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MASTER – DROIT PENAL ET SCIENCES CRIMINELLES

SEMESTRE 3

Module : Droit Pénal Comparé

Sujet de l’exposé :

LES MESURES ALTERNATIVES AUX


POURSUITES PENALES : étude comparative entre
le droit pénal marocain et le droit pénal français
Version rectifiée

Réalisé par :
HANDAOUI Asmae
HODAIBI Majda
HATIM El Mehdi

Soumis à l’évaluation de :
Professeur : Mr. ATMANI Khalid

Année universitaire 2021-2022


LISTE DES ABREVIATIONS

Art. : Article ;

P. : Page ;

C.P.M. : Code Pénal Marocain ;

C.P.P. : Code de Procédure Pénale ;

C.P.F. : Code Pénal Français ;

P.V. : Procès Verbal ;

T.P.I. : Tribunal de Première Instance ;

T.I.G. : Travail d’Intérêt Général ;

T.N.R. : Travail Non Rémunéré.


SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................ 1

I. Les mesures alternatives aux poursuites pénales en France .............................. 6

1. La médiation pénale...................................................................................................... 6

2. D’autres mesures .......................................................................................................... 9

II. Les mesures alternatives aux poursuites pénales au Maroc ............................ 16

1. La transaction pénale ................................................................................................. 16

2. D’autres mesures ........................................................................................................ 19

CONCLUSION ................................................................................................................... 25
INTRODUCTION

1
En raison du recours - qui devient de plus en plus excessif - aux sanctions pénales qui
portent atteinte à la liberté de la personne, le Maroc fait aujourd’hui partie des pays qui
souffrent de la surpopulation carcérale, dont l’une des conséquences est le coût important de
l’incarcération.

Cette réalité a été corroborée par le rapport du Conseil national des droits de l’Homme
« La crise des prisons : une responsabilité partagée », qui avait mis en exergue plusieurs
points parmi lesquels on trouve : le recours excessif à la détention préventive, la lenteur des
procès, la non application des dispositions légales relatives à la libération conditionnelle et la
non mise en œuvre de la procédure de conciliation.

L’encombrement des établissements pénitentiaires, et des tribunaux aussi, entraine un


ensemble de soucis qui nécessitent de développer les modes alternatifs de règlement des
litiges ainsi que d’intégrer d’autres réformes.

Parmi les premières solutions qui ont eu lieu à cet égard, on trouve le discours royal du 20
août 2009 qui avait eu lieu à Tétouan, dont S.M le Roi Mohammed 6 avait – et pour la
première fois – adressé des directives au ministère de la Justice portant sur des réformes en
matière pénale tout en s’appuyant sur l’importance de l’instauration d’un système concrétisant
la présomption d’innocence et des garanties du procès pénal équitable dont la justice
réparatrice est la base. Ce qui suit est un extrait de ce discours :

« Louange à Dieu. Prière et salut sur le prophète, sa famille et ses compagnons. Cher
peuple ;

[…] La modernisation du cadre normatif, notamment pour ce qui se rattache aux affaires
et aux investissements, ainsi que la garantie des conditions du procès équitable.

[…] Il convient de développer des modes alternatifs de règlement des différends comme la
médiation, l’arbitrage et la conciliation, d’appliquer les peines de substitution et de revoir la
juridiction de proximité »1.

1
Extrait du Discours de sa majesté le Roi Mohammed 6 à la Nation, à l’occasion du 56 ème anniversaire de la
Révolution du Roi et du peuple, le 20 août 2009, à Tétouan.

2
Le système d’opportunité des poursuites est une règle procédurale qui signifie « la
faculté reconnue au ministère public, lorsqu’une infraction pénale lui est dénoncée, de
déclencher, ou de ne pas déclencher, l’action publique en fonction des particularités du cas
d’espèce »2.

On déduit d’après cette règle que, lorsqu’une infraction a été constatée, le ministère public
ne dispose pas que du pouvoir de déclencher la poursuite, mais d’autres choix également qui
sont basés sur les particularités de l’infraction ; en général, il peut agir en se basant sur trois
options :

1. S’il estime que les poursuites pénales sont nécessaires et qu’elles seront conformes à
l’intérêt général, il les déclenche en se basant sur son pouvoir judiciaire qui consiste dans
l’acte par lequel le magistrat du parquet renvoie le délinquant vers une juridiction
d’instruction ou de jugement ;
2. S’il estime que ces poursuites ne sont pas nécessaires, il exerce sa faculté de ne pas
poursuivre le délinquant et opte pour un classement sans suite qui consiste dans l’acte par
lequel le parquet décide une dénonciation provisoire3 au déclenchement de l’action publique à
travers la fermeture du dossier et son classement dans les archives du parquet ;
3. S’il estime que ces poursuites ne sont pas nécessaires mais qu’une réponse pénale doit
obligatoirement être apportée à l’infraction commise, il exerce sa faculté de ne pas poursuivre
le délinquant et, parallèlement, apporte la réponse pénale à l’infraction en adoptant des
mesures alternatives aux poursuites pénales4.

Introduites sur la base de la double volonté de systématiser et diversifier la réponse pénale,


les mesures - ou bien les procédures - alternatives aux poursuites pénales, appelées
également « la troisième voie pénale », sont des outils ajoutés au choix traditionnel binaire
qui servent à apporter une réponse pénale à toute une série d’infractions dont la gravité
demeure relative et ce, dans un temps réduit 5. Elles ne s’appliquent pas aux crimes mais

2
Professeur DOUCET Jean-Paul, http://ledroitcriminel.fr/dictionnaire/lettre o/lettre op.htm Opportunité des
poursuites, in Dictionnaire de droit criminel, consulté le 13/11/2021 à 22h35.
3
Le classement sans suite n’a pas l’autorité de la chose jugée : le ministère public peut ainsi revenir à tout
moment sur sa décision et engager des poursuites lorsque des éléments nouveaux sont susceptibles de relancer
une enquête judiciaire, sauf en cas de prescription ou de décès de l’auteur des faits.
4
Aubert L., « Systématique pénal et alternatives aux poursuites : une politique en trompe-l’œil », Droit et
Société 2010, n° 74, p. 17.
5
DAUDE Juliette, Article : « Les mesures alternatives aux poursuites pénale », 2013.

3
servent à lutter contre la petite et la moyenne délinquance uniquement, et ne sont alors mises
en jeu que s’il s’agit de faits de nature délictuelle ou bien contraventionnelle.

Historiquement parlant, on trouve que le législateur français a anticipé le marocain et donc


les premières notions qui renvoient au sens des mesures alternatives aux poursuites pénales
ont eu lieu en France grâce à l’Ordonnance criminelle du 26 août 1670 qui a mentionné la
procédure de la transaction pénale entre l’auteur de certaines infractions et sa victime ou bien
la famille de celle-ci, à la loi du 17 juillet 1970 (tendant à renforcer la garantie des droits
individuels des citoyens) et à la loi du 11 juillet 1975 ; ces deux lois ont créé les concepts de
‘la dispense de la peine’ et de ‘l’ajournement de la peine’. Quant au cadre national, c’est la loi
n°22-01 formant le CPP marocain (promulguée par le Dahir n° 1.02.255 du 25 RAJAB
1423/ 3 octobre 2002) qui a mis en scène la mesure alternative à la poursuite pénale de la
transaction pénale dans son article 41.

