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SOMATISATION

Les troubles de somatisation se traduisent par la


présence de symptô mes physiques multiples, récurrents et
variables.
Ceux-ci concernent souvent l'appareil gastro-intestinal ou
la peau.
Ils peuvent aussi se révéler sous la forme de règles
douleurs ou de douleurs vaginales pendant les rapports
sexuels (dyspateunie).

La somatisation est le moyen mis en œuvre par


l’organisme pour se protéger de trop grandes tensions
psychiques.

Le corps exprime à « grands cris » une souffrance


psychique.
La somatisation est un trouble fréquent et sous évalué. Elle
constitue un moyen pour l’organisme de se protéger d’une
souffrance psychologique.
Lorsque les troubles somatoformes sont chroniques, le
traitement se base sur une psychothérapie et/ou la
prescription  d’antidépresseurs.
Qu’est-ce que la somatisation ?
La somatisation est l’expression d’une souffrance intra-
psychique ou psycho-sociale par des plaintes corporelles,
celles-ci pouvant conduire à une consultation médicale.
La somatisation est l’expression de le plus souvent de
troubles anxieux et de l’humeur.

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SOMATISATION
Les médecins parlent de troubles psychosomatiques,
fonctionnels, de somatisation, de troubles de conversion
ou somatoformes. 
Le terme général de troubles somatoformes recouvre
un ensemble de diagnostics ayant, comme point
commun, l’existence de plaintes somatiques
importantes et invalidantes qui, soit ne peuvent être
totalement expliquées par la présence d’un substrat
somatique retrouvé, soit ne correspondent à aucun
substrat somatique identifiable.

Les troubles somatoformes sont à différencier


clairement des simulations ainsi que des troubles
factices, en ce sens qu’ils résultent d’un processus
psychologique inconscient et ne répondent pas à
une recherche de bénéfice secondaire.
Les patients souffrant souvent de troubles somatoformes ne
simulent pas et «n’exagèrent pas» non plus.
Ils se trouvent aux prises avec une souffrance profonde,
laquelle s’exprime sur un plan somatique alors que son
origine se situe sur un plan psychique, origine qui, dans la
plupart des cas, est réfutée par le patient.

La réponse au questionnement que le patient


souffrant de troubles somatoformes adresse à son
médecin, n’est donc ni «vous n’avez rien sur le
plan somatique», ni «c’est tout dans la tête», car la
douleur est parfaitement authentiquement
ressentie sur le plan physique.

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SOMATISATION
Les troubles somatoformes posent fréquemment
un problème social majeur en termes de perte
d’adaptation au travail et de consommation
importante en soins médicaux.
Il est donc important de fournir des prises en charge
structurées dont la clé de voû te reste l’étroite
collaboration entre psychiatre et somaticien lequel
somaticien est le plus souvent le médecin de premier
recours.

Le psychiatre qui voit ces patients ne doit


jamais oublier que 10% d’entre eux finissent
par présenter des troubles organiques
authentiques non diagnostiqués.
De leur côté, les somaticiens qui se trouvent, au bout d’un
moment, contraints de poser des limites et des cadres aux
demandes répétées de leurs patients, doivent garder en
mémoire que, pour pouvoir intervenir, leur confrère
psychiatre aura besoin de s’appuyer sur des données
somatiques précises et rigoureuses, tant afin de rassurer son
patient que de pouvoir le confronter à l’aspect vécu souvent
comme dénigrant du diagnostic psychiatrique.

Quelle attitude face à un patient ayant un trouble


somatoforme ?
Reconnaître le caractère pénible, invalidant et non
volontaire des symptômes

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SOMATISATION
Selon la classification internationale des maladies
(CIM-10), les troubles somatoformes sont «caractérisés
par des symptômes physiques associés à des demandes
d'investigation médicale, persistant malgré des bilans
négatifs répétés.

La présence avérée d'un trouble physique authentique ne


permet pas de rendre compte de la nature ni de la gravité
des symptô mes du patient.

Le patient s'oppose à toute hypothèse


psychologique pouvant expliquer ses troubles,
même quand le contexte l'évoque ou qu'il existe
des symptômes dépressifs ou anxieux manifestes»
La somatisation est sous évaluée.

Il a été estimé qu’environ 10% de la population sur la vie


entière était concernée par un problème de somatisation et
que 25% des patients en médecine générale souffraient de
troubles  somatoformes.
Un tiers des symptômes en médecine générale sont
médicalement inexpliqués.
75% sont améliorés ou disparaissent après une consultation
médicale, mais 25% restent chroniques.
Un quart des symptômes somatiques à l’hôpital restent
médicalement inexpliqués malgré de nombreuses
investigations.  

Les femmes et les populations précarisées sont


les plus touchées. 

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SOMATISATION
Les troubles somatoformes et apparentés sont des
troubles mentaux caractérisés par une attention
intense portée aux symptômes physiques (somatiques),
entraînant une souffrance significative et/ou une
perturbation du fonctionnement quotidien.

La plupart des troubles mentaux sont caractérisés par


des symptômes mentaux.
Autrement dit, la personne atteinte a des pensées, des
humeurs, et/ou des comportements inhabituels ou
perturbants.
En revanche, dans les troubles somatoformes, les
facteurs mentaux sont exprimés en tant que symptômes
physiques (un processus appelé somatisation)
et la principale préoccupation de la personne sera ses
symptô mes physiques (somatiques, du grec soma qui
signifie le corps),
par exemple la douleur, la faiblesse, des nausées, ou
d’autres sensations corporelles.
La personne peut avoir un problème médical qui provoque
les symptô mes ou y contribue, mais pas obligatoirement.
Cependant, lorsqu’une personne atteinte d’un trouble
somatoforme ou d’un trouble apparenté a un problème
médical, elle y réagit de manière excessive.
Tout le monde réagit sur le plan émotionnel face à des
symptômes physiques.

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SOMATISATION
Cependant, une personne atteinte de trouble somatoforme
a des pensées, des sentiments, et des comportements
exceptionnellement intenses en réaction aux symptô mes.
Le trouble se distingue d’une réaction normale face à la
maladie par le fait que les réponses sont suffisamment
intenses pour générer une souffrance importante chez la
personne atteinte (et parfois chez les autres) et/ou pour
gêner le fonctionnement de la personne dans sa vie
quotidienne.

La personne atteinte peut répondre de


différentes façons, et le type de réponse définit le
trouble spécifique qu’elle présente, par exemple :

 La personne atteinte de trouble de


conversion (trouble à symptomatologie
neurologique fonctionnelle) présente des
symptômes physiques ressemblant à ceux
d’un trouble du système nerveux
(neurologique).

 La personne atteinte de trouble factice


prétend présenter des symptômes sans
raison externe apparente (pour ne pas aller
travailler, par exemple).

 La personne atteinte de trouble anxieux lié


à la maladie est excessivement préoccupée
et inquiète de la possibilité d’avoir ou de
contracter une maladie grave.

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SOMATISATION
 Parfois, des attitudes ou des comportements peuvent
avoir un effet négatif sur un trouble médical qu’a une
personne, un trouble appelé facteurs psychologiques
affectant d’autres affections médicales.

 Dans le trouble somatoforme, les


symptômes de la personne l’inquiètent et
la préoccupent constamment, et/ou
l’amènent à consulter des médecins très
fréquemment.
Comme les personnes atteintes de ces troubles pensent
qu’elles ont des symptô mes physiques, elles ont tendance à
aller voir un docteur plutô t qu’un psychologue ou un
psychiatre.
Les troubles somatoformes et apparentés peuvent
également survenir chez les enfants.
Le traitement varie selon le trouble de la personne, mais il
implique généralement une psychothérapie.

Somatisation : quels signes ?


Les troubles de somatisation se traduisent par la présence
de symptô mes physiques

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SOMATISATION
multiples,
récurrents
et variables.
Ceux-ci concernent souvent l’appareil gastro-intestinal ou
la peau.
Ils peuvent aussi se révéler sous la forme de règles
douleurs ou de douleurs vaginales pendant les rapports
sexuels (dyspateunie).
Ces symptô mes ont donné lieu à de nombreuses
investigations médicales négatives. 

Le syndrome douloureux somatoforme persistant se traduit


lui souvent par une douleur intense et persistante, non
expliquée entièrement par un problème physique ou
physiologique, dans un contexte de problèmes émotionnels
et/ou psychosociaux. 

Les troubles de somatisation ont un retentissement


familial, social et professionnel. 

Somatisation : pourquoi ?
Il existe des facteurs prédisposants à la somatisation :
abus sexuels dans l’enfance, somatisation chez les
parents. 

Différents facteurs contextuels ont été mentionnés comme


possibles causes de somatisation :

 des antécédents traumatiques dans l’enfance,

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SOMATISATION
 exposition dans l’enfance à des décès,

 divorce,

 maladies graves dans la famille ou

 douleurs chroniques chez les membres de la famille.


Il a aussi été observé que les patients présentant, à l'â ge
adulte, un trouble somatoforme auraient eu des
parents renforçant l'expression somatique chez
eux au détriment de l'expression des émotions. Ces
parents auraient eu eux-mêmes des comportements de
somatisation. 
Les personnes souffrant de dépression majeure tout comme
ceux ayant des troubles anxieux ou des troubles  affectifs
présentent plus de symptômes de somatisation. 

La somatisation est associée à des troubles de la


personnalité dans 50 à 70% des cas :
personnalité histrionique,
personnalité antisociale,
personnalité évitante,
obsessionnelle-compulsive,
dépendante,
narcissique.
Somatisation : les solutions

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SOMATISATION
Les troubles somatoformes chroniques peuvent être pris
en charge avec des antidépresseurs.

