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UNIVERSITE CADDI AYYAD N° d’ordre:

FACULTE DES SCIENCES


SEMLALIA- MARRAKECH

THESE
Présentée à la faculté pour obtenir le grade de
Docteur D’Etat
Spécialité : Métallogénie- Géophysique

Etudes Métallogéniques Et Géophysiques des


Minéralisations Cobaltifères et Cuprifères de Bou-Azzer El
Graara Anti-Atlas Maroc :

Les Minéralisations de Cobalt, Arsenic, Nickel et Or


associées à la série ophiolitique.
(Tome 2/3)

Par
Lhou Maacha
(Ingénieur d’Etat ENIM, DEA en Structurale à la FSSM)

Soutenue Publiquement le 18 Mai 2013 devant la commission d’examen:


Président : M.Aarab Professeur, Université Cadi Ayyad, Marrakech
Examinateurs : A.Alansari Professeur, Université Cadi Ayyad, Marrakech
A.Soulaimani Professeur, Université Cadi Ayyad, Marrakech
L.Badra Professeur, Université My Ismael, Méknes
A.Bajja Professeur, Université Hassan Ier, Settat
A.Saquaque Directeur Exploration Managem

1
Avant Propos.

Ce volume traite des minéralisations de cobalt et ses sous-produits de nickel, arsenic et


or associés aux ophiolites de Bou Azzer. Il comprend une description détaillée de l’ensemble
des gisements et gites de cobalt répertoriés dans la boutonnière. Ces descriptions comprennent
les éléments de géologie de surface, des sondages, des travaux miniers, de la géophysique et
des résultats des travaux de caractérisations géoscientifiques. Cette partie descriptive constitue
l’ossature du volume et de son contenu et c’est à partir de ses données que l’on va extraire les
éléments pertinents pour essayer de construire des modèles gitologiques, structuraux et
métallogéniques communs à l’ensemble des gisements et gites. 16 chapitres sont consacrés à ce
volet de l’étude étalée sur 320 pages. Cette analyse descriptive a aiguillé des études
thématiques communes qui englobent :
 Des études minéralogiques et géochimiques de toutes les phases minérales. De
nouvelles espèces minérales très rares ou inconnues ont été mises en évidence. Ceci a
permis d’actualiser la paragenèse minérale des minéralisations et d’en appréhender les
distributions spatiales et ichnologiques. Ainsi les séléniures et les séléno-arséniures sont
intégrés à cette succession et leur importance dans la genèse des gisements a été mise en
exergue. Des nouveaux modèles de zonalités minéralogiques et géochimiques sont mis
en évidence et serviront de guides de prospection aussi bien aux flancs des gisements
que pour des nouvelles cibles. La gangue a été minutieusement étudiée et une typologie
du carbonate réceptacles principal, a été établie. Aussi, le processus d’oxydation est
intégré aux études compte tenu de son importance dans l’histoire de l’exploitation et de
sa durabilité.

 Une étude microstructurale qui comprend une partie descriptive et des synthèses des
processus majeurs qui ont contribué à la formation des corps minéralisés économiques.
La bréchification, la coalescence structurale et l’anastomose sont des exemples typiques
de ces processus. Cette partie est à confronter avec les études tectonophysiques décrites
dans le tome 1.
 Les études des inclusions fluides ont permis d’appréhender les conditions thermo
barométriques de mise en place des arséniures. Des analyses chimiques des phases
solides, liquides et gazeuses sont parmi les pièces maitresses du modèle de genèse
proposé à l’issue de ce travail.
 Les données isotopiques ont concerné le soufre, l’oxygène et le carbone. On en déduit
une mixité des fluides endogènes mantelliques avec des fluides exogènes dans le
processus de mise en place
 Des études géophysiques de laboratoire ont amené à la cratérisation des roches
encaissantes, de la gangue et des espèces minérales.

2
Résumé.

La boutonnière de Bou Azzer-El Grâara correspond à une structure antiforme varisque


qui longe l’accident majeur de l’Anti-Atlas (Choubert, 1947) où affleure une série
ophiolitique attribuée au Cryogénien Inférieur. Les serpentines de cette série contrôlent
spatialement et génétiquement une série de gisements filoniens hydrothermaux à minéraux de
cobalt, fer, nickel, arsenic et or. On dénombre plus de 100 corps minéralisés en arséniures sur
extension de 40km le long de la série. La morphologie dépend largement de la rhéologie et la
structuration de l’encaissant et de la nature du métallotecte. L’analyse morphostructurale a
permis de dresser un modèle gîtologique dont lequel nous distinguons six types de corps
minéralisés :

i) Les minéralisations de type filon 7 qui constituent une grande partie du volume
minéralisé de Bou Azzer sont contrôlées par des accidents majeurs panafricains. Les corps
minéralisés se présentent sous forme de colonnes orientées ENE et localisées au contact
tectonique des serpentines avec la diorite. Elles sont de dimensions larges avec une puissance
excédant 10 m et un enracinement au-delà de 600 m. Les listwenites, produit d’altération
précoce de la serpentine, constituent le réceptacle principal de la minéralisation.
ii) Les structures type Méchoui regroupent l’ensemble des veines de deuxième
ordre dont l’orientation varie entre le NW et le NE. Elles sont encaissées dans la diorite
quartzique non loin des massifs des serpentines sous forme d’ouvertures en extension. Leur
extension latérale est en moyenne de 30 m pour une profondeur de 200 m et une puissance
limitée à une moyenne d’ 1 m.
iii) Les minéralisations type Tamdrost rassemblent les veines d’extension, les
croiseurs et des corps sous forme d’amas. Elles sont associées au contact discordant des
serpentines avec les volcanites du Groupe de Ouarzazate. La carapace d’Ambed produit
d’altération tardi-panafricaine de la serpentine constitue le métallotecte principal de ce type de
minéralisation notamment pour les amas. Ces corps se présentent sous forme de filons
couches et se développent à la croisée des veines avec la carapace d’altération. La
minéralisation s’étend sur une extension au-delà de 300 m avec un épanchement latéral de 50
m. La minéralisation liée à ces amas est particulièrement riche en nickel. Les veines obliques
encaissées par les volcanites sont caractérisées par l’abondance de la fracturation hydraulique
en regard des veines encaissées par la diorite.
iv) La minéralisation de type Aghbar est contrôlée par la montée diapirique des
serpentines. Elle se concentre sur les flancs du diapir en relation avec la fracturation
synchrone du système minéralisateur. La puissance moyenne est de 10 m pour une profondeur
de 400 m. La carapace d’altération des serpentines constitue une similitude avec les
minéralisations de type Tamdrost.
v) Les minéralisations de type filon II se localisent au contact Nord du massif des
serpentines. Sa particularité réside dans la présence des roches basiques panafricaines entre la
3
serpentine et la couverture adoudounienne, ce qui explique le développement de la
minéralisation en filons plutôt qu’en amas. Ce type se distingue par l’abondance des sulfo-
arséniures de cobalt. Par ailleurs, la nature carbonatée de la couverture favorise l’altération
des arséniures et des sulfo-arséniures en faveur des carbonates cobaltifères et des arséniates
qui font la réputation minéralogique de Bou Azzer. Le volume minéralisé afférant à ce groupe
reste en deçà de 2% du volume globale.
vi) Les filons de type Aït Ahmane nord sont particuliers par la nature de
l’encaissant. Il s’agit de structures solitaires encaissées dans les diabases et les gabbros
ophiolitiques. La texture disséminée y prédominent ce qui rend leur valorisation plus difficile.

Cinq associations paragénétiques ont été définies à Bou Azzer :

- Un stade anté-arséniure précoce exprimé par un quartz 1 et les sulfures (chalcopyrite,


molybdénite, sphalérite, pyrite) en association avec le talc, l’amphibole, la chlorite, la séricite,
la brannérite et l’hématite.

- La formation des arséniures a débuté par la mise en place de masses importantes de


magnési-breunérite et de talc et d'une manière accessoire, de quartz à pyrite disséminée, à
arsénopyrite et skuttérudite.

- La paragenèse à arséniures cobaltiféres est associée au quartz 2 prismatique. A ce


même stade se sont déposés la cobaltine, l'Or, les arséniures de nickel et de fer, ainsi que les
carbonates à association de dolomie et de calcite.

- La réactivation des fissures minéralisées induit la cristallisation d'un quartz 3 en


palissade accompagné des arséniures de cobalt et de fer, de sulfo-arséniures, des séléniures,
des séléno-arséniures et de la pyrrhotine. Dans la même phase, une association tardi-
arséniures regroupe la calcite macro cristalline avec les sulfures (pyrite, chalcopyrite,
sphalérite, énargite, bornite, galène), les sulfosels, la sidérite, la barite et l'hydro-mica.

- Une phase d'altération hypergène est marquée par des minéraux néoformés intégrant
les arséniates, les sulfates, les hydrocarbonates, les hydroxydes de Co, de Ni, et de Fe, la
cuprite, l’azurite, la malachite et le chrysocole.

- Une phase d’altération supérgène matérialisée par la cristallisation d'un quartz fumé
présentant, en inclusions, des hydroxydes de fer, de Mn, et de Co, des hydroxydes d'arséniure
et de l'érythrine. Cette oxydation antérieure au quartz 4 est probablement contemporaine des
dépôts cambriens. Elle est suivie par une phase à calcite, chalcopyrite, arsénopyrite, cuivre
gris, ennargite, graphite et la chalcosine.

- l’altération supergéne actuelle se traduit par la formation des arséniates, carbonates et


oxydes de cobalt et de nickel, les minéraux secondaires de cuivre notamment la malachite,
l'azurite et les hydroxydes de Fer.

Plusieurs hypothèses ont été proposées pour les minéralisations cobaltifères de Bou
Azzer. Jouravsky (1952) a associé le cobalt à la serpentine et considère un événement
hydrothermal hercynien dans lequel l’arsenic, le CO2 et la silice proviendraient d’une origine
profonde. Gouloubinov (1956) reconduit le modèle hydrothermal avec un âge des

4
minéralisations hercynien alors que Kroutov (1970) propose un âge plutôt infracambrien et un
événement hydrothermal associé à l’activité volcanique du système de Jbel Boho. Leblanc
(1981) considère l’origine du cobalt dans la serpentine, la magnétite et certains niveaux riches
en sulfures. Il propose un premier dépôt du cobalt sédimentaire dans des chenaux reconcentré
par des phases tectoniques postérieures et plus particulièrement à l’hercynien. En 1994, et à la
base des inclusions fluides, des analyses isotopiques et des données de terrain, l’auteur place
l’ensemble de la minéralisation économique dans un âge tardi- panafricain et propose un
modèle qui combine l’interaction entre les fluides exogènes chargés de chlorures et des
fluides endogènes porteurs de As, Mo, Se. Le modèle qui fut confirmé par Elghorfi en 2006.
Dans ce modèle, la carapace d’Ambed est postérieure au Précambrien III et n’aurait joué
qu’un rôle de réceptacle plutôt que de pré concentrateur de cobalt.

En tenant compte des données récentes nous considérons que la genèse des
minéralisations à Co, Ni, As et Au de Bou Azzer est le résultat de plusieurs processus
hydrothermaux et tectono-magmatiques superposés. Dans le massif d’Ambed où la
serpentinisation des roches ultrabasiques n’est que partielle, une paragénèse primaire
d’origine magmatique à pentlandite, des chromospinelles et la magnétite cobaltiféres et/ou
nickélifères a été mise en évidence et serait probablement associée aux sulfures de Fe
(pyrrhotite et/ou pyrite). En revanche, dans les massifs d’Aghbar et de Bou Azzer est où la
serpentinisation est totale, l’assemblage minéralogique identifié est composé essentiellement
de minéraux secondaires de polydymite cobaltifére, la millerite cobaltifére, l’orcélite et de la
magnétite cobaltifére et nickélifère. Ces phases pourraient provenir du remplacement lors de
la serpentinisation d’une paragenèse minérale primaire formée en plus de l’olivine d’agrégats
de pentlandite+pyrrhotite. La présence de l’orcelite, le seul arséniure de Ni stable pendant la
serpentinisation reflète des conditions de forte activité de Ni et de faible activité de Fe au sein
des fluides impliqués dans la serpentinisation. La fréquence relative de la maucherite souligne
l’importance de l’arsenic dans les fluides d’origine mantellique. Les valeurs de l’activité de
l’arsenic ont pu être localement aussi élevées que celle du soufre pour former un liquide
immiscible riche en As, à l’origine des paragenèses riche en As de haute température. Les
différents épisodes de carobanation des sepentines (listwénites, carapace d’Ambed,
carbonations exogènes fissurales) sont une source probable du CH4

Les déformations panafricaines induisent le fonctionnement des accidents majeurs EW


et ENE qui vont servir de drains aux diverses événements hydrothermaux ainsi qu’aux
altérations supérgènes postérieures. C’est à cette famille qu’appartient le filon 7, l’accident
majeur ENE de Bou Azzer est, d’Aghbar et la faille d’Ightem.

Après les compressions panafricaines, le domaine de Bou Azzer est soumis à un


régime transtensif synchrone du dépôt du Groupe de Ouarzazate (Azizi ; 1989 ; Soulaimani et
al., 2003) qui conduit à la réactivation senestre des accidents E-W et normale des failles N-E.
Un tel contexte extensif a favorisé le développement d’un système de horsts et grabens
matérialisés par la remontée de dômes de serpentines, relayés par des dépressions à dépôts
5
PIII. On peut noter les trois dômes principaux de Bou Offroh, Oumlil et Aït Ahamne. Ce
phénomène va se poursuivre postérieurement au dépôt du Groupe de Ouarzazate jusqu’à la
base de l’Adoudounien. La montée diapirique des serpentines sous forme de dôme ou de
lames recoupe les formations de base de la couverture. A sa base et en nette concordance avec
les niveaux volcaniques du PIII se développe la carapace d’Ambed qui va jouer le rôle de
réceptacle aux minéralisations de type amas (Tamdrost et à Aghbar). Cet épisode est suivi
d’une altération des serpentines marquée par une carbonatation intense et une démagnétisation
quasi-totale de la surface altérée, allant jouer un rôle important dans la genèse des
minéralisations par l’oxydation et le lessivage du cobalt , nickel , arsenic et soufre décrits ci-
dessus .Ce procédé naturel est aujourd’hui utilisé dans l’industrie de cobalt.

Par ailleurs, l’étude des inclusions fluides montre la haute salinité des fluides
minéralisateurs avec un % pondéral (NaCl+CaCl2) entre 25 et 30 %, et de faibles traces de
KCl et de baryum. La composition isotopique du soufre de la chalcopyrite et de la pyrite varie
entre -6,2 et +4,9 et atteint 25,7 dans la barytine. Ceci indique la contribution du soufre lourd
et des sulfates marins dans le processus de dépôt, contribution également soutenue par les
données isotopiques de l’oxygène dans les carbonates qui varie entre -2,9 et+1,4%.
L’événement minéralisateur est aussi accompagné d’azote et accessoirement de méthane. La
température de mise en place varie de 150 à 277° C et une pression de 550 bars, ce qui
témoigne d’une déformation assistée par la pression hydraulique dans la cinématique de mise
en place des structures minéralisées. Les structures minéralisées de Bou Azzer recoupent le
PIII et les termes inférieurs de l’Adoudounien et sont scellées par les niveaux supérieurs ce
qui lui donne un âge en moins infracambrien. Ce constat est corroboré par la datation à 550
Ma de la brannérite (Ennaciri et al ,1996b) qui correspond à la transition
Précambrien/Cambrien, marquée par un volcanisme alcalin, moteur thermique probable de
l’événement. Cet âge est aujourd’hui controversé et d’autres datations plus récentes indiquent
un évènement plutôt hercynien. Thomas Oberthür (2009) a réalisé des datations U-Pb sur
brannerite qui ont délivré un âge of 310 ± 5 (2σ). Le contact entre les serpentines
imperméables et les roches encaissantes aurait joué le rôle de barrière physique et
géochimique et constituent les lieux favorables à ces dépôts.

En résumé on peut conclure à un modèle de mélange entre les fluides marins de


l’infracambrien chargé des saumures de cobalt, Ni et As lessivés des serpentines avec un
fluide volcanogène porteur du sélénium, molybdène, bismuth et de l’Or. Un système
métallogénique synchrone à tardif au «doming » des serpentines sources du cobalt. Les
accidents majeurs contrôlant les dômes ont servi de conduits aux fluides minéralisateurs. Les
pièges du système regroupent les accidents et les carbonates produits d’altération exogène des
serpentines. Cet événement s’intègre dans l’époque métallogénique infracambrienne connue à
l’échelle de l’Anti Atlas à l’image du gisement épithermal de Imiter daté à 540 millions
d’années et celui plus précoce de Bou Skour daté à 567 Ma.

6
Table des Matières :

Généralités sur le cobalt....................................................................................12

Chapitre 1 : Gisement de Méchoui....................................................................22


1. Contexte géologique de la minéralisation..............................................................................22
2. Analyses géologique et structurales des niveaux miniers :..................................................26
2.1.Niveau -250....................................................................................................................................28
2.2.Niveau -200 :..................................................................................................................................28
2.3.Niveau – 163..................................................................................................................................29
2.4.Niveau – 123 :................................................................................................................................32
2.5.Niveau – 83....................................................................................................................................35
2.6.Niveau – 43....................................................................................................................................37
3. Etude minéralogique...............................................................................................................41
3.1.Textures de la minéralisation :.......................................................................................................41
3.2.Phases minérales :.........................................................................................................................43
3.3.Chimisme des phases.....................................................................................................................44
3.4.Les zonalités chimico-minéralogiques...........................................................................................46
4. Altérations..............................................................................................................................50
5. Conclusions et essai de modélisation :...................................................................................51
6. Gite de Mechoui 1..................................................................................................................56

Chapitre 2 : Le gisement de Mokhazni..............................................................58


1. Contexte géologique...............................................................................................................58
2. Les données des sondages......................................................................................................60

Chapitre 3 : Autres gites et gisements de Bou Ofrokh......................................63


1. Le Gisement de Khder :..........................................................................................................63
1.1.Données géologiques de surface....................................................................................................63
1.2.Données des travaux miniers.........................................................................................................64
1.2.1.Niveau -40 :.................................................................................................................................64
1.2.2.Niveau -80 :................................................................................................................................66
2. Nickéline.................................................................................................................................68
3. Elgir........................................................................................................................................69

Chapitre 4 : Gisement de Tarouni.....................................................................72


1. Les contextes géologique et gitologique................................................................................72

7
2. Données des travaux miniers..................................................................................................73
2.1. Niveau -40..............................................................................................................................74
2.2. Niveau -80..............................................................................................................................75
2.3. Niveau -120............................................................................................................................75
2.4. Niveau -160............................................................................................................................76
2.5. Niveau -200............................................................................................................................77
2.6. Niveau -240............................................................................................................................78
2.7. Niveau -280............................................................................................................................79
2.8. Niveau -320............................................................................................................................80
3. Données des coupes géologiques...........................................................................................80
4. Discussions et essais de reconstitution...................................................................................82

Chapitre 5 : Le gisement de Tizi........................................................................85


1. Contexte géologique...............................................................................................................85
2. Contexte gitologique...............................................................................................................85
3. Les données des travaux miniers............................................................................................87
3.1. Niveau-29...............................................................................................................................87
3.2. Niveau-69...............................................................................................................................87

Chapitre 6 : Gisement du Filon 7/5...................................................................89


1.1. Introduction............................................................................................................................89
1.2. Contextes structural et géologique.........................................................................................91
1.3. Les données des travaux miniers............................................................................................93
1.3.1. Niveaux-50,-75 et -95.............................................................................................................94
1.3.2. Niveau-145.............................................................................................................................96
1.3.3. Niveau -215............................................................................................................................98
1.3.4. Niveau -255..........................................................................................................................100
1.3.5. Niveau -300..........................................................................................................................100
1.3.6. Niveau -340..........................................................................................................................101
1.3.7. Niveau -380..........................................................................................................................102
1.3.8. Niveau -420..........................................................................................................................102
1.3.9. Niveau -460..........................................................................................................................102
1.4. Données des sondages carottés avals....................................................................................106
1.5. Analyse structurale...............................................................................................................109
1.5.1. Contexte tectonique local.....................................................................................................109
1.5.1.1.Importance de la déformation panafricaine précoce.............................................................109
1.5.2. Structures du système F7/F5.................................................................................................111
1.5.2.1.Structure du Filon 7..............................................................................................................111

8
1.5.2.2.Structure du Filon 5..............................................................................................................114
1.5.2.3.Mode d’ouverture des structures du système F7/F5.............................................................114
1.5.3. La structures St2...................................................................................................................117
1.5.4. La déformation post-évènement minéralisateur...................................................................118
1.6. Minéralisations.....................................................................................................................118
1.6.1. Morphologie et dimensions..................................................................................................118
1.6.2. Minéralogie...........................................................................................................................120
1.6.2.1.Paragénèses minérales..........................................................................................................120
1.6.3. Composition chimiques des espèces minérales :..................................................................125
1.6.4. Gangue de la minéralisation :...............................................................................................128
1.7. Les altérations :.....................................................................................................................128
1.8. Données des inclusions fluides.............................................................................................130
1.9. Conclusion............................................................................................................................136

Chapitre 7 : Gisement de Filon II....................................................................143


1. Contexte géologique et structural.................................................................................................143
2. Aperçu lithostratigraphique..........................................................................................................143
3. Données géologiques et structurales des travaux miniers............................................................145
3.1. Filon 2 principal.........................................................................................................................145
3.1.1. Niveau 0..................................................................................................................................145
3.1.2. Niveau -40..............................................................................................................................146
3.1.3. Niveau -80..............................................................................................................................147
3.1.4. Niveau-100.............................................................................................................................149
3.1.5. Niveau -120............................................................................................................................150
3.2. Filon 2 Poudrière.......................................................................................................................150
3.3. Filon Est....................................................................................................................................150
3.3.1. Niveau 0..................................................................................................................................150
3.3.2. Niveau -15..............................................................................................................................152
3.3.3. Niveau-40...............................................................................................................................153
4. Compilation et synthèse des coupes géologiques des sondages carottés.....................................154
5. Etude structurale...........................................................................................................................157
6. Etude des altérations.....................................................................................................................160
6.1. Carapace d’altération.................................................................................................................160
6.1.1. Contexte géologique...............................................................................................................160
6.1.2. Composition minéralogique...................................................................................................161
6.1.3. Discussion...............................................................................................................................162
6.2. Listwénites.................................................................................................................................162
6.2.1. Contexte géologique...............................................................................................................162

9
6.2.2. Associations minéralogiques..................................................................................................162
6.2.3. Discussions.............................................................................................................................163
7. Etude minéralogique.....................................................................................................................164
8. Conclusion....................................................................................................................................165

Chapite 8 : Gisement de Bou Azzer Est...........................................................171


1. Introduction..........................................................................................................................171
2. Données géologiques de surface...........................................................................................171
3. Les travaux miniers et les sondages :...................................................................................174
3.1. Gisement du Puits 3..............................................................................................................174
3.1.1. Niveau -40............................................................................................................................174
3.1.2. Niveau -80............................................................................................................................176
3.1.3. Niveau-120...........................................................................................................................177
3.1.4. Niveau-160...........................................................................................................................178
3.1.5. Niveau -200..........................................................................................................................179
3.1.6. Niveau -240..........................................................................................................................181
3.1.7. Niveau -280..........................................................................................................................182
3.1.8. Niveau -320..........................................................................................................................183
3.1.9. Niveau -360..........................................................................................................................185
3.1.10. Niveau -400..........................................................................................................................186
3.1.11. Niveau -440..........................................................................................................................187
3.1.12. Niveau -470..........................................................................................................................187
3.1.13. Niveau -510..........................................................................................................................189
3.1.14. Niveau-560...........................................................................................................................190
3.2. Le gisement du Puits 5..........................................................................................................192
3.3. Les minéralisations de l’Est Bou Azzer Est.........................................................................193
3.3.1. Les minéralisations de l’Est Bou Azzer Est.........................................................................193
1.1. Données géologiques de surface et des sondages carottés...................................................193
3.3.2. Données géophysiques.........................................................................................................198
3.3.3. Conclusion............................................................................................................................209
4. Structures et minéralisation:.................................................................................................209
4.1. Essai de reconstitution tectonique........................................................................................209
4.2. Typologie des minéralisations :............................................................................................211
5. Minéralogie...........................................................................................................................212
6. Altérations de l'encaissant....................................................................................................214
7. Conclusion............................................................................................................................214
8. Le Gisement de Barrage Barron...........................................................................................216

10
Chapitre 9 : Gisement d’Aghbar......................................................................221
1.1. Données géologiques de surface...........................................................................................221
1.2. La géophysique.....................................................................................................................226
1.3. Les données des travaux miniers..........................................................................................229
1.3.1. La carrière.............................................................................................................................229
1.3.2. Niveau – 17...........................................................................................................................231
1.3.3. Niveau -32............................................................................................................................231
1.3.4. Niveau –45............................................................................................................................232
1.3.5. Niveau 60..............................................................................................................................233
1.3.6. Niveau – 80...........................................................................................................................235
1.3.7. Niveau 125............................................................................................................................236
1.3.8. Niveau –165..........................................................................................................................238
1.3.9. Niveau 205............................................................................................................................239
1.3.10. Niveau –245..........................................................................................................................239
1.3.11. Niveau -285..........................................................................................................................240
1.3.12. Niveau -325..........................................................................................................................241
1.3.13. Niveau -365..........................................................................................................................241
1.3.14. Niveau -405..........................................................................................................................241
1.4. Analyse structurale...............................................................................................................243
1.5. Minéralisations.....................................................................................................................246
1.5.1. Morphologie et Dimensions.................................................................................................246
1.5.2. Paragénèses et zonalité minérale..........................................................................................248
1.6. Conclusion............................................................................................................................249

Chapitre 10 : Gisement de Bouismas...............................................................251


1. Les données de surface.........................................................................................................251
2. Contextes gitologique et structural.......................................................................................251
3. Les données géologiques et structurales des travaux miniers..............................................253
3.1. Niveau -40............................................................................................................................253
3.2. Niveau-80.............................................................................................................................254
3.3. Niveau -120..........................................................................................................................255
3.4. Niveau-160...........................................................................................................................256
3.5. Niveau -200..........................................................................................................................256
3.6. Niveau-250...........................................................................................................................257
3.7. Niveau-300...........................................................................................................................257
3.8. Niveau -350..........................................................................................................................258
4. Minéralisation : typologie et paragenèse..............................................................................259

11
5. Conclusion............................................................................................................................260

Chapitre 11 : Gisement d’Oumlil.....................................................................267


1.1. Contextes géologique et gitologique....................................................................................267
1.2. Données des travaux miniers................................................................................................269
1.2.1. Niveau -35............................................................................................................................269
1.2.2. Niveau -55............................................................................................................................271
1.2.3. Niveaux -77 et -97................................................................................................................272

Chapitre 12 : Gisement d’Ambed.....................................................................275


1.1. Le contexte géologique.........................................................................................................275
1.2. Minéralogie...........................................................................................................................277
1.3. Essai de reconstitution tectonique et de l’évènement minéralisateur...................................278

Chapitre 13 : Gisement de Tamdrost...............................................................281


1.1. Introduction..........................................................................................................................281
1.2. Analyses structurales :..........................................................................................................284
1.2.1. Les failles :............................................................................................................................285
1.2.2. Les fentes :............................................................................................................................286
1.2.3. Contrôle structural de la minéralisation :.............................................................................286
1.2.4. Tectonique postérieure à la minéralisation :.........................................................................286
1.2.5. Minéralisations.....................................................................................................................287
1.2.6. Morphologie et dimensions :................................................................................................287
1.2.7. Paragénèse minérales............................................................................................................288
1.2.8. Composition chimique..........................................................................................................290
1.2.9. La gangue :...........................................................................................................................292
1.2.10. Zonalités minéralogiques :....................................................................................................293
1.2.10.1.A l'échelle du gisement :.....................................................................................................293
1.2.10.2.A l’échelle de la structure :.................................................................................................295
1.2.11. Relation des structures avec leurs encaissants :....................................................................296
1.2.11.1.Relations géométriques :....................................................................................................296
1.2.11.2.Relations géochimiques :....................................................................................................296
1.3. Altérations :..........................................................................................................................297
1.4. Conclusion............................................................................................................................298
1.1. Introduction..........................................................................................................................300
1.2. Analyse structurale...............................................................................................................300
1.3. Minéralisation.......................................................................................................................300
1.4. Conclusion :..........................................................................................................................301

12
Chapitre 14 : La zone D...................................................................................302
1.1. Introduction..........................................................................................................................302
1.2. Données des sondages et des coupes géologiques................................................................303
1.3. Données des travaux miniers................................................................................................306
1.3.1. Niveau- 110:.........................................................................................................................306
1.3.2. Niveau- 150:.........................................................................................................................307

Chapitre 15 : Gisement d’Agoudal..................................................................309


1.1. Contexte géologique.............................................................................................................309
1.2. Données des sondages et des travaux miniers......................................................................310
1.2.1. Niveau -90............................................................................................................................310
1.2.2. Niveau -130..........................................................................................................................310

Chapitre 16 : Gisement d’Aït Ahmane............................................................313


1.1. Contexte géologique et structural.........................................................................................313
1.2. Données gitologiques de surface..........................................................................................316
1.2.1. Aït Ahmane Sud...................................................................................................................316
1.2.1.1.Filon 52................................................................................................................................319
1.2.1.2.Filon 53................................................................................................................................323
1.2.1.2.1.Données de surface............................................................................................................323
1.2.1.2.2.Les données des travaux miniers.......................................................................................324
1.2.1.2.2.1.Niveau -50......................................................................................................................324
1.2.1.2.2.2.. Niveau -110..................................................................................................................325
1.2.1.2.2.3.Niveau -154....................................................................................................................325
1.2.1.2.2.4.Niveau -200....................................................................................................................327
1.2.1.3.Le filon Manar......................................................................................................................330
1.2.2. Structures intra-serpentines..................................................................................................331
1.2.2.1.Filon 51.................................................................................................................................331
1.2.2.2.Filon 54.................................................................................................................................332
1.2.2.3.Filon 55 et 56........................................................................................................................333
1.2.2.4.Filon 57-58-59......................................................................................................................333
1.2.3. Contact Nord Aït Ahmane....................................................................................................333
1.2.3.1.Filon 60W.............................................................................................................................334
1.2.3.2.Filon 60.................................................................................................................................335
1.2.3.3.Gisement du filon 61............................................................................................................336
1.3. Etude métallogénique...........................................................................................................336
1.3.1. Contexte et caractères communs des gisements...................................................................336
1.3.2. Etude métallographique........................................................................................................339

13
1.3.3. Paragenèses minérales et analyses des phases......................................................................342
1.4. Conclusion............................................................................................................................344

Chapitre 17 : Etudes thématiques....................................................................349


1. Etudes minéralogiques et micostructurales des arséniures, de la gangue et des oxydes. ..........349
1.1. Synthèse gitologique.........................................................................................................349
1.1.1. Etude minéralogique des arséniures.................................................................................351
1.1.1.1. Analyse quantitative....................................................................................................351
1.1.1.2. La succession paragénétique des espèces métalliques et les minéraux de la gangue. .........352
1.1.1.3. Nouvelles espèces minérales........................................................................................354
1.1.2. Analyses chimiques et interprétation...............................................................................355
1.1.2.1. Nouvelles données sur les zonalités minéralogiques et géochimiques..............................360
1.1.2.1.1. Zonalités minéralogiques..........................................................................................360
1.1.2.1.2. Zonalité géochimique...............................................................................................364
1.1.3. Les minéralisations oxydées :.........................................................................................369
1.1.3.1. Contexte gitologique...................................................................................................369
1.1.3.3. Cinétique d’oxydation.................................................................................................376
1.1.4. Etudes de la gangue........................................................................................................378
1.1.4.1. Les carbonates : typologie et leurs relations avec les arséniures......................................378
2. Structures, microstructures et minéralisations : Typologie et processus..................................382
2.1.1. Structures et textures de la minéralisation :.....................................................................382
2.1.2. Bréchification :..............................................................................................................388
2.1.3. Anastomose :.................................................................................................................392
3. Etude des inclusions fluides................................................................................................394
3.1.1. Phases minérales............................................................................................................394
3.1.2. Conditions physico-chimiques de la formation des minéraux............................................395
3.1.3. Définition des températures de formation des minerais.....................................................395
3.1.4. Phase anté-arsenicale précoce :.......................................................................................396
3.1.5. Phase à arséniures :........................................................................................................397
3.1.6. Etape post- arséniures.....................................................................................................398
3.1.7. Données barométriques..................................................................................................398
3.1.8. Détermination de la composition saline des solutions hydrothermales................................400
3.1.8.1. Analyse par méthode cryométrique...............................................................................400
3.1.8.2. Résultats d'analyses microradiospectrales......................................................................401
3.1.9. Détermination des composantes de la phase gazeuse des fluides hydrothermaux................401
3.2. Composition isotopique.....................................................................................................403

14
3.2.1. Conclusion 405
4. Propriétés géophysiques des roches et des minéraux de Bou Azzer........................................406
4.1.1. La résistivité..................................................................................................................406
4.1.2. La susceptibilité magnétique...........................................................................................412
4.1.3. 1.4.1.3 Conclusion :.......................................................................................................413
4.1.4. Signature géophysique des structures minéralisées..........................................................413
4.1.5. PP spectrale...................................................................................................................414

15
Généralités sur le Cobalt

1.1. Différents types de gisements.


Dans la croûte terrestre, la teneur moyenne de cobalt est de 18 ppm. Avec le nickel, il
est lié au magma basaltique et se trouve concentré dans les roches ultrabasiques en relation
avec la cristallisation fractionnée. Sous forme minérale, le cobalt se concentre sous forme de
sulfures, arséniures, sulfo-arséniures, oxydes et hydroxydes. Sur un plan métallogénique, les
gisements de cobalt peuvent être regroupés en cinq types (schnidt, 1978, Maacha 1994,
V.I.Lebedeev ; 2003).
 Les gisements exhalatifs sédimentaires à cuivre et cobalt.
Il constitue la plus importante source de cobalt et a assuré dans le passé jusqu’à 65%
de la production mondiale. La ceinture cuprifère de l’Afrique est de loin la plus importante
particulièrement province de Shaba au Zaïre et la Zambie (Katanga Sud). Les minéralisations
cupro--cobaltifères sont encaissées par les unités de Kantanga Inférieur (le Précambrien II
inférieur) constituées par des alternances grésopelitiques et de dolomies. La paragénèse
minérale regroupe la chalcopyrite, la bornite, la linnéaite, la carrolite et pyrite cupro-
cobaltifère .Dans la zone d’oxydation, les métaux se concentrent sous forme de hétérogénéité,
l’asbolane, la malachite le chrysocole et la tenorite. La teneur du minerai en cobalt varie de
0,1 à 0,5 % et peut atteindre 2 % localement.
 Les gisements magmatiques :
Dans ce type de gisements, le cobalt constitue un produit secondaire intimement lié au
nickel.La génèse est expliquée par la différentiation magmatique des basaltes et suppose une
quantité suffisante de soufre pour former les liquides sulfurés.Les minéraux principaux
porteurs des métaux sont la pentlandite, la chclcopyrite et la cubanite.A ces minéraux
s’associent parfois le cobalt, les PGE, l’Or, l’Argent, le sélénium et autres éléments. Le
gisement de sud bury au Canada et ceux de Norilsk en Russie font partie de ce type de
gisement.
 Les gisements latériques.
Durant les fractionnements magmatiques, le nickel et le cobalt se concentrent dans les
ferro-magnésiens en l’occurrence l’olivine et l’orthopyroxène. Ces minéraux sous un climat
tropical se dégradent et libèrent leurs contenus en métaux qui vont se concentrer sous forme
de minéraux secondaires. Le cobalt se trouve alors sous forme d’hetergenite et d’asbolane en
niveaux argileux en modules silicifiés. Ci-dessous quelques gisements de type latéritique :
- Goro, Poro et Thio en Nouvelle Calédonie
- Ora Banda – Australie
- Bonao – Republique Dominicaine

16
- Lake Izabol – Guatemala
- Lono de Hierro – Venezuela
- Cerro Matoso – Columbia
- Guanajibo – Puerto Rico
 Les gisements volcanogéniques sédimentaires.
Dans quelques amas sulfurés le cobalt est concentré sous forme isomorphe dans la
pyrite et en sulfures ou sulfo-arséniures dans la zone à stock work. C’est le cas du gisement de
Hajjar au Maroc, ou le cobalt est concentré sous forme de veines à cobaltite. Dans le gisement
de Keretti en Finlande la teneur en cobalt atteint 0,5 %.
 Les gisements hydrothermaux :
Les gisements hydorthermaux de cobalt sont très peu frequent et sont associés aux
systemes tectono-magmatiques dans des contextes géologiques de Rifting (Borisenkoet al.
1984 ; Lebedev, 1986b, 1990 ; Distanov et al.1994 ; Distani et al., 1996). Ils sont
communément associés aux sutures profondes polyphasées et permeables pour vehiculer les
fluides porteurs à partir du manteau (Lebedev, 2003). Ces failles sont définies à une
profondeur allant jusqu’à 40 km (sharlovskaya, 1985). Selon les associations métalliféres, les
pragénéses minérales et la relation avec le magmatisme, ce type est détaillé en sous type dont
celui de Bou Azzer qui s’apparente avec Kyzil a Tuva et Cobalt au Canada.
1.2. Introduction sur les minéralisations de cobalt et sous-produits dans la
boutonnière de Bou Azzer Elgraara.
1.2.1. Localisation.
Bou Azzer est situé à 45 km à vol d’oiseau au SW de Ouarzazate (Fig. 1), dans l’Anti-
Atlas central (GPS : N30°31'16.17", W 6°54'37.15", alt. 1350m). Les gisements cobaltifères
s’échelonnent tout le long de la boutonnière de Bou Azzer-El Grâara, depuis le gisement de
Méchoui à l’ouest jusqu’à Aït Ahmane à l’est (Fig. 1 et 2). Ce secteur fait l’objet des arrêts
J2-8 et J2-9 du circuit C1 des Nouveaux Guides (Saddiqi et al., 2011), et de l’arrêt J2-1 à J2-9
du circuit C5 (Ouanaimi & Soulaimani, 2011).
1.2.2. Historique des travaux.
Depuis fort longtemps, les tribus berbères de la région de Bou Azzer exploitaient les
minéraux d’arséniate de cobalt (érythrine) pour leurs propriétés toxiques comme insecticides
et raticides. Le potentiel économique du cobalt de Bou Azzer commença à être mis en valeur
dès 1929, par une prospection à vue qui a permis de répertorier les principaux indices à
l’affleurement, suivie par des exploitations artisanales en 1932. La production industrielle
débuta en 1934 par la SMAG (Société Minière de Bou Gaffer) sur les filons 7, 5 et 2 de Bou
Azzer-Centre et sur le gisement d’Ightem à l’est du district. L’exploitation, interrompue
durant la deuxième guerre mondiale, a été reprise et améliorée en 1944 par l’installation d’une
usine pneumatique. De 1953 à 1958, la Société Peñarroya, encouragée par les cours élevés à
cette époque, construit une nouvelle usine et engage des travaux d’exploration basés sur un
17
modèle de gisements hydrothermaux d’âge hercynien associés aux massifs de serpentinite
(Jouravsky, 1952). A partir de 1958, l’exploitation s’est poursuivie sous la direction de l’ONA
par le biais de sa filiale CTT (Compagnie de Tifnoute Tirhanimine). Les filons 7 et 5 ont été
épuisés en 1967 et l’exploitation a cessé avec l’épuisement du gisement d’Aghbar en 1970.

Figure 1 : Image satellitaire de la boutonnière avec positionnement des différents gisements.

De 1969 à 1971, le Groupe russe Technoexport effectua un large programme de


recherche couronné par la découverte des gisements de Taghouni, Bou Azzer-Est et Tamdrost
(fig. 2.4.2). Le gisement est remis en production. Il s’en est suivi la découverte du gisement de
Bouismas et du filon 61 à Aït Ahmane par le BRGM. L’exploitation fut arrêtée de nouveau en
1983. En 1987 et sous l’impulsion de la hausse des cours, la CTT reprit les travaux et
découvrit le gisement de Méchoui, ce qui relança la production. Parallèlement, le groupe
entama des recherches métallurgiques qui aboutirent à la mise au point de deux procédés de
traitement des oxydes et des arséniures permettant de produire la cathode de cobalt, les
dérivés de cobalt, l’arsenic, le nickel et l’or en lingots. Deux usines hydro métallurgiques ont
été construites en 1995 pour les oxydes et en 1998 pour les arséniures et une autre usine a été
construite pour la production des dérivés de cobalt à haute valeur ajoutée. Actuellement, la
CTT a une capacité annuelle de production de 2.500 t métal de cobalt, 10.000 t d’arsenic, 300
t métal de nickel et 250 kg d’or, et le centre minier de Bou Azzer (fig. 2.4.3) est en pleine
activité.
1.2.3. Description des gisements.
La boutonnière de Bou Azzer compte plus de 100 corps minéralisés en arséniures de
cobalt (fig. 2.4.2). Ils sont spatialement et génétiquement associés aux serpentinites, issues de
la transformation des ultrabasites ophiolitiques. Leur morphologie dépend largement de la
rhéologie, de la structuration de l’encaissant et de la nature du métallotecte. Nous distinguons
plusieurs modèles gîtologiques regroupés en six types de corps minéralisés :

18
Les minéralisations de type filon 7, qui constituent une grande partie du volume
minéralisé de Bou Azzer sont contrôlées par des accidents majeurs panafricains.

Figure 2 : schema f distributions of cobalt deposit in fault structures of de Bouazzer- El Grara ore
belt –according to M.Leblanc, P.Billaud, &98é with additons from rapport…, 1994, L.Maacha, 1994)

Les corps minéralisés se présentent sous forme de colonnes orientées ENE et


localisées au contact tectonique des serpentinites avec la diorite. Elles sont de grandes
dimensions avec une puissance excédant 10 m et un enracinement au-delà de 600 m. Les
listwenites, produit d’altération précoce de la serpentine, constituent le réceptacle principal de
la minéralisation.
i. Les structures type Méchoui regroupent l’ensemble des veines de deuxième ordre dont
l’orientation varie entre le NW et le NE. Elles sont encaissées dans la diorite
quartzique non loin des massifs de serpentinites, sous forme de fentes d’ouverture.
Leur extension latérale est en moyenne de 30 m pour une profondeur de 200 m et une
puissance limitée à une moyenne de 1 m.
ii. Les minéralisations type Tamdrost rassemblent les veines d’extension, les croiseurs et
des corps sous forme d’amas. Elles sont associées au contact discordant des volcanites
du Groupe de Ouarzazate avec les serpentinites. La « carapace d’Ambed », produit

19
d’altération tardi-panafricaine de la serpentinite, constitue le métallotecte principal de
ce type de minéralisation. Ces corps se présentent sous forme de filons couches et se
développent à la croisée des veines avec la carapace d’altération. La minéralisation
s’étend sur une extension dépassant 300 m avec un épanchement latéral de 50 m. La
minéralisation liée à ces amas est particulièremenrichie en nickel. Les veines obliques
encaissées par les volcanites sont caractérisées par l’importance de la fracturation
hydraulique en regard des veines encaissées par la diorite.
iii. La minéralisation de type Aghbar est contrôlée par la montée diapirique des
serpentinites. Elle se concentre sur les flancs du diapir en relation avec la fracturation
synchrone du système minéralisateur. La puissance moyenne est de 10 m pour une
profondeur de 400 m. La carapace d’altération des serpentinites constitue une
similitude avec les minéralisations de type Tamdrost.
iv. Les minéralisations de type filon II se localisent au contact nord du massif des
serpentinites. Sa particularité réside dans la présence des roches basiques panafricaines
entre la serpentinite et la couverture adoudounienne, ce qui explique le développement
de la minéralisation en filons plutôt qu’en amas. Ce type se distingue par l’abondance
des sulfo-arséniures de cobalt. Par ailleurs, la nature carbonatée de la couverture
favorise l’altération des arséniures et des sulfo-arséniures en faveur des carbonates
cobaltifères et des arséniates qui font la réputation minéralogique de Bou Azzer. Le
volume minéralisé afférant à ce groupe reste en deçà de 2% du volume global.
v. Les filons de type Aït Ahmane-Nord sont particuliers par la nature de l’encaissant. Il
s’agit de structures solitaires encaissées dans les diabases et les gabbros ophiolitiques.
La texture disséminée y prédomine, ce qui rend leur valorisation plus difficile.
1.2.4. Rappel des travaux métallogéniques antérieurs et principaux modèles.
Plusieurs hypothèses ont été proposées pour les minéralisations cobaltifères de Bou
Azzer. Jouravsky (1952) a associé le cobalt à la serpentine et considère un événement
hydrothermal hercynien dans lequel l’arsenic, le CO2 et la silice proviendraient d’une origine
profonde. Gouloubinow (1956) reconduit le modèle hydrothermal avec un âge des
minéralisations hercynien alors que Kroutov (1970) propose un âge plutôt infracambrien et un
événement hydrothermal associé à l’activité volcanique du système de Jbel Boho. Leblanc
(1981) considère que l’origine du cobalt est dans la serpentinite, la magnétite et certains
niveaux riches en sulfures. Il propose un premier dépôt du cobalt sédimentaire dans des
chenaux en relation avec la carapace d’Ambed, reconcentré par des phases tectoniques
postérieures et plus particulièrement à l’Hercynien. Sur la base des inclusions fluides, des
analyses isotopiques et des données de terrain, l’auteur (Maacha, 1994 ; Maacha et al., 1998)
place l’ensemble de la minéralisation économique dans un âge tardi-panafricain et propose un
modèle qui combine l’interaction entre les fluides exogènes chargés de chlorures et des
fluides endogènes porteurs de As, Mo, Se. Le modèle a pu être confirmé par El Ghorfi (2006).
Dans ce modèle, la carapace d’Ambed est postérieure au Précambrien III et n’aurait joué
qu’un rôle de réceptacle plutôt que de pré-concentrateur de cobalt.

20
En tenant compte des données récentes, nous considérons que la genèse des
minéralisations à Co, Ni, As et Au de Bou Azzer est le résultat de plusieurs processus
hydrothermaux et tectono-magmatiques superposés. Dans le massif d’Ambed où la
serpentinisation des roches ultrabasiques n’est que partielle, une paragenèse primaire
d’origine magmatique à pentlandite, chromospinelle et magnétite cobaltifére et/ou nickélifère
ont été mise en évidence (Fig. 3) et serait probablement associée aux sulfures de Fe
(pyrrhotite et/ou pyrite).

Figure 3 : association of mineral parageneses with systems of faults forming in relation qith steps
of changing in orientation of tectonic stresses in the Meshoui ore field ( according to L.Maacha.
1994 with additions of author)

21
Figure 4 : association of mineral parageneses with systems of faults forming in relation with steps
of changing in orientation of tectonic stresses in the Central Bou Azzer ore field ( according to
L.Maacha. 1994 with additions of author)

22
En revanche, dans les massifs d’Aghbar et de Bou Azzer-Est où la serpentinisation est
totale, l’assemblage minéralogique identifié est composé essentiellement de minéraux
secondaires de polydymite cobaltifére, millerite cobaltifére, orcelite et magnétite cobaltifére et
nickélifère. Ces phases pourraient provenir du remplacement, lors de la serpentinisation,
d’une paragenèse minérale primaire formée, en plus de l’olivine, d’agrégats de
pentlandite+pyrrhotite.
La présence de l’orcelite, le seul arséniure de Ni stable pendant la serpentinisation,
reflète des conditions de forte activité de Ni et de faible activité de Fe au sein des fluides
impliqués dans la serpentinisation. La fréquence relative de la maucherite souligne
l’importance de l’arsenic dans les fluides d’origine mantellique. Les valeurs de l’activité de
l’arsenic ont pu être localement aussi élevées que celle du soufre pour former un liquide
immiscible riche en As, à l’origine des paragenèses riche en As de haute température.
Les déformations panafricaines induisent le fonctionnement des accidents majeurs E-
W et ENE qui vont servir de drains aux diverses événements hydrothermaux ainsi qu’aux
altérations supergènes postérieures. C’est à cette famille qu’appartient le filon 7, l’accident
majeur ENE de Bou Azzer-Est, d’Aghbar et la faille d’Ightem.
Après les compressions panafricaines, le domaine de Bou Azzer est soumis à un
régime transtensif synchrone du dépôt du Groupe de Ouarzazate ou PIII (Azizi, 1990 ;
Soulaimani et al. 2003) qui conduit à la réactivation des accidents E-W en décrochements
sénestres et des accidents NE en failles normales. Un tel contexte extensif a favorisé le
développement d’un système de horsts et grabens accompagnés par la remontée de dômes de
serpentines, alternant avec des dépressions à dépôts PIII. On peut noter trois dômes
principaux, ceux de Bou Offroh, Oumlil et Aït Ahmane. Ce phénomène va se poursuivre
postérieurement au dépôt du Groupe de Ouarzazate jusqu’à la base de l’Adoudounien. La
montée (doming) des serpentinites forme des dômes ou des lames recoupent les formations de
base de la couverture. A la base de celle-ci et en concordance avec les niveaux volcaniques du
PIII se développe la carapace d’Ambed qui va jouer le rôle de réceptacle aux minéralisations
de type amas (Tamdrost et à Aghbar). Cet épisode est suivi d’une altération des serpentines
marquée par une carbonatation intense et une démagnétisation quasi-totale de la surface
altérée, allant jouer un rôle important dans la genèse des minéralisations par l’oxydation et le
lessivage du cobalt , nickel , arsenic et soufre décrits ci-dessus (ce procédé naturel est
aujourd’hui utilisé dans l’industrie de cobalt).
Par ailleurs, l’étude des inclusions fluides montre la haute salinité des fluides
minéralisateurs avec un % pondéral (NaCl+CaCl2) entre 25 et 30 %, avec de faibles traces de
KCl et de baryum. La composition isotopique du soufre de la chalcopyrite et de la pyrite varie
entre -6,2 et +4,9 et atteint 25,7 dans la barytine. Ceci indique la contribution du soufre lourd
et des sulfates marins dans le processus de dépôt, contribution également soutenue par les
données isotopiques de l’oxygène dans les carbonates qui varie entre -2,9 et+1,4%.
L’événement minéralisateur est aussi accompagné d’azote et accessoirement de méthane. La

23
température de mise en place varie de 150 à 277° C, sous une pression de 550 bars, ce qui
suggère une fracturation assistée par la pression hydraulique dans la cinématique de mise en
place des structures minéralisées.

Figure 5 : association of mineral parageneses with systems of faults forming in relation with steps
of changing in orientation of tectonic stresses in the Ait Ahmane ore field ( according to L.Maacha.
1994 with additions of author)

Les structures minéralisées de Bou Azzer recoupent le PIII et les termes inférieurs de
l’Adoudounien et sont scellées par les niveaux supérieurs ce qui donne à la minéralisation un
âge infracambrien. Ce constat est corroboré par la datation à 550 Ma de la brannérite
(Ennaciri et al., 1996), âge qui correspond à la transition Précambrien/Cambrien,
marquée par un volcanisme alcalin, moteur thermique probable de l’événement. Le contact
entre les serpentines imperméables et les roches encaissantes aurait joué le rôle de barrière
physique et chimique et constituent les lieux favorables à ces dépôts. Cependant, d’autres

24
datations ont été publiées plus récemment, qui suggèrent une évolution plus longue de la
minéralisation. Un âge de 218± 8 Ma ( 40Ar-39Ar) a été mesuré par Levresse (2001) sur un
adulaire provenant d’un gisement à Co-As.
Essarraj et al. (2005) y ont vu la preuve d’un épisode de minéralisation
(principalement en Ag, post Co-As) qui serait lié à l’ouverture atlantique. Plus significative,
de nouvelles datations des carbonates et brannerite coexistant avec la molybdénite ont donné
des âges de 308 ± 31 Ma (Sm-Nd) et 310 ± 5 Ma (U-Pb), respectivement (Oberthür et al.,
2009). Bien que la présence d’une minéralisation plus ancienne (Infracambrien) reste, selon
nous, indiscutable, on doit envisager une remobilisation hercynienne importante, hypothèse
cohérente avec l’existence d’un réchauffement du socle de l’Anti-Atlas occidental-central
jusqu’à T>300°C vers 330 Ma (Sebti et al., 2009 ; Oukassou et al., 2011). En résumé, on peut
proposer un modèle de mise en place dans un système métallogénique polyphasé et dont le
stade ultime correspond à un mélange entre les fluides exogènes chargés de chlorures et de
cobalt, Ni et As lessivés des serpentines, avec un fluide volcanogène porteur du sélénium,
molybdène, bismuth et de l’or. L’âge de cet événement est encore à préciser compte tenu des
divergences des données actuelles. Les accidents majeurs panafricains hérités ont servi de
conduits aux fluides minéralisateurs. Les pièges du système regroupent les accidents et les
carbonates produits d’altération exogène des serpentinites.

25
Chapitre 1 : Gisement de Méchoui

1. Contexte géologique de la minéralisation.


Les gisements de Méchoui 1, 2 et 3 font partie du domaine de Bou Offrokh. Ils sont
spatialement liés au contact tectonique sud des serpentines avec les diorites. Le massif de Bou
Offrokh constitue, la terminaison occidentale de la boutonnière de Bou Azzer-El Grâara. On y
trouve les formations du Tonien représentées par les serpentines et les roches vertes, les
diorites quartziques intrusives, les formations de Tiddiline au Nord, les vulcanites du PIII et la
couverture Adoudounienne. Il présente toutes les empreintes de l’histoire tectonique de la
boutonnière. En effet, les formations du Tonien gardent l’empreinte des déformations liées à
l’orogenèse panafricaine (fluage dans les serpentines, la schistosité des roches basiques du
nord). Ces structures B1, orientées E-W ailleurs, virguent en une direction NW, une rotation
tectonique probablement liée au poinçonnement des terrains du socle Précmbrien I des
Zenaga. Les différents épisodes tectoniques ont engendré un réseau de fractures dont les
directions E-W et WNW sont les plus dominantes (Fig. 1). L’accident de Mohkazni limite les
terrains du Tonien. Ces derniers chevauchent les volcanites du PIII sur plus de 100 m. En
profondeur, les sondages réalisés dans le secteur ont recoupé les gneiss en contact tectonique
avec les diorites.
La faille limitrophe du massif des serpentines de Bou-Offroh est marquée en surface
par des lambeaux de serpentines carbonatées au contact du PIII avec la diorite PII. Elle est
postérieurement remplie de quartz – carbonates et barytine. Quant à la cinématique de
fonctionnement de cet accident, elle débute par un jeu majeur senestre ayant contribué à la
structuration des terrains PII. Le rejeu postérieur au PIII est senestre matérialisé par des
striations horizontales.
L’accident de Méchoui orienté N125, 65°S est satellite des accidents de Mohkazni et
El Gir. Il est également jalonné par une bande de listwenites au contact des serpentines avec
les diorites et intra-diorites à l’ouest (au Niveau de Méchoui1). A ces listwenites se
superposent des lentilles de dolomie rose (Exemple Méchoui 2) et localement de barytine.
A la traversée des volcanites du PIII, l’accident de Méchoui est matérialisé par une
frange d’altération de puissance métrique avec des digitations suivant les filons quartzeux.
Au même titre que l’accident de Mohkazni et El Gir, la faille de Méchoui présente des
jeux multiples. Trois générations de stries ont été relevées :
Une première striation à pitch de 15°w correspond à un jeu précoce senestre.
Le deuxième jeu est inverse senestre (St75°W).
Le dernier jeu est normal senestre matérialisé par une striation à pitch de 70°E.

26
La minéralisation dans le secteur de Méchoui est spatialement liée au décrochement
majeur.
Le gisement de Méchoui 3 est constitué par un réseau de filons N30. Ils correspondent
à une terminaison en « queue de cheval » d’une structure N100 qui affecte le PIII au Sud (Fig.
2, Pl-1). La minéralisation de Méchoui 1 est contrôlée par des structures N70 à N110 satellites
de l’accident majeur.

Figure 1 : Schéma structural du massif de Bou Offroh. Il montre le caractère polyphasé de la


tectonique qui affect ce massif.

Au même titre que l’accident de Mohkazni et El Gir, la faille de Méchoui présente des
jeux multiples. Trois générations de stries ont été relevées :
Une première striation à pitch de 15°W correspond à un jeu précoce senestre ;
Le deuxième jeu est inverse senestre (St75°W) ;
Le dernier jeu est normal senestre matérialisé par une striation à pitch de 70°E.
La minéralisation dans le secteur de Méchoui est spatialement liée au décrochement majeur.

27
Planche 1: Image photographique de l’accident majeur de Méchoui 3 : Éléments structuraux et
texturaux du filon majeurs (master plan du gisement) La planche montre l’accident majeur de
Mechoui 3 de Direction NE. A : Zone de relais qui évolue en pull apart dans le filon majeur, A1 :
quartz précoce bréchifié et ciménté par les oxydes de fer, A2 : relation chronologique entre les
carbonates au cœur et le quartz aux bordures dans une zone d’épaississement, A3 : Dernier plan
avec striation et tectoglyphes de la tectonique postérieure, A4 : remplissage saccadé en ouverture de
«type valve behaviour».

28
Le gisement de Méchoui 3 est constitué par un réseau de filons N30. Ils correspondent
à une terminaison en « queue de cheval » d’une structure N100 qui affecte le PIII au Sud (Fig.
2, Pl-1). La minéralisation de Méchoui 1 est contrôlée par des structures N70 à N110 satellites
de l’accident majeur.

ϬϭϬϬŵ

ϬϭϬŵ

Figure 2 : Carte structurale simplifiée du district de Mechoui. Elle montre les structures en
terminaison en queue de cheval à l’échelle du gisement (A) et à l’échelle d’une structure (B). Noter
qu’à l’échelle de la structure, l’essentiel du remplissage et le maximum d’ouverture sont manifestes
à l’approche des serpentines.

Les accidents d’Elgir, Méchoui et Mokhazni présentent un jeu majeur panafricain B2.
Ils ont rejoué lors de la tectonique transtensive synchrone du dépôt des formations de la
couverture PIII. Les veines à quartz et carbonates développées au niveau d’Elgir, Méchoui
témoignent de l’événement tectono-hydrothermal minéralisateur.
Cet accident se ramifie en plusieurs branches qui forment le système minéralisé au niveau du
gisement. Cette virgation se fait dans le sens horaire avec une tendance à devenir
perpendiculaire au massif des serpentines. La structure majeure est ondulée (A1) avec une
succession de zones épaisses et des zones minces. Les zones épaisses correspondent au
maximum d’extension et développent des lentilles de surface gauche et des losanges de
remplissage de pull apart. La structure montre un système d’ouverture saccadée de type

29
« valve behaviour » avec plusieurs générations de quartz et des carbonates généralement
tardifs(A4). La bréchification hydraulique est relevée au niveau du filon majeur mais
également au niveau des crins de la terminaison.
2. Analyses géologique et structurales des niveaux miniers :
La minéralisation dans le gisement de Méchoui 3 est filonienne. Les filons sont
encaissés dans la diorite quartzique. Leur remplissage quartzo-carbonaté est de puissance
variable (5cm à 1m20) et souvent discontinu. Il se présente sous forme de lentilles
minéralisées. Ces lentilles se relayent parfois par des plans faillés et mylonitisés.

0 50m

Figure 3 : Vue en perspective des structures du gisement de Mechoui.

Tandis que les structures présentent un pendage Est, l’enveloppe minéralisée évolue en profondeur
vers l’Ouest. Les périphéries de la minéralisation est à carbonates et quartz. Cette dernière peut se
présenter sous forme de nodules broyés témoignant d’un rejeu de faille.

Les travaux miniers réalisés comprennent un puits, long de 207m et 5 niveaux espacés
de 40m. La figure 3 illustre une représentation tridimensionnelle de ces travaux ainsi que les
structures exploitées. Cinq filons ont été recoupés à puissances et extensions variables en
fonction des structures mais aussi dépendamment de la profondeur. L’ensemble des filons
présentent un pendage régulier vers l’Est. Toutefois, l’enveloppe des colonnes minéralisées
atteste d’un plongement ouest.

30
Figure 4 : Levé géologique du niveau -250 du gisement de Méchoui 3. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara. Anti-Atlas Maroc.

Les travaux miniers montrent que le contact des serpentines évolue vers le Sud avec
une pente de l’ordre de 70°. Les blocs de roches basiques cartographiées à l’affleurement
reprennent localement en profondeur mais de manière discontinue. Les travaux ont aussi
révélé, en plus des filons, des corps de contact mais de faibles dimensions. Ils sont associés à

31
des rampes liées aux failles latitudinales parallèles au contact. Un réseau de failles
postérieures à la minéralisation ont été relevées dans tous les niveaux. A l’affleurement et en
ce qui concerne les conditions thermiques de mise en place des fluides, la température varie
de 80°C à 110 °C pour le quartz 1 et de 60°C à 110°C pour le quartz 3. La pression ne
dépasse pas 250 atm.
2.1. Niveau -250 :
Il correspond au niveau le plus profond de la mine. Il a permis de recouper les
structures F5, F2 et F1 (Fig. 4). Les structures F0 et F0’ sont projetées à partir de la surface et
partiellement recoupées par les forages. D’une manière générale, les filons montrent un
amincissement aussi bien pour la gangue que pour les arséniures ce qui ampute leur
exploitabilité. La structure F5 montre une extension qui dépasse 50 m tandis que la F1 et la F2
n’excédent guère 30m. Il est aussi avéré une zonalité des teneurs en cobalt dans le concentré
qui reflètent l’abondance des di-arséniures pauvres en cobalt. Cette question sera détaillée
dans la partie relative à l’étude minéralogique.
2.2. Niveau -200 :
Vis-à-vis du niveau -250, les filons recoupés (F1, F2 et F5) sont plus puissants et bien
minéralisés (Fig. 5).

Figure 5 : Levé géologique du niveau -200. Gisement de Mechoui 3. Boutonnière de Bou Azzer.

32
La structure F2 montre une virgation dans le sens horaire accompagnée d’une
ramification en trois branches notamment dans les zones de relais et en allant vers le massif
des serpentines. L’extension de la minéralisation en plan est autour de 30m. Le niveau,
montre au niveau du TB, une structure parallèle mais exempte d’arséniures. La structure F1
est minéralisée sur moins de 20m et relativement moins puissante. Non loin du contact du
massif des serpentines, elle s’éclate en deux structures symétriques par rapport à l’axe de la
structure principale. La structure F5 est de loin la plus importante et s’avère minéralisée sur
plus de 50 m. La puissance est aussi relativement plus contrastée avec des zones d’extrusion,
des relais et des surfaces gauches. Pour l’ensemble des structures, le remplissage à arséniures
est relayé par la gangue à dominance de quartz. Les études des inclusions fluides ont été
effectuées sur les structures F2 et F5. Pour la structure F5, es gammes de température varient
respectivement pour le quartz 1, le quartz 2 et le quartz 3 de 60 °C à 120 °C, 180 °C à 250 °C
et de 60 °C à 80 °C. La pression baisse par rapport au niveau -160 à 400 atm. En allant vers la
F2, la température baisse pour le quartz 2 et oscille entre 140 à 170 °C. Tandis que pour le
quartz 3, elle augmente à 160 °C. La calcite 2 a livré des températures qui varient entre 140 et
180 °C.
2.3. Niveau – 163 :
Cinq structures (F1, Branches F2, F4, F5) ont été rencontrées pendant le traçage de ce
niveau (Fig. 6). La structure F1, orientée N35, 60 SE montre une minéralisation surtout liée à
des veinules dans la diorite hématitisée. Une seule génération de strie est relevée (75°SW) et
elle paraît être liée au jeu inverse senestre de la faille. La structure F2 de direction N20, 70
SSE, se poursuit à l’intérieur des roches vertes et des serpentines. Ces épontes portent une
striation subverticale (78° SSW) indiquant un jeu inverse senestre. A l’échelle d’une structure,
les figures 7 et 8 exposent le détail de la structure F1 à la première et la cinquième tranche.
Du côté de la serpentine, elle montre un réseau de petits filons ENE dans le bloc ouest et NNE
dans le bloc Est. En s’en éloignant, la structure gagne en puissance avec une minéralisation
massive à l’éponte du toit, une minéralisation disséminée à la base et localement des textures
bréchiques. Dans la partie sud, la structure dessine un relais asymétrique et à minéralisation
impartialement répartie entre les deux branches. Le remplissage est à quartz-dolomie et
arséniures. La rubéfaction de la diorite constitue l’altération la mieux corrélée aux
concentrations des arséniures, elle est emboitée par un halo de chlorite latéralement. Sur un
plan structural, la faille minéralisée montre une striation avec un pitch de 75° NE conforme à
un jeu inverse senestre. Une faille sèche parallèle au filon et dans le même sens de pendage a
été cartographiée. Elle est, au même titre que le filon, recoupée par des failles postérieures à la
minéralisation orientées N70°E et N100°E. A 23m au-dessus du niveau -160, le levé
géologique de la taille d’exploitation montre des changements significatifs de structures, de
morphologie et de typologie de la minéralisation. Sur un plan géologique, on retrouve les
roches basiques au passage de la serpentine avec la diorite. Cette dernière change de texture
au contact et devient microgrenue témoin de la bordure figée d’un contact intrusif. Elle est
aussi foliée avec une fabrique planaire parallèle à la structuration panafricaine.

33
Atlas Maroc.
Figure 6 : Levé géologique du niveau -160 du gisement de Méchoui 3. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara. Anti-

Pour ce qui est de la minéralisation, on retrouve le réseau des filons transverses et une
minéralisation de contact. Le premier type regroupe quatre filons dans une géométrie en
queue de cheval à la terminaison NE du « master plan ». L’ensemble des crins dénotent des
légers décalages sénestres qui affectent le contact. Vers le sud, une faille N80°E décale la
structure en dextre. La minéralisation de contact est spatialement limitée au compartiment
ouest. Du sud vers le nord, elle commence par un corps prismatique épais à proximité du filon
qui s’amincit en s’en éloignant. Au nord, la minéralisation prend des formes patatoïdes
allongées parallèlement au contact et au sein des roches basiques avec de la calcite blanche au
cœur et les arséniures en périphérie.

34
0 15m

Figure 7 : Levé géologique de la taille F1, Niveau -163, première tranche. La structure montre un
dédoublement en s’éloignant des serpentines. L’extension de la minéralisation n’excède pas 50m.

Ϭϯ Ϭŵ

Figure 8 : Levé géologique da la taille F1, Niveau 163+23, 5éme tranche.

Pour ce qui est des températures, elles varient de 130°C et 160 °C pour le quartz 1, de
230 °C et 280 °C pour le quartz 2 et de 75 °C à 120 °C pour les dolomies. La pression
témoigne d’une hausse significative par rapport à l’affleurement et atteint 650 atm. Il est de ce
fait, le centre du gisement d’abord sur le plan morphologique, structural, minéralogique et
thermo-barométrique.

35
Au niveau de la 5éme tranche de la F1, l’essentiel de la minéralisation est logé à
proximité des serpentines sous forme de veines plies ou moins parallèles. Il s’y associe une
minéralisation de contact sous forme de veine parallèle au contact et de concrétion au jour des
éléments des serpentines carbonatées. Cette dernière s’éteint en s’éloignant de la F1.
2.4. Niveau – 123 :
Les structures minéralisées majeures dans ce niveau, sont la F1 et les deux branches de
la F2. Elles sont orientées N20 à N40 et pendent vers le Sud-Est. La structure F1 montre une
double striation :

Figure 9 : Levé géologique du niveau -120. Gisement de Mechoui 3. Boutonnière de Bou Azzer.

Une striation à pitch de 72° vers le SW liée au jeu inverse senestre ;


Une striation 70° NE, qui semble être tardive, indique un jeu normal senestre ;

36
La minéralisation à dominante de safflorite est encaissée dans la diorite hématisée.
Les deux branches de la F2, indépendantes à la base (niveau – 123), se rejoignent au
sud (niveau –123+20m) en un seul filon puissant de 60 cm en moyenne (Fig. 9). Du côté du
contact des serpentines, ces structures se ramifient en plusieurs branches minéralisées.
Les mesures microtectoniques faites dans ce niveau indiquent l’existence, comme dans
le cas de F1, des mêmes générations de stries.

ϬϭϬŵ
Figure 10 : Levé géologique des structures F2/F2bis au niveau 123, 5éme tranche.

La structure se ramifie en plus de la branche à l’approche des serpentines, les petites


étant les plus riches en arséniures. Le détail montre sur la figure illustre une brechification de
la diorite qui précède la précipitation des arséniures.
Au niveau-110, la structure F2 montre des ouvertures en pull apart avec des veines
internes à arséniures dans une masse calcitique (Fig. 11). La géométrie du losange stipule un
jeu senestre de la structure F2 synchrone du dépôt des arséniures.

37
^ƚƌƵĐƚƵƌĞ&ϮďŝƐ

^ƚƌƵĐƚƵƌĞ&Ϯ

ϬϭϬŵ

Figure 11 : Levé géologique des structures F2/F2bis au niveau 123+13.

La structure F2 bis est accompagnée d’un système de fentes de tension cohérentes


avec un jeu dextre. Ceci est contradictoire avec le décollage sénestre du contact par la
F2.Cette contraction pourrait être levée si l’on considère que les fentes matérialisent un autre
épisode tectonique. La coupe CD illustre la terminaison en carbonates d’une minéralisation de
contact.
La figure 12 donne le détail d’un levé de la cinquième tranche d’exploitation du
niveau -120. Elle illustre la différence entre la F1 et la F2. La structure F1 est plus régulière
comparée à la F2. Elle décale le contact en senestre. La zone minéralisée est limitée à 30m
d’extension.

38
ϬϭϬŵ

Figure 12 : Levé géologique de la taille F1, niveau -123, 5éme tranche. Gisement de Méchoui.

2.5. Niveau – 83.


Ce niveau est formé par plusieurs structures filoniennes minéralisées, parmi lesquelles
la F1, F5 et les deux branches de la F2 (Fig. 13).
La structure F5 orientée N25, 65 SE montre un remplissage quartzo-carbonato-
cobaltifère discontinu. Il se présente sous forme de lentilles de longueur et de puissance
variables, relayées par des zones mylonitisées parfois sans remplissage (Fig. 14).
Ces lentilles minéralisées correspondent à des remplissages en zones abritées,
associées aux ondulations de la structure ou aux zones de « Pull apart » sur des
décrochements N20.
Elles sont constituées par le quartz aux épontes dont les cristaux sont perpendiculaires
aux filons indiquant une ouverture en fentes de tension. A l’intérieur de ces fentes, on trouve
des carbonates, de la malachite et des arséniures.
Ces remplissages sont parfois associés à des fragments de diorite et de quartz
remaniés. Ce dernier provient d’une bréchification du quartz primaire associé aux fentes de
tension par le rejeu de la structure dont témoigne l’existence d’une double striation (80° SW
et 75°NE).

39
Figure 13 : Levé géologique du niveau -83, Gisement de Méchoui

Au niveau -58 (Fig. 14), la structure décale le contact en senestre avec un faible rejet
décimétrique. Elle est relativement régulière avec, toutefois, des ondulations qui contrôlent les
zones d’épaississement des colonnes minéralisées. Dans le détail, ces zone d’épaississement
correspondent à une succession de petites veines à arséniures avec d’autres à calcite
rhomboédrique qui illustrent l’évolution de petites zones de transtension s dans une style
tectonique d’ouverture en « crack – seel ». Les relations microstructurales entre les phases
montrent que les arséniures sont synchrones avec la dolomie et précoces par rapport à la
calcite rhomboédrique. Une faille sans remplissage est cartographiée à proximité des
serpentines. Elle s’arrête nettement sur la veine minéralisée. Le contact des serpentines avec
la diorite est à pendage de 65°S et ne présente aucune trace d’hydrothermalisme.

40
0 15m

Figure 14 : Levé géologique de la structure F5, niveau – 83+25. Gisement de Méchoui.

La structure F5 au niveau -83 montre des évidences d’une tectonique polyphasée


materialisée par une double striation (Fig. 15). Une première striation 80° SW est relative à un
mouvement inverse senestre. La seconde à 75°NE indique un jeu normal senestre. Cette
succession cinématique est incomplete comparée aux 3 stades repertoriés dans le gisement de
Mechoui. Il est possible que le jeu senestre précoce soit oblitéré par les deux stades
surimposés. Ace niveau, les développées dans la partie Sud du filon. Dans cette zon, la
structure évolue en un système de veines prochés du meridien limitées au toit et au mur par
des failles N40 et N50°E.
La famille limitrophe du mur est à remplisssage de gangue et de traces d’arséniures,
trandisque la faille du toit est séche selon la direction N40°E. Cette dernière subit une
virgation dans le sens anti-horaire et évolue en trois viens minéralisées intercalées par la
gangne. Cette configuration révèle que ces structures limitrophes sont synchrones des veines
minéralisées et sont séches dans leurs parties transpressives. Les breches à éléments de quartz
notées dans le levé de la tecnique qui a régit ce système. Il est à signaler que le quartz fait
partie des phases précoces de la succssion paragénétique commune aux gisement de Bou
Azzer.
2.6. Niveau – 43.
Sur un plan lithologique, le niveau montre les serpentines en contact faillé avec les
diorites et une écaille aussi tectonique des roches basiques dans la partie est du niveau.
L’ensemble des structures sont reconnues par ce niveau à savoir : F5, F4, F4bis, F3 et
F3bis, F2, F1, F1 bis et F0 (Fig. 16). Seules les six premières sont minéralisées.

41
Figure 15 : Levé géologique de la swtructure F5 au niveau -83. Gisement de Mechoui.

Tous les traçages montrent des veines minces métriques à décimétriques irrégulières
avec des formes arquées, des ondulations, des satellites et des discontinuités tectoniques
précoces et surimposées. Aucune des structures ne se prolonge dans les serpentines.
La minéralisation cobaltifère dans ce niveau est essentiellement à skuttérudite. Elle est
liée à des filons orientés NE-SW sécants sur le contact des serpentines.
Dans les zones d’ondulation des plans de structures, le remplissage minéralisé est
lenticulaire. Ces ouvertures en lentilles sont dues au jeu cisaillant senestre (Fig). Le rejeu
compressif de ces structures est également observé, il est exprimé par l’existence d’une
striation subverticale à pitch de 80° vers le Sud-Ouest et de la mylonite.
Certaines d’entre elles recoupent le contact des serpentines sans produire de décalage,
d’autres de même direction sont recoupées. Ceci est expliqué par le rejeu répété de ce contact
et des structures minéralisées.

42
Figure 16 : Levé géologique du niveau -40 du gisement de Mechoui 3. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara.

La structure F3 au niveau -43 est relativement bien minéralisée aussi bien en


puissance qu’en extension latérale. Avec le niveau de base, le levé géologique de détail de la
7éme tranche d’exploitation a confirmé la continuité en verticale (Fig. 17).
La puissance varie de quelques centimètres à plus de 1m pour une extension latérale
qui avoisine 50m.

43
ϬϭϬŵ

Figure 17 : Levé géologue de la taille F3, niveau -43, 7éme tranche. Gisement de Mechoui

En allant vers le contact des serpentines avec la diorite, la structure gagne en puissance
et se ramifie en quatre branches dont le « master plan » et le plus minéralisé. L’ensemble des
branches recoupent le contact sans décalage significatif. Deux types de structures en « pull
apart » sont relevés dans la structure et illustrés par la figure. Un premier de type simple ou la
veine minéralisée occupe le centre bordé par la gangue.
Le second situé à proximité de la cheminée est de type composite à dominance de
gangue avec des traces d’arséniures. Il développe une frange d’hématisation de la diorite qui
épouse parfaitement les zones bordières de la structure. Les deux « pull apart » indiquent un
mouvementent senestre de la structureµ.
Dans la partie Sud (au Sud de la cheminée sur la figure), la veine minéralisée recoupe
un réseau de fractures N70° et N120°E sans remplissage. Tandis que dans la partie nord des
structures N70° et N60°E recoupent le filon et les arséniures associés.
Au niveau -28, le contexte géologique est particulier par l’existence d’un lambeau de
roches vertes au passage de la serpentine à la diorite. La texture de cette dernière est
microgrenue et présente un contact tectonique avec les roches vertes. Ce contact tectonique à
pendage de 70° S n’est pas traversé par les structures minéralisées. Pour ce qui est du système
filonien, on note un réseau précoce de veines parallèle (N15) ou oblique (N50) à la veine
minéralisé. Ces veines précoces sont à quartz et calcite ou encore à diorite quartzique
blanchâtre altérée (Fig.18).

44
Ϭ ϮϬŵ

Figure 18 : Levé géologique de la taille F2/5. Niveau -43+15. Gisement de Mechoui 3.

Elles s’arrêtent sur la veine à arséniures. La veine minéralisée proprement dite est
orientée N20°E et subit une légère réorientation de 5° dans le sens antihoraire à proximité des
serpentines. Dans le détail, il s’agit de plusieurs petites veines anastomosées ou alternent la
calcite, les arséniures et la diorite hématitisée.
3. Etude minéralogique
Le gisement de Méchoui se rattache au type intra-diorite en filons transverses. La
minéralisation empreinte des structures N30 à pendage est. Les corps minéralisés se
présentent sous forme de lentilles de dimensions variables. La nature et l’origine tectonique
de ces lentilles sont diverses. Elles correspondent à des structures en pull-apart, des zones de
transtension dans les plans de failles ou à des fentes intra-filons. Il s’y associe une
minéralisation métasomatique dans la diorite sous forme de dissémination et de contact dans
les serpentines carbonatées mais de dimensions réduites.La hauteur moyenne des corps
minéralisés est de 100m pour une extension longitudinale n’excédant pas 50m. La puissance
varie de 10cm à plus de 1m. Elle s’accroît en allant vers les serpentines.
3.1. Textures de la minéralisation :
On note une grande diversité des textures de la minéralisation traduisant différentes
conditions tectoniques et hydrauliques de mise en place.
45
D’une manière générale, on peut distinguer des textures rubanées et d’autres
bréchiques :
Les textures rubanées sont fréquentes dans les filons N30, le rubanement correspond à
l’alternance de lamines de quartz-carbonates et d’arséniures. L’orientation des lamines est
généralement oblique sur les épontes du filon avec des structures de recoupement. Ceci traduit
la mise en place dans un système cisaillant. Nous argumentons ce point également par des
structures de pull-apart intra-filon à textures laminées. En outre, les épontes des lamines
présentent des stries matérialisant des mouvements synchrones au dépôt.
On peut rarement parler de textures massives, vue l’omniprésence des carbonates et de
quartz. Ces derniers en faibles proportions donnent à la minéralisation un aspect sub-massif.
Dans les textures laminées, le quartz est sous forme d’aiguilles (structures en peignes)
de dimensions millimétriques à centimétriques traduisant une croissance lente des cristaux
dans des ouvertures en fonction de la cinématique de déformation.
Ces structures en peigne peuvent être répétitives indiquant un système hydrothermal
pulsatif. Les textures béchiques sont fréquentes et de nature diverse. On les regroupe en deux
types : brèches hydrothermales et brèches tectoniques.
- Les brèches hydrauliques sont exclusivement associées aux filons minéralisés où
elles témoignent d’une fracturation assistée par la pression hydraulique.
Les éléments constitutifs sont anguleux et polygéniques. Selon la composition, deux
types de brèches hydrauliques sont fréquemment rencontrés :
Brèche à éléments de diorite cimentés par le quartz ;
Brèche à éléments de quartz et diorite cimentés par les arséniures et les carbonates.
Ces deux types correspondent à deux pulsions hydrothermales superposées. La phase à
quartz étant la plus précoce.
Un troisième événement hydrothermal associé à la déformation serait marqué par la
bréchification liée aux failles plates. La brèche est composée d’éléments de diorite cimentés
par la dolomie. Les arséniures, particulièrement loêllingitiques, se concentrent autour des
éléments de diorites.
La bréchification est la plus intense au niveau des nœuds structuraux formés par des
failles plates et les fentes associées.
- Les brèches mécaniques résultent essentiellement d’une tectonique post-
minéralisation. Le rejeu des filons minéralisés induits une bréchification de la gangue et de la
minéralisation associée. Elle est alors constituée d’éléments boudinés légèrement obliques sur
le filon. Les failles N60, affectant la minéralisation encaissent une minéralisation à texture
également béchique. Elle est à dominance de loëllingite et résulte de la remobilisation
mécano-chimique des arséniures.

46
Figure 19 : proportions de la skuttérudite par rapport à la safflorite dans les sections du gisement de
Mechoui.

3.2. Phases minérales :


Les principaux minéraux métalliques constitutifs de la minéralisation sont les
triarséniures cubiques (skuttérudite – smaltine – chloantite) et la safflorit.
Les proportions entre la skuttérudite et la safflorite sont variables. Leur variation
relative dessine une zonalité concentrique. La safflorite l’emporte au cœur des corps
minéralisés vis-à-vis de la skuttérudite qui domine dans les périphéries. Ceci ressort nettement
dans la répartition des teneurs en concentré cobalt (Fig. 25 & 26).
Les rapports entre ces deux espèces, montrent que la safflorite est bien postérieure.
La loëllingite : est bien exprimée au niveau des failles plates traduisant un stade de
remobilisation des arséniures. Elle s’y associe avec la dolomie et le quartz, Le quartz est
nettement postérieure à la loëllingite, ceci constitue une particularité des failles plates.
Du point de vue microtextural, les cristaux se présentent sous deux formes :
En petits cristaux automorphes au sein des éléments de diorites hématisées.
En masse fibro-radiée occupant l’éponte basale des fractures plates.
Par ailleurs, l’arsénopyrite en grains rhomboïdes s’associe à la loëllingite et lui est
antérieure.
Les sulfo-arséniures de Fe et de Co sont rencontrés à des proportions faibles (1 à 3%),
le plus souvent en dissémination dans la diorite formant ainsi l’enveloppe des arséniures. Il
s’agit essentiellement de l’arsénopyrite, l’alloclasite et des éléments intermédiaires.

47
La relation chronologique vis à vis des arséniures n’est pas tranchée, cependant,
certaines structures laissent supposer que l’arsénopyrite est postérieur à la skuttérudite et à la
safflorite et cristallise avant la loëllingite.
Les sulfures sont postérieurs aux arséniures, la molybdénite et la chalcopyrite sont les
plus répandues. La chalcopyrite est parfois cernée d’une frange de covellite et/ou chalcosine.
La sphalérite peu fréquente est également rencontrée.
L’or natif localisé au sein de la skuttérudite se présente sous forme de petits grains, en
minces filonnets ou en petits nids. Il est accompagné de cobaltine et d’alloclasite. L’or est
postérieur à la skuttérudite.
3.3. Chimisme des phases.
Les phases sélénéfières de la planche 2 (tableau 2) comprennent les sélénides
AgBiSe2, les sélénoarsénides CoAsSe et les sulfoarséniures sous forme de Ni-cobaltite.
La phase AgBiSe2 est composée de 22% d’argent, 30,8% de sélénium et 46,48% de
bismuth avec accessoirement 0,71% de soufre.

Planche 2 : Les phases séléniféres sous forme de sélénides AgBiSe2, les sélenoarsénides CoAsSe et
les sulfoaséniures Ni-cobaltite avec la skuttérudite et l’or natif dans un filonnet de carbonates.
Gisement de Méchoui 3.

48
Tableau 1 : Résultats des analyses à la microsonde.
Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
74 0 0 0 0 0 0 0 0 22.01 0.71 30.80 0 46.48 100
75 2.87 10.13 9.06 0.38 0 77.56 0 0 0 0 0 0 0 100
77 2.21 27.53 5.44 0 0 42.85 0 0 0 16.46 5.52 0 0 100
78 0.65 22 .75 6.84 0 0 40.32 0 0 0 2.48 26.96 0 0 100
79 0 0 0 0 0 0 0 60.68 39.32 0 0 0 0 100

Tableau 2 : Formules chimiques des phases minérales.

Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
74 0 0 0 0 0 0 0 0 0.97 0.10 1.86 0 100
75 0.14 0.48 0.44 0.02 0 2.92 0 0 0 0 0 0 0 100
77 0.07 0.80 0.016 0 0 0.98 0 0 0 0.88 0.12 0 0 100
78 0.02 0.79 0.24 0 0 1.10 0 0 0 0.16 0.70 0 0 100
79 0 0 0 0 0 0 0 45.80 54.20 0 0 0 0 100

La phase CoAsSe contient 22,75% de cobalt, 6,48% de nickel, 40,32% d’arsenic,


26,96% de sélénium et 2,48% de soufre. Sa formule chimique est
[(Co0,79Ni0,24)As1,10Se0,70S0,16].

Planche 3 ; Les sulfures de cuivre à bornite, chalcopyrite, covellite et chalcocite avec traces de
cobaltite en dissémination dans les carbonates. Gisement de Mechoui 3.

La Ni-cobaltite est à 27,53% de cobalt, 5,44% de nickel et 5,52% de sélénium.

49
La skuttérudite nickélifère est particulière par le ratio Ni/Co qui avoisine l’unité et l’or
qui s’y associe parfois. Les teneurs respectives en cobalt et en nickel sont respectivement de
10,13% pour 9,06%.
L’or est argentifère avec un contenu en argent de 39,32%.
Dans la planche 3 (tableau 4), la bornite est composée de 62,96% de cuivre, 24,18%
de soufre et 11,17% de fer. La cobaltite dans ce cas est peu nickélifère en faveur du cobalt.
Les teneurs sont de 34,53% en cobalt, 1,06% en nickel, 39,64% en arsenic et 19,53% en
soufre. Elle est à 0,47% en cuivre en regard de la précédente qui en est dépourvue.
Dans la planche 5 (tableu 5 et 6), l’or contient presque 40% d’argent. Les formules
chimiques déduites des sulfoarséniures nickélifères et de la skuttérudite sont :
 (Co 0,51, Ni 0,48) As 1,01S 0,89
 (Co 0,77 Ni 021) As 0,96S 0,88
 (Co 0,50, Ni 0,40) As 2,92
Tableau 3 : Compositions chimiques de la bornite et de la chalcopyrite de Mechoui 3.
Minéral FIT Fe Ni Co Cu S As
Bornite 1.18 11.17 - - 62.96 24.18 -
cobaltite 1.06 0.26 1.06 34.53 0.47 19.53 39.64

Pour les diarséniures, la safflorite contient en moyenne 18,275% de cobalt pour


10,21% en fer (tableau 6). Le rang du cobalt se situe entre 10,57% et 25,38% ce qui
matérialise les substitutions respectives entre le fer et le cobalt de la série loellingite-safflorite.
La loellingite proprement définie dans l’étude est pratiquement dépourvue de cobalt et n’en
renferme que 0,05% en cobalt et 26,95 en fer. La skuttérudite de Méchoui est relativement
plus cobaltifère comparée à celle des autres gisements et fait en moyenne 18%. Elle contient
aussi du nickel dans le contenu est de 0,75%.
Les cobaltites non nickélifères renferment 26,82 à 30,2% de cobalt et une teneur
moyenne en nickel de 0,303%. Elles sont anomaliques en antimoine et en argent.
L’arsénopyrite contient du cobalt à 1,58% et effleure localement 5%.
3.4. Les zonalités chimico-minéralogiques.
Pour pouvoir établir ces zonalités avec précision, un échantillonnage très représentatif
a été réalisé le long des ouvrages miniers de galerie et tailles complétées par les cheminées.
Les résultats sont ensuite reportés sur les sections pour dessiner les enveloppes. 39
échantillons ont été étudiés pour en déduire les schémas des figures 20 et 21. En terme de
proportions (Fig. 19), il s’avère qu’il ’y a des zones exclusivement à triarséniures et d’autres à
diarséniures ainsi que des zones mixtes à dominances réciproques.

