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Ministère de l’enseignement supérieur et de République de côte d’ivoire

la recherche scientifique

Année Académique 2022-2023 Union-Discipline-Travail

SEMINAIRE DE DROIT PENAL

Le travaiL d’intérêt
général

Niveau : Master 2 de recherche option Privé

Présenté par :

- Louoba Marie
- Affi Sarah

Enseignant :

- Pr. YEO NAWA


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Séminaire de droit pénal : Le travail d’intérêt général


Sommaire
INTRODUCTION ............................................................................................................ 2

I- LE CADRE JURIDIQUE DU TRAVAIL D'INTERET GENERAL ........................... 3

A- REFERENCE LEGALE ET CONDITIONS A L'APPLICATION DU TIG ........... 3

B- CARACTERISTIQUES ET PROCEDURE D'APPLICATION DU TIG ............... 4

II- AVANTAGES ET LIMITES DU TIG ........................................................................ 6

A- LA REINSERTION SOCIALE DES AUTEURS DES INFRACTIONS ............... 6

B- CRITIQUE SUR L’EFFECTIVITE ET L’EQUITE DE CE MODE ALTERNATIF 7

CONCLUSION ................................................................................................................ 9

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 10

Séminaire de droit pénal : Le travail d’intérêt général


INTRODUCTION

Le travail d'intérêt général ( TIG ) est une mesure judiciaire alternative à


l’incarcération qui consiste à condamner un individu à effectuer un certain
nombre d'heures de travail non rémunéré au profit de la collectivité ou
d'organismes d'intérêt public.
Les travaux peuvent être divers, tels que l'entretien des espaces publics,
la rénovation d'édifices historiques, ou des projets sociaux.
Le TIG joue un rôle essentiel dans le système pénal en offrant une
alternative à l'incarcération pour certains délits mineurs.
Cela permet aux contrevenants de contribuer de manière productive à la
société tout en purgeant leur peine, évitant ainsi une surpopulation
carcérale.
Cela favorise également leur réhabilitation en les maintenant dans leur
environnement social, ce qui peut réduire les risques de récidive.
Cependant, l'efficacité dépend de la mise en œuvre appropriée et du suivi
adéquat pour s'assurer que les objectifs de réparation, de réhabilitation et
de prévention de la récidive sont atteints.
C’est dans ce cadre que s’inscrit notre nôtre sujet : Le Travail d’Intérêt
Général Qui est d’un intérêt pratique car il nous permet d’en apprendre
plus sur les mesures judiciaires alternatives et leur rôle dans le système
pénal ivoirien.
Les éléments évoqués si dessus conduisent inexorablement au problème
suivant : en quoi consiste le travail d’intérêt général ?
Dans l’intention de répondre, il conviendra d’établir dans un premier temps
le cadre juridique du travail d’intérêt général(I), pour enfin appréhender
ses Avantages et limites (II).

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I- LE CADRE JURIDIQUE DU TRAVAIL D'INTERET GENERAL
Etablie par des règlementations légales le TIG est une mesure
alternative de l’incarcération qui a des conditions d’applicabilité (A),
plusieurs caractéristiques et une procédure d’application bien définie (B)

A- REFERENCE LEGALE ET CONDITIONS A L'APPLICATION DU TIG


Le travail d’intérêt général, selon le dictionnaire Dalloz est défini comme :
« Une peine pouvant se substituer à un emprisonnement à titre de
sanction principale lorsque le juge estime opportun de prononcer une telle
mesure » Cette mesure a été introduite dans le droit ivoirien avec
l’adoption du nouveau code pénal (loi n°2019-574), (aux côtés de
l’emprisonnement et de l’amende) portant ainsi au nombre de trois les
peines principales pouvant être prononcées en cas de commission d’une
infraction pénale.Le travail d’intérêt général est prévu par les dispositions
des articles 55 à 58 du code pénal à la section 3 du chapitre 2.
L’exécution du travail d’intérêt général nécessite trois conditions pour être
ordonnée par le Juge :
Premièrement, la présence du prévenu à l’audience. En général, la
présence du prévenu est requise lors de l’audience pour l’application du
Travail d’Intérêt Général (TIG), sauf circonstances particulières. Cela
permet au juge de vérifier la participation effective du prévenu et le bon
déroulement du TIG (art 56 loi n°2019-574 du 26 juin 2019 portant code
pénal).
Deuxièmement, son accord explicite à se conformer à cette mesure.
Conformément aux dispositions de la Convention européenne des Droits
de l’Homme, nul ne peut être contraint à effectuer un travail forcé ou

