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GEOLOGIE APPLIQUEE

PLAN DU COURS

INTRODUCTION : GEOLOGIE : DEFINITIONS ET APPLICATIONS AU GENIE CIVIL

CHAPITRE 1: STRUCTURE INTERNE DE LA TERRE ET NOTION DE


GEOMORPHOLOGIE

Introduction
1.1. Structure interne de la Terre
1.2. Notion de géomorphologie
1.2.1. Géomorphologie continentale
1.2.2. Géomorphologie littorale

CHAPITRE 2 : MATERIAUX : MINERAUX ET ROCHES


2.1. Minéraux
2.2. Roches magmatiques
2.3. Roches sédimentaires
2.4. Roches métamorphiques
2.5. Cycle des roches

CHAPITRE 3 : LES STRUCTURES TECTONIQUES ET GEOLOGIQUES ET NOTION DE


TEMPS
3.1. Mode de dépôt et affleurement des roches
3.2. Age de mise en place des roches
3.3. Structures tectoniques
3.4. Structures géologiques

CHAPITRE 4 : APERCU GEOMORPHOLOGIQUE ET GEOLOGIQUE DU BENIN


5.1. La plaine côtière et la plaine de la Pendjari
5.2. Les plateaux
5.3. La pénéplaine cristalline
5.4. La chaîne de montagnes de l’Atacora

CHAPITRE 5 : OUTILS DE BASE DU GEOLOGUE


6.1. Les cartes topographiques
6.2. Les cartes et coupes géologiques
6.3. Les photographies aériennes et télédétection

CHAPITRE 6 : LES GEO-RISQUES


6.1. Les aléas et risques associés
6.2. Les différents risques géologiques
INTRODUCTION : GEOLOGIE : DEFINITIONS ET APPLICATIONS AU
GENIE CIVIL

La Géologie est une science qui étudie la Terre : son origine, la description des
matériaux qui la constituent, l'étude des transformations actuelles et passées subies,
leurs causes et conséquences.
Elle est divisée en plusieurs branches qui constituent aujourd’hui des
disciplines de spécialité. Il s’agit de la pétrographie, la cristallographie, la minéralogie,
la sédimentologie, l’hydrogéologie, la paléontologie, la géodynamique (interne et
externe), la géologie structurale ou tectonique, la géologie appliquée, la stratigraphie,
la géologie historique.
La géologie appliquée étudie les aspects pratiques de la géologie tels que la
géotechnique (domaine du génie civil), la recherche des ressources minérales (eau, or,
diamant, pétrole, les matériaux de constructions). La recherche et le captage des eaux
souterraines sont l’objet de l’Hydrogéologie.
La maîtrise de l’ensemble des caractères du sous-sol d'une région qui est un
préalable fondamental en génie civil passe donc nécessairement par la géologie. Dans
tout projet de génie civil, le géologue intervient, en concertation avec le maître d’œuvre
et en liaison avec les différents spécialistes (ingénieur de structures, en technique
routière, mécanicien des roches ou des sols, paysagiste, etc.), à plusieurs étapes :
 à l’amont des études, dans le choix des sites en fonction des impératifs
techniques (liés à la topographie ou à des contraintes lithologiques, structurales ou
environnementales) ou économiques, et dans la définition des reconnaissances à
effectuer ; à ce niveau, il est primordial pour le géologue d’identifier les contraintes
majeures liées à la nature des terrains, à la structure, à la morphologie, aux
évolutions actives ;
 au cours des études géotechniques, dans l’interprétation des résultats, dans leur
interpolation, pour affiner les connaissances et contrôler les hypothèses ;
 au cours des travaux, dans la réorientation éventuelle du projet pour cause de
résultats non conformes aux hypothèses de départ, ou si un incident se produit

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CHAPITRE 1 : STRUCTURE INTERNE DE LA TERRE ET NOTION DE
GEOMORPHOLOGIE

Introduction

La Terre est une planète qui appartient au système solaire. Le système lui-
même appartient à la galaxie (voie lactée) qui contient environ 200 milliards d’étoiles.
Il existe plusieurs milliards de galaxies.
La Terre encore appelée globe parce qu’elle a la forme d’une sphère aplatie aux
pôles. C’est un ellipsoïde de révolution. Le rayon équatorial de la Terre est de 6378 km
et le rayon polaire est de 6356 km. Le rayon moyen est de 6360 km. La densité moyenne
de la Terre est de 5,5.
La Terre est le siège de plusieurs phénomènes géologiques parmi lesquels on
peut citer les séismes et le volcanisme. L’étude de propagation des ondes à l’intérieur de
la Terre est déterminante dans la compréhension de sa structure interne.

1.1. Structure interne de la Terre

La Terre est constituée de 3 couches concentriques qui sont : l’écorce terrestre,


le manteau et le noyau. Ces couches se répartissent en :
- lithosphère qui comprend la croûte (continentale et océanique) et la partie
supérieure du manteau supérieur. Ces deux couches sont séparées par la
discontinuité de Mohorovicic. La lithosphère forme l’enveloppe dure et cassable de
la Terre.
Cette plaque lithosphérique a une épaisseur d’environ 100 km.
- Asthénosphère : c’est la partie inférieure du manteau supérieur. Elle est comprise
en moyenne 100 et 700 km. Elle est partiellement fondue et de nature visqueuse.
C’est sur elle que la plaque lithosphérique flotte.
- Mésosphère ou manteau inférieur est comprise entre 700 et 2885 km. Elle se
trouve à l’état solide.
- noyau : il est liquide de 2885 à 5150 (noyau externe) et solide entre 5150 et 6370
km (noyau interne). Le noyau est séparé du manteau par une discontinuité dite de
Gutenberg.

