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INTRODUCTION

De toutes les souffrances psychiques, la souffrance dépressive semble la


plus connue et paradoxalement la plus mystérieuse. En parler simplement
autour de soi suffit pour constater à quel point elle occupe les esprits. Nul
n’y échappe : le mot « dépression » s’est imposé partout. Dans les secteurs
professionnels atteints ou non par la crise, au sein des familles,
recomposées ou non, et finalement, quel que soit le milieu social auquel on
appartient, se dire atteint par la dépression se banalise. Les personnes qui
s’en disent victimes ne se comptent plus, et certains médias évoquent ce
phénomène sur le thème : « la dépression, mal du siècle ». Combattue
comme un fléau depuis près d’un demi-siècle à l’échelle planétaire, la
dépression reste malgré tout une énigme. Quels sont ses symptômes ? Est-
ce une maladie neurologique ? Est-elle d’origine génétique ? Quelles sont
les causes liées à la dépression ? Le contexte social et culturel joue-t-il un
rôle dans sa propagation ? Nous allons tenter de répondre à ces questions à
travers notre exposé.
I. DESCRIPTION
La dépression est un état momentané caractérisé par une perception très
négative de soi, des autres et du monde, qui engendre un épuisement moral,
psychique et physique. Dans les situations graves, cela peut aller jusqu’à la
volonté de mourir.
Le passé, le présent et l’avenir sont marqués par cette vision désespérée,
avec le sentiment de ne pas pouvoir changer cet état des choses.
Un épisode dépressif peut durer quelques mois, parfois plus d’une année.

II. LES SYMPTÔMES


Les symptômes habituels de la dépression sont :

 un épuisement général avec une perte de l’énergie vitale. Les gestes


quotidiens (se lever, s’habiller, se préparer pour sortir, etc.),
auparavant facilement effectués, demandent alors un effort
considérable
 des troubles du sommeil, notamment des réveils très matinaux
 une perte de l’appétit (les aliments que l’on aime ne font plus plaisir)
 une perte de la confiance en soi ou de l’estime de soi (sentiment de
n’avoir aucune valeur, de ne pas être à la hauteur)
 un sentiment de culpabilité
 un état d’anxiété durable
 un retrait social (repli sur soi et diminution de l’envie de voir sa famille
ou ses amis)
 une consommation excessive de substances (alcool, drogues,
médicaments)
 un état de tristesse et une vision assombrie du passé, du présent et de
l’avenir, avec un sentiment de désespoir profond qui peut parfois
provoquer des idées suicidaires ou conduire à une tentative de suicide.

Ces symptômes ne sont pas toujours présents en même temps. Ils peuvent
aussi se manifester de manière plus ou moins importante d’une personne à
l’autre.

III. LES CAUSES


a. Au niveau personnel
Une dépression peut survenir dans certaines circonstances de vie
particulièrement difficiles (deuil, perte, divorce ou séparation) ou être liée
à une maladie physique (certaines anémies, troubles thyroïdiens, tumeurs,
maladie de Parkinson), voire à des changements métaboliques (ménopause,
andropause, grossesse, etc.). Il peut aussi s’agir d’une maladie psychique
en soi.
b. Au niveau familial
La dépression peut avoir une composante génétique familiale, c’est-à-dire
qu’elle peut survenir plus fréquemment chez des personnes dont d’autres
membres de la famille ont souffert de cette maladie.
c. Au niveau social
L’environnement social joue également un rôle important dans l’apparition
d’une dépression, en particulier : perte d’emploi ou de statut
professionnel ; difficulté à vivre dans une société qui pousse l’individu à se
surpasser dans tous les domaines (travail, loisirs et vie personnelle) et
engendre le sentiment de ne pas être assez performant ni à la hauteur.

