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Stéphane Nze-Nguema

La Diplomatie culturelle et
environnementale du Gabon sur
la scène internationale
Enjeux géopolitiques
2
« Conforter la présence du Gabon sur la scène internationale, la diplomatie
Gabonaise visera à étendre son champ d’influence, notamment par la
diversification de ses partenariats au plan économique. Elle intégrera les relations
et partenariats bilatéraux, les politiques d’intégration régionale et confortera la
visibilité et la crédibilité du Gabon dans les tribunes de la diplomatie multilatérale
avec un large spectre d’institutions (CEMAC, Commission du Golfe de Guinée,
CEEAC, Union Africaine, OCI, ONU, UE, ACP…) Elle aura enfin une forte
inclinaison en faveur du développement économique, avec un rôle clé dans la
diversification des partenariats économiques. Elle transmettra dans les tribunes
internationales, les messages forts et crédibles du Gabon sur les grands sujets du
développement durable, de la négociation sur le climat, du développement humain
et de l’émergence des pays africains. »
Extrait du Plan Stratégie Gabon Emergent

3
4
Avant-propos

La culture et l’environnement constituent des domaines qui occupent une


place de choix dans les politiques nationales et politiques étrangères des pays à
l’instar du Gabon.
La culture et l’environnement sont de ce fait, des secteurs que le Gabon entend
pleinement et ce, de manière déterminée placer dans son processus de
développement, notamment dans son aspiration à être un pays émergent à
l’horizon 2025. Pour ce faire, conscient de son potentiel culturel et de sa richesse en
biodiversité (flore et faune), le Gabon n’hésite pas à investir dans ces secteurs qui
apparaissent comme éléments fondamentaux de sa structure nationale de
développement, ce qui lui donne tout aussi un écho au niveau international.
L’étude sur « La diplomatie culturelle et environnementale du Gabon sur la
scène internationale », s’inscrit dans une démarche de procédés qui rendraient clairs
et cohérents les outils dont le Gabon se servirait dans l’utilisation de la culture et de
l’environnement dans sa diplomatie.
Pour mémoire, la diplomatie sert aux Etats à communiquer entre eux. Et, les
diplomates ont la responsabilité de mettre en œuvre la politique étrangère de leur
pays.
L’objet de cette réflexion cherche donc à élucider les instruments par lesquels
le Gabon s’y prête afin de porter haut ces questions sur la scène internationale et
dans quel objectif spécifique. A cela, ses divers investissements et engagements tant
sur le plan national qu’international, lui permettent d’accroitre son leadership au
niveau régional sur les questions environnementales, et d’être un référentiel
culturel de la Sous-région Afrique Centrale à laquelle il appartient. Notamment
lorsqu’il s’agit du réchauffement climatique, le Gabon veut se donner davantage des
moyens pour s’y affirmer. D’où la diplomatie culturelle et la diplomatie
environnementale.
Cependant, il est difficile de mesurer les actions des diplomates à l’étranger

5
dans ces secteurs et d’apprécier l’impact de toutes ses actions au niveau socio-
économique du Gabon. D’où des pistes de réflexions susceptibles de permettre
l’amélioration du travail des diplomates pour une meilleure valorisation des outils
culturels et environnementaux, pour une bonne visibilité du pays, et pour une
bonne rentabilité.
En définitive, si cette étude est osée, le modeste travail développé ici donne la
liberté à d’autres études qui pourraient toutefois montrer l’instrumentalisation de
la culture et de l’environnement dans la diplomatie gabonaise pour contribuer à
hisser ce pays vers son développement tant souhaité. Bien que nous pensions
modestement que malgré les engagements mérités du Gabon dans les secteurs
précités, les actions au niveau diplomatique restent encore très faibles.

Sergiu Miscoiu
Professeur des universités en science politique
Directeur de thèses aux Universités Babes-Bolyai et Paris-Est
Directeur du Centre de Coopérations Internationales de l'Université Babes-Bolyai

6
Exergue

« Pour prétendre accéder à la puissance, il faut non pas chercher à


conquérir le pouvoir, mais les esprits, afin d’établir une hégémonie
culturelle qui finira par porter au pouvoir celui qui l’exerce »1. Antonio
Gramsci

1
Perspectives diplomatiques, « les politiques étrangères au XXIème siècle », les éditions du Net, 2010,
p.267

7
8
Sigles et abréviations

– ACP : Afrique Caraïbe Pacifique


– AGEOS : Agence Gabonaise d’Etudes et d’Observations Spatiales
– CAHOSCC : Comité des Chefs d’Etat et de Gouvernements africains sur le
Changement Climatique
– CEEAC : Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
– CICIBA : Centre International de Civilisation Bantu
– CMAE : Comité des Ministres Africains de l’Environnement
– CMD : Chef de Mission Diplomatique
– GIEC : Groupe d’Experts Intergouvernementale sur l’Evolution Climat
– MAE : Ministre des Affaires Etrangères
– MAECIFNIR : Ministère des Affaires Etrangères de la Coopération
Internationale, du NEPAD et de l’Intégration Régionale
– NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement
– NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication
– OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
– OCI : Organisation de la Coopération Islamique
– OIF : Organisation Internationale de la Francophonie
– ONU : Organisation des Nations Unies
– PCI : Patrimoine Culturel Immatériel
– PSGE : Plan Stratégique Gabon Emergent
– UA : Union Africaine
– UE : Union Européenne
– UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la
Culture

9
10
Introduction

Depuis toujours, dans l’histoire et l’évolution de l’humanité, les questions


environnementales et culturelles sont omniprésentes dans toutes les étapes du
développement de l’être humain. Autrement dit, tout au long de son histoire, l’être
humain a souvent été confronté à des problématiques environnementales et à son
développement culturel.
Du latin cultus, la culture renvoi aux actions d’enrichir, de cultiver l’esprit par
des exercices intellectuels. Dans Cette approche définitionnelle, on relève l’idée de
la répétition et des efforts. Mais cette approche a beaucoup évolué au fil du temps.
Selon la posture d’Edward Burnett Tylor2 la culture serait : « un ensemble
complexe qui inclut savoirs, croyances, art, positions morales, droits, coutumes et
toutes autres capacités et aptitudes acquis par un être humain en tant que membre
de la société »3. Autrement dit, c’est un ensemble de comportements, de pensées, de
sentiments appris et généralement partagés à un moment donné par un groupe de
personnes formant un peuple ou une société. Dans cette approche, il y’a la
dimension de l’apprentissage et de la transmission, et il y’a un peuple.
Au sens de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la
Culture (UNESCO), la culture « est considérée comme l’ensemble des traits
distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société
ou un groupe social et qu’elle englobe, outre l’art et les lettres, les modes de vie, les
façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les croyances et les traditions ».4

2
Edward Burnett Tylor est un britannique. Il est considéré comme étant l’un des pères fondateurs de
l’anthropologie anglo-saxonne qui définissait la culture comme étant un ensemble de Pattems.
« primitive culture », ouvrage par lequel, il sera le premier à aborder des faits culturels.
www.ababord.org/une-approche-anthropologique site consulté le jeudi 19/04/18 à 14 : 23.
3
Tylor, Edward Burnett, In Seymour-Smith, C. (1986) Mac millan Dictionary of Anthropology. The
Macmillan Press LTD.
4
Définition donnée lors de la conférence mondiale sur les politiques culturelles (Mondiacult, Mexico
1982), de la commission mondiale de la culture et du développement (notre diversité créatrice, 1995)

11
Cette définition est reprise par la Charte pour la renaissance culturelle africaine de 2006
qui énonce que « toute communauté humaine est régie par des règles et des principes fondés
sur la culture qui doit être perçue comme un ensemble de caractéristiques linguistiques,
spirituelles, matérielles, intellectuelles et émotionnelles de la communauté humaine ou d’un
groupe social ».
Dans ce sens, l’on peut affirmer que la culture qui se constitue aussi d’outils comme l’art,
le chant, la danse, des rythmes, des us et coutumes, de la langue, etc. joue un rôle essentiel
comme fondement, ressource et finalité pour le développement de la nation (…), étant
entendu qu’« un développement humain et durable ne peut être assuré que par l’intégration
des données culturelles dans les stratégies qui visent à le réaliser » (MONDIACULT, Mexico,
1982). La culture s’affirme en tant que secteur offrant un potentiel important pour le
développement économique et social, y compris la réduction de la pauvreté.5

Pour mieux comprendre cette analyse, notre ouvrage s’accentuera sous l’aspect
définitionnel de l’UNESCO, qui nous semble correspondre à nos aspirations et
orientations scientifiques. De par cette définition, nous pouvons remarquer la
pluralité de champs d’action auxquels la culture se rapporte. Laissant ainsi une
importance que peuvent revêtir ses enjeux. Car en effet, après l’adoption de la
Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions
culturelles de l’UNESCO en 2005, dans laquelle on retrouve la définition de la
culture précitée, la culture s’affirme de plus en plus dans les stratégies des Etats en
matière de développement. Autrement dit, la culture constitue dès lors est facteur
de puissance, qui permet aux Etats de s’affirmer sur la scène internationale, non
seulement dans une logique de domination et d’expansion, mais aussi et surtout
dans une dynamique de partage, de solidarité, d’intégration, qui souvent peut être
à des fins parfois économique.
Outre la culture, les questions environnementales constituent également un
outil de rapprochement des décideurs mondiaux dans la lutte contre le
réchauffement climatique.
Lorsqu’en 2015 le président des Etats Unis, Barrack Obama dévoilait son plan
pour le climat, disait que : « nous n’avons pas d’autre planète. Il n’y a pas de plan B ! ».
Il avait sans doute à cœur la définition de l’environnement dans ses dimensions
écologique global et culturel. Ecologique pour désigner l’ensemble des conditions
physiques, biologiques climatiques, chimiques, géographique. Culturel pour désigner
qu’en son sein se développent les organismes vivants tels que les êtres humains en
particuliers. On comprend alors dans cette approche que l’environnement inclus
donc aussi de manière générale les ressources naturelles, l’air, les eaux continentales,
les mers et les océans, la faune, la flore, les aires protégées, les hommes et leurs

et de la conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le développement


(Stockholm, 1998).
5
Les Grands axes de la politique culturelle en République Gabonaise, P.6

12
interactions sociales. Cette conception est aussi la même relevée dans les articles 2 et
3 de la loi gabonaise N°16/93 du 26 août 1993 relative à la protection et à
l’amélioration de l’environnement6. A travers ces approches que nous trouvons
particulièrement intéressantes, nous pouvons relever de l’engagement dans l’idée
d’amélioration et la protection du cadre de vie ; de la lutte contre l’utilisation abusive
et démesurée des ressources naturelles ; de l’harmonisation du développement avec
la sauvegarde du milieu naturel ; de la promotion des ressources renouvelables et
d’activités génératrices de revenus, liées à la protection de l’environnement.
À la base de cette conception planétaire de l’environnement [définition de
l’environnement] il y a des données physiques fondamentales. L’environnement constitue
à tous égards une unité et l’on ne saurait en isoler des parties que d’une façon artificielle.
Chacun des éléments qui le composent forme un tout : l’air, l’eau douce, les océans, les
différentes formes de la vie ignorent les frontières, celles des Etats en particulier mais
souvent aussi celles des continents. En conséquence, les atteintes qui leur sont portées
doivent nécessairement être envisagées, elles aussi, sur le plan international. Cependant,
cette unité ne concerne pas seulement les éléments pris séparément : ceux-ci sont
étroitement solidaires entre eux : la pollution des eaux douces se manifestera en dernier
lieu dans les océans, celle des océans aura des répercussions non seulement sur les plages
et la vie aquatique mais aussi sur l’air, la pollution de l’air influencera le sol dont la
destruction agira à son tour sur les eaux douces, qu’elles soient souterraines ou de surface.
Ici encore, les frontières terrestres, maritimes, aériennes ne font figure que de créations
artificielles dépourvues de sens.7

Nous pouvons remarquer dès lors que, depuis des décennies, il y a un intérêt
commun, une considération commune liée à la protection de l’environnement.
Donnant lieu à une légion de rencontres internationales. En effet, partant de la
Conférence de Stockholm en 1972, en passant au Sommet de Rio de 1992, jusqu’à
celui tenu à Johannesburg en 2002, pour aboutir aux COP (Conférences of Parties)
sous tutelles des Nations Unies. Cette reconnaissance et responsabilité de l’opinion
publique ainsi donc que l’environnement humain soit conservé. Par cette prise de

6
Article 2- L’environnement, au sens de la présente loi est l’ensemble des éléments naturels et
artificiels ainsi que des facteurs sociaux, économiques et culturels, dont les interactions influent sur le
milieu ambiant, sur les organismes vivants, sur les activités humaines et conditionnent le bien être de
l’Homme.
Article 3 – L’environnement, en tant que cadre de toutes les activités humaines, constitue le
patrimoine national qui comporte pour l’ensemble des citoyens des droits et des obligations. La
protection et l’amélioration de l’environnement constituent une mission d’intérêt général et une
préoccupation à prendre systématiquement en compte dans les plans nationaux de développement
économique, social et culturel.
7
Kiss Alexandre Charles, Sicault Jean-Didier. La Conférence des Nations Unies sur l’environnement
(Stockholm, 5/16 juin 1972). In : Annuaire français de droit international, volume 18, 1972. pp. 603-
628 ; doi : https://doi.org/10.3406/afdi.1972.1717
https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1972_num_18_1_1717

