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FACULTE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES FES

Licence professionnel : DMDD Professeur : Mr. A. BOUZOUBAA


Droit et Administration de l’Environnement

Plan :

Introduction

I- Accords internationaux

II- Dispositives législatives et réglementaire nationale

III- Définition des termes

IV- Classification des déchets

V- La loi sur les déchets et les objectifs du développement durable.

Conclusion

Réalisé par :

 MOUJJAI Morad
 RACHIDI Fouad
 OUGHEGI Youssef
 EL GUEDDAR Manal

Encadré par : Pr A.BOUZOUBAA

Année universitaire 2018/2019


INTRODUCTION

Dans un monde en pleine expansion démographique, la gestion des déchets devient


un enjeu de plus en plus crucial de la promotion d’un environnement durable.

Le PNUE considère que la gestion des déchets est l’un des services publics les plus
complexes et les plus coûteux et l’un des postes budgétaires les plus conséquents.

Dans le but de relever les défis relatifs à une gestion efficace et rationnelle des
déchets, le Maroc, comme bien d’autres pays du Sud, s’est engagé dans de multiples
démarches réglementaires et institutionnelles en la matière.

Cet engagement se focalise sur un effort soutenu d’adaptation et du renforcement et


du renouveau de l’arsenal juridique qui servira de cadre d’action aux pouvoirs publics
dans le domaine des déchets. En effet, cet arsenal traduit une volonté d’offrir une
profondeur stratégique et durable à l’action en instaurant des règles et des délais
précis. Ainsi, les instruments juridiques et institutionnels relatifs au domaine des
déchets sont de véritables leviers de développement durable. Ils en énoncent les
principes et les objectifs généraux et en définissent le cadre réglementaire de mise en
œuvre.

Ces instruments juridiques ont pour vocation d’identifier les obligations et les
responsabilités réciproques de toutes les parties prenantes.

La promulgation de la loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination


vient réglementer la gestion des déchets en couvrant toute la chaîne de la collecte
jusqu’à l’élimination en passant par le traitement et la valorisation.

Par ailleurs, l’analyse du cadre réglementaire actuel montre qu’il existe un nombre
important de textes et de dispositions qui se rapportent directement ou indirectement
au développement durable.

I. Accords internationaux

Plusieurs accords internationaux énonçant des principes fondamentaux relatifs à la


santé publique, à la protection de l’environnement et à la gestion sécurisée des
déchets ont été signés. Ces principes et conventions sont présentés ci-dessous et
doivent être pris en considération lors de la planification de la gestion de toutes
natures de déchets.

 Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets


dangereux et de leur élimination (PNUE, 1992) La Convention de Bâle a pour
objectifs principaux de réduire au minimum la production de déchets
dangereux, de traiter ces déchets aussi près que possible du lieu de production
et de réduire les mouvements de déchets dangereux. Elle stipule que le seul
passage transfrontalier de déchets dangereux qui soit légitime est l’exportation
de déchets depuis un pays qui manque d’infrastructure d’élimination sûre et
d’expertise vers un pays qui en dispose. Cette convention est ratifiée par le
Maroc en Décembre 1995.
 Convention de Bamako (1991) Traité signé par 12 nations africaines qui interdit
l’importation en Afrique de tout déchet dangereux.
 Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (PNUE, 2004)
Cette convention vise à la réduction de la production et de l’utilisation de
polluants organiques persistants (POP), ainsi qu’à l’élimination des émissions
involontaires de POP comme les dioxines et les furanes ; a été ratifié par le
Maroc en avril 2004.
 Principe du pollueur payeur Tout producteur de déchets est responsable
légalement et financièrement de l’élimination de ses déchets en toute sécurité
pour les personnes et l’environnement (même si certaines tâches sont sous-
traitées).
 Principe de précaution Quand le risque est incertain, il doit être considéré
comme significatif, et des mesures de protection doivent être prises en
conséquence.
 Principe de proximité Le traitement et l’élimination des déchets dangereux
doivent se faire le plus près possible de leur production.
 Agenda 21 (plan d’action pour le XXIe siècle adopté par 173 chefs d’État lors du
sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio en 1992) Réduire au minimum la
production de déchets, réutiliser et recycler, traiter et éliminer par des
méthodes sûres et respectueuses de l’environnement, déposer les résidus dans
des décharges contrôlées.
 Initiatives OMS et PNUE sur le mercure et décision VIII/33 de la Conférence des
Parties à la Convention de Bâle sur les déchets de mercure Des mesures
devaient être prises le plus rapidement possible pour identifier les populations à
risque d’exposition au mercure et réduire les rejets d’origine humaine. L’OMS
propose d’accompagner les pays dans la mise en œuvre de la stratégie qui
prévoit, sur le long terme, l’interdiction des dispositifs contenant du mercure.
 L’approche Stratégique de la Gestion Internationale des produits chimiques qui
est une démarche juridiquement non contraignante, approuvée en septembre
2002 par le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg.
II. DISPOSITIVES LEGISLATIVES ET REGLEMENATAIRES NATIONALE
1) La Loi n°11-03 ; Loi relative à la protection et à la mise en valeur de
l’environnement

