Lille
2008-2009
La folie normale
Psychopathologie en temps de crise
Lille
2008-2009
Conditions d’admission et d’inscription à Savoirs et clinique
Pour être admis comme participant aux formations organisées par Savoirs
et clinique, il n’est exigé aucune condition d’âge ou de nationalité.
Il est, par contre, recommandé d’être au moins au niveau de la deuxième
année d’études supérieures après la fin des études secondaires. Des demandes
de dérogation peuvent cependant être faites auprès de la Commission
d’admission.
Les premières admissions aux présentations cliniques sont prononcées
après un entretien du candidat avec un enseignant.
Le nombre des places étant limité, les inscriptions se feront dans l’ordre
d’arrivée des demandes (cf. encart au milieu de la brochure).
Savoirs et clinique
8, rue Basse, 59000 Lille
fax +33 1 42 38 91 32
blemonnier@sc.aleph.asso.fr
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Sommaire
2 Conditions d’admission
3 Sommaire
4 Comité de parrainage
5 Enseignants
11 SESSION 2008-2009
La folie normale – psychopathologie en temps de crise
12 Séminaires théoriques
12 La vie normale. Réflexions sur la folie au 21ème siècle, Geneviève Morel
13 Mutation des psychoses et crise sociale, Franz Kaltenbeck
14 Conférences « Grandes références »
Jean Allouch et Tiago Pires Marques, Darian Leader, Marie-Christine
Hamon, Henry Rey-Flaud
Ateliers I et II. Clinique de l’entretien et concepts fondamentaux de la
psychanalyse
Atelier I. Lucile Charliac, Carine Decool, Dr Emmanuel Fleury, Dr Brigitte
Lemonnier
Atelier II. Isabelle Baldet, Sylvie Boudailliez, Dr Geneviève Loison
17 Présentations cliniques I et II.
Présentation I, E.P.S.M. Lille Métropole, USN
Geneviève Morel, Dr Sylvie Robert, Dr Emmanuel Fleury
Présentation II. E.P.S.M. de l’agglomération lilloise, site Lommelet
Franz Kaltenbeck, Dr Maurice Breton, Dr Geneviève Loison
18 Atelier III. La préhistoire du bébé – clinique psychanalytique de l’enfant
Isabelle Baldet, Sylvie Boudailliez, Jean-Claude Duhamel
19 Atelier IV. Sources philosophiques de la pensée de Lacan - Le réel,
Frédéric Yvan
20 PRÉVENTION DU SUICIDE
20 Atelier V. Alcoolisme et suicide
Dr Emmanuel Fleury, Dr Brigitte Lemonnier
21 LES COLLOQUES
22 Colloque ALEPH : De bouche à oreille – psychanalyse des comportements
alimentaires et des addictions
24 Colloque Savoirs et clinique et le CRIMIC (Sorbonne) à Paris :
Freud et l’image
26 FORMATION À PARIS
26 Ateliers cliniques du jeudi :
« La vie normale - récits de l'hôpital d'Armentières »
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Comité de parrainage
Philippe-Jean Parquet
Professeur des Universités, psychiatrie infanto-juvénile
chef de service au CHRU de Lille
Michel Goudemand
Professeur des Universités en psychiatrie d’adultes, médecin chef des Hôpitaux de Lille
chef de service de psychiatrie générale au CHRU de Lille
Daniel Bailly
Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
praticien hospitalier universitaire
Pierre Thomas
Professeur des Universités en psychiatrie d’adultes
praticien hospitalier dans le service de psychiatrie générale du CHRU de Lille
responsable de l’unité « Mère-enfant »
Jacques Debiève
Psychiatre des hôpitaux, médecin chef de l’EPSM de Saint-André
Mercedes Blanco
Professeur d’espagnol à l’Université de Lille III, ancienne élève de l’ENS
présidente de Savoirs et clinique
Jean Bollack
Professeur à l’Université de Lille III — UMR 851 « Textes et savoirs »
Mayotte Bollack
Professeur à l’Université de Lille III — UMR 851 « Textes et savoirs »
Darian Leader
Psychanalyste à Londres
enseignant au CFAR — « Centre for Freudian Analysis and Research »
Honorary Visiting Academic, Centre for Psychoanalysis, Middlesex University
Slavoj Zizek
Chercheur au Département de philosophie de l’Université de Ljubljana — Slovénie
Visiting Professor, Cinema Department, New York University
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Enseignants
Isabelle Baldet
Psychanalyste à Lille, titulaire du DEA de sciences de l’éducation et du DESS de psychologie
clinique et psychopathologie,
membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Sylvie Boudailliez
Psychanalyste à Roubaix, psychologue au BAPU, au CMPP Henri-Wallon,
et à l’IRP Le-Relais, membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Lucile Charliac
Psychanalyste à Paris, membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Carine Decool
Psychologue au CMP La-Madeleine, membre de l’ALEPH
Jean-Claude Duhamel
Psychologue au centre hospitalier de Lens, membre de l’ALEPH
Dr Emmanuel Fleury
Psychiatre à Lille, ancien Chef de Clinique-Assistant, ancien interne des Hôpitaux,
attaché au CHRU de Lille, lauréat de la Faculté,
membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Franz Kaltenbeck
Psychanalyste à Paris et à Lille,
titulaire du DESS de psychologie clinique et psychopathologie
et du DEA de psychanalyse, membre du Collège de psychanalystes—ALEPH
Dr Jean-Paul Kornobis
Médecin généraliste à Lille, membre de l’ALEPH
Dr Brigitte Lemonnier
Psychanalyste, psychiatre à Arras,
ancienne interne des Hôpitaux spécialisés de Bordeaux,
membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Dr Geneviève Loison
Pédopsychiatre, praticien des hôpitaux, psychanalyste à Lille,
membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Geneviève Morel
Psychanalyste à Paris et à Lille, ancienne élève de l’ENS, agrégée de l’Université,
Docteur en psychologie clinique et psychopathologie,
membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
Frédéric Yvan
Psychanalyste à Lille, professeur de philosophie, titulaire du DEA de philosophie,
enseignant et chercheur à l’ENSAPL, membre du Collège de psychanalystes-ALEPH
5
Introduction
La psychanalyse s’enseigne-t-elle ?
Franz Kaltenbeck
6
dans un groupe lointain de nouveaux membres que personne ne connaissait ailleurs ? L’idée
d’un « diplôme pour psychanalystes » surgit alors dans la tête d’Oskar Pfister qui la soumit
au Congrès de La Haye (1920). Mais Sandor Ferenczi refusa cette motion dans une lettre
au « comité secret ». La formation du psychanalyste devint alors un souci majeur de
l’Association. C’est à partir des travaux de l’Institut de Berlin que l’on formalisa la
formation. On introduisit le contrôle et on distingua l’analyse thérapeutique de l’analyse
didactique. Séparation à laquelle Ferenczi s’opposa dans sa communication sur la
terminaison des analyses, en 1927.
Un an auparavant, Freud avait été amené à protéger Théodore Reik, un de ses
élèves les plus fidèles, contre l’accusation de charlatanisme. Par cet acte, il défendit aussi
un principe qui lui tenait à cœur : celui de l’analyse profane. Son pamphlet La question
de l’analyse profane (1926) n’a, hélas, rien perdu de son actualité ! Freud avance dans
cet « entretien avec un homme impartial » les raisons de l’autonomie de la psychanalyse
vis-à-vis de la médecine. Si « l’école supérieure de psychanalyse » qu’il appelle de ses
vœux inscrira certaines matières médicales — comme l’anatomie — dans son programme,
elle ne se subordonnera pourtant pas à la faculté de médecine. Elle offrira aussi bien des
cours de littérature, de mythologie ou de science des religions.
À la fin de sa vie, Freud s’interrogea à son tour sur la fin de l’analyse. L’analyse doit
donner au candidat la conviction ferme que l’inconscient existe, écrit-il, en recommandant
aux analystes de reprendre une cure tous les cinq ans.
Jacques Lacan revient en 1967 sur ce point crucial. Qu’est-ce qui permet de décider
si quelqu’un sera capable d’exercer la psychanalyse ? Cette décision ne peut se prendre
qu’à la fin de l’analyse. Il faut donc vérifier si cette fin a été atteinte et si l’analyse a fait
de ce sujet un psychanalyste. Est-ce qu’elle a engendré le « désir de l’analyste » qui lui
permettra d’opérer à son tour comme psychanalyste ? Pour cette vérification, Lacan a
inventé un dispositif et une procédure : « la passe ». Le sujet y témoigne du chemin qui
l’a amené à la place du psychanalyste. Comme l’a écrit Freud, il faut avoir éprouvé la
psychanalyse « avec son propre corps » ; elle ne s’apprend pas dans les livres ; on ne
devient pas psychanalyste en écoutant des conférences.