13
conscience, nous avons remarqué « la capacité foudroyante avec laquelle elle s’est
développée et les succès qu’elle a rencontré en font un phénomène unique dans
l’histoire ».8 Toutefois, beaucoup restent à faire !
Que se soit dans un cadre multilatéral ou bilatéral on peut remarquer
l’engagement de certains Etats tel que le Gabon qui n’est pas en marge de cette prise
de conscience planétaire qui consacre davantage des actions dans ce sens tant au
niveau national qu’international. C’est sans aucun doute dans cet élan qu’à la
question « pourquoi ce fort engagement du Gabon ? », le professeur Guy
ROSSATANGA-RIGNAULT9 déclare : « petit ou grand, responsable ou non, nul
n’échappera aux éventuels catastrophes climatiques. C’est le principe de la
responsabilité commune mais différencié »10.
Pour mémoire, au lendemain des indépendances, le Gabon manifestait déjà sa
ferme volonté dans tout ce qui pourrait contribuer à son développement
notamment d’intégrer la culture et la science (l’environnement) dans leurs aspects
économique. C’est en ce sens, qu’en 1960, le Gabon obtient un centre de recherche
scientifique dont l’objet d’étude porte sur des sols mais aussi sur la géographie
humaines et sciences sociales (culturelle : linguistique, ethnologique,
sociologique…). Par ce centre, il apparait que le Gabon souhaitait déjà la mise en
évidence et en valeur de la dimension culturelle et environnementale, de même que
celle des aspects humains. Toujours dans ce dynamisme, au cours des années, le
Gabon a réalisé plusieurs actions. A titre d’exemple, en 2002 le Gabon a mis 10 %
de son territoire pour la conservation de la biosphère à travers la création des treize
(13) parcs nationaux11 qui constituent une véritable ressource de puits de carbone,
essentiel pour le climat. Aussi, le Gabon qui bénéficie de vingt (20) millions
d’hectares de forêt (95 % de son territoire) dont, quatre cent (400) essences
différentes, représente avec le bassin du Congo le deuxième bassin du poumon de
l’humanité après celui de l’Amazonie. Il contient la faune et la flore la plus
diversifiée du monde. Le Gabon dispose pratiquement de 800 KM de côte et
d’environ 200.000 KM² de zone de pêche. Le Gabon accueil la plus grande
concentration d’éléphants de forêt d’Afrique. Ce qui l’entraine entre autre en 2010
a crée un Conseil National Climat. En outre, le Gabon à travers ses arts anciens se
trouve être aussi un référentiel de l’Afrique subsaharienne. D’autant plus que parmi

8
Ibid., p 606
9
Professeur de droit public et de science politique à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville,
auteur de nombreux travaux, notamment d’une douzaine d’ouvrages dont Une affaire de COP. Petit
voyage au cœur des négociations climatiques (Libreville, Editions RAPONDA WALKER, 2016). Il est
consultant international sur ces questions climatiques.
10
Le Gabon en France, « lettre d’informations trimestrielle », n°2, septembre-décembre 2018, p.10
11
Créer en 2002 sous l’impulsion du feu président Omar Bongo Ondimba

14
les six (06) œuvres africaines les plus chères du monde, nous comptons une œuvre
gabonaise12 vendue aux enchères de Paris en 2006.
Ensemble, dans un monde de plus en plus globalisé, les questions culturelles et
environnementales constituent des préoccupations mondiales13 et entrainent avec
elles, les problématiques liées à la paix, au développement, à la démocratie, à la
stabilité, à la corruption, à l’éducation, à la communication, à la bonne
gouvernance, à l’immigration, etc.
Aujourd’hui très répandue et devenue l’assise même des politiques culturelles et
environnementales de nombreux pays, la notion de développement durable prend appui
sur trois piliers fondamentaux : social, économique et environnemental. Elle sous-tend de
parvenir à un équilibre entre des objectifs économiques, sociaux, culturels et
environnementaux qui ne sont pas toujours jugés compatibles mais dont
l’interdépendance implique qu’ils doivent se renforcer mutuellement. Elle signifie bien
plus que le simple fait de conserver intactes les ressources physiques qui sont génératrices
de revenus.14

C’est dans cette optique que le Gabon depuis 2009, par le truchement de son
Président de la République s’emploie, et ce à travers un projet de société dit
« l’avenir en confiance » décliné dans un programme intitulé « plan stratégique
Gabon émergent »15. Ce dernier s’appuie sur trois (3) piliers à savoir : tout d’abord
le Gabon Vert16 dont les trois objectifs stratégiques qui permettront de matérialiser
le développement de ce pilier sont : (i) la gestion durable de la forêt gabonaise et

12
Statue « Fang Ngil Mask », masque célèbre du XIXe siècle de l’ethnie fang du Gabon.
https://artsdesignafrica.com/12-œuvres-africaines-plus-cheres-jamais-vendues-partie-ii/ [site
consulté le 22/05/2018]
13
La réflexion internationale en matière de développement durable a d’abord été une réflexion sur les
thèmes de l’environnement et du développement. Elle a été exprimée dans le rapport Brundtland Notre
avenir à tous (1987) puis adoptée plus largement dans la Déclaration de Rio lors de la Conférence des
Nations Unies sur l’environnement et le développement (Sommet de la Terre de 1992).
14
Rapport de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, section canadienne lors de la Réunion de
la Commission de l’éducation, de la Communication et des Affaires Culturelles, Québec, janvier 2011
https://apf.francophonie.org/IMG/pdf/2011_cecac_theme2_canada.pdf, site consulté le 20/04/2018 à
16 : 38
15
« Le Gabon Emergent que je vous propose sera un pays bien gouverné, respectueux des droits de
tous ; un pays pleinement inséré dans les réseaux mondiaux d’échanges d’idées, des biens et des
capitaux enfin un pays où chaque Gabonaise, chaque Gabonais disposera de revenus lui permettant
de se prendre dignement en charge, d’un habitat décent et d’une bonne couverture sanitaire et sociale.
Le Gabon peut, grâce à ses ressources et à ses compétences, changer en une génération le niveau de
vie de tous ses citoyens. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit mais d’un engagement ferme et irrévocable.
(…) » Président Ali BONGO ONDIMBA
16
Le Gabon Vert passe par la pleine valorisation des richesses du sol gabonais, notamment son
Patrimoine forestier et son exceptionnelle biodiversité, qui permettent au Gabon de prétendre à une
position avantageuse dans l’économie verte du XXIème siècle.

15
positionner le Gabon comme un leader mondial du bois tropical, (ii) la valorisation
du potentiel agricole et garantir la sécurité alimentaire, (iii) la promotion d’une
exploitation et d’une valorisation durables des ressources halieutiques ; Ensuite, le
Gabon industriel17 avec trois objectifs stratégiques : (i) la relance de la production
pétrolière et optimiser les revenus des hydrocarbures et des industries connexes, (ii)
le développement du potentiel minier et ériger une filière de métallurgie propre,
(iii) la promotion et le développement d’industries de soutien (BTP, matériaux de
construction, maintenance industrielle…) ; Enfin le Gabon des Services18 dont trois
objectifs stratégiques permettront de matérialiser le développement de ce pilier i)
Bâtir une économie numérique dynamique et innovante, ii) Positionner le Gabon
comme une destination de référence en matière de tourisme durable, iii) Faire du
Gabon un pôle régional de services à valeur ajoutée.
Au-delà de toute apparence visant à promouvoir une nouvelle dynamique,
nous conviendrons d’analyser également cela non loin d’être pessimiste, encore
moins en étant optimiste mais plutôt lucide, l’action ou l’activité du Gabon dans les
négociations climatique au niveau international. Autrement dit, il s’agira de
s’intéresser « à l’ensemble des instruments issus de la diplomatie environnementale,
qu’ils soient conventionnels ou déclaratoires et dans les domaines les plus divers
(protection de la biodiversité, conservation du milieu marin, gestion des ressources
en eau douce et réglementation internationale des substances et des déchets) »19. Le
Gabon qui sans doute inscrirait aussi désormais son développement sous l’angle de
la durabilité, en transformant les contraintes environnementales en avantages et en
opportunités.
Notre particularité pour le Gabon part du fait que ce pays se veut être un
pionnier parmi les pays qui voudraient rompre avec la dépendance des matières

17
Le Gabon Industriel qui passe par une meilleure valorisation des richesses du sous-sol gabonais, en
y apportant plus de valeur ajoutée et en développant la sous-traitance locale. Le Gabon Industriel
s’appuiera d’abord sur le secteur des hydrocarbures, qui jouera durant la décennie 2011-2020 le rôle
stratégique de « carburant de l’émergence ». Dans ce cadre, les revenus pétroliers devront être
maximisés et recyclés vers le financement de nouveaux moteurs de croissance. De même, la
production de gaz sera stimulée, le gaz étant indispensable au développement des nouvelles filières du
Gabon Industriel (métallurgie, GNL, engrais, électricité).
18
Le Gabon des services qui renvoie à la valorisation, non plus des matières premières du sol ou du
sous-sol, mais du capital le plus précieux du Gabon, son capital humain. Dans une économie mondiale
devenue une économie de la connaissance, ce capital humain doit être formé, s’approprier sans
complexe le meilleur des nouvelles technologies et porter l’éclosion de nouveaux services, dans
l’éducation, le transport, la santé, la sécurité, les services financiers, les services administratifs aux
citoyens, où de manière plus générale dans l’économie numérique.
19
Jochen Sohnle, « Démocratie et diplomatie environnementales – Acteurs et processus en droit
international, Éric Canal-Forgues, éd Pedone, 2015 », Civitas Europa 2016/1 (N° 36), p. 241-246.

16
premières notamment le pétrole et le manganèse qui représentent à eux deux plus
de 50 % du PIB, 80 % des exportations et 60 % des recettes fiscale20. En plus, la
culture et l’environnement sont deux instruments dont le Gabon affiche fortement
l’ambition, la volonté pour en faire des leviers économiques. Car en effet, « (…) la
nouvelle perspective de notre diplomatie au service du développement, (…) aura
l’avantage d’évaluer notre action en fonction des objectifs assignés au préalable (…).
Une diplomatie sélective : c’est le contraire d’une diplomatie tout azimuts. Il s’agit de
sélectionner nos partenaires sur la base de nos intérêts (…) et non sur la base de
relations affectives, fruit d’une subjectivité qui ne nous avantage pas ».21 Il apparait
clairement que la diplomatie gabonaise serait [se doit d’être] dorénavant orientée
vers une diplomatie de choix basée sur la sélection des partenaires économiques,
mais aussi que la culture et l’environnement pourraient occuper une place de choix
dans la diversification de l’économie gabonaise.
Pour mieux comprendre, analyser et apprécier l’activité ou l’action
diplomatique du Gabon au niveau international dans les domaines de la culture et
de l’environnement, nous nous sommes focalisés sur les diplomates en poste en
France autour d’une problématique centrale. Comme nous le savons la « (…)
problématique, en tant que telle, est la matrice de tout (…) mémoire : c’est à partir de
cette réflexion préalable – qui permet de porter une évaluation objectivée d’une
situation – (…) apporter quelque chose de neuf : un questionnement inédit, une
manière différente de positionner un concept, etc. »22 Autrement dit au sens de
Michel Beaud c’est : « l’ensemble construit autour d’une question principale des
hypothèses et des lignes d’analyse qui permettent de traiter le sujet »23 ou plus
clairement Grawitz nous rappelle : « la problématique est pour un travail de
recherche ce que le système nerveux est pour un être humain »24.
Ceci dit, notre problématique est de savoir qu’elle est la place de la culture et
de l’environnement dans la diplomatie gabonaise sur la scène internationale ?
Comment ces deux domaines prennent-ils corps dans l’activité diplomatique
gabonaise ? Ont-ils véritablement un impact géopolitique ? Quels en sont les
mérites et les limites ?

20
Banque Africaine de Développement, Document stratégique pays 2011-2015, République
Gabonaise
21
Jean Ping, « La diplomatie au service du développement », document de travail, MAECF, Libreville,
juillet 2012. Cité par Janvier Obiang-Allogo et Eric Joël Békale, Pour une diplomatie gabonaise au
service du développement, Paris, Alpha-Omega, 2010, p.20.
22
www.sciencespo-lille.eu/sites/default/files/guide_preparer_et_rediger_un_memoire_de_recherche.pdf
23
BEAUD, (M.), L’Art de la thèse, Paris, La Découverte, 1985, p.31.
24
GRAWITZ, (M.), Méthodes des sciences sociales, op. cit, p.4.

17
Pour y répondre, nous avons opté pour la méthode descriptive du fait que
toutes études, analyses, qui se veulent rigoureuses et scientifiques nécessite le
recourt à une méthode c’est-à-dire, à une démarche raisonnée que suit l’esprit.25
Guidant ainsi le processus de production, de réalisation de connaissances
aboutissant à une analyse cohérente. Pour cela notre objectif étant d’aboutir à l’idée
de Paille lorsqu’il dit : « rechercher l’objectivation du sujet et de l’objet, les postures
d’analyses et des données, les dimensions de l’activité interprétative, la construction
du raisonnement scientifique »26. De ce fait, l’objectif de cette démarche
conformément au choix de notre méthodologie nous a permis comme le rappelle
Martel de : « d’abord décrire, c’est-à-dire dépeindre dans le but de transmettre une
information précise, complète et exacte. L’information mène à la connaissance (…).
Décrire signifie bien donner l’information »27
Comme rappeler en préliminaire de nos propos, la culture et l’environnement
dans la diplomatie apparaissent donc comme des outils parmi tant d’autres pour
atteindre des objectifs de politique. La diplomatie culturelle et/ou de la diplomatie
environnementale, permettent de défendre les intérêts d’un pays sur la scène
internationale. Il est important de relever le fait que les actions et la participation
culturelle et environnementale du Gabon ne se sont jamais autant fait savoir et
ressenties sur les grandes instances internationales. Au point que la dernière
élection présidentielle de 2016 a été l’œuvre d’apories et de controverses ont vite été
oubliée par les acteurs internationaux au profil de l’engagement du Gabon sur les
préoccupations culturelle et environnementale dont le mérite de ce dernier ne cesse
de se faire valoir.
Cependant, pour l’obtention des résultats souhaités, il est nécessaire, utile et
important que certaines conditions, qui viendraient rendre l’action au niveau
diplomatique plus visible et plus crédible, soient remplies pour davantage une
meilleure rentabilité socio-économique au niveau national. Dans cette logique, le
gouvernement gabonais devrait redynamiser sa présence sur la scène
internationale. Plus clairement, pour y arriver, le Gabon doit pouvoir exploiter
pleinement l’ensemble de ses services par l’utilisation des outils culturels et
environnementaux dans relations avec ses partenaires à l’international au profit de
la redynamisation de son économie. Les questions environnementale et culturelle
sont davantages d’actualité dans la diplomatie gabonaise et dont les diplomates
gabonais en poste à l’étranger notamment ceux en France s’emploient à se

25
Cf. Partie I, Cadre Méthodologique, de notre mémoire, P.21
26
PAILLE, (P.), La méthodologie qualitative. Postures de recherches et travail de terrain, Paris,
Armand Colin, 2016, réed., 2010, quatrième de couverture
27
Françoise MARTHEL, Méthodologie, recherche en soin infirmiers n°15 – décembre 1988, p.56

18
l’approprier et à le propager à travers certaines actions telles que l’organisation
d’activités culturelles ou environnementales, d’où l’expression diplomatie culturelle
et diplomatie environnementale.
Les termes « culture » et « environnement » largement présentés, aussi bien que
les ambitions affichées par le Gabon.
Notre ouvrage ambitionne d’être original et innovant en ce sens qu’il met un
accent particulier sur la culture et l’environnement comme éléments importants
dans l’action de la diplomatie gabonaise. En d’autres termes, il se veut de
comprendre et d’enrichir le travail des diplomates gabonais en poste à l’étranger.
D’autant plus que d’une part les diplomates gabonais assurent le prolongement des
politiques nationales sur l’échiquier mondial et d’autre part, que le Gabon ne cesse
de développer et prendre des engagements dans les domaines de la culture et de
l’environnement tant sur le plan national qu’international.
En effet, notre œuvre que nous voulons également heuristique se voit aussi
d’être tout particulier du fait qu’il se concentre sur la diplomatie cultuelle et
environnementale du Gabon. De plus, nous voulons montrer que la dimension
culturelle et environnementale dans la diplomatie gabonaise, est une nouvelle
dynamique qui tend à inscrire plus que par le passé le Gabon sur la scène
internationale. Aussi, que cette nouvelle orientation de la politique gabonaise en
faveur de son économie est également une manière de montrer son implication
dans la préservation de l’environnement dans la lutte contre le réchauffement
climatique, mais aussi à sa culture, comme le rappelle la Constitution Gabonaise
« son attachement à ses valeurs sociales profondes et traditionnelles, à son
Patrimoine Culturel, Matériel et Spirituel (…) »28.
Enfin, cet ouvrage trouve davantage toute son originalité du fait que c’est
également une source d’informations et de connaissances, car en effet, nous
voudrions qu’à travers et au travers elle, la postérité puisse l’avoir comme canevas
pour trouver autant d’éléments nécessaires permettant d’apprécier l’action du
Gabon sur la scène internationale par sa diplomatie culturelle et environnementale.

