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RAPPORT FINAL

ETUDE
‘‘ CONDITIONS DE VIE CARCERALE ET
DETRESSE PSYCHOLOGIQUE’’ EN VUE DE
LA MISE EN ROUTE DE L’APPROCHE
PSYCHOSOCIALE DANS LES
INTERVENTIONS EN MILIEU CARCERAL
(Réalisée à la Prison Principale de Mbalmayo)

PROGRAMME D’HUMANISATION DES PRISONS


Février 2015

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Auteurs : TABI ABESSOLO Alphonse et MELEMDAM FOTIE Aimée
Bénie, Centre d’Ecoute et de Documentation du Centre de Promotion
Sociale – COE Cameroun - Mbalmayo

Equipe technique : TABI ABESSOLO Alphonse ; MELEMDAM FOTIE


Aimée ; ETO’O Jeanne Gladys ; MELONE Merlin

Coordination : MBARGA Georges Alex, Représentant du COE au


Cameroun

Contacts:
Centro Orientamento Educativo
BP: 50 Mbalmayo – Cameroun
Tél: 243 272 521
E-mail : cpscoecam@hotmail.fr

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Remerciements

Les auteurs de ce rapport remercient :

Monsieur le Représentant du COE au Cameroun qui a permis la


réalisation de cette étude,

Monsieur le Régisseur de la Prison Principale de Mbalmayo, qui s’est


personnellement impliqué dans les travaux d’analyse des données et a
permis un bon déroulement de l’étude à la prison,

Le Responsable du Service de l’Action Sociale de la Prison Principale de


Mbalmayo,

Le Responsable du BASACE de la Prison Principale de Mbalmayo,

Le personnel de la Prison Principale de Mbalmayo,

Les cinquante détenus de la Prison Principale de Mbalmayo qui ont


répondu volontairement au questionnaire.

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SOMMAIRE

Introduction 5
Méthode de l’étude 7
Population d’étude 7
Echantillonnage 7
Collecte des données 8
Traitement des données 9
Chapitre I : La détresse psychologique et la qualité de 10
vie des personnes détenues
Chapitre II : Etat de santé 13
Chapitre III : Capacités relationnelles 15
Relation avec les parents et la société 15
Relation avec les autres détenus 16
Relation avec les gardiens de prison 17
Chapitre IV : Vie à la prison 18
Chapitre IV : Perception de l’avenir 20
Prévenus 20
Condamnés 20
Chapitre IV : Sortie / libération 22
Famille 22
Village (dans lequel vivait le détenu avant l’incarcération) 22
Limite de l’étude 24
CONCLUSION 24
ANNEXES 26
 Questionnaire étude 27
 Résultats statistiques traités pour l’étude 31

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 Bibliographie 42

Introduction

La détresse psychologique est un état de


mal-être qui n’est pas forcément révélateur
d’une pathologie ou d’un trouble mental.
Lorsqu’elle est liée à une causalité sociale,
elle est appelée souffrance psychosociale
(ou souffrance psychique d’origine sociale).
Elle n'entraîne pas forcément des troubles
mentaux, elle est non pathologique, mais
assez sévère pour pouvoir être prise en
compte dans une définition négative de la santé mentale (souffrance extrême,
incapacitante, invalidante, aliénante, etc.). Elle indique la présence de symptômes
anxieux et dépressifs, peu intenses ou passagers, ne correspondant pas à des
critères diagnostics de troubles mentaux et qui peuvent être réactionnels à des
situations éprouvantes et à des difficultés existentielles.
Le COE CAM dans sa mission d’humanisation des prisons se propose de mettre en
place un modèle d’intervention psychosocial en milieu carcéral pour une amélioration
des conditions de détention. La mise en place de ce modèle d’intervention passe par
3 axes prioritaires :
- La Santé, la Nutrition, l’Hygiène
L’accès aux soins, la prise en charge de la malnutrition, la mise en place
d’installations pour l’accès à l’eau ou en matière d’assainissement, l’étude de la
santé mentale.
- La réinsertion sociale
L’alphabétisation, la formation professionnelle, les échanges éducatifs, les activités
socioculturelles, les groupes de parole, le maintien du lien avec la famille.
- Les Droits des détenus et l’assistance juridique
L’étude de la situation juridique des détenus, l’information des détenus sur leurs
droits et accompagnement, la sensibilisation des agents pénitentiaires sur les droits
des détenus.
Si tous ces aspects ne sont pas pris en compte dans les conditions d’incarcération,
cela génère des incapacités qui se manifestent à plusieurs niveaux :
- Au niveau psychosocial
Les incapacités psychosociales sont liées à la détresse psychologique, quelle qu’en
soit la cause. Les incapacités qui découlent de ces situations doivent être reconnues
en tant que telles, car elles perturbent la participation à la vie sociale des personnes
concernées (inaptitudes reliées aux comportements, au langage, aux activités
intellectuelles), les personnes perdant leurs habilités sociales et leur capacité à
s’occuper et à prendre soin d’elles-mêmes (inaptitudes reliées à la protection et à
l’assistance).
- Au niveau psychique
Les incapacités psychiques sont liées à la chronicisation, soit de troubles mentaux
graves, soit du syndrome de stress post-traumatique. Le syndrome de stress post-
traumatique survient suite à une situation durant laquelle l'intégrité physique et/ou
psychologique de la personne (et/ou de son entourage) a été menacée ou a été
effectivement atteinte.

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La majorité des personnes atteintes par ce type de troubles peuvent être «
stabilisées » sur le plan médical, mais elles gardent parfois des séquelles profondes.
Il n'y a pas de déficience intellectuelle permanente, mais des incapacités
comportementales et affectives, se traduisant par des difficultés à acquérir ou
exprimer des habiletés psychosociales (inaptitudes au niveau du langage, des
comportements, reliées à la protection et à l’assistance). S'ensuivent des déficits
d'attention et des difficultés à élaborer et suivre un plan d'action, et une alternance
d'états calmes et tendus.
- Au niveau intellectuel
Les incapacités intellectuelles sont liées à la déficience intellectuelle généralement
associée à un trouble du développement, quelle qu'en soit la cause (génétique,
chromosomique, biologique-organique, environnementale, nutritionnelle). Par
déficience intellectuelle, on entend une limitation significative, persistante et durable
des fonctions intellectuelles (évaluées à partir du Quotient Intellectuel) d'un sujet par
rapport aux sujets du même âge ne présentant pas cette limitation. Les incapacités
qui en découlent peuvent avoir des degrés différents qui perturbent les capacités
d’apprentissage, l’acquisition de la mémorisation des connaissances, l’attention, la
communication, l’autonomie sociale et professionnelle, la stabilité émotionnelle et le
comportement. Les personnes détenues en raison de déficience intellectuelle et en
lien avec leur environnement peuvent être sujettes à des troubles mentaux (de types
psychotiques, dépressifs, anxieux, d’addictions, trouble de la personnalité) et à la
détresse psychologique.
Cette étude a été préparée par le Service de l’action Sociale du Centre D’écoute et
de Documentation du Centre de Promotion Sociale (CED/CPS), une structure
opérationnelle du Centre de Promotion Sociale de Mbalmayo en charge des actions
sociales et de l’animation culturelle.
Objectif général
Démontrer que les conditions de vie carcérale génèrent une détresse psychologique
durable qui entraîne des incapacités psychosociales.
Objectifs spécifiques
- Repérer et mesurer les signes de détresse psychologique chez les détenus ;
- Identifier le facteur déterminant et déclencheur de détresse psychologique ;
- Etablir le lien entre détresse psychologique et incapacité psychosociale ;
- Etablir le lien qui existe entre la détresse psychologique et les conditions de
vie en prison ;
- Démontrer la pertinence du modèle d’intervention psychosocial en milieu
carcéral.
Schéma de l’étude
La présente étude est une étude transversale descriptive.
Lieu et durée de l’étude
Cette étude a été menée à la Prison Principale de Mbalmayo. La Prison Principale
de Mbalmayo est située entre le centre administratif et le quartier Obeck sur un
terrain rocheux. Le bâtiment qu’occupe celle-ci est un vieux fort de l’époque coloniale
transformé en lieu de détention lorsque le besoin s’est fait sentir. Initialement prévue
pour accueillir environ 150 détenus, cette prison compte de nos jours près de 260
détenus. Les occupants viennent des tribunaux des départements du Nyong et So’o
et de la Mefou et Akono.
Cette prison est organisée en locaux ou l’on peut constater la séparation entre les
prévenus et les condamnés. Les malades quant à eux vivent dans un local
spécifique. Ici, l’administration facilite les visites, l’apport des paniers alimentaires de
la part des familles et permet également un lien avec l’extérieur.

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Méthode de l’étude :

1- Population d’étude
La population cible (population dont est issu l’échantillon) est composée des détenus
de la Prison Principale de Mbalmayo, soit un total de 186 détenus (prévenus et
condamnés).
Les 55 détenus en corvée sont exclus.

