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SUPPORT DU COURS

DROIT ET CONTENTIEUX DE LA COMMANDE PUBLIQUE

AVRIL 2023

Pasonépanga Antoine KABORE

Docteur en droit

Avocat
Droit et contentieux de la commande publique

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 4

TITRE 1: LE DROIT MATERIEL GENERAL DE LA COMMANDE PUBLIQUE ............... 8

Chapitre I : Les dipositions générales sur la commande publique ............................................. 8

I. Les principes fondamentaux des marchés publics......................................................... 8

II. Les principes généraux du partenariat public-privé .................................................... 10

III. Les types de partenariat public-privé ...................................................................... 10

IV. Les formes de partenariat public-privé .................................................................... 11

V. Le cadre institutionnel de la passation des marchés publics ....................................... 12

VI. Cadre institutionnel des partenariats public-privé ................................................... 22

VII. Les conditions de participation aux marchés publics et aux PPP ............................ 25

VIII. Les modalités de participation aux marchés publics ............................................... 27

IX. Les modalités de participation aux PPP .................................................................. 28

CHAPITE II : LA PASSATION DES MARCHES PUBLICS ET DES PARTENARIATS


PUBLICS-PRIVES................................................................................................................... 29

I. La détermination des besoins et planification des marchés publics ............................ 29

II. La publicité .................................................................................................................. 34

III. Les procédures de passation des marchés publics ................................................... 37

IV. Les procédures de passation des partenariats publics-privés................................... 44

V. Le dossier d’appel à concurrence ................................................................................ 46

VI. Les délais de réception des offres ............................................................................ 47

VII. La présentation, l’ouverture et l’évaluation des offres aux marchés publics................. 49

VIII. L’Analyse des offres et l’achèvement de la procédure de sélection d’un partenaire


privé 60

IX. La signature, l’approbation et l’entrée en vigueur du marché ................................. 61

X. Signature et approbation du contrat de partenariat public-privé ................................. 62

XI. Les dispositions spécifiques des marchés à commandes, de clientèles et des accords-
cadres 63

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CHAPITRE III : L’EXECUTION ET LE REGLEMENT DES MARCHES PUBLICS ......... 65

I. L’exécution des marchés publics................................................................................. 66

II. Le règlement des marchés publics ............................................................................... 73

CHAPITRE IV : CONTENTIEUX ET VIOLATION EN MATIERE DE COMMANDE


PUBLIQUE .............................................................................................................................. 78

I. Le règlement des différends ........................................................................................ 78

II. Les violations et les sanctions de la commande publique ........................................... 80

CONCLUSION......................................................................................................................... 89

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Droit et contentieux de la commande publique

INTRODUCTION

Le droit de la Commande publique a connu et continu de connaître des réformes importantes,


tant au niveau institutionnel que normatif depuis les années 2007. Ces réformes ont pour
objectifs de conformer le système de gestion de la commande publique aux standards
communautaires et internationaux.

L’expression « marchés public » a pendant longtemps été utilisée, mais son régime juridique a
évolué de sorte qu’il est désormais question de « commande publique », en témoigne la loi
n°039-2016/AN du 02 décembre 2016 portant règlementation générale de la commande
publique et ses décrets d’application fixant les règles régissant la passation, l’exécution, le
règlement, le contrôle et la régulation de certaines formes de commandes publiques comme les
marchés publics (MP) et les délégations de service public (DSP). Quant aux partenariats public-
privé (PPP), ils sont l’objet d’une règlementation spécifique à travers la loi n°032-2021/AN du
25 juin 2021 portant cadre juridique et institutionnel du partenariat public-privé au Burkina
Faso.

1) Les notions clés de la commande publique

De manière générale, la notion de commande publique peut être définie comme regroupant
« toutes les formes d'acquisition de biens, de services ou de prestations au profit des
collectivités publiques, notamment le marché public, la délégation de service public et le
partenariat public-privé ». (Loi 039-2016, art. 2)

Quant au MP, il s’agit d’un « contrat administratif écrit conclu à titre onéreux par une autorité
contractante définie aux articles 3 ct 4 de la présente loi avec des entités privées ou publiques
pour répondre à ses besoins en matière de travaux, de fournitures ou de service ». (Loi 039-
2016, art.2)

S’agissant de la DSP, la loi la définit comme « le contrat administratif écrit par lequel une des
personnes morales de droit public ou de droit privé définies respectivement aux articles 3 et 4
de la présente loi confie la gestion d'un service public relevant de sa compétence à un
délégataire dont la rémunération est liée ou substantiellement assurée par les résultats de
l'exploitation du service » (Loi 039-2016, art.2).

Enfin, le PPP est défini aussi bien par la loi 039-2016 sur la règlementation générale de la
commande publique que par la loi 032-2012 portant cadre juridique et institutionnel du PPP.
Ainsi, l’article 2 de la loi 039-2016 définit le PPP comme une « forme de collaboration qui

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associe l'autorité publique et une personne physique ou morale de droit privé dans le but de
fournir des biens ou des services au public, en optimisant les performances respectives des
secteurs public et privé afin de réaliser dans les meilleurs délais et conditions, des projets à
vocation sociale ou de développement d'infrastructures et de services publics, dans le respect
des principes d'équité, de transparence, de partage de risques et de viabilité à long terme »;

ET

L’article 2 de la loi 032-2021 précise que le PPP est « un contrat administratif écrit conclu à
titre onéreux par lequel une autorité contractante confie à un partenaire privé, pour une
durée déterminée, en fonction de la durée d’amortissement des investissements ou des
modalités de financement retenues, une mission globale ayant pour objet de manière
cumulative :

- la réalisation et/ou l’aménagement et/ou l’acquisition et/ou la transformation et/ou


la réhabilitation et/ou la maintenance et/ou le démantèlement ou la destruction
d'ouvrages, d'équipements ou de biens matériels ou immatériels nécessaires à un
service public ou à l'exercice d'une mission d'intérêt général ;

- la gestion ou l’exploitation d’un service y compris un service d’intérêt général ou


un service public, d’ouvrages, d’équipements ou de biens immatériels ou une
combinaison de ces éléments ;

- tout ou partie du financement des missions confiées.

Cette mission peut intégrer tout ou partie de la conception des ouvrages, équipements
ou biens immatériels. Le contrat de partenariat public-privé peut contenir une
autorisation d'occupation temporaire du domaine public.

L’opérateur économique est tenu à l’atteinte d’objectifs de performance prévus au


contrat et ces objectifs peuvent être révisables ».

La DSP peut se faire sous forme de PPP à travers un contrat de concession, d’affermage ou de
régie intéressé.

- La concession : un contrat (PPP) par lequel une autorité contractante confie à un


opérateur économique l'exécution de travaux et la gestion d'un service d'intérêt général
ou d'un service public. Le risque d'exploitation est transféré à l'opérateur économique
qui se rémunère auprès des utilisateurs de l'ouvrage ou du service. La concession est une

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des formes des contrats de partenariat public-privé à paiement par les usagers. Elle
comprend notamment la concession de travaux, la concession de services et les
concessions mixtes telles que la concession d'aménagement.
- L’affermage : un contrat (PPP) à paiement par les usagers par lequel une autorité
contractante confie à un partenaire privé, l’exploitation, l'entretien et la maintenance d'un
ouvrage existant afin qu'il assure la fourniture d'un service public. Le partenaire privé
assume le risque d'exploitation et est chargé des travaux d'entretien courant de l'ouvrage,
l'autorité contractante assumant la responsabilité des investissements sur l'ouvrage. Le
partenaire privé verse à l'autorité contractante un lover dont le montant est convenu à
l'avance et est indépendant des résultats d'exploitation. Il peut être tenu d'atteindre des
objectifs de performance.
- La régie intéressée : un contrat (PPP) par lequel une autorité contractante confie à un
partenaire privé, la gestion d'un service public, lié ou non à un ouvrage existant. Le
partenaire privé bénéficie d'un mandat de l'autorité contractante pour encaisser, en son
nom et pour son compte, les paiements dus par les usagers du service public exploité par
le régisseur. La rémunération du régisseur, versée par l'autorité contractante, est
substantiellement liée aux résultats de l'exploitation et prend en compte les objectifs de
performance mis à sa charge.

2) Les parties contractantes dans un contrat de commande publique

Sur la base des définitions ci-dessus, le contrat administratif met en évidence au moins deux
parties contractantes à savoir une autorité contractante généralement publique et un opérateur
économique généralement privé.

La loi 039-2016 prévoit deux grandes catégories d’autorités contractantes, à savoir :

- Les autorités contractantes en raison de leur statut de personne morale de droit


public ou assimilées (Loi 039-2016, art. 3) : les ministères et institutions ; les autorités
administratives indépendantes (ARCOP, ARCEP…) ; le parlement; les missions
diplomatiques et consulaires; les collectivités territoriales; les établissements publics
(Universités publiques, CNSS, CNRST, ENAREF…) ; les agences d'exécution et les
personnes morales ayant la qualité d'organisme de droit public ou assimilés (Agence
d’Exécution des Travaux Eaux et Équipement Rural-AGETER, Agence des Travaux
d’Infrastructures du Burkina-AGETIB…) ; les sociétés d’Etat (SONABHY,

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SONABEL, ONEA…) ; les sociétés à participation financière publique majoritaire


(Bagré pôle); les associations formées par une ou plusieurs de ces personnes morales de
droit public.
- Les autorités contractantes en raison de critères spécifiques (loi 039-2016, art. 4) :
ü En tant que bénéficiaires du marché : les « marchés publics et délégations de
service public passés par les personnes morales de droit privé agissant pour le compte
de l'Etat, d'une collectivité territoriale, d'un établissement public, d'une société d'Etat,
d'une société à participation financière publique majoritaire, d'un organisme de droit
public ou d'une association formée par une ou plusieurs de ces personnes morales de
droit public »
ü En tant que contributeurs financiers au marché : les « marchés publics et
délégations de service public passés par des personnes de droit privé, ou des sociétés
d'économie mixte, lorsque ces marchés bénéficient du concours financier et/ou de la
garantie de l'Etat ou d'une des personnes morales de droit public mentionnées à
l'article 3 ci- dessus ».
ü En tant que destinataires de commandes groupées ou coordonnées : les « marchés
publics passés dans le cadre d'une coordination ou d'un groupement de commandes,
ou passés par une centrale d'achat qui acquiert des fournitures et/ou des services
destinés à des autorités contractantes, ou conclut des accords-cadres de travaux, de
fournitures ou de services destiués à des autorités contractantes ».
ü En tant qu’entité bénéficiant de droits exclusifs : les « marchés publics et
délégations de service public qu'une entité bénéficiant de droits spéciaux ou exclusifs
d'exercer une activité de service public passe avec des tiers dans le cadre de cette
activité et que l'acte par lequel ce droit est octroyé prévoit que l'entité concernée
respecte les dispositions de la présente loi ».

Le cours s’articulera autour de deux grandes parties à savoir, d’une part, le droit matériel
général de la commande publique (premier titre) et, d’autre part, le contentieux de la
commande publique (deuxième titre).

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Droit et contentieux de la commande publique

TITRE 1: LE DROIT MATERIEL GENERAL DE LA COMMANDE PUBLIQUE

Chapitre I : Les dipositions générales sur la commande publique

Les marchés publics et les partenariats publics-privés au Burkina Faso sont gouvernés par des
règles et s’inscrivent dans un cadre institutionnel. Il s’agira dans ce chapitre de passer en revue
les principes fondamentaux des marchés publics et des partenariats publics-privés avant
d’aborder le cadre institutionnel, les conditions et modalités de participation aux marchés
publics et aux partenariats publics-privés.

I. Les principes fondamentaux des marchés publics

La procédure de passation des marchés publics et des délégations de service public quel qu’en
soit le montant, est soumise à quatre principes fondamentaux :

1. Le principe de l’économie et de l’efficacité du processus d’acquisition

Ce principe signifie que : quels que soient la procédure et le type de marché public ou de
délégation de service public choisis, l’on doit avoir à l’esprit une utilisation rationnelle et
efficiente des fonds publics.

La procédure choisie doit permettre à l’Etat ou ses démembrements d’obtenir les meilleures
prestations au regard du rapport qualité-prix et du délai.

2. Le principe de la liberté d’accès à la commande publique

La liberté d’accès à la commande publique est le fait de donner à tous les candidats la possibilité
de concourir dans les procédures de passation de la commande publique. En effet, toutes les
entreprises et sociétés légalement constituées et en règle vis-à-vis de l’administration et qui ne
sont pas en situation de conflit d’intérêt, peuvent librement faire acte de candidature aux marchés
publics pour autant que :

- elles ne soient pas en état de faillite, de cessation d’activité ou de liquidation de biens ; - elles
ne soient pas exclues de la commande publique pour une infraction à la réglementation des
marchés publics par une décision de l’ORD ou de justice.

La situation de conflit d’intérêt s’interprète comme étant une situation dans laquelle un agent
public à un intérêt personnel de nature à influer sur l’exercice impartial et objectif de ses
fonctions officielles.

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Droit et contentieux de la commande publique

La notion de candidat désigne une personne physique ou morale qui manifeste son intérêt à
participer ou qui est retenue par une autorité contractante pour participer à une procédure de
passation de marché ou de délégation de service public.

3. Le principe de l’égalité de traitement des candidats et de la reconnaissance


mutuelle

L’égalité de traitement des candidats signifie qu’il est en principe interdit de pratiquer la
discrimination dans la procédure de passation des marchés publics. Ce principe implique que la
rédaction du cahier des charges soit objective pour ne pas guider le choix du futur attributaire,
que tous les candidats qui ont déposé leurs dossiers dans les délais soient enregistrés et qu’en
cas de demande complémentaire de candidats, une information équivalente soit adressée à tous
les candidats. Toutefois, une discrimination peut intervenir si le dossier d’appel à concurrence
introduit une clause de préférence nationale ou locale. Le principe de la reconnaissance mutuelle
signifie que les autorités contractantes membre de l’UEMOA s’engagent à reconnaitre
réciproquement la validité des documents délivrés par les autorités des Etats des
soumissionnaires. Il s’agit ici des pièces administratives et des agréments techniques qui sont
demandés lors de la procédure de passation des marchés. Ainsi, les autorités contractantes
Burkinabé doivent reconnaitre la validité des pièces et documents délivrés par les autorités
ivoiriennes aux entreprises ivoiriennes qui sont candidates dans les marchés publics au Burkina
Faso et vice-versa. À noter également que ce principe n’est pas universel.

4. Le principe de la transparence du processus de passation, d’exécution et de


règlement de la commande publique

La transparence dans les procédures signifie qu’il faut assurer la traçabilité des procédures et la
mise à disposition de l’information destinées aux candidats en amont et en aval de la procédure
de passation. Le processus de passation doit être accessible, compréhensible et prévisible. Cela
signifie de porter l’information sur les besoins des autorités contractantes mais aussi, sur le
processus de la passation à la connaissance des candidats et du public. Ainsi,

La publicité doit entourer l’appel à la concurrence et cette dernière doit être la règle et les autres
procédures doivent être des exceptions. Les règles du jeu doivent être au préalable connues dans
le dossier d’appel à concurrence qui décrit les procédures de choix de l’attributaire aux marchés
publics.

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Droit et contentieux de la commande publique

II. Les principes généraux du partenariat public-privé

Le contrat de partenariat public-privé est soumis aux principes suivants :

1. la concurrence dans la sélection du partenaire privé ;

2. la transparence dans les procédures d’octroi et d’exécution d’un contrat de


partenariat public-privé ; 3. l’égalité de traitement des candidats et des
soumissionnaires ;

4. la légalité des prestations et l’égalité des usagers à l’accès au service public ;

5. la promotion de l’expertise nationale ;

6. la continuité et l’adaptation des services publics ; 7. la sécurisation des


investissements privés ; 8. la performance et l’efficience des prestations ; 9. la
durabilité des infrastructures et/ou des services fournis ; 10. le caractère abordable
des infrastructures et/ou des services fournis aux usagers ou à la personne publique ;
11. l’utilisation des PPP pour des projets d'investissement prioritaires ; 12.
l’allocation optimale des risques entre la partie publique et la partie privée ;

13. l’optimisation des ressources comme justification principale de l'utilisation des


PPP pour un projet.

III. Les types de partenariat public-privé

Les types de PPP sont : le PPP à paiement par les usagers et le PPP à paiement public :

- Le partenariat public-privé à paiement par les usagers : le PPP à paiement par les
usagers est un contrat de partenariat public-privé dans lequel la rémunération du
partenaire privé consiste, en contrepartie des missions qui lui sont confiées, soit dans le
droit d’exploiter l’ouvrage, le service ou la zone qui fait l’objet du contrat, soit dans ce
droit assorti d’un prix.

- Le partenariat public-privé à paiement public : le PPP à paiement public est un


contrat de partenariat public-privé dans lequel la rémunération du partenaire privé
consiste dans le versement d’un prix par l’autorité contractante pendant toute la durée
du contrat, lequel est lié à des objectifs de performance.

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IV. Les formes de partenariat public-privé

Les partenariats public-privés comprennent les concessions, les affermages et les régies
intéressées.

1. Les concessions

La concession est un contrat par lequel une autorité contractante confie à un opérateur
économique l'exécution de travaux et la gestion d'un service d’intérêt général ou d’un service
public. Le risque d'exploitation est transféré à l’opérateur économique qui se rémunère auprès
des utilisateurs de l’ouvrage ou du service. Exemple : les concessions de chasse

Les concessions comprennent : la concession de travaux, la concession de services et les


concessions mixtes telles que la concession d’aménagement.

a. La concession de travaux

La concession de travaux est un contrat de concession qui a pour objet principal soit la
réalisation, soit la transformation, soit la réhabilitation et l’exploitation, l’entretien et la
maintenance d’un ouvrage répondant aux exigences fixées par l’autorité contractante. Le
partenaire privé peut être chargé de concevoir l’ouvrage ou les travaux.

Une concession qui a pour objet à la fois des travaux et des services est, selon son objet principal,
une concession de travaux ou une concession de services.

b. La concession de services

La concession de services est un contrat de concession qui a pour objet principal la gestion d’un
service. Elle comprend les variantes suivantes :

• La concession de service d’intérêt général, lorsqu’elle a pour objet la gestion


d’un service d’intérêt général qui ne constitue pas un service public ;

• La concession de service public lorsqu’elle a pour objet la gestion d’un service


public ;

Le partenaire privé peut être chargé de concevoir et de réaliser les ouvrages, les équipements,
les biens immatériels ou d’acquérir les biens nécessaires au service.

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Droit et contentieux de la commande publique

c. La concession d’aménagement

La concession d’aménagement est un contrat de concession par lequel une autorité


contractante confie à un opérateur économique une mission globale portant sur :

ü l'aménagement d'une zone à caractère urbain, industriel ou agricole ;

ü l'exploitation de la zone, telle que la fourniture de services, la gestion des équipements


et des ouvrages ou la vente ou la location de biens immobiliers situés à l’intérieur de la
zone d’aménagement ou l’octroi de conventions d’occupation domaniale.

2. Les affermages

L’affermage est un partenariat public-privé à paiement par les usagers par lequel une autorité
contractante confie à un partenaire privé, l’exploitation, l’entretien et la maintenance d’un
ouvrage existant afin qu’il assure la fourniture d’un service public. Le partenaire privé assume
le risque d’exploitation et est chargé des travaux d’entretien courant de l’ouvrage, l’autorité
contractante assumant la responsabilité des investissements sur l’ouvrage. Le partenaire privé
verse à l’autorité contractante un loyer dont le montant est convenu à l'avance et est indépendant
des résultats d'exploitation. Il peut être tenu d’atteindre des objectifs de performance. Exemple
: la gestion de jardins publics

3. La régie intéressée

La régie intéressée est un partenariat public-privé par lequel une autorité contractante confie à
un partenaire privé, la gestion d’un service public, lié ou non à un ouvrage existant. Le partenaire
privé bénéficie d’un mandat de l’autorité contractante pour encaisser, en son nom et pour son
compte, les paiements dus par les usagers du service public exploité par le régisseur. La
rémunération du régisseur, versée par l’autorité contractante, est substantiellement liée aux
résultats de l’exploitation et prend en compte les objectifs de performance mis à sa charge.
Exemple la gestion de restaurant universitaire

V. Le cadre institutionnel de la passation des marchés publics

Le cadre institutionnel des marchés publics repose sur le principe de la séparation des fonctions
de gestion, de contrôle et de régulation. Il comprend les organes de gestion, l’entité de contrôle
et celle de régulation des marchés publics.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

Les fonctions de gestion, de contrôle et de régulation des marchés publics sont incompatibles.