La présente loi a pour objet d’édicter les règles de base et les principes généraux de la
politique nationale dans le domaine de la protection et de la mise en valeur de
l’environnement. Ces règles et principes visent à :

• Protéger l’environnement contre toutes formes de pollution et de dégradation quelle


qu’en soit l’origine ;

• Améliorer le cadre et les conditions de vie de l’homme ;

• Définir les orientations de base du cadre législatif, technique et financier concernant


la protection et la gestion de l’environnement ;

• Mettre en place un régime spécifique de responsabilité garantissant la réparation des


dommages causés à l’environnement et l’indemnisation des victimes.

2) Loi n° 12-03 relative aux études d'impact sur l'environnement

L'étude d'impact sur l'environnement a pour objet de:

• Evaluer de manière méthodique et préalable, les répercussions éventuelles, les effets


directs et indirects, temporaires et permanents du projet sur l'environnement et en
particulier sur l'homme, la faune, la flore, le sol, l'eau, l'air, le climat, les milieux
naturels et les équilibres biologiques, sur la protection des biens et des monuments
historiques, le cas échéant sur la commodité du voisinage, l'hygiène, la salubrité
publique et la sécurité tout en prenant en considération les interactions entre ces
facteurs;

• Supprimer, d'atténuer et de compenser les répercussions négatives du projet :

• Mettre en valeur et d'améliorer les impacts positifs du projet sur l'environnement;

• Informer la population concernée sur les impacts négatifs du projet sur


l'environnement.

3) Loi n° 30-05 relative au transport par route de marchandises dangereuses :

La présente loi définit les règles spécifiques applicables au transport par route de
marchandises dangereuses. A cet effet, elle détermine :
• Les conditions de classification, d'emballage, de chargement, de déchargement et de
remplissage de ces marchandises ainsi que leur expédition, notamment la
signalisation, l'étiquetage, le placardage, le marquage et les documents devant
accompagner les expéditions ;

• Les conditions d'utilisation des véhicules, des citernes, des conteneurs et des autres
engins de transport par route de marchandises dangereuses ;

• Les obligations incombant aux intervenants dans l'opération de transport par route
de marchandises dangereuses.

4) la loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination :

La présente loi a pour objet de prévenir et de protéger la santé de l'homme, la faune,


la flore, les eaux, l'air, le sol, les écosystèmes, les sites et paysages et l'environnement
en général contre les effets nocifs des déchets. A cet effet, elle vise:

- La prévention de la nocivité des déchets et la réduction de leur production;

- L'organisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement des déchets et


de leur élimination de façon écologiquement rationnelle;

- La valorisation des déchets par le réemploi, le recyclage ou toute autre opération


visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l'énergie;

- La planification nationale, régionale et locale en matière de gestion et d'élimination


des déchets;

- L'information du public sur les effets nocifs des déchets, sur la santé publique et
l'environnement ainsi que sur les mesures de prévention ou de compensation de leurs
effets préjudiciables;

- La mise en place d'un système de contrôle et de répression des infractions commises


dans ce domaine.

