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Filière fondamentale STU.

Semestre : S5
Module : Géologie du Maroc II

Cours de

GEOLOGIE DU QUATERNAIRE 
Avertissement : ce document ne respecte pas les règles d’appels
bibliographiques. Il est destiné exclusivement aux étudiants et ne doit en aucun
cas être utilisé comme référence bibliographique.

Plan du cours

I. Généralités
I.1. Caractéristiques
I.2. Limites et subdivisions
I.3. Datations et Corrélations
I.3.1. Paléomagnétisme
I.3.2. Stades isotopiques
II. Rappels sur le Tertiaire du pourtour méditerranéen
III. Quaternaire du Maroc
III.1. Stratigraphie
III.1.1. Stratigraphie marine.
III.1.2. Stratigraphie continentale.
III.2. Néotectonique et risques naturels associés.
III.3. Volcanisme plio-quaternaire.
IV. Conclusion

Compilation B. Ouchaou
Année Universitaire 2020-2021
 
Introduction
La Géologie du Quaternaire constitue un domaine de recherche exemplaire dans les
approches pluridisciplinaires, permettant de rassembler des chercheurs de plusieurs
branches géologiques (Cartographie, Géomorphologie, Paléoclimatologie, Sédimentologie,
Géochimie, Géophysique, Paléontologie) mais aussi d’autres disciplines (Physique
nucléaire, Paléoanthropologie, Préhistoire, Sciences humaines, Sciences sociales,
Archéologie). Ces méthodes d’études, aussi différentes que complémentaires, apportent
des renseignements de valeurs inégales et participent toutes et ensemble à l’élaboration de
l’histoire naturelle de cette période.
On considère souvent que le terme « Quaternaire » a été crée par Desnoyers en 1829
pour désigner les formations ou terrains qui semblaient plus récents que les roches du
Tertiaire du bassin parisien. En réalité ce terme a été proposé dès 1759 par l’italien G.
Arduino. Dans quelques écrits, relativement anciens, l’apparition du genre Homo était
considérée comme principal marqueur du début du Quaternaire. Ce critère n’est plus retenu
par les scientifiques mais certains vulgarisateurs l’utilisent encore.
Le Quaternaire du Maroc a plusieurs spécificités aussi bien par ses tendances
paléoclimatologiques, ses volcans, son activité néotectonique et eustatique, la nature et le
contenu fossilifère de ses dépôts, sans oublier les nombreux sites archéologiques qui ont
livré de nombreux artéfacts témoignant de la présence de plusieurs civilisations
préhistoriques dans plusieurs sites marocains et quelques restes humains de deux espèces
au moins : Homo sapiens et une espèce plus ancienne. Les restes de cette espèce ancienne,
connus à Casablanca, Rabat, Salé et El Hajeb, furent longtemps attribués à Homo erectus.
Ils sont rapprochés dans quelques travaux récents de l’espèce Homo rhodesiensis.
Les caractéristiques du Quaternaire du Maroc ne sont pas indépendantes des
caractéristiques générales du Quaternaire à l’échelle globale. En outre, la Tectonique du
Quaternaire et intimement liée à la Tectonique du Tertiaire. Par conséquent, avant
d’aborder le Quaternaire du Maroc, nous évoquerons d’abord quelques généralités sur le
Quaternaire (à l’échelle du globe) et quelques rappels sur le Tertiaire du pourtour
méditerranéen.

I. Généralités sur le Quaternaire


I.1. Caractéristiques
Le Quaternaire est caractérisé par des fluctuations climatiques. En Europe et en
Amérique du Nord, elles se traduisent par une alternance entre périodes froides appelées
« glaciaires » et périodes tempérées appelées « interglaciaires ». Au sud de la
Méditerranée, ces fluctuations climatiques correspondent à une alternance entre les
pluviaux (périodes humides) et les interpluviaux (périodes moins humides). L’alternance
de ces phases climatiques est corrélée à l’alternance entre régressions et transgressions
marines d’une part ; entre creusements et comblements des vallées d’autre part et a des
influences sur la flore et la faune. En plus, pendant les périodes glaciaires, une très grande
quantité d’eaux douces se fixe sous forme de glaces, essentiellement aux niveaux des
pôles, provoquant une anomalie isostasique positive induisant un enfoncement. Pendant les
interglaciaires, la fonte des glaces provoque une anomalie isostasique négative qui induit
un soulèvement. Le soulèvement actuel des boucliers canadien et scandinave s’inscrit dans
ce cadre.


 
I.2. Limites et subdivisions du Quaternaire
La distinction entre formations pléistocènes et pliocènes sur les cartes géologiques
n’est pas toujours possible (en fonction des échelles utilisées). Ainsi, sur plusieurs cartes
géologiques elles sont groupées sous les termes « Plio-quaternaire » ou « Plio-
pléistocène ». Le style climatique qui caractérise le Quaternaire s’est établie dès le
Miocène. Du point de vue orogénique, le Quaternaire est une continuité du cycle alpin. De
ce fait, le Quaternaire n’est pas une ère géologique. Par conséquent, nous considérerons
ici que le Quaternaire et le Tertiaire constituent une seule ère géologique : le Cénozoïque.
Suite aux congrès internationaux de Géologie de Londres (1948) et d'Alger (1952), la
limite inférieure du Quaternaire fut fixée à 1,8Ma (fig. 1), date de ce qui était considéré à
l’époque comme la première grande détérioration climatique en Europe. Cette limite a été
acceptée jusqu'aux congrès de Moscou (1982) et d'Ottawa (1987).

