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Séminaire Droit de la Concurrence

Sujet 1 : les critères d’applicabilité du droit de la concurrence

Membre du Groupe :

Khaled Akiro Ousmane Mady

Tarzi Anziz Boina

Plan :

I. L’activité économique comme critère d’applicabilité du droit de la


concurrence

A. Notion d’activité économique

B. Caractérisation de l’activité économique

II. Le marché comme lieu de mise en oeuvre du droit de la


concurrence

A. L’identification du marché

B. L’intervention de l’activité économique sur un marché

Introduction

Conscient des inégalités qui existent dans le milieu économique, il est une nécessité pour les
pays de se doter d’un droit qui régule l’ensemble du marché. D’où la création du droit de la
concurrence. Ce dernier regroupent l’ensemble des règles destinées à garantir le respect du
principe de libre concurrence au sein d’une économie de libre marché. Entendu au sens strict
du terme, le droit de la concurrence englobe les matières juridiques issues, directement ou
indirectement, du droit communautaire à savoir les pratiques anticoncurrentielles, le contrôle
des concentrations, le contrôle des aides étatiques. Cependant, pour que les règles du droit
concurrence soit applicable, il faut la réunion de certains critères. Ce qui nous ramène à notre
sujet qui est « les critères d’applicabilité du droit de la concurrence ». On entend par « critères
d’applicabilité », les conditions dans lesquelles le droit de la concurrence peut être mis en
oeuvre. Ce sujet a un intérêt pratique dans la mesure où les règles du droit de la concurrence
ont pour vocation d’autoriser, de protéger, ou de limiter ou interdire la concurrence. Dès lors,
la question qui se pose c’est celle de savoir quelles sont les critères d’applicabilité du droit de
la concurrence ? Par conséquent, nous verrons d’abord que l’activité économique est un
critère déterminant pour l’application du droit de la concurrence (I), mais il faut ensuite que
cette activité s’effectue sur un marché (II).

I. L’activité économique comme critère d’applicabilité du droit de la


concurrence

Etant indéniablement un critère de l’activité économique, il conviendra de définir l’activité


économique (A) avant de déterminer ce qui la caractérise (B)

A. Notion d’activité économique

La jurisprudence européenne définie l’activité économique comme toute activité consistant à


offrir des biens et services dans un marché donné. Toute fois le marché peut être réel ou
potentiel, cela dit le marché en question doit répondre aux lois du marché. Cependant, dans
une conception plus large, une activité peut être considérée d’économique dès l’instant où elle
est caractérisée par une quelconque intervention sur le marché ou si l’activité est à la
recherche de profit. Dit autrement, une activité est définie comme économique si elle ou si
elle a une finalité économique peu importe la démarche suivie ou si l’activité peu de quelque
manière que ce soit influencer ou faussée le jeu de la concurrence.

Le droit français soumet les activités de production et de la distribution dans le domaine


d’application du droit de la concurrence ce qui sous-entend en toute logique que la production
et la distribution sont considérées niveau que l’offre des biens et services comme appartenant
à l’activité économique. Cependant, la Cour de justice de l'Union européenne et la
Commission européenne ont une conception très extensive de la notion d’activité économique
: toutes les activités peuvent être qualifiées d'économiques à l’exception de celles relevant de
prérogatives de puissance publique telles que la surveillance antipollution d’un port, la police,
etc. Par ailleurs, certaines activités de nature purement sociale, comme la gestion de régimes
d’assurance obligatoire poursuivant un objectif exclusivement social et fonctionnant selon le
principe de solidarité sont considérées comme des activités non économiques. L’activité
économique est caractérisée par une intervention sur un marché

B. Caractérisation de l’activité économique

S’il est souvent considéré qu’est économique toute activité consistant à « offrir des biens et
des services sur un marché donné », il a également été reconnu que le simple fait que l’action
intervienne sur un marché suffisait à la qualifier d’économique au sens de la concurrence,
sans que les caractéristiques de l’intervention n’aient à être analysées, et donc sans qu’une

offre de biens et de services n’ait à être recherchée. Bien que le lien entre l’activité
économique et le marché soit indéniable, la difficulté est de savoir si le critère d’identification
déterminant d’une telle activité est la nature de l’intervention sur le marché ou simplement
son cadre.