2- Echantillonnage
Calcul de l’échantillon
L’échantillon de cette étude est composé de 3 variables à savoir :
 La variable sexe : Femmes et Hommes
 La variable âge : Mineurs et Majeurs
 La variable statut juridique : Condamnés et prévenus
Tableau 1 : Effectif et Echantillon des détenus
Effectif Echantillon
Mineurs 09 09
Garçons 09 09
Filles 00 00
Adultes 177 41
Adultes Hommes 173 37
Adultes Femmes 04 04
Total 186 50
Pourcentage 100% 26.88%

Tableau 2 : Statut Juridique


Effectif Echantillon Total
Mineurs 09 09
Prévenus 09 09 09
Condamnés 00 00 00
Adultes Hommes 173 37
Prévenus 101 08 08
Condamnés 72 29 29
Adultes Femmes 04 04
Prévenus 04 04 04

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Condamnés 00 00 00

Tableau 3 : Sexe
Sexe Effectif Pourcentage
Masculin 46 92%
Femme 04 8%
Total 50 100%

Effectif total des détenus à la Prison Principale de Mbalmayo : 186


Echantillon défini : 50 détenus soit 30 condamnés et 20 prévenus
Hommes : 38 ; condamnés : 29 ; prévenus : 9
Femmes : 4 ; condamnés : 1 ; prévenus : 3
Mineurs : 8 ; condamnés : 0 ; prévenus : 8
Pourcentage de l’échantillon : (26.88% de l’effectif total)
Tous les mineurs ont répondu au questionnaire. Compte tenu du nombre peu élevé
de détenus femmes dans cette prison, elles ont été toutes prises en compte dans
l'échantillon.

Sélection des échantillons :


 Pour les détenus Hommes, échantillon aléatoire dans les locaux et en fonction
du statut juridique ;
 Pour les détenues Femmes, enquête exhaustive à toutes les Femmes
incarcérées ;
 Pour les détenus Mineurs, enquête exhaustive à tous les Mineurs incarcérés.

3- Collecte des données


 Le questionnaire
L’outil de recueil des données est un questionnaire fermé inspiré des échelles de
qualité de vie SF6 et adapté à la réalité des prisons. Il est disponible en annexe de
ce document.
Le questionnaire composé de 79 questions, couvrant les aspects comme la détresse
psychologique et les conditions de vie carcérale a été administré en entretien
individuel.
 Processus de collecte des données
Les questionnaires ont été administrés par cinq (5) enquêteurs lors d’entretiens
individuels dans un endroit isolé permettant la confidentialité. La durée de chaque
entretien était en moyenne de 30 minutes.

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4- Traitement des données
 Méthode de l’étude
Un dépouillement et un enregistrement manuel des réponses ont ensuite été
effectués à l’issue de la collecte des données.
 Analyse des données
L’ensemble des analyses a été faite par les membres de l’équipe (deux Sociologues,
un Assistant Social, deux Animateurs Sociaux, deux personnel de la prison) et
reporté dans un document.

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Chapitre I : LA DETRESSE
PSYCHOLOGIQUE ET LA QUALITE DE
VIE DES PERSONNES DETENUES

Dans cette étude, nous sommes partis du postulat


que la détresse psychologique trouve ses causes
dans les conditions et la qualité de vie carcérale.
Les données collectées auprès des détenus sont la
meilleure illustration de l’existence de ce lien.

Quelques chiffres clés :


 52% des personnes détenues éprouvent souvent
des sentiments négatifs tels que le désespoir,
l’anxiété ou la dépression ;
 76% des personnes détenues considèrent avoir
une mauvaise qualité de vie.

La qualité de vie dépend des conditions de vie carcérale et génère la détresse


psychologique repérable à travers neuf signes clés :
- Le découragement
34% des détenus déclarent avoir connu des moments de découragement avant leur
incarcération contre 80% qui déclarent vivre constamment des moments de
découragement depuis leur incarcération.
Le découragement est un état de perte de courage d’abattement physique et
psychologique qui s’installe dans la vie d’une personne lorsqu’elle traverse des
moments difficiles, ou est impuissante face à la situation qu’elle vit. Les statistiques
ci-dessus dans cette prison nous montrent qu’un grand nombre de détenus se
sentent découragés depuis leur incarcération.
- La colère
60% déclarent s’être souvent mis en colère avant leur incarcération contre 84% qui
se mettent constamment en colère depuis leur incarcération.
Les taux ci-dessus nous montrent que la colère se vit non seulement en milieu
carcéral, mais aussi hors. Ils confirment que l’incarcération accentue celle-ci dans un
grand nombre de cas. Cela pourrait se comprendre par le fait que l’emprisonnement
entraine des privations et une ‘‘rupture’’ nette dans la vie d’un individu.
- La fatigue
54% ne ressentaient pas une fatigue constante avant leur incarcération contre 90%
qui se sentent constamment fatigués depuis leur incarcération.
Nous pouvons constater que la fatigue en prison ne résulte ni du travail excessif, ni
d’un probable état pathologique, mais pour la majorité des cas, elle résulte de
l’inoccupation et du manque d’activités et d’autres signes clés de la détresse
psychologique (découragement, la tristesse, la dépression).
- La peur
64% déclarent n’avoir pas vécu fréquemment des moments d’anxiété avant leur
incarcération contre 74% qui sont constamment anxieux depuis leur incarcération.
L’anxiété en prison est la résultante d’une série de questions que se pose le détenu
sur sa vie et son avenir. Le manque de réponse à ces questions engendre donc la

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peur chez le détenu ; la peur de ne plus revoir sa famille, la peur de ne plus sortir de
prison, la peur de mourir en prison, la peur face à la réaction de la communauté au
sortir de la prison. Bref ce questionnement continuel rend le détenu anxieux.

- L’insomnie
74% déclarent n’avoir pas souvent eu les difficultés de sommeil avant l’incarcération
contre 76% qui déclarent en avoir fréquemment depuis celle-ci.
L’insomnie se traduit comme la difficulté de sommeil ou la perte de sommeil. Cela
pourrait s’expliquer par le fait que les détenus sont permanemment entrain de
réfléchir, réfléchir sur leur situation, la situation de leur famille, sur le pourquoi ils sont
en prison, sur qui doit faire quoi pour le sortir de cette situation, bref sur leur avenir.
Cet excès de réflexion sollicite beaucoup le cerveau, la privation des libertés aidant,
cela est susceptible d’entrainer des insomnies.
La séquence temporelle, qui court de la fermeture des locaux jusqu’au lever : une
longue période de claustration, vécue comme particulièrement menaçante.
L’endormissement et le sommeil, processus fragiles et intimes de renoncement à
l’état de veille conscient, se trouvent perturbés par l’enfermement et par la
promiscuité qui, la nuit, intensifie l’angoisse. Les sentiments d’abandon et d’une
dépendance extrême d’être sans recours en font une période critique.
- La dépression
72% affirment n’avoir pas souvent été dépressif avant leur incarcération contre 74%
qui affirment être constamment dépressif depuis leur incarcération.
La dépression est un sentiment inhérent à la personne humaine. Lorsqu’on se trouve
face à une situation à laquelle on ne parvient pas à avoir aussi rapidement une
solution, on entre dans un état dépressif. Cela se traduit par le fait que le
pourcentage de détenu dépressif avant l’incarcération est semblable à celui après
l’incarcération. Le milieu carcéral ou le fait d’être privé de liberté peut accroitre ce
mal être, car le détenu se sent impuissant face à sa situation. Il ne trouve pas
facilement des voies et moyens pour améliorer son quotidien en prison. Il se sent
seul, il a perdu le contact avec sa famille et ses proches, bref il n’est plus autonome.
Tous ces facteurs contribuent à augmenter l’état dépressif chez le détenu. La
dépression se manifeste par une fatigue générale, un ralentissement de l’activité
intellectuelle, une grande tristesse et une perte d’appétit, un dégoût pour la vie et
peut néanmoins ou malheureusement conduire à des envies de suicide. Ces chiffres
pourraient aussi démontrer que l’état de dépression pré carcéral pourrait contribuer
comme facilitateur à l’incarcération de certains détenus.
- La tristesse
46% affirment ne s’être pas souvent sentis tristes avant leur incarcération contre
90% qui affirment se sentir fréquemment triste depuis qu’ils sont incarcérés.
La tristesse est une manifestation de la dépression. Si nous faisons une
comparaison entre le nombre de détenus tristes avant leur incarcération et ceux
tristes depuis leur incarcération, nous voyons qu’il y’a une augmentation
exponentielle de la tristesse depuis leur incarcération. Cette croissance est due au
fait que la prison est un lieu qui crée une rupture avec l’extérieur. Cette rupture
engendre des sentiments de solitude, de regrets et de culpabilité chez les détenus.
La privation de liberté est la cause première de détresse psychologique.
- L’envie de mourir
90% déclarent ne pas avoir eu envie de mourir avant leur incarcération contre 34%
qui déclarent déjà eu envie de mourir depuis qu’ils sont incarcérés.
Cet état pourrait se justifier par le fait que la prison est perçue comme un mauvais
milieu où se trouvent des hors la loi, (bandits, assassins, bref des mauvaises
personnes). Le regard que la société porte sur les détenus est très stigmatisant. Ces
préjugés poussent souvent les détenus à vouloir mourir car ils ont honte d’eux même

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et de leur famille. Cette envie de mourir peut aussi être causée par les conditions de
vie à l’intérieur de la prison qui est très difficiles.
La pensée de la mort, rencontrée lors des entretiens avec les personnes
incarcérées, se décline aussi autour de la mort donnée, de la mort d’un proche, que
l’on n’a pu revoir, d’un désir de mort pour soi. La privation de liberté est, d’abord,
l’interdiction du contrôle de soi. En excluant de la vie, elle est expérience anticipée
d’une « petite mort, d’une mort lente », dont parlent les détenus, particulièrement
ceux condamnés à de longues peines.