Figure 1. Extrait de l’échelle stratigraphique publiée par la Commission Internationale de


Stratigraphie (ICS) en 2007.

Depuis les congrès de Pékin (1991) et de Berlin (1995), plusieurs arguments qui
plaident en faveur d'un Quaternaire plus long ont été exposés. Lors du cinquième Colloque
International sur le Quaternaire (Q5) tenu à Paris en 2006, sur le thème « Le Quaternaire :
limites et spécificités », la tendance générale était de reculer cette limite à 2,6Ma. Cette
proposition a été ratifiée en 2009 par l’Union Internationale des Sciences géologiques
(IUGS) sur proposition de la Commission Internationale de Stratigraphie (ICS). Ainsi, le
Gélasien (dont le stratotype se situe près de la ville de Gela en Italie), longtemps considéré comme le
dernier étage du Tertiaire est désormais intégré au Quaternaire (fig. 2).


 
2009 2019 2020

Figure 2. Extraits de l’échelle stratigraphique publiée par la Commission Internationale de


Stratigraphie (ICS) en 2009, 2019 et 2020.

I.3. Datations et Corrélations


Le terme « datation » signifie attribution d’une date par rapport au moment de
référence. Les datations peuvent concernées aussi bien des objets que des évènements.
Lorsqu’elles s’expriment en unité de temps (secondes, heures, années, Millions d’années) on parle
de Datations absolues. Pour les périodes récentes du Quaternaire, les datations absolues se
présentent sous trois formes :
- datations en B.P. (before present), c’est-à-dire avant le présent, l’année de
référence, par convention, étant 1950 ;
- datations en B.C. (before Christ) c’est-à-dire avant Jésus-Christ ;
- datations en A.D. (Anno Domini) c’est-à-dire après la naissance du Christ.
Lorsqu’il s’agit de l’établissement de l’ordre de déroulement des évènements, on
parle de Datations relatives. Les datations relatives donnent l’ordre chronologique des
évènements mais ne donnent pas leurs durées ou leurs anciennetés par rapport à une date
référence. Les durées et l’ancienneté sont déduites par corrélations.
Plusieurs techniques de datations et de corrélations sont utilisées dans l’étude du
Quaternaire. Certaines sont basées sur des méthodes naturalistes (Aminochronologie,
Dendrochronologie, Palynologie, associations fauniques, varves, terrasses fluviatiles, plates formes
d’abrasion, cordons dunaires) d’autres sur des méthodes physiques (carbone 14, uranium-thorium,
potassium-argon, Résonance de Spin Electronique, Thermoluminescence). Certaines de ces méthodes
couvrent des périodes limitées et certaines ne permettent que des corrélations locales ou
régionales. Quelques exemples de méthodes naturalistes (Aminichronologie, Dendochronologie,
varves) seront présentés en cours. Pour les corrélations à l’échelle du globe terrestre, le
Paléomagnétisme et les Stades isotopiques (Paléotempératures) sont les plus fiables et les
plus utilisés ; seules ces deux techniques seront évoquées infra.


 
I.3.1. Paléomagnétisme

L’intérêt de l’échelle paléomagnétique réside dans le fait qu’il s’agisse d’un


phénomène universel (qui se produit en même temps sur tout le globe terrestre) et permet des
corrélations à l’échelle du globe. Il est fondé sur les corps ferromagnétiques (nickel, fer,
cobalt, etc.). Dans les roches volcaniques, le champ magnétique est fossilisé directement au
moment où la température de la lave passe en dessous du point de curie (température au dessus
de laquelle le magnétisme d’un corps donné disparaît) du minéral en question. 

L’étude des roches volcaniques a montré que les


minéraux magnétiques sont orientés tantôt dans le même
sens que le champ magnétique actuel ; tantôt dans le sens
inverse. Ainsi, ont été distinguées des périodes normales
durant lesquelles le champ magnétique était dans le même
sens que le champ magnétique actuel et des périodes
inverses durant lesquelles le champ magnétique était de
sens contraire au champ magnétique actuel. Une période
normale peut être entrecoupée par des épisodes inverses et
une période inverse par des épisodes normaux. Les
périodes portent les noms des grands pionniers de la
compréhension du magnétisme terrestre, alors que les
épisodes portent des noms de lieux. Les périodes, du Plio-
quaternaire, de la plus récente à la plus ancienne sont (fig.
3) :
- BRUNHES (période normale), ainsi nommée en
hommage au physicien français Bernard Brunhes (1867-
1910) qui a été le premier scientifique à avoir mis en
évidence les inversions magnétiques ;
- MATUYAMA (période inverse), ainsi appelée en
hommage au physicien japonais Motonari Matuyama
(1884-1958) qui a développé les travaux de Brunhes ;
- GAUSS (période normale) ainsi nommée en hommage à
Carl Friedrisch Gauss, mathématicien, astronome et
physicien allemand (1777-1855) ;
- GILBERT (période inverse), ainsi appelée en hommage à
William Gilbert, philosophe, médecin et physicien anglais
(1544-1603) qui avait constaté les règles de répulsions et
d’attractions des aimants et fut le premier à étudier
l’influence de la chaleur sur le magnétisme.

