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Master Marketing Stratégique, Management Commercial et d’Entreprises

Module : Droit de la concurrence, de la consommation et de la distribution

Thème de l’Exposé :

Travail Réalisé par ordre de passage :


Encadré Par :
SADDIKI Imane
Pr. BOUZIT Mohammed
HORMAT Fatima Zahra

ROCHI Rabea

SAKHNOU Younes

EL BAHYAOUI Mahacine

Année universitaire : 2023-2024.

1
Sommaire
Introduction
Partie I : Procédures devant le conseil de la concurrence
Chapitre I : Procédures et fonctionnement du conseil de concurrence
A. Recevabilité des Saisines : Conseil de la Concurrence
B. Fonctionnement Opérationnel du conseil de concurrence

Chapitre II : Optimisation de l'Expertise, Confidentialité des Affaires, et Processus


de saisine
A. de l'expertise et protection des secrets d'affaires
B. du processus de traitement de la saisine

Partie II : décisions, voies de recours et cas pratiques


Chapitre I : Pouvoir Décisionnel, Consultatif et Voies de Recours du Conseil de la
Concurrence
A. Les décisions du Conseil de la concurrence à caractère obligatoire et coercitif.
B. Le Pouvoir consultatif du conseil : les avis.
C. Les Voies de Recours à l'Égard des Décisions Punitives du Conseil
1. Le Recours Formulé Contre les Décisions du Conseil à Caractère Administratif
2. Le Recours Formulé Contre les Décisions du Conseil à Caractère Quasi-Judiciaire
Chapitre II : Quelques cas pratiques
A. Cas de concurrence déloyale : parasitisme.
B. Cas de non-respect de notification
C. Cas de conciliation effectuée par le rapporteur général du conseil de la concurrence
D. Jurisprudence de la Cour de cassation1

Conclusion
Bibliographie

1
Rapport de la concurrence de France, 2002

2
Introduction
Dès qu'on aborde les acteurs économiques, qu'il s'agisse d'entreprises ou d'autres entités
proposant des biens ou des services aux caractéristiques variées prêts à être consommés, la
notion de concurrence vient inévitablement à l'esprit. En effet, en tant que catalyseur essentiel
de l'économie de marché, la concurrence favorise la satisfaction du consommateur et répond à
ses besoins évolutifs en créant un environnement compétitif. Cet élément crucial contribue à
dynamiser le marché vers l'amélioration continue et le bien-être du consommateur.
La conception juridique de la concurrence se présente avant tout comme une manifestation de
liberté. Dans le contexte économique, elle constitue une forme d'organisation sociale des
relations où prévaut la question de l'égalité des positions entre le fournisseur et le demandeur.
Malgré les avantages qu'elle procure au consommateur, la concurrence peut parfois demeurer
au stade de la théorie. Selon cette définition, les acteurs économiques ont la liberté de définir
leur politique tarifaire en fonction de leur stratégie commerciale. L'objectif est de permettre au
marché de réguler de manière autonome les niveaux de prix des produits et services par le jeu
de l'offre et de la demande. La concurrence vise ainsi à offrir au consommateur le plus large
éventail de produits et de services au meilleur prix possible.
Selon Montesquieu « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises et qui établit
les vrais rapports entre elles »2
Dans la suite d’Adam Smith et Montesquieu, la concurrence « nouvelle discipline » est un
concept fondamental de la tradition libérale, elle contribue à stimuler l’esprit d’entreprise et la
productivité en favorisant l’adaptation permanente entre l’offre et la demande, à faire baisser
les prix et à améliorer la qualité des biens et services, l’efficience économique et l’innovation.
C'est ainsi que la régulation de la concurrence s'affirme comme une condition indispensable à
l'exercice de la liberté d'entreprendre. Le droit de la concurrence établit les bases de
l'organisation économique du commerce et impose des sanctions à ceux qui les enfreignent,
agissant ainsi en faveur de la protection des intérêts des consommateurs.
Il s’agit en effet de promouvoir l’économie de marché par le biais du jeu de libre de concurrence
qui assure la diversification de l’offre, l’amélioration de la qualité et l’assurance du meilleur
prix.