1. Les organes de gestion

Les organes de gestion sont responsables de la mise en œuvre des procédures de passation et
d’exécution des marchés publics. Ce sont :

a. La personne responsable des marchés

La réforme du système de passation des marchés publics a donné lieu à des innovations, parmi
lesquelles, la création par chaque autorité contractante d’un poste dénommé Personne
Responsable des Marchés. L’appellation PRM désigne le service ou la direction qui est mise en
place à cet effet ou le premier responsable du service ou de la direction le cas échéant. Ainsi, la
PRM encore appelée directeur des marchés publics dans certaines structures est chargée de
l’exécution de tous les actes matériels liés à la procédure de passation, partant de la définition
des besoins concrétisés par les plans de passation des marchés jusqu’à l’approbation du choix
du cocontractant et du suivi de l’exécution pour les besoins de statistiques d’information et
d’archivage. Elle est la personne mandatée par l’autorité contractante pour planifier, mettre en
œuvre les procédures de passation et suivre l’exécution des marchés publics.

De même, la PRM est initiatrice des requêtes de recours aux procédures exceptionnelles.

La personne responsable des marchés est désignée par les autorités contractantes ci-après :

- le Ministre pour les départements ministériels ;

- le président d’institution pour les autres institutions étatiques et parapubliques ;

- le président du conseil régional pour la région collectivité territoriale, et le maire pour la


commune ;

- le directeur général ou assimilé pour les établissements publics et les sociétés à capitaux
publics ;

- le gouverneur, le haut‐commissaire, respectivement pour la région et la province


circonscriptions administratives ;

- l’ordonnateur du budget pour les autorités administratives indépendantes ;

- le directeur général ou assimilé pour les entités ayant la qualité d’organisme de droit
public.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

Dans les départements ministériels et les institutions, la personne responsable des marchés est
placée sous l’autorité du secrétaire général. Dans les autres structures, il est placé sous l’autorité
de l’ordonnateur du budget.

d. Le gestionnaire de crédit

Le gestionnaire de crédits est le responsable en charge des finances. Il a pour mission


l’élaboration et l’exécution du budget de l’entité. Son rôle dans la chaîne de passation des
marchés publics est fonction de cette mission. A cet effet, il est chargé de la définition des
besoins et de leur transmission à la personne responsable des marchés publics en vue de
l’élaboration du plan de passation des marchés. En outre, il assure l’élaboration et la mise en
œuvre du contrat, le suivi administratif de l’exécution des marchés publics et des délégations de
service public y compris les incidents d’exécution, la réception des prestations ainsi que les
règlements y afférents.

e. La commission d’attribution des marchés (CAM) La commission


d’attribution des marchés (CAM)

Au sein de chaque autorité contractante, il est créé sous l’autorité de la personne responsable des
marchés, une commission d’attribution des marchés (CAM).

La commission d’attribution des marchés est chargée de l’ouverture des plis, d’effectuer
l’examen des candidatures, d’évaluer les offres ou proposer des candidats ou soumissionnaires
et de proposer l’attributaire provisoire du marché.

La commission d’attribution des marchés, doit présenter toutes les garanties de


professionnalisme et d’indépendance. Elle peut faire appel à toute expertise qu’elle estime
nécessaire, pour autant que l’expert n’ait pas d’intérêt dans la procédure.

Les membres de la commission d’attribution des marchés et toute personne participant à ses
séances sont tenus au principe de confidentialité des débats.

Après l’ouverture des plis en séance publique, aucun renseignement concernant l’examen des
plis, les précisions demandées et l’évaluation des offres, ou les propositions d’attribution
relatives à l’attribution du marché, n’est communiqué ‐ aux soumissionnaires ou à toute autre ‐
personne n’ayant pas qualité pour participer à la procédure de sélection tant que les résultats
n’ont pas été publiés.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

Pour les appels à concurrence, la commission d’attribution des marchés au niveau de


l’administration centrale et des autorités administratives indépendantes est composée comme
suit :

Président : la Personne responsable des marchés, ou son représentant ;

Rapporteur : le gestionnaire de crédits concerné ou le chef de projet ou leurs représentants ;


Membres :

- un représentant du service bénéficiaire s’il y a lieu ;

- un représentant du ministère technique s’il y a lieu ;

- un représentant de l’ordonnateur s’il y a lieu ;

- un représentant de la direction générale du budget.

Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers ;

- le représentant du bailleur de fonds s’il y a lieu ;

- le représentant du consultant s’il y a lieu ;

- le contrôleur financier du ministère de la défense s’il y a lieu.

Pour la procédure de demande de cotations, l’ouverture des plis se fait par la personne
responsable des marchés, le gestionnaire de crédits et le représentant du service bénéficiaire s’il
y a lieu.

Les commissions chargées du dépouillement des offres, de leur analyse, de la formulation des
propositions d’attribution des marchés des personnes morales de droit public au niveau
décentralisé et déconcentré sont :

Lorsque le financement est assuré par les crédits délégués de l’État, la Commission Régionale
d’Attribution des Marchés (CRAM) est composée comme suit :

Président : la Personne Responsable des Marchés de la région ou son représentant ; Rapporteur


: le gestionnaire de crédits de la structure bénéficiaire ou son représentant ; Membres :

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

- un représentant du service technique régional compétent ; - un représentant de la


direction régionale du budget.

Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers ;

- le représentant du bailleur de fonds s’il y a lieu ;

- le représentant du consultant s’il y a lieu.

Lorsque le financement est assuré par le budget du Conseil régional, la commission est
composée comme suit :

Président : la personne responsable des marchés de la région, collectivité territoriale ou son


représentant ;

Rapporteur : le gestionnaire de crédits du conseil régional ou son représentant ; Membres


:

- un représentant du service technique compétent ; - un représentant du service


bénéficiaire.

Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers ;

- un représentant du bailleur de fonds s’il y a lieu ; - un représentant du consultant


s’il y a lieu.

Lorsque le financement est assuré par les crédits délégués de l’Etat, la Commission

Provinciale d’Attribution des Marchés (CPAM) est composée comme suit :

Président : la personne responsable des marchés de la province ou son représentant ;


Rapporteur : le gestionnaire de crédits de la structure bénéficiaire ou son représentant ;
Membres :

- un représentant de la direction régionale du budget ;

- un représentant du service technique provincial compétent.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers ;

- un représentant du bailleur de fonds s’il y a lieu ;

- un représentant du consultant s’il y a lieu.

Lorsque le financement est assuré par le budget de la commune, la Commission Communale


d’Attribution des Marchés (CCAM) est composée comme suit : Président : la personne
responsable des marchés ou son représentant ; Rapporteur : le gestionnaire de crédits de la mairie
ou son représentant ; Membres :

- un représentant du service technique compétent ; - un représentant du service


bénéficiaire.

Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers ;

- un représentant du bailleur de fonds s’il y a lieu ; - un représentant du consultant


s’il y a lieu.

La commission d’attribution des marchés des établissements publics est composée de :

Président : la personne responsable des marchés ou son représentant ;

Rapporteur : le gestionnaire de crédits de l’établissement ou son représentant ; Membres


:

- un représentant du service technique concerné ;

- un représentant de la direction générale du budget.

Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers ;

- un représentant du bailleur de fonds s’il y a lieu ;

- un représentant du consultant s’il y a lieu.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

La commission d’attribution des marchés des sociétés à participation financière publique


majoritaire et des autres autorités contractantes est composée d’au moins trois membres.

Toutefois, lorsque l’opération est financée par une subvention de l’Etat ou sur un prêt rétrocédé,
la commission d’attribution des marchés sera élargie aux représentants du ministère technique
et de la direction générale du budget siégeant en qualité de membres avec voix délibérative.

Dans tous les cas, le contrôleur interne, les bailleurs de fonds et les consultants sont invités à
titre d’observateurs.

En cas de difficulté avérées à réunir les membres de la CAM, une commission ad ’hoc attribution
des marchés peut être mise en place. La mise en place de la commission ad ’hoc est faite par un
arrêté conjoint du Ministre ordonnateur des crédits budgétaires ou de tutelle technique et le
Ministre en chargé des finances.

Pour les institutions, la commission ad ’hoc d’attribution des marchés est mise en place par le
Ministre chargé des finances sur proposition du président de l’institution concernée.

En tout état de cause, la présidence de la commission ad ’hoc est assurée par la PRM ou son
représentant et le nombre de personnes composant ladite commission ne peut excéder cinq (05).

La commission ad ’hoc prend en charge les attributions de la commission d’attribution des


marchés et conduit ses travaux dans le respect strict des dispositions législatives et
règlementaires prévues en la matière.

f. L’autorité d’approbation des marchés

Les Autorités d’approbation des contrats sont les autorités compétentes chargées d’accomplir la
formalité administrative obligatoire matérialisée par une signature qui a pour effet de valider le
contrat. Les autorités compétentes sont les ordonnateurs des budgets concernés (Ministre,
Président d’institution, Directeur Général, Maire, Président de conseil régional ...)

Toutefois, des délégations peuvent être autorisées par arrêté de l’ordonnateur du budget
concerné.

g. La commission de réception

Les travaux réalisés ou les fournitures livrées, à l’issue de l’exécution des marchés publics d’un
montant égal ou supérieur à 1.000.000 FCFA TTC, sont réceptionnés par une Commission de

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

réception. Toutefois, pour les marchés publics et les ordres de commande d’un montant inférieur
à 1.000.000 FCFA TTC, les attestations de service fait et ou les bordereaux de livraison tiennent
lieu de procès‐verbaux de réception.

La commission de réception de l’Etat au niveau de l’administration centrale et des autorités


administratives indépendantes est composée de la manière ci‐après :

Président : le gestionnaire de crédits ou son représentant ;

Rapporteur : un représentant du service bénéficiaire ;

Membres :

- un représentant du service technique compétent ;

- le comptable des matières de la structure ou son représentant ;

- la personne responsable des marchés ou son représentant ; Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers

- le maître d’œuvre ou son représentant ;

- le titulaire du marché ou son représentant.

Pour les structures décentralisées et déconcentrées, les établissements publics, les sociétés à
participation financière publique majoritaire, la commission est composée comme suit :

Président : le gestionnaire des crédits ou son représentant ;

Rapporteur : un représentant du service bénéficiaire ; Membres


:

- un représentant du service technique compétent ;

- un représentant du service chargé de la gestion du matériel ;

- le comptable des matières de la structure ou le chargé du patrimoine ou leur représentant

- la personne responsable des marchés ou son représentant ; Observateurs :

- un représentant de la direction générale du contrôle des marchés publics et des


engagements financiers

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

- le maitre d’œuvre ou son représentant ;

- Le titulaire du marché ou son représentant.

Pour les autres autorités contractantes, la commission est composée comme suit :

Président : le gestionnaire des crédits ou son représentant ;

Rapporteur : un représentant du service bénéficiaire ; Membres


:

- un représentant du service technique compétent ;

- le comptable des matières de la structure ou le chargé du patrimoine ou leur représentant

- la personne responsable des marchés ou son représentant.

Observateurs :

- le maitre d’œuvre ou son représentant ;

- Le titulaire du marché ou son représentant.

Les contrats de prestations intellectuelles sont soumis à une validation des rapportes par un
comité constitué à cet effet par l’autorité contractante.

2. Les entités de contrôle

Le contrôle des procédures de passation des marchés publics est assuré par les structures de
contrôle du ministère des finances. Elles sont placées auprès des entités administratives
centrales, décentralisées et déconcentrées. Elles ont pour mission de :

- contrôler l’application de la réglementation sur les marchés publics et les délégations de


service public sans préjudice de l’exercice des pouvoirs généraux de contrôle des autres
organes de l’Etat (l’Inspection Générale des services du ministère de l’économie et des
finances, l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption, la
Cour des Comptes etc.) ;

- assurer en relation avec l’ARCOP, la formation, l’information et le conseil de l’ensemble


des acteurs de la commande publique sur la règlementation et les procédures applicables
par l’édition et la diffusion des documents et des textes portant sur la passation et

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

l’exécution des marchés aux fins d’information et de sensibilisation des acteurs de la


commande publique sur la règlementation et d’en assurer la vulgarisation ;

- émettre les avis à la demande des Autorités contractantes lorsqu’elles sont prévues par
la règlementation en vigueur ;

- de contribuer en relation avec l’ARCOP à la collecte d’informations et de documents en


vue de la constitution d’une banque de données.

3. Les entités de régulation

Il est créé une autorité administrative indépendante chargée de la régulation de la commande


publique. Elle est dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et de gestion.
Elle agit en toute impartialité, objectivité et indépendance. Dans le cadre de l’exercice de ses
missions, elle ne reçoit d’instruction d’aucune autorité. Elle dispose d’un pouvoir règlementaire
et de sanction disciplinaire en la matière. Ses actes sont soumis au contrôle de légalité du juge
administratif.

Par sa fonction de régulation, l’entité de régulation :

- définit les politiques en matière de marchés publics et de délégations de service public,


met en œuvre et suit les plans d’actions de réforme ;

- forme et sensibilise dans le domaine des marchés publics et des délégations de service
public ;

- maintient le système d’informations des marchés publics et des délégations de service


public ;

- conduit les audits et évalue le système des marchés publics et des délégations de service
public ;

- assure la discipline et conduit le règlement non juridictionnel des litiges.

Les délais de règlement des différends relatifs aux commandes publiques sont fixés comme suit:

- Pour le recours des candidats et soumissionnaires auprès de l’autorité contractante ou


devant l’instance de recours non juridictionnel, selon qu’ils exercent un recours devant
l’autorité contractante qui est facultatif ou un recours, directement devant l’instance de
recours non juridictionnel : deux jours ouvrables à compter du lendemain de la

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

publication de l’avis d’appel à concurrence ou des résultats des travaux de la commission


d’attribution des marchés ou de la réception de la lettre d’invitation selon le cas ;

- En cas d’exercice de recours devant l’autorité contractante, celle‐ci répond aux candidats
ou soumissionnaires requérants dans les deux jours ouvrables à compter de sa saisine ;

- Lorsque la réponse de l’autorité contractante est insatisfaisante ou lorsqu’elle ne répond


pas dans le délai qui lui est imparti, les candidats ou soumissionnaires disposent de deux
jours ouvrables à compter de l’échéance du délai imparti à l’autorité contractante, pour
saisir l’instance de recours non juridictionnel ;

- Pour l’instance de recours non juridictionnel : trois jours ouvrables à compter de sa


saisine jusqu’à la notification de la décision lorsqu’elle statue en matière de litiges ;

- En cas de dépassement des délais visés plus haut lors des litiges, le contenu du dossier
d’appel à concurrence ou les résultats des travaux de la commission d’attribution des
marchés sont réputés confirmés par l’instance de recours non juridictionnel.

VI. Cadre institutionnel des partenariats public-privé

Les entités et instances publiques intervenant dans le processus de mise en œuvre du PPP sont

(1) le Conseil des ministres, (2) la Commission PPP, (3) l’Unité de partenariat public-privé,

(4) le Ministère en charge des finances, (5) la structure en charge du budget, (6) l’autorité de
régulation de la commande publique, (7) les autorités de régulation sectorielle, (8) les structures
ou organes de contrôle, (9) les autorités contractantes et (10) la commission de sélection du
partenaire privé.

1. Le Conseil des ministres

Le conseil des ministres est l’instance chargée d’adopter par décret le programme PPP validé
par la Commission PPP. Aucun projet ne peut être inscrit au programme PPP s’il n’a fait l’objet
de validation par la commission PPP.

Il donne également l’autorisation pour la signature des contrats PPP qui lui sont soumis par
l’autorité contractante. Toutefois, pour les collectivités territoriales, les sociétés d’Etat et les
établissements publics de l’Etat, cette autorisation est donnée par leurs organes délibérant.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

2. La Commission PPP

La commission PPP est l’organe chargé de valider l’avant programme PPP, de formuler les
recommandations nécessaires au développement du PPP au Burkina Faso, de s’assurer du suivi
et de l’évaluation du programme PPP. Elle est placée sous l’autorité du Premier ministre,

3. L’Unité de partenariat public-privé

Il est créé une structure nationale en charge du partenariat public-privé dénommée « Unité PPP
», rattachée au Ministère en charge des finances. Elle est dotée de la personnalité juridique, de
l’autonomie financière et de gestion.

L’Unité PPP a pour mission de promouvoir et accompagner les autorités contractantes dans le
développement des projets de partenariat public-privé au Burkina Faso.

A cet effet, elle assure :

- le conseil et l’expertise en matière de PPP;

- l’assistance technique sur demande de l’autorité contractante dans l’élaboration d’une


fiche de projet PPP et dans la réalisation des évaluations sommaires, des analyses
comparatives et des études de faisabilité;

- la validation des évaluations sommaires, des analyses comparatives et des études de


faisabilité des projets de PPP;

- l’inscription des projets validés dans une BIP;

- l’élaboration du rapport de pré-analyse de la soutenabilité des projets PPP à soumettre à


la structure en charge du budget pour validation finale;

- l’élaboration et le suivi- évaluation du programme PPP ;

- la coordination et le suivi des partenariats public-privé ;

- toutes autres activités à elle confiées dans le domaine du PPP.

L’Unité PPP est composée d’experts dans les domaines économique, juridique, financier, et du
suivi-évaluation.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

4. Le Ministère en charge des finances

Le Ministère en charge des finances approuve les contrats de partenariat public-privé après
avis de l’Unité PPP et visa de la structure en charge du contrôle a priori de la commande
publique.

5. La structure en charge du budget

La structure en charge du budget est chargée de la validation de la soutenabilité budgétaire des


partenariats public-privé sur la base du rapport produit par l’Unité PPP.

6. L’autorité de régulation de la commande publique

Elle est compétente en matière de partenariat public-privé en tant qu’autorité administrative


chargée de la régulation de la commande publique.

7. Les autorités de régulation sectorielle

Dans le processus de PPP, l’avis des régulateurs sectoriels est requis par l’Unité PPP et l’autorité
contractante durant les étapes du développement du projet précédant le lancement de tout appel
à la concurrence pour la sélection du partenaire privé.

Ils interviennent dans les limites des compétences et missions qui leur sont reconnues par leurs
lois sectorielles.

8. Les structures ou organes de contrôle

Les structures de contrôle sont chargées du contrôle a priori et a posteriori de la procédure de


passation et d’exécution des contrats de partenariats public-privé, chacune dans les limites des
attributions que les textes en vigueur leur confèrent.

9. Les autorités contractantes

L’autorité contractante identifie sur la base de sa politique de développement sectoriel des


projets potentiels qui doivent être inscrits dans la banque intégrée des projets.

Elle est chargée également de la réalisation des évaluations sommaires, des études de faisabilité
et des analyses comparatives, de la conception des contrats de partenariat publicprivé, de la
passation, de l’exécution et du suivi des contrats de partenariat public-privé.

L’autorité contractante peut aussi se faire assister par des conseils externes.

10. La commission de sélection du partenaire privé.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

La commission de sélection du partenaire privé est l’organe ad hoc mis en place, conformément
aux textes en vigueur, par l’autorité contractante. Elle est chargée de la sélection du partenaire
privé pour la réalisation du projet en PPP.

VII. Les conditions de participation aux marchés publics et aux PPP

Pour être candidat à un marché public, il faut être une personne physique ou morale pouvant
justifier de capacités juridiques, techniques et financières nécessaires à l’exécution du marché
public.

Pour être attributaire d’un marché public, le soumissionnaire doit justifier qu’il est à jour de
toutes ses obligations légales à l’égard des administrations fiscales, parafiscales et sociales de
son pays d’établissement ou de base fixe.

NB : Les associations de producteurs et d’artisans peuvent aussi se porter candidats à


l’attribution de marchés publics, si elles sont régulièrement immatriculées et en règle à l’égard
des obligations fiscales et sociales qui leurs incombent au titre des activités commerciales
qu’elles assurent.

Pour être candidat à un PPP, il faut être un opérateur économique pouvant justifier de capacité
juridique, professionnelle, technique, économique et financière suffisantes pour l’exécution du
projet. En outre, le partenaire privé ne doit pas sous le coup d’une interdiction de soumissionner.
Les délais de réception des candidatures et des offres sont fixés en tenant compte de la
complexité du projet et du temps nécessaire aux opérateurs économiques pour préparer leur
candidature et/ou leurs offres.