III DEFINITION DES TERMES

Au sens de la présente loi (la loi n° 28-00), on entend par:

1- Déchets: tous résidus résultant d'un processus d'extraction, exploitation,


transformation, production, consommation, utilisation, contrôle ou filtration, et d'une
manière générale, tout objet et matière abandonnés ou que le détenteur doit éliminer
pour ne pas porter atteinte à la santé, à la salubrité publique et à l'environnement;

2 - Déchets ménagers: tout déchet issu des activités des ménages;


3 - Déchets assimilés aux déchets ménagers: tout déchet provenant des activités
économiques, commerciales ou artisanales et qui par leur nature, leur composition et
leurs caractéristiques, sont similaires aux déchets ménagers; 4 - Déchets industriels:
tout déchet résultant d'une activité industrielle, agro-industrielle, artisanale ou d'une
activité similaire;

5 - Déchets médicaux et pharmaceutiques: tout déchet issu des activités de


diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou curatif dans les domaines de
la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets résultant des activités des
hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la recherche scientifique, des
laboratoires d'analyses opérant dans ces domaines et de tous établissements
similaires;

6 - Déchets dangereux: toutes formes de déchets qui, par leur nature dangereuse,
toxique, réactive, explosive, inflammable, biologique ou bactérienne, constituent un
danger pour l'équilibre écologique tel que fixé par les normes internationales dans ce
domaine ou contenu dans des annexes complémentaires;

7 - Déchets inertes: tout déchet qui ne produit pas de réaction physique ou chimique
tels les déchets provenant de l'exploitation des carrières, des mines, des travaux de
démolition, de construction ou de rénovation et qui ne sont pas constitués ou
contaminés par des substances dangereuses ou par d'autres éléments générateurs de
nuisances;

8 - Déchets agricoles: tout déchet organique généré directement par des activités
agricoles ou par des activités d'élevage ou de jardinage;

9 - Déchets ultimes: tout résidu résultant de déchets traités ou ceux qui ne sont pas
traités selon les conditions techniques et économiques actuelles;

10 - Gestion des déchets: toute opération de pré collecte, de collecte, de stockage, de


tri, de transport, de mise en décharge, de traitement, de valorisation, de recyclage et
d'élimination des déchets y compris le contrôle de ces opérations ainsi que la
surveillance des sites de décharges pendant la période de leur exploitation ou après
leur fermeture;

11 - Collecte des déchets: toute action de ramassage des déchets par la commune, par
un groupement de communes ou par tout autre organisme habilité à cet effet;

12 - Stockage des déchets: dépôt provisoire des déchets dans une installation
autorisée à cet effet;
13 - Traitement des déchets: toute opération physique, thermique, chimique ou
biologique conduisant à un changement dans la nature ou la composition des déchets
en vue de réduire dans des conditions contrôlées, le potentiel polluant ou le volume et
la quantité des déchets, ou d'en extraire la partie recyclable;

14 - Elimination des déchets: toute opération d'incinération, de traitement, de mise en


décharge contrôlée ou tout procédé similaire permettant de stocker ou de se
débarrasser des déchets conformément aux conditions assurant la prévention des
risques pour la santé de l'homme et de l'environnement;

15 - Valorisation des déchets: toute opération de recyclage, de réemploi, de


récupération, d'utilisation des déchets comme source d'énergie ou toute autre action
visant à obtenir des matières premières ou des produits réutilisables provenant de la
récupération des déchets, et ce, afin de réduire ou d'éliminer l'impact négatif de ces
déchets sur l'environnement;

IV. CLASIFICATION DES DECHETS:

On classe généralement les déchets en fonction de leur nature, de la nature du


danger, selon l'origine de production et la position du déchet dans le traitement :

 Selon la nature physique :

Dans cette rubrique, on distingue les déchets solides, les déchets liquides
et les déchets gazeux. La nature du déchet est alors le premier moyen de classification
des déchets mais n'est pas le seul. Il existe en effet d'autres ;

 Selon la nature du danger : Ici il s'agit de classifier les déchets selon la nature
du danger qu'ils font courir à l'environnement. Ici, on distingue :

 Les déchets spéciaux : ce sont les déchets qui peuvent représenter un danger
direct ou indirect pour l'environnement et qui nécessitent un traitement ;

 Les déchets ménagers et assimilés : ce sont les déchets issus des ménages qui
sont souvent sous la responsabilité des municipalités.

