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Exposé

Réflexion autour de la politique


criminelle de répression pénale au Maroc
(débat lié a la réforme)

Réalisé par :
Benameur Hamza
Karrero Fadwa
Baaj Mehdi
el Nakhli Adam

Année universitaire :
2023/2024

1
Sommaire :

Introduction …………………………………………………………………………………..…… 3
Première partie : La situation de la politique criminelle au Maroc ………………………….... 5
Section I : Diagnostic de la politique criminelle Marocaine ……………………………………..… 5
Paragraphe 1 : Au niveau d’incrimination ………,,…………………………………………………….… 5
paragraphe 2 : En matière de répression …………………………….………………………………...….. 6
Section II : Les lacunes de la politique criminelle Marocaine ………………………………….….. 6
Paragraphe 1 : Le recours excessif a la détention préventive ……………………………………….…. 6
paragraphe 2 : La surpopulation des prisons …………………………………………………………….. 8
Paragraphe 3 : L’augmentation des cas de récidive …………………………………………………….. 9
Paragraphe 4 : L’irrégularité des procédures et le non respect des droits de l’Homme …………… 9
Deuxième partie : La nécessité de recourir à des peines alternatives à la peine privative de
liberté …………………………………………………………………………………………..…. 10
Section I : Les types des peines alternatives, les conditions de leur application et les organes chargés
de le faire ………………………………………………………………………………………….. 10
Paragraphe 1 : Les types des peines alternatives ……………………………………………………….. 10
paragraphe 2 : Les conditions d’application ……………………………………………………………. 13
paragraphe 3 : les organes chargés d’appliquer les peines alternatives ………………………….… 14
Section II : L’impact positif des mesures alternatives sur le système répressif ……………….….. 15
Paragraphe 1 : L’appareil judiciaire ………………………………………………………………….….. 15
paragraphe 2 : L’établissement pénitentiaire ………………………………………………………….… 16
Conclusion générale………………………………………………………………………………. 17
Références bibliographiques ………………………………………………………………….…. 18

2
Introduction :
La prison devrait être le dernier recours. Le mieux est de recourir aux autres mesures
alternatives. «La prison est banalisée et ne fera plus peur si l’on continue d’écrouer à tort ou à
raison pour des faits qui ne nécessitent pas vraiment de l’emprisonnement», juge Me Hatimy
La politique criminelle est considérée comme le moyen par lequel l’État fixe les règles de la loi
pénale, afin de lutter contre le phénomène criminelle, a travers la punition et la dissuasion. Ce
concept, n’étant pas une construction récente, il remonte au 19eme siècle dans lequel il a été
employé pour la première fois par kleinshord qui l’a définit comme : La connaissance de moyens
que peut trouver le législateur selon la disposition spéciale de chaque Etat pour empêcher les délits
et protéger le droit naturel de ses sujets. Et Feurbach qui affirme que la politique criminelle
est l’ensemble des procédures répressives par lesquels l’État réagit contre le crime.
Cependant, au fur et a mesure du renforcement du rôle de l’État, il y’a eu une forme
d’aménagement de cette vengeance, et une sorte de réflexion sur les moyens appropriés pour mettre
les criminels hors état de nuire, ce qu’a permis aux différentes écoles de pensées de developper leur
réflexions.
Le philosophe allemand Kant fondateur du courant doctrinal de la justice absolue, s’oppose au
concept utilitariste du droit de punir qui vise a prévenir les crimes et ainsi a assurer la défense
sociale. Selon lui, la peine ne doit pas être un moyen d’expiation et d’intimidation collective contre
mais un mode d’intimidation individuelle afin de prévenir le récidive. De l’autre cote , Cesare
Beccaria et tant que fondateur de l’école classique et partisans du principe de la légalité des délits et
des peines, défend la peine utilitaire qui contribue réellement avec certitude a l’amendement et a la
réinsertion du condamné, et a la personnalité des peines, dont la peine ne peut toucher que l’auteur
de l’infraction.Ceci a apporter des réponses longtemps attendues aux questions que soulève le droit
de punir en termes de légitimité de cohérence, d’efficacité …
Des lors, les principaux instruments internationaux de protections des droits de l’Homme, et la
majorité des législations pénales adoptent ce principe de la légalité des délits et des peines. Le
Maroc, et depuis l’indépendance, a tenté de former sa politique pénale et a sa mise en place par la
promulgation du code pénale et le code de procédure pénale, une construction tant matérielle que
procédurale. 1
Donc, l’État cherche a se protéger contre la criminalité par de multiples moyens, la prison fut
l’instrument le plus efficace pour dissuader les actions contre l’ordre social. Elle constitue l’un des
piliers importants avec des buts et des objectifs. L’incarcération pour une durée quelconque protège
a la fois la société et permet aussi de réadapter le coupable.
Cependant, la société Marocain évolue, et ce régime de criminalisation ayant une référence
coloniale dotée d’un caractère totalement sécuritaire commence a montrer une inflation au niveau
de ses textes, du fait qu’elle s’étend a d’autres domaines que le pénal. L’augmentation des taux de
criminalité, la défaillance des peines privatives de libertés et le recours excessif a la détention

1 https://www.maroclaw.com/%D8%B3%D9%85%D9%8A%D8%AD-%D8%A8%D9%86-
%D8%B4%D8%B1%D9%8A%D9%81-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D8%A9-
%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%86%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-
%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%BA%D8%B1/

