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DE
DROIT PENAL
ETDE
CRIMINOLOGIE
sous les auspices du
Ministère de la Justice
Annexe. Résolution 3
par RAYMOND SCREVENS
CHRONIQUE
INFORMATION
REVUES
STEFANI, G., LEVASSEUR, G. et Bou LOC, B., Procédure pénale, Précis Dal-
loz, quatorzième édition, Paris, 1990 53
par JEAN DE CODT
JURISPRUDENCE
2
PROCEDURES PENALES ABREGEES:
SYSTEMES EXISTANTS ET PERSPECTIVES
D'AVENIR*
(*) Cette étude est le rapport général présenté à la troisième commission de l'Union
Internationale des Magistrats qui s'est réunie à Helsinki du 18 au 20 juin 1990.
Il a été établi en s'inspirant notamment des rapports nationaux des représentants de
la magistrature del' Australie (Nouvelle-Galles du Sud), del' Autriche, de la Belgique,
du Brésil, du Danemark, de l'Espagne,-de la Finlande, de la France, du Grand-Duché
de Luxembourg, de l'Irlande, d'Israël, de l'Italie, du Japon, du Liechtenstein, de
Malte, du Maroc, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, de la République fédérale
d'Allemagne, du Sénégal et de la Tunisie.
(1) Voyez «Simplification de la procédure pénale», Recommandation n° R(87)18, adoptée
par le Conseil des Ministrès du Conseil de l'Europe, le 17 septembre 1987 et exposé
des motifs, Conseil de l'Europe. Affaires juridiques, Strasbourg, 1988.
(2) Archives de politique criminelle, n° 5, 1982, 89 à 192.
3
des possibilités procédurales, soit une exception aux règles normales.
a. Affaires mineures
4
laïcs. Les infractions intermédiaires sont jugées devant les juges laïcs ou
un jury suivant le choix de l'organe de poursuite et de la personne
poursuivie. La procédure devant les juges laïcs est plus simple et plus
rapide et est appelée procès sommaire.
La procédure est aussi accélérée quand la personne poursuivie mani-
feste l'intention de plaider coupable et plaide coupable devant le juge.
Quand elle plaide coupable pour un crime grave, elle ne comparaîtra pas
devant le jury et le juge prononcera immédiatement la peine.
De même, en Irlande, la «District Court», constituée d'un juge unique,
statue sur les «summary offences». Elle peut aussi statuer sur les «indic-
table offences» si le juge estime que les faits constituent une infraction
mineure pouvant être jugée sommairement, si l'accusé ne formule pas
d'objection à cette façon de procéder, et, pour certaines infractions ayant
causé un dommage plus important, si le «Director of Public Prosecution»
est d'accord. Pour ces dernières infractions, l'accusé est arrêté, mis en
accusation, et traduit devant la «District Court». Si le juge considère
qu'il s'agit d'une infraction mineure, l'accusé reste détenu ou en liberté
sous caution jusqu'au jugement qui intervient normalement dans les
semaines qui suivent. Si l'accusé plaide coupable, l'affaire peut être prise
immédiatement par le juge de district.
En Espagne, la procédure contraventionnelle est applicable aux au-
teurs de petits délits, punissables au maximum d'une privation de liberté
d'un mois. La procédure se passe de véritable intervention3 • Elle a en
principe lieu oralement dans un délai très bref et un jugement motivé
doit être prononcé3 •
En Israël, une procédure simplifiée est prévue pour certaines infrac-
tions de diverses natures, généralement de peu d'importance.
Au Liechtenstein, la procédure sommaire ne peut intervenir que lors-
que les faits font l'objet d'une constatation officielle ou d'aveux ou
lorsque les éléments réunis sont suffisants pour permettre de juger; la
peine prononcée doit être une amende ne dépassant pas 60 jours-amendes
ou une amende spéciale.
(3) Il existe aussi, en Espagne, une procédure abrégée pour les auteurs d'infractions
pouvant entraîner une privation de liberté jusque six ans. Elle est menée devant le
juge d'instruction et comporte une phase d'instruction préalable, la préparation de
la phase orale, le procès oral et des possibilités de recours. Son caractère assez complexe
ne permet pas de l'intégrer dans les procédures abrégées étudiées ici.
