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MASTER DROIT PENAL ET SCIENCES CRIMINELLES

Semestre : 3
Module : Droit Pénal Comparé

Exposé sous le thème :

LES MESURES ALTERNATIVES AUX


POURSUITES : ETUDE COMPARATIVE
ENTRE LE DROIT PENAL MAROCAIN ET
LE DROIT PENAL FRANÇAIS

Version rectifiée.

Présenté par: Soumis à l’appréciation de:

FOUZAR Chaimaa Pr. ATMANI Khalid


LATOUNDOU VAUH Vanel Spincer
MAHBAB Ahlam
SOW Djiby
ZOUIDA Ilham

ANNEE UNIVERSITAIRE 2022/2023


LISTE DES ABREVIATIONS

ART. : Article
CIRC. : Circulaire
CPM : Code Pénal Marocain
CPPF : Code de procédure pénale français
CPPM : Code de procédure pénale marocain
CRSJ : Charte de la Réforme du Système Judiciaire
Ed. : Edition
ETC. : Et cetera
EX. : Exemple
N° : Numéro
OIP : Observatoire International des Prisons
OMP : Observatoire Marocain des Prisons
Op.cit. : Opere citato « dans l’ouvrage cité »
P. : Page
PV : Procès-verbal
SOMMAIRE

INTRODUCTION

I. Les mesures alternatives aux poursuites pénales en France

A- La médiation pénale

B- D’autres mesures

II. Les mesures alternatives aux poursuites pénales au Maroc

A- La transaction pénale

B- D’autres mesures

CONCLUSION
INTRODUCTION

Nombre de sociétés aujourd’hui sont confrontées aux problèmes de l’inflation des tribunaux,
de la surpopulation carcérale et de la croissance plus ou moins considérable de la criminalité et
de la récidive, et ce, malgré l’application parfois impulsive de la répression face aux
commissions d’infractions.
Ainsi pour ne s’attarder que sur les cas du Maroc et de la France, les organes chargés
d’évaluer la densité des établissements carcéraux et la situation des prisonniers, mais aussi les
statistiques relatives au nombre d’affaires dont les dossiers sont en attente devant les
juridictions rapportent des bilans dont le contenu est alarmant.
En effet, le rapport annuel de l’Observatoire Marocain des Prisons (OMP) en 2021 dénonce
le nombre total de la population carcérale au Maroc qui était de 88941 personnes pour une
capacité d’accueil de 53956 prisonniers dans les établissements pénitentiaires existants sur le
territoire national. Soit un taux de 156,17%1. En outre, la lenteur de la justice en matière de
traitement des affaires soumises à cette dernière a engendré l’inflation des tribunaux avec
plusieurs dossiers en suspens ou en attente.
En France, l’Observatoire International des Prisons (OIP) avance que le taux d’occupation
des établissements pénitentiaires « est de 118% avec 71 669 prisonniers pour 60 715 places (au
1er septembre 2022). La surpopulation se concentre dans les maisons d’arrêts, qui accueillent
les personnes en attente de jugement et celles condamnées à des courtes peines de prison. Dans
ces établissements, qui abritent plus des deux tiers de la population carcérale, le taux
d’occupation moyen est de 139,7%, contraignant deux à trois personnes – parfois plus – à
partager une même cellule et plus de 1 830 personnes à dormir chaque nuit sur des matelas
posés au sol »2. A cela s’ajoute également la saturation de la justice du fait de la longue durée
dans le traitement des affaires, ce qui a pour conséquence l’accumulation des dossier s mis en
attente pour leur traitement.
Face à ces problèmes majeurs ne datant pas d’aujourd’hui, des solutions adéquates et
immédiates ont été proposées par des experts, organisations, associations et autres acteurs
alarmés. Parmi lesdites solutions, le recours aux mesures alternatives aux poursuites qui ont
depuis des lustres jusqu’à aujourd’hui été au centre des débats relatifs à l’engorgement des
tribunaux, à la gestion des établissements carcéraux et à la situation des délinquants.
Par mesures alternatives aux poursuites, on entend des mesures de remplacement proposées
à l’égard de l’auteur d’une infraction, tout en évitant les poursuites pénales. Autrement dit, en
lieu et place des longues procédures devant les tribunaux aboutissant à des sanctions pénales
fermes, l’auteur d’une infraction se verra soumis à des mesures alternatives prévues par la loi
et prononcées par l’autorité compétente compte tenu de la gravité des faits perpétrés. L’objectif

1
JAOUHAR Aymane, Les chiffres inquiétants de l’Observatoire Marocain des Prisons, Telquel, publié le
09/08/2022, disponible à l’adresse https://telquel.ma/instant-t/2022/08/09/les-chiffres-inquietants-de-
lobservatoire-marocain-des-prisons_1779817/ , consulté le 11/11/2022
2
Site officiel de l’Observatoire International des Prisons, section française, disponible à l’adresse
https://oip.org/decrypter/thematiques/surpopulation-carcerale/ , consulté le 11/11/2022

1
est d'accroître l’efficacité de l’action de l’autorité judiciaire et de donner une réponse pénale
adaptée.
Toutefois, lesdites mesures doivent êtres susceptibles « d'assurer la réparation du dommage
causé à la victime, de mettre fin au trouble résultant de l'infraction ou de contribuer au
reclassement de l'auteur des faits »3. En outre, Elles sont dédiées à un champ d’application
précis et donc ne sont pas applicables à tous types d’infractions. En d’autres termes, les mesures
alternatives ne jouent que dans les cas d’infractions mineures et dont les sanctions pénales
prévues par le législateur sont de courte durée d’emprisonnement (les délits et contraventions).
Ce qui écarte les cas de crimes.
Par ailleurs, les mesures alternatives aux poursuites se distinguent des peines alternatives à
la prison. Lorsqu’on parle des peines alternatives à la prison, il s’agit des sanctions pénales à
caractère moins sévère que les peines que la loi a principalement attachées à des faits
répréhensibles. En effets, les peines alternatives ont été mises en place afin d’offrir au juge une
pléiade de voies permettant à celui-ci de ne pas systématiquement recourir à la peine prison ou
d’amende initialement prévue à l’égard des auteurs d’infractions pénales. Les peines
alternatives sont alors prononcées par le juge à l’audience. S’agissant des mesures alternatives
aux poursuites, celles-ci sont proposées par le procureur du Roi ou de la République ou son
substitut comme mécanismes substitutifs aux poursuites. Cela dit, lorsque ces mesures sont
prises, il est mis fin aux poursuites pénales, aucun procès n’a lieu, et par conséquent, aucune
peine ne sera prononcée.
Historiquement, les mesures alternatives aux poursuites, émanant du droit anglo-saxon, ont
été reprises par le système romano-germanique, notamment dans plusieurs pays européens.
Ainsi en France, ces mesures prennent leurs sources dans l’ordonnance du 26 août 1670 4 qui a
instauré une forme de transaction pénale entre l’auteur et sa victime ou la famille de celle-ci,
dans le cadre de certaines infractions spécifiques telles que les injures et les voies de fait. Plus
tard, les lois du 17 Juillet 19705 et du 11 Juillet 19756 ont créé la dispense de peine et
l’ajournement de la peine, instaurant ainsi les premières alternatives à l’emprisonnement. En
1993, la mesure de médiation pénale fera son apparition dans le droit pénal français par le biais
de la loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 portant réforme de la procédure pénale 7. Puis en 1999, afin
de lutter contre la surpopulation carcérale qui évoluait considérablement sur le territoire
français, la loi n° 99-5158 est venue instituer les mesures alternatives aux poursuites encore
appelées « troisième voie pénale », ainsi que la « quatrième voie pénale », autrement appelée
la composition pénale. Depuis lors, une pléthore d’autres lois ont été adoptées en vue de
renforcer la liste déjà existante des mesures alternatives aux poursuites.

