau réparties dans deux bassins ‫׃‬

a) L’Ouest, le bassin du fleuve, Shiloango (petit fleuve côtier).

- Le bassin du fleuve

* Cours supérieur du fleuve

* Cours moyen

* Cours inférieur du fleuve

- Le régime du fleuve

b) Les lacs.

- Les lacs de montagnes

- Les lacs de plateau

19
50

- Les lacs résiduels.

Le petit fleuve côtier draine une partie des eaux du Mayumbe


dans l’océan Atlantique.

Au Nord-Est, le bassin du Nil draine vers la méditerranée, les


eaux de la Rutsuru, du lac Id Amin de la Semliki et du lac Mobutu.

La superficie qu’occupent ces deux bassins dans le territoire


Congolais est relativement très faible.

Au centre, le bassin du fleuve Congo draine vers l’Atlantique les


eaux de presque la totalité du pays et une partie de celles de l’Afrique
équatoriale. Exemple : Le bassin Français de l’Angola et de la Tanzanie.
La cuvette centrale abrite les lacs Tumba et Mai Ndombe).

D. CLIMAT ET PAYSAGES VEGETAUX

Le climat du Congo est essentiellement déterminé par la


situation géographique du pays de part et d’autre de l’équateur : il se
trouve tout entier dans la zone intertropicale.

La RDC possède un climat équatorial dont les précipitations


annuelles sont supérieures à 1500mm avec une température moyenne
annuelle variant entre 23 et 25ºC. Ce climat se présente essentiellement
dans la cuvette centrale.

Au Nord et au Sud de l’équateur, on trouve un climat tropical


ayant deux saisons (sèche et pluvieuse) correspondant à l’hiver boréal ou
austral. Ce climat se partage en deux types : climat tropical sec et climat
tropical humide ; l’Est est caractérisé, en raison des altitudes
prédominées, par des températures moyennes de 16 à 18ºC, mais aussi
des neiges éternelles et des glaciers au sommet du Ruwenzori.

19
51

Il est important de souligner que la république Démocratique du


Congo connait une très grande forêt dense occupant la cuvette, une
partie de reliefs de l’Est et se prolonge en forêt galerie dans la zone de
plateaux.

Par ailleurs, il se succède divers aspects des savanes herbacées,


arborées ou boisées. Une forêt claire, formée des arbres à feuilles
caduques, occupe le Katanga et le Sud-ouest du Congo, alors que sur les
pentes des hautes montagnes de l’Est, s’étagent des forêts des bambous,
des bruyères arborescents et des mousses.

E. DONNEES PRELIMINAIRES SUR LA GEOLOGIE DE LA RDC.

Période avant la colonisation :

Pendant cette période, la géologie était basée sur l’exploitation des


pierres précieuses et semi-précieuses qui étaient utilisées soit pour
l’ornementation, soit comme monnaie. Il s’agissait aussi des croisettes du
cuivre qui étaient un signe de richesse au Katanga. Dans les provinces de
Kasaï, Kivu et Haut Congo l’or ainsi que le diamant constituait la monnaie
de change dans toutes les transactions commerciales.

Période coloniale :

Cette période est marquée par la prospection et la mise en évidence des


gisements exploités jusqu’à ce jour, notamment par le CSK (comité
spécial du katanga) qui avait comme première mission le tracé de la voie
ferrée. Le comité national du Kivu (CNKI) s’est chargé de la prospection
et l’exploitation des pierres précieuses de la province. Ce comité a pu
mettre en évidence les gisements d’or et d’étain.

19
52

Pendant 7 ans, une composante minière nommée FORMINIERE


exploitant au Katanga les gisements de manganèse et d’or, va se lancer
au Kasaï dans la prospection du diamant. Pendant cette période coloniale
va se créer le service géologique du Congo-Rwanda-Urundi qui va initier
la prospection des gîtes métallifères et l’établissement des cartes
géologiques. Ce bureau a fonctionné à Kinshasa, à Lubumbashi et au
Kivu. Ces travaux seront complétés par le département de l’IRSAC et par
les travaux des sociétés minières de l’époque qui vont conduire en 1954
à l’apparition de l’ouvrage de Léon Cahen qui a pour titre  la géologie du
Congo Belge qui est la synthèse des premiers travaux géologiques
effectués au Congo. En 1960 période de l’indépendance, on va assister à
une stagnation des travaux géologiques due à l’insécurité et aussi au
départ des géologues expatriés ; toutefois les activités géologiques vont
rester dans les sociétés minières notamment : UMHK (Katanga), MIBA
(Kasaï), OKIMO (Haut Congo), SYMETAIN, COBEL MIN (Kivu).

Les sociétés minières en collaboration avec les sociétés géologiques


notamment celles de BRGM et MRAC, vont produire une première carte
géologique en 1971. En 1974 toujours en collaboration avec les deux
sociétés géologiques, font apparaître la première carte métallogénique
ainsi que des indices miniers de la RDC. 

Etape actuelle de la connaissance de la RDC :

Sur le plan de la connaissance géologique, la RDC peut être subdivisée en


3 unités :

a) Entités où les connaissances géologiques sont bonnes : Il s’agit du


Katanga méridional et du Bas-Congo où il existe des cartes

19
53

géologiques à l’échelle 1/50.000 ainsi que des cartes plus détaillées à


l’échelle 1/1000 et 1/5000 dans des secteurs miniers.

b) Entités où les connaissances géologiques sont insuffisantes : Il s’agit


du Kivu (moins Maniema) et de la province orientale.

c) Entités peu connues sur le plan géologique : Equateur, Bandundu,


Maniema.

F. PROBLEMES DE LA CHRONOSTRATIGRAPHIE EN RDC.

La moitié de la superficie de République Démocratique. du Congo


est occupée par des terrains précambriens et le reste par une couverture
paléozoïque. Or le précambrien est difficile à étudier sur le plan de
fossiles.