5
b. Flagrant délit
Une procédure spéciale de mise en mouvement de l'action publique
a été introduite en France par la loi du 20 mai 1863 lorsque l'infraction
a été commise en flagrant délit et était passible d'une peine d'emprison-
nement. Cette loi a, depuis lors, subi de nombreuses modifications,
notamment par la loi 86-1019 du 9 septembre 19864 •
Pour qu'il reste détenu, le prévenu doit être conduit le jour même au
tribunal. Si celui-ci ne tient pas audience, le président du tribunal ou le
juge délégué par lui statue contradictoirement sur la détention provisoire
qui durera jusqu'à la comparution devant le tribunal, laquelle doit avoir
lieu au plus tard le deuxième jour ouvrable suivant. Le tribunal, qui ne
statuerait pas à cette audience, doit remettre l'affaire au plus tôt à deux
semaines et au plus tard à six semaines. A ce moment, ou bien il statue,
ou bien on retombe dans la procédure ordinaire.
(4) STEFAN!, O., LEVASSEUR, O., BOULOC, B., «Procédure pénale», 14' édition,
1990, Paris, Dalloz, 618.
6
De même une procédure simplifiée existe à Malte pour les cas urgents
en raison de l'arrestation de l'accusé.
c. Procédures spéciales
7
mineures. Il a également fait l'objet de propositions de loi en Belgique
en remplacement du système actuel.
Au Danemark, outre la procédure simplifiée pour les affaires mi-
neures, une procédure sommaire est organisée pour les infractions pu-
nissables de moins de quatre ans de détention, quand le présumé
délinquant est en aveux et que le juge et le ministère public sont d'accord.
Le tribunal est composé, alors, d'un juge siégeant sans jurés. Cette
procédure est exclue pour des personnes souffrant de troubles mentaux.
La procédure par décret, qui est ancienne, et la sanction négociée,
introduite par le nouveau code de procédure pénale italien, permettent
d'aboutir à une procédure simplifiée. La sanction négociée n'existe qu'à
l'essai et fait l'objet de critiques en raison de son caractère transactionnel.
Un système d'amende facultative existe en Norvège quand l'accusé
accepte une proposition écrite de l'autorité poursuivante. Il y existe en
outre une procédure sommaire dans les affaires jugées par les juridictions
de district ou de villes lorsque le maximum légal de la peine est inférieur
à 6 ans, à condition que l'accusé soit en aveux, soit d'accord sur cette
procédure ainsi que le ministère public, et que la juridiction ne s'y oppose
pas.
8
bourg, en Irlande et en France. Il n'est qu'exceptionnel en Finlande.
3. APPLICATION PRATIQUE
Au Danemark, pour les années de 1984 à 1988 environ les deux tiers
des affaires poursuivies par le ministère public (District Attorney) ont
été jugées suivant la procédure sommaire. Un nombre dix fois plus élevé
d'affaires de la compétence du chef de la police (Chief Constable at the
Police) a été réglé suivant la procédure sommaire.
9
En Finlande, pour les années 1984 à 1986, il y a trois fois plus
d'affaires jugées suivant la procédure sommaire (compte non tenu des
pénalités fixes) que suivant la procédure ordinaire.
Au Lichtenstein, en 1988, environ les deux tiers des affaires poursui-
vies (701 sur 1144) ont été jugées suivant la procédure sommaire et, en
1989, un peu plus de la moitié (858 sur 1576).
La procédure accélérée en cas de flagrant délit est employée très
fréquemment en Italie.
10
(devant le juge d'instruction), la pratique belge admet que le prévenu
renonce à la comparution devant la chambre du Conseil, juridiction qui
décide de l'éventuel renvoi devant le juge de fond. Au Grand-Duché de
Luxembourg, l'article 83 du code d'instruction criminelle prévoit la re-
nonciation aux formalités qui, en pratique, n'est utilisée que pour les
prévenus sous mandat de dépôt.
11
l'engorgement des juridictions qui devraient retrouver du temps pour
juger les affaires plus graves, nécessitant une instruction souvent
complexe.
Lorsque l'infraction paraît bien établie et ne fait pas l'objet de con-
testation sérieuse une procédure orale pourrait ainsi être évitée, le délin-
quant conservant toujours soit le droit de refuser cette procédure, soit
un recours contre la décision intervenue de cette façon.
Il serait aussi utile d'envisager une procédure abrégée pour des in-
fractions plus graves, notamment quand il s'agit d'une infraction fla-
grante ou d'une affaire déjà élucidée. Cette procédure devrait être
introduite dans des cas où la détention préventive s'impose et où elle
pourrait donc en réduire la durée.