Certaines affaires peuvent illustrer la première option. Le juge reconnaît l’existence d’un
marché sur lequel une entité est active, mais refuse de qualifier l’intervention litigieuse
d’activité économique dans la mesure où elle ne constitue pas une « offre de biens et de
services ». Ainsi, la Cour d’appel de Paris a retenu que les activités assumées par la direction
de la météorologie nationale s’exercent sur deux marchés distincts. Le premier est « le marché
météorologique à l’usage du grand public dont la réalité économique n’est pas discutée ». Les
activités sur ce marché étant guidées par la recherche du profit, elles doivent être soumises au
droit de la concurrence. Le second est le marché de « l’information aéronautique destinée aux
professionnels de l’aviation ». Compte tenu de ses diverses caractéristiques et notamment du
fait que l’information doit être donnée à tous les équipages sans que son financement n’ait de
lien direct avec l’information fournie, ce marché est régi par le principe de non-exclusion. Dès
lors, pour la Cour d’appel, les activités qui en relèvent ne sont pas soumises aux règles de la
concurrence. Au terme de cette analyse, il paraît donc possible de concevoir qu’une activité ne
soit pas qualifiée d’économique alors même qu’elle intervient dans un système que le juge
qualifie de marché. C’est également la logique qui semble prévaloir en droit communautaire,
lorsque le Tribunal indique que « dès lors qu’une entité achète un produit, quand bien même
elle le ferait en grande quantité, non pas pour offrir des biens ou des services dans le cadre
d’une activité économique, mais pour en faire usage dans le cadre d’une autre activité, par
exemple une activité de nature purement sociale, elle n’agit pas en tant qu’entreprise du seul
fait de sa qualité d’acheteur sur un marché. S’il est exact qu’une telle entité peut exercer un
pouvoir économique très important, il n’en reste pas moins que, dans la mesure où l’activité
pour l’exercice de laquelle elle achète ces produits n’est pas de nature économique, elle n’agit
pas en tant qu’entreprise au sens des règles communautaires en matière de concurrence » 

II. Le marché comme lieu de mise en oeuvre du droit de la concurrence

Le marché étant le complément indispensable de la concurrence c’est à dire le lieu où elle


s’exerce, il convient de l’identifier (A) en premier lieu avant qu’intervienne l’activité
économique (B).

A. L’identification du marché

La définition du marché permet d'identifier et de définir le périmètre à l'intérieur duquel


s'exerce la concurrence entre les entreprises. Elle permet d'établir le cadre dans lequel
s’applique la politique de la concurrence. La définition d'un marché, tant au niveau des
produits que de sa dimension géographique, doit permettre de déterminer s'il existe des
concurrents réels, capables de peser sur le comportement des entreprises en cause ou de les
empêcher d'agir indépendamment des pressions qu'exerce une concurrence effective.
le march est d fini comme le lieu de rencontre des vendeurs et des acheteurs de biens et de
services o , de la confrontation entre l’offre et de la demande. C’est un lieu hypothétique de
la rencontre de l’offre et de la demande ; un espace soumis à un ordre juridique particulier et à
une juridiction particulière. Il y a ainsi le marché local soumis à l’ordre juridique national et à
la juridiction d’un Etat, le marché régional ou sous régional soumis au droit communautaire
de la concurrence et enfin le marché international auquel s’applique les règles de l’OMC.
Le marché se caractérise donc par le domaine dans lequel sont mises en œuvre les règles de la
concurrence, c’est à dire l’ordre concurrentiel. Ce dernier est l’un de ces référentiels, structuré
par des règles, en l’occurrence celles de la concurrence, qui sont mises en œuvre en un lieu, le
marché. Il convient donc de délimiter cet ordre concurrentiel. Plus que des catégories bien
identifiées et bien étanches qui correspondraient, pour délimiter l’ordre concurrentiel, au
marché d’une part et à l’« hors marché » d’autre part, il s’agit de retenir une logique de
gradation qui consiste à rechercher le « degré » d’ordre concurrentiel ou encore le « degré »
de marché dans lequel s’inscrit une activité. Au-delà de ce seuil, l’activité relève
principalement de cet ordre et doit être soumise aux règles de la concurrence. Toute la
difficulté réside évidemment dans la fixation du « degré » de marché, c’est-à-dire de la limite
entre les activités relevant principalement de l’ordre concurrentiel et celles relevant
principalement d’autres ordres. Ce seuil est fixé par le droit qui assume une fonction d’arbitre



entre les ordres; mais aussi par la volonté du pouvoir politico-juridique  de soumettre une
activité aux règles du marché ou, au contraire, de la faire échapper à ces règles, qui
conditionne son appartenance éventuelle à l’ordre concurrentiel.

B. L’intervention de l’activité économique sur un marché

la notion d’activité économique, qui permet de délimiter le champ d’application des règles de
la concurrence, est assimilée à l’activité qui intervient sur un marché. Ce raisonnement est
toutefois tautologique puisqu’il est inévitable qu’en tant que droit du marché, le droit de la
concurrence s’applique dès lors qu’une activité s’inscrit dans ce contexte du marché. Si l’on
considère que l’identification d’un marché est un préalable à l’application des règles de la
concurrence, il est alors concevable qu’un marché soit reconnu comme base d’une activité. Si
l’on admet au contraire que le marché n’est qu’une construction juridique artificielle,
déterminée et délimitée par le droit qui s’applique à lui, il est alors impossible d’envisager
qu’une activité soit considérée comme intervenant sur marché sans que le respect des règles
de la concurrence ne s’impose. Ainsi, considérer que l’activité économique, c’est-à-dire
l’activité sur le marché, est un critère d’applicabilité du droit de la concurrence, est un
pléonasme.

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