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préventive se répercute défavorablement sur la société et le coupable. Les statistiques montrent des
nombres effrayants des cas de récidives. Tous ces problèmes ont aboutit a la surpopulation du
monde carcéral ce qui a affecte sa performance au niveau de l’exécution de ses missions.
Donc, face a ces problématiques, et dans le besoin d’aligner la législation pénale actuelle au
principe de la présomption d’innocence sacralisé par la constitution de 2011, et aux normes
internationales sur les droits et libertés fondamentaux, et aux recommandations du Conseil national
des droits de l’Homme CNDH, qui veille au respect des droit fondamentaux des citoyens, et sur
l’alignation du dispositif pénal au normes internationales s’y rapportant, la réformation de la loi
pénale s’avère une nécessite et non un choix.
Vu la situation de la politique répressive actuelle, et dans le souci de répondre a ces exigences
sociales, le législateur a pris l’initiative d’élaboration et d’amélioration du code pénal en adoptant le
projet de loi 43-22 relatif aux peines alternatives. Il importe a souligner que ces peines alternatives
figurait dans le projet de loi 10-16 n’ayant jamais vu le jour. L’État en élaborant sa politique pénale,
cherche a adapter la règle pénale aux changements sociales pour réaliser le justice souhaitée, et
réaliser un équilibre entre les intérêts de la société et les droits des auteurs.
Mais pour faire réussir ce projet désormais dispositif, tous les acteurs doivent participer a cette
expérience, soit qu’il s’agit des juges de fonds, les magistrats du parquet, les autorités d’exécution
… dans la volonté de débarrasser cette politique répressive traditionnelle, et adopter une une
politique modérée et évoluée, correspondante aux exigences sociales.2
Le présent sujet est d’un grand intérêt, puisqu’il vise a analyser la situation de la politique
criminelle actuelle, et a rechercher les causes de la crise les caractérisant, afin de permettre la
concrétisation des nouvelles perceptions qui constitueront une alternative au modele pénale
traditionnel, et qui impactera le système répressif et le rendra efficient.
Dans ce contexte, il convient de poser la problématique suivante : Dans quelle mesure la politique
criminelle suivie au Maroc a pu parvenir à réduire la criminalité, et quelle est son incidence sur
la réhabilitation des délinquants et la sécurité publique à long terme ?

2 https://zidni3ilma.arabepro.com/t302-topic

4
Première partie : La situation de la politique criminelle au Maroc :
- La politique criminelle, en tant que fondement essentiel de toute société, reflète les valeurs, les
priorités et les objectifs d'un État en matière de maintien de l'ordre et de justice. Dans le contexte
spécifique du Maroc, cette étude s'attache à entreprendre un examen approfondi du diagnostic de la
politique criminelle nationale. En scrutant les fondements de cette politique, il est impératif de
mettre en lumière les lacunes majeures qui pourraient entraver l'efficacité du système de justice
pénale. Cette analyse critique vise à identifier les défis et les besoins cruciaux pour formuler des
recommandations judicieuses en vue d'une amélioration significative du paysage criminologique
marocain.

Section I : Diagnostic de la politique criminelle Marocaine :


La politique criminelle marocaine suscite des lacunes et anomalies au niveau du système de
criminalisation et de répression, ce qui en fait un système limité dans la réalisation de ses objectifs
et de ses aspirations en matière de réforme, de réhabilitation et de réinsertion des personnes
condamnées. Bien que nous reconnaissions le point de vue réformiste adopté par la Charte de
réforme du système judiciaire, qui a accordé une attention particulière à la politique de
criminalisation et de répression.
Paragraphe 1 : Au niveau d’incrimination :
La politique criminelle au Maroc comprend des anomalies au sein du système de criminalisation.
Toutefois, À la suite de notre analyse à cet égard, les déséquilibres se révèlent comme suit :
Du point de vue de la classification et de l'organisation des crimes ainsi que de leur
numérotation :il est observé dans ce contexte que la classification adoptée par le législateur pénal
marocain en matière de crimes ne correspond plus à notre réalité criminelle ni aux évolutions et
mutations en cours.
En ce qui concerne l’incrimination des infractions : il semble que certains actes ont été
négligées, bien qu'impliquant une atteinte et préjudice à des valeurs individuelles et collectives et
constituant une violation des principes des droits de l'homme, Il existe des actes qui ont été
négligées par le législateur dans leur criminalisation, notamment, les crimes de génocide, l'incitation
à la haine raciale et à la discrimination, la propagation délibérée d'une infection virale mortelle à
une autre personne, la manipulation et le trafic d'embryons humains, et la modification de ses
caractéristiques génétiques... De plus, la fécondation in vitro et de l'insémination artificielle en
dehors du cadre du mariage légitime à savoir la location de l’utérus , les infractions contre la famille
plus particulièrement l’adultère au sein de famille où les parties impliquées partagent un lien de
parenté et de consanguinité ,Cela positionne ce crime parmi ceux qui sont rarement abordés dans
notre société, en raison de la crainte de l'opprobre et de la stigmatisation sociale… sachant que
ladite infraction porte atteinte à toute aux valeurs de la société et détériore son fondement , toutefois
le législateur n'a pas dédié de disposition spécifique et autonome criminalisant ces actes
répréhensible
Tout ceci souligne véritablement la nécessité d'une révision de la classification et de l'organisation
des crimes, de manière à prendre en considération l'équilibre entre les droits de l'État et les droits et
libertés des citoyens en adoptant une flexibilité marquée dans la rédaction de certaines dispositions