50
Planche 4 : Les sulfures de cuivre composés par la chalcopyrite (1), bornite (2), chalcocite(3) et
la cobaltite 4.Gisement de Mechoui 3.

Planche 5 : Les sulfoarséniures séleniféres (Ni-cobaltite et la série cobaltite-gersdorffite) avec l’or


associé dans une gangue de carbonates recoupent la skuttérudite. Gisement de Méchoui 3.

51
Tableau 4 : Résultats des analyses à la microsonde des points marqués sur la planche 5. Gisement de
Mechoui 3.
Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
80 1.81 17.72 16.61 0 0 44.53 0 0 0 16.92 2.41 0 0 100
81 3.16 10.48 8.33 0.49 0 77.54 0 0 0 0 0 0 0 100
82 2.39 26.50 7.27 0 0 42.06 0 0 0 16.58 5.19 0 0 100
83 0 0 0 0 0 0 0 60.05 39.95 0 0 0 0 100

Tableau 5 : Les formules chimiques des phases analysées sur la planche 5. Gisement de Mechoui 3.
Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
80 0.06 0.51 0.48 0 0 1.01 0 0 0 0.89 0.05 0 0 100
81 0.16 0.50 0.40 0.02 0 2.92 0 0 0 0 0 0 0 100
82 0.07 0.77 0.21 0 0 0.96 0 0 0 0.88 0.11 0 0 100
83 0 0 0 0 0 0 0 45.15 54.85 0 0 0 0 100

Tableau 6 : Les compositions chimiques des arséniures et sulfoarséniures des minéralisations de


Méchoui 3.
Echantillon minérali Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S SUM
BM-2 löllingite-II 5,3 0,14 22,2 0,01 - - 71,52 - 1,18 99,34
M-7 skutterudite 19,55 0,61 1,23 - - 0,008 77,78 - 0,29 99,97
M-11 skutterudite 16,15 1,35 4,07 - - 0,004 78,19 - 0,47 100,23
M-13 skutterudite 18,31 0,3 3,24 0,007 - 0,015 77,77 0,006 0,72 100,37
M-8 safflorite 22,34 0,02 6,4 0,03 - 0,003 71,7 0,005 0,01 100,59
M-9 safflorite 23,15 0,02 5,68 0,01 - 0,003 71,43 - 0,15 100,44
M-10 safflorite 23,98 0,04 4,92 0,012 - 0,021 71,66 - 0,2 100,83
M-12 safflorite 15,17 0,04 13,16 - - - 71,87 - 0,24 100,48
M-12 safflorite 11,6 0,06 16,34 - - 0,025 72,48 - 0,06 100,56
M-12-1 safflorite 10,57 0,04 17,36 - - - 72,2 - 0,09 100,26
M-16 safflorite 25,38 0,04 3,69 - - 0,029 71,15 0,006 0,42 100,72
M-17 safflorite 14,01 0,01 14,18 - - - 72,4 - 0,16 100,75
M-11 löllingite 0,05 0,05 26,91 - - 0,003 71,32 0,002 0,54 98,87
M-7-1 cobaltite 26,82 0,62 7,84 - 0,046 0,066 45,71 0,013 18,79 99,9
M-12-3 cobaltite 26,82 0,12 8,57 - 0,021 - 45,86 0,006 18,96 100,36
30,2 0,17 4,97 - 0,016 - 45,41 0,001 18,84 99,61
M-7 arsénopyrite 1,11 0,04 32,22 - - 0,074 47,56 0,006 17,64 98,65
4,93 0,12 28,27 - 0,002 0,109 48,28 - 17,09 98,81
M-13 arsénopyrite 0,46 0,03 32,3 - - - 49,05 - 17,18 99,02
M-16 arsénopyrite 1 0,01 32,24 - 0,008 - 47,63 0,005 18,24 99,13
0,4 - 32,74 - - - 48,28 - 18,03 99,45

Ces occurrences en fréquences cumulées sont i) Les zones à skuttérudite seule : 25%,
ii) les zones à dominance de skuttérudite : 12,5%, iii) les zones à équivalence : 6,25%, iv) les
zones à dominance de safflorite : 25% et v) les zones à safflorite exclusive : 31,5%.
Dans la figure 20, l’enveloppe minéralisée est parallèle à la ligne d’intersection entre
le contact de serpentines avec la diorite et le filon porteur. Elle a une extension longitudinale
assez régulière variant de 30 à 40m. La safflorite cobaltifère occupe la partie centrale et
proximale des serpentines entourée d’une enveloppe plus large à dominance de tri-arséniure

52
de cobalt. Les zones non économiques sont à dominance de carbonates et de quartz avec des
sulfures et des faibles traces d’arséniures.
Sud nord

Point d’échantillonnage

4
5 1

Légende: (1) serpentines , (2) Zone à dominance de safflorite, (3) zone de mélange de la safflorite
et de la skuttérudite, (4) Zone à dominance de skuttérudite, (5) zone non minéralisée à
carbonates.

Dans le cas de la F2, (Fig. 21) la colonne minéralisée est lenticulaire avec un grand
axe parallèle au contact des serpentines avec la diorite. Cette colonne large de presque 40m au
niveau -40 se réduit en profondeur avant de se fermer complètement entre les niveaux -160m
et -200m. A l’affleurement le filon est stérile et matérialisée par le remplissage quartzo-
carbonaté dans lequel les carbonates occupent le cœur bordés de quartz en aiguilles aux
épontes. L arséniures se répartissent en zones sud-concentriques avec la safflorite au contact
du massif des serpentines relayés par la skutterudite dans la partie Sud.
Pour le chimisme, on s’est suffi pour Mechoui des éléments cobalt et nickel qui sont supposés
refléter les zonalités et la corrélation avec l’or. Le graphe de la figure 22 montre un ratio
Ni/Co assez régulier dans la partie sud du filon. Il croit progressivement vers le nord et
marque un pic à plus de 14% au niveau du contact.
En résumé, et compte tenu de la chronologie de précipitation des différentes phases
minérales, nous concluons à une zonalité qui est contrôlée par les fugacités du soufre et de
53
l’arsenic. La précipitation des triarséniures aurait conditionné un déficit en arsenic pour
précipiter les diarséniures et puis les sulforséniures et les sulfures.
Sud nord

2
6

Niv -40

3
5 4
1
Niv -80

Niv -120

Niv -160

Légende: (1) serpentines, (2) roches basiques, (3) zone à dominance de safflorite,
(4) Zone à dominance de skuttérudite, (5) zone à dominance de gangue faiblement minéralisée,
(6) Point d’échantillonnage.
Figure 21 : Coupe dans le plan de la structure F2, schéma des zonalités minéralogiques.

4. Altérations
Divers types d’altérations ont été relevés au niveau du gisement de Méchoui : la
rubéfaction de la diorite est la plus étendue. Elle est bien exprimée au niveau -160 et -120.
Elle se présente sans forme homogène intrinsèque à l’ensemble de la roche et favorisée par les
fissures. Le passage entre la diorite saine et la diorite rubéfiée est progressif.
Cette altération correspond à la chloritisation de la biotite accompagnée de la
libération du fer et sa reconcentration en hématite. En lame mince, l’hématite est visiblement
concentrée dans les clivages ou occupe des positions intercristallines.
La rubéfaction n’a pas de relation évidente avec la minéralisation. Elle lui est
nettement antérieure et serait synchrone au dépôt des séries détritiques de Tiddiline et/ou les
formations de base du Précambrien III. Elle se développe en relation avec la nature
pétrographique de la roche. La diorite à biotite serait le faciès le plus propice.

54
Les altérations hydrothermales associées à la minéralisation sont intimement liées aux
filons. Macroscopiquement, nous différencions en s’éloignant de part et d’autre du filon.
 La diorite hématisée,
 La diorite silicifiée,
 La diorite chloritisée.
La puissance de la frange d’altération est centimétrique à métrique et les passages sont
progressifs.
La composition minéralogique de la diorite quartzique est à plagioclase – amphibole –
biotite – quartz et épidote.
Le plagioclase est légèrement séricitisé. Les amphiboles et la biotite sont chloritisées,
avec le développement de l’hématite dans les clivages.
La paragenèse minérale caractéristique des altérations hydrothermales est à :
[quartz – calcite – sericite – chlorite et albite]
Le quartz et la calcite sont intimement liés aux veinules avec ou sans arséniures. La
calcite est nettement postérieure au quartz. La sericite est bien développée dans la diorite
hématisée. Elle se développe au dépend des plagioclases et de la chlorite. Au sein des
plagioclases, elle se présente en petites paillettes poly-directionnelles. La sericite résultant de
l’altération de la chlorite se trouve sous forme de cristaux parallèles relativement plus
développés.
La chloritisation est l’altération la plus étendue de part et d’autre du filon. Elle se
présente sous deux formes : un chlorite vert en cristaux idiomorphes dans la matrice de la
roche. Un deuxième chlorite associé aux veinules, elle est beaucoup plus limpide traduisant sa
richesse en magnésium. Sa forme en petites rosettes orientées révèle son caractère
hydrothermal.
Ces minéraux d’altération dessinent une zonation par rapport aux filons à arséniures.
La zone proximale est caractérisée par l’abondance du quartz et de la chlorite 2. Le taux de
sericite augmente dans la diorite hématisée. La zone à chlorite verte enveloppe les deux
autres.
5. Conclusions et essai de modélisation :
Les formations du Tonien et du Cryogénien à Méchoui gardent les empreintes de la
déformation panafricaine souple. Les relations géométriques de la foliation avec le contact
tectonique des diorites avec les serpentines stipulent que ce dernier a fonctionné depuis la
phase B2.
La phase compressive N-N-E serait responsable de la mise en place de la minéralisation. Les
filons encaissants la minéralisation sont orientés N30 à proximité des serpentines. Ils correspondent
à la terminaison d’une faille E-W qui se poursuit à l’Ouest dans la diorite et dans les volcanites du PIII.

55
Cette configuration aurait favorisé des ouvertures en transtension dans un fonctionnement en
cisaillement senestre.

Figure 22 : Variation du rapport Ni/Co (en bleu) le long de la structure en fonction de la distance
avec le contact des serpentines.

Les structures intrafiloniennes, suggèrent le dépôt de la minéralisation dans un


système de cisaillement assisté par la fracturation hydraulique. Les structures rubanées à
quartz en peigne répétitif stipulent la mise en place dans un processus cyclique de type «fault
valve behaviour». Les structures filoniennes minéralisées sont au nombre de sept comme
l’indique la figure 23. Elles sont toutes à pendage ouest avec une surface enveloppante des
colonnes minéralisées vers l’ouest également. La minéralisation est proche de la surface au
niveau de la F6 et devient de plus en plus profonde en allant vers l’ouest et dans l’ordre : F6,
F5, F4, F3, F2, F1 et F0. Les terminaisons sont à quartz et carbonates dans les parties
supérieures et à dominance de silice en profondeur. Sur la même figure, on devine une
convergence des veines en bas allant dessiner la configuration en « queue de cheval »
cartographiée à l’affleurement.
La tectonique postérieure à la minéralisation regroupe deux épisodes majeurs
successivement distensif et compressif.
La phase distensive induit un rejeu des structures minéralisées en normale senestre.

56
Un autre épisode compressif engendre un rejeu senestre inverse des filons minéralisés
qui acquièrent une texture bréchique. Un système de failles N20 à faibles pendages affectent
les structures minéralisées en inverse. Il s’y associe un réseau de fentes horizontales à
carbonates et quartz et diarséniures de fer. Ceci laisse supposer une compression E-W à
contrainte principale «T1» horizontale.

Figure 23 : Coupe transversale du gisement de Mechoui 3.

La nature des structures intra-filoniennes et l’existence de fentes plates remplies


montrent la contribution d’une seconde phase hydrothermale. Elle a engendré une
recristallisation des arséniures de cobalt en diarséniures de fer, ce qui suppose un apport de ce
dernier qui va de pair avec un lessivage de cobalt.
Sur le plan minéralogique, les principaux minéraux associés à la première phase sont
la skuttérudite et la safflorite avec des quantités moindres de sulfo-arséniures et de sulfures.

57
 Les sulfo-arséniures selénifères sont représentés par le Ni-Cobalt et la série
cobaltite-gersdorffite. Les formules chimiques déduites des analyses à la microsonde
son :
 Ni-Cobaltite : [Co0.51 Ni0.48 As1.01 S0.89 Se0.05]
 Cobaltite-Gersdorffite : [Co0.77 Ni0.21 As0.96 S0.88 Se0.11]
 Les sélénides, pour la première fois décrit dans le gisement de Méchoui 3 sont
représentés par la bogdanovitchite. La formule chimique déduite des analyses à la
microsonde est : Ag0.97 Bi1.07 Se1.86.
 Les seleno-arséniures sont représentés par une espèce minérale non encore
décrite dans ce cadre à donner sa formule chimique déduite des analyses à la sonde :
(Co0.79 Ni0.24) As1.10 S0.16 Se0.70.
 L’or est sous forme d’électrum avec des teneurs en pourcentage pondérale
respectives en Au et Ag autour de 60% et 40%.
Les zonalités minéralogiques relevées au niveau de Méchoui en font une particularité.
La safflorite est concentrée plutôt au cœur des structures. Ceci est peut être lié à la
remobilisation postérieure n’ayant pas affectée les sulfo-arséniures encaissés dans la diorite
aux épontes des filons.

Figure 24 : Tectonique postérieure à la minéralisation représentée par des failles plates minéralisées
en loellingite, à pendage ouest et à jeu inverse recoupées des failles NE normales.

58
La seconde phase hydrothermale associée à la phase de compression a déposé la
loëllingite ferrifère. Les minéraux de la gangue sont identiques à la première, mais le quartz
en aiguilles s’avère postérieur aux arséniures (Fig. 24).
En ce qui concerne la gangue, la paragenèse minérale globale est à quartz 1 avec la
calcite et la skuterudite, la calcite 1, le quartz 2, la dolomie, la calcite 2 et la calcite 3, le
quartz 3 avec la calcite et la dolomie. Ces phases ont permis d’appréhender les conditions
thermo-barométriques des fluides minéralisateurs.

Fentes minéralisées Surface enveloppante des colonnes


minéralisées

Phase1: venue duquartz,


arséniureset dolomie.
Stade 1 Fracturationenfentes en
en coupe échelonrelayéespar des
microfracturesavec le master
Echapp
150m plan. Altérationàchlorite1
sericite, albite, et hématite.

Le Master
plan
Les filons minéralisées

Phase2: venue de la calcite


rhomboédriqueavec
Echapp
réouverturedesfentes, des
150m microfractureset dumaster
plan. Brechificationduquartz,
Stade 2
encoupe desarséniureset de l’encaissant.
Altérationàchlorite2, et calcite.

Fig. Essa
Figure 25 : iEssai
de recon stitution dedel’histo
de reconstitution ire tecto
la dynamique nique du gisem
d’ouverture ent
des structures minéralisées de
Mechoui 3. de Mechoui.

Pour le quartz 2, la température varie de 140 à 280°C pour une moyenne de 208°C. La
calcite 2 révèle des températures de 140 à 180°C. Le quartz 3 varie de 60 à 160°C. La
température de la dolomie oscille entre 75 à 120 °C. Il en ressort que la température atteint
son paroxysme lors du stade à arséniures qui correspond au quartz 2 et 3 et aux carbonates
associés. Pour ce qui est de la pression, elle dessine une tendance parabolique avec des
conditions de pression relativement faible en surface, atteignent le maximum de 650 atm au
niveau -160 et baisse ensuite vers l’aval. Cette évolution est également révélée par la
température qui atteint le maximum de 280 °C au niveau -160 °C.
Pour le contrôle structural de mise en place, nous proposons un modèle polyphasé qui
regroupe les stades suivants :

59
- Une tectonique B2 responsable de l’architecture globale des formations du
Précambrien II par le biais des accidents majeurs de Mokhazine, Méchoui, Elgir et Khder.
Cette tectonique est également importante dans le processus d listwenisation ayant abouti au
développement des masses de carbonates et de serpentines carbonatés affleurent pratiquement
dans tous les gites et gisements du massif de Bou Offrokh.
- Un stade transtensif à dispersif synchrone à tardif aux formations de la couverture
sans aucune évidence d’hydrothermalisme associée.
- Le stade d la déformation cassante l’événement minéralisateur. L’agencement des
colonnes minéralisées et les relations des arséniures avec la gangue quartz-carbonatée nous
incite à proposer une évolution d’une structure précoce de fentes en échelons à quartz et
arséniures qui évolue en failles à remplissage de carbonates superposés (Fig. 25).
- Ceci peut expliquer l’évolution des colonnes minéralisées en
profondeur vers l’Ouest opposée aux pendages Est des filons. On pourra également y
inscrire des textures bréchiques de quartz, cimenté par les carbonates.
6. Gite de Mechoui 1
Le gite de Mechoui 1 est associé au contact sud de la serpentine avec la diorite. Une
bande roches basiques longe ce contact est intrudée par les diorites quartziques.
L’ensemble de ces formations sont structurées en blocs en forme de « touches de
piano » par des jeux verticaux des accidents majeurs sublatitudinaux. Ces accidents sont
orientés N125° E et s’y associent les structures minéralisées orientées N105°, N95° et N65°E.
Sur un plan minéralogique, la minéralisation évolue aussi bien latéralement qu’en
vertical. A l’affleurement, on relève une minéralisation partiellement oxydée en oxydes noires
et en érythrine poudreuse.
Au microscope, la loellingite est massive et en gros grains altérés en minéraux
supergènes le long des microfissures.
Parmi les minéraux de la gangue. Cette magnétite montre des inclusions de millerite
(NiS) dont les compositions, en deux points respectifs sont :

Tableau 7 : Composition chimique des millérites de Mechoui 1.


Elt Chimique Fe Ni Co Cu S As
1 0.94 63.56 0.81 <0.2 33.99 <0.2
2 1.04 62.68 0.46 <0.46 34.89 <0.2

Des sulfures de cuivre sont également abondants à l’affleurement avec la bornite et la


chalcopyrite associées et altérées en chalcosine et covelline. La cobaltite est rencontrée en
inclusions dans la bornite en grain idiomorphe. La composition chimique de cette cobaltite
varie du centre vers la périphérie. Cette évolution est marquée par des teneurs élevées en

60
cobalt, le soufre et l’arsenic au centre tandis que les bordures sont relativement plus riches en
nickel et en cuivre. Les formules chimiques respectives sont :
 Cobaltite au (Co 1,002 Ni 0,031 Fe 0.008 Cu 0,0013) 1,54 S 1,042 As 0,905 centre
 Cobaltite de (Co 0,934 Ni 0,075 Fe 0,013 Cu 0,083)1,083 S 1,007 As 0,910 bordure
Les analyses chimiques à la microsonde de la bornite, cobaltite et covelline sont
résumées dans le tableau suivant :

Tableau 8 : Formules chimiques déduites des résultats des analyses à la sonde.


Minéral F/T Fe Ni Co Cu S As SUM
Cobaltite (centre) 1.06 0.26 1.06 34.53 0.47 19.53 39.64 95.45
Cobaltite (bord) 1.09 0.42 2.51 31.45 2.23 18.44 38.89 93.93
Bornite 1.18 11.17 <0.11 <0.23 62.96 24.18 <0.2 98.31
Covelline 1.76 1.05 <0.11 <0.23 66.18 32.09 <0.2 99.32

En profondeur, la minéralisation cobaltifère est exprimée en diarséniures. La


loellingite est sous forme d’agrégats de cristaux radiés en rosettes altérés en arséniates et en
hydroxydes de fer. Des minéraux de Fe-safflorite sont également répertoriés avec un rapport
Fe/Co très élevé. Ils présentent des inclusions de skuttérudite. Les proportions respectives en
diarséniures et skuttérudite sont de 99 à 98 % pour 1 à 2 %.
Au N-E du gite de Méchoui 1, se situe le gite d’Elgir. Bien que ce gite ne présente pas
d’intérêt économique dans l’état actuel des connaissances, il s’apparente aux gisements de
type de Tamdrost. A l’affleurement, le massif des serpentines est en contact technique avec la
diorite à l’Est et les formations de Tiddiline à l’Ouest. Le contact NW est en contact
discordant avec la couverture du précambrien III. Il évolue en profondeur en blocs sous forme
de marche d’escalier par le biais des failles EW. La composition minéralogique est similaire à
celle de Méchoui 1. La température de mise en place du quartz et de la barytine associée varie
entre 120 et 160° C pour une pression de 100 atm.

61
Chapitre 2 : Le gisement de Mokhazni.

1. Contexte géologique.
Il est situé sur la bordure sud-est du massif des serpentines de Bou-Offroh à 7 km à
l’ouest du centre minier de Bou Azzer. Il est limité au Nord par le contact serpentine- diorite à
pendage sud ouest et au Sud par l’accident majeur N125 (accident de Mokhazni) et à pendage
de 70°NNE. Cet accident effondre, plus au Sud, les gneiss du Cryogénien inférieur à plus de
250m sous la couverture édiacarienne PIII (données de sondages carottés).
Le faciès ultrabasique est représenté par les métaharzburgites dans la partie sud et les
métadunites en allant vers le Nord. Le pendage des serpentines est de l’ordre de 75°N.
Le dièdre formé par le contact tectonique des serpentines avec la diorite et l’accident
de Mokhazni est marqué par une masse de listwénites d’extension métrique. La discontinuité
de ces listwenites, est régie par un système d’accidents, en doigts de gants, de directions N65°
à EW et à pendage de 70° à 75° NNW à N. A l’affleurement, le réseau filonien est marqué par
un remplissage discontinu à remplissage quartzo-carbonaté. En se rapprochant des listwénites,
des affleurements locaux montrent des oxydes noirs cobaltifères et de l’érythrine.
L’enracinement de ces indices est confirmé par des tranchées et des sondages carottés.
En fonction du contexte structural et minéralogique, on distingue deux types de
gisements. Un premier situé à l’Ouest de l’Accident de Mokhazni qui est de loin le plus
important (Fig. 1). Il est à dominance de skuttérudite ce qui lui doit des teneurs en concentré
au delà de 10%. Cinq structures ont été reconnues dans ce gisement, elles cumulent un
tonnage métal de cobalt de 120 t.
Sur un plan tectonique, ces structures correspondent à une terminaison en queue de
cheval d’un accident N80° qui virguent et s’éclate à l’approche des serpentines.
La rubéfaction de la diorite quartzique est bien étendue à proximité de l’accident
majeur sud. Par contre la chloritisation reste la plus répandue autour des filons à remplissage.
L’échantillonnage de ces filons recoupés par les tranchées montre des teneurs en or
allant jusqu’à 62g/t pour des teneurs en cobalt variant entre 0,16 et 17 % Co dans le tout-
venant.
En relation avec les listwénites, une minéralisation de contact a été reconnue par les
travaux des anciens jusqu’à une profondeur de 50m. Des sondages récents montrent, qu’aussi
bien pour les listwénites que pour les minéralisations associées, l’enracinement ne va pas au-
delà de 100m. Ceci confirme un mode de mise en place perdescunssum des listwénites en
relation avec les failles.

62
La partie ouest du secteur de Mokhazni comprend un réseau de fentes de tension
développées au contact tectonique du massif des serpentines. Ces minéralisations sont à
dominance de la loellingite.
La carte de surface (Fig. 2) illustre la morphologie du contact des serpentines avec la
diorite et le changement de direction qu’il subit à l’approche de la faille majeure .de
Mokhazni. Aussi la masse de carbonates au contact est limitée avec les diorites par un
accident et passe progressivement à la serpentine. Un autre amas de carbonates apparait à l’est
de la carte en relation avec l’accident majeur. Le réseau filonien s’éclate à proximité du
massif comme à Mechoui 3 sans toutefois traverser les serpentines. En coupe, ces filons
s’enracinent en profondeur avec parfois des évolutions «en queue de cheval ». Ils ne sont pas
systématiquement porteurs de minéralisations économiques.

Figure 1 : Carte géologique de surface du gisement de Mokhazni.

63
Le contact des serpentines avec la diorite est courbe. Il est subméridien dans la partie
nord et devient EW au sud conformément au jeu senestre de l’accident de Mokhazni. Au
centre, une masse de carbonates longe ce contact sur une extension de plus de 50 m. Les
filons transverses à quartz et carbonates sont tous encaissés dans la diorite selon une direction
orthogonale au massif des serpentines. Les structures de Mokhazni Est marquées F1, F2, F3 et
F4 sur la carte sont à faibles remplissage comparées à celle de l’ouest. Elles sont aussi à
dominance de loellingite ce qui limite leur interet économique.
2. Les données des sondages
L’évolution en vertical est circonscrite par les données des sondages. Les figures 2 et 3
illustrent ces évolutions. La première (Fig. 2) montre les cinq structures transverses intra-
diorites et les listwénites au contact de la serpentine avec la diorite.

Figure 2 : Coupe géologique type du gisement de Mokhazni Ouest.

64
Elle montre aussi une distribution hétérogène du cobalt dont la teneur en concentré
varie de 5% à 16 % ce qui exprime la zonalité des phases minérales. Les teneurs en tout
venant confirment le développement des arséniures en profondeur comparé à l’affleurement
ou ils demeurent indiciels. L’hydrothermalisme de contact est la réactivation tectonique lors
de l’évènement minéralisateur sont aussi révélés. La figure 3 atteste de l’inversion du pendage
du contact tectonique de la serpentine avec la diorite et dans ce cas, il est exempt de
litwénites. Les 4 veines de proximités du contact sont parallèles entre elles mais obliques sur
le « master plan » PM. L’obliquité des structures sur la faille majeure est significative d’une
composante normale du mouvement. Le remplissage se limite à la diorite et s’éteint de
manière brusque dans la serpentine. Pour ce qui est de la minéralisation, elle est prédominée
par les diarséniures ferrifères ce qui ampute la valeur économique de ce gîte. Ceci, n’empêche
pas la perspective d’une évolution en profondeur selon le schéma de zonalité minéralogique
communément établi sur les gisements de Bou Azzer.
Le contact des serpentines avec la diorite est marqué par des masses de carbonates et
de serpentines carbonatées communément appellées listwénites. Cinq structures ont été
intersectées par les sondages et seules trois d’entre elles sont minéralisées. La structure F2
s’éclate en deux branches vers la surface. Les teneurs en concntrés varient entre 5 et 16% en
cobalt ce qui signifie une association entre les triaséniures cobaltifères et les diarséniures du
pole férrifère.

serpentines

diorites

0 10m

Figure 3 : Coupe géologique type du gîte de Mokhazni Est.

65
Elle montre cinq structures parraleles et une légérement oblique. Elles sont faiblement
minéralisés en diarséniures ferrifères. Le contact des serpentines avec la diorite est
tectonique et exempte de traces de l’hydrothermalisme.

66
Chapitre 3 : Autres gites et gisements de Bou Ofrokh.

1. Le Gisement de Khder :
1.1. Données géologiques de surface.
Le secteur se localise à l’Ouest de la boutonnière sur le flanc nord est du massif des
serpentines de bou-offrokh (Fig. 1). Il est bordé au Nord-Ouest par le gisement de Méchoui
3 et à l’Ouest par le secteur de lakhzine. Ainsi il s’apparente aux gisements associés au
contact nord entre les serpentines et les roches basiques. Dans ce secteur, ce contact est à
pendage SW.

Figure 1 : Carte géologique de surface du gisement de Lakhder et du gite de Nickéline.

A l’affleurement, la zone comprend une écaille de serpentine mise en place par le


biais d’un système d’accident EW à jeux transcurro-chevauchant conjugués. Le jeu

67
précoce de ces accidents est attribué à la phase panafricaine B2. Le remplissage est
également polyphasé. Il est caractérisé par une brèche tectonique précoce reprise par des
bréchifications hydrauliques superposé. Les structures minéralisées montrent un pendage
de 50° S. Sur un plan gîtologique, ces structures présentent à l’affleurement des indices à
oxydes de cuivre (malachite, bornite). Des oxydes noirs sont également répertoriés et les
teneurs en cobalt sont de l’ordre de 1.10%Co TV.
1.2. Données des travaux miniers.
A la fin des années soixante, ce gisement a fait l’objet d’une reconnaissance par
ouvrages miniers. Ils se résument en un puits de 25m et deux niveaux aux cotes de -13 et -23.
Des travaux récents, entrepris par le service géologique de CTT (compagnie minière de
Tifnout Tirhanimine) montent que l’enracinement de la minéralisation continue jusqu’à la
cote -50. La puissance moyenne de la minéralisation est de 4m. Sur un plan minéralogique,
l’association paragénétique comprend la skuttérudite, la loellingite, la nickéline, la bornite la
chalcopyrite et la pyrite. Dans les ouvrages miniers, des structures aurifères ont été
cartographiées. Elles sont obliques sur les structures à cobalt et lui sont probablement
antérieures. La zone correspond à une écaille de serpentine mise en place par le jeu conjugué
d’un système d’accident EW attribués à la phase panafricain B2.
L’accident porteur de la minéralisation est également de direction latitudinale à
pendage de 45° vers le sud. Il est marqué à l’affleurement par un remplissage polyphasé à
dominance de calcite. Des filons satellites de direction NNW sont également répertoriés et
sont décalés en senestre par le rejeu des failles EW.
Sur un plan minier, la minéralisation est reconnue par l’intermédiaire de deux puits.
Un puits ancien, situé au nord, donne accès au niveau -13 et -23. Un autre puits situé à 60m au
Sud a permis d’exploiter les niveaux -40 et -80. L’extension latérale de la minéralisation est
de 80m pour une profondeur de 90m. Le corps minéralisé est sous forme de lentille dont le
centre est à prédominance de skuttérudite et les périphéries loellingitiques. La teneur en or
associé est de 0,7g/t tandis que l’argent varie de 7 à 29 g/t. Ces teneurs en argent sont plus
élevées qu’à Mokhazni ou elles sont de 3g/t et il en est de même pour le nickel.
Par ailleurs, les travaux miniers ont intersecté un dyke N-S, d’andésites porphyriques
porteur d’une minéralisation aurifère à teneurs élevées. La paragenèse est à or, bornite,
chalcopyrite et pyrite mais exempte de minéraux de cobalt. Ce système de dykes andésitiques
sont attribués à l’Ediacarien inférieur (Précambrien II supérieur), tandis que l’orge de la
minéralisation demeure méconnue.
1.2.1. Niveau -40 :
Il est reconnu par un travers banc nord-sud et une galerie qui longe la structure
minéralisée. D’autres ouvrages d’exploration ont été réalisés regroupant des recoupes et des
sondages et avaient permis de mieux comprendre l’architecture de la minéralisation et ses
relations avec la caisse. Il en demeure que le flanc ouest du gisement est sous exploré à ce

68
niveau notament en profondeur ou le massif des serpentines se trouverait enfoui sous les
roches vertes.

Figure 2 : Levé géologique du niveau -40 du gisement de Lakhdar. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara. En allant de l’ouest vers l’Est, les unités géologiques du niveau comprennent le bloc des
serpentines, un chicot tectonique de roches vertes, les diorites, le massif principal des roches vertes
et une écaille des serpentines plus à l’ouest. Le filon montre une minéralisation lenticulaire relayée
par des carbonates e selon une direction EW. A l’ouest, un croiseur NW minéralisé se détache de la
structure majeure. Au sud du travers banc, on note le dyke felsique à minéralisation aurifère.

69
Il montre du sud vers le nord (Fig. 2) :
 Les roches vertes qui correspondent à la continuité de celles du nord du massif de
Mechoui.
 Un niveau de diorite qui serait probablement lié au complexe hypovolcanique de
Tiddiline. Sa puissance ne dépasse guère 25 m dans les traçages.
 L’écaille des serpentines structurée en deux blocs séparés par le dyke de diorite. Ce
dernier est intrusif est stipule qu’il est postérieur à la mise en place tectonique de
l’écaille des serpentines. Le bloc est sous forme de prisme mince et sans extension
latérale évidente. Il est probablement la terminaison de l’écaille. Le compartiment
ouest est limité par la diorite et les roches basiques. Il s’épaissit en allant vers l’ouest
où il va se connecter avec le massif principal..
La structure minéralisée est reconnue sur une extension latérale de 80m. La puissance
de la gangue atteint 3m dans la terminaison ouest. La structure est orientée d’abord ENE et
virgue en ESE dans sa partie orientale. Le pendage est fort vers le sud. Les colonnes
minéralisées sont sous forme de lentilles discontinues relayées par des zones stériles. Dans la
partie sud des travaux, une petite veine NW est cartographiée. Elle est faiblement minéralisée.
Une faille EW postérieure la décale en dextre.
1.2.2. Niveau -80 :
Les unités géologiques regroupent les roches basiques et les serpentines en contact
tectonique (Fig. 3). Ces dernières sont très peu développées comparées au niveau supérieur.
Seule la racine du compartiment ouest est recoupée tandis que celui de l’ouest disparait. Ceci
montre que l’écaille évolue globalement vers l’ouest en profondeur. Les diorites ne sont pas
aussi relevées à ce niveau. La structure minéralisée est plus mince et irrégulière en direction
avec une minéralisation discontinue comme au niveau -40. Un système de fentes est lié au
filon principal selon une direction EW faiblement oblique sur le master plan et indiquant une
composante senestre du mouvement. Les sondages réalisés à partir des ouvrages miniers
montrent l’existence de filons parallèles au nord. A côté du puits, le TB a traversé un dyke
felsique aurifère. Les teneurs en or dépassent 14g/t localement.
En coupe longitudinale (Fig. 4), la structure est reconnue par des sondages carottés
jusqu’à une profondeur de 170m. Les puissances diminuent en regard des niveaux supérieurs
et varient de 50 cm à 2m. Les teneurs sont aussi faibles aussi bien dans le concentré que dans
le tout-venant. Les teneurs dans le concentré varient entre 3 et 6% en cobalt ce qui reflète le
caractère loellingitique de la parénèse à arséniures. Sur un plan morphologique, la colonne
minéralisée garde une extension assez régulière et de l’ordre de 80m. Elle est en contact direct
avec les serpentines et s’en détache à partir du niveau -60 et s’en éloigne de presque 30m.
Cette géométrie suppose un contact avec un autre massif enfoui en grande profondeur

70
Figure 3 : Levé géologique du niveau minier -80 du gisement de Lakhder. Boutonnière de Bou
Azzer Elgraara.

Les serpentines du niveau -40 disparaissent et migrent vers l’ouest. La structure minéralisée
est irrégulière en direction, elle est d’abord ENE et puis EW. Un système de fentes faiblement
obliques (autour de 5°) se détachent de la structure principale mais sont de très faibles
extension. Vers le nord, les sondages réalisés montrent l’existence de plusieurs structures
parallèles. Au Sud, le travers banc a longé un dyke aurifère dont les teneurs dépassent 14g/t
Au localement.
La figure 31 illustre l’évolution de la colonne minéralisée en profondeur selon une
coupe longitudinale. L’extension de la colonne est d’environ 80m. Elle est collée au contact
des serpentines jusqu’au niveau -60m et s’en détache en allant vers l’aval. Cette géométrie
n’est pas commune aux corps à arséniures de Bou Azzer et suppose une éventuelle inversion
du pendage du contact en profondeur.
La coupe livre également des renseignements sur les évolutions des puissances et donc de
l’importance économique des colonnes minéralisées. Elles baissent de manière drastique à
partir du niveau -115 au même titre que les teneurs en cobalt dans le tout-venant et dans les
concentrés. Il n’est pas exclu que la minéralisation reprenne en profondeur avec des
puissances et des teneurs importantes si l’on considère l’ampleur de l’accident majeur qui la
contrôle à l’image des découvertes récentes à l’Est de Bou Azzer Est (Dans ce dernier cas, la
minéralisation devient importante à partir du niveau -500 et se poursuit au-delà de 800m de
profondeur.

71
Les serpentines Les roches vertes

L’enveloppeminéralisée

Figure 4 : Coupe longitudinale de la structure minéralisée de Khder.

2. Nickéline.

Le gite de Nickéline est situé sur le prolongement des accidents majeurs de Mokhazni.
La zone est marquée par un amincissement tectonique du massif des serpentines. En effet, ces
dernières sont puissantes de 700 m à Mokhazni et ne dépasse pas 100 m au niveau de
Nickéline. Le massif est limité au Sud par les diorites quartziques qui, elle-même, présentent
des butes témoins du Précambrien III. Ces dernières correspondent aux termes intermédiaires
(Oµ3) et montrent une lacune stratigraphique des termes inférieurs (Oµ 3 et 0µ2). Ceci
témoigne probablement que la zone a joué en horst lors du dépôt des formations du PIII.
Au nord, les roches vertes affleurent en contact tectonique avec la serpentine.

72
Le gite est marqué, en surface, par une grande masse lenticulaire de carbonates dont la
puissance atteint 50m au centre. Ils résultent probablement d’une carbonatation polyphasée
des serpentines qui combinent des événements hydrothermaux et des altérations supergènes.
La fracturation est matérialisée par des accidents EW à pendage opposés. Ces
pendages sont de 45° à 60° S dans la partie Sud proximale des diorites.
La minéralisation cobaltifère est confirmée, par des sondages carottés, à 120m à
l’ouest des travaux miniers. Elle est à dominance de skuttérudite.
3. Elgir.
Il est situé à l’extrémité ouest de la boutonnière de Bou Azzer. Son importance réside
dans la disparition du massif des serpentines pour ne réapparaitre qu’au niveau du Siroua. Il
est constitué par les serpentines, les roches vertes, les diorites quartziques et la couverture
édiacarienne (Fig. 5, 6 Et 7).

Figure 5 : Carte géologique et structurale de la partie extrême ouest du massif de Bou Offroh. Elle
montre les relations tectoniques entre l’accident de Mechoui 3 et celui de Mechoui 1-Elgir.

73
Figure 6 : La carte géologique de surface du prospect d’Elgir avec le réseau filonien quartzeux
indiciel en surface et les sondages Roc réalisés.

SW NE

Figure 7 : Coupe géologique C-C’ passant par le secteur d’Elgir. Elle montre les diorites au sud,
des roches vertes en blocs tectoniques au contact avec les serpentines et les formations de la
couverture au nord.

74
Tandis qu’au niveau de Méchoui 1, le contact des sepentines avec la diorite est
tectonique, la zone d’Elgir présente un passage discordant entre la serpentine et les formations
de la couverture (Fig. 5). Cette discordance est longée par un niveau de quartz et de
carbonates stratiforme et concordant avec les formations de la couverture. Il s’apparente
vraisemblablement à la carapace d’Ambed.
Les formations de la couverture comprennent une arène dioritique à la base, les tufs
suivis des autres termes de la couverture édiacarienne. Les minéralisations rencontrées
jusqu’à maintenant est sous forme de petits corps loellingitique.

75
76
Chapitre 4 : Gisement de Tarouni

1. Les contextes géologique et gitologique


Le secteur de Tarouni est associé, au même titre que Mechoui, au contact sud des
serpentines (Fig. 1). Il comprend les séries de L’Ediacarien représentées par les gneiss foliés
en contact tectonique au Nord avec les diorites. Ces dernières datées du Précambrien II
inférieur sont homogènes et très faiblement déformée à l’exception des contacts avec les
gneiss au Sud et les serpentines au Nord ainsi que des couloirs de cisaillement EW et ENE. La
diorite est, elle-même, intrudée par une série de dykes à dominance de diabase mais aussi de
plagiogranites, des aplites, des microdiorites et de félsites à textures porphyriques. Ces dykes
méritent une attention particulière pour la chronologie des événements hydrothermaux et on
reviendra sur cette question ultérieurement. Le contact nord de la diorite est caractérisé par le
développement de la rhoddingite avec des critères de transformation métasomatique avec les
serpentines. Ces dernières ont une puissance relativement faible à l’affleurement et
s’enfouient au Nord sous les formations des roches vertes. Elles sont intrudées par un système
de dykes basiques communs à toute la boutonnière et selon une direction WNW parallèle à la
structure globale du massif de Tarouni. Au Nord, les roches vertes sont constituées de roches
basiques métamorphisées dans le faciès schistes verts en contact tectonique au Sud avec les
serpentines ou avec les diorites et au Nord avec les formations de Tiddiline. Elles
disparaissent à l’Ouest en faveur d’un accident EW qui met en contact les serpentines avec la
série de Tiddiline. Cette même série, très peu développée dans ce secteur est représentée par
son complexe hypovolcanique, les termes détritiques sont réduits à quelques mètres. Ces
derniers sont à alternances de grès et de schistes, ils sont très déformés et intrudés par le
même système de dykes de diabases qui intrudent la diorite au Sud et dont les relations avec
les filons minéralisés nous permettra de discuter de l’âge de la minéralisation. Elle est
couverte et en nette discordance par les formations volcaniques du Précambrien III.
Sur un plan gîtologique, le gisement de Tarouni est de type « filons transverses dans la
diorite » et s’apparente au gisement de Méchoui 3. A l’affleurement, il s’agit d’un réseau de
filons ENE, NE et NS à remplissage de quartz et de carbonates à proximité des serpentines
qui devient de plus en plus quartzeux en allant vers le Sud. Néanmoins l’héritage de la
déformation panafricaine y a joué un rôle dans la dynamique tectonique de mise en place. En
effet, les deux accidents majeurs ENE de Tarouni Est et Tarouni Ouest ont un jeu précoce
majeur senestre d’âge B2. Ils sont empruntés par les dykes basiques tardifs au Précambrien II
supérieur, eux-mêmes scellés par la couverture du Précambrien III.
La minéralisation en surface est matérialisée par des oxydes de cobalt exprimés sous
forme de l’érythrine et de l’hétérogénéité avec une abondance de l’or natif notamment à
Tarouni Est. En profondeur, la minéralisation va au-delà de 360 m avec une teneur en cobalt
qui dépasse 10% dans les concentrés.

77
Les figures 2 à 9 qui suivent reprennent les données des niveaux miniers et permettent
de suivre les structures des unités géologiques, les failles majeures et les filons minéralisés.
Un des vecteurs majeurs de la minéralisation à Bou Azzer est le contact du massif des
serpentines. Jusqu’au niveau -320, le contact des serpentines avec la diorite présente un
pendage faible vers le nord. Selon les données géophysiques et les données géologiques des
gisements avoisinant et en l’occurrence, le gisement du filon 7/5, ce contact va reprendre un
pendage sud en profondeur. Une morphologie en « dôme » dont la mise en place serait
probablement panafricaine. Cette question sera reprise dans les chapitres ultérieurs. La faille
majeure de Tarouni Es, est à pendage vers l’Est. Elle décale le contact des serpentines avec la
diorite sur plus de 10m. Les structures minéralisées sont organisées en une série de filons
orientées majoritairement NE de manière orthogonale au contact. Elles sont affectées par des
failles sèches selon des directions respectives EW et NS.

Nm

Figure 1 : Carte géologique et structurale de la zone de Tarouni. Elle montre l’amincissement


tectonique des serpentines. La relation chronologique entre les dykes de diabases dans la diorite et
les structures minéralisées qui leurs sont postérieures. Au nord, les dykes basiques qui intrudent les
formations de Tiddiline sont scellés par la couverture PIII.

2. Données des travaux miniers.


Le système minéralisateur de Tarouni est reconnu jusqu’à -320 par des niveaux
espacés de 40 m. Les structures minéralisées regroupent les systèmes suivants :

78
 Des structures majeures N70°E à pendage NW attribuées à la phase B2
 Le système des croiseurs N-S à NNE à pendage fort vers l’ouest. Ce système est
reconnu aussi bien au toit qu’à la base de la faille majeur
 Je système de la taille 3 orientée N60 et à pendage fort vers la NW. Elles sont
développées uniquement dans le bloc supérieur.
 Des structures N120 à pendage NW minéralisées à la jonction avec le contact des
serpentines et les croiseurs.
 Un système NE à pendage faible de 45° vers le SE qui se développe uniquement à la
base de la faille majeur
 Des relais N-S à pendage subvertical.
2.1. Niveau -40.
Le niveau est développé par un travers banc à partir du puits et des galeries qui longent
le contact des serpentines avec les diorites ainsi que des filons transverses. Il met en exergue
la faille majeure de Taouni ouest orientée ENE et qui décale le massif sur plus de 200m. Elle
n’est pas intrinsèquement minéralisée en tant que structure majeure mais elle a probablement
joué un rôle majeur en tant que « master plan ». Toutefois, les travaux miniers n’ont pas été
suffisamment développés à l’Est pour atteindre le compartiment Est de la faille. Dans le
compartiment ouest, le contact des serpentines avec la diorite prend une direction moyenne
NW avec des sinuosités qui matérialisent de légers décrochements liés aux failles et aux filons
minéralisés. Par rapport la minéralisation, la structure la plus développée correspond à la taille
F1 bis (Fig. 2). Elle regroupe une structure majeure N70° qui hérite d’une direction
panafricaine. Une structure N40° qui évolue en N25° à l’approche des serpentines. La
jonction entre les deux structures est matérialisée par fracturation anastomosée avec une
prédominance des directions méridiennes. Plusieurs autres structures cartographiées
l’affleurement et reconnues dans les niveaux inférieurs ne sont pas répertoriées à ce niveau à
cause du volume des travaux engagés. Le bloc ouest du gisement est sous exploré et recèle un
potentiel important.

Figure 2 : Levé géologique niveau – 40 du gisement de Tarouni. Bou Azzer.

79
2.2. Niveau -80
A ce niveau, la structure N70 de la F1 bis se poursuit avec des croiseurs NS et
NNE. Plus à l’Est, se développe une autre structure appelée St2 de directions N65 (Fig. 3).
A 80 m à l’ouest de la F1bis, la St3, orientée NNE affecte le contact en dextre. En plus
de la minéralisation liée à la fracture, la St3 développe une minéralisation de contact.
La structure St3 bis combine un croiseur NNE et des minéralisations de a. Cette
structure montre des évidences d’une tectonique polyphasée.
Cette tectonique commence par le jeu d’une faille NS dextre probablement lié à la
phase B3. La phase minéralisatrice surimposée est matérialisée par l’ouverture des structures
NNE et d’autres EW qui longent le contact des serpentines avec la diorite.

La diorite

Figure 3 : Levé géologique du niveau -80 au gisement de Tarouni.

2.3. Niveau -120.


Dans ce niveau, trois systèmes sont inventoriés (Fig. 4):
 Le système FP (filon principale) est oriente N70°E et virgue selon une
direction N55° à proximité des serpentines. Une structure N40 appelée St2 se
développe dans la partie sud de ce système.
 Le système des croiseurs qui regroupent trois structures et des petites
veines associées
 Le système de la taille 3 orientée N60° et à pendage NW. Ce système
contrôle des carbonates et des minéralisations de contact.

80
Figure 4 : Levé géologique du niveau -80 au gisement de Tarouni.

2.4. Niveau -160.


Au niveau -160, le réseau de fractures comprend la faille ENE de Tarouni sans aucun
remplissage (Fig. 5).

Nm
Les serpentines

Les diorites
Les structures minéralisées

Fig. 1: Système du filon principal FP du gisement de Tarouni Niv-160.


Figure 5 : Système du filon principal FP du gisement de Tarouni au niveau -160 des travaux
miniers.

81
Elle décale le contact des serpentines avec la diorite en senestre sur 40 m de rejet. La
structure FP se ramifie en quatre branches que sont : FP5 et FP1 orientés N50, FP2 orienté
N45 et FP3 de direction N10.
L’ensemble est affecté par une faille N100 dextre avec rejet variant de 8 à 15 m. La
minéralisation associée à cette faille postérieure est entièrement tectonique et de
remobilisation et consiste en boudins étirés le long de la faille. Les autres filons minéralisés
correspondent aux continuités verticales des croiseurs (T1 et T2) et de la taille 3.
2.5. Niveau -200.
Au niveau -200, les croiseurs (T2) passe à l’Est de la faille (Fig. 6).

Nm

Figure 6 : Levé géologique du gisement de Tarouni au niveau -200 des travaux miniers.

L’ensemble des structures minéralisées dans le sens à devenir orthogonales au contact


des serpentines avec la diorite. La structure St1 orientée N170 devient NS à l’approche du
contact tandis que la St3 de même direction subit une virgation ; plus intense et devient
N20°E. Les structures St3 et St4 empruntent des directions respectives N10 et N-S.
L’extension latérale des colonnes minéralisées de ce système (T2) est en moyenne de 25m. La
taille 3 bis est orientée N30 et se ramifie en plusieurs branches de faible extensions à
proximité du massif des serpentines. La taille 3 est orientée selon la direction N75°E
parallèlement à structures panafricaines. La taille 4 correspond à un réseau de 3 filons

82
parallèles orientés N50 et faiblement espacés. La structure FP5 est minéralisée sur une
extension de 30m. Elle décale le contact des serpentines en senestre.
2.6. Niveau -240.
Ce niveau des changements dans la structuration de la minéralisation par rapport au
niveau -200, à l’exception du réseau T2 (Fig. 7). La taille 3 change d’orientation et devient
N10. Entre elle et la taille 4, apparait une nouvelle structure dite F4 bis orientée NS et à
pendage vertical. D’autres filons prennent naissance à partir du ce niveau, en l’occurrence la
taille T5 et la T5bis de direction respectives N35 et N60°E. D’une manière synthétique, le
levé du niveau montre la succession des structures minéralisées (taille 4, taille 3, taille 3 bis et
taille 2).

Nm

Figure 7: Levé géologique de gisement de Tarouni Niv-240.

La taille 4 est représentée par deux structures parallèles minéralisées sur moins de
30m. La taille 3 correspond au prolongement d’une fracture sans remplissage dans sa partie
nord. Elle se ramifie en deux branches en allant vers le sud. Une structure à quartz stérile est
cartographiée à l’Est immédiat de la taille. La taille 3 bis est relativement de moindre
extension. En allant vers le nord, elle présente une légère vibratoire dans le sens horaire et se
ramifie dans sa terminaison en deux branches avant de s’amortir complètement. La taille 2
montre une structure plus complexe en regard des autres structures. Elle est sous forme d’un

83
« relais composite » limité à l’Est par un filon NS. Sur ce filon se greffe une veine NE qui
constitue la partie sud de la structure sud sous forme de remplissage de gagne stérile.
L’ensemble de ces structures minéralisées s’amortissent et s’éteignent à la traversée du massif
des serpentines.
2.7. Niveau -280
Le réseau taille 1/ taille 2 évolue en structures parallèles de direction N-S (Fig. 8).
L’extension de la minéralisation est relativement plus importante par aux niveaux amont, elle
est en moyenne de 40m. La taille 3 se ferme sur la faille majeure de Tarouni qui décale le
contact en senestre sur 52m

Figure 8: levé géologique du niveau -280 du gisement de Tarouni.

Le prolongement aval du niveau -280 est ouvert notamment pour les structures St2,
St3 et St4 comme le montre la figure 10. Elle montre la continuité verticale des structures
avec des ondulations qui régissent les zones de transpession et de transtention respectivement
responsables des épaississements et des amincissements de « ores shoot ».
Les structures ST4 et ST3 développent des veines le long des fractures satellites
synchrones des ouvertures des deux structures. Entre -240 et -280, la ST2 montre un
dédoublement de la veine qui semble correspondre à un relais entre deux plans de fractures.

84
Figure 9 : levé géologique du niveau -320 du gisement de Tarouni.

2.8. Niveau -320.


3. Données des coupes géologiques.
En coupe, toutes les structures quels que soient leurs pendages et leurs directions sont
minéralisées (Fig. 11 et 12). Ceci confirme l’ouverture en régime cassant sismique et sous
l’effet de la pression fluide. Tarouni ouest porte l’essentiel de la minéralisation. Le système de
la taille 1/taille 2 est minéralisé depuis le niveau -40 jusqu’au niveau -280. La continuation
avale n’est pas encore explorée.

85
Figure 10 : Coupe géologique passant par les structures ST2, ST3 et ST4 du gisement de Tarouni.

Figure 11 : Coupe géologique transversale qui passe par les gisements de Tarouni.

La taille 2 présente une zone de relais vertical entre -240 et -260 donnant naissance à quatre
structures appelées ST1, ST2 et ST3 et ST4. La taille 2 est discontinue avec une zone de
serrée entre -240 et -120. Ce système a un pendage ouest. Le système taille 3/ST3 bis, a un
pendage plus raide mais toujours vers l’ouest. Ces filons sont mieux développés entre -160 et

86
-180. Ils s’arrêtent en aval ou ils butent sur une faille sèche. Les structures de la taille 4 et 4
bis en échelon avec les précédentes ne commencent qu’à partir de -200. Elles sont limitées à
l’ouest par la taille 5 qui présente aussi un pendage fort vers l’ouest. Le système FP est
concentré dans la partie est du gisement et en aval du niveau -80 et regroupe trois filons FP1,
FP2 et FP3. Ils sont greffés sur les structures de la taille 1 et présentent un pendage vers l’est.
Le FP3 est très limité en extension verticale. A Tarouni est, la faille majeure n’est pas
minéralisée si ce n’est que sous forme de boudins tectoniques. Toutefois, la minéralisation est
liée aux fentes compatibles avec un jeu senestre normal de la faille.

Figure 12: Coupe interprétative des mouvements de blocs de Tarouni. Toutes les directions et les
pendages ont été ouverts lors de cette tectonique.

4. Discussions et essais de reconstitution.


L’importance scientifique du secteur de Tarouni réside dans la relation stratigraphique
et structurale entre les unités qui y affleurent avec les structures minéralisées. L’analyse de
ces relations avec les données des sondages et des travaux miniers nous ont permis de dresser
une succession événementielle des processus téctono-magmatiques et hydrothermaux
illustrés par la figure 13.
Une déformation pénétrative suivie d’un plissement de la série ophiolitique donne une
première architecture au socle et en témoigne la répartition des roches vertes des serpentines

87
de part et d’autres de la serpentine ainsi que les butes témoin de ces dernières. Cette
déformation est suivie par l’intrusion de la diorite elle-même marquée par des couloirs de
cisaillement qui lui sont probablement synchrones.

Figure 13: Essai de reconstitution de l’histoire tectonique du secteur de Tarouni.

Le dépôt de la formation de Tiddiline, sur lequel on reviendra dans les discussions


ultérieures, est suivi d’une déformation cassante matérialisée par un rejeu sénestre des
accidents EW et ENE recoupé et/ ou scellé par les formations postérieures. C’est à ce stade
qu’est associé le jeu décrochant sénestre des deux accidents majeurs de Tarouni est et ouest.
La mise en place de dykes basiques qui par endroits reprennent les mêmes accidents se
fait au sein des diorites quartziques au Sud et dans les formations de Tiddiline au Nord.
Le dépôt de la série volcanique du Précambrien III discordante sur la Série de
Tiddiline et les dykes de diabases qui les intrudent.
L’événement minéralisateur qui réactivent les accidents ENE et NE en sénestre avec le
développent d’un système de filons subméridiens et remplies de quartz et de carbonates (Fig.
14).
Dans ce qui suit nous avons essayé de reconstituer l’histoire tectonique du district de
Tarouni (Fig. 13) :

88
 Un premier stade antérieur à la mise en place de la diorite et des granites du sud qui
consiste en un plissement des formations du Tonien responsable de la répétition des
roches basiques de part et d’autres du massif des serpentines. Il serait rattaché à la
première phase panafricaine majeure vers 750 Ma.
 Un épisode de granitisation cryogénien suivi d’une période d’accalmie tectono-
magmatique.
 La mise en place des diorites au sud et du complexe hypovolcanique au nord
synchrone d’une déformation transtensive.
 Le dépôt de la série deTtiddiline matérialisant le début de la destruction de la chaine
panafricaine.
 Le plissement lié à la phase B2 suivi d’un « dyking » basique tardi-tectonique. C’est à
cette période que les grands massifs des serpentines se sont séparés et individualisés
(Bou Offrokh, Tarouni, Bou Azzer, Bou Azzer Est, Aghbar, Oumlil, Ambed Ightem et
Est Ightem) par le biais des accidents EW et ENE senestres.
 Dépôts de la couverture ediacarienne et adoudounienne et mise en place de la
minéralisation.

Figure 14 : Schéma structural simplifié de Tarouni est et Tarouni Ouest. La majorité des structures
sont logées dans le compartiment ouest des accidents NE.

89
Chapitre 5 : Le gisement de Tizi.

1. Contexte géologique.
La zone de Tizi correspond la jonction entre le massif des serpentines de Bou Azzer
centre et celui de Tarouni (Fig. 1). Une jonction tectonique ancienne qui est marquée par un
amincissement des serpentines dont la puissance diminue à moins de 20 m en surface. Cet
amincissement est conséquent du passage du système des accidents majeurs similaires à la
faille de Mokhazni. Sur un plan lithologique, la zone comprend les diorites, les rodingites au
contact de la serpentine avec la diorite et les roches vertes. La continuité de la rodingite et
l’étendue des roches vertes, avec le pincement des serpentines font les particularités de Tizi.
On verra plus loin, en complétant avec les données du filon 2, que le massif des serpentines se
poursuit au nord en dessous des roches vertes en faveur des jeux de blocs résultant d’un
télescopage de plusieurs évènements tectoniques.

300

Figure 1 : Carte géologique de situation du filon 7/5, la structure ST2, le gisement de Tizi et la zone
argentifère de Bou Azzer Centre.

2. Contexte gitologique.

90
Le gisement de Tizi est situé entre le filon 7 et Tarouni. Il est très peu développé par
rapport aux autres centres et les travaux d’exploration pour le cobalt se sont limités aux deux
niveaux -29 et -69. Des travaux d’exploration récents ont révélé l’existence d’un contexte
gitologique propice au développement des minéralisations de type Tarouni avec un accident
NE important qui décale le contact en senestre et un réseau de fractures denses également NE
(Fig. 2). Les sondages réalisés dans ce cadre ont recoupé en moins six structures minéralisées
mais faiblement puissantes. Il en demeure que l’évolution de ces puissances en profondeur
constitue une cible à fort potentiel à l’image de la St2 de Bou Azzer Centre. Les teneurs en
concentré très élevées encouragent cette voie d’investigation.
Toutefois, le contact à rodingite de la serpentine avec la diorite a été investigué pour
les minéralisations d’argent natif. En Effet, l’activité minière relative aux minéralisations
d’argent de Bou-Azzer a essentiellement porté sur le gisement du Puits III, dont l’exploitation
fut arrêtée en Décembre 1991, pour des raisons de cours du métal. Elle a été reprise en 2006
pour revoir encore une fois l’arrêt en 2007.
La minéralisation argentifère fut décrite relativement tôt dans l’histoire minière du
centre de Bou-Azzer, lors de l’exploitation du gisement de Cobalt du filon7/5.
Des ouvrages miniers ont été réalisés pour reconnaître cette minéralisation au niveau -
145 et 172, avec des teneurs allant jusqu’à 651g /t. En 1955, la reconnaissance au niveau 172
est prolongée d’une centaine de mètres avec des teneurs de 98 à 1984g/t, mais le tonnage
défini s’avère insuffisant pour justifier l’exploitation. D’autres travaux de recherche pour
l’Argent sont entrepris à partir de 1971, et seront intensifiés après la fermeture de la mine de
Bou-azzer en 1982. Cet effort constant de recherches conduira en 1985 à reconsidérer les
gisements d’argent du puits III, suite à une campagne de géochimie et de sondages destructifs
(Roc) et carottés. La reconnaissance est alors poursuivie aux niveaux 50, 95, 145 et aval 145.
Elle aboutira à l’établissement de réserves de l’ordre de 46 973 tonnes possibles à 240g/t. .
L’exploitation de ce gisement sera poursuivie à rythme soutenu jusqu'à fin 1991, date de
l’arrêt de cette activité suite à la chute des cours du métal.
En 2006, l’activité a été reprise pour marquer encore une pause en 2007 pour des
raisons stratégiques. Le gisement d’Argent de Bou-Azzer est situé à l’ouest du gisement de
cobalt du filon 7/5.
La minéralisation y est localisée le long du contact serpentines-diorites marquant la
bordure sud-ouest du massif de serpentines de Bou-Azzer. La minéralisation argentifère est
encaissée dans les diorites du contact marqué par une intense altération hydrothermale et une
cataclase visiblement hydraulique. Cette minéralisation se présente essentiellement sous
forme native ou de sulfures (Stromeyrite, CuAgS, Argyrose :Ag2S). Elle peut être disséminée
ou sous forme de veinules.
En ce qui concerne le cobalt, les travaux miniers ont suivi deux ensembles de
structures appelés St 3 et St4. Les veines sont orientées NE à ENE et perpendiculaire au

91
contact de la serpentine avec la diorite (Fig. 3 et 4). La paragenèse est à dominance de
skuttérudite.

Figure 2 : Carte géologique de surface. Zone de Tizi.

3. Les données des travaux miniers.


3.1. Niveau-29.
Au niveau -29, la structure St 3 comprend deux failles conjuguées. Une première
orientée NE qui décale le contact en dextre et une seconde EW senestre (Fig. 3). Au sein de la
diorite, ces deux failles développent un système de fentes en échelon qui constitue l’essentiel
de la minéralisation de ce système.
Le système St4 est composé de trois filons parallèles selon une direction EW
orthogonale au contact. Elles ne montrent aucun décalage. La veine située à l’ouest change de
direction en s’éloignant de la serpentine et devient NW. Un système de fentes lui est associé.
3.2. Niveau-69.
Au niveau -69, la St3 est développée pour sa veine ouest. La St4 se ramifie en
plusieurs branches à minéralisation disproportionnée et dont le nombre dépasse huit veines
(Fig.4). Plus à l’ouest, un autre essaim de veines est traversé par les travaux miniers mais sans
minéralisation à valeur économique.

92
Figure 3 : Levé géologique du niveau -29. Gisement de Tizi. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara.

Figure 4 : Levé géologique du niveau -69. Gisement de Tizi. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara.

93
Chapitre 6 : Gisement du Filon 7/5

1.1. Introduction
La zone du filon 7/5 fait partie du couloir de l’accident sud Atlasique. Elle correspond
à une zone d’amincissement de l’ensemble des formations du Cryogénien incluant les gneiss
et les granites au Sud. Cet amincissement affecte aussi la diorite selon une direction
sublatitudinale et témoigne d’un continuum de la déformation à des stades tardi-panafricain.
Néanmoins, la tectonique synchrone de la mise en place de la diorite est cassante et seules les
bordures sont légèrement foliées et sa faible épaisseur est conséquence d’une cinématique
transtensive. Les formations y sont affectées par une déformation ductile polyphasée en
relation avec une série de couloirs de cisaillements dont l’orientation varie entre la direction
EW et NW. Un premier stade antérieur au granite daté à plus de 700 Ma serait à l’origine de
la formations des gneiss et des granites d’anatexie. Ces granites intrudent les serpentines et les
pyroxénolites et développent des amphibolites de métamorphisme de contact longtemps
associées à l’éburnéen. Cet épisode tectonique serait d’âge D1. Il s’en suit un autre évènement
tectono-magmatique lié au Cryogénien supérieur transtensif et synchrone de la mise en place
de la diorite. Pendant la phase D2, fragile à l’échelle de la boutonnière, la zone est affectée
par des couloirs de cisaillement favorisés par la rhéologie du massif des serpentines
notamment au niveau des termes détritiques de la série de Tiddiline. Cette dynamique se
poursuit postérieurement et la zone aurait joué en horst lors de la phase B2 matérialisé par la
lacune des dépôts de l’Ediacarien inférieur et la faible puissance des dépôts de l’Ediacarien
supérieur. Ces derniers sont cartographiés en buttes témoins sur la diorite et au Sud du filon
7/5 proprement dit. Sur un plan gîtologique, le filon 7/5 représente le premier gisement
découvert et exploité à Bou Azzer et le deuxième en taille durant toute son histoire. Il
constitue le gisement le plus riche en minéralisations aurifères et uranifères. Il a produit à lui
seul plus de 15 000 tonnes de cobalt et 3 tonnes d’or natif. Il comprend les structures du filon
7, le filon 5 la ST2 et la ST1 (Fig. 1).
Durant ces deux dernières années (2013 et 2014), l’équipe géologique de Bou Azzer a
mis en évidence des structures très riches en or mais cette fois ci non associé au cobalt et ce
dans les niveaux supérieurs de la mine. Elles sont orientées NS et sont à gangues de quartz ou
l’or se concentre dans sa forme libre et native.
A l’ouest du filon 5, la minéralisation d’argent natif encaissée dans la diorite a été
exploitée. La minéralisation argentifère fut décrite relativement tôt dans l’histoire minière du
centre de Bou-azzer, lors de l’exploitation du gisement de Cobalt du filon7/5. Des ouvrages
miniers ont été réalisés pour reconnaître cette minéralisation au niveau 145 et 172, avec des
teneurs allant jusqu’à 651g /t. En 1955, la reconnaissance au niveau 172 est prolongée d’une

94
certaine de mètres avec des teneurs de 98 à 1984g/t, mais le tonnage défini s’avère insuffisant
pour justifier l’exploitation.

Figure 1 : Carte géologique des filons 7-5 et 2 du district minier de Bou Azzer d’après Leblanc
1980.

D’autres travaux de recherche pour l’Argent sont entrepris à partir de 1971, et seront
intensifiés après la fermeture de la mine de Bou-Azzer en 1982. Cet effort constant de
recherches conduira en 1985 à reconsidérer les gisements d’argent du puits III, suite à une
campagne de géochimie et de sondages destructifs (Roc) et carottés. La reconnaissance est
alors poursuivie aux niveaux 50, 95, 145 et aval 145. Elle aboutira à l’établissement de
réserves de l’ordre de 145125 tonnes possibles à 600g/t. L’exploitation de ce gisement sera
poursuivie à rythme soutenu jusqu'à fin 1991, date de l’arrêt de cette activité suite à la chute
des cours du métal. En 2006, l’activité a été reprise pour marquer encore une pause en 2007
pour des raisons stratégiques. Le gisement d’Argent de Bou Azzer est situé à l’ouest du
gisement de cobalt du filon 7/5. La minéralisation y est localisée le long du contact
serpentines-diorites marquant la bordure sud-ouest du massif de serpentines de Bou Azzer. La
minéralisation argentifère est encaissée dans les diorites du contact marqué par une intense
altération hydrothermale et parfois de cataclases.

95
Cette minéralisation se présente essentiellement sous forme native ou de sulfures
(Stromeyrite : CuAgS, Argyrose :Ag2S). Elle peut être disséminée ou sous forme de veinules.
1.2. Contextes structural et géologique.
Le district de Bou Azzer Centre comprend du Sud vers le nord (Fig. 2), comprend du sud vers
le nord : la couverture du PIII, les serpentines violacées, les gneiss, les horneblendites, les
roches vertes, les diorites, le massif principal des serpentines, les volcanites édiacariennes et
l’Adoudounien.
Les formations anciennement attribuées au Précambrien I affleurent au Sud de Bou-
Azzer sous forme d’unités structurales orientées NW-SE. Elles comportent des granites
orthogneissifiés, des hornblendites, des leucogranites des pyroxénolites, des serpentines et les
roches basiques (Fig. 2). Les contacts entre les différentes unités sont souvent tectoniques.
Des travaux récents ont permis de reconsidérer l’âge de ces formations à la base des datations
radiométriques des protolites des gneiss et des granites qui donnent une tranche d’âge de 760
à 700 millions d’année (D’Lemos et al., 2006 ; El Hadi et al., 2011 ; Chevremont et al., 2011).
Les données de terrain recueillies dans le cadre de cette étude confortent ces attributions. En
effet, les granites attribués au PI intrudent les roches vertes attribuées au PII inférieur ce qui
est contradictoire. Aussi, les coupes de surface montrent que les serpentines du massif
principal et les écailles du sud (dites PI) font partie d’un même groupe lithostratigraphique et
dont les répétitions sont tectoniques. Les zones dites de mélange et parfois amphibolites
correspondent aux enclaves de roches basiques dans la diorite à taux d’assimilation variables.
Dans ce qui suit, nous allons passer en revue les différentes unités :
 Les eucogranites
Les leucogranites affleurent au Sud de la série. Ils sont limités au Sud par les rhyolites
du Précambrien III reposant en une discordance majeure sur celui-ci. Au Nord, ils sont limités
par les hornblendites dont le contact est souvent intrusif. Ce caractère intrusif du granite est
également marqué par la présence d’enclaves d’hornblendites au sein des leucogranites. Du
point de vue microstructural, ces granites ne montrent pas de fabriques pouvant refléter la
déformation éburnéenne ou même panafricaine.
Du point de vue minéralogique, les leucogranites présentent une association à quartz,
feldspath potassique et muscovite. La répartition de la muscovite est très hétérogène et
caractérise les leucogranites à muscovite.
 Les Gneiss
Ils sont caractérisés par un litage tectonique visible à l’affleurement qui correspond à
une succession de lits clairs et sombres matérialisant la foliation. Les lits sombres sont
localement riches en oligistes. Par leur richesse en fer dans une texture litée, ces formations
rappellent les BIF (Banded Ion Formation) communes aux terrains du Protérozoïque.
Au microscope, les gneiss sont composés de quartz et feldspaths potassiques oeillés.
Les lits sombres sont à association de biotite, muscovite et Hématite.

96
 Les Hornblendites
Elles se distinguent par leurs textures grenues et sans orientation préférentielle. Elles
sont formées essentiellement par les hornblendes vertes. La taille des cristaux est variable et
peut atteindre des tailles centimétriques. Par endroits, s’y associent des cristaux de
plagioclases dans des positions interstitielles. L’analyse de ces formations aussi bien à
l’échelle régionale qu’à l’échelle locale ne montre pas d’orientation pouvant matérialisée un
métamorphisme régional. Il s’agit, à notre avis, de pyroxénolites ayant subi un
métamorphisme de contact dû à l’intrusion granitique.
 Les Serpentinites
Les serpentinites sont essentiellement formées par des variétés «vert sombre» riches
en magnétite, qui deviennent jaunâtre localement sous l’effet de l’altération. Elles manifestent
généralement une carbonatation. Celle-ci se traduit par une forte circulation de filonnets de
calcite. Elle devient très intense à proximité des accidents, d’où la transformation complète
des serpentines en carbonates dans la caisse filonienne.
Quant à sa composition minéralogique, la serpentinite est essentiellement composée de
minéraux serpentineux de type antigorite, bastite et chrysotile. La bastite produit de la
serpentinisation des pyroxènes conservent la forme de ceux- ci.
Les chromospinelles regroupent la magnétite et la chromite. Cette dernière, à
l’affleurement, est altérée en stishtite. Outre cette forme, la magnétite peut se concentrer dans
des fractures ou elle cristallise sous sa forme fibreuse.
Cette association paragénétique ainsi que les textures porphyroclastiques montrent
qu’il s’agit des méta-harzburgites.
 Les roches basiques sont situées au nord de la serpentine. Elles sont à
prédominance de diabase et de microgabbros intrudés par les diorites granites. Des
affleurements de pyroxénolites sont rarement rencontrés dans la partie sud au passage
à la serpentine.
 Les diorites et diorites quartziques.
Elles affleurent sur une largeur pouvant atteindre quelques centaines de mètres et
limitent le massif principal des serpentines au Sud. Le passage entre les deux formations est
tectonique et se fait par l’intermédiaire d’une frange d’altération métasomatique à
composition de roddingite développée dans la diorite. Du point de vue textural, la roche est
généralement grenue et acquiert une texture microgrenue à l’approche du contact.
Au microscope, la roche est constituée de plagioclase, de quartz, amphibole et biotite.
Les minéraux accessoires regroupent l’apatite, le zircon et les opaques.
Les minéraux secondaires sont représentés par la chlorite et l’hématite. L’amphibole
est particulièrement prédominante au contact des diorites avec les amphibolites.

97
Figure 2 : Coupe géologique passant à Bou Azzer centre. Elle montre la vergence nord de l’ensemble
des unités et des structures. Les leucogranites sont intrusifs dans la série verte et dans les gneiss ce
qui exclue un âge PI de ces granites.

1.3. Les données des travaux miniers.


Le gisement du filon 7/5 est actuellement le plus profond des gisements de Bou Azzer.
Il regroupe le filon 7, le filon 5, la st2 et la st1. Le filon 7 est de loin le plus important. Il est
ouvert par les travaux miniers sur des panneaux de 50m et parfois 25m (Niv.0, -50, -75, -95, -
145, -175, -215, -255, -300, -340, -380, -420, -460, -500, -540, -540 et -580). Les sondages
carottés ont confirmé l’enracinement des structures à -700m. L’enveloppe minéralisée dans le
filon 7 présente un plongement fort vers l’ouest. La minéralisation et la gangue marquent des
zonalités structurales, texturales, minéralogiques et morphologiques. A l’affleurement le filon
est matérialisé par de grandes masses de listwenites faisant relief par rapport aux roches
encaissantes. Leur puissance de quelques dizaines de mettre à l’affleurement s’amincissent en
profondeur avant de disparaitre. Leur genèse est contrôlée par les altérations supergènes des
serpentines conditionnées par la perméabilité due à la densité de la fracturation et
l’importance des accidents du système F7/F5. Toutefois, il est probable que des injections des
serpentines le long des failles aient précédé le processus d’altération et en témoigne le
prolongement des litwenites à plusieurs dizaines de mètres dans la diorite. Les filons
minéralisés sont à dominance de quartz auquel s’associent les carbonates (calcite + dolomie)
et de la barytine dans une moindre mesure. Cette dernière est restreinte aux niveaux
superficiels du gisement. Les minéraux de cobalt à l’affleurement consistent en quelques
traces d’érythrine, de l’hétérogénéite et des oxydes noirs cobaltifères. Le levé structural des
filons en surface stipulent une réactivation de la structure majeure et ancienne du filon 7 en
terminaison en queue de cheval de la grande faille F7 lors de l’épisode tectnono-hydrothermal
synchrone de l’événement minéralisateur. Mis à part les listwénites, des études
macroscopiques et microscopiques de la gangue révèlent un polyphasage manifeste du
remplissage. Les épisodes corrélés à la minéralisation révèlent un style de quartz et de
brechification hydraulique qui se terminent par une extension pure matérialisée par le quartz

98
en aiguilles (quartz à mâchoires) perpendiculaire aux épontes des crins de la terminaison. Les
niveaux supérieurs (Niveau 0, -50, -75 et -95) sont de grandes puissances de gangues avec une
minéralisation peu abondantes sous forme de veines ou de poches dans la gangue ou dans la
diorite altérée. Le niveau d’oxydation des arséniures y est très élevé et précoce. Une altération
supergène mais dans des conditions beaucoup moins oxydantes qu’à l’affleurement a généré
une altération lente et progressive des arséniures produisant une érythrine bien cristallisée en
rosettes rouge foncées. Cette érythrine a contribué à la réputation de Bou Azzer et continue à
nourrir la curiosité des minéralogistes de par le monde. Elle a inspiré le procédé du
retraitement des haldes de la mine par l’action des eaux météoriques sur la cinétique
d’oxydation des arséniures.

St2

7
me F
Systè
Système F5

Figure 3 : Levé géologique et structural du niveau -50 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre.

1.3.1. Niveaux-50,-75 et -95.


Au niveau -50, le filon 7 est représenté en plusieurs branches qui donnent cette image
de zigzag au contact des serpentines avec la diorite similaire à la structure que nous avons
cartographiée à l’affleurement (Fig. 3). Il s’agit en effet des crins de la terminaison en queue
de cheval avec des décalages senestres de contact. La minéralisation est majoritairement
répartie en deux colonnes. Une première à l’est qui est la plus importante s’étend sur plus de
200m avec des puissances qui dépassent 10m, elle se prolonge à l’ouest au sein de la diorite
avec un remplissage de gangue. Les zones les plus épaisses correspondent aux relais
transtensifs entres les branches du filon 7. La colonne ouest est moins importante et est liée à
la veine appelée filon nord par les géologues de la mine. L’ensemble des veines se prolongent

99
à l’ouest et développent une large zone de fracturation hydraulique à remplissage de quartz et
parfois de carbonates. Des minéralisations disséminées y sont associées avec quelques
concentrations filoniennes de faibles puissances. Le filon 5 est également très bien développé
au niveau -50 avec deux colonnes minéralisées situées respectivement au contact et au sein de
la diorite sous forme de croiseurs. La minéralisation de contact encaisse la majeure partie du
métal du filon 5.
Les teneurs en or sont particulièrement élevées dans les niveaux supérieurs par les
mêmes effets de l’oxydation mais aussi des zonalités minéralogiques. Les teneurs dépassent
parfois 100g/t au niveau -50. A ce niveau, le couloir des structures cumule un remplissage de
50m de puissance si on considère toutes les branches et les zones de brèches hydrauliques
intermédiaires. Il combine le remplissage du contact de la diorite avec la serpentine et les
filons intra-diorites transverses. Leur jonction génère une grande zone de transtension sous
forme de relais, pull apart et nœuds d’extrusion qui favorisent la fracturation hydraulique à
éléments de diorites profondément altérés (Fig. 3).
Les études minéralogiques réalisées montrent la prédominance de la skuttérudite en
gros grains, zonée et en association avec la rammelsbergite et les sulfoarséniures. Il est à noter
que plusieurs générations de skuttérudite sont visibles tant à l’échelle macroscopique qu’au
niveau des sections polies. L’arsénopyrite est décrit sous forme de grains cernés par
l’alloclasite. La succession paragénétique définie à ce niveau est : Skuttérudite,
rammelsbergite, sulfoarséniures. Les teneurs en cobalt de la skuttérudite sont aussi variables
(Tab.1). Elles varient inversement proportionnelle au nickel de 12,68% Co et 5,39% en nickel
à 17,26% Co et 1,88% Ni pour les trois échantillons analysés. Le ratio Ni/Co qui permet de
suivre certaines zonalités varie de 12 à 42%. La loellingite varie d’un pôle ferrifère à 1,92%
en cobalt et 26,67% en fer à un pôle cobaltifère à 7,02% en cobalt et 21,44% en fer.

Tableau 1 : Composition chimique de la skuttérudite et de la loellingite du filon 5 au niveau -50.


Mineral par stade Niveau Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S total
12,68 5,39 2,82 - - - 80,05 - 0,89 101,83
skuttérudite--I
F5- Niv-50 14,86 3,21 2,65 - - - 80,04 - 0,86 101,62
(Qv1+Cal+Ars)
17,26 2,07 1,88 - - - 78,52 - 1,75 101,48
löllingite-III 1,92 - 26,67 - - - 72,47 - 0,31 101,37
F-5- Niv-50
Qv3+Ca2+Sfd) 7,02 0,01 21,44 - - - 72,07 - 0,3 100,84

Le niveau -75 a fait l’objet d’une exploration des oxydes, arséniates et carbonates de
cobalt. Il est très riche en Or dans sa partie Est (Est Puits 1). Pour les arséniures, le niveau est
aussi riche en skuttérudite comme en amont. En moins deux générations ont été décrites. Le
tableau 2 donne leurs compositions chimiques et montrent un enrichissement manifeste de la
skuttérudite 2. Par rapport au niveau -50 et dans la skuttérudite de première génération, le
ratio Ni/Co augmente en profondeur. Ce ratio distingue nettement les deux skuttérudites 1et 2
et varie dans de très larges mesures. Tandis qu’il avoisine 49% pour la skuttérudite 1, ce ratio

100
ne dépasse guère 6% pour la skuttérudite 2. On verra plus tard que cette tendance impacte
aussi l’évolution des teneurs en Or.
Tableau 2 : Composition chimique de la skuttérudite 1 et 2 du filon 7 au niveau -85.
Minéral par stade Niveau Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S total
skuttérudite-I 12,63 6,17 2,03 - - - 80 - 0,26 101,11
F7/5-Niv -85
(Qv1+Cal+Ars) 12,52 6,09 2,03 - - - 80,2 - 0,29 101,13
17,99 0,95 2,161 80,6 - 0,37 102,07
skuttérudite-II 16,21 1,91 2,471 - - - 80,1 - 0,21 100,9
F7/5-Niv-85
(Qv2+Ca+Ars) 18,58 0,76 1,03 - - - 80,1 - 0,28 100,75
18,64 0,39 0,87 - - - 80,1 - 0,28 99,89

Au niveau -95, en plus des filons sud et nord, une veine parallèle au filon 7a été
interceptée au sein de la serpentine. Sa continuité verticale est limitée. L’analyse chimique a
porté sur la cobaltite associée à la troisième génération de quartz. Elle montre une tendance à
une grande variabilité du ratio Ni/Co (Tab. 3). C’est une découverte récente qu’on discutera
dans la partie consacrée à la minéralogie. La Ni-cobaltite a été étudiée dans le détail et il
s’avère qu’elle est corrélée à l’Or. Les teneurs en cuivre sont de 2,27% et 2,36% alors que les
arséniures et les diarséniures en sont exempts.
Tableau 3 : Composition chimique de la cobaltite du filon 7 au niveau -95.
Minéral par stade niveau et veine Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S total
Cobaltite-III C. Bou Azzer 24,89 7,04 2,33 2,27 - - 44,99 - 18,04 99,57
(Qv3+Ca+Sfd) (F-7, -95M) 29,63 1,29 3,42 2,36 - - 44,77 - 18,46 99,82

1.3.2. Niveau-145.
Du côté du filon 7, le niveau est marqué par un maillage tectonique de la diorite
par la serpentine Guidé par le couloir de cisaillement panafricain ENE (Fig.4). Les branches
de la partie est sont dépourvues de minéralisations et la colonne princiale se situe dans la
parite centrale face au puits 3 liée au filon nord. Ces failles se prolongent à l’ouest dans la
diorite ou un système de fentes NE reflète le mouvement senestre du couloir. C’est aussi le
niveau ou la zone de jonction est la plus minéralisée. Dans cette nœud tectonique, les
arséniures suivent le contact avec des digitations NE dans la diorite jusqu’au filon 5 qui la
limite à l’ouest. On dénombre plus de 14 veines NE, associées à ces corps. A l’ouest, la faille
du filon 5 décale le contact en dextre sur plus de 30m
Le niveau -145 fait partie du cœur puissant du gisement. La minéralisation massive et
submassive dépasse 15m de puissance. Les teneurs en cobalt dans le tout-venant dépassent
parfois 3%. La texture est majoritairement bréchique avec une chronologie entre la
brechification hydraulique précoce et le dépôt des arséniures dans la matrice et autour des
éléments de l’encaissant. L’altération hydrothermale y atteint également son paroxysme. Elle

101
consiste en une silicification totale ou partiel de la diorite suivie d’une large frange
d’albitisation et d’hématisation.

n5
Zo

o
Fil
ne
de
jon
cti
on

NE
tes
Fen

Figure 4 : Levé géologique et structural du niveau -145 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer
Centre.

La composition minéralogique du niveau -145 est incontestablement dominée par le


skuttérudite qui dans le minerai massif représente plus de 90%. Toutefois, il n’est pas rare de
trouver du minerai massif à safflorite ou la skuutérudite ne représente que 2% de la
composition. La skuttérudite est en gros grains ou finement cristallisée dans la matrice de la
brèche hydraulique ou encore en agrégats hétéro-granulaires à structure porphyroclastique.
La safflorite sous forme hétéro-granulaire à gros grains intensément cataclasés. Les
gros grains sont tabulaires et étirés tandis que les petits grains sont de formes irrégulières à
facettes anguleuses. L’arsénopyrite se présente en petites quantités avec des grains cataclasés.
Il a été observé en inclusions dans une génération de skuttérudite ce qui signifie
l’intermittence de précipitation des différentes phases de ces deux espèces minérales. La
composition probable de la safflorite oscille entre la Co-loellingite et la Fe-safflorite. La
rammelsbergite est dans des microstructures fissurales. La molybdénite est fréquente et
visible à l’échelle macroscopique. Les études métallographiques montrent des associations de
grains isolés ou en cernes de la skuttérudite et de l’arsénopyrite. Les autres sulfures se
présentent en disséminations au sein de la roche périphériques par rapport aux arséniures ou

102
en fissures qui recoupent les grains de skuttérudite. La phase tardive contient la chalcopyrite,
la sphalérite, l’arsénopyrite et le cuivre gris.
Des compositions approximatives types du minerai du niveau -145 sont :
 Skuttérudite : 95%-Arsénopyrite : 3%-Chalcopyrite : 2%-Molybdénite : 1%.
 Skuttérudite : 98 à 99%-Sulfures (Sphalérite, chalcopyrite, arsénopyrite) : 1 à
2%.
 Skuttérudite : 93 à 95%- arsénopyrite : 1 à 2% - Sulfures (molybdénite, chalcopyrite,
sphalérite, cuivre gris, pyrite) : 3 à 5%.
 Safflorite : 98%- Skuttérudite : 2%.
1.3.3. Niveau -215.
Le maillage tectonique de la diorite par les serpentines se poursuit. Le réseau F7 est
minéralisé sur 350 m d’extension avec ces deux branches majeures dites Filon nord et filon
sud (Fig.5). Dans le compartiment est des bandes de carbonates se prolongent au sein des
serpentines selon l’orientation globale ENE et seule la bande du contact est porteuse
d’arséniures.
En allant vers l’ouest, les corps minéralisés deviennent plus puissants et continus
notamment celui du sud. Ce dernier se dédouble autour d’un bloc de serpentines qu’il enrobe
et se prolonge jusqu’à la zone de jonction. La zone de jonction perd son importance en
contenu métal et la minéralisation

La structure St2

Diorites Serpentines
Les corps minéralisés
La gangue

Figure 5 : Levé géologique et structural du niveau -215 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer
Centre.

103
Au niveau -215, la grande partie Est du filon est loéllingitique. Il est probable que
cette loéllingite soit associée à des failles postérieures qui recoupent le système F7 et
remobilisent les arséniures et recristallisent les diarséniures, comme ce que ce qui nous avons
décrit à Méchoui. Aussi, cette colonne loellingitique est oblique et circonscrite en amont et en
aval par des corps à triarséniures. L’étude minéralogique portée sur la ST2 a révélé une
minéralisation à safflorite et skuttérudite. La safflorite en gros grains présente des textures
sphérolitiques auquel s’associent parfois des grains rhomboïdes et idiomorphes de
l’arsénopyrite. La skuttérudite est localement remplacée par la molybdénite qui lui est tardive.
La composition typique de l’étude est : Safflorite (55 à 60%), skuttérudite (30%),
l’arsénopyrite (3à 5%), molybdénite (3à 5%) et rarement la sphalérite.
Pour ce qui est du chimisme, contrairement aux niveaux supérieurs, la skuttérudite 1
du niveau -215 gagne en teneurs en cobalt pour atteindre des niveaux particulièrement élevés
et se situent au-delà de 20% (Tab.4). Cette augmentation est progressive puisque les teneurs
évoluent de 12,57% au niveau -50 à 17,48% au niveau -145 et 20,1% au niveau -215. La
skuttérudite 2 garde une constance à partir de 17,7% en cobalt au niveau -50, 17,85% au
niveau -145 et 17,7 à -215.
Tableau 4 : Composition chimique de la skuttérudite 1 et 2 du filon 7 au niveau -215 et de la
skuttèrudute 1 du filon 5 au niveau -145.
Minéral par stade Niveau et veines Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S total
skutterudite 1 20 0,49 0,591 - - - 80,6 - 0,87 102,01
(F-7,-215M)
(Qv1+Cal+Ars) 20,2 0,45 0,55 - - - 80,2 - 0,89 102,2
skutterudite 2 17,7 0,53 0,59 - - - 75,5 - 4,2 98,52
(F-7,-215M)
(Qv2+Ca+Ars)
skutterudrre 1 17,6 0,05 4,05 - - - 80,3 - 0,47 102,47
(F-5, -145M)
(Qv1+Cal+Ars) 17,37 - 4,2 - - - 80 \- 0,85 102,42

Pour la loellingite, la teneur moyenne en cobalt est de 2, 38%, 25% en fer, 73% en
arsenic et 0,52 % en soufre (Tab. 5). Elle est plus riche dans les niveaux supérieurs avec
4,47% au niveau -50 et baisse à 0,89% Co et augmente à 2,387% a -215.
Tableau 5 : Composition chimique de la loellingite du filon 7 au niveau -145 et de la loellingite

2 au niveau -215.
Minéral par stade Niveau Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S total
löllingite-I C. BouAzzer 0,89 - 27,8 - - - 72,1 - 1,01 101,8
(Qv2+Ca+Ars) (F-7, -145M)
1,37 - 26,21 - - - 73,27 - 0,5 101,35
löllingite-II C. BouAzzer
2,99 - 23,66 - - - 72,61 - 0,29 99,54
(Qv3+Ca+Sfd) (F-7, -215M)
2,8 - 24,94 - - - 72,95 - 0,78 101,47

104
1.3.4. Niveau -255.
Il a reconnu la ST2 dans sa partie ouest et permet de lire précisément le rejet de la
faille du filon 5 qui est de 50m en sens dextre (Fig. 6). La zone de jonction est à carbonates
faiblement minéralisés. Le filon 7 montre quatre branches faisant un angle de moins de 5°. Le
filon nord est minéralisé dans sa partie est. Le filon intermédiaire encaissé par la diorite
présente une minéralisation mince sur presque 100m. Le filon sud fait le contact à l’est et se
prolonge dans la diorite à l’ouest. Il draine une écaille de serpentines carbonatées et
minéralisées. Le filon extrême sud commence à l’ouest immédiat du bure et prend naissance
d’un croiseur NE lui-même minéralisé. Il est tout le long, associé à un réseau de fractures NE
et développe une colonne minéralisée épaisse au sein de la masse quartzo-carbonatée ouest.
Dans cette partie, la gangue est puissante de plus de 20 mètres.