3
Verny Z., Procédure pénale, Dalloz, 6e éd., Paris, 2018, p. 206
4
Ordonnance criminelle du mois d’août 1670 faite à Saint-Germain-en-Laye, enregistrée par le
Parlement de Paris le 26 août 1670, entrée en vigueur au 1er janvier 1671.
5
Loi n° 70-643 du 17 juillet 1970 tendant à renforcer la garantie des droits individuels des citoyens.
6
Loi n° 75-624 du 11 juillet 1975 modifiant et complétant certaines dispositions de droit pénal.
7
Loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 portant réforme de la procédure pénale
8
Loi n° 99-515 du 23 juin 1999 renforçant l'efficacité de la procédure pénale.
2
Au Maroc, le législateur s’est intéressé à la question relative aux mesures alternatives aux
poursuites à travers le Code de procédure pénale de 20029 qui a instauré la procédure de
transaction pénale pour les infractions dont la sanction pénale est inférieure ou égale à deux ans
ou d’une amende dont le maximum n’excède pas 5000 dirhams. En sus, dans l’objectif
d’éradiquer la surpopulation carcérale et l’inflation des tribunaux, d’assurer la célérité de la
justice, et de garantir aux victimes une rapide indemnisation en évitant un procès pénal pouvant
durer longtemps, la Haute Instance du Dialogue National Sur la Réforme du Système Judiciaire,
à travers la Charte de la Réforme du Système Judiciaire Marocain (CRSJ) de juillet 2013, a
émis plusieurs recommandations parmi lesquelles le recours aux « alternatives à l’action
publique, en dehors de la Justice pénale, comme la composition et la médiation en ce qui
concerne certaines infractions »10. Ainsi, un projet du Code de la procédure pénale marocain a
été élaboré et fait actuellement l’objet de débats au Parlement. Ledit projet prévoit d’autres
mesures alternatives aux poursuites pénales, comme recommandé par la CRSJ, qui
s’adjoindront à la transaction pénale déjà existante.
Par conséquent aujourd’hui, le procureur du Roi (au Maroc) ou le procureur de la République
(en France) dispose de trois possibilités lorsque qu’il est saisi pour une infraction qui a été
commise : soit déclencher l’action publique, soit classer l’affaire sans suite, soit procéder à une
mesure alternative légalement prévue. Il s’agit de l’opportunité des poursuites.
La présente étude revêt une importance capitale, d’autant plus qu’elle permet de mettre en
évidence les particularités des systèmes pénaux français et marocain dans leurs divers
mécanismes substitutifs aux poursuites pénales. D’autre part, cette étude permet de voir les
lacunes de l’un ou l’autre système, en vue d’émettre, le cas échéant, des solutions adéquates.
Ainsi, la question à se poser sera de savoir :
Comment le législateur marocain, à l’instar de son homologue français tente de faire
face au problème de la surpopulation carcérale et de l’inflation pénale, par le recours aux
mesures alternatives aux poursuites ?
Pour répondre à cette problématique, nous étudierons dans un premier temps les mesures
alternatives aux poursuites en droit français et par la suite, nous verrons l’exemple pris par le
Maroc en la matière tout en dégageant les défis, notamment dans la pratique.

9
Loi N°22.01 relative à la procédure pénale promulguée par le dahir n°1.02.255 du 25 rejeb 1423 (3
octobre 2002)
10
Charte de La Réforme du Système Judiciaire, juillet 2013, p. 173, disponible à l’adresse
http://www.ism.ma/basic/web/pdf/charte/fr.pdf consulté le 06/12/2022
3
I- Les mesures alternatives aux poursuites pénales en France

Lorsqu’une infraction a été constatée, le ministère public ne dispose pas que du pouvoir de
déclencher la poursuite, mais d’autres choix également qui sont basés sur les particularités de
l’infraction ; en général, il peut agir en se basant sur trois options :
S’il estime que les poursuites pénales sont nécessaires et qu’elles seront conformes à l’intérêt
général, il les déclenche en se basant sur son pouvoir judiciaire qui consiste dans l’acte par
lequel le magistrat du parquet renvoie le délinquant vers une juridiction d’instruction ou de
jugement ;
S’il estime que ces poursuites ne sont pas nécessaires, il exerce sa faculté de ne pas poursuivre
le délinquant et opte pour un classement sans suite qui consiste dans l’acte par lequel le parquet
décide une dénonciation provisoire au déclenchement de l’action publique à travers la fermeture
du dossier et son classement dans les archives du parquet ;
S’il estime que ces poursuites ne sont pas nécessaires mais qu’une réponse pénale doit
obligatoirement être apportée à l’infraction commise, il exerce sa faculté de ne pas poursuivre
le délinquant et, parallèlement, apporte la réponse pénale à l’infraction en adoptant des mesures
alternatives aux poursuites pénales.
Parmi la palette de mesures alternatives aux poursuites mis à la disposition du procureur, les
plus courantes dans la pratique sont la médiation pénale (A) ou encore la transaction pénale
(supprimée en France depuis Mars 2019) qui est présente dans le système pénal marocain (voir
la deuxième partie). D’autres mesures que la médiation pénale peuvent être également
prises(B).

A- La médiation pénale

En France, la médiation pénale a été institutionnalisée par la loi du 4 janvier 1993 et modifiée
par la loi du 9 mars 2004. Elle est une mesure alternative aux poursuites pénales, comme le
rappel à la loi, la mesure de réparation et la composition pénale.
Considérée comme une mesure intermédiaire entre le classement sans suite et le procès, la
médiation pénale est proposée par le procureur de la république pour régler un conflit pénal.
Elle nécessite l'accord et la participation active de toutes les parties, l'auteur de l'infraction et la
victime et permet de réparer un dommage subi par la victime et de mettre fin au trouble causé
par l'infraction. Pour qu’elle puisse être mise en œuvre, la médiation pénale doit répondre à un
certain nombre de conditions, suivre une certaine procédure avant d’engendrer les effets
escomptés.

4
1- Les conditions de la médiation pénale
La circulaire du 16 mars 2004 est venue préciser les contentieux relevant de la médiation
pénale. Il s’agit des infractions commises à l’occasion :
- D’une relation de proximité ;
- Les infractions laissant présumer un risque de réitération ;
- Les infractions ayant entrainé un préjudice certain, évaluable et modéré ;
- Les infractions exclusives de toute atteinte aux forces de l’ordre ou de
troubles significatifs à l’ordre public sont susceptibles de relever de la médiation
pénale.11
La mission de médiation pénale est dans la plupart des cas délégué par le procureur à une
personne physique ou morale qui en sa qualité de médiateur pénal, devra chercher à atteindre
les objectifs suivants :
Apaiser et régler les conflits à travers la recherche commune de solutions par les parties en
favorisant l’équilibre et l’équité. La réparation des préjudices et la réciprocité des engagements
participent également au règlement du conflit. Le médiateur devra veiller à l’effectivité de ces
engagements et rendre compte de sa mission, par écrit, au magistrat mandant (procureur).
Restaurer la communication. La médiation vise à établir, voire rétablir une communication entre
des personnes en conflit. Elle tend à les responsabiliser à travers la recherche d’engagements
concrets et durables.
Prévenir la réitération de l’infraction. Les solutions dégagées devront être appliquées par
chacun des protagonistes pour résoudre leurs problèmes relationnels.
Responsabiliser l’auteur de l’acte et permettre une réparation négociée, la médiation œuvre à la
prévention de la récidive.

2- La procédure :
La médiation pénale est organisée par le procureur de la République ou par les officiers de
police judiciaire qu’il désigne, avec l’accord de la victime. Cette désignation est écrite. Elle est
mise en œuvre par un médiateur pénal qui est désigné par le procureur. Elle se déroule dans un
tribunal, dans les locaux d’une association, une maison de justice et du droit ou une antenne de
justice. Ce sont des entretiens individuels dans lesquels le médiateur pénal convoque les deux
parties à savoir délinquant et victime. 12
La mise en œuvre de la médiation pénale suit un certain nombre de phases qui sont :

11
Circ. du 16 mars 2004 relative à la politique pénale en matière de réponses alternatives aux
poursuites et de recours aux délégués du procureur, CRIM. 04-3/E5-16-03-04, Bulletin officiel du
ministère de la Justice, n° 93 (1er janvier – 31 mars 2004)
12
LAZERGES C., « Médiation pénale, justice pénale et politique criminelle », Revue de science criminelle
et de droit pénal comparé, Dalloz 1997, p.186.