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pénales, ainsi que la nécessité de renforcer les sanctions pour certaines infractions. Il est également
crucial de rationaliser et de modérer l'intervention pénale afin de préserver les valeurs et les intérêts
de la société, tout en garantissant la protection des droits et des libertés individuelles. De même, il
est impératif d'adapter le système de criminalisation aux évolutions du crime, en veillant à effectuer
une révision exhaustive et précise du régime des infractions. En parallèle, il est essentiel d'aligner
les lois pénales nationales sur les dispositions constitutionnelles, et de coordonner la politique
criminelle avec les différentes politiques publiques de lutte contre la criminalité.
paragraphe 2 : Au niveau de répression:
La politique criminelle révèle un déséquilibre manifeste au sein du système pénal, que ce soit en ce
qui concerne les peines privatives de liberté ou les dimensions de la sanction. Ainsi, les peines
privatives de liberté constituent le mécanisme central de la répression pénale, fournissant une
réponse officielle au phénomène criminel sous ses différentes formes et manifestations. Cela malgré
la limitation de leur rôle dans la réduction de la criminalité dans notre pays, où le taux de
criminalité a augmenté et où le phénomène de récidive s'est intensifié, indiquant ainsi l'échec et les
lacunes de ces peines privatives de liberté, en particulier celles de courte durée.
Par ailleurs, on constate un déséquilibre au sein du système pénitentiaire, les établissements
pénitentiaires étant devenus des lieux d'exécution de ces peines, souffrant de nombreuses lacunes
structurelles et de contraintes évidentes qui ont largement contribué à consolider la crise de la
surpopulation carcérale dans notre pays. Ces institutions sont confrontées à des défis majeurs,
accueillant un flux constant de détenus.
Cela nécessite une révision en adoptant des alternatives aux peines d'emprisonnement ainsi
d’élaborer des mécanismes juridiques pour sanctionner les crimes à impact mineur, en plus de
réviser les textes juridiques qui présentent des disparités dans les peines et d’Établir un système
visant à réduire les cas de récidive.
Section II : Les lacunes de la politique criminelle Marocaine :
- Des défis majeures se présentent au niveau de l’application de la politique répressive au Maroc,
d’une part il s’agit d’une défaillance institutionnelle, et d’autre part elle revêt d’un aspect judiciaire et
procédural.
Paragraphe 1 : Le recours excessif à la détention préventive :
Les dispositions de l’article 175-1 du Code de procédure pénale précisent que la détention
préventive est une mesure exceptionnelle. Or, dans la pratique judiciaire actuelle, elle paraît être
pratiquement une mesure d’automaticité .
La politique pénale actuelle du Maroc pose un grand problème : le parquet général et le juge
d’instruction, pour n’importe quel délit, aussi minime soit-il, envoient quasi automatiquement le
suspect en détention préventive,les prisons marocaines sont encombrées de détenus pour délits
mineurs qui attendent leur jugement. La détention privative fait référence à la privation de liberté
d'une personne avant son jugement. C'est une mesure prise par les autorités judiciaires lorsque la
personne est soupçonnée d'avoir commis une infraction pénale et qu'il existe des motifs
raisonnables de croire qu'elle pourrait échapper à la justice,l'instruction du dossier, ou représenter

6
une menace pour la société , elle ne doit pas être excessive et doit respecter les droits fondamentaux
de la personne détenue.
La détention en tant que mesure exceptionnelle suppose qu’il convient de ne l’appliquer que là où
elle est indispensable car elle peut avoir des conséquences particulièrement graves sur la personne
qui quoique présumée innocente, est emprisonnée Mais, dans notre système judiciaire on constate
un recours excessif à cette mesure privative de liberté, ici se manifeste l'inconvénient de cette
application abusive qui porte atteinte aux libertés des personnes soumises à cette mesure, ainsi
l’utilisation ustensilaire de la détention préventive est Une atteinte constante à la présomption
d’innocence ce qui nécessite le recours à des mesures alternatives afin d'en limiter les abus Les
préoccupations liées à un recours excessif à la détention préventive peuvent inclure :
La présomption d’innocence : La détention préventive peut entraver ce principe, car elle implique la
privation de liberté d'une personne avant que sa culpabilité ne soit prouvée. Il est essentiel de
garantir que la personne présumée innocente soit traitée avec équité.

Durée excessive : Une détention préventive prolongée sans un procès rapide peut être considérée
comme excessive. Les normes internationales recommandent que la détention préventive soit aussi
brève que possible et limitée à des cas exceptionnels.
Surchargement des prisons: Un recours excessif à la détention préventive peut contribuer à la
surpopulation carcérale, ce qui peut entraîner des conditions de détention inhumaines.
Risques pour la justice : Une utilisation excessive de la détention préventive peut également
compromettre l'objectif de garantir un procès équitable en influençant négativement la qualité des
preuves et en limitant la capacité de la défense à préparer adéquatement le cas..3
Au Maroc plus de 42% des personnes sont actuellement derrière les murs toujours en attendant
jugement. Alors que le code de la procédure pénale qualifie ladite détention comme une mesure
exceptionnelle, tendant à devenir une règle. C’est vraiment le cas de dire, étant donné que les
chiffres récemment dévoilés par le ministère public font de la détention un moyen d'un recours
intensif et accru, à la détention préventive.
Le nombre des détenus selon le bilan du ministère public pour l’an 2021 dépassent 37.000 sur un
total de près de 89.000 prisonniers, soit 42,19% de la population carcérale. Bien que ce taux soit
relativement bas par rapport à celui enregistré en 2020 qui s’élevait à 45,70%.
Notons qu’en 2019, ce taux était nettement inférieur, soit 39%, et que la moyenne pour la période
2015-2019 est de 40,04%.4
Tableau 1: Evolution du pourcentage de la détention préventive:

3 EN–NEKHFAOUI Aziz, traité de procédure pénale


4 Finances nezs hebdo, détention preventive, un recours trop usité ? Par M.Ait ouanna

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Tableau 2: Les données mentionnées dans le tableau ci-dessus se présentent dans ce diagramme de
la manière suivante :

Paragraphe 2 : La surpopulation des prisons :


Les statistiques montrent que 49 % des détenus sont en détention préventive ce qui engendre le
problème de surpeuplement carcéral, ce qui viole les normes des Nations Unies, qui exige le
traitement des détenus dans le respect total de leur dignité et à leur valeur intrinsèque.
La durée excessive de la détention préventive enfreint le principe de la présomption d’innocence et
aux libertés individuelles, du fait que l’individu dans certains cas reste 1 an en détention avant sa
condamnation. Cela s’oppose aux instruments internationaux des droits de l’homme et de la
constitution marocaine de 2011.
Ici se manifeste la nécessité d’opérer une réforme qui va dans le sens de la réduction des délais de la
détention préventive. Le législateur marocain n’a pas osé franchir ce pas dans le projet de réforme
de la procédure pénale, néanmoins il a pu réduire les délais de prorogation de la détention dans le
sens où elle n’est devenue possible que 3 fois au lieu de 5 fois, sauf pour les crimes énumérés par
l’article 108.
Sur près de 89.000 personnes incarcérées au Maroc, plus de 37.000 sont en détention préventive,
l’équivalent de 42,19% de la population carcérale.