En parlant d’intérêts, les mesures alternatives aux poursuites pénales ont pour but premier
de désengorger les tribunaux tout en donnant une réponse pénale permettant d’assurer la
réparation du préjudice, de mettre fin aux troubles résultant de l’infraction et de contribuer à
reclasser son auteur. La mise en place de ces procédures a également pour objectif d’éviter un
procès long et coûteux, et de rapprocher l’institution judiciaire des justiciables en obtenant
une réponse pénale plus adaptée à leur situation.

L’intérêt qu’offre une étude comparative entre le système pénal marocain et le système
pénal français, au niveau des différentes mesures alternatives aux poursuites pénales qu’ils
adoptent, présente - au sein du cadre du droit pénal comparé - une opportunité d’apercevoir
les points de différences et ceux de ressemblances qui existent entre les différents systèmes
pénaux marocain et français.

Afin de délimiter le champ de l’étude qui peut être traitée de différentes manières, nous
mentionnons que nous allons tenter d’établir un inventaire analytique des différents
mécanismes qui servent d’alternatifs aux poursuites pénales, qui se trouvent en France et au
Maroc; la problématique à laquelle nous allons répondre est la suivante : quelles sont les
mesures alternatives aux poursuites pénales utilisées par les systèmes pénaux marocain
et français ?

4
Afin de bien répondre à cette question, nous allons analyser des mesures alternatives aux
poursuites pénales qui existent en France tout d’abord (I), ensuite, nous allons entamer celles
qui se trouvent au Maroc (II). Ce classement se justifie par les remontées historiques de la
législation française qui ont anticipé celles de la législation marocaine dans ce point.

5
I. Les mesures alternatives aux poursuites pénales en France :

En vertu de l’article 40-1 du CPP français, le Ministère public a le choix entre trois options.
Il peut soit décider d’engager une poursuite à l’encontre de la personne ayant commis cet acte,
soit prendre la décision d’un classement sans suite dès lors que cette décision est basée sur des
éléments particuliers en rapport avec la commission des faits, soit prendre la décision de
mettre en place une mesure alternative à la poursuite en application des dispositions des
articles 41-1, 41-1-2 ou 41-2 du même code.

En effet, pour éviter un procès pénal6, le procureur de la République prend directement ou


par l’intermédiaire d’un officier de police judiciaire, d’un délégué du procureur ou d’un
médiateur des mesures alternatives, dont le but est la réparation du préjudice subi par la
victime d’une part et la réinsertion sociale de l’auteur d’autre part.

Ces mesures s’adressent au mineur qu’au majeur. Elles sont de nature diverse.

Parmi ces mesures7, on trouve la médiation pénale, le rappel à la loi, la réparation du


dommage causé, la demande de résider hors du domicile conjugal, la composition pénale, etc.

1. La médiation pénale :

Suite à une période d’expérimentation dans les années 1980, la médiation pénale a été
introduite en France par la circulaire de 1992 qui fut concrétisée par la loi du 4 janvier 1993,
puis modifiée/complétée par les lois des 23 juin 1999, 9 mars 2004, 9 juillet 2010 et 15 août
2014.

On peut définir la médiation comme « tout processus permettant à la victime et au


délinquant de participer activement, s’il y consentent librement, à la solution des difficultés
résultant d’un délit, avec l’aide d’un tiers indépendant, le médiateur »8.

6
V. Circulaires de la direction des affaires criminelles et des grâces, Bulletin officiel du ministère de la Justice,
n° 93 (1er janv. – 31 mars 2004). Circulaire relative à la politique pénale en matière de réponses alternatives aux
poursuites et de recours aux délégués du procureur.
7
L’article 41-1 et l’article 41-2 du CPPF.
8
https://www.google.com_strafmediation zuerich/PDF/la_mediation_penale_dpmin_2009_ (consulté le
10/11/21, à 20:51).

6
C’est une mesure alternative à la détention privative de liberté à condition que le fait soit
d’une gravité inférieure. C’est le procureur de la République ou les officiers de police
judiciaire qu’il désigne, qui ont la possibilité de proposer la médiation avec l’accord de la
victime. En cas de désaccord ou si l'accord n'est pas exécuté, le procureur dans ce cas mène à
nouveau la poursuite par un procès.

Pour que la médiation atteint ses effets, elle doit satisfaire certaines conditions et obéit à
une procédure spécifique.

A. Les conditions :

Il est fait, la plupart du temps, appel à une personne physique ou morale agréée, présentant
toutes les garanties de compétences et habilitée. C’est le médiateur pénal.

Certes, la fonction du médiateur pénal est de faciliter la communication et de permettre de


trouver l’arrangement le plus adapté dans l'objectif de réparer le dommage et d’éviter tout
procès.

Cependant, le médiateur pénal doit satisfaire les conditions suivantes :

– Ne pas exercer de fonctions judiciaires ou participer au fonctionnement du service de


la justice ou être investi d’un mandat électif dans le ressort de la cour d’appel ;
– Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation, incapacité ou déchéance mentionnée sur
le Bulletin nº 2 du casier judiciaire ;
– Présenter des garanties de compétence, d’indépendance et d’impartialité ;
– Ne pas être âgé de plus de 75 ans ;
– Sauf dispense accordée par le garde des Sceaux, ministre de la Justice, ne pas être
conjoint, concubin, parent ou allié jusqu’au degré d’oncle ou de neveu inclusivement d’un
magistrat ou d’un fonctionnaire de la juridiction ou lié avec l’un d’entre eux par un pacte civil
de solidarité (CPP, art. R. 15-33-33, al. 1er).

S’il s’agit d’un médiateur qui se préoccupe des mineurs, il doit en outres d’être signalé par
l’intérêt qu’il porte aux questions de l’enfance9 :

9
CPPF, art. R. 15-33-33, al. 2.

7
- Le médiateur pénal prête le serment suivant : « Je jure d’exercer mes fonctions avec
rigueur, loyauté, impartialité et dignité et de respecter le secret professionnel » 10.

- L’habilitation peut être retirée si la personne cesse de satisfaire à l’une des conditions
précitées ou si elle n’exécute pas de façon satisfaisante les missions qui lui sont confiées. 11

- Au titre de ses obligations, le médiateur du procureur de la République est tenu au secret


dans les conditions fixées par l’article 226-13 du Code pénal français. 12

B. La procédure :

La médiation pénale est organisée par le procureur de la République ou par les officiers de
police judiciaire qu’il désigne, avec l’accord de la victime. Cette désignation est écrite. Elle
est mise en œuvre par un médiateur pénal et désigné par le procureur. Elle se déroule dans un
tribunal, dans les locaux d’une association, une maison de justice et du droit ou une antenne
de justice. 13

Ce sont des entretiens individuels dans lesquels le médiateur pénal convoque les deux
parties à savoir délinquant et victime. Au cours de l’entretien, le médiateur fait un rappel de la
loi l'explique à l'auteur des faits, confronte les parties et tente de les concilier.

Pourtant, les parties peuvent ne pas répondre aux convocations ou refuser la tentative de
médiation. Dans ce cas, le dossier est alors renvoyé au Procureur de la République. Ce dernier
peut alors décider de saisir le tribunal ou de classer l'affaire en mettant un terme à la
procédure.