28
Préambule de la Constitution Gabonaise. L.47/2010 du 12 janvier 2011.

19
20
Partie I

La diplomatie culturelle et environnementale

21
22
« Dans tout corps de doctrine présenté avec méthode, c’est par la définition qu’il
faut commencer, afin que l’on saisisse l’objet de la discussion ». Cicéron29
Dans cette partie, il sera question de définir les termes clés de notre étude. Dans
un premier temps et en préliminaire de nos chapitres, nous définirons le terme
« diplomatie » qui constitue le cadre et/ou la manière par lequel les Etats
communiquent. Ensuite, « politique étrangère », qui est le prolongement sur la
scène internationale de la politique nationale. Enfin, les expressions « diplomatie
culturelle » et « diplomatie environnementale » qui seront abordées respectivement
dans les chapitres 1 et 2, qui sont des instruments de visibilité des Etats à
l’international poursuivant des objectifs précis.

29
Traite des devoirs (44 AV.JC), Ciceron (Trad. Gallon la-bastide), édition Victor lecou, 1850, p.18

23
24
La diplomatie ?
Dans les expressions « diplomatie culturelle » et « diplomatie
environnementale », il y’a en commun le terme « diplomatie » qu’il convient avant
tout de mieux cerner. Bien que Pierre Dagbo relève que : « la méthode d’étude de la
diplomatie peut-être à la fois électrique, pluraliste et incertaines »30.
Selon la posture de Morgenthan, la diplomatie répond à quatre principes à
savoir : « (i) la diplomatie doit déterminer ses objectifs à la lumière de la puissance
réelle et potentiellement disponible pour la réalisation de ses objectifs ; (ii) la
diplomatie doit évaluer les objectifs des autres pays et leurs puissances réelles et
potentiellement disponibles pour la suite de ces objectifs ; (iii) la diplomatie doit
déterminer dans quelle mesure ces différents objectifs sont compatibles entre eux ; (iv)
la diplomatie doit utiliser les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs »31. Il en
ressort clairement que selon les intérêts et les enjeux, les Etats interagissent entre
eux. Mais surtout et avant tout, il y’a toute une étude préalablement établie. C’est
dans ce sens aussi que Max Gounelle dit : « les phénomènes de pouvoirs et de
puissance font partie intégrante de la diplomatie (…). Du point de vue scientifique,
elle reste une pièce maitresse de l’analyse relationnelle de la science des relations
internationales qui permet de décrire et de comprendre les rapports entre entités
également souveraines ».32
Pour Pierre Dagbo : « la diplomatie est souvent actionnée (…) pour amener
l’ensemble des Etats à conjuguer leurs efforts face à des périls qui les menacent tous »33.
Comme c’est le cas sans doute des questions environnementales à en juger par le

30
Pierre DAGBO, professeur de science politique à l’Université de Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire),
spécialiste des Relations Internationales et de la Stratégie des Organisations
31
Han J. Morgenthan, Politics among Nations, the struggle for power and peace, Seventh edition, Mc
Graw Hill, Higher Education, New York. 2006. p.539.
32
Max GOUNELLE, Relations Internationales, Paris, Dalloz, 2010, p.6
33
Ibid.

25
nombre de rencontres internationales des Etats et de Gouvernements.
Il est à noter que la diplomatie est structurée et organisée à travers deux
documents majeurs à savoir la Convention de Vienne de 1961 relative aux relations
diplomatiques et la Convention de Vienne de 1963 relative aux relations
consulaires. L’objet de ces deux documents majeurs est la stabilité des relations
internationales.
De ce fait, La diplomatie est la manière dont les Etats articulent leurs échanges
avec d’autres pays à travers leur politique internationale ou étrangère. Autrement
dit, elle [la diplomatie] organise le rapprochement entre Etats. Elle se présente dès
lors comme « l’art de faire avancer les intérêts nationaux par l’échange continue
d’informations entre les peuples et les nations34 ». Plus clairement, La diplomatie
signifie : « la conduite pacifique des relations entre entités ».35

Politique étrangère ?
Dans la conception de Marcel Merle, sociologue des Relations Internationales,
la politique étrangère est : « la partie de l’activité politique qui est tournée vers le
dehors, c’est-à-dire qui traite, par opposition à la politique intérieure ».36 On peut
noter dans cette approche que toutes actions ou activités politique d’un pays à
l’extérieure de ses frontières relève de sa politique étrangère. Dit autrement, toutes
actions extérieures est un élément de la politique étrangère. Ces actions
généralement se doivent d’être ciblées, mesurées, concertées et structurées. Mais
aussi, nous pouvons relever que, « la politique étrangère est dorénavant
multisectorielle et touche à des domaines aussi varié tels que la culture et
l’environnement. »37.
En outre, la politique étrangère est également associée au concept de puissance
comme le rappelle Serge Sur38 qui lui apporte une définition à la puissance dont il
dit que c’est : « la capacité – la capacité de faire – la capacité de faire faire – la
capacité d’empêcher de faire – la capacité de refuser de faire »39. On peut relever le
rapport de force entre Etats dans cette définition comme Bismark40 le dit : « les

34
Ibidem.
35
M-CL. SMARTS. D. BATTISTELLA, P. VERNNESSON, Dictionnaire des Relations Internationales,
2ème édition. Paris. Dalloz, 2006. P.138.
36
Merle, M. (1984), la Politique étrangère, Paris, Presses universitaires de France
37
Smith S. and Smith M. (1988), “the Analytical Background : Approaches to the study British Foreign
Policy”, in British Foreign Policy : Tradition, Change and Transformation, Londres, Unwin, Hyman,
p.15
38
Spécialiste de droit international
39
Sur, S. (2000), Relations Internationales, Paris, ed. Montchretien, p.229
40
Homme d’Etat allemand du XIXème siècle, inventeur de la « realpolitik » qui a dominé la diplomatie

26
relations entre Etats sont déterminées par la force et que le plus fort l’emporte ».41
La diplomatie (soft power) et l’intervention militaire (hard power), sont les deux
composantes ou instruments d’une politique étrangère. Dans notre ouvrage, nous
nous concentrerons sur la composante diplomatique à savoir le soft power. Ceci
étant dit, dans le concept de soft power défini par Joseph Nye42, on retrouve ce qu’il
convient d’appeler la socialisation. Ce terme fait référence à ce que Frédéric Morin43
dit dans ces travaux : « dans le soft on retrouve power la volonté de transmettre un
socle de valeurs, d’idées à un autre. (…) c’est une forme de propagation de culture et
de langue »44

européenne à la fin du XIXème siècle


41
Henry KISSINGER, la Diplomatie, Paris, Fayrd, 1996, p.114
42
Joseph NYE, est un politologue et analyste des relations internationales. Il a été un important acteur
dans les administrations Carter et Clinton. Dans les années 1990, en sa qualité de théoricien, il a
développé la notion de Soft Power
43
Professeur de Relations Internationales à l’Université de Bruxelles
44
Morin, J-F. (2013), la politique étrangère : théorie, méthodes et références, collection U, Armand
Collin

27
28
Chapitre 1
Les enjeux de la diplomatie culturelle

Il est d’ores et déjà important de distinguer la différence entre une politique


culturelle et la diplomatie culturelle. La diplomatie culturelle comme nous allons le
voir est de la politique en se servant d’un outil culturel aux fins précis qui peuvent
être économique, sécuritaire, etc. Tandis qu’une politique culturelle est une
stratégie culturelle à l’étranger, c’est le fait qu’un pays décide de faire connaitre son
pays à l’étranger et ne poursuivant pas nécessairement un but économique.

A – Théorie du Soft Power : Puissance et économie


Plusieurs auteurs ont produit plusieurs réflexions pertinentes sur la diplomatie
culturelle. Comme c’est le cas de Fernand Braudel dont l’étude porte sur l’origine
même de l’expression disant ainsi que : « La diplomatie culturelle est un thème
canonique de la science politique depuis une quinzaine d’années. Plus
particulièrement, la discipline des relations internationales a permis de mettre en
lumière l’importance de la culture dans la compréhension et l’explication des
phénomènes politiques et stratégiques internationaux ».45 Pour notre analyse, nous
nous intéresserons davantage sur la théorie du soft power développée par Joseph
Nye qui considère le rayonnement culturel comme l’une des sources du soft power
permettant ainsi de donner une/l’image positive d’un Etat. Plus clairement et
autrement dit, Joseph Nye considère la culture populaire (l’art, la danse, le
chant,…), les valeurs, comme moyens, outils de séduction, d’attirance, d’imitation
pour asseoir sa puissance de cooptation. C’est sans doute dans ce sens que Antonio
Gramsci qui est un communiste italien, qui à travers « ses carnets de prison », a
défendu dans sa théorie de l’hégémonie culturelle, la thèse que : « pour prétendre
accéder à la puissance, il faut non pas chercher à conquérir le pouvoir, mais les esprits,

45
Fernand Braudel : « La grammaire des civilisations » – Editions Flammarion, 1993

29
afin d’établir une hégémonie culturelle qui finira par porter au pouvoir celui qui
l’exerce »46. Toujours dans le même sillage que Paul Pain Chaud47 laisse entendre
que : « la diplomatie culturelle est une action de plus en plus diversifiée de l’état
moderne (…) sur la scène internationale. (…) elle peut-être bilatérale ou
multilatérale. Et, prend de ce fait une forme concrète avec par des activités culturelles
organisées par les ambassades à l’étranger »48
L’une des trois mutations de la puissance développée par Joseph Nye est que la
puissance : « est moins coercitive car désormais user de la force coute cher (…). En
conséquence, on a tout intérêt à utiliser les moyens moins violents pour obtenir
satisfaction »49. Pour conforter son point de vue, l’auteur affirme que : « la puissance
ne peut-être considérée comme seule faculté de contraindre les autres à adopter une
conduite conforme à nos intérêts, mais peut aussi consister à le faire désirer. Pour être
puissant, il ne suffit pas d’être craint, mais aussi d’être influant, admiré et imité »50
La diplomatie culturelle est le domaine de mise en œuvre de la politique
étrangère d’un Etat dans le cadre culturel. La culture apparait comme le fer de lance,
la vitrine de l’image d’un pays à l’étranger. Il y’a certains pays qui découvrent la
diplomatie culturelle or qu’il y’en a d’autre qui l’ont intégré depuis dans leur
politique de développement. Il y’a des années que la diplomatie culturelle existe et
fait partie de ces champs que l’on peut exploiter sur la scène internationale.
L’expression française « diplomatie culturelle » est nouvelle en français, mais en
anglais elle existe sous le vocal de soft power, la France et les Etats Unis l’utilisent
depuis longtemps.
Pour ce qui est du Gabon, « la culture gabonaise, tout en étant fière de son
authenticité, doit évoluer dans le temps et dans l’espace. Elle doit s’ouvrir, sans réserve
et sans exclusivité, sur les autres cultures, à condition que cette ouverture constitue
pour elle un facteur d’enrichissement et pour les populations un facteur de
rapprochement. »51. Nous notons dans cette ambition gabonaise qu’elle trouve bien
son sens dans la théorie développée par Joseph Nye de faire de la culture un outil
stratégique d’influence. Autrement dit, de savoir tirer profit de sa richesse
culturelle.