1. Les conditions liées à la personne du candidat

Ne sont pas admises à participer aux marchés publics et aux délégations de service public, les
personnes physiques ou morales :

- qui font l’objet d’une procédure de déclaration de faillite, de cessation d’activités ou de


liquidation des biens ou qui sont en état de faillite, de cessation d’activité ou de
liquidation de biens ;

- qui auront été reconnues coupables d’infraction à la réglementation des marchés publics
ou qui auront été exclues des procédures de passation des marchés publics par une
décision de justice définitive en matière fiscale, ou sociale ou par une décision de
l’ARCOP.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

Ne sont pas admises également à participer aux marchés publics et aux délégations de service
public, en raison de conflits d’intérêts :

- les personnes morales dans lesquelles les membres de l’autorité contractante, de


l’autorité de régulation de la commande publique, de la structure chargée du contrôle de
la commande publique, la personne responsable des marchés ou les membres des
commissions d’attribution des marchés ou sous‐commissions techniques possèdent des
intérêts financiers ou personnels de nature à compromettre la transparence et l’intégrité
des procédures de passation des marchés publics ;

- les personnes physiques ou morales affiliées aux consultants ayant contribué à préparer
tout ou partie des dossiers d’appel à la concurrence ou de consultation. NB : Les
restrictions à la participation des candidats s’appliquent également aux soustraitants.

2. Les conditions liées aux capacités techniques requises

Tout candidat qui possède les capacités techniques nécessaires à l’exécution d’un marché public
ou d’une délégation de service public et l’expérience dans l’exécution de contrats analogues
peut participer aux procédures de passation de marchés publics et de délégations de service
public.

Les Autorités contractantes doivent inviter les candidats et soumissionnaires ayant une base fixe
ou un établissement stable au Burkina Faso à justifier de leurs capacités techniques telles que
définies par les dossiers d’appel à concurrence.

Un agrément doit être requis s’il en existe dans le domaine concerné et s’il n’est pas contraire à
l’accord de financement.

NB : Les obligations ci‐dessus peuvent également s’appliquer aux sous‐traitants selon


l’importance de leur intervention dans l’exécution du marché.

Dans les procédures de passation de marchés publics de services ou de prestations intellectuelles,


lorsque les candidats ou les soumissionnaires doivent être membres d’une organisation
spécifique pour pouvoir fournir le service concerné, l’autorité contractante leur demande de
prouver qu’ils appartiennent à cette organisation.

3. Les conditions liées aux capacités financières requises

La justification de la capacité économique et financière du candidat est constituée par une ou


plusieurs des références suivantes :

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

- des déclarations appropriées de banques ou organismes financiers habilités, ou, le cas


échéant, la preuve d’une assurance des risques professionnels ;

- une présentation des bilans ou d’extraits des bilans ;

- une déclaration concernant le chiffre d’affaires global certifié et, le cas échéant, le chiffre
d’affaires certifié du domaine d’activités faisant l’objet du marché ou de la délégation,
pour au maximum, les trois derniers exercices en fonction de la date de création de
l’entreprise ou du début d’activité du soumissionnaire, dans la mesure où les
informations sur ces chiffres d’affaires sont disponibles. L’appréciation de la capacité se
fait sur la base du chiffre d’affaires annuel moyen de la période considérée.

VIII. Les modalités de participation aux marchés publics

1. La participation individuelle

La participation individuelle est l’œuvre d’une entreprise qui décide de s’engager toute seule
dans la conquête du marché en jeu.

2. La cotraitance ou le groupement

Les candidats aux marchés publics peuvent se regrouper pour mutualiser leurs capacités
techniques et financières et concourir à l’obtention des marchés publics sous forme de
groupement d’entreprises solidaires, sous réserve de respecter les règles interdisant les entraves
à la concurrence (les ententes anticoncurrentielles, les abus de positions dominantes

…).

NB : il est conseillé aux entreprises qui veulent soumissionner en groupement de consulter la


liste des entreprises suspendues ou exclues des marchés publics (sur le site www.arcop.bf) afin
de s’assurer que leurs partenaires ne sont pas exclus ou suspendus de la commande publique.

Il est interdit aux candidats et soumissionnaires de présenter pour le même marché ou un de ses
lots, plusieurs offres en agissant à la fois en qualité de candidats individuels ou de membres
d’un ou de plusieurs groupements.

3. La sous-traitance

La sous-traitance dans un marché public est matérialisée par un contrat conclu entre l’entreprise
titulaire du marché et une autre entreprise à qui elle confie une partie de ses prestations (un
maximum de 40% de la valeur globale du marché) avec l’autorisation de l’autorité contractante

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

quant à l’acceptation de chaque sous-traitant et l’agrément de ses conditions de paiement de


chaque contrat de sous-traitance.

La sous-traitance est interdite pour les marchés de fournitures courantes.

NB : les entreprises doivent s’assurer que la sous-traitance est autorisée dans le dossier d’appel
à concurrence d’une part et que les sous-traitants ne figurent pas sur la liste des fournisseurs
défaillants d’autre part. Enfin, elles doivent s’assurer que les sous-traitants sont en règles vis-à-
vis de l’administration.

IX. Les modalités de participation aux PPP

1. La participation individuelle

La participation individuelle est l’œuvre d’un opérateur économique qui décide de s’engager
toute seule dans la conquête d’un partenariat public-privé.

2. Le groupement

Les opérateurs économiques peuvent se présenter en groupement pour participer à la procédure


de passation d’un partenariat public-privé.

Un opérateur économique peut avoir recours aux capacités d'autres opérateurs économiques,
quelle que soit la nature juridique de leurs liens, à condition qu’il fournisse la preuve d’une
convention de groupement. L’autorité contractante exige que tout ou partie des opérateurs
économiques concernés soient solidairement ou conjointement responsables dans la mesure où
cela est nécessaire à la bonne exécution du contrat. Cette exigence doit être mentionnée dans le
dossier de la consultation par l’AC.

3. La sous-traitance

Le partenaire privé peut confier, sous sa responsabilité, l’exécution de certains services ou


travaux, objet du contrat de partenariat public-privé à un tiers, dans les conditions définies par
la règlementation en vigueur en la matière.

Dans les dossiers de consultation, l’autorité contractante doit demander au soumissionnaire de


préciser la part de l’exécution du contrat qui sera confiée à des tiers sous-traitants, et quels sont
les sous-contractants proposés.

En définitive, nous pouvons dire que le domaine des marchés publics et des partenariats publics-
privés est bien réglementés. Des organes existent de façon indépendante pour la gestion, le

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

contrôle et la régulation depuis le stade de la passation jusqu’au règlement. Du côté des


candidats, soumissionnaires et titulaires, des opportunités leurs sont offertes pour participer, ou
exécuter sans difficultés les marchés publics et les partenariats publics-privés.

CHAPITE II : LA PASSATION DES MARCHES PUBLICS ET DES


PARTENARIATS PUBLICS-PRIVES

L’optimisation de la préparation du marché passe par la détermination précise des besoins et une
bonne planification de la passation des marchés. Les marchés publics sont sujets à des publicités
en fonction des seuils prédéfinis. Leurs mises en œuvre sont encadrées par des avis et des
approbations des autorités de contrôle et d’approbation. Nous aborderons dans cette section, la
détermination des besoins et la planification des marchés publics et puis nous verrons les seuils
de publicités national et communautaire, ensuite, nous étudierons les différentes procédures de
passation de la commande publique, le dossier d’appel à concurrence, les délais de réception des
offres avant de terminer par l’ouverture, la présentation, l’évaluation, la signature, l’approbation
et l’entrée en vigueur du marché.

I. La détermination des besoins et planification des marchés publics

1. La détermination des besoins

La détermination des besoins consiste en la définition des spécifications techniques pour les
marchés de fournitures, d’équipements ou de services courants, du devis descriptif pour les
marchés de travaux et des termes de référence pour les marchés de prestations intellectuelles.
Elle permet à l’autorité contractante de définir les exigences qu’elle estime indispensables
notamment en termes de performances à atteindre.

Pour déterminer son besoin, l’autorité contractante se réfère aux normes lorsqu’elles existent.

NB : Les spécifications techniques ne doivent pas porter atteinte à la liberté d’accès des
candidats aux marchés publics et aux délégations de service public. C’est pourquoi elles ne
doivent pas mentionner de marque, ni de brevet, ni de type, ni d’origine ou de production
déterminée qui aurait pour effet de favoriser ou d’écarter certains produits.

a. Les exceptions à la détermination préalable et précise du besoin

Il peut arriver que l’autorité contractante ait des difficultés à déterminer à l’avance son besoin.
L’incertitude peut porter sur la quantité ou l’étendue des besoins à satisfaire, ou sur la
planification dans le temps des besoins à satisfaire.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

Il s’agit des cas suivants :

- les marchés passés par la procédure de l’appel d’offres sur performance : dans ce cas, le
besoin est déterminé en termes de résultat à atteindre car on n’est pas à mesure de définir
les moyens pour y parvenir ;

- les marchés à commande, les marchés de clientèles, les accords-cadres : On y recourt


pour couvrir les besoins courants annuels de fournitures et services courants notamment
les services d’entretien routier, d’entretien et maintenance de matériel de bureau, de
matériel informatique, de matériel roulant, etc. dont il n’est pas possible au début de
l’année de prévoir l’importance exacte ou bien qui excède les possibilités de stockage.

NB : On ne peut recourir aux marchés à commande pour l’acquisition de biens d’équipement.


Le marché fixe les limites maximales et minimales de la prestation globale à fournir. Ces limites
sont fixées soit en valeur soit en quantité. L’autorité contractante s’engage sur le minimum et
le prestataire sur le maximum. Le marché est conclu pour une (1) année budgétaire renouvelable
une fois sous réserve de l’autorisation de la structure chargée du contrôle a priori des marchés
publics et des délégations de service public.

b. Les services qui participent à la détermination des besoins

Le service bénéficiaire exprime le besoin et précise le résultat à atteindre ou la performance du


bien. Le service technique a pour mission la définition des spécifications techniques des biens à
acquérir ou la description des prestations à exécuter en vue de la garantie du bon choix du
cocontractant.

NB : Le service technique doit éviter d’imposer des moyens ou de refuser la concurrence par
des détails très précis.

2. La planification des marchés publics

Les marchés sont planifiés à travers un plan de passation des marchés qui matérialise les contrats
à passer pendant une période donnée (généralement une année budgétaire).

a. Les caractéristiques d’un plan de passation des marchés (PPM) Un


plan de passation doit être :

- réaliste : correspondant aux crédits alloués et disponibles au cours d’une année et à une
programmation objective ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

- annuel avec pour exception des autorisations de programmes ;

- contraignant : toute commande non prévue dans le plan ne peut pas être satisfaite ;

- détaillé : les montants prévisionnels doivent être précisés par lot s’il y a lieu ;

- - révisable et flexible.

b. Les acteurs qui interviennent dans l’élaboration du PPM Le


gestionnaire de crédits ou le chef de projet :

- regroupe les besoins de tous les services bénéficiaires ;

- évalue le budget des besoins exprimés par les services bénéficiaires ;

- transmet les besoins exprimés à la personne responsable des marchés.

La Personne responsable des marchés :

- élabore le projet de PPM,

- transmet le projet de PPM consolidé à l’ordonnateur de budget qui le transmet à son tour
au président du comité chargé de l’examen du PPM.

Après approbation du plan par l’ordonnateur ou l’organe délibérant, la PRM prépare l’avis
général de passation des marchés en recensant les marchés publics, dont les montants
prévisionnels estimés en toutes taxes comprises (TTC) sont égaux ou supérieurs aux seuils de
publicité communautaire et les transmet pour publication sur le site de la DG-CMEF, dans la
revue des marchés publics et sur le site de l’UEMOA ou dans un quotidien à grande diffusion
de la place.

Le comité chargé de l’examen des plans de passation des marchés publics et des
délégations de service public :

Il est chargé d’examiner les plans de passation dans un délai de 10 jours à compter de la date de
leur transmission par l’ordonnateur de budget.

L’Autorité d’approbation du PPM

Sur la base de rapport du comité chargé de l’examen du PPM, elle approuve le PPM. Le PPM
approuvé par l’ordonnateur du budget ou le président de l’organe délibérant, est paraphé par le
président du comité et la PRM ou l’ordonnateur du budget le cas échéant.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

NB : Les autorités contractantes transmettent à la DG-CMEF les versions papier et électronique


de leurs plans de passation approuvés des marchés publics pour publication. La DG-CMEF
publie les plans de passation des marchés publics de toutes les autorités contractantes au plus
tard le 31 mars de l’année de leur mise en œuvre.

Les autorités contractantes publient également chaque année, au plus tard le 31 mars, le plan de
passation des marchés par tous moyens, notamment les tableaux d’affichage, les sites Web, les
journaux à grande diffusion.

3. La planification des projets de PPP

a. Identification et priorisation des projets

Les autorités contractantes identifient et priorisent les projets susceptibles d’être développés en
partenariat public‐privé. Cette procédure d’identification donne lieu à l’élaboration d’une fiche
de projet, qui présente les grandes lignes du projet et identifie si, de l’avis de l’autorité
contractante, le projet doit être développé en partenariat public‐privé. La fiche de projet identifie
notamment la part du secteur privé et du secteur public dans la réalisation du projet, notamment
d’un point de vue financier.

Les projets identifiés doivent être en cohérence avec les objectifs du Gouvernement et inscrits
dans la Banque intégrée des projets.

b. Inscription à la Banque intégrée des projets (BIP)

Les fiches de projets sont transmises par chaque autorité contractante à la structure en charge de
la planification qui vérifie l’éligibilité des projets dans la BIP.

c. Analyse comparative

Les projets de PPP potentiels inscrits dans la BIP font l’objet d’une analyse comparative réalisée
par l’autorité contractante avec l’appui de l’Unité PPP.

L’analyse comparative évalue les avantages et les inconvénients des différents modes de la
commande publique pour réaliser le projet, à savoir le marché public et le PPP afin de déterminer
le mode le plus adapté pour atteindre l’objectif poursuivi par le projet tout en tenant compte des
attentes et contraintes pesant sur l’autorité contractante et tout futur partenaire privé. Il s’agit
d’apprécier si le développement du projet en mode PPP présente un avantage par rapport à
d'autres modes contractuels, notamment en termes de financement, de coûts, de revenus
globaux, de performance et de valorisation des risques.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

L’analyse comparative doit étudier sommairement si des projets similaires au projet de PPP
considéré ont déjà été développés au plan national et au plan international et selon quel mode.

L’analyse comparative doit faire l’objet d’une validation par l’Unité PPP.

Si l’analyse comparative validée par l’Unité PPP confirme la pertinence du mode PPP mentionné
dans la fiche de projet, le projet est inscrit dans la banque de projets présélectionnés en PPP.

Les projets inscrits dans la sous‐catégorie de la banque de projets présélectionnés en PPP font
l’objet d’une priorisation.

d. Evaluation sommaire et études de faisabilité

Les projets de PPP font l’objet d’une étude de faisabilité. Cette étude vise à démontrer la viabilité
et la faisabilité du projet. Elle aborde les thématiques suivantes :

- la faisabilité technique qui consiste à évaluer le mode de réalisation du projet, les choix
technologiques, les bénéfices et les contraintes techniques associés, etc. ;

- la faisabilité environnementale et sociale qui évalue les enjeux et les impacts


environnementaux et sociaux ;

- la faisabilité économique qui permet de confirmer l’intérêt socio‐ économique du projet


notamment sa capacité à répondre aux enjeux de développement du pays dans le cadre d’une
analyse couts/bénéfices ;

-la faisabilité commerciale qui consiste à apprécier l’appétit du secteur privé pour participer au
projet et de son intérêt pour les utilisateurs du service ou de l’infrastructure ;

- la faisabilité financière qui consiste à apprécier les besoins de financement du projet durant
sa phase de financement initial et sa phase d’exploitation.

Pour les projets n’ayant jamais été développés en mode PPP ou en cas d’offres spontanées, une
évaluation sommaire assimilable à un avant‐projet est réalisée avant l’étude de faisabilité.

Pour réaliser l’évaluation sommaire et/ou l’étude de faisabilité, l’autorité contractante peut se
faire assister par tout conseil recruté par appel d’offres.

L’évaluation sommaire et l’étude de faisabilité sont soumises à la validation de l’Unité PPP qui
procède également à l’établissement d’un rapport sur la préfaisabilité budgétaire du projet en
PPP.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

e. Contrôle de soutenabilité budgétaire

Aucun projet de PPP ne peut faire l’objet d’un appel d’offres ou d’une négociation directe s’il
n’a pas fait l’objet d’un contrôle de soutenabilité budgétaire donnant lieu à un avis favorable de
l’entité en charge du budget.

Ce contrôle est réalisé en tenant compte d’un rapport de pré-analyse budgétaire du projet établi
par l’Unité PPP.

f. Budgétisation et comptabilisation des projets à réaliser en partenariat public-privé

Les projets de partenariat public‐privé dont les études de faisabilité et de soutenabilité budgétaire
sont positives et qui ont été validées suivent le processus habituel de planification et d'évaluation
des investissements des autorités contractantes et sont inscrits dans le cycle budgétaire de la
dépense publique desdites autorités contractantes.

g. Inscription au programme des projets PPP

Les projets de PPP de la BIP ayant fait l’objet d’une étude de faisabilité validée par l’Unité PPP
et d’un contrôle de soutenabilité budgétaire validé par la structure en charge du budget, sont
inscrits dans le projet de programme PPP pour validation par la commission PPP. Les projets
retenus dans le programme PPP sont inscrits dans le programme d’investissement public de
l’Etat.

S’agissant des collectivités territoriales, les projets retenus dans le programme PPP sont inscrits
dans leur programme annuel d’investissement.

Le programme PPP adopté est publié et mis à jour chaque fois que de besoin.

II. La publicité

Les autorités contractantes doivent publier chaque année au plus tard le 31 mars, un avis général
recensant les marchés publics, dont les montants prévisionnels estimés en TTC sont égaux ou
supérieurs aux seuils de publicité communautaire définis par I’UEMOA qu’elles prévoient de
passer par appel à la concurrence durant l’exercice budgétaire sur la base des plans prévisionnels
annuels de passation.

SEUILS DE PULICITE COMMUNAUTAIRE

Pour l’Etat, les Collectivité territoriales et les EPE

- Marchés des travaux : 1 000 000 000 F CFA

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

- Marchés de fournitures : 500 000 000 F CFA

- Marchés de services courants : 500 000 000 F CFA

- Marchés de prestations intellectuelles : 150 000 000 F CFA

- Délégations de service public : 1 500 000 000 F CFA

Pour les Organismes de droit public, Sociétés d’Etat, Société Anonyme à participation publique
majoritaire :

- Marchés des travaux : 1 500 000 000 F CFA

- Marchés de fournitures : 750 000 000 F CFA

- Marchés de services courants : 750 000 000 F CFA

- Marchés de prestations intellectuelles : 200 000 000 F CFA

- Délégations de service public : 2 000 000 000 F CFA

Les avis généraux de passation des marchés sont publiés dans la revue des marchés publics.

Ils font également l’objet d’une publicité sur le site de l’UEMOA et sur le site de la structure
chargée du contrôle de la commande publique.

Les autorités contractantes publient également chaque année au plus tard le 31 mars le plan
global de passation des marchés publics.

L’avis d’appel à la concurrence fait connaître au moins :

- l’autorité contractante ;

- l’objet du marché ;

- la source de financement ;

- le lieu et les conditions de consultation ou d’acquisition du dossier d’appel à la


concurrence ;

- la date de signature de l’autorité habilitée ;

- le lieu et la date limite de réception des offres ;

- le délai pendant lequel les candidats restent engagés par leurs offres ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

- le délai d’exécution ;

- les justifications à produire concernant les qualités et capacités exigées des candidats ;

- le lieu, date et heure fixés pour l’ouverture des offres.

Le défaut de publication de l’avis est sanctionné par la nullité de la procédure.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE


Droit et contentieux de la commande publique

III. Les procédures de passation des marchés publics

1. Les procédures de droit commun

Les procédures de droit commun concernent l’appel d’offres et la demande de proposition


précédée d’une manifestation d’intérêt.

L’appel d’offres peut être défini comme la procédure par laquelle une autorité contractante
choisit l’offre évaluée conforme la moins disante sans négociation, sur la base de critères
préalablement portés à la connaissance des candidats dans le dossier d’appel d’offres (DAO).
Il est utilisé pour les marchés de travaux, fournitures, équipements et services courants
conformément aux seuils définis. L’appel d’offres comporte quatre (04) variantes que sont :

- l’appel d’offres ouvert direct : C’est la procédure dans laquelle tout candidat, qui
remplit les conditions de participation peut soumettre une offre ;

- l’appel d’offres ouvert en deux étapes : Il est utilisé en cas de marché d’une grande
complexité ou lorsque l’autorité contractante souhaite faire son choix sur la base de
critères de performance et non de spécifications techniques détaillées. Le recours à la
procédure d'appel d’offres en deux étapes est motivé et soumis à l’autorisation préalable
de la structure chargée du contrôle a priori de la commande publique par l’autorité
contractante.