Jusqu’aux années 1945-1956 les synthèses mentionnaient le fait


que ce pays est presque totalement dépourvu de fossiles. En fait, il
existe de fossiles ou plutôt des microfossiles mais il a fallu mettre au
point des méthodes nouvelles de travail, différentes de celles utilisées en
géologie Européenne qui est essentiellement post cambrienne.

En Europe et plus généralement dans la zone tempérée les unités


chronostratigraphique sont en réalité biostratigraphique (Subdivision en
fonction des fossiles). Dans le précambrien où on ne rencontre que très
peu de fossiles la subdivision est fondée sur les grandes discordances
tectoniques, ainsi l’unité de base est la portion située entre deux
discordances et porte un nom géographique comme par exemple en,
RDC Kibalien, zadinien, Mayumbien.

19
54

Ces unités ne sont pas homogènes et on distingue à l’intérieur de


chacune de nouvelles discordances moins importantes.

Selon la nomenclature international on parle de strate (ou


membre), de formation et enfin de groupe (ou faisceau), terme
équivalent à l’ère.

Ces unités repérées, interviennent alors dans l’étude


lithologique, pétrographique et tectonique, on aboutit ainsi à une
chronologie relative, et des méthodes nouvelles (radioactivité)
permettent de déterminer l’âge absolu.

CHAPITRE II : ENSEMBLES GEOLOGIQUES DE LA RDC

La géologie du Congo (RDC) comporte deux régions d’étendues


inégales. La première met en évidence une bande étroite de ± 100Km de
large qui longe la côte Atlantique et des couches mésozoïques y
affeurent essentiellement. La seconde partie comprend tout le reste du
territoire.

En RDC, les terrains se repartissent naturellement en deux


grands ensembles : les terrains du soubassement plissé, métamorphique
et principalement d’âge précambrien d’une part, et les terrains de
couverture subhorizontaux, en grande partie continentaux, dont l’âge va
du paléozoïque au pléistocène-holocène.

En effet, les terrains de soubassement affleurent à la périphérie


de la cuvette centrale et forment le bourrelet annulaire dont l’âge va de
l’Archéen au Néo-protérozoïque. Ils se caractérisent par un magmatisme
essentiellement orogénique qui couvre la période de leur mise en place.
Toutefois, l’histoire géologique de la RDC s’étend sur une longue période

19
55

enregistrant plusieurs phases de plissements, d’érosion, d’aplanissement


et de sédimentation dont la combinaison est variable selon les provinces
géologiques. Chacune de ces provinces géologiques montre une identité
spécifique. C’est ainsi que l’histoire géologique de la République
Démocratique du Congo a été retracée comme suit :

1.Archéen

Le vieux socle gneissique ou complexe de base est matérialisé


par le complexe de BOMU-GARAMBA au Nord. Le second plus discontinu
par le complexe de Mpozo-Tombagadio au Bas Congo (Boma) et le
troisième est le complexe du Kasaï-Lomami localisé au Sud du Congo
central. Ces complexes sont constitués des roches métamorphiques
(micaschistes, gneiss) et magmatiques (la série de diorite au granite). Ces
boucliers appelés cratons sont des vastes surfaces des roches
profondément métamorphiques au sein desquelles apparaissent des
lambeaux des schistes cristallins qui gardent les signes d’orogénèses
anciennes. On y a défini surtout les bases lithologiques et structurales
d’un certain nombre de complexes qui ont pu être corrélés entre eux par
des mesures des terrains dont l’âge est égal ou antérieur à 3200 et 3400
Ma, ce sont donc les terrains les plus anciens du Précambrien.

- CRATON DU KASAI

Il apparaît sous forme de boutonnières multiples à travers les


formations de la cuvette centrale. Ils affleurent de façon
discontinue souvent sur une assez grande superficie de la
partie centrale et méridionale de la RDC. Ils se poursuivent
dans le Nord-Est de l’Angola.

19
56

. Formations antérieures à 3200-3400 Ma

Ce sont les terrains les plus anciens du Précambrien. Il s’agit


des gneiss de la haute Luanyi que l’on observe bien dans le
degré carré de Dibaya. Ces gneiss sont constitués de grains
fins à biotite, sans microcline et affectés par une
migmatisation postérieure. On y trouve aussi des pegmatites
et son âge estimé est de 3300 Ma

. Formations de la partie terminale de l’Archéen

- Le complexe Gabbro-Noritique et Charnockitique du Kasaï-


Lomami :

Ce complexe est traversé par deux rivières : Lulua et Lueta, il


se prolonge en Angola.

L’évolution générale du complexe se fait en 3 étapes


principales : a) La phase la plus ancienne correspond à
l’existence d’un vieux socle gneissique ; b) L’intrusion des
massifs gabbro-noritiques et la formation des charnockites
par granitisation catazonale ; c) Une phase de plissement
(2500 Ma) entraînant la déformation des gneiss des massifs
gabbro-noritiques et leur altération hydrothermale.

- Le complexe granitique et migmatitique de Dibaya :

- Il est compris entre le 5è et le 7è parallèle sud. C’est un vaste


ensemble des roches gneissiques et granitiques. Il est
recouvert par les formations mésozoïques qui gênent
l’observation en dehors des zones dégagées du degré carré de
Dibaya. Au point de vue géochronologique, la migmatisation

19
57

de Dibaya a un âge estimé à 2720 Ma. Elle affecte un


substratum plus ancien. Les granites sont plus jeunes avec un
âge estimé à 2500 Ma.