46
Perspectives diplomatiques, « les politiques étrangères au XXIème siècle », op. cit, p.267
47
Représentant du Centre québécois de relations internationales et du Bureau d’information sur la
francophonie.
48
Loïc Gerbault, mémoire de recherche sous le thème « diplomatie culturelle ». Soutenu à l’Institue
d’étude Politique de Toulouse, sous la direction de Conte Claire, 2007-2008.
49
Ibid, p.161
50
Florian LOUIS, « les Grands théoriciens de la géopolitiques », 2ème édition, PUF, p.157
51
Les grands axes de la politique culturelle gabonaise, p.30

30
B – Enjeu politique de la diplomatie culturelle
Outre les aspects abordés, la diplomatie culturelle a en particularité sa gestion
des temporalités multiples c’est-à-dire qu’elle intervient sur plusieurs plan
simultanément. Plus clairement, elle peut intervenir tout d’abord en « amont »
d’une intervention politique parce qu’elle prépare un terrain notamment pour les
pays qui n’auront pas de position commune. C’est en ce moment qu’elle est un pont
qui se met en place entre les deux pays pour sortir d’une sorte de face à face politique
tendue et crispé en ouvrant d’autre champs de débat et d’échanges. Par exemple si
les deux pays ne peuvent pas parler politiquement, qu’ils ne seraient pas d’accord
et qu’ils auraient pris acte de leurs désaccord, ils pourront dès lors essayer dans ce
cas de parler d’autres choses, ou de faire parler leurs populations d’autres choses
pour essayer de sortir de cette crise. A titre d’exemple, à Cuba, la danse et la
musique, ont permis aux peuples du monde entier d’apprécier Cuba sur le plan
culturel malgré son image sombre de dictature. L’impact a été très visible au regard
de l’augmentation du nombre de touristes dès la levée de l’embargo.
Il apparait donc clair que la diplomatie culturelle devient tête de liste pour essayer
de trouver des mécanismes pour discuter à nouveau, de recouvrir à un canal de
discussion entre les Etats. Ensuite, elle peut intervenir « pendant » qu’un processus
politique est en place, elle vient accompagner le processus, soutenir cette négociation
par tous les outils qui peut y avoir autour. Généralement se présente sous la forme le
plus souvent d’accord de coopération dans les domaines d’ordre culturel qui
concerne la jeunesse, les arts, d’autres dimensions même religieux pour consolider ce
qui est au départ toute une négociation politique. Enfin, « l’après », une fois que la
politique est stable, elle vient derrière pour consolider l’acquis, pour continuer la
relation, continuer de l’humaniser pour qu’elle reste le plus longtemps solide.
Ces trois temporalités devraient se conjuguer avec deux approches de court et
long termes. Le court terme parce que les diplomates sont soumis à un agenda
international et soumis à une obligation de réactivité sur des évènements
internationaux. Sur le long terme parce que nécessaire à prendre du recul parce que
cela implique, et nécessite une prise de conscience des grandes tendances lourdes
mondiales pour préparer et ajuster les réponses sur ces questions d’importances.
Enfin, La diplomatie culturelle est aussi la solidarité auprès de certains Etats.
Depuis deux décennies, on assiste dans les relations internationales à des nouveaux
acteurs à l’instar des réseaux transnationaux, le terrorisme, etc. Certains de ces
réseaux peuvent être plus fort qu’un Etat et le fragiliser. De ce fait, la diplomatie
culturelle à ce niveau se doit d’apporter assistance via les coopérations culturelles
inter-état.

31
32
Chapitre 2
Les mécanismes de la diplomatie environnementale

Dans ce chapitre nous voulons comprendre les principes qui guident l’action
internationale et sur les instruments qui permettent de fédérer l’ensemble des
acteurs mondiaux. De plus, il importe de s’intéresser « à l’ensemble des instruments
issus de la diplomatie environnementale, qu’ils soient conventionnels ou déclaratoires
et dans les domaines les plus divers (protection de la biodiversité, conservation du
milieu marin, gestion des ressources en eau douce et réglementation internationale
des substances et des déchets) »52.

A – Enjeu géopolitique et principes directeurs


« Enjeux d’actions collective, (…) le changement climatique est devenu un
problème mondial »53
La diplomatie environnementale vise principalement à établir des accords entre
Etats à propos de la réduction des émissions de gaz à effet de serres, la conservation
et le partage des ressources en eau, ou de la protection de la biodiversité.54 C’est
résolument à partir des années 1980 qu’on a pu observer l’entrée dans les négociations
internationales, des questions climatiques. Pour mémoire, le Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fut fondé en 1988 à l’initiative
du G755 qui est un groupe de discussion des plus grandes puissances économique
mondiale. Au fur des années, on a pu remarquer une pluralité d’accords tels que le
protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serres. Tout ceci, représente

52
Jochen Sohnle, « Démocratie et diplomatie environnementales – Acteurs et processus en droit
international, Éric Canal-Forgues, éd Pedone, 2015 », Civitas Europa 2016/1 (N° 36), p. 241-246.
53
Perspectives diplomatiques « les politiques étrangères au XXIème siècle », les éditions du Net, 2010, p.267
54
www.notre-planet.info/environnement [site consulté le 20/04/18 à 11 : 15]
55
A présent G8, il est composé de la France, des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne, de la Russie, du
Royaume Uni, de l’Italie et du Canada

33
l’entrée de l’enjeu climatique dans l’arène internationale. On note plus
particulièrement que la problématique du réchauffement climatique devient un enjeu
géopolitique, intégré par la communauté internationale pouvant influencer les
rapports entre Etats. D’ailleurs, « à l’instar des autres arènes politiques internationales,
le réchauffement climatique n’est pas exempté des tensions politiques interétatiques »56.
C’est sans doute ce qui a conduit Hugo Chavez à affirmer en 2009 à Copenhague, lors
de la COP 15 que : « si le climat était une banque, il serait déjà sauvé ». Relevant ainsi
que l’activité humaine est dorénavant la principale force de transformation des
milieux habités par l’être humain.57
Par ailleurs, il convient de relever notamment, « (…) qu’on (…) note une
approche reposant sur trois piliers qui émergent des sommets : principes de
précaution, principe de responsabilité préventive et droit au développement »58.
Au Gabon, c’est la loi n° 7/2014, du 1er août 2014, relative à la protection de
l’environnement en République gabonaise (Chapitre 2 : Des règles et principes
fondamentaux), qui rappelle ces principes (Le principe de durabilité59 ; Le principe de
protection et d’amélioration de l’environnement ; Le principe de prévention60 ; Le principe
de précaution61 ; Le principe de correction ; Le principe pollueur-payeur62 ; Le principe de
responsabilité ; Le principe de participation63 ; Enfin, le principe d’intégration.

56
Perspectives diplomatiques « les politiques étrangères au XXIème siècle », les éditions du Net, 2010, p.268
57
Ibidem
58
Ibidem
59
Ce principe consiste, « L’exploitation des ressources naturelles notamment hydraulique, forestière,
faunique, halieutique et minière doit garantir un usage durable » (art.7 de la loi n° 7/2014, du 1er août
2014, relative à la protection de l’environnement en République gabonaise). Ce principe est une
reprise du concept de développement durable défini par un rapport établi pour l’ONU en 1987
(Rapport Brundtland, Commission mondiale sur l’environnement et le développement). « Un
développement qui s’efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs » Cf. aussi Principe 3 de la Déclaration de Rio
60
Ce principe consiste à empêcher la survenance d’atteintes à l’environnement par des mesures
préventives appropriées, avant l’élaboration d’un plan ou la réalisation d’un ouvrage ou d’une activité. Aux
termes des dispositions de l’article 7 de la loi n° 7/2014 : « toute personne physique ou morale doit prévenir
les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, d’en limiter les conséquences »
61
D’après ce deuxième principe, « l’absence de certitudes scientifiques et techniques, ne doit pas retarder
l’adoption de mesures nécessaires à prévenir un risque de dommages graves ou irréversibles à
l’environnement ou à la santé ». En d’autres termes, ce principe préconise l’action avant même que le
risque encouru ne soit connu.
62
Ce principe a d’abord été élaboré par l’OCDE dans les années soixante-dix. Il a par la suite été
consacré par le principe 16 de la Déclaration de Rio. En vertu de ce principe, « les frais et dépenses
découlant des actions préventives contre la pollution ainsi que les mesures de lutte contre celle-ci, y
compris la remise en état des sites pollués, sont supportés par le pollueur ; »
63
En vertu de ces deux principes, chaque citoyen gabonais doit avoir accès aux informations relatives
à l’environnement, et être associé au processus d’élaboration des projets ayant un impact sur

34
L’ensemble de ces principes ont pour principaux outils (i) l’adaptation qui est
l’ensemble des mesures qui permettent de s’adapter au changement climatique à
travers par exemple un aménagement durable des établissements humain, la mise
en place d’un système d’alerte, la protection des zones littorales ; (ii) l’atténuation
qui constitue l’ensemble des mécanismes tels que l’économie d’énergie, le
remplacement des ressources fossiles (…) susceptibles pour la réduction des gaz à
effet de serre.

B – Stratégies et instruments internationaux


L’objet de la pluralité d’instruments (d’accords, conventions, traités…) est
d’organiser, de structurer l’action collective de la communauté internationale sur
les questions liées à l’environnement.
Dans le sillage du sommet mondial sur l’environnement et le développement organisé en
1992 à Rio de Janeiro au Brésil, des conventions internationales ont été adoptées pour fixer
le cadre et pour définir les actions à mener en vue de résoudre les problèmes
environnementaux globaux : réchauffement du climat, érosion de la biodiversité,
sécheresse et désertification. (…) des engagements pris par les pays développés et par les
pays en développement.64

Bien qu’il existe des accords antérieurs au sommet de Rio, il est fortement à
indiquer que, la convention sur la diversité biologique et la convention sur le
changement climatique sont celles qui fédèrent le maximum d’acteurs
internationaux. A cela s’ajoute d’autres instruments tels que la Convention Cadre
des Nations Unies sur le changement climatique.
En outre, beaucoup d’États ont été prompts à ratifier ces conventions et
protocoles (États qu’on peut qualifier de « bons élèves »). Il s’agit essentiellement
de pays en développement et de pays émergents qui ont un traitement de faveur
dans ces traités internationaux sur l’environnement.65 Pour ce qui est du Gabon,
il a ratifié la convention sur les changements climatique, la convention sur la
diversité biologique, la convention sur la sécheresse et la désertification, le
protocole de Kyoto, le protocole de Carthage, l’accord climat de Paris, pour ne
citer que ceux-ci.

l’environnement ou l’aménagement du territoire. Ainsi, l’article 7 susvisé prévoit que chaque citoyen
a le devoir de veiller à la protection de l’environnement et de contribuer à son amélioration, ainsi que
le droit de se prononcer sur un projet susceptible d’avoir un impact sur l’environnement
64
Tsayem Demaze, Moïse. « Les conventions internationales sur l’environnement : état des
ratifications et des engagements des pays développés et des pays en développement », L’Information
géographique, vol. 73, no. 3, 2009, pp. 84-99.
65
Ibidem

35
36
Deuxième partie

Le Gabon sur la scène internationale

37
38
Dans cette partie, nous voulons comprendre l’activité des diplomates à travers
ceux en poste en France dans le domaine de la culture et de l’environnement qui
assurerait une visibilité du Gabon sur la scène internationale. La France est l’un des
pays au monde où s’exprime et se manifeste le plus les expressions culturelles. De
même que s’y trouve également des grandes Institutions à caractères culturels telles
que l’UNESCO et l’OIF. De ce fait, dans le premier chapitre intitulé « Le Gabon un
pays avant-gardiste sur les questions environnementales pour redynamiser sa
politique étrangère », nous verrons (A) l’impact des réformes environnementales du
Gabon dans les négociations climatiques internationales, et (B) les orientations des
politiques et programmes environnementaux au niveau diplomatique. Enfin, dans
le chapitre 2 dénommé « la culturelle comme autre facteur de modernisation des
rapports du Gabon avec ses partenaires », nous aborderons (A) l’instrumentalisation
de la culture au niveau diplomatique pour déboucher sur l’impact économique de
l’activité culturelle diplomatique.

39
40
Chapitre 1
Le Gabon un pays avant-gardiste
sur les questions environnementales
pour redynamiser sa politique étrangère

A – L’impact des réformes environnementales du Gabon dans les négociations


climatiques internationales
Le Chef de l’Etat gabonais a traduit publiquement, sur les scènes nationale et
internationale, l’engagement du Gabon en matière de développement durable. Il a
notamment rappelé, lors de son discours au Sommet de Copenhague, le potentiel
d’atténuation dont dispose le Gabon et sa capacité d’absorption des émissions de gaz à effet
de serre produits par les pays développés. Au Sommet de Rio, Il a annoncé la volonté du
Gabon d’instaurer un nouveau modèle de développement, qui intègre le bien-être humain,
l’équité sociale, la croissance durable et la conservation environnementale.66

Il en ressort que le Gabon est bien conscient du fait que tous les pays, quel qu’en
soit leur taille, quel qu’en soit sa responsabilité, n’échappera aux effets
catastrophique climatique. C’est en cela qu’on parle de responsabilité commune
mais différenciée. Nous faisons le constat que le Gabon serait bel et bien un pays
avant-gardiste sur les questions environnementale. Avec la politique du Chef de
l’Etat gabonais, ce dernier a mis en place plusieurs structures liées à la préservation
de l’environnementale. On peut noter également que le défi climatique par le
Gabon constitue un pilier important dans sa politique. C’est au regard de ces forts
engagements que le Gabon a su et pu mettre en œuvre une série d’instruments, de
mécanismes institutionnels pour l’environnement qui lui [le Gabon] permet de
porter haut ces questions sur la scène internationale. Nous notons également donc
que le Gabon joue un rôle important dans la lutte contre le réchauffement

66
Extrait du Plan Stratégie Gabon Emergent

41
climatique en conformité avec la Convention Climat des Nations Unies dont il a
ratifié. Ce qui a d’ailleurs donné lieu à l’élaboration d’un code sur le développement
durable, de la création d’un conseil climat, des parcs marin (20 aires marin
protégées dont 11 réserves aquatiques et 09 parcs marins soit 26 % du territoire
marin gabonais), de l’agence gabonaise d’étude et d’observation spatiale, de l’agence
nationale des parcs nationaux, etc. C’est par reconnaissance de ses investissements
que le Gabon assure la coordination du Comité des Chefs d’Etat et de Gouvernement
Africain sur le Changement Climatique (CAHOSCC). Autrement dit, il [le Gabon] a
été désigné par les Etats et Gouvernements africain comme porte parole de l’UA sur
les questions climatiques, comme se fut le cas lors du Sommet sur le Pacte mondial
de l’environnement à New York, en marge de la 72ème Assemblée Générale des
Nations Unies ou lors de la COP22 à Bonn en Allemagne où il [le Gabon] s’est
exprimé au nom de l’Afrique. Mais aussi, le Gabon s’est vu confier la responsabilité
du comité des Ministres de l’Union Africaine en charge de l’environnement
(CMAE). On peut ainsi donc dire que la diplomatie environnementale gabonaise
s’axe autour de plusieurs articulations dont principalement la lutte contre le
changement climatique qu’elle porte de manière singulière ou pluriel. C’est en cela
que de façon pratique en complément des engagements déjà pris, le Gabon plaide
pour le « label climat67 ». L’idée étant pour le système bancaire et financier
d’inventer des mécanismes originaux d’appui pour l’adaptation et l’atténuation qui
tous deux constituent les principaux outils, moyens de lutte climatique. Au cours
de ce sommet de haut niveau, One Planet Summit, le Gabon a été le premier pays
africain à apporter sa contribution à l’Initiative Africaine sur l’Adaptation, qui est
une campagne de mobilisation de fond. Autant d’éléments qui montrent et
démontrent l’ascension du Gabon sur la scène internationale pour asseoir
véritablement sa présence. Le Gabon souhaite ainsi se positionner comme le leader
continental et l’un de chef de fil au niveau mondial sur les questions liées au
changement climatique. Après les évènements tumultueux entre 2009 et 2016 qui
laissaient dans l’oubli la courageuse décision du Gabon en 2002 de la mise à
disposition de 10 % de son territoire national pour la sauvegarde de la biodiversité
et après le Gabon est bien déterminé plus que par le passé à se repositionner sur
l’échiquier planétaire et compte bien y faire entendre sa voix et devrait y
entreprendre des réformes courageuses. Dans cette dynamique, le Gabon sans
doute souhaite inspirer et inciter d’autres Etats dans cet élan, c’est en ce sens qu’il a

67
Expression utilisé par le président gabonais Ali Bongo Ondimba au moment de son intervention au
panel sur « Les solutions financières innovantes au service de l’adaptation », lors du sommet
international sur le climat dénommé « One Planet Sumit » qui s’est déroulé le 12 décembre 2018 à
Paris, France

42
été mis à contribution cinq cent mille (500.000) dollar américain dans la
mobilisation des fonds de l’initiative présentée ci-dessus.