- l’appel d’offres ouvert précédé d’une pré-qualification : Il est utilisé seulement dans
deux hypothèses :

• Lorsque les travaux à réaliser, les équipements à livrer et les services à fournir
revêtent un caractère complexe ;

• et/ou lorsque les travaux à réaliser, les équipements à livrer et les services à
fournir exigent une technicité particulière.

L’examen de la qualification des candidats s’effectue exclusivement en fonction de leur


aptitude à exécuter le marché de façon satisfaisante et selon les critères définis dans
l’avis de pré qualification. La commission d’attribution des marchés examine les
dossiers et retient toutes les entreprises remplissant les conditions requises spécifiées au
dossier de pré-qualification.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 37


Droit et contentieux de la commande publique

- L’appel d’offres avec concours : Il est fait recours à cette variante de l’appel d’offres
lorsque des motifs d’ordre technique, esthétique, culturel ou financier justifient des
recherches particulières. L’organisation d’un concours architectural est obligatoire
lorsque le budget prévisionnel du projet public de construction est supérieur ou égal à
sept cent millions (700 000 000) FCFA sauf en cas d’existence d’un plan type. Le
concours architectural est une mise en compétition de maîtres d’œuvres, qui donne

lieu à l’exécution de prestations déterminées par le règlement du concours et destiné à


permettre à un jury de se prononcer sur les projets, en vue de la passation d’un contrat
de maîtrise d’œuvre. La procédure de l’appel d’offres avec concours est au préalable
validée par la structure chargée du contrôle a priori de la commande publique.

La demande de propositions précédée d’un avis à manifestation d’intérêt est la procédure


de droit commun pour la passation des marchés de prestations intellectuelles. Le contrat de
prestations intellectuelles recouvre les activités qui ont pour objet des prestations à caractère
principalement intellectuel, dont l’élément prédominant n’est pas physiquement quantifiable.

Le contrat de prestations intellectuelles est attribué après une mise en concurrence, sur la base
d’une liste restreinte des candidats pré-qualifiés, en raison de leur aptitude à exécuter les
prestations, à la suite d’un avis à manifestation d’intérêt.

La liste des candidats présélectionnés à l’issue de la manifestation d’intérêt n’excède pas six
(06) consultants. En cas d’allotissement, cette disposition s’applique pour chaque lot. La
sélection est effectuée sur la base d’un dossier de consultation qui comprend les termes de
référence, la lettre d’invitation indiquant les critères de sélection et leur mode d’application
détaillé et le projet de marché.

Le dossier de consultation indique également les exclusions à la participation future aux


marchés de travaux, fournitures d’équipements et services courants qui résulteraient des
prestations qui font l’objet de l’invitation.

Les conventions de maîtrise d’ouvrage publique déléguée et d’assistance à la maîtrise d’ouvrage


sont des contrats de prestations intellectuelles et, comme telles, soumises aux procédures de
sélection prévues par la réglementation en la matière.

2. Les procédures allégées

Les procédures allégées concernent : la demande de prix, la demande de cotation, la demande


de propositions allégées et la consultation des consultants.
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 38
Droit et contentieux de la commande publique

La demande de prix est une procédure qui est utilisée lorsque le montant prévisionnel du marché
est supérieur ou égal à dix millions (10 000 000) Francs CFA TTC et strictement inférieur aux
seuils de la procédure d’appel d’offres. Pour sa mise en œuvre, la personne responsable des
marchés élabore un projet de dossier de mise en concurrence comportant au moins le descriptif
technique des besoins à satisfaire dans les mêmes conditions que le dossier d’appel d’offres.

La publicité de l’avis est faite dans la revue des marchés publics et le délai accordé aux
entreprises, fournisseurs ou prestataires de service pour déposer leurs offres ne peut être
inférieur à dix (10) jours calendaires.

Les offres se font sous plis fermés et sont examinées par la commission d’attribution des
marchés qui attribue le marché à l’entreprise, fournisseur ou prestataire de service ayant
présenté l’offre conforme évaluée la moins disante.

La demande de cotation est la procédure de mise en concurrence simplifiée utilisée pour


conclure les marchés publics de travaux, de fournitures, d’équipements ou de services courants
dont le montant de l’enveloppe financière prévisionnelle est strictement inférieur à dix millions
(10 000 000) FCFA TTC. Il existe deux types de demandes de cotation :

- la demande de cotations formelle : (supérieur ou égal à un million mais strictement


inférieur à dix millions) FCFA TTC ;

- la demande de cotations non formelle : (moins d’un million FCFA TTC).

Du point de vue de la procédure, la personne responsable des marchés adresse à au moins trois
prestataires qualifiés (ayant des compétences dans le domaine et en règle vis-à-vis de
l’administration fiscale et parafiscale) des demandes de cotation écrites en spécifiant avec
précision les besoins qu’elle entend satisfaire.

Un délai de trois (3) jours calendaires minimum peut être accordé aux prestataires pour préparer
leurs offres.

La formalité de constitution d’une commission d’attribution des marchés n’est pas exigée mais
les propositions de prix faites sous plis fermés sont examinées par la personne responsable des
marchés, le gestionnaire de crédits et le service bénéficiaire.

Le marché est attribué au soumissionnaire ayant proposé l’offre la moins disante. Il n’est pas
exigé de publication. Une notification suffit. Lorsque la personne responsable des marchés
n’obtient pas les trois (03) factures pro-forma, elle peut recourir à la procédure d’entente directe.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 39


Droit et contentieux de la commande publique

Pour ce qui concerne la cotation non formelle, elle ne requiert pas une consultation écrite. Il
n’est pas mis en place un comité restreint pour l’analyse des cotations reçues. La facture pro
forma du prestataire retenu est transmise par la personne responsable des marchés au
gestionnaire de crédits pour le reste de la procédure.

La demande de propositions allégées est la procédure de passation des marchés de prestations


intellectuelles dont le montant de l’enveloppe financière prévisionnelle est supérieur ou égal à
dix millions (10 000 000) Francs CFA mais strictement inférieur à trente millions (30 000 000)
Francs CFA.

Pour ce qui concerne sa mise en œuvre, la personne responsable des marchés fait publier un
avis à manifestation d’intérêt sur le site de la DG-CMEF ou dans un quotidien à grande diffusion
de la place. L’avis de manifestation d’intérêt dont il s’agit dans cette procédure est incorporé
au dossier de demande de proposition allégée.

À l’étape de la manifestation d’intérêt, les TDR sont élaborés et peuvent être consultés par les
éventuels consultants candidats à la procédure.

Il est accordé aux éventuels candidats, un délai de dix (10) jours pour déposer leurs
manifestations.

A l’issue de l’évaluation menée par la commission d’attribution des marchés, c’est le consultant
classé premier qui est retenu. Le consultant retenu prépare ses propositions technique et
financière. Il est ensuite invité pour la négociation.

Du reste, la négociation se déroule comme dans la procédure de demande de propositions et


s’achève par l’examen du projet de contrat. L’autorité contractante dresse le PV de négociation
qui est signé par les deux parties. Ce PV fait partie intégrante des pièces contractuelles.

NB : la demande de propositions allégée est réservée uniquement pour la sélection des bureaux
d’études.

La consultation des consultants est la procédure utilisée pour passer des marchés publics de
prestations intellectuelles dont le montant de l’enveloppe financière est strictement inférieur à
dix millions (10 000 000) Francs CFA.

Sur le plan procédural, la personne responsable des marchés adresse une lettre d'invitation
accompagnée des termes de référence à au moins trois (3) consultants du domaine concerné

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 40


Droit et contentieux de la commande publique

qu'il aura identifiés. Les consultants soumettent à la fois les propositions technique et financière
dans un délai de cinq (5) jours calendaires minimum.

Les TDR doivent comporter des critères d’évaluation assortis de notes. Les propositions
techniques sont notées sur 100 points. Une note technique minimale doit être fixée pour
l’ouverture des propositions financières. Aussi, il est précisé dans les TDR, la méthode de
sélection.

Les propositions techniques sont examinées par un comité restreint composé de la personne
responsable des marchés, du gestionnaire de crédits, du service bénéficiaire et du service
technique compétent.

Les consultants dont les propositions techniques auront atteint le score minimal requis verront
leurs propositions financières ouvertes et évaluées. Le consultant ayant la proposition financière
évaluée la moins disante est retenu pour la négociation et la signature du contrat

Il n’est pas exigé de publication de résultat. Toutefois, les résultats doivent être notifiés aux
soumissionnaires.

En cas de négociation non concluante, le consultant dont la proposition financière est classée
deuxième est invité à négocier et à signer le contrat.

A l'issue de la négociation, le projet de contrat accompagné de la fiche synthétique de


l'évaluation des propositions et les copies des propositions techniques et financières des
consultants est transmis pour visa à la structure de contrôle de la commande publique.

NB : Cette procédure s’applique aussi bien aux firmes de consultants qu’aux consultants
individuels. Toutefois, on ne peut consulter à la fois des firmes de consultants et des consultants
individuels.

3. Les procédures exceptionnelles

Les procédures exceptionnelles concernent l’appel d’offres restreint et l’entente directe. Il est
fait recours à l’appel d’offres restreint lorsque les biens, travaux ou services courants, de par
leur nature spécialisée, ne sont disponibles qu’auprès d’un nombre limité de fournisseurs,
d’entrepreneurs ou de prestataires de services susceptibles d’offrir les prestations sollicitées. Il
en est de même pour certains types de biens, notamment les biens de production locale ou
artisanale. (Exemple : Fabrication de charrettes, tables-bancs etc...). L’appel d’offres restreint
est soumis à autorisation et sa mise en œuvre est encadrée. L’autorité contractante consulte des

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 41


Droit et contentieux de la commande publique

candidats au regard de leur compétence à exécuter les prestations. Leur nombre ne peut être
inférieur à trois (03). Toutefois, au cas où le nombre de prestataires du domaine est inférieur à
trois (03), l’autorité contractante peut en consulter deux (02).

Seules les entreprises ayant les références techniques au regard de la spécificité des prestations
sollicitées doivent être consultées.

Pour sa mise en œuvre, l’autorité contractante élabore un dossier dans les mêmes conditions
que l’appel d’offres ouvert.

La liste des candidats jointe au dossier avec les preuves de leur qualification sont envoyé par
l’autorité contractante à la structure en charge du contrôle a priori de la passation des marchés
publics pour avis.

L’appréciation de la structure en charge du contrôle a priori de la passation des marchés publics


porte sur :

- les conditions de recours à la procédure d’appel d’offres restreint ;

- les preuves de qualification des candidats à exécuter la prestation et la pertinence de leur


choix.

Ensuite, le dossier, y compris l’avis de la structure en charge du contrôle a priori, est soumis à
l’autorisation de l’autorité compétente.

NB : En cas de consultation et sous réserve des dispositions de l’article 73 alinéa 3 du décret


n°2017-0049/PRES/PM/MINEFID, lorsqu’un minimum de trois (3) offres ou propositions n’a
pas été remis aux date et heure limites de réception des offres, l’autorité contractante déclare la
procédure infructueuse.

Après l’évaluation et sous réserve des dispositions de l’article 73 alinéa 3 du présent décret, si
l’autorité contractante n’obtient pas un minimum de trois (3) offres conformes, elle déclare la
procédure infructueuse.

Les candidats à un appel d’offres restreint ne doivent pas figurer sur la liste des fournisseurs
défaillants.

La mise en œuvre de l’entente directe est aussi encadrée et soumise à l’autorisation de l’autorité
compétente après avis de la structure en charge du contrôle a priori de la passation des marchés
publics et des délégations de service public.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 42


Droit et contentieux de la commande publique

On y fait recours dans les conditions suivantes :

- extrême urgence, pour les travaux, fournitures ou services que l’autorité contractante
doit faire exécuter en lieu et place de l’entrepreneur, du fournisseur ou du prestataire
défaillant ;

- circonstances exceptionnelles en réponse à des catastrophes naturelles ;

- lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation nécessitant l’emploi
d’un brevet d’invention, d’une licence ou de droits exclusifs détenus par un seul
entrepreneur, un seul fournisseur ou un seul prestataire ;

- lorsque les marchés ne peuvent être confiés qu’à un prestataire déterminé pour des
raisons techniques ou s’il y a une nécessité de continuer avec le même prestataire ou
pour des raisons artistiques ;

- lorsque les prestations requièrent la sélection d'un consultant particulier en raison de sa


qualification unique ou de la nécessité de continuer avec le même prestataire ;

- lorsque les prix unitaires des biens sont réglementés ou font l’objet d’une tarification et
que le montant du contrat est strictement inférieur à 250 000 000 de FCFA toutes taxes
comprises ;

- lorsque la demande de cotation est infructueuse ; - pour les prestations


spécifiques.

Pour sa mise en œuvre l’autorité contractante élabore un cahier de charges définissant avec
précision les besoins qu’elle entend satisfaire.

Une demande d’autorisation de recours à la procédure d’entente directe motivée est adressée à
l’autorité compétente après avis de la structure chargée du contrôle des marchés et des
engagements financiers.

Pour le cas des prestations spécifiques, l’autorisation de l’autorité compétence après avis
préalable de la structure chargée du contrôle de la commande publique n’est pas requise. Le
projet de contrat accompagné de la facture pro forma est soumis au visa préalable de la structure
chargée du contrôle de la commande publique.

NB : les circonstances mentionnées pour la mise en œuvre de l’entente directe sont alternatives
et non cumulatives. Sont qualifiés de prestations spécifiques, les fournitures, services et travaux

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 43


Droit et contentieux de la commande publique

dont la nature, le monopole de fait du prestataire ou la réglementation du prix rend inefficace


la mise en concurrence pour leur acquisition ou leur exécution. Elles sont regroupées en
prestations à prix réglementés et en prestations à prix non réglementés (se référer à l’arrêté
n°2017-77/MINEFID/CAB portant détermination des prestations spécifiques et procédures
applicables, ensemble ses compléments).

IV. Les procédures de passation des partenariats publics-privés

1. La procédure du droit commun

a. L’appel d’offres

La sélection du partenaire privé est effectuée par appel à la concurrence à l'échelon national ou
international en fonction de la complexité ou de l'envergure financière du projet.

Le partenaire privé est sélectionné à l'issue d'un appel d'offres ouvert en une étape, précédé
d'une pré-qualification ou d'un appel d'offres ouvert en deux étapes, précédé d'une
préqualification.

Le dossier de pré-qualification peut prévoir un nombre minimal de candidats pré-qualifiés, à


retenir sur la base de critères objectifs et non discriminatoires énoncés dans l’avis de
préqualification. Toutefois le nombre minimal de candidat ne peut être inférieur à deux (2).
L’avis de pré-qualification est publié de façon à informer tous les candidats potentiels de
l’existence du projet. C’est l’autorité contractante qui établit le dossier de pré-qualification. Une
conférence peut être organisée au profit des candidats avec éventuellement, une visite de site.

- Appel d’offres ouvert en une (01) étape : L’appel d’offres ouvert est dit en une étape
lorsque les soumissionnaires pré-qualifiés soumettent des offres techniques et
financières concomitamment.

La procédure est passée par appel d’offres ouvert en une étape lorsque l’autorité
contractante est en mesure de définir les prestations objets du contrat par référence à des
agréments ou spécifications techniques détaillées, à des normes nationales,
communautaires ou internationales ou à défaut dispose des critères de performance ou
d’indicateurs de résultats précis.

Une conférence des soumissionnaires peut se tenir avant la soumission des offres.

- L’appel d’offres ouvert en deux (02) étapes : L’appel d’offres ouvert est dit en deux
étapes lorsque les candidats pré‐qualifiés remettent des propositions techniques sans

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 44


Droit et contentieux de la commande publique

indication de prix, sur la base de principes généraux de conception ou de normes de


performance.

Une fois les propositions reçues et examinées, l’autorité contractante peut inviter, après
avoir éventuellement révisé le dossier d’appel d’offres, les soumissionnaires
préqualifiés à présenter les propositions techniques révisées accompagnées de
propositions financières.

La procédure est passée par appel d’offres ouvert en deux étapes lorsque le projet PPP
envisagé est complexe ou que l’autorité contractante n’est pas en mesure de définir seule
et à l’avance les moyens techniques répondant à ses besoins ou d’établir le montage
financier ou juridique.

Une conférence des soumissionnaires peut se tenir avant la soumission de l’offre


initiale.

2. Les procédures dérogatoires

a. L’appel d’offres restreint

L’appel d’offres restreint est la procédure par laquelle seuls les candidats que l’autorité
contractante a décidé de consulter peuvent remettre une offre. Le nombre de candidats admis à
soumissionner doit assurer une concurrence réelle. Il est au minimum de trois (3). Il est ensuite
procédé comme en matière d’appel d’offres ouvert en une étape.

Les autorités contractantes peuvent mettre en œuvre une procédure d’appel d’offres restreint
lorsque les travaux ou les services, eu égard à leur nature spécialisée, ne peuvent être réalisés
ou fournis que par un nombre limité d’opérateurs économiques.

b. La négociation directe

Le partenariat public-privé peut être passé, à titre exceptionnel, selon une procédure de
négociation directe avec un opérateur économique dans les cas suivants :

- lorsqu’une urgence impérieuse résultant de circonstances imprévisibles pour l’autorité


contractante et qui ne lui sont pas imputables, ne permet pas de respecter les délais
minimum exigés dans les procédures d’appel d’offres ;

- appel d’offres infructueux à deux reprises ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 45


Droit et contentieux de la commande publique

- lorsque le projet ou l’infrastructure ne peut être réalisé ou exploité pour des


considérations techniques ou des raisons tenant à la protection de droits d’exclusivité,
de droits de propriété intellectuelle que par un seul opérateur économique. 3. La
situation spécifique

a. L’offre spontanée

Les offres spontanées sont admises dans les conditions suivantes et à la discrétion des autorités
contractantes.

Un opérateur économique peut proposer un projet de partenariat public-privé dans le cadre


d’une offre spontanée, dès lors qu’il ne figure pas dans la BIP (Banque Intégrés des Projets).
Une autorité contractante ne peut donner suite à une offre spontanée si elle n’est pas
accompagnée d’une évaluation sommaire.

L’autorité contractante passe en revue l’évaluation sommaire de l’opérateur économique, puis


réalise l’étude de faisabilité et l’analyse comparative avant de les soumettre à l’Unité PPP pour
validation. Si l’étude de faisabilité est validée, le processus de contrôle de la soutenabilité
budgétaire du projet est initié.

Après validation de la soutenabilité budgétaire, l’autorité contractante met en œuvre l’une des
procédures de passation mentionnées ci-dessus.

L’auteur de l’offre spontanée confie, pour une meilleure compréhension, les études, dont l’étude
sommaire, qu’il a réalisées à l’autorité contractante afin que celle‐ci les mette à la disposition
de tous les candidats à l’appel d’offres.

L’auteur de l’offre spontanée participe à l’appel d’offres dans les mêmes conditions que les
autres candidats.

L’autorité contractante peut prévoir des mécanismes compensatoires au profit de l’auteur de


l’offre spontanée.

V. Le dossier d’appel à concurrence

Le dossier d’appel à concurrence est un document élaboré par l’autorité contractante dans le
cadre de la recherche de la satisfaction de ses besoins à travers la mise en concurrence des
soumissionnaires. Il a pour but d’informer les soumissionnaires des conditions de soumission,
de définir les conditions du marché et de définir les biens et travaux ou services à fournir. Ainsi,
nous pouvons distinguer trois parties essentielles dans un dossier d’appel d’offres. La première

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 46


Droit et contentieux de la commande publique

partie concerne les procédures d’appel d’offres (IC, DPAO, Formulaires de soumission), la
deuxième partie, les spécifications des travaux ou conditions d’approvisionnement des
fournitures et équipement (bordereau des quantités, calendrier de livraisons, cahier des clauses
techniques, plans, inspections et essais) et la troisième partie le marché (CCAG, CCAP,
formulaires du marché). Une dernière partie intitulée annexe concerne l’avis d’appel d’offres.

Les dossiers d’appel à concurrence sont préparés par la personne responsable des marchés sur
la base des besoins exprimés par les services bénéficiaires en collaboration avec les services
techniques compétents ou les consultants spécialisés. Dans cette dernière hypothèse, les études
des consultants sont soumises à l’approbation des services techniques compétents.

Les services techniques compétents sont chargés de la définition technique des caractéristiques
des besoins exprimés par les bénéficiaires et centralisés au niveau de la personne responsable
des marchés pour l’élaboration du plan de passation des marchés. Ils sont consultés avant la
prise en compte des besoins dans le cadre de l’élaboration des dossiers d’appel à concurrence.

NB : il est interdit l’indication de marques, de brevets ou de types, ou celle d’une origine ou


d’une production déterminée ; toutefois, une telle indication accompagnée de la mention « ou
équivalent » est autorisée lorsque les autorités contractantes n’ont pas la possibilité de donner
une description de l’objet du marché au moyen de spécifications suffisamment précises et
intelligibles pour tous les intéressés.

