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IBRAHIMA BAH No 35
KHALED AKIRO OUSMANE MADY No 24
SAMIRA
WINNIE RETENO NDIAYE
RAZI-NGOKET LAURE No 53
secondaire. La nature juridique repose ici sur trois principaux critères, pour commencer une idée
de justice dans le fait de prendre acte pour son ressortissant se trouvant démuni sur la scène
internationale et donc incapable de revendiquer cette violation. Ensuite, une obligation « morale
et juridique » de protéger ses ressortissants résidant ou non sur son territoire et enfin l’intérêt
même de l’État à activer cette protection.
La CIJ continue cette évolution de la protection diplomatique avec l’arrêt Diallo, dans lequel elle
préfère citer l’article 1 du projet d’article de la Commission du Droit International (CDI) sur la
protection diplomatique que le principe énuméré par l’arrêt MAVROMMATIS. A travers cela,
cet arrêt témoigne d’un réel changement de nature de la protection diplomatique notamment son
champ d’application matériel puisqu’il en est déduit que désormais cet instrument permettrait la
protection des droits de l’homme. Ce qui est un grand pas puisque jusque-là, la protection
diplomatique était exercée exclusivement en lien avec des obligations dues à l’État ou des
obligations mixtes mais où le droit de l’État intervenait toujours. Désormais tous les droits
individuels créer conventionnellement ou reconnu par le droit coutumier pourraient être invoqués
dans une action en protection diplomatique.
De manière générale, les États ne montrent pas le désir de voir cette protection évolué.
Actuellement aucun État ne prévoit le reversement obligatoire de l’indemnisation perçue, suite à
l’application de la protection diplomatique, à l’individu concerné.
Malgré le fait que l’on considère aujourd’hui que les droits de l’homme sont rentrés dans le
champ matériel de protection diplomatique, cette dernière reste un instrument de protection de
ces droits très mitigée. En effet, l’arrêt Diallo ne résout pas tout dans ce domaine notamment en
restant réservé sur la nature de la protection diplomatique. De plus, cet arrêt aurait pu être
l’occasion pour la cour d’obliger le reversement par les états de l’indemnisation à l’individu,
chose qu’elle n’a pas faite, ce qui permet d’en conclure qu’elle ne peut être considérée comme
un instrument de protection adéquate de ce type de droit. Une autre limite peut être mise en avant
qu’est celle relative aux modalités de l’engagement de la protection diplomatique restant
identique depuis sa création. L’une des plus importantes étant celle de la nationalité qui est
toujours exigée. Le contentieux des droits de l’homme est supposé être un contentieux objectif.
Cette objectivité devrait permettre à tout État, indépendamment de la nationalité de l’individu,
d’agir dans un intérêt collectif. La révolution serait de véritablement faire de la protection
diplomatique une obligation pour l’État de protéger son ressortissant, mais à ce jour la protection
diplomatique ne semble pas être totalement adaptée à la protection des droits de l’homme. Pour
l’être, il faudrait envisager une totale reconstruction de ce système.