Si elles répondent à la convocation, les parties tentent, avec l'aide du médiateur pénal,
d'atteindre une solution amiable (paiement de dommages et intérêts, remise en état d'un
objet…). Les parties peuvent être assistées par un avocat si elles le souhaitent.

Cependant, si la personne mise en cause est mineure, les parents doivent participer à
l'entretien.

10
CPPF, art. R. 15-33-36.
11
CPPF, art. R. 15-33-37.
12
CPPF, art. R. 15-33-34.
13
LAZERGES C., « Médiation pénale, justice pénale et politique criminelle », Revue de science criminelle et de
droit pénal comparé, Dalloz 1997, p.186.

8
C. Les effets :

La médiation en tant que technique et procédé utilisé afin de résoudre un litige d’un faible
gravité à l’amiable, il produit des conséquences et effets selon que l’accord a été réalisé ou
non.14

Si l’accord réussit, un procès-verbal est rédigé par le procureur de la République ou le


médiateur et est signé par tous. Il indique l’accord et les obligations des parties. Si la partie
mise en cause est mineure, les parents doivent signer l’accord. Le médiateur vérifie que
l’accord est exécuté. Il adresse un rapport sur la fin de la médiation au procureur de la
République. Une fois l’accord signé, le procureur clôt l’affaire.

Si l’accord réussit mais n’est pas respecté, la victime peut demander son exécution forcée,
c'est-à-dire qu'elle peut obtenir un jugement imposant la mise en œuvre de l'accord. Si un juge
est saisi, les déclarations des parties et les constatations du médiateur ne peuvent être
évoquées en justice que si toutes les parties sont d'accord. En cas de non-exécution de l'accord,
le procureur peut saisir un tribunal ou décider d'une composition pénale. Il peut aussi
déclencher des poursuites judiciaires alors que la médiation pénale est encore en cours.

En cas de désaccord ou absence d'accord, si les parties sont d’accord sur le principe de la
médiation mais qu’aucun accord ne peut être trouvé, ou bien en l’absence d’accord, le
médiateur informe le procureur de la République. Le procureur peut alors décider de
poursuivre ou de classer l’affaire sans suite.

2. D’autres mesures alternatives aux poursuites :

Selon les articles 41-1 et suivants du code de procédure pénale français, une mesure
alternative sera mise en œuvre par le procureur de la République chaque fois :

« Qu’une telle mesure est susceptible d’assurer la réparation du dommage causé à la


victime, de mettre fin au trouble résultant de l’infraction ou de contribuer au reclassement de
l’auteur des faits, le procureur de la République peut, préalablement à sa décision sur

14
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1824 (consulté le 13/11/2021 à 12:23).

9
l’action publique, directement ou par l’intermédiaire d’un officier de police judiciaire, d’un
délégué ou d’un médiateur du procureur de la République… »15.

A côté de la mesure de médiation, le législateur français a prévu d’autres mesures


alternatives aux poursuites. Ces mesures s’appliquent de manière limitée et leur nature varie
en fonction de la gravité des faits.

D'une part, ces procédures confèrent une place importante à la victime de l'infraction en
favorisant la réparation du préjudice subi. D'autre part, elles contribuent à la sauvegarde de la
société en luttant contre les troubles causés à l'ordre public 16.

A. Le rappel à la loi :

Il s’agit d’un rappel à l’auteur des obligations résultant de la loi. C’est un avertissement
judiciaire donné le plus souvent à l’auteur d’une infraction d’une faible gravité et n’ayant pas
fait de victime. Lorsque le procureur décide de mettre en œuvre un rappel à la loi, il peut le
faire lui-même ou le mettre en œuvre par l'intermédiaire d'une personne mandatée 17.

Le procureur ou la personne mandatée reçoit l'auteur des faits en entretien solennel. Il


l'entend sur les faits qui lui sont reprochés, lui lit les textes de loi réprimant l'infraction
commise et l'informe des peines encourues. Par exemple, en cas d'usage de stupéfiants ou de
trouble de voisinage.

Il lui explique par ailleurs les obligations qui découlent de sa responsabilité pénale et civile,
ainsi que les devoirs qu'implique la vie en société.

Si l'auteur des faits est mineur, le rappel à la loi doit être fait en présence des titulaires
de l'autorité parentale18. La mesure doit lui faire comprendre que son acte est illégal et qu'il
peut avoir de graves conséquences (peine, paiement de dommages-intérêts: Somme d'argent
destinée à réparer le préjudice subi à la victime par ses parents,...).

15
Article 41-1, Code de procédure pénale, France
16
LUDWICZAK F., « Les procédures alternatives aux poursuites : une autre justice pénale », 2006.
17
Demander à l'auteur des faits de régulariser sa situation au regard de la loi ou des règlements.
18
Ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux parents ou à une
tierce personne sur décision du juge, jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant. Elle sert à protéger l'enfant
dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le
respect dû à sa personne.

10
Le parquet a déferré un rappel à la loi à un coupable de dénonciation mensongère d’une
infraction de viol, avant de le condamner19.

B. La demande de réparation :

Le procureur peut demander à l'auteur des faits de réparer le dommage causé à la victime.
La réparation peut par exemple consister en l'indemnisation ou en la remise en l'état du bien
dégradé. Dans ce cas, la victime est informée des propositions de réparation. Elle peut les
accepter ou les refuser.

S'il s'agit d'un mineur, elle a une visée éducative, les représentants légaux doivent donner
leur accord pour rendre la mesure effective.

La demande de réparation peut consister à adresser une lettre d’excuses à la victime, à


remettre en état un bien endommagé, à participer aux actions d'une association caritative, etc.

C. L’éloignement de l’auteur de l’infraction :

Il peut être demandé à l'auteur des faits de ne pas paraître, pour une durée de maximum de
six mois, dans un ou plusieurs lieux déterminés dans lesquels l'infraction a été commise (un
bar, un marché, une salle de sport...) ou dans lesquels réside la victime20.

L’hypothèse est celle d’une infraction commise contre son conjoint, son concubin ou son
partenaire lié par un pacte civil ou encore ses enfants ou ceux de son conjoint, concubin ou
partenaire21. Le procureur peut interdire l’auteur de résider au domicile ou de s’y rendre (cette

19
Cour de Cassation criminelle, Chambre criminelle, 8 janvier 2019, 16-82.684, Inédit.
20
https://codes.droit.org/PDF/Code%20de%20proc%c3%a9dure%20p%c3%a9nale.pdf (consulté le 13/11/2021
à 20h43).
21
En cas d'infraction commise soit contre son conjoint, son concubin ou son partenaire lié par un pacte civil de
solidarité, soit contre ses enfants ou ceux de son conjoint, concubin ou partenaire, demander à l'auteur des faits
de résider hors du domicile ou de la résidence du couple et, le cas échéant, de s'abstenir de paraître dans ce
domicile ou cette résidence ou aux abords immédiats de celui-ci, ainsi que, si nécessaire, de faire l'objet d'une
prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique ; lorsque l'infraction est commise par l'ancien conjoint ou
concubin de la victime, ou par la personne ayant été liée à elle par un pacte civil de solidarité, le domicile
concerné étant alors celui de la victime. Le procureur de la République recueille ou fait recueillir, dans les
meilleurs délais et par tous moyens l'avis de la victime sur l'opportunité de demander à l'auteur des faits de
résider hors du logement du couple. Sauf circonstances particulières, cette mesure est prise lorsque sont en cause
des faits de violences susceptibles d'être renouvelés et que la victime la sollicite. Le procureur de la République
peut préciser les modalités de prise en charge des frais afférents à ce logement pendant une durée qu'il fixe et qui
ne peut excéder six mois.