Si la personne qui somatise a conscience de son trouble


elle peut suivre une psychothérapie (psychanalyse,
thérapie cognitivo-comportementale, thérapie familiale.
thérapies corporelles, thérapies systémiques, relaxation...).

Le corps et l’esprit
La façon dont le corps et l’esprit interagissent pour influer
sur la santé fait l’objet de discussions depuis longtemps.
Bien qu’on parle avec désinvolture du corps et de l’esprit
comme s’ils étaient séparés, ils sont en fait si intimement
liés qu’il est difficile de distinguer leurs effets, comme le
montre ce qui suit :

 Un stress social et mental peut aggraver de


nombreuses maladies physiques, telles que le diabète,
les maladies des artères coronaires ou l’asthme.

 Le stress et d’autres processus mentaux peuvent


aggraver ou prolonger des symptô mes physiques. Par
exemple, les personnes déprimées ou anxieuses qui
tombent malades ou se blessent souffrent parfois plus
que les personnes qui sont dans un meilleur état
d’esprit.

 Le stress peut parfois provoquer des symptô mes


physiques, même en l’absence de trouble physique.
Par exemple, les enfants peuvent présenter des

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SOMATISATION

douleurs abdominales ou des nausées parce qu’ils sont


tendus à l’idée d’aller à l’école, ou les adultes peuvent
souffrir de maux de tête lorsqu’ils sont soumis à un
stress émotionnel.

 Les pensées et les idées peuvent influencer l’évolution


d’une maladie. Par exemple, une personne qui souffre
d’hypertension peut nier en être atteinte ou en
minimiser la sévérité. Le déni peut lui permettre de
réduire son anxiété, mais il peut aussi l’empêcher de
suivre son traitement. Il arrive, par exemple, qu’elle ne
prenne pas les médicaments qui lui ont été prescrits,
aggravant ainsi sa maladie.

 Un trouble physique général peut influencer ou


provoquer un problème de santé mentale. Par
exemple, les personnes qui souffrent de maladies
physiques potentiellement mortelles, récidivantes ou
chroniques peuvent devenir dépressives. À son tour, la
dépression peut aggraver les effets de la maladie
physique.

 Une maladie physique du cerveau, comme la maladie


d’Alzheimer, peut affecter la personnalité et/ou la
capacité à penser clairement de la personne.
Lorsque des symptômes physiques sont dus au stress ou à des
facteurs psychologiques, le médecin peut avoir des difficultés

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SOMATISATION

à en identifier la cause. Différents tests diagnostiques


peuvent être nécessaires pour clarifier la situation.

Les troubles somatoformes : diagnostics et prises en


charge

Les troubles somatoformes recouvrent différentes entités


diagnostiques, dont la prise en charge concerne tout
autant les somaticiens que les psychiatres.
INTRODUCTION
Fréquemment rencontrés, dans un premier temps de
consultation par les médecins somaticiens, les troubles
somatoformes se trouvent à la croisée des chemins entre la
médecine somatique et la psychiatrie. Le terme de troubles
somatoformes recouvre différentes entités diagnostiques,
lesquelles posent aux praticiens concernés des difficultés
constantes d’évaluation et de prise en charge.

VIGNETTE CLINIQUE
Il s’agit d’une femme de 55 ans, divorcée de longue date,
mère de deux garçons qu’elle a élevés seule, ne s’étant
jamais remariée. L’aîné est indépendant, le second vient de
terminer ses études et est en recherche d’emploi. Elle a
travaillé toute sa vie comme secrétaire de direction,
occupant le même poste durant ces quinze dernières années.
L’anamnèse personnelle et familiale, tant somatique que
psychiatrique, est négative, hormis un bref épisode dépressif
au moment du divorce. La patiente mentionne seulement
qu’elle ne s’est jamais sentie reconnue par ses parents et son

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SOMATISATION
frère des efforts qu’elle a toujours fournis pour «s’en sortir
seule avec deux enfants». En 2001, lors d’une
restructuration, elle change de supérieur hiérarchique et
rapidement, ne s’entend pas avec ce dernier.
Progressivement apparaissent une asthénie, des maux de
tête, des douleurs dentaires, des troubles de la déglutition et
des troubles gastriques («acidité», alternance de diarrhée et
constipation, perte d’appétit mais prise de poids), pour
lesquels elle consulte son médecin généraliste et reçoit des
traitements symptomatiques. L’hypothèse d’un mobbing est
évoquée à cette période. Durant l’année 2001, l’ensemble du
tableau se péjore de façon dramatique: les troubles
somatiques précités persistent et conduisent la patiente à
consulter un neurologue, un interniste, un dentiste, et un
gastroentérologue. De nombreux examens complémentaires
sont demandés de façon simultanée, incluant gastro et
coloscopie. La possibilité d’une intervention de
repositionnement de la mâchoire est évoquée. Des
arthralgies et des douleurs musculaires apparaissent.
Parallèlement, un état anxio-dépressif clair se fait jour,
nécessitant l’adjonction d’antidépresseurs et de
benzodiazépines à un traitement somatique déjà
conséquent. L’état de la patiente ne s’améliore pas, de
nombreux antidépresseurs se succèdent, tous écartés au vu
de multiples effets secondaires, tandis que la consommation
de benzodiazépines devient incontrôlable. Les arrêts de
travail sont continus. En 2002, après ablation de diverticules
coliques bénins par voie endoscopique, une hospitalisation
en psychiatrie a lieu au vu de la gravité de l’état dépressif.
Durant le séjour, la patiente s’améliore sur le plan thymique
avec un nouvel antidépresseur, mais sans jamais parvenir à
se sevrer totalement des benzodiazépines. A sa sortie, le
mieux psychiatrique est contrebalancé par une nouvelle

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SOMATISATION
aggravation somatique, les douleurs quittant la sphère
digestive pour devenir essentiellement articulaires et
musculaires. La patiente change trois fois d’interniste en six
mois, consulte un endocrinologue à plusieurs reprises, est
adressée à un rhumatologue qui diagnostique une
fibromyalgie, est toujours suivie sur le plan psychiatrique.
L’ensemble des traitements échoue, les effets secondaires
sont nombreux, les changements de molécules se
poursuivent, les douleurs deviennent insupportables. Les
médecines parallèles (massages énergétiques, kinésiologue,
magnétiseur, chromatothérapie) sont assidûment
fréquentées, avec le même résultat. Fin 2003, une rente
invalidité est demandée. Depuis, le suivi se stabilise autour
d’un interniste, du rhumatologue et du psychiatre, tandis
que le tournus des médecines parallèles se poursuit. Les
traitements médicamenteux restent difficiles à stabiliser,
mais les trois médecins évitent de prescrire sans se
consulter, ce qui limite l’inflation. Les symptômes
somatiques et psychiatriques coexistent en permanence
mais peuvent s’exacerber en alternance, voire s’aggraver en
parallèle en cas de contrariété majeure (facteurs
contextuels clairement identifiés).
Le diagnostic se confirme donc de troubles somato-formes
avec comme comorbidités psychiatriques un état
anxiodépressif persistant et un trouble de la personnalité de
type histrionique.
Le trouble hypocondriaque

Il s’agit de la conviction d’être atteint d’une ou plusieurs


maladies somatiques graves, conviction fondée sur la
présence d’un ou de plusieurs symptô mes persistants

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SOMATISATION
alors que les investigations répétées ne mettent en
évidence aucune cause organique plausible.
On y inclut aussi la dysmorpho-phobie, à savoir une
préoccupation persistante concernant un défaut ou une
disgrâ ce physique.
Dans les deux cas, on retrouve un refus persistant
d’accepter les conclusions rassurantes des médecins
confirmant l’absence de tout problème somatique pouvant
rendre compte des symptô mes.
Les troubles de conversion
On y retrouve l’absence de tout argument en faveur d’un
trouble physique pouvant rendre compte des divers
symptô mes caractéristiques de ces troubles (amnésie,
fugue, stupeur, état de transe, atteinte motrice ou
sensorielle, convulsion, etc.). On relève, dans cette
catégorie diagnostique, la présence d’arguments en faveur
d’une origine psychologique avec relation temporelle
manifeste entre la survenue du trouble et celle d’un
événement stressant ou traumatisant ou perturbation des
relations interpersonnelles, relation qui est ardemment
niée par le patient.
Le trouble somatoforme indifférencié
Il se caractérise par des plaintes somatiques multiples,
variables, persistantes mais ne répondant pas au tableau
complet d’une somatisation. Il y a également l’absence de
trouble organique pouvant expliquer les symptô mes.

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SOMATISATION
Le dysfonctionnement neurovégétatif somatoforme
(exemple: palpitations, hyperventilation, mictions
fréquentes, etc.)
Les symptô mes sont ceux d’une hyperactivité
neurovégétative. Ce sont des symptô mes persistants et
gênants, associés à de nombreuses plaintes subjectives que
le patient attribue à un système ou un organe spécifique.
Le patient craint d’avoir une maladie grave vis-à -vis de
laquelle il ne peut être rassuré, même en l’absence de
problème somatique avéré du système ou de l’organe
désigné.
Le syndrome douloureux somatoforme persistant
Il se caractérise par une douleur intense et persistante
accompagnée d’un sentiment de détresse, n’étant pas
expliqué entièrement par un problème somatique et
survenant dans un contexte de conflit émotionnel et/ou
psychosocial pouvant être considéré comme la cause
essentielle du trouble.
Autres troubles somatoformes
On y retrouve des plaintes se rapportant à des systèmes ou
à des parties du corps spécifiques (dysphagie, torticolis
psychogène, prurit psychogène, dysménorrhée
psychogène, bruxisme). Ceci en l’absence d’atteinte
lésionnelle et en étroite relation temporelle avec des
événements stressants.