Structure St2

tines
Serpen
entre
ée Filon c
zo - carbonat Filon n
ord
Filon 5 quar t
Caisse

Ecaille de
serpentines

sud
Filon

Figure 6 : Levé géologique et structural du niveau -255 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer
Centre.

1.3.5. Niveau -300.


A partir du niveau -300, la minéralisation perd en puissance, et devient discontinue
comparée à celle des niveaux supérieurs. La texture devient plus fine. Les altérations
hydrothermales et la brechification hydraulique perdent en ampleur et en intensité. Hormis
quelques colonnes discontinues le long des filons majeurs, la minéralisation suit des veines
transverses. Le filon 5 est mieux développé en puissance néanmoins, son extension latérale

105
demeure limitée. Ces deux systèmes présentent des jeux conjugués sénestre pour F7 et dextre
pour F5. Leur jonction est marquée par une écaille tectonique des serpentines. Il est aussi à
signaler que le chicot des roches basiques cartographiées à ce niveau n’existait pas dans les
niveaux supérieurs.
1.3.6. Niveau -340
Au niveau -340, Le système F5 est représenté par deux filons transverses (Fig. 7). Le
premier à l’est constitue la branche principale. Il fait le contact entre la serpentine et la diorite
et présente un jeu majeur dextre. Il gagne en puissance en allant vers le nord ou il atteint 15m
de puissance rempli de calcite, dolomie, quartz et d’arséniures. Cette gangue et la
minéralisation associées se superposent à une carbonatation précoce qui elle est exempte de
minéralisation. Cette minéralisation illustre l’importance du processus de la dissolution-
recristallisation dans la genèse des corps à arséniures et que nous allons aborder dans les
chapitres qui suivront. Une deuxième branche mince se situe à l’ouest du levé et est encaissée
par la diorite.

Figure 7 : Levé géologique du Filon 5 au niveau -340 Gisement du puits III. Relation entre la
minéralisation, les carbonates et les veines.

106
1.3.7. Niveau -380.
On retrouve les trois branches nord, intermédiaires et sud (Fig. 8). On assiste à une
diminution drastique des puissances de la gangue et la disparition de l’écaille des serpentines
du niveau supérieur. Les colonnes minéralisées deviennent minces et effilochées. Le filon 5
prend une orientation NE tout en conservant son rejet dextre.

Figure 8 : Levé géologique et structural du niveau -380 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer
Centre.

1.3.8. Niveau -420.


La structure St2 est bien minéralisée aussi bien en puissance qu’en teneur et se ramifie
en deux branches (Fig.9). Le filon 5 fait le contact tectonique entre la serpentine et la diorite
avec une minéralisation discontinue ou on peut raisonnablement soupçonner un début de
corps de contact au dièdre ouest. Du côté du filon 7, le contact entre la serpentine et la diorite
est faille et rectiligne sans aucun remplissage au regard des niveaux supérieurs. Il est lui-
même recoupé à l’ouest par un autre accident NE postérieur qui le décale de 70 mètres en
senestre. Quant à la minéralisation du filon 7, elle perd de l’importance, se disperse et se
répartie sur six veines transverses NE et un filon ENE qui les limite au Sud.
1.3.9. Niveau -460.
Au niveau -460 et à l’inverse des niveaux supérieurs, le filon 7 est mince et caractérisé
par trois branches dont celle du nord est la mieux connue (Fig. 10). Elle est irrégulière en
direction et en pendage.

107
n5
Filo

Figure 9 : Levé géologique et structural du niveau -420 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer
Centre.

Réseau St4

St2

7
me F
Systè
es
rp e ntin
Se

es
twénit
Lis s
rite
Dio

Figure 10 : Levé géologique et structural du niveau -460 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer
Centre.

108
L’ensemble du système F7 dessine un grand relais de deux plans majeurs ENE
annonciateur d’un relâchement de la pression. Des fentes d’ouverture se développent entre les
deux plans avec une obliquité qui est décroissante de l’est à l’ouest. Elles sont d’abord NS à
l’est, deviennent NE au centre et finissent en ENE avec un angle très faible par rapport aux
masters plans à l’ouest. Le filon 5 se dédouble et changent de direction en sud nord, la partie
nord étant seule minéralisée.
Les niveaux avals -460 n’étant pas suffisamment documentés à la date de la rédaction
de cet ouvrage, nous allons les commenter à la base des coupes. Il en demeure que les
structures du filon 7 s’éclatent, les listwénites qui constituent le principal réceptacle de la
minéralisation s’amenuisent et les dimensions des corps à arséniures deviennent très petites.
Les textures changent également et deviennent fines à en juger par les récupérations métal de
l’usine de traitement qui ont chuté avec la valorisation des tout venants qui proviennent de ces
niveaux inférieurs.

Figure 11 : Gisement du puits III, filon 7 au nive.au-50. Détail de la brèche hydraulique à la


jonction des branches du système F7.

En résumé et ’une manière générale, les puissances de la gangue et la densité de la


fracturation hydraulique sont manifestement importants dans les niveaux amont. En surface,
le filon est à listwénites, plusieurs générations de quartz, les carbonates hydrothermaux et les
oxydes de cobalt. Au niveau 0 les arséniures apparaissent dans un minerai mixte et

109
partiellement oxydé. Au niveau -50, l’ouverture est maximale avec une puissance cumulée qui
dépasse 50m si on intègre les filons sensu-stricto, le stock werk et les disséminations. La
structure se ramifie en plusieurs branches et on dénombre en moins 9 crins (Fig. 11).
Les zones de jonction développent une fracturation hydraulique très mature avec des
éléments de diorite, éparses dans la matrice quartzeuse parfois enrobés d’arséniures.
L’altération est matérialisée par l’albite, la chlorite, l’hématite et la silice. Le système F7
structure conserve sa structure jusqu’au niveau -255 au-delà duquel les fondamentaux
géologiques, techniques et économiques changent.
Au niveau -460, le système St prend de l’ampleur avec une nouvelle veine appelée St4
constituée de quatre branches et une intermédiaire qualifiée de la St2. A l’opposé des niveaux
supérieurs, le filon 7 est mince et caractérisé par trois branches dont celle du nord est la mieux
connues (Fig. 12). Elle est irrégulière en direction et en pendage. Le filon 5 est mieux
développé en puissance néanmoins, son extension latérale demeure limitée. Ces deux
systèmes présentent des jeux conjugués sénestre pour F7 et dextre pour F5. Leur jonction est
marquée par une écaille tectonique des serpentines. Il est aussi à signaler que le chicot des
roches basiques cartographiées à ce niveau n’existait pas dans les niveaux supérieurs.

Figure 12 : Schéma structural du dièdre F7/F5 avec les roches basiques et les serpentines en
écailles. Levé géologique du système 7/5, levé-460.

Sur un plan minéralogique, la structure est St2 est à dominance de safflorite suivi de la
skuttérudite, chalcopyrite, sphalérite, galène, pyrite, arsénopyrite, molybdénite, Or, énargite,
covellite et sulfoarséniures.

110
La pargenèse du filon 5 est largement dominée par la skuttérudite, la rammelsbergite,
les sulfoarséniures de cobalt et de fer.
Le filon 7 se particularise par une équivalence entre la skuttérudite et la Co-safflorite,
une abondance relative de la molybdénite, les minéraux uranifères. Les autres minéraux
accessoires comportent, le cuivre gris, la chalcopyrite, la sphalérite, la galène, la pyrite,
l’arsénopyrite, l’or, l’énargite, la covellite et d’autres sulfoarséniures.
La composition chimique des phases minérales en fonction des stades et de la position
dans le filon est donnée par le tableau suivant (Tab. 6) :

Tableau 6 : Composition chimique des phases minérales en fonction des stades et de la position dans
le filon.
teneurs
Echantillon Site et stade paragénétique. minéral
Co Ni Fe As S total
périphérie du filon 7, stade à talc- skutérudite 20 0,49 0,59 80,6 0,87 102,01
3020-1
chlorite-carbonate skuttérudite 20,2 0,45 0,55 80,2 0,89 102,2
skuttérudite 18,6 0,63 1,06 79,8 1,05 101,4
3036-5 périphérie du filon 7
skuttérudite 16,4 0,29 2,97 81,4 0,55 101,61
skuttérudite 17,6 0,01 4,05 82,3 1,47 109,43
3025 partie central du F7
skuttérudite 17,4 0,01 4,2 83 1,85 106,46
skuttérudite 12,6 6,17 2,05 81 0,26 102,08
3037 filon 7, Stade à arséniures
skuttérudite 12,5 6,09 2,03 81,1 0,29 102,01
skuttérudite 18,6 0,76 1,03 80,8 0,28 101,47
3037 Filon 7, stade à sulfures
skuttérudite 18,6 0,39 0,87 80,8 0,29 100,94
3025 filon 7, Stade à arséniures loellingite 0,89 0 27,8 72,1 1,01 101,8
3013-13 Filon 7, stade à sulfures loellingite 1,38 0 26,2 73,3 0,49 101,37
loellingite 2,99 0 23,7 72,6 0,29 99,58
loellingite 2,8 0 24,9 72,9 0,78 101,38
cobaltite 30,8 2,18 1,29 45,4 18,1 77,77
3020-1 filon 7, Stade à arséniures
cobaltite 30,7 1,46 1,66 44,5 18,6 96,92
cobaltite 24,9 7,04 2,33 44,9 18,1 97,27
3030-2 Filon 7, stade à sulfures
cobaltite 29,6 1,29 3,42 44,8 18,5 97,61
cobaltite 22,7 9,38 1,4 44,5 18,5 96,45

1.4. Données des sondages carottés avals.


Dans cette partie, nous allons traiter les données des niveaux profonds qui ne sont pas
encore développés par les travaux miniers et donc appuyés par les sondages carottés réalisés
par nos équipes d’exploration.
Dans la figure 13, à l’amont du niveau -520, la structure longe le contact avec une
zone de relais entre -500 et -520 et un bloc de roches basiques pris en « sandwich » entre les
serpentines et la diorite. En profondeur, le filon suivi dans les niveaux supérieur s’éteint dans
les serpentines et une structure parallèle apparait et fait le contact avec des traces d’arséniures.
Cette configuration est conséquente des jeux normaux de ces failles.

111
Figure 13 : Gisement de Bou Azzer centre, puits III. Coupe géologique illustrant l’évolution du
système du filon 7 en profondeur.

La deuxième coupe (Fig. 14) montre la fin du système en profondeur avec un


éclatement de la structure significative d’une chute drastique de la pression fluide en deçà de
la pression lithostatique pour provoquer l’ouverture. Une terminaison en queue de cheval, et
ramification de la structure principale de contact en quatre branches qui s’arrêtent à l’amont
du niveau -660 à l’exception de la branche au contact. Cette dernière s’amincit et devient très
faiblement minéralisée. C’est peut-être la fermeture du filon 7.
En résumé, l’étage -380, -540 montre une géométrie des serpentines en marche
d’escalier résultat d’un jeu apparent normal des filons. Tandis que le filon principal exploité
dans les niveaux supérieurs (-380 à -460) s’estompe dans la serpentine, une nouvelle structure
parallèle est apparue.

112
Figure 14 : Coupe géologique en aval du Filon 7 entre les niveaux -540 et -700, établie à la base
des travaux miniers et des sondages carottés. Terminaison verticale en queue de cheval.

Elle va elle-même s’éclater en plusieurs branches entre les nouveaux 540 et 700m. Au
niveau -700m, la seule branche qui s’enracine ne montre pas de minéralisation économique.
Cet éclatement de la structure est significatif d’une chute drastique de la pression fluide en
deçà de la pression lithostatique pour provoquer l’ouverture.
Une terminaison en queue de cheval matérialisée par une ramification de la structure
principale de contact en quatre branches qui s’arrêtent à l’amont du niveau -660 à l’exception
de la branche au contact. Cette dernière s’amincit et devient très faiblement minéralisée. C’est
peut-être la fermeture du filon 7.

113
1.5. Analyse structurale
1.5.1. Contexte tectonique local
Le filon 7/5 regroupe un système de structures allant de la direction N 80 à N20. Il
correspond en effet à l’éclatement d’une structure régionale N80 à l’approche du massif des
serpentines. Il affecte le contact de la serpentine avec la diorite et le décale en senestre sur un
rejet de l’ordre de 1km.
Quant au contact B1 proprement dit, il présente un pendage vers le Nord à
l’affleurement et s’inverse vers le Sud à partir du niveau –215, ce qui corrobore avec le
pendage dans les secteurs avoisinants à Tarouni et à Bou Azzer Est.
Au Nord, le contact des serpentines avec les roches vertes est plat au même titre que la
schistosité S1 et évolue en marche d’escalier résultant de la tectonique synchrone et
postérieure à l'Infracambrien.
En annulant les jeux des accidents postérieurs (fig. 31), un essai de reconstitution,
montre un schéma de montée des serpentines en dôme en faveur des accidents EW et NE,
laquelle configuration suppose des ouvertures « sous pression » en pulls à part.
Cette hypothèse pourrait expliquer la fermeture ENE du massif des serpentines à l’Est
en allant vers Tarouni. L’âge de cette remontée sera discuté ultérieurement.
1.5.1.1. Importance de la déformation panafricaine précoce.
La minéralisation du filon 7 est résultat d’un télescopage de plusieurs évènements
tectoniques allant de la D1 jusqu’à la phase atlasique. Les conséquences tectoniques et
hydrothermaux sont directement tributaires des niveaux structuraux relatifs à chaque époque.
Le couloir F7 est un accident crustal qui garde les empreintes des déformations ductiles et
fragiles qui y ont succédé. Ci-dessous les empreintes de ces épisodes dans les unités
géologiques et les failles majeures.
 Les Serpentinites
Les serpentines présentent une fabrique primaire magmatique marquée par
l’orientation des spinelles et de la bastite quand elle existe. Cette fabrique n’est pas traitée
dans ce cadre, elle constitue une des thématiques importantes pour la compréhension de la
géodynamique de la boutonnière. Pour ce qui est de la formation panafricaine en dehors des
structures de la déformation cassante tardive qui perturbent les fabriques planaires
synschisteuses précoces, les serpentines présentent un débit planaire de direction N100 à
N120 avec un pendage fort de 80° vers le NNE ou le SSW selon les cas.
Cette fabrique planaire, bien tracée par l’orientation préférentielle des structures en
feuillet des serpentines, est assez homogène à l’échelle de la région et parallèle aux contacts
majeurs notamment au contact avec les diorites.

114
Par endroits, cette schistosité de flux appelée S1 change progressivement d’orientation
et passe de la direction N120 à N150 à proximité des couloirs de cisaillement subverticaux
ayant cette direction. Ces couloirs larges de quelques mètres peuvent atteindre plusieurs
dizaines de mètres de longueur au sein desquels la fabrique planaire devient composite. Dans
le détail, cette fabrique est soulignée par des bandes de 3 à 4cm séparée par des niveaux de
discontinuités bien réguliers. Entre ces derniers, la schistosité S1 est préservée sous forme de
charnières isolées et dilacérées par une deuxième schistosité S2, cette schistosité S2 dessine
des formes sigmoïdes en forme de Z entre deux plans de discontinuités successives.
L’ensemble forme ainsi une fabrique composite S/C chronologiquement postérieure au
développement régional de S1. Le rapport angulaire entre C et S est de l’ordre de 20 à 30°.
Cet angle diminue progressivement vers le centre du couloir où S2 et C sont presque
parallèles.
 Les Diorites
Antérieurement à la fracturation cassante qui est un trait caractéristique de la
déformation des diorites, ces roches présentent plus souvent une fabrique planaire bien
marquée au niveau des contacts et rarement le long des couloirs de cisaillements qui
l’affectent. Celle-ci est matérialisée par une orientation préférentielle des minéraux tels que
les amphiboles et les biotites dans un fond plus clair de nature quartzo-feldspathique.
Dans certains endroits très localisés, cette fabrique planaire devient plus pénétrative et
manifeste un caractère plus rubané avec une alternance de niveaux sombres riches en
phyllosilicates et des niveaux clairs quartzo-feldspathiques. Ces niveaux cependant, ne
dépassent guère une épaisseur de 2mm.
Les mesures et les observations systématiques de cette fabrique planaire au sein des
diorites quartziques indiquent généralement une direction N150 avec un pendage subvertical
vers le Sud.
Aussi bien au contact nord des diorites avec les serpentines qu’au contact sud avec les
roches métamorphiques, cette foliation indique une déviation azimutale importante. Elle passe
ainsi progressivement d’une direction N150 à N120 au niveau des contacts. Cette variation
progressive de la trajectoire de la foliation du centre vers la périphérie des diorites dessine des
structures sigmoïdes en forme de Z mentionnant ainsi une déformation progressive qui
s’intègre dans un régime en cisaillement senestre avec une intensité de déformation croissante
au niveau des contacts majeurs des diorites avec les autres formations.
 Les roches du Néoprotérozoïque inférieur à moyen.
Les granites orthogneissifiés et les gneiss du Néoprotérozoïques inférieur à moyen
sont caractérisés par une foliation bien marquée. Cette première fabrique est soulignée par une
alternance de niveaux clairs et de niveaux sombres ayant une largeur de 2 à 10mm.
Par endroits, cette foliation est reprise dans des plis isoclinaux de tailles métriques.
Leur schistosité de plan axial est bien régulière, elle est soulignée par un feuilletage pénétratif

115
qui débite la roche en plaquettes régulières millimétriques. Des charnières isolées aux axes
verticaux peuvent être observées. Elles sont souvent soulignées par des lentilles d’exsudation
du quartz.
D’une manière générale cette schistosité indique une orientation N170, 70° à 80°E. A
proximité du contact avec les diorites, elle indique, cependant, une direction N150 à N140.
Mais, dans tous les cas, cette schistosité est bien sécante sur le contact B1 ce qui confirme son
âge précoce.
1.5.2. Structures du système F7/F5
1.5.2.1. Structure du Filon 7
La structure du filon 7 est associée à un décrochement majeur orienté ENE-WSW et à
pendage fort vers le Sud. Cet accident décale les unités du Précambrien II de manière
senestre. Le rejet relatif au jeu majeur est de l’ordre de 1km (Fig. 15).
A l’affleurement la structure correspond à un couloir de cisaillement large de plus de
20m. Il est matérialisé en surface par le développement d’une schistosité de fracture dans la
diorite et de flux dans la serpentine. Plus au Sud, la structure se prolonge dans la couverture P
III où elle est exprimée par une déformation cassante beaucoup moins intense que dans le
socle P II. Le rejet en est également beaucoup plus faible et n’excède pas une dizaine de
mètres. Il reflète la réactivation tectonique postérieure à la phase panafricaine B2.
A l’approche des serpentines, la structure se ramifie en plusieurs branches allant d’une
orientation N55 à N75 dessinant ainsi une terminaison en queue de cheval conforme au jeu
senestre de la structure (fig. 32). Cette ramification correspond à l’amortissement du
mouvement horizontal en relation avec le comportement rhéologique particulier des
serpentines (Roche à plasticité élevée).
Par ailleurs au sein du couloir, de nombreuses lentilles de diorite et de serpentines se
trouvent entremêlées dans une matrice carbonatée qui garde l’empreinte d’une déformation
ductile au niveau de cette zone de contact serpentines-diorites.
A l’issue de ces observations, nous déduisons que la structure du filon 7 est régie par
une tectonique polyphasée. Une première déformation ductile matérialisée par le
développement de la schistosité S2 dans la diorite et la mylonitisation de la serpentine. Cette
schistosité est, elle-même, oblique sur les structures B1. C’est à cette même phase qu’est lié le
jeu majeur de la structure dont le rejet hectométrique est limité aux terrains du Précambrien II.
Cette déformation à caractère ductile est antérieure à la couverture du Précambrien III et
affecte les structures B1. Elle est conséquente de la déformation liée à la phase panafricaine
B2.
Le rejeu de la structure affecte les formations de la couverture du Précambrien III. Elle
est matérialisée par une déformation de style cassant avec un remplissage quartzo-carbonaté.
L’analyse des tectoglyphes ainsi que les striations qui leur sont associées indiquent un
mouvement en décrochement senestre. Ce mouvement est marqué par l’existence de lentilles
116
ou fentes de tension asymétriques. Leur forme de sigmoïde en «S» s’intègre dans ce contexte
de décrochement senestre.
Le remplissage des structures du filon est également polyphasé. Il est d’abord marqué
par des listwénites précoces produit d’altération des serpentines. Outre la texture rubanée, ces
corps présentent des reliques des serpentines à spinelles conservés. Ils sont postérieurement
découpés par la tectonique surimposée.
Le remplissage hydrothermal synchrone de l’événement minéralisateur est contrôlé
par des structures légèrement obliques sur les corps des listwénites. Il est composé de
plusieurs phases de quartz dont le plus tardif est le quartz « à mâchoire » en association avec
les carbonates notamment la dolomie et la calcite.
Dans le détail, les parois des filons sont tapissées par un ruban de quartz suivi par des
rubans dolomitiques qui peuvent atteindre plusieurs centimètres de puissance. C’est dans cette
zone carbonatée que se concentrent les arséniures de Cobalt.

Nm

0 100m
Figure 15 : Carte structurale du filon 7/5 qui met en relief la structure précoce du système F7 et ses
effets tectoniques sur les unités géologiques. La réactivation de ces structures lors de l’évènement
minéralisateur et les types d’ouverture à a surface.

La carte montre trois compatiments strucurés différement. Un premier à l’Est


correspond à deux filons transveses intradiorites associés à une branche majeure du système
F7. Cette dernière décale le contact en senestre. Outre les deux filons, des fentes de tension se
développent dans la diorite indiquant un mouvement également senestre de ces filons. Le
compatiment central correspond au cœur du gisement du filon 7. Il se distingue par la
présence notable de la litwenite, la densité des filons (crins de la terminaison) et ainsi que la

117
fracturation mais aussi la déformation penétrative précoce. Le troisième bloc correspond à la
jonction filon 5 avec une branche du filon 7. Ces derniers sont senestres. Les fentes de tension
sont bien développées et indiquent un rejeu senestre de l’ensemble du réseau F7/F5.
En dehors des zones minéralisées, la gangue quartzo-dolomitique reste un matériel de
remplissage caractéristique des structures syn-tectoniques, avec un ordre chronologique de
cristallisation bien respecté, d’abord précipitation de quartz au niveau des parois suivi par la
précipitation de la dolomie et de la calcite

A B

C D

Planche 6: Processus de coalescence. (A) : en point d’extrusion, (B) par ouvertures saccadées, (C)
en pull appart composé et (D) : en surface gauche

Il est également observé que dans une même structure, il peut y avoir une alternance
de plusieurs rubans quartzo-dolomitiques. Etant donné que ce remplissage est assuré par des
circulations hydrothermales, l’alternance de plusieurs rubans quartzo-dolomitiques
correspond à plusieurs venues successives dans un système pulsatif de type «crack seals».
Le filon 7 doit son grand tonnage à l’importance des discontinuités et de la fracturation
dues à la tectonique B2. Il est certain que cet accident a constitué un conduit synchrone de la
minéralisation.
L’existence assuré un bon réceptacle à ces fluides en dehors des serpentines
imprenables. L’intensité et l’ampleur des brechification hydrauliques sont conséquentes des

118
pressions élevées des fluides qui les génèrent. Ces caractères démontrent aussi le caractère
sismique de la tectonique cassante du filon 7.
1.5.2.2. Structure du Filon 5
Le dit « filon 5 » correspond à un réseau de fractures orientées N40 et à pendage fort
vers le SE. Au même titre que le filon 7, les structures du filon 5 sont régies par une
tectonique polyphasée. Un jeu précoce B2 induit des décrochements dextres affectant le
contact majeur B1 des serpentines avec la diorite. C’est à cette phase que serait lié le
développement d’une schistosité dynamo-métamorphique S2. Ces accidents anciens sont
marqués, à l’affleurement par des couloirs de cisaillement dans les terrains du Précambrien II
et par des listwénites au niveau du contact.
Un deuxième épisode compressif matérialisé par la réactivation des accidents anciens
et l’ouverture des fentes à quartz et carbonates. La disposition spatiale des fentes autour d’une
direction N20 est le résultat d’une manifestation tectonique cassante à composante principale
orienté N10 à N30. Cette contrainte principale est conforme au mouvement senestre qui opère
au niveau du système F7 et dextre du réseau F5. Il est à signaler que le jeu précoce dextre du
filon F5 est lisible uniquement par le décollage du contact des serpentines avec la diorite et la
listwénite qui lui est associée. Sa réouverture s’est produite dans la même cinématique du
filon A. Il est lui-même repris en crins de la terminaison en queue de cheval selon une
réactivation en mouvement senestre.
La puissance du filon 5 varie aussi bien pour les viens minéralisées que pour la
gangue. La figure 7 illustre le système au niveau -340 avec trois types de veines. Une
première mince située dans la partie sud au contact des serpentines avec la diorite. Elle est
relayée nord par une masse à arséniures submassif dont la puissance dépasse 10m qui se
prolonge au nord par une masse à calcite, dolomie et quartz exempte de minéralisation
économique. Une troisième veine est interceptée au sein de la diorite sur une extension de
10m avec une faible minéralisation sous forme disséminée au niveau -540, la structuration du
filon 5 est plus complexe. La jonction avec le filon 7 est marqué par une écaille de serpentines
à contact tectonique limite nord correspond à l’accident du filon5. Dans cette partie cet
accident est sans aucun remplissage et correspond probablement à la trace du jeu panafricain
B2 de l’accident du filon 5. La partie réactivée et minéralisée se limite à la partie nord de la
structure.
1.5.2.3. Mode d’ouverture des structures du système F7/F5
A l'approche des serpentines, la structure majeure du filon 7, orienté ENE dans la
diorite, se ramifie en plusieurs branches donnant l'aspect d'une terminaison en queue de
cheval. L'orientation des "crins" varie de N40 à N70 et s'articulent selon une configuration
conforme au décrochement senestre de l'accident majeur. Le rejeu senestre relevé au niveau
de ces structures contrôle l'ouverture. Le remplissage laminé ainsi que des structures de
recoupement suggèrent le dépôt des carbonates et des arséniures associés dans un système de

119
cisaillement assisté par la fracturation hydraulique. Les structures rubanées à quartz en peigne
répétitif stipulent la mise en place dans un processus cyclique de type "fault valve behaviour".
Par ailleurs, au sein du réseau, nous avons relevé des zones d’épaississement
correspondant à différents styles d'ouverture. Les zones de relais aux extrémités des
décrochements révèlent les différents stades d'évolution. Elles se présentent sous forme de
lentilles décamétriques séparées orientées N40 ou sous forme de losanges allongés témoignant
de la coalescence de plusieurs structures. Les ouvertures en pull appart sont également
rencontrées. Elles présentent une morphologie également losangique conforme aux
mouvements senestres des décrochements auxquels ils sont associés. Le remplissage est
polyphasé avec le quartz dans les parties périphériques et la calcite au centre de l'ouverture.
Ceci traduit une évolution saccadée du pull appart. Des remplissages en fentes de tension sont
plus développées dans les diorites quartziques et sont généralement mieux exprimées dans le
compartiment est de la faille. La brechification hydraulique à élément de diorites hématitisées
et silicifiées cimentées par plusieurs générations des arséniures et de la gangue (Fig.16). Des
ouvertures en zone d’extrusion à la jonction des crins de la terminaison en queue de cheval de
la structure (Pl. 1). Des remobilisations tectoniques qui aboutissent à une minéralisation de
diarséniures en mixte avec la silice.

Figure 16 : Levé géologique et structural de détail de la zone Est Puits I du filon qui illustre la
cinématique d’ouverture des crins de la faille F7. La faille ancienne à listwénites enrobe des blocs
de diorites. Elle est reprise par le système minéralisateur.

Les listwenites marquent le contact et moulent des blocs de diorite. Ceci stipule que la
listwenisation est procédée par un laminage tectonique des serpentines pour contourner et
mouler les éléments de diorite eux même boudinés. La carte de la figure 15 et le levé de la
figure 16 montrent également la relation des fentes avec les filons cohérente avec les

120
mouvements senestre de ces derniers. Signalons également que l’ouverture et le remplissage
des structures se limitent à la diorite et ne continue en aucun cas dans la serpentine. Un détail
qui mérite une attention particulière consiste en l’orthogonalité du contact du massif
serpentineux. Cette question sera développée dans le chapitre relatif à la tectonophysique.

Figure 17 : Schéma structural du filon 7/5 au niveau 255. La figure montre le télescopage des
évènements suivants : i) la montée en écaille tectonique des serpentines au sein de la diorite, ii) une
première silicification qui longe les failles anciennes EW, iii) les veines à arséniures le long des
épontes et dans les veines sécantes, iv) les micoplis qui indiquent le continuum ou la réactivation du
système en senestre.

La figure 17 illustre un cas pédagogique de la structuration du filon 7. La coalescence


des filons à l’ouest aboutit au développement d’un amas du quartz de 15 m de puissance. Par
rapport aux niveaux supérieurs, on note la prédominance de la silice et la faible manifestation
de la fracturation hydraulique. Dans ce cas, les ouvertures sont canalisées le long des veines
au contact et à l’intérieur de la diorite. La tectonique postérieure de minéralisation est dans ce
cas illustrée par un accident NE senestre. Le levé de détail montre que les arséniures
recoupent le quartz et se concentrent, i) dans la surface gauche d’une faille senestre, ii) le long
du contact avec un micropli qui stipule un mouvement senestre, iii) dans des fentes associées
au contact également révélatrices d’un jeu senestre.

121
1.5.3. La structures St2
La structure St2 est située à l’ouest immédiat du filon 5. De direction subméridienne,
la veine est perpendiculaire au contact des serpentines. Elle est reconnue par les travaux
miniers jusqu’ à l’aval du niveau -500. Comme le montrent les coupes longitudinales de la
figure 18 la colonne minéralisée est intimement liée à la morphologie des serpentines avec un
pitch d’abord nord et redevient sud à partir de -145. L’extension de la minéralisation est très
réduite et varie entre 10 à 50m. Sa puissance est aussi faible mais parfois elle peut dépasser 5
mètres à l’image du niveau -420 (Fig. 18). L’importance de cette structure relève de ses
teneurs en or qui sont les élevées de tout le système filonien de la boutonnière.

Figure 18 : Exemple de zones d’épaississement de la structure ST2 à l’aval du niveau -380.

122
En verticale, la structure St2 évolue irrégulièrement aussi bien en puissance qu’en
teneurs en cobalt et en or. La figure 18 repend les données des sondages autour du niveau -
420. Cette image contraste avec les géométries communes aux niveaux supérieurs ou la
structure est plutôt mince et relativement plus régulière. Le pendage est également faible
lequel combiné à l’éclatement a généré un épaississement du filon sur une hauteur de 40 m.
On note aussi un affaiblissement du pendage du contact de la serpentine avec la diorite. Les
teneurs en or sont très variables à l’échelle même de la coupe. Elles varient de moins de 1g/t à
plus de 90g/t.
1.5.4. La déformation post-évènement minéralisateur
Cette déformation s'exprime également par une tectonique cassante. Elle est soulignée
par de nombreuses structures planaires telles que, des diaclases, des failles, des zones de
broyage et des zones d'ouvertures en fentes de tension. Cette deuxième famille de structure est
cependant moins homogène que la première et regroupe des structures très irrégulières, dans
le sens que la distribution des failles est très aléatoire avec un espacement également variable
pouvant atteindre plusieurs mètres. Les failles ainsi que les fentes qui leurs sont associées
montrent souvent un remplissage quartzo-carbonaté. Ici, les carbonates sont représentés par de
la calcite blanche qui tapisse les parois alors que la recristallisation du quartz en rubans
occupe le cœur des ouvertures. Dans les structures minéralisées réactivées, la phase post-
tectonique provoque surtout un broyage avec le développement d’une brechification
tectonique intense et une bréchification hydraulique moins prononcée. Ces zones sont
également soulignées par le même type de remplissage à calcite et quartz. Les minerais de
cobalt remobilisés s'y retrouvent recristallisés sous forme d'oxydes.
1.6. Minéralisations
1.6.1. Morphologie et dimensions
Au niveau du filon 7, les corps minéralisés se présentent sous forme elliptique avec un
grand axe vertical sur une hauteur moyenne de 400 m et un axe horizontal de 200m. La
puissance varie de quelques centimètres à plusieurs mètres et peut aller jusqu’à 20m (Fig. 19).
Ces lentilles sont relayées à la verticale par des zones de serrées à remplissage essentiellement
quartzeux porteur de diarséniures loellingitique tardifs. Le pitch des colonnes minéralisées est
vers l’Ouest quand celles-ci sont portées par les failles principales cependant, ils existent des
colonnes obliques dont l’orientation est plutôt vers le SW.
En profondeur, les ouvrages miniers récents montrent que la minéralisation prend des
géométries assez irrégulières avec parfois des « amas » podiformes contrôlés par la
fracturation hydraulique à la croisée des structures secondaires avec les filons principaux. Ces
amas sont très localisés et se poursuivent latéralement et verticalement en veinules minces
anastomosées sans valeurs économiques. Actuellement, des sondages carottés profonds
montrent l’enracinement des structures minéralisées jusqu’au niveau 700 m. Les puissances
recoupées demeurent faibles par rapport aux niveaux supérieurs et semblent correspondre à
des remplissages de failles décrochantes.
123
BA
Figure 19 : (A) Bloc diagramme et (B) vue en plan des filons 7 et 5. Le bloc diagramme est limité
au niveau -340 et il nécessite d’être complété par les niveaux inférieurs.

124
La tectonique postérieure à la minéralisation provoque des discontinuités des corps
tant verticalement que latéralement. Il s’y associé le développement de corps filoniens minces
à disséminations de diarséniures loellingitiques.
Il montre que l’essentiel des corps minéralisés est situé à l’amont du niveau -255.
Dans cette partie du gisement, la minéralisation est parfois massive et les carbonates sont
relativement mieux exprimés. Quant à la carte de surface, elle montre le polyphasage
tectonique des filons 7 et 5. Les filons à quartz NE marqueurs de l’événement minéralisateur
affectent les grandes masses carbonatées. A l’ouest du filon 5 sont indiquées les structures
ST2 et ST1 connues pour leurs teneurs élevées en or. Ce sont des fentes de tension à
remplissage de gangue et arséniures. Elles sont sous formes d’arcs parallèles au dièdre entre
les failles qui les portent et le plan de contact entre les serpentines et les diorites. La St2 est
continue sur 500 mètres de profondeur mais on ignore l’évolution de la St1 qui est moins
étudiée à cause de ses faibles teneurs. L’extension latérale de la St2 varie entre 10 à 50m
selon les niveaux. D’autres structures de ce type sont recoupées par les ouvrages
d’exploration pour l’argent réalisés entre Tizi et Puits 3 et méritent d’être examinées pour l’or.
1.6.2. Minéralogie
1.6.2.1. Paragénèses minérales
L’étude minéralogique a porté le filon 7, le filon 5 et la structure St2 (Tab. 7). Le filon
7 présente l’une des pargenèses les plus complètes des gisements de Bou Azzer. Les
triarséniures sont représentés par la skuttérudite en gros grains zonés ou en grains fins (Pl. 2).
Les franges de zonation matérialisent les croissances saccadées et sont à sulforséniures
intermittents. La safflorite est aussi en gros grains ou en rosettes associées à la skuttérudite.
Dans ce dernier cas, elle montre des critères de postériorité par rapport à la skuttérudite. (Pl.
3). Les deux sont affectées par la cataclase avec une remobilisation et parfois recristallisation
(Pl. 4). Les sulfoarséniures de la série cobaltite-gersdorfite associés à l’or dans tardif à la
skuttérudite. Ils sont soit en inclusions ou dans les fissures. Parmi eux, la Ni-cobalite est
particulièrement liée à l’or (Pl. 5). La planche 6 (cas St2) montre la (Fe,Ni)-cobaltite en
inclusions dans l’or lui-même encadré par une frange de Ni-cobaltite. L’ensemble est
encaissé dans la skuttérudite et dans la gangue.
Le filon 7 est aussi particulier par l’abondance des minéraux uranifères (brannérite)
notamment dans les niveaux supérieurs de la mine. Au niveau 215 la branche Sud du filon est
exclusivement à loellingite ferrifère tardive avec une teneur en cobalt qui n’excède pas 1%
dans le concentré. Dans le filon 7, la composition varie peu pour les niveaux supérieurs. La
skuttérudite s’avère le minéral principal. L’apparition de loëllingite commence à partir du
niveau –215. Elle prédomine à l’Est du filon nord. Verticalement, les colonnes minéralisées se
terminent par une prédominance de la safflorite très cobaltifère.
La molybdénite et l’or sont associés aux arséniures qui présentent des structures
porphyroclastiques témoignant ainsi d’un broyage intense.

125
Planche 7: Substitution des sulfoarséniures à la skuttérudite zonée. Gisement du filon 7. Bou Azzer
Centre.

Planche 81: La safflorite cristallisée au dépend de la skuttérudite zonée. Filon 7. Bou Azzer Centre.

126
C’est à ces phases postérieures à la minéralisation qu’on lie l’association à arséniures
et hydroxydes de cobalt en inclusions dans des aiguilles de quartz.

Planche 9: La cataclase de la safflorite témoin de la remobilisation postérieure. Structure St2.


Gisement centre.

Au filon 5, l’examen minéralogique stipule la prédominance de la skuttérudite. Tandis


que les diarséniures sont quasiment absents, la rammelsbergite et les sulfo-arséniures à
compositions variables sont relativement bien exprimés.

Tableau 7 : Composition minéralogique par échantillon et par structure.


Gisement Echantillon Composition minéralogique
145-4 98% de skuttérudite, peu de sulfoarséniures, chalcopyrite, sphalérite, galène et or
145-7a Skuttérudite et safflorite en proportion identique, l’or
145-13 Chalcopyrite, sphalérite et cuivre gris.
Structure 145-18 Pyrite et chalcopyrite en disséminations dans la diorite.
ST2 145-18a Chalcopyrite, sphalérite, pyrite, covelline et énargite.
Safflorite (50 à 60%) et skuttérudite (30%), arsénopyrite (3 à 5%), molybdénite (3 à
215-19
5%),

127
50-8 Skuttérudite (40%), rammelsbérgite (50%) et sulfoarséniures (10%)
50-14 Skuttérudite (90%), les sulfo-arséniures de fer et de cobalt (10%)
Filon 5
145-2 Pyrite, chalcopyrite, sphalérite et molybdénite.
145-8 Chalcopyrite, sphalérite, cuivre gris, molybdénite et arsénopyrite.
145-11 Skuttérudite (98 à 99%), chalcopyrite, sphalérite et arsénopyrite.
Skuttérudite (93 à 95 %), arsénopyrite (1 à 2%), sulfures (molybdénite, chalcopyrite,
Filon 7 145-12
cuivre gris, pyrite) pour environ 3 à 5%
145-13 Safflorite (98%), skuttérudite (2%)
145-15 Sukuttérudite (95%), arsénopyrite (3%), chalcopyrite (2%), molybdénite (1%).

Dans la structure St2, la paragenèse minérale est à dominance de skuttérudite et de


safflorite. Les sulfo-arséniures sont rencontrés en faibles proportions. Ils regroupent
l’arsénopyrite, l’alloclasite et les minéraux intermédiaires. Parmi les sulfures, on note la
molybdénite, la chalcopyrite, la sphalérite et la galène. Ils sont postérieurs aux arséniures. Il
est important de noter que la structure ST2 est la plus riche en or dans tout le district de Bou
Azzer.
Les sections polies étudiées sur la structure ST2 montre les éléments suivants :
ST2- 145/4 : la skuttérudite est massive avec une faible quantité de sulfoarséniures de
fer et de cobalt (minéraux de la série arsénopyrite- alloclasite) avec éventuellement la
cobaltite. Les sulfures sont très rares exprimés sous forme de la chalcopyrite, la sphalérite et
de la galène.
La skuttérudite est sous forme d’agregats massifs à gros grains en cristaux individuels
tachetés et de forme irrègulière au sein de la gangue. Les sulfoarséniures sont en inclusions
dans la skuttérudite, ou en veinules et en croissance sur la skuttérudite. L’or est fréquent et
associé à la skuttérudite. Il est aussi rencontré dans des veinules lié aux sulfoarséniures.
ST2-145/1a : la section montre des agregats d’arséniures en gros grains comportant la
skuttérudite et la safflorite en proportions quasiment équivalentes. Les propriètes optiques de
la safflorite montre qu’elle a des teneurs en cbalt variable de très riche à faible. Le minerai
contient de l’or natif aussi bien dans la skuttérudite que dans la safflorite riche en cobalt.
St2-145 /13 : exclusivement à sulfures sous forme de chalcopyrite et de sphalérite avec
le cuivre gris.
St2- 145/18 : Dissémination de sulfures (chalcopyrite et pyrite) dans la diorite
encaissant un filonnet de quartz et de calcite avec la chalcopyrite. St2-145/18a : Le filonnet
de quatz-carbonate intradiorite présente macroscopiquement une dissémination irrégulière de
chalcopyrite (de differentes dimensions). Outre la chalcopyrite (sulfure principal), la section
revéle la présence de la sphalérite, la pyrite, l’arsénopyrite, la covellite et un mineral de type
enargite. .
St2-215/19a : Macroscopiquement , l’échantillon est constitué de qutres franges, une
zone à calcite blanche macro-cristalline, une zone à safflorite massive finement aciculaire,
radiée intrudée par du quartz prismatique, une zone silicifiée à dissémination de minéraux
128
métalliques dans sa partie supèrieure. Une zone siliceuse à gros grains gris sombre. Au
microscope, les arséniures sont en agrégats massifs à gros grains à safflorite dominante sur la
skuttérudite. La safflorite a une anisotropie peu brillante significative probablement d’un
contenu elevé en cobalt. La zonalité n’est pas manifeste mais la structure est souvent
sphérolitique. Des cristaux idiomorphe d’arsénopyrite s’accolent à la safflorite. La
skuttérudite est parfois remplacée par la molybdénite. La composition en pourcentage de la
section est dans le tableau suivant (Tab. 8).

Tableau 8 : Exemple de répartition des minéraux dans la structure St2.


Safflorite Skuttérudite Arsénopyrite Molybdénite Sphalérite
55 à 60 % 30% 3 à 5% 3 à 5% rare

Figure 20 : Coupes longitudinale de la structure ST2 avec des teneurs en cobalt à gauche et en or à
droite.

129
1.6.3. Composition chimiques des espèces minérales :
Dans le filon 7/5, la skuttérudite est particulièrement riche en cobalt avec une teneur
moyenne de 19 % en cobalt. Cette richesse en cobalt est en faveur de la teneur en nickel qui,
en effet, ne dépasse pas 3,5 % comparé aux autres gisements ou elle excède par fois 10 %.
La Ni-cobaltite présente une teneur autour de 28 % en cobalt tandis que la cobaltite
excède 32 %.
L’or a été également analysé et le ratio Au/Ag avoisine 2. Par ailleurs certains
minéraux de chalcopyrite présente des teneurs en Au et Ag pouvant atteindre respectivement
7 ,92 et 4,71 %.
Il est également à noter la présence de sulfo-arséniures sélénifères dont la teneur en
sélénium varie de 1,1 % et 5,86 %.
Dans cette famille de minéraux sélénifères, des analyses ont révélé un minéral
constitué de soufre, plomb et sélénium dont les pourcentages respectifs sont de 11,41 %, 5,86
% et 82,74 % indiquant ainsi qu’il s’agit de la galène sélénifère pour la première fois décrite
à Bou Azzer.
Les tableaux 9 à 12 récapitulent les compositions des espèces minérales rencontrées et
les formules chimiques équivalentes.

Planche 10: La Fe-Ni-cobaltite en inclusions dans l’or lui-même encadré par une frange de Ni-
cobaltite. L’ensemble est encaissé dans la skuttérudite et dans la gangue. Structure St2 au Puits
III. Niveau 145.

Les formules chimiques des phases déduites des analyses à la sonde sont :
Fe0.12 – Co0.73 – Ni0.19 – Ag0.98 – S1.002 / (Fe0.078 – Ni0.212) Co0.735 – As0.96 – S0.996 – Se0.018 /
Fe0.07 – Ni0.21 – Co0.733 – As0.959

130
Tableau 9 : Les résultats des analyses à la microsonde réalisés sur les points indiquées sur la planche.
Point FIT Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
21 1.07 69.75 30.25 0 0 100
22 1.13 4.08 25.93 6.60 43.92 19.47 0 100
23 1.07 2.63 26.19 7.52 0 0 43.48 19.3 0.88 0 100
24 1.2 2.61 26.12 7.44 0 0 43.41 19.32 1.10 0 0 100

Tableau 10 : Les formules chimiques des phases analysées à la microsonde.


Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
21 558.048 441.052 1000
22 0.120 0.726 0.186 0.967 1.002 3
23 0.078 0.735 0.212 0.960 0.996 0.018 3
24 0.077 0.733 0.210 0.959 3

Planche 11: Les sulfoarséniures de la série cobaltite-gersdorfite associés à l’or dans un filonnet
tardif à la skuttérudite qui en constitue la matrice .l’or est aussi en inclusions dans la skuttérudite.

Tableau 11 : Résultats des analyses à la microsonde des points indiqués sur la planche.
Point FIT Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
10 1.38 1.76 18.80 15.16 46.04 16.76 1.48 100
11 1.53 2.68 19.11 1.17 76.36 0.67 100
12 1.26 0.91 4.02 64.48 30.59 100

Tableau 12 : Les formules chimiques des espèces analysées.


Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Au Ag S Se Pb Bi SUM
10 0.54 0.542 0.439 1.045 0.889 0.032 3
11 0.134 0.905 0.56 2.846 0.059 4
12 22.682 78 .837 481.402 417.080 1000

131
Figure 21 : Variation des teneurs en cobalt en nickel dans la skuttérudite du gisement du filon 7.
Bou Azzer-Centre.

Figure 22 : Variation des teneurs en cobalt et en fer dans la skuttérudite du gisement du filon 7.
Bou Azzer-Centre.

132
Fig. 22b : Variation de la teneur en cobalt en fonction en nickel dans la skuttérudite du filon 7/ 5 de
Bou Azzer. (Le nickel augmente aux dépens de cobalt à l’approche du contact avec la serpentine).

1.6.4. Gangue de la minéralisation :


Le remplissage du filon 7 est de nature polygénique. Une première phase de
carbonatation se traduit par le développement des carbonates brunâtres à aspect scoriacés. Ils
sont bien développés sur la branche nord du filon 7 et au contact des serpentines. La présence
des structures des serpentines souvent fossilisées et leur richesse en magnésium témoignent de
l’origine serpentineuse de ces carbonates.
Le quartz reflète également ce caractère polygénique. Au moins quatre générations ont
été répertoriées dans la zone. Le quartz blanc laiteux constitue l’essentiel du remplissage du
filon 7, notamment dans la branche sud. Il recoupe les carbonates précoces et est précédé par
les carbonates à dolomie et calcite. Le quartz « sale » cristallise en petites aiguilles sous forme
massive ou en ciment des éléments de quartz de la première génération. Le quartz à mâchoires
bien cristallisé est fréquent dans les fentes de tension et présente des inclusions solides
visibles à l’œil nu. Le dernier quartz est associé à la phase à diarséniures ferrifères suivi de la
calcite. Cette problématique sera détaillée dans les chapitres minéralogiques et inclusion
fluides
1.7. Les altérations :
La serpentinisation des ultrabasites a eu lieu avant la phase panafricaine B1 et s’est
poursuivie durant cette phase (Leblanc, 1975).

133
Durant la mise en place de la diorite, le métamorphisme de contact a induit la
roddingitisation de la diorite et la talcification des serpentines. Il se développe une frange
métasomatique métrique le long du contact constituant la roche hôte des minéralisations
argentifères.
La carbonatation des serpentines a eu lieu en deux plusieurs. Elle est communément
appelée la « listwenite » et nous reviendrons sur cette question dans les chapitres qui suivent.
Un premier stade concentré dans la partie Est de la boutonnière consiste en plusieurs
bandes de carbonates et de serpentines carbonatées de grandes extensions. Elles sont
encaissées par les serpentines, au contact des roches basiques ou l’intérieur de ces dernières.
Ce sont les seules carbonates qui sont cohérents avec le processus de « listwenisation » décrit
dans la littérature comme stade ultime de la serpentinisation.
Une seconde carbonatation a eu lieu en relation avec les accidents majeurs
panafricains. La B1 et B2. La serpentine est alors transformée en une carapace à quartz
breunerite et fuschite. La texture de la roche ne montre pas d’orientation préférentielle
pouvant témoigner de la déformation B1. Toutefois, cette carbonatation fossilise les structures
de la serpentine ce qui, à l’affleurement reflète des linéaments planaires semblables à une
fabrique fossilisée par les altérations.
Ces formations sont recouvertes en discordance recoupées par le Précambrien III et
pourraient être synchrones du dépôt de Tiddiline.
En vertical, ces corps évoluent en racines anastomosées suivant les fractures avant de
s’éteindre complètement cédant la place aux altérations hydrothermales synchrones à la
minéralisation. Il s’agit à notre avis d’une altération perdescensum supérgène due aux eaux
météoriques synchrones de l’ouverture et dépôt des bassins de Tiddiline.
Dans cette logique, la qualification de listwenites ne convient plus, étant donné que
celles-ci sont par définition liées au processus de la serpentinisation et en constituent le stade
final.
La troisième carbonatation est matérialisée par le développement des carbonates
ferrifères. Ces derniers sont issus de la transformation des listwénites et la libération du
manganèse concentré en liseré le long des fractures sous forme psylomélane. L’âge de cet
épisode sera discuté ultérieurement.
Les altérations hydrothermales proprement dites sont associées aux filons minéralisés.
Une silicification intense de la diorite en relation avec la bréchification hydraulique. Deux
types de texture sont relevés. Une silicification sous forme de stockwerk à proximité du filon
qui passe progressivement à une silicification quasitotale de la diorite aboutissant à des corps
quartzeux de puissances métriques. Dans la zone à stockwerk, la diorite est hématitisée avec
une séricitisation des plagioclases, les biotites se transforment en chlorite.
Ces altérations dessinent une zonalité par rapport au centre du filon, en effet, en allant
vers les périphéries, la chloritisation est la plus dominante et s’associent spatialement à la
134
zone à sulfures. La frange d’altération peut excéder 20 m dans les zones de convergence de
plusieurs croiseurs.
Le stade ultime de cette altération correspond à une quatrième phase de carbonatation
à laquelle sont associés les arséniures. Les carbonates regroupent la dolomie et la calcite en
cristaux idiomorphes bien développés. Le chlorite magnésien en rosettes occupe les
interstices.
1.8. Données des inclusions fluides.
La température varie en fonction des générations de quartz et des carbonates. Elle est
plus faible pour la calcite 3 ou elle dépasse à peine 40°C. C’est le remplissage le plus froid.
Une autre calcite postérieure à la dolomie se situe dans le diapason de 100°C à 120°C. Cette
calcite est aussi postérieure au quartz1 et 2. La dolomie est relativement plus chaude et
dépasse 130°C. Toutefois, le carbonate le plus chaud correspond à la calcite 1 d’Ait Hmane
pour laquelle la température se situe au-delà de 140°C. Néanmoins, les températures des
phases carbonatées sont basses comparées à celles des quartzs. Ceci est conforme aux
relations chronologiques que nous avons établies. Au niveau -215 du filon 7, la température
des quartzs est variable. Elle oscille entre 160 et 230°C (Fig. 21). Il en est de même pour la
pression qui évolue de 170 bars jusqu’à 890 bars avec en moins cinq paliers qui reflètent les
ouvertures saccadés et les chutes de pression successives (Fig. 22). D’une manière générale,
la pression des fluides est très basse et correspond à des niveaux structuraux superficiels. En
fonction des générations des quartzs, les températures du quartz 1 précoces aux arséniures et
le quartz 2 qui leur est synchrone sont presque similaires et se situent entre 200°C et 250°C.
La température de la partie interne du quartz 1 varie entre 150°C et 185°C tandis que celle de
la partie externe est de 180°C (Fig. 23). La pression ne suit pas la même tendance. En
moyenne, le quartz 1 est de plus forte pression et constitue l’annonciateur des ouvertures sous
l’effet des fluides. Le quartz 2 marque une chute de pression d’en moins 100 bars (Fig. 24).
Sur un autre plan, la partie externe du cristal du quartz 1 est très faible et situe à peine à 110
bars très en deca du quartz 2 (Fig. 24). Ceci suppose une venue du fluide supplémentaire entre
la fin du quartz 1 et le début du quartz 2. En surface, il est noté que la pression et la
température baissent drastiquement en s’éloignant des serpentines (Fig. 25 et 26). Cette baisse
va de pair avec une diminution de la puissance, la décroissance de la composante carbonatée
des remplissages et la disparition des arséniures et de tous les éléments chimiques
accompagnateurs. Il n’est pas exclu que les générations du quartz les plus fertiles suivent la
même tendance. De ce fait, la serpentine a joué un rôle double dans la genèse des arséniures et
des phases minérales associées. Elle a constitué la source de cobalt concentré par la
serpentinisation et libéré par « leaching » postérieurement. Elle a constitué une barrière
physique aux fluides successifs dont les pressions ont fini par dépasser la pression
lithostatique pour provoquer les ouvertures. Il est toutefois entendu que l’écaille des
serpentines logée dans les plans majeurs des filons et ayant subi les altérations exogènes ont
favorisé la rhéologie de l’encaissant et diminué sa cohésion pour permettre les mouvements

135
en extension à des faibles pressions effectives. En vertical, la température et la pression
montrent des courbes d’évolution symétrique (Fig. 27).

Température
250

200

150

100

50

0
1 2 3 4 5 6

Figure 23 : Variation des températures au niveau -215. Filon 7/5

Pression
1000

900

800

700

600

500

400

300

200

100

0
1 2 3 4 5 6

Figure 24 : Variation de la pression au niveau -215. Filon 7/5

136
Figure 25a : Variation des températures selon les générations de quartz. Niveau -215. Filon 7/5

Figure 26b : Variation des pressions selon les générations de quartz. Niveau -215. Filon 7/5.

La température à l’affleurement commence par une moyenne de 209°C. Elle augmente


au niveau -145 à 240°C et baisse une fois encore à -209 °C au niveau -215. La pression suit la
même tendance avec un niveau de 543 bars à la surface suivi de 723 bars au niveau -145 et

137
décroit à 567 bars à la cote -215 (Fig. 27). Dans ce système, les températures de la St2 sont
assez élevées et atteint 280°C (Fig. 28).

Figure 26 : Variation des températures des fluides en surface.

Figure 27 : Variation des pressions des fluides en surface. Gisement de Bou Azzer Centre. Filon 7.

138
Il serait important de compléter ces analyses sur les niveaux en profondeur récemment
ouverts par la compagnie minière CTT. Mais d’ores et déjà, on rappelle certains caractères
structuraux et minéralogiques cohérents avec ces tendances. Le remplissage du filon 7 évolue
en profondeur en ce qui concerne la gangue et les puissances. Il est à quartz, calcite et
barytine à l’affleurement et comprend les arséniures à partir du niveau 0 de la mine. Les
parties sommitales sont à bréchification hydraulique associée à un réseau anastomosé de
fractures et des filons transverses. Le niveau -145 est le plus épais et les arséniures sont
parfois massifs sur plus de 15m. Au niveau- 215, la gangue devient très siliceuse et les
arséniures très fins. Pour rappel, ce minerai du niveau -215 a été le plus difficile à récupérer
dans l’usine de traitement à cause de cette finesse et de sa mixité avec la silice. Les filons
majeurs exploités dans ces niveaux amont deviennent intraserpentine en aval et d’autres
branches apparaissent mais beaucoup plus minces. Les températures de la ST2 sont les plus
chaudes et elles varient de 225 à 280°C. Cette hausse de la température va de pair avec
l’abondance des minéraux de sélénium et des teneurs élevées en or.
De manière générale, la salinité des fluides du système F7/F5 est restée constamment
élevée du quartz 2 au quartz 3 autour de 30% avec une baisse en chlore et en sodium
compensée par un enrichissement en calcium, baryum et manganèse (Tab.13).
Les fluides du quartz 1 du filon 7 s’avèrent plus riches en calcium et en potassium
tandis que ceux du filon 5, ils gagnent en chlore et sodium.

Tableau 13 : Composition chimique de la phase liquide.


Type qtz
Veine Cl K Ca Ba Na Mg As Mn Total
Qtz 3 (F7) 14 1.9 5.5 0.59 5.87 0.03 0.0046 0.29 30.2
Qtz 1 (F7) 16 2.53 4.88 0.17 6.31 0.003 0.004 0.01 29.97
Qtz 1 (F5) 18.1 0.84 1.94 0.014 9.01 0.018 0 0.0049 29.9

Tableau 14 : Analyse par spectrométrie laser (LMA) des fluides de surface et des niveaux miners.
Concentration des éléments en solution en g/kg
Niveau
Cu Ni Co Mg Ba Mn
Surface 0,0047- 1,2 ND - + 0,7 – 1,2 0,3 – 0,9
-145 0,11 0,85 - + 0,001 – 0,22 0,02
-215 0,059 – 0,44 0,87 + + 0,0 – 0,2 0,0 – 0,03

Les analyses révèlent la présence du cuivre, nickel, baryum et manganèse, et de


manière qualitative le cobalt et le magnésium (Tab.14).

139
Figure 28 : Evolution des températures et des pressions en fonction des profondeurs. Filon 7. Bou
Azzer Centre.

Figure 29 : Variation des températures au niveau de la St2

Le cuivre varie de 0,047 à 1,2 g/Kg avec un maximum en surface mais sans loi de
d’évolution évidente. Le nickel montre une tendance l’enrichissement en profondeur. Tandis
qu’il n’est pas détecté en surface, il atteint 0,87 g/kg au niveau -215. Le cobalt suit la même

140
tendance mais en faibles traces. Le baryum et le manganèse suivent des tendances opposées
avec des teneurs élevées à l’affleurement plus qu’en profondeur.
Pour le quartz 1, la quasi-totalité des analyses sont très élevées (13/15). Elles varient
de 84,1% (mole) à 100%. Le CH4 est détecté sur 5 analyses variant de 4,1 à 100%. Le CO 2 est
absent de l’ensemble des analyses.
Les teneurs moyennes respectives en N2 et CH4 sont de 89,4 % et 10,6%.
Pour le quartz 3, en note globalement une baisse de N 2 en faveur du CH4. Tandis que
les valeurs de N2 varient entre 45,2% et 100%, le CH 4 oscille entre 0 et 100%. Les moyennes
respectives sont de 76,3% N2 et 24,7% CH4.
Pour le quartz 4 et à l’exception d’une inclusion, les autres sont exemptes d’halite. Sur
12 analyses 5 sont saturées à 100% N2, 5 sont à N2/CH4 et 2 à N2/CO2 (Tab.15).

Tableau 15 : Composition de la phase gazeuse du quartz 4 en pourcentage molaire

Moyennes en Mole %
Composition de la phase gazeuse du quartz 4
N2 CH4 CO2
N2 100
N2/CH4 807 193
N2/CO2 71,1 29,9

De manière générale, on note une évolution entre les quartzs 3 et biphasés pour le
quartz 4. Le N2 est élevé dans toute les générations ce qui témoigne des conditions réductrices
du milieu de relativement pour toute la phase de production des arséniures aux dépens du
CH4.
1.9. Conclusion
Sur un plan tectonique, les principales caractéristiques structurales de la zone du filon
7/5 regroupent quatre épisodes de déformation (Fig. 29)
L’orogenèse panafricaine I (D’Lemos et al., 2006 ; El Hadi et al., 2011 ; Chevremont
et al., 2011) caractérisée par l’apparition des gneiss au faciès métamorphique élevé
appartenant aux terrains du Néoprotérozoïque inférieur..
La phase II à la limite du cryogénien inférieur est responsable d’une déformation
cassante transtensive localement ductile matérialisée dans des couloirs de cisaillement de
direction latitudinale. Elle développe la foliation de la diorite et un fluage des serpentines le
long de ces couloirs.
La phase tardi-panafricaine qu’on associe à l’Ediacarien supérieur (B2 selon Leblanc,
1975) est caractérisée par des plis de cisaillement affectant les structures précoces selon un
mouvement senestre. Elle est également à l’origine d’un réseau de couloirs de cisaillement

141
conjugués, N40 dextre et N80 senestres avec développement d’une schistosité S2 locales et
beaucoup moins intense que la S. C’est à cette même phase que nous lions le jeu précoce du
système F7/F5 avec un jeu senestre du filon 7 et dextre du filon 5.
Elle est également responsable de la montée en dôme des serpentines avec plissement
de la série comme en témoigne les roches basiques en dessous de la couverture au niveau du
filon II.
A cet épisode tectonique majeur succède le développement d’une première
carbonatation des serpentines produit de l’altération de celles-ci dont le contrôle structural est
évident mais dans un processus perdescensum. Ces carbonates ne s’apparentent pas aux
véritables listwenites décrites dans la littérature et qui correspondent aux stades ultimes de la
serpentinisation.
La réouverture des structures est associée à une tectonique à caractère sismique avec
une faible composante compressive à contrainte principale subméridienne. Cette compression
postérieure aux terrains du Précambrien engendre le rejeu des accidents N40 en senestre. La
pression des serpentines et des fluides ont joué un rôle majeur dans cet épisode. Les rejeux
des accidents N70 sont en senestre inverse. Le remplissage est à association de quartz et
carbonates hydrothermaux et polyphasés nettement postérieurs aux carbonates précoces. Le
mode d’ouverture est contrôlé par des structures distensives liées aux terminaisons des
décrochements, aux zones de relais, des pulls appart et des fentes de tension. Ceci est plus
développé à proximité du massif des serpentines en relation avec les propriétés rhéologiques
particulières de ces dernières. Néanmoins, la pression des fluides hydrothermaux a joué un
rôle majeur durant cette phase. Elle induit l’ouverture de toutes les directions et l’absence
totale de la déformation ductile. Dans l’état des connaissances actuelles, la déformation
cassante s’arrête autour du niveau -700m soit moins de 1km si on considère les parties
érodées. Elle atteint son paroxysme dans les parties supérieures des structures.
La figure 29 récapitule l’histoire du système. Un premier épisode majeur est lié à la
phase B2 qui engendre un mouvement senésétre du filon 7 avec un rjet de plusieurs centaines
de metres. C’est un accident vraisemblablement crustal et de grande profondeur. Le filon 5 lui
est conjugué est montre un jeu dextre. A cet épisode, nous rattachons la mise en place des
écailles de srpentines au sein de la diorite. Leur altération en carbonates va préparer les
conditions mécaniques et chimiques aux fluides hydrothermaux pour le dépôt des arséniures
et des phases associés. La discontinuité associé à l’accident majeur aurait joué le role de drain
à ces fluides.
Sur un plan minéralogique, le filon 7/5 est particulier par ses teneurs en or et la
présence relativement abondantes des minéraux uranifères. La skuttérudite y’est également
riche en cobalt par rapport aux autres gisements au même titre que la cobaltite.
Les minéraux sélénifères sont rencontrés pour la première fois à Bou Azzer. Outre la
galène sélénifère PbSeS et la bogdanovitchite, d’autres espèces de sulfo-arséniures ont été
identifiées d’après les analyses chimiques.
142
Concernant les altérations, nous avons pu dresser un ordre chronologique dans les
événements. La carbonatation massive des serpentines caractéristique du filon 7 ne
s’apparente pas aux listwenites et constitue plutôt une altération météorique perdescensum
contrôlée par la perméabilité générée les accidents essentiellement B2. C’est dans ce sens que
nous émettons l’hypothèse d’une altération synchrone aux ouvertures des bassins du
Précambrien III. Toutefois, cette carbonatation est visiblement postérieure à cette phase et les
accidents qui lui sont associés auraient joué le rôle de conduites aux fluides exogènes.
La structure, la minéralogie et les altérations dessinent des zonalités tant à la verticales
qu’en latérale. A l’affleurement, le maximum d’ouverture est relevé à côté des serpentines. Le
premier stade de carbonatation en relation avec les injections des serpentines disparait en
allant vers la zone WSW de la structure. Il en est de même pour les carbonates hydrothermaux
(calcite et dolomie) et la barytine, qui sont manifestes dans la partie proximale à l’amont du
gisement. C’est également dans cette zone que la puissance est grande par l’effet de
l’éclatement des structures et de la brechification hydraulique. Plus loin vers l’WSW, le
remplissage devient beaucoup moins puissant, régulier intrafilon et à dominance de silice.
En vertical et à la lumière des données des travaux miniers, les parties sommitales sont
à dominance de gangue et de serpentines carbonatées. Elles évoluent en arséniures massifs à
submassifs à textures bréchiques dans le panneau -145/-255. La racine du système à l’aval du
niveau -580 prend l’allure d’une ramification de la structure en quatre branches peu puissantes
qui s’éteignent progressivement.
Les inclusions fluides ont permis d’appréhender les conditions de pression et de
température de mise en place des différentes générations de quartz et de carbonate. Un quartz
1 chaud suivi d’un second quartz 2 synchrone des. Les carbonates se sont précipités à des
températures beaucoup plus faibles. Les conditions de pression ont été également
reconstituées. Elles sont toutes significatives d’une déformation, des faibles pressions et à des
niveaux structuraux superficiels. Plusieurs paliers de pression ont été mis en exergue et
correspondent à des venues de fluides superposées avec des intermittences de chute de
pression et des précipitations des phases minérales des espèces métalliques et des minéraux de
la gangue. Au niveau -215 la température d’homogénéisation du gaz varie de 125 à 210 pour
une moyenne de 180. Tandis que la température d’homogénéisation de la halite, elle varie de
165 à 235 pour une moyenne de 209. Il ressort également que le quartz 2 est plus chaud que le
quartz 1. En ce qui concerne la pression, elle est en moyenne de 355 bars selon la méthode
Lemlein – Klevtsovet de 567 bars selon la méthode Brawn – Lemb. La pression de mise en
place du quartz 1 est plus élevée. Il est important de signaler que la pression obtenue pour la
partie externe du cristal est beaucoup plus faible que celle livrée par les parties internes. Ceci
confirme les interprétations structurales d’ouverture en régime de crack–seal et de cassures
par explosion. Au niveau -145, les températures d’homogénéisation du gaz et de l’halite sont
respectivement de 195 et 240 évaluées sur le quartz à sulfures. Les pressions évaluées selon
les méthodes Lemlein – Klevtsovet Brawn. Lemb sont respectivement de de 550 et 723 bars

143
beaucoup plus élevée qu’au niveau -215. Cette pression va encore baisser à la surface pour
des valeurs respectives de 355 bars et 519 bars.
Cette évolution de la pression est corrélée aux variations des puissances et des textures
de la minéralisation et de la gangue. En effet, au niveau -145, la puissance dépasse 15 m et
des textures de brèche hydraulique sont manifestement développer. Ceci nous incite à
supposer un début d’ouverture et de nucléation à ce niveau avant de s’étendre verticalement
en amont et à l’aval. De manière générale, et en comparant les valeurs requises sur les parties
internes des cristaux, on note une évolution décroissante de la pression du quartz 1, au quartz
2 et puis au quartz 3. Ceci pourrait s’expliquer aussi par le système de « valve behavior »
décrit dans la partie relative à la structure. La température suit la même tendance avec une
valeur moyenne de 200 au niveau -215 et atteint 240°C au niveau -145 pour chuter à 205 à la
surface. Pour ce qui est des évolutions latérales, elles sont étudiées à l’affleurement et
montrent que pour une évolution relativement homogène de la température, la pression
augmente considérablement en allant vers la serpentine de 145 bars à 938 bars. C’est à notre
avis l’effet de la poussé de la serpentine combinée avec la pression fluide qui sont à l’origine
de cette tendance.
Des zonalités thermodynamiques latérales et verticales ont été mises en évidence et
corroborent avec des données géologiques relevées en surface et dans les travaux miniers. Le
niveau -145 est, à notre avis, le précurseur de l’ouverture et la précipitation des arséniures
dans un système hydrothermal ouvert. En vertical, la pression et la température dessinent une
zonalité symétrique de part et d’autres du niveau -145. La partie aval en constitue un système
à part qui diffèrent de l’amont par les puissances, les textures et la nature de la gangue. La
structure ST2 est caractérisée par des températures très élevée. Ceci va de pair avec un
contenu très élevé en or, des sulfo-arséniures de la série cobaltite- alloclasite et de la
molybdénite. Le tableau ci-dessous résume les pargenèses identifiées sur certains échantillons
du la ST2, le Filon 5 et le Filon 7.
Un essai de modélisation des zonalités thermodynamiques et minéralogiques est
présenté dans la figure 30. En surface, le remplissage est à quartz, carbonates et barytine. Le
quartz est polyphasé est celui à mâchoires est le plus tardif et marque le stade purement
extensif dans la dynamique d’ouverture. Les carbonates sont aussi pluri-générationnelle. Ceux
issus de l’altération des serpentines en sont les plus précoces. Ils présentent des dimensions
plurikilométriques à l’affleurement et un faible enracinement. Les dolomies précèdent la
calcite. La barytine est limitée au niveau superficiel. L’ensemble de la gangue à dominance de
carbonates à l’affleurement est relayée par la silice en profondeur. Si l’on considère que le
remplissage lié à l’évènement minéralisateur, le maximum d’ouverture est au niveau -145,
lequel se poursuit avec une légère décroissance au niveau -255 et s’éteint au niveau -700. Les
textures sont filoniennes en amont et en aval et bréchiques au cœur du corps minéralisé. Les
conditions de températures et de pression présentent des évolutions paraboliques avec des
maxima autour du niveau -145.

144
Figure 30 : Reconstitution de l’histoire tectonique du système F7/F5. La figure n’inclut pas la
phase D1 responsable de la déformation catazonale à gneiss et amphibolites et les granites
d’anatexie associés. Cette phase serait autour de 750 Ma. La succession présentée commence après
la mise en place des diorites dans un système transtensif suivi de la phase B2 ayant généré les
accidents de type filon 7.

145
800

700

600

500

Température
400
pression

300

200

100

0
209 240 209

Surface: quartz, carbonates, Niveau -145: maximum


barytine d’ouverture Niveau -215

Figure 31: Zonalité thermodynamique et celle du remplissage en fonction de la profondeur au filon


5. Bou Azzer Centre.

Variation des teneurs en or en fonction des teneurs en cobalt dans le tout-venant.

146
Variation des teneurs en or en fonction des teneurs en cobalt dans le concentré batée.

Variation des teneurs en or en fonction des teneurs en nickel dans le concentré.

147
Chapitre 7 : Gisement de Filon II

1. Contexte géologique et structural


Le gisement du filon II se situe sur la bordure nord du massif des serpentines de Bou
Azzer Centre. A l’affleurement, les serpentines sont généralement en contact direct avec la
couverture adoudounienne, les volcanites de l’Ediacarien supérieur (Précambrien III)
n’affleurent que localement. Dans les travaux miniers, les formations du Tonien et de
l’Ediacarien sont bien développées en raison du faible niveau d’érosion. Dans les travaux
miniers, les roches vertes forment une couche plate sur la serpentine, faisant le passage à la
série volcanique et volcanosédimentaire du PIII. Dans ces roches basiques, la schistosité est
horizontale signifiant un plissement post-schisteux. D’un point de vue tectonique, la zone
correspond aux passages de grands accidents régionaux dont le prolongement passe par
Aghbar et qui constituent probablement la limite nord de la boutonnière de Bou Azzer dans sa
partie occidentale. Cette limite est relevée aussi sur les cartes magnétométriques aéroportées.
2. Aperçu lithostratigraphique.
A l’affleurement, la géologie du filon II comprend du sud vers le nord, les serpentines
en contact tectonique avec les formations carbonatées de l’Adoudounien. Plus au nord, les
formations de l’Ediacarien affleurent sous forme de blocs tectoniques ainsi qu’une écaille de
serpentines altérées. Cette configuration change en profondeur ou les formations du
Cryogénien prennent de l’ampleur dans un contexte structural similaire au nord de Tarouni.
 Terrains du Cryogénien inferieur.
Les roches du Cryogénien inférieur regroupent les serpentines et les roches basiques.
Les serpentines sont de même nature que celle du filon 7/5 à prédominance de méta-
harzburgites. Elles se présentent en roches vert-pommes à fantômes de pyroxènes altérées en
bastite. Au filon II, la transformation des chromo-spinelles en stischtite est plus développée.
La carbonatation des serpentines est également bien exprimée. Elle longe la bordure nord du
massif.
Les roches vertes sont représentées par des schistes et par des roches basiques (micro-
gabbro et diabases). Au contact des serpentines avec les roches basiques se développent un
horizon de carbonates ferrières. Il est minéralisé au niveau 0 du filon II est.
 Terrains de l’Ediacarien superieur.
Les roches volcanogènes de l’Ediacarien superieur reposent en discordance majeure
sur les terrains du Précambrien II. Elles sont composées de :
* Dacites et tufs dacitiques associés.

148
* Rhyolites à textures parfois ignimbritiques.
* Andésites.
Cette succession intègre des intercalations conglomératiques matérialisant des arrêts
dans l’activité volcanique.
La coupe de la figure 1 qui passe par le filon 2 ouest et prolongée vers Tarouni montre
la relation entre les différentes unités à un fiable niveau d’érosion. Au Sud, la coupe montre
l’inversion du pendage du contact des serpentines avec la diorite. Il est à pendage nord dans la
partie supérieure et devient sud en profondeur.

Figure 1 : Coupe géologique illustrant la structuration du secteur du filon II dans sa partie ouest.

Cette structure en « chompignon » est dû au doming des serpentines sous de faibles


pression lithostatiques et durant les phase tectoniques transtensives. Dans la partie nord, la
couupe montre la structuration en marches d’escalier de l’ensemble des formations du socle et
de la couverture. Les roches vertes du Précambrien II inférieur sont recontrées en profondeur
dans le bloc situé à l’extreme nord de la coupe. Leur absence dans les blocs sud montre que
cette partie a joué en horst lors du dépôt des formations du Tiddine mais également du
Précambrien III.
L’epaisseur des formations du Précambrien III augmente considérablement vers le
nord en reltion avec l’évolution du bassin, laquelle va se poursuivre durant le dépôt de la
couverture adoudonnienne. Cette configuration est identique à l’Est en dessous de la
couverture avec des niveaux d’érosion differents.

149
3. Données géologiques et structurales des travaux miniers.
3.1. Filon 2 principal
3.1.1. Niveau 0 :
Le levé géologique du travers banc a montré les données géologiques suivantes (Fig.
2) : 70m de serpentines saines limitées au nord par une faille E-W au passage à la serpentine
carbonatée. Cette dernière est sous forme d’une bande peu puissante bordée par deux failles
E-W et annonce l’évolution aux carbonates, sensu stricto attribués aux listwénites.

Figure 2 : Levé géologique du niveau 0. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer.

Les litwénites affleurent en deux bandes :


 Une première au Sud sous une forme prismatique dont les trois fronts reconnus
sont tous faillés. Les deux limites Sud et nord se font par l’intermédiaire de deux
accidents WNW à pendage nord. La faille limitrophe ouest est orientée NNE et elle-
même décalée par un accident E-W en senestre.
 La deuxième bande est plus puissante mais aussi plus complexe. Elle renferme
une écaille tectonique mince de volcanites aux contacts faiblement pentés

150
respectivement de 15°S et 30°S au Sud et au Nord. Elle contient également des petites
« apex » et écailles des serpentines carbonatées au nord du travers banc à proximité du
bure.
Les roches vertes sont recoupées dans le travers banc, prises en « sandwish » par les
litwénites avec des failles bordières N130. En leur sein, un prisme de serpentines carbonatées
structuré par deux accidents EW et NE conjugués.
Les laves du PIII sont comme décrit ci-haut effondrées sous forme d’un graben au sein
de la bande nord et sont recoupées dans la partie nord du travers banc.
Sur un plan tectonique, la zone est architecturée en une succession d’en moins trois
horsts et quatre grabens ou se succèdent les formations du Cryogénien inférieur (serpentines,
roches basiques), les formations volcanique et volcano-sédimentaires de l’Ediacarien et les
listwénites issues de l’altération des serpentines. Cette structuration est régie par un réseau de
failles EW à pendages souvent opposés. La seule faille majeure NS est celle qui limite la
première bande de litwénites à son flanc ouest, le compartiment est de la faille est surélevé.
3.1.2. Niveau -40
A partir du puits et en allant vers le sud, le niveau comprend une alternance entre les
carbonates, les serpentines carbonatées et les serpentines saines. Les contacts sont toujours
faillés mais cette fois NS à NW (Fig. 3).

Figure 3 : Levé géologique du niveau -40. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer

La recoupe ouest a longé le contact tectonique majeur EW à composante chevauchante


entre les listwénites et les formations de la couverture.
Ce système de faille est relayé par des accidents NNW à NW parfois minéralisés. A
l’extrémité ouest de cette recoupe, les roches vertes sont en contact direct avec les serpentines

151
au sud par l’intermédiaire d’un filon EW à pendage de 70° N, minéralisé. L’autre bloc de
roches basiques à l’ouest immédiat du puits n’est pas bien délimité pour en discuter la
structure.
Pour ce qui est de la minéralisation, elle regroupe deux types :
 Les premières structures minéralisées encaissées par les roches basiques et
situées à l’ouest immédiat du puits. Le filon principal est NNE à pendage de 85°E. Il
est tracé sur environ 40m et se dédouble en trois bandes au nord. Les structures
satellites de ce filon sont EW à pendage de 75°S. Seule le satellite nord est minéralisé
tandis que celle du Sud est à remplissage de gangue.
 La minéralisation associée aux failles majeures latitudinales. Elle est sous
forme de colonnes intra-filons, en disséminations dans la masse carbonatée à
l’extérieur de la faille ou dans les veines de relais NW.
3.1.3. Niveau -80
Il est entièrement dans les formations de l’Ediacarien et annonce la fin du rejet vertical
des premières EW failles qui structurent le filon II principal (Fig. 4).

Figure 4 : Levé géologique du niveau -80. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer

Du Sud vers le nord, on relève le massif principal Sud des serpentines, une première bande
de roches vertes aux contacts faillés, orientés EW au Sud et au Nord, et NE dans sa limite Est. Ce
dernier se fait par la structure minéralisée F2. Un mélange de blocs de roches basiques et de
serpentines carbonatées dont la structuration combine les failles NS et autres EW à l’image du niveau
0. Ensuite les roches basiques du compartiment nord affectées par une série de failles NE et NW.

152
Figure 5 : Levé géologique du niveau -100. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azze

Quant à la minéralisation, elle est concentrée dans trois filons de directions et de


structures différentes.
 La F2 au sud, est une faille courbe, EW dans son premier tronçon au sud et
évolue en NE, en allant vers le nord. Elle est de puissance métrique pour un
remplissage à carbonates et arséniures. Ces derniers occupent l’éponte ouest du filon.
La F2 fait le contact entre la serpentine et les roches vertes.
 Une structure EW, à minéralisation discontinue, appelée F104. Elle limite la
première bande sud des roches vertes au contact de la serpentine carbonatée au Nord.

153
La minéralisation de de la F104 consiste en boudins issus de la remobilisation
tectonique.
 Le filon F1 est orienté NS. Il prend naissance de la F104, d’abord dans les
listwénites et ensuite dans les roches basiques. Cette évolution est valable tant en
latéral SN qu’en vertical vers l’amont. L’enveloppe minéralisée est très restreinte et ne
dépasse pas 20m.
3.1.4. Niveau-100
Il est moins exploré que les niveaux supérieurs. Les roches basiques dominent les
formations géologiques qui sont recoupées par les galeries (Fig. 5). Elles sont en contact
faillé, au Sud, avec les serpentines carbonatées. La seule structure minéralisée de ce
niveau longe ce contact. Elle est orientée NE de la famille F2 du niveau -80 dont elle
pourrait constituer le prolongement. La puissance du remplissage, carbonates et arséniures
combinés, est discontinue et varie de quelques centimètres au Sud à plus de 2,5m dans sa
partie nord. D’autres filons carbonatés, avec ou sans arséniures, sont révélés aussi bien par
les galeries que par les sondages percutants. Au bout du traçage du filon minéralisé, on
note l’amorce d’un filon de type F104, orienté N95° et à pendage de 75° N. Par ailleurs, le
travers banc met en évidence, du Sud vers le Nord, un premier filon WNW, deuxième
NNE du côté du puits et une veine NS excentrée par rapport au TB qui correspondrait à la
F1 du niveau -80. Toutefois, et mis à part la F2, les autres filons n’ont pas révélé de
minéralisation significative.

Figure 6 : Levé géologique du niveau-120. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer

154
3.1.5. Niveau -120
Le niveau -120 est limité au puits et à quelques 50m de travers banc. Il a traversé
une bande centrale de serpentines limitée au Nord une faille WNW à pendage de 85°NE et
su Sud par une autre parallèle qui pend de 75°NE (Fig. 6). Elles sont au sein des roches
basiques qui se trouvent au Nord et au Sud du puits. Une série de faille de même direction
que les accidents limitrophes des serpentines affectent les roches basiques.
3.2. Filon 2 Poudrière
Seul le niveau 0 a été tracé pour l’emplacement de la poudrière comme son nom
l’indique. Il a traversé les serpentines sur 150m, une bande de listwénites métriques orientées
WNW, une deuxième bande de serpentines et les roches basiques au bout du travers banc
(Fig. 7). Le passage des serpentines aux roches basiques est marqué par un accident EW à
pendage de 70° N et à remplissage carbonaté.
Les travaux miniers du filon poudrière sont au Sud d’un gite affleurant appelé filon 2
extrême Nord. Un projet de prolongement de la galerie afin d’explorer l’aval de ce gite est
prévu par les équipes géologiques de CTT. Cet ouvrage permettra de pallier le problème de
l’accessibilité de la zone nord et amènera à valoriser le potentiel que revêt les accidents
majeurs de la famille du filon 2 principal et du filon 2 Est.
3.3. Filon Est
3.3.1. Niveau 0
Il comprend trois ouvrages majeurs que sont le travers banc principal, le traçage EW
qui a suivi le système filonien minéralisé et la recoupe NW à l’Est du niveau (Fig. 8) :
 Le TB principal est resté tout le long dans les serpentines avec une forte densité
de fracturation matérialisée par une série d’accidents WNW à pendage d’abord sud
pour les six premiers et puis Nord par la suite. Il recoupe le filon majeur du gisement
qui fait le contact avec les formations édiacariennes.
 Le traçage EW a suivi le système minéralisé du Filon II Est. Il a suivi le filon
majeur EW sur plus de 200m. Ce dernier est à remplissage de carbonates et des
lentilles minéralisées discontinues. Il fait le contact entre les serpentines et les
formations de l'Ediacarien à l’ouest et s’éclate en deux branches à l’Est qui isolent les
serpentines au Sud, les listwénites et les roches basiques. Des failles EW à ENE
complètent la structuration du compartiment nord par l’affaissement du bloc nord et la
réapparition des listwénites derrière les roches vertes. La structure satellite nord est
aussi minéralisée. Il est à noter que les listwénites sont elles-mêmes stériles et que la
minéralisation suit les fractures aux épontes ou légèrement obliques. Cette terminaison
est de l’accident majeur génère des ouvertures le long des contacts horizontaux des
roches basiques sur les serpentines. Ces ouvertures sont à carbonate et arséniures de
cobalt à paragénèses similaires aux veines redressées.

155
Figure 7 : Levé géologique du niveau 0 au filon 2 Poudrière. Bou Azzer.

156
Figure 8 : Levé géologique du niveau -0 du gisement du Filon 2 Est. Bou Azzer.

La tectonique postérieure à la minéralisation est manifestée et s’exprime par la


superposition des stries dans les miroirs des filons et par un système de fractures à
majorité subméridienne, qui les recoupent.
 La recoupe N-S (située à l’extrême est du niveau) a traversé quatre blocs
affaissés de roches basiques métriques intercalées par les serpentines et les litwénites.
Cette géométrie en « touches de piano » est induite par des accidents EW à WNW à
pendages conjugués et qui font partie de la famille des failles majeurs du contact nord
au prospect du nord Filon II. Ces roches vertes ne sont pas traversées latéralement à
l’ouest ce qui stipule un plongement global des structures vers l’Est résultant des jeux
verticaux en ciseaux de ces accidents.
3.3.2. Niveau -15
Il cumule le traçage du filon et trois recoupes d’exploration du côté nord du filon.
Le traçage a suivi une gangue à carbonates qui s’entremêlent avec les listwénites. Les

157
pendages des épontes est de 80° N. La puissance du filon proprement dit est irrégulière et
passe de quelques centimètres à l’Est à plus de 2,5 m à l’ouest. Des sondages percutants
inclinés et montant montrent l’existence de la minéralisation à l’amont immédiat du
niveau -15 (Fig. 9).
Les trois recoupes sud-nord montrent des variations latérales des faciès, brusques
dues à la tectonique de blocs décrite à plusieurs reprises dans le secteur du Filon 2. La
première recoupe est restée dans la serpentine qui évolue en serpentines carbonatées à
l’Est suivies des roches vertes et des serpentines saines. La première faille à carbonates et
qui fait le contact entre les serpentines carbonatées et les roches vertes est à pendages de
85° N, tandis que le contact tectonique nord est à pendage faible de 25° S. La dernière
recoupe à l’Est est restée dans les listwénites jusqu’au fond ou elle est rentrée dans les
roches basiques par l’intermédiaire d’une faille à pendage fort vers le Sud et qui porte des
indices de cobalt.

Figure 9 : Levé géologique du niveau -15 du gisement du Filon 2 Est. Bou Azzer.

3.3.3. Niveau-40
Il met en relief la tectonique postérieure à l’évènement minéralisateur. En effet le
niveau longe un plan de chevauchement EW à pendage de 30° à 40° vers le sud. Les levés
géologiques des niveaux miniers combinés avec les données des sondages montrent que le
mouvement lié au chevauchement excède 50 m de rejet et on ignore la profondeur du

158
Cryogéniern du compartiment chevauché. Les flancs Est et Ouest du levé montrent la
réapparition des carbonates au contact des serpentines avec la couverture édiacarienne
oblique sur le plan de chevauchement (Fig. 10).
Ce dernier est lui-même affecté par des failles NW et NE conjuguées
respectivement dextres et senestres.

