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La dépression était la première cause d'incapacité dans le monde en 2000 et figure aujourd'hui
au quatrième rang des 10 principales causes de morbidité. Et d'ici 2030, elle sera la principale
cause de la charge de morbidité dans les pays à revenu élevési l'on mesure son impact en tant
que cause de décès, de handicap, d'incapacité de travailler et partant de la perte de
productivité pour les entreprises, de consommation des ressources médicales. (OMS, 2009)
La dépression touche davantage lesfemmes : environ deux fois plus que les hommes (Valérie
H., 2003). La dépression peut apparaître à n'importe quel âge, même chez les enfants ;elle
affecte les personnes de façons différentes et peut entraîner une grande diversité de
symptômes physiques, psychologiques (mentaux) et sociaux (THOMAS M., 2008).La plupart
de suicides commis chaque année en Europe sont liés à la dépression (DONNA E. STEWART
et coll., 1998).
Comme il en est de la plupart des maladies mentales, la dépression est influencée par un
ensemble de facteurs étiologiques qui varient beaucoup d'une personne à l'autre, d'un milieu à
un autre. Mais dans la plupart de cas on trouve les facteurs environnementaux (psycho-
sociaux), physiologiques et génétiques (RYAN N., 2003). Les principaux facteurs sociaux
surtout chez les adolescents comprennent notamment le stress négatif etles événements
désagréables de la vie, les relations difficilesentre pairs, une faible estime de soi et une image
corporellenégative, bref une association des plusieurs facteurs à la fois (ANDREWS et al,
2006).
I. DEFINITIONS
- Dépression
La dépression est un état pathologique caractérisé par une humeur triste et douloureuse
associée à une réduction de l'activité psychomotrice et à un désintérêt intellectuel (Larousse
médical 2006).
Ceux-ci interagissent entre eux, de sorte que la dépression, plutôt que d'avoir une seule cause,
résulte la plupart du temps de la rencontre du «terrain» d'une personne avec un certain nombre
de circonstances défavorables.
1. FACTEURS PSYCHOLOGIQUES
2. FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
Une maltraitance ( physique, émotionnelle, sexuelle etc.) sur mineur par quelqu'un de son
entourage développe sa personnalité et crée un très grand risque de dépression ainsi que
d'autres troubles mentaux associés. Des dérangements dans la vie familiale, tels qu'une
dépression parentale (particulièrement maternelle), des conflits familiaux ou des cas de
divorce, la mort d'un parent, ou autre perturbation dans le domaine parental engendre un
grand risque de dépression.
La littérature n'est pas beaucoup documentée sur cet aspect mais il est dit seulement que sous
l'angle de la spiritualité, la dépression arrive probablement moins parmi les religieux. Les
personnes religieuses pourraient être plus aptes à donner un sens à leurs épreuves, être mieux
soutenues par leur communauté de foi ou être mieux outillées pour vaincre leurs propres
difficultés en aidant les autres (KASEN et al., 2012)
3. FACTEURS TOXIQUES
L'alcool est dépressogène; alors que son usage ponctuel peut produire un effet de bien-être,
son usage répété finit par favoriser l'émergence de symptômes dépressifs. Lors d'un sevrage
de quelque toxique (alcool mais aussi tabac, cannabis, héroïne) des symptômes dépressifs sont
fréquents, éventuels facilitateurs d'une reprise de l'intoxication.
La dépression peut être une réaction secondaire à la prise d'un médicament. Certains
médicaments antihypertenseurs, les corticothérapies, certains traitements immunitaires
(interféron), les thérapeutiques hormonales ne sont pas recommandées chez les sujets
présentant des antécédents de dépression, en raison de leurs possibles effets dépressogènes.
D'après le DSM-IV, un diagnostic clinique peut être effectué si la cause est perçue comme
étant due aux effets psychologiques directs d'une substance ( drogue, alcoolisme,
médicaments) ; lorsqu'un syndrome est perçu comme ressemblant à une dépression majeure,
et est immédiatement causé par un abus de substance ou par une réaction adverse à la drogue,
il est classifié en tant que « troubles induits par une substance ». L' alcoolisme et une très forte
consommation d'alcool augmentent significativement le risque de développer une dépression
majeure. De façon similaire à l'alcool, les benzodiazépines augmentent le risque de
développer une dépression majeure ou empirer une dépression existante. Ce risque peut en
partie être dû aux effets de la drogue sur la neurochimie, tels comme des niveaux bas de
sérotonine et de noradrénaline.