ÉPIDÉMIOLOGIE: QUI SONT-ILS (ET QUE


FAIRE DE NOS PRÉJUGÉS…)?

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SOMATISATION
Selon Kirmeyer,1 les troubles somatoformes seraient
planétaires et historiques.
L’influence des facteurs socioculturels, en ce qui concerne
la somatisation, porte essentiellement sur le type de
symptô mes présentés ainsi que sur la relation qui peut
être retrouvée avec d’autres troubles psychiatriques (nous
y reviendrons en parlant des comorbidités).

l’aspect culturel ne fait que colorer l’expression du trouble


somatoforme (certains types de symptô mes étant plutô t
présentés par certaines populations) ainsi que le recours
aux soins (certains types de populations répondant
mieux à certains traitements que d’autres).

les femmes seraient plus touchées que les hommes


en ce qui concerne les diagnostics de somatisation,
de conversion (femmes jeunes) et de douleurs
chroniques (40 à 50 ans).
En revanche, les hommes présentent plus de
troubles hypocondriaques entraînant des moyennes
de durée d’arrêt de travail supérieures à celles des
femmes (vingt-deux jours pour les hommes contre
une dizaine de jours pour les femmes).
Dans une étude de 2548 patients, avec un suivi de 42 mois,
Lieb6 retrouve une incidence de 25,7% de troubles
somatoformes avec 48% de troubles somatoformes
déclarés comme stables.

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SOMATISATION
Dans cette étude, le fait d’être une femme de bas niveau
social, avec une consommation de toxiques, des troubles
de l’humeur et de l’anxiété ainsi qu’un passé d’abus sexuels
ou physiques semblent favoriser l’apparition de troubles
somatoformes,
alors que la chronification de ces troubles semble favorisée
une nouvelle fois par le fait d’être femme, d’avoir un passé
lié à l’utilisation de substances, un passé traumatique ainsi
que des troubles de l’humeur et des troubles alimentaires.
une importante étude de 1984 à 1991 sur 13000
consultations en psychiatrie de liaison, concluant à la
détection de 544 patients présentant un trouble
somatoforme dont 39,5% avec un diagnostic de trouble de
conversion.
Il ne relève pas de différences significatives entre les sexes
mais met en évidence un impact social important du
diagnostic, à savoir que parmi les patients porteurs d’un
diagnostic de troubles somatoformes, 58% d’entre eux
travaillent dans le groupe 20 à 29 ans alors qu’il n’y en a
plus que 6% encore en activité professionnelle dans le
groupe â gé de 50 à 59 ans.
Cette chute, au niveau de la capacité de travail, est
significativement supérieure à celle observée dans des
groupes présentant un autre diagnostic psychiatrique ou
dans un autre groupe ne présentant pas de diagnostic
psychiatrique.
Il est intéressant de noter également, dans cette étude, que
74% des personnes ayant présenté ce diagnostic au cours

18
SOMATISATION
de l’étude ont été référés, par la suite, pour un suivi
ambulatoire.

31% des troubles somatoformes


diagnostiqués en hôpital somatique, ne le
seraient qu’en fin d’hospitalisation. Il faut bien
prendre conscience que cette difficulté à poser le
diagnostic semble être à l’origine de la difficulté à mener
des recherches standardisées sur cette population.
En effet, les études consultées lors de l’établissement de la
bibliographie vont mettre cette problématique en évidence
à différents niveaux, que cela soit sur le plan de
l’épidémiologie, de l’établissement du diagnostic, de
l’évaluation chiffrant les comorbidités, et de l’évaluation de
l’efficacité des traitements proposés.
A tous ces niveaux, les résultats documentés par les
différents auteurs ont présenté de grandes différences et
certains auteurs n’hésitent pas à souligner, eux-mêmes, les
importants biais méthodologiques de leur propre étude.9

HYPOTHÈSES ÉTIOLOGIQUES

Elles sont aussi nombreuses que variées allant de la


psychodynamique (répression d’affects négatifs) à la
neurobiologie.

L’ensemble de ces études tendrait à trouver une proportion


plus importante de troubles de la personnalité de type
antisocial dans les familles au premier degré de patients
atteints de troubles somatoformes.

19
SOMATISATION
Bohman21 le mentionne spécifiquement dans une étude
portant sur les pères biologiques de femmes adoptées
somatisantes.
Il mentionne également un taux de criminalité et
d’alcoolisme important chez ces pères,

les antécédents traumatiques, surtout dans


l’enfance, pouvant affecter les perceptions physiques des
troubles somatoformes par une exposition, dans l’enfance,
à des décès, divorces, maladies graves dans la famille ou
également des douleurs chroniques chez les membres de la
famille.
Rogers25 mentionne une étude établissant qu’un diagnostic
de syndrome post-traumatique a été retrouvé chez 22%
des patients ayant, au préalable, un diagnostic de troubles
somatoformes.
Les patients présentant, à l’â ge adulte, un trouble
somatoforme auraient eu des parents renforçant
l’expression somatique chez eux au détriment de
l’expression des émotions. Les parents de ces patients
auraient eu, eux-mêmes, souvent des comportements de
somatisation.
Les patients ayant un trouble somatoforme auraient pu
également être fréquemment en contact, durant leur
enfance, avec des membres de la famille adultes et
malades.
une prévalence élevée des dépressions dans les
diagnostics de somatisation et de douleurs chroniques.

20
SOMATISATION
A l’inverse, les patients ayant un diagnostic de dépression
majeure souffrent plus fréquemment des douleurs et
présenteraient également, de façon significative, des
symptô mes de somatisation et/ou d’hypocondrie.

Les chiffres sont très variables en ce qui concerne les


troubles de la personnalité éventuellement associés au
diagnostic de troubles somatoformes.

Selon les études, on retrouve une association à des


troubles de la personnalité dans 50 à 70% des cas.
Au sein même des troubles de la personnalité répertoriés
comme étant associés à des troubles somatoformes, sont
fréquemment mentionnées:
personnalité histrionique,
personnalité antisociale,
personnalité évitante,
obsessionnelle-compulsive,
dépendante,
narcissique.
L’intérêt de l’identification des troubles de la personnalité
associés est essentiellement un intérêt pronostique,
certains troubles de la personnalité étant notoirement plus
sujets aux interruptions de traitement que d’autres.

LES TRAITEMENTS

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SOMATISATION
Il serait certainement plus exact de parler de prise en
charge des troubles somatoformes plutôt que de traitement
au sens strict du terme.
Ces prises en charge, dont il est clair qu’elles s’inscriront
dans la durée, seront de meilleure qualité si elles
s’inscrivent avant tout dans le cadre d’une étroite
collaboration entre somaticiens et psychiatres.

 pour l’hypocondrie: une association de thérapie brève


dynamique individuelle, thérapie de famille,
consultation médicale.

 Pour les somatisations: une psychothérapie de


soutien à moyen terme associée aux consultations
médicales.

 Pour les douleurs chroniques: un soutien


psychothérapeutique et une forte collaboration entre
médecins, un soulagement antalgique.
Dans les trois cas, il préconise de la physiothérapie et une
éducation des patients au niveau de la qualité de leur
perception. Dans ces guidelines, il est mentionné que les
thérapies cognitivo-comportementales et les
benzodiazépines ne présentent pas d’intérêt.

Traitements médicamenteux

Les traitements médicamenteux portent essentiellement


sur le traitement de la dépression :l’effet antalgique de
différents antidépresseurs dans les douleurs chroniques et
les troubles somatoformes. Les conclusions ont été celles

22
SOMATISATION
d’une diminution de la douleur supérieure à celle obtenue
par placebo.
Les antidépresseurs de différentes familles, y compris les
sérotoninergiques, et non pas seulement comme il était
jusqu’ici de tradition les antidépresseurs tricycliques,
semblent donc avoir un effet positif. Par contre, les
benzodiazépines ne sont pas mentionnées, voire
clairement déconseillées comme traitement des troubles
anxieux adjoints des troubles somatoformes.

Psychothérapie

les effets d’une prise en charge cognitivo-


comportementale chez des patients présentant des
troubles somatoformes traités ainsi sur une période de
deux ans. Dans cette étude, non seulement les patients
traités auraient une amélioration significative quant à leur
symptomatologie physique, l’état anxieux, les croyances
erronées envers leur corps et leur santé, la dépression et
leur fonctionnement psychosocial, mais les résultats
seraient fort encourageants sur le plan des coû ts, le groupe
de patients ainsi traités après deux ans de traitement
aurait eu une diminution de 35% des jours d’arrêt de
maladie et une amélioration d’environ 64% des coû ts
financiers générés par le diagnostic en termes de dépense
médicale.