Et pourtant, les enseignements psychanalytiques sont indispensables. Ils éclaircissent
la pratique, ils mettent la clinique à l’épreuve, ils enseignent la psychopathologie. C’est
l’une des raisons pour lesquelles des éducateurs, des psychologues, des psychothérapeutes,
des psychiatres et même des enseignants vont parler de leur pratique avec des
psychanalystes, lors d’entretien de « contrôle » ou de « supervision ». Les enseignements
analytiques et leur publication permettent également au grand public de rencontrer la
psychanalyse avant d’aller voir un psychanalyste. Mais ils ont avant tout la fonction de
transmettre la psychanalyse dans un langage clair et simple, sans pour autant renoncer à
sa complexité.
7
Présentation de Savoirs et clinique1
Geneviève Morel
8
les ateliers sur l’enfant et la prévention du suicide, des participants exposent en
atelier des cas de leur pratique, souvent institutionnelle, avec des enfants, des
adolescents ou des adultes. L’enseignant commente, les autres participants évoquent
leur propre expérience et discutent. D’importants articles de la clinique
psychanalytique ou psychiatrique servent de contrepoint aux exposés de cas. Par
l’intermédiaire d’une lecture, on soumet à une approche comparatiste diverses
façons d’aborder un thème clinique : celles qu’amènent les participants, issues de
leurs études ou de leur pratique, et celles qu’oriente l’enseignement de la
psychanalyse depuis Freud. Ainsi peut s’ébaucher un dialogue entre des personnes
parlant, au départ, à partir d’expériences différentes.
Les séminaires théoriques sont le cadre d’une élaboration approfondie,
historique et raisonnée, des concepts analytiques. Ceux-ci sont confrontés à
l’actualité, et réévalués en fonction des grands problèmes contemporains qu’ils
permettent de cerner.
Les conférences « Grandes références », organisées conjointement avec le
Collège de psychanalystes et ALEPH, complètent le triptyque clinique, pratique,
théorique sur lequel repose la formation. Elles sont l’occasion d’écouter un auteur,
un chercheur ou un psychanalyste nous parler de ses travaux originaux. Elles sont
suivies d’un débat avec le public.
La huitième session de Savoirs et clinique, organisée entre octobre 2008 et juin
2009, sur le thème « La folie normale - psychopathologie en temps de crise »
comprend l’ensemble suivant : un samedi par mois, deux séminaires théoriques et
des conférences « Grandes références » ouverts au public ainsi que deux ateliers en
petit groupe accompagnant chacun une présentation clinique ; un lundi soir par
mois, un atelier sur l’enfant ; un mardi soir par mois un atelier sur les sources
philosophiques dans la pensée de Lacan.
Les soirées sur la prévention du risque suicidaire, se poursuivront aussi un lundi
soir par mois en 2008-2009, avec un nouvel angle d’approche : « Alcoolisme et
suicide ». On peut participer à un seul atelier se déroulant en soirée, indépendamment
de l’ensemble précédemment décrit. Chaque participant peut choisir les
enseignements qui l’intéressent (cf. encart au milieu de la brochure). La formation
est agréée par la formation médicale continue.
Certains des travaux élaborés par les participants, avec l’aide des
enseignants, dans le cadre des ateliers et des présentations cliniques, seront publiés
dans la Revue Savoirs et clinique, dont les premiers numéros, L’enfant-objet (mars
2002), Premières amours (mars 2003), Effroi, peur et angoisse (octobre 2003),
L’enfant devant la loi (mars 2004), Mourir… Un peu… Beaucoup. Clinique du suicide
II (octobre 2004), Transferts littéraires (octobre 2005), Art et psychanalyse (octobre
2006), L'écriture et l'extase (octobre 2007), parus aux éditions Érès, ont été offerts
aux participants. Sexe, amour et crime paraîtra en octobre 2008.