11
mesure est limitée dans le temps). Le but est de suspendre la prescription de l’action publique.
S'il s'agit d'un mineur, les représentants légaux doivent donner leur accord pour rendre la
mesure effective22.

Le cas échéant, lorsque la mesure imposée à l’auteur de l’infraction n’aura pas été exécutée
en raison du seul comportement de ce dernier, le Procureur de la République pourra décider
d’engager des poursuites pénales ou de mettre en place une composition pénale.

Néanmoins, le texte de loi ne précise pas que la bonne exécution des mesures imposées à
l’auteur de l’infraction emporte extinction de l’action publique. Un arrêt de principe prononcé
par la Chambre criminelle de la Cour de cassation le 21 juin 2011 a tranché en ce propos23 :
« Il résulte de ce texte que le procureur de la République peut, préalablement à sa
décision sur l’action publique, prescrire l’une des obligations prévues par ledit article,
sans que l’exécution de cette obligation éteigne l’action pub lique »24.

D. La composition pénale :

Cette procédure alternative aux poursuites peut être proposée par le procureur de la
République ou par toute personne habilitée, pour les contraventions et certains délits punis de
maximum 5 ans de prison. Par exemple, l'usage de drogue ou la conduite en état d'ivresse.
Elle est souvent utilisée en matière délictuelle.

Elle est désignée par la loi 99-515 comme étant la 4ème voie pénale, c’est plutôt une
proposition de peine alternative à la prison et non à la poursuite.

La composition pénale s'adresse à la personne physique (majeure ou mineure) ou à


la personne morale, qui reconnaît sa culpabilité. S'il s'agit d'un mineur, il doit donner son
accord ainsi que ses représentants légaux, en présence d'un avocat.

La composition pénale est principalement destinée à sanctionner l'auteur de l'infraction ;


toutefois, en présence d'une victime, la médiation pénale peut également servir à ordonner à
l'auteur de l'infraction des mesures réparatrices. C’est un mode de règlement amiable

22
https://www.demarches.interieur.gouv.fr/particuliers/justice-penale-quelles-alternatives-proces (consulté le
14/11/2021 à 10h30).
23
Pourvoi n°11-80.003, Chambre criminelle de la Cour de Cassation.
24
Voir annexe.

12
avantageux pour l'auteur de l'infraction. Elle permet notamment de lui éviter un procès long et
coûteux, lui épargner les effets de la mauvaise publicité d'un procès, lui garantir une sanction
non restrictive de liberté (la composition pénale ne mène pas à l'emprisonnement).

C’est le procureur de la république qui dispose du pouvoir d’appréciation de l’opportunité


de la composition pénale. Elle doit être validée par le président du tribunal de grande instance.
Une fois exécutée, elle éteint les poursuites pénales. La composition pénale n’a pas un
caractère exécutoire.

Il existe en cela deux conditions à la mise en œuvre de la composition pénale : l'auteur de


l'infraction doit être âgé de 13 ans minimum et il reconnaît les faits constitutifs de l'infraction.

En 2018, 62000 majeurs auteurs d’un ou plusieurs délits ont vu leur affaire classée après
réussite d’une composition pénale. Pour un peu plus de la moitié d’entre eux, la principale
infraction visée relevait du contentieux routier. Seuls 2/10 auteurs avaient commis plusieurs
infractions, quand cette situation concerne environ la moitié des auteurs jugés au tribunal
correctionnel. Les infractions traitées en composition pénale sont aussi de moindre gravité que
celles portées devant le tribunal commercial25.

E. La transaction pénale :

La transaction pénale est une procédure mise en place depuis le 16 octobre 2015, suite à la
publication du décret n° 2015-1272 du 13 octobre 2015 et codifiée à l'article 41-1-1 du Code
de procédure pénale. C’est un contrat conclu par les parties à un litige né ou à naître pour y
mettre fin ou le prévenir par des concessions réciproques. En tant que mode de résolution des
conflits, la transaction possède un certain nombre de particularités, elle doit être écrite, son
objet doit être déterminé, il s’agit de régler un litige né ou à naître. La transaction entraîne
aussi l’abandon d’une action.

La transaction pénale vise à éviter le passage au tribunal, suite à certaines infractions, par
le paiement d'une amende26. Elle permet aux services de police et de gendarmerie de proposer,

25
Institut national de la statistique et des études économiques,
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277743?sommaire=4318291 (consulté le 14/11/2021 à 14h54).
26
https://cours-de-droit.net/solution-du-litige-voie-contentieuse-mediation-transaction-conciliatio-a121606330/
(consulté le 14/11/2021 à 17h).

13
avec l'autorisation du procureur de la République, le paiement d'une amende. Si cette amende
est réglée sur le champ, l'action pénale est éteinte et l'infraction n'était pas inscrite au casier
judiciaire.

La proposition de transaction pénale fixe le montant de l'amende transactionnelle 27 ,


l'obligation pour l'auteur de l'infraction de réparer le dommage éventuellement causé, les
délais impartis pour le paiement de l'amende et les éventuelles réparations du dommage. Si
l'auteur des faits accepte l'amende transactionnelle, elle n'est applicable qu'après
homologation par le président du tribunal de grande instance 28.

Il convient de préciser finalement que la transaction pénale a été supprimée par


la loi n° 2019-2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la
justice.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE :

La procédure du rappel à la loi occupe une place importante parmi les mesures alternatives
aux poursuites en France (proche de 50% de ces mesures) et la médiation pénale, qui
représentait 14% des mesures alternatives en 1999, a connus une décroissance au fil du temps.
On voit donc que la mesure de la médiation pénale a souffert du développement des autres
alternatives aux poursuites, notamment de celui du rappel à la loi.

Le législateur français adopte d’autres procédures alternatives aux poursuites, à savoir, la


régularisation de la situation, l’orientation de l’auteur de l’infraction vers une structure
sanitaire, sociale ou professionnelle 29, etc.

27
Dans la limite du tiers du montant de l'amende encourue.
28
https://www.action-conseils.com/759-regles-applicables-a-la-transaction-nouveautes-dans-la-loi-du-18-
novembre-2016 (consulté le 14/11/2021 à 21h33).
29
Orienter l'auteur des faits vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle : cette mesure peut consister
dans l'accomplissement par l'auteur des faits, à ses frais, d'un stage ou d'une formation dans un service ou un
organisme sanitaire, social ou professionnel, et notamment d'un stage de citoyenneté, d'un stage de responsabilité
parentale, d'un stage de sensibilisation à la lutte contre l'achat d'actes sexuels, d'un stage de responsabilisation
pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes, d'un stage de lutte contre le
sexisme et de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes ou d'un stage de sensibilisation aux
dangers de l'usage de produits stupéfiants ; en cas d'infraction commise à l'occasion de la conduite d'un véhicule
terrestre à moteur, cette mesure peut consister dans l'accomplissement, par l'auteur des faits, à ses frais, d'un
stage de sensibilisation à la sécurité routière.