B – Les orientations des politiques et programmes environnementaux au niveau


diplomatique
« Pour ses générations actuelles et futures et pour l’avenir de la planète, le Gabon a choisi de
s’engager dans la voie de la responsabilité (…). Elle se traduira par un rayonnement régional
et international accru, le Gabon assumant pleinement son rôle de locomotive de l’intégration
régionale et de modèle mondial de l’économie verte. » Plan Stratégique Gabon Emergent68

L’un des trois objectifs principaux qui permettra le développement du pilier


Gabon Vert qui passe par la pleine valorisation des richesses du sol gabonais,
notamment son patrimoine forestier et son exceptionnelle biodiversité, et qui
permettent au Gabon de prétendre à une position avantageuse dans l’économie
verte du XXIème siècle, est le fait de « Gérer durablement la forêt gabonaise et
positionner le Gabon comme un leader mondial »69
Ceci apparait comme étant les principes qui devront guider l’action
diplomatique dans le domaine environnemental.
Pour se faire, les diplomates gabonais ont de ce fait, la grande responsabilité de
prolonger sur la scène internationale les politiques nationales faites au Gabon. C’est
dans cette dynamique de prolongement de la politique environnementale du Gabon
sur la scène internationale que s’inscrit la Délégation Gabonaise à l’Unesco comme
le rappel le Chef de Mission Diplomatique : « attentifs aux instructions du Président
de la République, la Délégation Permanente compte mettre en œuvre sur le plan
international la volonté affichée par le Chef de l’Etat, (…) de travailler en matière de
protection de l’environnement. C’est dans cette dynamique que la République
Gabonaise via sa Délégation permanente à l’Unesco, avait présenté sa candidature
au Comité Exécutif de la Commission Océanographique Intergouvernementale
(COI) et faire bénéficier le pays [le Gabon] des programmes de cet organe. Nous
remarquons encore ici que le Gabon fait apparaitre aussi clairement son ambition
d’inscrire son progrès dans le développement durable en tirant profit des
contraintes environnementales.
En outre, la diplomatie environnementale gabonaise passe aussi bien par
l’adhésion aux grands accords, conventions internationaux pour la lutte contre le
changement climatique comme susmentionné dans le chapitre 2 de la Partie II de

68
Le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) découle du projet de Société que Son Excellence le
Président Ali BONGO ONDIMBA a proposé à la Nation Gabonaise en Août 2009, « l’Avenir en
confiance »
69
Ibid. p.12

43
notre ouvrage. Pour mémoire, la ratification en 2016 de l’Accord de Paris sur le
Climat, dont l’engagement est, comme indiqué dans sa contribution nationale
déterminée sous la Convention sur le Climat, la réduction de 50 % de ses émissions
en CO2 d’ici 2020 ; la convention cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques ; la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer. De même que
sa diplomatie environnementale s’est davantage traduite en 2015 à Paris, lorsque le
Ministre des Affaires Etrangères gabonais était l’un des quatorze (14) ministres
facilitateurs sur 195 pays.

44
Chapitre 2
La culturelle comme autre facteur de modernisation
des rapports du Gabon avec ses partenaires

A – L’instrumentalisation de la culture au niveau diplomatique


L’établissement d’une législation culturelle, complète et cohérente, constitue une condition
indispensable pour la mise en œuvre d’une Politique culturelle. Elle en représente en même
temps une des tâches principales. Afin, d’assurer l’application effective des lois et
règlements et accélérer la mise en place d’une législation culturelle couvrant tous les
principaux aspects de la Politique culturelle.70

Le président de la République qui veille aux respects des intérêts nationaux71


définit la politique étrangère et mise en application par le ministère des affaires
étrangères qui s’appuie sur ses services extérieurs notamment les Missions
Diplomatiques ; Postes Consulaires ; les Représentations et Délégations
Permanentes présentes près des Etats et Gouvernements étrangers et auprès des
Organisations Internationales. Le MAE est à ce titre responsable de la coordination
et du suivi de l’action extérieure du Gabon72. Il s’en suit que le MAE serait de ce fait
responsable ayant l’habilité d’établir les pouvoirs, à représenter le Gabon et de
correspondre avec les pays étrangers ou leurs représentations, de même qu’avec les
Organisations Internationales.
En outre, l’article 13 de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations
diplomatiques rappelle le rôle des services extérieurs73 dont entre autre la

70
Les grands axes de la politique culturelle gabonaise, p.25
71
La constitution Gabonaise Article 112b (L.1/94 du 18 Mars 1994)
72
Art. 2 du décret n°456/98/MAECIFNIR du 19 avril 2013 portant attribution et organisation du
Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération internationale, de la Francophonie, Chargé du
NEPAD et de l’Intégration Régionale
73
Art. 31. Les fonctions d’une mission diplomatique consistent notamment à :
a. représenter l’Etat accréditant auprès de l’Etat accréditaire ;

45
promotion des relations amicales et le développement des relations économiques,
culturelles et scientifiques entre les Etats et/ou Gouvernements. En complément de
cet instrument juridique a portée internationale, le décret n°
0456/PR/MAECIFNIR, en date du 19 avril 2013, plus particulièrement, en son
article 19, précise à nouveau les missions des Services Extérieurs des diplomates
gabonais en poste à l’étranger. A savoir (i) représenter le Gabon à l’étranger ; (ii)
informer le gouvernement de la république sur la situation et l’évolution politique,
économique et sociale au sein du pays accréditaire ; (iii) négocier avec les autorités
des pays accréditaires ; (iv) intervenir auprès des gouvernements de l’Etat
accréditaire, des organisations internationales ou organismes de défense pour
soutenir et faire prévaloir les positions ou les requêtes gabonaises ; (v) promouvoir
les relations entre le Gabon et les Pays accréditaires ; (vi) protéger et assister les
gabonais à l’étranger ; (vii) promouvoir la coopération internationale. A titre
illustratif, l’agence onusienne « Unesco » qui a pour domaine de compétence la
culture, l’éducation, la science, l’environnement, les Ntic et les questions liées au
genre s’ajoutent également. Les diplomates gabonais au sein de cette Organisation
par le biais de la Délégation Permanente, ne peuvent pas prendre des initiatives sans
se référer à leur ministère de référence, le ministère des affaires étrangères. Ces
diplomates ont, en effet, le devoir et la responsabilité de prolonger sur la scène
internationale via cette Institution les politiques nationales faites au Gabon
notamment dans le domaine culturel et environnemental où leurs activités sont le
plus accentuées. Ainsi, la culture fait partie intégrante du domaine de compétence
octroyé aux représentations diplomatiques et consulaires à l’étranger sous le
leadership du MAE. A ce titre, la culture occupe donc une place de choix et devrait
être un outil stratégique pour la visibilité et pour l’audibilité du Gabon.
De plus, il est à indiquer que parmi les services extérieurs de la République
Gabonaise en France, on note entre autre l’Ambassade Haute Représentation de la
République Gabonaise près de la République Française, Représentation de la
République Gabonaise auprès de l’OIF. Pour mener à bien ses missions dans le
cadre culturel, à l’instar de la Délégation Permanente, l’Ambassade Haute
Représentation, sous la conduite et la coordination du Chef de Mission
Diplomatique (CMD), a mis en place un département culturel dont la

b. protéger dans l’Etat accréditaire les intérêts de l’Etat accréditant et de ses ressortissants, dans les
limites admises par le droit international ;
c. négocier avec le gouvernement de l’Etat accréditaire ;
d. s’informer par tous les moyens licites des conditions et de l’évolution des événements dans l’Etat
accréditaire et faire rapport à ce sujet au gouvernement de l’Etat accréditant ;
e. promouvoir des relations amicales et développer les relations économiques, culturelles et
scientifiques entre l’Etat accréditant et l’Etat accréditaire.

46
responsabilité est en principe de se servir de la culture comme vitrine pour
présenter et/ou améliorer ses relations diplomatiques. D’autant plus qu’à l’ère de la
mondialisation, la culture tout comme les questions environnementale, parvient à
s’étendre géographiquement et à conquérir des aires internes qu’externes. C’est en
ce sens que Mfoufdi M’Farej rappelle qu’ : « une forte présence culturelle à l’étranger
permet aux pays d’améliorer positivement leur image, de se faire des amis, des alliées,
des clients, de faire partager des idées, des idéologies, des modèles et des valeurs.
Vendre sa culture à l’extérieur aide à mieux assurer sa sécurité, à faire des affaires et
à exercer une plus grande influence dans le monde »74.
Pour ce qui est de l’activité culturelle de la Délégation Permanente auprès de
l’UNESCO, le Gabon a ratifié plusieurs Conventions (neuf (9)) dans le domaine de
la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI)75, dont le Gabon a siégé au
Comité Intergouvernemental de sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel en
2006. De plus, le Gabon a inscrit plusieurs autres biens76 sur la liste indicative de
l’UNESCO77. Par ailleurs, le Gabon a contribué de manière significative à

74
Moufdi M’FAREJ, « De la diplomatie traditionnelle à la diplomatie culturelle », Diplomatie,
septembre-octobre 2007, n°28, « Affaires stratégiques et relations internationales », p.31.
75
-Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, avec règlement
d’exécution. La Haye, le 14 mai 1954. Adhésion le 04/12/1961
– Protocole à la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et résolutions
de la Conférence. La Haye, le 14 mai 1954. Adhésion le 04/12/1961
– Accord pour l’importation d’objets de caractère éducatif, scientifique ou culturel, avec annexes A,
B, C, D et E et Protocole annexé. Florence, le 17 juin 1950. Adhésion le 04/09/1962
– Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel. Paris, le
16 novembre 1972. Ratification le 30/12/1986
– Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation,
l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. Paris, le 14 novembre 1970.
Acceptation le 29/08/2003
– Deuxième Protocole relatif à la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas
de conflit armé. La Haye, 26 mars 1999. Adhésion le 29/08/2003
– Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Paris, le 17 octobre 2003.
Acceptation le 18/06/2004
– Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Paris,
20 octobre 2005. Ratification le 15/05/2007
– Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. Paris, le 2 novembre 2001.
Acceptation le 01/02/2010
76
Ecosystème et paysage culturel pygmée du massif de Minkébé, parc national d’Invindo, Grottes de
Lastourville, parc national des Plateaux Batéké, parc national Moukalaba-Doudou, parc national des
Monts Birougou et l’Ancien hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné
77
La Liste indicative regroupe l’inventaire des biens que chaque État partie a l’intention de proposer
pour inscription au cours des cinq ou dix ans à venir. La Liste du Patrimoine Mondial recense à ce
jour les mille cinquante-deux (1052) sites et biens que l’Organisation considère comme revêtant un
caractère exceptionnel et méritant de faire l’objet d’une attention et d’une protection particulière.

47
l’inscription de MBANZA KONGO78 qui est un vestige de la capitale de l’ancien
Royaume du Kongo sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO79 à l’occasion
de la réunion qui s’est tenue à Cracovie en Pologne, du 2 au 8 juillet 2017. Toutes
ces actions trouvent leurs sens par le fait que « la diplomatie culturelle est l’ensemble
des relations (…) culturelles que les Etats établissent entre eux et avec des
organisations internationales, après discussions, ces relations sont sanctionnées par
la signature de documents appelés Accord, Convention, Traité ou autre selon la
manière ».80
En outre, l’une des deux principales missions données au nouvel Ambassadeur,
Haut Représentant du Gabon en France est le volet culturel qu’il se doit de mener
à terme. De telles sortes qu’au niveau du pays accréditaire (la France), lieu où
s’exprime le maximum de culture, le Gabon trouve toute sa place dans ce lieu
multiculturel. Le premier pas fait a été la mise en place d’une bibliothèque
dénommée « Ogooué ». Cette bibliothèque n’est pas toute simple, autour de celle-
ci, des activités culturelles sont appelées à être menées. A titre d’exemple,
l’exposition sur le cinquantenaire de Léon M’BA81. A la lumière de ce propos, il est
évident que la dimension culturelle a une nouvelle dynamique dans la diplomatie
gabonaise. Et souhaite sans doute en découdre avec certaines mauvaises pratiques
du service culturel des ambassades bilatérales qui « au-delà de la signature des
accords culturels auxquels ils [services culturels des missions diplomatiques] sont
quelques fois associés, les conseillers culturels ont circonscrit, involontairement ou
volontairement, leur rôle à la gestion des étudiants et de leur situation académique »82

B – L’impact économique de l’activité culturelle diplomatique


Une pléthorique d’études et d’actions telles que la Déclaration de Monrovia
(1979), du Fonds culturel interafricain (1980), du Plan d’action de Lagos (1980) et
du Plan d’action de Dakar (1992)83 ont montré que la culture et le développement
étaient parfaitement liés. Ainsi donc, « l’homme représente la véritable finalité du

78
Actuellement situé en Angola, la cité de l’ancien Royaume du Kongo était un puissant Etat de
l’Afrique du Centre et de l’Ouest, il regroupait le Gabon, le Congo, la République Démocratique du
Congo, l’Angola. A présent, il se compose d’édifices anciens, de site archéologique et compte u peu
plus de 20 mille habitant
79
Le Patrimoine Mondial désigne un ensemble de biens présentant une valeur universelle
exceptionnelle justifiant leur inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial établie par le Comité du
Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
80
Janvier Obiang-Allogo et Eric Joël Bekale, idem, p.7
81
Léon M’ba (1902-1967) fut le Premier Président de la République Gabonaise de 1960 à 1967
82
Janvier OBIANG-ALLOGO et Eric Joël BEKALE, op. cit., p.92
83
Stratégie Culturelle CEEAC, p.18