8
Dans son dernier rapport d’activité, le ministère public souligne la nécessité de mettre en place des
mesures alternatives à la détention préventive, l’une des principales sources de la surpopulation
carcérale.5
Paragraphe 3 : L’augmentation des cas de récidive :
D’après Michel Foucault « il y a des années qu’on sait que la prison, sur les courtes peines,
génère de la récidive, c’est presque mécanique »
Le recours excessif à la détention préventive peut en effet avoir des implications sur les taux de
récidive. La détention préventive prolongée peut entraîner divers problèmes qui, à leur tour, peuvent
augmenter le risque de récidive. La détention préventive peut entraîner une interruption
significative de la vie professionnelle, des relations familiales et du soutien social. Cette instabilité
peut contribuer à un environnement propice à la récidive.
La détention prolongée, en particulier dans des conditions difficiles, peut avoir des effets négatifs
sur la santé mentale des détenus. Les problèmes de santé mentale non traités peuvent être des
facteurs de risque de comportement criminel.
Les personnes qui ont été détenues, même préventivement, peuvent faire face à la stigmatisation et
à la discrimination à leur sortie. Cela peut rendre difficile la réintégration dans la société et
augmenter le risque de rechute dans des comportements criminels.
La séparation prolongée de la famille peut affaiblir les liens familiaux, ce qui est important pour la
réintégration sociale. Une absence prolongée peut également compliquer la réinsertion des détenus
dans leur vie familiale.
Les personnes en détention préventive peuvent avoir un accès limité aux programmes de
réhabilitation et de réinsertion. Cela peut entraver leur capacité à acquérir les compétences
nécessaires pour éviter la récidive.
Pour réduire le risque de récidive, il est important de mettre en place des politiques qui favorisent la
réhabilitation des détenus, qui les préparent à la réintégration sociale et qui minimisent les effets
négatifs de la détention préventive. Cela peut inclure des programmes de formation en prison, un
accès à des services de santé mentale, des initiatives de réinsertion sociale et des mesures pour
atténuer les conséquences sociales et professionnelles de la détention préventive. En fin de compte,
une approche équilibrée entre la nécessité de maintenir la sécurité publique et le respect des droits
des individus est essentielle pour aborder ces questions de manière efficace.6
Paragraphe 4 : L’irrégularité des procédures et le non respect des droits de l’Homme :
C’est souvent le cas où le prévenu est mis en garde a vue sans respect du délai légale, chose qui
enfreint aux règles de procédure envisagées. De même, en cas de détention, l’inculpé peut subir des
traitements cruels, inhumains voire même des actes de torture ce qui démontre une carence
flagrante en matière de respect des droits de l’Homme. L’inculpé n’a qu’à déposer une plainte a
l’encontre sur son emprisonnement. Le CNDH amène des enquêtes au sujet des conditions de
maltraitance, mais dans la majorité des cas, il ne peut réclamer ses droits.

5 https://medias24.com/2023/08/17/les-prisons-marocaines-en-chiffres/
6 https://www.maroc.ma/fr/actualites/mramidle-nombre-des-cas-de-recidive-remet-en-question-le-systeme-penal

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De même, les arrestations et les détentions arbitraire, malgré qu’elles sont interdites par la loi, et qui
octroi a la personne leur contestation devant le tribunal en vue de réclamer leurs droits, sont souvent
commises par les agents de police qui ne se conforment pas aux règles de procédure régulière, ce
qui met en question la régularité des procédures.7
Les peines prononcées par le juge selon son intime conviction et non en se conformant aux règles
de base crée une certaine discrimination et mésentente, ce qu’a pousser des lacunes a surgir a ce
niveau là, et par conséquent la nécessité d’une reformation de l’arsenal législatif pour en remédier a
ces lacunes.
Deuxième partie : La nécessité de recourir à des peines alternatives à la peine privative de
liberté :
Le procureur général du roi, Abdellaziz Raji, a déclaré lors d'une session officielle d'ouverture de
l'année judiciaire 2022 à la Cour d'appel de Rabat que la rationalisation des recours et de la
détention préventive fait partie des priorités du travail judiciaire. Cela indique qu'il existe une
volonté d'améliorer et d'organiser les procédures de détention préventive, y compris le contrôle des
recours légaux liés à ces mesures. quels sont les moyens qui permettent en même temps d’éviter de
prononcer les courtes peines d’emprisonnement et de lutter contre la criminalité et la récidive ?
La chambre des représentants a adopté mardi le projet de loi relatif aux peines alternatives, le texte
a été adopté avec 115 voix, 41 contre et 4 abstentions, tandis que ce projet de loi ayant fait l’objet
de plusieurs controverses, les uns voient que ces mesures vont amoindrir la sévérité des peines et
contourner la peine proprement dite de sa finalité de châtier et punir, et d’échapper de la peine.
Alors que d’autres voient qu’il s’agit d’une initiative en faveur de l’État d’une part (réduction des
dépenses pour incarcérer une personne) et en faveur du coupable même du fait qu’elles faciliteront
sa réinsertion au sein de la société.
Selon le ministre de la justice précisant que la peine alternative ne peut être prononcée que dans les
affaires où la peine de prison prononcée ne dépasse pas 5 ans ferme. Cette mesure est exclue pour
les infractions graves telles que le terrorisme, la traite des êtres humains et l’exploitation sexuelle
des mineurs
Le ministre a souligné que la défaillance des peine privatives, de courtes durée, face au crime ainsi
que ses conséquences néfastes sur le coupable et son entourage familial ont démontré une
inefficacité du système ce qu’a conduit le législateur Marocain a créer par le biais du projet de loi
43-22 un nouveau système de peine alternatives a la peine traditionnelle d’emprisonnement.
L’objectif est de remédier a ce problème de surpeuplement des prisons, et assurer de l’autre côté une
réhabilitation et une réintégration du criminel dans la société.
Section I: Les types des peines alternatives, les conditions de leur application, et les organes
chargés de le faire :
Le projet de loi 43-22 a mis en oeuvre différentes typologies de peines alternatives (paragraphe 1)
ainsi que les catégories des personnes qui vont en bénéficier (paragraphe 2), et les organes chargés
de leurs application (Paragraphe 3).
Paragraphe 1 : Les types des peines alternatives :

7 Rapport 2020 sur les droits de l’Homme – Maroc ; Bureau of Democracy, Human Rights and Labor

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La Chambre des représentants a approuvé, le 24 octobre dernier, le projet de loi n°43.22 relatif aux
peines alternatives. Ce texte législatif, qui s’inscrit dans le cadre de la réforme pénale portée par le
ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a pour principal objectif de lutter contre la surpopulation
carcérale. Plusieurs alternatives sont ainsi proposées. Parmi elles, le travail d’intérêt général, la
surveillance électronique, la restriction de certains droits, l’imposition de certaines mesures de
contrôle, ou encore l’amende journalière.