14
Une nouvelle loi a pris place, la loi n° 2021-401 du 8 avril 2021 est venue en
effet améliorer l’efficacité de la justice de proximité et de la réponse pénale. Elle a comme
objectif élargir le champ des alternatives aux poursuites et de la composition pénale, faciliter
le recours au travail d’intérêt général (TIG) et au travail non rémunéré (TNR), et soutenir les
associations d’aide aux victimes30

30
Extrait de la Revue « la semaine du droit », édition Générale, n° 24, 14 juin 2021.

15
II. Les mesures alternatives aux poursuites pénales au Maroc :

Conformément aux dispositions de l’article 41 de la loi n°22-01 formant le CPP marocain


(promulguée par le Dahir n° 1.02.255 du 25 RAJAB 1423/ 3 octobre 2002) on trouve la
mesure alternative à la poursuite pénale de la transaction pénale.

Le traitement de la troisième voie pénale, ou bien des mesures alternatives aux poursuites
pénales, dans le système pénal marocain nécessite alors de traiter en premier lieu la procédure
de la transaction pénale, ensuite, d’autres procédures à savoir le titre exécutoire relatif aux
faits contraventionnels, l’ordonnance juridictionnelle relative aux faits délictuels et la
suspension de l’exercice de l’action.

1. La transaction pénale :

Etant la seule mesure alternative aux poursuites pénales intégrée dans l’arsenal juridique
marocain en tant que cause d’extinction de l’action publique 31, la transaction pénale est une
mesure relative à des délits déterminés qui ne forment aucun danger à l’égard de l’ordre
public et dont le dommage apparent se borne aux seules parties dont le consentement est
nécessaire pour effectuer la transaction pénale. Elle fait éviter la poursuite du prévenu et
donne en même temps une solution qui couvre les droits de la victime et protège ceux de la
société également.

A. Les conditions :

La mesure de la transaction pénale est basée sur la condition du contrôle de la justice qui
est obligé de :

 S’assurer de la conclusion de la transaction pénale lors de la présence des parties


concernées et leurs conseils ;

31
Article 4 du code de procédure pénal marocain : « L’action publique s’éteint par la mort de la personne
poursuivie, la prescription, l »amnistie, l’abrogation de la loi pénale qui incrimine le fait et par une décision
ayant acquis la force de la chose jugée.
Elle s’éteint par transaction lorsque la loi en dispose expressément.
Elle peut, en outre, s’éteindre par le retrait de la plainte, lorsque celle-ci est une condition nécessaire de la
poursuite, sauf si la loi en dispose autrement ».

16
 Ensuite, ordonner la transaction pénale à travers soit l’ordonnance du président du
tribunal de première instance, soit son délégué.

Il s’agit de quatre conditions principales qui gèrent l’exécution de la mesure de transaction


pénale :

 Le respect total de l’objet de la transaction pénale ;


 Les consentements des parties concernées par la transaction pénale ;
 L’accord du ministère public ;
 L’approbation du procès verbal de la transaction pénale.

Avant la mise en mouvement de l’action publique dans le cadre d’une infraction punie
d’une peine d’emprisonnement égale ou inférieure à deux ans ou d’une amende dont le
maximum n’excédant pas les cinq-milles MAD, la partie lésée, ou même le prévenu, peut
demander au procureur du Roi de dresser un procès verbal qui mentionne la transaction
conclue entre eux.

B. La procédure :

Après la demande de la partie lésée, ou bien du prévenu, au procureur du Roi, ce dernier


est face à deux choix : soit il est en désaccord, soit il est d’accord. Et dans ce dernier cas, le
procureur du Roi effectue ce qui suit :

 Exercer l’entente des parties concernées par la transaction pénale ;


 Etablir un PV en présence des parties et de leurs conseils.

Il convient de noter que le PV doit mentionner plusieurs éléments dont l’accord conclu
entre les deux parties concernées par la transaction pénale, l’avis du procureur du Roi aux
parties ou à leurs conseils et la signature du procureur du Roi ainsi que celles des parties.

 Transmettre le PV de la transaction pénale au président de la TPI.

A cet égard, le président de la TPI est sous la charge de procéder, en personne ou bien par
son délégué, à la validation du PV qui lui a été transmis, en présence du représentant du
ministre public, des parties ou de leurs conseils en chambre du conseil qui statue par
ordonnance juridictionnelle insusceptible d’aucun recours ; cette dernière contient l’accord

17
des deux parties et, le cas échéant, le paiement d’une amende qui ne dépasse pas la moitié du
maximum de l’amende prévue par la loi et le délai de l’exécution de la transaction pénale.

Au cas où la partie lésée ne se présente pas devant le procureur du Roi ou produit un


désistement écrit et mis parmi les documents du dossier ou en cas de défaut de plaignant, le
procureur du Roi a la possibilité de proposer au prévenu ou au mis en cause une transaction
pénale en payant la moitié du maximum de l’amende prévue pour l’infraction ou la réparation
du dommage causé par ses faits. S’il est d’accord, le procureur du Roi :

 Dresse un PV qui mentionne cet accord ;


 Informe la partie intéressée ou bien son conseil de la date de l’audience de la chambre
du conseil.

(A noter que le PV doit être signé par le procureur du Roi et par la partie intéressée.)

 Transmet le PV au président du TPI.

Et à cet égard aussi, le président du TPI est sous la charge de procéder, en personne ou par
son délégué, à la validation du PV qui lui a été transmis, en présence du représentant du
ministère public, de la partie intéressé ou de son conseil, par une ordonnance juridictionnelle
insusceptible d’aucun recours.

Dans les deux cas que nous venons de citer, la procédure de la transaction pénale et
l’ordonnance rendues par le président du TPI, en personne ou par son délégué, suspendent la
mise en mouvement de l’action publique. Mais le procureur du Roi peut la mettre en
mouvement si le PV n’est pas validé ou bien si les obligations validées par le président de la
TPI, en personne ou par son délégué, ne sont pas exécutées dans l’intervalle borné par le délai
fixé, ou aussi, si de nouveaux éléments font objet d’apparition et affectent l’action publique à
moins que cette dernière ne soit pas prescrite.

18
C. Les effets :

La transaction pénale fait partie des causes d’extinction, d’exemption ou suspension des
peines32 et constitue aussi un effet suspensif de l’action publique.

La transaction pénale résulte la suspension de l’action publique, cet effet fait partie des
faits justificatifs qui suppriment l’infraction ainsi que ses effets pour une durée déterminée. La
transaction pénale, pratiquée bien avant le fait d’intenter l’action publique, cause extinction de
cette dernière, que ce soit au moment de l’établissement du PV de transaction pénale devant le
ministère public, ou bien au stade de l’approbation de la transaction pénale par le tribunal.

Le fait pour lequel le législateur pénal marocain a opté pour la transaction pénale en tant
que cause de suspension et non pas d’extinction absolue de l’action publique aux effets même
d’après transaction, est de tenir compte du fait de soustraire de la part du prévenu ou du
suspect dans l’exécution des obligations approuvées par le président du TPI dans le délai
prévu à cet effet, à moins que cette dernière ne fait objet de prescription.