Figure 3. Echelle paléomagnétique des cinq derniers Ma (Pichon & Heirtzler 1968).
En noir, périodes et épisodes normaux ; en blanc, périodes et épisodes inverses.

De 1948 à 2006, la limité inférieure du Quaternaire coïncidait à peu près avec la fin
de l’épisode (subchron) normal Olduvai (1,78 Ma). Depuis 2009, elle coïncide avec le
début de la période (chron) inverse Matuyama (2,59 Ma).


 
I.3.2. Paléotempératures
L’échelle des Paléotempératures est basée essentiellement sur les isotopes de
l’oxygène. On parle alors de stades isotopiques de l’oxygène ou OIS (Oxygen Isotope
Stages). L’oxygène possède 17 isotopes (12O à 28O). Plusieurs de ces isotopes sont
radioactifs avec des demi-vies très courtes (exp. 14O : 76,5 secondes ; 15O : 2,1 minutes ;
19
O : 29,5 secondes). Les trois isotopes stables sont 16O, 17O et 18O. L’isotope 17O est très
rare dans la nature. Par conséquent, les stades isotopiques de l’oxygène sont basés sur les
isotopes 16O et 18O.
L’isotope 16O est 500 fois plus abondant dans la nature que 18O, mais le rapport
18
O/16O (généralement noté δ18O) n’est pas constant et il dépend de la température de l’eau.
De manière générale, ce rapport est plus fort dans une eau chaude que dans une eau froide.
Sa variation est de l’ordre de 0,4% pour 25 °C, soit environ 0,016% pour 1 °C. Durant les
périodes glaciaires, l’eau des précipitations, riche en 16O, se trouve piégée en grande
quantité dans les glaciers. Par conséquent, l’eau océanique est relativement riche en 18O.
Durant les périodes interglaciaires, les eaux des glaciers, riches en 16O, se libèrent et
regagnent les océans. Ainsi, la richesse des eaux océaniques en 18O diminue.
On admet que le rapport δ18O dans un dépôt est égal à celui de l’eau où il s’est
formé. Pour connaitre la température de l’eau à une époque, il suffit de calculer le rapport
δ18O des dépôts de cette époque. Les éléments les plus utilisés sont le CaCO3 des tests des
Foraminifères qui vivent près de la surface tel que les Globigerinoïdes et l’eau des calottes
glaciaires. Plusieurs stades isotopiques ont été différenciés, notés, à partir de 1, du plus
récent au plus ancien. Les stades tempérés sont numérotés en chiffres impaires, les stades
froids en chiffres paires (fig. 4).

Figure 4. Courbe climatique des deux derniers millions d’années corrélée à l’échelle
Paléomagnétique (en haut) et détail des cinq derniers stades isotopiques couvrant le
Quaternaire récent et montrant qu’un stade peut-être divisé en sous-stades (en bas).

Les corrélations entres datations absolues, échelle paléomagnétique et stades isotopiques


constituent le cadre chronostratigraphique du Quaternaire à l’échelle du Globe. Les autres
méthodes sont utilisées pour les particularités régionales ou locales (fig. 5).


 
 

Figure 5. Tableau des corrélations chronostratigraphiques du Quaternaire à l’échelle du


Globe (http://www.geologyin.com/2015/01/global-chronostratigraphical.html).


 
II. Rappels sur le Tertiaire du pourtour méditerranéen.
La Géodynamique du Quaternaire du Maroc, et du pourtour méditerranéen en
général, s’inscrit dans la continuité de celle du Tertiaire comme la structuration de la
chaîne rifaine, le soulèvement des Atlas, le plissement des bassins bordiers, le glissement
des olistostromes et des nappes gravitaires. L’un des faits marquants de cette instabilité
tectonique est l’évolution des sillons du sud de l’Espagne et du nord de l’Afrique (fig. 6A)
en général et du sillon sud-rifain en particulier (fig. 6B et 6C).