Figure 10 : Levé géologique du niveau -40 du gisement du Filon 2 Est. Bou Azzer.

4. Compilation et synthèse des coupes géologiques des sondages carottés.


Nonobstant les charriages hercyniens régionaux, les accidents majeurs EW qui
caractérisent la zone sont à jeux multiples dont le plus important est l’effondrement, ce qui
donne une disposition en marches d’escaliers des unités affectées. Il en résulte également une
verticalisation des séries carbonatées de l’Adoudounnien. Ils contrôlent également les écailles
des serpentines qui transcendent la couverture et les altérations associées. La minéralisation
est associée à ces accidents sous forme de corps lenticulaires dans ces failles ou associée à des
veines satellites. Les figures qui suivent illustrent la morphologie du massif et de la
couverture en allant de l’ouest vers l’est. Elles sont élaborées à la base des travaux de
sondages carottés et des ouvrages miniers. La figure 11 montre le contact nord tectonique et à
pendage sud. Il est rempli par une masse carbonatée reprise localement par du quartz
postérieur. Une série de filons parraleles sont recoupés dans les roches basiques et au contact
nord avec le PIII. Une faille plate affecte le système postérieurement.

159
Figure 11 : Coupe géologique passant par le filon II ouest en face du gisement de Tizi passant par
le sondage F2C1/-60°.

Figure 12 : Coupe géologique qui passe par le filon II principal qui passe par le sondage BAC21/-
59°.

160
Figure 13 : Coupe géologique au filon II passant par les sondages BAC17/-60° et BAC18/-71°.

Figure 14 : Coupe géologique passant par le filon II poudrière situé à l’ouest immédiat du filon II
principal.

161
La figure 12 confirme que le contact des serpentines avec la diorite présente un
pendage sud. Les contacts nord sont en marches d’escalier sous l’effet des effondrements par
des failles EW. Ces mêmes failles portent les carbonates ferrugineux et manganésifères et les
serpentines carbonatées précoces auxquels se superposent le quartz et le carbonate. La figure
13 montre une écaille de serpentines entre le PIII et l’Adoudounien entièrement carbonatée.
Cette écaille est contrôlée par un accident majeur de direction latitudinale et doit sa mise en
place aux effets conjugués de la tectonique et des propriétés physiques intrinsèques à la roche.
La minéralisation est logée au contact. La Coupe géologique passant par le filon II poudrière
situé à l’ouest immédiat du filon II principal (Fig. 14) montre la continuité des roches vertes
de Tarouni et du Filon II ouest en profondeur et selon une structuration similaire. Les grandes
masses de carbonates ne présentent pas d’enracinement. La figure 15 montre l’évolution
latérale des structures et des masses carbonatées associées du filon II poudrière. La masse
intraserpentine disparait par effet du niveau d’érosion plus profond.

Figure 15 : Coupe géologique du filon II poudrière. Les carbonates qui sont encaissés par les
serpentines dans la coupe précédente disparaissent à ce niveau.

5. Etude structurale
La structure du filon II est essentiellement contrôlée par les accidents E-W et N120. Ils
font le contact entre les différentes unités précambriennes. Cette direction héritée a fonctionné
en plusieurs épisodes tectoniques superposés.

162
Au Nord de Tarouni, le passage des roches vertes au complexe hypovolcanique de
Tidilline se fait par un accident majeur dont le jeu majeur est d’âge B2. Il est marqué par une
zone de schistification accompagnée de figures de cisaillement.
L’unité détritique de la Série de Tidilline est réduite à une puissance métrique stipulant
une disposition en horst de ce bloc lors du dépôt de la série.
A l’Ouest, cet accident limite le bloc du figuier où les structures B1 et B2 présentent
des directions N-W obliques sur la structure régionale.
Au niveau du filon II cette famille d’accidents contrôle la géométrie des corps
carbonatés, produit d’altération des serpentines. Cette altération métasomatique est elle-même
postérieure à l’Adoudounien.
A cette carbonatation précoce, vient se superposer un épisode tectonique compressif
qui génère un rejeu des accidents E-W et ouvertures des filons obliques auxquels est associé
le dépôt des arséniures.
La calcite et la dolomie marqueurs de cet hydrothermalisme sont nettement
postérieures à la breunerite qui caractérise les carbonates précoces.
Cette tectonique polyphasée est également marquée par la striation relevée sur les
plans des failles. A titre d’exemple, la structure F2 du filon «anciens travaux», porte trois
générations de stries (Fig. 15):
 striation à pitch de 50° N 275
 striation horizontale (10° N290)
 striation de 80°N185
Une seconde famille de failles orientée N30 présente également un jeu apparent
senestre.
Les directions NE et NW sont beaucoup moins exprimées. Elles montrent un jeu
senestre pour les N-E et dextre pour les N-W.
L’ensemble de ces structures est affecté par un réseau de faille NNE-SSW à faible
pendage (n’excède pas 20°). Rencontrées dans les travaux, ces failles présentent un jeu
inverse matérialisé par une striation NW.
Les fentes sont orientées en deux directions N70 et N20 matérialisant deux épisodes
tectoniques différents.
 Relation failles / Minéralisation
La minéralisation est portée par un réseau de filons selon diverses directions. D’une
manière générale, sa géométrie est contrôlée par les accidents E-W et N120. Le remplissage
est bigénique. A la carbonatation des serpentines se superpose un remplissage à quartz et
carbonates (dolomie et calcite). Au passage des volcanites du PIII, se développe une altération
hydrothermale matérialisée par des bandes de décoloration. A la faveur de la fracturation

163
hydraulique, un réseau de veinules anastomosées à remplissage de quartz et carbonates
affleurent localement.
Le rejeu de ces accidents est accompagné par des carbonates roses cobaltifères. La
minéralisation acquiert une texture béchique.
Au filon II, dans les nouveaux travaux, en plus des failles N100 et N70, la
minéralisation est associée à des fentes verticales lenticulaires. Elles résultent d’une
réactivation des contacts tectoniques roches vertes/serpentines (Fig. 16).

Figure 16 : Schéma structural du Filon II principal. Il montre les structures rencontrées au niveau
-40. La structure F1 orientée NS présente les textures d’une fente de tension. Dans ce cas, elle
matérialiserait la direction de la contrainte principale F1. Le filon F2 orienté ENE présente un jeu
senestre. La faille F104 chevauchante ne présente pas de remplissage et recoupe les deux
structures.

Au filon II Est, on note des contacts plats des roches vertes avec les serpentines. Le
passage se fait par l’intermédiaire des serpentines carbonatées. Au profit de ses discontinuités
se concentrent des remplissages quartzeux et quartzo-carbonatés à arséniures de cobalt (fig.
17 et 18).
Ces structures plates sont affectées par les accidents E-W de manière inverse.

164
Figure 17 : Le levé géologique et structural du filon II Est niveau. 0. Il illustre la morpho-structure
du filon majeur.

Cet accident met en contact tectonique les serpentines avec les volcanites de l’Ediacarien supérieur
(PIII) résultat d’un jeu effondrant de cet accident. Dans la partie ouest du levé les mêmes accidents
contrôlent une petite écaille des serpentines injectée au sein des formations du PIII. Tandis que le
remplissage carbonaté est continue, la minéralisation se limite aux petites lentilles parallèles au
filon en stock work localisé. Une structure satellite est associée au filon majeur. Elle est orientée
ENE et se situe au sein des serpentines. Le traçage par travaux miniers montre qu’elle n’a pas
d’extension, vers le SW. A l’ouest immédiat du TB principal, une fente de tension est cartographiée.
Elle est intra- PIII et suit une direction NNE. La tectonique postérieure à la minéralisation est
représentée par une faille sub-latitudinale qui décale le filon en dextre.

6. Etude des altérations


6.1. Carapace d’altération
6.1.1. Contexte géologique
Elle se situe au contact des serpentines avec les formations du Précambrien III (Fig.
18). Elle se présente en une couche subtabulaire en discordance avec le P III. Le
développement de la carapace est un événement régional dont les parties surélevées sont
érodées. La séquence complète de la croûte d’altération comprend en allant de la base vers le
sommet :
 Des serpentines carbonatées à talc.
 Des serpentines carbonatées à séricite.
 Des serpentines carbonatées ferrugineuses.
 Des jaspes à calcédoine.
165
Figure 18 : Coupe géologique du Filon II Est qui illustre la relation entre les failles plates au
contact des serpentines et des roches vertes sus jacentes et les filons minéralisés ainsi que les failles
inverses postérieures.

Du point de vue textural, à part le niveau jaspeux, les termes carbonatés conservent
certaines structures serpentineuses (structures maillées pseudo-sphérique). Les spinelles
chromifères résistant à l’érosion sont également conservés. Les éléments serpentineux
(serpentine-talc) ne sont rencontrés que dans les termes inférieurs.
La croûte d’altération correspond à une transformation supergène des serpentines. Le
terme jaspeux à calcédoine correspond à la silice résiduelle.
6.1.2. Composition minéralogique.
Certes le filon 2 n’est pas la zone idéale pour discuter des caractères et la composition
complète de la carapace comparée à Ambed ou elle a été définie pour la première fois
(Technoexport, 1967, Leblanc, 1975). Il en demeure qu’elle a joué son rôle vis-à-vis des
minéralisations dans la zone de l’étude. Au filon 2, sa composition est :
 Les jaspes sont à quartz cristallin, calcédoine et sidérose.
 La dolomie, la calcite et dans une moindre mesure, la séricite caractérisent les termes
moyens de la carapace.
 Les minéraux opaques regroupent les spinelles, la magnétite et les hydroxydes de Mn.

166
6.1.3. Discussion
Nous avons signalé que la croûte d’altération se présente en une croûte subtabulaire
concordante avec les unités du Précambrien III.
Elle est cependant discordante sur les structures de Précambrien II verticalisées lors de
la phase B2. La déformation qui affecte la carapace est de type cassante matérialisée par un
réseau de fractures avec ou sans remplissage. Les structures plicatives ne sont rencontrées que
très localement.
Ils correspondent à des plis de flexion engendrés par la tectonique post-PIII. Il n’est
donc pas douteux que la carapace est postérieure à la phase B2 au même titre que la
minéralisation qu’elle encaisse. Elle indiquerait la paléosurface des serpentines avant le dépôt
des volcanites PIII et constitue de ce fait un bon marqueur du niveau d’érosion à l’échelle de
la boutonnière.
6.2. Listwénites
6.2.1. Contexte géologique
Au filon II, les listwénites sont associées aux accidents majeurs préférentiellement
latitudinaux. Elles se trouvent aux contacts tectoniques des serpentines avec les formations du
PIII, intraserpentines, ou en écailles au sein des formations autres que les serpentines (Fig. 3 à
6). Ces corps carbonatés sont souvent linéaires et présentent des passages progressifs avec les
serpentines. Ils présentent des structures rubanées fossilisant les structures des serpentines
dans des zones tectonisées (S1 ou schistosité dynamothermique). La succession
caractéristique de ces formations comprend :
 Serpentines talcifiées.
 Zones à talc et breunnerite.
 Zones à quartz et breunnerite.
6.2.2. Associations minéralogiques
Elles sont à composition variable ou abondent les carbonates sous forme de la
breunnerite, la dolomie et le plus rarement la calcite.
Le quartz est rencontré en proportions moindres.
Les minéraux serpentineux sont, la chrysolite, la lizardite, la brucite et le talc.
Les minéraux accessoires, quand ils existent, sont la chlorite, la fuschite et la sericite.
Par ailleurs, les opaques (magnétite et pyrite) existent en proportion notable.
La magnétite se présente sous forme disséminée dans la matrice ou en fibres. Cette
dernière serait issue de la pseudomorphose des spinelles.

167
6.2.3. Discussions
Les « listwénites » affleurent à la base de l’Adoudounien. Leurs relations avec d’autres
filons carbonatés montrent leur caractère précoce.
En effet, elles sont toujours recoupées par des filons quartzo-carbonatés transverses.

Figure 19 : Vue en coupe de la relation entre les listwénites et les serpentinFilon au Filon II
Eperon. La coupe illustre clairement le caractère superficiel des litwenites au niveau du filon II
Eperon. C’est le cas aussi du filon II Est d’après les données des travaux miniers et des sondages
réalisés latéralement. L’amas du filon II Eperon est intraserpentinite. Les veines minéralisées sont
sécantes sur la masse carbonatée. Elles présentent elles mêmes un enracinement limité. La masse
du filon II Est est au contact avec les formations du PIII. Les contacts sont tectoniques avec des
fronts d’altération profressifs centripétes.

La « listwénisation» est en moins en partie postérieure à l’Adoudounien et antérieur à


l’épisode minéralisateur. Par ailleurs, nous avons relevé des figures de discordance entre les
listwenites et les horizons schisto-gréseux de l’Adoudounnien ce qui amène à supposer que le
processus d’altération est synchrone à ces dépôts. Dans ce cas, la montée de serpentines
plastiques serait favorisée par la distension infracambrienne et l’altération par les fluides
exogènes chargés en calcium. Leurs enracinements est directement tributaire de la densité de
la fracturation et de la perméabilité des roches discontinuités et conduits des eaux exogènes.
Le cas du filon 2 Eperon en constitue un exemple révélateur (Fig. 19).

168
En définitive, nous sommes dans un processus d’altération supergéne qui a eu lieu à
plusieurs épisodes et qui a joué un rôle de réceptacle aux fluides hydrothermaux.
7. Etude minéralogique
Le tableau 1 suivant résume les proportions des espèces minérales du gisement du
Filon II.
Il montre que les paragsenèses du filon II principal sont dominées par les sulfo-
arséniures qui atteignent 94% sur une section polie. La skuttérudite est aussi présente tandis
qu’il n’a pas de traces de diarséniures. La molybdénite est le sulfure le plus dominant en
association avec les sulfures de cuivre.
Tableau 1 : Proportion des espèces minérales rencontrées dans le filon II principal

Echantillon Skuttérudite Sulfo-arséniures Molybdénite Sulfures de cuivre


FII P1 65 12 18 5
FII P3 88 8 3
FII P4 94 3 – 4%
FII P5 2 70 25 1
FII P6 5 90 2 3
FII P7 65 35 <1
FII P8 90 2

La succession chronologique définie à la lumière de cette étude est la suivante :


Skuttérudite  Sulfo - arséniures  Molybdenite  Sulfures de cuivre
Les Sulfo – arséniures regroupent l’alloclasite et l’arséno-pyrite (fig 48, 49). Ils
constituent des agrégats hétérogranulaires où la forme des grains peut être rhomboïde,
tabulaire longuement prismatique ou irrégulière (Pl. 1). Assez souvent, on observe des sulfo-
arséniures sous forme de « coffret » témoignant de leur non-homogénéité initiale. A
l’oxydation, seules les zones les plus résistantes se maintiennent. Les sulfo-arséniures sont
aux différents points remplacés par des minéraux supergènes.
Les agrégats non altérés d’arsénopyrite et d’alloclasite se rencontrent localement avec
des grains de chromites.
Quant aux arséniures, ils sont exclusivement rencontrés sous forme de skuttérudite.
Elle est concentrée en agrégats de grains et de cristaux idiomorphes. Assez souvent, on
observe des cristaux zonés ayant conservé des franges et résistent à l’altération postérieure.
La composition de la skuttérudite d’après quatre analyses en % pondérées se présente
comme suit (Tab. 2 et 3) :
Tableau 2 : Composition de la Skuttérudite au Filon II principal
Eléments Co % Fe % Ni % As % S%
%weight 19.5 à 20.75 0.37 à 1.25 0.54 à 1.41 76.56 à 77.48 0.63 à 1.17

169
Tableau 3 : Composition de la Skuttérudite liée au quartz 1 au Filon II principal.
Echantillon minéral Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S SUM
12,68 5,39 2,82 - - - 80,05 - 0,89 101,83
skutterudite--I
3050 14,86 3,21 2,65 - - - 80,04 - 0,86 101,62
(Qv1+Cal+Ars)
17,26 2,07 1,88 - - - 78,52 - 1,75 101,48

Les sulfures de cuivre regroupent la chalcosine et la covelline, et dans de moindres


mesures la chalcopyrite, la bornite et le cuivre gris.
Certaines sections polies (P5, P7, P1) présentent une abondance de la molybdénite, se
substituant à la Skuttérudite et l’alloclasite. Les sulfures de cuivre sont les plus tardifs.
La section FII / P1 présente quelques grains d’or natif. Ces grains s’observent dans la
skuttérudite sous forme d’enclaves individuelles, ou en petits nids et filonnets dans la gangue
où ils s’associent à l’alloclasite et à la chalcosine.
Les compositions de la chalcosine et l’alloclasite associées à l’Or ayant été définies à
partir des analyses à la microsonde sont les suivantes (Tab. 4) :
Tableau 4 : Composition de la chalcosine et de l’alloclasite associées à l’Or filon II principal
Eléments Fe Ni Co Cu As
Chalcosine 0.25 0 1.46 77.45 à 77.51 1.34 à 1.45
Alloclasite 1.73 à 7.61 0.27 à 3.25 28.36 à 31.95 0.82 à 5.24 41.93 à 45.14

L’analyse de phases aux rayons X a révélé dans l’échantillon C II-P3 la présence de


l’alloclasite, la todorokite (Mn, Ca) Mn 5011, (H2O)4.
Au filon II principal, l’étude microscopique a révélé une association à arséniures,
sulfo-arséniures et sulfures. La prédominance de l’alloclasite constitue une particularité de la
minéralisation du filon II principal (Pl. 1). Elle est expliquée par la zonalité minéralogique
précédemment décrite. L’hypothèse d’une remobilisation des arséniures combinée à un apport
du souffre et une recristallisation des sulfo-arséniures n’est pas exclue.
Dans le filon II Est, les paragenèses minérales sont à dominance de skuttérudite. Les
sulfo-arséniures sont rares. Les sulfures regroupent la chalcopyrite, la bornite et la
molybdénite. Il semble ainsi se dessiner à l’échelle de la mégastructure du filon II, une
zonalité minéralogique ouverte à l’aval. La zone à arséniures du filon II principal est à
chercher dans les niveaux inférieurs.
8. Conclusion
Le secteur du Filon II est un type de gisement en soi dans la typologie de Bou Azzer.
Il est particulier par sa position géologique au Nord des serpentines et au contact avec la
couverture Adoudounienne et permet de ce fait de tracer la limite supérieure de la
minéralisation qui est scellée par les niveaux supérieurs de cette couverture.

170
Planche 12 : Agrégats héterogranulaires de sulfoarséniures non altérés en disséminations
(alloclasite). Sans analyseur ; *130. Filon II principal.

Sur un plan structural, il complète et précise la tectonique que nous avons décrite à
Tarouni dans les chapitres précédents. En effet à l’événement minéralisateur lié à la
compression NS se superpose un autre système de fente cette fois ci N70° qui sont également
porteuses de minéralisation.
Les contacts plats entre les roches vertes et les serpentines sont également minéralisés
ce qui constitue également une spécificité du secteur. Ces filons plats sont exclusivement
répertoriés aux contacts des roches vertes avec la serpentine.
En ce qui concerne les altérations, on relève dans le secteur une carbonatation des
serpentines sous forme de « listwénites » qui serait au moins partiellement tardive au dépôt de
la base de l’Adoudounienn. Elle affecte les écailles des serpentines qui remontent le long des
accidents majeurs EW. Elle est toutefois précoce par rapport à la minéralisation qu’elle
encaisse dans les niveaux supérieurs.
Les étabirites (la carapace d’Ambed) sont localement développées lorsque l’érosion
est assez profonde pour détruire la totalité des roches vertes et avoir un contact direct des
serpentines avec les volcanites du PIII. Elle est concordantes avec ses dernières et recoupent

171
les structures panafricaines contrairement à ce qui est décrit dans les travaux antérieurs
(Leblanc ; 1975).
Sur un plan gitologique, on peut distinguer des sous types au Type filon II (Fig. 20):

Figure 20 : Modèle gîtologique du filon II. Il récapitule les trois sous-types de corps minéralisés du
district.

Le type filon II Eperon et encaissé dans les serpentines. Son faible enracinement ampute son intérêt
économique. Le type filon II Est est particulier par les filons couches associés aux filons majeurs
fortement pentés. Ces filons couches sont concentrés aux contacts plats des roches vertes avec les
serpentines. Ils auraient joué le rôle de surfaces de décollements favorisés par les discontinuités
préexistantes, les fluides et le coefficient de friction interne des serpentines. Le filon II ouest cumule
des fentes NS et N70 associées aux accidentes majeurs également minéralisés.

Les corps intraserpentinite à l’image du filon II Eperon pour lesquels la carbonatation


précoce des serpentines est un préalable. Ils sont de petite taille et ne présentent pas un grand
enracinement.
Les minéralisations de contact contrôlées par les accidents majeurs EW et ENE qui
constituent l’essentiel des corps minéralisés.
Les failles plates au contact des roches vertes avec les serpentines qu’on décrit pour la
première fois dans le district de Bou Azzer. Les filons transverses qui correspondent aux
fentes de tension ou aux prolongements des accidents majeurs dans les séries de couverture.

172
La tectonique postérieure à la minéralisation est matérialisée par un rejeu des filons
porteurs produisant la cataclase de la minéralisation visible à toutes les échelles ainsi que par
des failles obliques qui décrochent les filons.

Figure 21 : Essai de reconstitution de l’histoire tectonique du Filon II à partir du dépôt de la série


de Tiddiline.

173
Le gisement du filon II est particulier par les niveaux profonds de l’oxydation
conséquente du milieu carbonaté dans lequel elle s’est développée.
Par ailleurs la prédominance de l’alloclasite dans le Filon II principal constitue une
particularité. Il se dessine ainsi une zonalité avec prédominance des arséniures à l’Est qui
évoluent en sulfoarséniures vers l’Ouest en allant vers le Filon II principal.
Sur un plan géodynamique, la zone de Filon II a joué en horst lors du dépôt de la série
de Tiddiline mais également des volcanites du PIII limitant un bassin au Nord ou ces
dernières sont bien développées. Comme pour l’oxydation des arséniures, les altérations
exogènes per descunsum de la base de l’Adoudounien y sont très prononcées et en témoigne
l’importance des listwénites et les niveaux d’érosion profond dans la serpentine ceci a joué un
rôle majeure dans le développement de la minéralisation a Bou Azzer centre notamment au
Filon 7/5.
Pour ce qui est de l’histoire tectonique, nous la résumons comme suit (Fig. 21 et 22) :
a- Le stade 1 matérialise le relief avant le dépôt de la série de Tiddiline. Les roches vertes
sont alors affleurantes. Le centre de la série a joué en horst lors de ce dépôt. C’est à ce
stade également que s’est mis en place le complexe hypovolcanique du Précambrien II
supérieur. Sa chronologie avec les termes détritiques du même âge n’est pas claire. La
phase panafricaine B2 a engendré un serrage et un plissement des unités. La
schistosité S1 des roches vertes est horizontale ce qui stipule un plissement post-
schisteux à rattacher probablement à la même phase. La même figure illustre
l’inversion du contact sud de la serpentine avec la diorite au même titre que la frange
de rondingite. Cette structuration en « champignon » a probablement succédé au
serrage B2 lors du relâchement des contraintes.
b- Le deuxième stade correspond à l’érosion des roches verts et de la série de Tiddiline
dans la partie centrale. Les formations volcaniques du PIII scellent ces unités avec une
évolution des puissances vers le nord. Les failles panafricaines ont été réactivées pour
structurer le bassin du dépôt de ces formations. La montée des écailles de serpentines a
commencé à ce stade et se poursuit avec la distension synchrone de l’adoudounien.
Ces écailles sont altérées par les eaux exogènes.
c- Après le dépôt des termes de base de l’Adoudounien, la quasi-totalité des structures
ont été réouvertes et s’y associe la genèse des arséniures et les phases paragénètique
contemporaines (sulfo-arséniures, sulfures et gangue).
d- L’ensemble est recoupé par des failles plates inverses et conjuguées d’âge hercynien et
atlasique.

174
Contact à rodingites

Diorites
quartziques

serpentines
Roches vertes

Figure 22 : Essai de reconstitution de l’histoire tectonique du Filon II aux stades tardi et post-
infracambriens.

175
Chapite 8 : Gisement de Bou Azzer Est

1. Introduction
Le gisement de Bou-Azzer Est, est situé dans la terminaison du massif des serpentines
de Bou-Azzer. On y rencontre les terrains du Précambrien qui affleurent sous une couverture
infra-cambrienne (Fig. 1). Il regroupe deux centres d’extraction appelés Puits V et Puits III.
Le puits III est de loin le plus important. Il a permis d’exploiter les corps minéralisés situés au
sud de la serpentine. Cette minéralisation a été mise en évidence d’abord par les experts
russes de la compagnie Technoexport (1996-1971). Plus de 350.000 tonnes ont été extraites
de ce gisement avant la fermeture de Bou Azzer.
L’ensemble de ce tonnage provient des niveaux amont -160. La minéralisation de
contact « type amas » est la mieux développée. Elle est associée aux accidents EW qui
contrôlent des rampes tectoniques du contact des serpentines tectoniques du contact des
serpentines avec la diorite. Ces corps se terminent par des masses de carbonates stériles avant
des s’teindre dans la serpentine. Durant cette période, les croiseurs n’étaient pas au centre de
l’intérêt compte tenu de leurs faibles puissances comparées aux amas. La suite des travaux
d’exploration entrainés par le service géologique de C.T.T. après la réouverture a permis de
mettre en évidence la minéralisation filonienne proprement dite. En regard des amas logés au
contact sud des serpentines avec la diorite, se filons sont plutôt liés aux contacts tectoniques
Est du massif des serpentines avec le Puits III dans les niveaux supérieurs et la diorite en
profondeur.
Elles sont actuellement reconnues au-delà de 600m de profondeur. La zone du Puits 5
à l’écaille Est des serpentines. Elle comprend des filons transverses intra PIII et des petites
« amas » dans les serpentines carbonatées au passage à la couverture PIII.
2. Données géologiques de surface.
Affleurant au Sud, les formations du Cryoénien inférieur sont constituées de gneiss,
d'hornblendites et de granites intrusifs sur les prolongements du massif du filon 7/5.
Les formations ophiolitiques sont représentées par les serpentines de nature
harzburgitique et les roches vertes intrudées par les diorites.
Sur un plan tectonique, la direction du massif des serpentines est très oblique sur la
direction régionale de la suture et ce dans le sens des mouvements globaux dextres (Fig.1).
L’amincissement à l’affleurement qui se produit au niveau du Barrage Baron est superficiel
puisque les serpentines et les roches basiques qui les surmontent sont en profondeur d’après
les données de la géophysique magnétométrique et les sondages (Fig. 2). Cette structuration
de surface ne reflète pas la tectonique panafricaine et est liée aux évènements postérieurs
infracambriens, varisques et atlasique.

176
Figure 1 : Carte géologique du secteur de Bou Azze Est : S : sepentines, Sc = serpentinites
carbonatées, b= birbirites, cm= caisse carbonatée et minéralisée. (Leblanc, 1980).

Au Nord et à l'Est, les terrains du socle sont recouverts par les formations de
l’Ediacarien. Elles sont constituées par une succession de rhyolites, des dacites, des andésites
et des tufs associés, des niveaux conglomératiques y sont intercalés. L'épaisseur de ces unités
volcaniques varie du Sud au Nord. L'unité dacitique dominante au Nord est puissante de 100
m. Au Sud, les andésites recoupées par les sondages sont puissantes de 180 m.
La série adoudounienne repose en transgression sur les formations volcanogènes du
Précambrien III. Elle débute par les dolomies inférieures auxquelles succèdent des trachy-
andésites et des conglomérats. D’après les données des sondages et du levé magnétométrique,
le contact sud des serpentines avec la diorite présente un pendage de 50° vers le sud. Il s’agit
du contact B1 marquée par la bordure figée de l’intrusif parfois à roddingite, ce qui a motivé
l’exploration de l’argent dans ce district à l’image du gisement argentifère de Bou Azzer
contre. Le pendage s’accentue en allant vers la terminaison Est à l’occasion des mouvements
senestres des accidents limitrophes ENE.
A l’Est du massif principal, une écaille de serpentines affleure selon une direction NE.
Elle est limitée par des accidents majeurs de même direction à quartz et oligistes.

177
Sud Nord

0 300

Figure 2 : Coupe géologique passant par le secteur de Barrage Barron.

Le contact sud du massif des serpentines est à pente douce dans sa partie ouest et va en
se redressant en allant vers l’est par les effets d’entrainement induits par les déplacements
senestres des accidents NE qui le limitent. Les formations de la couverture et des arènes
dioritiques qui séparent les deux massifs du Puits 3 et celui du Puits 1 ne sont pas profondes et
reposent sur les serpentines en discordance stratigraphique. C’est un exemple typique des
bassins transtensifs des dépôts des formations édiacariennes.
Le contact nord est d’abord faillé avec un soulèvement du compartiment sud. Les
travaux miniers du puits 1 et les sondages montrent que le rejet vertical ne dépasse pas
quelques dizaine de mètres et le contact discordant à pente douce reprend et se poursuit
jusqu’au pied de la falaise au contact de la couverture adoudounienne. La limite Est du massif
se fait par la même famille des accidents NE à jeux multiples, d’abord transcurrant au
Panafricain et verticaux à dualité des jeux chevauchant et normaux lors des épisodes
synchrone et post-couverture. L’écaille de l’Est Bou Azzer Est est une conséquence de ces
mouvements. Elle est contrôlée par deux failles NE à jeux normaux et conjuguées. Seule le
rejet de la faille ouest est connu par les sondages et peut être estimé à plus de 600m. En
grande profondeur, elle se relie au massif principal.
En ce qui concerne la déformation cassante, elle est matérialisée par des failles sèches
et d’autres remplies de quartz et de carbonates .Elle est très dense et se répartit en familles
EW, NS et NE qui elle-même suit le compartimentage du socle et de la couverture et héritent
des accidents anciens. En effet, la famille EW prédomine au niveau du compartiment du
Barrage Barron, tandis de la famille NS prolifèrent au contact sud à pente douce et au niveau
du Platter du compartiment Nord puits 1. La famille NE suit les flancs est entre l’écaille et le

178
massif principal. D’un point de vue gitologique, les éléments qui ont favorisé la mise en place
de la minéralisation sont :
Le contact sud de la serpentine avec la diorite très tectonisé. Ils en témoignent les
lambeaux tectoniques de la diorite emballés dans la serpentine selon une orientation NW.
La carbonation précoce qui accompagne qui est drainé par ces failles et qui constitue
un encaissant favori et propice des fluides.
Les accidents majeurs NE qui lient les massifs de Bou Azzer Est à Aghbar sont
probablement crustaux pour service de conduit de premier ordre aux fluides.
La densité de la fracturation tectono-hydraulique, orientée selon les fractures de
deuxième et de troisième ordres, favorisé l’existence de ces conduits.
La position en horst du massif des serpentines lors des dépôts des infracambriens a
conditionné le leaching et le transport nécessaires du cobalt et du nickel, contenus la roche
mère.
3. Les travaux miniers et les sondages :
Deux gisements ont été exploités à Bou Azzer Est. Le gisement du puits 3 est de loin
le plus important en nombres de structures et en taille. Il est exploité jusqu’au niveau –560 et
actuellement en cours de développement en profondeur. Il est intimement lié au contact des
serpentines avec les diorites quartziques. Trois types de corps ont été exploités : i) Des amas
au niveau du contact qui s’arrêtent à 200 m de profondeur et se terminent en carbonates à
dominance de calcite, ii) Des structures filoniennes d’ouvertures qui sont orthogonales au
contact iii) Des minéralisations associées aux accidents majeurs ENE qui limitent le massif
des serpentines de Bou Azzer Est.
Au NE de Bou Azzer Est, une autre minéralisation est développée au contact des
serpentines, enfouies, sous la couverture PIII (Gisement du Puits 5). Cette minéralisation
s’apparente à celle de Tamdrost. Récemment, des travaux d’exploration ont porté sur l’écaille
Est des serpentines située à l’est du gisement et orientée NE. Cette écaille est contrôlée par
des accidents majeurs NE similaire à ceux qui limitent le massif des serpentines de Bou Azzer
Est dans son flanc Est. L’exploration a porté sur un réseau de filons puissants et d’extension
kilométriques qui prennent naissance du contact est de l’écaille. Les sondages réalisés ont
confirmé l’existence de la minéralisation sous ses deux formes en filons transverses et en
amas. Elle est particulièrement riche en nickel, molybdène exprimé en molybdénite et l’or.
Elle est aujourd’hui la minéralisation la plus profonde de Bou Azzer en s’enracine au-delà de
800m. Le tonnage du gisement avoisine 2000 tonnes métal. Il est appelé gisement Est Bou
Azzer Est dans la suite du rapport.
3.1. Gisement du Puits 3.
3.1.1. Niveau -40.

179
Il a suivi le contact des serpentinites aves la diorite et compte plus de 10 croiseurs et
des corps de contact (Fig. 3).

Figure 3 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

180
Le réseau de la taille 3 consiste en une structure majeure minéralisée sur 170 m
d’extension et suit une direction N70.
Elle présente deux ramifications en allant vers le Sud, une première à 75m et une
seconde à 100 m, deux structures lui sont parallèles à l’Est mais à extensions réduites et ne
dépassent que 40 m.
A l’Ouest immédiat de la taille 2 et dans un nœud tectonique se développe un corps
carbonaté à disséminations d’arséniures et c’est l’un des plus grands amas de contact du
gisement de Bou Azzer Est. Il est limité à l’Ouest par la structure 1 minéralisée sur presque 40
m. Un petit corps est logé au contact entre la taille 3 et la taille 2 (CM3) dans une courbure
concave dictée par deux failles NS dextre et EW senestre, les croiseurs de ce corps ne sont pas
bien développés.
La taille 2 comprend 3 filons transverses et le corps de contact CM2. Les filons sont
d’abord ENE et deviennent EW au contact ou ils longent les flancs d’un prisme tectonique des
serpentines. Le corps CM2 est entouré par les serpentines et présente des prolongements en
carbonates vers le Nord.
Au niveau de la taille 1, les directions des croiseurs changent d’orientation et
deviennent NE et NS. Les structures NS sont faiblement minéralisées et lenticulaires dans une
forme de fentes de tension. Le corps à carbonates et arséniures de contact d’allongement en
NW sur une extension de plus de 100 m et est bien minéralisé à l’Ouest immédiat de la F3 et
aux dièdres des filons NS avec le massif des serpentines. En allant vers l’Ouest, le traçage
continue à suivre le contact irrégulier par les effets des failles sèches conjugués, il a recoupé
un petit corps de carbonates sans concentrations d’arséniures signification toute fois il
deviendra minéralisé en aval.
3.1.2. Niveau -80.
Il permet de mieux appréhender la structuration du flanc Est du massif des serpentines,
ce dernier est limité par un système d’accidents NE qui montrent des évidences de rejeux
postérieurs à la minéralisation (Fig. 4).
Au niveau de la taille 1 la reconstitution des blocs tectoniques permet de retracer la
structure précoce de ce nœud. Il serait d’abord contrôlé par un accident NS dextre et NE
senestre avec un contact primaire faiblement penté vers le Sud. Cette tectonique lui a conféré
cette géométrie de rampe et également généré les masses de litwénites qui le caractérisent.
Les structures minéralisées gardent la même configuration qu’au niveau 40 selon la
direction ENE et le contact EW à WNW également bien minéralisé, la partie NW de ce bloc
est affecté par une faille ENE dextre qui décalé le contact et la minéralisation sur plus de 50
m. En suivant le contact dans la direction NW ou de nombre 5 minéralisation de contact dont
les croiseurs sont sous explorés.
Le niveau se termine à l’Ouest par le traçage de la F1 de direction NE et quoi constitue
l’un des filons majeurs à l’affleurement.

181
Figure 4 : Levé géologique du niveau –80. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.3. Niveau-120
Il confirme la limite tectonique NE du massif, en effet une faille majeure sans
remplissage décalé le contacte en senestre sur plus de 100 m sans pour autant connaitre le
rejet du compartiment Est à ce niveau.
Aussi l’importance des failles EW est mise en exergue, par des jeux conjugués à
composantes décrochantes apparentes dextres et senestre confèrent au massif une structure en
touches de piano mais sans minéralisation significatives, seul le corps Est de la taille 1 est
conservé avec le croiseur ENE et le niveau associé (Fig. 5).

182
Figure 5 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

Les sondages percutants réalisés dans de dièdre montrent que les filons minéralisés
réapparaissent à l’amant immédiat du plateau.
Les avales de la taille 2 et de la taille 3 sont très réduits et très peu minéralisé.
Un corps carbonaté Nord-Ouest qui s’étend sur 50 m et minéralisé à son bout et un
croiseur NE dans une ondulation dextre du contact.
3.1.4. Niveau-160.
En allant de l’Ouest vers l’Est on relève les faits géologiques suivants (Fig. 6):

183
Le contact primaire de la serpentine avec la diorite recoupé par l’accident NE sur un
décalage de plus de 150 m.
A l’opposé des niveaux supérieurs cet accident NE porte de la minéralisation en
lentilles de faibles extensions. Le contact primaire du compartiment Ouest irrégulière et haché
par des petites failles NS dextres et EW à jeux conjugués.
Ce compartiment bute contre une faille majeure EW déjà décrites dans les niveaux
supérieurs, elle décale le contact en dextre sur 30 m. La taille 1 comprend deux amas de
carbonates logés dans de rampes en faveur des failles NNE et NE dextre, un croiseur NE à
carbonates est associé au premier corps, le dernier corps à carbonates recoupé à l’extrémité
Ouest du niveau est dans un dièdre tectonique généré par accident NS dextre.

Figure 6 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.5. Niveau -200.


Le niveau -200 du Puits III, constitue la zone de transition entre les minéralisations
associées au contact su et celle logées dans les flancs Est du massif des serpentines. Dans ce
niveau, les filons transverses orthogonaux au contact sont représentés par les structures F1 et

184
F2 (Fig.7). Dans ce même niveau, on note les terminaisons en « entonnoirs » des amas qui
évoluent en carbonates dominés par la calcite. A l’Est du niveau -200, hormis le filons
transverse (intra-diorite), on voit clairement le début des filons NE aux contacts tectoniques
avec le PIII.

Figure 7 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

C’est donc à partir de ce niveau que la minéralisation et les travaux miniers


conséquents ont migré vers l’Est, d’abord sur un plan lithologique, le niveau se particularise
par la répartition des formations de l’Ediacarien.
Un jeu de bloc accentué par les jeux chevauchants des accidents majeurs NE et se sont
ces même accidents qui feront la connexion avec des massifs éventuels de l’entre deux
jusqu’au massif d’Aghbar.
Les diorites sont réduites à une bande de petite extension de moins de 30 m. La zone
de jonction entre le flanc NE à l’Est et le Flanc NW normal du massif se fait par le biais d’un
accident NNE dextre.
Quant à la minéralisation, Cinq filons transverses sont répertoriés au flanc Est (zone de

185
bure Est). L’ensemble de ces structures disséminent une suite des filons qui évoluent en
direction du Sud vers le Nord de l’ENE au NNE.
Aussi la minéralisation est repartie de manière disproportionnée. Quant à la roche
encaissante, trois filons sont encaissées par la diorite, un au contact et un autre dans la
serpentine et se prolonge le long du contact.
3.1.6. Niveau -240
Les unités lithologiques rencontrées regroupent (Fig. 8) :

Figure 8 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3

 Les formations édiacariennes dont l’existence permet d’évaluer le rejet vertical de la


faille qui contrôle leur affaissement à plus de 240 m, cette faille porte des lentilles
minéralisées dont le mode de mise en place est probablement tectonique. Elles se résument en

186
trois petits corps en échelons sur une longueur de moins de 15 m. les sondages percutants
réalisés au Nord et au Sud de cette faille n’ont pas révèle de continuité de continuité de la
minéralisation, sur un autre plan, la limite tectonique des formations édiacariennes NE n’est
pas rectiligne. Elle est N30 dans sa partie Nord, devient N70 et puis N45 vers le Sud.
 Les listwenites sont logées au contact EW des serpentines avec la diorite, elle est
structurée en deux branches dont celle de Sud est la plus importante, ce sont ce type de
carbones qui encaissent les corps de contact.
 Les diorites sont sous forme losangiques circonscrites par des failles N 30, N45, ENE
et EW.
 Ces limites sont tranchées et rectilignes sans minéralisation significatives, au passage
NE de la diorite à la serpentine se développe une serpentines carbonatées également
prismatique.
 Les serpentines sont représentées par leurs variétés saines, carbonatées partiellement et
les listwenites.
L’essentiel de la minéralisation est encaissé par la diorite et à son contact avec le
PIII, cette discontinuité est imputable à la tectonique postérieure.
3.1.7. Niveau -280.
Par l’intermédiaire d’une recoupe réalisée à partir du bure Est, le niveau a suivi le
contact des serpentines avec la diorite, ce contact est toujours faille et orienté NE avec des
ondulations ENE et EW en zones de relais (Fig. 9).
Le pendage des failles NE, est de 85°E.
Pour ce qui est de la minéralisation, on peut en distinguer deux filons.
Le filon Nord est tracé sur une extension de 150 m.
En Nord Sud ce filon est d’abord à remplissage de carbonates sur 30 m et puis
minéralisé dans son prolongement au sein de la diorite.
Un sondage percutant effectué à l’amont immédiat de cette partie du filon a intersecté
les arséniures sur une passe de 1 m 20 avec teneurs respectives de 1,15 % et 14 % dans le
tout-venant et dans le concentré. Dans cette zone, la tectonique postérieure est matérialisée
par Quatre failles WNW et EW qui décalent le filon. En allant de Sud vers le Nord, la
première WNW à pendage de 75°S décale le filon en senestre. Il s’ensuit deux autres failles
EW à pendages forts vers le Sud et qui décalent le filon en senestre. A l’inflexion de filon
minéralisé NE en direction EW deux autres failles WNW décalent la minéralisation en dextre.
Néanmoins, les rejets de toutes ces failles sont faibles et ne dépassent guère 1m.
La zone intermédiaire entre le filon Nord et le filon Sud est stérile exempte aussi bien
des arséniures que de la gangue, elle s’étend sur une extension de l’ordre de 60 m. Le contact
faillé et stérile est lui-même recoupe par une série de petites accidents sublatitudinaux avec
l’apparition de la famille NNE à pendage Est et à jeux senestres. Le deuxième filon minéralisé
au Sud est tracé sur 60 m avec une première colonne au Nord orientée selon une direction

187
NNE qui évolue en NE vers le Sud. Une petite veinule EW à arséniures traverse le filon à
l’Ouest de bure Est.
Les teneurs en concentrés livrées par les sondages percutants dans ces niveaux sont
très élevées et oscillent entre 14 et 21% en cobalt.

Figure 9 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.8. Niveau -320.


Il est beaucoup plus développé que le niveau supérieur sur un plan lithologique, il ne
montre aucune évidence de formations édiacariennes et se limite à la diorite et les serpentines

188
(Fig. 10). Le contact entre les deux unités garde la même structuration qu’en amont avec une
orientation dominante NE relayée par des rampes WNW, EW et ENE.

Figure 10 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

La minéralisation gangue en concentration et en extension et se répartit en un réseau


de 6 veines.
Les quatre premières situés à l’Est sont liées un même « master plan » et les
ouvertures conformes à un mouvement senestre .l’angle entre les branches est faible et ne
dépasse 10° par rapport au plan principal, les pendages des deux branches à l’Est sont de 70°
vers l’Ouest et change de sens à l’Ouest.
Sur un plan morphologique les structures susmentionnées sont ondulées et forment des
losanges incomplets formées par les directions principales NE et satellites NS.
En terme d’extension de la minéralisation et allant de bure Est vers le contact, on note
les éléments suivants :
i. Une première veine très minces et à peine recoupé par le traçage.

189
ii. La deuxième est la plus entendu et cumule plus de 65m de longueur
minéralisée avec des terminaisons sous lenticulaires qui se forment brutalement et sans
remplissage.
iii. La troisième est aussi étendue mais remplie de gangue et faiblement porteuse
d’arséniures.
iv. La quatrième est sur le prolongement du « master plan » et fortement
minéralisées dans sa partie Sud sur presque 25m.
Le filon intra diorite est tracé sur moins de 10 m selon une direction NNE et présente
un pendage de 75°W. Elle se ramifie en deux petites branches au Sud et présentent des
caractères de fentes de tension.
Le filon à l’Ouest comprend un corps carbonaté épaisse au Nord et une petite lentille à
arséniures au Sud.
La partie carbonatée dépourvue d’arséniures au Sud.
La partie carbonatée dépourvue d’arséniures à ce niveau est logé au contact tandis que
la terminaison à arséniures et encaissée par la diorite.
L’ensemble des sondages percutants ayant visé l’aval du contact de la serpentine avec
la diorite confirment un pendage Ouest ainsi que le prolongement des colonnes minéralisées.
On note aussi un gradient des teneurs en cobalt dans les concentrés qui sont fortement
élevées dans les structures intra-diorite et chutent considérablement dans les corps au contact
pour atteindre localement 3% en cobalt.
3.1.9. Niveau -360.
Il a été orienté vers l’exploration de la partie Sud au dépend de la zone Nord stérile au
niveau 340 et permet de recueillir les éléments géologiques suivants (Fig. 11).
Le contact évolue d’une direction NNE à NE minéralisée au Nord et virgue dans le
sens horaire vers le Sud pour acquérir une orientation ENE sans remplissage.
La minéralisation est reconnue par traçage sur plus de 120 m en suivant le filon NNE.
Les sondages percutants ont recoupé plusieurs au très veinules à arséniures mais dont
la continuité et la valeur économique ne sont pas avérées.
Le corps principal peut être subdivisé en trois parties, il commence au Nord par une
veine NNE sur 10 m d’extension et se dédouble en deux branches NS et NE.
Ce carrefour annonce le début d’une zone de relais senestre qui s’étend sur 60m.
La branche Ouest du relais est bien minéralisée au niveau de base à l’opposé de la
branche et qui est très discontinue et mince mais dont les sondages percutants montrent un
regain de puissances et de concentrations à l’aplomb du niveau. Après la jonction des deux
branches et la fermeture de la zone de relais, le filon devient puissant et riche avec des
teneurs en concentré qui affleurement ponctuellement 19% en Co-Cc.

190
Figure 11 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.10. Niveau -400.


La figure 12 illustre le cas du niveau -400 avec des particularités lithologiques et
structurales par rapport aux niveaux supérieurs. D’abord le contact des serpentines par rapport
avec la diorite reprend sa direction normale EW dans la partie nord. Ceci peut signifier la
reprise des structures panafricaines du compartiment est par rapport aux accidents NE. Dans
ce cas, on s’attendra à d’autres failles NE qui vont le décaler encore en senestre
conformément aux données de la carte de surface et de la géophysique. En allant vers le Sud,
le contact reprend en direction NE porté par l’accident de même direction, NW fossilisant un
probable anicien rejet dextre et puis encore NE.
Un chicot de roches basiques est pris en « sandwich » entre les serpentines et la
diorite. La minéralisation suit deux directions. Une première NE, encaissée par la diorite au
sud, longe le contact tectonique des roches basiques avec la diorite. L’extension longitudinale

191
de l’ « ore shoot » est d’environ 50m. Dans la partie sud de la structure, des fentes de tension
à direction subméridionnale ont été cartographiées. Elles sont compatibles avec un jeu
senestre des «masters plans » auxquels elles sont associées. Une structure NW qui évolue en
WNW limite le bloc des roches vertes et le décale en dextre. Cet accident est minéralisé dans
sa partie WNW.

Figure 12 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.11. Niveau -440


Au niveau -440, les filons se multiplient et prennent plus d’ampleur (Fg. 13). Le filon
majeur NE garde sa morphologie et son contexte géologique et structural. Il est intra-diorite
au sud et fait le contact des roches basiques et la diorite au nord. Une structure parallèle par la
serpentine. Le même filon WNW du niveau amont décale légèrement les deux filons. Dans la
partie ouest du niveau, une structure NENE fait le contact entre la serpentine et la diorite. Elle
est minéralisée sur plus de 120m.
3.1.12. Niveau -470.
Il reflète une structures globalement similaire au niveau 440 avec toutefois des
spécificités pour tout ce qui des corps minéralisés.

192
Figure 13 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

Il reprend le traçage de l’accident NE sur100 m avec un pendage communément vers


l’Est, il est à trace d’arséniures et s’épaisse vers le Sud avec un loger changement
d’orientation dans le sens antihoraire (Fig. 14). La colonne significativement minéralisée
s’entend sur 25m le long du contact et un peu moins de 15m dans la diorite, la minéralisation
se poursuit dans le contact aussi bien dans sa partie EW que celle ENE à l’extrémité SW du
niveau, il en demeure que la particularité principale du niveau 470 est l’apparition du filon
EW dans la diorite à pendage Sud, en partant du massif de serpentines ce filon commence par
une colonne minéralisée sur 23 m avec une petite fente WNW conforme à une ouverture en
mouvement dextre, il s’ensuit un tronçon sec sans remplissage qui redevient minéralisation
lors d’une réorientation de la fracture en NW et puis NNW avant de rejoindre le filon NE.

193
Les données des sondages percutant méritent une attention particulière.
Outre les teneurs en tout venant et les puissances qui sont élevés, le sondage 59/+50 a
livré une teneur en concentré de 33 ,18% en cobalt.

Figure 14 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.13. Niveau -510.


Des nouvelles structures NE apparues entre les bures -200/-400 et -470/-510 et à
l’Ouest de ce dernier elles sont toutes encaissé dans la diorite et présentent des pendages vers
l’Est (Fig. 15). Elles sont vraisemblablement minces pour faire l’objet d’une exploration
approfondie. Néanmoins leur présent ouvre un champ d’exploration large vers le NE jusqu’au
puis 5.
Le filon NNE des niveaux supérieurs est reconnu minéraliser sur 60 m, se stérilise et
rejoint la structure EW qui a commencé au niveau -470, cette dernière encaisse deux lentilles

194
minéralisés épaisse et développe une troisième à la zone d’extrusion qu’elle forme avec le
contact dans sa terminaison Ouest.

Figure 15 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

3.1.14. Niveau-560
L’excentricité du bure -510/-560 a empêché de mieux développées la partie et a
cantonné les traçages à la seule structure ENE. Les ouvertures et les arséniures associés se
concentrent sur les surfaces gauches avec des puissances de plus de 2 m (Fig. 16).
Deux colonnes sont reconnu le long du contact et sont espacé par un intercalaire sec et
stérile. Les prolongements NE et SW ne sont pas suffisamment explorés.
A la lecture des données des sondages on de note une zonalité manifeste dans les
teneurs en cobalt entre les arséniures au sein des diorites et ceux au contact.
Un écart de plus de 3% distingué les deux types en faveur des minéralisations des
diorites.

195
Figure 16 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.

196
Le Gisement du Puits 5

Au puits IV, la minéralisation a été reconnue au niveau -17. Elle est associée à une
faille EW minéralisée au contact serpentines / PIII. Il s'agit d'une minéralisation massive
renfermant des minéraux de cobalt oxydés (Erythrine, asbolane).
La minéralisation reconnue au niveau -45 correspond à des remplissages de fractures
N-S à pendage de 75 à 80°, le remplissage est discontinu et ne dépasse pas une dizaine de
centimètres.
Au niveau -95, la minéralisation siège au contact serpentines / PIII et dans une
structure N-S. Au contact serpentines /PIII elle est encaissée dans une gangue quartzo-
calcitique. Elle se concentre en bordure de la calcite ou en dissémination dans la gangue.
L'association minérale est à dominance de skuttérudite et safflorite auxquelles
s'associent des sulfures de cuivre.

Figure 17 : Levé géologique du niveau 285. Gisement du puits 5. Bou Azzer Est

La figure 17 reprend les données du niveau -285 du gisement du puits 5. La succession


géologique comprend les diorites à l’ouest en contact faillé avec la serpentine. Un contact à
pendage Est dont le jeu visible est post-IPPP. Le passage de la serpentine aux formations du
Précambrien III se fait progressivement par l’intermédiaire d’une frange d’altération qui
comprend ; i) la serpentine carbonatée ; ii) la caisse à mélange de « listwenites » et de
197
carbonates hydrothermaux. C’est aussi dans cette zone que les arséniures se concentrent sous
forme de petits «amas» allongés parallèlement à la fracturation majeur ; iii) une frange de
chloritisation qui affectes les formations du PIII. La puissance de cette frange est corrélée
positivement à celle de la minéralisation.
3.2. Les minéralisations de l’Est Bou Azzer Est.
3.2.1. Les minéralisations de l’Est Bou Azzer Est.
1.1. Données géologiques de surface et des sondages carottés.
Le gisement d’Est Bou Azzer Est est situé à la terminaison septentrionale du district de
Bou Azzer. C’est le dernier affleurement des serpentines et le dernier gisement de Bou Azzer
Centre avant le dôme D’Aghbar. Il est localisé à l’Est immédiat du puits 3 et du puits 5 du
gisement principal de Bou Azzer.

Est Bou
Azzer Est

Figure 18 : Carte géologique du secteur de L’Est Bou Azzer Est avec positionnement des sections
de sondages (En rouge, les sections commentées dans le texte). (Documents interne, Managem)

198
Il a été découvert en 2012 par les équipes géologiques de la CTT à la base des travaux
de compilation et de gitologie prévisionnelle. A l’affleurement, le secteur se particularise par
le poinçonnement d’une écaille des serpentines qui recoupe les formations de la couverture
édiacarienne (Fig. 18). Cette écaille est contrôlée par un couloir étroit de failles NE majeures
qui rejoignent Aghbar.
Les serpentines sont carbonatées aux flancs ouest de l’écaille et franches à l’est. Les
formations du PIII sont représentées par pratiquement toutes les unités et sont structurées en
blocs en faveur des failles EW et NE. Un réseau filonien NE et NS est associé au failles avec
un remplissage dominé par le quartz et parfois des amas d’oligiste. La densité de la
fracturation et les filons associés sont manifestement développés dans le compartiment Est.
L’analyse structurale de ce système filonien a montré que les filons s’intègrent dans une
même cinématique d’ouverture selon une compression NS responsable d’un jeu senestre des
accidents NE. Quant à ces derniers, ils ont une histoire plus complexe qui a commencé lors de
la phase panafricaine B2, ont contrôlé les dépôts des unités édiacariennes et ont rejoué lors de
la phase hercynienne.
En profondeur, les travaux des sondages et de la géophysique montrent la jonction de
l’écaille des serpentines avec le massif principal de Bou Azzer Est vers -550 m de profondeur
et on retrouve la structure panafricaine scellée par la couverture édiacarienne. L’architecture
globale est une succession de horst de graben en allant du massif principal surélevé, un graben
NE, le horst provoquée par l’écaille des serpentines et puis le graben Est. La tectonique
postérieure lui donne une évolution en marche d’escalier qui s’approfondit vers l’Est. Les
formations cryogéniennees recoupées par les sondages regroupent les serpentines, les diorites
et de rares prismes de roches vertes. Les contacts entre toutes les formations du Cryogénien
sont tectoniques panafricains et à faibles pendages en profondeur repris par des accidents
variquses à pentes raides dans les niveaux supérieurs.

Tableau 1 : Résultats des analyses des corps minéralisés recoupés par le sondage carotté SC14bis/-
83°
teneurs en teneurs en
passes puissa teneurs en Co Arsenic nickel teneurs en argent teneurs
minéralisées nces Tout conce Tout conce Tout conce Tout concent en Or
venant ntré venant ntré venant ntré venant ré
463,8 à 464,2 0,4 6,51 24,92 9 36 0,28 1,14 63 60 0,38
466 à 467 1 0,008 0,24 0,00055 1 1,97
467 à 468 1 0,059 0,11 0,0044 18 110
468 à 469 1 0, 021 0,08 0,0025 92 80,5
473 à473, 8 0,8 0,0033 0,05 0,019 50 3,5
473,8 474,85 1,05 0,0052 0,1 0,0049 2 2,03
474,85 à
0,5 5,39 8,16 16 40 0,27 0,44 16 8 0
475,35
475,35 à 476 0,65 0,021 0,13 0,012 9 3,28
476 à 477 1 0,0074 0,04 0,0079 3 0,31
486 à 487 1 1,7 11 8 62 1,35 8,96 7 42 8,28

199
488 à 489 1 0,0039 0,03 0,86 1 8,38
489 à 490 1 0,0033 0,03 0,011 1 0
490 à 490,5 0,5 0,006 0,04 0,007 1 0,81
490,5 à 491,5 1 9,65 14,94 42 62 2,53 4,06 22 26 31,5
41,5 à 492,5 1 0,011 0,04 0,029 2 3,25
492,5 à 493 0,5 0,004 0,01 0,048 1 0,34

En ce qui concerne les corps minéralisés, ils se présentent sous trois forme, i) des
filons minces intra-PIII qui correspondent au prolongement des filons de quartz en
profondeurs, ils sont minces et présentent un pendage fort, ii) des filons minces intra-diorites
similaires aux croiseurs du gisement du puits 3 de Bou Azzer Est et de Bouismas, iii) des
filons couches aux contacts de la serpentines avec la diorite. Ces derniers constituent
l’essentiel du volume minéralisé. Le sondage SC14 bis 83° a recoupé un paquet de plus de 8
filons parallèles d’abord dans la diorite et puis au contact entre la cote -400 et -500. Dans
l’enveloppe minéralisée, on note une alternance entre les zones à cobalt dominant avec des
zones très riches en or et faible en cobalt (Fig, .19 et Tab. 1).

A B

Figure 19 : Coupes géologiques et structurales des sondages SC14 bis -84° (A) et SC6 86 (B).
Gisement Est Bou Azzer Est.

200
A la lecture de ce tableau des analyses, on note la grande puissance minéralisée
composée d’une alternance de filons à cobalt et nickel qui alternent avec des filons
uniquement à or. La première passe à la coté 463,8 m titre 6,51% en cobalt tout venant et 24,2
% dans le concentré ce qui suppose la prédominance des diarséniures cobaltifères dans la
paragenèse minérale. Les teneurs en nickel sont respectivement de 0,28% et 1,14% ce qui
donne un ratio nickel/cobalt à 0,04%. La teneur en argent est aussi élevée et est de 63g/t
tandis que l’or se limite à 0,38g/t. Quant à l’arsenic, la teneur dans les concentrés est très
modérée et cumule 36%. A cette passe succède une zone aurifère exempte de cobalt et dont
les teneurs atteignent 110g/t localement. La puissance traversée de cette zone est de 4,85m.
Une autre zone à arséniure très concentrés a été interceptée à la coté 474,85 m avec une teneur
en tout venant de 5,39%. Le contenu en cobalt dans les concentrés chute drastiquement à
8,16% et l’arsenic s’établit à 40%. De 475,35 à 437, le sondage a intercepté une autre zone à
Or exclusif suivi d’une zone mixte à 1,7% en cobalt Tv et 8,28 g/t d’or. Une autre zone
similaire a été recoupée à 490,5m avec 9,65% en cobalt tout venant et 31g/t d’or. C’est
l’intercepte le plus proximal des serpentines ce qui s’est traduit par des teneurs en nickel
respectives de 2,53 et 4,06%.

A B

Figure 20 : Coupes géologiques et structurales des sondages BAEPVSC11-80° (A) et SC16/80°(B).


Gisement Est Bou Azzer Est.

201
Plus au nord, le sondage BAEPVSC11/-80 a recoupé un filon mince dans la diorite à la
cote -680 (Fig. 20). Sur une puissance traversée de 6, 85 m, les teneurs respectives en tout
venant et en concentré sont : Co: TV: 4, 80%, Cc: 15, 52% -As: TV 8, 28%, Cc: 33, 03%-Ni:
0, 03% TV, Cc: 0, 36%-Ag: TV: 24,47ppm, Cc: 13, 90 ppm-Au: 12,97 g/t
Le sondage SC16/-80 a recoupé deux filons couches entre les cotes -850 et -900 et
c’est la minéralisation la plus profonde de Bou Azzer (Fig. 20). Ces filons sont dans le même
contexte structural que dans le sondage SC14bis/-83° situé plus au Sud. Il en diffère par le
nombre de filons et les teneurs en or qui sont dans ce cas modérées.

A B

Minerai massif Minerai massif

C D
Carb

Skut Chl

Planche 13: Texture de la minéralisation (A) massive avec des éléments de l’encaissant (B) massive
avec un litage tectonique limitrophe, (C) en stock work avec des veines de quartz et (D) en
fracturation hydraulique avec les carbonates et la chlorite.

Les teneurs respectives en tout venant et dans les concentrés batées, de ces impacts
sont les suivants :
Premier impact:
Co: 1, 63%/1,20m 13, 13%
As: 5, 98%/1,20m 40 %
Ni: 0,07%/1,20m 0,26%
Ag: 43ppm/1,20m 113ppm
Au: 0,83g/t
Deuxième impact :

202
Co: 1, 06%/1,90m 7, 23%
As: 8, 47%/1,90m 53, 16%
Ni: 0, 01%/1,90m 0, 27%
Ag: 18ppm/1,90m 50,84ppm
Au: 4,04g/t
Sur un plan textural, la minéralisation se manifeste sous diverses formes (Pl. 1) :
 Dissémination dans la diorite quartzitique,
 Veines et veinules affectant la diorite quartzitique sous forme massive.
Elle est marquée par une association minérale représentée, essentiellement, par des
arséniures et des sulfo-arséniures de cobalt (skuttérudite, nickéline, safflorite…), de la
chalcopyrite, de la molybdénite et de l’Or. Ces paragenèses minérales sont accompagnées
d’une gangue à dolomite, quartz et chlorite. Le ratio Ni/Co permet de distinguer entre les
filons transverses et les corps proches du contact. Pour les premiers les trois valeurs
enregistrés sur trois impacts sont respectivement de 0,007/10 ; 0,006/10 et 0,1/10 tandis que
pour les seconds ce ration peut approcher 1/1.
3.2.2. Données géophysiques.
Plusieurs compagnes de géophysiques ont intéressé le district de Bou Azzer Est. Les
levés magnétométriques et électriques réalisés par Technoexport sont les plus complets et
pertinents. Ils montrent que le pendage du contact Sud des serpentines est selon une pente
douce de 50° vers le Sud lequel contact se redresse en allant vers le dièdre avec les accidents
majeurs NE qui limitent le massif à l’Est. Un étranglement très prononcé des serpentines est
net au niveau du Barrage Barron et c’est à partir de ce nœud que le contact nord évolue sous
forme de plateure jusqu’au pied de la falaise formée par l’Adoudounien. La limite Est du
massif et ses relations avec les serpentines du puits V et l’écaille de l’Est Bou Azzer Est est
mieux appréhendée en considérant les levés récents de mise à la masse réalisés dans les
sondages minéralisés et qui ont recoupé l’écaille à de grandes profondeurs. Cette mise à la
masse a un objectif multiple, d’abord de suivre la structure des serpentines qui constituent le
métallotecte principal des arséniures, d’en distinguer les zones carbonatées relativement plus
résistives, les structures et enfin les corps des arséniures quand cela est possible.
Le levé de mise-à-la-masse a été réalisé à l’aide d’un émetteur manufacturé par la
société GDD Instruments, alimenté par un groupe électrogène capable de fournir une
puissance continue de 3,0 kW. Le potentiel a été mesuré en surface à l’aide d’un récepteur
modèle IPR-12, manufacturé par la société Scintrex Ltd.
La réalisation d’un levé de mise-à-la-masse commence par l’introduction d’une
électrode de dimensions réduites dans le forage, jusqu’au centre de l’impact minéralisé et/ou
les serpentines. Le circuit électrique est complété en surface en positionnant une électrode de
courant à l’infini suffisamment loin (3 kilomètres environ) pour que son influence soit
négligeable sur les mesures de potentiel effectuées autour du collet du sondage. Les mesures

203
du potentiel sont ensuite effectuées en surface par rapport à une seconde électrode placée
également à l’infini (Fig. 21).
La zone conductrice mise-à-la-masse joue alors plus ou moins le rôle d'électrode, si
bien que toute sa surface se met sensiblement au même potentiel. Le courant tend à s'écouler
uniformément depuis cette zone, se comportant comme un corps très conducteur, dans les
roches environnantes notamment les dômes de serpentines. La répartition du potentiel à la
surface du conducteur est modifiée par la forme du corps, son pendage et son contraste de
résistivité avec l'encaissant (Fig. 21). Plus le contraste est élevé plus la répartition du potentiel
se fait uniformément à la surface du corps conducteur. Lorsque le contraste diminue, la
cartographie potentielle de la forme du corps devient moins précise. De même, lorsque deux
corps conducteurs sont proches il peut y avoir un « effet de fuite ». Le courant passe du corps
où se trouve la source de courant dans le corps adjacent. Dans notre cas, le courant injecté
dans le corps à arséniures est canalisé vers les dômes des serpentines plus conducteurs et
connectés à la cote de mise à la masse. Les voltages mesurés au-dessus du corps adjacent
sont moins élevés.

Figure 21 : Illustration schématique du principe la technique de mise-à-la-masse. (Rapport Sagax).

Le levé de mise-à-la-masse couvre une superficie de l’ordre d’un kilomètre carré dont
la géologie de surface est dominée par les faciès volcaniques du PIII auxquels s’ajoutent des

204
affleurements de serpentines et de diorite quartzique. Les travaux de reconnaissance menés
par le service géologique de la CTT au niveau de bande de serpentine qui s’étend sur 350 m
entre les lignes L50S et L300N aux environs de la station 150W ont permis la mise en
évidence de minéralisations cobaltifères situées au-delà de 550 m de profondeur . En effet, le
sondage BAE PV SC6, réalisé dans ce secteur, a recoupé trois zones minéralisées de 7, 12 et 8
m de puissance, aux profondeurs respectives de 553, 573 et 583 m (Fig. 22). Ce sondage
ciblait le contact sud-est de l’affleurement du dôme est des serpentines précité avec les
volcanites du PIII. La coupe géologique interprétative établie par le service géologique de la
CTT sur la base des données de quatre sondages dont le BAE PV SC6, prévoit, une connexion
entre les deux dômes de serpentines, un arrêt (interruption) des minéralisations interceptées
vers le nord-ouest au contact des serpentines, supposé vertical à ce niveau, mais n’exclut pas
une extension en avale de celle-ci vers le Sud-est. C’est pour tenter de caractériser l’évolution
spatiale de ces zones minéralisées, la morphologie des dômes ainsi que les nœuds structuraux
de contact que le présent levé de mise-à-la-masse a été décidé. Ce levé a été planifié de sorte à
ce que la grille soit légèrement décalée vers le Sud-est par rapport au collet du sondage BAE
PV SC6 et du point d’injection du courant en profondeur, afin d’avoir une meilleure
cartographie de la partie avale des minéralisations et une meilleure résolution des signatures
des dômes. La minéralisation recoupée entre les cotes 553 m et 560 m le long du forage a
donc été mise-à-la-masse en introduisant une électrode de courant au cœur de celle-ci à la
profondeur de 556 m, puis les équipotentielles du courant électrique ont été mesurées en
surface suivant 23 profils orientés N37°, espacés de 50 ou 100 mètres.
Présentation des résultats.
Les données recueillies lors du levé de mise-à-la-masse, effectué sur le sondage BAE
PV SC6, sont mises en plan sous forme d’une carte de contours en couleur des
équipotentielles du courant électrique, à l’échelle 1:2000 (Fig.23 et 24). Ces données ont par
la suite fait l’objet d’un filtrage fréquentiel qui a permis de calculer une carte du potentiel
résiduel (Fig.25 et 26).
L’analyse de cette dernière a permis d’établir une carte d’interprétation Les trois
documents produits sont également présentés en surimpression sur la carte géologique de la
zone étudiée (Fig.24 et 26).
La représentation du potentiel mesuré sous forme de carte de contours met
principalement en évidence une hausse des valeurs dans la partie nord de la grille où
s’individualise une large anomalie de forme ovale (Fig.23). Les valeurs de potentiel
relativement faible qui définissent cette anomalie s’expliquent, en partie, par l’importante
profondeur du point d’injection du courant. La comparaison avec les données géologiques
montre que l’anomalie précitée semblent grossièrement circonscrire l’affleurement de
serpentine de forme triangulaire visible au nord de la grille entre les lignes L200N et L400N
(Fig. 23 et 24).

205
Zone d’injection
du courant à -556

Figure 22 : Coupe géologique à travers le secteur de Bou Azzer Est passant par le sondage BAE PV
SC6. (Rapport interne CTT).

Sachant que le maximum de potentiel mesuré s’observe à la plus courte distance entre
le conducteur mis-à-la-masse et la surface, on peut conclure que le courant injecté en
profondeur à l’aplomb de la station 50W sur la ligne L0N, aurait essentiellement migré vers le
nord tout en se rapprochant le plus de la surface au niveau de la zone située autour des
stations 250W des deux lignes L300E et L350E. Etant donné que cette zone coïncide avec le

206
cœur de l’affleurement de serpentine de forme triangulaire, on peut conclure que ce faciès a
grandement contribué à la canalisation du courant électrique, et son acheminement vers le
Nord, compte tenu de sa nature conductrice et de son contact direct avec la minéralisation
mise-à-la-masse.
Les faibles distorsions des équipotentielles observées au niveau de la terminaison sud-
occidentale du dôme est de serpentine, laisse présager l’existence d’un effet local qui serait
masqué par une tendance régionale liée à l’anomalie de grande longueur d’onde décrite
précédemment. Le dôme prismatique à l’affleurement en surface s’agrandi en profondeur et
évolue en entonnoir. La limite SE présente un pendage raide ce qui corrobore avec les
données des travaux miniers jusqu’au-delà de 600 m. Cette limite se fait par le biais d’un
système de failles ENE majeures d’âge B2 qui décalent les unités du socle en sénestre. Elles
sont réactivées lors du dépôt des formations du PIII en failles normales et puis en
chevauchement lors de la phase varisque. Ce sont ces failles qui contrôlent les corps en
exploitation du Puits III de Bou Azzer Est. La partie sud du dôme montre une géométrie
variable en allant de l’Ouest vers l’Est. Elle présente d’abord un pendage doux de l’ordre de
50° et se redresse vers l’est sous l’effet de l’entrainement du jeu majeur senestre des accidents
ENE. Une grande distorsion des lignes équipotentielles à l’Ouest correspond à un bloc
tectonique des serpentines décalé vers le Sud par le jeu conjugué de deux failles NW dextre et
NE senestre. Cette zone constitue une excellente cible d’exploration. Vers le nord, le dôme
évolue d’abord en pente douce et en faible profondeur avant de s’effondrer à partir de la ligne
450. Une distorsion NE dans la partie occidentale peut aussi constituer une cible favorable au
dépôt des arséniures. Au Sud du secteur, une anomalie de très faible potentiel (en bleu sur la
figure 15) est très contrastée. Elle est de faible amplitude et orientée EW et prend de
l’ampleur en allant vers l’Est et virgue selon une direction ENE. Elle correspond
probablement aux granites leurocrates cryogéniens du Sud de Bou Azzer.
L’application d’un filtrage fréquentielle (Gaussian régional/resieual filter) aux données
initiales a permis d’obtenir la carte résiduelle, illustrée sur les figures 17 et 18, qui met
effectivement en relief les signatures locales aussi bien du dôme est que des arséniures
associés mis en évidence par les équipes géologiques de CTT.
Le dôme s’étend en profondeur avec des pendages assez raides et devient plus puissant
en allant vers le Nord jusqu’à la ligne L400 ou il s’effondre selon une discontinuité sub-
latitudinale qu’on situe entre les lignes 400 et 450. C’est le même effondrement qui affecte le
dôme nord et qui a été relevé sur les contours des valeurs du potentiel mesuré. Plus au nord, il
s’amincit avant de réapparaitre à l’extrême nord au niveau de la ligne 700 à la limite du levé).
Cet amincissement est commun aux écailles des serpentines à Bou Azzer et est d’origine
tectonique. Les contacts est et ouest du dôme présente des pendages opposés respectivement
vers l’est et vers l’ouest mais tous les deux redressés. Le dôme est n’a pas de continuité vers
le sud. Son contact et redressé et on doit s’attendre au passage à la diorite quartzique. Entre
les lignes L300 et L 350, la signature du dôme et prolongée vers l’ouest en direction du dôme
principal et montre une connexion entre les deux à plus faible profondeur.

207
Zo
ne
du
pla
te
ur
e

Serp
Cible d’exploration

Figure 23 : Contours des valeurs du potentiel mesuré. L’écaille des serpentines est lissée et un bloc
rejeté vers le Sud apparait sur le quadrant SE de la carte. Ce bloc constitue une cible d’exploration
importante (Rapport interne CTT).

208
Figure 24 : Contours des valeurs du potentiel mesuré en surimpression sur la géologie. La forme de
l’anomalie suggère une mise en place par le processus de doming qui domine la structure en
profondeur avec une tectonique postérieure relativement superficielle. (Rapport interne CTT).

209
Prolongement de l’accident
NE. Ecaille des serpentines
profonde possible
f
sti
ési
rr
lo i
u
Co

Figure 25 : Contours des valeurs du potentiel résiduel qui montre l’évolution des quatre flancs de
l’écaille et son prolongement vers le nord. La limite sud avec la diorite en profondeur est brusque.
(Rapport interne CTT).

210
Barrage Baron

e
qu
éti
th
po
hy
le
ail
Ec

Signal des corps minéralisés

Figure 26 : Contours des valeurs du potentiel résiduel en surimpression sur la géologie. Des apex
positifs de potentiels sont attribués aux arséniures. (Rapport interne CTT)

211
Ceci ambitionne l’exploration des minéralisations de type amas dans ce secteur ou la
serpentine est couverte par les formations du PIII. A l’extrême est du levé, une anomalie de
faible intensité orientée NE laisse supposer l’existence d’un autre dôme mais plus profond.
Pour ce qui est des corps minéralisés, celui recoupé par les sondages et qui a permis ce
levé est marqué par une distorsion des courbes des valeurs du potentiel résiduel selon une
direction NNW. Quatre cibles similaires sont identifiables sur la carte et sont en cours
d’exploration par les géologues de CTT.
L’analyse de ces cartes permet aussi d’identifier deux plages anomaliques, notées
MAM-1 et MAM-2, caractérisées par des valeurs du potentiel résiduel relativement plus
élevées. Au sein de ces plages, trois linéaments correspondant aux maxima des valeurs ont été
relevés et baptisés LMAM-1 à LMAM-3 (Fig. 27).
 Le linéament LMAM-1 coïncide parfaitement avec l’affleurement de la bande de
serpentine mais s’étend d’une cinquantaine vers le Nord-Est au-delà de la limite de
celle-ci. Cet axe correspond à l’anomalie la plus importante en amplitude et en
extension latérale. Sa forme générale très allongée et sa position par rapport au point
d’injection du courant permet de tirer les conclusions suivantes :
 Le conducteur énergisé lors du présent levé s’étend en direction NE-SW, le long
de la bande de serpentine, de ce fait, le linéament LMAM-1 correspondrait :
 Soit à la signature du corps minéralisé intercepté 553 m de profondeur
qui se prolongerait le long de tout le contant serpentine-PIII ;
 Soit à l’effet combiné de ce même corps minéralisé et de la bande de
serpentine ;
 Soit enfin à l’effet essentiellement de la serpentine en supposant une
faible contribution de la minéralisation en raison d’une extension
limitée de celle-ci par exemple.
 La position de l’axe LMAM-1 au nord du point d’injection du courant plaide en
faveur d’un pendage vers le sud-est du conducteur énergisé, puisque le courant se
rapproche de la surface en se diffusant vers le Nord-ouest à partir du point
d’injection.
 Le linéament LMAM-2 souligne une faible hausse des valeurs qui constitue
parfaitement le prolongement oriental du linéament LMAM-1. Il pourrait s’agir
éventuellement de l’extension orientale de la minéralisation reconnue au niveau de
l’axe LMAM-1 ou simplement d’une zone de faille (conducteur ionique).
 Le linéament LMAM-3 correspond à une structure conductrice identifiée à l’Est de la
grille. Elle est disposée parallèlement à l’alignement des deux premiers linéaments.
Cet axe est associé à une anomalie de faible amplitude.

212
Figure 27 : Carte linéamentaire issue de l’interprétation géophysique des données de la mise à la
masse. Est Bou Azzer Est. (Rapport, Sagax, 2014.)

213
Sa position par rapport au point d’injection plaide théoriquement en faveur d’un conducteur à
pendage vers le Nord. Cependant, la diffusion via des failles sécantes, depuis de la
minéralisation énergisée vers une seconde structure minéralisée à pendage sud n’est pas
exclue.
3.2.3. Conclusion
Le gisement de l’Est Bou Azzer Est est associé au massif des serpentines enfoui à plus de 500
mètres de profondeur. L’écaille elle-même a joué un rôle indirect dans la structuration de la
zone et la fertilité des conditions de perméabilité des terrains aux fluides hydrothermaux et
des fluides exogènes requis pour la formation des arséniures. Les accidents majeurs qui
contrôlent la mise en place de l’écaille des serpentines sont anciens et majeurs et nous
attribuons leurs jeux précoces à la phase panafricaine. Ils sont responsable du décalage des
formations cryogénienne du socle sur plusieurs kilomètres jusqu’au massif d’Aghbar. La mise
en place de l’écaille est de toute évidence postérieure à l’Ediacarien supérieur et précède les
arséniures. L’hydrothermalisme est très bien développé dans la zone qui se caractérise par un
réseau de fracture remplies orientées ou en stock work qui justifie l’interprétation d’une
pression fluide intense. Ce gisement est actuellement le plus profond de la boutonnière et sa
minéralogie se particularise par l’abondance de l’or et de la molybdénite. Les filons couches
qui constituent la grande proportion du gisement correspondent aux rampes tectoniques
favorisés par les contacts entre les serpentines et les diorites.
4. Structures et minéralisation:
4.1. Essai de reconstitution tectonique.
Du point de vue structural le massif de serpentine de Bou-Azzer Est se particularise
par les directions subméridiennes des structures B1 (schistosité, contact serpentine-diorite).
Cette direction est probablement due à la mise en place syncinématique de la diorite. Cette
virgation majeure ne pourrait pas être engendrée par les accidents majeurs ENE d’âge B2 qui
décalent les unités du PII inférieur jusqu’au district d’Aghbar. En effet, les accidents majeurs
B2 sont plutôt senestres et ils auraient induit une rotation inverse dans le sens antihoraire.
Trois familles de failles affectent l'ensemble de ces formations : Les failles NE et EW sont les
plus importantes. Les accidents NE sont à l'origine du compartimentage des terrains PII. Les
figures 28 et 29 montrent l'importance de la composante senestre de ces accidents durant toute
l’histoire tectonique du secteur. Les mouvements verticaux sont matérialisés dans l'ensemble
des terrains précambriens, par des effondrements d'ampleur hectométrique (données des
travaux miniers). Les structures EW s'individualisent par des zones de schistification. Au
niveau du Barrage-Baron, le massif des serpentines est limité par un accident de cette
orientation. Il est jalonné par une listwénisation des serpentines. Une autre structure de cette
famille est recoupée par le sondage 41 au Sud de Bou-Azzer Est. En profondeur, cette faille
met en contact les gneiss PII et les roches basiques. Ceci témoigne de l'héritage de ces
accidents postérieurement au Précambrien III. La troisième famille de failles est représentée
par des directions subméridiennes. Elles sont soulignées par des remplissages à quartz, à

214
quartz hématite et à quartz-carbonates. Ces structures ne provoquent pas de décalages
significatifs. Un essai de reconstitution de la structuration des unités géologiques à différentes
époques est résumé dans les figures 28 et 29.

1-Structuration B1
(Vue en plan )

NM

Légende :
Les greiss du gryogénier inferieur
Les serpentines
Les roches basiques
0 500m

2-Structuration B2
(Vue en plan )

BAE
Zone du puits 5

NM

Légende :
Les greiss du gryogénier inferieur
Les serpentines
BAE
Zone du puits 3 Les roches basiques

3-Dépôt des formations de l'ediacarien


(en bloc diagramme)

Montée en horst NM
des serpentines

Légende :
Formations volcaniques et volcano-sédimentaires de l'Ediacarien

Figure 28 : Reconstitution de l’histoire tectonique du secteur de Bou Azzer Est à partir de la


structure B1 jusqu’au dépôt des formations édiacariennees.

215
La phase panafricaine D1 est responsable des orientations des unités, la formation des gneiss
et les granites d’anatexie. Un amincissement précoce est émis en hypothèse en comparaison
au contexte de Bouismas mais aussi soutenu par la disparition des serpentines entre BAE et
Aghbar. Les diorites vont se mettre dans un système transtensif et guidées par le flanc sud
des serpentines. Les accidents majeurs réactivés et générés par cette phase sont EW et NE.
La mise en place de la couverture édiacarienne est favorisée par la montée en horst des
serpentines déjà mis en place au Panafricain.

NM

Légende :
Les greiss du gryogénier inferieur
Les serpentines
Les roches basiques
Formations volcaniques et volcano-sédimentaires de l'Ediacarien

Figure 29 : La tectonique postérieure à la couverture et responsable de la structuration en blocs


des formations du secteur de Bou Azzer Est.

4.2. Typologie des minéralisations :


D'une manière générale on peut distinguer deux types de minéralisation selon les
contextes géologiques et structuraux (Fig. 30) :
 Une minéralisation liée spatialement à l'ancien contact (contact B1) serpentines /
diorites. Cinq corps constituent l'essentiel de cette minéralisation, ils sont exploités
jusqu'au niveau -160.
 A partir du niveau -200, la minéralisation empreinte les décrochements NE et les structures
associées. Elle se localise au contact serpentines / diorites ou serpentines / PIII.

216
Figure 30 : Essai de modélisation gîtologique des minéralisations de Bou Azzer Est entre les corps
du puits 3 et Est Bou Azzer Est.

Les corps minéralisés longent le contact serpentines / diorites. La minéralisation est


faiblement exprimée en surface (1.5 m²) mais s'accroît considérablement en profondeur
jusqu’au niveau -120 (429 m²).
Les angles d'inclinaison des corps varient autour de 52° mais présentent pour la
plupart de forts pendages de 70° à 85°.
Les limites sud des corps sont très souvent rectilignes ce qui traduit les limites par
failles NW et EW. Par contre du côté des serpentines, ces limites sont irrégulières ce qui
traduit le processus de diffusion des fluides minéralisateurs dans les faciès béchiques et
carbonatés.
5. Minéralogie
La minéralisation se présente essentiellement sous forme disséminée et veinules. Il est
également mentionné des textures d'écrasement et de bréchification à cavité remplie de
génération d'arséniures tardifs.
L'association minéralogique est à dominance de smaltine - skutterudite qui représente 60%
de la masse métallifère.

217
Planche 14 : La relation entre la chalcopyrite 1 et la molybdénite 2. La chalcopyrite en fissure qui
recoupe la molybdénite. Sondage BbR1-C1Cote 287m Bou Azzer Est.

Planche 15 : Chalcopyrite dans les fissures orientées qui recoupent la molybdénite. Sondage BbR1-
C1Cote 287m Bou Azzer Est.

218
Les minéraux de la série loëllingite-safflorite et arsénopyrite-alloclasite représentent
30%.
Les rapports quantitatifs arséniures-sulfo-arséniures sont à peu près égaux.
Pour l'ordre chronologique la safflorite, l'arsénopyrite et la loëllingite sont
généralement suivis de l'alloclasite et de la clinosafflorite.
Les sulfures sont particulièrement représentés par la molybdénite qui à elle seule
constitue 5% des minéraux. La chalcopyrite accompagnée de bornite, de chalcosine, de cuivre
gris, de blende et de galène (très rare) est également répandue (Pl. 1 et 2).
Les minéraux non métallifères regroupent les chromospinelles. Ces minéraux résiduels
renferment des arséniures en position fissurale.
6. Altérations de l'encaissant
La minéralisation est encaissée dans des masses carbonatées, quartzo-carbonatées et
chloriteuses. La carbonatation affecte aussi bien les serpentines que les diorites. Une première
phase précède la minéralisation et aboutit à une roche assimilée aux listwénites.
Ces corps sont traversés par des filons minéralisés se traduisant par une chloritisation,
albitisation, carbonatation et silicification.
Du point de vue minéralogique, l'association est le plus souvent à chlorite, carbonate et
quartz. Dans certains cas, l'albite occupe la place du carbonate.
7. Conclusion
Sur un plan gîtologique, le gisement de Bou Azzer Est regroupe quatre types de corps
minéralisés :
 Les corps associés aux accidents transverses NE ou il s’apparente avec le gisement
Méchoui ; Il prennet de la puissance au puits 3, à partir du niveau -200, et la
minéralisation empreinte les décrochements NE et les structures associées. Elles se
localisent aux contacts serpentines / diorites ou aux serpentines- couverture. Elle est
sub-massive dans les carbonates, disséminée ou fissurale dans les rhyolites du PIII. La
puissance est centimétrique, mais elle peut atteindre 3m.
 Les corps au contact de la serpentine avec la diorite similaire au filon 7/5 ;
 Les minéralisations filoniennes encaissées dans les formations du Précambrien III ;
 Les « amas » ou filons couches qui se développent au contact de la serpentinite avec
les formations du Précambrien III.
Il est également particulier par la prédominance de la skuttérudite ce qui suppose que la
partie basale à diarséniures se trouve en grande profondeur. Cette hypothèse est soutenue par un
sondage récent qui a intercepté la loëllingite à la côte 500m.

219
N

Figure 31 : Levé géologique du Niv. 200. Gisement de Bou Azzer Est.

Figure 32 : Levé géologique du niveau 400. Gisement de Bou Azzer Est

220
N

Figure 33 : Levé géologique du Niv.440. Bou Azzer Est

L’apparition de l’hématite aux extensions des filons minéralisés est également une
particularité par rapport aux gisements précédemment décrit. Compte tenu de sa texture et ses
relations avec la gangue cette hématite peut être incluse dans le schéma de zonalités
minéralogiques et correspondrait à la partie périphérique dont les conditions oxydantes ont
favorisé sa précipitation.
La structuration de Bou Azzer Est est régie par une tectonique polyphasée. La
virgation des structures B1 dont une disposition similaire au massif de Bou-Offroh, est
probablement d'âge B2.
On note également un compartimentage latéral des serpentines en blocs limités par des
accidents NE.
La déformation postérieure au PIII est associée à la composante méridienne connue
régionalement. Elle engendre le rejeu senestre des accidents NE et chevauchant des accidents
EW. Un système de filons à quartz et carbonates accompagne cette déformation. La direction
des fentes est NS. Les figures 31 à 33 restituent les données des travaux miniers.
8. Le Gisement de Barrage Barron
La zone du Barrage Barron correspond à un dièdre tectonique formé par les failles
majeures ENE et EW de Bou Azzer Centre, le massif des serpentines et le poinçonnement des

221
diorites. La puissance des serpentines à l’affleurement est réduite à moins de 10m.
Néanmoins, cette réduction est superficielle et est générée par la composante verticale des
jeux de ces accidents comme on le verra avec les données des sondages (Fig. 34). Le contact
sud des serpentines avec la diorite est marqué par la frange de roddingite qui témoigne de son
caractère précoce. Son pendage est de 50° vers le Sud et rejoint le gisement de Bou Azzer Est
par le biais des accidents NW parallèles.

Figure 34 : Carte géologique de surface de Barrage Barron avec le positionnement des sondages et
des coupes sériées.