DISCUSSION

Ce qui demeure caractéristique de l’ensemble de


ces troubles, c’est qu’ils confrontent le praticien à
une sorte d’impasse logique où le patient
confronte le médecin à son vécu subjectif de

23
SOMATISATION
symptomatologie physique alors que le médecin
confronte le patient aux résultats concrets et
mesurables des examens complémentaires.
Cette confrontation renvoie chacun des deux
partenaires dos à dos, égaux dans leur vécu
d’impuissance, d’incompréhension, et
certainement, d’irritation mutuelle.
Le doute survient alors dans l’esprit du patient d’être
«pris au sérieux» et dans l’esprit du médecin quant à
la validité des symptô mes énoncés par le patient
(avec le risque que cela comporte de passer du
simple «elle exagère» au plus soupçonneux «il
simule»).
Il est important de retenir, pour le praticien, que dans le
cas des troubles somatoformes, le patient n’est pas
conscient du fait qu’il produit lui-même des symptô mes et
qu’il s’agit là d’un processus psychologique inconscient à la
différence de ce que l’on peut rencontrer dans le cas de
simulation ou de trouble factice.
nos cultures aurait tendance à renforcer les
comportements de somatisation des patients étant
d’autant plus sensibles à la stigmatisation que représente
le diagnostic psychiatrique. «Leur opposition au diagnostic
psychiatrique peut révéler un aspect défensif mais aussi
être une appréciation réaliste des conséquences
socialement négatives d’un diagnostic psychique»
(Kirmeyer1).

24
SOMATISATION
Toujours selon Kirmeyer,1 nous devons être attentifs au fait
que les troubles somatoformes reflètent la segmentation
moderne du soin médical et l’accent de plus en plus
important mis sur la nosologie psychiatrique qui crée des
entités pathologiques en transformant certaines formes de
détresse psychique en désordre psychiatrique.

Diagnostic positif
La présence de symptô mes physiques sans explication
lésionnelle a longtemps défini négativement les troubles
somatoformes.
Le « trouble à symptomatologie somatique » est
positivement défini par la présence de pensées, d’émotions
ou de comportements jugés excessifs ou inappropriés, à
l’origine d’un retentissement fonctionnel ou d’une
souffrance subjective et accompagnant des symptô mes
physiques qui peuvent être ou non rattachés à une cause
lésionnelle identifiée.1
Il est en effet fréquent que ces troubles résultent en partie
d’une focalisation de l’attention sur des sensations
corporelles autrefois jugées banales mais devenues
inquiétantes à la faveur d’un antécédent médical (p. ex.
syndrome coronaire aigu aiguisant l’attention portée à
toute manifestation cardiorespiratoire).

Au-delà des symptô mes physiques, le fonctionnement


cognitif peut également faire l’objet d’une scrutation
vigilante (p. ex. crainte d’avoir une maladie d’Alzheimer).

Si les symptô mes physiques ne sont pas en eux-mêmes


pénibles ou invalidants, on porte le diagnostic de « crainte

25
SOMATISATION
excessive d’avoir une maladie », moins stigmatisant que
celui d’hypocondrie.
Enfin, on parle de « trouble à symptomatologie
neurologique fonctionnelle », héritier du trouble de
conversion, en cas de symptô mes d’allure neurologique au
premier plan.

On aura soin de ne pas focaliser l’entretien sur la


recherche de facteurs déclenchants psychologiques (p. ex.
événement de vie stressant).
D’une part, les patients redoutent souvent qu’une
hypothèse psychologique soit formulée et peuvent alors se
montrer réticents à livrer des éléments pouvant aller dans
ce sens.
D’autre part, la présence de tels facteurs de stress n’est ni
sensible ni spécifique.
La recherche de facteurs psychologiques d’entretien
s’avère souvent beaucoup plus contributive pour le
diagnostic et la thérapeutique, en particulier la présence
de conduites d’évitement : évitement de l’incertitude par la
multiplication des consultations ou des examens médicaux
; des symptô mes physiques par l’évitement des
circonstances présumées responsables.
Diagnostic négatif
La diversité des tableaux cliniques rencontré s rend
illusoire la proposition d’une liste limitative d’explorations
cliniques et paracliniques.

La recherche d’une pathologie non psychiatrique repose


sur un interrogatoire soigneux débutant par l’écoute active
du patient (« Que cherche-t-il à me dire ? ») et un examen
physique et mental attentif.

26
SOMATISATION

La prescription d’examens complémentaires ou d’un avis


spécialisé ne doit être envisagée qu’après le recueil
minutieux des explorations déjà pratiquées.

Si le praticien envisage de prescrire un examen


complémentaire, une attention particulière doit être
apportée aux véritables motifs de cette prescription.

Il arrive fréquemment que le praticien, anticipant la


normalité des examens, envisage leur prescription comme
un moyen de rassurer le patient.

Il s’agit au mieux d’une non-indication, voire d’une contre-


indication. Examens complémentaires et avis médicaux
spécialisés peuvent s’avérer nécessaires mais également
iatrogènes, en mettant à jour des « incidentalomes »
sources d’explorations ou traitements inutiles, en
renforçant certaines représentations du patient
(« les médecins ne savent pas ce que j’ai », « des
examens sont nécessaires », « un autre spécialiste
pourrait peut-être me dire ce que j’ai  », « si on me
prescrit cet examen, c’est que le médecin pense à
un problème grave », « si on répète cet examen,
c’est que les résultats du premier ne sont pas
fiables », etc.) et le rendant de moins en moins tolérant à
l’incertitude.
Il n’est par ailleurs jamais possible de lever à 100 %
l’incertitude diagnostique.
Une question utile à se poser est alors  : «  Si le patient n’était
pas si inquiet, est-ce que je prescrirais cet examen   ?  ».

27
SOMATISATION
Une réponse négative devrait aboutir à différer cette
prescription en intégrant cette décision dans le cadre d’un
modèle explicatif des troubles (v. infra).

Par ailleurs, la possibilité que les symptô mes physiques du


patient puissent être expliqués par une pathologie non
psychiatrique dépasse le cadre du diagnostic différentiel.

La comorbidité entre une telle pathologie et un trouble


somatoforme est ainsi plus fréquente que ne le voudrait le
hasard : fibromyalgie et rhumatisme inflammatoire, trouble
fonctionnel intestinal et maladie inflammatoires chroniques
de l’intestin, crises non épileptiques et épilepsie, etc.

Trouble de somatisation : lorsque le corps parle

Les personnes souffrant d’un trouble de somatisation


présentent souvent de multiples symptômes
somatiques (physiques) qui génèrent du mal-être ou
peuvent être à l’origine de problèmes importants dans la
vie quotidienne. Elles peuvent cependant parfois ne
présenter qu’un seul symptô me sérieux et non plusieurs
d’entre eux. Dans ces cas, le symptôme le plus
caractéristique est la douleur.
Les symptô mes peuvent être spécifiques (par exemple, une
douleur localisée) ou relativement non spécifiques (par
exemple, fatigue). Les symptômes dénotent parfois
des sensations physiques normales ou une gêne
qui habituellement ne signifie pas une maladie
sérieuse.

28
SOMATISATION
La souffrance de la personne présentant un
trouble de somatisation est réelle
La personne souffrant d’un trouble de
somatisation souffre réellement. Son mal-être est
authentique, qu’il puisse ou non être expliqué
médicalement. Ainsi, les symptô mes peuvent être ou non
associés à un autre trouble médical. 
En effet, ces personnes présentent souvent des problèmes
de santé avec le trouble de la somatisation. 
Par exemple, une personne peut être gravement
handicapée par les symptô mes d’un trouble de
somatisation suite à un infarctus du myocarde non
compliqué. Ceci est également vrai même lorsque
l’infarctus du myocarde lui-même n’a généré aucun
handicap.

S’il existe une autre maladie ou un risque élevé


d’en souffrir, les pensées, les sentiments et les
comportements associés à cette maladie seraient
excessifs chez ces personnes. D’autre part, les
personnes atteintes de troubles de somatisation ont
tendance à présenter des niveaux de préoccupation très
élevés au sujet de la maladie. Dès lors, elles évaluent
indû ment leurs symptô mes physiques et les considèrent
menaçants, nuisibles ou gênants. Elles pensent souvent au
pire en ce qui concerne leur santé.

Les problèmes de santé jouent un rôle central


dans la vie de l’individu

29
SOMATISATION
Les problèmes de santé peuvent jouer un rôle
central dans la vie de la personne présentant
un trouble de somatisation. Ces problèmes peuvent
finir par devenir une caractéristique de leur identité et
ainsi finir par dominer les relations interpersonnelles.

Les personnes atteintes de troubles de


somatisation éprouvent souvent un mal-être qui
se concentre principalement sur les symptômes
somatiques et leur signification. Lorsque nous les
interrogeons directement sur leur mal-être, certaines
personnes le décrivent également par rapport à d’autres
aspects de leur vie. D’autres personnes nient toute source
de détresse autre que les symptô mes somatiques.

La qualité de vie de ces personnes diminue


La qualité de vie en relation à la santé est souvent
affectée tant au niveau physique que mental. Dans les
troubles de somatisation, la détérioration est
caractéristique et, lorsqu’elle persiste, peut produire un
handicap. Dans ces cas, le patient recoure souvent à la
consultation et même consulte différents spécialistes.
Néanmoins, cela atténue rarement leurs
préoccupations.
Ces personnes semblent souvent ne pas
répondre aux interventions médicales, et de
nouvelles interventions peuvent aggraver la présentation
des symptô mes, entrant dans un cercle vicieux. Certaines
de ces personnes semblent exceptionnellement sensibles
aux effets secondaires des médicaments. De plus, certains

30
SOMATISATION
estiment que leur évaluation médicale et leur traitement
n’ont pas été suffisants.

Quelles sont les caractéristiques des personnes


atteintes de troubles de somatisation ?
Les traits qui caractérisent les personnes présentant un
trouble de somatisation sont les suivants :

Caractéristiques cognitives ou de pensées

Les caractéristiques cognitives incluent une attention


centrée sur les symptômes somatiques et l’attribution
de sensations physiques normales à une maladie
physique (probablement avec des interprétations
catastrophiques).
Par ailleurs, elles comprennent également des
préoccupations au sujet de la maladie et la crainte que
toute activité physique pourrait nuire à l’organisme.