2. D’autres mesures alternatives aux poursuites pénales :

À côté de la transaction pénale, il existe d’autres mesures alternatives à la poursuite pénale


selon qu’il s’agit d’un délit ou contravention. En matière contractuelle, on parle du titre
exécutoire dont les juges ont le droit de rendre des ordonnances juridictionnelles. Dans les
contraventions qui ne sont pas punies par des peines privatives de liberté en l’absence des
victimes, sur réquisitions du ministère public. En matière délictuelle, c’est l’ordonnance
juridictionnelle prise par le juge en cas de délit punis d’une amende seulement, ainsi la
suspension de l’exercice de l’action.

Dans ce cadre, l’étude va porter sur le titre exécutoire, l’ordonnance juridictionnelle et la


suspension de l’exercice de l’action.

32
Article 49 du code pénal marocain : « Tout condamné doit subir entièrement les peines prononcées contre lui,
à moins que n’intervienne l’une des causes d’extinction, d’exemption ou de suspension ci-après :
[…] 8° La transaction lorsque la loi en dispose expressément ».

19
A. Le titre exécutoire :

Si une contravention est punie d’une amende seulement et constatée par un procès-verbal
ou rapport et si aucune victime ne s'est manifestée, le ministère public à la possibilité de
proposer au contrevenant en vertu du titre exécutoire, le paiement d'une amende forfaitaire
s'élevant à la moitié du maximum de paiement sur simple déclaration à mentionner au même
avis qui sera retransmis, dans ce cas, au procureur du Roi par poste recommandée l'amende
prévue par la loi33.

Selon l’art 376 du CPPM, Le titre exécutoire rendu par le ministère public en matière de
contravention doit être daté et signé du magistrat du ministère public et doit comporter les
mentions suivantes:

a. Le nom, prénom, profession et domicile et s’il y a lieu, le numéro et la catégorie de la


carte d’identité du contrevenant, et le cas échéant du civilement responsable ;
b. Indication de la contravention, le lieu, la date de sa commission et les modes de
preuves ;
c. Les textes appliqués dans l’affaire ;
d. Fixation du montant de l’amende, avec indication de la verser à la Caisse du greffe de
tout tribunal de première instance.

Le législateur prévoit dans l’article 377 du CPPM que « le titre exécutoire rendu par le
ministère public en matière de contravention est notifié au contrevenant et s’il y a lieu, au
civilement responsable par lettre recommandée avec avis de réception ou par tout autre moyen
de notification prévu au deuxième alinéa de l’article 32534.

En effet, la lettre de notification mentionne l’avis donné à l’intéressé de verser le montant


de l’amende, sinon l’affaire sera renvoyée à l’audience dont la date est fixée dans le titre
exécutoire. L’avis est considéré comme citation à cette audience.

33
L’article 375 du CPPM.
34
L’article 325 du CPPM : « Toute personne convoquée comme témoin est tenue de comparaître, de prêter
serment s’il échet, et de déposer.
Le témoin est convoqué, soit d’office par la juridiction ou à la requête du ministère public, de la partie civile ou
du prévenu ou le civilement responsable, soit par lettre recommandée avec accusé de réception, soit par
convocation notifiée par un agent des notifications, huissier de justice ou par voie administrative.
La convocation mentionne que la non-comparution ou le faux témoignage est puni par la loi ».

20
Le contrevenant peut et, s’il y a lieu, le civilement responsable dans un délai de dix jours
de la réception, manifester son refus de paiement sur simple déclaration à mentionner au
même avis qui sera retransmis, dans ce cas, au Procureur du Roi par poste recommandé avec
accusé de réception.

Ce délit de dix jours commence du jour de la notification de l’avis ou du jour du refus de


sa réception35.

L’intéressé peut, dès réception de la lettre portant notification du titre exécutoire et sur
présentation de cette pièce, se libérer de l’amende à la Caisse du greffe de tout tribunal de
première instance. Ce dernier en avise le ministère public ayant rendu le titre exécutoire dans
un délai d’une semaine de la date du paiement36.

Dans ce cadre, on distingue deux cas :

 L’intéressé n’a pas la volonté de payer dans le délai déterminé à l’article 378 ci-dessus,
le titre exécutoire devient définitif et le greffier délivre un extrait au service charge de
l’exécution des amendes.
 L’intéressé manifeste sa volonté de ne pas payer dans le délai prévu à l’article 378, le
procureur du Roi renvoie l’affaire devant le tribunal qui statue dans les conditions ordinaires.

Dans ce dernier cas, si le tribunal décide la condamnation, l’amende ne peut être inférieure
aux deux tiers du maximum de l’amende prévue pour la contravention.

L’ordonnance contraventionnelle rendue dans le cas indiqué à l’article précédent n’est


sujette ni à l’opposition, ni à l’appel et ne peut être frappée que de pourvoi en cassation dans
les conditions prévues à l’article 41537.

35
L’article 378 du CPPM.
36
L’article 379 du CPPM.
37
L’article 415 du CPPM. : « Le ministère public et les parties peuvent se pourvoir en cassation contre les
jugements insusceptibles d’appel ou les arrêts rendus en dernier ressort par la Cour d’appel.
Le recours en pourvoi est exercé dans les formes et délais prescrits par les articles 518 et suivants du présent
code.
Par dérogation aux dispositions de l’article 532 et dans le cas indiqué à l’alinéa premier de l’article 382, ce
recours ne suspend pas l’exécution de l’amende. Il appartient au condamné qui se pourvoit en cassation de
justifier le paiement de l’amende à laquelle il est condamné lors de la présentation de sa demande. Le montant
de l’amende est restitué à celui qui s’est pourvu, en cas de cassation.

21
L’ordonnance rendue conformément à l’article précédent lorsqu’elle est passée en force de
chose jugée, tient lieu de condamnation pour la détermination de la récidive 38.

B. L’ordonnance juridictionnelle :

Conformément à l’article 383 du CPPM, cette ordonnance est valable pour les délits punis
d’une amende seulement qui dont le maximum ne dépassant pas 5000 dirhams et constatés
par un procès-verbal ou rapport et si aucune partie lésée ne s’est manifestée. Par conséquent,
le juge peut rendre, sur réquisitions écrites du ministère public une ordonnance de
condamnation à une amende ne dépassant pas la moitié du maximum prévue par la loi, sans
préjudice des peines accessoires, des dépens et des restitutions.

Cette ordonnance est susceptible d'opposition devant le même tribunal dans un délai de dix
jours de sa notification conformément aux dispositions de l'article 308 39 ci-dessus. Le
jugement rendu après l'opposition est susceptible d'appel. En cas d'opposition du prévenu,
l'ordonnance rendue par défaut devient caduque. Le tribunal statue conformément aux règles
ordinaires.