La folie normale
11
La folie normale - Psychopathologie en temps de crise
Séminaire théorique I
Geneviève Morel
S’il n’existe pas de norme de la vie en soi, il existe en revanche des normes qu’on
nous impose à longueur de vie. On peut donner plusieurs significations à « vie normale ».
Premièrement, « normal » a le sens de « banal », « ordinaire ». En ce sens, la vie
normale des gens d’Armentières (cf. entretiens cliniques, infra p. 17), soit quand même
leur vie de galère, est celle de beaucoup, vraiment beaucoup de gens, on l’oublie trop
facilement…
Deuxièmement, « normal » s’oppose à « anormal », qui caractérisait la folie au
19ème siècle, comme nous l’ont montré les travaux de Michel Foucault. Or actuellement,
au 21ème on a parfois le sentiment de retourner au Moyen-âge. Sous prétexte de protéger
la société, une loi récente prévoit d'enfermer à vie pour dangerosité les personnes
particulièrement vulnérables que constituent les condamnés à de longues peines au terme
de la période de réclusion à laquelle ils ont été condamnés. Ne nous faisons pas illusion,
ce genre de loi est populaire. On prend plus de gants pour légiférer sur les pitbulls…
Pourquoi « normale » en ce sens ? Et bien par antiphrase : parce que les « anormaux » sont
ceux qui ne correspondent pas aux normes de vie qu’on nous impose, c’est tout. Ils ne
travaillent pas comme il faut, ils ne savent pas faire l’amour ni se marier, ils ne réussissent
pas à faire des enfants comme il conviendrait, bref, ils ne sont pas adaptés à la société.
Comment y répond-elle ? Avec des médicaments, des thérapies rééducatives ou cognitives,
de couple ou de famille. Du soin dans le meilleur des cas, parfois du dressage (c’est parfois
sous-jacent à certaines tendances thérapeutiques actuelles). Mais, souvent, par la rue où
nombre de SDF passe régulièrement par l’hôpital psychiatrique voire même par la prison
où les statistiques de malades mentaux explosent.
Troisièmement, ce titre évoque un paradoxe. Ces sujets, qu’on aurait classés
comme « anormaux » au 19ème siècle, montrent souvent, dans leur discours, l’aspiration
forte à une normalité conventionnelle. Ils sont souvent hyper normatifs et même rigides.
Donc, « la vie normale » c’est aussi un idéal inaccessible. Et la société, n’en tenant pas
compte, les juge et les rejette…
Quatrièmement, « normal » a un sens topologique référé à Lacan. Pour lui, chacun
est « normal » dans sa structure. Et même, la folie est la structure normale par excellence
alors que la névrose ou certaines psychoses rajoutent un symptôme qui fait tenir les
choses ensemble et qui, retenant le sujet au bord de la folie, tord cette normalité. En ce
sens, la vie normale est précisément celle de la folie. Ce dernier sens de « normal » est-il
une élaboration lacanienne de la grande thèse reprise par Freud des médecins et des
aliénistes du 19ème siècle, selon laquelle il n’y a pas de différence qualitative entre le
normal et la pathologique (Cf. Canguilhem) ? Ainsi, pour Freud, le symptôme hystérique
révèle, en l’exprimant au grand jour, le travail de l’inconscient dans le rêve ; l’amour est
un phénomène normal mais qui a, dans sa phase aiguë, une forme pathologique ; la
mélancolie nous enseigne sur le deuil, etc.
Toute interrogation sur la folie implique donc une réflexion sur la question des
normes et de leur évolution dans nos sociétés. Toute étude de la causalité psychique
implique la prise en compte du contexte social dont fait partie la question de la
« normalité ».
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Les samedis après-midi
Séminaire théorique II
Franz Kaltenbeck
Les deux séminaires théoriques ont lieu successivement le samedi de 14 h 30 à 16 h (G. Morel) et de
16 h 15 à 18 h (F. Kaltenbeck), les 11 octobre, 22 novembre, 13 décembre 2008, 10 janvier, 31 janvier,
14 mars, 16 mai et 6 juin 2009.
ESC Lille, avenue Willy Brandt, 59777, Euralille, amphi B, métro : Gares.
Ouvert au public
20€ (TR : 8€) par séance pour ceux qui ne sont pas inscrits à Sovoirs et clinique. 13
La folie normale - Psychopathologie en temps de crise
14
I
N d’inscription : ............... Réglé par .......................................... Le...................