Une telle procédure doit être organisée en veillant tant au respect de
l'intérêt général que des droits de la défense. Elle ne peut avoir comme
conséquence de court-circuiter l'instruction quand celle-ci est nécessaire
pour l'élucidation de l'affaire et de ses ramifications. Il faut, d'autre
part, que le prévenu dispose des garanties nécessaires d'assistance d'un
conseil et de préparation de sa défense.
Raymond SCREVENS,
Président émérite de la Cour de cassation
Professeur émérite aux Universités de Bruxelles
12
ANNEXE
LES PROCEDURES PENALES:
SYSTEMES EXISTANTS ET PERSPECTIVES
D'AVENIR
RESOLUTION
La troisième commission de l'Union internationale des Magistrats a
étudié «Les procédures pénales abrégées; systèmes existants et perspec-
tives d'avenir».
Réunie à HELSINKI du 18 au 20 juin 1990, elle a, sur les rapports
nationaux des délégués de l'Angleterre, de l'Australie, de l'Autriche, de
la Belgique, du Brésil, du Canada, du Danemark, de l'Ecosse, de l'Es-
pagne, de la Finlande, de la France, du Grand-Duché de Luxembourg,
de l'Islande, de l'Irlande, d'Israël, de l'Italie, du Lichtenstein, de.Malte,
du Maroc, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, de la République
fédérale d'Allemagne, du Sénégal, de la Suède, de la Suisse, de la Tunisie
et des Etats-Unis d'Amérique et sur le rapport général du Président
Raymond Screvens* pris la résolution suivante:
Les procédures pénales abrégées sont des procédures judiciaires per-
mettant dans certains cas de juger les auteurs présumés d'infractions dans
des délais plus brefs que ceux résultant de l'application des procédures
ordinaires.
De telles procédures existent dans la plupart des systèmes pénaux
suivant diverses formes et conditions.
Elles sont normalement prévues lorsque les infractions poursuivies ne
sont pas suffisamment graves pour exiger l'ensemble des garanties de la
procédure ordinaire ou lorsque les faits ne sont pas contestés ou que les
preuves sont évidentes.
Les procédures abrégées sont généralement bien accueillies et appli-
quées fréquemment, car elles permettent:
1) une intervention rapide de la décision, ce qui augmente l'efficacité
et la crédibilité de la justice;
2) une réduction de l'encombrement des tribunaux;
3) une réduction de la durée de la détention préventive;
(*) Rapport général publié dans la même livraison de cette Revue, 1 à 10.
13
4) une diminution du coût des frais de justice.
Ces procédures doivent être organisées en veillant au respect tant de
l'intérêt général que des droits de la défense.
Elles ne peuvent se substituer à la procédure ordinaire quand des
compléments d'enquête ou d'information sont nécessaires.
Il faut que le prévenu dispose des garanties nécessaires de préparation
de sa défense, de l'assistance d'un conseil et qu'il puisse refuser cette
procédure.
14
CHRONIQUE
Parmi les stratégies utilisées par les adultes pour gérer le comportement
déviant des adolescents (des jeunes), il y en a une qui consiste à définir
celui-ci en tant que manifestation passagère d'immaturité (psychique
et/ou sociale). «T'en fais pas, ça lui passera ... », «Quand t'auras mon
âge, tu verras les choses d'une autre façon!» - autant d'expressions
utilisées en guise de formule magique, qui font de la déviance à laquelle
on est confronté en tant qu'adulte un épiphénomène, destiné à se dis-
soudre tout seul, dès que les contraintes de la vie d'adulte prendront le
dessus. Les faits semblent confirmer le bien-fondé de cette attitude, tout
au moins au niveau macro-social: les processus d'accès à l'âge adulte
entraînent avec eux une disparition (voire une diminution notable) des
actes de déviance, ceci avec une régularité dans le temps et dans l'espace
qui n'est pas sans rappeler le déterminisme des lois de la mécanique
classique. On se dirait en présence d'une espèce de force de gravitation,
permettant à toute société d'absorber - après un certain temps de flot-
tement et avec quelques ratés - toute déviation de la trajectoire prescrite,
trajectoire qui amène les adolescents vers la planète des adultes.
(1) Version remaniée d'un exposé présenté dans le cadre d'un séminaire du Conseil de
l'Europe sur les effets des sanctions pénales infligées aux jeunes adultes. A l'élabo-
ration, à la discussion, à la rédaction de cet article ont collaboré: Mme. S. Rônez
et R. Christen, MM. S. Bauhofer, R. Hadorn et M. Gottraux.