4.FACTEURS SOMATIQUES
Hippocrate soulignait déjà l'unité psychosomatique de l'homme, qui est à la fois corps et esprit
; la maladie mentale n'est jamais indépendante du corps. La douleur morale est implacable,
associée à une inhibition psychomotrice qui transforme un homme actif en une épave
n'espérant que le refuge de son lit. Lentement l'anxiété du sujet grandit avant que l'angoisse ne
survienne avec son cortège habituel : gorge serrée, estomac noué, poids sur la poitrine, fatigue
insurmontable. Le pessimisme colore non plus en gris mais en noir gluant la perception de
l'avenir. Le sentiment d'anxiété agit sur l'insatisfaction profonde et provoque les auto-
accusations ou auto-culpabilités sans raison. Cette douleur morale du dépressif entraîne un
atroce malaise générant des désordres hormonaux, alimentaires, voire des gestes suicidaires
beaucoup plus graves et radicaux.
Les maladies neurologiques sont également susceptibles de s'annoncer par un état dépressif:
tumeur cérébrale, maladie dégénérative (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, maladie
d'Alzheimer), maladie vasculaire.
Des maladies de l'immunité telles que les maladies de système (lupus érythémateux
disséminé, polyarthrite rhumatoïde ...) sont souvent compliquées par une dépression. Il en est
de même des maladies virales (HIV, etc.)
La maladie, qu'elle soit grave ou qu'elle survienne chez un sujet fragile, constitue une atteinte
de l'intégrité corporelle et provoque secondairement un ébranlement de l'équilibre psychique.
On peut observer une altération de l'image du corps, du sentiment d'existence, éventuellement
de l'identité sociale, et dans certains cas de l'identité psychique.
Si de tels troubles apparaissent, ils seront fort variés dans leur intensité et leur durée, non
seulement en fonction de la gravité de la maladie et de ses contingences, mais aussi en
fonction des représentations qu'en a la personne malade, de son identité subjective, de sa vie
familiale et de son entourage, de ses investissements professionnels et sociaux, etc.
La maladie organique, surtout si elle est grave, est associée à une réalité ou à un sentiment de
perte, avec par exemple :
La dépression constitue alors un mouvement défensif, naturel et peut-être une réaction bien
adaptée à une situation où le sujet malade doit faire le deuil de sa bonne santé, renoncer à
toutes sortes d'activités, de projets et de plaisirs et où son image narcissique est plus ou moins
fortement détériorée.
A. Dépression et démence :
- La dépression y est plus fréquente chez les déments que dans la population générale
- 50% des déments présentent des manifestations dépressives.
- Une dépression majeure est rencontrée dans 17% à 31% des maladies d'Alzheimer ; à noter
qu'un ATCD familial de trouble de l'humeur prédispose les patients atteints de maladie
d'Alzheimer à la dépression (STEYER N., 2001).
Ce sont ces similitudes dans les circuits neurologiques touchés qui expliquent que les signes
dépressifs puissent accompagner, voire précéderles signes parkinsoniens dans la maladie. Ce
seraient les changements anatomiques et biologiques propres à la Maladie de Parkinson qui
provoquent un certain nombre de signes cliniques, dont les premiers visibles sont parfois ceux
d'une dépression. On ne peut pas dire qu'une dépression amène une Maladie de Parkinson
dans son sillage, mais bien l'inverse : la Maladie de Parkinson en développement, peut
s'annoncer par une première dysrégulation neurologique qui va s'exprimer comme une
dépression (AUTRET L., 2006).
Certaines études ont retrouvé dans les facteurs de risque de développer la maladie de
Parkinson (à long terme) le fait d'avoir des antécédents de dépression. La dépression peut
aussi survenir plus tard dans la Maladie de Parkinson, en raison des causes suivantes : certains
médicaments comme la L-Dopa et d'autres médicaments prescrits pour d'autres maladies
associées ont un effet dépressogène (AUTRET L., 2006)
C. Dépression et AVC :
Il pourrait paraitre évident que la dépression ne soit que la conséquence directe du handicap et
des changements brutaux dans la vie quotidienne induits par l'attaque cérébrale. En effet, la
dépression est plus fréquente chez les patients ayant présenté une attaque cérébrale sévère et
dont le handicap est plus important. Pourtant, les choses sont sans doute plus complexes, car il
semble exister des facteurs de risque au développement d'une telle complication. Par exemple,
la dépression post-AVC est plus fréquente chez les patients âgés, chez les femmes etc.