Caractéristiques comportementales

Les caractéristiques comportementales associées peuvent


être la vérification physique répétée des
anomalies, la recherche répétée de soins
médicaux et de sécurité, et l’évitement de
l’activité physique. Ces caractéristiques
comportementales sont plus prononcées dans les troubles
de somatisation graves et persistants, comme
nous pouvons le supposer.

Ces caractéristiques sont généralement associées


à des consultations fréquentes de conseils

31
SOMATISATION
médicaux pour différents symptômes
somatiques ou physiques. Cela peut conduire à des
consultations médicales dans lesquelles les individus sont
tellement concentrés sur leurs préoccupations au sujet des
symptô mes somatiques que la conversation ne peut pas
être redirigée vers d’autres sujets.

Visites fréquentes chez le médecin

Toute tentative du médecin visant à rassurer et à expliquer


que les symptô mes ne sont pas révélateurs d’une maladie
physique grave est généralement éphémère. Les
personnes l’expérimentent comme si le médecin ne
prenait pas ses symptômes avec sérieux.
É tant donné que mettre l’accent sur les symptô mes
physiques est une caractéristique majeure de la maladie,
les personnes atteintes de troubles de somatisation se
tournent souvent vers des services de santé généraux
plutôt que vers des services de santé mentale.
La suggestion faite à des personnes présentant un trouble
de somatisation d’un renvoi à un spécialiste de santé
mentale peut être expérimentée avec surprise ou même
sous la forme d’un rejet catégorique.
Dans la mesure où le trouble de somatisation est associé à
des troubles dépressifs, il existe un risque accru de
suicide. Nous ne savons pas si le trouble de somatisation
est associé au risque de suicide indépendamment de son
association avec des troubles dépressifs.
Quelle est la prévalence du trouble de somatisation ?

32
SOMATISATION
La prévalence du trouble de somatisation est inconnue
bien que nous estimons qu’elle puisse être comprise
entre 5 et 7% dans la population adulte générale. Nous
pensons en outre qu’elle est inférieure à celle du trouble
somatoforme indiffé rencié. De plus, les femmes ont
tendance à rapporter davantage de symptô mes
somatiques que les hommes, et la prévalence des troubles
de somatisation est, par conséquent, plus élevée chez les
femmes que chez les hommes.
Critères qui doivent être présents pour établir le
diagnostic de trouble de somatisation
Les critères que les spécialistes de santé mentale doivent
prendre en compte pour établir un diagnostic de trouble
de la somatisation sont les suivants :
A. Un ou plusieurs symptômes somatiques qui
génèrent le mal-être ou provoquent des problèmes
importants dans la vie quotidienne.
B. Pensées, sentiments ou comportements excessifs
liés à des symptômes somatiques ou associés à un
problème de santé, mis en évidence par une ou plusieurs
des caractéristiques suivantes :

 Pensées disproportionnées et persistantes sur la


gravité des symptô mes eux-mêmes.
 Degré d’anxiété constamment élevé sur la santé ou les
symptô mes.
 Temps et énergie excessifs consacrés à ces
symptô mes ou à la préoccupation pour la santé.

33
SOMATISATION
C. Bien que certains symptô mes somatiques ne soient pas
toujours présents, l’état symptomatique est
persistant (habituellement plus de six mois).

Comment se développe le trouble de somatisation et


quel est son cours ?

Les symptômes somatiques et les troubles médicaux


concomitants sont fréquents chez les personnes âgées,
rendant ainsi crucial de se focaliser sur le critère B afin de
réaliser le diagnostic.
Le trouble de somatisation peut être sous-
diagnostiqué chez les adultes âgés, soit parce que
certains symptô mes somatiques (par exemple, douleur,
fatigue) sont considérés comme faisant partie du
vieillissement normal, soit parce que la préoccupation est
considérée comme “compréhensible” chez les personnes
â gées, lesquelles ont généralement plus de maladies et ont
davantage besoin de médicaments que les plus jeunes. La
dépression est également fréquente chez les personnes
â gées présentant de nombreux symptô mes somatiques.

Trouble de somatisation chez les enfants

Chez les enfants, les symptômes les plus courants


sont des douleurs abdominales récurrentes, des
maux de tête, la fatigue et les nausées.
Contrairement aux adultes, il est plus fréquent qu’un seul
symptô me prédomine chez les enfants. Bien que les jeunes
enfants puissent présenter des plaintes somatiques, ils
s’inquiètent rarement de la “maladie” en tant que
telle avant l’adolescence.

34
SOMATISATION
La réponse des parents aux symptômes est
importante car elle peut déterminer le niveau de
détresse associée. Les parents peuvent être décisifs dans
l’interprétation des symptô mes, quant à la durée que ces
derniers manquent l’école et dans la recherche d’aide
médicale.
Comme nous avons pu le constater, le trouble de
somatisation est associé à une détérioration
significative de l’état de santé et à d’autres
troubles tels que la dépression ou l’anxiété. C’est
pourquoi la recherche d’aide psychologique est essentielle
pour améliorer la qualité de vie de ces patients.
La réponse des parents aux symptômes est
importante car elle peut déterminer le niveau de détresse
associée. Les parents peuvent être décisifs dans
l’interprétation des symptô mes, quant à la durée que ces
derniers manquent l’école et dans la recherche d’aide
médicale.
Comme nous avons pu le constater, le trouble de
somatisation est associé à une détérioration significative
de l’état de santé et à d’autres troubles tels que la
dépression ou l’anxiété.
C’est pourquoi la recherche d’aide psychologique est
essentielle pour améliorer la qualité de vie de ces patients.

35
SOMATISATION
Quelles sont les 19 principales
somatisations de l'anxiété ?
L'anxiété peut également s'exprimer par une douleur
physique qui n'a pas de véritable origine organique: dans
ces cas, on parle d'anxiété somatisée.

La somatisation de l'anxiété est un type de somatisation


qui se produit normalement lorsque notre anxiété,
prolongée pendant de longues périodes, s'exprime par une
douleur physique qui n'a pas réellement de causes
organiques apparentes mais est plutô t une
représentation d'une condition psychologique altérée.
Trouble somatoforme et somatisation
Nous avons déjà vu dans d'autres articles, comment le
trouble somataforme et la somatisation en général
dérivent de causes liées à différentes matrices, notamment
par exemple des problèmes interpersonnels et familiaux
ou des traumatismes familiaux, mais aussi des troubles
psychiques de l'humeur, tels que l'anxiété, la dépression
ou le trouble bipolaire.
Dans le cas de l'anxiété en particulier, il est possible que
différents troubles psychosomatiques surviennent en
raison d'un état d'anxiété qui dure dans le temps et se
manifeste sous différentes formes : des douleurs
abdominales, des maux de dos, du col de l'utérus ou
des maux de tête. Ces symptô mes pourraient à leur tour
être un symptô me de notre anxiété (toujours et lorsqu'il
n'y a pas de causes déclenchantes qui doivent être étudiées

36
SOMATISATION
avec un médecin et avec des tests cliniques appropriés),
même si nous n'en sommes pas conscients.
Dans les cas, par exemple, de stress post-traumatique, il
y a eu des cas où les symptô mes physiques se sont
produits pendant une longue période de temps après
l'événement traumatique, rendant ainsi son identification
difficile.

Qu'est-ce que l'anxiété somatisée ?

Les problèmes psychiques s'expriment par des


troubles de l'humeur, des comportements et parfois par
des troubles physiques.
Ainsi, l'anxiété, les pensées déconnectées ou
obsessionnelles, le stress ou d'autres formes de
problèmes psychiques peuvent être déversés sur le
corps, créant des maux d'estomac, des maux de tête, des
douleurs dorsales et cervicales, des problèmes articulaires,
des problèmes respiratoires et autres. symptô mes
résultant de la connexion entre l'esprit et le corps.
Ces types de troubles sont précisément des troubles qui
entrent dans le champ de la somatisation car ils n'ont pas
de matrice organique ou physique mais plutôt
psychologique, et sont donc très difficiles à diagnostiquer,
car ils n'ont pas de cause tangible.
La somatisation de l'anxiété n'est pas toujours quelque
chose de pathologique (elle le devient lorsque son
intensité et sa durée sont très longues et excessives) :
pensez à un moment de nervosité ou de tension, par
exemple avant un examen important ou un entretien, qui
se traduit par dans un mal de tête ou un mal de ventre. La

37
SOMATISATION
connexion entre l'esprit et le corps est très forte, car très
souvent, à travers le corps, nous exprimons nos
émotions et nos névroses.
Lorsque ces somatisations deviennent très
douloureuses, d'une intensité très élevée et fréquente et
durables dans le temps, on parle alors d'un réel et
véritable trouble. Normalement, afin de diagnostiquer la
somatisation, des tests cliniques adéquats sont
effectués selon un médecin référent, accompagnés
d'une thérapie psychologique qui tente de trouver les
causes de ce trouble.
L'anxiété peut être à la fois une cause et une
conséquence de la somatisation : l'anxiété peut à la fois
provoquer et accompagner un tel trouble, car
normalement les personnes qui en souffrent peuvent
développer une série de problèmes socio-
comportementaux qui peuvent mettre en danger divers
aspects de la vie quotidienne.

Anxiété, esprit et corps


Mais pourquoi l'anxiété a-t-elle tout ce pouvoir sur
notre corps ? Selon certaines études, il semble que tout
soit lié à notre système nerveux autonome.