L’amende journalière autrement dit le rachat des jours de prison proposée . Par ailleurs, le projet de
loi prévoit une amende journalière variant entre 100 et 2.000 dirhams. Bénéficier de cette peine
alternative reste néanmoins tributaire de la renonciation aux poursuites de la part des victimes et
leur indemnisation éventuellement. Le montant exact de l’indemnité et les personnes éligibles
relèvent du pouvoir discrétionnaire du juge. D’un point de vue juridique, il s’agit d’une disposition
favorisant l’impunité d’une personne fortunée, un échappatoire a la sanction, ce qui porte atteinte au
principe d’égalité devant la justice., le montant varie d’un minimum de 100 dirhams a un maximum
de 2000 dirhams, selon la situation financière du coupable, la nature et la gravite du crime, et ses
conséquences.8

Pour ce qui du travail d’intérêt général, sa durée varie entre 40 et 1000 heures et seuls les
condamnés âgés de plus de 15 ans peuvent bénéficier de cette peine. En revanche. Ce travail
Consiste en un travail d’utilité public pour la société par lequel le coupable est tenu et sous réserve
de réunion des conditions nécessaires, d’effectuer un travail gratuit au sein d’un organisme public,
ou une association. L’age de la personne ne doit en aucun cas être inférieur a 15 ans, pour une durée
qui peut varier entre 40 et 1000 heures, dont le tribunal peut fixer 2 heures de travail par jour (pour
chaque jour d’emprisonnement), et a effectuer un travail compatible a la profession du coupable.
L’article 35 alinéa 7 insiste sur la nécessité d’écouler la peine dans un délai d’un an du prononcé de
son exécution sous peine d’annuler la peine alternative et condamner le coupable a purger le reste
de sa peine en prison.
En ce qui concerne le mineur tenu d’effectuer un travail d’intérêt général, le juge des mineurs est
tenu tout d’abord de s’assurer de la compatibilité de ce travail avec la capacité physique du mineur.
Apparement, cette peine est plus favorable du fait d’incarcérer le coupable dans l’institution
pénitentiaire, la collectivité en bénéficie du travail effectué sans contrepartie pécuniaire, et le
commencement d’une prise de conscience de l’autre cote, chose vue non comme une peine mais un
levier essentiel de réinsertion de la personne dans la vie active de la société, afin de restaurer le
dialogue civique rompu.
Mais l’efficacité de cette mesure demeure corrélative au contrôle de la bonne exécution du travail,
ce qui nécessite la mise en place d’organes chargés du suivi de l’exécution de ces peines. Le
législateur Français, veille sur l’exécution de ces mesures par différents autorités. Il s’agit en
l’occurence des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP), qui favorisent l'insertion
des personnes placées sous main de justice et assurent qu'elles se soumettent aux mesures de
contrôle et aux obligations qui leur sont imposée. le juge d’application des peines qui dispose d’un
pouvoir de contrôle important puisqu’il décide des modalités d’exécution de la peine, tout en
partageant certaines prérogatives avec les (SPIP).9

8 https://www.lopinion.ma/Amende-journaliere-Modus-operandi-du-rachat-des-jours-de-prison_a45320.html
9 https://www.lopinion.ma/Amende-journaliere-Modus-operandi-du-rachat-des-jours-de-prison_a45320.html

11
La surveillance électronique, consiste en la surveillance du condamné et ses déplacements par
voie électronique, elle peut être décidée dans le cadre d'une libération sous contrainte ou dans le
cadre d'une assignation à résidence. C’est au tribunal d’en fixer le périmètre et la durée en tenant
compte de la nature et la gravité de l’infraction commise, la situation personnelle/professionnelle du
coupable, ainsi que la sécurité de la victime, en utilisant l’un des moyens les plus fiables comme :
Le bracelet électronique : Il s’agit d’un dispositif électronique alimenté par une batterie et placé à la
cheville de la personne. Il permet de savoir si la personne se trouve ou non à son domicile. Le
mineur peut aussi être place sous surveillance électronique en présence de représentant ou tuteur
légale.
De même, la loi 43.22 sanctionne par l’article 647-11 la personne qui ne respecte pas les obligations
du placement sous bracelet électronique (le défaire et s’envoler) d’emprisonnement de un a trois
mois et d’une amende de 2000 a 5000 dirhams, ou l’une de ces deux peines.
L’adoption d’un telle mesure assimilé a un emprisonnement a domicile, constitue une innovation
importante de la part du législateur, par l’apport de plusieurs avantages. D’abord ceci permettra de
soulager le surpeuplement du monde carcérale, le coupable ne sera plus mené en prison. Ensuite,
celle ci permettra de réduire les cas de récidive, ainsi, le monde carcérale influence grandement le
détenu, en sortant de la prison non préparé a retourner a la société, rien ne l’empêchera a commettre
un autre crime du fait de son contact avec d’autres criminels. Et enfin, les frais de surveillance
électronique présentent l’avantage d’être moins-couteuses que celle de la prison.
Il s’agit donc d’une mesure non seulement économique, mais plus humaine que la prison du fait
qu’elle est moins contraignante, efficace, en assurant un contrôle intégrale du coupable qui purge sa
peine a maison avec ses proches 24h/24h, tout en permettant une meilleur socialisation et protection
de la société.
Illustration par un cas :
Décision du 03 Mars 2009 par laquelle le Tribunal correctionnel d’Hazebrouck a condamné Romain
X a une peine de 10 mois d’emprisonnement dont 8 mois avec sursis et mise a l’épreuve pour
violences conjugales sur Myriam Y. Romain a porté un bracelet électronique pendant 2 mois, il a été
suivi par le SPIP de Lille jusqu’en Octobre 2010, et a respecté scrupuleusement ses obligations et a
fourni des analyses de sang chaque mois relativement a son problème d’alcool évoqué par sa
conjointe.
Ici le conjoint a bénéficier du sursis et a passé juste les deux mois sous surveillance électronique
(bracelet électronique), et non pas en prison. L’enquête apporté par l’enquêtrice sociale a démontré
la bonne assiduité du conjoint et sa conformité aux exigences de la loi, ce qu’a lui a aidé a dépasser
les problèmes qu’il avait.
Alors qu’au Maroc, la majorité des accusés de violences conjugales encourent des peines lourdes
telles que l’emprisonnement, ce qui se répercute défavorablement sur le sort de la famille. Le mari
ou le conjoint entre en prison pour une durée quelconque, il perd donc d’emploi et la famille perd
ses ressources. Cela entraine donc la dissolution de la famille et pose des difficultés de réinsertion
du mari au sein de la société après avoir encouru ladite peine.