- CRATON DE BOMU-GARAMBA

Il prolonge des formations en Ouganda : a) formations de


l’Aruen et b) les formations du Watsien et du Nirrien. Ce sont
des complexes migmatitiques à pyroxène, des micaschistes à
disthène, des quartzites micacés, des calcaires cristallins ou
des cipolins. Accessoirement comme roches effusives, on a
des petits massifs de gabbros. Ces formations sont
tectonisées et l’ensemble a été fortement plissé. En allant du
nord vers le sud, la direction structurale s’infléchit pour
devenir NE-SW. A la hauteur du lac Idi-Amin, elle devient sub-
méridienne et on note la présence des nappes de charriage à
l’ouest du mont Ruwenzori.

- CRATON DE MPOZO-TOMBAGADIO

Ce complexe est discordant sous les formations du Zadinien et


il est constitué des gneiss, migmatites, calcaires cristallins,
roches vertes et quartzites micacés.

La minéralisation n’est pas assez bien connue dans les formations


de l’Archéen de la République Démocratique du Congo.

2.Protérozoïque

19
58

-Paléo protérozoïque

Il est bien représenté sur la façade Atlantique par des formations


détritiques qui sont recoupées par des roches volcaniques et aussi par
des roches interstratifiées (dykes) : c’est le zadinien.

Au Nord- Est, il correspond au Kibalien constitué par des


formations métamorphiques (schisteuses, volcano-sédimentaires,
sericitoschistes, talcschistes, chloritoschistes, amphiboloschistes), des
amphibolites, des magmas calco-alcalins (toute la série des roches
plutoniques et volcaniques).

Au centre, nous retrouvons le Lukoshien dont les formations sont


constituées des roches métamorphiques (gneiss, micaschistes,
calcschistes, amphibolites) et magmatiques (granitoides).

Ces terrains sont le siège d’une minéralisation importante


surtout dans le Kibalien (or, fer d’itabirites), le Lukoshien (or, Mn) et le
Luizien (fer d’itabirites, traces de Cr et Ni).

-Mésoprotézoïque

Il est caractérisé par de vastes chaînes mobiles qui se


développent au centre et à la façade Atlantique ‫׃‬

La chaine Mayumbienne de direction SE –NW constituée par


des formations volcano-détritiques à la façade Atlantique

La chaine kibaro-burundienne rencontrée au centre, formée par


plusieurs segments : kibarien au Katanga et au Burundi, au Kivu et
Maniema.

19
59

Ces formations sont faites des segments classiques affectés par le


volcanisme basique et acide (coulées, dykes). Dans tous les segments, on
note l’occurrence des cortèges des ophiolites et l’absence de volcanisme
du type andésitique. Par contre, on a la présence de métamorphisme à
haute température et basse pression et des granites syn-orogénique qui
marque l’orogenèse kibarienne qui est caractérisée par le rifting.

Sur le plan métallogénique, on rencontre la minéralisation


stannifère et ses accompagnateurs associés aux granites alcalins et aux
pegmatites dans les rameaux du Kibarien.

-Néoprotérozoique

C’est l’ensemble le mieux connu par suite de l’importance de sa


minéralisation, néanmoins la stratigraphie interrégionale pose encore
des problèmes de corrélation. Sur le plan structural, on connait mal le
rapport existant entre les formations plissées et les formations
tabulaires. Il est représenté par le katanguien, l’Oubanguien, le Lindien,
l’Ouest-Congolien, le Bushimay etc.

Sur le plan métallogénique, il renferme une minéralisation de Cu,


Co, Ni,U, Pb,Zn etc...dans Katanguien et on note également la présence
des indices de la même minéralisation dans l’Ouest-Congolien et l’or
alluvionnaire dans le Lindien.

Le Katanguien est également minéralisé et représenté par le


Lindien, le Bembe et l’Oubanguien au Nord tandis que l’Ouest-Congolien
et le Bushimay sont respectivement dans le Congo occidental, central et
méridional.

19
60

Des formations lithostratigraphiques sont faites de matériaux


détritiques (grès, pelites) et de matériaux carbonatés (dolomies, calcaires
à stomatolites).

Les terrains de couverture occupent surtout la cuvette centrale


et les régions de raccord entre celle-ci et le bourrelet périphérique dont
seuls les lambeaux subsistent dans le dernier. Ces terrains comprennent
les couches d’âge carbonifère supérieur jusqu’au cénozoïque (Eocène,
Néogène et pléistocène). Ils renferment quelques richesses minérales :
charbon, bitume, diamant.

A cette époque s’étend une longue période de calme orogénique


pendant laquelle il s’est déposé au-dessus du substratum des formations
sédimentaires subhorizontales et non métamorphisées, ce qui conduit a
une conception d’une importante phase d’érosion.

A. CADRE GEOLOGIQUE DU BAS-CONGO

En se basant sur les travaux de cahen (1954, 1974 et 1975),


Lepersonne et Cahen (1967), Lepersonne (1974), la province du bas-
congo comprend sur le plan géologique les ensembles suivants :
l’archéen, le protérozoïque et les terrains de couverture.

- Archéen

Il est représenté par le complexe de Mpozo-Tombagadio qui


comprend sur le plan lithologique des Gneiss et des pegmatites (gneiss

19
61

amphibolitiques), des calcaires cristallins ; des quartzites micacés et des


roches vertes.

-Protérozoïque

1. Zadinien (2500-1800 Ma)

Il constitue la base du protérozoïque au Bas-Congo. Il s’agit d’un


ensemble de formations détritiques et métamorphiques en trois
groupes :

a) Groupe de la Vangu et de la Gangila

Il comprend des formations volcano-sédimentaires à Vangu, des


amphibolites et des dolérites de Gan Gila. On observe en outre des
roches volcaniques basiques et acides de type distensif dans de secteur
de Vangu.

b) Groupe de Tshiela

Il est constitué des roches métamorphiques représentées par des


schistes, de talcschistes, des séricitoschistes, des chloritoschistes et des
quartzites.

c) Groupe de Matadi et de Pala-pala

Il comprend des roches volcaniques basiques et acides, des dykes


et de sills doléritiques. Dans la partie sud de ce secteur, on trouve des
roches hyperalcalines (granites et syénites) constituent le complexe
hyperalcalin de Noqui.