48
développement et, de ce fait, la culture doit retrouver une place centrale dans le
processus endogène du développement intégral. L’action économique et l’action
culturelle doivent être menées de pair, renouant ainsi avec la grande tradition de
l’humanisme africain »84. Il est clair que l’action de l’Etat en faveur de la diffusion
des valeurs culturelles nécessite d’importants moyens financiers.
Le Gabon ne doit plus être en train de prouver ou en train de chercher à
convaincre qui que se soit sur l’apport de la culture dans le développement d’un
pays, de l’économie d’un pays. C’est prouvé ! Il revient donc au Gabon de l’intégrer,
de comprendre effectivement que la diversité culturelle dont le Gabon est doté est
une richesse en terme de patrimoine bien-sûr mais aussi en terme de création de
revenu. A titre d’exemple, lors de l’exposition culturelle en décembre 2017 au musée
du quai Branly85, on dénombrait plus de 300 œuvres gabonaises (soit 90 % des
œuvres exposées) particulièrement des masques et des statuettes des gardiens
reliquaires. Il n’est pas évident que le Gabon ait bénéficié des retombées financière
de cette activité. Un tel espace de ce genre au Gabon, avec ces pièces et plus encore,
apporterait des visites, l’entrée sera payante, et il pourrait y avoir des produit dérivés
(livres, crayons…). Plus clairement, cela favoriserait aussi le tourisme, donc un
apport financier dans l’économie gabonaise. Il est de ce fait, nécessaire et opportun
que les diplomates s’emploient également à négocier des accords, soit pour le
rapatriement des objets du patrimoine culturel national détenus par les anciennes
puissances coloniales, soit pour en faciliter l’accès et la jouissance aux citoyens
gabonais86. D’autant plus, lors de sa visite à Ouagadougou au Burkina Faso,
Emmanuel Macron, président de la république française, annonçait le retour
impératif dans les pays d’origine des œuvres patrimoniales.
Si juste que là les actions ont été menées pour faire connaitre le Gabon à travers
la culture sur la scène internationale, elles étaient majoritairement des actions
individuelles. Le gouvernement gabonais aurait donc manifesté le souhait de
s’impliquer pleinement dans ce domaine. Il existe des gabonais dans ce domaine
appelés entrepreneur culturel qui ne vivent pas encore de leur art. Au-delà de cela,
la culture au niveau international, est une question d’identité, le Gabon devrait
s’affirmer. En arrivant sur la scène internationale par le bien de la culture, il est tout
à fait possible de faire accepter sa vision aux autres.

84
Kanel Engandja-Ngoulou, Le développement des industries culturelles au Gabon, Paris, l’Harmattan,
2012, p. 24
85
Le Musée du Quai Branly, spécialisé dans les arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des
Amériques, dispose d’une surface de 12 000 m² d’exposition, dont une galerie de 2000 m² dédiée aux
grandes expositions temporaires
86
Les Grands axes de la politique culturelle en République Gabonaise, op. cit, P.11

49
Plus clairement au Gabon, l’activité culturelle tant au niveau national que les
actions au niveau international ne constituent pas encore un secteur à haute valeur
ajoutée, malgré la forte volonté manifestée par les pouvoirs publics et du fait que
des programmes culturelles nationales ont été élaborés. La contribution directe et
indirecte de l’activité culturelle a été estimée dans une étude de l’OIF (…) et le
chiffre d’affaires cumulé à au moins deux mille deux cent soixante seize milliard
(2 276 000 000) de francs CFA.87 (Soit environ trois million quatre cent soixante
neuf sept cent trente sept (3 469 737, 92) euros.
L’activité culturelle diplomatique gabonaise ne permet pas jusque là, de se
rendre vraiment compte de la contribution de ses actions dans l’économie nationale
gabonaise, notamment en termes d’employabilité, et d’impacts sur les autres
champs d’activités connus productifs tels que dans les domaines touristique, du
transport et de l’hôtellerie.
Cette absence d’informations, de données chiffrées statistiques conforte la
pensée que l’activité culturelle serait encore très peu productif.

87
Organisation internationale de la Francophonie, Profil culturel des pays du Sud membres de la
Francophonie. Un aperçu de trois pays de la CEMAC : Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, 2011, p.6

50
Troisième partie

Regards sur la gouvernance


de la culture et de l’environnement
dans la diplomatie gabonaise

51
52
Dans cette partie, nous engageons une discussion autour des points développés
dans la partie précédente. Plus clairement, il s’agit de revisiter les mérites culturel
et environnemental du Gabon. Autrement dit, nous verrons les instruments
nationaux dans les domaines précités que le Gabon dispose, puis apprécierons la
manière dont ses instruments sont valorisés au niveau international. Enfin, dans
notre deuxième chapitre, nous relevons les principaux challenges que doit relever
le Gabon pour son action extérieur dans les domaines précis de la culture et de
l’environnement, puis proposerons quelques perspectives.

53
54
Chapitre 1
Les Mérites

A – Les instruments nationaux


La culture et l’environnement sont des outils utilisés dans la diplomatie
poursuivant un objectif politique et ils constituent également la vitrine d’un Etat
sur la scène internationale.
Dans le domaine culturel, à travers le CICIBA dont le Gabon accueil le siège,
et dont l’existence est d’être le gardien et référentiel de l’identité de la culture des
peuples Bantu (Angola, Cameroun, Congo, République Démocratique du Congo,
Iles Comores, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda, Sao Tomé, Zambie et la
République Centrafricaine). Le Gabon veut sans doute assumer sa place de vitrine
de l’art et de la culture de la sous région Afrique Centrale.
De plus, le musée des arts et traditions du Gabon qui est la maison des biens
culturels gabonais, consacre une partie à la préhistoire et à l’histoire du Gabon.
Nous pouvons y retrouver des sculptures rituelles ancestrales, des statuettes, des
masques, des bijoux, des armes, de l’artisanat et biens d’autres. De plus, le musée
virtuel des arts et traditions du Gabon qui permettrait la visite des villages, la
participation aux cérémonies rituelles, etc, est un instrument moderne de culture et
de l’écosystème. Le Gabon dispose également d’une variété ethnique et culturel,
dont chaque peuple dispose des savoirs particuliers.
En outre, sur le plan environnement le Gabon dispose d’un Site dénommé
« Réserve de Biosphère d’Ipassa-Makokou et d’un Site dénommé « écosystème et
paysage culturel relique de Lopé-Okanda » qui est le premier bien gabonais inscrit
en 2007 sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, et le premier bien mixte
culturel et naturel de la sous-région d’Afrique Centrale. Mais en plus tels que
mentionné dans notre livre, le Gabon dispose des parcs nationaux (13 parcs) et des
parcs marins (20 parcs) qui constituent la plus grande réserve océanique d’Afrique.
Nous notons de ce postulat à travers ces quelques éléments présentés dans ce

55
livre, que le Gabon a le mérite de disposer d’autant d’éléments et d’atouts, pour lui
permettre d’accroître son leadership dans les domaines culturel et environnemental
au niveau régional et de se positionner comme une référence au niveau international.

B – Des atouts nationaux à la valorisation à l’international


Comme nous le savons, les relations diplomatiques entre le Gabon et les
organisations internationales se matérialisent aussi dans les domaines de la culture
et de l’environnement. Il est à indiquer que la participation du Gabon aux
programmes culturels et environnementaux des institutions de recherche
intergouvernementales, des organisations de coopération internationales tels que
l’UNESCO dans les domaines s culturel et environnemental sont à encourager.
Dans le cadre culturel la culture gabonaise, tout en étant fière de son authenticité, doit
évoluer dans le temps et dans l’espace. Elle doit s’ouvrir, sans réserve et sans exclusivité,
sur les autres cultures, à condition que cette ouverture constitue pour elle un facteur
d’enrichissement et pour les populations un facteur de rapprochement.88

C’est sans doute notamment pour manifester sa volonté de faire de la culture


un atout incontournable dans ses rapports à l’international que le Gabon a inscrit
plusieurs de ses biens sur la liste indicative de l’UNESCO, qui est un inventaire des
Biens que chaque État partie a l’intention de proposer pour inscription au
Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Notamment, les grottes de Lastourville ;
l’Ancien Hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné ; le parc national des Monts de
Birougou ; le parc national Moukalaba-Doudou ; le parc national d’Ivindo ; le parc
national des Plateaux Batéké ; et le paysage culturel pygmée du Massif de Minkébé.
Aussi en complément des engagements du Gabon au niveau international, le
Gabon a manifesté sa volonté pour l’extension du plateau continental de la
République Gabonaise d’autant plus qu’il dispose plus de 800 Km de côtes.
La particularité de l’ensemble de ces actions est tout d’abord d’assurer la
visibilité et de faire la promotion sur la scène internationale, ensuite c’est un
instrument touristique à des fins économiques et enfin il permet l’octroi à des
financements pour l’appui à la valorisation des sites.
L’intelligence, c’est la capacité de l’homme à s’adapter à des nouvelles
situations, à son environnement. C’est en ce sens que conscient de son potentiel,
aussi de sa position géographie stratégique, de même de sa richesse biodiversité (sa
faune et sa flore) qui constituent l’offre pour la diplomatie environnementale sur le
plan environnemental, le Gabon doit pouvoir tirer profit.

88
Les grands axes de la politique culturelle gabonaise

56
Chapitre 2
Défis et Suggestions

A – Formation des diplomates


Pour garantir une implémentation efficace de la Politique culturelle nationale au niveau
diplomatique, il est indispensable de disposer de cadres de développement culturel
spécialisés pour l’exercice de fonctions liées à la planification, à l’administration, à la
gestion et à l’évaluation de projets et de programmes de développement culturel, ainsi que
des personnels intervenant à ce niveau d’exécution. Car en effet, les conseillers culturels
devront nécessairement être des cadres formés pour jouer ce rôle et conscients de
l’importance et de la complexité de leur mission. C’est à eux qu’incombe l’exaltante tâche
de faire de ces représentations à l’extérieur, des centres permanents de promotion de la
richesse du patrimoine culturel et de la création contemporaine gabonaise.89.

Il est important de relever que bien que le Gabon marque un point d’honneur
sur les questions environnementales au niveau international, nous notons au sein
de la diplomatie gabonaise une absence des services spécialisés sur les questions
environnementales comme l’est le « conseiller culturel » du « service culturel », plus
clairement il n’ya pas de conseiller environnemental au sein des services extérieurs
gabonais (représentations et postes consulaire). De ce fait il est clairement difficile
d’évaluer l’activité diplomatique gabonaise dans le domaine environnemental
auprès des services extérieurs. De même que de pouvoir faire le suivi des
engagements du Gabon à l’international sur le plan environnemental, de faire une
évaluation, mais aussi de chercher des opportunités aux fins économique.
Le Gabon se doit de former son personnel diplomatique sur ces questions
notamment sur les différents enjeux. Bien que le décret n°00657/PR/MAEC du
3 juillet 1972 portant sur la règlementation de l’exercice des fonctions
diplomatiques stipule en son article 12 en ses termes : « lorsque le diplomate nommé

89
Les Grands axes de la politique culturelle gabonaise, idem p.27

57
n’est pas fonctionnaire des Affaires Etrangères, il doit suivre une formation pendant
trois (03) mois avant qu’il ne rejoigne son poste d’affectation ». Il apparait de toute
évidence que les formations dispensées sont d’ordre générique et non spécifique.
Or, un conseiller culturel ou conseiller en charge des questions environnementales
se doit chacun dans son domaine d’être un spécialiste dans la médiation culturelle
et environnementale, dans l’économie culturelle et environnementale, dans
l’industrie culturelle en sommes avoir une maitrise du management culturel,
environnemental. C’est d’ailleurs ce qui a conduit l’ancien ministre des affaires
étrangères du Gabon lors de la IXème Conférence des Chefs de Missions
Diplomatiques et Postes Consulaire à dire : « si la diplomatie gabonaise a été
pendant aussi longtemps dans une forme de léthargie, c’est d’abord et surtout parce
qu’elle n’avait pas, pour la plus part, les hommes qu’il fallait pour la mettre en
œuvre ». Il poursuit encore disant : « Il y’a quelques temps, plus de la moitié des
diplomates en poste ne relevaient pas des corps de la diplomatie. Leur incompétence
avérée et leur manque d’intérêt pour la chose diplomatique ont mité le travail des
ambassades au point qu’elles se sont écroulées comme des bois morts. ». Il conclu en
disant : « pour nombre de ces diplomates d’occasion, la diplomatie est le lieu de loisir,
d’exhibition ou une voie de garage pour homme politiques rupture de bon avec les
autorités. C’est avec cela que nous devons rompre maintenant en professionnalisant
notre diplomatie ».90 Reconnaissant ainsi, toute la difficulté liée au manque de
formation, de professionnalisation de certains diplomates notamment ceux qui
seraient en charge des questions culturelle et environnementale.
Par ailleurs, au regard des insuffisances notées, les représentations
diplomatiques et postes consulaires pourraient promouvoir le développement des
associations culturelles ou s’appuyer sur elles mais aussi prendre en compte les
gabonais vivants à l’étranger. Il s’en suit que chaque gabonais doit être acteur de sa
culture d’autant plus que la Constitution gabonaise dans son préambule proclame
au nom du peuple gabonais son attachement à sa culture.

B – La politique étrangère pour quel intérêt national ?


