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Séminaire DPA

Sujet 4 : Les contrats de concessions


Membres du Groupe :
Khaled Akiro Ousmane Mady N°7
Tarzi Anziz Boina N°9

Introduction
Il existe un lien structurel entre l’Etat et l’économie. Le monde des affaires est par nature lié à l’État
dans la mesure où celui ci dispose du monopole de la violence légitime et assure ainsi la régulation
de la vie économique. Le droit public des affaires peut ainsi défini comme le droit des relations
entre l’administration et les opérateurs économique. La collaboration entre l’État et les opérateurs
économique est régie par le droit de la commande publique, qui comprend l’ensemble des normes
régissant les contrats publics d’affaires que sont les marchés publics, les contrats de concession de
service public. Et c’est ce dernier qui fait l’objet de notre étude. Un contrat de concession est un
contrat par lequel une ou plusieurs autorités concédantes confient l’exécution de travaux ou la
gestion d’un service à un ou plusieurs opérateurs économiques, à qui est transféré un risque lié à
l’exploitation de l’ouvrage ou du service, en contrepartie soit du droit d’exploiter l’ouvrage ou le
service qui fait l’objet du contrat, soit de ce droit assorti d’un prix.Autrement dit, c’est un contrat
qui charge un particulier ou une société d’exécuter un ouvrage public ou d’assurer un service public
à ses frais, avec ou sans subvention, avec ou sans garantie d’intérêt et que l’on rémunère en lui
confiant l’exploitation de l’ouvrage public ou l’exécution du service public avec le droit de
percevoir des redevances sur les usagers de l’ouvrage ou sur ceux qui bénéficient du service public.
La part de risque transférée au concessionnaire implique une réelle exposition aux aléas du marché.
Le concessionnaire assume le risque d’exploitation lorsque, dans des conditions d’exploitation
normales, il n’est pas assuré d’amortir les investissements ou les coûts, liés à l’exploitation de
l’ouvrage ou du service, qu’il a supportés. Ce sujet a un intérêt pratique dans la mesure où le
contexte actuel est marqué par la libéralisation de l’économie, ce qui pousse les États à recourir de
plus en plus à ce type de contrat. Par conséquent, on peut se demander quelles sont les
caractéristiques du contrat de concession ? Ainsi, il existe deux éléments cumulatifs (I) qui
permettent d’identifier les contrats de concession mais aussi des critères qui le déterminent (II).


I. Les éléments d’identification du contrat de concession
Les éléments dont il s’agit ici sont l’objet (A) et le transfert de risque (B)
A. L’objet du contrat de concession
L’objet peut être soit l’exécution ou la conception et l’exécution de travaux, soit encore la
réalisation ou la conception et la réalisation, par quelque moyen que ce soit, d’un ouvrage répondant
aux exigences fixées par l’autorité concédante ou bien la gestion d’un service. Ce qui nous permet
distinguer les deux principaux types de contrat de concession à savoir le contrat de concession de
travaux et le contrat de concession de service public.
Le contrat de concession de travaux a donc pour objet soit l’exécution de travaux d’intérêt public
soit sa conception. Les autorités publiques n’ayant pas les moyens ou donnant la priorité sur
d’autres réalisations qu’ils ne peuvent aucunement déléguer confient donc la réalisation d’un
ouvrage tout en prenant le soin de fixer certaines règles. À titre d’exemple on peut citer le contrat
entre l’État du Sénégal et Eiffage pour la conception, le financement, la construction, l’exploitation
et l’entretien de l’autoroute à péage reliant le centre ville de Dakar à l’aéroport Blaise Diagne. Le
contrat de concession de services est un contrat conclu par écrit et à titre onéreux par lequel un ou
plusieurs pouvoirs adjudicateurs ou entités adjudicatrices confient la prestation et la gestion de
services autres que l’exécution de travaux, à un ou plusieurs opérateurs économiques . La
concession de service a donc pour objet la gestion d’un service. Les autorités concédantes sont
libres de définir et de préciser les caractéristiques des services à fournir, et notamment les
conditions relatives à leur qualité ou à leur prix.