2. Mayumbien (1800-1000 Ma)

19
62

Il représente le protérozoïque moyen du Bas-Congo et constitue


une vaste chaine plissée d’orientation NNW-SSE et dont le flanc
occidental est recouvert par de terrains mésozoïques et cénozoïques de
la région littorale du Bas- Congo.

Le Mayumbien se subdivise en 3 unités à savoir :

a) La formation du mont Karomazo

Elle est constituée des phyllades, des séricitoschistes, des


chloritoschistes et des quartzites.

b) La formation du mont Sikila

Elle est constituée des rhyolites, des laves doléritiques et


andésitiques des séricitoschistes, des chloritoschistes, des brèches et des
roches basiques.

c) La formation du mont Lungu

Cette formation est constituée des rhyolites schistifiées, des


sericitoschistes quartzitiques, des chloritoschistes, des brèches et des roches
d’origine volcano-sédimentaire.

3. Ouest-Congolien (1000-600 Ma)

Il constitue le protérozoïque supérieur du Bas-Congo. Du point de


vue stratigraphique, il comprend de la base au sommet :

a) Le supergroupe de la Sansikwa

Ce dernier comprend un conglomérat de base de quatre mètres


d’épaisseur, des phyllades et des quartzo-phyllades violettes de500m
d’épaisseur, des shales, des quartzites, des quartzites à grains fins, des

19
63

psammites, des quartzites tres silicieux, des arkoses avec éléments roulés
de quartz, etc.

La Sansikwa est par ailleurs le siège de nombreux sills


doléritiques.

b) La tillite inférieure du Bas-Congo

Elle repose en discordance sur le supergroupe de Sansikwa et


paraît comme un complexe d’origine glaciaire ou périglaciaire. Elle est
constituée d’une pâte phylladeuse gris-foncé ou noir, des grains de
quartz, des schistes gris et gris-vert souvent finement et régulièrement
zonaires. Elle est généralement caractérisée par la présence des roches
basiques vertes doléritiques ou andésitiques inter-stratifiées et leur
altération est à l’origine du gisement bauxitique de Sumbi.On observe
une alternance de l’ensemble Tillite-lave basique dont la puissance totale
varie entre 450 et 100m.

c) Le supergroupe du haut shiloango

Il comprend deux formations :

- Formation de Muyanzi

- Formation de Sekelolo

La formation de Muyanzi, d’épaisseur de 500 à 300m est


composée des roches stratifiées de teinte relativement sombre :
conglomérat de base, phyllades, grès calcaires, grès siliceux et calcareux
et des quartzophyllades zonaires lie-de-vin. Par contre la formation de
Sekelolo est constituée des phyllades gris-vert non stratifiées, des

19
64

quartzites grossiers feldspathiques, des schistes phylladocalcareux et des


calcaires gris sombres.

d) La tillite supérieure du Bas-Congo

Elle repose en discordance angulaire faible locale sur le


supergroupe du Haut-Shiloango. Elle est essentiellement à pâte
phylladeuse plus claire (gris-vert à gris violacé) plus fréquemment
calcareux.

e) Le supergroupe schisto-calcaire

Ce supergroupe est essentiellement composé des roches


carbonatées telles que : calcaires, calcaires dolomitiques, dolomies avec
cherts et stromatolites.

Il comprend quatre formations à savoir :

- La formation de Ngandu constituée des schistes rouges, des


schistes à grains verts, des calcaires roses, des shales, des calcaires
argileux. Elle est affectée par un plissement daté de 750 Ma.

- La formation de Bangu formée des calcaires dolomitiques


cristallins, des calcaires et des dolomies , des oolithes de Kisantu et
calcaires dolomitiques claires à stromatolites.

- La formation de la Kunga qui comprend des calcaires, des


dolomies, des shales, oolithiques, des schistes et des calc-schistes.

- La formation de Kwilu contituée de bas en haut par :

a) l’assise de dolomies roses et grises

b) l’assise de Bulu formée par une alternance de calcaires


argileux en bancs minces, des schistes calcaireux

19
65

c) l’assise de Lwanzu formée des calcaires


constuits(stromatolites),oolitiques et bréchiques.

f) Le supergroupe de Mpioka

D’après Lepersonne (1974), ce groupe comprend le conglomérat


de Bangu et la brèche de Niari (40m d’épaisseur), des shales, des grès
calcaires, des shales rouges de la Vampa(400m), des quartzites
felspathiques de Kabuzi(250m), des shales et des quartzites de la
Luansama.

g) Le super groupe de l’Inkisi

Ce super groupe repose sur les formations du super groupe de


Mpioka et il est constitué des couches quartzitiques et schisteuses. Ce
dernier comprend de haut en bas :

- Des quartzites et des schistes de la Luvungi où on note la


presence des schistes gréseux zonaires feldspatiques à grains fins et
moyens.

- Des arkoses de Zongo qui regroupe les arkoses quartzitiques à


grains grossiers ou moyens, parfois fins avec frequemment des galets,
des schistes, de petits galets de quartz et des feldspaths, les psammites,
des roches de couleur mauve claire, rouge ou rouge violacé.

B. Géologie du Katanga

Les formations géologiques du Katanga se répartissent en deux


grands ensembles. Il s’agit de :

- Formations du soubassement précambrien généralement


plissées et métamorphisées, à la base ;

19
66

- Formations de couverture restées subtabulaires au sommet.