38
SOMATISATION
Afin de maintenir l'équilibre de nombreuses fonctions du
corps, en le préservant des nombreux stimuli et dangers
qui peuvent provenir de l'environnement, le système
nerveux met en œuvre différentes stratégies, qui sont
précisément involontaires et sans que l'individu en soit
conscient.
En dehors du cerveau, le système nerveux autonome est
divisé en deux parties, le système sympathique et
parasympathique qui agit à travers différents organes du
corps pour répondre aux différents stimuli de
l'environnement, afin de pouvoir le conserver et le
maintenir en équilibre.
Par exemple, le système sympathique prépare les
organes aux urgences ou aux activités en favorisant une
augmentation de la pression artérielle et du rythme
cardiaque, de la glycémie et plus généralement l'activation
du corps et l'activation de l'énergie. Alors que le système
parasympathique agissant sur les mêmes organes, réalise
l'effet calmant inverse.
La gestion de ces deux systèmes est assurée par le
cerveau, qui fonctionne comme un véritable centre
opérationnel qui analyse toutes les fonctions du corps,
toujours sans notre volonté. Une partie importante de ce
contrô le est exercée par une partie du cerveau appelée
système limbique, responsable de la gestion des
émotions.
Ce point est très important : chacune de nos émotions ne
correspond pas seulement aux sensations mais aussi
aux réponses des organes de notre corps, médiées par
le système nerveux autonome.

39
SOMATISATION
Cela explique pourquoi, en conjonction avec des maladies
psychologiques qui génèrent de l'anxiété, de la panique et
de la terreur, des symptô mes physiques peuvent
également se produire, qui n'ont pas de racine organique
mais psychologique.
Les symptômes d'anxiété somatisée
Les symptômes de la somatisation peuvent être
différents et peuvent se manifester dans différentes
régions du corps, même séparément. De plus, nous devons
également considérer que les personnes qui souffrent
d'anxiété et qui ont des problèmes de somatisation sont
plus susceptibles de ressentir un degré inflammatoire
supérieur à la normale, car l'anxiété et le stress peuvent
en fait apporter plus de problèmes à notre corps et
nous prédisposer au développement de certaines
pathologies physiques.
Les troubles que l'anxiété peut entraîner sont liés à la fois
à la sphère physique, comme les maux d'estomac, mais
aussi à la sphère neurologique, comme les
étourdissements, ou à la sphère sexuelle, comme l'absence
de désir.
Essayons de faire une courte liste et ensuite nous
approfondirons certains d'entre eux :

 douleurs musculaires ;
 vertiges ;
 nausées ;
 problèmes de coordination musculaire et des membres ;
 perte de mémoire à court terme ;

40
SOMATISATION
 gastrite et brûlures d'estomac ;
 côlon irritable ;
 essoufflement et sensation de courte respiration ;
 oppression thoracique ;
 noeud à la gorge ;
 noeud à l'estomac ;
 tendance à développer des maladies auto-immunes
(comme le psoriasis ou la dermatite) ;
 tachycardie ou palpitations ;
 trouble du sommeil ;
Sur le plan psychique, cependant, les troubles anxieux
peuvent avoir ces symptô me s:

 agitation ;
 pensées obsessionnelles ;
 peur ;
 irritabilité ;
 se sentir toujours en danger ou en situation de
menace constante.
Dans les prochains paragraphes, nous essaierons
d'enquêter sur certains des cas les plus courants d'anxiété
somatisée.

Les symptômes à l'estomac de l'anxiété somatisée


L'anxiété somatisée dans l'estomac présente divers
symptômes, mais surtout l'estomac est l'un des points les
plus touchés par ce trouble, précisément parce qu'il existe

41
SOMATISATION
un lien profond entre le cerveau et l'estomac. En fait,
l'estomac serait notre deuxième système nerveux, car il
communique constamment avec notre système nerveux
par une série d'impulsions.
L'anxiété et le stress peuvent également affecter
indirectement notre estomac, car dans ces cas, nous
pourrions manger mal, rapidement ou au contraire
manger peu, créant des problèmes également liés à notre
alimentation (problèmes gastro-intestinaux,
ballonnements, acidité). ..)
En particulier, les symptômes les plus fréquents sont :

 Problèmes liés au tube digestif, qui peuvent varier


d'une personne à l'autre (par exemple constipation,
diarrhée ou digestion lente).
 Altération de la muqueuse gastrique qui peut
affecter à la fois l'appétit et les douleurs à l'estomac.
 Difficulté à absorber les nutriments en raison d'une
perméabilité plus faible des parois intestinales, ce qui
réduit la protection contre les toxines ou les agents
pathogènes.
 Problèmes liés à la régénération des parois
intestinales et à la circulation sanguine dans les parois
du tube digestif
 Réduction de la flore bactérienne dans l'estomac avec
déstabilisation conséquente de l'équilibre intestinal.
 Augmentation de la production de sucs gastriques,
pouvant provoquer des ballonnements, de l'acidité et
de la gastrite Nausées et vomissements, dus à
l'altération des processus digestifs, provoquée par
l'activité des signaux entre le cerveau et l'estomac.

42
SOMATISATION
Maux de gorge psychosomatiques et anxiété 
Les maux de gorge psychosomatiques peuvent être liés à
l'anxiété et peuvent masquer des problèmes liés à la
sphère expressive et à la capacité de communiquer ses
pensées.
Elle survient généralement avec ce qu'on appelle une
boule dans la gorge, ou avec des nausées et des
vomissements et avec une sensation de constriction.
Une sensation psychosomatique courante dans la gorge est
liée à la peur de l'étouffement qui conduit à des difficultés
à avaler.
Dans ces cas, l'anxiété ou une attaque de panique peuvent
en fait provoquer un rétrécissement du pharynx, créant
ces différentes sensations qui peuvent conduire à
l'apparition de vomissements (qui sont utiles pour essayer
de relâ cher la tension musculaire et ramener le pharynx à
un état normal).
Douleur au cou, maux de tête et anxiété
La tête et le col de l'utérus sont d'autres points
critiques pour ceux qui souffrent d'anxiété.
En ce qui concerne les maux de tête et la raideur du cou,
donc aussi les muscles du col de l'utérus, il y a une
tendance à dériver la cause de la somatisation à ce stade
dans la rationalité excessive et le besoin de contrôle.
Un mode de vie marqué par la rationalisation et la
cérébralité peut conduire à une rumination constante des
pensées, à une tentative continue de contrô ler soi-même et

43
SOMATISATION
les gens, qui est normalement libérée par des tensions qui
conduisent à des maux de tête, des tensions et des maux de
tête musculaires cervicaux.
Certains des symptô mes du mal de tête d'anxiété sont :

 douleur dans les yeux et les paupières (surtout dans


les nerfs) ;
 bourdonnements d'oreilles et vertiges ;
 inflammation muqueuse du nez et de la bouche.
Ces types de maux de tête sont principalement dus à la
tension musculaire :  dans les paragraphes suivants, nous
verrons comment guérir ou atténuer ces symptô mes.
Brûlure dans la poitrine et le corps
Les douleurs thoraciques et les brûlures corporelles
peuvent avoir différentes origines, notamment des
troubles cardiovasculaires, des problèmes
ostéoarticulaires, des blessures musculaires, des tumeurs,
une surcharge cardiaque prolongée au fil du temps et une
anxiété somatique.
Une expérimentation prolongée d'émotions négatives
ou positives conduit normalement à des sensations dans
la poitrine: lorsque vous ressentez une grande joie, vous
sentez votre poitrine éclater de bonheur, mais aussi une
sensation négative ou une anxiété peut provoquer des
douleurs thoraciques et des douleurs. Il n'est pas facile
de comprendre quand un pincement dans la poitrine est la
conséquence d'une période d'anxiété prolongée ou est dû à
d'autres raisons, pour cette raison, il est toujours
préférable de consulter le médecin pour suggérer la
meilleure thérapie.

44
SOMATISATION
Douleurs articulaires
Nous avons déjà vu que l'un des principaux effets de
l'anxiété somatisée est d'induire le corps à un état de
"tension" et d'énergie, en vue d'une activité ou d'une
évasion (qui en réalité ne viendra jamais : ce n'est donc
que un instinct naturel). Dans ce cas, vivre dans un état
d'anxiété prolongé peut entraîner des problèmes dans
différents muscles du corps, du dos au col de l'utérus et à
la région lombaire.
En ce qui concerne spécifiquement les douleurs
articulaires, elles pourraient être liées à ces tensions
musculaires, qui pourraient également se propager à
d'autres parties du corps.
Dans tous les cas, pour parler de somatisation, il convient
de faire au préalable des tests cliniques adéquats pour
exclure les causes organiques. Pour cette raison, face à la
douleur ou aux doutes, il est toujours préférable de
consulter un médecin pour des tests approfondis.
Maux de dos psychosomatiques
Le dos est l'un des points qui peut souffrir à la fois
d'anxiété somatisée et des habitudes de notre temps.
La faiblesse déjà liée au mode de vie sédentaire et aux
mauvaises habitudes (mauvaise activité physique,
transport excessif de poids, etc.), le stress et l'anxiété ne
font qu'augmenter la faiblesse et la douleur dans cette
partie du corps.
Normalement, les premiers symptô mes se manifestent par
une tension à la hauteur du cou et des épaules qui se