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Les différentes parties constitutives de la Terre et sa composition ont été
connues grâce aux méthodes géophysiques, notamment les méthodes sismiques.

Schéma de la structure interne du globe terrestre

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1.2. Notion de Géomorphologie

La géomorphologie est la science qui a pour objet la description et l'explication


des formes du relief terrestre.

Le relief est la variation verticale d'une surface solide, soit positivement, en saillie, soit
négativement, en creux. Ce mot est souvent employé pour caractériser la forme de la
lithosphère terrestre.
La géomorphologie distingue traditionnellement trois grands types de relief :
 la plaine ;
 le plateau ;
 la montagne.
D'autres types de relief incluent la vallée, la colline, le fjord, la gorge et, immergés, le
haut-fond, le mont sous-marin, la dorsale et la fosse océanique.

Le dénivelé est la différence d'altitude entre deux points du sol. La pente, la position
vis-à-vis du niveau de la mer caractérisent également le relief. La topographie mesure
les reliefs aériens tandis que la bathymétrie mesure les reliefs sous-marins.

En cartographie, le relief est représenté sous la forme de cartes topographiques.

La formation des modelés géomorphologiques résulte des interactions entre deux


processus majeurs de la géologie, les processus tectoniques générés par le mouvement
des différents continents, et les processus de surface qui redistribuent les différents
terrains par l'érosion et la sédimentation.

Nous présenterons dans cette rubrique, la géomorphologie du continent


(géomorphologie continentale) et la géomorphologie du littoral (géomorphologie
littorale). La géomorphologie des fonds marins ne sera pas abordée.
Aujourd’hui, on enregistre de par le monde, des échecs de certains grands
aménagements alors que chacune des techniques de génie civil impliquées a été
appliquée conformément aux règles de l’art. Les enquêtes ont montré que pour les
grands travaux d’aménagement qui affectent des entités géographiques importantes
(régions géographiques), c’est la prise en compte insuffisante des conditions
géomorphologiques qui a été préjudiciable à l’intégrité de l’aménagement, à son

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fonctionnement normal et/ou la pérennisation de son exploitation. Pour les travaux
d’aménagement d’une certaine importance, les études de faisabilité et d’exécution sont
réalisées par une équipe pluridisciplinaire à laquelle appartient de plus en plus le
géomorphologue.

Nous présenterons dans cette rubrique, la géomorphologie du continent


(géomorphologie continentale) et la géomorphologie du littoral (géomorphologie
littorale). La géomorphologie des fonds marins ne sera pas abordée.

1.2.1. Géomorphologie continentale

La géomorphologie continentale est l’étude des formes du relief et des processus


qui créent ou modifient les reliefs sur les continents.
Le vocabulaire topographique comprend:

a- La vallée
C’est un sillon incliné plus ou moins régulièrement, mais toujours dans le même
sens de l’amont vers l’aval résultant du recoupement vers le bas de deux pentes en sens
contraire appelées versants le long d’une ligne recoupant les points bas appelée talweg
(schéma).

Une vallée est caractérisée par les éléments suivants


 Son ampleur (taille) Ici on distingue:
- Un vallon qui est une vallée courte, peu profonde et étroite;
- Un ravin qui est une simple incision sur une pente forte.
 Le tracé

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Il peut être rectiligne ou sinueux (sinusoïdale de l’amont vers l’aval).
 La forme et la pente des versants
On distingue des vallées étroites et profondes appelées gorges; des vallées larges à fond
plat appelées auges.
Dans une gorge, les versants sont raides alors que dans les auges, les versants sont
abrupts. On distingue aussi des vallées symétriques et les vallées dissymétriques.
 La présence ou l’absence de drainage nous permet de distinguer des vallées
sèches et des vallées drainées.
Dans le cas des vallées drainées, il importe d’indiquer les caractéristiques du lit.
Le lit d’une rivière ou d’un fleuve étant façonné par les eaux qu’il transporte, ses
dimensions sont fortement liées au régime hydrologique. Pour l’aménageur, il est
important avant d’aménager de réfléchir au pourquoi des formes et au pourquoi de
leurs évolutions. Il pourra alors mieux choisir les formes nouvelles et mieux anticiper
leur évolution.
Le lit mineur est l’espace occupé par l’écoulement pour des crues courantes. Il est
toujours constitué d’un ou de plusieurs chenaux bien marqués. Le tracé du lit mineur
peut se déplacer plus ou moins rapidement selon la dynamique du cours d’eau. Le lit
majeur est la plaine inondable. Il est limité par les plus hautes eaux. Les parties
extrêmes du lit majeur ne sont mises en eau que pour les crues extrêmes avec une
hauteur d’eau assez faible. Les vitesses d’écoulement y sont faibles et les particules
fines (limons, argiles) se déposent. Ces zones sont assez généralement plates et les
limites précises du lit majeur ne sont pas faciles à délimiter dans les grandes plaines
alluviales.