Ces deux ensembles sont séparés par une discordance et /ou une
lacune stratigraphique.

Formations du soubassement

Les formations du soubassement sont représentées par ‫׃‬

-le complexe de base ‫ ׃‬Ubendien (protérozoïque inférieur)

-le Kibarien (protérozoïque moyen)

-le Katanguien (protérozoïque supérieur)

1. Le complexe de base

Cet ensemble comprend les formations d’âge archéen et


protérozoïque inférieur, constituant l’Anté-Kibarien ou l’Ubendien . Elles
affleurent à l’extrémité nord-est du Katanga en bordure du lac
Tanganyika. Elles sont orientées NW-SE et sont composées des
cornéennes dolomitiques, d’amphibolites, d’amphiboloschistes des
quartzites, des gneiss et des micaschiste.

2. Le Kibarien

Le Kibarien comprend les formations d’âge Méso- protérozoïque


(1700-1100 Ma). Ces formations sont affectées par des plis isolinaux de
direction structurale NE-SW.

Cet ensemble du SW du Katanga méridional affleure dans le


promontoire de N’zilo et se prolonge dans l’ancienne province du Kivu,
au Rwanda et au Burundi (Burundien), en Tanzanie et en Ouganda
(Karagwe Ankole).

19
67

Il est constitué des formations méta sédimentaires avec


intrusions de nombreux granitoïdes. Ces méta-sédiments ont été
subdivisés par Lepersonne (1974) en trois unités :

- Kibarien supérieur : Groupe de Lubudi

- Kibarien moyen : Groupe de Lufira et de lovoï

- Kibarien inférieur : Groupe de Mitwaba.

a) Le groupe de Lubudi

Il présente une épaisseur supérieure à 150m. Il est constitué


principalement des calcaires dolomitiques souvent silicifiés à
stromatolites, des schistes, des phyllades et des quartzites.

b) Les groupes de Lufira et de Lovoï

Ils sont essentiellement constitués des quartzites feldspathiques


de teinte claire et vers la base, des quartzophyllades verts font des
récurrences. C’est le groupe qu’on observe à N’zilo. On y trouve une
stratification entrecroisée et des poudingues qui font penser au
comblement du géosynclinal en milieu oxydant et mobile.

c) Le groupe de Mitwaba

Il comprend trois étages dont les deux extrêmes sont constitués


par des phyllades sombres à bancs de grès ou des quartzites. L’étage
moyen du Mitwaba comprend un poudingue qui passe latéralement à
des quartzites, parfois conglomératiques. La base de ce groupe est mal
connue

3. Le Katanguien

19
68

Le Katanguien consiste en une succession des séries


sédimentaires concordantes, déposées durant la période qui a séparé
l’orogenèse kibarienne de l’ultime phase de l’orogenèse katanguienne.

Le Katanguien repose en discordance sur le socle plissé ancien,


par l’intermédiaire d’un conglomérat (François, 1974) sur le Kibarien au
nord-ouest, sur l’Ubendien au sud-est et un complexe de base d’âge
protérozoïque inférieur à moyen au sud-Est (Gysin, 1936 ; Ngoyi, 1992 ;
Tshiauka et al., 1995 ; Dejonghe, 1995).

Le Katanguien est subdivisé en trois groupes dont les limites ont


été fixées sur la base de deux mixtites continues observées dans la
majeure partie de l’arc. La chaîne katanguienne est d’âge protérozoïque
supérieur. Au katanga méridional, cette chaîne a une forme en arc de
cercle s’étendant depuis Sakania jusqu’ à Kolwezi. Au Nord de cet arc
plissé, les formations katanguiennes sont tabulaires jusqu’au bord du lac
Tanganika dans la région de Moba.

A. Lithostratigraphie

Le Katanguien est divisé en trois grandes unités


lithostratigraphiques qui sont, de bas en haut :

- Super groupe de Roan

- Super groupe de Kundelungu inférieur

- Super groupe de Kundelungu supérieur.

a) Le Roan (R)

On y distingue quatre groupes qui se succèdent de haut en bas


de la manière suivante :

19
69

1. R4 ou groupe de Mwashya

L’auteur le divise en deux sous-groupes : R4. 2 et R4. 1

- Le R4. 2 comprend les shales à nodules gréseux ayant 5m


d’épaisseur, les shales rubanés et les quartzites feldspathiques ayant
300m de puissance.

- Le R4. 1 est composé des dolomies siliceuses à oolithes et


hématite, de cherts avec des roches pyroclastiques et des shales.
L’épaisseur varie entre 200 et 300m.

2. R3 ou Groupe de Dipeta

D’après François (1979 et 1987), ce groupe consiste en trois sous-


groupes R3.3, et R3.1 composés successivement de :

- R3.3 : dolomies talqueuses à nodules siliceux, shales talqueux et


de grès (épaisseur :150m)

- R3.2 : shales à nodules gréseux (épaisseur : 200m)

- R3.1 : dolomies gréseuses et talqueuses rose claire à oolithes et


stromatolites, argilites gris violet (épaisseur : 150m)

3. R2 ou Groupe des Mines

C’est le groupe le plus important car il recèle l’essentiel des


minéralisations cupro-cobaltifères et uranifères du Katanga.

4. R1 ou Groupe des RAT

Ce groupe est subdivisé en R1.1, R1.2 et R1.3 :

- R1.1 : Grès dolomitiques dolomies gréseuses et talqueuses du


Lambeau de Kolwezi (0-5m)

19
70

- R1.2 : Conglomérats arkosiques, quartzites, grès argileux et


cherts du dôme de Konkola (120-200m)

- R1.3 : Conglomérats quartzitiques, quartzites de Konkola (40-


80m)

Le tableau 1 ci-dessous reprend en détail la lithostratigraphie du


groupe des Mines (R2) et du groupe des RAT (R1) :

Nomenclature Types des roches

CMN Calcaires à minéraux


noirs

SD Sup. Shales dolomitiques


Sup.