C. La suspension de l’exercice de l’action :

Certains différends entre individus portés devant les tribunaux peuvent avoir une influence
négative sur les liens et les relations humaines établies entre les parties adverses, notamment
lorsque le préjudice social n'a pas une grande importance Dans le but de préserver ces liens
dont le jugement ne peut entraîner que des préjudices ne servant pas l’intérêt général, le Code
a crée une nouvelle mesure prévue par l’article 37240, qui permet au tribunal, dans certaines
infractions si la victime se désiste au cours de l’exercice de l’action, ordonner la suspension

Toutefois, l’application de la contrainte par corps n’est possible qu’après que le jugement ait acquis la force de
la chose jugée ».
38
L’article 382 du CPPM.
39
L’article 308 du CPPM: « La citation de comparution est remise au prévenu, le civilement responsable et la
partie civile conformément aux dispositions des articles 37,38 et 39 du Code de procédure civile.
La citation indique, à peine de nullité, les jours, heure, lieu de l’audience, la nature de l’infraction, la date et le
lieu de sa commission et les textes juridiques appliqués ».
40
L’article 372 du CPPM : « S’il s’agit d’une poursuite pour l’un des délits prévus à l’article 41 de ce Code, le
tribunal saisi de l’affaire peut, sur réquisitions du ministère public dans le cas où la victime des faits délictueux
renonce à sa plainte, suspendre les formalités de l’action publique, à moins qu’il n’ait statué par un jugement
définitif. Il peut être continué à statuer sur l’action publique, à la requête du ministère public, si des éléments
nouveaux apparaissent affectant l’action publique, à moins qu’elle ne soit éteinte par la prescription ou par
autre cause ».

22
des formalités de l’action publique, sur réquisitions du ministère public avec la possibilité de
reprendre l’action à la demande du ministère public chaque fois que de nouveaux éléments
touchant à l’action publique apparaissent, à moins qu’elle ne soit éteinte par l’une des causes
d’extinction, telle que la prescription ou autre cause.

Cet outil vise la préservation des liens sociaux, de susciter les vertus de la cohabitation et
de la tolérance41.

Cependant, cette procédure soulève certains problèmes auxquels elle a contribué largement
à la formulation même de cet article organisateur de cette institution, il s’agit de l’article 372
du Code de procédure pénale.

Le premier de ces problèmes est que le dispositif de l’article ne permet pas de savoir à
quel stade cette procédure peut être soulevée.

Est-ce que cette procédure peut être soulevée après l’engagement de l’action publique
devant le tribunal de première instance ?

Est-ce que cette procédure peut être soulevée devant la cour d’appel ?

Ainsi, à une lecture attentive de l’article 372 du Code de procédure pénale, nous constatons
qu’il a mentionné le terme « jugement définitif » et n’a pas mentionné le terme « le jugement
acquis la force de la chose jugée ».

Ainsi qu’à travers l’inclusion de l’expression « le tribunal saisi de l’affaire peut » ici, si le
législateur voulait exclure la cour d’appel pourra utiliser une expression plus précise comme
disant, par exemple « le tribunal de première instance peut », mais il a utilisé une formulation
générale pour ouvrir la voie à la procédure devant les deux juridictions, et en conséquence, il
est possible d’arrêter l’affaire publique, même devant la cour d’appel.

Il y a une autre question objet de discussion concernant la procédure d’arrêt des poursuites
publiques, et elle est liée aux infractions poursuivies comme le stipule l’article 41 du code de
procédure pénale, auquel lui sont renvoyées les dispositions de l’article 372 du code de
procédure pénale.

41
Préambule du CPPM. P 16.

23
En effet, il doit être lié à un délit dont la peine maximale n’excède pas deux ans, mais la
question se pose au cas où apparaissent certains éléments qui affectent l’action publique, ce
qui change la qualification juridique et, par conséquent, le fondement du poursuite, en général,
si de nouvelles raisons justifiées la poursuite, bien sûr il est vraiment difficile de trouver une
réponse juridique devant la brièveté des dispositions légales prévues à l’article 372 concernant
les personnes majeures, ainsi qu’à l’article 461 relatif à la procédure de suspension concernant
les mineurs, mais le tribunal de fond peut continuer à examiner le dossier pénal si des
éléments nouveaux apparaissent qui touche l’action publique , à moins que l’action ne soit
éteinte par la prescription ou autres choses.42

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE :

Afin d’éviter le procès pénal et de préserver les relations humaines, le législateur marocain
a instauré des alternatives à la poursuite pour les infractions légères ne constituant pas une
dangerosité sur la société. La principale mesure dans ce cadre est la transaction pénale prévue
par l’article 41 du CPPM en tant que garantie de la protection du prévenu et de la victime. On
trouve aussi le titre exécutoire, l’ordonnance juridictionnelle et la suspension de l’exercice de
l’action. Toutes ces mesures partagent le même but qui est la réparation du dommage subi par
la victime en favorisant de même la réinsertion sociale de l’auteur du dommage, ainsi d’éviter
un procès long et coûteux.

42
Revue « Al Manara pour les études juridiques et administratives » : https://revuealmanara.com (consulté le
13/11/2021 à 21:40).

24
CONCLUSION GENERALE

En droit marocain, comme en droit français, l’objectif principal d’une mesure alternative
aux poursuites est d’éviter un procès pénal, assurer la réparation du dommage causé à la
victime et réinsérer socialement l’auteur.

Tout au long de cette étude comparative, il était remarquable que le législateur marocain ne
procède pas à une mesure de médiation, et qu’il se base, dans le cadre du règlement amiable,
sur une procédure de transaction en principe ; à l’instar du législateur français qui procède à
une médiation dont le but est de faciliter la communication entre les personnes concernées et
de permettre de trouver l’arrangement le plus satisfaisant possible. Cette mesure peut se
dérouler dans une maison de justice ou un tribunal et les parties peuvent être assistées d’un
avocat, en plus du médiateur.

Le nouveau projet de loi n° 22-01, qui tend à modifier et compléter le code de procédure
pénale marocain, balance une tentative d’instaurer un processus de médiation en droit
marocain, surtout en matière des mineurs. Dans son article 41, ce projet de loi précise que les
deux parties (auteur et délinquant) peuvent faire preuve d’accord sans le recours au ministère
public ; elles peuvent aussi être assistées de leurs avocats ou d’un médiateur qui peut être
choisi par les parties elles-mêmes ou par le ministère public.

D’un autre côté, toujours dans le cadre de l’évolution en matière d’alternatives aux
poursuites pénales, le législateur français a instauré une loi 43 dans laquelle il supprime la
procédure de transaction pénale. On parle ici de la loi n° 2019-2019-222 du 23 mars 2019 de
programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice 44 . Le législateur abroge l’article
relatif à la transaction pénale dans le code de procédure pénale français.

Plusieurs modifications et améliorations ont eu lieu dans la machine législative au niveau


des deux pays ; et en matière de mesures alternatives, d’autres réformes vont encore prendre
place, toujours dans le but de s’approcher d’une législation idéale.

43
Dossier Législatif : Ordonnance n° 2015-401 du 9 avril 2015 relative à la gestion, au recouvrement et à la
contestation du forfait de post-stationnement prévu à l'article L. 2333-87 du code général des collectivités
territoriales.
44
Art. 59 : abroge Code de procédure pénale - art. 41-1-1 (Ab).

25
Afin de permettre une nouvelle ouverture à la discussion, orientons-nous vers un sujet très
intéressant et qui relève du champ français, la présomption d’innocence en France à la lumière
de la loi du 15 juin 2000 sur la protection de la présomption d’innocence et les droits des
victimes : à quel point ce texte législatif a garanti ce principe ?