Le contact nord est tracé par une faille EW à pendage vertical et remplie de listwénites
et des serpentines carbonatées qui en constituent le halo. Il fait le passage des serpentines aux
volcanites édiacariennes décolorées. Le compartiment nord du Barrage Barron est affecté par
une fracturation très dense matérialisée par un réseau filonien très épais et qui regroupe les
familles EW, ENE et NS. La composante carbonatée de la gangue est très développée
comparée au Bloc sud dans la diorite. Les sondages carottés réalisés dans la zone du Barrage
Barron par le service géologique de la CTT ont permis de mieux comprendre la structuration

222
du socle en dessous de la couverture édiacarienne et ont permis la découverte d’un nouveau
type de gisement de Bou Azzer. En effet, le contact tectonique EW de l’affleurement a un
rejet vertical de plus de 100m au-delà duquel les roches basiques répparaissent au nord sous
forme de chicots pris en « sandwichs » entre les serpentines avec l’Ediacarien. La succession
lithologique du compartiment nord enfoui comprend : les serpentines, les serpentines
carbonatées et les unités édiacariennes. Le passage des serpentines aux roches basiques est
tectonique, tandis que la couverture est en discordance stratigraphique sur ces dernières. Les
coupes géologiques sériées établies à la base des sondages montrent les faits suivants. La
coupe AB met en évidence deux filons dont le premier est encaissé dans les roches basiques et
le second logé au contact avec les serpentines (Fig. 35).

Figure 35 : Coupe géologique (A-B) passant par la partie nord du gisement. Sondages
BBVRC1.Barrage Barron.

223
Les teneurs en cobalt des concentrés batées varient de 5 à 24% et l’or atteint 2,88 g/t.
La coupe CD montre une minéralisation entièrement liée au contact avec une évolution du SE
vers le NW exprimée par la ramification du corps en trois branches liées aux serpentines
carbonatées (Fig. 36).

Figure 36 : Coupe géologique passant par la partie sud du gisement de Barrage Barron. Sondages
BBVRC4-C3 et C6.

La coupe EF est perpendiculaire au contact tectonique du massif des serpentines. Elle


met l’accent sur sa relation géométrique et structurale avec les filons couches qui caractérisent
le gisement (Fig. 37). Les teneurs du sondage BBVRC3/90° qui documente la coupe sont de
1,08% en cobalt dans le tout-venant et 17,27% dans les concentrés, la teneur en or étant de

224
4,34 g/t. En définitive, le gisement du Barrage Barron constitue un type en soi. Il s’apparente
aux gisements du contact nord du massif des serpentines et s’avère intermédiaire entre le type
Filon II et Nord Ait Hmane. Sa grande particularité réside dans sa concentration aux contacts
plats des roches vertes avec les serpentines. Toutefois, il s’intègre bien dans le schéma
tectonique global ou l’on suppose une compression Nord-Sud accentuée par la poussée des
serpentines. Ce type ouvre des perspectives sur toute la bande nord des roches vertes en
dessous desquelles se situent les massifs enfouis des serpentines.

Figure 37 : Coupe géologique prependicaleires au contact des serpentines. Sondages BBVRC3.


Barrage Barron.

225
Chapitre 9 : Gisement d’Aghbar

1.1. Données géologiques de surface.


Le secteur d’Aghbar se situe à 10 Km à l’Est du centre minier de Bou Azzer, au
niveau de la terminaison Ouest du massif d’Oumlil enfoui sous les volcanites du PIII (Fig.1).
La minéralisation du gisement d’Aghbar centre s’est développé autour d’un dôme de
serpentines, cerné à l’affleurement, de masses quartzo-carbonatées indicielles. Cet
affleurement au sein des laves du PIII se trouve à une distance de 300 m à l’Ouest du massif
d'Oumlil. Les travaux miniers ont atteint la cote –405 avec traçage d’un niveau tous les 40 m.
1.5 millions de tonnes ont été extraites du gisement entre 1943 et 1970, période de son
exploitation. La réouverture de la mine a eu lieu en 1995 suite à la découverte du corps AG14
au nord des serpentines. Ils toujours en exploration, jusqu’à ce jour.

Figure 1 : Cadre géologique du gisement d’Aghbar montrant aussi la localisation des travaux minier
souterraine (Leblanc 1975), complétée.

Les serpentines affleurent en deux massifs. Le massif d’Oumlil limité au Sud par la
diorite quartzique et au Nord par un horizon de faible puissance de volcanites du Précambrien
III. Sa bordure ouest évolue en pente douce en allant vers le dôme d’Aghbar, favorisée par
une série de faille qui provoque des effondrements successifs jusqu’ à -200m de profondeur
ou il s’associe avec le dôme d’Aghbar pour constituer en seul massif (Fig. 2). Une série de

226
failles ESE ont influencé la partie enfouie du massif d’Oumlil avec une partie nord proche de
la surface et un couloir au Sud ou l’épaisseur de la couverture édiacarienne est plus
importante. Pour ce qui est du dôme d’Aghbar, il est connu par travaux miniers et des
sondages au-delà de 400 m de profondeur.

Le dôme d’Aghbar

Oumlil

Figure 2 : Coupe géologique qui passe par le dôme d’Aghbar et le massif d’Oumlil/

Il est mince en surface et s’épaissit en profondeur vers l’est et vers l’ouest. A


l’affleurement, deux petits apex à oxydes et arséniates de cobalt sont cartographiés et sont
manifestement lardés par des masses carbonatées qui correspondent à la crapace d’Ambed.
Au nord immédiat du puits aux pigeons, indiqué sur la carte, la structure ENE à quartz
carbonatée et indices de cobalt constitue une faille majeure dans le système tectonique
d’Aghbar. Au sud immédiat du puits 6, la faille EW qui contrôle le réseau de filons NE et
ENE (en bleu sur la carte) représente l’accident majeur qui limite les serpentines au Sud et
effondre le compartiment sud sur plus de 500m. Au sud du dôme central affleure deux filons

227
quartzeux qui constituent les limites ouest et est du dôme sud enfoui. Les sondages percutants
Roc ont montré que le sommet de ce dôme n’est pas profond et ne dépasse pas quelques
dizaines de mètres. Ces filons seront revus en détail dans la partie qui traite des données des
travaux miniers puisqu’ils représentent un grand volume dans les réserves exploitées à
Aghbar. Le vallon ouest du gisement est marqué par un réseau de fractures à quartz et des
zones décolorées des laves du PIII. Ces dernières représentent un marqueur des altérations
hydrothermales qui accompagnent l’évènement minéralisateur. Le contact nord avec
l’Adoudounien est chevauchant et constitue la continuité régionale des accidents de type Nord
Filon 2.
Tandis que le contact sud est tectonique, le contact nord est normal et discordant ce
qui traduit la paléosurface du dépôt des formations du Précambrien III. Il est de même pour le
contact ouest ou la serpentine s’ennoient sous la couverture avec une pente de 30° (fig.48). Ce
paleorelief va se poursuivre jusqu’au niveau –200 (données des sondages carottés et des
travaux miniers) et se connecter au dôme des serpentines d’Aghbar proprement dit. L’analyse
stratigraphique des formations du Précambrien montre que le massif des serpentines d’Oumlil
et le dôme d’Aghbar ont joué en hors lors du dépôt de cette série.
Au niveau du gisement, la serpentine affleure en dômes coiffés de carbonates et
entourés des volcanites du Précambrien III au Sud et les formations carbonatées de
l’Adoudounnien au Nord.
La continuité entre le massif d’Aghbar et celui d’Oumlil est révélée en profondeur au
niveau -245 (Fig. 2). Du côté d’Oumlil, le contact évolue en marche d’escalier par
l’intermédiaire des failles NE à pendage vers l’ouest. La jonction se fait par un palier avant la
reprise du contact ouest du dôme. Ce dernier est à pendage fort et présente la minéralisation
connue sous le nom de la F1. Cette géométrie est précoce et est synchrone de la distension qui
contrôle le dépôt des formations édiacariennes. Il est accentué par le télescopage de plusieurs
évènements tectoniques postérieurs qui regroupent l’évènement minéralisateur, la phase liée à
l’orogenèse varisque et la tectonique atlasique. La morphologie du flanc ouest est simplifiée
et les marches d’escalier sont lissées sur la figure. Dans l’ensemble du district, la quasi-
totalité de la minéralisation est concentrée du côté du dôme d’Aghbar et seuls des petits corps
de contacts et des croiseurs minces sont reconnus du côté d’Oumlil et ce au niveau du premier
palier de la suite des effondrements qui limitent les deux massifs.
Les diorites quartziques affleurent uniquement au Sud du massif d’Oumlil. Elles
correspondent à la continuité du massif de Bouismas caractérisé par un amincissement accru
en regard des autres massifs dioritiques. A l’Ouest, en allant vers le dôme d’Aghbar, les
diorites disparaissent en faveur des volcanites du Précambrien III et par le biais d’un accident
majeur à remplissage quartzeux. Les données des sondages carottés montrent que la diorite est
effondrée sur plus de 400 m.
Les volcanites du Précambrien III affleurent de part et d’autres des massifs des
serpentines. Elles sont structurées en quatre bassins :

228
 Le bassin ouest entre le dôme d’Aghbar et le massif d’Oumlil
 Le bassin du vallon d’Aghbar à l’Ouest du dôme
 Le bassin sud qui constitue la majorité des affleurements ;
 Le bassin nord qui est couvert par les formations de l’Adoudounien et qui affleure au
contact sous forme d’horizons de faibles puissances.
Du point de vue lithologique, ces formations sont constituées de rhyolites dacites et
andésites avec les tufs associées et à intercalaires de dépôt détritiques et volcano-détritiques.
La coupe géologique passant par le puits 5 et interprétée dans la figure 3 montre les relations
de ces formations avec le massif. Elles ont une surface enveloppante horizontale sue la dôme,
évoluent en pente douce vers l’ouest et sont effondrées vers l’est en allant vers le massif
d’Oumlil.
Les formations Adoudouniennes sont soit en contacts tectonique ou en discordance
stratigraphique avec les unités précambriennes. Dans le premier cas, les séries sont
verticalisées ou fortement pentées vers le Nord. Les parties plates portent l’essentiel des amas
du gisement d’Aghbar (fig. 3).

Figure 3 : Gisement d’Aghbar, cas type de minéralisation associée à la montée diapirique des
serpentines sous forme de dôme.

En ce qui concerne les croiseurs, ils sont exprimés en plusieurs structures à quartz et
carbonates à l’affleurement et évoluent en arséniures en profondeur. Certains longent les
contacts raides des serpentines avec les formations du Précambrien III mais d’autres sont
essentiellement sécants. Toutefois, il existe une relation spatiale, temporelle et génétique entre
ces filons et les amas comme le montrent les figures 4 et 5. Les croiseurs ont plusieurs
directions et regroupent les familles ENE majeurs (Structure 10 et la faille limitrophe sud), les

229
structures NNW et la famille NE. La coupe géologique passant par le sondage carotté
SCAG19 montre, outre la relation entre le croiseur et l’amas, une terminaison verticale en
queue de cheval d’un filon à l’approche des serpentines (Fig. 4). Une faille à pendage vers le
NW recoupe l'ensemble des filons et la masse carbonatée du contact ouest redressé.

Figure 4 : Coupe géologique type qui montre les croiseurs et leurs relations avec les amas entre les
niveaux -285 et -445.

230
La taille des corps minéralisés d’Aghbar est tributaire de plusieurs facteurs. La
présence de la carapace favorise les amas de grande puissance et subtabulaire dont la
géométrie finale dépend de la tectonique postérieure. Les contacts du dôme, redressé de type
F2 au flanc ouest du massif sont aussi puissants mais plus continue en vertical. Les filons
intra-PIII dont l’importance est directement dictée par la densité de fracturation, l’encaissant
et la fracturation hydraulique. La coexistence de ces facteurs favorise la coalescence des
ouvertures et donc des remplissages pour former des corps de grande taille et à morphologie
complexe comme à la figure 5.

Figure 5 : Coupe géologique basée sur les des sondages percutants et des galeries passant par le
flanc ouest du dôme sud. Niveau -245.

1.2. La géophysique.
En ce qui concerne les données géophysiques, le levé magnétique a été réalisé à
e
1/2000 suivant une maille de 50x20m avec des mesures tous les 10 mètres. L’étude a porté
sur les variations Az de la composante verticale Z du champ magnétique T, à l’aide d’un
magnétomètre de type « M27 » avec une précision de lecture de ± 0,0 mOe. Le niveau du

231
champ régional est contrôlé par des mesures sur des points de repère situés sur chacun des dix
profils prolongés de 1 à 1,5 km en dehors du secteur d’étude afin de mesurer Az dans des
régions ou l’influence du massif des serpentines est négligeable.
Sur la carte du champ total (Fig. 6), on relève la plus forte à l’aplomb du massif
d’Oumlil avec des valeurs hétérogènes variables de 20 à 40 ma.

Figure 6 : Carte du champ magnétique total du district d’Aghbar. Levé Technoexport de 1971
retraité par Sagax Maghreb en 2013.

Figure 7 : Carte de la composante verticale du champ magnétique total du district d’Aghbar. Levé
Technoexport de 1971 retraité par Sagax Maghreb en 2013.

232
Ces hétérogénéités sont d’autant plus marquées dans la partie nord du massif qui
reflète le compartimentage par le biais des failles majeures ESE. Le contact sud du massif
principal d’Oumlil est à pendage vers le sud d’abord en pente raide et puis douce à partir
d’une profondeur de 200m. L’anomalie à l’aplomb du gisement présente une intensité
relativement faible par rapport à celui d’Oumlil mais très contrastée avec les volcanites
édiacariennes. La carte montre une connexion des deux massifs en profondeur. La carte de la
composante verticale (Fig. 7) affine celle du champ totale avec une plus haute résolution. Elle
révélé le caractère bipolaire des anomalies avec des plages d’anomalies négatives de Za.
A l’est la carte du champ magnétique réduit au pôle (Fig. 8) montre une anomalie
négative au Sud qui se superpose à un massif de diorite en contact tectonique vertical avec le
massif d’Oumlil. Ce dernier est marqué par une succession de cinq anomalies orientées WNW
relayées par des zones à faibles. Ceci dénote les caractères lithologique et tectonique
hétérogènes des serpentines. La limite nord des serpentines avec la couverture évolue en pente
douce jusqu’au niveau de la faille limitrophe nord.

Figure 8 : Carte du champ magnétique réduit au pôle du district d’Aghbar. Levé Technoexport de
1971 retraité par Sagax Maghreb en 2013.

Le flanc ouest du massif évolue en profondeur en se rétrécissant avec un pendage


également modéré. Le dôme ouest qui encaisse le gisement d’Aghbar s’élargit vers le sud
avec un flanc ouest plus étendu. Les contacts sud et est présentent des pendages plus raides.
Le contact entre les deux massifs se fait par l’intermédiaire d’un bloc tectonique au nord mis
en place en faveur des failles WNW.

233
1.3. Les données des travaux miniers.
Nous allons passer en revue les données des travaux miniers pour confronter avec la
carte surface et pouvoir mener une analyse tridimensionnelle. Nous voulons aboutir à une
reconstitution de la minéralisation et ses caractéristiques (morphologie, minéralogie et
zonalités) ainsi qu’à la cinématique des phases synchrones et postérieures à cette
minéralisation.
1.3.1. La carrière.
L’exploitation en carrière a permis de dégager la structuration de subsurface du
gisement et de mieux comprendre la relation tectonique entre les différents blocs du dôme.
Elle met en exergue les différentes familles de failles et leurs relations chronologiques avec
l’évènement minéralisateur (Fig. 9). Elle a servi, et continue à servir, de musée aux études
minéralogiques des minéraux d’oxydation objets de plusieurs publications. Sur un plan
cartographique, tous les contacts des serpentines avec la couverture sont entièrement ou
partiellement tectoniques Au bloc nord, la carapace d’Ambed affleure sous forme d’une bute
témoin orientée EW avec une limite sud faillée à pendage vers le Sud. La limite nord du
massif se fait par un accident EW à pendage de 75°N chevauchant. Cet accident est postérieur
à la minéralisation est probablement rattaché l’orogénèse varisque voire même atlasique. Le
flanc ouest est marqué par deux accidents NNE à pendages ouest respectivement de 60 et
85°W et à jeux conjugués. Ces failles sont également tardives et seches sans aucun
remplissage hydrothermal caractéristique de l’épisode minéralisateur. Au-delà de ces
accidents, la serpentine affleure sous forme d’une petite écaille à contact tectonique au sud et
discordant dans sa partie nord. Le flanc Est du bloc, est matérialisé par un accident aussi
NNE, majeur à remplissage de carbonates. Il a un jeu apparent dextre et assure la connexion
tectonique entre les deux blocs du dôme. Quant à la minéralisation, elle se présente sous ses
deux formes i) en veines EW (croiseurs) encaissées dans la couverture du PIII et ii) en
minéralisation de type «amas » logée au contact nord discordant du bloc.
Dans la partie sud, les serpentinites sont architecturées en deux blocs. Un premier au
nord à grand axe EW et celui du Sud moyennement orienté NNE. Dans cette partie, la
lithologie est plus complète et comprend i) les serpentines franches et non altérées au centre
du massif, lardées par, ii) les serpentines carbonatées qui constituent par ailleurs la base de la
croute d’altération, iii) la carapace d’Ambed qui affleure localement sous forme de chicots
tectoniques ou de buttes témoins, iv) les masses de carbonates hydrothermaux (reliques des
amas de contacts) à minéralisations sous formes d’oxydes et d’arséniates, v) les filons
croiseurs à carbonates hydrothermaux et vi) la couverture édiacarienne.
Le flanc sud à carapace est un contact discordant à faible pendage vers le sud,
modérément perturbé par des failles tardives surimposées.
Le flanc ouest est aussi discordant mais plus affecté par des failles NE pour évoluer en
marches d’escalier à reliques de « carapaces » et d’ «amas» minéralisés associés.

234
Figure 9 : Levé géologique de la carrière. Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

Le flanc nord est franchement tectonique avec une faille limitrophe EW à pendage de
700° N nettement postérieure à la minéralisation.
Le flanc ouest est d’abord marqué par un filon à remplissage hydrothermal NE et
décalé en dextre par une faille EW à pendage de 85°N qui remonte un bloc de croute
minéralisée.
235
1.3.2. Niveau – 17.
Il représente pratiquement la projection du dôme à l’affleurement. La minéralisation
suit deux directions NS et NE qui virguent en NW à l’approche des accidents ENE eux même
minéralisés.
La tectonique postérieure montre une nouvelle direction par rapport à l’affleurement.
Il s’agit des accidents NE à jeux également conjugués. Au Nord, on relève la limite tectonique
entre le dôme sud et le dôme central selon une direction NW à jeu normal.
1.3.3. Niveau -32.
Le niveau -32 est très limité, en termes d’ouvrages miniers, et a été focalisé sur le bloc
nord du dôme d’Aghbar. Il confirme le contact tectonique ENE des serpentines avec les
volcanites édiacariennes (Fig. 10). Cette faille majeure, s’apparente à la famille d’accident à
jeux verticaux prépondérants et postérieurs à la minéralisation. Néanmoins, ce type de
structures peut révéler des concentrations de minéralisations sous formes de boudins
tectoniques notamment à la jonction avec les amas. Les structures minéralisées répertoriées
dans ce niveau sont toutes de type « filons transverses » encaissés dans le PIII et orientés NE.
A proximité du puits aux pigeons, la recoupe a traversé une masse puissante de carbonate
visiblement dépourvue d’arséniures et qui pourrait correspondre à un apex de la carapace,
remonté tectoniquement par le biais des failles EW qui le limitent.

Figure 10 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -32.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

236
1.3.4. Niveau –45
Au niveau –45, on assiste au développement d’un quatrième dôme au Sud sous forme
d’une longuette NW qu’on appellera le dôme extrême sud (Fig. 11) ; Il est séparé du bloc sud
par un accident ENE qui remobilisé la minéralisation. Il s’agit en fait de sa partie sommitale
matérialisée par la carapace carbonatée (étabirites). La minéralisation se présente sous forme
de filons identifiés ou en stock werk dans les carbonates de la carapace.

Figure 11 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau --45.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

Les limites du dôme extrême sud correspondent aux filons NW cartographiés au Sud
du dôme (Fig. 1). Les travaux miniers ont pratiquement circonscrit les pourtours du dome. Il
est desservi par le puits 100 et un travers banc NW. Sur un plan lithologique, le niveau montre
trois unités que sont les serpentines, la carapace et les volcanites du PIII, les serpentines
carbonatées prédominent dans la zone du puits 5.

237
Pour ce qui est de la minéralisation, sept zones distinctives sont inventoriées :
 Le corps sud associé au bloc SE combine les minéralisations de contact particulier par
son association spatiale intime avec les serpentines, sa morphologie et ses puissances
importantes et les filons transverses encaissés dans le PIII. Il constitue une bonne part du
gisement amont 85 à Aghbar et présente une continuité amont et aval de ce niveau. Les filons
encaissés dans les volcanites ont également des prolongements avérés en vertical mais avec
des pendages forts. En allant vers les sud, ces filons minéralisés évoluent en remplissages
quartzo-carbonatés. Il est important de signaler que ces mêmes failles de direction NW ont
contribué précocement au « doming » des serpentines avant la genèse des arséniures.
 La minéralisation dans la zone du puits 5 est encaissée dans les serpentines sans
potentiel de continuité en profondeur. Elle est mince et discontinue, par les effets conjugués
de la tectonique et des caractères chimiques et rhéologiques des serpentines qui l’encaissent.
Les failles qui portent cette minéralisation sont polyphasées avec un jeu majeur sénestre et un
rejet de plus de 50m.
 La minéralisation de la taille F2 située à la bordure ouest du dôme F1/F2. Il s’agit
d’une structure filonienne sensu-stricto à pendage fort qui a hérité d’un accident majeur de la
famille des failles NE.
 La minéralisation du puits 3 (F1) est associée aux effondrements du massif des
serpentines avec la carapace par le biais des accidents NE. Elle est continue sur plus de 100m
avec des puissances qui peuvent excéder 10m. Les limites sud et nord sont tectoniques et les
corps minéralisés se trouvent rejetés respectivement en senestre et en normal.
 Les minéralisations filoniennes du compartiment ouest du dôme et encaissées dans les
volcanites édiacariennes. Elles sont pour la plupart liées aux filons méridiens à NE avec
toutefois des occurrences de direction sub-latitudinales.
 La minéralisation du bloc nord liée à la faille bordière qui est sous forme de boudins
tectoniques sans continuité significative. Cependant, elle indique la proximité de la
minéralisation primaire source des éléments déplacés.
1.3.5. Niveau 60
Le dôme des serpentines s’élargit et montre la liaison entre les deux blocs nord et sud
(Fig.12). Le contact ouest des serpentines avec les volcanites du Précambrien III est
discordant dans la partie centrale du dôme avec une minéralisation de contact décalée par des
failles NE postérieures. Le contact Est est tectonique est longé par le filon minéralisé à
pendages fort vers l’Est. Au Sud, la minéralisation se détache de la serpentine et suit une
fracture selon une direction NW, un autre type de minéralisation intra –PIII à Aghbar. Vis-à-
vis du niveau -45, la minéralisation de contact du bloc sud s’atténue et devient sous formes de
veines mais la masse carbonatée garde sa puissance. La minéralisation du puit 5 disparait
complétement en faveur des serpentines franches. La carapace du flanc ouest gagne en
ampleur avec une succession en allant des serpentines vers le PIII, de serpentines franches-
minéralisation de contact-carapace-serpentines carbonatées-carapaces-volcanites. Cette
répétition est conséquente des jeux verticaux conjugués des accidents NE réactivés lors des

238
phases tectoniques postérieures. Au niveau du puits 3 l’ensemble de la carapace et de la
minéralisation est limité par une faille EW, à pendage sud, et présente un crochon dans le sens
d’un jeu senestre normal.

Figure 12 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -60.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

Au nord immédiat de cette faille, une structure NNW minéralisée est encaissée par les
serpentines mais de faible puissance par rapport aux structures d’Aghbar.
A l éxteme nord, les travaux miniers mettent en exergue un prisme de minerai de
contact à faible pendage vers l’ouest et limité par des failles au sud et au nord. Son équivalent
est recoupé par des sondages percutants yack réalisés au sud immédiat. La limite tectonique
du bloc nord devient à pendage nord avec un chevauchement des serpentines sur les
formations édiacariennes.

239
1.3.6. Niveau – 80
Ce niveau montre une migration de la minéralisation vers le SW (Fig. 13). Les
contacts nord deviennent pratiquement secs. On note également la virgation du contact ouest
révélant la continuité entre les corps minéralisés.

Figure 13 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -80.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

Le dôme sud est plus étendu et minéralisé sur tous les trois flancs. La minéralisation
du flanc ouest (coté F1) devient mince et la carapace disparait, cette minéralisation est de type
croiseur et se situe aux contacts tectoniques d’une écaille de PIII prise en sandwich par les
serpentines. On note aussi la fermeture définitive de la minéralisation de contact associée au

240
bloc nord, cette fermeture va de pair avec une migration globale du dôme vers le Sud. Du côté
du puits 100 (NW du plan), une nouvelle écaille de serpentines apparait, et va se connecter
avec le massif principal en profondeur.
1.3.7. Niveau 125
La minéralisation est entièrement concentrée dans la partie sud du dôme. Les filons
NW du niveau supérieur se poursuivent en profondeur et changent d’orientation selon une
direction NE, en recoupant les volcanites du Précambrien III (Fig. 14).

Figure 14 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -125.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

241
Figure 15 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -165.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

242
Figure 16 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -205.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

Cette virgation qui n’affecte pas les formations encaissantes est significative du
synchronisme des deux directions. Sur un plan minéralogique, les terminaisons NE des corps
minéralisés sont à prédominance de loëllingite par rapport à la partie NW ou la skuttérudite
prédomine.
1.3.8. Niveau –165
Il est l’image du niveau supérieur avec un retrait prononcé de la minéralisation vers le
Sud selon la direction NE (Fig. 15). La skuttérudite remplace la loëllingite dans l’ensemble du
corps. Par ailleurs, la serpentine montre elle-même un début de réorientation selon la direction
NE et c’est le début de l’ouverture du dôme sud et du gisement caché d’Aghbar. Les croiseurs
NE minéralisés et intra-PIII butent vers le sud sur une faille majeure ENE elle-même
minéralisée.

243
Ces deux failles sont synchrones et font partie intégrante du système minéralisateur.
En effet les filons NE matérialisent des ouvertures d’un mouvement sénestre de la faille
principale (master plan) ENE. Cette dernière va porter l’essentiel de la minéralisation des
niveaux avals.
1.3.9. Niveau 205
A ce niveau, la limite NE du dôme est bien individualisée (Fig. 16). Elle est
représentée par un filon d’envergure à remplissage quartzo-carbonaté et porteur de la
minéralisation.
Dans la partie Ouest du massif, des structures NE parallèles se développent à
l’intérieur des volcanites du Précambrien III. Elles sont minéralisées au même titre que
l’accident limitrophe.
Aux contacts Est et Ouest du dôme se développe une minéralisation en amas encaissée
dans la carapace. Elle est spatialement limitée à la proximité du filon principal. Cet accident
limitrophe NE correspond à la continuité aval du filon de même direction cartographie à
l’affleurement au Sud du bure ouest (Fig. 1).
1.3.10. Niveau –245
La structure minéralisée au contact sud est contrôlée par l’accident ENE (Fig. 17). Un
système de croiseurs NE et NNE est associé dans un schéma de terminaison en queue de
cheval rappelant le schéma structural du filon 7/5 (Fig. 17).

Figure 17 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau 2457.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

244
Dans la partie est, la structure tourne selon une direction E-W elle-même minéralisée.
Au Sud, les formations rencontrées correspondent à des volcanites du Précambrien III
ce qui montre l’ampleur de cet accident et de l’affaissement des formations du Précambrien
Inférieur. Ce schéma va se poursuivre jusqu’au niveau –405 dont les ouvrages sont
inaccessibles aujourd'hui.
1.3.11. Niveau -285
Le contact des serpentines avec les formations du PIII est discordant dans la partie
Ouest. Il est affecté par une série d’accidents ENE, NE et NNW à jeux conjugués. Ces
derniers contrôlent une écaille de serpentines au sein du PIII. Dans la partie Est, le contact est
d’abord normal discordant avec au passage un niveau métrique d’étabrites qui constitue le
réceptacle d’une série d’amas d’arséniures. Il est décalé en senestre par un accident majeur
EW qui décale aussi bien la minéralisation que la carapace. Le compartiment Est n’est pas
atteint par les travaux miniers. En ce qui concerne la minéralisation, outre les amas de contact,
des croiseurs de direction méridienne sont reconnus dans le PIII (Fig. 18).

Figure 18 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -285.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

245
1.3.12. Niveau -325.
Le niveau -325 est développé dans la partie sud et a partiellement le retour du massif à
l’ouest. La lithologie est simple et similaire au niveau supérieur avec les serpentines au nord,
suivies de la masse carbonatée et des laves (Fig. 19).

Figure 19 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -325.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

La masse carbonatée, réceptacle principale de la minéralisation est affectée par


plusieurs failles ENE senestre et NNW dextres. La tectonique postérieure déplace des blocs le
long de la faille et décale aussi les filons minéralisés.
A ce niveau, seule la partie Sud du dôme est reconnue. L’accident majeur acquiert une
direction ENE et décale le contact sur plus de 180m. La minéralisation de contact, et la
gangue hydrothermale associée, deviennent intra-serpentinite. Deux croiseurs respectivement
NS et NNE prennent de l’ampleur tant en puissance qu’en extension latérale.
1.3.13. Niveau -365
Le développement minier de ce niveau est moins engagé en regard des niveaux amont.
Il montre un corps épais de carbonates et de serpentines carbonatées à l’ouest, qui encaisse un
corps minéralisé sous forme d’amas (Fig. 20). Dans la partie Est, deux structures minéralisées
ont été répertoriées, une première EW parallèle à l’accident majeur et une seconde sous forme
de croiseur orthogonale.
1.3.14. Niveau -405
Il correspond à la terminaison avale de de la minéralisation avec une abondance
relative des diarséniures ferrifères. Cette minéralisation est logée dans le contact sous forme
de disséminations dans une gangue carbonatée (Fig. 21). La tectonique postérieure à la

246
minéralisation est manifestement intense. Elle est exprimée par un accident NE senestre
auquel s’associé un réseau de failles NNX dextres.

Figure 20 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -365.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

Figure 21 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -405.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.

247
Toutefois, le niveau est très peu développé par les travaux miniers des anciens à cause
des faibles teneurs en cobalt tant dans le concentré que dans le tout-venant, enregistrées à
cette époque. Le développement est actuellement repris par les équipes de la CTT et les
résultats sont probants. En terme d’infrastructure, le niveau est desservi, par le puits intérieur,
un travers banc et deux galeries parallèles au contact pour permettre des sondages
d’exploration. Sur un plan lithologique, le niveau comprend les volcanites et les serpentines
mais des sondages réalisés en aval ont intersectés les diorites en profondeur. Quant à la
minéralisation, seul le flanc sud est connu et le potentiel des autres flancs ouest reste
méconnu. Deux types minéralisés sont rencontrés à ce niveau et englobe un minerai de
contact à l’ouest et deux croiseurs ENE intra-PIII dans la partie est. Il est à signaler que les
teneurs sont plus élevées que dans les travaux antérieurs avec une teneur en concentré qui
atteint 15%. Sur un plan tectonique, les travaux miniers et les sondages réalisés au niveau -
405 permettent d’évaluer l’effondrement du compartiment sud d’Aghbar à plus de 500m sans
tenir compte de la partie érodée. Cet effondrement se fait par l’intermédiaire de la faille
majeure sud d’Aghbar orientée ENE du système de Bou Azzer Est. La composante latérale du
rejet n’est pas connue. La famille de faille NNE regroupe les filons minéralisés précoces et
des failles postérieures. Ces derniers à composante verticale importante structurent les
formations en un système de horsts et grabens à l’ouest du niveau.
1.4. Analyse structurale
La carte géologique de surface montre l’existence de trois dômes des serpentines (Fig.
1). Le dôme sud est orienté NNE. Il est limité à l’Ouest par un accident de même direction à
pendage fort vers l’Est. A l’Ouest le contact est également tectonique mais à pendage de 50°
vers l’Ouest. Ces limites tectoniques à l’Est et à l’Ouest sont marquées par un remplissage
carbonaté à traces d’oxydes et de carbonates de cobalt. La limite sud est normale avec un
contact discordant avec les volcanites du PIII tandis que le contact nord est tectonique et
affecte les filons méridiens limitrophes du dôme.
Le dôme central est sous forme ovale, la serpentine est coiffée par la carapace
carbonatée tapissée d’oxydes et de carbonates de cobalt.
Les contacts est et ouest du dôme sont normaux tandis que les limites sud et nord se
font par deux accidents WNW à rejets conjugués.
Les filons quartzo-carbonatés prennent plusieurs directions regroupant les familles
NW, NS, NE et ENE. Leurs relations avec les formations Adoudounniennes sont complexes.
En effet, ils recoupent les niveaux basaux et sont scellés par les termes supérieurs, ce qui
amène à déduire qu’ils sont synchrones à la base de l’Adoudounnien. Vis à vis du
Précambrien III, ces filons provoquent un décalage en sénestre normal de faible rejet ce qui
n’explique pas les grands effondrements des volcanites de part et d’autres du dôme. Nous
rappelons à cet effet que ces volcanites sont affaissées sur plus de 400 m et de 200 m à
l’Ouest et à l’Est du dôme central (données des sondages et des travaux miniers.

248
N

Figure 22 : L’architecture en blocs des serpentines et la minéralisation associée conséquente de la


tectonique distensive postérieure.

En compilant les données des travaux miniers et des sondages, un schéma simplifié de
reconstitution des corps minéralisés de contact est présenté dans la figure 22. Il est établi à la
base des amas uniquement pour pouvoir reconstituer les évènements tectoniques et leurs
histoires relatives. La figure que montre que le puzzle des amas connus actuellement
correspond aux parties d’un grand amas déchiqueté par la tectonique postérieure. Il est sous
forme d’une grande lentille à grand axe plongeant vers le Sud de l’affleurement au bloc nord
jusqu’à la cote -400 au Sud.
Dans la figure 23, on annule les jeux postérieurs à la minéralisation et on y inscrit des
cas types de filons transverses minéralisés. La structure 10 qui limite le dôme au nord est
aussi minéralisé si on fait abstraction aux considérations économiques. Au sud le dôme est
limité par la famille majeure ENE qui porte l’essentiel de la minéralisation à partir du niveau -
165. La figure ne schématise pas les minéralisations du flanc est du côté d’Oumlil.

249
Figure 23 : La minéralisation d’Aghbar reconstituée après annulation de la tectonique postérieure.

A la lumière de cette analyse, nous concluons que la tectonique d’Aghbar passe par
plusieurs événements (Fig. 22 à 26).
La tectonique postérieure à la minéralisation affecte également les formations
adoudounniennes. Elle est matérialisée par un système de failles NW à jeux normal conjugués
témoin d’une phase distensive à contraintes principales verticales.
Elle est à l’origine du découpage du dôme des serpentines en quatre blocs cités
précédemment.
Elle affecte également les corps minéralisés donnant cet aspect discontinu de la
minéralisation discontinue d’un dôme à l’autre ou au sein des dômes.

250
Figure 24 : Relation en profondeur entre le dôme d’Aghbar et le massif d’Oumlil

Cette phase distensive est précédée d’un épisode tectonique compressif qui affecte
également la minéralisation. Il est exprimé par un système d’accident NE à pendage Est ayant
joué en chevauchement. La relation chronologique de cette phase avec les formations
Adoudounnienne n’est pas encore élucidée.
L’événement minéralisateur ne peut être sujet à analyse que si on annule les rejets des
accidents postérieurs. On aboutit ainsi à un système d’accidents majeurs ENE senestres
auxquels s’associent des accidents NE dans un contexte structural de relais. C’est dans cette
famille que s’intègrent les accidents limitrophes du dôme des serpentines porteurs de
l’essentiel de la minéralisation.
La cinématique d’ouverture correspond à système de transtension avec un jeu sénestre
normal des accidents ENE et normal des accidents NE.
La reconstitution du dôme des serpentines et l’analyse des volcanites du PIII montre
que ce même système a contrôlé la montée diapirique des serpentines probablement
synchrone du dépôt des volcanites du Précambrien III dont le contrôle tectonique est dans la
même cinématique.
1.5. Minéralisations
1.5.1. Morphologie et Dimensions
Les corps minéralisés de type amas se présentent en blocs agencés en marches
d’escalier. Les blocs nord sont affleurant et s’enracinent sur une hauteur qui ne dépasse pas 80
m. Les blocs sud sont plus étendus et s’enracinent sur des hauteurs excédant 200 m.

251

Structure bordière Nord
(type structure 10)

&ĂŝůůĞϮƚLJƉĞ&ŝůŽŶϱ
&ĂŝůůĞƉĂŶĂĨƌŝĐĂŝŶĞŵĂũĞƵƌĞ ;ŚĠƌŝƚĠĞͿ
ŚĠƌŝƚĠĞ;ƐLJƐƚğŵĞŽƵnjnjĞƌĞƐƚͬ
ŐŚďĂƌ Ϳ Bassin Ouest

Bassin Est(vers le
massif d’Oumlil)
Bassin transtensif
réceptacle des formations
du Précambrien III
Doming
des
serpentines

Le socle PII

Figure 25 : Cinématique du dépôt des formations du précambrien III et la montée diapirique des
serpentines.

N Aghbar
Filon II

ϱ Ϯ
ϭ
ϰ Les diorites
Les gneiss ϲ
Bou Azzer Est
Le filon 7/5

ϬϭŬŵ

Figure 26 : Le bâti structural panafricain du secteur centre de Bou Azzer (Bou Azzer Est Aghbar)
avant la transtension synchrone des formations volcaniques du Précambrien III

La reconstitution de la morphologie en annulant l’effet de la tectonique postérieure,


montre qu’il s’agit d’un même corps à plusieurs digitations (Fig. 24). Un corps sous forme
d’amas le long du contact des serpentines avec les volcanites contrôlé par un système de
filons NE et ENE.

252
Teneurs en nickel et cobalt de la skuttérudite du gisement d’Aghbar et le raptio Co/Ni.

Ces filons se poursuivent en colonnes minéralisées dans le PIII sur une extension qui
ne dépasse pas 100 m. Le plongement global du corps est vers le Sud et avoisine 30° ce qui
explique l’enracinement de la minéralisation plutôt au Sud. Le grand axe du corps dépasse
500 m pour un petit axe variant de 1m à 15 m.
1.5.2. Paragénèses et zonalité minérale
D’une manière globale, les parties périphériques du corps d’Aghbar sont à
prédominances de diarséniures loëllingitiques tandis qu’au Sud, cette transition se situe au-
delà du niveau –385. Cette configuration retrace le plongement sud du corps minéralisé.
Dans la partie loëllingitique, les sulfures de cuivre et la molybdénite sont bien
exprimés. Les minéraux nickélifères prédominent à proximité des serpentines et sont
exprimés en nickéline. Dans les parties centrales et sommitales du corps la skuttenidite est le
minéral le plus dominant. Néanmoins, sa teneur en cobalt est moindre par rapport au filon 7/5.
Elle avoisine 10% en moyenne. Une particularité minéralogique du gisement d’Aghbar
consiste en sa pauvreté en or dont la teneur moyenne ne dépasse pas 4 g/t.
Les minéraux d’oxydation à l’affleurement regroupent la rosélite, l’érythrine et
l’hétrogeneïte. La rosélite est toutefois le minéral prédominant reflétant la précipitation en
milieu carbonaté.

253
Concernant la gangue, il y’a lieu de distinguer les filons encaissés dans les volcanites
du Précambrien III et les amas (filons couches) au contact des serpentines avec ces dernières.
Dans les amas, la gangue est à 95% carbonatée associant la calcite et la dolomie. Ceci
est dû au fait que la minéralisation est contrôlée par la dissolution et recristallisation des
carbonates de la carapace en faveur de la fracturation. Dans les filons encaissés par les
volcanites, les carbonates sont associés au quartz. Ce dernier est nettement précoce est
constitué les zones périphériques des veines.
1.6. Conclusion
Le gisement d’Aghbar constitue un modèle de minéralisations dans lequel la
polyphasage l’histoire tectonique est le mieux exprimé et qui reflète avec évidence le rôle du
doming dans la genèse des minéralisations.
En effet les terrains d’Aghbar centre (Fig. 26) sont intensément affectés par la
tectonique cassante et polyphasée.
Trois familles de failles régissent la structuration de la zone. On distingue les failles E-
W, NE et NW.
Les failles NW : Elles contrôlent le dôme sud des serpentines. Le jeu tardif est
marqué par une striation horizontale matérialisant un mouvement dextre. Elles peuvent
présenter un remplissage à quartz-carbonate et arséniures de Cobalt.
Les failles E-W : A l’affleurement, ces failles affectent les accidents limitrophes des
dômes de serpentines.
Dans les ouvrages miniers, ces accidents constituent le contact chevauchant des
serpentines avec le PIII. A partir du niveau –285, Elles encaissent la minéralisation reconnue
par ces ouvrages.
Les Failles NE : Cette famille de failles contrôle principalement la minéralisation des
niveaux supérieurs relatifs au dôme affleurant. Elle est responsable de l’effondrement en
saccades du contact PIII / serpentines dans les niveaux inférieurs.
La reconstitution de l’histoire tectonique du gisement d’Aghbar a permis d’élucider le
contexte structural de mise en place de la minéralisation et sa relation avec le doming des
serpentines. En effet, la minéralisation est liée à un système de transtension contrôlé par des
accidents ENE. Ce même système a généré la montée en dôme de serpentines probablement
synchrone du dépôt des volcanites du Précambrien III.
Sur un plan gîtologique, le gisement (Fig 22 et 23) présente quatre types de
minéralisations :
 Les minéralisations intra – PIII dont la loëllingite est la mieux exprimée au
même titre que le quartz. Elle constitue une faible proportion du gisement.

254
 Les minéralisations au contact tectoniques des serpentines avec le Précambrien
III. Cette minéralisation est très développée à l’aval du niveau 125 en relation
avec les accidents ENE.
 Les minéralisations filoniennes à l’intérieur des serpentines : Elles constituent
l’enracinement des filons transverses. Sur un plan minéralogique les
diarséniures regroupent la safflorite et la loëllingite qui sont relativement
abondant.
 Les minéralisations aux contacts discordant des serpentines avec le
Précambrien III : Elles sont développées dans les parties supérieures du
gisement et en relation intime avec les filons transverses.
La reconstitution géométrique du gisement n’est pas de moindre importance. Elle
montre la continuité de la minéralisation de l’affleurement jusqu’au niveau –405 et permet de
tracer les zonalités minéralogiques primaires.

255
Chapitre 10 : Gisement de Bouismas

1. Les données de surface.


Le gisement de Bouismas est situé au Sud du massif des serpentines d’Oumlil. La
zone est caractérisée par un amincissement précoce de la diorite dont la puissance ne dépasse
pas 70m. Le contact des diorites avec la serpentine est broyé. Un réseau de fractures lui est
associé et dont la direction oscille entre la NE et la NW et c’est ce système qui porte les
minéralisations de Bouismas. Des indices de cobalt visibles à l’affleurement et la géophysique
électromagnétique ont permis à la CTT la découverte de ce gisement au début des années 80.
Sur un plan lithologique, trois faciès principaux sont rencontrés :
 Les gneiss oeillés du PII dont la foliation est de direction N120 N130E et de pendage
faible 30 - 33°SE.
 Les diorites quartzites du PII, grenues, foliées, (gneissifiées) à proximité du contact B1
faillé. Elles se particularisent à Bouismas par la faible puissance en regard des autres
massifs de Bou Azzer et ses contacts relativement plus déformés.
 Les serpentines et serpentines-carbonatées du PII, parfois associées à une chloritite à
proximité des zones tectonisées.
2. Contextes gitologique et structural.
Le gisement de Bouismas est encaissé dans les diorites, ainsi que dans les gneiss et les
granite du Cryogénien inférieur. Il est constitué par un système de structures sécantes sur le
contact tectonique majeur (B1), déterminant un champ filonien selon deux directions
majeures (N150 - N160 et NS - N20) (Fig. 2).
La direction N150-N160 (axe millon) est une structure majeure à fort pendage est (80°
- 85°) montrant un jeu dextre-inverse. Cette structure est connue à nos jours jusqu'au niveau -
340. Sur cette structure majeure se greffent les filons NS à N20 à pendage généralement ouest
et à jeu senestre inverse (filon principale - filon Sud-est, filon croiseur, filon F1, (ST1, ST2),
ST3 - ST4, ST5...). Le remplissage dans la structure majeure est essentiellement loëllingitique
à gangue carbonatée avec présence de brèche à éléments altérés de diorite et / ou de gneiss-
granite. La minéralisation de l'axe dit « Millon » est connue du niveau -80 jusqu'au niveau -
340. La teneur moyenne de la structure est de 1% cobalt en tout-venant, le concentré est de
l'ordre de 4%. Les structures NS - N20 sont d'extension et de profondeur variables et semblent
se greffer à différentes côtes sur l'axe million. Le remplissage de ces structures est à
loëllingite et skuttérudite dans une gangue essentiellement carbonatée.
La teneur moyenne de ces structures est de 1% cobalt en tout-venant et 5 - 8% en
concentré. Un autre type de minéralisation est récemment mis en évidence au contact des
diorites avec la serpentine rapprochant le gisement de Bouismas à celui de Bou Azzer Est.

256
Trois corps sont actuellement répertoriés (MC1, 2 et 3) et présentent le caractère commun de
se concentrer à la jonction des corps carbonatés de contact avec des filons transverses
(croiseurs). La coupe ci-dessous, faite à échelle à la base des sondages et des travaux miniers
montre l’agencement des filons avec les amas de contact (Fig. 3). Elle montre que les amas se
développent aux points triples entre des failles à pendage ouest, leurs conjuguées et le massif
des serpentines.

Figure 1 : Carte géologique et structurale de surface du secteur de Bouismas (document CTT).

257
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Figure 2 : Bloc diagramme de Bouismas illustrant la convergence des structures en profondeur

Figure 3 : Coupe longitudinale des structures filoniennes transverses et des amas de contact du
gisement de Bouismas.

3. Les données géologiques et structurales des travaux miniers.


3.1. Niveau -40.
Il a reconnu une structure N-S à minéralisation loellingitique avec des occurrences de
skutérudite (Fig. 4). La roche encaissante est constituée de diorite. L’extension minéralisée est
de 20 à 30m. La structure a l’image d’une fente et ne décale pas le contact.

258
Les teneurs en cobalt sont très faible et varie de 1 à 9%. Le nickel varie de 0, à 2,5 %. Il est
corrélé positivement à la teneur en cobalt des arséniures. L’argent est aussi variable entre 20
et 60g/t avec un pic à 1250g/t.

Figure 4 : Levé géologique du niveau -40. Gisement de Bouisams.

3.2. Niveau-80.
Le niveau a reconnu et a permis d’exploiter plusieurs filons encaissés dans la diorite et
qui sont de l’est vers l’ouest (Fig. 5) :
 Le croiseur représenté par deux structures N-S minces et sous forme de fentes
de tension.
 Le système F3 bis qui regroupe trois veines NNW sur une extension de moins
de 20m.
 Le FP (filon principal) est de loin le plus étendu avec une longueur minéralisée
de 70m.
 La ST1 qui est une fracture satellite NNW du Fp.
 L’axe Million avec sa faille conjuguée et une fente NS qui leur sont synchrone.

259
Figure 5 : Levé géologique du niveau -40. Gisement de Bouisams.

3.3. Niveau -120.


Il reflète la même image que le niveau supérieur avec quelques spécificités (Fig. 6).
 L’apparition d’une nouvelle structure F4 et F2/F2bis à l’est,
 Le croiseur prend de l’ampleur et commence à développer une minéralisation
de contact. Cette minéralisation est puissante et prend une orientation parallèle
au contact des diorites avec la serpentine. Elle est logée dans un nœud
structural qui sera détaillé dans les niveaux inférieurs.

Figure 6 : Levé géologique et structural du niveau -120 du gisement de Bouismas.

260
 Le réseau ST1 et F3bis se rejoignent pour former une seule veine FSE parallèle
au filon principal FP.

3.4. Niveau-160.
Le niveau met en valeur la relation entre la géométrie du contact des serpentines et les
filons minéralisés (Fig. 7). Les trais système s minéralisés correspond aux dièdres tectoniques
des serpentines formés par des failles NW dextres et NE senestres. La puissance de la
minéralisation est répartie disproportionné entre les deux directions selon les cas. Dans le
système F1/F5, c’est la F1 qui porte l’essentiel de la minéralisation, tandis que pour le
croiseur c’est la branche ouest qui est la plus puissante. L’axe Million est l’accident le plus
important et le plus puissant du gisement de Bouismas et il est rare que sa faille conjuguée
soit minéralisée.

Figure 7 : Levé géologique et structural du niveau -160 du gisement de Bouismas.

3.5. Niveau -200.


La zone du croiseur prend de l’extension et le nombre de veines se multiplie avec plus
de 3 filons (CR1, CRN1 et CR1CM1) et le minerai de contact CM1 (Fig. 8). Entre le CM1 et
l’axe Million, les sondages percutants ont mis en évidence des minéralisations de contact qui
correspondent aux corps de contact CM2 et CM3 et leurs croiseurs respectifs. A l’ouest du
puits, un nouveau système est tracé connu sous le nom de HP et antérieurement reconnu par
les sondages.
Il est similaire à l’axe Million en direction et en cinématique de déformation. Sur un
plan lithologique, on note l’apparition des gneiss déjà avérés dans le niveau supérieur.
Cependant, il migre vers le nord dans la partie ouest avec un amincissement manifeste de la
diorite. Figure 1 : Gisement de Bouismass, levé géologique du Niv-250.

261
Figure 8 : Levé géologique et structural du niveau -200 du gisement de Bouismas.

3.6. Niveau-250
Au niveau -250, l’essentiel de la minéralisation on est logé à proximité du contact des
serpentines avec la diorite (Fig. 9). L’axe Million décale le contact en dextre. Il est sec à
faiblement minéralisé au niveau du rejet et s’épaissit en s’n éloignant. La zone MC2 est
caractérisée par la combinaison de deux accidents NW dextre et NE senestre. Il s’y associe un
réseau de filon et de fentes NS et un amas de contact. La zone MC3 est régie par un accident
NS minéralisé qui décale les formations géologiques en dextre. Un réseau de fractures ENE
s’y apparente au sein de la diorite et lui sont synchrones. Le compartiment Est encaisse la
minéralisation de contact et croiseur associé.

N
LNm
Axe Millon
Axe Millon mm

2 1
Corps C2 Corps C 3
5 3 4
diorites
6

0 10
75m
0 0
m

Figure 9 : Gisement de Bouismass, levé géologique du Niv-250.

3.7. Niveau-300
Au niveau -300, les croiseurs prennent de l’extension tandis que les minéralisations de
contact deviennent visiblement moins minéralisées en arséniures (Fig. 10). Les croiseurs
regroupent des accidents NW dextres et NE senestre avec une relation intime avec les amas à

262
l’exception de l’axe Million qui depuis la surface n’a pas révélé de minéralisation de contact
associée.

Nm

Figure 10 : Gisement de Bouismass, levé géologique et structural du Niv-300. Outre les structures
transverses et de contacts décrits dans le niveau supérieur, on note l’apparition d’une nouvelle.

Figure 11 : Levé géologique et structural du Niv-350. Gisement de Bouismass.

3.8. Niveau -350.


La minéralisation de contact atteint son maximum d’extension et de puissance et
encaisse la majeure partie du métal de ce panneau. Trois coops MC1, MC2 et MC4 y sont
tracé et séparés par des petites zones stériles (Fig.11). Ils cumulent une enveloppe minéralisée
de 200m selon l’axe ENE. Les croiseurs de CM4 et de CM1 sont aussi répertoriés à l’inverse
de celui de CM2. C’est aussi le niveau de fermeture du remplissage de l’axe Million qui se

263
prolonge plutôt en brèches tectoniques et en mylonite. Quant à la lithologie, les gneiss
affleurent en blocs dans les diorites avec des limites anormales et parfois meme horizontale.
4. Minéralisation : typologie et paragenèse.
Deux types de minéralisations sont inventoriés à Bouismas :
 En filon : plusieurs structures intra-diorite (ST1, ST2) et (ST3) sont reconnues. Les
deux premières se rejoignent latéralement pour former une seule structure de direction
N15 et de pendage 65°W. La troisième structure est de direction NS et pend de 85°
Est.
 Les teneurs enregistrées sur ces structures donnant des concentrés variant de 4 à 8%.
La gangue est essentiellement calcitique, qui, à son contact avec la loëllingite, fait
apparaître de très fins cristaux de skuttérudite.
 Minéralisation de contact "serpentine-diorite" à loëllingite (concentré ~ 4%).
 Elle est de forme stratoïde et présente une relation spatiale avec les filons. La roche
encaissante correspond à une masse de carbonates dont les contacts avec la serpentine
sont progressifs. Il s’y associe une minéralisation disséminée dans la diorite.
Quant à la paragénèse minérale, elle est à prédominance de safflorite ferrifère. Elle se
présente en texture massive ou en dissémination dans la gangue. Sa teneur en Fer atteint 30%
ce qui explique ses teneurs faibles en cobalt dont la moyenne est de 5%.
La skuttérudite est assez fréquente mais dans de moindre proportion vis-à-vis de la
safflorite. Elle est antérieure à la safflorite et se concentre au cœur des filons. La skuttéruditte
2 analysée à la microsonde montre une richesse globale en cobalt et une variété nickélifère.
Tandis que la loellingite est typiquement ferrifère et des teneurs en cobalt très faibles dans les
trois analyses qui culminent à 1,85% en cobalt (Tab. 1).

Tableau 1 : Résultats des analyses à la microsonde de la skuttérudite 2 et la loellingite 2 du gisement


de Bouismas.
Echantillon Minéral Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S SUM
17,36 0,77 6,89 - - 0,02 74,38 - 0,37 99,79
BM skutterudite II
18,04 0,8 2,53 0,01 - - 77,95 - 0,28 99,61
15,69 2,36 3,26 0,02 - 0,01 78,8 - 0,19 100,33
1,85 - 25,84 - - - 70,87 - 0,61 99,17
BM-1 löllingite-II 0,66 - 26,55 - - - 71,61 - 0,31 99,14
0,3 - 26,83 - - 0,01 72,52 - 0,25 99,91

Les minéraux nickélifères regroupent la nickéline et la rammelsbergite. Ils sont


visibles à l’échelle macroscopique dans les minéralisations de contact.
Les sulfo-arséniures sont en disséminations dans la diorite au voisinage des filons. Ils
sont parfois coballifères.

264
La proportion des sulfures ne dépasse pas 2%. Ils sont représentés par la molybdénite,
la sphalérite, les sulfures de cuivre et la bismuthinite.
La planche 1 montre une association du bismuth natif et la bismuthinite et la
loellingite. Cette dernière est typiquement proche du pole férrifère comme le confirment les
analyses à la microsonde du tableau 2.

Planche 16 : Bismuth natif et la bismuthinite dans la gangue en noir et la loellingite en blanc (Agr :
200). Axe Millon Niveau- 80. Bouismas.

Tableau 2 : Formules chimiques des minéraux analysés à la sonde (voir pl.14)


Point Fe Co Ni Cu Zn As Sb Ag S Bi minéral
1 0.39 2.32 0.99 18.18 78.12 Bismuthinite
2 0.22 0.61 99.18 Bismuth natif
3 30.23 0.17 66.58 3.03 Loellingite

5. Conclusion
La zone de Bouismas garde l’empreinte de la déformation panafricaine B1 marquée
par un amincissement précoce du massif de la diorite et une déformation pénétrative
relativement plus développée que dans les autres gisements.
Le gisement de Bouismas proprement dit est généré par une déformation cassante à
caractère fragile matérialisée par un système d’accidents NW dextres et NE senestres dont les

265
jeux conjugués résultent un système compressif N-S auquel s’associe un réseau de fente de
même direction. Ce système concentre l’essentiel de la minéralisation.
La figure 12 est à echelle et résume le schéma structural du gisement de Bouismas. Le
contexte structurale correspond à la conjugaison de deux accidents majeurs NW dextre et NE
senestre qui décalent le contact sur, à peu prêt, 120m (vue en plan). Il s’y associe une fente de
direction NS, qui avec la cinématiques de déformation des deux failles, stipylent une
compression méridiienne. Au niveau de l’axe Million, la pouissance augmente en s’loinant
des serpentines, tandis que pour le filon conjugué elle est maximale à la zone d’extrusion à la
jonction avec la fente. En coupe longitudinale, la minéralisation occupe la partie centrale du
filon entrourée de part et d’uatre par la gangue quartzo-carbonatée. L’extension longitudinale
augmente avec la profondeur. Elle dépasse 50m au niveau -300 et baisse à partir du niveau -
350, la terminaison se situerait probablement autour du niveau -400. Dans son ensemble
l’ «ore shoot» est parfaitement prarallèle au contact de la serpentine avec la diorite.

Figure 12 : Coupe géologique dans le plan de l’axe million à Bouismass.

266
Par ailleurs un autre système d’accident E-W précoce structure le contact B1 en blancs
de piano et développe des corps carbonatés issus de l’altération des serpentines. Ceci génère
un autre type de corps minéralisés (amas) jusqu’alors méconnu à Bouismas. Il se développe
au contact de la serpentine avec la diorite en relation avec les accidents NW et NE.
En résumé et sur un plan gîtologique, on retiendra deux types de minéralisation à
Bouismas dont les métallotectes sont différents. Un type sous forme d’amas au contact des
serpentines avec la diorite contrôlé par une carbonatation des serpentines le long des accidents
majeurs latitudinaux et des drains NS généralement sous forme de fentes. Ces corps sont plus
développés en profondeur. Le type transverse dont l’accident majeur correspond à l’axe
million NW dextre. Ces deux types de corps minéralisés sont synchrones avec des relations
spatiales variées comme illustrées par les figures 13, 14 et 15.

Figure 13 : Coupe géologique transversale type pour une minéralisation de contact loin du
croiseur.

Une zonalité structurale verticale est exprimée par le passage des zones de maximum
d’ouverture dans les niveaux supérieurs avec un remplissage de minéralisation massive et de

267
calcite qui évolue en brèche hydraulique en profondeur au voisinage du niveau -300 et une
diminution drastique des puissances en aval en faveur des amas de corps qui atteignent le
paroxysme au niveau -350.
Sur un plan minéralogique, le gisement de Bouismas montre une paragènese complète
similaire à celle décrite dans les autres gisements avec certaines spécificités. Il est particulier
par la prédominance de la safflorite ferrifère ce qui est traduit par ses teneurs faibles en cobalt
ainsi que par son contenu moindre en or. Les sulfures sont aussi faibles en proportion et ne
dépassent pas 2%.
En guise d’orientation à une gitologie prévisionnelle, la relation spatiale entre les
croiseurs, les amas de contact et les serpentines en constitue la pièce triangulaire. Nous avons
les avons en plan dans la partie relative aux travaux miniers, et il convient de les examiner en
coupes pour compléter la vue. Les coupes ci-dessous sont fondées sur les travaux miniers et
les sondages et montrent les différents cas de figures de ces relations. Elles sont toutes situées
entre les niveaux -250 et -300 compte tenu de l’étendue des amas dans ce panneau. Elles
exposent aussi la variabilité des teneurs en concentrée qui reflètent les variations des
associations paragénétiques.

Figure 14 : Coupe géologique transversale passant par la jonction entre les croiseurs et le minerai
de contact.

268
En vertical le corps s’étend le long de la ligne de pente sur 50 m avec des puissances
au cœur entre 3 et 5m qui s’amenuisent vers les périphéries (Fig. 13). La zone la plus
puissante correspond à un aplatissement du contact qui fossilise une rampe d’un mouvement
chevauchant précoce. Entre les niveaux -250 et -300, une pellicule de carbonates sépare le
corps minéralisé des serpentines sans porter de minéralisations significatives. Les teneurs en
concentrée dans les sondages yack présentent des variations manifestes témoignant les
zonalités entre les diarséniures ferrifères et cobaltifères et les triarséniures.

Figure 15 : Coupe géologique d’un cas de croiseur qui se prolonge en minéralisation de contact.

La minéralisation de contact est sous forme d’un filon couche qui longe d’abord le
contact avant de devenir intra-diorite (Fig. 14). Le croiseur démarre sous forme d’une seule
branche puissante de 3m et à pendage fort vers le sud et évolue en deux branches sous forme
de V, la structure principale étant à pendage fort vers le sud.

269
Figure 16 : Coupe longitudinale du corps CM1, entre les niveaux miniers -300 et -400.

Un système minéralisateur dominant dans les croiseurs synchrone de la minéralisation


de contact ou le processus de fracturation-dissolution-diffusion-remplacement-recristallisation
constitue le vecteur majeur de concentration.
Dans ce cas la partie du contact, plate en amont, est à carbonate et exempte de
minéralisation significative. La partie «flatte» reflète également un jeu précoce inverse repris
postérieurement par l’évènement minéralisateur. Dans cette coupe, la minéralisation de

270
contact ne dépasse guère 20m. Les teneurs dans le concentré ne dépassent pas 5% ce qui
signifie la prédominance de la loellingite comme phase minérale.
Il est important de noter la différence entre les minéralisations de contact de type
Aghbar et Tamdrost et ceux de Bouismas et Ait Hmane. Les premiers sont liés spatialement et
génétiquement à la carapace concordante à la base du PIII, tandis que les seconds sont liés aux
masses carbonatés à contrôles tectoniques évidents et qui se concentrent aux contacts de la
diorite avec les serpentines. Des différences morphologiques en découlent avec des filons
couches tabulaires pour les premiers et des amas stratoides pour les seconds de dimensions
beaucoup moins importantes. La figure 16 est reconstituée à partir des travaux miniers en
vraies grandeurs. Elle montre un corps très irrégulier en morphologie, dimensions et teneurs
des concentrés. En amont, le corps commence avec une faible extension, une faible puissance
et des teneurs en concentré modérées. Le corps montre une inversion de pitch vers le niveau -
310. Il gagne en extension et en puissance à partir du niveau -342 ou les teneurs en concentré
dépassent localement 12%.

271
Chapitre 11 : Gisement d’Oumlil

1.1. Contextes géologique et gitologique.


Le gisement d’Oumlil se situe à 3.7 km à l’Est de la mine d’Aghbar et à 1 km à
l’Ouest du village minier de Tamdrost. Il est limité au Sud par le contact discordant des
serpentines avec le PIII et au Nord par l’accident majeur qui limite les andésites (Fig. 1). Le
secteur est en relation avec l’extrémité ouest du massif des serpentines qui porte son nom.
Le contact Sud des serpentines avec le PIII est marqué par un niveau de jaspes sous-
jacent à des serpentines carbonatées de la carapace.
Les volcanites du PIII sont constituées essentiellement de dacites, rhyodacites et tufs
dacitiques avec des intercalations de conglomérats. Au Nord, un niveau d’andésites affleure
sur une puissance apparente de 20 m. Il présente des contacts tectoniques avec les autres
formations.
Du point de vue tectonique, la structure de la zone est régie par quatre familles de
failles (Fig. 2) :
 Les failles latitudinales conduisent au compartimentage des serpentines en allant
vers le Nord. Ces structures généralement sèches à l’affleurement à l’exception
des oxydes noirs cobaltifères font partie du système minéralisateur dans les
travaux miniers.
 Les structures NW–SE sont à pendage ouest et contrôlent l’essentiel de la
minéralisation.
 La famille de faille NE-SW est moins exprimée. Une structure ayant cette
direction est tracée minéralisée au niveau 77 de la mine.
 Les structures subméridiennes sont également peu fréquentes. Elles ont un jeu
majeur dextre et recoupent les filons minéralisés.
En résumé, la tectonique d’Oumlil est relativement récente par rapport aux autres
gisements et se limite aux événements postérieurs aux volcanites du Précambrien III.
Une compression subméridienne synchrone à l’événement minéralisateur matérialisée
par les accidents NW dextres et ENE senestre. Elle est suivie d’un rejeu en failles normales
des accidents majeurs EW repris en inverse dans un autre stade et qui donnent la structure en
marche d’escalier aux unités géologiques et à la minéralisation.
Sur un plan gitologique le gisement comprend les deux types de corps minéralisés que
sont les amas au contact des serpentines avec le PIII répertoriés au niveau -35 de la mine et
les filons transverses qui arrivent à l’affleurement (Fig. 3).
Le gisement d’Oumlil se particularise par le taux d’oxydation élevé des arséniures et
le développement atypique de l’héterogeneite pour laquelle il été exploité dans le passé,

272
comparé aux filons comparé au gisement centre et à Aghbar ou les complexes carbonatés sont
les mieux exprimés.

Figure 1 : Carte géologique global du secteur de Bouismas-Oumlil (Extrait de la carte de Leblanc,


1975).

Figure 2 : Carte géologique du filon de löllingite cobaltifère d'Oumlil Nord. (Extrait de la carte de
Leblanc 1975).

273
Figure 3 : Coupe géologique du gisement d’Oumlil centre.

EIl montre que les unités géologiques sont organisées en blocs par l’effet des jeux normaux des
accidents minéralisés. L’ensemble est limité au Nord par une faille d’inverse de direction
latitudinale. La répartition des roches basiques du Précambrien II inférieur au passage des
serpentines aux formations du Précambrien III montre le caractère précoce dans l’histoire
tectonique du gisement. Sur un plan gîtologique, la coupe illustre les deux types de corps
minéralisés qui consistent en amas stratoide parallèles au contact et des filons transverses dans le
PIII. La coupe met également en exergue les effets de remobilisation physique et chimiques de
surface qui aboutissent à la formation des « poudres » d’hétérogénéité et d’oxyde noires
relativement plus épais que la minéralisation du protore. Ils ont fait l’objet d’une exploitation par
la C.T.T. pour alimenter l’usine hydro-métallurgique de Bou Azzer.

Les minéralisations d’Oumlil centre sont entièrement remobilisées, la gangue est


particulièrement moins développée et la paragenèse est à dominance de skuttérudite.
A Oumlil Est la série safflorite – loellingite tend vers le pole ferrifère. Elle est
corrodée localement par l’oligiste.
La chromite est rencontrée en reliques fracturés et affecté par des filonnets d’oxydes.
Dans la phase oxydée, on rencontre les hydoxydes de Fer, Mn et Co, de l’oligiste,
l’arsénosidérite, l’asbolane, l’uraninite. (Vanadate de l’Uranium) et l’or.
1.2. Données des travaux miniers.
1.2.1. Niveau -35.
Le niveau -35 regroupe deux types de minéralisations (Fig. 4). Une minéralisation de
contact sous forme d’une boule au passage de la serpentine aux volcanites du PIII sur une

274
extension latérale de presque 30m. Elle continue en amont et en val jusqu’au niveau -55. La
minéralisation est concentrée dans la partie est du corps tandis que sa partie ouest est à
dominance de carbonates. Des sondages Roc latéraux qui sont représentés en points rouges
sur la carte sont porteurs et confirme l’extension de la minéralisation à l’est. La minéralisation
filonienne sensu-stricto est guidée par un accident NNW à pendage de 55° W et à jeu senestre.
Les autres fractures sèches qui affectent le PIII sont de familles essentiellement EW et parfois
NE.

Figure 4 : Levé géologique et structural du niveau -35. Gisement d’Oumlil.

Le niveau -50 montre le même compartimentage avec toutefois une minéralisation


différemment répartie. D’abord et sur un plan tectonique, le contact entre les serpentines et le
PIII est faillé avec une lacune de la croute d’altération, cette dernière réapparait au nord au
niveau du puits sous forme d’apex de carapace conséquent des jeux des accidents EW (Fig.
5). La faille principale NW du niveau -35 se poursuit et décale le contact en senestre. En ce
qui est des corps minéralisés, quatre corps sont répertoriés dans ce niveau : La faille NW du

275
niveau -35, un nouveau filon EW à pendage vers de 70 à 80° vers le sud au contact faillé de la
serpentine avec le PIII, lui-même limité à l’est par un autre filon NNW minéralisé. La
minéralisation de contact proprement dite n’est reconnue que par des sondages percutants
réalisés à partir du niveau. Ces impacts se situeraient au-dessus de la cote -50.

Figure 5 : Levé géologique et structural du niveau -50. Gisement d’Oumlil.

1.2.2. Niveau -55.


Le niveau a été réorienté vers le compartiment ouest du gisement pour explorer le filon
majeur EW. Ce filon est tracé et minéralisé sur plus de 250 m (Fig. 6). Sa teneur moyenne en
cobalt est de &,63% en tout venant et de 16,68% dans les concentrés. La minéralisation y’est
très broyée et présente des zones de serrées précoces ou dues à la tectonique postérieure. Dans
sa terminaison occidentale, la faille majeure donne naissance à trois branches ENE et NE
également minéralisées et dont les ouvertures sont compatibles avec une composante senestre
du jeu de la faille principale. Le niveau -55 a traversé toute une série de petites veines

276
minéralisées et dont la direction oscille entre le NW et le NE. La faille NNW des niveaux
supérieurs est aussi reconnue par traçage.

Figure 6: Levé géologique et structural du niveau -55. Gisement d’Oumlil.

1.2.3. Niveaux -77 et -97.


A l’est, le niveau -77 a suivi la même structure EW du niveau -55. La minéralisation
est plus discontinue et est sous forme de trois colonnes dont les extensions respectives en
allant de l’est à l’ouest sont de 25m, 50m et 10m (Fig. 7). Elles sont séparées par des zones de
laminages tectoniques générés par les rejeux successifs de la faille. Sur un plan tectonique et
tandis que la faille est intra-PIII dans les niveaux amonts, elle fait la limite entre les
serpentines au sud et les volcanites au nord.
Des répétitions tectoniques sont dues à cette famille avec la réapparition des
serpentines en nord des volcanites sous forme d’une écaille. Le traçage parallèle à la structure
a suivi un niveau d’arènes granitiques dans son dernier tronçon ouest.

Figure 7: Levé géologique et structural du niveau -77. Gisement d’Oumlil.

277
Figure 8: Levé géologique et structural du niveau -97. Gisement d’Oumlil.

Le compartiment est aussi bien développé à ce niveau. Le contact tracé des serpentines
avec le PIII est irrégulier et sinueux à cause des effets combinés de la discordance
stratigraphique et de la tectonique. Un seul cas de minéralisation de contact est répertorié à
l’est du niveau mais de très faibles dimensions.
Pour ce qui est des filons, trois structures minéralisées sont reconnues par les ouvrages
miniers de la partie est du niveau -77. Il s’agit en l’occurrence du même système du niveau -
55 avec les familles NW, NS et NNE minéralisées sur une extension de l’ordre de 20m.
Au niveau -97, le traçage vers l’est est resté dans la serpentine après avoir traversé le
contact faillé à pendage nord à son début (Fig. 8). On retrouve la structure NW du niveau
supérieur avec un pendage nord, une structure NE à pendage ouest, et une autre NS mais qui
évolue selon une direction ENE en allant vers le sud. Des levés de détails des parements
révèlent l’existence de veines plates compatibles avec un jeu inverse de ce système.
1.2.4. Données minéralogiques.

278
Evolutions chimiques relatives de l’arsenic, fer et cobalt dans les arséniures d’Oumlil.

279
Chapitre 12 : Gisement d’Ambed

1.1. Le contexte géologique.


Le secteur d’Ambed est situé à la terminaison ouest du massif d’Ightem et est du
massif enfoui de l’entre deux (Tamdrost-Ambed).
Il comprend trois petits gisements, Ambed 1, 2 et 3, encaissés par les serpentines ou en
contact avec les volcanites du PIII (Fig. 1). Ils sont tous associés aux accidents E-W et se
particularisent par l’absence de système filonien dense caractéristique des autres gisements.
Sur un plan lithologique, le secteur comprend du Sud vers le Nord :
 La Série de Tiddiline en contact tectonique avec la serpentine ;
 Le massif principal des serpentines limité à l’Ouest par les volcanites du PIII et au
Nord par les roches vertes.
 Les roches vertes qui englobent les roches ultrabasiques et basiques.
 La couverture volcanique du Précambrien III qui correspond au grand bassin
d’Arhoulid Zougarne ou la série est complète.

Sud Nord

Figure 1: Coupe géologique synthétique passant par les gisements d’Ambed.

Le massif des serpentines d’Ambed est structuralement hétérogène :

280
Le compartiment sud large de 200 m se caractérise par une sérpentinisation faible des
péridotites, la présence des zones rubéfiées, l’existence des zones de formations à
radioactivité élevée et à susceptibilité magnétique irrégulière.

Planche. 2 : Planche : (A) le profil vertical de la carapace d’Ambed avec l’évolution progressive de
la transformation des serpentines. (B) front de transformation hydrothermale des carbonates de la
carapace. (C) niveau de serpentine nickélifère déformé. (D) dyke partiellement transformé en
giobertite, noter la forme losangique.

Le deuxième compartiment large de 400 m est situé au centre du massif avec un


serpentinisation plus développée.
Le troisième compartiment large de 500 à 700 m présente une structure non homogène
avec en plus des serpentines, l’existence des intrusions de microgabbros et de diabases. Les
podes de chromites sont exploités dans ce massif.
La coupe de la figure 1 montre la structuration actuelle des formations géologiques du
district d’Ambed. Elle montre la structure en pli déversé Sud des formations du Précambrien
II inférieur avant le dépôt de la série de Tiddiline. Le cœur de la structure est constitué des
tectonites bordées de part et d’autres de cumulâtes partiellement serpentinisés et de roches
basiques tandis que le contact avec la série de Tiddiline le contact sud se fait par une faille
normale qui effondre les unités du Précambrien II supérieur. La coupe illustre, au même titre,
le niveau d’érosion à la fin de la phase B2 et le début du dépôt des formations du Précambrien

281
III. Il en témoigne la bute témoin de la carapace d’Ambed dans la partie nord de la coupe. Elle
constitue la roche hôte du gite d’Ambed 2 et sa faible puissance explique l’enracinement
faible de ce gite. Le gite d’Ambed 1 est associé une écaille des serpentines qui affleure à
l’ouest de la coupe. Les arséniures et les minéraux d’altération supergènes associés sont
repartis entre la structure E-W et les étabirites.

Planche 19 : Contact Sud Ambed : Ech 4 (carapace silico carbonatée / jaspes). 0,46% Co, 0,40%
As, 0,11% Ni, 2g/T Ag, 0,038% Cu et 0,38 g/T Au

1.2. Minéralogie.
Sur un plan minéralogique, on a relevé les phases suivantes :
 Les arséniures avec la skuttérudite, la rammelbérgite, la safflorite, la loellingite, et la
nickéline ;
 Les sulfoarséniures sont sous forme d’arsénopyrites ;
 Les sulfures à sphalérite, chalcopyrite, bornite, chalcocite, covellite, molybdénite, As-
pyrite, As-vaessite, As-marcasite .Ces derniers sont réputés comme indicateurs de
faibles profondeurs et des températures peu élevées ;
 Les oxydes avec la chromite, la magnétite et l’hématite ;
 Les sélénides avec la chlaustalite ;
 Les métaux natifs dont fait partie l’or sous forme de l’electrum et en association intime
avec les sélénides.

282
Planche 20a: Dissémination de chlaustalite PbSe dans les minéraux de la gangue. La nickéline
se trouve en inclusions dans la chlaustalite. Ambed 2. Echantillon A2-18.

En outre, nous avons décelé la présence d’un talc nickélifère proche de la villémsseite
découverte en 1970 dans la région de Barbetone en USA.
1.3. Essai de reconstitution tectonique et de l’évènement minéralisateur.
En définitive, nous sommes dans les termes supérieurs de la série ophiolitique avec la
zone de transition à chromite, dunites et dykes de diabases recouvertes par les roches basiques
au Nord et au Sud. Ceci traduit un niveau d’érosion faible, peu profond et qui s’arrête à des
niveaux à serpentinisation partielle .Ceci peut expliquer la faible taille des corps minéralisés
d’Ambed.
Les relations structurales entre les différentes unités et l’analyse lithologique des
formations du complexe ophiolitique qui affleure dans cette zone nous permettent de retracer
l’évolution tectonique de ce secteur (Fig. 2) :
Un plissement des roches ophiolitiques en anticlinal à vergence sud qui serait lié à la
phase B1.
Un relâchement et dépôt de la série de Tiddiline de part et d’autre de l’anticlinal qui en
constitue le relief positif.

283
Une tectonique transtensive qui induit le déplacement des reliefs négatifs au centre et
contrôle les bassins du Précambrien III dont fait partie celui d’Arhoulid Zougarne qui
constitue l’enfouissement des volcanites d’Ambed.
Le rejeu des accidents majeurs E-W et dépôt de la minéralisation à la jonction avec les
serpentines carbonatées.

Tab. : Résultats des analyses à la microsonde.


Pb Se S Ni Sum
72.51 26.25 1.17 0.07 100

Tab. : Les formules chimiques déduites des pourcentages pondéraux.


Pb Se S Ni Sum
0.972 0.788 1.17 0.07 3

Planche. 20b : Zone 1 : la pyrite et la pyrite à As qui recoupent la safflorite. Zone 2 : loellingite
massive remplacée par l’hématite. Zone 3 : la pyrite et marcasite en filonnet. Zone 4 : mélange de
la loellingite et de la safflorite.

284
Planche. 3c: Agrégat de l’Or en bordure de la chlaustalite associé à un filonnet de gangue qui
recoupe les diarséniures.

Planche. 4 : Filonnet de Claustalite au sein des diarséniures sous forme de rammelsbergite

Planche. 5: Chlaustalite en latte dans les arséniures. Ambed.

285
Chapitre 13 : Gisement de Tamdrost

1.1. Introduction
Le gisement de Tamdrost se situe à 18 km à l’Est du centre minier de Bou Azzer. Il
comprend une série de corps répartis sur l’éponte est du massif des serpentines d’Oumlil. Il a
été découvert entre 1969 et 1971 par la mission russe techno-export. Il a produit plus de plus
de 500 000 tonnes de tout venant et recèle encore des réserves économiquement exploitables.
Du point de vue lithologique, on y trouve des termes du PII inférieur représentés par
les serpentines et les roches vertes recouvertes par les formations volcaniques et
volcanodétritiques du PIII. La série de Tiddiline (PII supérieur) affleure au Nord du massif
des serpentines.
Au contact des serpentines avec le PIII, se développe un horizon silico-carbonaté dit
« carapace ». Ce produit d’altération des serpentines encaisse une grande partie de la
minéralisation hydrothermale de Tamdrost. Pendant longtemps, ces minéralisations ont été
considérées synsédimentaires et c’est ainsi qu’on entend par exemple le corps FC1 (faille
chenal 1).

Figure 1 : Plan de situation du gisement de Tamdrost par rapport au massif des serpentines
d’Oumlil.

La figure 1 récapitule les caractères du massif en surface et la projection des travaux


miniers qui ont longé les contacts en profondeur. A l’ouest le massif des serpentines d’Oumlil

286
bordé par la carapace d’Ambed au contact discordant avec le PIII. Le massif est limité au nord
par une faille majeur dite F1 qui met en contact les roches basiques avec le PIII on surface et
les serpentines en profondeur. Cette configuration montre la composante normale lors de son
jeu synchrone du dépôt des formations du Précambrien supérieur. La figure montre également
les isobathes du massif des serpentines enfouies avec une pente douce vers le Sud. Cet
enfouissement se poursuit sur plus de 10km jusqu’Ambed et c’est ce qui définit le bassin de
«Tamdrost – Ambed». La projection des certains travaux miniers y sont figurés pour illustrer
l’évolution du contact discordant de la serpentine et du PIII hôte de la carapace d’Ambed
réceptacle principal des amas de Tamdrost.
A la base des données des travaux miniers et des sondages carottés, nous pouvons
déduire que le secteur de Tamdrost est structuré en trois blocs ; i) Un bloc nord surélevé au
Nord de l’accident majeur F1 ou affleurent les roches basiques qui s’ennoient au Nord sous
les formations de Tiddiline la faille limitrophe sud de ce bloc est marquée par des
affleurements de carbonates produit d’altération d’écailles de serpentines ; ii) Un bloc central
qui correspond au bassin des formations volcaniques du PIII qui se particularise par le
développement de la carapace d’altération. Ce bloc encaisse l’essentiel de la minéralisation ;
iii) Le bloc sud limité par un accident majeur EW parallèle à la F1 correspond à la continuité
des formations de Bouismas sous la couverture du PIII.

Figure 2 : Coupe du gisement de Tamdrost passant par le puits principale.

287
La coupe NS qui passe par le puits central (Fig. 2), montre les deux accidents majeurs
limitrophes des serpentines. En allant du Nord vers le Sud, ces dernières présentent une pente
raide conditionnée par les effets combinés de l’érosion et des failles type F1. Elle devient
subhorizontale à partir de la FC1. L’essentiel de la minéralisation est concentrée dans la partie
Nord en conséquence de la densité de la fracturation. Mis à part des boudins tectoniques
répertoriés au niveau de la F1, les deux failles majeures bordières ne développent pas de
minéralisation. Toutefois, la FC1 contrôle aussi bien l’amas C1 que la taille 3 par le biais
d’une faille satellite.
La tectonique qui engendre la structuration de Tamdrost est complexe. A la phase de
coulissement extension synchrone du dépôt du PIII, deux phases compressives NE et SW ont
succédé. Il en résulte un réseau de failles et de fentes dont font partie les filons minéralisés.
Sur un plan gitologique, le gisement de Tamdrost intègre les filons transverses
principaux comme la FC1 ou encore secondaires (Croiseurs) à l’image de la F1 avec les amas
au contact (Amas C1, C2, C 3 et taille 3).

Figure 3 : La typologie des corps minéralisés de Tamdrost et relations entre les filons et les amas.

Un essai de reconstitution de la typologie a été élaboré et est basé sur les contrôles
structuraux et les contextes lithologiques des filons et des amas de Tamdrost (Fig. 3 et 4). La
figure illustre la structuration en trois blocs des unités géologiques de Tamdrost : Le bloc nord
limité par la faille F1, le bloc Sud ou les serpentines s’ennoient sous le PIII par l’intermédiaire
des établîtes, et le bloc sud qui constitue le prolongement de Bouismas sous la couverture. En

288
ce qui concerne la minéralisation, on note que l’ensemble concerne la minéralisation, on note
que l’ensemble de la direction (WNW, NW, NS et NE) sont minéralisées et les amas, les
premiers en constituent les drains. Deux particularités méritent d’être mentionnées. La
structure FC1 et très faiblement remplie à l’exception de sa jonction avec l’amas C1. Noter
également que les amas C2 et taille 3 sont liés au même drain. (NB : La tectonique postérieure
à la minéralisation est annulée dans ce bloc diagramme).

Figure 4 : Bloc diagramme montrant les deux types de corps minéralisés à Tamdrost. La figure
illustre entre les niveaux -200 et -120 avec un plongement SW. Les digitations au niveau -200
correspondent aux fractures transverses. Le maximum de volume est atteint au point triple FC1/F1
et la carapace.

1.2. Analyses structurales :


La structure de Tamdrost est la conséquence d’une tectonique polyphasée. Les failles
FC1 au Sud et F1 au Nord témoignent d’un mouvement précoce antérieur aux formations du
PIII. Une tectonique de coulissement-extension contemporaine du dépôt du PIII a été mise en
évidence (Azizi et al., 1992).
La tectonique postérieure au PIII est marquée par une dualité des jeux chevauchant et
cisaillant. Cette succession est commune aux directions latitudinales et NNW. Le jeu
chevauchant est précoce.

289
1.2.1. Les failles :
On peut les regrouper en trois familles (Fig.3 et 6) :
 Failles subméridiennes : Elles sont le plus souvent marquées par un remplissage
quartzo-carbonaté avec ou sans minéralisation. La taille 1 et des structures satellites de
la F1 en font partie.
 Failles sublatitudinales : Elles sont d’envergure régionale, Elles présentent un jeu
précoce inverse et un rejeu décrochant senestre. Le remplissement est très localisé et la
minéralisation y est souvent tectonique.
 Failles NNE : Elles regroupent la T2, la F1, la F1 bis et bien d’autres structures. Elles
présentent également un jeu senestre inverse auquel se superpose un rejeu dextre.

Figure 5 : Coupe passant par l’amas C2 illustra le compartimentage tectonique des serpentines et
des corps minéralisés. L’amas C2 correspond au deuxième plus grand corps de Tamdrost après
l’amas C1, comme l’illustre la figure, il est logé au niveau d’une rampe régie par un accident E-
W. L’écaille des serpentines située au nord de l’amas est mise en place postérieurement à
l’événement minéralisateur et c’est la même écaille qui le sépare latéralement de la taille 3 qu’en
constitue le prolongement. La figure révèle la même configuration au niveau -80 entre les corps
Q23 et Q45. Sous un autre angle, la coupe montre que les pentes raides du contact des serpentines
avec le PIII sont tectoniques. C’est, à cet effet, qu’elles ne peuvent pas contenir de minéralisations
de contact à défaut du réceptacle nécessaire qu’assure les étabirites.

290
1.2.2. Les fentes :
Ce réseau de faille est accompagné d’un système de fentes de tension. Le remplissage
est surtout carbonaté avec ou sans minéralisations économiques.
En direction, seule la famille sub-méridienne a été identifiée avec une minéralisation
associée. La famille N-E exprimée en surface ne ressort pas de cette analyse.
Cependant, au niveau de la taille 1, des fentes NW ont été cartographiées. Elles
seraient synchrones d’un rejeu senestre de la structure T1.
1.2.3. Contrôle structural de la minéralisation :
Le contrôle structural est commun aux deux types de corps à Tamdrost. La
minéralisation est associée à des cisaillements, des failles ou à des fentes d’extension.
Pour les filons intra-PIII toutes les directions sont minéralisées (NQ, N3Q, N90, N120
et N150) (Fig.3 et 6). Les corps aux contacts se présentent en un empilement de filons à pente
douce guidés par des fractures subhorizontales. Ces corps présentent toujours une relation
spatiale avec des filons intra-PIII. Au niveau de la taille 2, les filons-couches recoupent la
structure principale. La fracturation entre les failles plates et la dissolution favorisent la
coalescence des filons couches pour former les amas.
En résumé, les relations entre les différentes structures et les fentes associées
supposent que la minéralisation de Tamdrost s’inscrit dans un contexte de contrainte lié à une
compression N-S.
La morphologie des serpentines est essentiellement liée aux accidents sublatitudinaux,
qui sont à l’origine du compartimentage des serpentines en marche d’escalier.
L’intersection de ces accidents avec la paléo-surface constitue un piège pour la
minéralisation.
Certaines structures s’éclatent à l’approche des serpentines en conséquence des
propriétés rhéologiques particulières de ces dernières. La minéralisation peut alors s’associer
aux failles satellites. C’est le cas de l’amas C2 qui est guidé par une branche de la FC1.
Au niveau –160, certaines figures indiquent un style tectonique à jeu normal. Les
fentes de direction N-S et des ouvertures en « pull a part » sont à remplissage de carbonates et
de minéralisations.
1.2.4. Tectonique postérieure à la minéralisation :
Elle est traduite par une segmentation de la minéralisation en boudins. Au niveau de la
FC1, une striation (affectant la minéralisation) indique, un rejeu décrochant senestre. Il se
développe un matériel chloriteux à petits cristaux de skuttérudite recristallisée.
Dans la taille 1, des plissements intra-filoniens affectant la minéralisation ont été
relevés. Ils sont à rattacher à un rejeu de la structure lors d’une compression NW-SE. Cette
compression engendre un rejeu dextre des accidents sublatitudinaux.