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Profil d’une vallée fluviatile

Bloc diagramme d’une vallée fluviatile

Rive et berges des cours d’eau sont souvent confondus à tort. La berge est le
talus incliné qui sépare le lit mineur du lit majeur. Sa localisation est donc assez précise.
La rive est le milieu géographique qui sépare les milieux aquatique et terrestre. Elle
démarre au sommet de la berge et constitue une partie plate plus ou moins étendue qui
reste sous l’influence du milieu aquatique.

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b- L’interfluve

C’est le relief séparant deux vallées voisines. Il peut être de forme convexe ou
présenter une crête. (Schéma)

c- Le talus

C’est une pente abrupte reliant deux reliefs de différentes altitudes. Le talus est
caractérisé par son tracé (rectiligne ou sinueux), par sa dénivellation (différence
d’altitude entre le haut et le bas), par son profil ou forme de la pente (le profil peut être
abrupt à pente raide ou à pente douce)

d- La colline

C’est une éminence (bombement) de forme plus ou moins circulaire, à sommet


arrondi et à versant en pente douce. On parle de monticule lorsqu’il s’agit d’une colline
isolée.
La butte est une éminence à sommet plat et au versant raide au moins vers le
bas.

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Colline (topographie) de granite (type de roche) à Dassa

e- La cuvette
C’est une dépression fermée vers le fond où les pentes convergent de tous les
côtés. (schéma)

f- La plaine, le plateau et la pénéplaine

Une plaine est un espace géographique caractérisé par une surface topographique
plane, avec des pentes relativement faibles. Elle se trouve à basse altitude, les vallées y
sont moins encaissées que sur un plateau. Une plaine est dominée par les reliefs
environnants.

Le plateau est une des trois formes principales de relief topographique. C'est une aire
géographique d’altitude plus ou moins élevée, où les cours d'eau sont encaissés
(contrairement aux plaines). Les interfluves sont peu marqués (à la différence des
montagnes).

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La dénivellation entre le cours d'eau et le rebord du plateau peut être si profonde que le
complexe des vallées et vallons est alors appelé gorges ou canyon.

Les limites du plateau sont des zones de changement de relief ou d'altitude, elles
peuvent être marquées par des escarpements abrupts ou des pentes, ces espaces sont
appelés talus en topographie.

Le plateau se définit par de nombreuses caractéristiques, dont les principales sont:

 son altitude relative

 son inclinaison

 son réseau hydrographique

 ses vallées

 ses versants

Le plateau étant défini par de nombreuses caractéristiques, 3 principaux modèles de


plateaux ont ainsi été définis :

 tabulaire: on y observe une surface plane avec peu de vallées

 ondulé: le plateau est découpé par des vallons qui se rejoignent pour former un
cours d'eau principal

 érodé: on atteint un stade très avancé dans l'érosion, de nombreuses vallées


rapprochées creusent le plateau.

La pénéplaine est un relief sur roche ancienne (cristallines et


cristallophylliennes) réduit à une surface sans grandes dénivellations, avec des vallées
peu profondes.

g- La montagne et la falaise

Une montagne est une forme topographique de relief positif, à la surface de


planètes telluriques (comme la Terre, Mars ou un satellite comme la Lune), et faisant
partie d'un ensemble - une chaîne de montagnes - ou formant un relief isolé.

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Définir la plus haute montagne terrestre dépend du système de référence choisi :
l'Everest (Himalaya) avec 8 848 mètres est le plus haut relief actuel en considérant la
distance entre son sommet et le niveau de la mer ; le volcan Mauna Kea (Hawaï) totalise
9 170 mètres en se référant à la différence entre son sommet et sa base sous-marine et le
Chimborazo (Andes) en calculant la distance au centre de la Terre.
Une falaise est un versant rocheux, abrupt développé sur une grande distance.

La très haute montagne, le K2, Karakoram à la frontière sino-pakistanaise, second


sommet après l'Everest (Himalaya) (à droite) et Le Matterhorn, sommet
emblématique de Suisse (4 478 m).

Falaise de la chaîne de montagne de l’Atacora à Tanguiéta, Nord-ouest du Bénin


(650m environ)

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1.2.2. Géomorphologie littorale

Le mot littoral désigne un tracé séparant, instantanément terre et mer (le trait de
côte). Il est également utilisé pour désigner une zone parcourue par la marée (l’estran).
C’est aussi un espace de contact entre terre et mer (interface).
Nous aborderons la morphologie littorale liée à la présence et à l’action de la
mer. Il s’agit des plages, des falaises et plates-formes rocheuses et des dunes littorales.

a- Les plages

Les plages sont des rivages où se déposent les sédiments dont la taille est
supérieure à celle des constituants dc la vase. II s’agit des sables (0.063 à 2 mm), des
granules (2 mm à 4 mm), des graviers (4 à 16 mm), de galets (16 à 64 mm) et les blocs
(> 64 mm). Ces sédiments ne sont pas unis par un liant. Ils sont meubles.

Plage d’Eldorado (Est de Cotonou)

Il y a des plages constituées uniquement de sable. Le quartz est fréquemment le


constituant essentiel du sable. Dans certaines régions volcaniques, les grains sont faits
de fragments de roches éruptives. On peut rencontrer des plages faites essentiellement
de galets : ce sont des grèves.