RÉSERVÉ AU SECRÉTARIAT
Cette session est organisée dans le cadre ses activités de l’Association Savoirs et
clinique pour la formation permanente, enregistrée par la délégation régionale
à la formation professionnelle.
II
Session 2008-2009
Samedis après-midi a
Formation complète b
La folie normale
Psychopathologie en temps de crise
• À quel(s) atelier(s) souhaitez-vous participer ?
atelier I
atelier II
atelier III : Clinique psychanalytique de l’enfant
atelier IV : Approche philosophique
atelier V : Prévention du suicide
Un seul atelier a
Formation Inscription
Tarif réduit**
permanente personnelle*
a 500 150 50
b 1000 300 100
Le..................................
Signature.............................
III
Formation complète : tous les samedis et un, deux, trois ou quatre ateliers
au choix
Pour participer à la formation permanente il est nécessaire de choisir la
formation complète
le prix est le même quelle que soit l’activité choisie en sus des samedis
après-midi
Calendrier 2008-2009
La folie normale
Psychopathologie en temps de crise
- Les ateliers I et II (avec les présentations) sont en parallèle le samedi matin.
- Les ateliers III (l’enfant) et V (suicide) ont lieu le lundi soir, l’atelier IV
(philosophie) le mardi soir.
- Les séminaires théoriques et les conférences « Grandes références » ont lieu
le samedi après-midi, le même jour que les présentations, et sont ouverts au
public.
9 h à 10 h 30, Atelier I ou II
10 h 30 à 13 h, Présentation I ou II
11 octobre 2008
22 novembre 2008
13 décembre 2008
10 janvier 2009
31 janvier 2009
14 mars 2009
16 mai 2009
6 juin 2009
Les soirées
est l’auteur de nombreux ouvrages : Faut-il voler la Joconde ? Ce que l’art nous
empêche de voir (Payot, 2003), La question du genre (Payot 2001), À quoi penses-tu ?
Les incertitudes de l’amour (Odile Jacob, 2001), Les promesses des amants – sexe,
amour et fidélité (Odile Jacob, 1999),et bientôt traduits : Why do people get ill ? (H.H.
Penguin books, 2007) ainsi que son dernier livre The new black : mourning, melancholia
and depression (H.H. 2008), dont il nous parlera lors de sa conférence..
1 Textes de Helene Deutsch traduits de l’allemand par Sacha Zilberfarb, de l’anglais par Catherine
Orsot et M.C Hamon, coll. Champ freudien, Seuil 2007.
2 Il s’agit d’une courte étude, intitulée « A Psychoanalytic Study of the Myth of Dionysus and
Apollo. Two variants of the Son-Mother Relationship ».
ESC Lille, avenue Willy Brandt, 59777 Euralille, amphi B, métro : Gares.
Ouvert au public. 20€ (TR 8€) pour ceux qui ne sont pas inscrits à Savoirs et clinique.
15
La folie normale - Psychopathologie en temps de crise
Atelier II
E.P.S.M. de l’agglomération lilloise, Site Lommelet, Bât.G,
Service du Dr Breton, département de psycho-réhabilitation (adultes)
Isabelle Baldet, Sylvie Boudailliez, Dr Geneviève Loison
Les ateliers et les présentations se déroulent en parallèle dans deux hôpitaux différents,
le samedi de 9 h à 10 h 30 (atelier), puis de 10 h 30 à 13 h (présentation).
Pour l’atelier I et la présentation I, à l’U.S.N. de l’E.P.S.M. Lille-Métropole, rue du
Général Leclerc à Armentières.
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Les samedis matins
Présentations cliniques
Présentation I
E.P.S.M. Lille-Métropole, U.S.N., Service du Dr Lavoisy (adultes)
Geneviève Morel, Carine Decool, Dr Emmanuel Fleury
Présentation II
E.P.S.M. de l’agglomération lilloise, Site Lommelet, Bât. G,
Service du Dr Breton, département de psycho-réhabilitation (adultes)
Franz Kaltenbeck, Dr Geneviève Loison
Le sujet est divisé entre ce qu’il veut et ce qu’on lui veut. L’analyste
écoute ce qu’il dit. Ainsi une patiente venait de perdre sa mère. Elle s’était
totalement inscrite dans ce que cette mère lui avait imposé. Au moment du
décès, le réseau téléphonique fut coupé. La patiente ne fut prévenue qu’avec
un temps de retard. La bouche qui lui énonçait ce qui la guidait dans la vie était
désormais muette. « Je n’ai plus de bouche » a fort justement indiqué la
patiente. L’analyste l’a aidée à formuler ce que ce décès avait de singulièrement
traumatique.