291
Figure 6 : Gisement de Tamdrost contrôle structural de la minéralisation

1.2.5. Minéralisations
1.2.6. Morphologie et dimensions :
Les corps minéralisés se présentent sous forme diverses. Ces différences
morphologiques permettent d’établir la typologie suivante (Fig.3 et 4) :
Les corps intra-PIII ont des formes filoniennes subverticales. La longueur minéralisée
n’excède pas 30 m à l’exception de la FC1 ou elle peut atteindre 100 m. En hauteur, la taille 1
est minéralisée sur 120 m. Une particularité de la F1 mérite d’être soulignée. Dans les parties
amont de la structure, l’enveloppe minéralisée se défâche de la serpentine et s’en éloigne de
plus de 50m ; Cette configuration est exceptionnelle à cette structure avec celle d’Agoudal
dont on discutera dans les chapitres qui suivent.

292
Les corps au contact de la serpentine sont lenticulaires. Cette géométrie est liée à la
pente douce du contact et des structures qui guident cette minéralisation. Ainsi l’amas C1
s’allonge parallèlement à la FC1 sur 100 m. Toutefois, la taille 3 et l’amas C3 sont ovoïdes
sans allongement particuliers.
1.2.7. Paragénèse minérales
Les arséniures occupent les parties centrales du gisement. Ils regroupent la
skuttérudite, la nickéline et les diarséniures de composition variée et représentent plus de 80%
de la paragénèse minérale. D’une manière accessoire sont observées la rammelsbergite et la
pararamelsbergite
Les sulfo-arséniures regroupent l’arsénopyrite et sont rencontrés dans des mesures
beaucoup moindres en regard des autres gisements de Bou Azzer. Leurs extensions sont
également limitées dans l’espace et sont chronologiquement tardifs aux arséniures.
Les sulfures communément rencontrés sont par ordre décroissant : la pyrite, la
chalcopyrite, la bornite, la molybdénite et la galène. Des phénomènes de rétromorphose de la
pyrite en chalcopyrite ont été relevés.
Les chromospinellides sont rencontrés en grains isolés dans la matrice ou en fragments
angulaires témoignant de leurs caractères résiduels.
Ils sont également, mais plus rarement, reconnus en inclusion dans la skuttérudite ce
qui sous-tend leur caractère précoce.
La distribution des espèces minérales définies à Tamdrost est large et les proportions
sont variables. Sur l’ensemble du gisement, il existe des différences notables entre les
différentes structures. Ainsi, la taille 3 par exemple est à dominance de safflorite ferrifére et
des minéraux de nickel. A l’inverse, la FC1 est surtout à skuttérudite. Cette tendance
s’accentue d’autant plus qu’on s’approche du centre de Bouismas et d’une manière
visiblement progressive. La structure F1 qui limite le gisement à l’Est est à prédominance de
skuttérudite. Ainsi, les teneurs concentrées en cobalt générées par cette structure excèdent
12%.
Plus au centre du gisement, l’amas C1, la taille 1 et 2 ainsi que l’amas C2
s’apparentent au groupe à skuttérudite avec néanmoins des teneurs moindres qu’à la F1, le
concentré étant à 10% en cobalt.
Plus à l’Ouest, la taille 3 et l’amas C2 sont plus contrastés avec une abondance relative
des diarséniures cobaltifères, les teneurs concentrés en cobalt sont respectivement de 7% pour
la taille 3 et 5% pour l’amas C2.
Pour les minéraux de nickel, l’évolution est plutôt évidente verticalement que
latéralement. De manière générale, le nickel augmente en s’approchant des serpentines.
Ce gradient vertical est encore mieux exprimé en allant des structures intra-PIII vers
les corps au contact. Pour les sulfures, la pyrite constitue le minéral le plus commun.

293
Planche 17 : La pyrite en filonnet qui recoupe l’arsénopyrite automorphe. Gisement de Tamdrost.

Planche 18 : Les sulfures sont particulièrement abondants dans le gisement de Tamdrost ici
représentés par la bornite, la chalcopyrite et la sphalérite.

294
Il constitue l’enveloppe globale du gisement et se présente en fines disséminations
dans les roches volcaniques du PIII. L’oligiste suit la même tendance avec une envergure plus
régionale. En effet, aux flancs du gisement de Tamdroust, la quasi-totalité des structures
minéralisées à proximité des serpentines sont à oligistes plus loin.
Concernant la gangue, les répartitions zonales sont similaires aux autres gisements.
La prédominance du quartz est caractéristique des flancs du gisement, tandis que les
carbonates abondent à l’approche des centres minéralisés.
Dans le détail, les espèces minérales reconnues à Tamdrost sont regroupées dans les
phases suivantes : arséniures-sulfo-arséniures-sulfures-sulfo-sels-oxydes.
Du point de vue textural, la minéralisation se présente sous forme massive, rubanée,
disséminée ou béchique.
En regard des autres gisements, la minéralogie de Tamdrost se particularise par :
 La grande abondance des arséniures de nickel et des sulfures (T3 et T2),
 La rareté des arsénopyrites.
 L’abondance des diarséniures de compositions variables (Co, Fe, Ni) As2.
 Les faibles teneurs en or
 L’abondance de grains reliques des chromospinelles aussi bien dans la minéralisation
que dans la gangue.
1.2.8. Composition chimique
A priori, nous pouvons relever les constatations suivantes :
La loëllingite est statistiquement cobaltifère à Tamdrost au même titre que la
skuttérudite et ceci aux dépens de nickel qui est relativement déprimé.
L’absence de la skuttérudite nickélifère, les sélénides et les arséno-sélenides peut
expliquer les teneurs faibles en or du gisement de Tamdrost.
L’abondance de la calcite dans la gangue est à lier à la composition chimique de la
roche hôte (carapace d’Ambed). Sur un plan géochimique, les structures sont contrastées par
des teneurs élevées en Co, Bi, Mo, A, Ni, Ag et Cu. La dispersion et l’étendue des halos
géochimique varient selon les éléments et leurs mobilités respectives.
Les résultats des analyses à la microsonde et les formules chimiques des espèces
minérales sont récapitulés dans les tableaux 1 et 2. Les principaux résultats sont :
Il existe un arsénopyrite cobaltifère qui a livré une teneur de 0,39% en cobalt. Sa
formule chimique est : [Fe 1.03 As 0.98 S 0.99]
La co-loellingite contient 26,44 % en fer et 3,24% en cobalt ce qui la positionne dans
le pole ferrifère avec la formule : [Fe 0.97 Co 0.11 As 1.92]

295
La tenantite contient le fer à 5,9%, le cuivre à 46,5% et le zinc à 1,33% :
[Fe 1.55 Cu 10.72 Zn 0.3 As 3.53 S 12.91]
La chalcopyrite renferme 30,88% en fer et 35,22 % en cuivre et s’exprime par :
[Fe 1.02 Cu 1.02 S 1.95]
La chalcosine est pure et exempte d’impuretés et titre 80,02% en cuivre et 19,98% en soufre.
La skuttérudite dans ce cas est nickélifère à 1,88% en nickel pour 16,98% en cobalt ce qui se
traduit par la formule : [Co 0.81 Fe 0.14 Ni 0.09 As 2.91 S 0.06]
Dans le tableau 3, la skuttérudite présente une teneur moyenne de 14,05% en cobalt et 2,37%
en nickel. La variation de ces teneurs présente une corrélation négative avec une loi presque
de linéarité entre les deux variables (Fig. 7). Elle contient aussi des teneurs anomaliques en
bismuth et en antimoine. Elles atteignent respectivement 0,24% et 0,02%.
La cobaltite contient des teneurs en cuivre, argent, bismuth et antimoine qui font partie des
éléments accompagnateurs du cobalt dans les études géochimiques.

Tableau 1 : Résultats d’analyse à la microsonde (en % pondéral) de certains minéraux de Tamdrost.

Minéral Fe Co Ni Cu Zn As S
Arsénopyrite1 35.30 0 0 0 45.26 19.44
Arsénopyrite2 35.28 0.39 0 0 45.39 18.95
Co-loellingite 26.44 3.24 0 0 70.32 0
Cuivre gris
5.90 0 0 46.50 1.33 18.03 28.24
(tenantite)
Chalcopyrite 30.88 0 0 35.22 0 33.89
Sphalérite
0.22 0 0 0 67.26 0 32.52
cleiophane
Skuttérudite 2.74 16.98 1.80 0 77.77 0.71
Chalcosine 0 0 0 80.02 0 19.98

Tableau 2 : formules chimiques des minéraux déduites des analyses à la sonde.


Minéral Formule chimique
chalcosine Cu 2.01 S 0.99
arsénopyrite Fe 1.03 As 0.98 S 0.99
loellingite Fe 0.97 Co 0.11 As 1.92
cuivre gris Fe 1.55 Cu 10.72 Zn 0.3 As 3.53 S 12.91
chalcopyrite Fe 1.02 Cu 1.02 S 1.95
sphalérite Zn 1.01 S 0.99
skuttérudite Co 0.81 Fe 0.14 Ni 0.09 As 2.91 S 0.06

Tableau 3 : Résultats d’analyse à la microsonde (en % pondéral) de certains minéraux de


Tamdrost.

Echantillon minéral Co Ni Fe Cu Ag Bi As Sb S SUM


T-2 skutterudite 17,58 0,93 2,89 0,004 - 0,02 78,16 - 0,59 100,17
T-3 skutterudite 17,26 1,1 2,91 - - 0,012 78,12 0,001 0,34 99,75

296
13,62 2,99 4,46 0,007 - 0,001 78,13 - 0,12 99,34
14,98 1,9 4,29 - - - 78,81 - 0,21 100,18
T-4 skutterudite 13,28 2,96 4,79 0,001 - - 78,42 - 0,12 99,57
T-6 skutterudite 12,53 3,48 5,12 - - - 78,81 - 0,1 100,03
T-252 skutterudite 11,52 3,23 3,01 - - 0,24 0,02 0,12 101,08
11,63 2,36 2,82 0,011 - - 78,79 - 0,25 100,5
T-20 skutterudite 113,8 3,1 3,78 0,08 - 0,005 79,02 - 0,11 99,87
T-261 cobaltite 11,82 10,3 5,48 1,94 0,013 0,109 44,92 0,009 19,82 100,83
T-4 cobaltite 11,98 10,1 4,51 0,94 0,012 0,116 45,65 0,004 18,9 100,05
T-270 arsénopyrite 14,08 0,2 28,83 0,003 0,003 - 47,62 0,002 17,61 98,36
0,47 - 33,29 - 0,009 - 46,01 - 19,54 99,32

Figure 7 : Variation des teneurs du nickel et du cobalt dans la skuttérudite du gisement de


Tamdrost.

1.2.9. La gangue :
Elle est essentiellement carbonatée et parfois à chlorites. Les carbonates sont
représentés par la calcite blanche et la dolomie rose. Leur distribution varie selon la typologie
de la minéralisation. La minéralisation du contact est réputée par l’abondance de la calcite.
Pour la chronologie, les structures relevées jusqu’à maintenant stipulent la postériorité
de la calcite par rapport au quartz et à la dolomie. On la rencontre en remplissage géodique ou
en veinules au sein de la dolomie. Dans les minéralisations du contact, les chlorites se
présentent en fin liserés le long des fissures. Elles encaissent une minéralisation de type
disséminée.

297
1.2.10. Zonalités minéralogiques :
Tant à l’échelle du gisement qu’à celle d’une même structure, il existe une zonalité des
espèces minérales et des éléments accompagnateurs (gangue, éléments traces, minéraux
d’altération).
1.2.10.1. A l'échelle du gisement :
Les corps minéralisés sont répartis sur une superficie de 0.4 km². A vouloir les classer
en fonction des minéraux métalliques dominants, les corps à l’Ouest sont à prédominance de
diarséniures à l’image de l’amas C3 et Ad14. L’enveloppe périphérique des arséniures est à
sulfures et oxydes. Les sulfures se concentrent aussi bien dans la gangue que dans les roches
hôtes. La chalcopyrite est proximale des corps à arséniures tandis que la pyrite l’emporte dans
les parties distales. Au flanc extrême Est de Tamdrost, la structure FC1 présente une signature
géochimique polymétallique avec des teneurs en cobalts qui atteignent 1% Co. Le remplissage
à quartz et carbonates combine l’hématite et les oxydes noirs. Des sondages d’exploration
réalisés par le service géologique de C.T.T ont révélé une minéralisation de diarséniures
ferrifères. Il en découle que la zonalité est à l’échelle du gisement concentrique avec un ratio
Co/Fe qui croit du centre vers les périphéries traduisant aussi le processus minérales et des
conditions physico-chimique qui les conditionnent.

Figure 8: Schéma illustrant le processus de dissolution des carbonates précoces par les fluides
hydrothermaux. (Levé de front de la taille). Gisement de Tamdrost

298
Figure 9 : Coupe transversale de la structure F1 et les profils de distribution des éléments As, Ni et
CO. La coupe montre que la structure présente un heu apparent normal. Elle se ramifie en trois
branches dans sa partie superficielle. Les profils géochimiques montre des anomalies probablement
primaires en As, Co et Ni. Le hale de cobalt est le plus dispersé avec une portée qui dépasse 20 m
suivi du nickel et enfin l’arsenic.

299
Figure 10 : La répartition des di-arséniures et des tri-arséniures entre la structure F1 et le minerai
de contact associé.

300
1.2.10.2. A l’échelle de la structure :
Du point de vue minéralogique, les sulfures prédominent dans les périphéries. Dans la
zone à arséniures, la loëllingite constitue l’enveloppe du corps, ceci est illustré par le cas de la
taille 1. Elle correspond à une structure N10, 55°W, la minéralisation est associée à une
gangue dolomitique intra-lave PIII. La teneur en cobalt diminue en allant du niveau-160 au
niveau-120.
Latéralement, on retrouve les mêmes tendances. Les teneurs les plus élevées se situent
dans la partie centrale à l’exemple de la taille F1 /-120 (Fig.10). Sur un chimique et un plan
géochimique, d’une manière générale le nickel augmente à l’approche des serpentines. Dans
le cas de l’amas C2 (Fig.9), il y aurait autant de nickel que de cobalt au contact avec les
serpentines. Le fer suit la même tendance que le nickel, ceci traduit la nature loëllingitique de
la minéralisation.
1.2.11. Relation des structures avec leurs encaissants :
1.2.11.1. Relations géométriques :
Les minéralisations dites de contact sont presque entièrement encaissées dans la
carapace. Les corps sont discordants sur les contacts lithologiques et se localisent en dessous
des jaspes qui jouent le rôle de barrière géochimique à la précipitation des arséniures. Entre
les structures minéralisées, les serpentines carbonatées sont bréchifiées. Elles se présentent en
éléments hétérométriques dans un fond chloriteux.
Les filons intra-PIII s’éteignent bien souvent au contact des serpentines. Néanmoins,
la FC1 s’enracine sur plus de 20 m avec une terminaison en queue de cheval à crins
faiblement pentés.
Dans certains cas, et en relation avec la densité de la fracturation, des amas peuvent se
développer dans le PIII, la minéralisation est alors de type disséminée et en stockwerk. C’est
le cas au niveau -195 à la jonction des structures T2 et T1. Dans ce cas, les sulfures se
développent sur de grande extension et forment l’enveloppe du corps minéralisé, la phase la
plus abondante est la pyrite.
1.2.11.2. Relations géochimiques :
Le gisement de Tamdrost est marqué par des signatures anomaliques en cobalt et en
éléments traceurs. La répartition des halos géochimiques est en relation directe avec la
fracturation. On retrouve alors des axes méridiens NW-SE et sublatitudinaux. Parmi les
structures minéralisées, la FC1, la taille 1 et la F1 ont des signatures en géochimie de surface
à cobalt, nickel, bismuth, molybdène, arsenic, cuivre et argent.
La F1 est la plus anomalique, ceci est probablement corollaire de la faible profondeur
de la minéralisation. En effet, sur la F1, la minéralisation est relativement superficielle et
commence à moins de 60m de profondeur. Pour la mobilité des éléments et leurs distributions
respectives, le cobalt semble être le plus dispersé comparé au nickel et l’arsenic (Fig. 11).

301
Figure 11 : Coupe géologique de l’amas C2 avec l’évaluation du rapport Ni/Co. La coupe
géologique illustre un cas particulier de minéralisation associée à un contact redressé avec un
pendage inverse vers le nord. Le «plâtra » proprement dite se situe en aval du niveau -200. En
amont la structure s’éclate en filons intra – PIII et un autre au contact Le long de la coupe le ratio
Ni/Co augmente en allant vers la serpentine. Cette évolution est conformée par les levés
minéralogiques des tranches d’exploitation ou on a relevé des amas de nickéline dans la partie nord
du corps C2.

Par ailleurs, l’amas C2 et l’amas C3 donnent l’exemple de minéralisation sans


anomalie géochimique associée. Dans d’autres cas, les anomalies géochimiques ne se
corrèlent pas spatialement avec la minéralisation. L’exemple de l’amas C1 est édifiant. La
zone la plus anomalique se situe à 40 m du centre du corps minéralisé.
1.3. Altérations :
Des altérations hydrothermales des volcanites du PIII et des serpentines accompagnent
la minéralisation. Les serpentines sont affectées par une antigorisation, talcification,
carbonatation et chloritisation. La néoformation de la muscovite a été également relevée.

302
Dans les volcanites, le halo d’altération est marqué par une silicification et
feldspathisation. Dans la carapace, les chromospinelles sont remplacés par les arséniures.
L’apparition des sulfures et de la calcite blanche va en pair avec les altérations.
1.4. Conclusion
Le gisement de Tamdrost représente le type sous couverture PIII. Il est structuralement
marqué par une dualité des jeux chevauchants et cisaillant. La tectonique postérieure à la
minéralisation est caractérisée par une compression NW avec des rejeux dextres des accidents
majeurs accompagnés par une remobilisation intense de la minéralisation caractéristique de
Tamdrost.
 La minéralogie de Tamdrost se particularise par :
 La grande abondance des arséniures de nickel.
 La grande extension des halos à sulfures.
 La rareté des arsénopyrites.
 L’abondance des diarséniures de composition variable (Co, Fe, Ni) As2.
 La présence des grains reliques de chromospinelles aussi bien dans la minéralisation
que dans la gangue.
 Le faible contenu en or.
La zonalité minéralogique est matérialisée tant à l’échelle d’une structure qu’à
l’échelle du gisement. Les parties centrales sont communément riches de cobalt en
conséquence directe de l’importance de la tectonique synchrone. En effet, en allant vers l’Est
et vers le Sud ou le contact des serpentines avec les volcanites du Précambrien III est plat et
les jaspes de la carapace sains, la loëllingite prédomine jusqu’à l’arrêt de l’hydrothermalisme.
Les corps riches sont développés là ou le contact est faillé et la densité de fracturation
est plus élevée. C’est ainsi que l’essentiel des corps minéralisés sont logés dans la partie nord
du massif enfoui, laquelle est caractérisée par la pente raide du contact corollaire des jeux
conjugués des failles de type F1 nord Cette fracturation a probablement joué un rôle double de
conduit hydrothermaux mais également de zones perméables aux fluides exogènes que nous
jugeons nécessaires à la genèse des arséniures.
Le modèle structural de mise en place suppose une pression fluide élevée dans un
système tectonique l’importance sismique. Il en témoigne l’importance de la brechification
hydraulique, l’anastomose les « cracks seuls » et l’ouverture de la quasi-totalité des directions
des structures cartographiées La grande taille des amas de Tamdrost est favorisée par les
« ripple side » au contact des serpentines avec le PIII et par le processus de dissolution et de
remplacement (Fig. 7).

303
Sur un plan géochimique, le gisement de Tamdrost révèle une signature discrète
comparé aux autres gisements. Les éléments typomorphes marquent les zones périphériques
des corps.

304
Chapitre 13 : Gisement d’Ightem

1.1. Introduction
Le gisement d’Ightem se trouve à 25 km à l’Est du centre minier de Bou Azzer. La
structure géologique est caractérisée par un important décrochement désigné par la faille
d’Ightem. Cet accident engendré par la phase panafricaine B2 décroche les terrains PII d’une
manière senestre. Son dernier rejeu se limite à la base de l’Adoudounien.
1.2. Analyse structurale
La structure d’Ightem est régie par un réseau de fractures que nous regroupons comme
suit :
 Accidents NE : ils sont de loin les plus dominants. Leurs jeux majeurs apparents sont
senestres. Ces accidents localement remplis (Pull à part, surface gauche…) induisent
une carbonatation des serpentines.
 Accidents EW : Cette famille de failles présente une histoire tectonique plus
complexe. Elle regroupe les contacts B1 hérités réactivés postérieurement lors des
dépôts du Groupe de Ouarzazate (PIII).
 Dans la partie est, un accident intra-serpentine est marqué par une puissante zone de
broyage. Cet accident bute sur une branche de la famille d’Ightem ce qui amène à
supposer son antériorité par rapport à cette faille.
 Structures subméridiennes : Cette famille regroupe des structures à style tectonique
différents matérialisées par des cisaillements N-S à jeux apparent senestre suivi d’un
rejeu dextre et des fentes à remplissages quartzeux ou quartzo-carbonaté synchrones à
l’événement minéralisateur.
Le gisement d’Ightem est particulier par sa taille très modérée si on considère son
histoire tectonique polyphasée et l’ampleur de la faille (faille d’Ightem) qui le structure.
La zone se particularise également par la faible fréquence des fentes d’extension NS
qui caractérise l’événement hydrothermal à arséniures.
L’hypothèse d’un niveau d’érosion et la nature des serpentines (abondance des
dunites) est, à notre avis, une voie à explorer en profondeur.
1.3. Minéralisation
La minéralisation d’Ightem est de type intra-serpentinite. Elle est encaissée dans une
masse de carbonates associée au décrochement d’Ightem.
En surface, le cobalt est exprimé en arséniates aux épontes du filon carbonaté.

305
La zone à arséniures est sous forme de patate massive dans sa partie centrale bordée
d’un système à stockwork. Elle est de faible taille mais à teneur relativement riche par
l’abondance de la skuttérudite. Ceci montre que l’importance de la faille qui contrôle la
minéralisation est une condition nécessaire mais non suffisante pour la genèse de corps
minéralisés de grandes dimensions.
1.4. Conclusion :
Le gisement d’Ightem est de type intra-serpentinite. Il est structuralement guidé par la
faille d’Ightem dans un encaissant carbonaté. Sa particularité réside dans sa petite taille
malgré l’imprtance du « master plan » qui le contrôle.
La facturation à style extensif, qui manque la (ou les) phase(s) minéralisatrice(s) est
faiblement exprimée. Ceci limite les chances de trouver des gisements de type Méchoui dans
cette zone.
Le gisement d’Igthem constitue un autre type des corps minéralisés cobaltifères de
Bou Azzer : une minéralisation intra-serpentine contrôlée par un accident NE similaire au
filon II éperon à Bou Azzer centre et F56 à Ait Hmane.
La serpentine, par sa plasticité, empêche la circulation des fluides hydrothermaux, ce
qui limite l’extension de la minéralisation en profondeur et la restreint à la partie carbonatée.
Sur un plan génétique et au même titre que le gisement centre, la carbonatation
primaire des serpentines a joué un rôle de réceptacle pour la minéralisation. En effet, par cette
altération, la roche acquiert une compétence et devient susceptible de se facturer et favorise
les phénomènes de diffusion.
En guise de conclusion, le gisement d’Ightem est particulier par sa taille très modérée
si on considère son histoire tectonique polyphasée et l’ampleur de la faille (faille d’Ightem)
qui le structure.
La zone se particularise également par la faible fréquence des fentes d’extension NS
qui caractérise l’événement hydrothermal à arséniures.

306
Chapitre 14 : La zone D

1.1. Introduction.
La zone D est également associée au contact nord du massif des serpentines et se situe
à quelques km à l’Est du gisement d’Agoudal. Récemment découverte par l’équipe
géologique de CTT, elle est actuellement en développement par les travaux miniers. Mis à
part quelques anomalies et indices à l’affleurement, la minéralisation commence à partir du
niveau -100 et se poursuit au-delà de 400 m. Elle est actuellement en cours de développement
par le service géologique de CTT aux niveaux -100, 150 et -200.

Figure 1 : Carte géologique de la zone D : contact nord Aït Ahmane

Les unités géologiques qui affleurent comprennent du sud vers le nord, la serpentine,
les roches basiques, et la série de Tiddiline (Fig. 1). Le contact des serpentines avec les roches
basiques est tectonique et présente un pendage vers le sud. Il est longé par les serpentines
altérées et carbonatées liées à un accident senestre NE. Le passage des roches à la série de
Tiddiline est aussi faillé. Il est compartimenté par une série de failles NE senestres et qui se
prolongent au sud et décrochent aussi les autres unités mais avec des rejets différents. Le jeu

307
précoce de ces accidents est attribué à la phase panafricaine B2. Les filons minéralisateurs
sont orientés NE et NW et suivent les mêmes discontinuités que les failles qui décalent. S’il
y’a lieu de faire un essai de reconstitution tectonique de la zone, on citerait les évènements
suivants :
 Chevauchement des roches serpentines par les roches vertes.
 Chevauchement de la série de Tiddiline,
 Jeux transcurent des accidents NE et NW qui affectent les plans de chevauchement
précoces,
 Carbonatation et talcification des serpentines synchrone pour former les grandes
masses parallèles au contact,
 Réactivation des failles, ouverture et mise en place du quarzt, des arséniures et des
carbonates hydrothermaux.
1.2. Données des sondages et des coupes géologiques.
Les coupes sud de la figure 2 montre trois structures à remplissages quartzo-carbonatés. Deux
d’entre elles sont minéralisées en profondeur à partir de -100 et -120 stipulant ainsi une
évolution ouest de l’enveloppe minéralisée. En allant vers les serpentines les mêmes
structures délimitent un « chicot » de carbonates et de serpentines. Ces derniers sont affectés
pour la minéralisation.

Figure 2 : Deux coupes géologiques sériées de la zone D, basées sur les sondages carottés. .
Contact Nord Ait Hmane.

La coupe géologique de la figure 3 illustre le caractère saccadé de la minéralisation. Une série


de filons stériles à pendages WNW sont recoupés par une structure minéralisée à pendage fort

308
vers l’ESE. Toutes les données montrent que ces structures s’apparentent à une même phase
tectonique.

Figure 3 : Coupe géologique des structures stériles et leurs relations avec le filon minéralisé.
Gisement de la zone D. Contact Nord Ait Hmane.

La coupe longitudinale montre la relation entre l’enveloppe minéralisée, les carbonates


précoces et le massif des serpentines (Fig. 4). A partir de la cote -60, les arséniures
envahissent les carbonates et augmentent d’extension avec la profondeur. Ils suivent l’allure
du contact et s’en détachent légèrement dans la partie inférieure de la coupe. En ce qui
concerne les teneurs, le cobalt s’enrichie en vertical et les deux derniers sondages profonds
livrent 16, 62 et 19,3 % en cobalt dans les concentrés.

309
Figure 4 : Coupe longitudinale le long de la structure ST1 de la zone D. Contact nord Aït Hmane.
Réalisée à la base des sondages avec les teneurs en cobalt dans le tout-venant dans le concentré et
la puissance de l’intercepte. (Rapport interne, CTT).

310
1.3. Données des travaux miniers.
1.3.1. Niveau- 110 :
Le niveau est reconnu par un travers banc réalisé à partir des puis et dans les roches
basiques et par des traçages dans les structures minéralisées.
Les roches basiques sont affecté par une séries des failles avec au sans remplissage.
Hormis les structures minéralisées qui sont détaillées par la suite, la plus part des
veines du TB sont orientées NS à NNE à pendages vers l’Es à l’exception des deux veines
sublatitudinales à pendages Sud et une autre orientée NW et à pendage de 45° vers le NE (Fig.
5). Plus loin dans le TB, une petite écaille de serpentines sous forme d’amande affleure au
sein des roches basiques, ses dimensions sont très réduites, à 3m de puissance et 20 m de
longueur. Elle est enrobée par la minéralisation sur toute les flancs et suit une orientation NE
et puis ENE.
La mise en place de cette écaille est tectonique et montre l’ampleur et l’âge précoce de
l’accident qui la porte.
En effet sa mise en place en zone transtensive ENE d’un accident NE senestre serait
d’âge panafricain B2 et peut-être même antérieur, sa petite extension et les discontinuités
associées auraient favorisé sa carbonatation pour ensuite acquérir des propriétés physiques à
même de réagir aux fluides hydrothermaux postérieurs pour encaisser les arséniures.
En ce qui concerne les minéralisations, elles sont portées par un réseau de fractures
anastomosées mais globalement structurées par deux direction NE et NS.
Quatre filons minéralisés peuvent être distingués :
 la structure principale NE qui contient l’écaille de serpentine est tracée sur 100 m, elle
comprend trois colonnes minéralisées à morphologies distinctes, une première qui
entoures l’écaille suivi d’une zone de serrée. La partie située au Sud à proximité de
contact est épaisse avec un remplissage de carbonates cerné par les arséniures qui
occupe les salbandes du filon.
 La branche NE de cette structure prend naissance à partir du point de fermeture de
l’écaille, elle est d’abord sèche sous forme d’une fracture qui se remplit et s’épaissit en
allant vers le Sud
 Le deuxième filon NE est plus complexe, il est encaissé dans la serpentine sur en
moins de 10 m et change de direction en s’en éloignant pour devenir NS au sein des
roches basiques. Cette partie de ce filon est très faiblement minéralisée en quantité et
en qualité des arséniures malgré la grande puissance de la gangue.
 Le filon intermédiaire assure la connexion entre les deux principaux NE, il longe une faille
dont le mouvement précoce est dextre.

311
Figure 5 : Levé géologique du niveau -110 de la zone D. Contact Nord Ait Hmane.

1.3.2. Niveau- 150 :


Il est beaucoup plus minéralisé que le niveau -110, la densité de la fracturation dans
les roches basiques est manifeste, la famille des failles NNE est prédominante avec toutefois
quelques fractures ENE (Fig. 6).

Figure 6 : Levé géologique du niveau -150 de la zone D. Contact Nord Ait Hmane.

312
Les corps minéralisés suivent deux structures NE et une fente intermédiaire NS.
La première structure NE située du côté du puits est longée sur 60m avec une
minéralisation continue mais mince, elle présente des courbures qui alternent les directions
NE et ENE, les premières sont vraisemblablement plus minéralisées.
Le deuxième filon suit la même configuration avec un premier tronçon NE à proximité
du contact qui évolue en ENE plus au Nord.
On note aussi une disproportion de remplissage selon la même logique que dans le
filon parallèle. La fente NS est la plus puissante mais restreinte en longueur à l’intervalle
entre les deux filons NE.
Dans la zone D les arséniures sont pauvres en cobalt par rapport aux autres gisements
et il en est de même pour l’Or.

313
Chapitre 15 : Gisement d’Agoudal

1.1. Contexte géologique.


Il se situe au contact nord à proximité de la faille d’Ightem. Les roches encaissantes
sont à prédominance de roches basiques et ultrabasiques avec des intrusions de gabbros et de
diorites. Il est reconnu jusqu’au niveau -200. Le contact des serpentines avec les roches vertes
est courbe avec un pendage vers le sud dans les parties superficielles et devient vers le nord en
profondeur.
A l’affleurement, le contact est affecté par plusieurs failles NW dextres et NE
senestres. Certaines sont à remplissage quartzo-carbonaté et à oxydes noires cobaltifères ce
qui avait motivé une exploitation en carrière. Ces remplissages sont épais loin du contact et
particulièrement au passage de la diorite au nord ou les ouvertures prennent des formes
losangiques de pull apart et des fentes (Pl. 1).
Les carbonates, en l’occurrence la calcite blanche est manifestement développée dans
cette zone de la boutonnière et avait fait l’objet de petites exploitations industrielles.

A B

C D

Planche 19 : Structures internes d’un pull appart Agoudal. A : Relation avec le filon bordière à
droite et le remplissage calcitique de l’ouverture. B : Deux directions majeurs NW et NE limite le
Pull apart avec la diorite encaissante.

Structures internes d’un pull appart. Agoudal.

314
La planche 1 montre la succession en série de ces plans dénote de la coalescence de
plusieurs ouvertures pour constituer un « pull apart » composé. La direction NW correspond
au grand axe de l’ouverture. C : Elle correspond à un agrandissement de la partie sud de la
photo B. Elle illustre les ouvertures et remplissages saccade de la structure qui aboutissent à
différentes générations de calcite de différentes orientations et de tailles. D : Une limite
courbe entre deux générations de carbonates révélateurs du processus de dissolution –
Précambrien.
1.2. Données des sondages et des travaux miniers.
Les colonnes minéralisées sont à plus de 30 mètres du contact des serpentines ce qui
constitue une véritable exception de ce gisement à côté de la structure F1 à Tamdrost.
Les structures minéralisées sont orientées N-S et se greffent sur l’accident majeur
d’Ightem. Les zones d’ouverture correspondent à des zones de relais ou à des fentes de
tension. La texture disséminée est dominante, favorisée par la rhéologie des roches
encaissantes. La minéralisation est à prédominance de skuttérudite avec des zonalités
classiques entre les tri-arséniures et les di-arséniures exprimées par les évolutions des teneurs
en cobalt des concentrés, celles-ci s’affaiblissent en s’éloignant du contact des serpentines.
Les sulfures et les sulfo-arséniures sont également relativement plus abondants.
Sur un plan textural, la minéralisation à Agoudal est finement disséminée ce qui
ampute les récupérations au niveau de l’usine gravimétrique.
1.2.1. Niveau -90.
Au niveau -90 des travaux miniers, les unités géologiques comprennent les roches
basiques au Sud suivi d’un niveau métrique de grés et de pélites (Fig.1). Les travaux miniers
n’ont pas atteint les serpentines qui se situent au Nord car les structures minéralisées
s’amortissent dans les pélites. Cinq structures minéralisées sont cartographiées, il en demeure
que la plus importante correspond à la F2. Elle est orientée NW et s’étend sur plus de 50m
vers le sud, elle s’éclate en plusieurs branches et virgue dans le sens horaire synonyme d’un
jeu dextre. Les fractures relevées au nord correspondent à des fentes discontinues sans rejet
significatif.
1.2.2. Niveau -130.
Le levé géologique du niveau -130 (Fig.2), montre la même succession lithologique
que le niveau -90 avec un pendage Sud. Néanmoins, le niveau des grés montre une géométrie
particulière résultat probable des effets combinés de l’évolution latérale de faciès et de la
tectonique. Quant à la minéralisation, la structure F2 au nord se divise en trois filons
parallèles liés par une zone de relais. La structure F7 s’n détache en allant vers le sud et se
prolonge sur presque 50m et se termine en « v inversé » significatif d’un éclatement sous

315
faible contrainte. D’autres structures parallèles à la F2 sont répertoriées mais ne rivettent pas
d’intérêt économique.

Figure 1 : Gisement d’Agoudal, levé géologique et structural du Niv-90.

316
Figure 2 : Gisement d’Agoudal, levé géologique du Niv-130, structures F2 et F7.

317
Figure3: Teneurs en arsenic de quelques diarséniures et sulfoarséniures du gisement d’Agoudal

318
Chapitre 16 : Gisement d’Aït Ahmane

1.1. Contexte géologique et structural


La région d’Aït Ahmane se situe à l’Est de la boutonnière aux alentours du douar qui
porte son nom. La série ophiolitique caractérisant le secteur est quasi complète, en particulier
au niveau de Jbel Oumarou (Fig. 1.). En ce lieu, elle est représentée par les cumulats avec à la
base une semelle de pyroxénolites flottant sur les serpentines (Leblanc, 1975, Hilal, 1991).
Les contacts nord et sud des serpentines avec les roches vertes sont fortement pentés, soit 75°
vers le Sud pour le contact nord et 75° à 80° vers le Nord pour le contact sud. La
configuration du Jbel Oumarou et les variations des pendages du contact nord et sud restent
des problèmes structuraux qu’on essayera de comprendre dans cette étude. Le contact sud
entre les serpentines et les diorites est régionalement souligné par les roches vertes. C’est un
contact tectonique N120 d’âge panafricain.

Nm
8
6

2 9

1
10

3 4

7
11
Legende: (1) serpentine; (2) dykes; (3) pyroxénolites; (4) complexe basique de Jbel Oumarrou; (5) Roches basiques du sud; (6) roches basiques et
ultrabasiques du nord; (7) diorites; (8) série de Tiddiline; (9) les carbonates et serpentines carbonatés du contact tectonique des serpentines avec
les cumulats; (10) La carapace d’Ambed; (11) les filons transverses quartzo-carbonatés.

Figure 1 : carte géologique du secteur d’Ait Hmane avec situation des différents gisements et gites
de cobalt (rapport interne Managem).

Cette tectonique est marquée par une foliation des diorites et des serpentines aux
voisinages immédiats du contact, induisant une talcification aboutissant à la formation des

319
serpentines violacées. Ces contacts sont affectés par une déformation cassante qui se traduit
par des accidents N70°E sénestres et N30°E dextres, les premiers étant les plus importants en
rejet latéral horizontal. L’analyse de la déformation et des tectoglyphes associés montrent que
ces accidents ont également un jeu multiple. Un premier B2 est marqué par une schistosité de
fracture localement pénétrative. Cette phase est reprise en transtension marquée par le
remplissage quartzo-carbonaté.

Sud Semelle de pyroxénolites Nord

Sud Nord

0 1km

Echelle approximative

Figure 2 : Coupes géologiques N-S montrant la structuration panafricaine des ophiolites d’Aït
Ahmane. En haut, la coupe passe par Jbel Oumarrou à Ait Hmane et celle du bas passe par Ait
Abdellah.

Dans les coupes géologiques ci-dessus (Fig. 2), les deux unités géologiques du
Cryogénien inférieur sont représentées par les serpentines et les roches vertes, inférieur et les
diorites et Tiddiline font partie du Cryogénien supérieur. Au niveau de Jbel Oumarou, les
diorites au sud présent un contact courbe avec les serpentines. Il est d’abord à pendage nord et
reprend vers le sud en profondeur. Cette configuration est probablement récente et est
favorisée par la pression lithostatique. Un bloc de roches basiques se trouve en enclave entre
les serpentines et les diorites. Les autres structures majeures sont toutes à vergence sud. Le
long de la coupe des roches basiques affleurent en butes témoins. Celles en dessous de
Tiddiline sont hypothétiques. La coupe passant par Ait Abdellah est appuyée par les données
géophysiques. Elle montre un bâti dioritique qui intrude les ultrabasites et les roches basiques
qi prédominent à l’affleurement. Dans la partie nord, une écaille des serpentines limite le

320
bassin de Tiddiline. Elle est possiblement profonde et mise en place postérieurement à la
diorite. Les serpentines et les roches basiques sous la série de Tiddiline sont hypothétiques et
interpolées à partir du district de Tamdrost- Ambed.
Sur un plan gitologique, la zone présente des particularités conséquentes des contextes
géologiques et tectono-magmatiques. La prédominance des termes ultrabasiques de la zone de
transition est reflétée par la présence des corps de chromite podiformes liés aux dykes et aux
plugs de dunites. Ces corps changent de composition de l’ouest vers l’est avec un pôle
d’abord alumineux et qui devient férrifère vers Ait Abdellah. Les minéralisations à cuivre et
PGE sont inventoriées à Jbel Oumarrou en relation avec les gabbros. En allant vers Ait
Abdellah, les sulfures de cuivre paraissent plutôt liés à des niveaux stratiformes de roches
basiques et ultrabasiques. La couverture particulièrement épaisse des roches basiques sur les
serpentines stipule un niveau d’érosion faible depuis le dépôt de la couverture édiacarienne.
La conséquence en est que les minéralisations hydrothermales de cobalt et sous-produit se
trouvent en grande profondeur. Vers Ait Abdellah, les arséniures de cobalt disparaissent et
aucun indice n’est décrit jusqu’à présent. Ceci peut être dû au faible enracinement des
serpentines en plots sur les massifs de diorite.
La figure 3 met l’accent sur les petits gisements de chromite « podes » qui
caractérisent la zone d’Ait Hmane et la distinguent des massifs de Bou Ofrokh, le centre et
Oumlil qui en sont dépourvus. Cette minéralisation qui va de pair avec une abondance relative
des dykes de dunites et de tronjemites confirme une position stratigraphique de zone de
transition attribuée à ce secteur. Elle reprend aussi la localisation des gisements de cobalt de
la zone d’Ait Ahmane connus jusqu’aujourd’hui. Elle ne rend pas compte de la densité de la
fracturation ni du potentiel de la zone sud illustrés par d’autres figures. Certaines indications
correspondent à des gites peu développés ou à ressources limitées. Les gisements les plus
importants dans l’état actuel des connaissances regroupent Agoudal, Agoudal Est, la zone D,
le filon 61 et les filons 53 Est et Ouest au sud.

Nm

0 2km

Ech approximative

Podes de chromites

Figure 3 : Localisation des gisements de cobalt dans le secteur d’Aït Ahmane. En noir, les podes de
chromites encaissés dans les serpentines.

321
Certaines informations géologiques méritent d’être soulignées, i) la quasi-totalité des
structures tendent à devenir orthogonales au massif des serpentines, ii) les structures
d’Agoudal Est recoupent la faille d’Ightem, le jeu majeur de cette dernière est attribué à la
phase B2, iii) les filons de la zone D, F60, F61 et F62 se prolongent dans la série de Tiddiline,
preuves que l’événement minéralisateur lui est postérieur, iv) les filons 57, 58 et 59 sont
associés au même accident majeur ENE intra-serpentines dans sa partie ouest qui se prolonge
au contact avec les roches basiques. Seul le filon 57 a livré un volume minéralisé significatif
mais à des faibles profondeurs. Les deux autres sont aux stades de gite et d’indice et
l’exploration entreprise par le service géologique de C.T.T. n’a pas livré de résultats tangibles.
Il est important de noter que cet accident limite les tectonites de la série cumulative et que le
filon 59 est dans la zone de transition. Ainsi, Il est possible que la petite taille de ces corps
soit liée à la nature des ultrabasites et au processus de serpentinisation peu évolué dans cette
région est de la boutonnière, v) les filons 55 et 56 sont profondément érodés et n’en restent
que les racines intra-serpentine actuellement en cours d’exploration, vi) la zone sud présente
la densité de fracturation la plus élevée et on dénombre plus de 50 filons dont la plupart se
sont révélés anomaliques en géochimie. Le niveau d’érosion faible et la profondeur des
colonnes minéralisées amputent la portée des outils d’exploration. Le filon 53 partiellement
délimité recèle à lui seul plus de 1500 t de cobalt métal. La profondeur d’investigation ne
dépasse pas 400m et il n’est pas exclu que la minéralisation continue bien au-delà. La zone est
aussi réputée pour des amas au contact des serpentines avec les diorites. Trois corps ont été
identifiés. Un premier affleurant au niveau du filon 53 est à dominance de loellingite avec la
calcite rhomboédrique macrocristalline et de tailles centimétriques. Un deuxième situé au
niveau de l’oued Ait Hmane qui n’arrive pas en surface et qui a été intercepté par des
sondages. C’est dans ce corps qu’Ennaciri (1996) a décrit une karstification interne. Il est à
skuttérudite massive. Le troisième amas est logé au niveau du filon 53 ouest et il est le moins
minéralisé. Tous ces amas sont liés aux accidents transverses et résultent d’un télescopage de
plusieurs altérations.
1.2. Données gitologiques de surface
1.2.1. Aït Ahmane Sud
Le secteur comprend les diorites au sud, les roches basiques essentiellement en
enclaves, et les serpentines. Les diorites ne sont pas déformées à l’exception de certains
couloirs de cisaillement locaux à schistosité frustre de fracture. Le passage à la serpentine est
parfois marqué par un niveau de serpentines violacées décrites comme riches en talc. Des
dykes de diabases sont cartographiés au sud de la zone. Et suivent une direction ESE. Un
dyke d’aplite intrude la diorite et recoupe les dykes basiques sans pour autant traverser la
serpentine. La zone du filon 52 est marquée par un accident majeur ENE qui devient NE au
contact de la serpentine. Cet accident est d’âge B2 présente un jeu senestre et se poursuit
jusqu’au filon 51 plus au NE. La direction NW dextre est également cartographiée et
s’apparente à la même phase B2. Le filon 52 proprement dit est régi par une faille NE
parallèle à l’accident majeur dont le rejeu est accompagné d’un réseau de filon NS. Entre les

322
filons 52 et 53 qui s’éclatent en plusieurs branches symétriques conformes à une cinématique
d’ouverture purement extensives. Les filons 53 Est et Ouest sont associés à deux accidents
respectivement NE senestre et NW dextre.

Figure 4 : Carte géologique de la zone entre le filon 52 et 53 ; contact sud Aït Ahmane (rapport
interne, Managem).

L’ensemble des filons 52, 53E et 53W présentent des corps stratoïdes à carbonates et
serpentines carbonatées. Le passage à la serpentine franche est progressif. L’enracinement est
limité à quelques dizaines de mètres. La jonction des filons transverses avec ces corps
développe des arséniures. Entre les deux filons (52 et 53), un réseau de fractures remplies est
très bien développé dans la diorite. Il est organisé en essaims qui se ramifient vers le massif
des serpentines et convergent en s’en éloignant. Le remplissage est irrégulier et combine le
quartz à mâchoires, précoce et les carbonates tardifs. Ces derniers occupent le plus souvent
des zones d’épaississements relatives aux surfaces gauches, aux zones de relais et à des pulls
apart. Le quartz en aiguilles bien cristallisé peut présenter des cubes de sels visibles, à l’œil
nu. Les prismes sont perpendiculaires aux épontes des filons et donc synonymes d’une
ouverture en extension. Les carbonates au cœur reflètent une dynamique tectonique
d’ouvertures saccadées dans un régime cassant et froid. Sur un plan géochimique, les filons
sont tous anomaliques en bismuth, argent, cobalt, nickel et arsenic révélateurs d’un potentiel
de concentration des arséniures en profondeur. Les sondages réalisés ont effectivment

323
confirmé l’existence d’une minéralisation mais sans valeur économique à la profondeur
investiguée. Les occurrences cobaltifères sont concentrées autour du Jbel Oumarou,
numérotées de 51 à 59 et dans le sens de l’aiguille d’une montre (Fig. 1 et 3). Les filons 51,
52, 53, et 59 sont situés au contact des serpentines tandis que les filons 54, 55, 56, et 58 sont
intra-serpentinites. L’ensemble de ces structures constitue des masses carbonatées associées
aux failles sécantes ou parallèles au contact. Elles sont similaires avec celle d’Ightem et de
certaines structures de Bou Azzer Est. Nous les considérons comme le produit d’une
carbonatation sous contraintes tectoniques caractérisée par le passage d’une serpentine
franche à filonnets de calcite à une roche entièrement carbonatée. Elles sont constituées de
carbonates rubanés, de serpentines carbonatées, de carbonates roux, de calcite spathique et
parfois de jaspe ferrugineux et de quartz à mâchoires. Les indices d’arséniures de fer et /ou de
cobalt (loëllingite plus rarement la skutterudite) marquent la plupart des corps, ils ont aussi
guidé les anciens travaux. L’essentiel de la minéralisation cobaltifère est associé à la calcite
spathique et se localise au contact avec les carbonates.
Par sa densité de fracturation et la fréquence des filons en surface, la zone d’Ait
Hmane représente un des plus importants foyers de déformation cassante de Bou Azzer. Le
volume de remplissages quartzeux et carbonatés évalué à la base des cartes géologiques de
surface et dont l’enracinement est confirmé par des sondages (Fig.4 et 5) rend compte de
l’énormité de la quantité de fluides hydrothermaux que la zone a véhiculés.

Figure 5 : Coupe géologique passant par le filon 53 et le filon 52. Elle montre la densité importante
de la fracturation. Noter qu’à l’exception de la ST2 du filon 53 Est, les filons présentent un pendage
Est. (Rapport PDM, CTT).

324
Il est probable que des accidents crustaux soient de proximité pour permettre le
drainage de ces fluides et conditionner la fracturation qui affecte les diorites. La zone entre le
filon 52 et le filon 53 compte à elle seule plus de 20 filons soit un volume minimal de 200 000
m3. La plupart de ces filons ont un pendage est sont compatibles avec une composante
verticale normale des accidents majeurs NE. Il est important de mentionner que cette densité
de fracturation est conséquente des éclatements et qu’elle va s’atténuer en s’éloignant des
serpentines se prolonger en quelques filons qui eux même buteront sur les plans tectoniques
qui les génèrent.
A une plus grande échelle, cette fracturation se poursuit à l’ouest jusaqu’au niveau du
filon Manar à quelques centaines de mètres de la limite occidentale de jbel Oumarrou tandis
qu’elle baisse en allant vers l’Est du côté d’Ait Abdellah. Sur un plan gitologique, les indices
d’arséniures s’arrêtent au niveau du filon 51 et les travaux de cartographie, prospection et
géochimie n’ont pas révélé de traces d’arséniures. Seuls des indices de cuivre sont récurrents
dans les filons qui se situent entre le filon 52 et Ait Abdellah.
1.2.1.1. Filon 52
Il se trouve à environ 450 m à l’Est de l’oued Aït Ahmane, au contact sud des
serpentines. Il a fait l’objet de travaux de grattage qui n’ont pas abouti à cause de la
dominance de la loellingite ferrifère dans les niveaux supérieurs. Des sondages réalisés
récemment sont à l’encontre de ces données, et interceptent les triarséniures cobaltifères en
profondeur. Un projet d’exploitation est en examiné sur la base d’un tonnage de 500 t métal
de cobalt.
L’affleurement, la zone comprend du nord vers le sud (Fig.6) :
 Le massif des serpentines à dominance de dunite. Elles sont intrudées par les dykes
basiques et les aplites localement. La foliation qui les affecte est orientée E-W et
montre un pendage faible vers le nord.
 Les roches basiques sont particulièrement abondantes dans la zone du filon52. Tandis
qu’à l’Est, elles sont en enclaves sous forme de grande latte sur la diorite, à l’ouest,
elles sont logées sous forme de « prismes » au passage des diorites avec les
serpentines. Les contacts avec ces unités sont tectoniques et longés par des serpentines
violacées. Les pendages de ces contacts sont également vers le nord.
 Le sud de la zone est occupé parles diorites avec les aplites associées ainsi que des
enclaves de serpentines violacées et de roches basiques.
 Les serpentines carbonatées sont visiblement associées à la tectonique et n’affleurent
que localement. Elles logent les contacts tectoniques Ne et EW et contournent une
masse de carbonates aux contacts progressifs.
La masse de carbonates en question est limitée à l’Est par un décrochement senestre
N70°E. Elle est constituée par une association de carbonates rubanés, de serpentines

325
carbonatées et de calcite spathique. La minéralisation est à dominance de loëllingite
macrocristalline dont la teneur en cobalt ne dépasse pas 5%.
Tableau 7.

Nm

0 5m

Figure 6 : Carte géologique de surface du filon 52. Contact Sud. Ait Hmane. On y voit les diorites
au sud qui intrudent les roches basiques et les serpentines, les serpentines violacées au contact et
des filons de pegmatites. L’accident ENE senestre décale les unités géologiques sur un rejet de 20m.
Il a probablement une composante inverse avec une remontée du compartiment ouest, à en juger
par l’étendue des roches basiques à l’est de l’accident. Le réseau filonien associé. La masse
carbonatée au contact connue pour ces minéralisations de diarséniures et de nickéline est
intimement liée à la faille majeure. Elle est englobée par les serpentines carbonatées qui se
poursuivent le long du contact sur quelques mètres. Les sondages réalisés confirment le pendage
nord du contact et la minéralisation liée aux filons transverses.

La nickéline est également abondantes, elle est nettement tardive par rapport à la
loëllingite. Sur un plan tectonique, la zone est structurée par un grand accident NE senestre
qui décale le contact sur plus de 45m. C’est ce même accident qui contrôle les serpentines
carbonatées et les carbonates au contact des serpentines avec les diorites. Une autre spécificité
du prospect consiste en l’importance des roches vertes aussi bien en enclaves sur la diorite
qu’en niveaux individuels au contact. Ceci peut être aussi imputé au faible niveau d’érosion
qui caractérise le secteur.
Les sondages réalisés ont confirmé l’enracinement des structures transverse et le corps
de contact (Fig.7). Dans les structures transverses, les colonnes minéralisées sont sous formes
de prismes d’extension limitée à 30m et un grand axe qui ne dépasse pas 130m dans l’état
actuel des connaissances (Fig.8).

326
Figure 7 : coupe géologique transversale type des structures du filon 52. (Rapport interne, CTT).

327
Figure 8 : Exemple de coupe longitudinale des structures transverses du filon 52. Ait Hmane, contact
Sud. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara. (Rapport interne, CTT).

328
Par contre, le gisement tire avantage de ses teneurs en cobalt en or en profondeur qui
respectivement de 1,26% et 1,45g/t dans le tout-venant (Tab.1). Les teneurs en cobalt dans le
concentré dépassent localement 16%.

Tableau 1 : Contenu métal du filon 52 (dans l’état actuel des connaissances- Rapport interne, CTT).
ID Cobalt Or
Chantiers Tonnage T Teneur % Métal T Tonnage T Teneur g/t Métal Kg
Filon 52 22279 1.26 280 22279 1,45 21

1.2.1.2. Filon 53
1.2.1.2.1. Données de surface
 Filon 53 Est : il se situe à l’Est de l’Oued Aït Ahmane et à l’Ouest du filon 52 :
Il présente plusieurs caractères communs avec le filon 52 (Fig. 9). Une masse de
calcite rhomboédrique de recristallisation occupe sa partie Est. Cette calcite se développe
fréquemment le long des accidents N70° E. Le passage progressif des serpentines saines aux
serpentines carbonatées et ensuite aux carbonates rubanés montrent l’origine sepentineuse des
carbonates de contact. Une des réactions théoriquement possibles à cet effet est la
transformation des serpentines en talc en présence de CO2.

0 10m

Figure 9 : Carte géologique et structurale du filon 53 Est à Ait Hmane avec le positionnement du
puits des anciens travaux.

329
En ce qui concerne la minéralisation, à l’affleurement, elle s’y présente en boules à
zonalités manifestes matérialisées par la skuttérudite au cœur et la loëllingite dans les
périphéries.
 Filon 53 Ouest :
non loin du précédent, il se localise de l’autre côté de l’oued Aït Ahmane. Sur un plan
géologique, la zone comprend les diorites au sud, suivi des roches basiques et les serpentines
au nord. Un lambeau de roches basiques affleure au sein des serpentines au sud immédiat de
la masse carbonatée. Il est limité par des accidents ENE senestres qi se prolongent au sud dans
la diorite et s’amortissent au nord dans la serpentine.
Les roches basiques de contact sont assez régulières avec toutefois une augmentation
de la puissance en allant vers l’ouest. Ceci va de pair avec un changement de l’orientation de
la structure globale de l’E-W en NW ainsi que la densité des fractures qui affectent le contact.
Notons que les accidents NNE sont dextre conjugues des failles ENE senestres associés. Les
NW et NW sont dextre de moindres ampleurs. Le réseau filonien est très développé dans la
zone et on dénombre plus de vingt veines sur moins de 150m.
Le remplissage est largement dominé par le quartz. La direction NS domine à l’ouest
avec un NW et un pendage vers le Sud Est. L’ensemble de ces veines s’éteignent avant les
limites des serpentines. Il différencie par ses dimensions moindres et par la calcite
rhomboédrique qui y’est beaucoup moins développée. Le contrôle structural est le même que
dans les autres filons. Une faille décrochante senestre le limite de l’Ouest. Sur cette faille se
greffe une série de filons quartzo-carbonatés stériles à l’affleurement. Toutefois, la zone est
particulière par la faible puissance des roches basiques et la présence d’un grand dyke de
microdiorites.
La tectonique cassante B2 y est moins développée néanmoins le système des veines
postérieures synchrones de l’événement minéralisateur est bien prononcé. L’ensemble des
structures ont une direction NNE à NE orthogonales au massif des serpentines. Le
remplissage est majoritairement quartzeux à l’affleurement ce qui constitue une des
particularités du district d’Ait Hmane Sud comparé à ceux situées à l’ouest de la boutonnière.
Ce fait pourrait être conséquent du faible niveau d’érosion d la zone d’Ait Hmane puisque
dans les travaux miniers la gangue est carbonatée et combine aussi bien la calcite que la
dolomie. Ces travaux de mine et le sondages ont également permis de mettre en évidence un
corps minéralisé de contact au niveau de l’oued et des croiseurs associés masqués par les
éboulis.
1.2.1.2.2. Les données des travaux miniers.
1.2.1.2.2.1. Niveau -50
Il a embrassé les structures du flanc est du vallon d’Ait Hmane. Sur un plan
lithologique, il a mis en évidence des blocs tectoniques et enclaves de roches basiques au
contact (Fig.10).

330
Figure 10 : Levé géologique et interprétation structurale du niveau -50 du gisement filon 53 ouest.
Contact sud. Ait Hmane.

Le passage aux serpentines se fait parfois par l’intermédiaire des chloritites


notamment au front d’une minéralisation de contact. Les structures exploitées à partir de ce
niveau sont la St2, St4 et St5. Les sondages yack réalisés vers l’ouest ont recoupé des
structures similaires du filon 53 ouest. Le contrôle tectonique est commun à l’ensemble des
structures qui sont intimement liées aux failles NE, ENE et NW
1.2.1.2.2.2. Niveau -110
Le niveau a recoupé le contact tectonique des roches basiques avec les serpentines en
face du puits. Cette faille au contact est tardive est le pendage sud de contact est local par
rapport à un pendage régional nord. Vers l’ouest le niveau est resté dans les roches basiques, a
traversé des structures à gangues sans minéralisations significatives pour enfin intersecter les
filons F5 et F6 (Fig.11). La F5 est moins puissante qu’au niveau -50.
1.2.1.2.2.3. Niveau -154
En allant de l’ouest vers l’est, les corps minéralisés sont (Fig.12):
 La structure St10 orientée NNE. Elle présente une légère virgation dans le sens horaire
en allant vers le sud. Une minéralisation de contact lui est associée avec des teneurs en
cobalt qui varient entre 3 et 17,36% en concentré batée et des teneurs en or faibles en
ne dépassent guère 0,72g/t.

331
Figure 11 : Levé géologique du niveau -115 du niveau -110. Contact sud. Ait Ahmane.

 La structure St6 se ramifie en deux branches symétriques à proximité du contact. Deux


colonnes minéralisées y sont inventoriées, elles sont séparées par une colonne à
gangue d’environ 15m d’extension. La structure ne montre aucun décalage à la croisée
du contact. Dans la colonne sud, la teneur en cobalt du concentré batée est de 8,84%
en cobalt et une teneur en or de 3,5g/t.
 La structure St5 est tracée sur 30m et est faiblement minéralisée. Plusieurs veines
parallèles sont recoupées par le travers bancs à l’est immédiat de la St5 avec un
remplissage de gangue et des indices d’arséniures. Il s’agit pour l’ensemble d’un
système de fentes générées par une compression NS au front de la serpentine.
 Le réseau Cr Est/St4 regroupe quatre veines NS à NNE. Les lentilles minéralisées
associées sont discontinues avec une concentration des arséniures du coté de contact.
C’est à ce système de croiseurs qu’est lié l’amas de contact.
 Le corps au contact est orienté EW et s’étend sur, en moins, 25 m pour une puissance
de 2,36m. Les teneurs en cobalt sont de 4,58 % en tout venant et 15,73% en concentré.
Il est aussi riche en nickel et l’or. Le nickel enregistré dans le tout-venant est de 2,83%
et est de 4,75% dans les concentrés batées. Pour ce qui est de l’or, la teneur moyenne
pondérée à la puissance est de 3,65g/t.

332
Figure 12 : Levé géologique du niveau -154 du gisement du filon 53. Contact sud. Ait Hmane

En coupe, le corps est la combinaison de quatre corps avec autres filons types croiseurs à
pendages forts vers le Sud et un amas plat à pendage très faible vers le sud en deçà de 5°
(Fig.13). Ce dernier a une continuité tectonique avec celui du niveau -50 par l’intermédiaire
des croiseurs mais sans continuité morphologique. Il est à signaler qu’à la différence de
l’amas du niveau -50 qui est au contact, celui du niveau -150 est franchement dans la diorite.
1.2.1.2.2.4. Niveau -200
La lithologie est réduite aux roches basiques et des diorites puisque le niveau n’est pas
encore arrivé aux serpentines (Fig.14). La structure de ces deux unités est régie par des failles
NE à jeux conjuguées qui décalent les contacts sur plus de 25m et probablement un accident
WNW dextre. Le système filonien est similaire aux niveaux supérieurs avec une nouvelle
orientation ENE minéralisée parallèle aux failles qui décalent les unités. La minéralisation
recoupée par les yacks correspond à l’aval de l’amas des niveaux supérieurs.
La figure correspond au levé géologique de la taille St9 (Fig.15). La taille montre trois
lentilles minéralisées et qui sont :
 Le croiseur NE de la structure St9 proprement dite, à pendage de 80° vers le SE. Elle
se ferme avant d’arriver au massif avec une zone de discontinuité de presque 15m.
 Un second corps atypique à la zone, est une lentille WNW qui prend naissance à partir
de la St9. Les deux structures sont vraisemblablement synchrones.

333
Figure 13 : Coupe passant par le corps de 154 et le corps de -50. Ait Ahmane F53:

 Une fente NS à NNE à pendage de 70°W, lenticulaire avec une faible extension.
 La minéralisation de contact est dans ce cas de type filonien de direction EW et à
pendage nord. Aussi, ce cas de minerai de contact n’est pas visiblement contrôlé par
des amas de carbonates.

334
Figure 14 : Levé géologique du Niveau -200. Filon 53 et essai d’interprétation structurale.
Contact sud. Ait Ahmane.

Figure 15 : Levé géologique de la taille St9 du niveau -200. Filon 53. Contact sud Ait Hmane.

335
1.2.1.3. Le filon Manar.
Il est situé à l’extrémité ouest du secteur à quelques centaines de mètres à l’ouest de
Jbel Oumarrou. Il comprend des diorites au Sud, suivie des roches basiques, des serpentines
carbonatées et des serpentines franches. Au nord, et au sein des serpentines, des roches
basiques et des pegmatites réapparaissant sous forme de deux bandes NW-SE (Fig. 16).

Nm

0 10m

Figure 16 : Carte géologique détail du filon Manar à Ait Hmane avec le système filonien porteur
des arséniures.

Les masses carbonatées de contact affleurent en deux corps de dimensions différentes


mais de même composition et structures. Ils présentent un cœur à calcite blanche entouré de
dolomie. Le corps à l’ouest est lardé dans sa partie nord d’une frange de serpentines
carbonatées qui en font partie à la nuance du gradient d’altération. Les deux amas sont liés
aux accidents NE senestres. Comme à Bouismas, ces corps sont le résultat d’un télescopage
de plusieurs événements tectoniques, d’altération supérgène et de dépôts et transformation
hydrothermaux. Le réseau filonien est composé de plus de 10 structures orientées N-S. Cette
direction d’ouverture corrobore avec les jeux senestres des failles NE et dextres des failles
NW. Dans la partie est du prospect, une faille NE présente un jeu anomalique tant à l’échelle
locale que régionale. Son mouvement dextre ne s’intègre pas dans le modèle tectonique établi
pour l’ensemble des gisements de la boutonnière.
Le filon Manar présente des indices d’arséniates de cobalt et des arséniures à
l’affleurement ce qui a justifié la réalisation d’un programme de sondages de reconnaissance
par les équipes de CTT mais les résultats ne sont pas encore concluants. Néanmoins, ces
sondages ont confirmé la continuité du système minéralisateur avec la présence des arséniures

336
et de la gangue. Il est possible que le niveau d’érosion soit à l’origine de ces faibles teneurs et
que des perspectives d’ouverture soient en grande profondeur comme c’est le cas du filon 53
ouest.

Figure 17 : Carte géologique du filon 55. Contact sud. Ait Hmane. Elle montre la masse carbonatée
à l’intérieur des serpentines qui longe un accident majeur EW. L a géologie de la zone comprend
les diorites au sud avec des lambeaux de roches basiques au passage à la serpentine. Dans la partie
nord affleurent les formations basiques et ultrabasiques de Jbel Oumarrou. Un réseau de filons de
transverses à quartz, affleurent au niveau de la diorite selon une direction NNE avec un pendage
fort vers l’est. Les faibles teneurs en concentré témoignent du caractère loellingite des arséniures.
(Rapport interne, CTT).

1.2.2. Structures intra-serpentinites


1.2.2.1. Filon 51
Il est situé le long d’une faille N70 passant par le filon 52 et qui se prolonge jusqu’au
contact avec les unités clastiques de Tiddiline. Il présente plusieurs particularités tant sur le
plan lithologique que minéralogique. En effet c’est le seul endroit dans la zone d’Aït Ahmane
où on relève l’affleurement de la carapace d’Ambed témoin de la paléosurface des formations
du Précambrien III. Il est également particulier par ses roches encaissantes faisant partie de la
série cumulative.

337
Figure 18 : Coupe géologique du filon 55 passant par le corps intraserpentine. Elle montre
l’enracinement des roches basiques au niveau du contact, l’amas minéralisé avec des teneurs
faibles en concentré signifiant la dominance des diarséniures du pole ferrifère. La tectonique
postérieure à la minéralisation avec un accident à pendage ENE et à jeu normal. (Rapport interne,
CTT).

Sur le plan minéralogique, c’est un gisement nickélifère à cobalt en sous produit, à


association de nickéline, rammelsbergite et gersdorfite riche en or.
1.2.2.2. Filon 54
Il se situe au Sud du Jbel Oumarou en relation avec un accident N120. Il est
matérialisé par une lentille de carbonates où s’associent les listwenites et la calcite blanche et
338
dont l’extension latérale se limite à une dizaine de mètres. Sur le plan minéralogique, la
minéralisation est de nature loëllingitique du pôle très ferrifère avec des teneurs en cobalt
inférieures à 1%.
1.2.2.3. Filon 55 et 56
Ils sont situés le long d’une même structure à carbonates et pratiquement sur le
prolongement du filon 54 (Fig. 17). Les arséniures, en rognons loëllingitiques sont rencontrés
en contact des carbonates avec les serpentines. A l’affleurement, le filon 55 est de loin le plus
important tant pour les carbonates que pour les veines à arséniures. Il a une extension latérale
qui dépasse 100m. La minéralisation est également formée de loëllingitique avec cependant
un enrichissement relatif en allant en profondeur. Les sondages réalisés sur le filon 55 ont
recoupé les roches vertes au sein des serpentines sous fous forme d’une petite bande métrique,
la structure minéralisée, les serpentines et les diorites. La structure minéralisée est nettement
discordante sur la masse carbonatée et passe du centre en surface vers la base en profondeur.
Les teneurs enregistrées sont élevées pour le sondage amont (SMS1/60°) et baisse
considérablement pour le sondage plus profond SMS1/90°. Cette variation est aussi constatée
en allant vers l’ouest. La structure minéralisée est à faible pendage. L’ensemble des roches
vertes et des serpentines chevauchent la diorite avec une vergence globale sud (Fig. 18 et 19).
Dans la partie sud, les filons transverses sont encaissés par la diorite et sont similaires
à ceux minéralisés des filons 52 et 53. Des structures NNE à remplissage de quartz à
mâchoires et de carbonates tardifs. Ils présentent toutes les caractéristiques du système
minéralisateur et un signal géochimique typique. Les rares sondages réalisés sur ces veines
ont donné de la loellingite très ferrifère et faible en cobalt. Un modèle de zonalité chimique et
minéralogique mérite d’être examiné.
1.2.2.4. Filon 57-58-59
Du côté nord du Jbel Oumarou, ils se localisent le long d’un accident N100E. Tandis
que le filon 58 est intra-serpentinite, les filons 57 et 59 se situent au contact avec les roches
vertes. Il s’agit de petits corps, le tonnage extrait du filon 58 est de 1000t. Le contexte
structural de ces filons est similaire au gisement d’Ightem.
1.2.3. Contact Nord Aït Ahmane
Il s’étend depuis Agoudal jusqu’à Aït Ahmane, le long du contact nord des serpentines
avec les roches vertes. Ce contact présente des caractères pétrographiques similaires à celui de
la zone d’Ait Abdellah. Le contact qui pend sud a été contrôlé par sondages dans plusieurs
sites (Agoudal, Est, zone D (Agoudal, F60W, filon 60 et filon 61). Le passage entre les
serpentines et les roches vertes est tectonique. Il est souligné par une chloritisation des roches
vertes et localement par une carbonatation des serpentines. Il est affecté par une série de
décrochements dont on retrouve les directions. C’est dans cette zone que les chercheurs de
l’unviersité Caddi Ayyad de Marrakech ont décrit les amphiboles bleues de haute pression
ayant servi d’argument au passage de la suture panafricaine.

339
Figure 19 : Coupe géologique du filon 55 à Ait Hmane. Elle confirme la continuité des roches
basiques au contact. Le pendage nord de ce dernier. Le massif des serpentines est peu puissant et ne
dépasse guerre 100m entre le massif des diorites au sud et les roches nasiques de Jbel Oumarrou au
nord. L’accident porteur de la minéralisation est discordant sur les structures panafricaines.
L’amas minéralisé est confirmé par sondage à -50m, il s’éteint dans les serpentines franches en
profondeur. La minéralogie est dominée par des diarséniures loellingitiques. (Rapport interne,
CTT).

1.2.3.1. Filon 60W


Il s’agit de deux structures de direction N40° et N45°E associées a un décrochement
sénestre N65°E (Fig. 20). Les données de terrain confrontées aux résultats des sondages
stipulent quelques remarques dans le secteur du filon 60w :

340
N

Figure 20 : Carte géologique du filon 60 est et filon 60 ouest. Contact nord. Ait Hmane. Le contact
est structuré par une série de faille dextres et NNE senestres et d’autres NW dextres moins
fréquents, ils s’apparentent visiblement à la phase B2. A l’image de la zone sud, ces accidents
développent des corps carbonatés de faibles dimensions. Un réseau de veines longent les accidents
panafricains hérités sans contenir de minéralisations économiques jusqu’à maintenant. (Rapport
interne, CTT).

 Le pendage sud du contact serpentines/roches vertes s’affaiblit d’Est en Ouest. Il


oscille entre 70° et 90° dans la partie est, tandis qu’il n’excède pas 60° en allant vers
l’Est, ceci est probablement dû à l’effet de l’accident majeur E-W à l’Ouest qui
décroche ce contact selon un jeu senestre.
 Les structures au contact constituent la terminaison en rameaux d’une structure
N65°E. Il s’agit d’une terminaison en queue de cheval à l’approche des serpentines.
 L’occurrence cobaltifère à 65m et sans connexion évidente avec le contact
serpentines/roches vertes dans les sondages soulève le problème du pouvoir migratoire
du cobalt. Cette anomalie a été relevée au sud de Tarouni Est et à l’extrême Est de la
FC1 à Tamdrost.
1.2.3.2. Filon 60
Il consiste en une masse de carbonates allongés sur 50 m parallèlement au contact
(Fig. 13). Il a été exploité par l’intermédiaire de deux petites galeries allant jusqu’à environ 10
m de profondeur. Le tonnage extrait est de 200 t avec des teneurs sur minerai scheidé de
20,3% Co et 6.5% Ni. La structuration du filon 60 est régie par deux accidents N25 qui
virguent aux abords des serpentines en des directions N35°E et N0°E. La coupe ci-dessous
(Fig. 21) montre l’évolution de la minéralisation en longitudinale. Elle se limite à un corps de
60 m en extension sur 50 m en profondeur et 1 à 3m de puissance. Il passe en profondeur à

341
une caisse quartzo-carbonatée stérile. Le filon est plus riche en nickel dont la teneur tout
venant atteint 2,31 %.

.
Caisse quartzo-carbonatée

Figure 21 : Coupe longitudinale de Filon 60 : Exemple d’une évolution des arséniures en gangue
quartzo carbonatée stérile. Noter aussi les teneurs très élevées en nickel. (Rapport interne, CTT).

1.2.3.3. Gisement du filon 61


Il se situe au contact nord des serpentines. Le filon minéralisé correspond à une
structure NE greffée sur un accident N150 dextre. La minéralisation à dominance de
skuttérudite, s’étend sur 40 m de longueur, et s’enracine jusqu’à 140 m de profondeur.
Elle est reconnue et exploitée aux niveaux –40 et –60 par travaux miniers. L’aval
pendage est concerné par des sondages carottés qui montrent la ramification du filon en quatre
branches de puissances et teneurs variables (Fig. 22). Le filon de base localisé au sud de la
coupe est le plus puissant et le mieux minéralisé. Les teneurs en tout venant et en concentré y
dépassent respectivement 4 et 20% en cobalt. La même coupe reflète l’évolution de la gangue
aux arséniures, ces dernières ne commencent qu’au-delà de 50m de profondeur.
1.3. Etude métallogénique.
1.3.1. Contexte et caractères communs des gisements
L’histoire métallogénique du district d’Ait Hmane est complexe et tributaire de son
contexte géologique. Des minéralisations primaires magmatiques y sont inventoriées et

342
étudiées et regroupent les corps podiformes de chromite et les sulfures de cuivre à traces de
PGE dans les roches basiques.

Figure 22 : Coupe géologique et structurale du filon 61. Contact nord. Ait Hmane. (Rapport
interne, CTT).

Malgré son caractère partiel la serpentinisation a véhiculé certains métaux et a permis


la recristallisation de sulfures et d’arséniures de cobalt et de nickel aussi bien dans la
serpentine que dans les podes de chromite.
Plusieurs occurrences de géobertite y sont également associées. Les effets combinés de
la tectonique et les altérations exogènes ont intensément transformé les serpentines en une
série de masses carbonatées allant servir de réceptacles aux minéralisations de cobalt objet de
cette étude (Fig. 23).

343
Est Ouest

Figure 23 : La typologie des carbonates dans la zone d’Aït Ahmane en coupe (A) et en plan (B).

Plusieurs types peuvent être distingués :


 Le type Agoudal sont associés aux accidents majeurs d’âge B2. Ils sont allongés en
est-ouest parallèlement à ces failles et se concentrent au contact avec la série de
Tiddiline. Aucune minéralisation d’arséniures n’est connue dans ce contexte.
 Les carbonates de type Ait Abdellah correspondent aux altérations exogènes des
écailles de serpentines au sein des roches basiques. Ils ont été pour longtemps
considérés comme des carbonates sédimentaires.
 Le type Filon 58 est au contact des serpentines avec les roches basiques et porte les
gisements du filon 57, 58 et le gite 59.
 Le type Filon 51 correspond à la carapace d’Ambed et retrace le niveau d’érosion des
roches vertes lors du dépôt de la couverture volcano-sédimentaire de l’Ediacarien
supérieur. Elle est minéralisée au passage des filons hydrothermaux postérieurs.
 Le type du filon 52 sont logés au contact des serpentines avec la diorite et relation
intime avec des accidents B2, ENE et NE senestres et NW dextres. Ils sont sous forme
patatoïdes avec des extensions limitées. Ils sont pour la plupart réactivés et
minéralisés.
 Les corps de type F56 son entièrement encaissés dans la serpentine. Les
minéralisations associées sont de faibles à tailles et à dominance de diarséniures.

344
La figure 23 synthétise ses types de carbonates et leurs relations avec les autres unités.
Le carbonates de type Ait Abdellah sont les plus précoces et correspondent aux véritables
litwenites produit ultime de la serpentinisation. Les filons 55, 56, 57 et 58 sont associés aux
accidents majeurs B1 dans la serpentine ou au contact de celles-ci avec les roches basiques.
Les types 52 et 53 sont génétiquement et spatialement liés aux failles B2. Ils ont des formes
patatoïdes et de tailles réduites. Les carbonates du filon 51 s’apparentent à la carapace
d’Ambed.
De par la diversité et la répartition des gisements d’Aït Ahmane et le contexte
géologique de passage des tectonites aux cumulats, les paragénèses minérales sont également
variées .Elles dessinent une zonalité régionale avec la prédominance des minéraux
nickéliféres à l’Est et les minéraux de cobalt à l’Ouest où la loellingite est le minéral le mieux
exprimé à l’affleurement. Pour ce qui de la gangue relative à l’événement minéralisateur, les
filons associés au contact nord et encaissés dans les roches basiques sont de loin plus riches
en carbonates en regard des filons sud encaissés par la diorite ou le quartz prédomine.
1.3.2. Etude métallographique.
Cette étude a été réalisée par les soins de Madame Vinogradova dans le cadre d’un
projet commun avec l’équipe de Technoexport de Russie. Voici quelques détails très
sommaires de certaines sections (rapport interne, Managem. 1994). Section polie :
F53/50C-A.

Tableau 2 : Composition par espèce minérale. Section F53/50C-A. (Rapport interne, CTT).
Phase minérale Pourcentage
Skuttérudite 55
Série cobaltite-gersdorfite 18
Safflorite-loelligite 18
sphalérite 6
chalcopyrite 1
nickeline 2

La minéralisation est en dissémination de minéraux métalliques dans la roche et


montre la composition suivante :
1. Cristaux indimorphes individuels de skuttérudite (Sct) de tailles variables, allant
jusqu’à 1 à 2 mm.
2. Agrégats à petits grains collés aux sulfoarséniures (principalement, minéraux de la
série cobaltite (CoAsS) – gersdorffite (NiAsS), ainsi que d’arsénopyrite,
éventuellement cobaltite), sulfures, Fe -safflorite à ou Co-loellingite (Sfl – Lol) ;
parfois dans ces agrégats on signale la présence de la nickeline (Nic).
La skuttérudite est précoce par aux agrégats mixtes de petit grains des sulfoarséniures,
sulfures et arséniures. On note le remplacement des sulfoarséniures, sulfures et des

345
associations étroites de la nickéline avec la sphalérite. Les relations texturales entre la
nickéline et les sulfures laisse supposer qu’ils sont synchrones. La série safflorite-loellingite
en petits grains est la plus tardive. La composition est à 55% de skuttérudites, 18 % de la série
cobaltite-gersdorfite, 18% de la série safflorite-loellingite et 8% de sulfures (Tab. 2).
Section polie F53/50C-B
La composition chimique est :
 skuttérudite (Sct) : env. 96 à 98 % ;
 chromospinellides : chromite 1 à 2 %
 Sphalérite (Sph) : en. 1 à 2 %
Dissémination régulière suffisamment dense de minéraux métalliques dans une roche
quartzeuse représentée essentiellement par la skuttérrudite (Sct). Cette dernière se présente en
cristaux individuels de forme idiomorphe ou hypidiomorphe, ou en agrégats, moins souvent-
individuels de forme xénomorphes. Les grains de skuttérudite sont à différents points corrodés
par des minéraux de gangue. La taille des grains de skuttérudite est différente avec
prédominance de la tranche de 1 à 5 mm.
Parfois, la gangue ou les agrégations et la skuttérudite présentent des inclusions de
grains arrondis et fracturés de chromite. Cette dernière a souvent une structure zonée (noyau
et zone périphérique ayant une différence de couleur en lumière réfléchie).
La sphalérite suit de fins filonnets qui affectent la skuttérudite et plus rarement en
agrégats avec elle ou en cristaux individuels dans la gangue.
Section polie F53/50C-C
A l’échelle de l’échantillon, la succession comprend :
1. Roche silico-carbonatée à dissémination de cristaux essentiellement isométriques ;
2. Gros cristaux et accolements de petits grains de quartz, stérile ;
3. Calcite blanche semi-transparente à gros grains, stérile ;
4. Arséniures massives gris foncé ;
5. Dissémination ‘arséniures dispersée et régulière en roche ;
6. ‘’Tache’’ de chlorite ( ?) stérile
Section polie F53/50C-C1
A l’échelle de la section, les trois zones successives sont composées de (Tab. 3):
1. Arséniures dans une texture massive, à skuttérrudite (Sct) et safflorite (Sfl) qui la
remplace en allant de la zone 1 à la zone 2). Cette dernière à gros grains, radiée,
sphérolitique parfois en grains individuels, zonée ;
2. Mince frange de minéraux métalliques se substituant à la safflorite massive à gros
grains et constituée d’agrégat de nickéline (Nic) en petits grains ; sphalélrite (Sph),

346
sulfoarséniures Sf-ars (principalement minéraux de la série de cobaltite- gersdorffite)
et diarséniure proche de la série loellingite- safflorite (Lol-Sfl).
3. La dissémination de minéraux métalliques, représentée principalement par la série
lolllingite -safflorite en petits grains et en agrégats avec les sulfoarséniures, la
sphalérite et parfois la Skuttérudite et la nickéline.
On relève deux associations chronologiquement différentes, notamment :
1. La phase à arséniures massifs, précoce – à skuttérudité et safflorite,
2. La phase tardive à nickéline, sulforséniures, sulfures et la série loellingite safflorite.
La composition approximative est résumée dans le tableau qui suit.
Tableau 3 : Composition par espèce minérale. Section F53/50C-C1. (Rapport interne, CTT).
Minéral Pourcentage
Skuttérudite 40
Safflorite en gros grains 35
Sulfo-arséniures 3
Série loellingite-safflorite (en petits grains) 12
Nickéline 5
Sphalérite 5
Chalcopyrite 1

Section polie F53/50C-D


La roche correspond à la serpentine, fortement carbonatée et, éventuellement, talcifiée.
On y observe de multiples veinules carbonatées dans diverses orientations. Le filonnet porteur
de la chalcopyrite a fait l’objet d’une étude fine sur section polie. Le minéral métallique
principal correspond à la chalcopyrite qui forme une dissémination dans un filonnet carbonaté
au sein de serpentines. Ce filonnet à agrégat de chalcopyrite présente aussi des grains
individuels de minéraux, qui correspondent probablement à la pentlandite, la cubanite et la
vallérite
Les épontes du filonnet, dans la serpentine encaissante, révèlent des disséminations de
la magnétite, et de la chalcopyrite et de la chalcopyrite en accolement avec la cubanite.
Section-polie F53/50C-i
La composition approximative est comme suit :
 Magnétite (Mt) : env. 50
 Chalcopyrite (Chpy) : env. 45
 Cubanite (Cub) : env. 5
 Pentlandite/ Pyrrhotite : Grains individuels
La magnétite et la chalcopyrite sont bien les minéraux métalliques principaux (envi.
1 :1 ). Elles se présentent en dissémination dense au sein de la serpentine ( ?) fortement
carbonatée. Par endroits, cette dissémination se répartit irrégulièrement dans la gangue.

347
La magnétite est précoce. Elle constitue des agrégats à petits grains et de gros grains
individuels ; toujours fortement corrodés par des minéraux de gangue, principalement les
carbonates.
La chalcopyrite, par sa formation est postérieure à la magnétite. Généralement, elle
s’observe conjointement avec les carbonates au sein de la magnétite, et aussi dans les veinules
carbonatées sécantes sur la gangue à magnétite. Sous forme d’agrégats, la chalcopyrite enrobe
la magnétite et la corrode. Les minéraux rares associés regroupent la cubanite (CuFe2S3) en
agrégats ainsi la pentlandite (Fe,Ni)9S8) et la pyrrhotite (Fe1-xS).
La succession paragénètique est dans ce cas : Magnétite- Chalcopyrite +Cubanite,
Pentlandite/Pyrrhotite).
1.3.3. Paragenèses minérales et analyses des phases.
A l’échelle d’un gisement nous distinguons trois types de paragénése minérale.
Le type à prédominance de minéraux nickélifères exclusivement représenté par le filon
51 avec l’abondance de la nickéline, rammelsbergite et gérsdorfite auxquelles s’associent la
skuttérudite et la loellingite dans de moindres mesures. Les linéraux d’oxydation sont à
association d’annabergite, l’érythrine et les oxydes de cuivre. L’or est également bien exprimé
dans la partie supérieure sous sa forme native résultat d’un enrichissement supergène.
Le type du filon 53 /61 qui sont à dominance de skuttérudite dont le pourcentage varie
entre 40 et 98 %. Les phases des minéraux accessoires regroupent les espèces communes aux
autres gisements. La série safflorite-loellingite domine dans les parties sommitales des corps
de contact. La série cobaltite gersdorfite atteint 18% localement. Les sulfures et les oxydes
sont répandus dans la serpentine carbonatée avec la chalcopyrite, la cubanite, la pyrrhotite, la
pentlandite, et la magnétite.
Et enfin le type 55/56 qui est à dominance de diarséniures ou le pole ferrifère Fe-
loellingite prédomine.
En ce qui concerne le chimisme, les compositions des phases sulfurées sont résumées
dans les tableaux 4 et 5. La pentlandite est à 33,05% de fer, 31,92% en nickel et 31,33% en
soufre. La chalcopyrite est composée par 33,64% de cuivre, 30,41% de fer et 34,12% de
soufre. Pour la cubanite, elle contient 22,94% de cuivre, 40,91% de fer et 34,37% de soufre.
Les formules chimiques déduites de ces analyses sont:
Pour la chalcopyrite : Cu0,988 Fe1,025 S2 – Cu0,997 Fe1,011 S2 -Cu1 Fe1,035 S2.
Pour la cubanite : Cu1,012 Fe2,05 S3 – Cu1,008 Fe2,047 S3 –Cu 1,01 Fe2,053 S3.
Pour la chalcocite, les deux grains analyses renferment respectivement 78,07% et
74,88% de cuivre (Tab. 6). L’argent est de 1,15% et 0,52%. Il est également relevé que la
première analyse a livré 0,87% de bismuth et la seconde a révélé 0,5% de nickel. En ce qui
concerne les arséniures (Tab. 6), deux skuttérudites ont été relevées. Une première nickélifère

348
avec un ratio Ni/Co qui avoisine l’unité et des teneurs respectives de 7% et 7,5%. Elle
contient aussi le cuivre et titre 0,32%. La seconde est enrichie en cobalt et appauvrie en nickel
avec des teneurs respectives de 18,39% et 0,76%.
 La safflorite varie de son pôle ferrifère à 18,78% en fer et son pôle cobaltifère à 28,50
en cobalt.
 Les cobaltites nickéliféres titrent 28,9% et 30,63% en cobalt avec 4,81% et 2,87% en
nickel.
 La nickéline est à 45,01% en nickel et de 53,67% en arsenic.

Tableau 4 : Composition massique de la pentlandite et une chalcopyrite. Gisement d’Ait Hamane.


(Rapport interne, CTT).
N0 FIT Fe Ni Co Cu S As SUM
307 - Pentlandite 1,96 32,83 31,71 <,23 <,2 32,43 <,2 96,97
310 - Pentlandite 2,37 33,35 32,36 0,26 <,2 31,48 nd 97,45
311- Pentlandite 4,9 32,92 31,79 <,23 <,2 30,92 nd 95,63
312- Pentlandite 5,03 32,58 31,87 <,23 <,2 30,51 nd 94,96
313- Pentlandite 6,33 33,34 31,68 <,23 <,35 31,47 nd 96,84
314- Pentlandite 4,81 33,32 32,09 <,23 <,2 31,18 nd 96,58

Tableau 5 : Composition et formules chimiques des sulfures du gisement d’Ait Hmane. (Rapport
interne, CTT).
N0 Cu Fe S SUM
mass. %
Cubanite 22,95 40,85 34,33 98,12
Chalcopyrite 33,1 30,18 33,82 97,09
Chalcopyrite 34,29 30,54 34,69 99,52
Chalcopyrite 33,53 30,52 33,84 97,89
Cubanite 23,1 41,24 34,69 99,03
Cubanite 22,76 40,64 34,1 97,5
Formules chimiques
Cubanite 1,012 2,05 3 3,062
Chalcopyrite 0,988 1,025 2 2,012
Chalcopyrite 0,997 1,011 2 2,008
Chalcopyrite 1 1,035 2 2,035
Cubanite 1,008 2,047 3 3,055
Cubanite 1,01 2,053 3 3,063

Tableau 6 : Résultats des analyses à la microsonde des arséniures, sulfoarséniures et sulfures du


gisement d’Ait Hmane. (Rapport interne, CTT).