- Les pensées suicidaires


90% déclarent ne pas avoir tenté de mettre fin à leurs jours avant l’incarcération
contre 22% qui affirment avoir déjà tenté d’y mettre fin depuis leur incarcération.
L’organisation de la vie dans cette prison ne favorise pas le suicide. En effet, les détenus
vivent tous ensemble dans la grande cour et ont des locaux (dortoirs) communs. Il est
difficile pour un détenu d’entreprendre une démarche comme celle-là, certes l’intention
peut exister mais le passage à l’acte reste difficile. Ces chiffres peuvent aussi exprimer le
résultat des actions sociales et d’accompagnement des détenus menées par
l’administration de la prison, le Service de l’Action Sociale de cette institution et les
acteurs de la société civile comme le CED/CPS.

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Chapitre II : ETAT DE SANTE :

Quelques chiffres clés :


 68% des détenus ne sont pas
satisfaits de leur état de santé contre
32% qui s’avèrent être satisfaits ;
 68% déclarent ressentir des douleurs physiques ;
 56% n’ont pas accès aux soins de santé dont-ils ont besoin ;
 78% déclarent pouvoir se concentrer lorsqu’ils effectuent des activités
nécessitant leur attention.

Comme dans beaucoup de cultures, la santé détient


une place fondamentale dans la vie de la population,
elle se trouve pourtant malmenée une fois les portes
de la prison franchies. Cette difficulté d’accès aux
soins en milieu pénitencier peut se traduire par le fait
que, les établissements pénitentiaires ne sont pas
toujours pourvus d’une infirmerie équipée et de
personnel de soins formé ou en nombre suffisant
pour satisfaire les besoins des détenus, ainsi que le
manque des médicaments de première nécessité et d’équipement de laboratoire
pour faire des analyses et poser un diagnostic fiable. De nombreuses maladies
sévissent en milieu carcéral, elles sont liées soit à la promiscuité (tuberculose), soit à
l’hygiène et à l’environnement (dermatoses, diarrhées), ou alors à l’alimentation (la
malnutrition).
Les troubles psychosomatiques plus présents en prison du fait de l’incarcération sont
généralement négligés, on parle de « faux malades », ce sont ceux pour qui on ne p
gaspille pas. Le stigma de la santé mentale en prison est identique à celui qui est
diffusé dans la communauté en général, sans prise en charge thérapeutique mais
surtout, sans considération pour le mal-être psychologique.
Les renseignements déclaratifs collectés auprès de 50 détenus font apparaître que
82% n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin, et qu’ils ne sont que 18% à être
satisfaits de leur état de santé. La mise en corrélation de ces deux données permet
d’émettre l’hypothèse que, d’une part, les services de santé de cette prison sont
limités dans leur capacité de réponse médicale et, d’autre part par le manque de
médicaments à la pharmacie de l’infirmerie.
Cependant, d’autres facteurs sont susceptibles d’agir sur la perception de l’état de
santé par les détenus. La majorité soulève notamment l’insatisfaction quant aux
conditions générales d’hygiène, comprenant l’hygiène corporelle, l’état de propreté
des infrastructures communes, et l’alimentation. En matière de nutrition, la quantité
de la ration alimentaire (une ration de nourriture journalière) et également le manque
de diversification alimentaire entraîne pour certains, un refus de manger, une satiété
inassouvie ou le risque de tomber malade ; et conduit certains (qui ont un peu
d’argent) à faire eux-mêmes leur repas. Les repas dans la Prison de Mbalmayo sont
constitués pour la plupart d’aliments suivants (maïs, arachides, haricots, hareng
‘‘Bifaka’’).
Enfin, 68% des personnes interrogées déclarent avoir des douleurs physiques qui
altèrent considérablement leurs capacités à effectuer des activités courantes. Ces
douleurs pourraient être causées par la qualité des lits et matelas sur lesquels ils

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dorment, à la promiscuité ambiante et au fait que certains dorment à même le sol.
Ces douleurs pourraient enfin provenir du manque d’activités dans l’enceinte de la
prison.
En somme, la Prison Principale de Mbalmayo est le lieu d’une concentration de
problèmes de santé les plus divers, souvent graves, de par l’association des
pathologies. Les conduites addictives, les maladies transmissibles, les pathologies
dermatologiques, traumatiques, les troubles de la santé mentale et la vulnérabilité
psychique, sont signalés avec une fréquence particulière. Un tel tableau sanitaire ne
peut trouver d’explication univoque. En effet, les personnes incarcérées peuvent, à
leur entrée, souffrir de diverses pathologies ; certaines d’entre elles ont, aussi, un
lien direct avec leur histoire judiciaire et la détention peut provoquer la réactivation ou
l’aggravation d’un nombre d’affections.
La surpopulation et le difficile accès à des soins de santé satisfaisants, tous deux
intrinsèquement liés et contribuent à renforcer la vulnérabilité de cette catégorie de
personne, souvent oubliée des politiques de développement en raison notamment de
son invisibilité.

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Chapitre III : CAPACITES RELATIONNELLES :

- Relation avec les parents et la société :


Quelques chiffres clés :

Sur les 72% des détenus qui


déclarent avoir des enfants,
38% déclarent avoir reçu au
moins une fois la visite de
ceux-ci.
Sur les 74% des détenus qui
déclarent avoir des
conjoints(es), 52% déclarent
avoir reçu au moins une fois la visite de ceux-ci.
68% déclarent recevoir souvent la visite des autres membres de la famille contre
22% qui reçoivent souvent les correspondances de la part des membres de leurs
familles ou de leurs amis ;
46% trouvent que l’incarcération affecte la relation avec leurs enfants ;
60% trouvent que l’incarcération affecte la relation avec leurs parents ;
64% pensent l’incarcération a affecté la relation avec leurs amis ;
60% pensent que l’incarcération affecte la relation avec leur communauté.

‘‘Etre prisonnier, c’est être à moitié mort’’ déclare


un détenu, mort parce que comme il l’explique, les
familles s’amputent de leur membre jugé coupable
et est reconnu ainsi aux yeux du reste de la
communauté. Même après avoir purgé sa peine, il
reste une fissure, les rapports sont détériorés
entre l’ex-détenu et les siens ; il s’agit donc d’une
mort sociale. Le détenu, quel que soit sa faute,
quel que soit son degré de culpabilité légale, a
enfreint la loi et engendre la honte pour sa
famille ; elle n’est pas sanctionnée par la loi, mais par la réprobation publique et
sociale.
Du fait de l’éloignement et de l’enfermement, le lien familial est particulièrement
difficile à maintenir durant la période d’incarcération. Pourtant la présence de la
famille est indispensable puisqu’elle constitue le principal soutien moral et affectif des
détenus, lui évitant une exclusion qui entraînerait une perte d’identité autant que de
repères. Le rôle des proches se matérialise dans le fait d’apporter quelques
améliorations aux conditions de vie du détenu par le panier alimentaire, mais
également de faire le lien avec l’extérieur au travers des visites.
L’envoi et la réception de courrier sont une autre opportunité offerte aux personnes
incarcérées et à leur famille.
Il est important de préciser que lorsque la durée d’incarcération est longue les
relations sociales en générale et familiales en particulier s’effritent, on ne reçoit plus
constamment le panier alimentaire de même que les visites diminuent. La relation
conjugale devient distante car le conjoint ne supporte pas le fait de venir voir l’autre à
la prison et préfère souvent ne plus venir et se reconstruire sentimentalement, de
même, les visites des enfants diminuent avec le temps. Il est très difficile de
maintenir le lien familial lorsqu’on est incarcéré sur une longue période. La Prison
Principale de Mbalmayo favorise la liaison sociale entre détenus et familles, en
restant ouverte aux visites.

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Un travail sur le maintien du lien familial est
indispensable pour améliorer les chances de
réinsertion des personnes détenues.
En l’absence de soutien des proches, ceux sur
qui on peut compter, l’estime de soi s’affaiblit
rapidement. Difficile de se sentir appartenir à
un groupe alors qu’il est physiquement loin et
qu’on imagine en être bannit. Cela irrite,
énerve, impossible de se mettre à la place de
l’autre, détenu ou agent pénitentiaire, les
capacités d’empathie s’estompent. L’avenir est relégué à la temporalité du moment
présent, l’inquiétude sur l’avenir post-carcéral remplissant le quotidien et tout
l’espace psychique.
La durée de la détention se traduit souvent par une rupture avec la famille aggravant
le phénomène d’isolement et le mal être psychologique, induits par l’incarcération.

- Relation avec les autres détenus :


Quelques chiffres clés :

68% affirment se sentir seuls


72% affirment s’être fait quelques amis proches
46% ont peur de parler aux autres détenus
52% déclarent avoir été victime de violence physique de la part d’un codétenu contre
70% qui déclarent avoir subit des brimades/des rackets des autres détenus.