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Il existe des plages en arc de cercle qui se forment dans les fonds des baies et
dans les golfes des flèches, des îles-barrières.
Les plages comprennent généralement :
- le haut de plage: il prend la forme d’un bourrelet dû à l’accumulation de matériaux par
les mers les plus hautes
- une légère flexion à partir de laquelle la pente diminue brusquement et marque le
passage au bas de plage qui est souvent submergé à chaque marée
- L’avant plage, toujours submergé peut être accidenté par des accumulations qui
prennent divers noms. Ce sont des barres ou rides prélittorales.

b- Les falaises et les plates-formes rocheuses

Une falaise est un ressaut non couvert de végétation, en forte pente, de hauteur
variable au contact de la terre et dc la mer qui est dû à l’action ou à la présence de la
mer. La falaise est souvent précédée à son pied par un estran rocheux de pente beaucoup
plus faible appelé plateforme d’abrasion. Il arrive que la falaise plonge sous la mer sans
replat. On parle alors de falaise plongeante.
Les falaises sont souvent formées de calcaire, de roches cristallines et
métamorphiques, d’argiles ou de matériaux meubles (sables, alluvions, cendres
volcaniques). Mais il faut noter que dans le cas des matériaux meubles, la falaise
apparait suite à un glissement ou un écroulement.

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c- Les dunes littorales

La fréquence des dunes sur les côtes est liée à la fourniture de sables par les
plages, à l’absence d’obstacle en mer qui permet au vent d’avoir plus de force
qu’ailleurs, à l’absence de végétation dans la zone d’alimentation sur l’estran.

Sur les estrans sableux, il peut se former les jours de grands vents, des dunes éphémères
qui sont détruites lors de la marée montante. Ce sont des dunes en forme de barres
sableuses ou de petites barkhanes convexes face au vent. Mais les dunes permanentes
n’existent qu’au-dessus de la limite d’atteinte de la mer et sont le plus souvent liées à la
croissance des végétaux terrestres qui fixent le sable amené de la plage par le vent.

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CHAPITRE 2 : LES MATERIAUX : MINERAUX ET ROCHES

Introduction

Les formations géologiques (roches) associées au modelé des paysages sont


classées en trois grandes catégories en fonction de leur mode de formation (gisement).
On distingue les roches formées à partir du refroidissement d’un magma (roche
magmatique), celles issues des transformations profondes des roches préexistantes sous
l’effet de la température et de la pression (roches métamorphiques) et enfin celles
dérivant des processus d’une dégradation superficielle d’autres roches (roches
sédimentaires).
La plupart des roches, dans un large domaine de pression et de température au
niveau de l’écorce terrestre, sont formées de l’assemblage de minéraux définis, chacun,
par une composition chimique donnée.

2.1. Les minéraux et cristaux

a- Définition

Un cristal est un solide ordonné à l’échelle atomique et défini par une


composition chimique.
Un minéral est un cristal existant dans la nature et caractérisé fréquemment, à
l’échelle macroscopique, par des formes géométriques régulières s’il a pu croître
librement dans son milieu d’origine.

Les solides cristallins sont formés de la répétition périodique dans l’espace d’un
motif géométrique défini fait d’ions, d’atomes ou de molécules réunis par des liaisons
plus ou moins résistantes. Dans les corps amorphes, par contre, les groupements
d’éléments ne sont pas périodiques.

b- Principaux minéraux constitutifs de l’écorce terrestre

Les éléments les plus courants dans la croûte terrestre sont donnés dans le tableau
suivant :

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Elément %poids %volumique

O 46,60 93,8
Si 27,72 0,9
Al 8,13 0,5
Fe 5,00 0,4
Ca 3,63 1,0
Na 2,83 1,3
K 2,60 1,8
Mg 2,09 0,3
Ti
Mn
H
F

On constate que les éléments les plus abondants sont l'oxygène et le silicium; les
minéraux les plus abondants seront donc les oxydes de silicium, dits silicates.

- Les silicates

Les silicates constituent 97 % de la croûte terrestre. Il en existe de nombreuses familles:


 silicates ferromagnésiens : micas ; chlorites, serpentines, amphiboles, pyroxènes,
péridots ou olivines;
 silice et aluminosilicates pour lesquels l’aluminium peut remplacer le silicium :
quartz, feldspaths, zéolites;
 silicates d’alumine : tourmaline, grenats.
Le rapport Rc/Ra des ions Si4+ et O2- montre que le polyèdre de coordination des
silicates est un tétraèdre. Les silicates peuvent donc être décrits comme résultant de
l'empilement de tétraèdres. En fonction du mode d'agencement des tétraèdres [SiO4]4-,
on établit une classification structurale des silicates.

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ion orthosilicate tétraédrique ion disilicate (Si207)6-

Les principaux groupes d’aluminosilicates (et leurs minéraux les plus représentatifs)
sont (voir figure):

 les nésosilicates (ou orthosilicates) : les tétraèdres n'ont aucun sommet commun,
mais seulement avec d’autres polyèdres ; les anions appartiennent tous aux
tétraèdres. Exemples : zircon, olivines, grenats ;

 les nésosubsilicates : comme pour les nésosilicates, les tétraèdres n'ont pas de
sommet commun, mais ici la structure comporte en plus des anions qui
n’appartiennent pas à des tétraèdres. Exemples : disthène, andalousite,
sillimanite, staurotide, topaze, titanite (sphène).

