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SOMATISATION
Les médecins parlent de troubles psychosomatiques,
fonctionnels, de somatisation, de troubles de conversion
ou somatoformes.
Le terme général de troubles somatoformes recouvre
un ensemble de diagnostics ayant, comme point
commun, l’existence de plaintes somatiques
importantes et invalidantes qui, soit ne peuvent être
totalement expliquées par la présence d’un substrat
somatique retrouvé, soit ne correspondent à aucun
substrat somatique identifiable.
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SOMATISATION
Les troubles somatoformes posent fréquemment
un problème social majeur en termes de perte
d’adaptation au travail et de consommation
importante en soins médicaux.
Il est donc important de fournir des prises en charge
structurées dont la clé de voû te reste l’étroite
collaboration entre psychiatre et somaticien lequel
somaticien est le plus souvent le médecin de premier
recours.
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SOMATISATION
Selon la classification internationale des maladies
(CIM-10), les troubles somatoformes sont «caractérisés
par des symptômes physiques associés à des demandes
d'investigation médicale, persistant malgré des bilans
négatifs répétés.
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SOMATISATION
Les troubles somatoformes et apparentés sont des
troubles mentaux caractérisés par une attention
intense portée aux symptômes physiques (somatiques),
entraînant une souffrance significative et/ou une
perturbation du fonctionnement quotidien.
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SOMATISATION
Cependant, une personne atteinte de trouble somatoforme
a des pensées, des sentiments, et des comportements
exceptionnellement intenses en réaction aux symptô mes.
Le trouble se distingue d’une réaction normale face à la
maladie par le fait que les réponses sont suffisamment
intenses pour générer une souffrance importante chez la
personne atteinte (et parfois chez les autres) et/ou pour
gêner le fonctionnement de la personne dans sa vie
quotidienne.
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SOMATISATION
Parfois, des attitudes ou des comportements peuvent
avoir un effet négatif sur un trouble médical qu’a une
personne, un trouble appelé facteurs psychologiques
affectant d’autres affections médicales.
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SOMATISATION
multiples,
récurrents
et variables.
Ceux-ci concernent souvent l’appareil gastro-intestinal ou
la peau.
Ils peuvent aussi se révéler sous la forme de règles
douleurs ou de douleurs vaginales pendant les rapports
sexuels (dyspateunie).
Ces symptô mes ont donné lieu à de nombreuses
investigations médicales négatives.
Somatisation : pourquoi ?
Il existe des facteurs prédisposants à la somatisation :
abus sexuels dans l’enfance, somatisation chez les
parents.
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SOMATISATION
exposition dans l’enfance à des décès,
divorce,
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SOMATISATION
Les troubles somatoformes chroniques peuvent être pris
en charge avec des antidépresseurs.
Le corps et l’esprit
La façon dont le corps et l’esprit interagissent pour influer
sur la santé fait l’objet de discussions depuis longtemps.
Bien qu’on parle avec désinvolture du corps et de l’esprit
comme s’ils étaient séparés, ils sont en fait si intimement
liés qu’il est difficile de distinguer leurs effets, comme le
montre ce qui suit :
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SOMATISATION
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SOMATISATION
VIGNETTE CLINIQUE
Il s’agit d’une femme de 55 ans, divorcée de longue date,
mère de deux garçons qu’elle a élevés seule, ne s’étant
jamais remariée. L’aîné est indépendant, le second vient de
terminer ses études et est en recherche d’emploi. Elle a
travaillé toute sa vie comme secrétaire de direction,
occupant le même poste durant ces quinze dernières années.
L’anamnèse personnelle et familiale, tant somatique que
psychiatrique, est négative, hormis un bref épisode dépressif
au moment du divorce. La patiente mentionne seulement
qu’elle ne s’est jamais sentie reconnue par ses parents et son
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SOMATISATION
frère des efforts qu’elle a toujours fournis pour «s’en sortir
seule avec deux enfants». En 2001, lors d’une
restructuration, elle change de supérieur hiérarchique et
rapidement, ne s’entend pas avec ce dernier.
Progressivement apparaissent une asthénie, des maux de
tête, des douleurs dentaires, des troubles de la déglutition et
des troubles gastriques («acidité», alternance de diarrhée et
constipation, perte d’appétit mais prise de poids), pour
lesquels elle consulte son médecin généraliste et reçoit des
traitements symptomatiques. L’hypothèse d’un mobbing est
évoquée à cette période. Durant l’année 2001, l’ensemble du
tableau se péjore de façon dramatique: les troubles
somatiques précités persistent et conduisent la patiente à
consulter un neurologue, un interniste, un dentiste, et un
gastroentérologue. De nombreux examens complémentaires
sont demandés de façon simultanée, incluant gastro et
coloscopie. La possibilité d’une intervention de
repositionnement de la mâchoire est évoquée. Des
arthralgies et des douleurs musculaires apparaissent.