2
De l'esprit des lois (édition 1871) – Montesquieu.

3
L’objectif ultime consiste donc à opérer le bien être du consommateur ce qui relève de la
dimension sociale, et améliore la compétitivité générale de l’économie, ce qui revêt une
dimension économique 3
La politique des prix au Maroc rencontrait d'importants ajustements dus en partie à des facteurs
externes défavorables, ainsi qu'à des faiblesses structurelles accentuées en 1982. Cette année-
là a marqué une transformation significative des principes fondamentaux de la politique des
prix, coïncidant avec une réforme plus globale de la politique de l'État au Maroc, notamment
caractérisée par une nette réduction de l'intervention directe de l'administration dans l'économie.
Le développement du droit de la concurrence a traversé plusieurs étapes qui ont favorisé son
avancement. Actuellement, il est encadré par la loi n°104.12 sur la liberté des prix et de la
concurrence ainsi que la loi n°20.13 sur le conseil de la concurrence. Ces deux lois reflètent la
modernisation du droit de la concurrence depuis 2011, marquée par la constitutionnalisation du
principe de libre concurrence et de liberté d'entreprendre. En tenant compte de ce qui a été
précédemment énoncé, les responsabilités du Conseil de la Concurrence englobent la lutte
contre les pratiques anticoncurrentielles, la surveillance des concentrations, et l'exercice d'un
vaste pouvoir décisionnel, d'enquête et de sanction.

LE CONSEIL DE CONCURRENCE :
Le Maroc s’était doté de son premier conseil de concurrence par la loi n° 06-99 relative à la
liberté des prix et de la concurrence mise en œuvre depuis le début de l’année 2001, dont volet
concernent le conseil de la concurrence est resté sans application effective « stand-by » jusqu’à
sa réactivation en 2009 avec un rôle principalement et foncièrement consultatif4.
Le « redémarrage » de cette institution, en 2018 et 2019, notamment traduite par la production
de plusieurs rapports et d’avis sur des questions économiques centrales, notamment celle
afférente au marché des hydrocarbures.

1-les attributions et missions de conseil de concurrence


La concurrence est considérée comme la compétition économique qui se joue sur un même
marché pour atteindre une fin économique déterminée5. Et le Conseil de la concurrence

3
AZEROUAL Badallah BOUDIZE Walid, « Le Conseil de la Concurrence » 2016/2017.Mémoire de master, Droit
de Concurrence et Consommation.
4
N .BARAKA intervention en tant Que ministre délégué auprès du premier ministre chargés des affaires
économiques et générales (2010) 68 revue marocaine de l’administration locale et de développement ,série
thèmes actuels
5
Mohammed EL MERNISSI, « le conseil de la concurrence organe de régulation de la concurrence », revue
marocaine de droit et d’économie de développement, N°49, 2004, page249

4
deviendra de fait, un organisme indépendant jouissant des pouvoirs, pour mener bien à ses
missions en vue d'assurer l'équité, la transparence et la concurrence loyale de l'économie
nationale.
2-Les attributions du conseil de la concurrence
D’après la loi 20-13 le conseil de la concurrence est désormais en mesure de s’autosaisir de
toutes les questions affectant la concurrence au Maroc. En plus des chambres professionnelles,
le Gouvernement et les collectivités territoriales, les entreprises sont désormais habilitées à
saisir directement le Conseil de la concurrence afin que celui statue sur des pratiques
anticoncurrentielles.
Le Maroc s'est doté d'un Conseil de la concurrence en 2009, mais ses pouvoirs étaient limités.
La nouvelle loi lui en donne davantage ; trois Nouveaux pouvoirs conférés au conseil de la
concurrence : Pouvoir décisionnel, pouvoir d'enquête et pouvoir de sanction.
L'ensemble du nouveau fonctionnement du Conseil de la concurrence a pour objectif de pallier
les écueils constatés lorsque cette institution n'était qu'un organe consultatif.
 Le Conseil de la Concurrence dispose dorénavant également d'un véritable pouvoir
décisionnel en matière de concentrations et de pratiques anticoncurrentielles (ententes
anticoncurrentielles et abus de position dominante, pratiques de prix abusivement bas).
 Outre le pouvoir d'instruire, le Conseil de la concurrence peut mener des
enquêtes concernant les pratiques anticoncurrentielles et le contrôle des opérations
de concentration économique.
Enfin, le Conseil de la concurrence est dorénavant habilité à prendre des mesures conservatoires
et à prononcer des sanctions pécuniaires pouvant représenter jusqu'à 10% du chiffre d'affaires
mondial ou national de l'entreprise contrevenante (ou des parties impliquées).
Le maintien définitif du principe du contrôle des prix pour certains services et produits :
La réforme a passé sous silence l'aspect temporaire du maintien de la liste de produits et
services dont les prix sont réglementés par l'Administration après consultation du Conseil de la
concurrence. Pourtant, la loi n°06-99 relative à la liberté des prix et de la concurrence avait été
amendée en vue de limiter à quatre ans l'établissement d'une liste de produits et de services dont
les prix seraient réglementés.
Le pouvoir de recommander à l'Administration des mesures d'amélioration de la
concurrence sur le marché :
Le Conseil de la concurrence est en mesure de donner son avis ou entreprendre toute étude
concernant la concurrence et surtout, de recommander à l'administration de mettre en œuvre les
mesures nécessaires à l'ouverture des monopoles de fait ou de droit à la concurrence