5
La phase 1 - Les préliminaires
Le processus de médiation débute par la saisine de l’instance de médiation par le Parquet, qui
fixe le mandat des médiateurs et leur transmet le dossier de procédure. Dès réception du dossier
pénal, le médiateur procède à son étude. En effet une fois le dossier transmis, le traitement de
celui-ci nécessite un minimum de travail de préparation, pour cerner la nature du conflit,
identifier les acteurs directs, c’est à dire les parties en conflit, mais aussi les acteurs indirects
comme les « tiers intervenants », les assurances…
La phase 2 – La réunion de médiation
La réunion de médiation, c’est-à-dire la rencontre en face à face des deux parties, n’intervient
que si les deux parties le souhaitent. En cas de refus de l’une ou des deux parties de se
rencontrer, le processus de médiation se poursuit au moyen de rencontres séparés. Dans le cas
où le principe de la rencontre est accepté, le rôle du médiateur est d’organiser les échanges, en
rappelant les points d’accords obtenus lors des rencontres séparées.
Phase 3 – L’accord de médiation
La formalisation de l’accord de médiation représente une phase importante du processus de
médiation car il fixe les engagements des parties pour mettre fin au conflit. En l’absence de
texte définissant l’accord de médiation, celui-ci est souvent assimilé, sur le plan juridique, à
une transaction. En raison des conséquences juridiques de la signature d’un tel acte, le
médiateur attire l’attention des parties sur leurs engagements réciproques et les invite à
consulter, éventuellement, un conseil pour les informer sur leurs droits et devoirs. Le médiateur
doit aussi vérifier la faisabilité des engagements pris afin d’éviter des problèmes d’exécution
de l’accord.13

3- Effets :
Après que la procédure de la médiation ait pris fin cette dernière va produire un certain
nombre d’effets selon qu’un accord a été trouvé ou non. En effet si :
-L’accord réussit, un procès-verbal est rédigé par le procureur de la République ou le médiateur
et est signé par tous. Il indique l’accord et les obligations des parties. Si la partie mise en cause
est mineure, les parents doivent signer l’accord. Le médiateur vérifie que l’accord est exécuté.
Il adresse un rapport sur la fin de la médiation au procureur de la République. Une fois l’accord
signé, le procureur clôt l’affaire.
-L’accord réussit mais n’est pas respecté, la victime peut demander son exécution forcée, c'est-
à-dire qu'elle peut obtenir un jugement imposant la mise en œuvre de l'accord. Si un juge est
saisi, les déclarations des parties et les constatations du médiateur ne peuvent être évoquées en
justice que si toutes les parties sont d'accord. En cas de non-exécution de l'accord, le procureur
peut saisir un tribunal ou décider d'une composition pénale (voir dans la deuxième partie). Dans
ce cadre le procureur peut aussi déclencher des poursuites judiciaires alors que la médiation
pénale est encore en cours.

13
BONAFÊ-SCHMITT J-P., « La médiation pénale en France et aux Etats-Unis », L.G.D.J, 1998, p. 77

6
-En cas de désaccord ou absence d'accord, si les parties sont d’accord sur le principe de la
médiation mais qu’aucun accord ne peut être trouvé, ou bien en l’absence d’accord, le médiateur
informe le procureur de la République. Le procureur peut alors décider de poursuivre ou de
classer l’affaire sans suite.
Après avoir vu le recours à la médiation pénale en France comme une alternative des
alternatives à la poursuite pénale, voyons désormais les autres mesures auxquelles le procureur
peut recourir en fonction de l’infraction.

B- Les autres mesures


Selon les articles 41-1 et suivants du Code de procédure pénale français, une mesure
alternative sera mise en œuvre par le procureur de la République chaque fois :
« Qu’une telle mesure est susceptible d’assurer la réparation du dommage causé à la victime,
de mettre fin au trouble résultant de l’infraction ou de contribuer au reclassement de l’auteur
des faits, le procureur de la République peut, préalablement à sa décision sur l’action publique,
directement ou par l’intermédiaire d’un officier de police judiciaire, d’un délégué ou d’un
médiateur du procureur de la République... » 14.
Ainsi on trouve à côté de la médiation pénale une multitude d’autres mesures, telles que la
composition pénale, le plaider coupable, le rappel à la loi, la réparation du dommage causé, la
demande de résider hors du domicile conjugal, etc. 15

1. Le plaider coupable
La comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), couramment appelée
"plaider-coupable", désigne un mode de jugement de certains délits qui consiste, au terme d’une
procédure allégée, à proposer au prévenu une peine inférieure à celle encourue, en échange de
la reconnaissance de sa culpabilité.
D'origine anglo-saxonne, la procédure du plaider-coupable a été introduite en France par la
loi du 9 mars 2004 (nouvelle fenêtre) sous le nom de comparution sur reconnaissance préalable
de culpabilité (CRPC). Initialement réservée au jugement de petits délits, la CRPC concerne,
depuis la loi du 13 décembre 2011(nouvelle fenêtre), tous les délits dans le cas où le mis en
cause, majeur au moment des faits, reconnaît les faits qui lui sont reprochés.

Dans la pratique, cette procédure reste surtout utilisée pour traiter rapidement la masse des
délits routiers comme le défaut d’assurance ou la conduite sous l'emprise d'un état alcoolique,
ainsi que les délits simples, comme les petits vols.

14
Article 41-1 du CPPF
15
L’article 41-1 et l’article 41-2 du CPPF.
7
Cette procédure se déroule lorsque la personne mise en cause est convoquée devant le
procureur de la République. Ce dernier peut proposer une ou plusieurs peines et/ou amendes
après avoir vérifié que la personne mise en cause reconnaît être l'auteur des faits.
La durée d'emprisonnement doit être inférieure à trois ans et elle ne peut pas dépasser la moitié
de la peine encourue. Le montant de l'amende ne peut pas être supérieur à celui de l'amende
encourue.
Si cette proposition est acceptée par le prévenu, après une audience tenue obligatoirement en
présence de son avocat, elle est soumise à un magistrat du siège qui peut, le cas échéant,
l’homologuer par ordonnance au terme d’une audience publique.
En cas de refus de la proposition de peine par le prévenu ou en cas de refus d’homologation
de la proposition par le magistrat du siège, le tribunal correctionnel est saisi et statue dans les
conditions habituelles. 16
2. Le placement sous surveillance électronique
Le placement sous surveillance électronique (PSE) ou « bracelet électronique » est une
mesure d’aménagement de peine permettant d'exécuter une peine d’emprisonnement sans être
incarcéré. Il peut également être décidé dans le cadre d'une libération sous contrainte (LSC) ou
dans le cadre d'une assignation à résidence, alternative à la détention provisoire, en attendant
l'audience de jugement (ARSE).
Cette mesure repose sur le principe que la personne s'engage à rester à son domicile (ou chez
quelqu'un qui l'héberge) à certaines heures fixées par le juge (par exemple de 19 h à 8 h du
matin). La personne porte le bracelet à la cheville. Si elle sort de chez elle en dehors des heures
fixées, un surveillant pénitentiaire est aussitôt averti par une alarme à distance.
Le PSE permet d'exercer une activité professionnelle, de suivre un enseignement, une
formation professionnelle, un stage ou un emploi temporaire, de rechercher un emploi, de
participer de manière essentielle à sa vie de famille, de suivre un traitement médical ou de
s'investir dans tout autre projet d'insertion ou de réinsertion de nature à prévenir les risques de
récidive.
Conditions du PSE
Ceux qui peuvent bénéficier de cette mesure sont :
a) Les personnes détenues, condamnées à une peine de prison ayant un projet sérieux d’insertion
ou de réinsertion:
- Si leur peine ou le cumul des peines est inférieur ou égale à deux ans ;
- Si la durée de la peine restant à effectuer est inférieure ou égale à deux ans ;
-Pour lesquelles il reste un an avant la date d’éligibilité à la libération conditionnelle s’il s’agit
d’une mesure probatoire à celle-ci.
b) Les personnes en fin de peine dans le cadre d’une libération sous contrainte :