Au cours de la présentation clinique, l’attention portée à la singularité des
formulations, en faisant la part entre le discours commun et les affirmations
personnelles et en articulant le langage privé du patient à sa biographie, aide
le patient à énoncer les coordonnées de sa position subjective.
A la fin de l’entretien, quand le patient a quitté la salle, l’analyste
énumère les points remarquables de l’histoire qui vient d’être entendue. Ce
travail de l’analyste est orienté par ce que le patient a pu approcher de son
réel. En effet, le psychanalyste commente le cas en discutant la structure
clinique et le diagnostic différentiel, corrélés souvent à une problématique
psychotique : la forclusion du Nom-du-Père, le caractère imaginaire des
identifications, les modalités de déclenchement d’un délire, les questions
posées par les passages à l’acte et la répétition, la possibilité d’une stabilisation
clinique par un symptôme. Cette articulation nous permet d’apprendre quelque
chose de ce que nous venons d’entendre et a une valeur de transmission.
Pour qui veut apprendre de la clinique, la discussion constitue un point
d’appui solide : elle propose une technique de l’entretien ; elle met à l’étude
des questions précises comme celles de la psychose ou du suicide, articulés
parfois à l’alcoolisme, à la prise de drogue ou à d’autres comportements qui
masquent la structure.
Atelier III
La préhistoire du bébé
Clinique psychanalytique de l’enfant
Atelier IV
Frédéric Yvan
Qu’est-ce que le réel ? Le réel n’est pas la réalité, il en est même le dehors
si la réalité peut être conçue comme un dispositif imaginaire et symbolique. Le
réel est alors l’impossible ; part irréductible du sujet à partir de laquelle se
constituent son fantasme et son désir. Le réel participe ainsi de la structure du
sujet. Que le symbolique fasse défaut, que l’imaginaire s’effrite, que le
fantasme se dissolve, et c’est le dévoilement, toujours déroutant, du réel.
Qu’est ce que la réalité ? N’est-elle qu’une fiction ? Quelle est cette part
inappropriable « qui ne cesse pas de ne pas s’écrire » ? C’est à ces questions que
nous nous attacherons en nous rapportant à des auteurs — Berkeley, Bentham,
Bataille — qui permettent de saisir la notion de réel dans l’enseignement de
Lacan.
Le mardi soir à 21 h 15, une fois par mois, le 21 octobre, 25 novembre, 2 décembre 2008,
27 janvier, 17 février, 31 mars, 14 avril et 12 mai 2009.
À L’URIOPSS, 34 rue Patou, 59800 Lille, métro République.
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La folie normale - Psychopathologie en temps de crise Les soirées
Atelier V
Alcoolisme et suicide
L’alcoolisme est souvent traité comme une maladie isolée, que seule une
cure de désintoxication pourra résoudre. Sa dimension tragique est souvent
éludée au profit d’un imaginaire social qui fait de l’alcoolique un être « sans
volonté ».
Or, l’expérience montre que cette solution rate si elle ne vise que la
suppression de l’addiction ; les rechutes sont fréquentes et lorsque il arrive que
cette addiction cède, il n’est pas rare de voir apparaître un état dépressif,
mélancolique voire délirant, pouvant les conduire au suicide.
Si le sevrage conçu ainsi s’avère dangereux, il n’est pas, cependant, en
lui-même la cause du suicide.
Il est nécessaire de poser le problème autrement en évitant la confusion
entre les effets et les causes.
D’où la nécessité de rechercher lors de l’entretien avec les patients,
l’articulation entre le symptôme qu’est l’alcoolisation et la structure clinique
qui le supporte, ce qui guidera le praticien dans les réponses, toujours
singulières, à proposer au sujet.
Cet atelier sera consacré à l’étude de cas cliniques en mettant l’accent
sur la conduite de l’entretien. Dans chaque cas, on cherchera à démêler
l’embrouillement des fils destinaux et on étudiera les réponses que la
psychanalyse peut apporter aux apories où se débat le sujet.