La solidarité, l’entraide, le partage subsistent en prison mais prennent une forme


différente. Les relations s’hiérarchisent et le détenu est catégorisé dès le premier pas
dans la cour de détention. Certains y trouveront leur compte, d’autres moins.
Pourtant, ces relations interpersonnelles développées en prison ont un impact sur la
qualité de vie des détenus à savoir sur l’amélioration du mieux-être si ces relations
sont existantes et bonnes ou, au contraire, elles accentuent le mal-être si elles sont
inexistantes ou mauvaises.
La prison est souvent définie comme représentative d’un environnement non
protecteur. Les formes que prennent la violence dans les relations interpersonnelles
sont multiples et, au-delà de la violence physique et verbale, y règne la violence
issue de l’inégalité qui se créé entre détenus.
Un nombre important de détenus déclare avoir des difficultés à entrer en contact
avec les autres et à entretenir des relations amicales. Il ressort aussi, que les
détenus craignaient de se confier et se renfermaient du fait de la solitude, du
sentiment d’injustice et notamment en partie du fait du cadre punitif de la prison.
La prison aux yeux mêmes de ses habitants apparaît comme « la maison des
mauvaises personnes ». Que l’un se considère innocent ou injustement sanctionné,
ne signifie pas pour autant qu’il puisse en être de même pour le voisin. La méfiance
vis-à-vis de ses codétenus est bien présente et ne favorise donc pas le
développement des relations.
Vu que toutes catégories de détenus se retrouvent confondus dans la cour (les
assassins, les bandits de grands chemins, les faussaires etc.), certains qui
considèrent qu’ils n’ont rien fait de grave ont souvent peur de parler aux autres de
peur d’apprendre à faire des choses très mauvaises à la sortie.
Il existe néanmoins des relations fraternelles voire familiale entre détenus à la Prison
de Mbalmayo car on retrouve le plus souvent des détenus venant d’un même village,
d’un même quartier, d’une même communauté ou d’une même famille. Ils se
retrouvent le plus souvent en petite communauté ou en famille.

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- Relation avec les gardiens de prison :
Quelques chiffres clés :
70% se sentent respectés par les gardiens de
prison ;
54% ont des relations amicales avec le
personnel pénitentiaire ;
50% disent avoir subi des traitements et des
sanctions injustifiés.

Les relations entre le personnel pénitentiaire et les détenus de la Prison Principale


de Mbalmayo semblent suffisamment socialisées au vu des chiffres de l’étude, cette
relation n’est pas très conflictuelle car chacun occupe la place qui est la sienne. Il
reste à continuer le plaidoyer pour une meilleure humanisation de ce milieu carcéral
en impliquant et en intéressant le personnel pénitentiaire.

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Chapitre IV : VIE A LA PRISON

Quelques chiffres clés


98% des détenus prétendent s’ennuyer parfois ;
82% trouvent les journées interminables ;
22% disent qu’ils ne s’occupent pas souvent ;
72% ont la sensation d’apprendre des choses ;
80% disent participer parfois aux activités organisées à la prison (activités sportives,
cuisine, cours d’alphabétisation, formations professionnelles, échanges éducatifs) ;
74% déclarent être gênés par le manque d’intimité ;
44% considèrent avoir une hygiène suffisante ;
94% déclarent avoir souvent faim ;
58% se sentent en bonne santé ;
58% se sentent en sécurité dans la vie de tous les jours ;
72% trouvent que leur environnement n’est pas sain (pollution, bruit, salubrité, etc.) ;
100% trouvent les conditions de vie mieux à l’extérieur qu’en prison.

L’espace carcéral exerce une contrainte qui


agit bien au-delà du simple enfermement sur
le détenu. Le rétrécissement imposé de
l’espace de vie et le manque d’intimité
instaurent simultanément une proxémie (la
distance physique qui s'établit entre des
personnes prises dans une interaction)
propre à l’institution.
L’organisation spatiale est ordonnée autour
d’un principe de séparation, décliné dans le cloisonnement de l’espace interne,
jusqu’à l’espace cellulaire. Ici, la cohabitation imposée est le plus souvent la règle, ce
qui implique la confrontation à des styles postural, gestuel, corporel, à des rythmes
physiologiques, à des habitudes de vie différentes. Au confinement, s’ajoute
l’empiétement continuel de l’espace intime de la personne, sous l’effet conjugué de
la promiscuité et de l’omniprésence du regard, celle des co-cellulaires, celle réelle ou
supposée du gardien de prison à l’œilleton.
Deux sortes de temporalités, dictées de l’extérieur, affectent l’individu incarcéré : la
temporalité judiciaire, ordonnée autour du rythme de la procédure, de la durée de la
peine et des possibilités d’aménagement de celle-ci ; la temporalité pénitentiaire,
arrimée à la chronologie de la vie carcérale au quotidien. En prison, le temps est
fractionné en unités temporelles uniformes, qui se répètent à l’identique chaque jour.
La durée s’évapore dans une sorte d’apesanteur temporelle, qui confronte le

42
prisonnier, assujetti au rythme de cette chronologie institutionnelle immuable, à la
suspension, vide et interminable, du temps arrêté, le temps de la mort.
L’incarcération est d’abord, une contention des corps : elle est synonyme d’un
effacement symbolique du sujet de droit et de désir. L’enfermement n’est pas
seulement « une peine privative de liberté et rien d’autre », elle est aussi une
privation de l’accès à l’espace public, une exclusion du politique. On parle
difficilement de droits en prison, mais seulement d’un ensemble de règles et
d’interdits.
La privation est au cœur de l’expérience carcérale : l’incarcération s’accompagne
toujours d’un vécu de perte, d’abandon, de carence. L’univers carcéral est un milieu,
non seulement pauvre matériellement, mais, aussi, dépourvu de stimulations
sensorielles. La vision, le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût s’orientent en fonction de
l’environnement. Ils font en prison du « surplace » mortifiant, borné au même, au
répétitif, au monotone. Aucune perspective n’est offerte à la vue, les portes et les
murs fixent des distances au détenu, toujours courtes et toujours identiques. C’est
l’ouïe et l’interprétation du sonore qui pallient partiellement à la restriction visuelle. Le
toucher, accoutumé aux mêmes textures, et l’odorat, devant les mêmes émanations,
invariablement confinées, s’émoussent. Le goût est soumis à l’insipide de la
répétition. La perte des repères saisonniers, du contact perceptif avec la nature,
contribue aussi à cette érosion progressive et quotidienne de la sensitivité du corps
sur lequel s’exerce la contrainte. L’enfermement carcéral laisse son empreinte sur le
corps, sur l’image de soi, sur le rapport avec les autres et au monde.
Les activités quotidiennes sont susceptibles d’améliorer la santé mentale des
personnes emprisonnées et leur capacité de résilience tout autant que ces dernières
peuvent influer sur la participation effective ou non à ces activités.
La participation à ces activités collectives permet d’intégrer la personne détenue
dans son quartier de détention, de valoriser ses compétences à ses yeux autant qu’à
ceux des codétenus ou des agents pénitentiaires et de développer son autonomie et
sa capacité de résilience face aux difficultés liées à l’incarcération. Ce sont enfin des
moments d’apprentissage de la vie qui favorisent la construction
psychologique et sociale des individus notamment en vue de leur réinsertion post
carcérale.
Les activités quotidiennes les plus couramment pratiquées à la Prison Principale de
Mbalmayo sont : la prière, le partage de l’Evangile, la lecture à la petite bibliothèque,
le sport (football), le tissage des sacs, le commerce, la cuisine et l’assainissement.
Quelques détenus (surtout les mineurs) participent aux séances d’alphabétisation,
aux échanges éducatifs (principalement proposés par les organisations de la société
civile), aux jeux de société tels que le songho et le damier. Tous les locaux (cellules /
dortoirs) ne disposent pas de téléviseurs ou de radios.
La faible participation aux activités de loisirs et éducatives peut être expliquée du fait
qu’elles ne constituent pas une priorité liée à la survie de chacun en prison. Tout
comme à l’extérieur, la principale préoccupation journalière des ménages est de
travailler afin de gagner de l’argent nécessaire à l’entretien personnel et de la famille.
Le principal souci des détenus du lever au coucher du soleil est de trouver les
moyens leur permettant d’améliorer leur ration pénale quotidienne.
Certains détenus apprennent l’artisanat tel que le tissage des sacs, les formations
professionnelles telles que la plomberie et la cordonnerie (les mineurs restent encore
prioritaires dans ces deux dernières formations). Cela contribue grandement à leur
insertion socioprofessionnelle à la sortie de prison. Signalons une certaine catégorie
de détenus pas nombreux semble s’être accoutumée à la prison, ils semblent
éprouver des difficultés à vivre à l’extérieur et à se réinsérer dans la société, la prison
offrant au moins un repas quotidien, un lit et une ‘‘sécurité’’. Cette catégorie montre
aussi les limites des actions de réinsertion et d’accompagnement post carcéral.

42
Chapitre IV : PERCEPTION DE L’AVENIR

Quelques chiffres clés :


84% des détenus enquêtés déclarent ne pas
bénéficier d’une assistance judiciaire tandis que
68% sont bien informés sur l’état de leurs
dossiers.
Ces chiffres nous présentent un grand besoin
d’assistance judiciaire en direction des détenus
de cette prison. Cette assistance judicaire
consisterait non seulement à les défendre à la
barre, mais aussi de faire le plaidoyer pour connaitre la situation des dossiers et
informer les concernés. Dans le cadre de cette action, il pourrait aussi s’agir de les
informer sur les procédures pénales.