BOMZ Black Ore Minéral


Zone
Groupe des Mines (R2)

SD de base Shales dolomitiques


inf.

RSC Roches siliceuses


cellulaires

RSF Roches siliceuses


feuilletées

D.Strat. Dolomies stratifiées

19
71

RAT grises Roches argilo-


talqueuses

(réduites)

Groupe RAT Lilas


des massives
Roches argilo-
RAT RAT lilas talqueuses (oxydées)
stratifiées
(R1)

b) Le Super groupe de Kundelungu Inférieur (Ki)

Il est subdivisé en deux groupes :

a) Le groupe de Monwezi comprenant deux sous-groupes de


haut en bas:

- Le Ki2.2 composé de shales gréso-quartziques, grès


feldspathiques et arkoses quartziques.

- Le Ki2.1 composé de shales dolomitiques de la série récurrente


de Kipushi, shales et grès dolomitiques.

b) Le groupe de Likasi (Ki1) subdivisé en :- Ki1.2 : dolomies calcaires


et shales de Kaponda ; dolomies carbonatées de Kipushi ; dolomies et
calcaires de Kakontwe.

- Ki1.1 : le grand conglomérat est une lentille séparant le Roan du


Kundelungu inferieur.c) Le super groupe de Kundelungu supérieur(Ks)

Il est constitué des roches gréseuses et des shales. Il débute par


le «petit conglomérat» et se subdivise en trois groupe qui se superposent
de bas en haut comme suit :

19
72

- Le groupe de Kalule composé de shales, grès et dolomies ;

- Le groupe de Kiubo à prédominance gréseuse ;

- Le groupe des plateaux constitué des shales et grès arkosiques.

B. Tectonique

La tectonique katanguienne est très complexe notamment ses


structures extensives, ses charriages et des chevauchements.

Tout cet ensemble des sédiments a subi les effets d’une


importante orogenèse que J. Cornet appelle orogenèse lufilienne.

Au nord, la disposition est restée tabulaire, c'est-à-dire non


plissée. Vers le sud, le plissement est en forme d’arc avec la convexité
orientée vers le Nord. L’arc plissé katangais appuie son extrémité sur la
région de Sakania, dans le Copperbelt zambien d’une part et d’autre part,
sur la région de Kolwezi, dans la vallée de la Mukuleshi.

Francois (1987,1995) qui distingue au moins deux phases


majeures affirme que cette tectonique serait à base de la dislocation du
Roan en megabrèches.

- La phase Kolwezienne

Elle est manifestée durant le dépôt du Kundelungu supérieur, un


bombement se produit au sud de la frontière de la Zambie, là où
s’observent actuellement les dômes alignés de socle. La couverture
katanguienne glisse vers le Nord en se plissant ; ainsi naissent des plis
déversés vers le Nord et le grand charriage de Kolwezi qui se superpose à
un autochtone subhorizontal.

- La phase kundeluguienne

19
73

Elle est survenue après le dépôt du kundelungu supérieur. Des


poussées orientées Nord-Sud affectent à la fois le socle et la couverture.
Il en résulte des plis déversés vers le Sud, qui remanient le plissement
précédent et deforment à la fois l’autochtone et le massif charrié de
kolwezi.

Les gisements gravitationnels post-orogéniques se produisent et


des plis de ce type se retrouvent en Zambie où cette phase a déformé le
socle, ainsi que la partie sud de l’arc lufilien (exemple : anticlinaux de
Kipushi et les structures intrusives du Roan à travers les deux Kundelungu
appartiendrait à un épisode plus tardif exclusivement cassante que
François (1973, 1987) appelle phase Monwezienne.

C. Métamorphisme

Dans le Katanguien, principalement dans l’arc lufilien, le


métamorphisme régional se cantonne généralement dans les faciès à
grenat (Lefebvre et al., 1982).

En effet, la biotite est observée au Sud-Est du katanga


méridional, à kinsenda, à Mbaya, Mwati, Musoshi, Kipushi et aux sources
du Lualaba et de la Lufira (Gysin, 1936, oosterboch, 1962) (François et
cailteux, 1991 ; Ngoyi, 992).

D. Magmatisme.

Le katanga montre quelques indices de manifestations


magmatiques en son sein.

En effet, l’existence d’un volcanisme basique spilitique a été


plusieurs fois évoquée par Lefebve (1973 et 1975) qui a connu
respectivement la mise en place des formations pyroclastiques dans le

19
74

Mwashya et dans le groupe des mines du gisement de L’Etoile et de


Luishia.

En 1975, le même auteur semble avoir mis en évidence des sils


doléritiques et des laves spilitiques dans le groupe de Dipeta à
Mwadingusha et dans l’anticlinal de Sambwa.

D’autres chercheurs ont signalé l’occurrence d’une roche du type


trachyte à Shinkolobwe (Derrich et Vaes, 1956), d’une roche dolomitique
dans le groupe des Mines de Dikuluwe (François, 1979) et d’un gabbro
dans la brèche de Kipushi (François, 1982) et dans la partie supérieure du
Roan (Oosterboch, 1974).

Lefebvre et cailteux (1975) ont aussi signalé à l’Ouest de l’arc


cuprifère (à Mulungwishi), des grès essentiellement chloriteux à
éléments sub-arrondis qu’ils rapportent à des débris de laves de
composition acide.

Cailteux (1974) et Aude (1982) pensent que ce magmatisme


aurait influencé la mise en place de différentes minéralisations connues
dans le bassin katanguien.