Figure 6. Les sillons du sud de l’Espagne et de l’Afrique du Nord au Miocène supérieur (A)
et paléogéographie du sillon sud-rifain au Tortonien (B) et au début du Messénien (C).
Remarquez la réduction de l’environnement épibathyal inférieur.
Cette évolution s’inscrit dans l’inversion des tendances géodynamiques générales
entre le Cénozoïque et le Mésozoïque. En effet, la redistribution des masses continentales
au Mésozoïque correspond à la dislocation de la Pangée. Au Cénozoïque, à l’inverse, la
tendance est plutôt à l’agrégation des masses continentales résultant de la collision de
l’Afrique, de l’Inde et de l’Eurasie, d’une part ; des Amériques (du Nord et du Sud) d’autre
part.
La plaque arabo-africaine qui se déplaçait vers le NE entra en collision avec l'Eurasie
vers 16 Ma et interrompit la communication marine entre la Méditerranée et l’océan Indo-
pacifique. Dès cette époque, des couches de glace permanente s’installent sur l’Antarctique
(pôle Sud) alors que sur l’Arctique (pôle Nord), seuls de petits glaciers de montagne
apparaissent aux hautes latitudes, en Alaska et au Groenland (fig. 7A). La calotte glaciaire
antarctique atteindra son développement maximum au Miocène terminal. Il s’ensuit un
important abaissement du niveau océanique avec des pics au Tortonien et au Messénien. A
partir de 9 Ma, se forme le petit bassin tyrrhénien qui préfigure le contour de la
Méditerranée actuelle. A partir de 6 Ma (Messénien), le contact entre l’Atlantique et la


 
Méditerranée au travers de la région bético-rifaine s’interrompt. La Méditerranée par cet
arrêt des communications avec l’océan Atlantique, venant s’ajouter à l’arrêt des
communications avec l’Océan Indo-pacifique s’isole de l’océan mondiale. Une grande
quantité de sels s’est trouvée piégée en Méditerranée à la fin du Miocène. Cet évènement,
connu sous le nom de « crise de salinité messénienne », constitue un phénomène crucial
dans l’histoire de la Méditerranée (fig. 7B).

Figure 7. A : courbe isotopique de l’oxygène des derniers 70 Ma basées sur les Foraminifères
benthiques (Van Vliet-Lanoe 2007) ; B : modèle explicatif de la crise de salinité messénienne
(Hsu et Cita 1970)
Dès le début du Pliocène, le climat se réchauffe et la calotte glaciaire antarctique se
réduit de manière significative. Les eaux atlantiques envahissent alors la Méditerranée à la
suite de l’ouverture du détroit de Gibraltar (fig. 7B et 8). L'Afrique du Nord et l'Europe se
trouvèrent séparées par la Méditerranée qui devient une barrière géographique induisant
des divergences entre les faunes continentales des deux rives de la Méditerranée.
Un nouvel épisode de refroidissement général intervient dès le Gélasien. Une
véritable calotte glaciaire arctique s’ajoute à la calotte glaciaire antarctique existante dès le
Miocène. C’est là l’un des arguments qui ont amené l’IUGS a transféré le Gélasien du
Pliocène dans le Pléistocène.
C’est le début du Quaternaire.
Remarque : dans plusieurs travaux, ce refroidissement est placé dans le Pliocène terminal
du fait que le Gélasien était considéré comme dernier étage du Pliocène.


 
Figure 8. Paléogéographie du pourtour méditerranéen au Pliocène (Van Vliet-Lanoe 2007)

III. Quaternaire du Maroc


III.1. Stratigraphie
La Stratigraphie du Quaternaire est basée sur l’alternance, au niveau du littoral, entre
les dépôts d’origine marine et les dépôts d’origine continentale. Les dépôts de chaque étage
Quaternaire constituent une séquence régressive de progradation, mise en place lors d’un
haut niveau marin. La définition des étages plio-quaternaires fait appel à des cycles de
transgression-régression (glacio-eustatique). Généralement, au niveau du littoral, chaque
étage commence par une transgression, qui abandonne à la base des niveaux à
conglomérat, puis à lumachelle. Pendant la régression, le sable est remanié par le vent
édifiant des cordons dunaires (dunes allongées parallèles au rivage) et qui se consolident en grès
ou calcarénites. Ces dépôts d’origine marine sont parfois coiffés par des dépôts à faune
continentale (essentiellement les pulmonés et les rongeurs). Les dépôts continentaux
correspondent à la fin d’un cycle et le début du cycle suivant.

III.1.1. Stratigraphie marine

La Méditerranée est la meilleure localité pour l’établissement de la stratigraphie


marine du Plio-quaternaire. En effet, la fermeture de la communication avec l’Atlantique à
la fin du Miocène et le rétablissement de cette communication dès le début du Pliocène
permet de différencier les dépôts du cycle orogénique plio-quaternaire de ceux du cycle
orogénique messénien. Par ailleurs, jusqu’à 2009 (fig. 1 et 2), les Stratotypes de tous les
étages marins du cycle Plio-quaternaire étaient situés en Italie (fig. 9).


 
Figure 9. Localisation des stratotypes des étages du Quaternaire méditerranéen (Cita et al. 2006).
(ODP : Programme de Forages Océaniques (Ocean Drilling Program))