IV. LES FACTEURS DE RISQUE


Les facteurs de risque de la dépression sont essentiellement les antécédents
familiaux et les pressions ressenties dans le cadre professionnel, social ou
familial.
Certaines situations existentielles et certains contextes socio familiaux sont
associés à un risque plus grand de développer une dépression (étapes de
vie, deuil, naissance d’un enfant, nouvelles responsabilités, retraite,
maladie, échec social, exclusion, migration, etc.).
D’une manière générale, le surmenage ou le fait de devoir assumer
plusieurs obligations en même temps (par exemple une femme qui travaille
et doit en même temps s’occuper de ses enfants et d’un parent malade)
augmente le risque de dépression.

V. LES TRAITEMENTS
a. Traitement personnel
Un épisode dépressif dure en général plusieurs mois. Des aménagements
du mode de vie sont souvent nécessaires pour guérir, notamment :

 le repos est impératif (arrêt de travail, libération des responsabilités,


éviter les stimulations motivationnelles (qui encouragent les gens à se
prendre en main, à ne pas se laisser aller ou à aller de l’avant) telles les
mesures éducatives, le coaching, les séminaires motivationnels, etc.)
 la réduction des sollicitations extérieures : l’entourage ou la famille se
doit de respecter le besoin de repos et de tranquillité du malade
 la diminution ou l’interruption de la prise de substances, y compris de
l’alcool
 l’établissement d’une relation de confiance garante d’une écoute
durable et patiente (avec un thérapeute, un ami proche, un médecin de
famille), si nécessaire, dans le cadre d’une psychothérapie.

b. Traitement médical

Des médicaments peuvent être prescrits par le médecin traitant ou le


psychiatre. Il s’agit principalement :

 des antidépresseurs, dont l’efficacité se fait sentir deux à quatre


semaines seulement après le début du traitement. Ils sont utiles pour
diminuer la souffrance (effet palliatif). En ce sens, ils ne devraient pas
être administrés sans un suivi médical régulier.
Ils ont également des effets secondaires (diminution ou perte de la
libido) et paradoxalement, de par l’amoindrissement de la sphère
émotionnelle (émoussement des émotions), ils peuvent retarder la
guérison. Une prescription de très longue durée est néanmoins
possible.
 des anxiolytiques, dont l’effet est immédiat, mais leur prescription
doit être limitée dans le temps (quelques semaines), afin d’éviter
l’apparition d’une dépendance à ces médicaments.

Dans des situations bien spécifiques, l’électrothérapie peut être indiquée,


notamment en cas de mélancolie (abattement physique et psychique
complet) ou de dépression extrême insensible aux médicaments. Ce
traitement se pratique de préférence en milieu hospitalier, sous anesthésie
générale.

VI. LES PRÉVENTIONS


La prévention relève d’une approche globale basée sur une philosophie de
vie et ses valeurs. On préconise plutôt de rechercher une vie avec des
intérêts multiples, plutôt que centrée sur un seul pôle (travail, enfants). Il
s’agit aussi d’accepter ses émotions (y compris la tristesse), comme faisant
partie intégrante de la vie, plutôt que de courir en vain après un état de
bonheur permanent.
Pour une bonne hygiène de vie, il faut autant que possible éviter le travail
en excès, la consommation excessive de médicaments, d’alcool ou d’autres
substances, le manque de sommeil.
Des relations sociales conviviales (dépourvues d’enjeux de rivalité) et des
contacts réguliers avec ses amis constituent un aspect important de la
prévention.

CONCLUSION
Nous avons vu à travers cette étude que la dépression est une maladie en
elle-même, caractérisée par un syndrome dépressif commun aux différentes
formes de la dépression.
Le diagnostic de la maladie reste néanmoins difficile et s'explique par
l’existence d'une multiplicité et variabilité des troubles de l'humeur.
La prise en charge étant différente selon l'évolution de la maladie, il est
indispensable de connaître sa gravité par des « échelles d'évaluation de la
dépression ».
La dépression est donc un enjeu majeur de santé publique et bénéficie de
campagnes d'informations de plus en plus intenses, pour permettre au
grand public d'obtenir une autre vision de la maladie et par conséquent,
améliorer le nombre de consultations, de prise en charge et donc de
rémission de la maladie.

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