45
SOMATISATION
propage ensuite sous forme de douleur indéfinie pour
tout le dos, qui peut également s'accompagner de troubles
du sommeil et de fatigue. Ces symptô mes peuvent
également masquer des problèmes liés au système
nerveux orthosympathique (qui fait partie du système
nerveux autonome dont nous avons parlé au début de cet
article) : son centre principal se compose de deux rangées
de neurones (appelés ganglions) qui sont situés sur la la
colonne vertébrale et à partir de laquelle les fibres
nerveuses des muscles et des glandes se ramifient.
Un autre tronçon du système orthosympathique qui
s'enflamme facilement et peut entraîner des douleurs à la
tête et au cou est le nerf vague, qui part de la base du
cerveau et innerve la plupart des organes.
Ce système est activé dans les situations de danger ou
d'inconfort : dans les situations de stress prolongé, la
tension que nous exerçons sur cette partie du corps peut
provoquer des douleurs.
Comment traiter l'anxiété somatisée ?
Comme nous l'avons répété plusieurs fois dans cet article,
la première étape pour traiter l'anxiété somatisée, le
trouble somatoforme et les troubles de la somatisation
en général, il est important de contacter un médecin afin
qu'il puisse effectuer les examens nécessaires du cas et
exclure les causes organiques et en même temps nous
suggérer suivre une thérapie psychologique pour retracer
les racines du problème.
Le diagnostic d'un trouble psychosomatique n'est pas
toujours facile, car les causes ne sont pas toujours

46
SOMATISATION
évidentes ou récentes, mais peuvent aussi remonter à
l'enfance ou à un traumatisme passé. Dans tous les cas, la
thérapie suivie par le psychologue aidera à aller à la racine
du problème, en essayant de travailler sur les
comportements, les émotions et les pensées, pour
essayer de délier le nœud mental (et physique) qui est créé
en raison de ces problèmes.
Exercices de relaxation et de méditation
Simultanément à la thérapie et pour essayer de vous
améliorer immédiatement, vous pouvez essayer
différents exercices et techniques de relaxation et de
méditation, pour détendre les muscles et calmer l'esprit.
Ces exercices permettent de calmer l'anxiété et de
détendre les muscles, apportant ainsi des bénéfices des
deux points de vue de l'anxiété somatisée. Parmi tout
cela, la pleine conscience est un type de méditation qui
connaît un grand succès et qui aide à vivre le présent en
calmant l'anxiété.

Somatiser, des maux psychiques aux douleurs


physiques
 Qu'est-ce que la somatisation ? Jusqu’à quel point
notre mental influence-t-il notre santé ? Comment
traiter ces bobos du corps qui nous parlent des bleus
de l’â me ? Lumière sur ces liaisons douloureuses qui
ne demandent qu’à s’apaiser.
 Camille fait partie de la grande famille somatisante
abonnée au calvaire des parcours de soins sans issue.
"Depuis deux ans, j’ai régulièrement des douleurs
aiguës à la poitrine, couplées à une difficulté à

47
SOMATISATION
respirer", raconte cette quinquagénaire qui fréquente
assidû ment le service des urgences de sa ville.

Radiographie et scanner des poumons, IRM du thorax,


tests allergiques… rien n’émerge cô té diagnostic. Sa
fille finit par remarquer que ces crises pointent
toujours au même moment : la veille de chaque
examen médical inscrit au suivi d’une tumeur à
l’estomac en cours de traitement. Bingo : les
manifestations physiques de l’anxiété se calment en
quelques semaines grâ ce à la prise d’un
antidépresseur couplée à une consultation
hebdomadaire chez un psychiatre. 

Troubles psychosomatiques 

Crises d’eczéma, lumbago à répétition, acouphènes,


coliques… Les professionnels de la santé connaissent bien
ces vrais faux malades qui hantent cabinets médicaux et
centres d’examens, trimballant d’un spécialiste à l’autre
des symptô mes récurrents ou chroniques sur lesquels
aucun diagnostic grave n’est jamais posé.

Pour le corps médical, ces troubles orphelins d’explication


sont dits psychosomatiques. Si certains commencent à les
considérer comme la métabolisation de tensions
émotionnelles, nombre de médecins les cantonnent
encore au statut d’énigmes, voire d’état d’â me, en dépit de
la souffrance des patients.
Un large éventail de symptômes
Evénements pénibles de la vie, non-dits et autres stress
auraient ainsi une influence concrète sur notre corps. A en

48
SOMATISATION
croire le Dr Daniel Scimeca, médecin homéopathe et
auteur de nombreux livres, les femmes somatisent en
masse au niveau du ventre (colopathies, problèmes
gynécologiques).

L’homme, développe surtout des troubles du thorax


(ulcère, infarctus). Ces tendances issues des travaux du
célèbre psychanalyste Wilhelm Reich tendent toutefois à
se brouiller. "Les femmes font de plus en plus d’infarctus
mais le ressentent différemment des hommes ; elles
perçoivent une sensation de malaise dans le thorax et une
envie de pleurer plutô t qu’une douleur irradiant le bras
droit", distingue le Dr Scimeca.

Dans l’ordre des maladies psychosomatiques courantes,


viennent ensuite les problèmes de peau - eczéma en tête,
puis, pêle-mêle, douleurs vertébrales ou dorsales,
migraines, nausées, crampes, asthme. Depuis quelques
années, les plaintes croissantes de douleurs articulaires
inexpliquées se multiplient en consultation.

 Un corps médical encore trop peu sensibilisé


 "Si les examens de rigueur ne révèlent aucun signe
alarmant, les médecins renvoient trop souvent leur
patient avec un simple rassurez-vous, vous n’avez
rien", déplore le Dr Scimeca. "Mieux vaut lui signifier
que ses symptô mes ne correspondent pas à une
maladie grave, formule moins culpabilisante, avant de
chercher une explication et une solution à la
douleur qui reste réelle".
 close
 volume_off

49
SOMATISATION
 Pour le professionnel, le travail de la médecine n’est
pas de soigner des maladies – mission des
scientifiques - mais des patients, donc de la
souffrance ; des progrès restent à faire dans l’écoute
et la prise en charge. "Il n’est pas évident de faire le
lien entre plaintes de douleur et détresse
psychologique car celle-ci n’est pas toujours
accessible au premier abord", approfondit le
professeur Antoine Pelissolo, chef du service
psychiatrie à l'hô pital Henri-Mondor de Créteil.
 Quand l’esprit ne va pas bien, il dérègle le corps,
qui perturbe le psychisme dans la foulée
 "L’émotion n’est pas abstraite, elle a une action
physiologique dans le corps via les hormones", précise
Michel Odoul, psycho-énergéticien et fondateur de
l’Institut Français de Shiatsu. "Une partie du corps
médical en a vraiment conscience, et ne considère
plus, par confort, la somatisation comme une
corbeille où atterrit tout ce que l’on ne comprend
pas", salue cet homme multi casquettes qui intervient
chaque année dans le DU (diplô me universitaire)
"Médecine, méditation et neuro-sciences" à
Strasbourg.

Des effets concrets sur l’organisme


D’après Michel Odoul, qui est aussi l'auteur du célèbre
bestseller Dis-moi où tu as mal et je te dirai pourquoi (Albin

50
SOMATISATION
Michel), les hormones déclenchées par le stress se
dégradent, deviennent des radicaux libres, induisent une
acidification des articulations, des spasmes musculaires.

A la longue, le phénomène peut déclencher un malaise


vagal, des hallucinations auditives ou visuelles. Double
peine : les émotions peuvent être extrêmement immuno-
déprimantes. En abaissant les défenses de l’individu, elles
ouvrent alors plus facilement la porte à un virus, un
microbe ou une manifestation physique fonctionnelle
(palpitations, eczéma).
Les symptô mes physiques sont intimement liés à la pensée
et aux émotions
"Le stress épuise en premier lieu les glandes surrénales car
la sécrétion de cortisol associée est trop importante.
Ensuite, le foie et le pancréas trinquent à cause du taux
d’insuline en hausse", confirme le Dr Scimeca. Cette chaîne
de réactions endocriniennes déséquilibre alors tout le
reste : les taux de sérotonine s’effondrent, ce qui crée une
inflammation chronique au niveau de l’intestin, et tous nos
neuromédiateurs (les hormones cérébrales) sont
perturbés.

Le médecin évoque un véritable cercle vicieux : quand


l’esprit ne va pas bien, il dérègle le corps, qui perturbe le
psychisme dans la foulée ; les chemins métaboliques entre
corps et esprit fonctionnent toujours en aller-retour !

Le corps et l’esprit ne font qu’un

"Les symptô mes physiques sont intimement liés à la


pensée et aux émotions", confirme le Pr Pellisolo. Prenez le

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SOMATISATION
stress. Alors qu’au départ, il est généré par des enjeux
psychologiques et émotionnels comme la manière dont on
se représente le monde, il agit biologiquement sur le corps
via des hormones qui activent les vaisseaux sanguins ou
encore le système digestif.

"Il suffit de se mettre à l’écoute de notre corps pour


percevoir ce processus", remarque le psychiatre,
spécialiste des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et
auteur de Vous êtes votre meilleur psy (Flammarion). Or,
ces hormones, normalement déployées en cas de danger
physique immédiat, sont injectées dans le corps de
manière inadéquate. "Nous nous créons l’illusion d’un
danger, à travers une peur de l’avenir par exemple. Quand
ces réactions sont répétées et durables, elles peuvent
dégénérer en symptômes".

 Le symptôme, une émotion qui parle à travers le


corps
 C’est le crédo de Michel Odoul, pour qui non
seulement la somatisation n’est pas imaginaire, mais
elle est intelligente. "En présence d’une personne qui
l’impressionne, un timide rougit. La sécrétion des
hormones adrénaline et noradrénaline déclenchent
une dilatation des vaisseaux sanguins à la suite de
l’émotion", illustre l’expert.