Parallèlement, un état anxio-dépressif clair se fait jour,
nécessitant l’adjonction d’antidépresseurs et de
benzodiazépines à un traitement somatique déjà
conséquent. L’état de la patiente ne s’améliore pas, de
nombreux antidépresseurs se succèdent, tous écartés au vu
de multiples effets secondaires, tandis que la consommation
de benzodiazépines devient incontrôlable. Les arrêts de
travail sont continus. En 2002, après ablation de diverticules
coliques bénins par voie endoscopique, une hospitalisation
en psychiatrie a lieu au vu de la gravité de l’état dépressif.
Durant le séjour, la patiente s’améliore sur le plan thymique
avec un nouvel antidépresseur, mais sans jamais parvenir à
se sevrer totalement des benzodiazépines. A sa sortie, le
mieux psychiatrique est contrebalancé par une nouvelle
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SOMATISATION
aggravation somatique, les douleurs quittant la sphère
digestive pour devenir essentiellement articulaires et
musculaires. La patiente change trois fois d’interniste en six
mois, consulte un endocrinologue à plusieurs reprises, est
adressée à un rhumatologue qui diagnostique une
fibromyalgie, est toujours suivie sur le plan psychiatrique.
L’ensemble des traitements échoue, les effets secondaires
sont nombreux, les changements de molécules se
poursuivent, les douleurs deviennent insupportables. Les
médecines parallèles (massages énergétiques, kinésiologue,
magnétiseur, chromatothérapie) sont assidûment
fréquentées, avec le même résultat. Fin 2003, une rente
invalidité est demandée. Depuis, le suivi se stabilise autour
d’un interniste, du rhumatologue et du psychiatre, tandis
que le tournus des médecines parallèles se poursuit. Les
traitements médicamenteux restent difficiles à stabiliser,
mais les trois médecins évitent de prescrire sans se
consulter, ce qui limite l’inflation. Les symptômes
somatiques et psychiatriques coexistent en permanence
mais peuvent s’exacerber en alternance, voire s’aggraver en
parallèle en cas de contrariété majeure (facteurs
contextuels clairement identifiés).
Le diagnostic se confirme donc de troubles somato-formes
avec comme comorbidités psychiatriques un état
anxiodépressif persistant et un trouble de la personnalité de
type histrionique.
Le trouble hypocondriaque
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SOMATISATION
alors que les investigations répétées ne mettent en
évidence aucune cause organique plausible.
On y inclut aussi la dysmorpho-phobie, à savoir une
préoccupation persistante concernant un défaut ou une
disgrâ ce physique.
Dans les deux cas, on retrouve un refus persistant
d’accepter les conclusions rassurantes des médecins
confirmant l’absence de tout problème somatique pouvant
rendre compte des symptô mes.
Les troubles de conversion
On y retrouve l’absence de tout argument en faveur d’un
trouble physique pouvant rendre compte des divers
symptô mes caractéristiques de ces troubles (amnésie,
fugue, stupeur, état de transe, atteinte motrice ou
sensorielle, convulsion, etc.). On relève, dans cette
catégorie diagnostique, la présence d’arguments en faveur
d’une origine psychologique avec relation temporelle
manifeste entre la survenue du trouble et celle d’un
événement stressant ou traumatisant ou perturbation des
relations interpersonnelles, relation qui est ardemment
niée par le patient.
Le trouble somatoforme indifférencié
Il se caractérise par des plaintes somatiques multiples,
variables, persistantes mais ne répondant pas au tableau
complet d’une somatisation. Il y a également l’absence de
trouble organique pouvant expliquer les symptô mes.
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SOMATISATION
Le dysfonctionnement neurovégétatif somatoforme
(exemple: palpitations, hyperventilation, mictions
fréquentes, etc.)
Les symptô mes sont ceux d’une hyperactivité
neurovégétative. Ce sont des symptô mes persistants et
gênants, associés à de nombreuses plaintes subjectives que
le patient attribue à un système ou un organe spécifique.
Le patient craint d’avoir une maladie grave vis-à -vis de
laquelle il ne peut être rassuré, même en l’absence de
problème somatique avéré du système ou de l’organe
désigné.
Le syndrome douloureux somatoforme persistant
Il se caractérise par une douleur intense et persistante
accompagnée d’un sentiment de détresse, n’étant pas
expliqué entièrement par un problème somatique et
survenant dans un contexte de conflit émotionnel et/ou
psychosocial pouvant être considéré comme la cause
essentielle du trouble.