12
La restriction de certains droits : Consiste comme son nom l’indique en la restriction de certains
droit ou l’imposition des mesures de contrôle, d’hospitalisation ou de rééducation, afin dévaluer le
comportement du coupable et la possibilité de sa réinsertion, dans un délai ne dépassant pas un an
de la date du prononcé de la peine, avec la possibilité de proroger ledit délai d’une même durée
pour une seule fois a la demande du coupable ou tout intéressé, et sur décision du juge d’application
des peines. Ainsi, l’article 35 alinéa 15 prévoit les mesures de restriction suivantes :
* L’exercice d'une activité professionnelle ou la poursuite d'une étude ou d'une qualification
professionnelle déterminée.
* L’assignation à domicile ou la détermination d’un lieu de résidence pour le condamné qu’il ne
peut quitter ou qu’il peut quitter uniquement à certains horaires.
* L’obligation pour se présenter à des dates et heures fixes auprès de l’administration pénitentiaire,
de la police, de la gendarmerie ou d’un bureau d’assistance sociale au niveau du tribunal, afin
d’éviter que le condamne change de ville ou quitte le territoire national. Cette mesure peut être
prononcée a la place de la détention préventive avant le prononcé du jugement.
* S’engager à ne pas harceler ou contacter les victimes de son crime par quelque moyen que ce soit.
* Suive un traitement psychologique ou anti-addiction, pour favoriser son réinsertion au sein de la
société.
* Verser une indemnisation ou une réparation pour les dommages résultant de son méfait.
Donc, en imposant au coupable les restrictions ci-dessus serait d’un grand avantage. Ainsi, par
l’évaluation de son comportement le juge s’assure d’une de son aptitude a réintégrer la société, et
d’autre part la sécurité de ses victimes de sorte qu’il ne présentera aucune menace, tout en évitant
l’incarcération du coupable et ses conséquences néfastes.10
Paragraphe 2 : Les conditions d’application :
La réunion de certaines conditions et nécessaire pour que le juge puisse appliquer ces peines :
D’abord et comme prévu ci-dessus, le législateur a cerner le champ d’application de ces peines aux
coupables dont le délit commis est puni de 5 ans d’emprisonnement, tout en excluant les personnes
ayant commis des crimes graves dépassant les 5 ans de prison.
Ensuite, le coupable ne doit pas être déjà condamné d’une peine ou ayant déjà commis une
infraction, c’est le cas du Récidive.
Enfin, le législateur par l’article 35 alinéa 3, a exclu du champ d’application de ces peines les
crimes se rapportant :
* Au terrorisme et atteinte à la sûreté de l’État.
* Le blanchiment d’argent.
* Le trafic international de la drogue, le trafic de psychotropes le trafic d’organes.
* L'exploitation sexuelle des mineurs ou de personnes en situation de handicap.

10 https://lematin.ma/nation/peines-alternatives-les-raisons-derriere-le-feu-vert-du-parlement/197251

13
* La corruption, la concussion et le détournement de fonds.
* L'abus de confiance et la dilapidation des deniers publics.
Paragraphe 3 : Les organes chargés d’appliquer les peines alternatives :
Il existe deux catégories d’organes chargés d’appliquer les peines alternatives. Il s’agit en
l’occurence des organes de nature judiciaire (l’institution du juge d’application des peines et le
Ministère public). En deuxième lieu, il s’agit d’un organe administratif (l’établissement
pénitentiaire).
L’institution du juge d’application des peines est considérée comme l’une des nouveautés du
code de procédure pénale de 2002, dont l’objectif essentiel est de garantir une meilleure protection
des droits du coupable emprisonné et assurer sa réhabilitation et réinsertion a travers le contrôle
judiciaire et la veille sur l’exécution des peines. L’article 596 du code de procédure pénale lui octroi
plusieurs prérogatives :
Il est chargé de visiter les établissements pénitentiaires du ressort de son tribunal.
Veiller sur l’application de la loi, et sur la légalité des détentions et aux droits des détenues. Ainsi,
une personne ne peut être incarcérée que sur la base d’une décision émanant d’une autorité
judiciaire, soit qu’il s’agit d’an mandat d’arrêt ou de dépôt, il doit y’avoir l’autorité de la chose
jugée en vertu des dispositions de l’article 608 du code de procédure pénale. De même, l’article 8
de la loi 23.98 relatif a l’organisation et le fonctionnement de établissements pénitentiaires prévoit
que le juge d’application de peines veille sur la détention du coupable dans un établissement
pénitentiaire du ministère de la justice, car l’article 23 de la constitution prévoit que : Nul ne peut
être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors des cas et des formes prévus par la loi. La
détention arbitraire ou secrète et la disparition forcée sont des crimes de la plus grande gravité et
exposent leurs auteurs aux punitions les plus sévères.
Comme il dispose de la possibilité de présenter des observations et propositions en ce qui concerne
le droit de grâce, pour les détenus ayants prouvé une bonne conduite au sein de l’établissement
pénitentiaire, en adressant cette proposition a la direction des affaires criminelles et des grâces pour
mettre fin a la peine privative de liberté. Il en est de même, en ce qui concerne la liberté
conditionnelle des détenus ayant prouve un bon comportement et leur aptitude a réintégrer la
société, sous certaines conditions
La nouvelle réforme du code pénal, accorde au juge d’application des peines la mission
d’application de peines alternatives, en ce qui concerne les décisions s’y rapportant et la réception
des conclusions du Ministère public. Dans ce cas, il dispose de la possibilité de prolonger la durée
de la peine alternative, examiner les rapports concernant les peines et décider ce que lui paraît
convenable, comme il peut ordonner la réduction de la peine alternative sur demande du directeur
de l’établissement pénitentiaire.
L’application de ces peines est bénéficiaire au système judiciaire. L’application de la peine
traditionnelle d’incarcération du coupable doit s’adapter aux évolutions de la société, donc la
participation du juge dans le système des peines alternatives sera d’un grand avantage, du fait que la