5
3-Les missions du conseil de la concurrence
Son champ et ses moyens d’action :
 Veiller au respect du libre jeu de la concurrence dans le cadre de l'économie de marché,
afin de garantir la compétitivité du tissu économique national et assurer un bon rapport
qualité prix pour le bien être du consommateur. Agir, à son initiative, pour :
 Informer et sensibiliser l'opinion publique et les acteurs économiques et sociaux
(Colloques, séminaires, conférences,...)
 Étudier la concurrentiabilité de différents secteurs et branches d'activité.
 Élaborer le rapport annuel
 Intervenir, quand il est saisi, en cas : D'ententes anticoncurrentielles pouvant empêcher,
restreindre ou fausser le jeu de la concurrence (fixation des prix, partage géographique
du marché...)
o D'abus de position dominante ou de situation de dépendance
économique (ventes liées, refus de vente,...)
o De concentration de nature à porter atteinte à la concurrence.
4-Conseil de Concurrence marocain- compétence renforcée :
La loi n° 06-99 promulguée par le Dahir du 6 juin 2000 relative à la liberté des prix et de la
concurrence qui était censée être l'un des facteurs de mise à niveau de l'environnement des
affaires au Maroc en stimulant sa compétitivité et son efficience n'était plus adaptée aux réalités
économiques nationales et internationales. Ce texte de loi ne conférait au Conseil de Ia
Concurrence qu'un statut d'organe consultatif dénué de tout pouvoir de décision attribue jusque-
là à la Direction des Prix et de la Concurrence rattachée au Chef du Gouvernement. Le droit de
la concurrence marocain a été reforme en 2014 à travers deux nouvelles lois : la loi 104-12
relative A la liberté des prix et de la concurrence et la loi 20-03 relative au Conseil de la
concurrence, promulguées par le Dahir n° 1-14-116 et le Dahir 1-14-117 du 30 juin 2014.
Le renforcement des prérogatives de de conseil de concurrence.
Le conseil de la concurrence, au Maroc, est une institution constitutionnelle94 indépendante
dotée de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et investie de larges pouvoirs de
décision, d’enquête et de sanction. Ces dernières prérogatives ne lui sont pas reconnues
qu’après l’entrée en vigueur, en 2014, des lois 104-12 6et 20-13 7relatives, successivement, à
la liberté des prix et de la concurrence et au conseil de la concurrence sachant que cette

6
La loi n˚ 104-12, portée par le Dahir n˚ 1-14-116 du 30 juin 2014, publiée au Bulletin Officiel n˚ 6280 du 7 Août
2014
7
La loi n˚ 20-13, portée par le Dahir n˚ 1-14-117 du 30 juin 2014, relative au conseil de la concurrence

6
institution était déjà prévue par la loi 06-9997 relative à la liberté des prix et de la concurrence,
remplacée. En effet, Ladite Loi lui a conféré, en plus du pouvoir consultatif trois nouveaux
pouvoirs à savoir le pouvoir décisionnaire, le pouvoir d'enquête et le pouvoir de sanction
Pouvoir décisionnaire et d’enquête :
Le Conseil de la Concurrence dispose désormais d'un pouvoir décisionnaire et d'enquête étendu.
Il est autorisé à initier des enquêtes sur les pratiques anti-concurrentielles, que ce soit par auto-
saisine, saisine d'office, ou à la demande d'entités telles que les entreprises, le gouvernement,
les juridictions du royaume, ainsi que d'autres organismes tels que les autorités de régulation
sectorielle, les commissions parlementaires permanentes, les chambres et associations
professionnelles, et les associations de consommateurs reconnues d'utilité publique. Le Conseil
de la Concurrence peut mener des investigations sur place, exiger la communication de
documents, pièces et informations sous astreinte, voire procéder à des perquisitions ou saisies.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une procédure contradictoire, à l'issue de laquelle le
Conseil rend sa décision.
Pouvoir de sanction :
Le Conseil de la Concurrence dispose de pouvoirs de sanction étendus, pouvant imposer des
mesures conservatoires, des amendes administratives jusqu'à 10% du chiffre d'affaires, des
injonctions avec astreintes, et des mesures de publicité. Les entreprises peuvent utiliser la
procédure de clémence pour obtenir une immunité partielle ou totale en dénonçant leur
participation à des ententes. De plus, la procédure de non-contestation des griefs permet aux
entreprises de bénéficier d'une réduction d'amende en ne contestant pas les accusations.
Pouvoir de sensibilisation :
Le Conseil de la concurrence défend la concurrence dans les marchés et peut recommander à
l’administration de mettre en œuvre les mesures nécessaires à l’amélioration du fonctionnement
concurrentiel des marchés. Par ailleurs, le Conseil est obligatoirement consulté par le
gouvernement sur tout projet de texte législatif et réglementaire ayant des répercussions sur la
concurrence.8
En considération de ce qui a été précédemment évoqué, les responsabilités du Conseil de la
Concurrence englobent la combativité contre les pratiques anticoncurrentielles, la surveillance
des concentrations, ainsi qu'un vaste ensemble de compétences incluant le pouvoir de décision,
d'enquête et de sanction.