https://www.vie-publique.fr/fiches/268576-quest-ce-que-la-crpc-ou-plaider-coupable consulté le
16/12/2022
8
Sont concernées les personnes détenues n’ayant pas pu bénéficier d’un aménagement de peine :
- Si la durée ou le cumul de peine n’excède pas cinq ans ;
- Dès lors que les deux tiers de peine sont atteints.
c) Les personnes condamnées dites « libres » :
Une personne condamnée par le tribunal à une peine d’emprisonnement ferme, non mise à
exécution directement en détention, est dite « libre ». Elle peut bénéficier d’une mesure de semi-
liberté :
- Si la peine ou le cumul des peines prononcé est inférieur ou égal à deux ans (un an en cas de
récidive) ;
Si la peine restant à effectuer est inférieure ou égale à deux ans (un an en cas de récidive).
d) Les personnes mises en examen, placées sous assignation à résidence.
Le PSE peut être demandé dès le passage devant le tribunal, lorsque le procureur requiert une
peine d’emprisonnement ferme, un avocat peut aider à formuler cette demande. 17

3. Le rappel à la loi
Il s’agit d’un rappel à l’auteur des obligations résultant de la loi. C’est un avertissement
judiciaire donné le plus souvent à l’auteur d’une infraction d’une faible gravité et n’ayant pas
fait de victime. Lorsque le procureur décide de mettre en œuvre un rappel à la loi, il peut le faire
lui-même ou le mettre en œuvre par l'intermédiaire d'une personne mandatée.
Le procureur ou la personne mandatée reçoit l'auteur des faits en entretien solennel. Il l'entend
sur les faits qui lui sont reprochés, lui lit les textes de loi réprimant l'infraction commise et
l'informe des peines encourues. Par exemple, en cas d'usage de stupéfiants ou de trouble de
voisinage.
Il s’agit d’un rappel à l’auteur des obligations résultant de la loi. C’est un avertissement, Il
lui explique par ailleurs les obligations qui découlent de sa responsabilité pénale et civile, ainsi
que les devoirs qu'implique la vie en société.
Si l'auteur des faits est mineur, le rappel à la loi doit être fait en présence des titulaires de
l'autorité parentale18. La mesure doit lui faire comprendre que son acte est illégal et qu'il peut
avoir de graves conséquences (peine, paiement de dommages-intérêts : Somme d'argent
destinée à réparer le préjudice subi à la victime par ses parents,) 18.
Le parquet a déferré un rappel à la loi à un coupable de dénonciation mensongère d’une
infraction de viol, avant de le condamner 19.

17
Fenech, G, Le placement sous surveillance électronique. Rapport de la mission confiée par le Premier
ministre à Monsieur Georges Fenech, député du Rhône. Paris : Ministère de la Justice, 2005

18
LUDWICZAK F., « Les procédures alternatives aux poursuites : une autre justice pénale, Op.cit.
19
Cour de Cassation criminelle, Chambre criminelle, 8 janvier 2019, 16-82.684, Inédit.

9
4. La contrainte pénale
La contrainte pénale est une sanction pénale, au même titre que la peine de prison ou
l'amende. Elle permet au condamné d'éviter l'enfermement. Le condamné reste soumis à
plusieurs obligations qui limitent sa liberté, et qui peuvent favoriser sa réinsertion.
La décision d'appliquer la contrainte pénale au lieu de l'emprisonnement est prise par le
tribunal correctionnel directement lors du procès. Les personnes concernées par cette procédure
doivent accomplir les conditions suivantes:
Conditions relatives à l'infraction
La contrainte pénale peut s'appliquer auteurs d'un délit punissable d'une peine de prison, en
fonction de la gravité de l'infraction. Elle ne s'applique pas aux auteurs de crimes et de
contraventions.
Conditions relatives à la personne
La contrainte pénale peut être prononcée à la place de l'emprisonnement, en tenant compte:
* de la personnalité du condamné, s'il n'est pas considéré comme dangereux,
* et de sa situation familiale, matérielle et sociale, s'il possède de bonnes garanties de
réinsertion.
Elle ne peut pas être prononcée en même temps qu'une peine d'emprisonnement.
Concernant la durée, Le tribunal fixe une durée de la contrainte pénale allant de 6 mois à 5
ans.
Cette durée peut être suspendue en cas d'emprisonnement, sauf si c'est un emprisonnement lié
à l'exécution de la peine prévue en cas de non respect de la contrainte pénale.
En cas de non-respect des obligations, le juge de l'application des peines peut :
* rappeler à la personne condamnée ses obligations et interdictions,
* ajouter de nouvelles obligations et interdictions,
* ou rendre plus sévères les obligations existantes.
Si le condamné ne respecte toujours pas ses obligations et interdictions, le juge d'application
des peines saisit le président du tribunal. Le condamné risque alors la peine de prison fixée lors
du procès initial. Le juge d'application des peines peut ordonner une incarcération provisoire
en attendant que le président du tribunal se prononce. Cette incarcération ne peut pas durer plus
de 15 jours.20

20
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32312 consulté le 15/12/2022

10
5. La composition pénale
Le procureur de la République propose, avant toute mise en mouvement de l'action publique,
à une personne majeure qui reconnaît avoir commis un délit ou une contravention d'effectu er
certaines mesures ayant valeur de sanction 21.
Cette procédure alternative aux poursuites peut être proposée par le procureur de la
République ou par toute personne habilitée, pour les contraventions et certains délits punis de
maximum 5 ans de prison.
Par exemple, l'usage de drogue ou la conduite en état d'ivresse. Elle est souvent utilisée en
matière délictuelle.
Elle est désignée par la loi 99-515 comme étant la 4ème voie pénale, c’est plutôt une
proposition de peine alternative à la prison et non à la poursuite.
La composition pénale s’adresse à la personne physique (majeure ou mineure) ou à la
personne morale, qui reconnaît sa culpabilité. S'il s'agit d'un mineur, il doit donner son accord
ainsi que ses représentants légaux, en présence d'un avocat.
La composition pénale est principalement destinée à sanctionner l'auteur de l'infraction ;
toutefois, en présence d'une victime, la médiation pénale peut également servir à ordonner à
l'auteur de l'infraction des mesures réparatrices. C’est un mode de règlement amiable
avantageux pour l'auteur de l'infraction. Elle permet notamment de lui éviter un procès long et
coûteux, lui épargner les effets de la mauvaise publicité d'un procès, lui garantir une sanction
non restrictive de liberté (la composition pénale ne mène pas à l'emprisonnement).
C’est le procureur de la république qui dispose du pouvoir d’appréciation de l’opportunité de
la composition pénale. Elle doit être validée par le président du tribunal de grande instance. Une
fois exécutée, elle éteint les poursuites pénales. La composition pénale n’a pas un caractère
exécutoire.
Il existe en cela deux conditions à la mise en œuvre de la composition pénale : l'auteur de
l'infraction doit être âgé de 13 ans minimum et il reconnaît les faits constitutifs de l'infraction.
En 2018, 62000 majeurs auteurs d’un ou plusieurs délits ont vu leur affaire classée après
réussite d’une composition pénale. Pour un peu plus de la moitié d’entre eux, la principale
infraction visée relevait du contentieux routier. Seuls 2/10 auteurs avaient commis plusieurs
infractions, quand cette situation concerne environ la moitié des auteurs jugés au tribunal
correctionnel. Les infractions traitées en composition pénale sont aussi de moindre gravité que
celles portées devant le tribunal commercial 22.

21
http://www.justice.gouv.fr/justice-penale-11330/les-mesures-alternatives-aux-poursuites-
11334/le-regime-des-mesures-alternatives-aux-poursuites-16401.html le 11/11/2022 à 09h30.
22
Institut national de la statistique et des études économiques,
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277743?sommaire=4318291.