 les sorosilicates : deux tétraèdres partagent un sommet et forment un groupe


[Si2O7]6-. Exemples : épidotes, mélilite, thortveitite, hémimorphite ;

 les cyclosilicates : la structure est composée d’anneaux isolés de 3, 4 ou 6


tétraèdres. Exemples : tourmaline, béryl, cordiérite;

 les inosilicates : les tétraèdres sont associés en chaînes ou en rubans. Exemples :


pyroxènes, amphiboles, pyroxénoïdes ;

 les phyllosilicates : les tétraèdres partagent trois sommets sur quatre et forment
un feuillet bidimensionnel. Exemples : chlorites, micas, talc, pyrophyllite,
serpentine, kaolinite ;

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 les tectosilicates : les tétraèdres ont tous leurs sommets communs. Exemples :
quartz, tridymite, cristobalite, feldspaths, feldspathoïdes, zéolites, scapolites ;

- Les minéraux non silicatés

Minéraux accessoires pour la plupart des roches, ils peuvent parfois constituer
de véritables roches mono-minérales à eux seuls. Ils présentent alors une grande
importance économique.

Nous décrivons les principaux minéraux des huit classes:

 Les éléments natifs (les métaux : or, argent, cuivre, platine, fer ; les métalloïdes
: soufre, diamant)

 Les Sulfures, les Sulfosels (Pyrite et Marcassite FeS2, Blende Zn S,


Chalcopyrite Cu Fe S2, Galène Pb S)

 Les Oxydes et les Hydroxydes (Uranitite, Hématite Fe2 O3, Magnétite Fe3 O4,
Goethite Fe O (OH)3, Ilménite Fe Ti O3, Gibbsite Al (OH)3)

 Les Halogénures ou sels Halogènes (Sel gemme Na Cl, Fluorine Ca F2,


Sylvine K Cl).

 Les Phosphates (l'Apatite)

 Les Carbonates (Calcite et aragonite Ca CO3, Dolomite Ca Mg)

 Les Sulfates (Barytine Ba SO4, Célestite Sr SO4, Gypse (Ca SO4) 2H2O)

2.2. Les roches magmatiques

Le Magmatisme est l’ensemble des phénomènes liés à la formation, l'évolution,


les déplacements et la cristallisation / solidification des magmas. Un magma est
constitué par de la roche fondue (minimum 600°C) ou partiellement fondue. En d’autres
termes, le magma est un liquide qui provient de la fusion, en profondeur, de roches
préexistantes (source).

Par refroidissement et solidification, le magma donne des roches par plutonisme ou


volcanisme (figure).

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 à une certaine profondeur - refroidissement lent - = des roches plutoniques (ou
intrusives). Structure grenue liée au refroidissement lent. Ex. granite, gabbro,
diorite, granodiorite, syénite.
 en surface - refroidissement rapide de laves - = des roches volcaniques (ou
effusives, ou extrusives). Petits cristaux (microlithes) pris dans un verre. Ex.
basalte, rhyolite, andésite, trachyte.
 intermédiaires (roches dites, selon le cas, " de semi-profondeur ", "
périplutoniques ", " hypovolcaniques "). Ex. microgranite, microgabbro.

Les cônes volcaniques des volcans se présentent généralement sous forme de


montagne ou de colline à la surface du globe terrestre. Par contre, les reliefs formés par
les roches plutoniques sont en relation avec l’effet conjugué de la surrection tectonique
et l’importance de l’érosion des roches sus-jacentes. Les parties affleurantes des roches
plutoniques se présentent généralement sous forme de colline.

Schéma montrant le devenir des magmas

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2.3. Les roches sédimentaires

La dynamique externe de la terre, ou la géodynamique externe, concerne


l'évolution dynamique de la surface de la Planète. L'eau, la glace, le vent, modèlent les
surfaces continentales. Les paysages obtenus reflètent la nature, la composition et
l'architecture des formations géologiques. Si les processus d'érosion dominent les
continents, ce sont plutôt les processus de la sédimentation qui prévalent dans les
océans.
Les roches du continent subissent, au contact de l’atmosphère et de
l’hydrosphère, une altération accompagnée d’une érosion. Les particules dissociées
subissent un transport et enfin une sédimentation.
L’altération des roches par désagrégation d’origine chimique et / ou mécanique
conduit à la formation d’éléments dissociés par les agents d’érosion (eau, vents et
glaciers) (voir figure).
Le transport s’effectue dans l’atmosphère (vent) ou dans l’hydrosphère (eaux).
La sédimentation a lieu dans la plupart du temps dans un milieu aqueux. Le dépôt des
sédiments procède :
 de la sédimentation des matériaux ou particules détritiques : les roches
détritiques
 de la précipitation chimique à partir de solutions : les roches chimiques
 de l’accumulation biologique d’organismes : les roches biochimiques ou
organiques
La diagenèse conduit à la transformation du sédiment en roches sédimentaires.

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Photographie montrant des fractures dans un granite

Cycle d’évolution d’une roche et facteurs intervenant

a- Les roches détritiques

Les roches détritiques sont engendrées par action mécanique. On distingue


suivant la taille des grains :
 Les Galets et graviers. Galets et graviers (> 2 mm), sont extrêmement répandus,
ils occupent notamment le fond de la plupart des vallées. Un Conglomérat est
une roche formée de galets ou fragments réunis par un ciment naturel. On
l’appelle poudingue lorsque les galets sont arrondis, brèche lorsque les
fragments, n’ayant pas été usés, sont anguleux.
 Le Sable. La taille des grains est comprise entre 0,063 mm et 2 mm. Le Grès est
un sable dont les grains ont été réunis par un ciment naturel. Suivant la nature du
ciment, le grès est dit : calcaire ou calcareux; - dolomitique ; - argileux ; -
ferrugineux ; - glauconieux ; - et enfin, le plus souvent, siliceux.
 Les silts (0,05 mm et 0,063) et les argiles (<0,050 mm) diffèrent des sables par
leurs grains plus fins, leur consistance de cendre, farine ou poussière. Les silts
consolidés s’appellent des siltites.