Les participants à cet atelier pourront exposer, s’ils le souhaitent, des cas
de leur pratique ou de la littérature.
De bouche à oreille
Psychanalyse des comportements alimentaires
et des addictions
Franz Kaltenbeck
22
Colloque de l'ALEPH
23
La folie normale – psychopathologie en temps de crise
Freud et l’image
Loin des poncifs moralisateurs qui dénoncent, dans notre société, un impérialisme
de l’image au détriment de l’écrit, la psychanalyse a dû, dès son départ, tenir compte des
effets de l’image sur les êtres parlants. Ces effets, qui ne sont pas des moindres et ont
affecté Freud lui-même, relèvent souvent de l’énigme et provoquent la perplexité. L’art
s’en empare dans ses créations pour atteindre le spectateur dans son intimité ; la
psychanalyse, quant à elle, peut les éclairer. Elle y est notamment conduite lorsqu’il
apparaît que l’image est une source de souffrance. L’image du corps propre d’un sujet,
par exemple, si celle-ci lui échappe comme dans la schizophrénie ; l’image de l’être perdu
qui fuit avec sa libido dans la mélancolie ; l’image qui le hante ou l’aspire dans
l’hallucination ou qui l’angoisse, plus banalement, dans le cas de l’anorexie.
Dans La Science des rêves, Freud élabore la théorie et la clinique d’un sujet
divisé : dans son sommeil, le dormeur est soumis à une véritable passion des images dont
son inconscient et son préconscient sont pourtant les machinistes. La rédaction de ce livre
inaugural de Freud, véritable acte de naissance de la psychanalyse, n’est-elle pas
contemporaine de l’invention du cinéma par les frères Lumière ? L’interprétation du rêve
est censée remonter dans les méandres et les rouages de sa production qui peine souvent,
à l’instar d’un travail réel dit « travail du rêve », à soumettre l’image à l’écriture des
pensées du rêve, eu « égard à la représentabilité » de ces pensées. L’image semble être ici
serve du logos, esclave frappée d’un certain archaïsme : le rébus du rêve, n’est-il pas
comparé par Freud aux hiéroglyphes ? C’est la pensée et finalement le langage qui
dépassent l’image et la dominent. Seul le sujet, dans sa foncière « stupidité » dira Lacan,
la regarde avec fascination, sans rien y comprendre jusqu’à ce que le sens du rêve lui soit
révélé.
Or, on trouve aussi chez Freud une autre attitude, un rapport tout différent à
l’image, opposé au précédent, où le découvreur de l’inconscient se montre touché par une
image dont le sens se dérobe plus longtemps que celui du rêve. Cette passion-là commence
déjà quand Freud s’intéresse au « souvenir-écran » qui résiste un peu plus qu’un rêve à son
déchiffrage. Lacan caractérisera le souvenir-écran comme un « arrêt sur image »
cinématographique et le mettra dans un rapport structural avec le fétichisme. Plus
inquiétant encore, cet autoportrait de Luca Signorelli, le peintre du Jugement dernier,
fresque que Freud avait visitée dans le Duomo d’Orvieto. Son oubli du nom du peintre lors
d’un voyage en Dalmatie contraste d’une façon étrange avec la luminosité d’une parcelle
des fresques qui semble le narguer, comme si l’image gardait ici le dernier mot. Or plus
Freud avance dans son œuvre, plus il est attiré par des peintures ou par des sculptures qui
renferment un message qui lui échappe. Ainsi son interprétation trop subjective voire
symptomatique du Moïse de Michel-Ange ne cesse d’être réfutée par les historiens d’art.
En avançant que Michel-Ange avait voulu représenter un Moïse capable de maîtriser ses
affects et pulsions, en qui l’esprit l’emporterait sur la matière, Freud anticipe sur son
propre Moïse, fondateur du monothéisme juif et sur l’aversion des images comme la
condition d’une spiritualité exceptionnelle reconnue aux Juifs. Réponse radicale à la force
envoûtante de l’image.
Notre colloque prendra donc au sérieux la tension qui existe, d’une part, entre
l’image dont le sens se laisse dévoiler même s’il se soustrait d’abord au sujet comme dans
le rêve ou d’autres formations de l’inconscient et, d’autre part, l’image qui excède le
discours, qu’elle soit porteuse des effets esthétiques les plus divers ou productrice de
symptômes qui vous laissent coi.