- Prévenus
Quelques chiffres clés :

85.71% n’ont jamais fait une demande de liberté


provisoire ;
61.9% ont le sentiment d’être là pour
longtemps ;
86% ont le sentiment d’être impuissant face à
leur situation.
La majorité n’est pas informée sur le droit de
demander la liberté provisoire, ni même sur les
procédures adéquates. Ceci démontre aussi
l’énorme besoin de sensibilisation en direction
des détenus sur les notions élémentaires de droit et sur les dispositions du nouveau
code de procédures pénales. Cette ignorance les amène à accroitre le sentiment
qu’ils sont là pour longtemps et les rend impuissants face à leur situation.

- Condamnés
Quelques chiffres clés :

68.96% ont le sentiment que leur vie est finie ;


76% ont peur de mourir prison ;
76% craignent de ne plus voir leurs familles.

En ce qui concerne les condamnés le problème reste le même car ils sont mal ou
peu informés sur l’état de leurs dossiers. Plus de la moitié des condamnés ont perdu
tout espoir en prison, ils ont peur de mourir en prison et craignent de ne plus revoir
leur famille. La prison brise le lien social en général et familial en particulier, le stigma
qui entoure la prison fait que lorsqu’on a un proche qui est incarcéré on n’a peur de
parler de lui en société de peur d’être rejeté par les autres. La plupart du temps, les
membres de familles laissent leurs proches incarcérés seules face à leur sort dans

42
cet univers aux conditions de vie difficile. La prison crée un sentiment de
dévalorisation chez les détenus ils perdent ainsi toutes estime de soi et se
considèrent comme des moins que rien, c’est pourquoi très souvent ceux qui sont
condamnés envisagent l’avenir avec beaucoup de pessimisme, et ne croient plus à
une possibilité de réinsertion après leur sortie.

42
Chapitre IV :
SORTIE /
LIBERATION

- - Famille
Quelques chiffres clés :

6% disent ne pas vouloir retourner au


sein de leurs familles à leur libération (refus de
la famille, peur de la réaction de la famille) ;
80% affirment qu’ils vont renouer le contact avec
leurs familles ;
78% pensent se faire accepter facilement par
leurs familles.

Ces chiffres ressortent les retombées de l’action


sociale et le niveau général de l’humanisation de
cette prison. C’est tout d’abord une petite prison,
en plus, l’administration et les partenaires
travaillent pour une humanisation de ce milieu
carcéral (94% des détenus comptent retourner
au sein de leur famille lors de leur libération).
Les 6% qui ne veulent pas retourner en famille à
la sortie ont peur de la réaction de la famille et
ont peur d’être rejetés par celles-ci. Ceci amène à
mener des actions de sensibilisation en direction des communautés afin d’atténuer la
stigmatisation et les préjugés sur les anciens détenus ainsi que la prison elle-même.
80% affirment qu’ils vont renouer le contact avec leurs familles et plus
particulièrement avec leurs partenaires pour ceux qui étaient en couple avant
l’incarcération, car la prison affecte souvent la relation conjugale. 78% pensent qu’ils
se feront facilement accepter par leur famille, car la famille en Afrique est très
protectrice et solidaire quel que soit la gravité de la
l’acte commis par un de ses membres.

- Village (dans lequel vivait le détenu avant


l’incarcération)
Quelques chiffres clés :
22% affirment qu’ils ne retourneront pas dans leurs
villages à leur libération (refus de la famille, refus des
villageois, ne se sent pas en sécurité) ;
70% pensent se faire accepter facilement par leurs
amis ;
66% pensent qu’ils se feront facilement accepter par leurs communautés ;
86% disent avoir confiance en l’avenir après leur libération ;
96% pensent qu’ils ne retourneront pas à nouveau en prison.
Malgré les conditions de vie difficiles et la « mauvaise qualité de vie en prison » la
majorité des détenus interrogés déclarent avoir confiance à l’avenir. Ils ne perdent

42
pas espoir même si les peines sont souvent très longues, ils les purgent avec
beaucoup de confiance. L’action sociale menée dans cette prison contribue à nouer
le tissu social et familial brisé par l’incarcération.
96% pensent qu’ils ne retourneront plus en prison. Ce chiffre traduit la mauvaise
qualité de vie en prison. Le comble est que nombreux récidivent et retournent en
prison à cause d’un accompagnement post-carcéral défaillant.

Limite de l’étude

L’étude présentée dans ce rapport est transversale et descriptive. Elle vise à dresser
un état des lieux et non pas à établir un lien de cause à effet entre détresse
psychologique et conditions d’incarcération, ce qui aurait demandé d’opter pour une
méthodologie différente.
Il est important de relever que les données collectées sur la perception « avant
incarcération » sont déclaratives et sont donc sujettes au biais de mémorisation. Les

42
détenus, qui généralement se sentent mal pendant leur incarcération, pourraient
donc déformer la réalité d'avant l'incarcération en jugeant leur situation, à cette
période, meilleure qu'elle ne l'était réellement.
La peur et la méfiance de certains détenus qui ne voulaient pas donner de bonnes
informations par crainte d’être réprimandés sur les informations données. Notons par
ailleurs que la présence des Gardiens de Prisons dont l’aide incontournable a permis
la réalisation de cette étude a considérablement influencée l’état d’esprit et les
informations recueillies. Signalons enfin pour la plupart des cas, le manque de
confiance entre enquêté et enquêteur.

Conclusion

De cette étude, il ressort qu’une majorité de détenus affichent des signes de


détresse psychologique et développent des incapacités psychosociales. La cause de
cette détresse se trouverait dans les conditions de vie carcérale (l’environnement de
vie : promiscuité, faim, maladie, délabrement, absence de relations sociales,
absence d’accès aux soins, stigmatisation) qui produisent une détresse
psychologique qu’il est nécessaire de rendre visible puis d’accompagner afin de ne
pas générer de nouvelles formes de disqualification et de handicap. Une détresse
psychologique non prise en charge est donc génératrice d’incapacités
psychosociales.
Cette étude a également permis d’identifier quatre types de problèmes et besoins
constituant des déterminants clés des conditions de vie carcérale :
- Des problèmes liés aux conditions d’hygiène, de nutrition et à la difficulté d’apporter
des réponses adéquates aux besoins fondamentaux des détenus impactant de
manière inquiétante leur état de santé ainsi que le respect de leurs droits
fondamentaux ;
- Des problèmes liés à l’état de santé physique et mentale des personnes détenues.
La difficulté d’accès et la qualité des soins, la prévalence de la détresse
psychologique et la capacité de l’Administration Pénitentiaire à répondre à ces
enjeux contribuent de manière significative aux conditions de vie précaires
observées ;
- Des problèmes liés à la reconnaissance sociale des détenus et à l’absence de
processus d’insertion socio professionnelle. La carence d’accès pour les personnes
détenues à participer à des activités socioéducatives et culturelles pendant leur
incarcération, l’inexistence de mécanisme de préparation à la sortie favorisent leur
isolement, impactant négativement leur état psychologique et ne permettent pas de
réponse à l’enjeu de la prévention et de la récidive ;
- Des problèmes en termes d’accès et de respect des droits remettant en cause les
principes fondamentaux de l’utilisation de la détention et de l’égalité des sujets de
droits. L’incapacité de nombreuses personnes détenues de recourir aux services
d’un avocat et/ou à l’aide juridique conduit à de véritables dénis de justice.

Ainsi, cette étude démontre que les interventions en milieu carcéral doivent agir de
manière à prévenir et prendre en charge les incapacités psychosociales durant la
détention et en vue de la sortie de prison, en proposant des actions « facilitatrices »
améliorant l’environnement carcéral et des activités promouvant la santé mentale et
la participation sociale des personnes détenues.
Tout ceci justifie la mise en route de l’approche psychosociale dans le programme
d’humanisation des prisons. Ce système peut être représenté par une pyramide des
services. D’une manière générale, il s’agit de promouvoir l’accès aux services par les
populations marginalisées, ici la population carcérale. Les services peuvent être
définis comme un ensemble de réponses apportées aux besoins spécifiques ou
généraux, momentanés ou durables de cette population. Ce modèle vise enfin à

42
mobiliser l’ensemble des acteurs en présence et de soutenir les responsables en
charge des interventions psychosociales.
Ce modèle d’interventions psychosociales appelée ‘‘Approche psychosociale’’ est
une approche globale et multidimensionnelle permettant notamment de prévenir et
prendre en charge la situation de handicap mental des personnes détenues,
handicap se traduisant par une détresse psychologique et/ou des incapacités
psychosociales.
Elle apporte de surcroît des réponses concrètes, sans discrimination, aux besoins
d’hommes, de femmes et de mineurs en détention. Par ailleurs, ce modèle ciblant les
personnes particulièrement vulnérables facilite l’acceptation de la différence qu’elle
soit physique, de genre, ethnique ou religieuse. Il contribue en ce sens à la
construction d’une société plus tolérante et renforce la reconnaissance des droits des
justiciables en tant que citoyens à part entière.
Il est envisagé l’expérimentation des chargés de la réinsertion. Leur rôle va de
l’accompagnement juridique ou social jusqu’à l’aide à la libération, en passant par
l’enseignement ou la formation, les activités physiques, sportives et socioculturelles
des personnes détenues. Au regard de leurs fonctions, ces chargés de la réinsertion
tiendront une place centrale dans l’organisation de la prison et dans la mise en
œuvre d’interventions psychosociales en milieu carcéral.