11
6. L’orientation de l'auteur des faits vers une structure sanitaire, sociale ou
professionnelle
Cette mesure peut consister dans l'accomplissement par l'auteur des faits, à ses frais, d'un
stage ou d'une formation dans un service ou un organisme sanitaire, social ou professionnel, et
notamment d'un stage de citoyenneté, d'un stage de responsabilité parentale, d'un stage de
sensibilisation à la lutte contre l'achat d'actes sexuels, d'un stage de responsabilisation pour la
prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes, d'un stage de lutte contre
le sexisme et de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes ou d'un stage de
sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants ; en cas d'infraction commise à
l'occasion de la conduite d'un véhicule terrestre à moteur, cette mesure peut consister dans
l'accomplissement, par l'auteur des faits, à ses frais, d'un stage de sensibilisation à la sécurité
routière23.

7. La réparation du dommage
Demander à l'auteur des faits de réparer le dommage résultant de ceux-ci. Cette réparation
peut notamment consister en une restitution, en une remise en état des lieux ou des choses
dégradés ou en un versement pécuniaire au bénéfice de la victime ou de toute personne physique
ou morale ayant eu à engager des frais pour remettre en état les lieux ou les choses dégradés 24;
De ce fait le procureur peut demander à l'auteur des faits de réparer le dommage causé à la
victime. La réparation peut par exemple consister en l'indemnisation ou en la remise en l'état
du bien dégradé. Dans ce cas, la victime est informée des propositions de réparation. Elle peut
les accepter ou les refuser.
S'il s'agit d'un mineur, elle a une visée éducative, les représentants légaux doivent donner
leur accord pour rendre la mesure effective.
La demande de réparation peut consister à adresser une lettre d’excuses à la victime, à
remettre en état un bien endommagé, à participer aux actions d'une association caritative, etc.

8. L'éviction du domicile conjugal du conjoint violent

L’autorité judiciaire peut proposer (dans le cadre d'une composition pénale ou d'une autre
procédure alternative aux poursuites) à l'auteur des faits de violences de résider hors du domicile
du couple et, le cas échéant, de s'abstenir de paraître dans ce domicile ou aux abords immédiats
de celui-ci25.

23
L’article 41-1 du CPPF.
24
L’article 41-1 du CPPF.
25
http://www.justice.gouv.fr/justice-penale-11330/les-mesures-alternatives-aux-poursuites-
11334/le-regime-des-mesures-alternatives-aux-poursuites-16401.html, consulté le 11/11/2022 à
7h30.
12
Plus clairement, en cas d'infraction commise soit contre son conjoint, son concubin ou son
partenaire lié par un pacte civil de solidarité, soit contre ses enfants ou ceux de son conjoint,
concubin ou partenaire, demander à l'auteur des faits de résider hors du domicile ou de la
résidence du couple et, le cas échéant, de s'abstenir de paraître dans ce domicile ou cette
résidence ou aux abords immédiats de celui-ci, ainsi que, si nécessaire, de faire l'objet d'une
prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique ; les dispositions du présent 6° sont
également applicables lorsque l'infraction est commise par l'ancien conjoint ou concubin de la
victime, ou par la personne ayant été liée à elle par un pacte civil de solidarité, le domicile
concerné étant alors celui de la victime. Pour l'application du présent 6°, le procureur de la
République recueille ou fait recueillir, dans les meilleurs délais et par tous moyens l'avis de la
victime sur l'opportunité de demander à l'auteur des faits de résider hors du logement du couple.
Sauf circonstances particulières, cette mesure est prise lorsque sont en cause des faits de
violences susceptibles d'être renouvelés et que la victime la sollicite. Le procureur de la
République peut préciser les modalités de prise en charge des frais afférents à ce logement
pendant une durée qu'il fixe et qui ne peut excéder six mois 26.

26
L’article 41-1 du CPPF.
13
II – Les mesures alternatives aux poursuites en droit marocain

Le traitement de la troisième voie pénale, ou bien des mesures alternatives aux poursuites
pénales, dans le système pénal marocain nécessite alors de traiter en premier lieu la procédure
de la transaction pénale, ensuite, d’autres procédures à savoir le titre exécutoire relatif aux faits
contraventionnels, l’ordonnance juridictionnelle relative aux faits délictuels et la suspension de
l’exercice de l’action.

A- La transaction pénale

La transaction pénale, est un mode alternatif aux poursuites pénales qui constitue l’une des
causes d’extinction de la sanction 27. La transaction pénale est une mesure relative à des délits
déterminés qui ne forment aucun danger à l’égard de l’ordre public et dont le dommage apparent
se borne aux seules parties dont le consentement est nécessaire pour effectuer la transaction
pénale, dans ce sens il faut savoir les conditions de cette mesure ainsi que ses effets sur l’action
publique.

1- Les conditions de la transaction pénale

La transaction ne peut être établie que dans les conditions déterminées par la loi, qui sont des
conditions de fond et des conditions de forme.

- Les conditions de fond :


Parmi les conditions de fond relatives à la mesure de transaction pénale, il y a :
- Le respect total de l’objet de la transaction pénale : Selon l’article 41 du Code de
procédure pénale, nous constatons que le législateur marocain a défini les infractions
dans lesquels la transaction peut être appliquée comme une mesure alternatif à l’action
publique en stipulant que « la victime ou le suspect peut, avant la mise en mouvement
de l'action publique et lorsqu'il s'agit d'une infraction punie d'une peine
d'emprisonnement égale ou inférieure à deux ans ou d'une amende dont le maximum
n'excédant pas 5.000 dirhams, demander au procureur du Roi d'établir un procès-verbal
mentionnant la transaction conclue entre eux 28 ».

27
- BALBOUL Kaoutar, LAHJOUJI Youssef, « Précis de droit pénal général marocain », 1ere édition 2019,
p 257.
28
-Article 41 du code de procédure pénale marocaine.
14
- Les consentements des parties concernées par la transaction pénale et L’accord du
ministère public : L’une des conditions nécessaires au déroulement de la procédure de
transaction pénale conformément à l’article 41 est le consentement des parties et
l’accord du procureur du Roi. Nous constatons que l’initiative commence par l’une des
parties, qu’il s’agisse de la victime ou le prévenu. Après l’approbation de l’autre partie,
le ministère public peut procéder à la procédure de transaction, mais tant que le
ministère public a l’autorité appropriée, la loi lui a conféré le pouvoir discrétionnaire de
l’approuver en tant que représentant de la société, et après le consentement des parties
et l’approbation du ministère public, on trouve la dernière étape, qui est L’approbation
du procès-verbal de la transaction pénale par le président du tribunal.

- L’approbation du procès-verbal de la transaction pénale : En examinant le rôle du


ministère public au cours de la procédure de transaction pénale, il est clair que son rôle
n’excède pas le rôle de la proposition, tandis que le pouvoir de ratifier effectivement le
PV de transaction reste entre les mains du président du tribunal en vertu d’une
ordonnance judiciaire qui n’est pas susceptible d’appel 29.

- Les conditions de forme :

Outre les conditions de fond, il existe des conditions de forme régissant cette mesure
alternative dans l’action publique, où le législateur marocain a cherché à protéger les parties en
conflit contre tout abus et à contrôler le sort de leur différend, ainsi pour obtenir la protection
de leurs droits à l’amiable.
Conformément aux dispositions de l’article 41 du Code de procédure pénale, ces conditions
de forme se traduisent principalement par l’établissement d’un procès-verbal de transaction par
le procureur en présence des parties au litige, en référence à la notification de ces parties.
Ensuite, le dossier est transmis par le Procureur du Roi au président du tribunal de première
instance qui procède, en personne, ou par son délégué, à sa validation en présence du

29
- Essbai Adnan, « la mesure de transaction pénale en droit marocain et comparé », Revue
international du droit des affaires, 2021, consulté le 2-12-2022 sur le site :
https://www.droitetentreprise.com/21505/.