VI. Les délais de réception des offres

Dans les procédures d’appel d’offres et de demandes de propositions, le délai de réception des
candidatures ou des offres ne peut être inférieur à trente (30) jours calendaires pour les marchés
dont le montant prévisionnel est estimé égal ou supérieur au seuil national de l’appel d’offres
et à quarante‐cinq jours calendaires pour les marchés dont le montant prévisionnel est estimé
égal ou supérieur au seuil communautaire.

Le dossier d’appel à concurrence est disponible avant la publication de l’avis d’appel à


concurrence et mis à la disposition des candidats dès la parution du premier avis d’appel à
concurrence jusqu’à la date limite de remise des offres.

Le délai court à compter de la date de la première parution de l’avis dans la revue des marchés
publics.

Lorsque les avis d’appel à concurrence et le dossier d’appel à concurrence sont préparés et
envoyés par des moyens électroniques conformément au format et aux modalités de
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 47
Droit et contentieux de la commande publique

transmission définis par la Commission de l’UEMOA, les délais de réception des offres dans
les procédures d’appel d’offres et de demandes de propositions, peuvent être raccourcis de sept
(07) jours calendaires.

La date limite de dépôt des offres et la date d’ouverture des plis doivent coïncider.

Tout report éventuel de la date limite de dépôt des plis est communiqué au plus tard dix (10)
jours calendaires avant la date initialement prévue dans l’avis d’appel à concurrence pour les
appels à concurrence nationaux. Ce délai est de quinze (15) jours calendaires au plus tard avant
la date initialement prévue dans l’avis d’appel à concurrence pour les appels à concurrence de
seuils communautaires.

À cet effet, l’autorité contractante adresse un avis motivé aux candidats ou soumissionnaires
selon les cas.

Aucun soumissionnaire ne peut être invité ou autorisé à modifier son offre après la date limite
de réception des offres.

L’autorité contractante peut demander à tout soumissionnaire de préciser des points de son offre
à des fins de l’évaluation mais cela n’a pas pour objet de lui permettre de modifier la teneur ou
le prix après l’ouverture des plis.

Les demandes d’éclaircissements des candidats et les réponses qui leur sont adressées doivent
être communiquées par écrit. Les demandes sont adressées à l’autorité contractante au plus tard
quatorze (14) jours calendaires avant la date limite de dépôt des plis. L’autorité contractante
dispose de sept (07) calendaires pour répondre. Des copies de la réponse seront adressées à
toutes les entreprises qui auront déjà acheté ou achèteront le dossier d’appel d’offres.

Pour les appels d’offres, en cas d’urgence dûment motivée ne nécessitant pas une intervention
immédiate, les délais mentionnés ci-dessus peuvent être ramenés à quinze (15) jours calendaires
maximum et sept (07) jours calendaires minimum pour les marchés dont le montant
prévisionnel est égal ou supérieur au seuil national de l’appel d’offres et à trente (30) jours
calendaires pour les marchés dont le montant prévisionnel est égal ou supérieur au seuil
communautaire. Cette disposition s’applique tant qu’elle n’est pas contraire aux accords de
financement.

La décision de recourir à la procédure d’urgence ou appel d’offres accéléré est autorisée par
l’ordonnateur du budget concerné. Cette urgence ne doit pas résulter du fait ou de la négligence
de l’autorité contractante elle‐même.
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 48
Droit et contentieux de la commande publique

VII. La présentation, l’ouverture et l’évaluation des offres aux marchés publics

Les offres peuvent être soumises par courrier (service postal public ou privé) ou déposées en
personne. D’autres modalités de transmission faisant recours à l’usage des Nouvelles
Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) peuvent être prévues par
l’Autorité contractante. Le cas échéant, elles doivent être spécifiées dans les données
particulières du dossier d’appel à concurrence. Pour ce qui concerne le marquage des offres, le
candidat placera l’original de son offre et toutes les copies, y compris les variantes
éventuellement autorisées, dans des enveloppes séparées et portant la mention « ORIGINAL
», « VARIANTE » ou « COPIE », selon le cas. Toutes ces enveloppes seront elles-mêmes
placées dans une enveloppe extérieure. L’enveloppe extérieure doit être adressée à l’Autorité
contractante et comporter l’identification de l’offres et la mention « ne pas ouvrir avant la date
et l’heure fixées pour l’ouverture des plis ». Les enveloppes intérieures quant à elles doivent
comporter le nom et l’adresse du Candidat.

Les offres sont accompagnées d’un acte d’engagement du soumissionnaire qui est signé par ce
dernier ou son représentant dûment habilité. L’absence ou non-conformité de l’acte
d’engagement constitue un motif de rejet.

La soumission est transmise par tout moyen permettant de déterminer de façon certaine la date
et l’heure de sa réception et d’en garantir la confidentialité.

Pour être admis à présenter une offre, les soumissionnaires aux marchés publics passés par appel
à concurrence sont tenus de fournir une garantie d’offre lorsque la nature des prestations le
requiert.

Le montant de la garantie de soumission est indiqué dans le dossier d’appel à concurrence. Il


est fixé en fonction de l’importance du marché par l’autorité contractante et est compris entre 1
% et 3 % du montant prévisionnel du marché.

La garantie peut être constituée sous forme soit du cautionnement d’une banque, d’une
institution de micro finance dûment agréée ou d’un établissement financier soit d’une lettre de
garantie à première demande desdites personnes morales.

La garantie de soumission est restituée par l’autorité contractante aux soumissionnaires non
retenus à l’expiration du délai de validité des offres et aussitôt après constitution du
cautionnement définitif par les soumissionnaires retenus.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 49


Droit et contentieux de la commande publique

Sous réserve des dispositions relatives aux marchés de prestations intellectuelles, l’offre du
soumissionnaire est contenue dans une seule enveloppe comprenant les renseignements relatifs
à la candidature, l’offre technique et l’offre financière.

Cette enveloppe contenant l’offre du soumissionnaire comporte exclusivement les mentions


prévues par l’appel à concurrence auquel l’offre se rapporte.

La séance d’ouverture des plis est publique. Les plis sont obligatoirement ouverts aux lieu, date
et heure indiqués dans le dossier d’appel à concurrence en présence des membres et des
observateurs de la commission d’attribution des marchés et des soumissionnaires ou leurs
représentants qui le désirent. La date d’ouverture et la date limite de dépôt coïncident.

L’ouverture intervient immédiatement après l’heure limite de dépôt.

Avant tout examen des offres, la commission constate les plis qui ont été déposés hors délai.

Ce constat est consigné dans le procès‐verbal d’ouverture des plis.

Sous réserve des dispositions spécifiques applicables aux marchés de prestations intellectuelles,
la commission d’attribution des marchés procède à la lecture, à haute voix et en un seul temps
des offres techniques et des offres financières en relevant la date et l’heure de dépôt de chaque
pli, le nom de chaque soumissionnaire, le montant de chaque offre et, le cas échéant, le montant
de chaque variante, les rabais proposés, les délais d’exécution et de validité de chaque offre.

La commission d’attribution des marchés dresse la liste des soumissionnaires en leur présence,
et constate immédiatement dans un procès‐verbal l’existence ou l’absence des pièces
justificatives requises.

Les pièces obligatoires sont paraphées par tous les membres de la commission.

Le procès‐verbal d’ouverture des plis est établi suivant un modèle élaboré par l’Autorité de
régulation de la commande publique et contresigné par tous les membres présents.

Une copie est remise à tous les soumissionnaires qui en font la demande.

Dans les procédures d’appel d’offres avec pré qualification, lorsqu’un minimum de trois offres
n’a pas été remis aux dates et heure limites de réception des offres, l’autorité contractante ouvre
un nouveau délai qui ne peut être inférieur à quinze (15) jours calendaires qu’elle communique
au public.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 50


Droit et contentieux de la commande publique

À l’issue de ce délai, les commissions d’attribution des marchés peuvent procéder au


dépouillement quel que soit le nombre d’offres reçues.

Une variante peut être définie comme une offre alternative présentant une modification de
certaines spécifications décrites dans le dossier d’appel à concurrence.

Ce mécanisme permet aux soumissionnaires de proposer à l’autorité contractante une solution


innovante de nature à constituer une meilleure prestation, le cas échéant à un meilleur prix.
Pour qu’une variante soit prise en compte, l’autorité contractante doit la prévoir dans le dossier
et mentionner les exigences minimales qu’elle doit respecter, ainsi que les modalités de sa
présentation. Dans ce cas, seule la variante du soumissionnaire ayant proposé l´offre de base
conforme évaluée la moins disante sera prise en considération.

La proposition d’une variante non autorisée n’entraine pas le rejet de l’offre de base. La variante
n’est pas à confondre avec l’option.

Les options sont des prestations complémentaires (notamment en matière d’équipement) que
l’autorité contractante peut demander et qui doivent faire obligatoirement l’objet de proposition
de la part des soumissionnaires dans leur offre de base. Ces prestations complémentaires
peuvent consister en des prestations additionnelles ou alternatives dont les spécifications
doivent être définies en montant et en nombre. L’étendue et la qualité des options et les
modalités de leur prise en compte sont définies dans le dossier d’appel à concurrence et les
offres qui ne comportent pas de propositions y relatives doivent être rejetées.

L’autorité contractante se réserve le droit de demander l’exécution des options ou d’y renoncer.
Mais pour ne pas fausser le jeu de la concurrence le choix des options est fait au moment de
l’évaluation des offres.

L’évaluation et l’attribution du marché se font sur la base de critères financiers et techniques,


mentionnés dans le dossier d’appel à concurrence, afin de déterminer l’offre conforme évaluée
la moins disante.

L’évaluation des offres peut être fondée non seulement sur le prix mais également sur d’autres
critères que sont : le coût des pièces de rechange, le coût de fonctionnement et d’entretien
pendant la durée de vie des équipements, la performance et le rendement des équipements, les
avantages au plan de la formation offerte, les coûts d’utilisation, la rentabilité, la qualité, la
valeur technique, le service après‐vente et l’assistance technique, le délai d’exécution, le
calendrier de paiement, les exigences de standardisation, l’emploi, l’environnement.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 51


Droit et contentieux de la commande publique

Ces critères doivent être objectifs, en rapport avec l’objet du marché, quantifiables et exprimés
en termes monétaires et être précisés à l’attention des soumissionnaires dans le dossier d’appel
à concurrence.

Si compte tenu de l’objet du marché, l’autorité contractante ne retient qu’un seul critère, celui‐
ci doit être le prix.

L’analyse et l’évaluation des offres sont confiées à une sous‐commission technique.

Cette sous‐commission produit un rapport qui sert de base de travail pour la proposition
d’attribution du marché.

La sous‐commission technique procède de manière strictement confidentielle, et dans un délai


compatible avec le délai de validité des offres, à une analyse technique et financière et à un
classement des offres suivant les critères spécifiés dans le dossier d’appel à concurrence.

Avant de procéder à l’analyse et à la comparaison des offres, la sous‐commission procède à un


examen préliminaire afin de déterminer si les offres sont recevables au regard des conditions
liées à la participation au marchés publics et des délégations de services publics. Elle vérifie si
les offres sont dûment signées, et accompagnées de la garantie telle que spécifiée dans les
données particulières. Toute offre qui n’est pas conforme est écartée.

Dans le cadre de cet examen préliminaire, la sous‐commission s’assure que le soumissionnaire


apporte la justification qu’il est à jour de toutes ses obligations légales à l’égard des
administrations fiscales, parafiscales et sociales de son pays d’établissement ou de base fixe.

L’absence ou la non-validité des pièces administratives ne constitue pas de motif de rejet d’une
offre. Le soumissionnaire concerné est invité à les produire dans un délai compatible avec les
travaux de la commission d’attribution des marchés.

L’appréciation de la présence ou de la validité de la justification est faite avant toute proposition


d’attribution. À l’attribution, lorsque les pièces requises ne sont pas fournies ou ne sont pas
valides, l’offre est écartée.

Les associations reconnues d’utilité publique, et les consultants individuels ne sont pas soumis
à cette obligation.

La structure chargée du contrôle de la commande publique procède à la vérification de la


validité des attestations requises du soumissionnaire retenu avant la publication des résultats.
Sous réserve des dispositions spécifiques aux marchés de prestations intellectuelles, après

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 52


Droit et contentieux de la commande publique

l’examen préliminaire, la sous‐commission technique détermine ensuite si les offres sont


conformes aux conditions et spécifications du dossier.

Si à l’issue de cette évaluation la sous‐commission établit que les conditions et les spécifications
du dossier ne sont pas respectées, elle propose à la commission d’écarter l’offre en question.

Pour évaluer une offre, la sous‐commission n’utilise que les critères et méthodes définis dans
le dossier d’appel à concurrence.

La méthode d’évaluation utilisée est, soit une évaluation simple de conformité, soit une
évaluation complexe.

Pour l’évaluation simple de conformité, l’appréciation de la conformité se fait sur la base des
preuves fournies par le soumissionnaire pour justifier que les fournitures ou les services sont
conformes aux spécifications techniques du dossier d’appel à concurrence.

En conformité avec les exigences du dossier d’appel à concurrence, les preuves peuvent revêtir
la forme de prospectus, d’échantillons, de dessins, ou données comprenant une description
détaillée des principales caractéristiques techniques et de performance des prestations ou des
biens.

Il est ensuite procédé à l’évaluation financière qui permet de déterminer le coût de chaque offre
et de comparer les offres entre elles. Le prix de l’offre lu publiquement lors de la séance
d’ouverture des plis est corrigé pour tenir compte des erreurs arithmétiques afin de déterminer
l’offre conforme évaluée la moins disante.

La sous‐commission s’assure enfin que le soumissionnaire retenu pour avoir soumis l’offre
conforme évaluée la moins disante possède les qualifications requises pour exécuter le marché
de façon satisfaisante sur la base des pièces attestant de ses qualifications.

L’examen de la qualification se fait sur la base des éléments précisés dans le dossier d’appel à
concurrence et qui peuvent concerner :

- la capacité financière ;

- la capacité technique et l’expérience ;

- les conditions d’utilisation des biens ou des services proposés.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 53


Droit et contentieux de la commande publique

L’attribution du marché au soumissionnaire retenu par la commission d’attribution des marchés


est subordonnée à l’issue positive de cet examen. L’offre retenue est celle évaluée conforme et
moins disante.

Pour l’évaluation complexe, en plus de l’évaluation de conformité décrite ci‐dessus, les critères
définis précédemment peuvent être retenus pour l’évaluation.

Le dossier d’appel à concurrence indique les critères autres que le prix qui seront pris en compte
dans l’évaluation des offres et précise la façon dont ils seront appliqués pour déterminer l’offre
conforme évaluée la moins disante.

Ces critères sont exprimés en termes monétaires suivant les conditions définies dans le dossier
d’appel d’offres.

Après les ajustements découlant de l’application des critères monétaires, la sous‐commission


compare les offres conformes pour déterminer l’offre conforme évaluée la moins disante.

La qualification du soumissionnaire dont l’offre a été évaluée la moins disante, est appréciée
indépendamment du montant de son offre, au vu des garanties techniques, professionnelles et
financières qu’il a produites. Le marché est conclu avec lui sans négociation.

La sous‐commission s’assure que le soumissionnaire retenu possède les qualifications requises


pour exécuter le marché de façon satisfaisante sur la base des pièces attestant les qualifications
du soumissionnaire et soumises par lui après les éventuelles vérifications.

Une variante d’une offre ne peut être prise en considération pour le classement des offres que
si une telle faculté a été expressément mentionnée dans le dossier d’appel à concurrence.

Seule la variante du soumissionnaire ayant proposé l’offre de base conforme évaluée la moins‐
disante est prise en considération.

Une offre est estimée anormalement basse ou élevée, lorsqu’elle est inférieure ou supérieure de
plus de 15 % à la moyenne du montant prévisionnel de l’autorité contractante et de la moyenne
arithmétique des montants toutes taxes comprises corrigés, des offres techniquement conformes
affectés de coefficients de pondération précisés dans les dossiers standard d’acquisition.

Après application de cette formule, l’offre qui parait anormalement élevée ou basse est rejetée
par la commission d’attribution des marchés.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 54


Droit et contentieux de la commande publique

La commission d’attribution des marchés propose l’élimination, sur la base du rapport de la


sous‐commission technique, des offres non conformes aux conditions stipulées au dossier
d’appel à concurrence et retient l’offre conforme évaluée la moins disante.

En l’absence d’offres ou si aucune des offres reçues n’est conforme au dossier d’appel à
concurrence, l’autorité contractante déclare l’appel à concurrence infructueux et transmet les
résultats pour publication.

Il est alors procédé, soit, par nouvel appel à concurrence sur la base du dossier d’appel à
concurrence révisé soit, par consultation d’au moins trois entrepreneurs, fournisseurs ou
prestataires de service, et dans ce dernier cas, après autorisation préalable de la structure chargée
du contrôle de la commande publique.

L’évaluation est effectuée conformément à un rapport‐type d’évaluation et de comparaison des


offres, élaboré par l’Autorité de régulation de la commande publique.

1. Les règles de préférences

Lors de la passation d’un marché public ou d’une délégation de service public, une préférence
peut être accordée à l’offre conforme aux spécifications du dossier d’appel à concurrence
présentée par une entreprise communautaire ou une entreprise locale pour les appels à
concurrence lancés par les collectivités territoriales si les accords de financement n’en disposent
pas autrement. Dans le cas où les accords de financement autorisent la préférence, elles
s’appliquent dans le respect des seuils qui y sont fixés. La marge de préférence communautaire
ou locale est prévue au dossier d’appel à concurrence et est quantifiée sous forme de
pourcentage du montant de l’offre. On distingue quatre (04) types de préférence que sont la
préférence locale, la préférence communautaire, la préférence artisanale et la préférence en
faveur des PME.

2. Le cas spécifique des prestations intellectuelles

Pour les marchés de prestations intellectuelles, la soumission des propositions s’effectue sous
la forme d’une enveloppe contenant deux (02) enveloppes distinctes comportant respectivement
une proposition technique et une proposition financière.

L’ouverture des propositions s’effectue en deux temps. Dans un premier temps, les propositions
techniques sont ouvertes et évaluées conformément aux critères définis dans le dossier de
demande de propositions. Dans un deuxième temps, seuls les soumissionnaires ayant présenté
des propositions techniquement qualifiées et conformes à l’issue de l’évaluation technique et
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 55
Droit et contentieux de la commande publique

de la publication des résultats voient leurs propositions financières ouvertes. Les autres
propositions financières sont retournées non ouvertes aux soumissionnaires non qualifiés.

L’ouverture des propositions financières est publique et les soumissionnaires sont invitées à y
participer.

NB : Il n’est pas demandé de garantie de soumission pour les prestations intellectuelles. Pour la
mise en œuvre, l’autorité contractante évalue les propositions techniques sur la base des critères
suivants :

- l’expérience du consultant applicable à la mission ; la qualité de la méthodologie


proposée ;

- la qualité du personnel clé proposé ;

- le transfert de connaissance s’il est exigé par les termes de référence ;

- le niveau de participation de nationaux parmi le personnel clé proposé pour l’exécution


de la mission ;

- la qualité de la proposition.

A ce stade, toute proposition qui n’atteint pas le score technique minimum spécifié dans le
dossier de demande de propositions est jugée inacceptable et rejetée.

Les résultats de l’évaluation technique font l’objet de publication. La publication comporte :

- l’objet de la prestation ;

- les références de la publication des résultats de la manifestation d’intérêt ;

- les noms de tous les consultants qui ont soumis une proposition ;

- la méthode de sélection ;

- les scores techniques attribués à chaque consultant ;

- le classement de chaque consultant selon le nombre de points obtenus ;

- les consultants retenus pour la suite de la procédure ;

- les justifications succinctes de la notation.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 56


Droit et contentieux de la commande publique

A l’issue de la publication des résultats de l’évaluation des propositions techniques, l’autorité


contractante procède à l’ouverture des propositions financières en présence des représentants
des consultants qui désirent y assister.

Le nom du consultant, le nombre de points techniques et les prix proposés sont lus à haute voix.
L’ouverture publique des propositions financières fait l’objet d’un procès‐verbal signé séance
tenante par les membres présents de la commission.

La sélection du consultant est faite selon l’une des méthodes suivantes indiquée dans le dossier
de demande de propositions :

- la qualité technique et le coût de la proposition ;

- le budget déterminé dont le consultant propose la meilleure utilisation possible ;

- - le moindre coût parmi les candidats ayant obtenu la note technique minimum
exigée;

- - la qualité technique de la proposition.