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transformation de son rôle et son orientation vers une démarche plus positive est l’élément clefs du
succès de toute évolution législative.
Donc l’implication du juge et sa participation seraient favorables pour améliorer le système
judiciaire ainsi que sa performance. D’une part l’adoption de ces peines permettra la réduction de la
multitude des dossiers soumis au juge d’instruction. D’autre part, elle servira grandement a
améliorer la jurisprudence et rendre des décisions plus justes et logiques.11
L’établissement pénitentiaire joue un rôle primordiale dans le suivi d’exécution de la peine
alternative ainsi que la mise sous surveillance électronique en vertu des dispositions des articles 677
alinéas 11 a 14. Donc l’établissement contrôle la circulation du coupable tout en établissant des
rapports qu’elle dépose au juge d’application des peines alternatives.
De même, il est chargé de rédiger des rapports sur et les résultats d’application de ces peines ainsi
que les contraintes rencontrés lors de leurs exécution et toutes les recommandations utiles pour
améliorer la performance du système et les diriger a la l’autorité judiciaire concernée.
Nul ne peut nier que l’établissement pénitentiaire joue un rôle essentielle en matière de rééducation
et réhabilitation des délinquants. Mais, le problème c’est la surpopulation du monde carcéral par
rapport a sa capacité, ce qui affecte son fonctionnement. Donc l’adoption des peines alternatives
permettra apparement le soulagement de ce surpeuplement, et éviter les maladies contagieuses au
sein des prisons, ainsi que les harcèlements tels que les abus sexuels que certains peuvent subir.
De manière générale, ceci permettra a renforcer la performance des prisons en matière de propreté
de ses lieux, le respect de la vie privé des détenus et enfin d’éviter a ce que les détenus
provisoirement soient détenus avec les les autres emprisonnés.12
Section II : L’impact positif des mesures alternatives sur le système répressif :
L’application des peins alternatives aura un grand impact sur le système répressif, elles visent a
rendre l’appareil judiciaire plus efficiente et à soulager la surpopulation des prisons.
Paragraphe 1 : L’appareil judiciaire :
- Les juges jouent un rôle essentiel dans le succès de toute expérience législative, en tant qu’un
organe attache a la tradition a donne naissance a ce qui est aujourd’hui la doctrine judiciaire comme
référence de travail. Mais ce caractère conservative peut parfois entraver le développement sociale
et son adaptation aux fluctuations de ces changements. Aujourd’hui ce rôle magistrale s’est
transformé de cette conception traditionnelle a une autre plus moderne. Le juge doit tenir en compte
d’autres moyens que le punition du coupable, et doit assurer sa réhabilitation et sa réadaptation. 13
Ce changement montre que la société s’est oriente vers une conception plus élargie de la justice qui
vise la prévention des crimes et la consécration des droits et libertés fondamentaux, donc le
changement du rôle du justice impacte grandement les comportements sociaux. Car la justice est le

11"‫فرحات الراجحي "دور المحاكم في ارساء العقوبات البديلة‬


12‫ أحمد قيلش وعبدالرحيم بن بوعيدة وسعاد حميدي ومحمد زنون "علم اإلجرام‬، ‫تاب مشترك بين األساتذة‬
13 ‫ العلوم‬12 ‫كلية‬، ‫ أطروحة لنيل دكتورة في القانون الخاص جامعات سيدي محمد ا‬،" ‫فاتن الوزاني الشاهيدي "بدائل العقوبات السالبة للحرية قصيرة المدة‬
‫ص‬2014-2015، ‫ فاس السنة الجامعية‬،‫القانونية واالقتصادية واالجتماعية‬