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b- Les roches d’origine chimique et biochimiques

Les roches chimiques sont engendrées par précipitation des matières solubles.
Les roches biochimiques provenant de l'activité synthétique des organismes. C’est le
cas d’une accumulation de coquilles au cours de la formation des calcaires.
On distingue les roches carbonatées, siliceuses, ferrifères, phosphatées, salines,
carbonées (carbone et hydrocarbures).

c- Les roches résiduelles

Ces roches sont des résidus d’altération peu ou pas transportés des roches
préexistantes. La bauxite et les latérites en sont des exemples. La bauxite est formée
principalement d’alumine hydratée, parfois mélangée d’un peu de silice et d’oxydes de
fer, auquel cas, elle est dite ferrugineuse. La bauxite est le minerai d’aluminium. Les
Latérites sont des terres rouges tropicales ; elles sont riches en fer et silice ou d’argiles
riches en alumine.

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2.4. Les roches métamorphiques

Le métamorphisme désigne des modifications structurales et minéralogiques


d'une roche lorsque celle-ci est soumise à des conditions physico-chimiques
(essentiellement pression et température) différentes de celles de sa formation. Le
métamorphisme se situe entre les processus sédimentaires (faible pression/faible
température) et magmatiques. Il est dans la majorité des cas un processus endogène
(c’est-à-dire qui se produit à l'intérieur du globe terrestre).

Le métamorphisme agit sur des roches à l'état solide uniquement. Si une roche
métamorphique fond partiellement, elle devient une migmatite et puis lorsque le liquide
de fusion remonte vers la surface, une roche magmatique et on ne parle alors plus de
métamorphisme.

L'une des conséquences les plus directes du métamorphisme est la


transformation minéralogique et parfois chimique de la roche, par recristallisation. S'y
ajoute le plus souvent la déformation, avec le développement d'une schistosité, d'une
foliation et parfois d'une linéation. C'est l'ensemble de ces transformations
minéralogiques, structurales et chimiques, dans les profondeurs de la Terre, qui
constitue le métamorphisme. On parle d'anatexie lorsque les températures deviennent
suffisantes pour provoquer la fusion partielle d'une roche métamorphique.

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Comme pour les roches ignées (magmatiques) et sédimentaires, on applique un
certain nombre de noms aux roches métamorphiques. Le tableau qui suit présente les
plus courants en fonction du degré de métamorphisme.

2.5. Le cycle des roches

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CHAPITRE 3 : LES STRUCTURES GEOLOGIQUES ET DEFORMATIONS
TECTONIQUES

3.1. Mode de dépôt et affleurement des roches.

Les roches sédimentaires qui sont des roches issues des éléments transportés par
le vent, et l’eau ou qui proviennent des précipitations chimiques ou biochimiques se
déposent normalement horizontalement (voir figure) en épousant la forme du
substratum. Elles sont subdivisées en couches ou strates considérées comme un volume
limité par deux plans de stratification : inférieur (ou mur) et supérieur (ou toit).
Par contre les roches qui se forment en profondeur se solidifient en prenant la
forme des aspects empruntés par le magma.

Epaisseur
calcaire

Affleurements des couches


Sur le terrain, certaines formations géologiques peuvent être visibles parce qu’elles ne
sont pas masquées par la végétation ou des sédiments récents. Ces formations visibles
sont appelées affleurements. On dit d'un affleurement qu'il est en place lorsqu'il n’a pas
été déraciné et basculé ailleurs. Il existe deux types d'affleurement : les affleurements
naturels et les affleurements artificiels (des affleurements mis à nu lors des travaux
publics.

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3.2. Age de mise en place des roches : notion d’échelle stratigraphique

Pour mieux coordonner les évènements géologiques sur le plan universel, il a été
élaboré l’échelle des temps géologiques (échelle stratigraphique) à partir de l’étude des
séquences sédimentaires typiques auxquelles on a attribué un âge relatif en se basant sur
leur contenu fossilifère. Cette repose sur des évènements marquants de l’histoire de la
vie, a été calibrée grâce à la datation isotopique des roches ignées intercalées dans les
séquences sédimentaires. Elle comprend les ères, les systèmes (périodes) les époques
(séries) et les âges (étages).
Un étage est une unité chronostratigraphique définie à partir d’une couche de
référence appelée stratotype. Cette couche de référence est caractérisée par un ensemble
de critères paléontologiques, lithologiques ou structuraux de valeurs universelles.
La série est le regroupement de différents étages et de plusieurs séries forment un
système qui est un ensemble bien individualisé dans beaucoup de régions. L’ensemble
des systèmes est appelé ère.

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3.3. Les déformations tectoniques des roches

Sous l’action des contraintes donc de forces, les roches peuvent subir deux types de
déformation. Les unes sont cassantes et sont appelées failles les autres sont souples
appelés plis.