Les consultants non retenus sont informés du rejet de leur proposition. Ils peuvent demander
par écrit les raisons pour lesquelles leur proposition n’a pas été retenue. L’autorité contractante
est tenue de communiquer dans un délai de deux (02) jours ouvrables à compter de la réception
de la demande écrite, les explications du rejet de la proposition par écrit au consultant.

A l’issue de la publication des résultats de l’analyse des propositions financières, le consultant


proposé est invité pour une négociation.

La négociation peut porter sur les termes de référence, la méthodologie proposée pour exécuter
la mission, le personnel, les moyens mis à la disposition du consultant par l’autorité contractante
et les conditions particulières du marché.

La négociation ne modifie pas de façon significative les termes de référence initiaux ni les
conditions du marché. Elle ne doit pas avoir pour effet d’affecter la qualité technique des
prestations, le coût du marché ou la pertinence de l’évaluation. Le rapport issu de la négociation
est partie intégrante du contrat.

En aucun cas, des négociations ne peuvent être conduites avec plus d’un candidat à la fois. Si
la négociation n’aboutit pas, l’autorité contractante y met fin et invite le consultant classé en

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 57


Droit et contentieux de la commande publique

seconde position à négocier, après avis de la structure chargée du contrôle a priori de la


commande publique.

Dans tous les cas, lorsque le prix fait partie des critères d’évaluation, la négociation ne peut
porter sur les prix unitaires des honoraires proposés.

3. Le rejet de toutes les offres

L’autorité contractante peut rejeter toutes les offres reçues. Ce rejet des offres est justifié
lorsqu’il n’y a pas eu véritablement de concurrence, que les offres reçues ne sont pas conformes
pour l’essentiel aux dispositions du dossier d’appel à concurrence ou que leurs montants sont
plus élevés que le budget prévu.

L’absence de concurrence n’est pas seulement fonction du nombre de candidats. Même si une
seule offre est reçue le processus d’appel à concurrence peut être considéré comme valide si
l’appel à concurrence a fait l’objet d’une publicité suffisante et si les prix ne sont pas
anormalement élevés.

L’autorité contractante analyse les motifs de sa décision et modifie les dispositions du dossier
d’appel à concurrence, les spécifications techniques, l’étendue des besoins, un ou plusieurs de
ces éléments avant de relancer l’appel à concurrence.

4. La publication des résultats des appels à la concurrence

La commission d’attribution des marchés délibère sur la base du rapport de la souscommission


technique et dresse un procès‐verbal qui arrête sa proposition, signé séance tenante par tous les
membres présents.

Les résultats d’attribution provisoire des marchés sont publiés dans la revue des marchés publics
et ou sur le site Internet de la structure chargée du contrôle de la commande publique ou dans
un quotidien à grande diffusion de la place.

Les résultats d’attribution provisoire des marchés d’un montant égal ou supérieur au seuil
communautaire de publicité, en plus d’une publicité nationale dans la revue des marchés publics
et ou sur le site Internet de la structure chargée du contrôle de la commande publique ou dans
un quotidien à grande diffusion de la place, font l’objet d’une publicité communautaire.

L’autorité contractante notifie l’attribution du marché, dans le délai de validité des offres défini
dans le dossier d’appel à concurrence, au soumissionnaire dont l’offre est retenue.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 58


Droit et contentieux de la commande publique

En cas de publication des résultats des travaux de la commission d’attribution des marchés dans
un journal de grande diffusion de la place, l’autorité contractante prend les dispositions
nécessaires pour informer tous les soumissionnaires des dates et noms des journaux retenus
pour leur publication sous peine de nullité.

Les soumissionnaires non retenus sont informés du rejet de leur offre à travers la publication
des résultats dans la revue des marchés publics. Leur caution leur est restituée après constitution
du cautionnement définitif du soumissionnaire retenu ou à l’expiration du délai de validité des
offres.

L’autorité contractante communique par écrit à tout soumissionnaire écarté les motifs du rejet
de son offre, le montant du marché attribué, le nom de l’attributaire, ainsi qu’une copie du
procès‐verbal de délibération, dans un délai de deux (02) jours ouvrables à compter de la
réception de sa demande écrite.

Les autorités contractantes observent un délai minimum de sept (07) jours ouvrables après la
publication avant de procéder à la signature du marché et de le soumettre à l’approbation des
autorités compétentes.

Tout candidat non retenu au terme de la pré‐qualification peut également demander à l’autorité
contractante de lui communiquer les motifs du rejet de sa proposition.

5. L’approbation des travaux des commissions d’attribution des marchés

Les propositions d’attribution des marchés de l’Etat administration centrale et des résultats des
travaux des commissions d’attribution des marchés sont soumises à l’approbation du

Conseil des Ministres lorsque le montant cumulé des lots de l’appel d’offres excède
3.000.000.000 de FCFA TTC.

Les travaux de la commission d’attribution des marchés de la région sont soumis à l’approbation
du Président du Conseil régional pour les marchés financés sur le budget de la Région ou du
Conseil régional suivant un seuil défini par une délibération du Conseil régional. En cas de
désaccord entre le Président du Conseil régional et la Commission d’attribution des marchés,
l’approbation des travaux relève de la compétence du Conseil régional.

Les travaux de la commission d’attribution des marchés de la commune sont soumis à


l’approbation soit du maire soit du Conseil municipal suivant un seuil défini par une
délibération du Conseil municipal. En cas de désaccord entre le Maire et la commission

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 59


Droit et contentieux de la commande publique

communale d’attribution des marchés, l’approbation des travaux relève de la compétence du


Conseil municipal.

Les travaux des Commissions d’attribution des marchés des Établissements Publics de l’Etat,
des sociétés à participation financière publique majoritaire et des autorités administratives
indépendantes sont soumis à l’approbation de l’organe délibérant suivant un seuil défini par
celui‐ci.

VIII. L’Analyse des offres et l’achèvement de la procédure de sélection d’un partenaire


privé

1. L’examen et l’évaluation des offres

Les offres sont examinées par une commission de sélection mise en place par l’autorité
contractante dans les conditions fixées par voie règlementaire. Sa composition garantit
l’éthique, l’indépendance, l’expertise et l’absence de conflit d’intérêts de ses membres.

L’évaluation des offres pour le choix du partenaire privé est opérée conformément aux critères
et conditions précisés dans le dossier de consultation..

L’autorité contractante classe les offres économiquement les plus avantageuses, sur la base de
critères objectifs mentionnés dans le dossier de consultation. Ces critères sont de deux ordres :

technique et financier.

2. La négociation du contrat

L’autorité contractante engage avec le soumissionnaire dont l’offre a été jugée économiquement
la plus avantageuse une phase de négociation du contrat en vue d’en arrêter les termes définitifs
selon les modalités définies dans les dossiers de consultation.

Cette négociation ne peut avoir pour effet de modifier les caractéristiques techniques et
financières essentielles de l’offre précisées dans les documents de la consultation et dont la
variation serait susceptible de fausser la concurrence ou d’avoir un effet discriminatoire.

En cas d’échec de la négociation avec le soumissionnaire classé premier, l’autorité contractante


peut solliciter un autre des soumissionnaires dans l’ordre de classement des offres.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 60


Droit et contentieux de la commande publique

3. Le bouclage financier

Le bouclage financier du projet met fin à la procédure de passation et est réalisé selon les
modalités prévues dans les documents de consultation. Toutefois, le délai accordé au partenaire
privé pour réaliser le bouclage financier est fixé dans le contrat et ne saurait excéder un (01) an
à compter de sa signature.

Passé ce délai, l’autorité contractante peut annuler le contrat. Cette faculté est indiquée dans le
dossier de consultation.

4. Les garanties

L’autorité contractante peut accorder au partenaire privé des subventions, des prêts publics, des
garanties, des cessions ou des prises de participation.

La nature et le niveau des soutiens dont le partenaire privé pourrait bénéficier sont précisés dans
le contrat de partenariat public-privé.

5. La société de projet

L’autorité contractante peut exiger du partenaire privé, selon la nature et la complexité du projet,
la création d’une société de projet de droit burkinabè, exclusivement pour l'exécution du projet
PPP.

Toutefois la création de la société de projet ne saurait excéder un délai de trois (03) mois à
compter de la notification d’attribution du contrat de PPP.

L’autorité contractante peut exiger du partenaire privé qu’il détienne le contrôle de la société
de projet pendant tout ou partie de la durée du contrat de PPP.

Une part du capital social de la société de projet peut être réservée à des personnes physiques
ou morales.

IX. La signature, l’approbation et l’entrée en vigueur du marché

Une fois la procédure de sélection validée, le marché est signé par l’autorité contractante et
l’attributaire.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 61


Droit et contentieux de la commande publique

Les marchés publics, selon la qualité de l’autorité contractante, sont soumis à l’avis de la
structure chargée du contrôle de la commande publique avant l’approbation par l’ordonnateur
du budget concerné.

Les autorités contractantes ont la responsabilité d’approuver le marché dans le délai de validité
des offres.

L’approbation du marché ne peut être refusée que par une décision motivée, rendue dans les
trente jours calendaires suivant la transmission du dossier d’approbation. Cette décision de refus
est susceptible de recours devant l’Organe de règlement des différends.

Le refus d’approbation ne peut intervenir que dans les cas suivants :

- violation flagrante des règles de la commande publique ;

- absence ou insuffisance de crédits ;

- non‐ respect du délai de validité des offres ; - disparition du besoin objet du


marché.

Les marchés, après accomplissement des formalités d’approbation, doivent être notifiés avant
tout commencement d’exécution. La notification consiste en un envoi du marché approuvé au
titulaire, dans les trois (03) jours ouvrables suivant la date d’approbation, par tout moyen
permettant de donner date certaine.

La date de la notification est celle de la réception du marché approuvé par le titulaire. Le marché
entre en vigueur dès la notification au titulaire de son approbation par l’autorité compétente.
L’entrée en vigueur du marché marque le début des obligations juridiques d’exécution. Les
délais d’exécution courent à compter de la date indiquée dans l’ordre de service de commencer
les prestations.

A compter de la date de notification, le titulaire du marché procède à l’accomplissement des


formalités d’enregistrement et de timbres dans les délais prescrits par la législation en vigueur.

X. Signature et approbation du contrat de partenariat public-privé

Le projet de contrat validé est signé successivement par le partenaire privé et par l’autorité
contractante.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 62


Droit et contentieux de la commande publique

Lorsque le partenaire privé constitue une société de projet avant la signature du contrat, cette
société de projet est signataire du contrat.

Lorsque la création de la société de projet intervient après la signature du contrat, le contrat est
signé par le partenaire privé et la société de projet une fois constituée se substitue au partenaire
privé.

Le contrat est notifié au partenaire privé avant tout commencement d’exécution.

L’autorité contractante conserve les actes et les documents relatifs aux procédures de passation,
ainsi que les contrats conformément à la réglementation. L’autorité contractante communique
les copies des contrats PPP à l’Unité PPP.

XI. Les dispositions spécifiques des marchés à commandes, de clientèles et des


accords-cadres

1. Les marchés à commandes

Le marché à commandes a pour objet de permettre à l’autorité contractante de couvrir ses


besoins courants annuels de fournitures ou travaux dont il n’est pas possible, en début d’année,
de prévoir l’importance exacte, ou bien qui excèdent les possibilités de stockage.

Le marché à commandes est un marché à prix unitaires qui s’exécute par émission d’ordres de
commandes successives selon les besoins.

L’autorité contractante s’engage sur le minimum et le cocontractant s’engage sur le maximum.


L’attribution du marché se fait sur la base du minimum.

En tout état de cause, le montant maximum proposé par le soumissionnaire retenu doit être dans
la limite budgétaire disponible sous peine de rejet de l’offre.

L’engagement budgétaire du marché se fait sur le montant maximum.

NB : On ne peut recourir aux marchés à commande pour l’acquisition de biens d’équipement.

2. Les marchés de clientèle

Un marché de clientèle est un marché passé pour une période déterminée, pour des prestations
de services, fournitures, travaux d’entretien ou de maintenance, sans spécification de quantités
ou de valeurs, avec des conditions de prix connues au départ. Le prestataire s’engage à fournir
le service demandé par l’autorité contractante pendant cette période. Il est conclu pour une
période d’une année reconductible deux (2) fois.
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 63
Droit et contentieux de la commande publique

Le renouvellement du marché de clientèle est soumis à l’autorisation de l’entité de contrôle de


la commande publique.

Les marchés de clientèle peuvent être passés par la procédure d’appel d’offres ouvert, de
demande de prix ou de demande de cotation.

3. Les accords‐cadres

Un accord-cadre est un contrat administratif conclu entre une ou plusieurs autorités


contractantes et une ou plusieurs personnes publiques ou privées ayant pour objet d'établir les
termes régissant les marchés à passer au cours d'une période donnée, notamment en ce qui
concerne les prix et, le cas échéant, les quantités envisagées.

L’accord-cadre peut être utilisé dans le cadre :

- des marchés de prestations intellectuelles, de fournitures, de services courants ou de


travaux de réfection ou d’entretien ayant un caractère récurrent, dont les contours ne
sont pas totalement connus à l’avance, ou qui sont susceptibles d’évolution
technologique ;

- des acquisitions récurrentes non complexes et dont les caractéristiques techniques sont
courantes.

La passation de l’accord-cadre se fait selon la procédure d’appel d’offres ou de demande de


proposition.

Le seuil de la procédure est déterminé en tenant compte de la valeur maximale estimée du besoin
pour l’ensemble de la durée de l’accord cadre.

La mise en œuvre de la procédure de passation de l’accord cadre se fait avec les Dossiers

Standards Nationaux d’Acquisition en vigueur, eu égard à la nature de la prestation et au seuil


financier estimé des prestations envisagées.

Dans l’accord cadre, l’autorité contractante a la possibilité de prévoir un minimum et un


maximum en valeur et ou en quantité.

L’accord‐cadre peut être mono attributaire ou multi attributaires. Dans ce dernier cas, l’accord‐
cadre est attribué à trois (03) prestataires au moins. L’exécution de l’accord-cadre, se fait à
travers des marchés subséquents.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 64


Droit et contentieux de la commande publique

Pour passer un marché subséquent, l’autorité contractante consulte par écrit les prestataires
titulaires de l’accord‐cadre et organise une mise en concurrence dans les conditions suivantes

- les parties ne peuvent apporter des modifications substantielles aux termes fixés dans
l’accord‐cadre lors de la passation des marchés ;

- l’autorité contractante fixe un délai suffisant pour la présentation des offres en tenant
compte d’éléments tels que la complexité des prestations attendues ou le temps
nécessaire à la transmission des offres.

L’attribution du marché se fait à celui qui a proposé la meilleure offre. La durée de l’accordcadre
ne peut dépasser quatre (04) ans. Toutefois, les marchés subséquents conclus peuvent être
exécutés après l’expiration de la validité de l’accord-cadre.

La conclusion des marchés subséquents ne peut se faire que pendant la durée de validité de
l’accord‐cadre. Leur durée d’exécution est fixée conformément aux conditions habituelles
d’exécution des prestations faisant l’objet de l’accord‐cadre.

En résumé, nous pouvons dire qu’une mise en œuvre réussie des marchés publics et des
partenariats publics-privés passe par une bonne définition et planification des besoins. Trois
grandes procédures existent pour la passation des marchés publics et les partenariats
publicsprivés. Il s’agit des procédures du droit commun, des procédures allégées et des
procédures exceptionnelles. L’ouverture et l’évaluation des offres sont bien encadrées par des
procédures et des méthodes. L’entrée en vigueur d’une commande publique passe par des
étapes de signature, d’avis et d’approbation.

CHAPITRE III : L’EXECUTION ET LE REGLEMENT DES MARCHES PUBLICS

Après la signature du contrat de marché public, vient la phase d’exécution. L’exécution des
marchés publics consiste à la mise en œuvre du contrat de marchés publics. Le règlement qu’en
ta lui consiste au paiement de la contrepartie des travaux, prestations exécutés ou à exécuter.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 65


Droit et contentieux de la commande publique

Dans ce chapitre deux points seront abordés. Il s’agit de l’exécution et du règlement des marchés
publics

I. L’exécution des marchés publics

1. Les garanties d’exécution

a. Les garanties financières

Tout titulaire d’un marché de travaux, fournitures, équipements ou services courants est tenu de
constituer un cautionnement définitif en garantie de la bonne exécution et du recouvrement des
sommes dont il serait reconnu débiteur au titre du marché dénommé garantie de bonne
exécution. L’obligation de fournir une garantie de bonne exécution dépend des exigences liées
à la nature et au délai d’exécution du marché. Elle est fixée par le cahier des charges et est en
rapport avec l’objet du marché.

Les titulaires de marchés de prestations intellectuelles ne sont pas soumis à cette obligation.

Le montant de la garantie de bonne exécution est fixé par l’autorité contractante. Il ne peut
excéder 5 % du prix de base du marché augmenté ou diminué le cas échéant des avenants. La
garantie de bonne exécution peut être faite par une caution constituée dès l’approbation du
marché auprès d’un établissement bancaire, un établissement financier agréé ou une institution
de micro finance agréée. Elle est constituée avant l’établissement de l’ordre de service de
commencer les prestations et est inconditionnelle, irrévocable et payable sur simple demande
du bénéficiaire.

La garantie de bonne exécution est libérée dans le délai d’un mois suivant le début du délai de
garantie ou, si le marché ne comporte pas un tel délai, immédiatement suivant la réception
provisoire des travaux et des équipements et à la réception unique des fournitures et services
courants.

Les artisans sont dispensés de la constitution des garanties financières de bonne exécution de
marchés publics dans les cas suivants :

- lorsque le montant prévu des travaux et fournitures est inférieur ou égal à 1.500.000

FCFA pour les marchés passés par les établissements publics ;

- lorsque le montant prévu des travaux et fournitures est inférieur ou égal à 3.000.000

FCFA pour les marchés passés par les collectivités territoriales ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 66


Droit et contentieux de la commande publique

- lorsque le montant prévu des travaux et fournitures est inférieur ou égal à 5.000.000

FCFA pour les marches passés par l’État administration centrale.

Lorsque le marché prévoit un délai de garantie, la somme constituée au titre de la garantie de


bonne exécution ne sera restituée ou la caution libérée qu’à la constitution de la retenue de
garantie ou de la garantie de parfait achèvement qui est égale à 5 % au plus du montant du
marché augmenté du montant de ses avenants.

La retenue de garantie peut être également faite sur les paiements à effectuer par l’autorité
contractante dans la limite d’un montant maximum de 5 % du montant des paiements. Elle est
fixée par le cahier des charges.

La retenue de garantie est remboursée ou la garantie est restituée à la réception définitive des
prestations.

Le titulaire d’un marché ne peut recevoir d’avances de démarrage qu’après avoir constitué une
caution auprès d’un établissement bancaire, d’un établissement financier agréé ou d’une
institution de micro finance agréée s’engageant solidairement avec lui à rembourser s’il y a lieu
la totalité du montant des avances consenties par l’autorité contractante.

Ladite caution est libérée au fur et à mesure que les avances sont effectivement remboursées.

À cet effet, l’administration délivre des mainlevées partielles correspondant aux montants des
avances remboursées.

b. Les garanties techniques

Les cahiers de charges précisent la nature et la durée des garanties techniques exigées en
fonction des prestations.

Lorsque la clause de garantie technique a joué, la période de temps écoulée entre la date à
laquelle les défectuosités ont été signalées au titulaire du marché et la date à laquelle a été
constatée la réparation peut être suspensive de la durée de garantie dont le point final est prorogé
d’un temps égal à la période de suspension.

Les cahiers des clauses administratives précisent les conditions de suspension du délai de
garantie.

2. Les incidents en cours d’exécution du marché

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 67


Droit et contentieux de la commande publique

a. Les modifications des conditions initiales

La modification d’une clause substantielle initiale du marché est constatée par un avenant
soumis à l’approbation de l’autorité compétente.

La passation d’un avenant est obligatoire dès qu’il y a un changement dans la masse des travaux
et l’intensité des prestations de services courants ou intellectuelles. Les modalités des avenants
sont mentionnées dans le cahier des charges.

En tout état de cause, l’avis préalable de la structure chargée du contrôle de la commande


publique est requis.

La passation d’un avenant est obligatoire dès qu’il y a changement dans la masse des prestations
dont le montant ne dépasse pas 30 % du montant initiai du marché.

La variation du volume des fournitures ne donne pas lieu à la passation d’un avenant.

Dans tous les cas, pour les fournitures, l’avenant ne peut porter sur une augmentation ou une
diminution des quantités.

Lorsque la modification liée à l’avenant entraîne une variation du montant initial du marché,
l’avis préalable de la structure chargée du contrôle de la commande publique est requis.

Pour les marchés publics de l’Etat, administration centrale, l’ordonnateur de budget concerné
est habilité à autoriser les avenants après avis de la structure chargée du contrôle de la
commande publique.

