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SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE EN

GERIATRIE

DR. SANDRA B.
ANNÉE ACADÉMIQUE 2022 - 2023
Plan
Introduction
1. Les effets psychologiques de l’avancée en âge
2. Les effets des situations pathologiques sur la communication avec les
personnes âgées
3. L’accompagnement psychologique chez les personnes âgées
4. Rôle propre de l’infirmier
5. La prévention continue de la souffrance psychique
Conclusion
Introduction
L’avancée en âge peut être à l’origine de questionnements (sur son
passé, son avenir, le sens de la vie, etc.) voire d’une souffrance
existentielle, particulièrement au grand âge.

Le soutien psychologique constituent des soins actifs, donnés au


malade face à ses problèmes psychologiques, pour améliorer sa qualité
de vie.
1. Les effets psychologiques de l’avancée
en âge

Le vieillissement est un cheminement jalonné de crises mais aussi de


réussites, fait d’une succession de pertes mais aussi de gains, de deuils
mais aussi de naissances ou renaissances, de renoncements mais aussi de
joies, de nouveaux rapports à l’autre engendrés par les adaptations
nécessaires au maintien dans l’environnement familial et au sein de la
société.
Les effets psychologiques de
l’avancée en âge

 la vieillesse est le temps des pertes


• La vieillesse n’a pas le monopole des pertes que nous expérimentons
durant toute notre vie et qui en font paradoxalement la richesse,
• mais, dans la réalité de son quotidien, la personne âgée voit ces pertes
se multiplier, appauvrissant ainsi de nombreuses sources de plaisir et
d’affection, et exigeant un incessant travail et un remodelage de l’être
pour rester en vie, c'est-à-dire en relation avec les autres comme avec
lui-même.
Les effets psychologiques de l’avancée en âge
 La retraite et les rôles sociaux ont du poids
• Le retraité peut se sentir dépossédé d’une partie de la représentation qu’il
avait de lui comme personne active au sein de la société et du pouvoir qu’il
représentait. Il doit donc souvent faire le deuil d’une partie de ce qu’il était,
le plus fréquemment à la mesure de son investissement, de sa personnalité
et de son statut professionnel. C’est une personne toute entière qui se perd
et se transforme, l’image que l’autre avait de lui se modifie. Tout
l’investissement de sa personne à la fois au niveau professionnel, social et
affectif, ainsi que le ressenti de l’entourage comme représentation de ce
qu’il était, source de satisfaction et d’estime de soi se modifie.
• La croyance est répandue que les personnes âgées n’ont rien à apporter,
que le fardeau de la vieillesse repose sur la société de production et de
consommation où seules les personnes qui ont des emplois rémunérés sont
une force.
• Par ailleurs, les personnes âgées jouent un rôle important dans le
domaine social, dans des activités souvent non rémunérées : c’est
l’heure du bénévolat et des actions associatives, sous-tendus par
une reconnaissance supplémentaire de la société actuelle, avec la
dimension positive associée à l’engagement personnel pour se
rendre utile.

• Les personnes âgées ont aussi un rôle important dans le domaine


familial de part leur statut de grand-parent. Ils conseillent,
peuvent servir de confident et surtout apporter une expérience
précieuse, qui n’est pas toujours facile à transmettre au regard du
conflit des générations.
Les effets psychologiques de l’avancée en âge

 La perte des proches et de soi


• La perte des proches commence par la perte de ses propres parents,
amenuisant les remparts construits entre la mort et soi. L’individu est
alors confronté à son propre vieillissement.
• La perte des proches passe aussi par la perte des amis d’enfance, des
compagnons de travail et particulièrement de toute personne connue
faisant partie de la même génération. L’individu est alors plongé dans
l’idée que son tour va venir, puisque, après les aînés, ce sont les
individus de sa propre génération qui disparaissent à leur tour. L’idée de
la mort est alors présente au quotidien et vécue de manière très
différente en fonction de la construction de l’individu et de son rapport
aux autres.
Les effets psychologiques de l’avancée en âge

 La perte de soi, de son corps


• Le corps Le corps se modifie, l’image corporelle qui en est la
représentation psychique se transforme au gré des modifications du
schéma qui la sous-tend et offre à voir les effets du temps.
• En vieillissant, il existe bien souvent un sentiment conscient ou
inconscient de trahison d’un corps qui ne correspond plus à la
représentation psychique que se fait la personne d’elle-même.
• Quand on a du mal à se regarder dans la glace, quand on se trouve
repoussant, on a du mal à aller vers les autres, ce qui peut entraîner un
repli sur soi, voire un phénomène de régression.
Les effets psychologiques de l’avancée en âge

 la perte de la sexualité

• Le poids des stéréotypes culturels exerce un frein à la sexualité des


plus âgés. On renvoie souvent de la sexualité des personnes âgées une
image négative de l’ordre de l’interdit, de l’indécent ou de la perversité.
Au-delà du poids de stéréotypes culturels, d’autres facteurs sociaux,
psychologiques, ou médicaux peuvent faire obstacle à l’expression de la
sexualité chez les personnes âgées : veuvage, dépression, arthrose,
douleur, diabète…
• Or, toutes les enquêtes menées sur ce sujet ont montré que la
sexualité ne s’arrête pas au cours de l’avance en âge. Si la fréquence des
rapports sexuels diminue au cours de l’avance en âge, les besoins
affectifs persistent chez les personnes âgées.
Les effets psychologiques de l’avancée en âge

 La perte de l’estime de soi

• L’estime de soi est l’assise sur laquelle repose le sentiment d’identité.