Les déchets inertes : ce sont des déchets dont le potentiel polluant est nul ou
presque nul.

 Selon l'origine de production

L'origine de production est aussi un mode de classification des déchets. Ainsi, on


distingue :
 Les déchets urbains : qui regroupent les ordures ménagères et les déchets de la
municipalité ;

 Les déchets industriels : ce sont les déchets produits par les industries et qui
ont leur mode de traitement propre que les autres types de déchets ;

 Les déchets agricoles et du secteur agroalimentaire : ce sont tous les déchets


issus de l'agriculture et même de l'élevage ;

Les déchets des activités de soins : ce sont des déchets issus des activités de
soins.

 Selon la position du déchet dans le traitement :

Un dernier mode de classification des déchets fait intervenir la position du


déchet dans le traitement. On distingue :

 Les déchets primaires : ce sont les déchets n'ayant subi aucune transformation,
aucun traitement ;

 Les déchets secondaires : ce sont les déchets ayant suivi un traitement ou ce


sont des déchets issus du traitement d'un effluent ;

 Les déchets ultimes : la notion de déchet ultime apparaît comme étant


l'ensemble de déchet dont on a extrait la part valorisable du déchet.

V. LA LOI SUR LES DÉCHETS ET LES OBJECTIFS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

La dite loi a pour finalité de jeter les bases d’une politique ‘déchets’ qui s’articule
autour d’un double objectif : d’une part, la modernisation des processus de gestion en
vigueur dans le secteur des déchets et, d’autre part, la réduction, autant que possible,
des impacts négatifs des déchets sur la santé humaine et sur l’environnement. Aussi,
les apports de cette loi excèdent-ils le comblement d’un vide juridique pour s’attacher
à poser les jalons d’un cadre général de gestion adapté aux réalités du pays. Elle
permet, par ailleurs, au Maroc d’honorer ses engagements souscrits dans de
nombreuses conventions internationales recommandant la mise en place d’une
gestion rationnelle et écologique des déchets. En tout état de cause, la loi sur les
déchets ambitionne de mettre fin à la prolifération des décharges sauvages, à
l’inexistence des installations de traitement et de valorisation, et notamment à la
déresponsabilisation des producteurs des différents types de déchets. Par ailleurs, ledit
cadre juridique est innovant également en sa prise en considération des objectifs du
développement durable.
CONCLUSION

Partout dans le monde, au nord ou au sud, les villes doivent de toute urgence faire
face améliorer la gestion de leurs déchets. Si elles ne le font pas, elles seront
confrontées à une véritable crise comme la Banque mondiale nous y alerte dans son
rapport intitulé ‘What a Waste : A Global Review of Solid Waste Management’.Il s’agit
d’une crise relativement silencieuse qui s’amplifie chaque jour et qui semble
aujourd’hui inévitable face à l’augmentation du niveau de vie d’une population urbaine
sans cesse grandissante.

Le Maroc a déployé d’importants moyens et efforts sur les plans législatif et


institutionnel pour mettre en œuvre plusieurs plans et programmes dans le but
d’intégrer la dimension écologique dans les politiques publiques nationales.
L’automatisation et la miniaturisation de ces procédés vont conduire à une réduction
du volume et des risques des déchets, et donc à une gestion maîtrisée qui va dans le
sens de la protection des personnes et de l’environnement.
LE CHU DE FÈS TRAITE DÉSORMAIS SES DÉCHETS
MÉDICAUX
Le centre, qui a nécessité un investissement de 20 MDH, est doté d’un plateau technique performant avec
des procédés écoresponsables répondant aux normes internationales. Il dispose d’une capacité de
traitement qui se situe entre 7,2 T et 8,5 T/j. Les déchets sont traités dans un délai de 24 heures
maximum par un système de broyage-désinfection.