Pour les marchés publics de la région en tant qu’entité décentralisée, et ceux de la commune,
l’organe délibérant est habilité à autoriser les avenants après avis de la structure chargée du
contrôle de la commande publique.

Pour les marchés financés sur crédits délégués de l’Etat au profit de la région et de la province,
le Gouverneur ou le Haut‐commissaire est habilité à autoriser les avenants, après avis de la
structure chargée du contrôle de la commande publique.

Pour les marchés des établissements publics de l’Etat et des sociétés à participation financière
publique majoritaire, et des autorités administratives indépendantes, l’organe délibérant
autorise les avenants après avis de la structure chargée du contrôle de la commande publique.

Lorsque la variation de la masse des travaux ou l’augmentation du niveau d’intensité des


prestations de services courants ou intellectuelles, à l’exception de celle des fournitures, dépasse

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 68


Droit et contentieux de la commande publique

de 30 % le montant du marché calculé sur la base des prix initiaux, ou lorsqu’en cas d’avenants
successifs, le montant du dernier avenant à conclure porte le total cumulé des avenants, au‐delà
de 30 % du montant du marché, il est passé un nouveau marché.

b. Les pénalités de retard

Tout contrat de commande doit prévoir des pénalités de retard. En cas de dépassement des délais
contractuels fixés par le marché, le titulaire est passible de pénalités de retard, sans une mise en
demeure préalable, sous réserve que les conditions de mise en œuvre des pénalités soient
prévues au marché.

Le service liquidateur des pénalités transmet à l’administrateur de crédits, l’état de liquidation


des pénalités en deux copies dont une est notifiée au titulaire du marché.

Le taux des pénalités applicable varie entre un deux millième (1/2000) et un millième (1/1000)
du montant du marché hors taxes par jour calendaire de retard pour les marchés de fournitures,
équipements, services courants et de prestations intellectuelles et entre un cinq millième
(1/5000) et un deux millième (1/2000) du montant du marché hors taxes par jour calendaire de
retard pour les marchés de travaux.

Les règles relatives aux pénalités de retard ne s’appliquent pas aux marchés passés dans le cadre
de la maîtrise d’ouvrage déléguée. Ces marchés obéissent à des règles de pénalités spécifiques
prévues dans les manuels de procédures des maîtres d’ouvrage délégués approuvés par la
structure chargée du contrôle de la commande publique.

c. La variation des prix du marché

Les marchés sont conclus à prix ferme ou à prix révisable.

Le prix est ferme lorsqu’il ne peut pas être modifié en cours d’exécution du marché en raison
des variations des conditions économiques.

Le prix est révisable lorsqu’il peut être modifié durant l’exécution des prestations en fonction
des conditions de révision expressément prévues par le marché en vertu d’une clause de révision
du prix stipulée au marché par application des indices de prix officiels nationaux et, le cas
échéant, étrangers.

Lorsque les prix unitaires des marchés sont réglementés et font l’objet d’une tarification, ils
peuvent être ajustés.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 69


Droit et contentieux de la commande publique

Lorsque le marché à conclure est à prix ferme, que le délai de validité des offres se soit écoulé
sans que le soumissionnaire retenu par l’autorité contractante ait reçu notification de l’ordre de
service et s’il peut justifier de la variation des prix, le titulaire du marché peut demander
l’actualisation de son offre.

Le montant actualisé correspond à l’engagement définitif de l’autorité contractante à la date du


commencement des délais d’exécution du marché.

Les règles d’actualisation des prix s’appliquent aux marchés dont les délais sont inférieurs à
dix‐huit mois, notamment en cas d’instabilité notoire de l’indice des prix.

Les modifications de prix résultant de l’actualisation et de l’ajustement donnent lieu à


l’établissement d’un avenant.

Tout marché public dont le délai d’exécution est supérieur à dix‐huit mois contient une clause
de révision de prix. La formule de révision s’applique au montant des acomptes et est indiquée
dans le cahier des charges.

Les prix de référence à considérer sont ceux figurant sur le bordereau des prix unitaires à la date
limite de validité des offres.

Le montant révisé du marché s’obtient en appliquant au montant initial du marché la formule


de révision des prix.

Si pendant les délais contractuels, les prix unitaires entrant dans la composition de la formule
de révision des prix subissent une variation en plus ou en moins, il est fait application des
dispositions ci‐après :

- la révision du prix de référence est opérée sur le montant de chaque acompte et en fin
d’exécution du marché, sur le montant du paiement pour solde ;

- les prix unitaires utilisés pour la révision doivent être appréciés à la date de réalisation
réelle et au plus tard à la date limite de réalisation contractuelle des opérations donnant
lieu à ces versements.

La révision ne peut intervenir que lorsque la variation des prix atteint un taux compris entre 3

% et 5 %. Ce taux est fixé par le cahier des charges du dossier d’appel à concurrence.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 70


Droit et contentieux de la commande publique

Toutefois, lorsque l’application de la formule de révision des prix conduit à une variation
supérieure à 20 % du montant initial du marché, l’autorité contractante ou le titulaire peut
demander la résiliation du marché.

Le jeu normal des révisions de prix en application des clauses contractuelles ne donne pas lieu
à passation d’avenant.

d. L’ajournement des marchés

L’autorité contractante peut ordonner l’ajournement des travaux, fournitures ou prestations de


services objet du marché avant leur achèvement par décision d’ajournement, notamment en cas
d’insuffisance de crédits.

Lorsque l’autorité contractante ordonne l’ajournement de l’exécution du marché pour une durée
de plus de trois mois, le titulaire a droit à la résiliation de son marché. Il en est de même en cas
d’ajournements successifs dont la durée cumulée dépasse trois mois.

L’ajournement ouvre droit pour le titulaire du marché à une indemnité d’ajournement. Ladite
indemnité est, le cas échéant, déterminée par l’autorité contractante au vu des éléments
justificatifs des charges exposées par le titulaire du marché.

e. La résiliation des marchés

Tout marché public peut faire l’objet d’une résiliation dans les conditions stipulées aux cahiers
des charges, dans les cas suivants :

1) A l’initiative de l’autorité contractante

- en cas de faute du titulaire du marché telle que stipulée aux cahiers des clauses
administratives générales et particulières ;

- en cas d’inexactitude dans les déclarations du titulaire constatées en cours d’exécution


du marché ;

- en cas de liquidation ou de redressement judiciaire de l’entreprise titulaire ou du décès


du titulaire personne physique ;

- lorsque le titulaire du marché dispose des approvisionnements ayant fait l’objet


d’acomptes pour d’autres travaux ou fournitures autres que ceux prévus au marché ; -
pour des motifs d’intérêt général.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 71


Droit et contentieux de la commande publique

2) A l’initiative du titulaire du marché

- en cas de défaillance de l’autorité contractante, notamment, le défaut de paiement


rendant l’exécution du marché impossible et à la suite d’une requête restée sans effet
pendant au moins trois mois ;

- en cas d’ajournement unique ou successif dont la durée cumulée dépasse trois (03) mois;

- en cas de diminution des prestations excédant 30 % du montant initial du contrat.

3) A l’initiative de chacune des parties

- lorsque l’application des formules de révision des prix conduit à une augmentation
supérieure à 20 % du montant initial du marché ou du montant de la partie du marché
restant à exécuter ;

- lorsque le montant des pénalités de retard atteint 5 % du montant du marché ;

- en cas de force majeure rendant l’exécution du marché impossible.

La résiliation ne peut intervenir qu’après deux mises en demeure préalables restées sans effet.
Lorsqu’elle intervient dans les cas énumérés au titre de la résiliation à l’initiative de chacune
des parties, la résiliation peut se faire d’accord partie sans mise en demeure préalable.

En tout état de cause, la notification de la résiliation et faite par l’autorité contractante au


titulaire du marché.

Lorsque la résiliation est prononcée à l’initiative de l’autorité contractante et sans qu’aucune


faute contractuelle ne puisse être imputée au titulaire du marché, ou lorsque la résiliation est
prononcée à l’initiative du titulaire du marché pour des raisons évoquées au point 2, le titulaire
a droit à une indemnité de résiliation calculée sur la base des prestations qui restent à exécuter.

Ce pourcentage est fixé dans les cahiers des clauses administratives générales pour chaque
catégorie de marché.

Le montant de l’indemnité de résiliation est fixé de commun accord entre l’autorité contractante
et le titulaire du marché.

f. La réception des prestations

La réception donne lieu à l’établissement d’un procès‐verbal de réception signé par les membres
présents. Ce procès‐verbal matérialise le transfert de propriété au profit de l’Administration.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 72


Droit et contentieux de la commande publique

Pour les prestations de service courant, il est établi une attestation de service fait.

Les contrats de fournitures courantes donnent lieu à une réception unique constatée après la
livraison des biens.

Les contrats de travaux et d’équipement donnent lieu à une double réception provisoire et
définitive.

Toute réception provisoire ou définitive est précédée d’une pré‐réception dite réception
technique effectuée par la personne chargée du contrôle technique ou le service technique
compétent.

La réception provisoire est prononcée dans un délai de quatorze jours calendaires après la
préréception.

La réception provisoire est prononcée à la livraison des biens et constitue le point de départ du
délai de garantie.

La réception définitive est prononcée de plein droit à l’expiration du délai de garantie si le


maître d’ouvrage n’a pas notifié au titulaire des réserves sur l’ouvrage.

Pour les marchés à commandes, il est mis en place une commission interne de certification de
service fait ou de réception chargé de constater et d’attester l’effectivité du service fait ou de la
livraison.

Pour les fournitures courantes et services courants, la constitution de la commission interne de


certification de service fait ou de réception est obligatoire lorsque le montant de la commande
est égal ou supérieur à 1.000.000 FCFA TTC.

Pour les commandes inférieures à 1.000.000 FCFA TTC, les attestations de service fait et les
bordereaux de livraison établis et signés par le gestionnaire de crédit et le titulaire tiennent lieu
de procès‐verbaux de réception.

Les pénalités de retard courent à compter de l’expiration du délai contractuel jusqu’à la


réception.

II. Le règlement des marchés publics

Les marchés donnent lieu â des paiements soit, à titre d’avances ou d’acomptes soit, à titre de
règlement partiel, définitif ou pour solde du marché.
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 73
Droit et contentieux de la commande publique

1. Les avances

Des avances de démarrage peuvent être accordées en raison des opérations préparatoires à
l’exécution des travaux, fournitures, services courants ou de prestations intellectuelles qui font
l’objet du marché.

Le montant total des avances accordées au titre d’un marché déterminé est, en fonction de la
nature des prestations, de 30 % du montant du marché initial pour les travaux,

20 % du montant du marché initial pour les fournitures, les équipements, les prestations
intellectuelles et les services courants. Dans tous les cas, elles sont définies dans le DAC.

Les avances doivent être garanties à 100 % par un établissement bancaire, un établissement
financier agréé ou une institution de micro finance agréée et comptabilisées afin de s’assurer de
leur apurement.

L’autorité contractante verse au titulaire du marché une avance du montant indiqué dans le
cahier des clauses administratives particulières sur présentation de la garantie de
remboursement de l’avance. L’avance est versée au titulaire du marché après la signature du
contrat.

Il ne peut être accordé d’avance de démarrage pour les marchés dont le montant est inférieur à
20.000.000 FCFA TTC.

Les avances sont remboursées selon des modalités fixées par le marché, par retenue sur les
sommes dues ultérieurement au titulaire à titre d’acompte ou de solde.

Le remboursement commence lorsque le montant des prestations exécutées au titre du marché


atteint 30 % du montant initial et se termine lorsque ce montant atteint 80 % conformément aux
stipulations du marché.

2. Les acomptes

Les prestations qui ont donné lieu à un commencement d’exécution du marché ouvrent droit au
paiement d’acomptes au profit du titulaire du marché dont le délai d’exécution est supérieur à
trois mois, de la part de l’autorité contractante.

Le paiement des acomptes est effectué suivant les modalités fixées par le marché à tout titulaire
d’un marché s’il justifie avoir accompli pour l’exécution dudit marché l’une des prestations

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 74


Droit et contentieux de la commande publique

suivantes, soit par lui‐même, soit par l’intermédiaire de sous‐traitants agréés par l’autorité
contractante :

- l’accomplissement d’opérations intrinsèques d’exécution des travaux ou livraison de


fournitures constatées dans les attachements ou procès‐verbaux préparés par l’autorité
contractante ou ses représentants,

- le paiement par le titulaire du marché des salaires et des charges sociales obligatoires y
afférentes correspondant à la main d’œuvre effectivement et exclusivement employée à
l’exécution des travaux ou à la livraison des biens ainsi que l’ensemble des frais
généraux (impôts et taxes) payables au titre du marché.

Le titulaire ne peut disposer des approvisionnements ayant fait l’objet d’acomptes pour d’autres
travaux ou fournitures que ceux prévus au marché.

Le non‐respect de cette disposition peut conduire à la résiliation du marché de plein droit.

Le montant des acomptes n’excède pas la valeur des prestations auxquelles il se rapporte, une
fois déduites le cas échéant, les sommes nécessaires au remboursement des avances.

Dans le cas d’acomptes versés en fonction de phases techniques d’exécution, le marché peut
fixer le montant de chaque acompte sous forme de pourcentage du montant initial du marché.

Les cahiers des clauses administratives particulières fixent les phases techniques d’exécution
en fonction desquelles les acomptes doivent être versés.

Les règlements d’avance et d’acompte n’ont pas le caractère de paiement définitif. Leur
bénéficiaire en est débiteur jusqu’au règlement final du marché ou, lorsque le marché le prévoit,
jusqu’au règlement partiel définitif.

Lorsque les avances ont été accordées et qu’elles sont remboursées par précomptes sur les
sommes dues à titre d’acompte ou de solde, les règles de révision des prix ne s’appliquent que
sur la différence entre le montant initial de l’acompte ou du solde et le montant de l’avance à
déduire.

Les opérations effectuées par le titulaire d’un marché qui donnent lieu à versement d’avances
ou d’acomptes ou à un paiement pour solde doivent être constatées par un document dressé par
l’autorité contractante ou son représentant, ou vérifié et accepté par elle.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 75


Droit et contentieux de la commande publique

3. Les délais de règlement

L’autorité contractante on son représentant est tenue de procéder au paiement des avances dans
un délai qui ne peut dépasser quarante‐cinq jours calendaires à compter de la date de
l’acceptation de la demande d’avance par l’autorité contractante.

L’autorité contractante ou son représentant est tenue de procéder au paiement des acomptes
dans un délai qui ne peut dépasser soixante jours calendaires à compter de la date de
l’acceptation de la facture par l’autorité contractante.

L’autorité contractante ou son représentant est tenue de procéder au paiement du solde dans un
délai qui ne peut dépasser quatre‐vingt‐dix jours calendaires à compter de la date de
l’acceptation de la facture par l’autorité contractante.

Le dépassement des délais de paiement ouvre droit pour le titulaire du marché au paiement
d’intérêts moratoires à compter du jour suivant l’expiration du délai. Les intérêts moratoires
sont, calculés sur demande du cocontractant.

Le taux d’intérêt est le taux d’intérêt légal de la BCEAO augmenté d’un point.

Les dispositions prévues au titre du régime des paiements s’appliquent aux sous‐traitants. Les
mandatements à faire aux sous‐traitants qui ont été agréés et dont les conditions de paiement
ont été acceptées par l’autorité contractante, sont effectués sur la base des pièces justificatives.

4. Le nantissement des marchés publics

Le titulaire du marché désirant obtenir une avance de fonds dans un établissement bancaire, un
établissement financier agréé ou une institution de micro finance agréée peut remettre en
garantie du prêt sollicité l’original de l’exemplaire unique dudit marché.

Les nantissements sont signifiés par leur cessionnaire exclusivement au comptable assignataire
du paiement. L’exemplaire unique est remis par l’organisme bénéficiaire, cessionnaire du
nantissement, au comptable assignataire en tant que pièce justificative pour le paiement des
sommes dues au titre du nantissement du marché. Toute opposition relative au paiement ne peut
être faite valablement qu’entre les mains du comptable assignataire.

Le nantissement ne peut être effectué qu’auprès d’un établissement financier agréé ou d’un
groupement bancaire ou d’une institution de micro finance désigné dans le marché et agréé par
le Ministre chargé des finances d’un Etat membre de l’UEMOA.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 76


Droit et contentieux de la commande publique

Les formalités de publicité prévues par la réglementation nationale en vigueur sur le


nantissement du marché, notamment, les dispositions relatives au nantissement de l’Acte
uniforme révisé de l’OHADA relatif aux sûretés doivent, en tout état de cause, être respectées.
Le marché indique la nature et le montant des prestations que le titulaire du marché envisage
de confier à des cotraitants ou à des sous‐traitants bénéficiant du paiement direct et ce montant
est déduit du montant du marché pour déterminer le montant maximum du marché que le
titulaire est autorisé à donner en nantissement.

Si, postérieurement à la notification, le titulaire du marché envisage de confier à des


soustraitants l’exécution de prestations pour un montant supérieur à celui qui est indiqué dans
le marché, il obtient la modification par avenant de la formule de l’exemplaire unique du
marché.

En somme, nous pouvons dire qu’après l’approbation du marché vient la phase d’exécution.
L’exécution des marchés publics est conditionnée par la constitution de garantie. Des incidents
peuvent survenir en cour d’exécution des contrats. Ces incidents peuvent entrainer la
modification des conditions initiales, la variation du prix du marché et même la résiliation du
marché. La modification du marché se fait par la signature d’un avenant. Nous savions à présent
que des règlements peuvent intervenir avant, pendant ou après l’exécution des contrats des
marchés publics. Jusque-là, nous avions abordé l’exécution et le règlement des marchés publics.
Qu’en sera-t-il en cas de violation de la règlementation de la commande publique ?

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 77


Droit et contentieux de la commande publique

CHAPITRE IV : CONTENTIEUX ET VIOLATION EN MATIERE DE COMMANDE


PUBLIQUE

La procédure de passation, d’exécution et de règlement de la commande publique peuvent


aboutir à des différends. Aussi, des violations peuvent être constatées. Il sera question dans ce
chapitre d’aborder les différentes phases de règlement des différends et de passer en revue les
sanctions réservées en cas de violation de la règlementation de la commande publique.

I. Le règlement des différends

Les différends sont réglés au préalable soit devant l’autorité contractante, soit devant l’organe
de règlement des différends. À défaut du règlement devant l’organe de règlement des différends,
le règlement contentieux peut être recherché soit devant la juridiction administrative
compétente soit devant un tribunal arbitral. En la matière, il y a lieu de distinguer la phase de
passation de la phase d’exécution.

1. La phase de la passation

Le règlement des différends à la phase de passation se fait préalablement devant une instance
non juridictionnelle et à défaut devant la juridiction administrative.

a. Règlement non contentieux

Le recours préalable ou recours devant l’autorité contractante

Tout candidat, soumissionnaire ou titulaire s’estimant injustement évincé des procédures de


passation des commandes publiques peut exercer un recours gracieux ou hiérarchique. Il doit
invoquer une violation caractérisée de la règlementation des marchés publics et des PPP. Le
recours doit être exercé dans un délai de deux (02) jours ouvrables à compter du lendemain de
la publication de l’avis d’appel à concurrence, de la communication de la lettre d’invitation ou
du dossier de demande de propositions ou de la publication des résultats provisoires pour ce qui
concerne les marchés publics. Le recours devant l’autorité contractante est facultatif. Le cas
échéant, la PRM ou son supérieur hiérarchique est tenue de répondre à cette réclamation dans
un délai de deux (02) jours ouvrables à compter de sa saisine, délai au-delà duquel le défaut de
réponse sera constitutif d’un rejet implicite du recours gracieux ou hiérarchique.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 78


Droit et contentieux de la commande publique

En cas de rejet implicite, le requérant dispose de deux (02) jours ouvrables pour saisir l’ORD.
En cas de notification d’une décision de rejet, il dispose également de deux (02) jours pour
saisir l’ORD. En tout état de cause, le délai pour saisir l’ORD est de deux (02) jours ouvrables.

Le règlement par l’ORD

L’ORD est une instance de recours non juridictionnel de règlement des litiges survenus lors des
différentes étapes des marchés publics.

Cas spécifique de la discipline

L’Organe de règlement des différends (ORD) intervient à tout moment de la procédure en


matière de discipline. Dans cette matière, l’ORD a un pouvoir de sanction. À cet effet, il est
recommandé aux autorités contractantes qui ont connaissance des cas de violation de la
réglementation en matière de passation et d'exécution de la commande publique, de les
transmettre à l’ORD afin que celui-ci puisse en tirer les conséquences de droit. À titre d’exemple
: les actes non authentiques produits par un soumissionnaire.