(VERDELHO A., 2005)
La dépression survient chez environ 25 % des patients au décours d'un AVC (STEYER N.,
2001)
D. Dépression et diabète
On sait désormais que les personnes atteintes de diabète sont beaucoup plus exposées à la
souffrance morale, en particulier à la dépression. En outre, de plus en plus d'études révèlent
une relation bidirectionnelle entre ces deux conditions. La dépression entraîne une
suractivation de l'axe hypotalamo-hypophysosurénalien, du système sympathique et des
cytokines pro- inflammatoires. Tous ces éléments contribuent à une insulino-résistance qui
entraîne un diabète. Les diabétiques dépressifs présentaient un moins bon contrôle
glycémique et une plus grande prévalence des complications du diabète (rétinopathie,
néphropathie, neuropathie, dysfonction sexuelle et complications macro-vasculaires)
(TALON JEAN - MARC., 2005).
E. Dépression et cancers
La prévalence des épisodes dépressifs chez les patients atteints d'une affection cancéreuse est
importante, notablement plus élevée qu'en population générale. Ainsi, 20% des patients ayant
reçu un diagnostic de cancer au cours des 12 mois précédents souffrent d'un trouble dépressif
(EMMANUELLE C et coll., 2005)
Chez certains patients, ces deux pathologies peuvent survenir de façon indépendante l'une de
l'autre. Ce cas de figure est relativement rare. De nombreux travaux ont montré que la
dépression ou la dépressivité seraient en cause dans la survenue de certains cancers
(EMMANUELLE C et coll., 2005).
Certains cancers peuvent être la cause de syndromes dépressifs. Il s'agit du type de relations le
plus commun. Les mécanismes en cause peuvent être de trois types :
F. Dépression et VIH/SIDA
La prévalence des troubles mentaux chez les personnes infectées par le VIH est
considérablement plus élevée que dans la population en général. En outre, le VIH tend à être
essentiellement présent dans les populations hautement vulnérables, marginalisées et
stigmatisées ; en particulier, on trouve chez les professionnels du sexe, les hommes ayant des
rapports sexuels avec des hommes, les toxicomanes et les prisonniers des niveaux de troubles
mentaux plus élevés que dans la population en général. Une plus grande détresse
psychologique est fréquente chez les personnes infectées par le VIH (MARIE- JOSE B.,
2006).
Des études menées à la fois dans les pays à faible revenu et dans les pays à revenu élevé ont
permis de constater des taux de dépression plus élevés chez les personnes séropositives pour
le VIH par comparaison aux groupes de contrôle séronégatifs. Le niveau de détresse semble
souvent lié à la gravité des symptômes de l'infection à VIH. L'expérience des symptômes
dépressifs et la capacité à se soigner peuvent varier en fonction des attitudes face aux
difficultés et de la capacité acquise à réagir. L'entourage familial et le soutien du partenaire
peuvent aussi avoir une incidence sur les conséquences dans le domaine de la santé mentale
(OMS, 2008)
· Episodes thymiques
- Épisode maniaque
- Épisode mixte
- Épisode hypomaniaque
Dans cette série nous ne parlerons que de l'épisode dépressif majeur qui nous intéresse pour
notre étude.
· Troubles dépressifs
- Trouble dysthymique
· Troubles bipolaires
- Trouble bipolaire I
- Trouble bipolaire II
- Trouble cyclothymique
1. EPISODES THYMIQUES
Au cours d'un Épisode dépressif majeur, l'humeur est souvent décrite par le sujet comme
triste, déprimée, sans espoir, (Critère Al).
Dans certains cas, la tristesse peut être niée au premier abord mais être secondairement mise
en évidence lors de l'entretien.
La perte d'intérêt et de plaisir est pratiquement toujours présente, au moins à un certain degré
(Critère A2). Les membres de la famille remarquent souvent un retrait social ou une
désaffection pour des distractions agréables. Chez certaines personnes, on retrouve une
diminution marquée des intérêts ou du désir sexuel par rapport au niveau antérieur. L'appétit
est habituellement diminué (parfois augmenté). Quand les changements d'appétit sont très
importants (dans un sens ou dans un autre), il peut exister une perte ou un gain de poids
significatif ou, chez l'enfant, l'impossibilité d'atteindre le poids normal pour l'âge (Critère A3).