Autres troubles somatoformes
On y retrouve des plaintes se rapportant à des systèmes ou
à des parties du corps spécifiques (dysphagie, torticolis
psychogène, prurit psychogène, dysménorrhée
psychogène, bruxisme). Ceci en l’absence d’atteinte
lésionnelle et en étroite relation temporelle avec des
événements stressants.
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SOMATISATION
Selon Kirmeyer,1 les troubles somatoformes seraient
planétaires et historiques.
L’influence des facteurs socioculturels, en ce qui concerne
la somatisation, porte essentiellement sur le type de
symptô mes présentés ainsi que sur la relation qui peut
être retrouvée avec d’autres troubles psychiatriques (nous
y reviendrons en parlant des comorbidités).
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SOMATISATION
Dans cette étude, le fait d’être une femme de bas niveau
social, avec une consommation de toxiques, des troubles
de l’humeur et de l’anxiété ainsi qu’un passé d’abus sexuels
ou physiques semblent favoriser l’apparition de troubles
somatoformes,
alors que la chronification de ces troubles semble favorisée
une nouvelle fois par le fait d’être femme, d’avoir un passé
lié à l’utilisation de substances, un passé traumatique ainsi
que des troubles de l’humeur et des troubles alimentaires.
une importante étude de 1984 à 1991 sur 13000
consultations en psychiatrie de liaison, concluant à la
détection de 544 patients présentant un trouble
somatoforme dont 39,5% avec un diagnostic de trouble de
conversion.
Il ne relève pas de différences significatives entre les sexes
mais met en évidence un impact social important du
diagnostic, à savoir que parmi les patients porteurs d’un
diagnostic de troubles somatoformes, 58% d’entre eux
travaillent dans le groupe 20 à 29 ans alors qu’il n’y en a
plus que 6% encore en activité professionnelle dans le
groupe â gé de 50 à 59 ans.
Cette chute, au niveau de la capacité de travail, est
significativement supérieure à celle observée dans des
groupes présentant un autre diagnostic psychiatrique ou
dans un autre groupe ne présentant pas de diagnostic
psychiatrique.
Il est intéressant de noter également, dans cette étude, que
74% des personnes ayant présenté ce diagnostic au cours
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SOMATISATION
de l’étude ont été référés, par la suite, pour un suivi
ambulatoire.
HYPOTHÈSES ÉTIOLOGIQUES
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SOMATISATION
Bohman21 le mentionne spécifiquement dans une étude
portant sur les pères biologiques de femmes adoptées
somatisantes.
Il mentionne également un taux de criminalité et
d’alcoolisme important chez ces pères,
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SOMATISATION
A l’inverse, les patients ayant un diagnostic de dépression
majeure souffrent plus fréquemment des douleurs et
présenteraient également, de façon significative, des
symptô mes de somatisation et/ou d’hypocondrie.
LES TRAITEMENTS
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SOMATISATION
Il serait certainement plus exact de parler de prise en
charge des troubles somatoformes plutôt que de traitement
au sens strict du terme.
Ces prises en charge, dont il est clair qu’elles s’inscriront
dans la durée, seront de meilleure qualité si elles
s’inscrivent avant tout dans le cadre d’une étroite
collaboration entre somaticiens et psychiatres.
Traitements médicamenteux
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SOMATISATION
d’une diminution de la douleur supérieure à celle obtenue
par placebo.
Les antidépresseurs de différentes familles, y compris les
sérotoninergiques, et non pas seulement comme il était
jusqu’ici de tradition les antidépresseurs tricycliques,
semblent donc avoir un effet positif. Par contre, les
benzodiazépines ne sont pas mentionnées, voire
clairement déconseillées comme traitement des troubles
anxieux adjoints des troubles somatoformes.
Psychothérapie
DISCUSSION
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SOMATISATION
symptomatologie physique alors que le médecin
confronte le patient aux résultats concrets et
mesurables des examens complémentaires.
Cette confrontation renvoie chacun des deux
partenaires dos à dos, égaux dans leur vécu
d’impuissance, d’incompréhension, et
certainement, d’irritation mutuelle.
Le doute survient alors dans l’esprit du patient d’être
«pris au sérieux» et dans l’esprit du médecin quant à
la validité des symptô mes énoncés par le patient
(avec le risque que cela comporte de passer du
simple «elle exagère» au plus soupçonneux «il
simule»).