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ANNEXES

A - Questionnaire
Site : Prison Principale de Mbalmayo
Nom de l’Enquêteur : ………………………………………………………………………………………………………....
Date : ……/……./2014
Enquêté
Nom :………………………………………..………… Prénom : ………………..……………………………………………..
Date et lieu de naissance :……/……../………….. à :………………………………………………………………………....
Age : ………………………. Sexe : M: F:
Ville de résidence avant l’incarcération : ………………………………………………………………………..…………..
Durée de l’incarcération : 42
□ [0-3] mois □] 3-6] mois □] 6-12] mois □] 1-2] ans □ + 2 ans
Statut juridique : □ Prévenu □ Condamné □
Recevez-vous régulièrement un panier des proches ? □ Oui □ Non
NSP = Ne sait pas
1- Etat de santé général

Q1. Comment trouvez-vous Q2. Êtes-vous satisfait de Q3. Ressentez-vous régulièrement des
votre qualité de vie votre santé ? douleurs physiques ?
aujourd’hui ? □ Pas du tout satisfait □ Oui
□ Très mauvaise □ Pas satisfait □ Non
□ Mauvaise □ Ni satisfait ni insatisfait Si oui, la douleur physique vous empêche-t-
□ Ni bonne, ni mauvaise □ Satisfait elle d’effectuer vos activités quotidiennes ?
□ Bonne □ Très satisfait □ Pas du tout
□ Très bonne □ Un peu
□ Beaucoup
□ Complètement
Q4. Souffrez-vous d’une Q5. Avez-vous accès aux Q6. Êtes-vous capable de vous concentrer
maladie chronique ? soins dont vous avez lorsque certaines de vos activités nécessitent
□ Oui besoin ? votre attention ?
□ Non □ Oui, facilement □ Oui, facilement
□ Oui, mais avec difficulté □ Oui, mais avec difficulté
Si oui, cette maladie vous □ Non □ Non, pas du tout
empêche-t-elle d’effectuer
vos activités quotidiennes ?
□ Pas du tout
□ Un peu
□ Beaucoup
□ Complètement
Q7. Eprouvez-vous souvent des sentiments négatifs comme, le désespoir, l’anxiété ou la dépression ?
□ Jamais □ Parfois □ Souvent □ Très souvent

Au cours des 30 derniers jours : Avant votre incarcération :

Q8. Vous vous êtes senti découragé Q9. Vous vous sentiez découragé
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q10. Vous vous êtes mis en colère Q11. Vous vous mettiez en colère
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP

Au cours des 30 derniers jours Avant votre incarcération


Q12. Vous vous êtes senti fatigué Q13. Vous vous sentiez fatigué
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q14. Vous avez été anxieux Q15. Vous aviez été anxieux
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent

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□ NSP □ NSP
Q16. Vous avez mal dormi Q17. Vous dormiez mal
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q18. Vous vous êtes senti triste Q19. Vous vous sentiez triste
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q2O. Vous n’avez envie de ne rien faire Q21. Vous n’aviez envie de ne rien faire
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q22. Vous avez eu envie de mourir Q23. Vous aviez envie de mourir
□ Jamais □ Jamais
□ Parfois □ Parfois
□ Souvent □ Souvent
□ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q24. Vous avez tenté de mettre fin à vos jours Q25. Vous aviez tenté de mettre fin à vos
□ Oui jours
□ Non □ Oui
□ Non mais j’y ai pensé □ Non
□ NSP □ non mais j’y ai pensé
□ NSP

2- Capacités relationnelles

Q26. Avez-vous des enfants ?


Famille □ oui □ non
Q27. Avez-vous un(e) conjoint(e) / un concubin ?
□ oui □ non
Ces 30 derniers jours,
Q28. Vous avez eu la visite de votre conjoint(e) / concubin ?
□ oui □ non
Si oui, □ 1 fois □ +1 fois
Q29. Vous avez eu la visite de votre/vos enfant(s) ?
□ oui □ non
Si oui, □ 1 fois □ +1 fois
Q30. Vous avez eu la visite d’autres personnes (amis, autres membres de la
famille outre conjoint, concubin, enfants)
□ oui □ non
Si oui, □ 1 fois □ +1 fois
Q31. Recevez-vous souvent les lettres des membres de votre famille ou de vos
amis ?
□Oui □non
Si oui, □ 1 fois □ +1 fois
L’année écoulée (2013),
Q32. Vous avez eu des visites ? (Amis, famille, conjoint/concubin, enfants)
□ aucune □ 1 fois/mois □ 1 à 2 fois/mois □ +2 fois/mois
Avant votre incarcération,
Q33. Vous fréquentiez des amis ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Relations avec Q34. Vous alliez à l’Eglise ?
les autres □ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q35. Vous rendiez visite à votre famille ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q36. Vous faisiez partie d’un groupe (association, chorale, sport, voisins, etc.)

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□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q37. Vous restiez seul ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Depuis votre incarcération,
Q38. Vous vous sentez seul ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q39. Vous vous êtes fait des amis proches (à qui se confier) ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui beaucoup
Q40. Vous avez peur de parler aux autres ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q41. Vous avez de difficultés pour entrer en contact avec les autres ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q42. Vous avez des relations avec les autres mais vous ne les considérez pas
comme des amis proches ?
□ non □ oui avec certains □ oui avec beaucoup d’entre eux
Q43. Vous entrez en conflit avec d’autres codétenus ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent
Q44. Vous êtes victime de violence physique ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
Q45. Vous subissez des brimades/rackets ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
Q46. Vous vous sentez respecté ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
Relations avec Q47. Vous avez peur des surveillants ?
les gardiens de □ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
prison Q48. Vous avez des relations amicales avec les agents pénitentiaires ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
Q49. Vous avez subi des violences physiques ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
Q50. Vous avez été insulté ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP
Q51. Vous avez subi des brimades ou des traitements et sanctions injustifiés ?
□ non pas du tout □ oui un peu □ oui souvent □ NSP

3- Quotidien de la prison (activités, loisirs, réinsertion)

Q52. Vous vous ennuyez ? Q53. Vous trouvez les journées Q54. Vous vous
□ Jamais interminables ? occupez ?
□ Parfois □ Jamais □ Jamais
□ Souvent □ Parfois □ Parfois
□ Très souvent □ Souvent □ Souvent
□ NSP □ Très souvent □ Très souvent
□ NSP □ NSP
Q55. Vous avez la sensation Q56. Vous participez à une activité ? Q57. Vous êtes gêné par
d’apprendre des choses ? □ Jamais le manque d’intimité ?
□ Jamais □ Parfois □ Oui
□ Parfois □ Souvent □ non
□ Souvent □ Très souvent
□ Très souvent Laquelle ?
□ NSP □ Activité sportive □ Cuisiniers □ Cours
d’alphabétisation □ Activité d’hygiène,
□Formations professionnelles
□ Echanges éducatifs □ Couture
□Coiffure □Décoration
Q58. Vous considérez avoir une Q59. Vous avez faim ? Q60. Vous vous sentez
hygiène suffisante ? □ Jamais en bonne santé ?
□ Oui □ Parfois □ Jamais
□ non □ Souvent □ Parfois
□ Souvent

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Q61.Vous sentez vous en sécurité Q62.Votre environnement est-il sain Q63. Trouvez-vous vos
dans votre vie de tous les jours ? (pollution, bruit, salubrité, etc.) ? conditions de vie en
□ Oui □ Oui prison meilleures qu’à
□ Non □ Non l’extérieur ?
□ Oui
□ Non

4- Perception de l’avenir en prison


Q64. Bénéficiez-vous d’une assistance judiciaire ?
□ Oui, un avocat □ Oui, une association (ou autres) □ Non
Q65. Etes-vous bien informé de l’état de votre dossier ? Si condamné,
□ oui □ non Q69. Avez-vous fait une demande de liberté
Si prévenu ou requérant, conditionnelle ?
Q66. Avez-vous fait une demande de liberté provisoire ? □ oui □ non
□ oui □ non Q70. Vous avez le sentiment que votre vie est
Q67. Vous avez le sentiment d’être là pour longtemps ? finie ?
□ Oui □ Non □ Oui □ Non
Q68. Vous avez le sentiment d’être impuissant face à Q71. Vous avez peur de mourir en prison ?
votre situation ? □ Oui □ Non
□ Oui □ Non Q72. Vous craigniez de ne plus voir votre famille
?
□ Oui □ Non

5- Perception de l’avenir post-carcéral

A votre libération
Q73. Vous allez retourner au sein de Q74. Vous allez renouer contact avec
votre famille ? votre famille ?
Famille (avec □ oui □ non □ NSP □ oui □ non □ NSP
laquelle le détenu Si non ou NSP, pourquoi ? Si non ou NSP, pourquoi ?
vivait avant □ Refus de la famille □ Refus de la famille
l’incarcération) □ Honte du détenu □ Honte du détenu
□ Peur de la réaction de la famille □ Peur de la réaction de la famille
A votre libération
Q75. Vous allez retourner dans votre □ Honte de la famille
Village (dans village ? □ Honte du détenu vis-à-vis des autres
lequel le détenu □ oui □ non □ NSP □ Pour protéger la famille
vivait avant Si non ou NSP, pourquoi ? □ Ne se sent pas en sécurité
l’incarcération) □ Refus de la famille
□ Refus des villageois
A votre libération
Q76. Pensez-vous retrouver du travail ? □ on ne donne pas de travail à un ex détenu
□ oui facilement □ oui difficilement □ non □ ne se sent plus capable (physiquement ou
Travail Si non, par perte de qualification)
□ ne cherchera pas de travail □ n’a plus envie

Q77. De manière générale, avez-vous confiance en l’avenir après libération ?