Part contre, François (1987, 1995) minimise l’importance de


l’apport de ces indices magmatiques tel que l’on sait très épais dans le
groupe des Mines, eu égard à leur rareté dans le Roan, à l’immensité de
l’arc, au tonnage des minerais ainsi qu’à la diversité de ces derniers.

E. Minéralisations

La province métallogénique de l’Afrique centrale située à cheval


entre la République Démocratique du Congo et la Zambie regorge
d’innombrable minéralisation qui sont réparties en deux districts a

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75

savoir : Le district Katangais au Nord-Ouest et le district Zambien au Sud-


Est de celui-ci, inclut le sud-Est de la province du Katanga.

(1) Le district Katangais

Quatre principaux types de minéralisations sont connus dans ce


district :

- Les minéralisations Cu-Co

- Les minéralisations Zn-Pb-Cu

- Les minéralisations uranifères

- Les minéralisations stannifères.

Les minéralisations cupro cobaltifères qui sont de loin les plus


importantes sont encaissées au Katanga dans le groupe des mines où
elles forment deux corps minéralisés (Ore Body inférieur : RAT grises,
Dolomie stratifiée, RSF ; et Ore body supérieur : SD et CMN) séparés par
un horizon généralement, stérile des RSC. Les minéralisations du même
type sont également connus dans le Mwashya (gisement de Shituru et de
Twilizembe).

Les minéralisations Zn-Pb-Cu sont situés au sein d’une même


formation calcaro-dolomitique du Kundelungu inférieur connue sous le
nom de calcaire de Kakontwe. Néanmoins, on signale dans les dolomies
de Mwashya et Mulungwishi, une minéralisation exclusivement
plombifère (Francois, 1987 ; Chabu, 1988 ; Intiomale, 1990).

La minéralisation uranifère est liée à celle du Cu-Co. L’uranium


est en effet concentré dans l’ore body inférieur.

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76

Pour ce qui est des minéralisations ferrifères, d’importants amas


de fer oxydé, composés de magnétite et hématite existent. La plupart
d’entre eux sont localisés dans le Mwashya et le Kundelungu inférieur,
rarement dans le Roan (Léfebvre, 1989).

CHAPITRE III : FORMATIONS DE COUVERTURE (phanérozoïque)

1.PALEOZOIQUE

Le Paléozoïque du bassin du fleuve Congo est principalement représenté par le


Permien et le Carbonifère supérieur. On y distingue le bassin de la Lukuga, le
bassin de Tanganika et celui de la Luena. Quelques couches du sondage de
Dekese constituent également le Paléozoïque supérieur. A cette limite on
ajoutera quelques formations des régions du Maniema, du Kivu et celles
d’Irumu.

Le bassin de la Lukuga

Il est formé de:

- formations à couches de houille : schistes, psammites, grès, arkoses,


poudingue, couches et veinettes de houille (âge permien)

- formations de schistes noirs de la Lukuga (120m, âge permien)

- formations glaciaires et périglaciaires supérieures

- formations des schistes noirs inférieurs (permien inférieur)

- formations glaciaires et périglaciaires inférieures (carbonifère supérieur)

Le bassin de Tanganika

Au sud de Kalemie, un petit bassin houiller a une stratification analogue à


celle des formations à couches de houille et des schistes noirs de la Lukuga
(âge permien inférieur)

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Le bassin de la Luena

- Il contient une formation à couches de houille d’âge permien inférieur

Sondage de Dekese

Les couches d-g du sondage de Dekese sont attribuées à la série de la


Lukuga tandis que les couches f et g ont un âge permien inférieur-
carbonifère inférieur. Les couches d-g forment une alternance d’argilite,
argilites schisteuses, schistes et grès argileux.

Région de Maniema et du Kivu

Les formations de ces régions sont rapportées à la série de la Lukuga et


appartiennent vraisemblablement à deux formations inférieures du bassin
de la Lukuga. Il s’agit de la succession :

- Formation schisteuse de Walikale (10-50m) : permien inférieur.

- Formation des varves de la Lowa (30-35m).

- Formation de grès de Mubiri (30 à plus de 140m) : permien inférieur.

- Formation tillitique (80-100m) : carbonifère supérieur.

Région d’Irumu

Dans le bassin d’Irumu on note la succession suivante :

- Couches supérieures

- Grès calcareux, macigno, schistes gréseux, arkoses (120-170m)

- Couches inférieures (schistes calcareux, schistes gris foncés à noirs


(150m).

- Tillite à pâte argilo-gréseuse, des grès feldspathiques bleu-noir.

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Les formations de cette région correspondent aux formations inférieures de


le série de la Lukuga. On ne connaît aucune roche intrusive d’âge permo-
carbonifère. Dans la région de Walikale, une trachyte à sanidine est
comprise entre la série de la Lukuga et le Précambrien.

2. Mésozoïque

On distingue 2 régions :

- La région littorale

- La cuvette centrale

a) Région littorale : On trouve de bas en haut :

- Le crétacé inférieur continental représenté par des grès sublittoraux ; ces


grès sont représentés par les formations du bassin de la Lukunga, du
bassin s’étendant de Boma aux environs de Temvo et du bassin
s’étendant du km 70 du rail Boma-Tshela jusqu’aux environs de Loango
(épaisseur 300m).

- Aptien contenant des calcaires oolithiques plus ou moins gréseux, des


calcaires dolomitiques jaune-gris, des calcaires gréseux, des sables et des
conglomérats (155m).

- Albien représenté par des couches argileuses du bas-fleuve (marnes,


argiles, grès tendres grossiers d’origine continentale (épaisseur 40m).

- Turonien constitué des calcaires dolomitiques argileux, des grès calcaro-


dolomitiques plus ou moins micacés (épaisseur 21m).