15
représentant du ministère public, des deux parties ou de leurs conseils en chambre du conseil
qui statue par ordonnance juridictionnelle insusceptible d'aucun recours 30.
Cette ordonnance juridictionnelle comporte l'accord des deux parties et, le cas échéant, ce qui
suit :
- Le paiement d'une amende ne dépassant pas la moitié du maximum de l'amende prévue
par la loi.
- La fixation d'un délai d'exécution de la transaction 31. (Il convient de noter que le
législateur marocain n’a pas précisé le délai exact dans lequel cette mesure doit être
mise en œuvre, mais a laissé cela à la discrétion du Président du tribunal).
Toutefois, les conditions de fond et de forme nécessaires à la mise en œuvre de la procédure de
transaction étant réunies, il en découle plusieurs effets. Il convient d’en étudier dans le prochain
point.

2- Les effets de la transaction pénale


Il convient de relever des dispositions de l’avant-dernier alinéa de l’article 41 du code de
procédure pénale que la procédure de transaction ne met pas fin à l’action publique, mais vise
plutôt à la suspendre jusqu’à ce qu’elle devienne prescrite. Les effets de la transaction peuvent
être traités comme suit :

- L’effet de suspension temporaire de la procédure de transaction pénale


La transaction pénale est un mode alternatif aux poursuites pénales qui constitue l’une des
causes d’extinction, d’exemption ou de suspension des peines32, ainsi que des mesures de
sureté33.
La procédure de transaction aboutit à la suspension de l’action publique contre l’auteur de
l’infraction, cette suspension entraînant l’effacement de l’effet de l’infraction pour une période
déterminée.
Ces procédures de transaction , qui doivent être pratiquées avant le fait d’intenter l’action
publique, arrêtent le dépôt de cette action, que ce soit au stade de la préparation du procès-
verbal de transaction devant le ministère public, ou au stade de l’approbation de la transaction
par le tribunal, et l’effet de cette mesure persiste jusqu’à l’expiration du délai fixé par le

31
- Article 41 du code de procédure pénale marocaine.
32
- Article 49 du code pénal marocain stipule que : « Tout condamné doit subir entièrement les peines
prononcées contre lui, à moins que n’intervienne l’une des causes d’extinction, d’exemption ou de
suspension ci-après : […] 8° La transaction lorsque la loi en dispose expressément ».
33
- Article 93 du code pénal marocain stipule que : « sous réserve des dispositions des articles 103 et
104, les cause d’extinction, d’exemption ou de suspension des mesures de sureté sont : […] 8° La
transaction lorsque la loi en dispose expressément ».
16
président du tribunal dans le procès-verbal de mise en œuvre de la transaction ou jusqu’à la date
de l’émission de la décision de rejet du président du tribunal.

- L’effet d’extinction de la procédure de transaction pénale

La transaction est un mode dérogatoire d’extinction de l’action publique. Cela se justifie par
le fait que par ce moyen les parties décident d’un commun accord d’arrêter le cours d’une
action34. Mais cette solution est difficile à envisager. En effet, l’action publique appartient à la
société, c’est d’ordre public35.
Le législateur pénal marocain a opté pour la transaction pénale en tant que cause de
suspension et non pas d’extinction absolue de l’action publique aux effets même d’après
transaction, est de tenir compte du fait de soustraire de la part du prévenu ou du suspect dans
l’exécution des obligations approuvées par le président du TPI dans le délai prévu à cet effet, à
moins que cette dernière ne fait objet de prescription 36.

B- Les autres mesures alternatives aux poursuites

À côté de la transaction pénale, il existe d’autres mesures alternatives à la poursuite pénale


selon qu’il s’agit d’un délit ou contravention. En matière contractuelle, on parle du titre
exécutoire dont les juges ont le droit de rendre des ordonnances juridictionnelles. Dans les
contraventions qui ne sont pas punies par des peines privatives de liberté en l’absence des
victimes, sur réquisitions du ministère public. En matière délictuelle, c’est l’ordonnance
juridictionnelle prise par le juge en cas de délit punis d’une amende seulement, ainsi la
suspension de l’exercice de l’action. Dans ce cadre, l’étude va porter sur le titre exécutoire,
l’ordonnance juridictionnelle et la suspension de l’exercice de l’action.

1- Le titre exécutoire :

Le titre exécutoire est un écrit permettant au créancier d'obtenir le recouvrement forcé de sa


créance (saisie des biens). Le législateur marocain prévoit que pour que le titre exécutoire soit

34
-EN-NEFKHAOUI Aziz, Traité de procédure pénale, 1ere édition 2020, p 210.
35
-CHAKRI Abderrachid, Cours de procédure pénale, Faculté des sciences juridiques économiques et
sociales, Mohammedia ,2019-2020, p 8.
36
- Essbai Adnan, « la mesure de transaction pénale en droit marocain et comparé », Revue
international du droit des affaires, 2021, consulté le 2-12-2022 sur le site :
https://www.droitetentreprise.com/21505/.

17
mis en œuvre, certaines conditions doivent être réunies. Lesquelles conditions donne sont à
même d’engendrer des effets.

A- Les Conditions de titre exécutoire

Dans le cas où une contravention est punie d’une amende seulement et constatée par un procès-
verbal ou rapport et si aucune victime ne s'est manifestée, le ministère public à la possibilité de
proposer au contrevenant en vertu du titre exécutoire, le paiement d'une amende forfaitaire
s'élevant à la moitié du maximum de paiement sur simple déclaration à mentionner au même
avis qui sera retransmis, dans ce cas, au procureur du Roi par poste recommandée l'amende
prévue par la loi 37.

B- Effets de titre exécutoire

Selon l’art 376 du CPPM, Le titre exécutoire rendu par le ministère public en matière de
contravention doit être daté et signé du magistrat du ministère public et doit comporter les
mentions suivantes:
 Le nom, prénom, profession et domicile et s’il y a lieu, le numéro et la catégorie de
la carte d’identité du contrevenant, et le cas échéant du civilement responsable ;
 Indication de la contravention, le lieu, la date de sa commission et les modes de
preuves.
 Les textes appliqués dans l’affaire ;
 Fixation du montant de l’amende, avec indication de la verser à la Caisse du greffe
de tout tribunal de première instance 38.

Le titre exécutoire rendu par le ministère public en matière de contravention est notifié au
contrevenant et s’il y a lieu, au civilement responsable par lettre recommandée avec avis de
réception ou par tout autre moyen de notification prévu au deuxième alinéa de l’article 325 39.

37
-L’article 375 du CPPM.
38
-L’article 376 du CPPM.
39
- L’article 325 du CPPM : « Toute personne convoquée comme témoin est tenue de comparaître,
de prêter serment s’il échet, et de déposer. Le témoin est convoqué, soit d’office par la juridiction ou
à la requête du ministère public, de la partie civile ou du prévenu ou le civilement responsable, soit
par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par convocation notifiée par un agent des
notifications, huissier de justice ou par voie administrative. La convocation mentionne que la non-
comparution ou le faux témoignage est puni par la loi ».
18
En effet, La lettre de notification mentionne l’avis donné à l’intéressé de verser le montant de
l’amende, sinon l’affaire sera renvoyée à l’audience dont la date est fixée dans le titre
exécutoire. L’avis est considéré comme citation à cette audience.
Le contrevenant peut et, s’il y a lieu, le civilement responsable dans un délai de dix jours de
la réception, manifester son refus de paiement sur simple déclaration à mentionner au même
avis qui sera retransmis, dans ce cas, au procureur du Roi par poste recommandée avec avis de
réception ; ledit délai de dix jours court du jour de la notification de l’avis ou du jour du refus
de sa réception40.
L’intéressé peut, dès réception de la lettre portant notification du titre exécutoire et sur
présentation de cette pièce, se libérer de l’amende à la Caisse du greffe de tout tribunal de
première instance. Ce dernier en avise le ministère public ayant rendu le titre exécutoire dans
un délai d’une semaine de la date du paiement 41.