(2) Voir à ce propos H.-J. Kerner, 1985, qui souligne en particulier l'approche statique
de la plupart des théories criminologiques.
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CHRONIQUE
(3) Pour une vue d'ensemble sur le problème des relations entre âge et criminalité, voir
l'article de Hirschi et Gottfredson, 1983, et la controverse qui s'en est suivie.
(4) Certes, le paradigme d'une analyse entre savoir et pouvoir a déjà été posé, notamment
par Sartre et par Foucault. Ce qui me semble manquer dans ce contexte serait une
analyse de type phénoménologique de la façon dont les représentations de la crimi-
nalité développées par les sciences humaines façonnent, directement ou indirectement,
la pratique quotidienne des institutions de la justice pénale.
16
CHRONIQUE
En ce qui concerne les jeunes adultes et les adultes, ils sont en principe
responsables de leurs actes et subissent, lorsqu'ils commettent une in-
fraction aux normes pénales, les sanctions prévues par la loi à cet effet,
exception faite pour les cas où interviennent les dispositions prévues aux
articles 10 et 11 du Code pénal (irresponsabilité et responsabilité limitée).
Le terme «responsabilité» renvoie à celui de «culpabilité», qui est consi-
déré dans le droit pénal comme la condition première pour qu'une sanc-
tion puisse être prononcée. Dans sa connotation morale, ce terme
sous-entend un lien nécessaire entre la volonté de l'individu et l'acte
délictueux, les circonstances (physiques et/ou sociales) n'intervenant dès
lors que marginalement, soit dans la redéfinition juridique de l'acte
sanctionné (par ex. dans le cas du meurtre «par passion») soit dans
l'ajustement quantitatif de la sanction (circonstances atténuantes ou ag-
gravantes, selon les art. 63 et 64 du CP). Une socialisation manquée ou
incomplète ne saurait diminuer la culpabilité du délinquant adulte: elle
peut tout au plus en fournir une explication criminologique.
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CHRONIQUE
(5) Stratenwerth écrit à propos de l'éducation au travail après la révision de 1971: «Die
Arbeitserziehung hatte danach kaum noch den Charakter einer Verwahrung sogo-
nannter Asozialen, sondern erschien eher ais eine Fortsetzung jungendrechtlicher
Erziehungsmassnahmen» (op. cit., S. 38). Le fait que les jeunes adultes ne se diffé-
rencient guère des adultes, tout au moins du point de vue juridique, s'explique
peut-être, si on se réfère à l'action éducative de la peine privative de liberté. En lisant
ces dispositions, on ne peut pas s'empêcher de penser que le Code pénal est destiné
en premier lieu à des jeunes adultes!
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CHRONIQUE
(6) Dans la littérature sociologique contemporaine on retrouve très souvent des concepts
qui mettent en cause la normalité des trajectoires sociales. Il en est ainsi dans l'article
cité de Gaiser/Mueller, où il est question d'érosion de la biographie normale, et
Buchmann parle à plusieurs reprises de l'individualisation des carrières de vie. Mais
cette indétermination au niveau de la structuration individuelle de la biographie ne
met pas en cause le fonctionnement de l'ordre social auquel sont soumis les individus.
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CHRONIQUE
Parmi les articulations existant entre ces deux phases du cycle de vie,
il y en a certes qui amplifient le mouvement vers des carrières déviantes:
(7) Le terme de «latence» sociale utilisé ici n'a aucune connotation psychanalytique. Ce
terme veut signifier en premier lieu la période d'attente précédant l'exercice de rôles
sociaux ancrés dans le cycle de vie. Mais d'autres significations s'y associent: a) le
passage d'un type d'intégration à un autre, avec des décalages possibles qui font
passer les normes sociales à l'arrière-plan; b) le refus des anciennes contraintes, sans
qu'il y ait eu une prise de conscience des nouvelles.
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(8) Je me réfère ici à ces formes de déviance liées à des activités de loisir qui demandent
un revenu régulier, comme par ex. conduire en état d'ébriété.
(9) Si regrettable soit-il, nous ne pouvons pas entrer ici dans le détail des différences
entre hommes et femmes en ce qui concerne la relation âge/ criminalité, voire inté-
gration sociale/ criminalité. Il me semble toutefois évident que cette dimension de
recherche peut apporter beaucoup à une meilleure compréhension de la «rareté» de
la délinquance féminine.