Il est important de retenir, pour le praticien, que dans le
cas des troubles somatoformes, le patient n’est pas
conscient du fait qu’il produit lui-même des symptô mes et
qu’il s’agit là d’un processus psychologique inconscient à la
différence de ce que l’on peut rencontrer dans le cas de
simulation ou de trouble factice.
nos cultures aurait tendance à renforcer les
comportements de somatisation des patients étant
d’autant plus sensibles à la stigmatisation que représente
le diagnostic psychiatrique. «Leur opposition au diagnostic
psychiatrique peut révéler un aspect défensif mais aussi
être une appréciation réaliste des conséquences
socialement négatives d’un diagnostic psychique»
(Kirmeyer1).
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SOMATISATION
Toujours selon Kirmeyer,1 nous devons être attentifs au fait
que les troubles somatoformes reflètent la segmentation
moderne du soin médical et l’accent de plus en plus
important mis sur la nosologie psychiatrique qui crée des
entités pathologiques en transformant certaines formes de
détresse psychique en désordre psychiatrique.
Diagnostic positif
La présence de symptô mes physiques sans explication
lésionnelle a longtemps défini négativement les troubles
somatoformes.
Le « trouble à symptomatologie somatique » est
positivement défini par la présence de pensées, d’émotions
ou de comportements jugés excessifs ou inappropriés, à
l’origine d’un retentissement fonctionnel ou d’une
souffrance subjective et accompagnant des symptô mes
physiques qui peuvent être ou non rattachés à une cause
lésionnelle identifiée.1
Il est en effet fréquent que ces troubles résultent en partie
d’une focalisation de l’attention sur des sensations
corporelles autrefois jugées banales mais devenues
inquiétantes à la faveur d’un antécédent médical (p. ex.
syndrome coronaire aigu aiguisant l’attention portée à
toute manifestation cardiorespiratoire).
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SOMATISATION
excessive d’avoir une maladie », moins stigmatisant que
celui d’hypocondrie.
Enfin, on parle de « trouble à symptomatologie
neurologique fonctionnelle », héritier du trouble de
conversion, en cas de symptô mes d’allure neurologique au
premier plan.
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SOMATISATION
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SOMATISATION
Une réponse négative devrait aboutir à différer cette
prescription en intégrant cette décision dans le cadre d’un
modèle explicatif des troubles (v. infra).
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SOMATISATION
La souffrance de la personne présentant un
trouble de somatisation est réelle
La personne souffrant d’un trouble de
somatisation souffre réellement. Son mal-être est
authentique, qu’il puisse ou non être expliqué
médicalement. Ainsi, les symptô mes peuvent être ou non
associés à un autre trouble médical.
En effet, ces personnes présentent souvent des problèmes
de santé avec le trouble de la somatisation.
Par exemple, une personne peut être gravement
handicapée par les symptô mes d’un trouble de
somatisation suite à un infarctus du myocarde non
compliqué. Ceci est également vrai même lorsque
l’infarctus du myocarde lui-même n’a généré aucun
handicap.
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SOMATISATION
Les problèmes de santé peuvent jouer un rôle
central dans la vie de la personne présentant
un trouble de somatisation. Ces problèmes peuvent
finir par devenir une caractéristique de leur identité et
ainsi finir par dominer les relations interpersonnelles.
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SOMATISATION
estiment que leur évaluation médicale et leur traitement
n’ont pas été suffisants.
Caractéristiques comportementales
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SOMATISATION
médicaux pour différents symptômes
somatiques ou physiques. Cela peut conduire à des
consultations médicales dans lesquelles les individus sont
tellement concentrés sur leurs préoccupations au sujet des
symptô mes somatiques que la conversation ne peut pas
être redirigée vers d’autres sujets.
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SOMATISATION
La prévalence du trouble de somatisation est inconnue
bien que nous estimons qu’elle puisse être comprise
entre 5 et 7% dans la population adulte générale. Nous
pensons en outre qu’elle est inférieure à celle du trouble
somatoforme indiffé rencié. De plus, les femmes ont
tendance à rapporter davantage de symptô mes
somatiques que les hommes, et la prévalence des troubles
de somatisation est, par conséquent, plus élevée chez les
femmes que chez les hommes.
Critères qui doivent être présents pour établir le
diagnostic de trouble de somatisation
Les critères que les spécialistes de santé mentale doivent
prendre en compte pour établir un diagnostic de trouble
de la somatisation sont les suivants :
A. Un ou plusieurs symptômes somatiques qui
génèrent le mal-être ou provoquent des problèmes
importants dans la vie quotidienne.
B. Pensées, sentiments ou comportements excessifs
liés à des symptômes somatiques ou associés à un
problème de santé, mis en évidence par une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes :
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SOMATISATION
C. Bien que certains symptô mes somatiques ne soient pas
toujours présents, l’état symptomatique est
persistant (habituellement plus de six mois).