« Pour réaliser ses différentes missions, le conseiller culturel s’appuie
généralement sur la politique culturelle nationale, lorsqu’elle existe, à défaut d’une
orientation spécifique de la politique étrangère ».91 Par ailleurs, toute politique
étrangère se doit de poursuivre un intérêt national.
Pour ce qui est du Gabon, nous avons pu observer durant la rédaction de cet

90
Janvier OBIANG-ALLOGO et Eric Joël BEKALE, ibidem, 41-42
91
Le politiste, Vol. 1, n°1, 2016, p151

58
ouvrage qu’il n’ya pas de politique étrangère particulièrement claire. Malgré les
fortes ambitions affichées par le Gabon dont nous nous sommes efforcés à
démontrer. Autrement dit, il est difficile de percevoir quel est l’intérêt national
gabonais ou l’intérêt national du Gabon. La Constitution Gabonaise ne définit pas
ce terme « intérêt » encore moins l’expression « intérêt national ». Toutefois il est
dit que le Président de la République est garant des intérêts nationaux. Précisément
en ces termes : « Le Représentant de 1’Etat veille au respect des Intérêts
Nationaux. »92. Nous remarquons qu’il y a non pas un intérêt national, mais
plusieurs intérêts nationaux qui ne sont pas eux aussi définit par la Constitution
Gabonaise.
En outre, la politique culturelle est définit par le ministère de la culture et les
services extérieurs (postes diplomatiques et consulaires) suivent le prolongement
sur la scène internationale. La politique culturelle permettra d’identifier les besoins
et de savoir ce qu’on veut en faire et comment peut-on y arriver. Tant qu’il n’y a pas
de politique culturelle claire il sera difficile de mettre en place des activités
concrètes. Parce que chacun ira dans son sens. Cependant pour le Gabon, à défaut
d’une politique nationale, il existe deux documents qui servent de référence pour
les fonctionnaires culturels (le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) et les
Grands Axes de la politique culturelle en République gabonaise). Au niveau des
services extérieurs, le personnel diplomatique en charge des questions culturelles,
se réfèrent minoritairement et approximativement qu’au PSGE. De plus, il apparait
nettement une absence de coordination de l’ensemble des acteurs. Harmonisation
de la « politique étrangère » à ce(s) document(s) étant entendue que la dimension
culturelle du développement nécessite des interactions entre la culture et les autres
institutions telles que le MAE.
Les diplomates ont de ce fait une difficulté et parfois ne savent pas
concrètement pour quel(s) intérêt(s) et dans quel(s) intérêt(s) ils agissent, au regard
de l’absence d’une politique étrangère clairement élaborée abordant le domaine de
la culture et de l’environnement. D’autant plus qu’ils n’ont pas une ligne de
conduite clairement définie. Agir pour l’intérêt du Gabon sonnerait maintenant
plus comme un simple slogan. Si le CMD reçoit ses lettres de créance dans lesquelles
il est mentionné sans doute ses principales missions qui d’ordinaire sont de
représenter, de négocier, de défendre et d’informer, les conseillers quant à eux non
pas toujours une fiche de missions préétablie avec des indications claires suivant la
visions donnée dans la politique étrangère.
Il tient à indiquer que dans la continuité de la mobilisation des fonds par, les
pouvoirs sur le plan international dans le cadre de la coopération internationale,

92
Article 112b (L.1/94 du 18 Mars 1994), Constitution gabonaise

59
des financements en faveur de la culture ou de l’environnement, comme ce fut le
cas le 27 juin 2017 où le Gabon recevait par une lettre d’intention dit huit (18)
millions de dollars américain de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique Centrale
(CAFI)93. Les Conseillers en charge de ces questions des missions diplomatiques à
l’étranger se doivent de suivre de près, sous l’autorité des Chefs de Mission, ce type
de projets entrepris entre la République gabonaise et ses partenaires.
Aussi, nous pouvons relever dans le champs des limites observées qu’il n’y a
pas un système cohérent d’informations culturelles94 c’est-à-dire, d’instruments de
visibilité sous forme de portail culturel et autres pour assurer un accès élargi aux
informations concernant la culture, la politique culturelle, les actions et initiatives
diverses (actions et initiatives des autorités, institutions et acteurs différents,
événements, partenariats, appels à candidatures, possibilités de financement et de
formation, etc.).95 Aussi, nous notons un faible niveau de qualité de service culturel,
une absence de politique globale structurée et harmonisée. De même qu’une
absence de statistique véritable et fiable. Ceci dit, une faible visibilité économique.
On peut cependant observer une existence d’évènements culturels
internationaux sans retomber économique comme se fût le cas lors du parrainage
par le Gabon de la célébration de la Semaine Africaine96 l’édition 2017 à Paris ; et
que le Gabon (…) a fait adopter la journée culturelle de l’Afrique Centrale »97. De
même que lors du salon du livre à Paris lors de sa 38ème édition, le Gabon a fait venir
des écrivains et des éditeurs autour d’un stand. Cette action a sans doute permis de
valoriser, faire connaitre la culture, et faire en sorte que les entrepreneurs culturels
puissent avoir des opportunités de partenariat avec d’autres. Pour l’ambassade ceci
a été une très grande réussite.
Enfin, il est avéré que les équipements et le budget alloué ne permettent pas

93
Le Gabon en France, lettre d’informations trimestrielle, n°1/ juin-juillet-aout 2017
94
Cette absence d’informations est souvent liée au manque de structuration et d’organisation du
secteur lui-même ; à l’insuffisance d’études prospectives sur la culture ; au manque de collecte, de
traitement et de centralisation de données sur la culture au sein des administrations et institutions
étatiques ; à l’absence de services de statistiques dans les ministères de la culture ; à la réalité d’une
économie culturelle quasi informelle, souterraine et invisible fiscalement et économiquement ; au
faible nombre et à la petite taille des entreprises et industries culturelles [extrait de la stratégie
culturelle de la CEEAC, p.25]
95
Ibid., p.29
96
C’est une manifestation organisée chaque 25 du mois de mai, par le groupe des Ambassadeurs
africains accrédités en France et auprès de l’UNESCO qui commémore la date de la naissance de
l’Organisation de l’Unité africaine-OUA, maintenant Union Africaine (UA), le 25 mai 1963.
97
Extrait du discours de l’Ambassadeur, Délégué permanent de la République gabonaise auprès de
l’Unesco, lors de la Célébration du 57e Anniversaire de l’accession du Gabon à l’Indépendance le Jeudi
17 août 2017 à l’Ambassade du Gabon en France, op. cit

60
toujours aux services culturels de mener à biens les missions qui leurs sont dévolues.
Le sous équipement, voire le non équipement de certaines de nos Représentations
diplomatiques handicape lourdement leur bon fonctionnement98. Jean Ping, ancien
ministre d’Etat aux affaires étrangère du Gabon, va plus loin en déclarant dans son
document « la Diplomatie au service du développement », op., cit., p.21 : « la
majorité de nos diplomates vit dans des conditions que nous pouvons qualifier de pas
correctes »99.
Par cet ensemble de contrainte, il est difficile d’avoir un rendement efficient de
l’activité diplomatique notamment dans les domaines liés à la culture et à
l’environnement. C’est sans doute dans ce sillage que la Direction générale de la
coopération internationale du ministère des affaires étrangères du Gabon avait
organisé à l’intention des diplomates, un atelier de renforcement de capacité au sein
d’une ambassade sur : « l’outillage adéquat lui permettant de multiplier des
partenariats et d’accroître le volume des investissements étrangers, au moment où le
pays amorce la diversification de son économie ».100

98
Voire Eric Joël BEKALE et Janvier OBIANG-ALLOGO, ibidem, p.47
99
Kanel ENGANDJA-NGOULOU, « Le degré zéro de la diplomatie culturelle gabonaise », op. cit.
p.153
100
Propos préliminaires du Coordonnateur général de l’atelier, Sosthène NGOKILA, Ambassadeur du
Gabon, Premier secrétaire général adjoint du MAECF

61
62
Conclusion

En définitive, notre ouvrage consacré à la diplomatie Culturelle et à la


diplomatie environnementale gabonaise nous permet de comprendre la place de la
dimension culturelle et environnementale dans l’activité diplomatique gabonaise.
En effet, il a été important de concilier ces deux éléments la culture et
l’environnement, parce que tous deux sont des identités. Egalement parce que le
Gabon dispose d’un environnement avec un écosystème riche, exceptionnel, qu’on
ne retrouve pas nécessairement ailleurs, de même qu’une culture riche et
diversifiée. Nous retenons que depuis quelques années, comme nous l’avons vu
dans ce livre, nous observons une forte présence du Gabon sur les questions
environnementales au niveau international, c’est un fait particulier qui se justifie
par un constat national et mondial extrêmement tendu et voir en crise dont la
particularité est que ce n’est pas seulement une crise politique militaire mais on
assiste à un débat majeur qui porte sur des valeurs, sur des questions essentielles
d’une certaine vision du monde en particulier de l’humain.
Il convient de noter que le Gabon place la culture et l’environnement au cœur
de son développement. Ceci dit, au côté de l’économie, la culture et
l’environnement sont des piliers de développement à part entière. Du fait que,
comme mentionné dans notre introduction, la puissance d’un Etat sur la scène
internationale ne dépendrait plus uniquement que de sa force économique,
politique, militaire et stratégique ou encore à son positionnement dans les instances
décisionnelles mondiales, mais repose aussi sur sa force d’attraction et sur
l’influence de ses idées, de ses savoirs et de sa culture sur les autres sociétés. Mais
encore, la culture contribue de ce fait au rayonnement d’un pays sur le plan national
que sur le plan international.101

101
Comme l’a montré l’échec des projets menés depuis les années 1970, le développement n’est pas
synonyme de la seule croissance économique. C’est est un moyen d’accéder à une existence
intellectuelle, affective, morale et spirituelle satisfaisante : ainsi le développement est indivisible de la

63
Pour se faire, la culture et l’environnement sont des outils permettant de
répondre à ces défis et de constituer ainsi un véritable atout au niveau international.
Nous faisons remarquer que la culture dans la diplomatie culturelle n’est pas
que classique, c’est aussi l’éducation, la coopération, l’art. La diplomatie culturelle
et la diplomatie environnementale se doivent d’être une doctrine développée par le
ministère des affaires étrangère qui est l’expression et le garant de la politique d’un
pays à l’étranger. La diplomatie culturelle et la diplomatie environnementale se
doivent d’être une déclinaison de cette doctrine défendant l’intérêt national et qui
se déclinerait en axes majeurs dont l’explication de la vision globale que le Gabon a
sur la scène internationale et la position politique et stratégique du Gabon sur cette
scène. Le rôle des diplomates et des experts en la matière seraient alors de définir
les outils culturels et environnementaux les plus appropriés pour propager ce
message.
Au regard de tous les instruments environnementaux et culturels que le Gabon
dispose, nous notons une forte ambition de ce pays de l’importance de ces outils
dans sa diplomatie. A travers les accords multisectoriels ou sectoriels qu’il signe
dans le cadre de sa diplomatie multilatérale ou bilatérale, le Gabon souhaite
redynamiser sa présence sur la scène internationale.
Dans le domaine environnementale le Gabon tente de se faire davantage une
place dans l’échiquier mondial comme on peut le remarquer par le fait que la Gabon
s’est vu confier par l’Union Africaine la coordination du Comité des Chefs d’Etat et
de gouvernements africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Mais aussi
la responsabilité du comité des ministres de l’Union Africaine en charge de
l’environnement (CMAE). Sans doute tout ceci au regard important des
investissements que le Gabon a fait dans ce domaine.
Dans le domaine culturel, le Gabon tente aussi de se faire une place à en juger
par le nombre d’évènements culturels ressent, nous pouvons ainsi noter l’ouverture
d’une bibliothèque au sein de son ambassade bilatérale en France ; l’organisation
d’une exposition célébrant le cinquantenaire de la disparition de son premier
président ; la visite du président gabonais à l’exposition des « forets natales »102 au
musée Quai Branly à Paris, où les œuvres gabonaises ont été mises à l’honneur ; le
parrainage de l’édition 2017 de la semaine africaine à Paris à l’initiative de sa

culture. Le renforcement de la prise en compte de la culture dans les projets de développement durable
est un objectif qui a débuté dans le cadre de la Décennie mondiale pour le développement culturel
(1988-1998). Depuis, des progrès ont été accomplis grâce à un cadre normatif d’ensemble et des outils
de démonstration : statistiques culturelles, inventaires, cartographie nationale et régionale des
ressources culturelles.
102
Exposition consacrée aux arts d’Afrique Centrale sous le thème « les forêts natales, Arts d’Afrique
Equatoriale Atlantique » au Musée du Quay Branly le 11 décembre 2017

64
diplomatie multilatérale. Cependant, L’activité culturelle diplomatique gabonaise
ne permet pas jusque là, de se rendre vraiment compte de la contribution de ses
actions dans l’économie nationale gabonaise, notamment en termes
d’employabilité, et d’impacts sur les autres champs d’activités connus productifs
comme tels que dans les domaines touristique, du transport et de l’hôtellerie.
Malgré la forte volonté affichée par le Gabon, et l’ensemble des initiatives
entreprises, il est difficile de voir, de percevoir le rendement de ses actions.
Cette absence d’informations, de données chiffrées statistiques conforte la
pensée que l’activité culturelle serait encore très peu productif. Toutefois, il
convient de dire que le Gabon tente de structurer, de redynamiser sa diplomatie
pour traduire en acte son ambition manifestée d’être une référence culturelle et
environnement dans son économie nationale.
Pour terminer, le Gabon pourrait envisager l’environnement et la culture,
comme des stratégies par rapport à l’économie numérique et digitale. D’autant plus
qu’aujourd’hui la digitalisation permettrait a de nombreux pays, même les plus
éloignés de la planète d’être un véritable acteur dans ces deux domaines et tirés
profits des opportunités qui existent.