- Campanien, Santonien et Coniacien : roches calcaro-dolomitiques à


passées marneuses et gréseuses de couleur blanchâtre, jaunâtre et
grisâtre.

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- Maestrichtien : Ensemble calcaro-dolomitique blanc à gris ou jaune,


fréquemment phosphaté à faune de reptiles, poissons, mollusques,
échnides (épaisseur 125m).

b) Cuvette centrale 

- Trias : Deux séries sont à distinguer :

- Série de la haute Lueki qui affleure dans la partie orientale où elle est
comprise entre la série de Stanleyville au sommet, et la partie inférieure
de la série de la Lukuga à la base. C’est un ensemble gréseux gris violacé
à rouge dont l’épaisseur atteint 215m.

- Série des roches rouges : Elle est constituée de grès rouges, des
poudingues alternant avec des schistes rouges et des psammites (500m).

- Jurassique supérieur représenté par la série de stanleyville :

- Région orientale de la cuvette entre Kisangani et Lubefu : On note


l’alternance grès –argilites avec vers la base un niveau constitué de deux
couches de schistes bitumineux encadrant vers l’Est un niveau de
calcaires (460m).

- La série de stanleyville est retrouvée aussi dans le sondage de Samba.


C’est une succession d’argilites gréseuses et des grès argileux d’épaisseur
323m.

- Au sud du parallèle de Kindu, la série prend un faciès rouge et les niveaux


bitumineux semblent disparaître.

- Crétacé

a) Aptien représenté par la série de la Loia rencontré dans :

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- La série du haut et bas Lomami : Grès avec intercalations d’argilites


souvent gréseuses et des schistes plus ou moins bitumineuses (350-
400m).

- Sondage de Samba : La série de Loia est représentée par les couches


« 4 ». Il s’agit d’une alternance irrégulière de grès à grains fins, d’argilites
gréseuses et des grès argileux (280m).

- Sondage de Dekese : La série de Loia est représentée par les couches


« c » représentées par des formations gréseuses à grains fins, localement
moyens à grossiers plus ou moins argileux et à litage horizontal ou
oblique (253m).

- Région orientale du Kasaï : De haut en bas on trouve

. Des grès micacés généralement feldspathiques (95m).

. Des formations de la colline de Mulowayi (45-50m).

. Des grès moyens souvent calcareux, feldspathiques ou argileux (50-100m)

. Des brèches et des poudingues (50m).

- Région occidentale du Kasaï : La série de Loia est représentée par la série


inférieure du Kasaï.

b) Albien : Série de Bokungu.

- Région de Bokungu : L’Est de Samba, et le peu d’étendue d’affleurements


ne permettent pas d’établir la stratigraphie.

- Sondage de Samba : La série est représentée par les couches 3 (a,b,c).


c’est une alternance des grès et des argilites (363m).

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- Région de l’Ubangi : Il s’agit d’une succession d’argilites rouge-violacé,


grès tendres avec alternance des calcaires et argilites rouges. La base est
conglomératique (65-85m.

c) Crétacé supérieur et ? Coniacien représenté par la série de Kwango.

- Région de Kwango (365m) représentée par les couches de la N’sele (Grès


tendres et argilites, épaisseur 120m) et de la Linzia (Argilites et
intercalations des grès rouges, blanchâtres et verdâtres, épaisseur
180m).

- Région du Kasaï oocidental : Couches 2 de la série du Kasaï constituées


de grès mauves, blanchâtres avec passées d’argilites psammitiques et
conglomérat à la base (100m).

- Cuvette centrale : Couches de Boende (Grès plus ou moins argileux, 90-


115m)

- Région de l’Ubangi : Grès tendres supérieurs de Lisala (16,50m)

3.Cénozoïque

A) Région Littorale :

1. Eocène, Paléocène : De haut en bas on distingue :

- Des grès calcareux fins jaunâtres peu fossilifères, et des argiles sableuses
(5m).

- Calcaires dolomitiques grisâtres à jaunâtres (40-50m).

2. Miocène : Il est représenté par des argilites blanchâtres, verdâtres,


rougeâtres, grises ou violacées (épaisseur inconnue).

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3. Pliocène : Il est représenté du bas en haut par a) des sables rouge brique,
des grès tendres conglomératiques avec à la base on trouve du gravier et du
bois silicifié. b) des sables argileux ocre et c) des sables blanc-gris.

4. Pléistocène et holocène : Il s’agit

- d’alluvions récentes et anciennes, d’éluvions latéritoïdes.

- des plages anciennes constituées des sables fossilifères.

- des sables à faunes d’estuaires.

B) Cuvette centrale et son pourtour

1. Paléogène “série des grès polymorphes” : Il s’agit des sables, des grès
tendres et des meulières avec à la base un conglomérat (épaisseur 80m).

2. Néogène “série des sables ocre” : Il s’agit des sables et des limons
généralement de teinte ocre souvent blanchis en surface (100m).

4. Quaternaire :Pléistocène et Holocène.

- Alluvions fluviatiles récentes et anciennes terrasses fluviatiles, alluvions


lacustres récentes et anciennes, grès tourbeux et grès humifères.

- Limons et sables superficiels, éluvions, graviers de remaniement et éboulis.

- Anciens sols fossilisés, horizons d’induration dans lesquels on trouve des


grenailles et carapaces ferrugineuses (latérites, concrétions carbonatées).

- Dépôts des cavernes, brèches fossilifères et/ou à outillages préhistoriques,


guano et travertins.

- Industries préhistoriques :

a) Culture des métaux (Holocène récent)

b) Culture du later stone Age ou industrie Tshitolienne

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c) Culture du middle stone age ou industrie Lupembienne

d) Culture de early stone age ou industrie Archeuléenne.

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