349
Sample Fit Fe Co Ni Cu Zn S As Sb Bi Ag
Skuttérudite 3 3,55 18,39 0,76 nd nd 0,92 76,58 nd nd nd
Safflorite 2 3,16 24,40 nd nd nd 4,61 63,25 nd nd nd
Chalcosite 1 nd nd nd 78,07 nd 19,92 nd nd 0,87 1,15
Safflorite 2 4,53 26,56 nd nd nd 1,67 61,23 nd nd nd
Safflorite 2 2,02 28,50 0,44 0,17 nd 1,97 66,90 nd nd nd
Fe-Safflorite 2 18,78 10,99 nd 0,17 nd 0,24 69,82 nd nd nd
Cobaltite 1 3,37 28,90 4,81 0,33 nd 19,08 43,50 nd nd nd
Cobaltite 1 3,27 30,63 2,87 nd nd 19,20 44,02 nd nd nd
Chalcosite 1 0,22 0,98 0,54 74,88 nd 20,24 2,67 nd nd 0,52
Skuttérudite 3 7,93 7,50 7,00 0,32 nd 0,38 76,88 nd nd nd
Nickéline 4 0,17 0,71 45,01 0,44 nd nd 53,67 nd nd nd
Skuttérudite 3 4,05 14,37 4,60 0,54 nd 0,26 76,18 nd nd nd

1.4. Conclusion.
A l’échelle de la sous province d’Aït Ahmane, l’analyse de la déformation est rendue
complexe par l’effet de la grande hétérogénéité de la série ophiolitique.
En effet, dans la série des cumulas qui caractérise cette zone, la serpentinisation
partielle se limite aux harzburgites et dunites sans affecter les pyroxénolites et d’autres termes
supérieurs.
Il en est directement conséquent que le comportement rhéologique est également
hétérogène et rend difficile les simulations géométriques à la base de cette analyse.
La cinématique de la phase panafricaine B1 est maintenant bien connue, ainsi que ces
impacts géodynamiques et métamorphiques (Saquaque et al. 1989).
Tous s’accordent sur une déformation panafricaine polyphasée, un métamorphisme
régional dans le faciès schistes vert et des intrusions syncinématiques felsiques et tout cela
lors d’une compression NE-SW transcuro-chevauchante. Dans notre analyse, nous nous
sommes penchés sur les serpentinites en tenant compte de leurs importances de métallotecte
pour les minéralisations cobaltifères (Fig. 17). Dans cette optique, nous avons procédé à la
cartographie géologique et structurale des terminaisons et des petits massifs de serpentines.
Ainsi, le massif d’Aït Abdellah (zone 8) correspond à une succession de petits massifs
de formes losangiques. Les contacts sont rectilignes et sont orientés N120 et N150.
La direction N150 correspond à l’allongement des massifs des serpentines elle est
relayée par la direction N120 qui se poursuit à l’intérieur des massifs dioritiques. Les bordures
figées des diorites et la déformation ductile au contact témoignant de l’âge précoce de ces
accidents. La foliation primaire dans les serpentines est régionalement parallèle à l’orientation
du massif, cette fabrique devient oblique à l’approche des terminaisons. Cette configuration

350
structurale n’est pas connue. En effet, d’autres massifs de serpentines prennent plutôt une
direction N120 relayée par des directions N150.
Par ailleurs, des ouvrages miniers et des sondages montrent que certains massifs de
diorites et de roches basiques correspondent aux plots des serpentines et ne présentent pas
d’enracinement. C’est le cas du Jbel Oumarou, qui dans son ensemble correspond à un
synclinal perché de cumulats sur les métaharzburgites d’Aït Ahmane.
Du sud vers le nord, les unités géologiques comprennent les diorites en contact
tectonique avec les serpentines de la zone de transition (Fig. 24).

Nm

0 1km

Figure 24 : La carte structurale simplifiée de la zone d’Aït Ahmane qui spécifie les accidents
majeurs panafricains et les fractures cassantes postérieures..

Ce contact est marqué par une frange de rodingite et de blocs de roches basiques par
endroits. Au niveau de Jbel Oumorou, les roches basiques sont dominantes avec une semelle
métrique de pyroxénolites à sa base. Au sein des serpentines de la zone de transition un
prisme de tectonites est pris en « sandwich » par deux accidents EW et ENE. Ce dernier
contrôle sur son prolongement les filons 57, 58 et 59. La limite nord des formations du
Précambrien II inférieur correspond aux termes basiques et volcano-sédimentaires associés.
Le contact avec la série de Tiddiline se fait par une faille d’ampleur régionale à pendage fort
vers le nord. Sur un plan tectonique, l’ensemble des accidents latitudinaux et sublatitudinaux

351
ont une histoire polyphasée et leur jeu précoce est B1 ou anté B1. Les accidents NE senestres
et NW dextres sont d’âge panafricaine B2. En rouge sur la carte sont marqués le réseau
intense de filons à quartz et carbonates liés à l’événement minéralisateur. Une déformation
cassante assistée par la pression des fluides hydrothermaux au massif des serpentines.
La figure 25 résume l’histoire tectonique du secteur d’Ait Hmane. En définitive la
série d’Aït Ahmane a connu un premier épisode de plissement matérialisé par des plots en
synclinaux perchés et des fenêtres de tectonites associées à l’anticlinorium d’Inguijem à
l’Ouest du secteur. Ce plissement est d’une tectonique plutôt transcurente avec la mise en
place de la diorite, elle est responsable de l’agencement losangique des fenêtres de serpentines
dans la zone des Aït Abdellah. Cette tectonique à caractère ductile évolue progressivement en
un système de décrochements majeurs qui évolue en transtention combiné à la destruction de
la chaine panafricaine majeure et le comblement de bassins de la Série de Tiddiline.

Figure 25 : Essai de reconstitution de l’histoire tectonique de la zone Aït Ahmane et la place de


l’évenement minéralisateur.

Une déformation cassante liée à une compression NE structure les unités précédentes
en blocs et verticalise les formations de Tiddiline. L’événement minéralisateur est matérialisé
par un large système de filons à quartz et carbonates regroupant la réouverture des accidents
anciens et la néoformation d’un système de fentes dont la direction oscille autour de la NS.

352
Sur un plan métallogénique, les gisements peuvent être classés en quatre types :
 Les structures sud encaissées dans la diorite quartzique sont les plus représentées par
une densité forte de la fracturation et une profondeur élevée de la minéralisation.
 Les structures intra-serpentine qui sont généralement à dominance de diaséniures et
particulières par le faible enracinement. Dans ce cas la carbonatation précoce des
serpentines est le principal métallotecte.
 Les structures nord qui se développent au contact des serpentines avec les roches
basiques. Il s’agit d’un système de filons solitaires dans lesquels la texture disséminée
est la plus fréquente.
 Le type « filon 51 » ou les minéraux de nickel l’emportent sur les minéraux de cobalt.
Encaissée par les serpentines, ce gisement est unique dans ce genre dans toute la
boutonnière.

Figure 26 : Contextes géologiques et schemas structuraux des differents filons cobaltiféres et


nickéliféres à Aït Ahmane. Les figures en haut représentent les veines associées au contact nord des
serpentines. Il s’agit de système solitaires et très espacés dont la mise en place est guidée par la
réactivation des accidents panafricains qui affectents les roches vertes du nord. L’ensemble rentre
dans le modèle d’une compression NS au front d’un massif de serpentines à haute plasticité. Ceux du
centre regroupent les filons encaissés dans les serpentines. Leurs autres spécificités consistent en
l’ampleur des accidents qui les portent, l’importance des masses carbonatées précoces et les faibles
profondeurs des colonnes minéralisées. Les veines du sud en bas font partie intégrante d’un systéme
large et étendu de fracuration qui affecte la diorite su plus de 6km. Ils sont mis en exergue par ce que
les autres veines ne sont pas encore explorées. La dynamique d’ouverture est similaire et commune à
l’ensemble des filons d’Ait Hmane.

353
Un autre trait commun à l’ensemble des structures d’Aït Ahmane est le faible niveau
d’érosion, ceci laisse le champ ouvert et très potentiel en profondeur.
Pour ce qui est du contrôle structural des arséniures, il est synthétusé dans la figure 26.
Le filon 51 est particulier par la présernece de la carapace d’Ambed. Il est aussi logé
entre les dunites et les cumulates ce qui peut expliquer ses teneurs élevées en nickel. Le filon
52 comprend des fentes NS générées par la réactivation de l’accident NE senestres. Les filons
53 E et W résultent de la combinaison d’un accident NW dextre et un autre NE senestre. Les
filons 55, 56, 58 et 59 sont représentés en coupe et montrent les racines des corps érodés dans
une roche h^te de serpentine carbonatées. Les structures de la zone D, F61, F62, F63 et F65
s’intégrent dans un modèle tectonique de compression NS. Il différent de ceux du sud par la
faible densité de la fracuration.

354
Chapitre 17 : Etudes Thématiques

1. Etudes minéralogiques et micostructurales des arséniures, de la gangue et des


oxydes.
1.1. Synthèse gitologique
La boutonnière de Bou Azzer compte plus de 100 corps minéralisés en arséniures de
cobalt, en oxydes et arséniates. Ils permettent de valoriser des produits marchands sous forme
de cathodes de cobalt, les sulfates de nickel, l’arsenic et l’or. La plupart des corps sont situés
aux contacts sud des serpentines ou à la discordance qu’elles forment avec les formations
édiacriennes avec un contrôle tectonique commun (Fig. 1). Certains gisements sont logés aux
contacts nord avec les roches vertes, le volcanosédimentaire édiacarien ou encore la
couverture adoudounienne. La taille des filons est très variable et va de quelques milliers de
tonnes à plus de 1 millions. Cette disproportion est conséquence de l’histoire tectonique de
chaque structure et son rôle dans la canalisation de la charge des fluides des fluides
hydrothermaux. C’est ainsi que les gisements liés aux dièdres accidents ENE comme le filon
7, Bou Azzer Est et Aghbar sont se démarquent du reste en tailles et en contenu métal. La
morphologie des corps dépend largement de la rhéologie et la structuration de l’encaissant et
de la nature du métallotecte, de la pression fluide et du style de déformation qui la contrôle.
L’analyse morpho-structurale menée sur la quasitotalité des corps minéralisés a permis
de dresser un modèle gîtologique pouvant orienter les travaux d’exploration. Dans ce modèle,
nous distinguons six types de corps minéralisés :
 Les structures type filon 7 constituent une grande partie du volume minéralisé de Bou
Azzer : Les corps minéralisés se présentent sous forme de colonnes orientées ENE et
localisées au contact tectonique des serpentines avec la diorite. Les dimensions des colonnes
sont très larges avec une puissance excédant 10 m et un enracinement au-delà de 400 m. Les
listwénites, produit d’altération précoce de la serpentine, constituent le réceptacle principal de
la minéralisation.
 Les structures type Méchoui regroupent l’ensemble des veines de deuxième ordre dont
l’orientation varie entre le NW et le NE. Elles sont encaissées dans la diorite quartzique non
loin du massif des serpentines. Dans ce cas, le contact de la serpentine avec la diorite est
tectonique d’âge panafricain B1. Ces corps minéralisés correspondent à des ouvertures en
extension. L’extension latérale de la minéralisation est en moyenne, de 30 m pour une
profondeur de 200 m. La puissance est également limitée et ne dépasse guère en moyenne 1
m.
 Les minéralisations type Tamdrost rassemblent les veines d’extension et des corps
sous forme d’amas. Elles sont associées au contact discordant des serpentines avec les

355
volcanites du Précambrien III. La carapace d’Ambed produit d’altération tardi – panafricaine
de la serpentine constitue le métallotecte principale de ce type de minéralisation notamment
pour les amas. Ces corps se présentent sous forme de filons couches et se développent à la
croisée des veines avec la carapace d’altération. La minéralisation s’étend le long de la ligne
d’intersection sur une extension au-delà de 300 m. L’épanchement latéral est, en moyenne, de
50 m. La minéralisation liée à ces amas est particulièrement riche en nickel. Les veines
obliques encaissées par les volcanites sont caractérisées par l’abondance de la fracturation
hydraulique en regard des veines encaissées par la diorite. Ceci est corollaire de la différence
des propriétés rhéologiques des roches encaissantes.

Figure 1 : Modèle synthétique des unités géologiques, des structures minéralisées et la


répartition en fonction des lithologies.

 La minéralisation de type Aghbar est contrôlée par la montée diapirique des


serpentines. Elle se concentre sur les flancs du diapir en relation avec la fracturation
synchrone du système minéralisateur. La puissance moyenne est de 10 m pour une profondeur
de 400 m. La carapace d’altération des serpentines constitue une similitude avec les
minéralisations de type Tamdrost.

356
 Les minéralisations de type filon II se localisent au contact nord du massif des
serpentines. La séquence lithologique se particularise par la présence de roches basiques du
Précambrien II inférieur au passage de la serpentine à la couverture Adoudounienne. Ces
roches basiques constituent un écran pour le développement de la minéralisation de type
amas, ceci confère le caractère filonien aux corps minéralisés. Sur le plan minéralogique, ce
type se distingue par l’abondance relative des sulfo-arséniures de cobalt. Par ailleurs, la nature
carbonatée de la couverture favorise l’altération des arséniures et des sulfo-arséniures en
faveur des carbonates cobaltifères. Le volume minéralisé afférent à ce groupe reste en deçà de
2% du volume globale.
 Les filons de type Aït Ahmane Nord sont particuliers par la nature de l’encaissant. Il
s’agit de structures solitaires encaissées dans les diabases du Précambrien II inférieur. Ces
structures isolées et peu fréquentes s’enracinent sur 200 m de profondeur pour une puissance
moyenne de 1 m.
L’ensemble de ces filons produisent non seulement le cobalt mais des quantités
significatives de nickel, arsenic et or.
1.1.1. Etude minéralogique des arséniures
1.1.1.1. Analyse quantitative
Le but dans ce chapitre n’est pas de décrire le détail conventionnel des paragenèses
minérales des différents gisements déjà traité et publié dans plusieurs travaux antérieurs
(Leblanc, Maacha, Ennaciri..), mais plutôt se focaliser sur les nouvelles données pouvant
orienter les travaux scientifiques futurs.
La distribution des structures minéralisées est contrôlée par une multitude de facteurs
physiques et chimiques tant à l’échelle régionale qu’à l’échelle locale et la lithologie de la
roche hôte constitue l’un de ces facteurs. A Bou Azzer, la quasi-totalité des minéralisations
sont encaissées dans la diorite quartzique et les rhyolites du Précambrien III. En effet, et en
combinant les drains et les amas de contact, la diorite encaisse 33 structures minéralisées avec
45% du volume utile global, la rhyolite en représente 51% avec 29 structures minéralisées et
le reste entre les roches basiques les roches carbonatées de l’Adoudounien.
En considérant les centres d’exploitation, 5 centres sur un total de 100 requièrent plus
de 80% des minéralisations que sont Tarouni, Puit 3, Bou Azzer Est, Aghbar et Tamrost. Les
caractères communs à ces gisements sont :
L’ampleur de la déformation dans l’histoire géodynamique de la boutonnière depuis le
Panafricain jusqu’à la distension adoudounienne. La présence des accidents majeurs N70 et
N120 ayant contrôlé le dépôt des formations volcaniques du Précambrien III est une condition
commune à ces gisements à l’exception d’Ightem.
La présence des dômes de serpentines et leur niveau d’érosion au moment du dépôt
des formations de l’Adoudounien et du volcanisme alcalin associé est une autre condition qui
nous parait sine qua none dans cette analyse. En effet, le niveau d’érosion matérialise la
357
quantité de serpentines fertiles exposé au lessivage par les circulations exogènes lors de la
genèse de cette minéralisation. Les serpentines fertiles correspondent aux ultrabasites qui ont
subi un processus de serpentinisation total et donc servir de source pour le Nickel et le Cobalt
lors du dépôt.
La carbonatation précoce des serpentines le long des accidents majeurs dans les cas de
Bou Azzer et du Puit III et la carapace d’Ambed dans le cas d’Aghbar et de Tamdrost.
La proximité et la jonction structurale avec les centres volcaniques de l’Infracambrien.
Certaines structures sont exceptionnellement encaissées dans les serpentines et dans
ces cas la carbonatation précoce et préalable est une condition nécessaire à ce dépôt. Nous en
citons l’exemple du Filon II Eperon et des filons 54, 58 et 59 dans la région d’Aït Ahmane,
toutefois cette minéralisation se limite en profondeur à la limite de la carbonatation des
serpentines elle-même produit de l’altération perdescensum.
Les espèces minérales ne suivent pas la même tendance comme le montre le tableau 1.
En effet, la famille de la Smaltine / Skuttérudite domine au centre de la boutonnière en regard
de la loellingite qui a tendance à se développer vers l’Est. Pour les sulfoarséniures, ils sont
particulièrement élevés à Bou Azzer Est et très faiblement à Bouismas et nous reviendrons sur
cette thématique quand on discutera de la genèse.

Tableau 1 : Répartition quantitative des espèces minérales dans les principaux gisements de Bou
Azzer.

Espèces minérales (%)


Gisement
Skutterudite Safflorite / Loëllingite Sulfo-arséniures de Fer et de cobalt
Mechoui 62 33 1 2
Tarouni
Tizi
Bou-Azzer Est 65% 20 15
Filou II 98 1
Filou II Est 98 1
Filou 7/5 75 20 1,3 2,5
Aghbar 65,2 31,8 3
Tamdrost 67,3 32,7
Bouismas 42,2 57,6 0,15
Ait Ahmane 47,8 50 2,2

1.1.1.2. La succession paragénétique des espèces métalliques et les


minéraux de la gangue.
L'étude de la composition minérale des filons à arséniures a permis de définir la
succession des différentes paragenèses minérales. Cinq associations paragénétiques ont été
définies (Fig. 2).

358
 Le complexe anté-arséniures précoce exprime les phénomènes hydrothermaux-
métasomatiques antérieurs aux arséniures. Ces événements se traduisent par des filons
quartzeux (quartz 1) or et / ou à sulfures (chalcopyrite, molybdénite, sphalérite, Pyrite)
en association avec le talc, amphibole, chlorite, séricite, brannérite et hématite. Ces
filons orienté N-S à N-W sont recoupés et parfois brechifiés par les structures
latitudinales porteuses des arséniures.
 La formation des arséniures carbonatés a débuté par la mise en place de masses
importantes de magnési-breunérite et de talc et d'une manière accessoire, de quartz à
pyrite disséminée, à arsénopyrite et skuttérudite.
La paragenèse à arséniures cobaltiféres est associée au quartz largement prismatique
(quartz 2). A ce même stade se sont déposés la cobaltine, l'or natif, les arséniures de nickel et
de fer, ainsi que les carbonates à association de dolomie et de calcite. La réactivation des
fissures minéralisées induit la cristallisation d'un quartz en palissade (quartz 3) accompagné
des arséniures de cobalt et de fer, de sulfo-arséniures et de pyrrhotine. Dans la même phase,
une association tardi-arséniures regroupe la calcite macrocristalline avec les sulfures (pyrite,
chalcopyrite, sphalérite, enargite, Bornite, galène), les sulfosels, la sidérite, la baryte et
l'Hydromica.
Les paragenèses minérales postérieures aux arséniures se distinguent par la signature
géochimique, la composition minéralogique et les conditions physico-chimiques du milieu de
leur mise en place. Tenant compte des résultats des études minéralogiques et à la base des
différentes analyses, nous avons établi les stades événementiels suivants :
 Phase d'altération hypergène : elle est marquée par une régénération du quartz
précoce, la recristallisation des carbonates et des sulfures ainsi qu'un lessivage intense
des minéraux, au-dessus des niveaux des eaux fissurales, des paragenèses antérieures.
L'inventaire des minéraux néoformés intègre les arséniates, des sulfates, des
hydrocarbonates et des hydroxydes de Co, de Ni, et de Fe, cuprite, azurite, malachite,
chrysocole,...
 Phase quartzo-carbonatée postérieure : elle se distingue par la cristallisation
d'un quartz fumé sous forme de prismes courts, présentant dans les zones de croissance
des hydroxydes de fer, de Mn, et de Co, des hydroxydes d'arsenic et de l'érythrine. La
présence de ses inclusions témoigne d'une oxydation des arséniures antérieurs au dépôt
du quartz 4. A ce propos, nous notons que les minéraux supergènes sont
exclusivement manifestés à la surface des cristaux de quartz, les niveaux profonds en
sont exempts.
Après le quartz 4, les carbonates cristallisent sous forme de calcite (3).
Elle est particulière par l'omniprésence des zones de croissance et est à dissémination
de chalcopyrite, d'arsénopyrite, de cuivre gris, d'ennargite, de graphite et de chalcosine.

359
 Phase d'altération supergènes : elle se traduit par la formation des minéraux de
cuivre secondaire notamment la malachite, l'azurite et les hydroxydes de Fer.

Figure 2 : Succession paragénétique de la minéralisation de Bou Azzer.

1.1.1.3. Nouvelles espèces minérales


Les études minéralogiques combinées aux analyses fines ont permis de repréciser la
composition paragénétique par la mise en évidence de nouvelles espèces minérales pour la
première fois décrites à Bou Azzer et deux autres espèces encore méconnue dans la nature.
Il s’agit pour la plupart de minéraux sélénifères dans le groupe des sulfo-arséniures et
des sulfures. Dans le groupe des sulfo-arséniures, la série Ni-cobaltite gersdorffite est de loin
la plus fréquemment rencontrée et montre des teneurs en pourcentage pondérale allant de 0 à
5.52 %. Elle est identifiée sur des échantillons provenant de Mechoui 3 en veinules ou en
inclusions dans la skuttérudite ou elle est intimement liée à l’or et aux minéraux de la gangue.
Les formules chimiques déduites des analyses à la microsonde sont :
Pour la Ni-Cobaltite :

360
[Ni0.16; Co0.8Fe0.16As0.98S0.88Se0.12]
[Ni0.21; Co0.77; Fe0.07; As0.96; S0.88; Se0.11]
Pour la gersdorffite :
[Ni0.79Co0.26Fe0.09As1.322S0.5150.104]
Dans le groupe des sulfures, il s’agit de la galène sélenifère identifiée dans le niveau -
145 de la structure ST2 du Puits III et sur un échantillon particulièrement riche en or. Elle est
à 5.86 % de sélénium en teneur en pourcentage pondérale, 11.41% en soufre et 82.74% en
plomb. Dans le même groupe, un sulfure à cobalt, cuivre et nickel a été découvert et il s’agit
de (Co, Cu, Ni) S2 et dont la formule chimique déduite des analyses est :
[Co0.792Cu0.107Ni0.091As0.02S1.99]
Dans le groupe des sélenides, la bogdanovitchite (AgBiSe 2) a été répertoriée au niveau
de Mechoui 3. Les teneurs respectives en Ag, Bi, Se et S sont de 22.66 %, 45.62%, 30.8 et
0.51% ce qui permet de déduire la formule chimique suivante :
[Ag1Bi1.04Se1.88S0.08]
Pour ce qui est des séleno-arsenides, une nouvelle espèce minérale a été identifiée
pour la première fois dans le même chantier de Mechoui. Elle est particulièrement riche en
nickel et en soufre et les teneurs respectives sont de 6.84 % et 2.48%. La formule chimique
est : [Se0.7As1.10S0.16Ni0.24Co0.79].
1.1.2. Analyses chimiques et interprétation.
En récapitulatif, les phases minérales des gisements de Bou Azzer sont :
a- Eléments natifs et alliages métalliques (6) : arsenic, awaruite, bismuth, cuivre, or,
argent.
b- Arséniures : clinosafflorite, (krutovite-Se), loellingite, maucherite, nickeline,
pararammelsbergite, rammelsbergite, safflorite, skutterudite, smaltine.
c- Sulfoarséniures : alloclasite, (alloclasite-Ni), arsénopyrite, cobaltite, (Cobaltite-Se),
(danaite), gersdorffite, (gersdorffite-Se), glaucodot.
d- Sulfures : bismuthinite, bornite, bravojite, chalcopyrite, chalcosine, covellite,
cubanite, digenite, galenite, (galenite-Se), godlevskite, heazlewoodite, idaite, linneite,
marcasite, (marcasite-As), millerite, molybdénite, orpiment, pentlandite, pyrite,
(pyrite-As), pyrrhotite, réalgar, sphalérite, (vaesite-As).
e- Sulfosels : emplectite, énargite, luzonite, polybasite, proustite, pyrargyrite, tennantite,
tetrahedrite, wittichenite, xanthoconite.
f- Seléniures and Selenoarseniures : bogdanowiczite, clausthalite, CoAsSe.
g- Sulfates : barite*, barite-celestine, epsomite.

361
h- Silicates : antigorite, chlorite, chrisotile, (garnierite), lizardite*, talc, villemseite (talc-
Ni), (serpophite), (steatite).
i- Borates : szaibelyite.

Figure 3 : Variation des teneurs en arsenic et fer dans la skuttérudite, la série safflorite-loellingite,
la cobaltite et l’arsénopyrite.

Figure 4 : Typologie de la skuttérudite en fonction du rapport Ni/Co.

362
Il est à noter qe pour une meme phase minérale, plusieurs générations peuvent se
télescoper et montrer des nuances dans les caractères texturaux, optiques et chimiques. Les
éléments chimiques qui caractérisent le mieux ces les variations chimiques sont le cobalt, le
nickel, le sélénium et le fer. Les figures 3 à 10 récapitulent les principaux résultats de ces
analyses pour les triarséniures, les diarséniures et la cobaltite.

Figure 5 : Contenus en nickel et en cobalt typiques de la Co- skuttérudite et Ni-skuttérudite de


Bou Azzer.

363
Figure 6 : Variation des teneurs en nickel en fonction des phases et des générations de phases
(loellingite, skuttérudite, cobaltite)

30,00
Figure 7 : Typologie des diarséniures en fonction des teneurs en cobalt, fer et nickel

25,00
La saffolrte nickélifère

20,00
le cobalt

15,00

10,00

La loellingite nickélifère
5,00

0,00
-2,00 0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00
le nickel

Figure 8 : Variation des teneurs de nickel dans les diarséiures de Bou Azzer. Série loellingite-
safflorite

364
Figure 9 : Evolution des teneurs en fer en fonction du cobalt dans la série isomorphe loellingite-
safflorite

35,00

30,00

25,00

20,00
Le cobalt

15,00

10,00
Pole aurifère
5,00

0,00
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00
le nickel
Figure 10 : Différents pôles de la cobaltite en fonction des teneurs en cobalt, nickel et l’or.

365
1.1.2.1. Nouvelles données sur les zonalités minéralogiques et géochimiques.
1.1.2.1.1. Zonalités minéralogiques.
Les zonalités minéralogiques à Bou Azzer constituent l’un des principaux guides de
prospection et elle en demeure un outil pour appréhender les conditions de mise en place. La
paragénèse minérale actualisée est à association d’arséniures, de sulfo-arséniures, de séléno-
arséniures, de séléniures, de sulfures et oxydes. La gangue est à quartz carbonates et barytine
avec des minéraux d’altération issus de l’événement hydrothermal minéralisateur. L’ensemble
de ces minéraux est organisé suivant des zoning minéralogiques que nous avons publiés dans
nos travaux antérieurs et que nous allons compléter par des nouvelles données qui traitent des
évolutions spatiales et temporelles dont voici le contenu.
L’évolution lithologique des ultrabasites et le gradient de serpentinisation est à notre
avis la première thématique à considérer étant donné le rôle majeur de la serpentine dans la
genèse des minéralisations. Alors que dans la partie centrale (Mechoui à Tamdrost) la
serpentinisation est totale, la partie est ne l’est que partiellement. En effet la partie est se
particularise par la prédominance des termes supérieurs de la série ophiolitique avec des
gisements de chromite dont le centre est exempte. Ce phénomène va réapparaitre à l’extrême
est de la boutonnière ou affleurent les pyroxénolites au-dessus des serpentinites. Le fond
géochimique en nickel des serpentines augmente également en allant vers l’Est ou il atteint
2000 ppm au niveau d’Aït Ahmane ou on trouve l’unique gisement du filon 51 où le cobalt a
été exploité comme un sous-produit de nickel (le district de Nickéline à l’Ouest s’apparente
aussi aux gites à dominance de nickel.). Par ailleurs, les platinoïdes récemment mis en
évidence en association avec l’or et la chalcopyrite sont localisés à l’Est.
L’évolution temporelle conditionne et au même titre tout essai de modélisation des
zonalités minéralogiques tant à l’échelle du gisement qu’à l’échelle de la boutonnière. En
effet, l’étude minéralogique des minéralisations de nickel associées aux serpentines que nous
détaillons dans le chapitre respectif a révélé l’existence des arséniures précoces de nickel. Ils
sont très développés dans la partie est à partir d’Ambed. Par ailleurs, nous avons relevé un
événement hydrothermal nettement postérieur à l’événement minéralisateur qui concentre les
diarséniures sous forme de loellingite à très faible teneur en cobalt. Le cas du filon 7 au Puits
III est très démonstratif. En effet un accident subparallèle au F7 mais à fort pendage décale la
minéralisation sur plus de 100 m et reconcentre la loellingite ce qui donne l’image d’une
fausse zonalité pouvant être interprétée comme la terminaison loelligitique du corps
minéralisé. Dans le gisement de Mechoui 3 la configuration est plus simple et montre des
failles plates à loellingite massive qui décale les filons à minéralisations primaires.
La répartition de la minéralisation ainsi que la morphologie des corps va conditionner
la distribution et la répartition spatiale des minéraux métallifères, de la gangue et des silicates
associés. Cette répartition est matérialisée par des zonalités minéralogiques que nous allons
décrire à différentes échelles.

366
A l’échelle de la boutonnière, les zonalités sont matérialisées par la répartition des
minéraux de cobalt et de nickel ainsi que les teneurs en or et en sélénium. Ces derniers sont
bien exprimés dans les gisements du centre (F7/5, Mechoui et Tarouni) et particulièrement au
Sud du massif des serpentines. C’est dans ces gisements que les températures de mise en
place sont les plus élevées et que les sulfo-arséniures sélenifères, les sélenides et les séleno-
arséniures sont mieux exprimés.
Quant au ratio Ni/Co, les gisements et gîtes de la terminaison est de la série
ophiolitique sont pratiquement nickélifères. Cette minéralogie est liée à l’évolution litho
stratigraphique de la série et de l’importance de la serpentinisation.
Pour ce qui est des oxydes, les chromo-spinelles sont également mieux développés
dans la partie est mais aussi dans les gisements associés à la carapace d’Ambed. L’oligiste
marque les périphéries externe de certains gisement à l’image du flanc est du gisement de Bou
Azzer est ainsi que le prolongement de la structure FC1 de Tamdrost vers Ambed.
A l’échelle d’un gisement, les arséniures de cobalt occupent le centre des corps
minéralisés avec la prédominance de la skuttérudite et de la série safflorite–loéllingite. D’une
façon générale, la skuttérudite est précoce et occupe la partie centrale à l’exception du
gisement de Méchoui ou la safflorite prédomine dans cette partie du corps.
Selon une géométrie lenticulaire et concentrique, les sulfo-arséniures entourent les
arséniures. Ils sont exprimés en cobalt et mispickel dans des textures généralement
disséminées à l’exception du filon II où les remobilisations tectoniques postérieures
engendrent des reconcentrations locales des sulfo-arséniures massifs ou submassifs. Les
seléno-arséniures et les séléniures leurs succèdent dans certains cas et dans des proportions
variables et des franges diffuses.
Dans les gisements d’Ightem et de Tamdrost, les arséniures de nickel sont abondants
en allant vers les serpentines.
Les sulfures constituent l’enveloppe externe des corps minéralisés avec la molybdénite
et la chalcopyrite à proximité des arséniures et des sulfo-arséniures, et la pyrite dans la partie
périphérique. L’extension de cette enveloppe est tributaire de la typologie des gisements. Elle
est métrique dans le cas des filons transverses tandis qu’elle est très développée dans le cas
des minéralisations de contact. Cette zonalité décrite à la verticale et le long des structures
minéralisées est également visible latéralement de part et d’autre de la structure. On assiste
alors à une dissémination des sulfures aux épontes de la structure mais dans l’extension
demeure limitée.
Enfin il est à noter que cette zonalité diarséniures-triarséniures-sulfoarséniures-
sélénoarséniures-sélenides-sulfures représente une tendance globale et cette succession peut
être valable à l’échelle d’une section polie ou même d’un minéral comme l’illustrent les
planches 1 et 2. Toutefois, cette zonalité peut être oblitérée par des phénomènes
métallogénique superposés dans un système polyphasé comme c’est le cas à Bou Azzer.

367
Planche 1 : La nickéline, la para-rammelsbergite et la sphalérite tardive oblitèrent la zonalité
primaire de la skuttérudite.

Planche 2 : Exemple de zonalité à l’échelle minéral : Minéral d’arsénopyrite zoné

Il est également à signaler qu’il existe des corps dont les paragéneses ne sont que
partielles à sulfures et diarséniures ou à sulfures seuls.
Dans certains cas comme à Tamdrost et à Bou Azzer Est l’hématite s’intègre à ce
schéma et en constitue la périphérie. Elle matérialise les conditions les plus oxydantes de la
cellule hydrothermale.

368
Quant aux minéraux d’altération, hormis la serpentinisation et les événements
hydrothermaux précoces dans l’histoire métallogénique de la boutonnière, l’hématisation de
l’encaissant constitue le halo le plus large vis-à-vis des structures porteuses. Il est toutefois
important de souligner l’existence d’une hématite précoce associée au dépôt de la série de
Tiddiline ou encore des formations du Précambrien III dans les conditions oxydantes de mise
en place sont avérées. La chlorite est développé au centre des filons et diminue en faveur de la
séricite et de l’hématite 2 en allant vers les périphéries. Le talc hydrothermal, quand il est
développé, se concentre au cœur du filon.

Figure 11 : Zonalité verticale des ratios Ni/Co et Bi/Ag en fonction de la profondeur à partir de la
surface jusqu’au niveau -405. Gisement d’Aghbar.

En ce qui concerne la gangue, le quartz est prédominant au centre et à l’aval des corps,
il est suivi des carbonates et puis la barytine dans les parties sommitales. Cette configuration
est contrôlée par le régime des circulations des fluides hydrothermaux ainsi que les conditions
physico-chimiques des milieux de dépôt des minéraux en question.

369
1.1.2.1.2. Zonalité géochimique.
Sur un plan géochimique, le nickel est bien développé au voisinage des serpentines au
même titre que le chrome, ceci est résultat des échanges métasomatiques des serpentines avec
les fluides minéralisateurs.
Le ratio Bi/Ag évolue également en fonction de la profondeur avec la prédominance
du Bi au centre du corps et sa régression progressive en faveur de l’argent en allant vers les
périphéries basales et sommitales (Fig. 11 et 12).

Figure 12 : Evolution du ratio Bi/Ag en fonction de la profondeur (0 à 120m) dans le gisement de


Bou Azzer Est.

L’or est relativement plus concentré dans les parties siliceuses avec une corrélation
fréquente avec les sulfo-arséniures séléniféres les sélenides, les séleno-arsénides et avec

370
l’hématite. Les carbonates et la silice constituent les zones périphériques avec une portée plus
grande pour la silice. Sur un plan géochimique, les éléments typo-morphes se répartissent en
halos concentriques et quelquefois excentriques par rapport aux structures minéralisés en
fonction de leurs mobilités primaires lors de la mise en place et secondaires lors phases des
altérations superposées (Fig. 13 à 15).
A l’échelle des inclusions fluides, l’arsenic et le cobalt sont plus exprimés en
profondeur tandis que les parties sommitales, le manganèse et le baryum sont plus abondants.
Cette tendance va de pair avec une augmentation de la température en fonction de la
profondeur de la minéralisation. Un gradient de 7°C par 100m est estimé au niveau du filon 7.

Figure 13 : Zonalité excentrique du cuivre par rapport au cobalt, Corps du Gradin Ouest.
Gisement de Tamdrost

371
Figure 14 : Comportement géochimique de certains éléments traces (Bi, As, Pb, Cu) au passage de
la structure minéralisée. Aït Ahmane sud.

Figure 15 : L’image du halo géochimique de certains éléments traces (Ag, As, Ni, Mo, Co)
accompagnateurs du cobalt. Tamdrost.

Krutov (1970 et 1978), a défini une distribution régulière dans l'espace de trois
groupes les plus typiques de minéraux de Bou Azzer. Ils sont distingués selon leur contenu en
cobalt nickel et fer. Le premier correspond aux arséniures de cobalt et de fer, un groupe
intermédiaire correspond aux arséniures de nickel - cobalt, et le groupe d’arséniures et
sufoarséniures essentiellement à nickel.
Le premier groupe est représenté par la Co-skuttérudite la et Fe-Co- skuttérudites
contenant , en moyenne , près de 17 % de cobalt , jusqu'à 1,5 % de nickel et 2,5 % de fer ; b )
série safflorite - loellingite faible en nickel ne dépassant pas 1% et des teneurs variables de

372
cobalt et de fer dans safflorite : le cobalt varie entre de 6 à 23% et le fer de 4% à 22 % , la
loellingite avec un contenu en cobalt de 6.4 % à 27 % fer.
Le deuxième groupe combine un mélange des arséniures cubiques de la série smaltite -
chloanthite dont les pôles ont été décrits par Shishkin (1969) sous forme de (Fe -Ni- Co)-
skuttérudites et (Fe - Co –Ni)- skuttérudites. Ils sont caractérisés par la prédominance du
nickel par rapport au cobalt, les teneurs en cobalt varient de 6 à 16 % et la teneur en nickel de
6 à 7 % tandis que le teneur en fer oscille entre 5 et 15 %.
Le troisième groupe est exprimé par les arséniures de nickel (rammelsbergite,
pararammelsbergite, nickéline, orcélite, etc.) et rarement Fe-Co- Ni- skuttérudite (chloanthite)
et gersdorffite. La teneur en cobalt dans ces minéraux est généralement faible et ne dépasse
guère 5 %, la teneur en fer de 0,5 à 1 % et des teneurs hautes en nickel et qui varient en
chloanthite de 10 à 16 % et atteint 43% en nickéline.

Figure 16 : Evolution latérale du rapport Ni/Co dans les gisements de Bou Azzer en comparaison a
la lithostratigraphie des ophiolites.

373
Figure 17 : Processus des dépôts des arséniures et des silicates de cobalt en fonction des conditions
d’oxydation-réduction et de la température du milieu.

A une échelle plus large, les gisements de la partie centrale de Bou Azzer de Méchoui
3 jusqu’à Bou Azzer Est sont à prédominance d’arséniures de cobalt et de fer avec la série Fe-
Ni- Co- skuttérudites (smaltite) en moindres mesures. Les arséniures de nickel existent en
proportion insignifiantes. Les gisements du filon 7 et de Bou Azzer Est sont relativement plus
enrichis en molybdénite et l’or. L’argent est associé aux arséniures de nickel et
particulièrement associés aux sulfures de cuivre, de tennantite, et de galène. C’est dans ces
gisements que les sulfoarséniures sont les mieux représentés avec des proportions respectives
de 2,5 et de 15% sachant que ce pourcentage est également élevé à Aghbar qui avoisine 3%.
Dans le gisement d’Aghbar, la minéralisation est caractérisée par une augmentation
des proportions de Fe -Ni -Co- skutterudite (smaltite) et une diminution des concentrations
d'or. Les arséniures de fer et de cobalt de la série safflorite - loellingite sont, par endroits, en
alternance avec des minéraux du groupe de la Fe – Co skuttérudite. En allant vers les
terminaisons Est et ouest de la boutonnière ainsi que le flanc nord les proportions de la Co-
skuttérudite et la Fe – Co-skuttérudite diminue en corrélation négative avec une augmentation
de la smaltite allant de pair avec les arséniures de nickel et accessoirement l’or, l’argent, le
cuivre et les tellures. Cette tendance de distribution spatiale est aussi temporelle et on peut
noter un télescopage de la skuttérudite par la safflorite, la nickeline - rammelsbergite et la
minéralisation à argent et cuivre plus tard. Dans les gisements du figuier et du filon 51 à Ait

374
Hmane, les associations Fe-Co- Ni- skuttérudite (chloanthite), nickéline et rammelsbergite
sont dominantes et la gersdorffite en significatives.
Le ratio Co/Ni est l’une des variables qui permet d’appréhender la variabilité de la
composition et le groupe dominant dans les associations (Fig. 16). Ce rapport est de l’ordre de
10 :1 dans les arséniures de Bou Azzer et de Bou Azzer Est. Il varie 4 : 1 à 0,5 : 1 à Tamdrost
et Ambed, de 2 : 1 à 1,5 : 1 à Ightem, de 4 : 1 à Ait Ahmane, 1: 1 0 dans le filon 51, de 1: 4 à
1 : 10.
La figure 17 résume un modèle théorique de la répartition des phases en fonction de
l’alcalinité, le potentiel REDOX et les conditions de température.
1.1.3. Les minéralisations oxydées :
1.1.3.1. Contexte gitologique.
Le terme d'oxydes de cobalt in-situ désigne la transformation des arséniures de cobalt,
par des phénomènes exogènes tels les chapeaux de fer connus en amont des zones à sulfures
(Pl. 3). Ces oxydes de cobalt offrent un champ vaste pour continuer à alimenter le règne
minéralogique mondial (nouvelles espèces minérales découvertes) à l’image de l’Ightemite et
l’Erythrine.
Durant les dernières années, les minéralisations oxydées de cobalt ont constitué un
sujet de développement à MANAGEM. Aujourd’hui, à côté des arséniures, ce type de
minéralisation constitue une source importante de production de cobalt métal. C’est dans cette
optique que cette étude a été entamée et dont les principaux résultats sont récapitulés dans ce
résumé.
Les minéralisations oxydées de cobalt sont réparties sur toute la boutonnière de Bou
Azzer sous forme de petits gisements étroitement liés aux gisements d’arséniures et de sulfo-
arséniures. La morphologie des corps est tributaire de la typologie de la minéralisation
primaire selon qu’on est dans le cas de minéralisation de contact ou dans le cas des filons
transverses. Dans le premier cas, les corps sont sous forme de grande masse ou de filons
couches (Pl. 3), par contre dans le deuxième cas, la minéralisation oxydée est sous forme de
filon mince qui coiffe la minéralisation primaire. Le passage entre les deux est toujours
progressif.
La paragenèse minérale est à association d’arséniates, rosélite, hétérogéneite et
d’asbolane. La prédominance d’une espèce minérale par rapport à d’autres est dépendante du
contexte géologique. En effet, la rosélite prédomine dans le cas des minéralisations encaissées
dans les formations de l’Adoudounnien, ce qui s’explique par la teneur en CO 32- des fluides
exogènes responsables de l’oxydation. C’est le cas du gisement du filon II et d’Aghbar. Les
arséniates de cobalt et de Fer sont relativement mieux exprimés dans le cas des gisements
intradiorites comme le filon 7/5, Méchoui et Bou Azzer Est. La couleur et la forme du minéral
varient en fonction de la profondeur des fluides oxydants. En effet, l’érythrine est automorphe
et sous forme de rosette dans les parties profondes de la partie altérée du corps (Pl. 4).

375
Planche 3 : Processus d’altération supérgene des minéraux de nickel. Ils se transforment en
annabergite verdâtre sur la photo, les minéraux accessoires de cobalt sont transformés en érythrine
rosâtre sur la photo. L’altération est perdescensum et se fait le long des fissures et suivant les
interstices de la calcite rhomboédrique.

La couleur est traductrice du contenu en cobalt et en fer. La teinte rouge augmente


avec la teneur en cobalt tandis que la teinte blanchâtre exprime la teneur en fer (Pl. 4 et 5). Sur
un plan événementiel, deux épisodes d’oxydation ont été identifiés. Un premier épisode
profond ayant généré de l’érythrine en rosette. Cet événement est probablement synchrone du
dépôt de formations carbonatées de l’Adoudounnien et du Cambrien sus jacent.
1.1.3.2. Paragénéses minérales des minéralisations oxydées.
L'observation attentive et l'examen de la succession minéralogique
montre que les paragenèses reconnues traduisent un ordre chronologique
de formation en similitude avec le procédé industriel (hydrométallurgie) :
on assiste en premier lieu à l'apparition de l'érythrine (arséniate de cobalt),
puis l'hétérogénéite (hydroxyde de cobalt) enfin les arséniates de fer. Ce
phénomène est très lent dans le temps avec des irrégularités minéralogiques
376
à la verticale et c'est très difficile alors de le percevoir instantanément dans
les digues (rejets industriels).

Planche 4 : Altération des arséniures sous sa forme ancienne lente et cristallisée en rosettes. Sur en
fond finement cristallisée, le minéral en aiguilles poussent vers les zones poreuses en fissures ou en
cavité. L’éponte supérieure de la fissure est manifestement plus riche en rosettes centripètes.

Planche 5 : Altération des arséniures en érythrine sous sa forme actuelle massive et poudreuse. On
voit bien la trace du filon a arséniures et ses épontes déformées qui favorisent les circulations des
eaux acides pour favoriser la transformation des arséniures en arséniates. On note aussi des
variations dans les teintes de l’érythrine qui reflètent ses teneurs en cobalt.

377
Selon les différents contextes cités ci-dessus on peut distinguer plusieurs typologies :
 les masses carbonatées qui coiffent les amas minéralisés sous forme de chapeau de fer
et dont l’oxydation est en général très développée (Aghbar, Ambed, Aït Ahmane,…).
 les structures de puissance variable oxydées et qui représentent des reliques de la
minéralisation arséniée (filon 7/5, Oumlil,…), ce qui témoigne d’une oxydation
proprement in-situ.
 des structures en connexion avec les zones minéralisées dont les oxydes ont été
véhiculées et déposés dans ces dernières par ces phénomènes tardifs d’oxydation. Ces
structures ne contenaient pas de minéralisation en arséniures de cobalt au départ.
Selon l’encaissant, le degré d’altération peut varier, et on peut parler de trois types
différents :
 dans les diorites, la minéralisation en oxydes est en général limitée autour de la
structure car la perméabilité de cette dernière ne permet pas une large circulation de
fluide ;
 dans les roches volcaniques très fracturées et diaclasées, permettant ainsi des grandes
circulations de fluides, la minéralisation en oxydes de cobalt est très diffuse. Le
gisement d’Oumlil présente le cas le plus typique de cette large imprégnation où la
grande partie des structures sont marquées par un halo d’altération ;
 dans les serpentines, cette minéralisation en oxydes de Co est en général associée à
une carbonatation de cette dernière (exemple d’Ambed, filon 2 éperon et filon 58 à Aït
Ahmane).
Le minerai oxydé provient des plusieurs chantiers différents, et présents, de ce fait,
une certaine hétérogénéité. En effet, l'étude minéralogique des différents types de minerai par
diffractométrie X montre plusieurs espèces et associations minérales composées de
l’hétérogénéite, l’erythrine, l’arséniosidérite, scorodite, talmessite, annabergite, rosélite b ;
associées à plusieurs minéraux de gangue dont les plus abondants sont le quartz, la dolomite,
la calcite, et le clinochlore (Pl. 6 à 12). Les analyses à la microsonde montrent le
développement des oxydes cobaltifères et nickélifères et les tableaux 2 et 3 donnent l’exemple
du minerai en provenance d’Ambed.
En résumé, les phases minérales définies dans les minéralisations supérgènes.
 Oxides et Hydroxides : anatase, arsenolite, brannérite, chromite, goethite, hematite,
hétérogenéite, magnétite, pyrolusite, quartz, rutile.
 Carbonates: ankerite, aragonite, azurite, (breunnerite=ferromagnesite), calcite,
(calcite-Co) , dolomite, malachite, pyroaurite, siderite, spherocobaltite, stichtite.
 Arseniates: annabergite, [arhbarite], arseno-siderite, austenite, (austenite-Co),
clinoclase, [cobaltlothanneyerite], conichalcite, erythrrite, irthemite, lavendulan,

378
nickelaustinite, pharmacolit, pharmacosiderite, roselite, roselite-beta, sainfeldite,
scorodite, talmessite, (talmessite-Co), (talmessite-Ni), uranospinite, vladimirite,
weilite, wendwilsonite.

Planche 6 : (A2-20) : Agrégat d’arséniures à dominance de saflorite avec la rammelsbergite. Cette


dernière présente une texture dendritique due au développement et sa corrosion par les minéraux
d’oxydation. Echantillon prélevé des haldes. Ambed 2

Planche 7 : Oxydation des arséniures en oxydes nickélifères et cobaltifères à Ambed

379
Planche 8 : Photo prise au microscope électronique (12000 fois) sur un encroutement provenant
d’Oumlil. L’analyse par la microsonde montre qu’il est riche en Fe, Mn, Co, Ca, K et pauvre eu
pauvre en As, Ti et Al.

Planche 9 : Transformation totale de la loellingite en arséno-sidérite. En gris l’arséno-sidérite avec


l’oligiste en blanc occupant les interstices dans une roches poreuses avec des cavités en noire sur
l’image.

380
Planche 10 : Le psylomélane en filonnets au sein de l’oligiste et de l’arséno-sidérite dans les
volcanites du PIII. Gisement d’Ambed.

Planche 11 : Transformation partielle des diarséniures en asbolane et arséno-sidérite. Reliques de


diarséniures corrodés par les minéraux hypergènes de Fer et Manganèse à cobalt. Gisement
d’Oumlil Est.

381
Planche 12 : Transformation partielle des diarséniures en asbolane et arséno-sidérite. Les reliques
de loellingite au sein de l’arséno-sidérite. Gisement d’Oumlil Est.

Tableau 2 : Résultats des analyses à la microsonde. Gisement d’Ambed.


Point Fe Co Ni S As SUM
28 7.88 9.18 11.29 0.23 71.42 100
29 8.07 8.80 11.32 0.28 71.53 100
30 2.53 0.21 43.24 47.37 6.65 100
31 2.29 42.33 46.95 8.44 100
32 9.25 8.60 10.70 0.44 71.01 100
33 43.42 47.19 9.40 100

Tableau 3 : Formules chimiques déduites des analyses à la microsonde. Gisement d’Ambed.


Point Fe Co Ni S As SUM
28 0.292 0.322 0.398 0.015 1.973 3
29 0.299 0.309 0.399 0.018 1.975 3
30 0.058 0.005 0.940 1.885 0.113 3
31 0.053 0 0.925 1.878 0.145 3
32 0.342 0.301 0.376 0.028 1.954 3
33 0.982 0 0 1.859 0.158 3

1.1.3.3. Cinétique d’oxydation.


Le taux d’oxydation en fonction du temps est une courbe en escalier. Elle est
croissante jusqu’à 80% d’oxydation, après quoi la cinétique devient lente jusqu’à l’oxydation

382
totale. La vitesse d’oxydation augmente en fonction de la chaleur et est également accélérée
par les eaux de surface.
L’oxydation actuelle qui affecte aussi bien les gisements que les haldes, l’érythrine
associée est alors en pellicules finement cristallisés. La minéralogie montre plusieurs variétés
allant des arséniates de cobalt aux hydroxydes, arséniates de nickel, arséniates de fer,
carbonates, des arséniures hydratés.
L’oxydation naturelle des arséniures de Bou Azzer se fait à des vitesses pouvant aller
de 12 mois jusqu’à 18 mois. Pour comprendre la cinétique d’oxydation et les paramètres qui
l’influencent, des essais laboratoires ont été réalisés au centre de recherche de Managem.
L’analyse microbiologique a mis en évidence la présence de bactéries autochtones aux
minerais de type Thiobacillus ferroxydans. Ces bactéries sont chimiolithotrophes, c’est à dire
qu’elles tirent parti des réactions d’oxydation qui fournissent de l’énergie au métabolisme
bactérien : oxydation du fer ferreux en fer ferrique et des sulfures en sulfate. La matière
minérale est dégradée à la fois directement, en tant que substrat énergétique, des bactéries et
indirectement par le fer ferrique et l’acide sulfurique. Le fer ferrique et l’acide sulfurique sont
eux même les produits de réaction catalysée par les bactéries.
 Oxydation indirecte :
Les bactéries ferro-oxydantes génèrent du fer ferrique en solution.
2Fe2+ + 2H+ + 1/2O2 2Fe3+ + H2O (1)
 La réaction 1 est catalysée par les bactéries ferroxydantes. Les sulfures sont dégradés
chimiquement par ce fer ferrique. La biolixiviation de la pyrite est donnée comme
exemple, réaction 2.
(2) Fe2+ + 2Fe3+ 3Fe2+ +2S °
 La réaction 2 est chimique, non catalysée par les bactéries. Elle peut être généralisée
de la façon suivante :
(3) MaSb + acFe3+ aMc+ +bS° + acFe2+
M est un métal quelconque (Fe, Cu, Ni, Co) plusieurs métaux peuvent simultanément
être associés au soufre, dans la chalcopyrite par exemple.
 Oxydation directe :
 Les bactéries sulfo-oxydantes sont capables d’utiliser directement les sulfures
métalliques comme source d’énergie. Ainsi l’oxydation directe de la pyrite par les
micro-organismes est décrite par l’équation suivante :
(5) FeS2 + H2O + 7/2O2 FeSO4 + H2SO4
 Catalyse aboutissant par la suite à l’oxydation, donc la présence de ces bactéries
pourrait être à l’origine d’une oxydation du cobalt.

383
 Il a été montré au cours de cette étude la présence de bactéries autochtones aux
minerais de type Thiobacillus ferroxydans que la cinétique de l’oxydation est très
sensible à l’humidité, au Fer ferrique, à la température et à l’activité bactériologique.
1.1.4. Etudes de la gangue.
1.1.4.1. Les carbonates : typologie et leurs relations avec les arséniures.
Les masses quartzo-carbonatées visibles en surface ont toujours servi de guides
principaux de recherche des minéralisations cobaltifères de Bou Azzer (Pl. 13). Ces
formations traduisent les grandes circulations et transformations à l’échelle de la boutonnière.
On peut distinguer plusieurs types d’occurrences de ces formations carbonatées.
Tout d’abord, les masses carbonatées (dites listwénites) associées aux serpentinites
dont elles sont issues par une transformation hydrothermale ultime (présence des reliquats et
de texture rubanée de serpentinites). La minéralogie de ces masses carbonatée est formée
principalement de la brannérite, la fuschite et le quartz. Elles constituent un réceptacle
favorable aux minéralisations cobaltifères.
Ensuite, la carapace silico-carbonatée qui est connue sous le nom de la carapace
d’Ambed et considérée d’âge B2 (Leblanc, 1975). Elle est manifestement développée dans le
secteur dit de l’entre deux entre le massif de Tamdrost et Amded et dans une moindre mesure
au contact nord du massif d’Oumlil et Aghbar. De nouvelles données lithostragraphiques et
tectoniques montrent que cette formation est d’âge PIII et se localise à la base des volcanites
du Précambrien III (Fig. 18). Elle est communément matérialisée par un niveau de jaspe à sa
base suivi des serpentines entièrement ou partiellement transformées. Elle est le résultat des
transformations par des fluides exogènes météoriques et probablement magmatiques liés au
volcanisme PIII. La succession minéralogique est présentée par la silice, les carbonates et la
séricite. Cette dernière traduit un apport considérable en K 2O. Le nickel est reconcentré sous
forme de garniérite La carapace encaisse les minéralisations de type amas caractéristiques de
Tamdrost et Oumlil et Agbbar. Au même titre que la couverture, la carapace garde les
empreintes des déformations cassantes infracambrienne (distension) varisque et atlasique (Pl.
13). Les évènements hydrothermaux associés ont transformé les amas de carbonates en calcite
et rarement la dolomie avec les arséniures ce qui oblitérent partiellement ou totalement les
textures et les compositions primaires de la roche (Pl. 14). Il est aussi fréquent que la
bréchification soit tectonique ou même hydraulique sans arséniures associés (Pl. 15).
Enfin, les carbonate en associations paragénétique avec les minéralisations cobaltifères
en remplissage hydrothermal des structures minéralisées. Ils sont minéralogiquement
représentés par la dolomite et la calcite (calcite rhomboédrique, forme géodique, halo
d’altération…). La minéralogie des brèches minéralisées et l’alternance de plusieurs
successions carbonate-minerai traduit un cycle hydrothermal polyphasé et de type crack seal.
L’étude des inclusions fluides au sein de ces carbonates a montré des températures élevées de
l’ordre de 250°C et confortent cette origine hydrothermale.

384
Figure 18 : Reconstitution du profil d’altération des serpentines à la base du dépôt de la série
volcanique du PIII dans le secteur du filon 51. En haut, la photo de la carapace de la colline Est et
en bas celle du filon 51. Le niveau d’érosion des ophiolites d’Ait Hmane et la répartition de ces
unités sont antérieurs aux dépôts de l’Ediacarien et donc synchrone de la destruction de la chaine
lors des dépôts de la série de Tiddiline.

Planche 13 : La carapace du filon 51 Aït Ahmane en plan (A) et en coupe (B), (C) et (D) avec la
tectonique postérieure et la minéralisation associée. (A) : les failles NE recoupent la carapace et la
décalent en senestre. (B) : réseau de failles plates qui affectent le filon à minéralisations oxydées.
(C) : minéralisation stratoide dans la carapace. (D) : calcite rhomboédrique au sein des carbonates
de la carapace et l’ensemble affecté par des failles inverses.

385
Planche 14 : Calcite rhomboédrique cristallisée aux dépens de carbonates de la carapace sous
forme de petits amas losangiques (A, B et C) et en veines anastomosées perpendiculaires au litage
(D). L’annabergite est en petits amas ou en dissémination avec la calcite. Filon 51. Ait Hmane.

Planche 15 : Textures et microstructures des caisses carbonatées des contacts tectoniques


sérpentines avec la diorite quartzitique. Filon 51 Aït Ahmane. Les quatre photos montrent
communément des textures bréchiques précoces et postérieures.

386
Sur le plan minéralogique, les listwénites sont particulières par la prédominance de la
breunnerite comme carbonate principal et la fushite, et par la présence des minéraux reliques
des serpentines notamment les chromospinelles et la stichtite associée, et moins fréquemment
l’antigorite. Les minéraux sont également finement cristallisés comparés aux carbonates
hydrothermaux.

Figure 19 : Classification géochimique par le ratio Mn/Cr des listwénites et des carbonates de
l’événement minéralisateur. Le digramme met aussi en relief l’évolution progressive de la
serpentine aux listwénites. Gisement du filon II.

Dans les carbonates hydrothermaux caractéristiques de l’événement minéralisateur, la


texture est macrocristalline dont la taille des cristaux atteint des fois quelques centimètres
pour la calcite. Sur un plan minéralogique, outre l’absence des minéraux cités ci-haut, la
calcite cobaltifère et la sphérocobaltite constituent des minéraux caractéristiques de cet
épisode.
Sur un plan géochimique, le cobalt et le nickel permettent de distinguer les carbonates
marqueurs de la minéralisation des carbonates antérieurs. Ces derniers sont enrichis en nickel
par les phénomènes d’altération, et il existe une évolution continue et progressive des
serpentines fraîches aux listwénites et la carapace où le nickel est concentré sous forme de
garniérite. Le MnO, le chrome et le nickel sont également élevés dans les carbonates anciens
(Fig. 19 et 20).
Dans la carapace d’Ambed, la séricite est un minéral assez caractéristique. La source du
potassium pourrait être liée aux émanations exhalatives associées au volcanisme acide du
Précambrien III.

387
Figure 20 : Le comportement du nickel et du chrome dans le processus de listwénisation. Filon II
Est. La transformation est accompagnée par un lessivage des éléments Ni et Cr dans les listwénites
mais demeurent supérieures aux dolomies hydrothermaux.

Le rôle des carbonates dans la genèse des minéralisations cobaltifères sous-tend


l’intérêt de ces résultats dans la démarche d’exploration de ces types de gisements.
2. Structures, microstructures et minéralisations : Typologie et processus
Ce volet est traité, selon une démarche analytique, dans la partie descriptive des
gisements. Certes, il est très difficile de synthétiser des données microstructurales sur plus de
30 gisements et gites et d’en donner des modèles consistants dans le cadre de ce travail et
pour cela , on se limitera à présenter des exemples de structures et de microstructure
commune et quelques processus jugés important dans la mise en place des corps minéralisés
de point de vue de leur tailles et de leurs maturités gitologiques.
2.1.1. Structures et textures de la minéralisation :
A l’échelle d’un gisement on distingue les principaux types suivant dont les processus
de mise en place sont différents :
 Faille majeure avec des fentes en échelon (Méchoui 1…) ;
 Failles satellites (croiseurs) associés aux accidents majeurs (Tarouni…) ;
 Queue de cheval en fentes d’une faille majeure (Mechoui 3…) ;
 Terminaison en queue de cheval en faille d’un accident majeur (Filon 7…) ;
 Fentes solitaires sans faille majeures associée (St1, St2…) ;

388
 Réseau de fentes parallèles limité à la zone de contact (Tizi…) ;
 Fentes plates suivant des contacts lithologiques (niv 0 du filon II est…) ;
 Structures internes associées aux accidents majeurs (Nickéline, filons II est..) ;
 Système de faille conjuguée (Filon 7et 5, Bouismas …) ;
 Rampes associées aux accidents majeurs et au contact avec la serpentine (Bou Azzer
Est. Amont 200) ;
 Structures plates développées au contact des serpentines avec le Précambrien III ;
 Structures verticales et plates au contact redressé des serpentines avec le Précambrien
III ;
A l’échelle d’un corps minéralisé, on a établi la typologie des structures suivante :
 Colonnes losangiques le long des accidents majeurs qui correspondent à des
ouvertures en pull apart à dimensions variables pouvant atteindre des dizaines de
mètres d’extension. Leur puissance évolue de façon proportionnelle à l’extension. Les
plus importants sont associés aux jeux horizontaux des accidents majeurs.
 Les colonnes gauches (concaves ou convexes) qui se développent le long des plans de
failles et sont générés dans des zones d’ondulation transtensives de ces failles.
 Lentilles à symétrie verticale et horizontale généralement à extension limitée. Elles
sont à texture rubanée dominante,
 Les corps prismatiques asymétrique dont la petite de base est généralement vers le bas.
Ces corps sont associés aux accidents majeurs et présentent un enracinement
important. Des zonalités texturales sont généralement communes à ces corps avec la
brèche hydraulique dans les zones épaisses des parties sommitales et évoluent en
brèches tectoniques en profondeur.
 Des corps sous forme de boules ou de boudins au contact des serpentines avec la
diorite et rarement les roches basiques. Ils sont toujours associés aux filons transverses
et se développent au niveau des zones d’extrusion définie entre l’accident et le contact.
 Des boudins tectoniques le long des failles postérieures à la minéralisation. Leur
importance dépend de celle de la faille et du corps minéralisé qu’elle recoupe.
 Des filons de couches dont la fracturation plate, la dissolution des carbonates et les
drains en dictent la dimension.
Dans ce paragraphe, nous allons essayer de récapituler les différentes textures des
minéralisations pouvant particulièrement nous éclairer dans les essais de modélisation.
Dans cette description, nous nous sommes référés à la classification de Smirnov
(Smirnov, 1982) qui, nous semble-t-il, présente une bonne corrélation entre les textures des
minéralisations et les différentes catégories des gisements.
 Textures massives (Pl. 16 et 17) : cette texture est pratiquement commune à tous les
gisements et à toutes les phases de la paragénèse minérale. Elle caractérise la
précipitation libre des minéraux synchrones à l’ouverture.

389
Planche 16 : (A) : Textures rubanée à dominance de quartz avec des nids d’arséniures fins, (B) :
Textures mixte à brèche hydraulique dans les périphéries et litée au centre, (C) : Brèche hydraulique
à éléments anguleux de tufs et ciment d’arséniures.

 Textures tachetées : ce groupe est représenté par des textures disséminées


des arséniures, des sulfo-arséniures et des sulfures fréquemment liés aux épontes des
filons notamment dans la diorite du PII et les rhyolites du PIII. Les disséminations
sont spatialement corrélées aux fronts d’altération et s’étendent sur quelques mètres de
part et d’autre de la veine. Cette distribution reflète le phénomène de diffusion des
fluides hydrothermaux à partir de la veine avec métasomatose de l’encaissant.
 Les textures rubanées (Pl. 16) : ce groupe de texture est exprimé souvent en texture
rubanée proprement dite et rubanée lenticulaire dans de moindres mesures. La texture
rubanée est visible aussi bien à l’échelle macro que micro-texturale. Elle est marquée
par une alternance de bandes d’arséniures et de gangues et se localisent au centre du
filon. Cette texture traduit la succession de plusieurs pulsations hydrothermales
associées à des ouvertures saccadées de type «crack seal ».

390
Planche 17 : (A) : Texture massive des arséniures au centre d’une veine rubanée. (B) : Texture
toroïdal. (C) : texture veinée des arséniures avec la gangue et l’encaissant. (D) : Texture bréchique
à ciment d’arséniures et de gangue. Noter les arséniures autour des éléments de la roche hôte

 La texture veinée est constituée par le système de veines réticulées et/ou subparallèles
(Pl. 17). Le premier est de loin le plus fréquent et matérialise la fraction hydraulique
dans un système tectonique localement passif. Il est omniprésent dans les encaissants
rhyolitiques et dioritiques en relation avec les propriétés rhéologiques des roches. Les
veines parallèles sont peu fréquentes. Elles correspondent à des systèmes de
microfentes en échelons traduisant ainsi des ouvertures en extensions dans un système
tectonique localement compressif.
 La texture réniforme est rencontrée dans les minéralisations secondaires issues des
altérations superficielles (Pl. 19). Elle est plus caractéristique des minéralisations
secondaires du contact nord notamment aux filons II et Aghbar et ceci en relation avec
la nature carbonatée des roches encaissantes. La rosélite est alors le minéral
d’altération le plus répondu avec des textures colloïdales. La succession de bandes
concentriques reflète une zonalité dans la teneur de ces bandes en cobalt reflètent
l’acidité et les potentiels d’oxydoréduction des eaux exogènes.

391
 La textures de broyage est particulièrement caractéristique des minéralisations
associées au contact nord des serpentines ou aux accidents transverses sur les filons
minéralisés (Pl. 21). Par ailleurs, elle est relevée à proximité des plans de failles intra-
filons, présentant des tectoglyphes de rejeu postérieures à la minéralisation (génération
de stries multiples, arséniures striés, broyage de la gangue,….).
La structure des minerais de Bou Azzer est également variée. Elle est hétéro-granulaire
à l’échelle de l’échantillon mais parfois équi-granulaire à l’échelle microscopique notamment
pour les textures disséminées.
La structure fibreuse est commune aux diarséniures (Pl. 18), notamment dans le
gisement de Bouismas ou dans certaines structures de Tamdrost (Taille 1, extension Taille 3).

Planche 18 : Texture fibroradiée des arséniures et en peigne pour le quartz. La texture des aiguilles
de quartz reflète un régime extensif d’ouverture.

La structure zonale est caractéristique de la skuttérudite. Les analyses à la sonde montrent


que le zoning traduit la variation des teneurs en SiO2 et en Cobalt des différentes bandes de
croissance du minéral. Quoi que moins fréquentes, les diarséniures présentent parfois des structures
zonales.

392
Planche 19 : Texture réniforme de substitution superposée à une texture fibroradiée précoce. La
rosélite et la calcite entourent les arséniures

La structure de substitution est relevée dans la quasi-totalité des minéraux constituant


la paragénèse minérale.
La structure de broyage est omniprésente exceptée dans les minéralisations en SW
n’ayant pas enregistré de remobilisation postérieure.
La zonalité texturale : La notion est considérée de façon relative, il s’agit en fait de la
prédominance d’une texture par rapport à d’autres. Dans ce contexte, des zonalités ont été
relevées tant à l’échelle de la boutonnière qu’à l’échelle d’un gisement. Un rôle important est
également alloué à la compétence de la roche encaissante.
Ainsi, la texture de broyage est prédominante dans les gisements associés au contact
nord des serpentines.
Les textures réticulées et disséminées sont fréquentes dans les diorites et les rhyolites.
Les textures massives sont communes aux minéralisations en « amas » associées à la
carapace silico-carbonatée des serpentines.
A l’échelle d’un filon, les textures rubanées, massives et bréchiques sont concentrées
au cœur du filon tandis que les textures réticulées et disséminées se développent dans
l’encaissant immédiat. Les racines des filons sont généralement à texture réniforme ou
bréchique.

393
Ainsi, nous proposons le schéma de la figure pour illustrer les différentes textures en
relation avec le mode de dépôt :
 Une zone d’ouverture en extension saccadée avec des textures rubanées.
 Une zone de diffusion avec des structures de substitution dans la carapace.
 Une zone à SW matérialisant les zones d’alimentation.
2.1.2. Bréchification :
Plusieurs phases de bréchification ont été relevées dans les sites de Bou Azzer en
relation avec la famille des failles, leur chronologie et la nature du remplissage. Dans ce qui
suit, on ne traite pas des phases panafricaines précoces pour se concentrer sur les accidents
majeurs qui ont une relation avec la minéralisation et que nous avons décrits dans l’étude
cinématique.
Un premier stade associé à une déformation progressive de style ductile-cassant
accompagné de boudinage et de bréchification. Dans les accidents majeurs NE (type filon 7)
et NW type (axe million), une bréchification de l’encaissant dioritique et de la gangue
quartzo-carbonatée a été relevée, sa texture varie de manière progressive des épontes au cœur
du filon. D’un point de vue statistique, le pourcentage de la matrice varie de 100% au niveau
du quartz et des diorites silicifiées orientées, à moins de 10% au cœur du filon.
Dans le cas des accidents d’envergure assez régionale (Accident Méchoui, Mokhazni
Khder, filon 7/5) la diorite développe une foliation accompagnée d’une linéation d’étirement
caractéristique du caractère ductile de cette déformation. Des cataclasites ont été cartographié
au niveau de l’accident de khder, les éléments de quartz sont étirés parallèlement à l’accident.
La listwenite résultant de la carbonatation des serpentines est également caractéristique de
cette phase de bréchification précoce. A plusieurs endroits, elle révèle des textures bréchiques
antérieures à la minéralisation.
Quant au remplissage quartzo-carbonaté et les minéralisations arséniées associées, ils
présentent une bréchification le plus fréquemment hydraulique allant d’une texture en stock
werk à une brèche hydraulique proprement dite.
L’analyse des relations entre la minéralisation, la gangue et l’encaissant ainsi que
l’évolution spatiale des altérations hydrothermales sous-tendent l’hypothèse d’une
bréchification hydraulique synchronique de la précipitation des arséniures.
La répartition de la brèche de part et d’autre du filon et l’organisation en mosaïque de
ces constituants démontre une bréchification par explosion résultant d’une pression fluide
excédant la pression lithostatique (Fig. 21).
Un autre stade de bréchification tectonique affecte les arséniures et la gangue quartzo-
carbonatée. Elle est en relation avec les accidents obliques sur les filons ou conséquent des
rejeux postérieurs des mêmes filons minéralisés.

394
Planche 20 : Processus de bréchification
tectonique, assistée et purement hydraulique

A ce dernier cas, témoigne la multiplicité des générations de stries marqueur d’une


tectonique polyphasée postérieure à la minéralisation. Il est à signaler une bréchification

395
hydraulique associée à une autre phase hydrothermale postérieure à la minéralisation. Elle est
souvent à quartz carbonates mais rarement à arséniures. Au niveau –160 à Méchoui, cette
bréchification accompagne les failles plates recoupant les filons minéralisés, la gangue est
alors quartzo-carbonatée et les arséniures sont exclusivement loellingitiques.
En définitive, et compte tenu de l’analyse tectonique, nous pouvons émettre cette
succession événementielle hypothétique des différents stades de bréchification (Pl. 20).
 Une première bréchification tectonique associée à la phase panafricaine B2 dans un
climat de déformation ductile cassant. Cette bréchification aboutit à une cataclasite
et/ou mylonite des formations du Précambrien II.
 Une bréchification hydraulique dans un climat de déformation cassante assistée par la
pression hydraulique affectant les formations du socle et la base de la couverture.
Cette phase est synchrone du dépôt des arséniures de cobalt. La bréchification est de
type explosif stipulant une pression hydraulique élevée et un niveau structural
relativement superficiel. Plusieurs stades de bréchification peuvent être récurrents et
superposés selon les gisements et leurs histoires tectono-hydrothermales (Pl. 21 et 22).

Planche 21 : En haut, deux stades progressifs de cataclase des arséniures et en bas une
bréchification sans orientation des éléments .2527 Oumlil.

 Des stades postérieurs à la minéralisation accompagnés parfois d’un hydrothermalisme


local. La bréchification est alors tectonique et parfois hydraulique. Dans ce dernier cas,
la matrice est quartzo-carbonatée, la paragénèse minérale est prédominée par les sulfo-

396
arséniures et les arséniures par rapport à l’événement minéralisateur, la chronologie de
précipitation des minéraux de la gangue est inversée. Le carbonate s’est déposé en
premier suivi du quartz et des arséniures.

Planche 22 : Bréchification hydraulique synchrone de la précipitation de la skuttérudite.

Figure 21 : Essai de modélisation de la maturité dans le processus de bréchification.

397
Figure 22 : Exemple d’anastomose intra-filon. Taille F2. Niveau -28. Gisement de Mechoui

C’est dans ce type qui s’inscrit la minéralisation du contact nord du massif des
serpentines, en l’occurrence les minéralisations du filon II.
2.1.3. Anastomose :
Nous nous sommes penchés sur ce phénomène parce qu’il représente l’un des
processus concentrateurs de volume important de minéralisation. Le processus d’anastomose
a été longuement étudié par plusieurs auteurs, toutefois en notre connaissance, ces études sont
restreintes à la déformation compressive. Elles ne font pas intervenir les systèmes distensifs
on transtensifs et ne tiennent pas compte de la pression hydraulique.
La superposition des événements tectoniques caractéristique d’une déformation
progressive, est marquée par une déformation anisotrope de déformation système anastomosé
(Archambault et Daigneault 1988). Une déformation polyphasée et de même qu’une
déformation assistée par la pression hydraulique font jouer le système (P, X, T) dans le
modèle de Riedel.
L’anastomose peut être reliée géomécaniquement aux hétérogénéités et aux
anisotropies (Daigneault et Archambault, 1990).
A Bou Azzer, l’anastomose peut être considérée aussi bien à l’échelle de la
boutonnière qu’à l’échelle d’un gisement ou à l’échelle d’une veine. A l’échelle régionale,
nous avons relevé cinq directions minéralisées regroupant la famille de structures N-S, NE,
ENE, E-W et NW. L’interaction de ces familles de structure avec les discontinuités
lithologiques et la différence des compétences aboutissent à une configuration anastomosée de

398
la minéralisation qui elle-même conduit à la formation des corps hétéromorphe et de
dimensions relativement importantes.
A l’échelle d’un gisement, le cas de Tamdrost est démonstratif à cet égard. Entre la
structure FC1 et la faille limitrophe nord F1 se développe un système de fractures multi-
directionnelles dans les formations du Précambrien III. Les structures méridiennes type F1,
taille 1, se développent à l’extérieur du dièdre, tandis que la direction NW l’emporte à
l’approche de la jonction des deux structures majeures. La jonction de ces accidents avec la
carapace carbonatée au niveau du contact développent des amas sous forme de filons couche.
La cartographie structurale de ces amas montre l’importance des fractures de type ripout dans
leur genèse. Ce système de ripout est probablement favorisé par le litage hérité des fronts
d’altération caractéristique de la carapace.
A l’échelle d’un filon, le schéma lenticulaire de la minéralisation illustre bien le
processus de l’anastomose à l’échelle d’une veine. L’angle entre les lentilles et le plan majeur
de la structure varie de 15 à 75°, ceci donne des géométries losangiques à la minéralisation,
les dimensions des losanges sont très variables dépendamment de l’écartement entre les
fractures secondaires.
La coalescence des structures joue un rôle important dans l’anastomose. Des zones de
relais peuvent évoluer en pull appart dont la rythmicité et la coalescence aboutissent à la
formation des structures d’ouverture de grandes dimensions.
Plusieurs modèles géométriques ont été invoqués pour expliquer le processus de
l’anastomose et tous convergents vers plusieurs familles de cisaillement secondaires
(Tchalenko et Ambrasaeys, 1970 ; Belle, 1981 ; Reches, 1983).
Dans le cas de Bou Azzer, quatre données physiques doivent être intégrées au
raisonnement.
 La pression due au massif de serpentine ;
 La pression fluide matérialisée par le volume du remplissage, la bréchification
hydraulique par explosion et les ouvertures extensives pluridirectionnelles ;
 La déformation polyphasée caractérisée par un système panafricaine B2 réactivé lors
de l’événement minéralisateur ;
 La déformation progressive synchrone du dépôt de la minéralisation
Ainsi, à Bou Azzer nous proposons une anastomose induite par l’interaction de
plusieurs familles des structures héritées et dans une déformation transtensive. Cette
déformation étant assistée par la pression hydraulique et la poussée diapirique des massifs de
serpentines.

399
3. Etude des inclusions fluides.
3.1.1. Phases minérales
L'étude de la composition minérale des filons à arséniures a permis de définir la
succession des différentes paragenèses minérales. Cinq associations paragénétiques ont été
définiés.
a. Le complexe anté-arséniure précoce exprime les phénoménes hydrothermaux-
métasomatique antérieurs aux arséniures. Ces événements se traduisent par des filons
quartzeux (quartz 1) or et / ou à sulfures (chalcopyrite, molybdénite, sphalérite, pyrite)
en association avec le talc, amphibole, chlorite, séricite, brannérite et hématite. Ces
filons orientés N-S à N-W sont recoupés et parfois bréchifiés par les structures
latitudinales porteuses des arséniures.
b. La formation des arséniures carbonatés a débuté par la mise en place de masses
importantes de magnési-breunérite et de talc et d'une manière accessoire, de quartz à
pyrite disséminée, à arsénopyrite et skuttérudite.
La paragenèse à arséniures cobaltiféres est associée au quartz largement prismatique
(quartz 2). A ce même stade se sont déposés la cobaltine, l'or natif, les arséniures de nickel et
de fer, ainsi que les carbonates à association de dolomie et de calcite. La réactivation des
fissures minéralisées induit la cristallisation d'un quartz en palissade (quartz 3) accompagné
des arséniures de cobalt et de fer, de sulfo-arséniures et de pyrrhotine. Dans la même phase,
une association tardi-arséniures regroupe la calcite macrocristalline avec les sulfures (pyrite,
chalcopyrite, sphalérite, enargite, bornite, galène), les sulfosels, la sidérite, la barite et
l'hydromica.
c. Les paragenèses minérales postérieures aux arséniures se distinguent par la signature
géochimique, la composition minéralogique et les conditions physico-chimiques du
milieu de leur mise en place. Tenant compte des résultats des études minéralogiques et
à la base des différentes analyses, nous avons établi les stades événementiels suivants :
 Phase d'altération hypergène : elle est marquée par une regénération du quartz précoce,
la recristallisation des carbonates et des sulfures ainsi qu'un lessivage intense des
minéraux, au-dessus des niveaux des eaux fissurales des paragenèses antérieures.
L'inventaire des minéraux néoformés intègre les arséniates, des sulfates, des
hydrocarbonates et des hydroxydes de Co, de Ni, et de Fe, cuprite, azurite, malachite,
chrysocole,...
 Phase quartzo-carbonatée postérieure : elle se distingue par la cristallisation d'un
quartz fumé sous forme de prismes courts, présentant dans les zones de croissance des
hydroxydes de Fer, de Mn, et de Co, des hydroxydes d’arsenic et de l'érythrine. La
présence de ses inclusions témoigne d'une oxydation des arséniures antérieurs au dépôt
du quartz 4. A ce propos, nous notons que les minéraux supergénes sont

400
exclusivement manifestés à la surface des cristaux de quartz, les niveaux profonds en
sont exempts.
Après le quartz 4, les carbonates cristallisent sous forme de calcite (3).
Elle est particulière par l'omniprésence des zones de croissance et est à dissémination
de chalcopyrite, d'arsénopyrite, de cuivre gris, d'ennargite, de graphite et de chalcosine.
 Phase d'altération supergéne : Elle se traduit par la formation des minéraux
secondaires de cobalt, nickel, arsenic et fer .Elle se poursuit actuellement selon le
processus que nous avons décrit dans les chapitres précédant.
3.1.2. Conditions physico-chimiques de la formation des minéraux.
Les différentes analyses ont été réalisées sur le Quartz longuement prismatique
précoce, sur la Calcite de la paragenèse à arséniures, et sur le quartz fumé longuement
prismatique post-arsenicale du stade à sulfures. Ces minéraux possèdent les signes
typomorphes nettement individuels et sont facilement identifiés dans les conditions de terrain.
L'étude des inclusions fluides dans les minéraux précités a permis de définir la
variabilité des paramètres physico-chimique du processus minéralisateur des différentes
générations des arséniures.
Dans les sections polies de quartz, les inclusions primaires sont déposées soit dans les
parties adjacentes à la racine du cristal sous forme d'amas nébuleux, soit dans les zones de
croissance, marquée par des impuretés solides sous forme de cristaux d'autres minéraux. Les
inclusions primaires déterminées d'une manière certaine ne constituent qu'une part
insignifiante par rapport à la totalité d'inclusions fluides piégées dans le cristal. Les inclusions
dilacérées secondairement et minéralisées en général prédominent. La composition des phases
des inclusions primaires étudiées est généralement formée de gaz + liquide et gaz + liquide +
solide. Seulement dans le quartz "fumé" et la calcite de la phase post-arsenicale finale que
prédominent les inclusions liquides monophasées.
3.1.3. Définition des températures de formation des minerais
En vue d'étudier les inclusions fluides nous avons choisi comme échantillons : le
quartz-1 de l'étape anté-arsenicale précoce ; le quartz-2, la dolomie et la calcite-1 de la
paragenèse arsenicale, le quartz-3 du stade à arséniures et sulfures associés, le quartz-4 et la
calcite-3 de la phase tardive. En outre, nous avons pu choisir et étudier les inclusions fluides
primaires du stade précoce du quartz-3 à arséniures. Ces échantillons ont été prélevés aux
niveaux -215m, -145m, -90m, -50m, ainsi que dans les affleurements des roches des filons 7/5
et du filon 2 du gisement de Bou-Azzer. Les résultats sont présentés dans le tableau 1 et les
figures 23 et 24. Le quartz 2 associé aux arséniures est visiblement plus chaud que le quartz 1.
Dans ce dernier, Les températures montrent des variations selon qu’on est dans la zone interne
ou périphérique du cristal (Fig. 23). Pour les carbonates, les températures d’homogéneisation
baissent selon l’ordre chrologique avec un maximum pour la calcite 1 et les dolomies
synchrones des arséniures et baisse vers la calcite 2 et puis vers la calcite 3 (Fig. 24).
401
Figure 23 : Variation des températures selon les générations de quartz. Niveau -215. Filon 7/5

Figure 24: Température de mise en place des différentes générations de carbonates

3.1.4. Phase anté-arsenicale précoce :


Nous avons étudié les cristaux de quartz souvent zonés. Il est essentiellement porteur
des inclusions primaires triphasées (gaz, liquide, solide). Ce quartz est prélevé dans les filons

402
de l'étape antérieure aux arséniures. Les inclusions biphasées (G.L.) ne se rencontrent que
dans les parties extérieures du cristal, réparties sur ses faces cristallographiques.
L'homogénéisation des inclusions triphasées localisées dans les parties internes du cristal a
lieu à une température de 190-200°C. Au chauffage, la phase gazeuse disparaissait la
première, ensuite à la température de 190-200°C se dissolvait la halite. Dans les parties
externes du cristal, les températures d’homogénéisation des inclusions triphasées sont un peu
plus élevées (gaz-195°C, halite-200-210°C). L'homogénéisation des inclusions biphasées
postérieures a eu lieu à 130-150°C. Tous ces faits témoignent de la formation du quartz anté-
arsenicale précoce, à des températures relativement basses et décroissantes aux stades finaux
de la croissance du cristal de quartz.
3.1.5. Phase à arséniures :
La phase à arséniures est mieux détaillée que la précédente compte tenu de son
caractère fertile et de son importance dans le processus de la genèse.
 Le quartz-1 du stade talc-breunérite présente essentiellement les inclusions triphasées
primaires à température de l'homogénéisation de 220-230°C (gaz 190-195°C, halite
220-230°C) (Tab. 4). Ces inclusions sont répertoriées dans les zones de croissance en
association avec la chlorite précoce.
 Le quartz-2 du stade à arséniures renferme plusieurs inclusions bi- à triphasées
primaires bien appropriées à cette étude.
 Les températures d'homogénéisation des inclusions du quartz associé aux
minéralisations à l’étude se situent dans l'intervalle de 150-277°C. Les zonalités
chimiques décrites précédemment nous a incité à étudier d’éventuelles évolutions des
températures en profondeur et les résultants sont concluant. Dans ce sens :
 Les températures d'homogénéisation des inclusions triphasées dans le quartz-2 au
niveau - 215m se situent dans l'intervalle 170-277°C (la valeur moyenne T/h à côté de
l'axe du filon est de 218°C), tandis que dans le quartz-2 prélevé à affleurement,
l'homogénéisation des inclusions triphasées se fait à la température 143-270°C, avec
une valeur moyenne à côté de l'axe du filon de 193°C. De ce fait, le gradient vertical
de température est d’environ 11.6°C par 100 m. Avec ce gradient nous pouvons d’ores
et déjà localiser la limite de cristallisation des arséniures en faveur des silicates de
cobalt de haute température.
Les évolutions latérales de la température d’homogénéisation ont été également
étudiées mais le contraste demeure insignifiant. Pour ce faire des échantillons de quartz 2 ont
été prélevés à l’affleurement dans la partie orientale et la partie occidentale du filon 7, cette
dernière étant affaissée de 27 à 36 m. La température d'homogénéisation des inclusions
triphasées du quartz-2 du flanc occidental du filon, se situe dans l'intervalle 180-200°C tandis
que la température du flanc oriental du filon est de 180-210°C.

403
La formation de la dolomie dans les filons porteurs se situe à des températures de 180-
130°C. Notons qu'au niveau -215m, elle était cristallisée à la température de 180-140°C
(moyenne 153°) tandis qu'à la surface elle est de 160-120°C (moyenne 135°C) ce qui retrace
le gradient vertical dont il est question ci-dessus. Ce gradient vertical de la température
d’homogénéisation relative à la dolomie est de 8.4°C par 100 m. La formation de la
paragenèse à arséniures, a eu lieu sous des températures relativement basses (170-190°C). Le
quartz-3 du stade sulfuré tard-arséniures présente essentiellement les inclusions biphasées de
gaz et de liquide dont la température d'homogénéisation est de 125-140°C. Ainsi, la formation
des arséniures primaires producteurs de nickel et minéraux associés a eu lieu à des
températures relativement basses (moins de 280°C) et avec un gradient de température de
11.6° pour le quartz et de 8.4°C par 100 m pour les dolomies.
3.1.6. Etape post- arséniures.
Le quartz-4 de l'étape finale présente essentiellement des inclusions liquides
monophasées et rarement biphasées, homogénéisées à une température de 40-50°C.

Tableau 4 : Résultats de mesures des températures et de pression dans les inclusions gaz-liquides à
halite.
P/bars
T°Hom T° Hom de P/bars Lemlein-
profondeur ∆T°C Brawn- Observations
du Gaz l'Halite Klevtsov
Lemb
160 200 40 500 708 QV-1 : partie interne .du cristal
-215 125 165 40 480 883 QV-1 : partie interne .du cristal
190 200 10 100 173 QV1 : partie externe du cristal
200 230 30 350 610 QV-1
-215
210 235 25 300 507 QV-2 à arséniures
-215 193 225 32 400 523 QV2 à arséniures
-145 195 240 45 550 723 QV2 à sulfures
180 230 50 625 855 QV3 à sulfures
155 205 50 600 938 QV3 à sulfures
surface
160 130 20 200 371 QV3 à sulfures
190 220 30 350 497 QV3 à sulfures
175 200 25 250 440 QV3 Filon 7
178 227 50 625 845 QV3 Filon 7
190 233 43 510 787 QV3 Filon 7
195 230 35 400 566 QV3 Filon 7
surface
180 200 20 250 347 QV3 Filon 7
163 195 30 300 566 QV3 Filon 7
177 185 10 70 145 QV3 Filon 7
200 210 10 80 210 QV3 Filon 7

3.1.7. Données barométriques.


Afin de déterminer les pressions, nous avons suivi la même logique que dans l’analyse
thermométrique. En effet, nous avons sélectionné les inclusions fluides représentatives des
différents stades décrits dans la succession paragénétique.