Dans le cadre de la défaillance, les autorités contractantes doivent transmettre à l’ARCOP :

- les lettres de résiliation faisant ressortir les nom et adresse complète du titulaire du
marché, les nom et adresse complète du représentant légal, le montant en hors taxes et
en toutes taxes comprises du marché, le motif de la résiliation;

- les lettres de mise en demeure ;

- et toutes les pièces relatives aux mauvaises exécutions des marchés publics et des DSP.

b. Règlement contentieux ou règlement par la juridiction compétente

Les décisions de l’ORD sont susceptibles de recours devant la juridiction administrative


compétente. Cependant, la saisine du juge ne suspend pas l’exécution de la décision de l’ORD,
sauf une décision du juge en matière de référé suspension. Ladite décision est suspendue lorsque
la décision de la juridiction est devenue définitive, c’est-à-dire insusceptible de voies de recours.

Les conditions de recours au juge étatique sont les suivantes :

- L’échec du règlement devant l’ORD : il ne peut être porté devant le tribunal


administratif compétent que les chefs et motifs de réclamation énoncés dans la requête
adressée initialement à l’ORD ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 79


Droit et contentieux de la commande publique

- L’initiative de saisir le tribunal administratif compétent revient à la partie la plus


diligente (c’est-à-dire l’autorité contractante ou prestataire qui s’estime lésé dans ses
droits).

2. La phase de l’exécution

Dans la phase d’exécution, à défaut d’accord entre les parties, elles peuvent saisir l’ORD en
matière de conciliation notamment dans les cas suivants :

- modalités de liquidation des pénalités et des intérêts moratoires ;

- règlement des commandes publiques ;

- modalités de calcul d’indemnité de résiliation ;

- décisions de résiliation par l’autorité contractante ou le refus de résiliation à l’initiative


du titulaire du marché ;

- refus de révision ou d’actualisation des prix.

À défaut d’une conciliation devant l’ORD, la partie la plus diligente peut saisir la juridiction
administrative compétente ou un tribunal arbitral.

II. Les violations et les sanctions de la commande publique

1. Les violations et les sanctions des agents de l’autorité contractante

Sans préjudice des sanctions pénales auxquelles ils s’exposent, les agents de l’administration,
et plus généralement l’ensemble des personnes agissant pour le compte d’une autorité
contractante ou pour le compte d’une autorité d’approbation, de contrôle et de régulation
encourent sur recommandation de l’Organe de règlement des différends, le relèvement de
fonctions et ou l’interdiction d’exercer une fonction similaire, de participer directement ou
indirectement au processus de gestion de la commande publique, lorsqu’ils :

- ont procuré ou tenté de procurer un avantage anormal à un candidat par un acte contraire
aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté
d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics et délégations de service
public ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 80


Droit et contentieux de la commande publique

- sont intervenus à un stade quelconque de la procédure en vue d’influencer l’attribution


d’un marché, d’une délégation de service public à une entreprise dans laquelle ils ont
pris ou conservé un intérêt ;

- ont fractionné des dépenses en vue d’échapper au mode de passation normalement


applicable ou ont appliqué une procédure de passation dérogatoire sans avoir obtenu
l’accord requis de l’entité administrative chargée du contrôle de la commande publique
;

- ont passé un marché ou une convention de délégation de service public avec un candidat
déclaré défaillant ou exclu de la commande publique ou ont fait exécuter un marché non
approuvé par l’autorité compétente ;

- ont manqué de manière répétée à l’obligation de planification prévisionnelle et de


publicité annuelle des commandes publiques ;

- ont autorisé et ordonné des paiements après délivrance d’un titre de paiement ne
correspondant pas aux prestations effectivement fournies ou à des prestations
incomplètes ou non conformes ;

- ont approuvé un marché public, un avenant ou une délégation de service public sans
visa préalable du Contrôle financier, s’il y a lieu ;

- ont posé des actes de réception d’un marché public non exécuté ou exécuté de manière
incomplète ou non‐conforme ou en violation des délais légaux de réception ;

- ont refusé de réceptionner un marché régulièrement exécuté sans motif légitime ;

- ont passé un avenant sans l’autorisation de la structure administrative chargée du


contrôle de la commande publique ;

- ont participé à la conclusion d’un marché ou d’une délégation de service public, ou à


son exécution en créant un état de gaspillage caractérisé par le caractère trop onéreux
de la transaction pour l’Etat ;

- n’ont pas respecté les obligations légales en matière informatique, soit par intrusion
frauduleuse dans les systèmes de gestion informatisés des marchés publics, soit par
violation des règles applicables en matière de passation des marchés et délégations de
service public par voie électronique ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 81


Droit et contentieux de la commande publique

- se sont opposés à l’exécution des décisions exécutoires de l’Organe de règlement des


différends ;

- ont refusé la communication de documents ou l’accès des documents administratifs


relatifs à la commande publique aux structures de contrôle et de régulation.

Le manque de suivi réitéré, les négligences ou les inexactitudes constatées dans les rapports de
contrôle exposent leurs auteurs à des sanctions disciplinaires.

2. Les violations et les sanctions des soumissionnaires, attributaires, titulaires et


délégataires

Sans préjudice des sanctions pénales et disciplinaires prévues par les textes spécifiques qui leur
sont applicables, les soumissionnaires, attributaires, titulaires et délégataires encourent sur
décision de l’Organe de règlement des différends, l’avertissement, la confiscation des garanties
constituées par le contrevenant dans le cadre de la procédure incriminée, l’exclusion de la
commande publique pour une durée d’un an à cinq ans en fonction de la gravité de la faute,
l’exclusion définitive de la commande publique, lorsqu’ils ont :

- procédé à des pratiques de collusion entre soumissionnaires afin d’établir les prix des
offres à des niveaux artificiels et non concurrentiels et de priver l’autorité contractante
des avantages d’une concurrence libre et ouverte ;

- bénéficié ou ont procédé à des pratiques de fractionnement ou de toute autre pratique


visant sur le plan technique à influer sur le contenu du dossier d’appel à concurrence ;

- eu recours à la surfacturation et ou à la fausse facturation ;

- octroyé ou promis d’octroyer à toute personne intervenant dans la procédure de


passation d’un marché, un avantage indu, pécuniaire ou autre, directement ou par des
intermédiaires, en vue d’obtenir le marché ;

- été reconnus auteurs de manquements caractérisés à leurs obligations contractuelles lors


de l’exécution de marchés antérieurs à la suite d’une décision administrative ou
juridictionnelle devenue définitive ;

- fourni des informations ou des déclarations fausses ou mensongères, ou ont fait usage
d’informations confidentielles dans le cadre de la procédure d’appel à la concurrence ;

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 82


Droit et contentieux de la commande publique

- participé à des ententes anticoncurrentielles d’entreprises et ou à des abus de positions


dominantes et qui ont eu pour objet ou pour effet de restreindre le champ de la
concurrence et ou de fausser son libre jeu ;

- omis ou négligé d’effectuer les contrôles ou donné les avis techniques prescrits ;

- influé sur le mode de passation du marché ou sur la définition des prestations de façon
à bénéficier d’un avantage indu ;

- établi des demandes de paiement ne correspondant pas aux prestations effectivement


fournies ;

- procédé à des pratiques de corruption sous toutes les formes en tentant d’influer sur
l’évaluation des offres ou sur les décisions d’attribution, y compris en proposant tout
paiement ou avantage indu ;

- tenté d’influer sur les décisions de l’Organe de règlement des différends de quelque
manière que ce soit.

En cas de défaillance du titulaire du marché, ou lorsque des informations ou déclarations fausses


ou mensongères sont constatées après notification du marché approuvé, l’autorité contractante
signataire du marché peut, après mise en demeure préalable, constatation contradictoire et aux
frais et risques du titulaire, prononcer soit la mise en régie, soit la résiliation du marché.

De même, l’entreprise défaillante encourt l’exclusion temporaire ou définitive de toute


participation à la commande publique.

L’autorité contractante recourt à la mise en régie pour les prestations dont l’exécution du marché
est urgente au regard de leur nature, leurs enjeux, ou leur destination, après avoir requis l’avis
préalable de la structure chargée du contrôle de la commande publique.

L’entrepreneur, lorsqu’il en est requis par le maître d’œuvre met à la disposition de celui‐ci le
personnel, les fournitures et le matériel qui lui sont demandés pour l’exécution de travaux
accessoires à ceux que prévoit le marché. Un régisseur désigné parmi le personnel de l’autorité
contractante ou un autre entrepreneur dirige les travaux à la place de l’entrepreneur qui
n’intervient pas dans leur exécution mais peut adresser des réclamations à l’administration s’il
estime que la conduite de la régie compromet ses intérêts. Pour ces travaux, dits « travaux en
régie », l’entrepreneur a droit au remboursement de sommes fixées par le cahier des clauses
administratives particulières.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 83


Droit et contentieux de la commande publique

Sans préjudice des sanctions disciplinaires, l’Organe de règlement des différends peut aussi
prononcer des sanctions pécuniaires à l’encontre des soumissionnaires, titulaires, délégataires,
auteurs de manquements caractérisés à leurs engagements ou obligations contractuelles lors de
l’exécution.

Le montant de la sanction est fonction de la gravité de la faute et des avantages que l’auteur a
pu ou aurait pu en tirer.

Il est compris entre 1 % et 2 % du montant de l’offre pour le soumissionnaire et du montant du


marché pour le titulaire contrevenant.

Le taux est porté à 5 % en cas de récidive.

Est considéré comme étant en état de récidive, quiconque a fait l’objet d’une sanction pécuniaire
et qui aura commis, au cours des douze (12) mois suivant la sanction, une faute tombant sous
l’application de cette même disposition.

L’entreprise défaillante encourt des sanctions pécuniaires prononcée par l’Organe de règlement
des différends de l’Autorité de régulation de la commande publique. L’Autorité de régulation
de la commande publique établit périodiquement la liste des entreprises défaillantes.

3. Quelques infractions pénales spécifique à la commande publique Ce


sont :

- la corruption : est puni d’un emprisonnement de deux (2) ans à cinq (5) ans et d’une
amende équivalant au triple du montant ou de la valeur de l’avantage perçu ou à percevoir, tout
agent public qui, à l’occasion de la préparation, de la négociation, de la conclusion ou de
l’exécution d’une commande publique, d’un contrat ou d’un avenant conclu au nom de l’Etat
ou des collectivités territoriales, des établissements publics d’Etat ou des sociétés d’Etat, perçoit
ou tente de percevoir, directement ou indirectement, à son profit ou au profit d’un tiers, une
rémunération ou un avantage de quelque nature que ce soit de la part d’un contractant privé.

Est également puni d’un emprisonnement de deux (2) ans à cinq (5) ans et d’une amende
équivalant au double des promesses agréées, des avantages indus, des choses reçues ou
demandées de la valeur d’une commande publique et d’une interdiction de soumissionner à la
commande publique pendant deux (2) ans à cinq (5) ans, toute personne physique ou morale
qui accorde ou propose une rémunération ou un avantage quelconque par lui-même ou par
personne interposée à un agent public en vue de l’obtention d’une commande publique. Est
également puni d’un emprisonnement d’un (1) à trois (3) ans et d’une amende équivalant au
Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 84
Droit et contentieux de la commande publique

double des promesses agréées, des avantages indus, des choses reçues ou demandées, de la
valeur de la commande publique tout agent public qui recourt abusivement à la procédure
d’entente directe dans une commande publique conclue au nom de l’Etat ou des collectivités
territoriales, des établissements publics d’Etat ou des sociétés d’Etat.

- les abus de fonction ou d’autorité : le fait pour tout agent public qui, à l’occasion de la
préparation, de la négociation, de la conclusion, de l’exécution d’une commande publique,
abuse intentionnellement de ses fonctions, un acte en violation des lois ou règlements afin
d’obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne ou entité. L’agent public
coupable d’abus de fonction ou d’autorité est passible d’un emprisonnement de deux (2) mois
à un (1) an et d’une amende de cent mille (100 000) à cinq cent mille (500 000) francs CFA ou
de l’une de ces deux peines seulement

- la coalition illicite de personnes : sont punis d’un emprisonnement de deux (2) mois à
un (1) an et d’une amende de trois cent mille (300 000) à un million (1000 000) de francs CFA
ou de l’une de ces deux peines seulement, les dépositaires de l’autorité publique qui, soit par
réunion d’individus ou de corps, soit par délégation ou correspondance entre eux, concertent
des mesures contraires aux dispositions législatives ou règlementaires applicables en matière de
commande publique.

- le favoritisme : est puni d’une peine de trois (3) mois à un (1) an d’emprisonnement et
d’une amende de trois cent mille (300 000) à un million cinq cent mille (1 500 000) francs CFA
ou de l’une de ces deux peines seulement, tout fonctionnaire de l’ordre administratif ou
judiciaire, tout militaire ou assimilé, tout agent ou préposé de l’administration, toute personne
investie d’un mandat électif, qui procure ou tente de procurer à autrui un avantage injustifié par
un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir
l’égalité d’accès et l’égalité des candidats dans la commande publique ;

- la fraude en matière de marchés publics et délégations de service public : quiconque


mène des actions dans le but délibéré de fausser le jeu de la concurrence, de tromper, d’induire
en erreur une commission ou une autorité lors de la passation, de l’exécution, du contrôle ou de
la régulation de la commande publique est passible d’une amende de un million (1 000 000) à
dix millions (10 000 000) de francs CFA et d’une peine d’emprisonnement de six (6) mois à un
(1) an ou de l’une des deux peines seulement.

- la violation des règles applicables en matière de conflit d’intérêt: quiconque prend


sciemment part à la commande publique nonobstant l’existence de conflit d’intérêts tel que

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 85


Droit et contentieux de la commande publique

défini aux articles 2 et 48 est puni d’une amende de un million (1 000 000) à dix millions (10
000 000) de francs CFA et d’une peine d’emprisonnement de six (6) mois à un (1) an ou de
l’une des deux peines seulement.

- le fractionnement des marchés : la technique qui consiste à diviser une acquisition ou


une prestation en plusieurs marchés en vue de la soustraire aux règles qui lui sont normalement
applicables.

Quiconque fractionne une commande publique encourt un emprisonnement de six (6) mois à
un (1) an et une amende d’un million (1 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA
ou l’une de ces deux peines seulement ;

- le non-respect des décisions en matière de recours : le fait de refuser d’exécuter ou de


constituer un obstacle à l’exécution d’une décision de l’instance de recours non juridictionnel
est passible d’une amende de trois cent mille (300 000) à un million cinq cent mille (1 500 000)
francs CFA et d’une peine d’emprisonnement de deux (2) mois à deux (2) ans ou de l’une de
ces deux peines seulement toute personne reconnue coupable de nonrespect des décisions en
matière de litige ;

- la participation personnelle à une entente dans les marchés publics et délégations de


service public : fait pour tout candidat ou soumissionnaire, de participer à des pratiques, actions
concertées, conventions, ententes expresses ou tacites ou coalitions, ayant pour objet ou pouvant
avoir pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence, lorsqu'elles
tendent dans le cadre d’une procédure de passation de commande publique à :

ü limiter l'accès à la procédure ou le libre exercice de la concurrence par d'autres


entreprises ;

ü établir des prix concertés, artificiellement haut ou bas ;

ü répartir les commandes publiques ou les sources d'approvisionnement ;

ü établir des offres privant l’autorité contractante des avantages d’une concurrence libre
et ouverte.

Est passible d’une amende de trois cent mille (300 000) à cinq cent mille (500 000) francs CFA
et d’un emprisonnement de deux (2) mois à un (1) an ou de l’une des deux peines seulement,
toute personne reconnue coupable de participation personnelle à une entente dans la commande
publique.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 86


Droit et contentieux de la commande publique

- Octroi d’avantage injustifié : est puni d’un emprisonnement de cinq (5) ans à dix (10)
ans et d’une amende de deux millions (2 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA :

ü tout agent public qui passe, vise ou modifie un contrat ou une convention de commande
publique en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur en vue
de procurer à autrui un avantage injustifié ;

ü tout commerçant, industriel, artiste ou artisan, entrepreneur du secteur privé ou en


général, toute personne physique ou morale qui passe, même à titre occasionnel, un
contrat ou une commande publique avec l’Etat, les collectivités territoriales, les
établissements ou organismes de droit public et les sociétés d’Etat en mettant à profit
l’autorité ou l’influence des agents des organismes précités pour majorer les prix qu’ils
pratiquent normalement et habituellement ou pour modifier, à leur avantage, la qualité
des denrées ou des prestations ou les délais de livraison ou de fourniture.

- La surfacturation : est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans, de la
confiscation du montant reçu à titre de ristourne et d’une amende équivalant au triple de la
valeur reçue sans que cette amende ne puisse être inférieure à deux millions (2 000 000) de
francs CFA, sans préjudice des sanctions prévues par la réglementation sur la commande
publique, tout agent public qui procède ou fait procéder à la facturation, pour un montant plus
élevé que son coût réel, d’un bien ou d’un service à acquérir par une entité de l’administration
publique nationale ou locale.

Tout co-auteur, instigateur, complice de surfacturation est puni des mêmes peines que son
auteur.

- Les manœuvres collusoires : le fait pour deux ou plusieurs personnes de s’entendre afin
d’atteindre un objectif illicite, notamment en influençant indûment les actions d’autres parties ;

- Les manœuvres coercitives : le fait pour une personne de nuire ou porter préjudice, ou
menacer de nuire ou de porter préjudice directement ou indirectement à une partie ou à ses biens
en vue d’influencer indûment les actions de ladite partie ; - Les manœuvres obstructives :

ü le fait de détruire, falsifier, altérer ou dissimuler délibérément des éléments de preuve


sur lesquels se fonde une enquête ou de faire des fausses déclarations aux enquêteurs
sur des accusations liées à des faits de corruption, de fraude, de coercition ou de
collusion ; et ou menacer, harceler ou intimider une personne dans le but de l’empêcher

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 87


Droit et contentieux de la commande publique

de révéler des informations relatives à cette enquête ou de l’empêcher de poursuivre


ladite enquête, ou ;

ü le fait d’entraver délibérément l’exercice par l’autorité contractante de son droit


d’examen et de vérification.

Un processus de règlement des différends existe en matière de marchés publics et de délégations


de service public. Le règlement des différends peut être non contentieux ou contentieux selon
la phase de passation ou d’exécution. Lorsque des violations sont constatées, elles sont
sanctionnées conformément à la règlementation.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 88


Droit et contentieux de la commande publique

CONCLUSION

En définitive, nous pouvons dire que le domaine des marchés publics et des partenariats publics-
privés est bien réglementé. Des organes existent de façon indépendante pour la gestion, le
contrôle et la régulation depuis le stade de la passation jusqu’au règlement. Du côté des
candidats, soumissionnaires et titulaires, des opportunités leurs sont offertes pour participer, ou
exécuter sans difficultés les marchés publics et les partenariats publics-privés.

Nous pouvons également dire qu’une mise en œuvre réussie des marchés publics passe par une
bonne définition et planification des besoins. Trois grandes procédures existent pour la
passation des commandes publiques. Il s’agit des procédures du droit commun, des procédures
allégées et des procédures exceptionnelles. L’ouverture et l’évaluation des offres sont bien
encadrées par des procédures et des méthodes. L’entrée en vigueur des contrats passe par des
étapes de signature, d’avis et d’approbation.

Après l’approbation du contrat vient la phase d’exécution. L’exécution des marchés publics est
conditionnée par la constitution de garantie. Des incidents peuvent survenir en cour d’exécution
des contrats. Ces incidents peuvent entrainer la modification des conditions initiales, la
variation du prix du marché et même la résiliation du marché. La modification de certains
marchés se fait par la signature d’un avenant. Des règlements peuvent intervenir avant, pendant
ou après l’exécution des contrats des marchés publics.

Le partenariat public privé concerne une mission globale de réalisation, d’aménagement,


d’acquisition, de gestion ou d’exploitation d’un service public. Du point de vue procédural
conduisant à la conclusion du contrat, il existe trois procédures. La procédure du droit commun,
la procédure dérogatoire et spécifique. . Une commission de sélection doit être mise en place
pour l’ouverture, l’analyse et la négociation des offres.

Un processus de règlement des différends existe en matière de commande publique. Le


règlement des différends peut être non contentieux ou contentieux selon la phase de passation
ou d’exécution. Lorsque des violations sont constatées, elles sont sanctionnées conformément
à la règlementation.

Les échanges sur les généralités de la commande publique ont permis aux étudiants de se
familiariser à la règlementation nationale applicable aux marchés publics et aux partenariats
publics-privés. Par ailleurs, des modules complémentaires viendront approfondir certains
aspects qui, jusque-là relèvent de l’ordre des généralités.

Présenté par Pasonépanga Antoine KABORE 89

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