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Travail et mariage
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Bien sûr, les indicateurs que nous avons utilisés ici sont très grossiers
et ne tiennent pas compte de toutes les particularités qui font varier la
durée et la signification de cette phase de «latence» sociale selon les
individus, les groupes et les catégories sociales. Le processus d'intégration
se passe différemment, selon qu'il s'agisse d'une femme ou d'un homme,
d'un apprenti ou d'un étudiant, d'un fils d'ouvrier ou d'un fils de
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50
40
30
Hommes
AGE
(10) Par rapport aux données statistiques d'autres pays, il peut sembler que les délinquants
soient nettement plus vieux que par ailleurs, étant donné que l'âge modal se situe
généralement au dessous de 18 ans. Il faut toutefois tenir compte du fait que les
données utilisées (par ex. par les auteurs américains) sont celles de la statistique
policière, ce qui a pour effet de déplacer le mode de la distribution vers les classes
d'âge les plus jeunes. D'autre part, comme je le fais remarquer dans le texte, la
répartition présentée ici est tronquée, dans la mesure où seulement les condamnations
des personnes pénalement majeures (âgées de 18 ans au moins) entrent en ligne de
compte.
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CLASSE D'AGE
(11) L'effet de l'état civil sur la relation entre âge et criminalité serait encore plus évident,
s'il était possible d'inclure dans l'analyse les différentes formes de «mariage» informel.
N'oublions pas que le mariage est utilisé ici non tellement comme facteur explicatif,
mais comme indicateur du degré d'intégration sociale.
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S'ils représentent 40% des prévenus identifiés par la police 12 , ils ne sont
plus que 22% parmi la population carcérale. Le mouvement inverse se
vérifie parmi les personnes âgées de 30 ans et plus.
Tableau 2 - Jeunes adultes et système pénal
Classe d'âge
Position dans le système pénal 18-24 25-29 30+
Personnes dénoncées 40% 20% 40%
Personnes condamnées 31% 20% 49%
Personnes incarcérées 22% 24% 54%
(12) Ce chiffre est le résultat d'une extrapolation effectuée à partir de la statistique policière
du Ministère public fédéral et des statistiques policières cantonales disponibles. Il est
donc sujet à caution.
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CLASSE D'AGE
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CLASSE D'AGE
(13) Est considérée comme récidive toute condamnation à une sanction privative de
liberté (avec ou sans sursis) subséquente à la sortie de prison. Le délai de risque est
standardisé : il faut donc lire le graphique comme si les personnes faisant partie de
la cohorte observée aient quitté la prison le même jour. L'analyse présentée dans le
graphique porte sur 7.200 personnes libérées en 1982.
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Bien que les différences entre les groupes d'âge soient nettement plus
faibles, il est possible d'observer la même tendance lorsque l'on considère
le taux de récidive des personnes condamnées à des peines privatives de
liberté avec sursis (cf. graphique 8).
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CHRONIQUE
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5. CONCLUSIONS
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CHRONIQUE
Le 25 novembre 1989.
Claudio BESOZZI,
Office fédéral de la statistique (Berne)
Bibliographie
ARIES, P., Les classes d'âge dans les sociétés modernes occidentales, in
Les âges de la vie. Actes du Vllème colloque national de démographie.
Travaux et documents, Cahier 102, Paris, INED, 1983.
BENJAMIN, R., Délinquance juvénile et société anomique, Paris, 1971.
BESOZZI, C., Rueckfall nach Strafvollzug: eine empirische Untersu-
chung, in: K.-L. Kunz (éd.), Die Zukunft der Freiheitsstrafe, Bern,
Haupt, 1989, 115-141.
BLANCPAIN, R. et HAUSELMANN, E., Zur Unrast der Ju-
gend, Frauenfeld und Stuttgart, Huber, 1974.
BLUMSTEIN, A., COHEN, J., and FARRINGTON, D.P., Criminal
Career Research: its Value for Criminology, Criminology, 1988, 26, 1:
SS. 1-35.
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CHRONIQUE
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CHRONIQUE
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INFORMATION
CONSEIL DE L'EUROPE
LA CRIMINALITE EN EUROPE STABILISEE
A UN NIVEAU ELEVE
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INFORMATION
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REVUES
La Giustizia Penale,
XCIIIe année (XXIXe de la 7e série), 1988.
DROIT PENAL
PROCEDURE PENALE
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REVUES
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REVUES
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REVUES
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REVUES
45
REVUES
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REVUES
R.D.