 FAILLES
Définition : Les failles sont des cassures
accompagnées d'un déplacement relatif des deux
compartiments. Le mouvement peut être vertical
(failles verticales), oblique (failles obliques) ou
horizontal (décrochement ou failles cisaillantes).
Description : On appelle lèvres de la faille le bord
des couches tranchées par l'accident. On distingue
une lèvre soulevée et une lèvre affaissée. Le plan de
la faille est figuré par la surface de glissement. Il a
très souvent subi un polissage mécanique (miroir de
faille). Quelquefois il est encombré de débris de
roches brisées qui peuvent être recimentées (brèche
de faille). Le rejet vertical d'une faille est la valeur
du déplacement relatif d'une couche déterminée dans le sens vertical; son pendage,
l'angle que fait le plan de faille avec l'horizontale.

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 PLIS
Définition :
Description : Un pli élémentaire se compose
d'une partie convexe vers le ciel ou
antiforme et d'une partie concave ou
synforme. Si le cœur du pli est occupé par
les couches les plus anciennes, il s'agit d'un
anticlinal; si ce sont les plus récentes, il s'agit
d'un synclinal. La charnière synclinale ou
anticlinale est le lieu des points de courbure maximum de la couche la plus récente
intéressée par le pli. Les flancs sont les surfaces qui raccordent deux charnières
successives. Le plan axial ou surface axiale est la surface, plane, qui passe par les
charnières de toutes les couches prenant part à un synclinal ou un anticlinal.

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3.4. Les structures géologiques

Les structures géologiques sont les représentations de la géométrie ou disposition des


terrains et des phénomènes tectoniques qui les ont affectés. On distingue les structures
horizontales, les structures monoclinales, les structures plissées, les structures faillées et
les chevauchements.

c- Les structures tabulaires

Dans le cas d’une structure tabulaire, les couches sont horizontales ou sub-
horizontales, et n’ont, de ce fait, pas subit de mouvements tectoniques (ou peu), depuis
leur dépôt. Cas d’un plateau par exemple, seule la couche la plus jeune affleure, et donc
la seule représentée sur la carte géologique. Dans les régions marquées par une plus
forte activité des agents d’érosion, les couches inférieures affleurent dans les versants
des vallées, alors que les couches supérieures peuvent être isolées dans les crêtes.

d- Les structures monoclinales

On appelle structures monoclinales, les formations géologiques dont le pendage


se fait dans le même sens.
En relief plat :
- Les contours géologiques des structures sont rectilignes et parallèles les uns aux
autres ;
- La direction des couches est celle des contours géologiques.
- Le sens du pendage est indiqué par la succession stratigraphique : c’est à dire le
sens allant des couches les plus anciennes vers les couches les plus récentes (à
l’exception des séries tectoniquement renversées).

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e- Les structures plissées

Sous l’effet des contraintes tectoniques, les strates (couches) sédimentaires


peuvent se déformer de façon plus au moins plastique. Leurs pendages deviennent alors
variables et dirigés dans des sens divers, on dit qu’elles sont plissées.
Les structures plissées sont formées de synclinaux (plis concaves vers le haut) et
d’anticlinaux (plis concaves vers le bas).
Au cœur des synclinaux sont représentées les formations les plus récentes et les
plus anciennes au cœur des anticlinaux.

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f- Structures faillées

Tous les contacts géologiques, que nous avons étudiés jusqu’à présent, entre les
différentes couches, aussi bien concordantes que discordantes sont dits : contacts
normaux (ou contacts stratigraphiques). Ultérieurement aux dépôts, des mouvements
tectoniques peuvent intervenir, et en fonction de la lithologie des couches et des
conditions de pression- température de la déformation, des plans de cassure
apparaissent. Les déplacements relatifs entre les différents blocs engendrent de
nouveaux contacts dits : contacts anormaux (ou failles).

g- Les chevauchements

On dit qu’il y a chevauchement (ou recouvrement) lorsque deux ensembles


géologiques d’âge très différents sont anormalement mis en contact par une faille à
faible pendage.

En fonction de la quantité du déplacement le long de ces failles (rejet), on peut


distinguer :

- un chevauchement de faible amplitude : cas des failles inverses et des plis-failles.

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- un chevauchement de grande amplitude : charriage.
Dans un chevauchement l’ensemble chevauchant est situé au-dessus du contact
alors que l’ensemble chevauché est situé au-dessous du contact.

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CHAPITRE 4 : APERCU GEOMORPHOLOGIQUE ET GEOLOGIQUE DU
BENIN

Le relief du Bénin (fig.1) ne présente pas de grandes dénivellations. L’altitude


moyenne est de 200 m. Seule la chaîne de l’Atacora, de dimensions modestes dans le
nord-ouest du pays, est accidentée et dépasse 400 m.
Ce relief comprend quatre formes principales qui correspondent aux ensembles
géologiques du Bénin. La plaine côtière et les plateaux au sud du Bénin appartiennent
au bassin sédimentaire côtier. Le plateau de grès de Kandi appartient au bassin de
Kandi. La pénéplaine cristalline et la chaîne de l’Atacora appartiennent au socle
cristallin. A l’extrémité Nord-Ouest du socle cristallin, s’observe la plaine de la
Pendjari.