□ Oui
□ Non
□ NSP

B- RESULTATS STATISTIQUES TRAITES POUR L’ETUDE

ECHANTILLONNAGE :

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Tableau 1 : Effectif et Echantillon des détenus

Effectif Echantillon
Mineurs 09 09
Hommes 09 09
Femmes 00 00
Adultes Hommes 173 37
Adultes Femmes 04 04
Total 186 50
Pourcentage 100% 26.88%

Tableau 2 : Statut Juridique

Effectif Echantillon Total


Mineurs 09 09
Prévenus 09 09 09
Condamnés 00 00 00
Adultes Hommes 173 37
Prévenus 101 08 08
Condamnés 72 29 29
Adultes Femmes 04 04
Prévenus 04 04 04
Condamnés 00 00 00
Total Prévenus : 21 Total Condamnés : 29

Tableau 3 : Sexe

Sexe Effectif Pourcentage


Masculin 46 92%
Femme 04 8%
Total 50 100%

I - ETAT DE SANTE GENERAL :

Question 1 : Recevez-vous régulièrement un panier alimentaire des proches ?


Q1 Effectif Pourcentage
Oui 30 60%
Non 20 40%

Question 2 : comment trouvez-vous votre qualité de vie ?


Q2 Effectif Pourcentage
Très mauvaise 18 36%
Mauvaise 20 40%
Ni bonne, ni mauvaise 10 20%
Bonne 2 4%
Très bonne 00 00%

Question 3 : êtes-vous satisfait de votre état de santé ?


Q3 Effectif Pourcentage
Pas du tout satisfait 24 48%

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Pas satisfait 10 20%
Nin satisfait, ni 7 14%
insatisfait
Satisfait 9 18%
Très satisfait 00 00%

Question 4 : ressentez-vous régulièrement des douleurs physiques ?


Q4 Effectif Pourcentage
Oui 34 68%
Non 16 32%
Si oui, la douleur vous empêche-t-elle d’effectuer vos activités quotidiennes ?
Pas du tout 18 52%
Un peu 9 26.47%
Beaucoup 7 20.58%
Complètement 00 00%

Question 5 : souffrez-vous d’une maladie contagieuse ?


Q5 Effectif Pourcentage
Oui 3 6%
Non 47 94%
Si oui, cette maladie vous empêche-t-elle d’effectuer vos activités
quotidiennes ?
Pas du tout 1 33.33%
Un peu 3 66.66%
Beaucoup 00 00%
Complètement 00 00%

Question 6 : avez-vous accès aux soins dont vous avez besoin ?


Q6 Effectif Pourcentage
Oui facilement 5 10%
Oui, mais avec difficulté 16 32%
Non 28 56%
NSP 1 2%

Question 7 : êtes-vous capable de vous concentrer lorsque certaines de vos activités nécessitent
votre attention ?
Q7 Effectif Pourcentage
Oui, facilement 24 48%
Oui, mais avec difficulté 15 30%
Non, pas du tout 11 22%

Question 8 : éprouvez-vous souvent des sentiments négatifs comme, le désespoir, l’anxiété, ou la


dépression ?
Q8 Effectif Pourcentage
Jamais 9 18%
Parfois 10 20%
Souvent 16 32%
Très souvent 15 30%

Questions comparatives avant l’incarcération et au cours des 30 derniers


jours :

42
- Avant votre incarcération :
Question10 : vous vous sentiez découragé ?
Q10 Effectif Pourcentage
Jamais 33 66%
Parfois 12 24%
Souvent 4 8%
Très souvent 1 2%
NSP 00 00%

Question 12 : vous vous mettiez en colère ?


Q12 Effectif Pourcentage
Jamais 20 40%
Parfois 17 34%
Souvent 7 14%
Très souvent 6 12%
NSP 00 00%

Question 14 : vous vous sentiez fatigué ?


Q14 Effectif Pourcentage
Jamais 27 54%
Parfois 18 36%
Souvent 3 6%
Très souvent 2 4%
NSP 00 00%

Question 16 : vous avez été anxieux ?


Q16 Effectif Pourcentage
Jamais 32 64%
Parfois 12 24%
Souvent 5 10%
Très souvent 1 2%
NSP 00 00%

Question 18 : vous aviez des insomnies ?


Q18 Effectif Pourcentage
Jamais 37 74%
Parfois 8 16%
Souvent 4 8%
Très souvent 1 2%
NSP 00 00%

Question 20 : vous vous sentiez triste ?


Q20 Effectif Pourcentage
Jamais 23 46%
Parfois 23 46%
Souvent 2 4%
Très souvent 2 4%
NSP 00 00%
Question 22 : vous n’aviez envie de rien faire ?
Q22 Effectif Pourcentage
Jamais 36 72%
Parfois 8 16%

42
Souvent 3 6%
Très souvent 3 6%
NSP 00 00%
Question 24 : vous aviez envie de mourir ?
Q24 Effectif Pourcentage
Jamais 45 90%
Parfois 4 8%
Souvent 00 00%
Très souvent 1 2%
NSP 00 00%
Question 26 : vous aviez tenté de mettre fin à vos jours ?
Q26 Effectif Pourcentage
Oui 4 8%
Non 45 90%
Non mais j’y ai pensé 1 2%
NSP 00 00%
- Au cours des 30 derniers jours :
Question9 : vous vous êtes senti découragé
Q9 Effectif Pourcentage
Jamais 10 20%
Parfois 15 30%
Souvent 8 16%
Très souvent 17 34%
NSP 00 00%
Question 11 : vous vous êtes mis en colère ?
Q11 Effectif Pourcentage
Jamais 8 16%
Parfois 21 42%
Souvent 5 10%
Très souvent 16 32%
NSP 00 00%
Question 13 : vous vous êtes senti fatigué ?
Q13 Effectif Pourcentage
Jamais 5 10%
Parfois 26 52%
Souvent 12 24%
Très souvent 7 14%
NSP 00 00%
Question 15 : vous avez été anxieux ?
Q15 Effectif Pourcentage
Jamais 8 16%
Parfois 12 24%
Souvent 14 28%
Très souvent 11 22%
NSP 5 10%

Question 17 : vous avez des insomnies ?


Q17 Effectif Pourcentage
Jamais 12 24%

42
Parfois 20 40%
Souvent 5 10%
Très souvent 13 26%
NSP 00 00%

Question 19 : vous vous êtes senti triste ?


Q19 Effectif Pourcentage
Jamais 5 10%
Parfois 16 32%
Souvent 14 28%
Très souvent 15 30%
NSP 00 00%

Question 21 : vous avez envie de ne rien faire ?


Q21 Effectif Pourcentage
Jamais 13 26%
Parfois 15 30%
Souvent 9 18%
Très souvent 13 26%
NSP 00 00%

Question 23 : vous avez eu envie de mourir ?


Q23 Effectif Pourcentage
Jamais 33 66%
Parfois 6 12%
Souvent 2 4%
Très souvent 9 18%
NSP 00 00%

Question 25 : vous avez tenté de mettre fin à vos jours ?


Q25 Effectif Pourcentage
Oui 9 18%
Non 39 78%
Non mais j’y ai pensé 2 4%
NSP 00 00%

II - CAPACITES RELATIONNELLES :

- Relation avec les parents et la société :


Question 27 : avez-vous des enfants ?
Q27 Effectif Pourcentage
Oui 36 72%
Non 14 28%

Question 28 : avez-vous un(e) conjoint(e) /concubin ?


Q28 Effectif Pourcentage
Oui 37 74%
Non 13 26%

Question 29 : vous avez eu de la visite de votre conjoint(e)/concubin ?


Q29 Effectif Pourcentage
Oui 26 52%

42
Non 24 48%
Si oui,
1fois 3 11.53%
+ 1fois 23 88.46%

Question 30 : vous avez eu de la visite de votre /vos enfant(s)?