Dans ce cas il y’a deux hypothèses ; ce qui entraine:

 Dans le cas où l’intéressé ne manifeste pas sa volonté de payer dans le délai


déterminé à l’article 378 ci-dessus, le titre exécutoire devient définitive et le greffier
délivre un extrait au service chargé de l’exécution des amendes.
 Dans le cas où l’intéressé manifeste sa volonté de ne pas payer dans le délai prévu à
l’article 378 ci-dessus, le procureur du Roi renvoie l’affaire devant le tribunal qui
statue dans les conditions ordinaires.

Dans ce dernier cas, si le tribunal décide la condamnation, l’amende ne peut être inférieure aux
deux tiers du maximum de l’amende prévue pour la contravention.
L’ordonnance contraventionnelle rendue dans le cas Indiqué à l’article précédent n’est sujette
ni à l’opposition, ni à l’appel et ne peut être frappée que de pourvoi en cassation dans les
conditions prévues à l’article 415 42 ; ainsi que l’ordonnance rendue conformément à l’article
précédent, lorsqu’elle est passée en force de chose jugée, tient lieu de condamnation pour la
détermination de la récidive43.

2- L’ordonnance juridictionnelle :

Il s’agit d’une décision rendue par une juridiction. Cette procédure a été instituée, soit en
raison de l'extrême urgence, et pour régler au moins provisoirement une situation qui ne peut

40
- L’article 378 du CPPM.
41
- L’article 379 du CPPM.
42
- L’article 415 du CPPM
43
- L’article 382 du CPPM.
19
souffrir une quelconque attente ou qui risque de s'aggraver. En effet cette procédure doit remplir
certaines conditions légales afin de produire ses effets.
A- Conditions
L’ordonnance juridictionnelle est prévue dans l’article 383 du code de procédure pénale
notamment s’il s’agit d’un délit punie seulement d’une amende dont le montant ne doit pas
être supérieur à 5000 dirhams aussi bien l’absence d’une victime autrement dit il faut pas avoir
une partie qui prend lésée 44 du fait de ce délit le juge il peut rendre une ordonnance
juridictionnelle.
B- Effets
Le juge peut, pour les délits punis d’une amende seulement dont le maximum n’excédant pas
5000 dirhams, et Constatés par un procès-verbal ou rapport et si aucune partie lésée ne s’est
manifestée, rendre, sur réquisitions écrites du ministère public, une ordonnance de
condamnation à une amende ne dépassant pas la moitié du maximum prévue par la loi, sans
préjudice des peines accessoires, des dépens et des restitutions .
Cette ordonnance est susceptible d’opposition devant le même tribunal dans un délai de dix
jours de sa notification conformément aux dispositions de l’article 308 45 ci-dessus ;
Le jugement rendu après l’opposition est susceptible d’appel. En cas d’opposition du prévenu,
l’ordonnance rendue par défaut devient caduque ; Et le tribunal statue conformément aux règles
ordinaires.

3- La suspension de l’action publique

On peut constater que certains différends entre individus portés devant les tribunaux peuvent
avoir un impact négatif sur les liens et les relations humaines établies entre les parties adverses ;
notamment lorsque le préjudice social ne revêt pas une grande importance dans un désir de
préserver ces liens dont le jugement ne peut entrainer que des préjudices ne servant pas l’intérêt
général ; le Code a créé une nouvelle mesure prévue par l’article 372 46, qui permet au tribunal,
dans certaines infractions si la victime se désiste au cours de l’exercice de l’action, ordonner la
suspension des formalités de l’action publique, sur réquisitions du ministère public avec la
possibilité de reprendre l’action à la demande du ministère public chaque fois que de nouveaux
éléments touchant à l’action publique apparaissent, à moins qu’elle ne soit éteinte par l’une des

44
-L’article 383 du CPPM.
45
- L’article 308 du CPPM: « La citation de comparution est remise au prévenu, le civilement
responsable et la partie civile conformément aux dispositions des articles 37,38 et 39 du Code de
procédure civile. La citation indique, à peine de nullité, les jours, heure, lieu de l’audience, la nature de
l’infraction, la date et le lieu de sa commission et les textes juridiques appliqués »
46
- L’article 372 du CPPM : « S’il s’agit d’une poursuite pour l’un des délits prévus à l’article 41 de ce
Code, le tribunal saisi de l’affaire peut, sur réquisitions du ministère public dans le cas où la victime
des faits délictueux renonce à sa plainte, suspendre les formalités de l’action publique, à moins qu’il
n’ait statué par un jugement définitif. Il peut être continué à statuer sur l’action publique, à la
requête du ministère public, si des éléments nouveaux apparaissent affectant l’action publique, à
moins qu’elle ne soit éteinte par la prescription ou par autre cause ».
20
causes d’extinction, telle que la prescription ou autre cause. Cet outil vise la préservation des
liens sociaux, de susciter les vertus de la cohabitation et de la tolérance.

La suspension de l’action publique a pour résultat de prolonger la durée de la prescription et


de permettre de poursuivre le délinquant au-delà du délai fixé par la loi 47. Les conditions de
cette procédure sont édictées par le Code de procédure pénale marocain, et produit plusieurs
effets.
A- Conditions
Pour la détermination du champs d’application de cette procédure ,l’article 372 du code de
procédure pénale prévoit que s’il s’agit d’une poursuite pour l’un des délits prévus à l’article
41 du même code relatif à la procédure dite de transaction 48 ,qui s’applique notamment a :
 Une infraction punie d’une peine d’emprisonnement égale ou inférieur à deux ans
 Une amende dont le maximum n’excédant pas 5000 dirhams.
 Qu’il s’agisse de délits ou de contravention.
B- Effets
Le tribunal saisi de l’affaire peut, sur réquisitions du ministère public dans le cas où la victime
des faits délictueux renonce à sa plainte, suspendre les formalités de l’action publique, à moins
qu’il n’ait statué par un jugement définitif. Il peut être continué à statuer sur l’action publique,
à la requête du ministère public, si des éléments nouveaux apparaissent affectant l’action
publique, à moins qu’elle ne soit éteinte par la prescription ou par autre cause.
D’après cet article on peut déduire que s’il y a une poursuite pour une infraction qualifiée de
délit dont la peine est inférieure à 2 ans ou une amende n’excédant pas 5000 mille DH l’action
publique pourra être suspendue sur réquisition du ministère publique ; dans le cas où la victime
renonce à sa plainte avec la possibilité de reprendre l’action à la demande du ministère public
à chaque fois qu’il y a une révélation des éléments nouveaux.

47
- EN-NEFKHAOUI Aziz, Traité de procédure pénale, 1ere édition 2020, p 215.
48
- EN-NEFKHAOUI Aziz, Op.cit., p 216.
21
CONCLUSION

Il convient de retenir, de ce qui précède, que les législateurs français et marocain, pour lutter
contre la surpopulation carcérale et la récidive, et pour humaniser la justice et pour bien d’autres
raisons, ont adopté des mécanismes essentiels et substitutifs aux poursuites. Lesdits
mécanismes appelés « mesures alternatives aux poursuites », ont vocation à limiter le nombre
de procès, notamment pour les infractions de faible gravité, à rendre justice à la victime en lui
accordant réparation du préjudice qu’elle a subi, et à réinsérer et réadapter socialement le
délinquant.
A ce titre, le législateur français a mis en place une pléthore de mesures alternatives aux
poursuites parmi lesquelles la médiation pénale, la composition pénale, l’orientation du
délinquant vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle et bien d’autres. Cependant,
le législateur marocain de son côté s’est limité à instituer la mesure de transaction pénale, à
défaut de la suspension de l’action publique ou de l’obligation pour l’auteur de l’infraction de
payer une amende limitée.
Il en ressort que, malgré tous les efforts consentis, l’expérience marocaine présente des
limites, d’autant plus qu’elle peine à atteindre ses objectifs. Pour preuve, la surpopulation
carcérale bat toujours son plein.
Face à cela, plusieurs alternatives visant à réguler la situation devraient être mises en place.
Il s’agit des mesures alternatives déjà présentes en France, à savoir la médiation pénale, la
composition pénale, le rappel à la loi, l’orientation du délinquant vers une structure sanitaire,
sociale et professionnelle, l’éviction du domicile conjugal du conjoint violent, et autres. En
outre, le recours et l’adoption des peines alternatives constituent une voie prometteuse pouvant
permettre au législateur marocain d’atteindre ses finalités. Toutefois, ces mesures doivent être
prises compte tenu des réalités de la société afin de préserver la sécurité juridique et la paix
sociale.