Le phénomène biologique traduit l’état émotionnel de


manière plus sophistiquée qu’il n’y parait : alors que
l’adrénaline est présente dans tout le sang, elle n’agit
ici qu’au niveau du visage. "Le timide ne rougit pas du
dos ou des mains. La noradrénaline, qui indique à

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SOMATISATION
l’adrénaline où agir, cible la zone corporelle qui
représente l’identité", décrypte-t-il.
 D’après Michel Odoul, la riche panoplie de réactions
physiques déclenchées par les tensions émotionnelles
est gérée par un système neuro-végétatif selon une
grille symbolique précise.
 Le corps parle, ses messages récurrents se font
insistants si on fait la sourde oreille
 Autre belle illustration de ce principe :  le "Tako-
tsubo". Ce "syndrome du cœur brisé" désigne la
contraction anormale du muscle cardiaque chez des
personnes qui vivent une séparation douloureuse.
Découvert au Japon dans les années 90, le phénomène
a été approfondi dans une étude médicale menée en
2017 dans l'université d'Aberdeen : le chagrin
d’amour déformerait et affaiblirait le muscle
cardiaque dans la durée, jusqu’à créer des lésions
dans ses fibres.
 Evacuer la tension interne 
 "Le corps parle, ses messages récurrents se font
insistants si on fait la sourde oreille", prévient Michel
Odoul. Mieux vaut l’entendre à temps afin de changer
notre comportement et, si nécessaire, se faire soigner.
Il existe des outils fondamentaux à portée de tous,
comme la respiration, un levier extraordinaire pour
faire baisser les niveaux de stress.

"Cinq respirations lentes et profondes


peuvent abaisser de 20 à 30% l’accélération
cardiaque liée à un stress", argumente le
praticien de shiatsu. 

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SOMATISATION
 En étant nommées, les émotions
pénibles émergent au conscient et sont
poussées vers la sortie
 La meilleure manière d’éviter de somatiser
est d’exprimer ce que l’on ressent sans ce
cela soit problématique.
 A chacun de trouver le biais qui lui va le mieux. Aller se
promener en forêt, prendre une branche de bois et
cogner sur une souche. Hurler dans la voiture vitres
fermées, au milieu les embouteillages. Faire quinze
longueurs de bassin à la piscine. Jeter par écrit sur une
feuille de papier tout ce que vous avez sur le cœur et la
détruire.

"En étant nommées, les émotions pénibles


émergent au conscient et sont poussées vers la
sortie", résume l’expert. "
 Au Japon, pour éviter les conflits entre employés,
certaines équipes d’entreprises font imprimer la photo
de celui avec lequel il y a problème, l’attachent sur un
punching ball et cognent dessus", expose Michel Odoul.
Une violence détournée de soi et de l’autre par la magie
du transfert.



 Hygiène de vie et plaisir 
 En situation d’épuisement ou d’anxiété chronique,
non seulement il faut veiller à faire le ménage dans sa
vie pour être moins fatigué, mais il faut aussi
reprendre les rênes de son hygiène de vie, certains

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SOMATISATION
comportements quotidiens favorisant la
somatisation.

"La verbalisation ne suffit pas. Le corps est partie


intégrante de la solution", martèle Daniel Scimeca qui
invite les médecins à causer alimentation, rythme de
vie, flore intestinale avec leurs patients. Dans son
nouvel ouvrage

 prendre soin du corps, c’est le faire fonctionner de
manière harmonieuse : il est fait pour être actif mais
notre époque pousse à une sédentarité qui aggrave les
dysfonctionnements. "Nous avons besoin d’activité
physique bienveillante, la plus naturelle possible
pour pouvoir reprendre confiance en soi", explique-t-
il.
 Il est essentiel d’installer des sensations de plaisir et
de positivité par rapport au corps car les patients
développent parfois une phobie de la sensation
physique ou de la peur d’être malade.
 Cette démarche sera de préférence couplée avec une
approche de régulation des émotions (relaxation,
sophrologie, yoga ).
 Sur le versant mental, on clarifiera le mécanisme de la
somatisation en abordant les questions qui minent le
patient via un large dispositif de thérapies.


HYPOCONDRIAQUES
 Malades imaginaires : 8,5 millions d'hypocondriaques
et moi

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SOMATISATION
La surmédiatisation des maladies, les scandales sanitaires
et l’explosion des séries TV médicales forment un cocktail
explosif, qui a une incidence sur le nombre
d'hypocondriaques et sur le rapport qu'ils entretiennent
avec leur corps. Et moi donc.

La semaine dernière en sortant de la piscine


municipale, j’ai ressenti une douleur aiguë (bon
disons, assez forte) au gros orteil.
Après expertise minutieuse de mon doigt de pied, j’ai
couru - à cloche pied, de toute évidence - à la
pharmacie, avec la peur lancinante de mourir sur le
trajet d’une septicémie. Fou rire de la personne en
blouse blanche de l’autre côté du comptoir, qui m’a
tendu des compresses et du désinfectant pour soigner
ce qui pourrait être le début d’un ongle incarné. Cette
même pharmacienne est aussi celle qui m’a expliqué
que “non, il est peu probable de contracter le
botulisme en mangeant par inadvertance du miel
fermenté” et que “non, on ne pouvait pas m’endormir
pour faire une simple prise de sang”.
Apparemment, je suis sujette à l’hypocondrie, comme
8,5 millions de Français*. Une véritable épidémie. Si
pour l’heure aucun chiffre ne vient corroborer un
changement radical dans l’attitude des patients - la
dernière étude sur la question date de 2014 - de
nombreux médecins observent une mutation des
comportements. “Maintenant beaucoup de patients
arrivent avec le diagnostic en poche”, témoigne Dr.

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SOMATISATION
Fache, médecin généraliste dans le 91. “Et chacun de
ces diagnostics est toujours très grave. Du coup, cela
crée de l’anxiété”, ajoute-t-il. Sans compter que ces
mêmes patients ont ensuite du mal à accepter l’avis
même du docteur et demandent souvent de passer des
examens complémentaires “au cas où”.
L’hypocondrie est une pathologie
“L'hypocondrie tire son origine de douleurs sous les
côtes droites, dans la zone appelée hypocondre droit,
non palpable par les médecins car trop profonde. Elle
a longtemps été  isolée comme une pathologie à part
entière et on parlait d'un "patient hypocondriaque"
lorsque des “craintes liées à la santé et sans
fondement reconnu médicalement” représentaient
l'essentiel des plaintes du sujet”, explique le Dr Anne-
Marie Lazartigues**, psychanalyste à Paris.
L’appellation médicale fut abandonnée par le manuel
de diagnostic psychiatrique en 2013, et remplacée par
deux nouveaux concepts : le trouble anxieux lié à la
maladie et le trouble des symptômes somatiques.
“L'hypocondrie est une pathologie”,

on peut en observer deux types .

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SOMATISATION
On trouve ainsi “l’hypocondrie délirante”, une forme
grave qui ne concerne que 1% des cas et puis,
pour les 99% cela reste un trouble plus ou moins
important d’anxiété, dû à leur état de santé. Pire, cette
même anxiété peut elle-même créer d’autres symptô mes,
qui déclenchent de nouvelles crises de stress. C’est drô le,
rien que d’en parler, je sens comme un pincement sous la
clavicule gauche.
Si l’hypocondrie semble être une maladie vieille comme le
monde - Molière a publié Le malade Imaginaire en 1693 -
les nouvelles technologies ont vraisemblablement eu une
incidence directe sur le psychisme.
Ainsi Google est devenu un standard direct de toutes les
interrogations nocturnes : comptez ainsi plus de 156
000*** recherches mensuelles sur la thématique “mal de
tête” et plus de 173 000 pour des douleurs à la poitrine,
par exemple.
Mais ce n’est pas tout : le déferlement des séries médicales
sur le petit écran et la surmédiatisation des syndromes en
tout genre ont eux-aussi leur incidence.
Pour rappel, dans la saison 3 de Grey’s Anatomy, la belle-
mère de Meredith est décédée après un hoquet légèrement
persistant. Un hoquet !

Pour le docteur Lazartigues, il est fort possible que


l'augmentation de la fréquentation des sites internet joue
le même rô le que la rencontre des nouvelles maladies pour
les étudiants en médecine qui souffrent souvent d’une

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SOMATISATION
forme bénigne du syndrome. “Au fur et à mesure qu’ils
découvrent de nouvelles maladies, ils pensent en
être atteints”, raconte-t-elle.
Un nouveau rapport avec son corps

Plus informés et aussi plus conscients aussi de


l’importance de certains dépistages, les Français
entretiennent un nouveau rapport à leur corps.
Selon une étude Harris Interactive datant de fin 2017,
presque six Français sur dix pratiquent du sport toutes les
semaines et on observe un véritable engouement pour les
disciplines “bien-être” comme le yoga ou le pilates. Au
niveau de l’alimentation aussi, les moeurs changent et pas
forcément par goû t, mais plutô t dans le but de rester en
bonne santé.

Cette réappropriation du corps permet aux


hypocondriaques - et donc à moi même - d’avoir
un semblant de pouvoir sur la gestion de leur
organisme.
Ainsi, je préviens d’un mal de gorge (pouvant devenir une
angine aiguë) en prenant régulièrement des tisanes au
thym,
je fais (presque) disparaître les douleurs à la poitrine en
prenant des pastilles à la camomille
et je gère mon stock en vitamine C en optant pour le jus
ACE le matin.
Bref, je me soigne … avant même de tomber malade.

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SOMATISATION

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