Cela dit, toute réalisation de quelque nature que ce soit comporte un risque. Et pour qu’on puisse
être en face d’un contrat de concession il faut que ce risque soit supporté par le concessionnaire.

B. Le transfert de risque
C’est le critère de distinction entre un marché public et un contrat de concession. Dans le cadre d’un
contrat de concession, la rémunération du concessionnaire est liée aux résultats de l’exploitation de

l’ouvrage ou du service. Le critère du risque est un élément intrinsèque du critère financier. La part

de risque transférée au concessionnaire implique une réelle exposition aux aléas du marché. Le code
de la commande publique nous fait comprendre que l’exploitation du service est une condition sine
qua non au transfert du risque, ceci est dû à la contrepartie qui est soit du droit d’exploiter le service
ce qui indéniablement fait l’objet du contrat, soit assorti d’un prix. Ainsi l’on ne peut parler de

concession si le risque n’est pas transféré. Le transfert de risque dans l’exploitation du service est

déterminant dans la qualification du contrat de concession.

II. Les critères de determination du contrat de concession


L’un des critères pour déterminer le contrat concession c’est les frais de premier établissement (A).
Par ailleurs il ya également la durée (B) qui est un critère pour reconnaitre un contrat de concession
A. Les frais de premier établissement
C’est un critère essentiel du contrat de concession et permet de le distinguer des autres contrat,
notamment de l’affermage. Cet élément constitue le critère essentiel de distinction entre la
concession et l’affermage. Si le cocontractant finance les installations nécessaires au
fonctionnement du service public, il y a concession. Si au contrairement les ouvrages, équipements
et matériels nécessaires à ce fonctionnement sont financés et remis par la collectivité publique
contractante, on se trouve en présence d’un affermage. Le concessionnaire supporte les frais de
premier établissement, pas le fermier. Le concessionnaire se charge de la mobilisation de frais de
premier établissement du service et du fonds de roulement nécessaire à l’exploitation. Il assure
l’exploitation du service à ses risques et périls; il assume la direction, choisit, rémunère et surveille
lui-même, à ses frais, les installations et achète tout l’outillage et le matériel nécessaire à
l’exploitation. La concession s’analyse ainsi comme un contrat de délégation de service public par
lequel la collectivité déléguante confie à son délégataire la responsabilité de construire l’ouvrage ou
d’acquérir les équipements qu’il aura ensuite la charge d’exploiter. Le concessionnaire assure la
maîtrise d’ouvrage et le financement des travaux. La délégation de service public devient un moyen
de se délester de la charge du fonctionnement d’un service public mais également de mettre à
contribution les ressources privées dans la réalisation d’un ouvrage qui en constitue le support. Le
concessionnaire tire sa rémunération du droit d’exploiter l’ouvrage.
B. La durée du contrat de concession
La durée du contrat de concession est limitée. Elle est déterminée par l’autorité concédante en
fonction de la nature et du montant des prestations ou des investissements demandés au
concessionnaire, dans les conditions prévues par voie réglementaire. Il faut en outre préciser que ce
sont généralement des contrats longue durée pouvant aller jusqu’à 30 ans. L’autorité concédante
peut cependant procéder à la résiliation du contrat en cas de faute du concessionnaire même si cette
possibilité n’a pas été envisagée dans le contrat : «en l’absence même de stipulations du contrat lui

donnant cette possibilité, le concédant dispose de la faculté de résilier unilatéralement le contrat


pour faute et sans indemnité» (CE, 12 novembre 2015,Société Le jardin d’acclimatation,
n°387660 ). Le concessionnaire ne pourra bénéficier d’une indemnité en se prévalant d’un préjudice
résultant de l’expiration anticipée du contrat. En revanche, il pourra bénéficier d’une indemnisation
de la valeur non amortie des investissements qu’il a supportés et qui sont destinés à devenir la
propriété de la personne publique ainsi que des frais financiers y afférents.

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