65
66
Bibliographies

1 – Ouvrage sur le thème :


– Henry KISSINGER, la Diplomatie, Paris, Fayrd, 1996
– Janvier Obiang-Allogo et Eric Joël Békale, Pour une diplomatie gabonaise au
service du développement, Paris, Alpha-Omega, 2010
– Kanel Engandja-Ngoulou, Le développement des industries culturelles au Gabon,
Paris, l’Harmattan, 2012
– Merle, M. (1984), la Politique étrangère, Paris, Presses universitaires de France
– Morin, J-F. (2013), la politique étrangère : théorie, méthodes et références,
collection U, Armand Collin
– Perspectives diplomatiques « les politiques étrangères au XXIème siècle », les
éditions du Net, 2010

2 – Articles et revues sur le thème


– Article en ligne, Kiss Alexandre Charles, Sicault Jean-Didier. La Conférence des
Nations Unies sur l’environnement (Stockholm, 5/16 juin 1972). In : Annuaire
français de droit international, volume 18, 1972
– Jochen Sohnle, « Démocratie et diplomatie environnementales – Acteurs et
processus en droit international », Éric Canal-Forgues, éd Pedone, 2015, Civitas
Europa (N° 36), 2016
– Kanel ENGANDJA-NGOULOU, « Le degré zéro de la diplomatie culturelle
gabonaise », Le politiste, Vol. 1, n°1, 2016
– Le Gabon en France, « lettre d’informations trimestrielle », n°2, septembre-
décembre 2018
– Le Gabon en France, lettre d’informations trimestrielle, n°1/ juin-juillet-aout 2017
– Moufdi M’FAREJ, « De la diplomatie traditionnelle à la diplomatie culturelle »,
Diplomatie, n°28, septembre-octobre 2007

67
– Tsayem Demaze, Moïse. « Les conventions internationales sur l’environnement :
état des ratifications et des engagements des pays développés et des pays en
développement », L’Information géographique, vol. vol. 73, no. 3, 2009

3 – Documents officiels
– Banque Africaine de Développement, Document stratégique pays, 2011-2015
– Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, Stratégie Culturelle de
la CEEAC
– Les Grands axes de la politique culturelle en République Gabonaise
– Organisation internationale de la Francophonie, Profil culturel des pays du Sud
membre de la Francophonie. Un aperçu de trois pays de la CEMAC : Cameroun,
Congo-Brazzaville, Gabon, 2011
– Organisation Internationale de la Francophonie, « Rapport de l’Assemblée
parlementaire de la francophonie, section canadienne lors de la Réunion de la
Commission de l’éducation, de la Communication et des Affaires Culturelles »
Québec, janvier 2011
– Plan Stratégique Gabon Emergent : Vision 2025 et orientations stratégiques, 2011-
2016

4 – Textes règlementaires
– Constitution Gabonaise
– Décret n°456/98/MAECIFNIR du 19 avril 2013 portant attribution et
organisation du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération
internationale, de la Francophonie, Chargé du NEPAD et de l’Intégration
Régionale
– Loi n° 7/2014, du 1er août 2014, relative à la protection de l’environnement en
République gabonaise)

5 – Ouvrages méthodologiques
– BEAUD, (M.), L’Art de la thèse, Paris, La Découverte, 1985.
– Françoise MARTHEL, Méthodologie, recherche en soin infirmiers n°15 –
décembre 1988
– GRAWITZ, (M.), Méthodes des sciences sociales, 2è édition, Paris, Dalloz, 2001
– Laubet (D.B). Jean Louis, Initiation aux méthodes de recherche en sociales,
l’Harmattan, Paris, 2000
– N’da, P., Méthodologie de la recherche, de la problématique à la discussion des
résultats, Editions Universitaires de Côte d’Ivoire, Abidjan, 2002
– PAILLE, (P.), La méthodologie qualitative. Postures de recherches et travail de

68
terrain, Paris, Armand Colin, 2016, réed., 2010
– Traite des devoirs (44 AV.JC), Ciceron (Trad. Gallon la-bastide), édition Victor
lecou, 1850

6 – Travaux universitaires
– Loïc Gerbault, mémoire de recherche sous le thème « diplomatie culturelle ».
Soutenu à l’Institue d’étude Politique de Toulouse, sous la direction de Conte
Claire, 2007-2008.

7 – Sites internet
– www.ababord.org/une-approche-anthropologique
– https://apf.francophonie.org/IMG/pdf/2011_cecac_theme2_canada.pdf
– https://artsdesignafrica.com/12-œuvres-africaines-plus-cheres-jamais-vendues-
partie-ii/
– https://doi.org/10.3406/afdi.1972.1717
– www.sciencespo-lille.eu/sites/default/files/guide_preparer_et_rediger_un_
memoire_de_recherche.pdf
– www.notre-planet.info/environnement
– https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1972_num_18_1_1717

8 – Ouvrages généraux
– Dario BATTISTELLA, théorie des Relations Internationales, 3ème édition, Paris
SciencesPo, Les Presses, 2009
– Fernand Braudel : « La grammaire des civilisations » – Editions Flammarion,
1993
– Florian LOUIS, « les Grands théoriciens de la géopolitiques », 2ème édition, PUF
– Han J. Morgenthan, Politics among Nations, the struggle for power and peace,
Seventh edition, Mc Graw Hill, Higher Education, New York. 2006
– Max GOUNELLE, Relations Internationales, Paris, Dalloz, 2010
– M-CL. SMARTS. D. BATTISTELLA, P. VERNNESSON, Dictionnaire des
Relations Internationales, 2ème édition. Paris. Dalloz, 2006
– N.J. SPYKMAN, Géographie et politique étrangère, 1938.
– Smith S. and Smith M. (1988), “the Analytical Background : Approaches to the
study British Foreign Policy”, in British Foreign Policy : Tradition, Change and
Transformation, Londres, Unwin, Hyman
– Sur, S. (2000), Relations Internationales, Paris, ed. Montchretien
– Tylor, Edward Burnett, In Seymour-Smith, C. (1986) Mac millan Dictionary of
Anthropology. The Macmillan Press LTD

69
9 – Documents généraux :
– Discours de l’Ambassadeur, Délégué permanent du Gabon auprès de l’Unesco,
lors de la Célébration du 57e Anniversaire de l’accession du Gabon à
l’Indépendance, Paris 17 aout 2017
– Discours du Président de la République gabonaise à la conférence des Nations
Unies sur les Océan, New York, 5 juin 2017

70
Annexes

1 – Parcs nationaux gabonais

Parcs Superficies en KM2 Types de paysage Observations


Parc national
1550 Côte sableuse
de Loango
Parc national Patrimoine mondiale
4970 Forêt et savane
de la Lopé de l’UNESCO (2007)
Parc national d’Ivindo 3000 Forêt équatoriale Liste indicative* (2005)
Parc national d’Akanda 540 Mangrove
Parc national
690 Montagne Liste indicative (2005)
de Birougou
Parc national
80 Côte sableuse
de Mayumba
Parc national Parcs le plus grand
7560 Forêt équatoriale
de Mikébé Liste indicative (2003)
Parc national
1200 Montagne
des Monts de Cristal
Parc national
4500 Forêt équatoriale Liste indicative (2005)
de Moukalaba-Dougou
Parc national de
1160 Forêt équatoriale
Mwagna
Parc national
2050 Forêt équatoriale Liste indicative (2005)
de Plateau Batéké
Parc national Mangrove, côte
870
de Pongara sableuse
Parc national de Wara 1070 Montagne

*La Liste indicative regroupe l’inventaire des biens que chaque État partie a l’intention de
proposer pour inscription au cours des cinq ou dix ans à venir.

71
2 – Conventions culturelles ratifiées par le Gabon
(Membre de l’UNESCO depuis le 16 novembre 1961)
TYPES
CONVENTIONS DATES
D’INSTRUMENTS
– Convention pour la protection des biens culturels 04/12/1961 Adhésion
en cas de conflit armé, avec règlement d'exécution.
La Haye, le 14 mai 1954.
– Protocole à la Convention pour la protection des 04/12/1961 Adhésion
biens culturels en cas de conflit armé et résolutions
de la Conférence. La Haye, le 14 mai 1954.
– Accord pour l'importation d'objets de caractère 04/09/1962 Adhésion
éducatif, scientifique ou culturel, avec annexes A, B,
C, D et E et Protocole annexé. Florence, le 17 juin
1950
– Convention concernant la protection du 30/12/1986 Ratification
patrimoine mondial, culturel et naturel. Paris, le 16
novembre 1972
– Convention concernant les mesures à prendre 29/08/2003 Acceptation
pour interdire et empêcher l'importation,
l'exportation et le transfert de propriété illicites des
biens culturels. Paris, le 14 novembre 1970
– Deuxième Protocole relatif à la Convention de La 29/08/2003 Adhésion
Haye pour la protection des biens culturels en cas de
conflit armé. La Haye, 26 mars 1999
– Convention pour la sauvegarde du patrimoine 18/06/2004 Acceptation
culturel immatériel. Paris, le 17 octobre 2003
– Convention sur la protection et la promotion de la 15/05/2007 Ratification
diversité des expressions culturelles. Paris, 20
octobre 2005
– Convention sur la protection du patrimoine 01/02/2010 Acceptation
culturel subaquatique. Paris, le 2 novembre 2001
Source : site officiel UNESCO

3 – Liste de quelques jargons diplomatique


a – Extrait de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques
Conclue à Vienne le 18 avril 1961
Art. 1
Aux fins de la présente Convention, les expressions suivantes s’entendent
comme il est précisé ci-dessous :
a. l’expression « chef de mission » s’entend de la personne chargée par l’Etat

72
accréditant d’agir en cette qualité ;
b. l’expression « membres de la mission » s’entend du chef de la mission et des
membres du personnel de la mission ;
c. l’expression « membres du personnel de la mission » s’entend des membres
du personnel diplomatique, du personnel administratif et technique et du
personnel de service de la mission ; Relations diplomatiques et consulaires.
d. l’expression « membres du personnel diplomatique » s’entend des membres
du personnel de la mission qui ont la qualité de diplomates ;
e. l’expression « agent diplomatique » s’entend du chef de la mission ou d’un
membre du personnel diplomatique de la mission ;
f. l’expression « membres du personnel administratif et technique » s’entend
des membres du personnel de la mission employés dans le service administratif et
technique de la mission ;
g. l’expression « membres du personnel de service » s’entend des membres du
personnel de la mission employés au service domestique de la mission ;
h. l’expression « domestique privé » s’entend des personnes employées au
service domestique d’un membre de la mission, qui, ne sont pas des employés de
l’Etat accréditant ;
i. l’expression « locaux de la mission » s’entend des bâtiments ou des parties de
bâtiments et du terrain attenant qui, quel qu’en soit le propriétaire, sont utilisés aux
fins de la mission, y compris la résidence du chef de la mission.

b – Extrait de la Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités


Art. 2. – Expressions employées
1. Aux fins de la présente Convention :
a. l’expression « traité » s’entend d’un accord international conclu par écrit
entre Etats et régi par le droit international, qu’il soit consigné dans un instrument
unique ou dans deux ou plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa
dénomination particulière ;
b. les expressions « ratification », « acceptation », « approbation » et
« adhésion » s’entendent, selon le cas, de l’acte international ainsi dénommé par
lequel un Etat établit sur le plan international son consentement à être lié par un
traité ;
c. l’expression « pleins pouvoirs » s’entend d’un document émanant de
l’autorité compétente d’un Etat et désignant une ou plusieurs personnes pour
représenter l’Etat pour la négociation, l’adoption ou l’authentification du texte d’un
traité, pour exprimer le consentement de l’Etat à être lié par un traité ou pour
accomplir tout autre acte à l’égard du traité ;

73
d. l’expression « réserve » s’entend d’une déclaration unilatérale, quel que soit
son libellé ou sa désignation, faite par un Etat quand il signe, ratifie, accepte ou
approuve un traité ou y adhère, par laquelle il vise à exclure ou à modifier l’effet
juridique de certaines dispositions du traité dans leur application à cet Etat ;
e. l’expression « Etat ayant participé à la négociation » s’entend d’un Etat ayant
participé à l’élaboration et à l’adoption du texte du traité ;
f. l’expression « Etat contractant » s’entend d’un Etat qui a consenti à être lié
par le traité, que le traité soit entré en vigueur ou non ;
g. l’expression « partie » s’entend d’un Etat qui a consenti à être lié par le traité
et à l’égard duquel le traité est en vigueur ;
h. l’expression « Etat tiers » s’entend d’un Etat qui n’est pas partie au traité ;
i. l’expression « organisation internationale » s’entend d’une organisation
intergouvernementale.

4 – Liste non exhaustive des grandes dates de l’investissement environnemental


du Gabon outre les grands Textes internationaux auxquels il adhère.
Dates Intitulés
1951 Classement de la réserve domaniale de la forêt
de la Mondah
1960 Création du fond forestier gabonais de
reboisement
1963 Inauguration de la mission biologique de
Makokou
2000 Adoption du Plan National d’Action
Environnemental
2002 Création de 13 parcs nationaux
2010 Création du conseil climat
2014 Création du conseil national de la mer
2015 Inauguration de l’AGEOS
2017 Création de 20 parcs marins

74
Table des matières

Avant-propos ........................................................................................................ 5
Exergue .................................................................................................................. 7
Sigles et abréviations ............................................................................................ 9
Introduction ......................................................................................................... 11

Partie I :
La diplomatie culturelle et environnementale
La diplomatie ? ............................................................................................. 25
Politique étrangère ? .................................................................................... 26
Chapitre 1 – Les enjeux de la diplomatie culturelle ........................................ 29
A – Théorie du Soft Power : Puissance et économie ............................... 29
B – Enjeu politique de la diplomatie culturelle ........................................ 31
Chapitre 2 – Les mécanismes de la diplomatie environnementale ............... 33
A – Enjeu géopolitique et principes directeurs ........................................ 33
B – Stratégies et instruments internationaux ........................................... 35

Deuxième partie :
Le Gabon sur la scène internationale
Chapitre 1 – Le Gabon un pays avant-gardiste sur les questions
environnementales pour redynamiser sa politique étrangère........................ 41
A – L’impact des réformes environnementales du Gabon
dans les négociations climatiques internationales ................................... 41
B – Les orientations des politiques et programmes environnementaux
au niveau diplomatique ............................................................................... 43

75
Chapitre 2 – La culturelle comme autre facteur de modernisation
des rapports du Gabon avec ses partenaires ..................................................... 45
A – L’instrumentalisation de la culture au niveau diplomatique ........... 45
B – L’impact économique de l’activité culturelle diplomatique ............. 48

Troisième partie :
Regards sur la gouvernance de la culture et de l’environnement
dans la diplomatie gabonaise
Chapitre 1 – Les Mérites ...................................................................................... 55
A – Les instruments nationaux ................................................................... 55
B – Des atouts nationaux à la valorisation à l’international ................... 56
Chapitre 2 – Défis et Suggestions ....................................................................... 57
A – Formation des diplomates.................................................................... 57
B – La politique étrangère pour quel intérêt national ? ........................... 58
Conclusion ............................................................................................................ 63
Bibliographies ....................................................................................................... 67
1 – Ouvrage sur le thème : ........................................................................... 67
2 – Articles et revues sur le thème .............................................................. 67
3 – Documents officiels................................................................................ 68
4 – Textes règlementaires ............................................................................ 68
5 – Ouvrages méthodologiques .................................................................. 68
6 – Travaux universitaires ........................................................................... 69
7 – Sites internet ........................................................................................... 69
8 – Ouvrages généraux ................................................................................. 69
9 – Documents généraux : ........................................................................... 70
Annexes ................................................................................................................. 71
1 – Parcs nationaux gabonais ...................................................................... 71
2 – Conventions culturelles ratifiées par le Gabon .................................. 72
3 – Liste de quelques jargons diplomatique .............................................. 72
4 – Liste non exhaustive des grandes dates de l’investissement
environnemental du Gabon outre les grands
Textes internationaux auxquels il adhère. ................................................. 74

76
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Dépôt légal : octobre 2018

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Imprimé en France, 2018

78

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