Nos exposés porteront donc d’une part sur le rapport littéraire ou rhétorique de
la lettre à l’image dans les textes littéraires et d’autre part sur l’étude de l’image dans
la photo, le cinéma ou la vidéo, ainsi que leur questionnement par la psychanalyse. Sans
omettre l’image dans la psychanalyse, dans ses diverses acceptions, cliniques, freudiennes
ou lacaniennes.
Geneviève Morel
Le programme complet avec tous les arguments sera disponible sur les sites
www.savoirs-et-clinique.eu
www.crimic.paris4.sorbonne.fr
L’entrée est libre pour les inscrits à Savoirs et clinique en 2008-2009, dans la limite des
places disponibles, après réservation auprès de Brigitte Lemonnier. 25
La folie normale – psychopathologie en temps de crise
La vie normale.
Récits de l’hôpital d’Armentières
1 – La formation
Savoirs et clinique, association pour la formation permanente en
psychanalyse, offre à Paris, en 2008-2009, des ateliers de formation à la clinique
psychanalytique, animés par Geneviève Morel et Brigitte Lemonnier. Le
séminaire aura pour point de départ, à chaque séance, un film documentaire
réalisé à partir d’une présentation clinique à l’hôpital d’Armentières. La
projection sera suivie d’un débat avec les participants et d’un commentaire
clinique et théorique. Vous trouverez ci-dessous une présentation détaillée tant
des films que de la thématique du séminaire.
Les ateliers cliniques se tiendront le deuxième jeudi du mois, aux dates
suivantes : 13 novembre, 11 décembre 2008, 8 janvier, 12 février, 12 mars, 14
mai 2009, au centre Dunois, 61 rue Dunois, 75013 Paris, (métro Nationale,
Campo Formio ou Place d’Italie).
L’inscription se fera pour l’année, dans l’ordre d’arrivée des demandes
(aucune inscription ne sera prise sur place). Le nombre des places est limité.
Vous trouverez sur notre site un bulletin d’inscription à imprimer, à remplir et à
renvoyer avec votre paiement à Brigitte Lemonnier-Prades, 3 cité Riverin, 75010
Paris.
2 - Les films
Il s’agit du projet, toujours en cours, d’une série de films documentaires
en vidéo HDV, produits en 2007-2009 par l’association Savoirs et clinique pour la
formation permanente en psychanalyse1, et réalisés à l’EPSM d’Armentières
(Nord) par Geneviève Morel, psychanalyste. Les films sont montés à partir
d’entretiens entre un psychanalyste et un patient de l’hôpital (cf. ci-dessous,
« Le dispositif de tournage »), en tenant compte des discussions collectives qui
suivent ces entretiens. C’est donc tout à la fois un travail en commun et un Work
in progress, notamment sur les formes de montage les plus propices à faire
« passer » l’entretien à un public plus large.
Dans ces films, nous entendons et voyons quelqu’un nous confier de
très près, avec ses propres mots, avec son style souvent très particulier,
pourquoi il vient d’arriver à l’hôpital. Il nous fait le récit de sa vie en entrant
dans les détails d’une façon souvent émouvante. Les entretiens partent
fréquemment d’une énigme, encore non résolue par le personnel soignant,
26
Ateliers du Jeudi
1 L’association propose aussi en 2008-2009 une formation à Lille disponible sur son site ( http://
www.savoirs-et-clinique.eu) et édite aussi la revue Savoirs et clinique. Revue de psychanalyse,
disponible sur papier et internet, chez Érès. 27
Les dates des enseignements
étant parfois susceptibles d’être modifiées,
il est nécessaire de consulter
régulièrement notre site :
http://www.savoirs-et-clinique.eu
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Savoirs et clinique
Charles LE BRUN La Douleur d'esprit : deux têtes de face et une de profil © 2004 Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola
coordination
Brigitte Lemonnier et Geneviève Morel
enseignements
Isabelle Baldet
Sylvie Boudailliez
Lucile Charliac
Carine Decool
Jean-Claude Duhamel
Dr Emmanuel Fleury
Franz Kaltenbeck
Dr Jean-Paul Kornobis
Dr Brigitte Lemonnier
Dr Geneviève Loison
Geneviève Morel
Frédéric Yvan