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moyen de succès de toute expérience législative, le juge est tenu donc a participer dans l’évolution
du système judiciaire par l’adoption et la bonne application des peines alternatives. Le juge en tant
qu’organe de répression doit être convaincu que ces alternatives aboutiront aux objectifs désirés.
Tous les organes répressifs, commençons par la police judiciaire, le ministère public, le juge
d’instruction et le juge doivent appliquer ces peines alternatives dans la majorité des situations pour
régler les litiges qui leurs sont soumis, en adoptant les alternatives comme un principe et
l’incarcération comme une exception.
Ceci pourra améliorer grandement les circonstances de travail au sein de l’institution judiciaire, et la
liquidation de la multitude des affaires soumises au juge, notamment les juges d’instruction, de
même l’amélioration de la rentabilité du travail judiciaire le développement des décisions
jurisprudentielles.
L’application par le juge d’une peine alternative a la place de l’incarcération du coupable pour une
courte durée, aura un impact quant a la démunition des taux de criminalité, et les cas de récidive,
car par son contact avec cet entourage criminel, rien ne l’empêchera a commettre un autre crime et
tomber dans le récidive, ce qui fera aussi travailler une autre fois la machine judiciaire, pour un
autre crime commis par la même personne. 14
Paragraphe 2 : L’établissement pénitentiaire :
- La prison n’est pas seulement ce lieu d’exécution des peines, mais son rôle consiste en la
réhabilitation des délinquants. Donc, la défaillance de ce système n’est pas due aux responsables de
cet établissement, mais au nombre des personnes ayant engendre cette surpopulation au sein de
l’établissement, ce qui se impact défavorablement sa performance. Malgré les efforts des
responsables, et l’institution de nouveaux établissements, la croissance de la délinquance au Maroc
a dépasse la capacité des prisons.15
La solution a ce problème est l’adoption des peines alternatives qui permettra apparement le
soulagement de ce surpeuplement, et a éviter les maladies contagieuses au sein des prisons, ainsi
que les harcèlements tels que les abus sexuels que certains peuvent subir.
La propreté n’est pas tellement assurée a cause de la surpopulation.
La vie prives des individues est violée, donc certains peuvent s’interférer dans les affaires des
autres, chose inacceptable et qui résulte dans la majorité des cas des bagarres entre les personnes et
en d’autres cas le décès suite a la violence.
L’application des programmes de réhabilitation des emprisonnes, ne peut avoir lieu du fait de ce
surpeuplement et le manque d’espace et des ressources humaines.
Le respect de la classification légale en ce qui concerne les emprisonnés.
L’application des alternatives pourra remédier a ces problèmes, et contribuera a éviter leurs
conséquences dangereuses et réduire les frais engagés par l’État. De même, les détenus
préventivement ne seront plus incarcérés avec les autres criminels.
Conclusion générale :
14 ،"‫فرحات الراجحي "دور المحاكم في ارساء العقوبات البديلة‬
15 ‫ أحمد قيلش وعبدالرحيم بن بوعيدة وسعاد حميدي ومحمد زنون "علم اإلجرام والعقاب‬، ‫"كتاب مشترك بين األساتذة‬

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L'établissement de bases politiques et pénales efficaces, judicieuses et adaptées aux évolutions et
aux changements actuels de notre pays nécessite inévitablement un diagnostic et une évaluation
approfondis du système pénal actuel et la proposition de solutions efficaces et peut
considérablement contribuer à son développement, ainsi qu'à l'amélioration de l'efficacité de la
justice pénale de manière générale.
Ainsi que les dispositions contenues dans la nouvelle constitution, en plus des orientations du Pacte
de réforme du système judiciaire et du projet de nouvelle loi, constituent le noyau central pour
l'élaboration d'un nouveau code pénal. Celui-ci viendrait couronner le processus de réforme de notre
politique pénale, contribuant de manière significative à la construction et à la consolidation de l'État
de droit ainsi que des institutions.
La question qui se pose est de savoir si le Maroc est vraiment en mesure de doter son système des
peines alternatives qui nécessite une infrastructure solide afin d’ y parvenir aux résultats voulus. En
dépit de cette question de ressources, un autre problème se pose, qu’est la conformité du délinquant
aux obligations et aux mesures relatives à ces peines alternatives imposées par la loi, chose qui
contraint le législateur a l’institution d’organes de veille et de suivi pour contrôler la bonne
exécution de la peine infligée.

Références bibliographiques :

17
Ouvrages :
Code pénal
Projet de loi 43-22
Abdelaziz EL IDRISSI, revue de sciences criminelle et droit pénal comparé
En-NEKHFAOUI Aziz, traité de procédure pénale
Revue marocaine de droit pénal et de sciences criminelles, Larbi El Boubekri
Reflexions sur les évolutions de la criminalité transnationale, Granet Bernand
Droit pénal général, Martine herzpg Evans
‫ محمد التغدويني‬.‫إشكالية التجريم في التشريع الجنائي المغربي‬
‫ رمضان الزيني‬.‫العقوبات السالبة للحرية قصيرة المدة ايمن‬
‫ عبد هللا درميش‬.‫مختلف اشكال بدائل العقوبات السالبة للحرية‬
‫ عبد العاطي الرياضي‬.‫بدائل العقوبات في القانون المغربي و المقارن و افاقها المستقبلية‬
‫ ادريس بالمحجوب‬.‫قواعد تنفيد العقوبات‬
‫ العقوبة منشورات جمعية تنمية البحوث و الدراسات‬.‫محيي الدين امزازي‬

Thèses :
‫ أطروحة لنيل دكتورة في القانون الخاص جامعات سيدي‬،" ‫فاتن الوزاني الشاهيدي "بدائل العقوبات السالبة للحرية قصيرة المدة‬
‫ص‬2014-2015، ‫ فاس السنة الجامعية‬،‫ العلوم القانونية واالقتصادية واالجتماعية‬12 ‫كلية‬، ‫محمد ا‬
"‫فرحات الراجحي "دور المحاكم في ارساء العقوبات البديلة‬
‫ أحمد قيلش وعبدالرحيم بن بوعيدة وسعاد حميدي ومحمد زنون "علم اإلجرام والعقاب‬، ‫كتاب مشترك بين األساتذة‬

Articles et sites Web :


https://www.maroclaw.com/%D8%B3%D9%85%D9%8A%D8%AD-%D8%A8%D9%86
%D8%B4%D8%B1%D9%8A%D9%81-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%8
%D8%A7%D8%B3%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AC
%D9%86%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-
%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%BA%D8%B1
https://zidni3ilma.arabepro.com/t302-topic
Finances news hebdo, détention préventive, un recours trop usité ? Par M.Ait ouanna
https://www.maroc.ma/fr/actualites/mramidle-nombre-des-cas-de-recidive-remet-en-question-le-
systeme-penal
https://www.maroc.ma/fr/actualites/mramidle-nombre-des-cas-de-recidive-remet-en-question-le-
systeme-penal
https://www.lopinion.ma/Amende-journaliere-Modus-operandi-du-rachat-des-jours-de-
prison_a45320.html

18
https://lematin.ma/nation/peines-alternatives-les-raisons-derriere-le-feu-vert-du-parlement/197251

Rapport 2020 sur les droits de l’Homme – Maroc ; Bureau of Democracy, Human Rights and Labor
https://ecoactu.ma/peines-
https://lematin.ma/express/gouvernement
https://www.maroc.ma/fr/vise-ameliorer-le-systeme

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