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obligatoire. Par conséquent, l’accord du prévenu est requis. Cela signifie
que le prévenu doit donner son consentement clair et volontaire pour se
voir imposer une peine de TIG plutôt qu’une autre peine. L’absence de cet
accord peut remettre en question la légalité de l’imposition du TIG comme
peine, par conséquent, le consentement du délinquant est nécessaire.
Enfin l’obligation de se soumettre à des mesures de surveillance. C’est à
dire que le prévenu doit respecter les conditions et les exigences du TIG,
y compris les mesures de contrôle imposées, pour que la peine soit
exécutée de manière appropriée. Cela peut inclure des obligations telles
que se présenter régulièrement aux autorités compétentes, respecter un
horaire de travail spécifié et fournir des rapports d’avancement. Le non-
respect de ces obligations peut entraîner des sanctions supplémentaires.

B- CARACTERISTIQUES ET PROCEDURE D'APPLICATION DU TIG


Au regard des articles 55 à 58 du code pénal le TIG est exclusivement
applicable aux délits et contraventions et celui-ci possède diverses
caractéristiques :
- Il est personnelle : Personne concernée par la sanction (le prévenu)
- Il est optionnel : Son application est facultative, la décision est à la
discrétion du juge.
- Il concerne uniquement les contraventions ou délits dont la peine
d’emprisonnement n’excède pas 3 ans.
- Il est temporellement restreint : La durée du travail varie de 20 à 280
heures. La durée du TIG s’avère déterminée par la juridiction de jugement.
Puis, le travail doit se voir exécuté dans un délai également déterminé par
la juridiction de jugement. Enfin, le point de départ du délai pour exécuter
le TIG correspond au jour où la condamnation devient définitive
-Nature du TIG: C’est un travail non rémunéré
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-Bénéficiaire du TIG : Personne morale de droit public, personne morale
de droit privé chargée d’une mission de service public ou association
habilitée à mettre en œuvre des travaux d’intérêt générale.
-Modalités d’exécution facultatives : En cas de non-exécution, le
condamné se voit infliger une peine privative de liberté.
En Droit ivoirien, la procédure d’application du travail d’intérêt général
(TIG) implique généralement les étapes suivantes :
-Décision judiciaire : Le tribunal décide si le TIG est une mesure
appropriée pour le délinquant. Cela dépend de la gravité de l’infraction et
des circonstances.
-Evaluation et proposition de projet : Une fois la décision prise, le
délinquant est évalué pour déterminer s’il est apte à effectuer le TIG. Un
projet de travail est proposé en fonction de ses compétences et de la
nature de l’infraction.
-Validation du projet : Le projet de travail est validé par l’autorité
compétente, souvent le juge d’application des peines.
-Exécution du TIG : Le délinquant exécute le TIG en effectuant des tâches
assignées dans le projet approuvé. Cela peut inclure des travaux d’utilité
publique, de charité ou de réparation envers la société.
-Suivi et rapport : Pendant l’exécution du TIG, le délinquant est suivi pour
s’assurer qu’il respecte les exigences du projet. Des rapports sur sa
progression sont généralement envoyés au tribunal.
-Validation de la complétion : Une fois que le délinquant a accompli avec
succès le TIG, le tribunal est informé. La peine pénale initiale peut être
réduite ou annulée en fonction de la loi et des décisions judiciaires.
En outre bien qu’étant un substitut à l’emprisonnement le TIG présente
certains avantages et limites.

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II- AVANTAGES ET LIMITES DU TIG
Cette seconde partie consistera à présenter la réinsertion sociale des
auteurs des infractions (A) et porter des critiques sur l’effectivité et l’équité
de ce mode alternatif (B)

A- LA REINSERTION SOCIALE DES AUTEURS DES


INFRACTIONS
Le travail d’intérêt général a été conçu comme une peine alternative à
certaines peines d’emprisonnement et à la réinsertion. Il s’agit
d’une sanction faisant appel à l’implication de la société civile.