47
REVUES
48
REVUES
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REVUES
Ch. JANSSEN
50
BIBLIOGRAPHIE
Lajusticia penal en Costa Rica, par RICO, J.M., SALAS, L., GUTIER-
REZ, E. et CRUZ, C., San José, Editorial Universitaria Centroameri-
cana, 1988, 220 p.
H.-D. B.
51
BIBLIOGRAPHIE
A. KOHL.
(1) Cf. toutefois: ESIKA, Code pénal zaïrois annoté, Lubumbashi, 1977; MINEUR, G.,
Commentaire du Code pénal congolais, Bruxelles, Larcier, 1953; LAMY, E., Cours
de droit pénal général, Unaza, 1971-72; VERHAEGEN, J., Cours de droit pénal,
Université Lovanium, 1969-70.
(2) Auraient aussi pu être cités: CONSTANT, Précis de droit pénal, Liège, 1975; DOU-
CET, Précis de droit pénal général, Liège, Faculté de Droit, 1976, etc.
52
BIBLIOGRAPHIE
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BIBLIOGRAPHIE
54
BIBLIOGRAPHIE
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BIBLIOGRAPHIE
de placer sous contrôle judiciaire l'inculpé à qui l'on veut épargner les
inconvénients de la détention préventive tout en veillant à éviter que
l'intéressé ne tente de se soustraire à l'action de la justice. Voilà, en des
traits trop sommairement esquissés, quelques-unes des caractéristiques
d'une procédure qui gagne à être connue au moment où se prépare en
Belgique une réforme de la détention avant jugement.
L'ouvrage des professeurs Stefani, Levasseur et Bouloc tient compte
des dernières réformes législatives, non seulement dans le domaine de la
détention provisoire (loi du 6 juillet 1989) mais aussi dans celui de la
révision des condamnations pénales (loi du 30 juin 1989) ou des dispo-
sitions concernant l'augmentation du taux de certaines amendes de police
et la procédure d'amende forfaitaire (loi du 10 juillet 1989).
L'ensemble du précis s'appuie sur une jurisprudence rassemblée et
analysée par les auteurs jusqu'à l'été 1989. A l'issue de chaque chapitre
figure une bibliographie. Le volume s'enrichit, comme il se doit, d'un
index des auteurs cités, d'un index alphabétique et d'une table analytique
qui facilitent la recherche. La maniabilité du livre, la qualité de l'écriture
et la clarté des subdivisions sont également à mettre au crédit de cette
quatorzième édition.
Jean DE CODT.
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BIBLIOGRAPHIE
57
BIBLIOGRAPHIE
58
BIBLIOGRAPHIE
Procédure pénale, par PRADEL, J., Paris, Cujas, 5e édition, 1990, 736 p.
59
BIBLIOGRAPHIE
H.-D. B.
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BIBLIOGRAPHIE
et des décrets en Conseil d'Etat, des décrets et des arrêtés; pour ce qui
est de la justice militaire, les rédacteurs n'ont pas omis les décrets concer-
nant l'administration des juridictions des forces armées ou relatifs à
l'exercice des fonctions judiciaires militaires.
L'avertissement qui précède l'ouvrage souligne à juste titre que les
Codes Dalloz, loin de se borner à une simple reproduction des textes
légaux et réglementaires, procurent aux lecteurs et aux chercheurs bien
d'autres éléments utiles: les références de doctrine et de jurisprudence
sont particulièrement nombreuses et actuelles; ainsi, pour n'en prendre
que quelques exemples qui seront, croyons-nous, révélateurs des efforts
des rédacteurs, le Code de procédure pénale signale les deux arrêts de la
chambre criminelle des 2 mars 1982 (Bull. crim. 1982, n° 64, 166) et
8 janvier 1985 (Ibid., 1985, n° 12, 30) relatifs à la recevabilité de l'action
en dommages et intérêts de la concubine, l'arrêt de l'assemblée plénière
de la Cour de cassation du 17 juin 1983 (Dall. Sir., 1984, J, 134 avec la
note de Dominique Denis et Revue trimestrielle de droit civil, 1983, 740
avec celle de Georges Durry), qui énonce que les dispositions de l'article
1384, alinéa 5, du Code civil ne s'appliquent pas au commettant en cas
de dommages causés par le préposé qui, agissant sans autorisation à des
fins étrangères à ses attributions, s'est placé hors des fonctions auxquelles
il était employé, l'arrêt de la même Cour du 15 novembre 1985 (Dall.