Les études de la côte atlantique marocaine, surtout les régions de Rabat-Casablanca


et d’Agadir-Cap Rhir, ont mis en évidence l’existence de plusieurs cycles marins post-
Pliocène. Les dépôts littoraux de la région de Casablanca ont fourni la plupart des
stratotypes ayant servi à la définition des étages quaternaires marins du Maghreb (fig. 10).
En se basant sur l’altitude, Biberson (1958) avait différencié dans le Quaternaire
casablancais 4 étages : Messaoudien, Maarifien, Anfatien et Mellahien. Un étage, plus
ancien que le Messaoudien, a été identifié dans les lits d’Oum Er-Rbia et Bou Regreg et
nommé Moghrébien (Choubert et Ambroggi 1953). Un autre étage s’intercalant entre
l’Anfatien et le Mellahien a été défini dans la région de Rabat, plus précisément au niveau
de l’Oulja et nommé Ouljien (Gigout 1949).
Plusieurs autres étages ont été définis mais dans plusieurs cas il s’agit des
enregistrements de pulsations climatiques au sein d’un cycle ou de variations latérales de
faciès. Cette approche est inadéquate puisqu’elle implique des attributions chronologiques
basées sur des « étages » distincts à partir des dépôts appartenant à une même unité
stratigraphique. Par conséquent, depuis longtemps, plusieurs auteurs utilisent une nouvelle
approche lithostratigraphique utilisant les UMS (Unités Morpho-Sédimentaires). Chaque
UMS se compose de plusieurs formations superposées ou emboîtées reposant sur la même
plate forme d’abrasion.
Le même étagement des cordons dunaires, quoi qu’à des altitudes différentes, a été
observé dans plusieurs autres secteurs du littoral marocain (voir cours). Les altitudes et les
dépôts coiffant les plates formes d’abrasion ont beaucoup variées en raison d’une
néotectonique plus ou moins intense suivant les régions. Les différentes UMS sont

10 
 
différemment représentées notamment l’absence du Mellahien dans certaines régions et le
grand développement de l’Ouljien dans d’autres.
L’exemple le plus illustratif est celui du Quaternaire du grand Casablanca (fig. 10).
Une lithostratigraphie détaillée des formations comprises entre le littoral actuel et le cordon
d’Oulad Hmida a été établie. Au total 12 formations ont été reconnues.

Figure 10. Formations quaternaires de la région de Casablanca.


A : carte des formations plio-quaternaires (Lefèvre et Raynal 2002).
B : interprétation synthétique de la Stratigraphie selon Biberson (1961).
C : interprétation synthétique de la Stratigraphie selon Lefèvre (2000).
N.B. : carte et interprétations établies avant le changement de la limite inférieure du Quaternaire.

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Dans les travaux antérieurs à 2009, tout le Moghrébien était placé dans le Pliocène.
Actuellement, le Moghrébien supérieur serait plutôt dans le Quaternaire. Les équivalences
des étages marocains avec les étages méditerranéens peuvent alors se résumer comme
suit (fig. 11) :
Etages marocains Altitude (Casablanca) Etages méditerranéens
Mellahien 2m Versilien
Ouljien 5 à 10 m Tyrrhénien
Anfatien 25 à 35 m Ionien (Sicilien)
Maarifien 50 à 60
Calabrien
Messaoudien 90 à 100 m
Moghrébien supérieur 170 m Gélasien

Figure 11. Altitudes des étages marins marocains à Casablanca et propositions de


corrélations avec les étages méditerranéens.

III.1.2. Stratigraphie continentale

Le Quaternaire continental du Maroc diffère d’une région à l’autre en fonction des


géomorphologies préexistantes. De manière générale, il se développe sur des franges
littorales étroites et sur des étendues plus importantes au niveau des sillons et dépressions
notamment les hauts plateaux du Maroc oriental, le bassin de Moulouya, le sillons sud-
rifain (plaine du Gharb, bassin de Saïss, couloir de Taza-Guercif), le bassin Bahira-Tadla et
le bassin d’Essaouira-Marrakech en plus de la série de dépressions qui jalonnent l’accident
sud atlasique (plaine de Souss, fossé de Dades, Bassin du Rheriss) et, plus au sud, les
bassins côtiers du Sahara marocain. C’est dans ces dépressions que les formations
quaternaires continentales sont les plus épaisses.

Les terrasses fluviatiles constituent un outil indispensable dans l’étude du


Quaternaire continentale. L’alternance des phases climatiques se traduit par une alternance
des phases de comblement (sédimentation) et des phases de creusement (érosion).
Toutefois, la dynamique de ces phénomènes dépend de plusieurs facteurs. Ainsi, la nature
et la disposition des terrasses sont très variées (fig. 12). Par conséquent, les corrélations
sont limitées.

12 
 
Figure 12. Exemples de profils transversaux des terrasses fluviatiles étagées à travers le Monde.
a) Colorado (USA) ; b) Sundays (Afrique du Sud) ; c) Shoalhaven (Australie) ; d) Acre (Brésil).
Les nombres dans les cercles blancs correspondent aux stades isotopiques (in Brigand et al. 2009).

En Afrique du Nord, on admet que les


pluviaux sont caractérisés par des processus de
sédimentation (accumulation du matériel
détritique) et les interpluviaux par des érosions
linéaires (creusement).

L’exemple choisi est celui de la


Moulouya dont le bassin est enserré entre le
Moyen Atlas à l’ouest, les hauts plateaux à l’est
et le Haut Atlas au sud ; à l’aval il s’insinue
entre la terminaison du Rif oriental et les Béni
Snassen avant de déboucher sur la Méditerranée.
Le modèle présenté (fig. 13) a été établi d’après
l’étude du Quaternaire du bassin de Ksabi qui se
situe en Moyenne Moulouya (d’autres exemples
seront exposés en couts).