En effet, avec le travail d’intérêt général, la personne condamnée effectue


une activité utile pour la société avec une dimension réparatrice, ce
qui permet d’éviter les effets désocialisant d’une incarcération. Cette
mesure implique une collaboration soutenue de partenaires disponibles et
motivés et ne doit son succès qu’aux efforts conjugués de tous les
acteurs. Au cœur de l’exécution d’un TIG., le juge de l’application des
peines (Jap) en contrôle le bon déroulé et habilite les structures d’accueil
: d’une part, l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics
et, d’autre part, les associations déclarées d’utilité publique Dans le même
ordre, les personnes morales de droit privé remplissant une mission de
service public sont, également, concernées par cette mesure. Les
personnes exerçant une activité professionnelle effectuent leur TIG.
durant leur temps libre. Le juge peut prononcer cette sanction pour les
auteurs de délits ou contraventions de 5e classe (principalement :
outrage, délit routier, dégradation, vol), pour des personnes majeures ou
à partir de 16 ans. le juge de l’application des peines travaille en lien étroit
avec les services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip ), services
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départementaux du ministère de la Justice qui assurent l’exécution de la
peine prononcée et accompagnent la réinsertion de la personne
condamnée

B- CRITIQUE SUR L’EFFECTIVITE ET L’EQUITE DE CE MODE


ALTERNATIF
En effet le travail d’intérêt général présente beaucoup d’avantage. Tout
d’abord il empêche les effets potentiellement délétères d’une courte
incarcération et, dans le même temps, de nourrir une surpopulation
carcérale déjà bien trop marquée. Appartenant aux mesures de milieu
ouvert, il réduit les coûts pour la collectivité et les chances de récidive. Il
représente également un véritable engagement citoyen par l’implication
de la société civile dans l’exécution de cette peine .il concourt alors à faire
évoluer l’opinion publique sur la justice pénale. Par ailleurs il répond
parfaitement au sens que l’on veut donner à la peine car dans le même
temps qu’il punit par la privation de temps libre pour réaliser une activité
bénévole, il propose un cadre favorable et immersif à la réinsertion et à
rééducation de l’individu. Cependant cette peine révèle que cet objectif
sera difficilement atteint même en tant que peine de substitution à
l’emprisonnement, par application de l’article 55 du nouveau code pénal.
L’application de cette peine de substitution est limitée :la peine ne peut
qu’être utilisée dans les cas de délits et de contraventions ou la peine ou
la peine d’emprisonnement n’excède pas 3ans .En outre le travail d'intérêt
général ne parait pas devoir s'imposer comme un substitut très fréquent à
l'emprisonnement, d'une part parce que Le tribunal recourt plus à
l’emprisonnement qu’au travaux d’intérêt général puisqu’il le fait « dans le
souci d'écarter le condamné de la vie sociale pour une durée relativement
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longue», d'autre part parce que cette peine qui «évite la désocialisation du
condamné ,permet l'indemnisation de la victime et apparaît comme une
sanction très appropriée à la petite délinquance urbaine » : il s'agit d'éviter
le sursis simple sans signification à l'égard du condamné et la peine
d'amende en raison de l'insolvabilité des prévenus. Cette peine permet
une diversification ressentie comme nécessaire des sanctions. Les
magistrats de cette juridiction soulignent, ainsi, que la loi ne fait d'ailleurs
pas dépendre le prononcé de cette peine d'une peine d'emprisonnement
ferme qui aurait été autrement prononcée.

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CONCLUSION

Ainsi nous pouvons dire que le travail d’intérêt général dans sa finalité
d’éviter les courtes peines de prison et facilité la réinsertion peut être
considéré comme un allègement de peine puisqu’il vise la privatisation
d’heures par jour et évite une incarcération .Ainsi avec l’accord du
condamné le juge chargé de l’application des peines à la possibilité de
faire éviter au condamné les courtes peines contre un travail d’intérêt
général au service de la collectivité à titre de réparation effective du
préjudice causé par l’auteur de l’infraction, qui pourra aussi aider à sa
réinsertion social.

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BIBLIOGRAPHIE

- Loi n°2019-574 du 26 juin 2019 portant code pénal


- www.cabinetaci.com
- www.juriafrica.com
- www.lemediacitoyen.com

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