26
ANNEXE

Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 21


juin 2011, 11-80.003, Publié au bulletin

Cour de cassation - Chambre criminelle

 N° de pourvoi : 11-80.003

 Publié au bulletin

 Solution : Cassation

Audience publique du mardi 21 juin 2011

Décision attaquée : Cour d'appel de Besançon, du 04 novembre 2010

Président

M. Louvel

Rapporteur

M. Guérin

Avocat général

M. Davenas

Texte intégral

27
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE, a rendu l'arrêt suivant :

Statuant sur le pourvoi formé par :

Le procureur général près la cour d'appel de Besançon, contre l'arrêt de ladite cour d'appel,
chambre correctionnelle, en date du 4 novembre 2010, qui, dans la procédure suivie contre M.
Azedine X... du chef de violences aggravées, a déclaré l'action publique irrecevable ;

La COUR, statuant après débats en l'audience publique du 7 juin 2011 où étaient présents :
M. Louvel président, M. Guérin conseiller rapporteur, M. Blondet, Mmes Koering-Joulin,
Palisse, Guirimand, MM. Beauvais, Straehli, Finidori, Monfort conseillers de la chambre,
Mme Divialle, M. Maziau conseillers référendaires ;

Avocat général : M. Davenas ;

Greffier de chambre : Mme Randouin ;

Sur le rapport de M. le conseiller GUÉRIN et les conclusions de M. l'avocat général


DAVENAS ;

Vu le mémoire produit ;

Sur le premier moyen de cassation, pris de la violation des articles 40, 41-1, dernier alinéa,
et 40-3 du code de procédure pénale ;

Vu l'article 41-1 du code de procédure pénale ;

Attendu qu'il résulte de ce texte que le procureur de la République peut, préalablement à sa


décision sur l'action publique, prescrire l'une des obligations prévues par ledit article, sans que
l'exécution de cette obligation éteigne l'action publique ;

Attendu qu'il ressort de l'arrêt attaqué et des pièces de procédure que Mme Elisabeth Y...,
contrôleur du travail, a porté plainte contre M. X... pour des violences qu'il avait, selon elle,

28
exercées à son encontre à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ; que le procureur de la
République a ordonné qu'il soit procédé à l'égard de l'intéressé au rappel des obligations
résultant de la loi, en application de l'article 41-1, alinéa 1er, du code de procédure pénale ;
que le délégué du procureur a avisé ce magistrat de la notification de ce rappel à la loi en
portant une appréciation positive sur son "impact" ; que M. X... a ensuite été cité pour
violences devant le tribunal correctionnel, lequel a déclaré irrecevable l'action publique ; que
le procureur de la République a interjeté appel ;

Attendu que, pour confirmer le jugement entrepris, l'arrêt retient qu'il résulte du dernier
alinéa de l'article 41-1 du code de procédure pénale que le procureur de la République ne peut
engager de poursuites en cas d'exécution d'une mesure imposée en application dudit article ;

Mais attendu qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a méconnu le texte susvisé et le principe
ci-dessus rappelé ;

D'où il suit que la cassation est encourue ;

Par ces motifs, et sans qu'il soit besoin d'examiner le second moyen de cassation proposé :

CASSE et ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt susvisé de la cour d'appel de


Besançon, en date du 4 novembre 2010, et pour qu'il soit à nouveau jugé, conformément à la
loi,

RENVOIE la cause et les parties devant la cour d'appel de Dijon, à ce désignée par
délibération spéciale prise en chambre du conseil ;

ORDONNE l'impression du présent arrêt, sa transcription sur les registres du greffe de la


cour d'appel de Besançon et sa mention en marge ou à la suite de l'arrêt annulé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre criminelle, et prononcé par le président
le vingt et un juin deux mille onze ;

En foi de quoi le présent arrêt a été signé par le président, le rapporteur et le greffier de
chambre ;

Publication : Bulletin criminel 2011 n° 141.

29
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE

Ouvrages généraux :

 BOULOC B., Procédure pénale, DALLOZ, 2014.


 RENAULT-BRAHINSY C., L’essentiel de la procédure pénale, GUALINO, 2020.

Ouvrages spéciaux :

 AYME Alfred, Colbert promoteur des grandes ordonnances de Louis XIV, Remquet,
1860, pp. 29 à 37.
 AUBERT L., Systématique pénal et alternatives aux poursuites : une politique en
trompe-l’œil, Droit et Société, 2010, n°74, p. 17.
 LUDWICZAK F., Les procédures alternatives aux poursuites : une autre justice pénale,
2006.
 REYNALD B., La médiation pénale post-sententielle, Dans Les Cahiers de la Justice,
2011/2 (n°2), pp. 103 à 109.

Articles et Revues :

 « Al Manara pour les études juridiques et administratives ».


 DELCOURT Marie Odile, « Analyse statistique des médiations pénales en France »,
2020.
 DAUDE Juliette, « Les mesures alternatives aux poursuites pénales », 2013.
 « La Semaine du Droit », édition Générale, n°24, 14 juin 2021.
 LAZERGES C., « Médiation pénale, justice pénale et politique criminelle », Revue de
Sciences Criminelles et de Droit Pénal Comparé, DALLOZ, 1997, p. 186.

Lois et Règlements :

 Code de procédure pénale marocain.


 Code pénal marocain.
 Code de procédure pénale français.
 Code pénal français.

30
 Loi n°22-01 formant le CPP marocain (promulguée par le Dahir n° 1.02.255 du 25
RAJAB 1423/ 3 octobre 2002).

Webographie :

 DOUCET Jean Paul, « Dictionnaire de droit criminel » :


http://ledroitcriminel.fr/dictionnaire/lettre_o/lettre_op.htm_Opportunité des poursuites
(consulté le 13/11/2021 à 22h35).
 Site officiel du Service public de la diffusion du droit en France :
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/texte lc/LEGITEXT000006070719/ (consulté le
12/11/2021 à 10h22).

 Site de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques :


https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277743?sommaire=4318291 (consulté le 14/11/2021 à
14h54).

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TABLE DE MATIERES

INTRODUCTION............................................................................................................ 1
I. Les mesures alternatives aux poursuites pénales en France .................................... 6
1. La médiation pénale .................................................................................................. 6
A. Les conditions ............................................................................................................. 7
B. La procédure ............................................................................................................... 8
C. Les effets .................................................................................................................... 9
2. D’autres mesures ....................................................................................................... 9
A. Le rappel à la loi ....................................................................................................... 10
B. La demande de réparation.......................................................................................... 11
C. L’éloignement de l’auteur de l’infraction................................................................... 11
D. La composition pénale............................................................................................... 12
E. La transaction pénale ................................................................................................. 13
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ............................................................ 14
II. Les mesures alternatives aux poursuites pénales au Maroc .................................. 16
1. La transaction pénale .............................................................................................. 16
A. Les conditions ........................................................................................................... 16
B. La procédure ............................................................................................................. 17
C. Les effets .................................................................................................................. 19
2. D’autres mesures ..................................................................................................... 19
A. Le titre exécutoire ..................................................................................................... 20
B. L’ordonnance juridictionnelle.................................................................................... 22
C. La suspension de l’exercice de l’action ...................................................................... 22
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ............................................................ 24
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................ 25
ANNEXE ........................................................................................................................ 27
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE ....................................................................................... 30

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