Q30 Effectif Pourcentage
Oui 19 38%
Non 31 62%
Si oui,
1fois 3 15.78%
+ 1fois 16 84.42%
Question 31 : vous avez eu la visite d’autres personnes ?
Q31 Effectif Pourcentage
Oui 34 68%
Non 16 32%
Si oui,
1fois 4 11.76%
+ 1fois 30 88.23%
Question 32 : recevez-vous souvent les lettres des membres de votre famille ou de vos amis ?
Q32 Effectif Pourcentage
Oui 11 22%
Non 39 78%
Si oui,
1fois 00 00%
+ 1fois 11 100%
Question 33 : votre incarcération affecte-t-elle vos relations avec :
Vos enfants ?
Q33 Effectif Pourcentage
Oui 23 46%
Non 27 54%
Vos parents ?
Q33 Effectif Pourcentage
Oui 30 60%
Non 20 40%
Vos amis ?
Q33 Effectif Pourcentage
Oui 32 64%
Non 10 20%
NSP 8 16%
Votre communauté ?
Q33 Effectif Pourcentage
Oui 30 60%
Non 17 34%
NSP 3 6%
- Relations avec les autres détenus (Depuis votre incarcération)
Question 35 : vous vous sentez seul ?
Q35 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 16 32%
Oui un peu 19 38%

42
Oui souvent 15 30%

Question 36 : vous vous êtes fait des amis proches (à qui se confier) ?
Q36 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 14 28%
Oui un peu 33 66%
Oui beaucoup 3 6%

Question 37 : vous avez peur de parler aux autres ?


Q37 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 27 54%
Oui un peu 15 30%
Oui souvent 8 16%

Question 38 : vous avez des difficultés pour entrer en contact avec les autres ?
Q38 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 28 56%
Oui un peu 14 28%
Oui souvent 8 16%

Question 39 : vous avez des relations avec les autres mais vous ne les considérez pas
comme des amis proches ?
Q39 Effectif Pourcentage
Non 18 36%
Oui avec certains 20 40%
Oui avec beaucoup 12 24%
d’entre eux

Question 40 : vous entrez en conflit avec d’autres codétenus ?


Q40 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 24 48%
Oui un peu 11 22%
Oui souvent 15 30%

Question 41 : vous êtes victime de violence physique ?


Q41 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 28 56%
Oui un peu 18 36%
Oui souvent 2 4%
NSP 2 4%

Question 42 : vous subissez des brimades/rackets ?


Q42 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 15 30%
Oui un peu 16 32%
Oui souvent 19 38%
NSP 00 00%
- Relations avec les gardiens de prison :
Question 43 : vous vous sentez respecté ?
Q43 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 10 20%
Oui un peu 22 44%

42
Oui souvent 13 26%
NSP 5 10%

Question 44 : vous avez peur des surveillants ?


Q44 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 26 52%
Oui un peu 5 10%
Oui souvent 11 22%
NSP 8 16%

Question 45 : vous avez des relations amicales avec les agents pénitentiaires ?
Q45 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 22 44%
Oui un peu 21 42%
Oui souvent 6 12%
NSP 1 2%

Question 46 : vous avez subi des violences physiques ?


Q46 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 29 58%
Oui un peu 10 20%
Oui souvent 6 12%
NSP 5 10%

Question 47 : vous avez été insulté ?


Q47 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 32 64%
Oui un peu 7 14%
Oui souvent 3 6%
NSP 8 16%
Question 48 : vous avez subi des brimades ou des traitements et sanctions injustifiés ?
Q48 Effectif Pourcentage
Non pas du tout 25 50%
Oui un peu 15 30%
Oui souvent 10 20%
NSP 00 00%

III - IMPRESSION DE CE QU’ON VIT :


Question 49 : vous vous ennuyez ?
Q49 Effectif Pourcentage
Jamais 1 2%
Parfois 12 24%
Souvent 11 22%
Très souvent 26 52%
NSP 00 00%
Question 50 : vous trouvez les journées interminables ?
Q50 Effectif Pourcentage
Jamais 8 16%
Parfois 10 20%
Souvent 10 20%
Très souvent 22 44%

42
NSP 00 00%

Question 51 : vous vous occupez ?


Q51 Effectif Pourcentage
Jamais 11 22%
Parfois 13 26%
Souvent 17 34%
Très souvent 9 18%
NSP 00 00%

Question 52 : vous avez la sensation d’apprendre des choses ?


Q52 Effectif Pourcentage
Jamais 14 28%
Parfois 14 28%
Souvent 9 18%
Très souvent 13 26%
NSP 00 00%

Question 53 : vous participez à une activité ?


Q53 Effectif Pourcentage
Jamais 10 20%
Parfois 16 32%
Souvent 10 20%
Très souvent 16 32%
Activités
Activités sportives 28 62.22%
Cuisines 3 6.66%
Cours d’alphabétisation 3 6.66%
Formations 9 20%
professionnelles
Echanges éducatifs 2 4.44%
Question 54 : vous êtes gênés par le manque d’intimité ?
Q54 Effectif Pourcentage
Oui 37 74%
Non 13 26%

Question 55 : vous considérez avoir une hygiène suffisante ?


Q55 Effectif Pourcentage
Oui 22 44%
Non 28 56%

Question 56 : vous avez faim ?


Q56 Effectif Pourcentage
Jamais 3 6%
Parfois 19 38
Souvent 28 56%

Question 57 : vous vous sentez en bonne santé ?


Q57 Effectif Pourcentage
Jamais 21 42%
Parfois 22 44%
Souvent 7 14%

42
Question 58 : vous sentez vous en sécurité dans votre vie de tous les jours ?
Q58 Effectif Pourcentage
Oui 29 58%
Non 21 42%

Question 59 : votre environnement est t-il sain (pollution, bruit, salubrité, etc.) ?
Q59 Effectif Pourcentage
Oui 14 28%
Non 36 72%

Question 60 : trouvez-vous vos conditions de vie en prison meilleur qu’à l’extérieur ?


Q60 Effectif Pourcentage
Oui 00 00%
Non 50 100%

IV - PERCEPTION DE L’AVENIR EN PRISON

Question 63 : bénéficiez-vous d’une assistance judiciaire ?


Q63 Effectif Pourcentage
Oui, un avocat 7 14%
Oui, une association (ou 1 2%
autres)
Non 42 84

Question 64 : êtes-vous bien informé de l’état de votre dossier ?


Q64 Effectif Pourcentage
Oui 34 68%
Non 16 32%

- Prévenus :
Question 65 : avez-vous fait une demande de liberté provisoire ?
Q65 Effectif Pourcentage
Oui 3 14.28%
Non 18 85.71%

Question 66 : vous avez le sentiment d’être là pour longtemps ?


Q66 Effectif Pourcentage
Oui 13 61.9%
Non 8 38.09%

Question 67: vous avez le sentiment d’être impuissant face à votre situation ?
Q67 Effectif Pourcentage
Oui 18 85.71%
Non 3 14.71%
- Condamnés :
Question 68 : avez-vous fait une demande de liberté conditionnelle ?
Q68 Effectif Pourcentage
Oui 5 17.24%
Non 24 82.75%

42
Question 69 : vous avez le sentiment que votre vie est finie ?
Q69 Effectif Pourcentage
Oui 9 31.03%
Non 20 68.96%

Question 70 : vous avez peur de mourir en prison ?


Q70 Effectif Pourcentage
Oui 22 75.86%
Non 7 24.13%

Question 71 : vous craigniez de ne plus voir votre famille ?


Q71 Effectif Pourcentage
Oui 22 75.86%
Non 7 24.13%

V – SORTIE / LIBERATION

- Famille (avec laquelle le détenu vivait avant l’incarcération)


Question 72 : vous allez retournez au sein de votre famille ?
Q72 Effectif Pourcentage
Oui 47 94%
Non 3 6%
Si non pourquoi ?
Refus de la famille 2 66.66%
Peur de la réaction de la 1 33.33%
famille

Question 73 : vous allez renouer le contact avec votre famille ?


Q73 Effectif Pourcentage
Oui 40 80%
Non 10 20%
Si non pourquoi ?
Refus de la famille 8 80%
Peur de la réaction de la 2 20%
famille
- Village (dans lequel vivait le détenu avant l’incarcération) :
Question 74 : allez-vous retourner dans votre village ?
Q74 Effectif Pourcentage
Oui 39 78%
Non 11 22%
Si non pourquoi ?
Refus de la famille 4 36.36%
Refus des villageois 4 36.36%
Ne se sent pas en 3 27.27%
sécurité

- Travail :
Question 75 : pensez-vous retrouver du travail ?
Q75 Effectif Pourcentage
Oui facilement 22 44%
Oui difficilement 18 36%
Non 10 20%

42
Si non
Ne cherche pas de 5 50%
travail
Ne se sent pas capable 3 30%
(physiquement ou perte
de qualification)
N’a plus envie 2 20%

Question 76 : à votre libération pensez-vous vous faire accepter facilement ?


- Par votre famille :
Q76 Effectif Pourcentage
Oui 39 78%
Non 11 22%
- Par vos amis :
Q76 Effectif Pourcentage
Oui 35 70%
Non 15 30%
- Par votre communauté :
Q76 Effectif Pourcentage
Oui 33 66%
Non 17 34%

Question 77 : de manière générale, avez-vous confiance en l’avenir après votre libération ?


Q77 Effectif Pourcentage
Oui 43 86%
Non 00 00%
NSP 7 14%

Question 78 : pensez-vous retourner à nouveau en prison ?


Q78 Effectif Pourcentage
Oui 00 00%
Non 48 96%
NSP 2 4%

BIBLIOGRAPHIE :

- Intervention psychosociale en milieu carcéral, document satellite :


Collection Guide Méthodologique ; Handicap International, Programme
Madagascar, Octobre 2012
- Rapport final étude Programme « condition de vie carcéral et détresse
psychologique des personnes détenus. Etat des lieux dans les Prison de
Vatomandry et d’Antanimora à Madagascar » Handicap International,
Novembre 2010

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