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SOMATISATION
La réponse des parents aux symptômes est
importante car elle peut déterminer le niveau de
détresse associée. Les parents peuvent être décisifs dans
l’interprétation des symptô mes, quant à la durée que ces
derniers manquent l’école et dans la recherche d’aide
médicale.
Comme nous avons pu le constater, le trouble de
somatisation est associé à une détérioration
significative de l’état de santé et à d’autres
troubles tels que la dépression ou l’anxiété. C’est
pourquoi la recherche d’aide psychologique est essentielle
pour améliorer la qualité de vie de ces patients.
La réponse des parents aux symptômes est
importante car elle peut déterminer le niveau de détresse
associée. Les parents peuvent être décisifs dans
l’interprétation des symptô mes, quant à la durée que ces
derniers manquent l’école et dans la recherche d’aide
médicale.
Comme nous avons pu le constater, le trouble de
somatisation est associé à une détérioration significative
de l’état de santé et à d’autres troubles tels que la
dépression ou l’anxiété.
C’est pourquoi la recherche d’aide psychologique est
essentielle pour améliorer la qualité de vie de ces patients.
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SOMATISATION
Quelles sont les 19 principales
somatisations de l'anxiété ?
L'anxiété peut également s'exprimer par une douleur
physique qui n'a pas de véritable origine organique: dans
ces cas, on parle d'anxiété somatisée.
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SOMATISATION
avec un médecin et avec des tests cliniques appropriés),
même si nous n'en sommes pas conscients.
Dans les cas, par exemple, de stress post-traumatique, il
y a eu des cas où les symptô mes physiques se sont
produits pendant une longue période de temps après
l'événement traumatique, rendant ainsi son identification
difficile.
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SOMATISATION
connexion entre l'esprit et le corps est très forte, car très
souvent, à travers le corps, nous exprimons nos
émotions et nos névroses.
Lorsque ces somatisations deviennent très
douloureuses, d'une intensité très élevée et fréquente et
durables dans le temps, on parle alors d'un réel et
véritable trouble. Normalement, afin de diagnostiquer la
somatisation, des tests cliniques adéquats sont
effectués selon un médecin référent, accompagnés
d'une thérapie psychologique qui tente de trouver les
causes de ce trouble.
L'anxiété peut être à la fois une cause et une
conséquence de la somatisation : l'anxiété peut à la fois
provoquer et accompagner un tel trouble, car
normalement les personnes qui en souffrent peuvent
développer une série de problèmes socio-
comportementaux qui peuvent mettre en danger divers
aspects de la vie quotidienne.
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SOMATISATION
Afin de maintenir l'équilibre de nombreuses fonctions du
corps, en le préservant des nombreux stimuli et dangers
qui peuvent provenir de l'environnement, le système
nerveux met en œuvre différentes stratégies, qui sont
précisément involontaires et sans que l'individu en soit
conscient.
En dehors du cerveau, le système nerveux autonome est
divisé en deux parties, le système sympathique et
parasympathique qui agit à travers différents organes du
corps pour répondre aux différents stimuli de
l'environnement, afin de pouvoir le conserver et le
maintenir en équilibre.
Par exemple, le système sympathique prépare les
organes aux urgences ou aux activités en favorisant une
augmentation de la pression artérielle et du rythme
cardiaque, de la glycémie et plus généralement l'activation
du corps et l'activation de l'énergie. Alors que le système
parasympathique agissant sur les mêmes organes, réalise
l'effet calmant inverse.
La gestion de ces deux systèmes est assurée par le
cerveau, qui fonctionne comme un véritable centre
opérationnel qui analyse toutes les fonctions du corps,
toujours sans notre volonté. Une partie importante de ce
contrô le est exercée par une partie du cerveau appelée
système limbique, responsable de la gestion des
émotions.
Ce point est très important : chacune de nos émotions ne
correspond pas seulement aux sensations mais aussi
aux réponses des organes de notre corps, médiées par
le système nerveux autonome.
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SOMATISATION
Cela explique pourquoi, en conjonction avec des maladies
psychologiques qui génèrent de l'anxiété, de la panique et
de la terreur, des symptô mes physiques peuvent
également se produire, qui n'ont pas de racine organique
mais psychologique.
Les symptômes d'anxiété somatisée
Les symptômes de la somatisation peuvent être
différents et peuvent se manifester dans différentes
régions du corps, même séparément. De plus, nous devons
également considérer que les personnes qui souffrent
d'anxiété et qui ont des problèmes de somatisation sont
plus susceptibles de ressentir un degré inflammatoire
supérieur à la normale, car l'anxiété et le stress peuvent
en fait apporter plus de problèmes à notre corps et
nous prédisposer au développement de certaines
pathologies physiques.