Figure 13. Modèle d’évolution du système de


glacis-terrasses en moyenne Moulouya (Lefèvre
1985).
 

13 
 
Les études des grands rivières marocaines, en plus de la Moulouya, notamment
Sebou, Oum er-Rbia et Tensift ont permis de différencier plusieurs terrasses fluviatiles et
systèmes glacis-terrasses ayant servi de cadre stratigraphique pour le Quaternaire
continental du Maroc. Cinq étages continentaux, qui s’intercalent entre les étages marins,
en plus du demi cycle postglaciaire ont été différenciés (fig. 14). Ces termes n’ont pas
l’acception classique des « étages » en terminologie géologique puisqu’ils ne se réfèrent
pas à des « Stratotypes ». Ils représentent uniquement des intervalles de temps.

Etages marins Etages continentaux Eponymes


Rharbien Plaine du Rharb
Mellahien
Soltanien Dar-es Soltan (Rabat)
Ouljien
Tensiftien Oued Tensift
Anfatien
Amirien Béni Amir (plaine de Tadla)
Maarifien
Salétien Plateau de Salé
Messaoudien
Moulouyien Oued Moulouya
Moghrébien sup.

Figure 14. Les étages de la chronostratigraphie classique du Quaternaire marocain.

La révision des coupes-types et l'étude de nouvelles stratigraphies conduisent à


rejeter l'existence du Moulouyien et du Salétien en tant qu’étages. Les dépôts ayant servi à
leur définition correspondent en grande partie à des formations anciennes (Pliocène ou
Pléistocène inférieur) pédogénisées ou ferruginisées. En plus comme nous l’avons déjà vu
(Stratigraphie marine), le schéma classique qui consiste à attribuer des âges sur la base des
étages est inadéquat. A l’exception du Paléomagnétisme et des Stades isotopiques, il est
difficile d’établir des corrélations entre différentes régions. De ce fait, actuellement, la
majorité des chercheurs préfèrent des synthèses chronostratigraphiques régionales.
L’exemple du Quaternaire de Casablanca est l’un des plus étudié et un cadre
chronologique raisonné liant les données marines et continentales a été proposé (fig. 15) et
montrent que dans les travaux anciens, des formations d’âges différents ont été attribuées à
un même étage.

14 
 
Figure 15. Litho-chronostratigraphie des formations quaternaires de la région de Casablanca
de la fin du Pléistocène inférieur à l’Holocène (Lefèvre et Raynal 2002).

L’étude du Quaternaire continental ne se limite pas à l’étude des terrasses fluviatiles.


Les dépôts lacustres, les travertins, les lœss, les spéléothèmes, les dunes etc. apportent des
renseignements de grande importance (quelques exemples seront exposés en cours). De même, le
développement des méthodes de datations et d’échantillonnages ont permis d’affiner les
découpages des coupes et d’améliorer les corrélations. Par conséquent, le cadre
chronostratigraphique du Quaternaire marocain, à l’instar du Quaternaire aux échelles
méditerranéenne et mondiale, ne cesse de changer et plusieurs schémas sont disponibles
dans la littérature. Parmi les plus importants et qui ont servi de cadre chronologique du
Quaternaire marocain à leurs époques respectives citons les travaux de Neuville et
Ruhlmann (1941), Biberson (1961), Texier et al. (1985), Plaziat et al. (2008). L’illustration
retenue ici (fig. 16) étant l’une des plus récentes (les autres exemples seront présentés en cours).

15 
 
Figure 16. Tableau des corrélations chronostratigraphiques du Quaternaire marocain
(https://quaternary.stratigraphy.org/regionaldivisions/morocco/Moroccan.jpg)

III.2. Néotectonique et risques naturels associés


Comme évoqué auparavant, le Quaternaire, du point de vue orogénique, est une
continuité du Tertiaire. Par conséquent la Tectonique quaternaire obéit au régime
tectonique tertiaire. La convergence des plaques africaine et eurasienne d’une part ;
l’océanisation de la mer rouge et son prolongement le long du Rift africain d’autre part
constituent les moteurs les plus influents.
Plusieurs zones marocaines subissent une Néotectonique active particulièrement le Rif
et le sillon sud-rifain. La compression NE-SW du Messénien, devient au Quaternaire NNE-
SSW avec des épisodes distensifs dans le Saïss et dans les rides pré-rifaines (fig. 17).

16 
 
Figure 17. Orientation des contraintes de compression déterminées à partir de l'étude des
structures quaternaires du Rif et son avant pays (Chalouan et al. 2006).

Les enregistrements sédimentaires marins du plateau continental au large du sillon


sud-rifain montre que la Néotectonique est plus active au nord (fig. 18), en parallèle avec
le soulèvement de la chaine rifaine d’une part ; la subsidence de la plaine du Rharb d’autre
part.

Figure 18. Carte géologique et bathymétrique du plateau continental au large du sillon sud-
rifain et deux sections sismiques (Maad et al. 2010).