Les réalisations accomplies et dont on est plus ou moins satisfait, qui
nous rapprochent ou non d’un certain idéal, contribuent à alimenter
ou au contraire à léser l’estime de soi.
• Or, tous ces éléments : le corps, les relations à l’autre, les créations et
l’idéal se trouvent singulièrement remis en question par le
vieillissement.
2. Les effets des situations pathologiques sur la
communication avec les personnes âgées

• Les personnes âgées présentent très souvent des polypathologies


(dépression, démence, maltraitance…) et particulièrement des
altérations neurosensorielles (surdité) qui peuvent perturber la
communication et induire une dépendance qui nécessite l’aide de
tierces personnes engendrant de nouvelles relations et particulièrement
la relation d’aide.
• La personne qui jusqu’à présent était autonome, ne peut plus agir seule
dans certaines situations en fonction du déficit.
• Le besoin de communication nécessaire à toute vie en société est
modifié par cette dépendance. Ainsi, l’aidant qu’il soit soignant ou
naturel, doit pouvoir pallier cette nouvelle situation pour préserver au
maximum l’autonomie restante de l’individu âgé.
3. L’accompagnement psychologique chez
les personnes âgées
• La plupart du temps, c’est l’entourage qui constate les problèmes des personnes
âgées à travers leur isolement, leur changement de comportement, leur
agressivité ou leur perte d’appétit. C’est pourquoi la demande s’exprime à travers
leurs proches.
 Pourquoi est-ce si important d’accompagner les séniors ?
• Les personnes âgées souffrent souvent de problèmes de santé, ne serait-ce que
ceux liés à la vieillesse. L’âge est un principal facteur responsable de maladies
dégénératives ou cancéreuses qui entrainent une invalidité, un sentiment
d’isolement ou d’exclusion, une perte d’autonomie…bref un état psychologique
spécifique.
• Les PA sont devenues naturellement fragiles sur le plan physique, psychologique
et psychique. L’ensemble de facteurs ne fait que majorer la dépression, la peur de
la mort (thanatophobie), le sentiment d’inutilité, la détérioration du
fonctionnement cognitif et la dépréciation.
L’accompagnement psychologique chez
les personnes âgées
 Que faut-il comprendre de cet accompagnement ?
Un accompagnement psychologique doit inclure le psychisme du sujet, ses
comportements ainsi que son mental. Il doit tenir compte de ses idées, de ses
manières de penser, de ses sentiments et de ses manières d’agir. C’est une
approche qui permet au patient de recevoir les soins psychologiques dont il a
besoin. C’est un moyen de lui faire retrouver la voie pour être en harmonie
avec lui-même.
L’accompagnement psychologique chez
les personnes âgées
 Que peut-on espérer ?
• Chez les sujets âgés, l’essentiel est de leur faire comprendre qu’ils restent
indispensables. L’accompagnement doit redonner un sens à leur vie en
respectant leur choix, ce qui consiste à écouter attentivement et
activement avec beaucoup de bienveillance.
• Il aide à surmonter les conséquences physiques et psychiques des maladies
et à aller au-delà des problèmes. Il s’agit d’apporter un soutien dans les
moments de douleur et de désorientation.
• Accompagner psychologiquement une personne âgée, c’est transformer sa
vision négative en un mieux-être psychologique. Dans un autre sens, cela
peut induire vers un accompagnement spirituel, surtout quand les solutions
ou les médicaments ne peuvent plus aider.
L’accompagnement psychologique chez
les personnes âgées

 Où?
• Les soins et suivis psychologiques peuvent être dispensés dans
un centre médico-social, à domicile, à l’hôpital ou dans les
établissements hospitaliers pour personnes âgées et
dépendantes avec des médecins, des psychologues, des
paramédicaux, des aidants professionnels ou des aidants
familiaux.
4. Rôle propre infirmier
– Relever les comportements habituels antérieurs à l’institutionnalisation et
les événements de vie significatifs pour la personne.
– S’aider au besoin du contact des aidants (entretien).
– Aider à recréer un environnement familier avec les contraintes de
l’institution si besoin.
– Protéger la confidentialité de ce qui est confié au cours des soins ou des
interventions.
– Développer des habiletés professionnelles de communication en adéquation
avec les capacités cognitives et sensorielles résiduelles.
– Valoriser l’expression des sentiments; les expériences de vie pour aider à
construire l’avenir.
– Solliciter et informer les aidants (lorsqu’ils sont présents).
5. La prévention continue de la souffrance
psychique
1. Favoriser l’instauration d’un climat de confiance dès les premières
rencontres
2. Rappeler à la personne l’importance de sa participation à son projet
personnalisé
3. Impliquer dans l’accompagnement le(s) aidant(s), avec leur accord et
celui de la personne
4. Favoriser la stabilité de l’accompagnement de la personne
5. Identifier les possibles facteurs de risque de souffrance psychique
6. Mobiliser les ressources et les potentialités de la personne
7. Informer sur les actions de prévention de la souffrance psychique
CONCLUSION

L’avancée en âge peut être à l’origine de questionnements (sur son


passé, son avenir, le sens de la vie, etc.) voire d’une souffrance
existentielle, particulièrement au grand âge.
Malgré cela, la souffrance psychique des personnes âgées et ses
différentes formes d’expression (tel le ralentissement psychomoteur, le
repli sur soi, la somatisation, etc.) sont encore souvent banalisées et
mises sur le compte du seul vieillissement.
Les personnes âgées constituent par ailleurs une population vulnérable
face au risque suicidaire. L’amélioration du repérage des situations de
souffrance psychique ou de dépression constitue donc un réel enjeu de
santé publique permettant notamment de réduire le nombre de
passages à l’acte suicidaire.
MERCI DE VOTRE ATTENTION

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