Les troubles que l'anxiété peut entraîner sont liés à la fois
à la sphère physique, comme les maux d'estomac, mais
aussi à la sphère neurologique, comme les
étourdissements, ou à la sphère sexuelle, comme l'absence
de désir.
Essayons de faire une courte liste et ensuite nous
approfondirons certains d'entre eux :
douleurs musculaires ;
vertiges ;
nausées ;
problèmes de coordination musculaire et des membres ;
perte de mémoire à court terme ;
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SOMATISATION
gastrite et brûlures d'estomac ;
côlon irritable ;
essoufflement et sensation de courte respiration ;
oppression thoracique ;
noeud à la gorge ;
noeud à l'estomac ;
tendance à développer des maladies auto-immunes
(comme le psoriasis ou la dermatite) ;
tachycardie ou palpitations ;
trouble du sommeil ;
Sur le plan psychique, cependant, les troubles anxieux
peuvent avoir ces symptô me s:
agitation ;
pensées obsessionnelles ;
peur ;
irritabilité ;
se sentir toujours en danger ou en situation de
menace constante.
Dans les prochains paragraphes, nous essaierons
d'enquêter sur certains des cas les plus courants d'anxiété
somatisée.
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SOMATISATION
un lien profond entre le cerveau et l'estomac. En fait,
l'estomac serait notre deuxième système nerveux, car il
communique constamment avec notre système nerveux
par une série d'impulsions.
L'anxiété et le stress peuvent également affecter
indirectement notre estomac, car dans ces cas, nous
pourrions manger mal, rapidement ou au contraire
manger peu, créant des problèmes également liés à notre
alimentation (problèmes gastro-intestinaux,
ballonnements, acidité). ..)
En particulier, les symptômes les plus fréquents sont :
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SOMATISATION
Maux de gorge psychosomatiques et anxiété
Les maux de gorge psychosomatiques peuvent être liés à
l'anxiété et peuvent masquer des problèmes liés à la
sphère expressive et à la capacité de communiquer ses
pensées.
Elle survient généralement avec ce qu'on appelle une
boule dans la gorge, ou avec des nausées et des
vomissements et avec une sensation de constriction.
Une sensation psychosomatique courante dans la gorge est
liée à la peur de l'étouffement qui conduit à des difficultés
à avaler.
Dans ces cas, l'anxiété ou une attaque de panique peuvent
en fait provoquer un rétrécissement du pharynx, créant
ces différentes sensations qui peuvent conduire à
l'apparition de vomissements (qui sont utiles pour essayer
de relâ cher la tension musculaire et ramener le pharynx à
un état normal).
Douleur au cou, maux de tête et anxiété
La tête et le col de l'utérus sont d'autres points
critiques pour ceux qui souffrent d'anxiété.
En ce qui concerne les maux de tête et la raideur du cou,
donc aussi les muscles du col de l'utérus, il y a une
tendance à dériver la cause de la somatisation à ce stade
dans la rationalité excessive et le besoin de contrôle.
Un mode de vie marqué par la rationalisation et la
cérébralité peut conduire à une rumination constante des
pensées, à une tentative continue de contrô ler soi-même et
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SOMATISATION
les gens, qui est normalement libérée par des tensions qui
conduisent à des maux de tête, des tensions et des maux de
tête musculaires cervicaux.
Certains des symptô mes du mal de tête d'anxiété sont :
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SOMATISATION
Douleurs articulaires
Nous avons déjà vu que l'un des principaux effets de
l'anxiété somatisée est d'induire le corps à un état de
"tension" et d'énergie, en vue d'une activité ou d'une
évasion (qui en réalité ne viendra jamais : ce n'est donc
que un instinct naturel). Dans ce cas, vivre dans un état
d'anxiété prolongé peut entraîner des problèmes dans
différents muscles du corps, du dos au col de l'utérus et à
la région lombaire.
En ce qui concerne spécifiquement les douleurs
articulaires, elles pourraient être liées à ces tensions
musculaires, qui pourraient également se propager à
d'autres parties du corps.
Dans tous les cas, pour parler de somatisation, il convient
de faire au préalable des tests cliniques adéquats pour
exclure les causes organiques. Pour cette raison, face à la
douleur ou aux doutes, il est toujours préférable de
consulter un médecin pour des tests approfondis.
Maux de dos psychosomatiques
Le dos est l'un des points qui peut souffrir à la fois
d'anxiété somatisée et des habitudes de notre temps.