Sir., 1986, Inf. rapides, 117), qui, tout en reprenant la formule de l'arrêt
du 17 juin 1983, va plus loin encore dans l'exclusion de la responsabilité
patronale puisque, comme l'a écrit Jean Pradel, il répute indifférent le
mobile de l'employé, l'arrêt de la chambre criminelle du 19 mai 1987
(Dall. Sir., 1987, J, 579 avec les observations de Jacques Le Calvez) qui
décide que toute personne se prétendant lésée par un crime ou un délit
peut, en portant plainte, se constituer partie civile devant le juge d'in-
struction compétent, à savoir notamment celui du lieu de l'infraction ou
celui de la résidence de l'une des personnes soupçonnées d'avoir participé
à l'infraction; s'agissant de la détention provisoire, les rédacteurs n'ont
pas omis non plus le commentaire par Jean Pradel de la loi n° 84-576
du 9 juillet 1984 qui, d'après son intitulé, tend à renforcer les droits des
personnes en matière de placement en détention et d'exécution d'un
mandat de justice) («La loi du 9 juillet 1984 sur le recul de la détention
provisoire : un pas en avant utile?», Dall. Sir., 1985, Chron., 7) et l'article
de Wilfrid Jeandidier («Détention provisoire, Convention européenne
des droits de l'homme et Code de procédure pénale, ou valse-hésitation
de la Chambre criminelle», Revue de science criminelle et de droit pénal
comparé, 1986, 711). Cet article de M. Jeandidier a été, on s'en souvien-
dra, justifié par les arrêts de la Cour de cassation de France rendus, l'un,
dans l'affaire Villemin le 3 janvier 1986 (Dall. Sir., 1986, J, 137 avec la
note de Mme. Koering-Joulin), l'autre, dans l'affaire Lamarque le 6 mars
1986 (Ibid., J, 315 avec les observations de Mme. Danièle Mayer).
Concernant l'infraction politique et l'extradition, MM. Pradel et Casorla
n'ont pas manqué de faire référence à l'article particulièrement récent
de Jean-Jacques Lemouland («Les critères jurisprudentiels de l'infraction
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BIBLIOGRAPHIE
J.S.
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JURISPRUDENCE
COUR DE CASSATION
(chambre des vacations, sect. fr.)
25 juillet 1990
LACOUR,
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JURISPRUDENCE
NOTE
Il faut rappeler ici que dans un arrêt du 18 octobre 1989 (Pas., 1990,
I, 191), précédé des conclusions de l'avocat général Piret, la Cour de
cassation a jugé que l'article 5, paragraphe 4, de la Convention de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales n'impo-
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J.S.
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COUR DE CASSATION
(chambre des vacations, sect. fr.)
25 juillet 1990
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exécutoire;
Attendu que ces faits, commis en Belgique postérieurement à l'extra-
dition autorisée par l'Etat requis, sont de la compétence des juridictions
belges:
Que le moyen manque en droit;
Sur le deuxième moyen:
Quant à la première branche:
Attendu qu'une appréciation inexacte des faits qui serait exprimée
dans les motifs d'une décision ne constitue pas une violation de la règle
de forme édictée par l'article 97 de la Constitution;
Qu'en cette branche, le moyen manque en droit;
Quant à la deuxième branche: .. .
Quant à la troisième branche : .. .