22
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES EN FRANÇAIS :
 BALBOUL Kaoutar, LAHJOUJI Youssef, « Précis de droit pénal général marocain »,
1ere édition 2019, p 257
 BONAFÊ-SCHMITT J-P., « La médiation pénale en France et aux Etats-Unis »,
L.G.D.J, 1998, p. 77
 BOUSSETTA Mourad, « Éléments de droit pénal général marocain », 1ere éd. 2004, p
267.
 EN-NEFKHAOUI Aziz, « Traité de procédure pénale », Alfia, 1ere édition 2020, p 210.
 LUDWICZAK F., « Les procédures alternatives aux poursuites : une autre justice pénale
», Ed. L’Harmattan, 2015, P. 544
 VERNY Z., Procédure pénale, Dalloz, 6e édition, Paris, 2018, p. 398

TEXTES DE LOI :
Français :
 Circulaires de la direction des affaires criminelles et des grâces, Bulletin officiel du
ministère de la Justice, n° 93 (1er janvier – 31 mars 2004). Circulaire relative à la
politique pénale en matière de réponses alternatives aux poursuites et de recours aux
délégués du procureur
 Code de procédure pénale français (Version en vigueur en novembre 2022)
 Loi n° 70-643 du 17 juillet 1970 tendant à renforcer la garantie des droits individuels
des citoyens
 Loi n° 75-624 du 11 juillet 1975 modifiant et complétant certaines dispositions de droit
pénal
 Loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 portant réforme de la procédure pénale
 Loi n° 99-515 du 23 juin 1999 renforçant l'efficacité de la procédure pénale
 Ordonnance criminelle du mois d’août 1670 faite à Saint-Germain-en-Laye, enregistrée
par le Parlement de Paris le 26 août 1670, entrée en vigueur au 1er janvier 1671
Marocains :
 Loi N°22.01 relative à la procédure pénale promulguée par le dahir n°1.02.255 du 25
rejeb 1423 (3 octobre 2002)
 Circulaire du 16 mars 2004 relative à la politique pénale en matière de réponses
alternatives aux poursuites et de recours aux délégués du procureur, CRIM. 04-3/E5-
16-03-04, Bulletin officiel du ministère de la Justice, n° 93 (1er janvier – 31 mars 2004)
 Code Pénal Marocain (actuellement en vigueur)
 Code de Procédure Pénale Marocain (actuellement en vigueur)
 Dahir portant loi n° 1-77-339 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) approu-vant le code
des douanes ainsi que des impôts indirects relevant de l'administration des douanes et
impôts indirects

23
 Dahir du 20 hija 1335 (10 Octobre 1917) sur la conservation et l’exploitation des forêts
(B.O. 29 octobre 1917)
 Dahir du 5 kaada 1368 (30 août 1949) relatif à la répression des infractions à la
réglementation des changes, tel qu’il a été modifié et complété par le dahir du 25
moharrem 1371 (27octobre 1951)
 Dahir portant loi n° 1-73-255 du 27 chaoual 1393 (23 novembre 1973) formant
règlement sur la pêche maritime (B.O. n° 3187) tel que modifié et complété.
 Dahir (12 chaabane 1340) du 11 avril 1922 sur la pêche dans les eaux continentales

JURISPRUDENCES :
 Cour de Cassation criminelle française, Chambre criminelle, 8 janvier 2019, 16-82.684,
Inédit.

COURS :
 CHAKRI A., cours de procédure pénale, Faculté des sciences juridiques économiques
et sociales Mohammedia, 2019-2020.

ARTICLES ET REVUES :
 Essbai Adnan, « la mesure de transaction pénale en droit marocain et comparé », Revue
international du droit des affaires, 2021, consulté le 2-12-2022 sur le site :
https://www.droitetentreprise.com/21505/.
 JAOUHAR A., Les chiffres inquiétants de l’Observatoire Marocain des Prisons,
Telquel, publié le 09/08/2022, disponible à l’adresse https://telquel.ma/instant-
t/2022/08/09/les-chiffres-inquietants-de-lobservatoire-marocain-des-prisons_1779817/
, consulté le 11/11/2022
 LAZERGES C., « Médiation pénale, justice pénale et politique criminelle », Revue de
science criminelle et de droit pénal comparé, Dalloz 1997, p.186

WEBOGRAPHIE :
 Site officiel de l’Observatoire International des Prisons, section française, disponible à
l’adresse https://oip.org/decrypter/thematiques/surpopulation-carcerale/ , consulté le
11/11/2022
 https://medias24.com/2019/07/21/justice-un-nouveau-souffle-pour-la-transaction-
penale/, consulté le 10 octobre 2022 à 21h33.

 http://www.justice.gouv.fr/justice-penale-11330/les-mesures-alternatives-aux-
poursuites-11334/le-regime-des-mesures-alternatives-aux-poursuites-16401.html,
consulté le 11/11/2022 à 7h30.

24
 http://www.justice.gouv.fr/justice-penale-11330/les-mesures-alternatives-aux-
poursuites-11334/le-regime-des-mesures-alternatives-aux-poursuites-16401.html le
11/11/2022 à 09h30.
 Institut national de la statistique et des études économiques,
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277743?sommaire=4318291
 Charte de La Réforme du Système Judiciaire, juillet 2013, p. 173, disponible à l’adresse
http://www.ism.ma/basic/web/pdf/charte/fr.pdf consulté le 06/12/2022

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Table des matières
Introduction........................................................................................................................................ 4
I- Alternatives aux poursuites : entre médiation pénale française et transaction pénale marocaine….. 7
A- La médiation pénale en droit français ............................................................................................. 7
1. Conditions de la médiation pénale…………………………………………………………………………………………….……7
2. Procédure ....................................................................................................................................... 8
3. Effets .............................................................................................................................................. 9
B- La transaction pénale en droit marocain ....................................................................................... 10
1. Les conditions de la transaction pénale………………………………………………………………………………….…….10

a. Les conditions de fond……………………………………………….…………………………………………………………………10

b. Les conditions de forme………………………………………………….……………………………………………………………11

2. Les effets de la transaction ………………………………………………………………………………………………………….12

a. L’effet de suspension temporaire de la procédure de transaction pénale …………………………………….12


b. L’effet d’extinction de la procédure de transaction pénale………………………………………………..…………13

II- Des autres mesures alternatives aux poursuites en droits français et marocain……………………………14
A- En droit français……………………………………………………………………………………………………………………………14

1. Le rappel à la loi……………………………………………………………………………………………………………………………15

2. L’orientation de l'auteur des faits vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle……..……15

3. La régularisation de la situation par l'auteur des faits……………………………………………………………..……16

4. La réparation du dommage…………………………………………………………………………………………………………..16
5. L'éviction du domicile conjugal du conjoint violent………………………………………………………………………16

6. La composition pénale………………………………………………………………………………………………………………….17
B- En droit marocain…………………………………………………………………………………………………………………………18

1. La suspension de l’action publique……………………………………………………………………………………………….18


a. Conditions……………………………………………………………………………………………………………………………….……19

b. Effets……………………………………………….……………………………………………………………………………………………19

2. Le titre exécutoire…..…………………………………………………………………………………………………………………...19

a. Conditions………………………….…………………………………………………………………………………………………………19

b. Effets…………………………………………………………………………………………………………………………………………….20

3. L’ordonnance juridictionnelle……………………………………………………………………………………….………………21

a. Conditions…………………………………………………………………………………………………………………………………….21

b. Effets…………………………………………….………………………………………………………………………………………………21

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Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………..………………23

Bibliographie………………………………………………………………………………………………………………………….…………24

Table des matières……………………………………………………………………………………………………………………………27

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