La faiblesse déjà liée au mode de vie sédentaire et aux
mauvaises habitudes (mauvaise activité physique,
transport excessif de poids, etc.), le stress et l'anxiété ne
font qu'augmenter la faiblesse et la douleur dans cette
partie du corps.
Normalement, les premiers symptô mes se manifestent par
une tension à la hauteur du cou et des épaules qui se
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SOMATISATION
propage ensuite sous forme de douleur indéfinie pour
tout le dos, qui peut également s'accompagner de troubles
du sommeil et de fatigue. Ces symptô mes peuvent
également masquer des problèmes liés au système
nerveux orthosympathique (qui fait partie du système
nerveux autonome dont nous avons parlé au début de cet
article) : son centre principal se compose de deux rangées
de neurones (appelés ganglions) qui sont situés sur la la
colonne vertébrale et à partir de laquelle les fibres
nerveuses des muscles et des glandes se ramifient.
Un autre tronçon du système orthosympathique qui
s'enflamme facilement et peut entraîner des douleurs à la
tête et au cou est le nerf vague, qui part de la base du
cerveau et innerve la plupart des organes.
Ce système est activé dans les situations de danger ou
d'inconfort : dans les situations de stress prolongé, la
tension que nous exerçons sur cette partie du corps peut
provoquer des douleurs.
Comment traiter l'anxiété somatisée ?
Comme nous l'avons répété plusieurs fois dans cet article,
la première étape pour traiter l'anxiété somatisée, le
trouble somatoforme et les troubles de la somatisation
en général, il est important de contacter un médecin afin
qu'il puisse effectuer les examens nécessaires du cas et
exclure les causes organiques et en même temps nous
suggérer suivre une thérapie psychologique pour retracer
les racines du problème.
Le diagnostic d'un trouble psychosomatique n'est pas
toujours facile, car les causes ne sont pas toujours
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SOMATISATION
évidentes ou récentes, mais peuvent aussi remonter à
l'enfance ou à un traumatisme passé. Dans tous les cas, la
thérapie suivie par le psychologue aidera à aller à la racine
du problème, en essayant de travailler sur les
comportements, les émotions et les pensées, pour
essayer de délier le nœud mental (et physique) qui est créé
en raison de ces problèmes.
Exercices de relaxation et de méditation
Simultanément à la thérapie et pour essayer de vous
améliorer immédiatement, vous pouvez essayer
différents exercices et techniques de relaxation et de
méditation, pour détendre les muscles et calmer l'esprit.
Ces exercices permettent de calmer l'anxiété et de
détendre les muscles, apportant ainsi des bénéfices des
deux points de vue de l'anxiété somatisée. Parmi tout
cela, la pleine conscience est un type de méditation qui
connaît un grand succès et qui aide à vivre le présent en
calmant l'anxiété.
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respirer", raconte cette quinquagénaire qui fréquente
assidû ment le service des urgences de sa ville.
Troubles psychosomatiques
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croire le Dr Daniel Scimeca, médecin homéopathe et
auteur de nombreux livres, les femmes somatisent en
masse au niveau du ventre (colopathies, problèmes
gynécologiques).
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SOMATISATION
Pour le professionnel, le travail de la médecine n’est
pas de soigner des maladies – mission des
scientifiques - mais des patients, donc de la
souffrance ; des progrès restent à faire dans l’écoute
et la prise en charge. "Il n’est pas évident de faire le
lien entre plaintes de douleur et détresse
psychologique car celle-ci n’est pas toujours
accessible au premier abord", approfondit le
professeur Antoine Pelissolo, chef du service
psychiatrie à l'hô pital Henri-Mondor de Créteil.
Quand l’esprit ne va pas bien, il dérègle le corps,
qui perturbe le psychisme dans la foulée
"L’émotion n’est pas abstraite, elle a une action
physiologique dans le corps via les hormones", précise
Michel Odoul, psycho-énergéticien et fondateur de
l’Institut Français de Shiatsu. "Une partie du corps
médical en a vraiment conscience, et ne considère
plus, par confort, la somatisation comme une
corbeille où atterrit tout ce que l’on ne comprend
pas", salue cet homme multi casquettes qui intervient
chaque année dans le DU (diplô me universitaire)
"Médecine, méditation et neuro-sciences" à
Strasbourg.
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Michel), les hormones déclenchées par le stress se
dégradent, deviennent des radicaux libres, induisent une
acidification des articulations, des spasmes musculaires.
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stress. Alors qu’au départ, il est généré par des enjeux
psychologiques et émotionnels comme la manière dont on
se représente le monde, il agit biologiquement sur le corps
via des hormones qui activent les vaisseaux sanguins ou
encore le système digestif.
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l’adrénaline où agir, cible la zone corporelle qui
représente l’identité", décrypte-t-il.