Qu'en cette branche, le moyen ne peut être accueilli;
Sur le troisième moyen :
Attendu que le délit de non-représentation d'enfant à ceux qui sont
en droit de le réclamer, présente, par sa nature, le caractère d'une in-
fraction successive et se renouvelle chaque fois que volontairement il
n'est pas satisfait aux obligations imposées par décision de justice statuant
sur la garde d'un mineur;
Que si, en règle, la seule abstention, même volontaire, ne suffit pas
à constituer une infraction nouvelle, il en est autrement lorsque, en raison
des circonstances qui l'accompagnent, elle peut être assimilée à un acte
positif ou lorsque le fait incriminé par loi consiste en une omission;
Attendu qu'en l'espèce la cour d'appel, ayant considéré, tant par des
motifs propres que par référence à ceux du premier juge et par une
appréciation souveraine des éléments de la cause, que les faits commis
par le demandeur à partir du 14 août 1989 constituaient une nouvelle
infraction, distincte de celle qui avait déjà entraîné une décision judiciaire
de condamnation, n'a pas violé l'autorité de la chose jugée de cette
première condamnation, laquelle, suivant sa décision, réprimait d'autres
faits; que par ces mêmes considérations l'arrêt répond, en les contredi-
sant, aux conclusions du demandeur visées au moyen;
Que celui-ci ne peut être accueilli;
Sur le quatrième moyen:
Attendu que par les énonciations reprises au moyen, l'arrêt se borne
à constater, pour les motifs qu'il indique, que les allégations du deman-
deur sont dépourvues de tout élément de nature à leur donner crédit,
sans méconnaître ni la présomption d'innocence ni le principe général
du droit relatif à la preuve en matière pénale et sans renverser la charge
de celle-ci ;
Que le moyen ne peut être accueilli;
Et attendu que les formalités substantielles ou prescrites à peine de
nullité ont été observées et que la décision est conforme à la loi;
2. En tant que le pourvoi est dirigé contre l'ordre d'arrestation im-
médiate:
Attendu qu'à la suite du rejet du pourvoi dirigé contre le dispositif
de condamnation, ce dernier est passé en force de chose jugée; que le
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JURISPRUDENCE
NOTE
1. - Dans leur récent Manuel de procédure pénale (spéc., 1097 avec
la note 123), Michel Franchimont, Ann Jacobs et Adrien Masset relèvent
que l'extradé peut être poursuivi en Belgique pour des infractions pos-
térieures à l'extradition. Ils font à cet égard référence à un arrêt de la
Cour de cassation du 16 décembre 1968 (Pas., 1969, I, 60), dont il ressort,
implicitement, que la condamnation prononcée contre un prévenu du
chef des faits pour lesquels son extradition a été accordée à la Belgique
n'est pas entachée d'irrégularité en raison de ce que, au cours de l'in-
struction judiciaire à laquelle ces faits ont donné lieu en Belgique, le
prévenu a été aussi interrogé au sujet d'autres faits qui n'étaient pas
mentionnés dans la demande d'extradition et du chef desquels des pour-
suites séparées ont été intentées à sa charge. Dans l'espèce jugée par cet
arrêt de la Cour, il paraît bien résulter des éléments de la cause reproduits
dans l'énoncé du second moyen à l'appui du pourvoi que les infractions
pour lesquelles l'extradition avait été demandée et obtenue étaient des
faits de vol, mais qu'au cours de l'instruction menée par les autorités
belges, le prévenu avait été interpellé au sujet d'une affaire de mœurs
pour laquelle il avait été cité devant la juridiction de jugement et qui
était, semble-t-il, sinon antérieure, au moins concomitante aux faits de
vol qui avaient justifié l'extradition.
Il. - C'est ici le lieu de rappeler que depuis son arrêt du 22 octobre
1980 (Pas., 1981, I, 230, cette Revue, 1981, 200), qui a été commenté
par Mme Françoise Tulkens («Lorsque l'enfant ne paraît pas», Revue
trimestrielle de droit familial, 1982, 371), par Jacques De Gavre («A
propos de l'arrêt de la Cour de cassation du 22 octobre 1980 et de l'article
369bis, alinéa 4, du Code pénal», in Mélanges offerts à Robert Legros,
151), ainsi que par Jules Messinne et Mme Michèle Hirsch («Propos sur
le délit de non-représentation d'enfant», in Mélanges offerts à Raymond
Vander Elst, tome II, 633), la Cour de cassation a jugé, spécialement par
ses arrêts des 28 octobre 1987 (cette Revue, 1988, 203) et 15 mars 1989
(Pas., I, 730), que le délit de non-représentation d'enfant pouvait consis-
ter dans l'abstention du père ou de la mère, à qui la garde de l'enfant
avait été confiée par décision de justice, de remplir son devoir d'éducation
en s'efforçant de convaincre l'enfant de se soumettre aux modalités du
droit de visite de l'autre parent. Comme il ressort de l'arrêt du 21 octobre
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2. Quant au fond
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de ce chef;
Condamne le prévenu, du chef de la prévention 1, à une amende de
deux cents frs majorée de 590 décimes par franc et ainsi portée à
12.000 frs ou un mois d'emprisonnement subsidiaire;
Le condamne aux frais;
Vu les articles 28 et 29 de la loi du 1.8.1985 AR 18.12.1986 modifié
par loi du 22.12.1989.
Condamne le prévenu, à titre de contribution au fonds spécial, à une
somme de 5 frs majorée de 790 décimes par franc et ainsi portée à 400 frs;
Ordonne la confiscation de la pièce de conviction n° 89/642, chose
formant l'objet de l'infraction et dont la propriété appartient au condam-
né.
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