4.1. La plaine côtière

Elle s’étend sur 125 km de long, sur 4 km en moyenne de large. D’une largeur
variable, elle est étroite à l’ouest et s’élargit vers l’est : 1 km à Hillacondji, 2 km à
Grand-Popo, 3 km à Ouidah et 10 km entre Sémé et la lagune de Porto-Novo.
La plaine côtière est basse ; elle ne dépasse nulle part 10 mètres d’altitude. Elle est un
complexe de plusieurs cordons littoraux sableux du Quaternaire récent séparés par des
bas-fonds marécageux et des lagunes (lagune de Porto-Novo, de Ouidah et de Grand-
Popo). Ces cordons emprisonnent, au contact des plateaux, deux lacs : le lac Nokoué et
le lac Ahémé.

4.2. Les plateaux

On distingue les plateaux du Sud-Bénin et le plateau de grès de Kandi.


 Les plateaux du Sud-Bénin (fig.2) font suite à la plaine côtière par un talus
irrégulier. D’altitude comprise entre 20 et 200 m, ces plateaux sont légèrement inclinés
vers le sud, et entaillés par des vallées orientées nord-sud (Ouémé, Zou, Couffo). Ils
sont subdivisés en deux groupes par une dépression médiane.
- Au sud de cette dépression, les unités de ces plateaux morcelés sont, de l’ouest à
l’est: le plateau de Comè (altitude moyenne 40 m), le plateau d’Allada (altitude

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moyenne 100 m), le plateau de Sakété (altitude moyenne 100 m). Ce sont des
plateaux de terre de barre (sédiments sablo-argileux de couleur rouge) du
Quaternaire ancien résultant de l’altération superficielle des sédiments du
Continental Terminal (Cénozoïque).
- Au nord de cette dépression, on distingue: le plateau d’Aplahoué (altitude
moyenne 80 m), le plateau d’Abomey (altitude moyenne 150 m), le plateau de
Zagnanado (altitude moyenne 140 m), le plateau de Kétou (altitude moyenne
150 m). Ils sont recouverts de sables argileux rougeâtres à poches et lentilles de
kaolin, de sables à graviers et de graviers datés du Turonien-Coniacien
(Mésozoïque).
La dépression médiane forme un vaste sillon d’une longueur de 130 km et d’une
largeur variable de 5 km (Tchi) à 25 km (Issaba). On l’appelle dépression d’lssaba à
l’Est, dépression de la Lama au centre et dépression de Tchi à l’Ouest. Elle constitue
une région basse d’altitude inférieure à 50 m, à sol argileux. Dans cette dépression,
affleurent les calcaires du Paléocène et de l’Eocène.
Son contact avec les plateaux du sud se fait par une pente assez forte, alors que
le contact avec les plateaux du nord est plus doux.
 Le plateau de grès de Kandi qui appartient au bassin de Kandi, se situe dans le
nord et le nord-est du pays, entre Ségbana et Kandi jusqu’au fleuve Niger ; c’est un
plateau d’altitude moyenne de 250 m. Légèrement incliné vers la plaine alluviale du
Niger à laquelle il se raccorde, ce plateau est parsemé d’une multitude de petites buttes
à très faible dénivellation. Les conglomérats, les grès, les siltites et les argilites sont les
principales formations géologiques qui affleurent dans ce bassin.

4.3. La pénéplaine cristalline

A partir d’Adakplamè (10 km au nord de Kétou) à l’Est et de Lonkly à l’Ouest,


commence une surface d’aplanissement. Elle est légèrement dominée par le talus
septentrional des plateaux du Bas-Bénin. D’altitude moyenne entre 200 et 300 m, cette
surface s’élève progressivement pour atteindre 400 m à la latitude de Bembèrèkè. De là,
elle redescend jusqu’à 250 m au contact du plateau de Kandi.
Sur cette pénéplaine formée de gneiss et de migmatites, s’observe principalement au sud
du parallèle 10° (latitude de N’Dali), toute une série de collines isolées où la roche

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apparaît à nu. Ce sont entre autres, du nord au sud: les collines de quartzites de
Bembèrèkè, d’Agbassa, de Kalalé, de Nikki, de Gbadagba, les colline de granulite de
Savalou, les collines de syénite de Ouari Maro, de Bétérou, et de granites de Bantè, de
Savè, de Dassa-Zoumé, d’Agouna, , etc.

4.4. La chaîne de montagnes de 1’Atacora et la plaine de la Pendjari

La chaîne de montagnes de l’Atacora est localisée dans le nord- ouest du pays et


orientée nord-nord-est sud-sud-ouest. L’Atacora se prolonge au Togo et au Ghana d’une
part et au Niger de l’autre.
La chaîne de l’Atacora formée de quartzites et de schistes, s’abaisse à l’Est vers
la pénéplaine cristalline, tandis qu’à l’Ouest elle domine une plaine par une falaise
presque verticale.
La chaîne de l’Atacora comporte deux bourrelets parallèles, séparés par une dépression
dans laquelle coule la section amont de la Pendjari. On peut rattacher à la chaîne de
l’Atacora proprement dite les chaînons quartzitiques semi-isolés de Birni, des Tanéka
(654 m) et le Sagbarao (sud-ouest d’Alédjo). C’est sur ce dernier que se trouve le point
le plus élevé du Bénin (658 m).
La plaine de la Pendjari, de 200 m d’altitude en moyenne s’incline légèrement vers le
fleuve Pendjari et elle est formée de grès, siltites et d’argilites.

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Carte des reliefs du Bénin

38
Carte géomorphologique du Bas-Bénin (bassin sédimentaire côtier)

39
Carte géologique du Bénin

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