   

17 
 
L’une des conséquences de la Date Mg Région
Néotectonique est la sismicité. Le Maroc 01/07/2020 4,4 Karia Ba Mohamed
a connu durant son histoire plusieurs 25/07/2020 4,8 Mer d'Alboran
25/06/2020 3,7 Mer d'Alboran
tremblements de terre, dont les plus 06/05/2020 4,0 Ain Zohra (Mezguitem )
récents sont résumés ci-contre (fig. 19). 31/05/2020 3,7 Khemisset
Quant aux plus violents (parmi les 19/03/2020 3,6 Midelt (Tounfit)
documentés), on cite souvent celui de 16/02/2020 4,3 Midelt (Inml)
1755 (épicentre près de Lisbonne) qui a 11/02/2020 3,5 Ain Leuh
détruit la plupart des villes côtières 31/12/2019 3,5 Talsint
03/12/2019 3,8 Boulmane (Chouareb)
marocaines. Pour les périodes récentes,
17/11/209 5,1 Midelt (Inml)
parmi les séismes les plus destructeurs 24/11/2019 3,6 Driouch (Kassita)
ceux du 29 février 1960, d’une magnitude 26/11/2019 3,6 Midelt (Inml)
de 5,8 qui a fait 12000 morts à Agadir et 08/10/2019 3,7 El Kbab
du 24 février 2004 d’une magnitude de 08/10/2019 3,6 Aghbala
6,1 dans la région d’Al Hoceima qui a fait 04/08/2019 3,4 Tiddas
plus de 600 morts et 15000 sans abri. 26/05/2019 3,8 Skoura
11/04/2019 3,6 Beni Oulid
Figure 19. Dates et Magnitudes (Mg) de quelques séismes à Magnitude ≥ 3,5 ressentis au
Maroc entre avril 2019 et juillet 2020
(liste non exhaustive puisée du site https://mtcherkaoui.wixsite.com/site).

Plusieurs études concernant l’évaluation de l’aléa sismique montrent une relation


étroite entre cette sismicité et la Néotectonique (fig. 20).

Figure 20. Carte sismique (Magnitude ≥ 3,5) du Maroc pour la période 1901-2010 (Cherkaoui
et El Hassani 2012).

18 
 
Nous allons nous limité à un seul exemple, celui du secteur d’Al Hoceima, qui
couvre deux régions distinctes, séparées par la faille de Nékor (fig. 21). Ce secteur est
considéré comme étant la zone à risque sismique le plus élevé au Maroc. En effet, les
données tectoniques de ce secteur, et du Rif en général, montrent quatre grandes familles
de failles : NE-SW ; N-S ; NW-SE et E-W. La carte de sismicité (fig. 22) montre un
important alignement sismique de direction NE-SW correspondant donc à l’accident
majeur du Nékor avec une sismicité plutôt concentrée au voisinage des accidents
secondaires subméridiens.

Figure 21. Situation géographique et géologique du Rif oriental et son avant pays (Nakhcha et
al. 2006). 1 : bassins Mio-pliocène, 2 : volcanisme néogène, 3 : décrochement, 4 : faille inverse, 5 :
faille normale, 6 : anticlinal, 7 : synclinal.

Figure 22. Carte sismotectonique (Mg ≥ 3,5) de la région d’Al Hoceima et de la ride
d’Alboran (période 1900-1999) (Nakhcha et al. 2006).
Cercle 3,5 ≤ Mg ≤ 4 ; triangle 4 ≤ Mg ≤ 4,5 ; carré : 4,5 ≤ Mg ≤ 7.

19 
 
III.3. Volcanisme plio-quaternaire
Le volcanisme plio-quaternaire, et néogène en général, du Maroc semble être
contrôlé, entre autres, par la Tectonique particulièrement les phases compressives et les
soulèvements atlasiques (fig. 23a). Les épanchements sont répartis sur quatre zones
éloignées : l’Anti-Atlas, le Maroc central, le Moyen Atlas et le Maroc oriental (fig. 23b).

Figure 23. Relation entre les phases tectoniques et l’activité magmatique (a) et répartition du
volcanisme cénozoïque (b) au nord du Maroc (Missenard 2006).

Le volcanisme néogène de l’Anti-Atlas, plus précisément du Saghro, se compose de


deux phases. La première, localisée au sud du granite de Bou Gaffer, est d’âge Miocène.
La deuxième, d’âge Pliocène, se localise au nord de la mine d’argent d’Imiter et se
présente sous la forme de coulées massives de néphélinites à pyroxène présentant des
affleurements réduits (fig. 24).

20 
 
Figure 24. Volcanisme néogène de l’Anti-Atlas, Saghro (Ibhi et al. 1998)
Pour le Maroc central, l’activité volcanique du Plio-quaternaire s’échelonne entre
2,8 et 0,31 Ma. Elle consiste en une vingtaine d’appareils en cônes de petites dimensions.
Les coulées de laves s’étendent sur quelques km de long pour une trentaine de m
d’épaisseur (fig. 25). Il s’agit de basaltes, basanites, néphélinites, phonolites et téphrites.

Figure 25. Volcanisme néogène du Maroc central, région d’Aguelmous (El Azzab et al. 2001).