Près de 20 MDH. C’est le montant dédié à la réalisation du nouveau site pour le traitement des Déchets
d’activité de soins à risque infectieux (DASRI) au sein du CHU Hassan II de Fès. Ce dernier vient d’être
inauguré par le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi. Selon Khalid Aït Taleb, directeur du Centre
hospitalier universitaire Hassan II de Fès, «avant la création de ce service, le traitement des déchets
médicaux était réalisé par des sociétés externes, et le CHU n’assurait pas le contrôle de la qualité du
traitement des déchets.

Aujourd’hui, nous serons capables de traiter nos propres déchets et de les décontaminer avant de quitter
l’hôpital». Ce projet, réalisé suite à un partenariat public/privé, est doté d’un plateau technique performant
avec des procédés écoresponsables répondant aux normes internationales, et avec une capacité de traitement
qui se situe entre 7,2 T et 8,5 T/j, alors que la moyenne des déchets générés par le CHU de Fès ne dépasse pas
1,5 T/j.

Sur ce point, il faut savoir qu’une fois collectés, les déchets sont traités dans un délai de 24 heures maximum
par un système de broyage-désinfection. Ainsi, une traçabilité de ces déchets est assurée tout au long du
processus de traitement, dès la collecte en passant par des modalités d’entreposage et d’élimination. «Cette
initiative va animer davantage la concurrence entre les différents CHU du royaume, pour que chaque région
puisse traiter ses propres déchets en toute sécurité et avec la préservation de l’environnement», explique Aït
Taleb.
La gestion des déchets qui regroupe la collecte, le négoce et le courtage, au même
titre que le transport, le traitement et la réutilisation ou l'élimination des déchets, est un
sujet d’une grande importance, à dimension planétaire. Alors que les modes économiques
et de consommation mondiaux sont de plus en plus polluants et qu’en parallèle, la
croissance de la population mondiale est en hausse, la gestion des déchets, branche de la
rudologie appliquée, fut le sujet autour duquel s’est articulée une parution unique en son
genre. Au prix d’incommensurables efforts et d’une étude qui a commencé en 1988, Hmad
Goliat, auteur de l’ouvrage intitulé «Droits des déchets», a rendu possible et accessible
une matière aussi drue qu’évolutive.
Le livre aborde de manière pédagogique les obligations en matière de traitement et
démontre l’incohérence entre les textes de lois et leur application sur le terrain. Dans ce
cadre, il propose une synthèse en deux volets du droit des déchets au Maroc. Tout
d’abord, l’introduction met en avant l’Article 31 de la Constitution du 18 juin 2011. Celui-ci
incite l’Etat, les établissements publics ainsi que les collectivités territoriales à se
mobiliser afin de mettre en place les moyens permettant aux citoyens de jouir du droit
relatif à un environnement sain et au développement durable. Cet article est considéré
comme faisant partie de la troisième génération des droits de l’Homme.
Après un chapitre préliminaire consacré aux conséquences de la gestion des déchets et
les problèmes liés au traitement et au contrôle des déchets ménagers, industriels et
hospitaliers dont la dangerosité n’est plus à prouver, la première partie est une manière
de rentrer dans le vif du sujet, en traitant de façon exhaustive la réglementation des
déchets à travers l’analyse de la réglementation spécifique à ceux dangereux, ainsi que la
responsabilité des pollueurs.
Le second, quant à lui, explore le cadre institutionnel de la gestion des déchets, en
abordant d’une part, les structures administratives étatiques, notamment les structures
administratives éclatées et les institutions interministérielles. M. Goliat, docteur en droit
public, s’est ensuite penché sur l’analyse des structures administratives infra-étatiques,
pointant ainsi le rôle limité des communes, sans oublier la planification de la gestion des
déchets par les autorités de l’administration centrale.
En conclusion, Hmad Goliat a tenu à souligner plusieurs aspects. Le premier est relatif au
traitement qui fait selon lui figure de parent pauvre parmi les préoccupations des
décideurs et services communaux. De plus, il a fait remarquer que le droit des déchets
présente des insuffisances face aux problèmes posés par les déchets hétérogènes.
Somme toute, il nous a paru évident que le droit et le traitement des déchets au Maroc
souffrent de plusieurs dysfonctionnements. Dans ce cas et comme l’a indiqué Hmad
Goliat, la responsabilité est partagée entre industriels, consommateur-citoyen et
institutions garantes des contrôles.

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