404
Les tendances de variabilité de la pression dans le temps et dans l'espace sont (Tab. 1,
Fig. 25) :
1. La pression du fluide, déterminée à partir des inclusions primaires dans le quartz-1 et
le quartz-2 atteint 550 bars.
2. La comparaison des paramètres de la pression dans les inclusions du quartz-3 du stade
à arséniures des échantillons, prélevés au niveau -145 m et dans les échantillons
prélevés à l’affleurement du filon 7/5 montre une augmentation nette de la pression
en aval ; Elle passe de 75 bars à la surface à 550 bars au niveau -145 m. Cette
évolution est à corréler aux évolutions des textures et des puissances des structures
minéralisées et reflète la dynamique de des ouvertures des veines assistées par la
pression hydrauliques.
3. Dans le cristal du quartz-1 zoné de l'étape pré-arséniures, nous avons déterminé la
pression dans différentes zones de croissance : à la racine et au centre du cristal la
pression atteint 500 bars, par contre, vers la périphérie et sous ses faces de croissance
elle diminue jusqu'à 100 bars. Par ailleurs, il n’y a aucune d’évidence de corrélation de
ces évolutions de la pression avec la température d’homogénéisation.

Figure 25: Variation des pressions selon les générations de quartz. Niveau -215. Filon 7/5

405
L'analyse comparative des résultats de l'étude des pressions du fluide, piégées dans le
quartz des différents stades montre que la valeur de la pression dans l'inclusion dépend de la
position du minéral hôte dans l'espace du filon ainsi que celle des inclusions dans le cristal et
non pas du stade auquel il appartient. Ceci étant, nous pouvons conclure que la mise en place
des arséniures a démarré à une pression de 500 bars laquelle pression baisse de manière
drastique à la fin du système minéralisateur.
3.1.8. Détermination de la composition saline des solutions hydrothermales
3.1.8.1. Analyse par méthode cryométrique
La concentration des éléments prédominants dans la phase liquide des inclusions est
déterminée par méthode cryométrique (Tab. 5). Pour l'analyse, nous avons choisi les
inclusions bi et triphasées relativement grosses (plus de 20 microns) dans les minéraux des
stades et des étapes diverses, prélevés dans les niveaux différents du gisement. Il a été établi
que les chlorures de Na et de Ca prédominent dans les solutions conservées, en témoignent les
valeurs caractéristiques de l'eutectique : -50°, -55°. La concentration sommaire de NaCl +
CaCl2 varie de 25 à 38%. Nous avons établi que dans les minéraux du filon 5 prédominent les
solutions Na-Ca, en regard de ceux de la paragenèse à arséniures du filon 7 ou les solutions
Ca-Na l’emportent.

Tableau 5 : Valeurs de la composition de la phase liquide piégée dans le quartz du gisement de Bou-
Azzer. (En % masse). Analyse microradio spectrale. Analyses réalisées à la microsonde
"COMIBAKc-MICRO" par Mme POSPELOV et Mr BOROVIKOV
Total(wt
N° échant profondeur CI K Ca Ba Na Mg As Mn
(%)
145-13
-145 17.79 0.5 4.64 0.008 7 0.0005 0 0 30
Quartz-3 filon 7
3051-14
Quartz-3 surface 14 3.26 4.8 0.78 5 0.085 0.0008 0 30
apophyse stérile
145-18
-145 15.09 2.1 5.19 0.224 7.17 0.0022 0.012 0 29.9
Quartz-1 filon 7
St-2
-215 16.37 2.99 5.94 0.2 4.4 0.0023 0 0.03 30.01
Quartz-1 filon 7
3014
-215 16 2.5 3.5 0.1 7.35 0.005 0 0 30
Quartz-1 filon 7
3053-1
surface 18.1 0.84 1.94 0.014 9.01 0.018 0 0.0049 29.9
Quartz-1 filon 5

 Dans les minéraux de la paragenèse quartz-calcite-sulfure-argent de l'étape


minérogène finale du filon 7 le rapport Na:Ca dans le fluide est proche de 1:1. En
outre, l'analyse cryométrique a permis de définir au niveau qualitatif selon l'eutectique
caractéristique -54° la présence dans la solution de CaBr.
Les recherches cryométriques de la phase gazeuse des inclusions dans le quartz des
stades et des niveaux différents du filon 7 démontrent, que leurs fluides se caractérisent par

406
une concentration sommaire stable des composants prédominants (NaC1+CaC1 environ 29-
30%) et ce n'est que dans l'étape minérogène post-arséniure finale que la concentration des
chlorures décroît jusqu'à 18-27%.
Dans les conclusions secondaires la salinité est beaucoup plus faible (1-18% masse).
En comparant la composition saline des fluides minérogènes des gisements du district
minier de Bou Azzer avec les données sur d'autres gisements cobaltifères du monde (figure 36
et 37) on peut voir que la composition des fluides minérogènes de la région minéralisée de
Bou Azzer est typique pour les gisements étalons de la formation Nickel-cobalt-arséniure
filonienne (Borissenko et al, 1984).
3.1.8.2. Résultats d'analyses microradiospectrales
Afin d'obtenir les données plus complètes et précises sur la composition saline des
solutions minéralisatrices du gisement étalon de Bou Azzer, nous avons étudié par l'analyse
microradiospectrale des résidus salins de la phase gazeuse des inclusions. Les résultats de
cette analyse sont recalculés sur les concentrations réelles des solutions, préalablement
déterminées par la méthode cryométrique.
a- Dans les niveaux inférieurs et comme lors des recherches cryométriques, l'analyse
microradiospectrale a démontré la prédominance de NaCl et de CaCl2 dans le résidu
salin de la phase liquide des inclusions. Les éléments KCl et BaCl2 sont accessoires
dans les solutions. L'As, le Mg et le Mn sont déterminés en quantités insignifiantes.
Le teneur basse en Mg dans le fluide mérite une attention compte tenu de la nature
des roches encaissantes (serpentines et métasomatites) particulièrement riches en
minéraux magnésiens.
b- Aux niveaux supérieurs des filons minéralisés on note augmentation des teneurs du
fluide en Ba et en Mn.
Parmi ces éléments, nous n'avons déterminé quantitativement par l'analyse
microradiospectrale que l'arsenic (jusqu'à 0.013%) et le manganèse (jusqu'à 0.87%).
Afin de préciser la composition des fluides minéralisateurs en éléments traces nous
avons procédé à l'analyse microspectrale à laser des inclusions isolées à l'analyseur LMA-10
(YM. Ichkov ; 1990). A l’issue de cette de cette analyse, on conclue que e dans les solutions
les teneurs en Ni vont jusqu'à 0.87grs/Kg, le Cu atteint 1.2gr/Kg, le Ba culmine 1.2gr/Kg, le
Mn à 0.9gr/Kg. Sur un plan qualitatif, on note la présence dans les solutions de l'As, du Co et
du Mg. Il est caractéristique que les éléments de Ni, de Co et de l'As ne se manifestent qu'aux
niveaux profonds du gisement.
3.1.9. Détermination des composantes de la phase gazeuse des fluides
hydrothermaux.
Afin d'étudier la phase gazeuse des inclusions fluides, nous avons procédé à la
spectroscopie "Ramanov-v1000".

407
Les analyses ont d'abord porté sur le quartz 2 de l'étape à arséniures (Tableau 6). La
phase gazeuse contient 62.4% en CH4 et 37.6% en N2 dans la phase minéralisée.
Les échantillons provenant des zones stériles montrent des teneurs qui n'excédent pas
6.9%.
Dans le quartz I, la teneur en CH4 s'avère variable. Elle va de 0% à 60.2% et semble
s'accroitre avec la minéralisation sulfurée qui lui est associée. Cette évolution va de pair avec
une diminution de l'azote (N2). Elle chute de 100% pour le quartz stérile à 39.8% dans le
quartz I à sulfures.
Quant au quartz III de l'épisode tardi-arséniures, la composition semble assez
homogène. Les teneurs respectives en CH4 et en N2 varient de 9.4 à 15.5M et de 84.5 à
90.6%.
En résumé, les minéralisations de Bou-Azzer sont caractérisées par l'absence des
phases gazeuses des inclusions fluides associées. Cette caractéristique est commune à la
majorité des gisements typiques à arséniures de cobalt et de nickel (Borissinko et al 1984).
Par ailleurs, par la présence du CH4 et de N2, on montre que le dépôt des arséniures a
eu lieu dans un milieu de réducteur.
Une particularité intéressante des conditions physico-chimiques de la formation des
filons du gisement de Bou-Azzer est que la quantité du méthane des inclusions décroît entre
les apophyses stériles et les zones minéralisées.

Tableau 6 : Composition de la phase gazeuse des inclusions fluides dans le quartz des filons arséniures
de la région de Bou-Azzer. Analyses réalisées au spectromètre "Ramanor-U-1000" par Mr. A.
Borovicov.
Niveau N° Filon N° échant Co2 H2 CH4 Observation
-215 2 - 86.5 13.5 Quartz-1 aux sulfures précoces
-215 7 3014- - 100 - Quartz-1 partie stérile du filon
-145 2 145/13 - 39.8 60.2 Quartz-3 avec sulfures
0 7 3051-5 - 100 QV-3
0 7 3015-6 - 100 QV-3
0 7 3051-9 - 93.1 6.9 QV-3
0 7 3051-11 - 100 QV-3
0 7 3051-12 - 100 QV-3
0 7 3051-14 - 100 QV-3 apophyses stériles
0 7 3051-15 - 100
Ait-Ahmane AA53-3 - 37.6 62.4 Quartz du stade arséniure

408
3.2. Composition isotopique
La composition isotopique du souffre des sulfures varie de -6.2 à +4.9% et de la
barytine jusqu'à +25.7%, ce qui montre une contribution du soufre lourd et des sulfates
marines dans la mise en place des minéralisations (Tab. 7, Fig. 26).

Tableau 7 : Résultats d'analyse isotopique du soufre


34
N° IIII N° Ech Caractéristique d'éch S,O/00
1 AMB-2 chalcopyrite 4.9
2 264-2 chalcopyrite 4.2
3 3030- chalcopyrite 3.9
4 3036-2 chalcopyrite 2.8
5 3043-1 chalcopyrite 4.9
6 3043-2 Pyrite -6.2
7 3034-1 barytine 25.7
8
chalcopyrite
(Ambed)
7
chalcopyrite
(Mechoui)
6
chalcopyrite (Bou
Azzer)
5
chalcopyrite (Bou
Azzer)
4
chalcopyrite (Bou
Azzer)
3

pyrite (Bou Azzer)


2

barite (Bou Azzer)


1

barite (Bou Azzer)


-10 -5 0 5 10 15 20 25 30

Figure 26 : Données de la composition isotopique du soufre

409
8
calcite-3 (Bou Azzer)

7
calcite-2 (Bou Azzer)

6
dolomite (Bou Azzer)

5
dolomite (Bou Azzer)

4
dolomite (Bou Azzer)

3
calcite-2 (Bou Azzer)

2
calcite-2 (Bou Azzer)
1
calcite-1 (Ait Ahmane)
0 5 10 15 20 25

Figure 27: Données sur la composition isotopique de l’oxygène

Les valeurs d'O18 des solutions minérales des gisements cobaltifères, obtenues à la
base de la composition isotopique de l'oxygène des carbonates et des températures de leur
formation, atteignent -2.9- à +1.4%, ce qui montre la contribution des eaux exogènes dans la
formation des arséniures (Fig. 27).

8
calcite-3 (Bou Azzer)

7
calcite-2 (Bou Azzer)

6
dolomite (Bou Azzer)

5
dolomite (Bou Azzer)

4
dolomite (Bou Azzer)

3
calcite-2 (Bou Azzer)

2
calcite-2 (Bou Azzer)

1
calcite-1 (Ait Ahmane)

-7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0

Figure 28 : Données sur la composition isotopique du carbone

410
3.2.1. Conclusion
L'étude des conditions physico-chimiques des fluides combinée à la minéralogie des
arséniures et de la gangue des filons carbonatés des gisements de la région de Bou Azzer
centre, démontre ce qui suit :
 La formation des filons quartzo-carbonatés à arséniures a eu lieu à une température
inférieure à 275°C et à une pression jusqu'à 300-550 bars. Cette température de mise
en place se situe dans le diapason des gisements épithermaux .La pression serait la
résultante de la pression lithostatique et la pression des fluides qu’on discutera en pair
avec les niveaux d’érosion lors de l’ouverture des filons minéralisés. Les températures
de la formation du quartz longuement prismatique du filon 7/5 au niveau -215 m sont
plus élevées que celle dans les échantillons, prélevés à la surface du même filon. Un
gradient de température a été déterminé et varie de 8 à 11°C par 100 mètres de
profondeur. Avec la pression, elles culminent au niveau -145 et décroissent en
profondeur. Ces variations vont de pair avec des changements décrits pour la nature de
la gangue, les puissances, les teneurs et les textures des minéralisations (Fig. 29). Ces
gradients peuvent être utilisés comme outils d’exploration et peuvent également
orienter à l’estimation du passage des arséniures de cobalt aux silicates de cobalt en
grande profondeur. La différence des températures entre les minéraux des différentes
phases permet d’isoler les quartz et carbonates des stades postérieurs par leurs faibles
températures.

411
Figure 29 : Schéma des zonalités verticales de la gangue avec les arséniures, des ouvertures et des
conditions de pression et de température.

L’évolution de la température dans les franges de croissance des quartzs zonés et le contraste
avec les carbonates tardifs stipulent des venues saccadées de silice suivie de la dolomie et
ensuite de la calcite concomitante d’une baisse de la température et de la pression.
 Les minéraux filoniens se sont formés à partir des solutions saumures de sodium et de
potassium hautement concentrées (38% masse) à prédominance de NaCl et de CaCl2
et des éléments accessoires notamment KCl (1-5% masse) ; BaCl2 (1.8% masse ;
MnCl2 (1.4% masse), Ni (0.87gr/Kg) ; Cu (1.2gr/Kg) ; As (0.3gr/Kr) ; MgCl2 ;
CaBr2, ainsi que le Fe et le Co.
On distingue des changements importants dans la composition des fluides formant les
minéraux en aval et en direction des filons. Il s'agit des différences dans la composition des
solutions formant les filons à carbonates et arséniures et ceux quartzo-carbonatés stériles. Il
est caractéristique que le Co, Ni, As dans les solutions formant les minéraux se présentent
essentiellement dans les inclusions des niveaux profonds, tandis que la Ba et Mn se
manifestent en grandes quantités aux niveaux supérieurs.
 La composition des solutions minéralisatrices des différentes étapes se caractérise par
des concentrations et des rapports assez similaires de Ca:Na.
 La phase gazeuse des solutions formant des minéraux est représentée par l'azote et le
méthane, ce qui témoigne de leur caractère réducteur. La teneur en CH4 aux niveaux
profonds du filon 7/5 est un peu élevée par rapport à la surface.
4. Propriétés géophysiques des roches et des minéraux de Bou Azzer
4.1.1. La résistivité
Nous avons mentionné plus haut que la résistivité caractérise la capacité d’une roche à
résister au passage d’un courant électrique. Elle exprime, de ce fait, la minéralogie de la roche
ainsi que sa conduction électrolytique.
Nous nous sommes penchés sur l’analyse des propriétés physiques des roches de Bou
Azzer dans un objectif double.

412
Figure 30 : La polarisabilité des arséniures, des roches hôtes de la minéralisation, des serpentines
et des autres roches de Bou Azzer.

Figure 31 : Variation de la résistivité des roches de Bou Azzer comparés aux arséniures et aux roches
hôtes.

413
Il s’agit de voir quel type d’information nous allons pouvoir extraire des documents
géophysiques pour compléter les autres études et sous tendre nos modélisations ultérieures.
Parallèlement, nous allons essayer d’enrichir dans la mesure du possible l’inventaire des
guides de recherches des minéralisations cobaltifères à Bou Azzer.
Dans ce qui suit nous allons exposer les propriétés physiques des roches, des sulfures
et des arséniures (Fig. 30 et 31).
 Les serpentinites :
Les mesures de laboratoire montrent que la serpentine saine constitue la roche la plus
conductrice et polarisable. La haute polarisabilité et conductibilité électrique pour une faible
teneur électroniquement conducteurs (teneur totale en fer=2 à 4%) est due à la formation au
cours du processus de serpentinisation de la magnétite secondaire sous forme d’inclusions
finement grenus et pellicules en relation électriques. Les serpentines affleurantes, les
serpentines sont marquées par de fortes anomalies de polarisation provoquée et de
conductibilité. Ainsi elles sont facilement contrôlables jusqu’à des profondeurs de 150 à 200
m. En amont de la nappe phréatique, les serpentines présentent des valeurs peu élevées en ηap
(chargeabilité apparente) 1 à 2% pour celles en ρap (résistivité apparente) supérieures à 400
Ohm.m. Les altérées, carbonatées, se particularisent par une chute de conductibilité et une
perte de la susceptibilité magnétique. Leur polarisabilité reste en l’occurrence assez élevée
voir pratiquement sans variations en présence de la minéralisation d’arséniures ou des
sulfures. La croûte d’altération des serpentines est marquée par une ρap égale à quelques
milliers d’Ohm.m pour une ηap allant jusqu’à 10%.
D’une manière générale, et toute nature de roche confondue, excepté les roches
quartzo-carbonatées, la minéralisation induit une hausse de la résistivité ce qui traduit une
minéralisation plutôt disséminée (sans contact électrique) dans une roche silicifiée (milieu
résistif). En résumé, la polarisabilité des serpentines varie de 11,4 à 43,5% pour une moyenne
de 26,1%. La résistivité oscille entre 6 et 120 Ohm/m et une moyenne de 35. Quant aux
serpentines altérées, la polarisabilité est de 10, 3 pour une résistivité de 730 Ohm/m.
 Les volcanites du Précambrien III.
Elles se caractérisent par une basse chargeabilité de fond ηap inférieur à 1,5% qui
atteint quelques centaines d’Ohm. L’événement hydrothermal ou tout autre processus
d’altération des roches non accompagné des apports de minéraux électroniquement
conducteurs n’induisent pas de variations aux niveaux des propriétés de conductivité et de
polarisabilité de ces roches.
La polarisabilité des vulcanites du PIII stériles se situent entre 0,2 et 2,6% pour une
moyenne de 1,06. La résistivité fluctue entre 75 et 480 Ohm/m. Ces paramètres varient de
manière significative quand les vulcanites sont minéralisées. La chargeabilité augmente à
6,9% tandis que la résistivité suit la même tendance et atteind 540ohm/m. Ceci est dû au fait

414
que la minéralisation essentiellement sulfurées est disséminées et s’associe à une
silicification.
 Les diorites.
La polarisabilité de la diorite est très variable et varie considérablement avec les
altérations (épidotisation et hématisation) ainsi que la densité de la fracturation. C’est ainsi
que la résistivité varie de 1200 à 48000 Ohm/m. Cette résistivité baisse en 890 pour les
diorites minéralisées (effet de la silicification) à 460 pour les diorites altérées. Quant à la
polarisabilité, elle est, respectivement, pour la diorite saine, altérée et minéralisée de 4,7 ;
2, 35 et 9,4.
 Les roches vertes.
Les propriétés électriques des roches vertes dépendent largement des faciès considérés.
Tandis que les roches méta-effusives présentent une polarisabilité de 5% et une résistivité de
1120 Ohm/m, les amphibolites et les gabbros montrent une polarisabilité de 2,3 et une
résistivité de 520 Ohm/m.
 Les roches quartzo-carbonatées
Quand elles sont stériles, les roches quartzo-carbonatées sont les moins polarisables
des roches étudiées (0,3 à 2,4%) pour une résistivité assez moyenne de 580 Ohm/m. Ces
paramètres changent en fonction de la minéralisation et de la gangue associée. Pour les roches
quartzo-carbonatées minéralisées, la chargeabilité passe à 9,7 %. Cette valeur atteint 14,5
quand la gangue est chloriteuse. La résistivité reste invariable dans les deux cas.
Dans le cas des roches quartzo-carbonatées, il est normal, que la résistivité baisse
compte tenu du caractère géométriquement et donc électriquement continu de la
minéralisation associée.
En pratique, il s’agit de prospecter les zones à haute résistivité, le long des contacts
des massifs des serpentines susceptibles de correspondre aux corps quartzo-carbonatés. Il est à
rappeler que ces carbonates constituent le réceptacle principal de la minéralisation.
Pour ce qui est des espèces minérales, la skuttérudite est beaucoup moins conductrice
que la pyrite et la chalcopyrite. En effet, les valeurs, mesurées aux laboratoires, de la
conductivité de la skuttérudite varient de 19,57 à 58,16 mkv pour une moyenne de 36. Tandis
que pour la pyrite, ces valeurs se situent entre 176,9 et 283,2 mkv. La chalcopyrite, plus
conductrice que la pyrite, donne des valeurs qui oscillent entre 233,1 et 454,3 (Fig. 32).
Encore faut-il considérer que les propriétés électriques des minéraux pris séparément sont
aussi très variables et ceci en liaison avec les impuretés et imperfections cristallines qui les
caractérisent (Fig. 33 à 35).

415
Figure 32 : Conductivité par espèce minérale des gisements de Bou Azzer (chalcopyrite vs pyrite
vs skuttérudite).

Figure 33 : Variation de la conductivité de la skuttérudite de Bou Azzer.

416
Figure 34 : Variation de la conductivité de la chalcopyrite de Bou Azzer.

Par ailleurs, la force thermoélectrique des arséniures et des sulfures peut etre utilisée
comme traceur de la paragènese minérale à une étape donnée du processus hydrothermal. Les
propriétés thermoélectriques des minéraux étudiés (chalcopyrite, skuttérudite) ont montré
qu’on peut nettement distinguer les sulfures des différentes générations. En effet, la
chalcopyrite de l’événement minéralisateur se caractérise par des valeurs plus élevées de la
FMTE qui varie entre 450 et 460 mkv/degré. Tandis que la chalcopyrite des étapes pré-
arséniures la FMTE est de 250 mkv/degré. Sa valeur est aussi faible pour la chalcopyrite post-
arséniures et va de 350 à 370 mkv/degré. Il est également à signaler un changement
d’orientation des valeurs de la FMTE des sulfures et des arséniures en aval des filons
minéralisés.

417
Figure 35 : Variation de la conductivité de la pyrite de Bou Azzer.

4.1.2. La susceptibilité magnétique


Les minéraux ferromagnésiens et la magnétite constituent la principale cause de la
hausse de la susceptibilité magnétique des roches ultrabasiques.
Comme décrit dans les chapitres précédents, la composition minéralogique de la
serpentine intègre et dans des proportions importantes, la magnétite. Il est donc clair que la
serpentine va se distinguer par sa haute susceptibilité magnétique comparée aux autres roches
comme la diorite, les volcanites ou même les roches basiques. En général, 1 % de magnétite
(volume) produit une susceptibilité magnétique, 3,8 x 10E – 2 SI ou 3.0 x 10E – 3 emu – cgs.
Dans le cas de Bou Azzer, les mesures récapitulées dans le tableau ci-dessous :
On constate que les serpentines sont bien les roches les plus magnétiques à Bou Azzer,
avec une dispersion assez large.
Les serpentines altérées sont à faible susceptibilité magnétique ce qui traduit une
démagnétisation conséquence de la dissolution de la serpentine. Cette dissolution peut être le
résultat des altérations météoriques et dans ce cas superficielle. Mais elle est aussi à caractère
hydrothermale et contrôlée par des accidents majeurs qui contrôlent les centres minéralisés de
Bou Azzer.
Dans l’hypothèse où le cobalt provient de la magnétite des serpentines, cette
constatation va nous aider à localiser les drains majeurs (axe amagnétique) ayant véhiculé les
fluides hydrothermaux responsables de la dissolution de la magnétite et du transport des

418
éléments métalliques. Les pièges structuraux seront associés à ces axes ou à des structures
secondaires à prospecter à son voisinage.
Par ailleurs, cette propriété magnétique des serpentines va permettre de détecter les
massifs enfouis et d’en suivre les contacts pour d’éventuelles concentrations métalliques.
4.1.3. 1.4.1.3 Conclusion :
A cette analyse et en s’appuyant sur nos interprétations structurales et
métallogéniques, nous pouvons conclure que l’altération hydrothermale des serpentines est
caractérisée par une hausse de la résistivité conséquente de la transformation des minéraux
serpentineux en carbonates et silice. Elle s’y associé une démagnétisation le long des
accidents majeurs « patrons » de la minéralisation et c’est à ce phénomène que nous lions la
libération du cobalt contenu dans la magnétite et son transport selon les mêmes conduits.
4.1.4. Signature géophysique des structures minéralisées
Conformément au modèle gîtologique, la signature géophysique dépend directement
de la typologie du gisement. Les propriétés physiques des serpentines et la relation spatiale de
la minéralisation avec elle, est une contrainte majeure dans l’application de la géophysique.
Nous allons donc considérer les signatures directes, c’est-à-dire, celles dont la source
peut être rattachée aux minéraux métalliques (arséniures, sulfo-arséniures et sulfures associés)
de celles qui sont indirectes. Les arséniures sont chargeables et conducteurs, ainsi à quantité
de minéraux métalliques suffisante, toute méthode électrique doit pouvoir détecter les
structures minéralisées. Ceci est valable pour des structures transverses et dont la
minéralisation s’éloigne des serpentines. Il est à préciser que les sulfures qui accompagnent
les arséniures jouent un rôle de grande importance dans le signal géophysique.
Ce rôle est justifié d’abord par leurs propriétés de conductivité et de polarisabilité,
mais surtout par leurs envergures spatiales au voisinage des corps minéralisés. Parmi les
méthodes électromagnétiques utilisées, le VLF (verry Low Frequency) s’avère le plus
pratique. Quoi que limitée par sa portée en profondeur, (moins de 50 m), elle permet de
détecter les axes conducteurs dont la minéralisation s’approche de la surface. Le cas de l’axe
Milon à Bouismas est un exemple de découverte directe par le VLF.
La méthode V.L.F. permet également de préciser la carte structurale. Cependant, elle
demeure non exhaustive par le fait qu’elle soit basée sur le seul paramètre de conductivité et
donc sensible aux accidents chargés d’eau qu’ils soient stériles ou minéralisés. D’une manière
plus indirecte, la géophysique permet de guider l’exploration des minéralisations proximales
du massif des serpentines. Les minéraux de la paragénèse minérale sont conducteurs et
chargeable mais amagnétique. Sur cette base, il s’agit d’explorer les anomalies électriques
discordantes sur le champ magnétique. Par ailleurs, la genèse des arséniures suppose une
démagnétisation de la serpentine. Ainsi, toute anomalie magnétique négative des serpentines
devient un guide.

419
La présence de la brannerite dans la paragénèse minérale rend la radiométrie efficace
dans le cas des structures subaffleurantes. Cette méthode utilisée sur plusieurs secteurs montre
que les structures minéralisées se distinguent des roches encaissantes. La radioactivité
moyenne des structures est de 15  R.h. Dans certains cas, les volcanites du Précambrien III
présente des SW à autunite et peuvent également répondre en radiométrie. Toutefois, cette
autunite précoce n’est pas associée à d’autres critères métallogéniques caractéristiques de la
minéralisation et sont donc faciles à exclure.
4.1.5. PP spectrale
Serpentine vs sulfures
Une étude méthodologique sur l’application possible de la PP classique en surface et
en forage pour la prospection directe de minéralisations cobaltifères à Bou Azzer au Maroc a
conclu que la portée de cette technique est très limitée par la présence de serpentine dont la
réponse est fortement susceptible de noyer celle de la minéralisation. La PP spectrale fut
proposée en dernier recours. Les figures 36 et 37 montrent les résultats d’un levé de PP
spectrale sur une zone minéralisée située au voisinage des serpentines dans le secteur de
Tamdrost à Bou-Azzer. Nous avons ici des minéralisations de type filonien et de contact
serpentine-volcanites. Le piège pour la mise en place du cobalt est la carapace carbonatée au
toit des serpentines, en conjonction avec des discontinuités structurales affectant les
serpentines et le recouvrement de volcanites.
Soulignons ici les fortes valeurs de la constante de temps  et du facteur de dispersion
C, caractéristiques des serpentines dont la profondeur d’enfouissement est d’environ 40 m à
2+40N. Le massif s’enfouit progressivement jusqu’à 0+80N où un accident structural le
décalerait plus brusquement en profondeur. Deux signatures spectrales caractéristiques de la
minéralisation de cobalt (forte chargeabilité de Siegel m et faible facteur de dispersion C) sont
relevées :
 De 2+00N à 0+00, passant de 40 à plus de 70 m sur cette distance. Cette signature est
celle de la minéralisation au toit carbonaté des serpentines ;
 À 0+20S, à pendage plus abrupt vers le sud. Celle-ci est liée à une fente subverticale
s’étendant des serpentines aux volcanites.
La très nette différence dans la signature spectrale des serpentines versus celle des
sulfures et arséniures provient du type de polarisation en jeu qui est une polarisation de
membrane et non d’électrodes (voir section 2.2). Le même type de discrimination pourrait
donc être tenté entre des minéraux argileux d’altération et des sulfures. L’application de la PP
spectrale pour la prospection et la caractérisation d’un système porphyrique est donc évidente.

420
Figure 36 : Comparaison en pseudo section entre la PP conventionnelle et la PP spectrale. (Levé
SAGAX)

421
Figure 37: Pseudo section de la chargeable de la PP pseudo spectrale. (Levé SAGAX)

4.1.6. Conclusion.
La géophysique a été utilisée à Bou Azzer comme méthode de prospection indirecte.
Elle est basée, en partie sur les altérations et les paragéneses minérales.
L’association intime entre la minéralisation et les ultrabasites a rendu les méthodes
géophysiques complexes compte tenu des dimensions faibles des minéralisations recherchées
aussi bien pour les arséniures de cobalt que pour les minéralisations podiformes de chromite
en regard du massif des serpentines de dimensions larges. Il s’agit donc d’identifier des
signatures géophysiques des pièges géologiques et structuraux susceptibles de contrôler des
concentrations cobaltifères. Par ailleurs, et compte tenu de la relation spatiale de la
minéralisation avec le massif de serpentines d’une part, et des propriétés physiques des

422
mêmes serpentines d’autre part, la modélisation de la géométrie des contacts a été un axe de
développement dans la méthodologie de prospection à Bou Azzer.
La signature géophysique dépend directement de la typologie du gisement de la
paragénèse minérale, des propriétés physiques des serpentines et de la relation spatiale de la
minéralisation avec elles.
Les serpentines sont chargeables et magnétiques, tandis que les arséniures sont
chargeables et conducteurs. Aussi à quantité de minéraux métalliques suffisante, toute
méthode électrique doit pouvoir détecter les structures minéralisées. Il est à préciser que les
sulfures qui accompagnent les arséniures jouent un rôle de grande importance dans le signal
géophysique.
Ce rôle est justifié d’abord par leurs propriétés de conductivité et de polarisabilité,
mais surtout par leurs envergures spatiales au voisinage des corps minéralisés. Par ailleurs, la
genèse des arséniures suppose une démagnétisation de la serpentine. Ainsi, toute anomalie
magnétique négative des serpentines devient un guide de prospection.
La présence de la brannerite dans la paragénèse minérale rend la radiométrie efficace
dans le cas des structures subaffleurantes. Cette méthode utilisée sur plusieurs secteurs montre
que les structures minéralisées se distinguent des roches encaissantes. La radioactivité
moyenne des structures est de 15 R.h. A la lumière de ces données, une panoplie de méthodes
géophysiques ont été testées. La combinaison des levés magnétométriques et électrique
s’avère efficace.
Dans cette configuration, il s’agit de prospecter les anomalies positives en
chargeabilité et conductivité, discordantes sur les anomalies magnétiques caractéristiques du
massif des serpentines.
Dans une autre perspective, des travaux de recherche ont été menés sur la polarisation
provoquée spectrale afin d’étudier la possibilité de distinguer les signatures des espèces
métalliques de celles des serpentines. Cette étude est basée sur les analyses des courbes de
décharges des roches en question.
Pour ce faire, une définition des paragénèses minérales des structures étalons a été
élaborée ainsi qu’un inventaire suffisamment exhaustif des textures de la minéralisation.
Actuellement, l’outil développé permet de distinguer la serpentine des minéraux
métalliques.

423
Liste des Figures :
Genéralités sur le cobalt
Figure 1: Image satellitaire de la boutonnière avec positionnement des différents gisements.................
Figure 2 : schema f distributions of cobalt deposit in fault structures of de Bouazzer- El Grara ore
belt –according to M.Leblanc, P.Billaud, &98é with additons from rapport…, 1994,
L.Maacha, 1994).........................................................................................................................
Figure 3 : association of mineral parageneses with systems of faults forming in relation qith steps of
changing in orientation of tectonic stresses in the Meshoui ore field ( according to
L.Maacha. 1994 with additions of author)..................................................................................
Figure 4 : association of mineral parageneses with systems of faults forming in relation with steps of
changing in orientation of tectonic stresses in the Central Bou Azzer ore field ( according to
L.Maacha. 1994 with additions of author)..................................................................................
Figure 5 : association of mineral parageneses with systems of faults forming in relation with steps of
changing in orientation of tectonic stresses in the Ait Ahmane ore field ( according to
L.Maacha. 1994 with additions of author)..................................................................................
Gisement de Mechoui.
Figure 1: Schéma structural du massif de Bou Offroh. Il montre le caractère polyphasé de la
tectonique qui affect ce massif................................................................................................23
Figure 2 : Carte structurale simplifiée du district de Mechoui. Elle montre les structures en
terminaison en queue de cheval à l’échelle du gisement (A) et à l’échelle d’une structure (B).
Noter qu’à l’échelle de la structure, l’essentiel du remplissage et le maximum d’ouverture
sont manifestes à l’approche des serpentines.........................................................................25
Figure 3 : Vue en perspective des structures du gisement de Mechoui..................................................26
Figure 4 : Levé géologique du niveau -250 du gisement de Méchoui 3. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara. Anti-Atlas Maroc....................................................................................................27
Figure 5: Levé géologique du niveau -200. Gisement de Mechoui 3. Boutonnière de Bou Azzer.........28
Figure 6: Levé géologique du niveau -160 du gisement de Méchoui 3. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara. Anti-Atlas Maroc....................................................................................................30
Figure 7: Levé géologique de la taille F1, Niveau -163, première tranche. La structure montre un
dédoublement en s’éloignant des serpentines. L’extension de la minéralisation n’excède pas
50m..........................................................................................................................................31
Figure 8: Levé géologique da la taille F1, Niveau 163+23, 5éme tranche...........................................31
Figure 9: Levé géologique du niveau -120. Gisement de Mechoui 3. Boutonnière de Bou Azzer.........32
Figure 10: Levé géologique des structures F2/F2bis au niveau 123, 5éme tranche.............................33
Figure 11: Levé géologique des structures F2/F2bis au niveau 123+13..............................................34
Figure 12: Levé géologique de la taille F1, niveau -123, 5éme tranche. Gisement de Méchoui...........35
Figure 14: Levé géologique de la structure F5, niveau – 83+25. Gisement de Méchoui......................37
Figure 15: Levé géologique de la swtructure F5 au niveau -83. Gisement de Mechoui.......................38
Figure 16: Levé géologique du niveau -40 du gisement de Mechoui 3. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara..................................................................................................................................39
Figure 17: Levé géologue de la taille F3, niveau -43, 7éme tranche. Gisement de Mechoui................40
Figure 18: Levé géologique de la taille F2/5. Niveau -43+15. Gisement de Mechoui 3.......................41

424
Figure 19: proportions de la skuttérudite par rapport à la safflorite dans les sections du gisement de
Mechoui...................................................................................................................................43
Figure 21: Coupe dans le plan de la structure F2, schéma des zonalités minéralogiques....................50
Figure 22: Variation du rapport Ni/Co (en bleu) le long de la structure en fonction de la distance avec
le contact des serpentines........................................................................................................52
Figure 23: Coupe transversale du gisement de Mechoui 3....................................................................53
Figure 24: Tectonique postérieure à la minéralisation représentée par des failles plates minéralisées
en loellingite, à pendage ouest et à jeu inverse recoupées des failles NE normales..............54
Figure 25 : Essai de reconstitution de la dynamique d’ouverture des structures minéralisées de
Mechoui 3................................................................................................................................55
Gisement de Mokhazni
Figure 1 : Carte géologique de surface du gisement de Mokhazni........................................................59
Figure 2 : Coupe géologique type du gisement de Mokhazni Ouest......................................................60
Figure 3 : Coupe géologique type du gîte de Mokhazni Est.................................................................61
Gisement de Khder
Figure 1 : Carte géologique de surface du gisement de Lakhder et du gite de Nickéline......................63
Figure 2 : Levé géologique du niveau -40 du gisement de Lakhdar. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara. En allant de l’ouest vers l’Est, les unités géologiques du niveau comprennent le
bloc des serpentines, un chicot tectonique de roches vertes, les diorites, le massif principal
des roches vertes et une écaille des serpentines plus à l’ouest. Le filon montre une
minéralisation lenticulaire relayée par des carbonates e selon une direction EW. A l’ouest,
un croiseur NW minéralisé se détache de la structure majeure. Au sud du travers banc, on
note le dyke felsique à minéralisation aurifère.......................................................................65
Figure 3 : Levé géologique du niveau minier -80 du gisement de Lakhder. Boutonnière de Bou Azzer
Elgraara..................................................................................................................................67
Figure 4 : Coupe longitudinale de la structure minéralisée de Khder..................................................68
Figure 5 : Carte géologique et structurale de la partie extrême ouest du massif de Bou Offroh. Elle
montre les relations tectoniques entre l’accident de Mechoui 3 et celui de Mechoui 1-Elgir.
.................................................................................................................................................69
Figure 6 : La carte géologique de surface du prospect d’Elgir avec le réseau filonien quartzeux
indiciel en surface et les sondages Roc réalisés.....................................................................70
Figure 7 : Coupe géologique C-C’ passant par le secteur d’Elgir. Elle montre les diorites au sud, des
roches vertes en blocs tectoniques au contact avec les serpentines et les formations de la
couverture au nord..................................................................................................................70
Gisement deTarouni
Figure 1 : Carte géologique et structurale de la zone de Tarouni. Elle montre l’amincissement
tectonique des serpentines. La relation chronologique entre les dykes de diabases dans la
diorite et les structures minéralisées qui leurs sont postérieures. Au nord, les dykes basiques
qui intrudent les formations de Tiddiline sont scellés par la couverture PIII........................73
Figure 2 : Levé géologique niveau – 40 du gisement de Tarouni. Bou Azzer........................................74
Figure 3 : Levé géologique du niveau -80 au gisement de Tarouni.......................................................75
Figure 4 : Levé géologique du niveau -80 au gisement de Tarouni.......................................................76

425
Figure 5 : Système du filon principal FP du gisement de Tarouni au niveau -160 des travaux miniers.
.................................................................................................................................................76
Figure 6 : Levé géologique du gisement de Tarouni au niveau -200 des travaux miniers....................77
Figure 7: Levé géologique de gisement de Tarouni Niv-240.................................................................78
Figure 8: levé géologique du niveau -280 du gisement de Tarouni.......................................................79
Figure 9: levé géologique du niveau -320 du gisement de Tarouni.......................................................80
Figure 10 : Coupe géologique passant par les structures ST2, ST3 et ST4 du gisement de Tarouni....81
Figure 11: Coupe géologique transversale qui passe par les gisements de Tarouni.............................81
Figure 12: Coupe interprétative des mouvements de blocs de Tarouni. Toutes les directions et les
pendages ont été ouverts lors de cette tectonique...................................................................82
Figure 13: Essai de reconstitution de l’histoire tectonique du secteur de Tarouni...............................83
Figure 14 : Schéma structural simplifié de Tarouni est et Tarouni Ouest. La majorité des structures
sont logées dans le compartiment ouest des accidents NE.....................................................84
Gisement de Tizi
Figure 1 : Carte géologique de situation du filon 7/5, la structure ST2, le gisement de Tizi et la zone
argentifère de Bou Azzer Centre.............................................................................................85
Figure 2 : Carte géologique de surface. Zone de Tizi............................................................................87
Figure 3 : Levé géologique du niveau -29. Gisement de Tizi. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara.....88
Figure 4: Levé géologique du niveau -69. Gisement de Tizi. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara......88
Gisement deFilon 7/5
Figure 1 : Carte géologique des filons 7-5 et 2 du district minier de Bou Azzer d’après Leblanc 1980.
.................................................................................................................................................90
Figure 2: Coupe géologique passant à Bou Azzer centre. Elle montre la vergence nord de l’ensemble
des unités et des structures. Les leucogranites sont intrusifs dans la série verte et dans les
gneiss ce qui exclue un âge PI de ces granites.......................................................................93
Figure 3: Levé géologique et structural du niveau -50 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre...94
Figure 4: Levé géologique et structural du niveau -145 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre. 97
Figure 5 : Levé géologique et structural du niveau -215 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre.
.................................................................................................................................................98
Figure 6: Levé géologique et structural du niveau -255 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre.
...............................................................................................................................................100
Figure 8 : Levé géologique et structural du niveau -380 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre.
...............................................................................................................................................102
Figure 9: Levé géologique et structural du niveau -420 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre.
...............................................................................................................................................103
Figure 10: Levé géologique et structural du niveau -460 du gisement du Filon 7/5. Bou Azzer Centre.
...............................................................................................................................................103
Figure 11: Gisement du puits III, filon 7 au nive.au-50. Détail de la brèche hydraulique à la jonction
des branches du système F7..................................................................................................104
Figure 12: Schéma structural du dièdre F7/F5 avec les roches basiques et les serpentines en écailles.
Levé géologique du système 7/5, levé-460............................................................................105

426
Figure 13: Gisement de Bou Azzer centre, puits III. Coupe géologique illustrant l’évolution du système
du filon 7 en profondeur........................................................................................................107
Figure 14: Coupe géologique en aval du Filon 7 entre les niveaux -540 et -700, établie à la base des
travaux miniers et des sondages carottés. Terminaison verticale en queue de cheval.........108
Figure 15: Carte structurale du filon 7/5 qui met en relief la structure précoce du système F7 et ses
effets tectoniques sur les unités géologiques. La réactivation de ces structures lors de
l’évènement minéralisateur et les types d’ouverture à a surface..........................................112
Figure 16: Levé géologique et structural de détail de la zone Est Puits I du filon qui illustre la
cinématique d’ouverture des crins de la faille F7. La faille ancienne à listwénites enrobe des
blocs de diorites. Elle est reprise par le système minéralisateur..........................................115
Figure 17: Schéma structural du filon 7/5 au niveau 255. La figure montre le télescopage des
évènements suivants : i) la montée en écaille tectonique des serpentines au sein de la diorite,
ii) une première silicification qui longe les failles anciennes EW, iii) les veines à arséniures
le long des épontes et dans les veines sécantes, iv) les micoplis qui indiquent le continuum ou
la réactivation du système en senestre..................................................................................116
Figure 18 : Exemple de zones d’épaississement de la structure ST2 à l’aval du niveau -380.............117
Figure 19 : (A) Bloc diagramme et (B) vue en plan des filons 7 et 5. Le bloc diagramme est limité au
niveau -340 et il nécessite d’être complété par les niveaux inférieurs.................................119
Figure 20 : Coupes longitudinale de la structure ST2 avec des teneurs en cobalt à gauche et en or à
droite.....................................................................................................................................124
Gisement de Filon 2
Figure 1 : Coupe géologique illustrant la structuration du secteur du filon II dans sa partie ouest.. 144
Figure 2 : Levé géologique du niveau 0. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer................145
Figure 3 : Levé géologique du niveau -40. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer............146
Figure 4 : Levé géologique du niveau -80. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer............147
Figure 5 : Levé géologique du niveau -100. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azze............148
Figure 6 : Levé géologique du niveau-120. Filon 2 Principal Nouveaux Travaux. Bou Azzer...........149
Figure 7 : Levé géologique du niveau 0 au filon 2 Poudrière. Bou Azzer...........................................151
Figure 8 : Levé géologique du niveau -0 du gisement du Filon 2 Est. Bou Azzer...............................152
Figure 9 : Levé géologique du niveau -15 du gisement du Filon 2 Est. Bou Azzer.............................153
Figure 10 : Levé géologique du niveau -40 du gisement du Filon 2 Est. Bou Azzer...........................154
Figure 11 : Coupe géologique passant par le filon II ouest en face du gisement de Tizi passant par le
sondage F2C1/-60°...............................................................................................................155
Figure 12 : Coupe géologique qui passe par le filon II principal qui passe par le sondage BAC21/-59°.
...............................................................................................................................................155
Figure 13 : Coupe géologique au filon II passant par les sondages BAC17/-60° et BAC18/-71°.......156
Figure 14 : Coupe géologique passant par le filon II poudrière situé à l’ouest immédiat du filon II
principal................................................................................................................................156
Figure 15 : Coupe géologique du filon II poudrière. Les carbonates qui sont encaissés par les
serpentines dans la coupe précédente disparaissent à ce niveau.........................................157
Figure 16 : Schéma structural du Filon II principal. Il montre les structures rencontrées au niveau -
40. La structure F1 orientée NS présente les textures d’une fente de tension. Dans ce cas,
elle matérialiserait la direction de la contrainte principale F1. Le filon F2 orienté ENE

427
présente un jeu senestre. La faille F104 chevauchante ne présente pas de remplissage et
recoupe les deux structures...................................................................................................159
Figure 17 : Le levé géologique et structural du filon II Est niveau. 0. Il illustre la morpho-structure du
filon majeur...........................................................................................................................160
Figure 18 : Coupe géologique du Filon II Est qui illustre la relation entre les failles plates au contact
des serpentines et des roches vertes sus jacentes et les filons minéralisés ainsi que les failles
inverses postérieures.............................................................................................................161
Figure 19 : Vue en coupe de la relation entre les listwénites et les serpentinFilon au Filon II Eperon.
La coupe illustre clairement le caractère superficiel des litwenites au niveau du filon II
Eperon. C’est le cas aussi du filon II Est d’après les données des travaux miniers et des
sondages réalisés latéralement. L’amas du filon II Eperon est intraserpentinite. Les veines
minéralisées sont sécantes sur la masse carbonatée. Elles présentent elles mêmes un
enracinement limité. La masse du filon II Est est au contact avec les formations du PIII. Les
contacts sont tectoniques avec des fronts d’altération profressifs centripétes.....................163
Figure 20 : Modèle gîtologique du filon II. Il récapitule les trois sous-types de corps minéralisés du
district...................................................................................................................................167
Figure 21 : Essai de reconstitution de l’histoire tectonique du Filon II à partir du dépôt de la série de
Tiddiline................................................................................................................................168
Figure 22 : Essai de reconstitution de l’histoire tectonique du Filon II aux stades tardi et post-
infracambriens......................................................................................................................170
Gisement deBou Azzer Est
Figure 1 : Carte géologique du secteur de Bou Azze Est : S : sepentines, Sc = serpentinites
carbonatées, b= birbirites, cm= caisse carbonatée et minéralisée. (Leblanc, 1980)..........172
Figure 2 : Coupe géologique passant par le secteur de Barrage Barron............................................173
Figure 3 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................175
Figure 4 : Levé géologique du niveau –80. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................177
Figure 5 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................178
Figure 6 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................179
Figure 7 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................180
Figure 8 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................181
Figure 9 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3...................183
Figure 10 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................184
Figure 11 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................186
Figure 12 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................187
Figure 13 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................188
Figure 14 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................189
Figure 15 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................190
Figure 16 : Levé géologique du niveau –40. Gisement de Bou Azzer Est. Zone du puits 3.................191
Figure 17 : Levé géologique du niveau 285. Gisement du puits 5. Bou Azzer Est..............................192
Figure 18 : Carte géologique du secteur de L’Est Bou Azzer Est avec positionnement des sections de
sondages (En rouge, les sections commentées dans le texte)................................................193

428
Figure 19: Coupes géologiques et structurales des sondages SC14 bis -84° (A) et SC6 86 (B).
Gisement Est Bou Azzer Est..................................................................................................195
Figure 20: Coupes géologiques et structurales des sondages BAEPVSC11-80° (A) et SC16/80°(B).
Gisement Est Bou Azzer Est..................................................................................................196
Figure 21: Illustration schématique du principe la technique de mise-à-la-masse. (Rapport Sagax).199
Figure 22 : Coupe géologique à travers le secteur de Bou Azzer Est passant par le sondage BAE PV
SC6. (Rapport interne CTT)..................................................................................................201
Figure 23 : Contours des valeurs du potentiel mesuré. L’écaille des serpentines est lissée et un bloc
rejeté vers le Sud apparait sur le quadrant SE de la carte. Ce bloc constitue une cible
d’exploration importante (Rapport interne CTT).................................................................203
Figure 24: Contours des valeurs du potentiel mesuré en surimpression sur la géologie. La forme de
l’anomalie suggère une mise en place par le processus de doming qui domine la structure en
profondeur avec une tectonique postérieure relativement superficielle. (Rapport interne
CTT)......................................................................................................................................204
Figure 25: Contours des valeurs du potentiel résiduel qui montre l’évolution des quatre flancs de
l’écaille et son prolongement vers le nord. La limite sud avec la diorite en profondeur est
brusque. (Rapport interne CTT)............................................................................................205
Figure 26: Contours des valeurs du potentiel résiduel en surimpression sur la géologie. Des apex
positifs de potentiels sont attribués aux arséniures. (Rapport interne CTT)........................206
Figure 27 : Carte linéamentaire issue de l’interprétation géophysique des données de la mise à la
masse. Est Bou Azzer Est. (Rapport, Sagax, 2014.)..............................................................208
Figure 28 : Reconstitution de l’histoire tectonique du secteur de Bou Azzer Est à partir de la structure
B1 jusqu’au dépôt des formations édiacariennees................................................................210
Figure 29 : La tectonique postérieure à la couverture et responsable de la structuration en blocs des
formations du secteur de Bou Azzer Est................................................................................211
Figure 30 : Essai de modélisation gîtologique des minéralisations de Bou Azzer Est entre les corps du
puits 3 et Est Bou Azzer Est...................................................................................................212
Figure 31: Levé géologique du Niv. 200. Gisement de Bou Azzer Est.................................................215
Figure 32: Levé géologique du niveau 400. Gisement de Bou Azzer Est.............................................215
Figure 33: Levé géologique du Niv.440. Bou Azzer Est.......................................................................216
Figure 34: Carte géologique de surface de Barrage Barron avec le positionnement des sondages et
des coupes sériées.................................................................................................................217
Figure 35: Coupe géologique (A-B) passant par la partie nord du gisement. Sondages
BBVRC1.Barrage Barron.....................................................................................................218
Figure 36: Coupe géologique passant par la partie sud du gisement de Barrage Barron. Sondages
BBVRC4-C3 et C6.................................................................................................................219
Figure 37: Coupe géologique prependicaleires au contact des serpentines. Sondages BBVRC3.
Barrage Barron.....................................................................................................................220
Gisement d'Aghbar
Figure 1 : Cadre géologique du gisement d’Aghbar montrant aussi la localisation des travaux minier
souterraine (Leblanc 1975), complétée.................................................................................221
Figure 2 : Coupe géologique qui passe par le dôme d’Aghbar et le massif d’Oumlil/........................222
Figure 3 : Gisement d’Aghbar, cas type de minéralisation associée à la montée diapirique des
serpentines sous forme de dôme............................................................................................224

429
Figure 4 : Coupe géologique type qui montre les croiseurs et leurs relations avec les amas entre les
niveaux -285 et -445..............................................................................................................225
Figure 5 : Coupe géologique basée sur les des sondages percutants et des galeries passant par le
flanc ouest du dôme sud. Niveau -245..................................................................................226
Figure 6 : Carte du champ magnétique total du district d’Aghbar. Levé Technoexport de 1971 retraité
par Sagax Maghreb en 2013.................................................................................................227
Figure 7 : Carte de la composante verticale du champ magnétique total du district d’Aghbar. Levé
Technoexport de 1971 retraité par Sagax Maghreb en 2013...............................................227
Figure 8 : Carte du champ magnétique réduit au pôle du district d’Aghbar. Levé Technoexport de
1971 retraité par Sagax Maghreb en 2013...........................................................................228
Figure 9 : Levé géologique de la carrière. Gisement d’Aghbar. Bou Azzer........................................230
Figure 10 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -32. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................231
Figure 11 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau --45. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................232
Figure 12 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -60. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................234
Figure 13 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -80. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................235
Figure 14 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -125. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................236
Figure 15 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -165. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................237
Figure 16 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -205. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................238
Figure 17 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau 2457.
Gisement d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................239
Figure 18 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -285. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................240
Figure 19 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -325. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................241
Figure 20 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -365. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................242
Figure 21 : Levé géologique des travaux miniers avec les sondages percutants. Niveau -405. Gisement
d’Aghbar. Bou Azzer.............................................................................................................242
Figure 22 : L’architecture en blocs des serpentines et la minéralisation associée conséquente de la
tectonique distensive postérieure..........................................................................................244
Figure 23 : La minéralisation d’Aghbar reconstituée après annulation de la tectonique postérieure.
...............................................................................................................................................245
Figure 24 : Relation en profondeur entre le dôme d’Aghbar et le massif d’Oumlil............................246
Figure 25 : Cinématique du dépôt des formations du précambrien III et la montée diapirique des
serpentines.............................................................................................................................247
Figure 26 : Le bâti structural panafricain du secteur centre de Bou Azzer (Bou Azzer Est Aghbar)
avant la transtension synchrone des formations volcaniques du Précambrien III...............247

430
Gisement de Bouismas
Figure 1 : Carte géologique et structurale de surface du secteur de Bouismas (document CTT).......252
Figure 2 : Bloc diagramme de Bouismas illustrant la convergence des structures en profondeur.....253
Figure 3 : Coupe longitudinale des structures filoniennes transverses et des amas de contact du
gisement de Bouismas...........................................................................................................253
Figure 4 : Levé géologique du niveau -40. Gisement de Bouisams.....................................................254
Figure 5 : Levé géologique du niveau -40. Gisement de Bouisams.....................................................255
Figure 6 : Levé géologique et structural du niveau -120 du gisement de Bouismas...........................255
Figure 7 : Levé géologique et structural du niveau -160 du gisement de Bouismas...........................256
Il est similaire à l’axe Million en direction et en cinématique de déformation. Sur un plan lithologique,
on note l’apparition des gneiss déjà avérés dans le niveau supérieur. Cependant, il migre
vers le nord dans la partie ouest avec un amincissement manifeste de la diorite. Figure 9 :
Gisement de Bouismass, levé géologique du Niv-250...........................................................256
Figure 8 : Levé géologique et structural du niveau -200 du gisement de Bouismas...........................257
Figure 9 : Gisement de Bouismass, levé géologique du Niv-250.........................................................257
Figure 10 : Gisement de Bouismass, levé géologique et structural du Niv-300. Outre les structures
transverses et de contacts décrits dans le niveau supérieur, on note l’apparition d’une
nouvelle.................................................................................................................................258
Figure 11 : Levé géologique et structural du Niv-350. Gisement de Bouismass.................................258
Figure 12 : Coupe géologique dans le plan de l’axe million à Bouismass..........................................261
Figure 13 : Coupe géologique transversale type pour une minéralisation de contact loin du croiseur.
...............................................................................................................................................262
Figure 14 : Coupe géologique transversale passant par la jonction entre les croiseurs et le minerai de
contact...................................................................................................................................263
Figure 15 : Coupe géologique d’un cas de croiseur qui se prolonge en minéralisation de contact.. .264
Figure 16 : Coupe longitudinale du corps CM1, entre les niveaux miniers -300 et -400....................265
Gisement d'Ambed
Figure 1: Coupe géologique synthétique passant par les gisements d’Ambed.
Gisement d'Oumlil
Figure 1 : Carte géologique global du secteur de Bouismas-Oumlil (document CTT).......................268
Figure 2 : Carte géologique du filon de löllingite cobaltifère d'Oumlil Nord. (D’après Leblanc 1975).
...............................................................................................................................................268
Figure 3 : Coupe géologique du gisement d’Oumlil centre.................................................................269
Figure 4 : Levé géologique et structural du niveau -35. Gisement d’Oumlil......................................270
Figure 5 : Levé géologique et structural du niveau -50. Gisement d’Oumlil......................................271
Figure 6: Levé géologique et structural du niveau -55. Gisement d’Oumlil.......................................272
Figure 7: Levé géologique et structural du niveau -77. Gisement d’Oumlil.......................................272
Figure 8: Levé géologique et structural du niveau -97. Gisement d’Oumlil.......................................273

431
Gisement deTamdrost
Figure 1 : Plan de situation du gisement de Tamdrost par rapport au massif des serpentines d’Oumlil.
...............................................................................................................................................281
Figure 2 : Coupe du gisement de Tamdrost passant par le puits principale.......................................282
Figure 3 : La typologie des corps minéralisés de Tamdrost et relations entre les filons et les amas..283
Figure 4 : Bloc diagramme montrant les deux types de corps minéralisés à Tamdrost. La figure
illustre entre les niveaux -200 et -120 avec un plongement SW. Les digitations au niveau -
200 correspondent aux fractures transverses. Le maximum de volume est atteint au point
triple FC1/F1 et la carapace.................................................................................................284
Figure 5 : Coupe passant par l’amas C2 illustra le compartimentage tectonique des serpentines et des
corps minéralisés. L’amas C2 correspond au deuxième plus grand corps de Tamdrost après
l’amas C1, comme l’illustre la figure, il est logé au niveau d’une rampe régie par un
accident E-W. L’écaille des serpentines située au nord de l’amas est mise en place
postérieurement à l’événement minéralisateur et c’est la même écaille qui le sépare
latéralement de la taille 3 qu’en constitue le prolongement. La figure révèle la même
configuration au niveau -80 entre les corps Q23 et Q45. Sous un autre angle, la coupe
montre que les pentes raides du contact des serpentines avec le PIII sont tectoniques. C’est,
à cet effet, qu’elles ne peuvent pas contenir de minéralisations de contact à défaut du
réceptacle nécessaire qu’assure les étabirites......................................................................285
Figure 6 : Gisement de Tamdrost contrôle structural de la minéralisation........................................287
Figure 7 : Variation des teneurs du nickel et du cobalt dans la skuttérudite du gisement de Tamdrost.
...............................................................................................................................................292
Figure 8: Schéma illustrant le processus de dissolution des carbonates précoces par les fluides
hydrothermaux. (Levé de front de la taille). Gisement de Tamdrost....................................293
Figure 9 : Coupe transversale de la structure F1 et les profils de distribution des éléments As, Ni et
CO. La coupe montre que la structure présente un heu apparent normal. Elle se ramifie en
trois branches dans sa partie superficielle. Les profils géochimiques montre des anomalies
probablement primaires en As, Co et Ni. Le hale de cobalt est le plus dispersé avec une
portée qui dépasse 20 m suivi du nickel et enfin l’arsenic....................................................294
Figure 10 : La répartition des di-arséniures et des tri-arséniures entre la structure F1 et le minerai de
contact associé......................................................................................................................295
Figure 11 : Coupe géologique de l’amas C2 avec l’évaluation du rapport Ni/Co. La coupe géologique
illustre un cas particulier de minéralisation associée à un contact redressé avec un pendage
inverse vers le nord. Le «plâtra » proprement dite se situe en aval du niveau -200. En amont
la structure s’éclate en filons intra – PIII et un autre au contact Le long de la coupe le ratio
Ni/Co augmente en allant vers la serpentine. Cette évolution est conformée par les levés
minéralogiques des tranches d’exploitation ou on a relevé des amas de nickéline dans la
partie nord du corps C2........................................................................................................297
Gisement de la zone D
Figure 1 : Carte géologique de la zone D : contact nord Aït Ahmane.................................................302
Figure 2 : Deux coupes géologiques sériées de la zone D, basées sur les sondages carottés. . Contact
Nord Ait Hmane....................................................................................................................303
Figure 3 : Coupe géologique des structures stériles et leurs relations avec le filon minéralisé.
Gisement de la zone D. Contact Nord Ait Hmane................................................................304
Figure 4 : Coupe longitudinale le long de la structure ST1 de la zone D. Contact nord Aït Hmane.
Réalisée à la base des sondages avec les teneurs en cobalt dans le tout-venant dans le
concentré et la puissance de l’intercepte. (Rapport interne, CTT).......................................305

432
Figure 5 : Levé géologique du niveau -110 de la zone D. Contact Nord Ait Hmane...........................307
Figure 6 : Levé géologique du niveau -150 de la zone D. Contact Nord Ait Hmane...........................307
Gisement d'Agoudal
Figure 1 : Gisement d’Agoudal, levé géologique et structural du Niv-90...........................................311
Figure 2 : Gisement d’Agoudal, levé géologique du Niv-130, structures F2 et F7.............................311
Gisements de la zone d'Ait Hmane
Figure 1: carte géologique du secteur d’Ait Hmane avec situation des différents gisements et gites de
cobalt (rapport interne Managem)........................................................................................313
Figure 2: Coupes géologiques N-S montrant la structuration panafricaine des ophiolites d’Aït
Ahmane. En haut, la coupe passe par Jbel Oumarrou à Ait Hmane et celle du bas passe par
Ait Abdellah...........................................................................................................................314
Figure 3: Localisation des gisements de cobalt dans le secteur d’Aït Ahmane. En noir, les podes de
chromites encaissés dans les serpentines..............................................................................315
Figure 4: Carte géologique de la zone entre le filon 52 et 53 ; contact sud Aït Ahmane (rapport
interne, Managem)................................................................................................................317
Figure 5: Coupe géologique passant par le filon 53 et le filon 52. Elle montre la densité importante de
la fracturation. Noter qu’à l’exception de la ST2 du filon 53 Est, les filons présentent un
pendage Est. (Rapport PDM, CTT).......................................................................................318
Figure 6: Carte géologique de surface du filon 52. Contact Sud. Ait Hmane. On y voit les diorites au
sud qui intrudent les roches basiques et les serpentines, les serpentines violacées au contact
et des filons de pegmatites. L’accident ENE senestre décale les unités géologiques sur un
rejet de 20m. Il a probablement une composante inverse avec une remontée du compartiment
ouest, à en juger par l’étendue des roches basiques à l’est de l’accident. Le réseau filonien
associé. La masse carbonatée au contact connue pour ces minéralisations de diarséniures et
de nickéline est intimement liée à la faille majeure. Elle est englobée par les serpentines
carbonatées qui se poursuivent le long du contact sur quelques mètres. Les sondages
réalisés confirment le pendage nord du contact et la minéralisation liée aux filons
transverses.............................................................................................................................320
Figure 7: coupe géologique transversale type des structures du filon 52. (Rapport interne, CTT).. . .321
Figure 8: Exemple de coupe longitudinale des structures transverses du filon 52. Ait Hmane, contact
Sud. Boutonnière de Bou Azzer Elgraara. (Rapport interne, CTT)......................................322
Figure 9: Carte géologique et structurale du filon 53 Est à Ait Hmane avec le positionnement du puits
des anciens travaux...............................................................................................................323
Figure 10 : Levé géologique et interprétation structurale du niveau -50 du gisement filon 53 ouest.
Contact sud. Ait Hmane.......................................................................................................325
Figure 11: Levé géologique du niveau -115 du niveau -110. Contact sud. Ait Ahmane......................326
Figure 12: Levé géologique du niveau -154 du gisement du filon 53. Contact sud. Ait Hmane..........327
Figure 13: Coupe passant par le corps de 154 et le corps de -50. Ait Ahmane F53:..........................328
Figure 14: Levé géologique du Niveau -200. Filon 53 et essai d’interprétation structurale. Contact
sud. Ait Ahmane....................................................................................................................329
Figure 15: Levé géologique de la taille St9 du niveau -200. Filon 53. Contact sud Ait Hmane.........329
Figure 16: Carte géologique détail du filon Manar à Ait Hmane avec le système filonien porteur des
arséniures..............................................................................................................................330

433
Figure 17: Carte géologique du filon 55. Contact sud. Ait Hmane. Elle montre la masse carbonatée à
l’intérieur des serpentines qui longe un accident majeur EW. L a géologie de la zone
comprend les diorites au sud avec des lambeaux de roches basiques au passage à la
serpentine. Dans la partie nord affleurent les formations basiques et ultrabasiques de Jbel
Oumarrou. Un réseau de filons de transverses à quartz, affleurent au niveau de la diorite
selon une direction NNE avec un pendage fort vers l’est. Les faibles teneurs en concentré
témoignent du caractère loellingite des arséniures. (Rapport interne, CTT).......................331
Figure 18: Coupe géologique du filon 55 passant par le corps intraserpentine. Elle montre
l’enracinement des roches basiques au niveau du contact, l’amas minéralisé avec des
teneurs faibles en concentré signifiant la dominance des diarséniures du pole ferrifère. La
tectonique postérieure à la minéralisation avec un accident à pendage ENE et à jeu normal.
(Rapport interne, CTT)..........................................................................................................332
Figure 19: Coupe géologique du filon 55 à Ait Hmane. Elle confirme la continuité des roches basiques
au contact. Le pendage nord de ce dernier. Le massif des serpentines est peu puissant et ne
dépasse guerre 100m entre le massif des diorites au sud et les roches nasiques de Jbel
Oumarrou au nord. L’accident porteur de la minéralisation est discordant sur les structures
panafricaines. L’amas minéralisé est confirmé par sondage à -50m, il s’éteint dans les
serpentines franches en profondeur. La minéralogie est dominée par des diarséniures
loellingitiques. (Rapport interne, CTT).................................................................................334
Figure 20: Carte géologique du filon 60 est et filon 60 ouest. Contact nord. Ait Hmane. Le contact est
structuré par une série de faille dextres et NNE senestres et d’autres NW dextres moins
fréquents, ils s’apparentent visiblement à la phase B2. A l’image de la zone sud, ces
accidents développent des corps carbonatés de faibles dimensions. Un réseau de veines
longent les accidents panafricains hérités sans contenir de minéralisations économiques
jusqu’à maintenant. (Rapport interne, CTT).........................................................................335
Figure 21: Coupe longitudinale de Filon 60 : Exemple d’une évolution des arséniures en gangue
quartzo carbonatée stérile. Noter aussi les teneurs très élevées en nickel. (Rapport interne,
CTT)......................................................................................................................................336
Figure 22: Coupe géologique et structurale du filon 61. Contact nord. Ait Hmane. (Rapport interne,
CTT)......................................................................................................................................337
Figure 23: La typologie des carbonates dans la zone d’Aït Ahmane en coupe (A) et en plan (B)......338
Figure 24: La carte structurale simplifiée de la zone d’Aït Ahmane qui spécifie les accidents majeurs
panafricains et les fractures cassantes postérieures.............................................................345
Figure 25: Essai de reconstitution de l’histoire tectonique de la zone Aït Ahmane et la place de
l’évenement minéralisateur...................................................................................................346
Figure 26: Contextes géologiques et schemas structuraux des differents filons cobaltiféres et
nickéliféres à Aït Ahmane. Les figures en haut représentent les veines associées au contact
nord des serpentines. Il s’agit de système solitaires et très espacés dont la mise en place est
guidée par la réactivation des accidents panafricains qui affectents les roches vertes du
nord. L’ensemble rentre dans le modèle d’une compression NS au front d’un massif de
serpentines à haute plasticité. Ceux du centre regroupent les filons encaissés dans les
serpentines. Leurs autres spécificités consistent en l’ampleur des accidents qui les portent,
l’importance des masses carbonatées précoces et les faibles profondeurs des colonnes
minéralisées. Les veines du sud en bas font partie intégrante d’un systéme large et étendu de
fracuration qui affecte la diorite su plus de 6km. Ils sont mis en exergue par ce que les autres
veines ne sont pas encore explorées. La dynamique d’ouverture est similaire et commune à
l’ensemble des filons d’Ait Hmane........................................................................................347

434
Etudes Thématiques:
Figure 1: Modèle synthétique des unités géologiques, des structures minéralisées et la répartition en
fonction des lithologies...............................................................................................................
Figure 2 : Succession paragénétique de la minéralisation de Bou Azzer..................................................
Figure 3 : Variation des teneurs en arsenic et fer dans la skuttérudite, la série safflorite-loellingite, la
cobaltite et l’arsénopyrite...........................................................................................................
Figure 4 : Typologie de la skuttérudite en fonction du rapport Ni/Co.......................................................
Figure 5 : Contenus en nickel et en cobalt typiques de la Co- skuttérudite et Ni-skuttérudite de Bou
Azzer............................................................................................................................................
Figure 6: Variation des teneurs en nickel en fonction des phases et des générations de phases
(loellingite, skuttérudite, cobaltite).............................................................................................
Figure 7 : Typologie des diarséniures en fonction des teneurs en cobalt, fer et nickel...........................
Figure 8 : Variation des teneurs de nickel dans les diarséiures de Bou Azzer. Série loellingite-
safflorite......................................................................................................................................
Figure 9: Evolution des teneurs en fer en fonction du cobalt dans la série isomorphe loellingite-
safflorite......................................................................................................................................
Figure 10 : Différents pôles de la cobaltite en fonction des teneurs en cobalt, nickel et l’or..................
Figure 11 : Zonalité verticale des ratios Ni/Co et Bi/Ag en fonction de la profondeur à partir de la
surface jusqu’au niveau -405. Gisement d’Aghbar.....................................................................
Figure 12 : Evolution du ratio Bi/Ag en fonction de la profondeur (0 à 120m) dans le gisement de Bou
Azzer Est......................................................................................................................................
Figure 13 : Zonalité excentrique du cuivre par rapport au cobalt, Corps du Gradin Ouest. Gisement
de Tamdrost.................................................................................................................................
Figure 14: L’image du halo géochimique de certains éléments traces (Ag, As, Ni, Mo, Co)
accompagnateurs du cobalt. Tamdrost.......................................................................................
Figure 15: Evolution latérale du rapport Ni/Co dans les gisements de Bou Azzer en comparaison a la
lithostratigraphie des ophiolites.................................................................................................
Figure 16 : Processus des dépôts des arséniures et des silicates de cobalt en fonction des conditions
d’oxydation-réduction et de la température du milieu................................................................
Figure 17 : Reconstitution du profil d’altération des serpentines à la base du dépôt de la série
volcanique du PIII dans le secteur du filon 51. En haut, la photo de la carapace de la colline
Est et en bas celle du filon 51. Le niveau d’érosion des ophiolites d’Ait Hmane et la
répartition de ces unités sont antérieurs aux dépôts de l’Ediacarien et donc synchrone de la
destruction de la chaine lors des dépôts de la série de Tiddiline...............................................
Figure 18 : Classification géochimique par le ratio Mn/Cr des listwénites et des carbonates de
l’événement minéralisateur. Le digramme met aussi en relief l’évolution progressive de la
serpentine aux listwénites. Gisement du filon II.........................................................................
Figure 19 : Le comportement du nickel et du chrome dans le processus de listwénisation. Filon II Est.
La transformation est accompagnée par un lessivage des éléments Ni et Cr dans les
listwénites mais demeurent supérieures aux dolomies hydrothermaux......................................
Figure 20 : Essai de modélisation de la maturité dans le processus de bréchification.............................
Figure 21: Exemple d’anastomose intra-filon. Taille F2. Niveau -28. Gisement de Mechoui..................
Figure 22: Variation des températures selon les générations de quartz. Niveau -215. Filon 7/5.............
Figure 23: Température de mise en place des différentes générations de carbonates..............................

435
Figure 24: Variation des pressions selon les générations de quartz. Niveau -215. Filon 7/5...................
Figure 25: Données de la composition isotopique du soufre.....................................................................
Figure 26: Données sur la composition isotopique de l’oxygène..............................................................
Figure 27 : Données sur la composition isotopique du carbone...............................................................
Figure 28: Schéma des zonalités verticales de la gangue avec les arséniures, des ouvertures et des
conditions de pression et de température....................................................................................
Figure 29: La polarisabilité des arséniures, des roches hôtes de la minéralisation, des serpentines et
des autres roches de Bou Azzer...................................................................................................
Figure 30: Variation de la résistivité des roches de Bou Azzer comparés aux arséniures et aux roches
hôtes............................................................................................................................................
Figure 31 : Conductivité par espèce minérale des gisements de Bou Azzer (chalcopyrite vs pyrite vs
skuttérudite).................................................................................................................................
Figure 32 : Variation de la conductivité de la skuttérudite de Bou Azzer.................................................
Figure 33 : Variation de la conductivité de la chalcopyrite de Bou Azzer................................................
Figure 24 : Variation de la conductivité de la pyrite de Bou Azzer...........................................................
Figure 35 : Comparaison en pseudo section entre la PP conventionnelle et la PP spectrale. (Levé
SAGAX).......................................................................................................................................
Figure 36 : Pseudo section de la chargeable de la PP pseudo spectrale. (Levé SAGAX).........................

Liste des Tableaux :


Gisements de Mechoui
Tableau 1 : Résultats des analyses à la microsonde..............................................................................45
Tableau 2 : Formules chimiques des phases minérales.........................................................................45
Tableau 3Compositions chimiques de la bornite et de la chalcopyrite de Mechoui 3...........................46
Tableau 4 : Résultats des analyses à la microsonde des points marqués sur la planche 5. Gisement de
Mechoui 3................................................................................................................................47
Tableau 5 : Les formules chimiques des phases analysées sur la planche 5. Gisement de Mechoui 3. 48
Tableau 6Les compositions chimiques des arséniures et sulfoarséniures des minéralisations de
Méchoui 3................................................................................................................................48
Tableau 7 : Composition chimique des millérites de Mechoui 1...........................................................56
Tableau 8 : Formules chimiques déduites des résultats des analyses à la sonde..................................57
Gisement de filon 7/5
Tableau 1: Composition chimique de la skuttérudite et de la loellingite du filon 5 au niveau -50........95
Tableau 2 : Composition chimique de la skuttérudite 1 et 2 du filon 7 au niveau -85...........................96
Tableau 3: Composition chimique de la cobaltite du filon 7 au niveau -95.........................................96
Tableau 4: Composition chimique de la skuttérudite 1 et 2 du filon 7 au niveau -215 et de la
skuttèrudute 1 du filon 5 au niveau -145.................................................................................99
Tableau 5: Composition chimique de la loellingite du filon 7 au niveau -145 et de la loellingite........99
Tableau 6: Composition chimique des phases minérales en fonction des stades et de la position dans le
filon.......................................................................................................................................106

436
Tableau 7 : Composition minéralogique par échantillon et par structure...........................................122
Tableau 8: Exemple de répartition des minéraux dans la structure St2..............................................124
Tableau 9: Les résultats des analyses à la microsonde réalisés sur les points indiquées sur la planche.
...............................................................................................................................................126
Tableau 10: Les formules chimiques des phases analysées à la microsonde......................................126
Tableau 11: Résultats des analyses à la microsonde des points indiqués sur la planche....................126
Tableau 12: Les formules chimiques des espèces analysées................................................................126
Tableau 13 : Composition chimique de la phase liquide.....................................................................134
Tableau 14: Analyse par spectrométrie laser (LMA) des fluides de surface et des niveaux miners....134
Tableau 15: Composition de la phase gazeuse du quartz 4 en pourcentage molaire..........................136
Gisement de filon 2
Tableau 1 : Proportion des espèces minérales rencontrées dans le filon II principal.........................164
Tableau 2 : Composition de la Skuttérudite au Filon II principal.......................................................164
Tableau 3 : Composition de la Skuttérudite liée au quartz 1 au Filon II principal.............................165
Tableau 4 : Composition de la chalcosine et de l’alloclasite associées à l’Or filon II principal........165
Gisement de Bou Azzer Est
Tableau 1 : Résultats des analyses des corps minéralisés recoupés par le sondage carotté SC14bis/-
83°.........................................................................................................................................194
Gisement de Bouismas
Tableau 1 : Résultats des analyses à la microsonde de la skuttérudite 2 et la loellingite 2 du gisement
de Bouismas..........................................................................................................................259
Tableau 2 : Formules chimiques des minéraux analysés à la sonde (voir pl.14)................................260
Gisement de Tamdrost
Tableau 1 : Résultats d’analyse à la microsonde (en % pondéral) de certains minéraux de Tamdrost.
...............................................................................................................................................291
Tableau 2 : formules chimiques des minéraux déduites des analyses à la sonde...............................291
Tableau 3 : Résultats d’analyse à la microsonde (en % pondéral) de certains minéraux de Tamdrost.
...............................................................................................................................................291
Gisement de la zone d'Ait Hmane
Tableau 1 : Contenu métal du filon 52 (dans l’état actuel des connaissances- Rapport interne, CTT).
...............................................................................................................................................323
Tableau 2: Composition par espèce minérale. Section F53/50C-A. (Rapport interne, CTT)..............339
Tableau 3: Composition par espèce minérale. Section F53/50C-C1. (Rapport interne, CTT)............341
Tableau 4: Composition massique de la pentlandite et une chalcopyrite. Gisement d’Ait Hamane.
(Rapport interne, CTT)..........................................................................................................343
Tableau 5: Composition et formules chimiques des sulfures du gisement d’Ait Hmane. (Rapport
interne, CTT).........................................................................................................................343
Tableau 6: Résultats des analyses à la microsonde des arséniures, sulfoarséniures et sulfures du
gisement d’Ait Hmane. (Rapport interne, CTT)....................................................................343

437
Etudes thématiques'
Tableau 1 : Répartition quantitative des espèces minérales dans les principaux gisements de Bou
Azzer......................................................................................................................................352
Tableau 2 : Résultats des analyses à la microsonde. Gisement d’Ambed............................................376
Tableau 3 : Formules chimiques déduites des analyses à la microsonde. Gisement d’Ambed...........376
Tableau 4: Résultats de mesures des températures et de pression dans les inclusions gaz-liquides à
halite......................................................................................................................................398
Tableau 5 : Valeurs de la composition de la phase liquide piégée dans le quartz du gisement de Bou-
Azzer. (En % masse). Analyse microradio spectrale. Analyses réalisées à la microsonde
"COMIBAKc-MICRO" par Mme POSPELOV et Mr BOROVIKOV...................................400
Tableau 6 : Composition de la phase gazeuse des inclusions fluides dans le quartz des filons
arséniures de la région de Bou-Azzer. Analyses réalisées au spectromètre "Ramanor-U-
1000" par Mr. A. Borovicov..................................................................................................402
Tableau 7 : Résultats d'analyse isotopique du soufre..........................................................................403

Liste des Planches :


Gisements de Mechoui
Planche 1: Image photographique de l’accident majeur de Méchoui 3................................................24
Planche 2 : Les phases séléniféres sous forme de sélénides AgBiSe2, les sélenoarsénides CoAsSe et les
sulfoaséniures Ni-cobaltite avec la skuttérudite et l’or natif dans un filonnet de carbonates.
Gisement de Méchoui 3...........................................................................................................44
Planche 3Les sulfures de cuivre à bornite, chalcopyrite, covellite et chalcocite avec traces de cobaltite
en dissémination dans les carbonates. Gisement de Mechoui 3.............................................45
Planche 4Les sulfures de cuivre composés par la chalcopyrite (1), bornite (2), chalcocite(3) et la
cobaltite 4.Gisement de Mechoui 3.........................................................................................47
Planche 5Les sulfoarséniures séleniféres (Ni-cobaltite et la série cobaltite-gersdorffite) avec l’or
associé dans une gangue de carbonates recoupent la skuttérudite. Gisement de Méchoui 3.
.................................................................................................................................................47
Gisement de filon 7/5
Planche 1: Processus de coalescence. (A) : en point d’extrusion, (B) par ouvertures saccadées, (C) en
pull appart composé et (D) : en surface gauche...................................................................113
Planche 2: Substitution des sulfoarséniures à la skuttérudite zonée. Gisement du filon 7. Bou Azzer
Centre....................................................................................................................................121
Planche 3: La safflorite cristallisée au dépend de la skuttérudite zonée. Filon 7. Bou Azzer Centre. 121
Planche 4: La cataclase de la safflorite témoin de la remobilisation postérieure. Structure St2.
Gisement centre.....................................................................................................................122
Planche 5: La Fe-Ni-cobaltite en inclusions dans l’or lui-même encadré par une frange de Ni-
cobaltite. L’ensemble est encaissé dans la skuttérudite et dans la gangue. Structure St2 au
Puits III. Niveau 145.............................................................................................................125
Planche 6: Les sulfoarséniures de la série cobaltite-gersdorfite associés à l’or dans un filonnet tardif
à la skuttérudite qui en constitue la matrice .l’or est aussi en inclusions dans la skuttérudite.
...............................................................................................................................................126

438
Gisement de filon 2
Planche 1 : Agrégats héterogranulaires de sulfoarséniures non altérés en disséminations (alloclasite).
Sans analyseur ; *130. Filon II principal.............................................................................166
Planche 1: Texture de la minéralisation (A) massive avec des éléments de l’encaissant (B) massive
avec un litage tectonique limitrophe, (C) en stock work avec des veines de quartz et (D) en
fracturation hydraulique avec les carbonates et la chlorite.................................................197
Planche 2 : La relation entre la chalcopyrite 1 et la molybdénite 2. La chalcopyrite en fissure qui
recoupe la molybdénite. Sondage BbR1-C1Cote 287m Bou Azzer Est.................................213
Planche 3 : Chalcopyrite dans les fissures orientées qui recoupent la molybdénite. Sondage BbR1-
C1Cote 287m Bou Azzer Est.................................................................................................213
Gisement de Bouismas
Planche 1 : Bismuth natif et la bismuthinite dans la gangue en noir et la loellingite en blanc (Agr :
200). Axe Millon Niveau- 80. Bouismas...............................................................................260
Gisement de Tamdrost
Planche 1 : La pyrite en filonnet qui recoupe l’arsénopyrite automorphe. Gisement de Tamdrost....289
Planche 2 : Les sulfures sont particulièrement abondants dans le gisement de Tamdrost ici représentés
par la bornite, la chalcopyrite et la sphalérite.....................................................................289
Gisement d'Agoudal
Planche 1 : Structures internes d’un pull appart Agoudal. A : Relation avec le filon bordière à droite
et le remplissage calcitique de l’ouverture. B : Deux directions majeurs NW et NE limite le
Pull apart avec la diorite encaissante...................................................................................309
Etudes thématiques
Planche 1 : La nickéline, la para-rammelsbergite et la sphalérite tardive oblitèrent la zonalité
primaire de la skuttérudite....................................................................................................363
Planche 2 : Exemple de zonalité à l’échelle minéral : Minéral d’arsénopyrite zoné..........................363
Planche 3: Processus d’altération supérgene des minéraux de nickel. Ils se transforment en
annabergite verdâtre sur la photo, les minéraux accessoires de cobalt sont transformés en
érythrine rosâtre sur la photo. L’altération est perdescensum et se fait le long des fissures et
suivant les interstices de la calcite rhomboédrique..............................................................371
Planche 4 : Altération des arséniures sous sa forme ancienne lente et cristallisée en rosettes. Sur en
fond finement cristallisée, le minéral en aiguilles poussent vers les zones poreuses en
fissures ou en cavité. L’éponte supérieure de la fissure est manifestement plus riche en
rosettes centripètes................................................................................................................372
Planche 5 : Altération des arséniures en érythrine sous sa forme actuelle massive et poudreuse. On
voit bien la trace du filon a arséniures et ses épontes déformées qui favorisent les
circulations des eaux acides pour favoriser la transformation des arséniures en arséniates.
On note aussi des variations dans les teintes de l’érythrine qui reflètent ses teneurs en
cobalt.....................................................................................................................................372
Planche 6 : (A2-20) : Agrégat d’arséniures à dominance de saflorite avec la rammelsbergite. Cette
dernière présente une texture dendritique due au développement et sa corrosion par les
minéraux d’oxydation. Echantillon prélevé des haldes. Ambed 2........................................374
Planche 7 : Oxydation des arséniures en oxydes nickélifères et cobaltifères à Ambed.......................374
Planche 8 : Photo prise au microscope électronique (12000 fois) sur un encroutement provenant
d’Oumlil. L’analyse par la microsonde montre qu’il est riche en Fe, Mn, Co, Ca, K et pauvre
eu pauvre en As, Ti et Al.......................................................................................................375

439
Planche 9 : Transformation totale de la loellingite en arséno-sidérite. En gris l’arséno-sidérite avec
l’oligiste en blanc occupant les interstices dans une roches poreuses avec des cavités en
noire sur l’image...................................................................................................................375
Planche 10 : Le psylomélane en filonnets au sein de l’oligiste et de l’arséno-sidérite dans les
volcanites du PIII. Gisement d’Ambed..................................................................................376
Planche 11 : Transformation partielle des diarséniures en asbolane et arséno-sidérite. Reliques de
diarséniures corrodés par les minéraux hypergènes de Fer et Manganèse à cobalt. Gisement
d’Oumlil Est..........................................................................................................................376
Planche 12 : Transformation partielle des diarséniures en asbolane et arséno-sidérite. Les reliques
de loellingite au sein de l’arséno-sidérite. Gisement d’Oumlil Est......................................377
Planche 13 : La carapace du filon 51 Aït Ahmane en plan (A) et en coupe (B), (C) et (D) avec la
tectonique postérieure et la minéralisation associée. (A) : les failles NE recoupent la
carapace et la décalent en senestre. (B) : réseau de failles plates qui affectent le filon à
minéralisations oxydées. (C) : minéralisation stratoide dans la carapace. (D) : calcite
rhomboédrique au sein des carbonates de la carapace et l’ensemble affecté par des failles
inverses..................................................................................................................................380
Planche 14 : Calcite rhomboédrique cristallisée aux dépens de carbonates de la carapace sous forme
de petits amas losangiques (A, B et C) et en veines anastomosées perpendiculaires au litage
(D). L’annabergite est en petits amas ou en dissémination avec la calcite. Filon 51. Ait
Hmane...................................................................................................................................381
Planche 15 : Textures et microstructures des caisses carbonatées des contacts tectoniques sérpentines
avec la diorite quartzitique. Filon 51 Aït Ahmane. Les quatre photos montrent communément
des textures bréchiques précoces et postérieures.................................................................381
Planche 16 : (A) : Textures rubanée à dominance de quartz avec des nids d’arséniures fins, (B) :
Textures mixte à brèche hydraulique dans les périphéries et litée au centre, (C) : Brèche
hydraulique à éléments anguleux de tufs et ciment d’arséniures.........................................385
Planche 17 : (A) : Texture massive des arséniures au centre d’une veine rubanée. (B) : Texture
toroïdal. (C) : texture veinée des arséniures avec la gangue et l’encaissant. (D) : Texture
bréchique à ciment d’arséniures et de gangue. Noter les arséniures autour des éléments de
la roche hôte..........................................................................................................................386
Planche 18 : Texture fibroradiée des arséniures et en peigne pour le quartz. La texture des aiguilles
de quartz reflète un régime extensif d’ouverture..................................................................387
Planche 19 Texture réniforme de substitution superposée à une texture fibroradiée précoce. La
rosélite et la calcite entourent les arséniures.......................................................................388
Planche 20 : Processus de bréchification tectonique, assistée et purement hydraulique...................390
Planche 21: En haut, deux stades progressifs de cataclase des arséniures et en bas une bréchification
sans orientation des éléments .2527 Oumlil.........................................................................391
Planche 22 : Bréchification hydraulique synchrone de la précipitation de la skuttérudite.................392

440
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