Le volcanisme du Moyen Atlas (fig. 26) est le plus important dans le Néogène du
Maroc. Sa mise en place est liée aux accidents NE-SW qui parcourent la région. Des
évidences de la néotectonique suggèrent que ces accidents sont toujours actifs. En effet, ils
affectent des terrains depuis l’Hercynien, au moins, jusqu’au Quaternaire récent.

21 
 
Il est représenté par de rares volcans dans le Moyen Atlas plissé et concentré (80%)
dans le causse (entre El Hajeb et Timahdite) où il déborde vers le nord dans la plaine du
Saïs et vers le sud dans la Haute Moulouya. Il est représenté uniquement par des termes
très peu différenciés, soit les basaltes s.l. (95%) et les néphélinites (5%). Les néphélinites
forment de petits volcans monogéniques isolés dispersés sur l’ensemble du plateau
volcanique ; elles ont été émises au Miocène moyen et supérieur (16,25-5,87 Ma) et au
Plio-quaternaire (3,92-0,67 Ma). Les basaltes sont d’âge plio-quaternaire (3,77-0,60 Ma) et
correspondent à ce qui est souvent désigné dans la littérature par « province volcanique du
causse moyen atlasique ».

Figure 26. A droite : répartition des volcans néogènes du Moyen Atlas (d’après Harmand et
Moukadiri 1986, in Ntarmouchant et al. 2012) ; à gauche : étendue des coulées basaltiques
quaternaires (d’après Martin 1981, in Waele et al. 2009).

Cette province volcanique (fig. 27) se compose d’une centaine d’édifices, alignés
selon une direction subméridienne (N170). Ces édifices sont d’importances différentes,
généralement isolés mais certains sont composites. Il s’agit d’appareils de type strombolien
pour les 2/3, le reste étant de type phréato-magmatique (maar). C’est un volcanisme effusif
ayant émis un volume d’environ 80 Km3 qui couvre une surface estimée à 1500 Km2. Il
s’agit de basaltes calco-alcalins à texture microlitique porphyrique et à structure massive
plus ou moins vacuolaire. Certains édifices sont particulièrement riches en enclaves
basiques et ultrabasiques originaire de la croûte inférieure ou du manteau supérieur. La
fluidité de la lave et le caractère tabulaire de la région font que les coulées ont pu s’étendre
sur de grandes superficies. Elles sont canalisées par la dépression de l’oued Guigou à
l’est et longent, à l’ouest, les lits des affluents d’Oum Er-Rbia sur plusieurs dizaines de
kilomètres.

22 
 
Figure 27. Pétrographie, types d’appareils et datations de la province volcanique du causse
moyen atlasique (El Azzouzi et al. 2010 modifié et simplifié par Ntarmouchant et al. 2012).

Le volcanisme plio-quaternaire du Maroc oriental, daté entre 5,6 et 1,5 Ma, est de
nature basaltique et alcaline. La disposition des appareils volcaniques le long des
décrochements suggère un contrôle tectonique de la répartition spatiale des édifices
volcaniques. Il est présent surtout dans le bassin de Guercif plus précisément la plaine de
Guilliz (fig. 28). Les autres volcans du Maroc oriental, Ras Tarf et Trois Fourches (fig. 21)
sont plus anciens (Tortonien supérieur à Messénien).

23 
 
Figure A
1. Domaine interne
2. Domaine externe
3. Avant-pays
4. Bassins post-nappes

Figure B
1. Paléozoïque
2. Unité de Ketamas
3. Unité d’Aknoul
4. Unité métamorphique des
Temsamane.
5. Unités de Gareb nord-Temsamane
sud
6. Complexes tecteno-sédimentaires
du Miocène supérieur et formation de
J. Binet
7. Avant-pays
8. Bassins post-nappes
9. Volcanisme miocène supérieur
10. Volcanisme quaternaire
11. Plio-quaternaire

Figure 28. Cadre structurale du volcanisme miocène supérieur (9) et quaternaire (10) de
l’avant fosse rifaine du Maroc oriental (Hervouet 1985).

Remarque : l’étude des anomalies magnétiques a permis de localiser, en mer, un corps de


nature volcanique basique, probablement quaternaire, au niveau du plateau continental près
de la côte de Rabat-Kenitra (fig. 29).

Figure 29. Coupe géologique synthétique perpendiculaire à la ligne de côte, dans la région de
Rabat, montrant la position possible d’un corps volcanique quaternaire (Akil et al. 2008).

Conclusion
La compréhension du Quaternaire du Maroc est intimement liée à la compréhension
de la Géologie du Maroc, particulièrement l’orogenèse alpine, et aux caractères généraux
du Quaternaire à l’échelle mondiale. Une bonne connaissance de la Géologie du
Quaternaire constitue une valeur ajoutée dans plusieurs domaines tel que le Génie civil, la
Pédologie, la gestion des bassins hydrographiques, l’Ecotourisme, la Muséologie, la
Préhistoire et la Paléontologie humaine. Sans oublier que le principe d’Actualisme a
permis de comprendre de nombreux problèmes géologiques des périodes anciennes.

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