Les modifications psychomotrices comprennent une agitation (p. ex. impossibilité de rester
assis, déambulation, tortillement des mains, manipulation et friction de la peau, des vêtements
ou d'autres objets) ou un ralentissement (p. ex. lenteur du discours, de la pensée, des
mouvements, augmentation du temps de pause avant de répondre, diminution du volume, de
la modulation vocale, de la quantité ou de la variété du contenu du discours ou mutisme)
(Critère A5). L'agitation psychomotrice ou le ralentissement doit être assez sévère pour être
observable par les autres et ne pas représenter seulement un sentiment subjectif.
(Critère A6). Une fatigue continue, sans rapport avec un effort physique, peut être rapportée.
Les tâches les plus simples exigent un effort substantiel. L'efficience dans l'accomplissement
des tâches peut être réduite. Un individu peut se plaindre que sa toilette et l'habillage du matin
sont épuisants et prennent deux fois plus longtemps que l'habitude.
Beaucoup rapportent une altération de leur capacité à penser, à se concentrer ou à prendre des
décisions (Critère A8). Ils peuvent être aisément distractibles ou se plaindre de troubles de la
mémoire. Des difficultés de concentration même légères peuvent empêcher ceux qui font des
études ou ont une activité professionnelle très exigeante sur le plan intellectuel d'assurer leur
travail de façon adéquate. Chez l'enfant, une chute rapide des notes peut refléter une
concentration difficile. Chez les sujets âgés présentant un Épisode dépressif majeur, les
troubles de la mémoire peuvent être la plainte principale et ne doivent pas être confondus avec
des signes d'entrée dans la démence (« pseudo-démence »). Quand l'Épisode dépressif majeur
est traité avec succès, les difficultés de mémoire disparaissent souvent complètement.
Les idées de mort, l'idéation suicidaire ou les tentatives de suicide sont fréquentes
(Critère A9). Ces idées vont de la croyance que les autres seraient mieux si l'on était mort aux
idées de suicide transitoires mais récurrentes, à de véritables plans spécifiques sur la façon de
se suicider. La fréquence, l'intensité, la létalité potentielle de ces pensées peuvent être très
variables. Les personnes les moins suicidaires peuvent rapporter des idées transitoires (une à
deux minutes) et récurrentes (une ou deux fois par semaine).
On ne fait pas le diagnostic d'Épisode dépressif majeur si les symptômes répondent aux
critères d'un Épisode mixte (Critère B). L'Épisode mixte est caractérisé par la présence
presque tous les jours pendant une durée d'au moins une semaine (les symptômes d'un
Épisode maniaque et d'un Épisode dépressif majeur).Le niveau d'altération fonctionnelle
associée à l'Épisode dépressif majeur est variable, mais même en cas de sévérité légère, il doit
exister une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d'autres domaines importants (Critère C).
Evaluer la présence des symptômes d'un Épisode dépressif majeur est particulièrement
difficile lorsqu'ils surviennent chez un sujet souffrant d'une affection médicale générale (p.
ex., cancer, accident cardio-vasculaire, infarctus du myocarde, diabète). Parmi les critères d'un
Épisode dépressif majeur, certains symptômes sont identiques à ceux d'une affection médicale
générale (p. ex., perte de poids chez un diabétique non traité ou fatigue chez un patient atteint
d'un cancer). De tels symptômes doivent être pris en compte pour le diagnostic d'Épisode
dépressif majeur sauf s'ils sont, à l'évidence, complètement expliqués par l'affection médicale
générale. Ainsi on ne doit pas prendre en compte pour le diagnostic d'Épisode dépressif
majeur une perte de poids chez un sujet souffrant de colite ulcéreuse qui a des selles
nombreuses et une alimentation restreinte. À l'inverse, en cas d'infarctus du myocarde récent,
si une tristesse, une culpabilité, une insomnie ou une perte de poids sont présentes, ces
symptômes seront pris en compte dans le cadre d'un Épisode dépressif majeur car ils ne sont
pas clairement et entièrement expliqués par les conséquences physiologiques d'un infarctus du
myocarde.