D’après Michel Odoul, la riche panoplie de réactions
physiques déclenchées par les tensions émotionnelles
est gérée par un système neuro-végétatif selon une
grille symbolique précise.
Le corps parle, ses messages récurrents se font
insistants si on fait la sourde oreille
Autre belle illustration de ce principe : le "Tako-
tsubo". Ce "syndrome du cœur brisé" désigne la
contraction anormale du muscle cardiaque chez des
personnes qui vivent une séparation douloureuse.
Découvert au Japon dans les années 90, le phénomène
a été approfondi dans une étude médicale menée en
2017 dans l'université d'Aberdeen : le chagrin
d’amour déformerait et affaiblirait le muscle
cardiaque dans la durée, jusqu’à créer des lésions
dans ses fibres.
Evacuer la tension interne
"Le corps parle, ses messages récurrents se font
insistants si on fait la sourde oreille", prévient Michel
Odoul. Mieux vaut l’entendre à temps afin de changer
notre comportement et, si nécessaire, se faire soigner.
Il existe des outils fondamentaux à portée de tous,
comme la respiration, un levier extraordinaire pour
faire baisser les niveaux de stress.
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En étant nommées, les émotions
pénibles émergent au conscient et sont
poussées vers la sortie
La meilleure manière d’éviter de somatiser
est d’exprimer ce que l’on ressent sans ce
cela soit problématique.
A chacun de trouver le biais qui lui va le mieux. Aller se
promener en forêt, prendre une branche de bois et
cogner sur une souche. Hurler dans la voiture vitres
fermées, au milieu les embouteillages. Faire quinze
longueurs de bassin à la piscine. Jeter par écrit sur une
feuille de papier tout ce que vous avez sur le cœur et la
détruire.
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comportements quotidiens favorisant la
somatisation.
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La surmédiatisation des maladies, les scandales sanitaires
et l’explosion des séries TV médicales forment un cocktail
explosif, qui a une incidence sur le nombre
d'hypocondriaques et sur le rapport qu'ils entretiennent
avec leur corps. Et moi donc.
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Fache, médecin généraliste dans le 91. “Et chacun de
ces diagnostics est toujours très grave. Du coup, cela
crée de l’anxiété”, ajoute-t-il. Sans compter que ces
mêmes patients ont ensuite du mal à accepter l’avis
même du docteur et demandent souvent de passer des
examens complémentaires “au cas où”.
L’hypocondrie est une pathologie
“L'hypocondrie tire son origine de douleurs sous les
côtes droites, dans la zone appelée hypocondre droit,
non palpable par les médecins car trop profonde. Elle
a longtemps été isolée comme une pathologie à part
entière et on parlait d'un "patient hypocondriaque"
lorsque des “craintes liées à la santé et sans
fondement reconnu médicalement” représentaient
l'essentiel des plaintes du sujet”, explique le Dr Anne-
Marie Lazartigues**, psychanalyste à Paris.
L’appellation médicale fut abandonnée par le manuel
de diagnostic psychiatrique en 2013, et remplacée par
deux nouveaux concepts : le trouble anxieux lié à la
maladie et le trouble des symptômes somatiques.
“L'hypocondrie est une pathologie”,
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On trouve ainsi “l’hypocondrie délirante”, une forme
grave qui ne concerne que 1% des cas et puis,
pour les 99% cela reste un trouble plus ou moins
important d’anxiété, dû à leur état de santé. Pire, cette
même anxiété peut elle-même créer d’autres symptô mes,
qui déclenchent de nouvelles crises de stress. C’est drô le,
rien que d’en parler, je sens comme un pincement sous la
clavicule gauche.
Si l’hypocondrie semble être une maladie vieille comme le
monde - Molière a publié Le malade Imaginaire en 1693 -
les nouvelles technologies ont vraisemblablement eu une
incidence directe sur le psychisme.
Ainsi Google est devenu un standard direct de toutes les
interrogations nocturnes : comptez ainsi plus de 156
000*** recherches mensuelles sur la thématique “mal de
tête” et plus de 173 000 pour des douleurs à la poitrine,
par exemple.
Mais ce n’est pas tout : le déferlement des séries médicales
sur le petit écran et la surmédiatisation des syndromes en
tout genre ont eux-aussi leur incidence.
Pour rappel, dans la saison 3 de Grey’s Anatomy, la belle-
mère de Meredith est décédée après un hoquet légèrement
persistant. Un hoquet !
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forme bénigne du syndrome. “Au fur et à mesure qu’ils
découvrent de nouvelles maladies, ils pensent en
être atteints”, raconte-t-elle.
Un nouveau rapport avec son corps
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