Par définition, un Épisode dépressif majeur n'est pas dû aux effets physiologiques directs
d'une substance donnant lieu à abus (p. ex., en cas d'intoxication par l'alcool ou de Sevrage à
la cocaïne), aux effets secondaires de médicaments ou de traitements
(p. ex., stéroïdes) ou à l'exposition à une substance toxique. De même l'épisode n'est pas dû
aux effets physiologiques directs d'une affection médicale générale (p. ex., hypothyroïdie)
(Critère D).
Enfin, lorsque les symptômes débutent au cours des deux mois suivant la perte d'un être cher
et ne persistent pas après ces deux mois on considère en général qu'ils font partie du Deuil
sauf s'ils sont associés à une altération fonctionnelle marquée ou s'ils comprennent des
préoccupations morbides de dévalorisation, des idées suicidaires, des symptômes
psychotiques ou un ralentissement psychomoteur (Critère E).
2. TROUBLES DEPRESSIFS
Un épisode est considéré comme étant terminé lorsque l'ensemble des critères pour l'Épisode
dépressif majeur n'ont pas été réunis pendant au moins deux mois consécutifs. Durant cette
période de deux mois, on observe ou bien une résolution complète des symptômes, ou bien la
présence de symptômes dépressifs qui ne répondent plus à l'ensemble des critères pour un
Épisode dépressif majeur (en rémission partielle).
Si les critères pour l'Épisode dépressif majeur sont atteints, la sévérité de l'épisode est notée
en termes de légère, moyenne, sévère sans caractéristiques psychotiques, ou sévère avec
caractéristiques psychotiques.
Si tous les critères sont actuellement remplis pour un Épisode dépressif majeur, les
spécifications qui suivent peuvent être utilisées pour préciser le statut clinique actuel de
l'épisode et pour préciser les caractéristiques de l'épisode actuel :
Les Épisodes dépressifs légers sont caractérisés par la présence d'au plus cinq ou six
symptômes dépressifs et soit d'une incapacité légère, soit d'une capacité fonctionnelle normale
mais au prix d'efforts importants et inhabituels.
Plus rarement le contenu des hallucinations ou des idées délirantes ne présente pas de relation
évidente avec des thèmes dépressifs. Ces caractéristiques psychotiquesnon congruentes à
l'humeur comprennent des idées délirantes de persécution (sans la dimension dépressive
impliquant que le sujet mérite la persécution), de pensée imposée (c.-à-d. les pensées du sujet
ne sont plus les siennes), de diffusion de la pensée (c.-à-d. les autres peuvent entendre les
pensées du sujet) et d'influence (c.-à-d. les actes du sujet sont contrôlés de l'extérieur). Ces
caractéristiques sont associées à un pronostic moins favorable.
Pour une rémission complète on exige une période d'au moins deux mois sans symptômes
dépressifs significatifs. Pour qu'un épisode soit en rémission partielle il existe deux
possibilités :
2. il n'existe plus de symptômes significatifs d'un Épisode dépressif majeur mais la durée de la
rémission est inférieure à deux mois.
Cette spécification précise la nature chronique d'un Épisode dépressif majeur (càd. que les
critères complets d'un Épisode dépressif majeur ont été remplis continuellement pendant au
moins deux ans).
g) Episode dépressif avec caractéristiques catatoniques
Le début de l'épisode survient dans les quatre premières semaines du postpartum. Les
symptômes fréquents dans les épisodes avec début lors du post-partum, bien que non
spécifiques des débuts lors du post-partum, comprennent les fluctuations de l'humeur, la
labilité de l'humeur, et des préoccupations pour le bien-être de l'enfant, dont l'intensité peut
varier d'inquiétudes excessives à des idées délirantes franches. La présence de ruminations ou
de pensées délirantes graves est associée à une augmentation significative du risque de
violences envers l'enfant.
Les épisodes avec début lors du post-partum peuvent se présenter avec ou sans
caractéristiques psychotiques. L'infanticide est le plus souvent associé à un épisode
psychotique du post-partum caractérisé par des ordres hallucinatoires de tuer l'enfant ou par
des idées délirantes selon lesquelles l'enfant est possédé mais il peut aussi survenir lors
d'épisodes thymiques sévères du post-partum ne comportant pas de telles idées délirantes ou
hallucinations spécifiques.