8
EL HAJOUI Sanae ; “Le nouveau droit de la concurrence au Maroc” ; Edition 2016

7
Dans le même cadre, afin d'explorer cette question de manière approfondie, il était essentiel de
se pencher sur la problématique suivante : Comment s'articule la procédure à observer devant
le Conseil de Concurrence en cas de pratiques anticoncurrentielles ? Quelles résolutions
décisionnelles sont prises par le Conseil de Concurrence ? De quelle manière peut-on
engager un recours contre ces résolutions décisionnelles ?
Afin de répondre à cette question, il était essentiel d'effectuer une analyse approfondie du
chapitre V de la loi n°104.12 portant sur la liberté des prix. Par la suite, des exemples concrets
relevés du marché économique.

8
PARTIE I : Procédure devant le conseil de la concurrence.

Chapitre I. Recevabilité des Saisines et Mécanismes du Conseil de Concurrence

A. Conditions de Recevabilité des Saisines :


Le premier chapitre débute en détaillant les critères de recevabilité des saisines, autrement dit,
les conditions permettant d'exercer le droit de saisir le Conseil de la Concurrence conformément
à la "loi n° 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence" :
Dans toutes les situations, la présente loi établit un délai de prescription de dix (10) ans, à
compter de la cessation de la pratique anticoncurrentielle. Au-delà de ce délai, si le Conseil de
la Concurrence n'a pas rendu de décision sur l'affaire, ledit conseil ne peut plus être saisi (la
prescription) :
- De plus, les faits à l'origine de la saisine doivent remonter à moins de cinq (5) ans.
-Les actes interrompant la prescription de l'action publique, conformément à l'article 75 de la
présente loi, ont également un effet interruptif sur la prescription devant le Conseil de la
Concurrence9.
Autrement dit L'article 23 de la loi 104.12 au Maroc stipule les règles concernant la possibilité
de saisir le Conseil de la Concurrence et les délais associés :
Délai de prescription de cinq ans :
Le Conseil de la Concurrence ne peut être saisi ni se saisir d'office de faits remontant à plus de
cinq (5) ans, à moins qu'aucun acte n'ait été entrepris au cours de cette période pour rechercher,
constater ou sanctionner ces faits. En d'autres termes, si aucune action n'a été entreprise dans
les cinq ans pour enquêter ou agir sur des pratiques anticoncurrentielles, le délai de prescription
entre en jeu.
Interruption de la prescription :
Les actes qui interrompent la prescription de l'action publique selon l'article 75 de la présente
loi ont également un effet interruptif sur la prescription devant le Conseil de la Concurrence.
Cela signifie que si des actions sont entreprises en vertu de l'article 75 pour poursuivre
pénalement des personnes pour des pratiques anticoncurrentielles, cela arrête également le
temps pendant lequel le Conseil de la Concurrence peut être saisi.

9
AZEROUAL BADALLAH BOUDIZE Walid. « Le conseil de la concurrence » ; Université Mohammed V ; 2017.

9
Prescription après dix ans :
Cependant, si le Conseil de la Concurrence n'a pas statué sur une affaire dans les dix ans suivant
la cessation des pratiques anticoncurrentielles, la prescription est définitivement acquise. Cela
signifie que le Conseil ne peut plus être saisi pour cette affaire, quel que soit le contexte ou les
actions entreprises par la suite.
B. Fonctionnement du conseil de concurrence :
Le Conseil de la Concurrence procède à l'examen des pratiques qui lui sont soumises afin de
déterminer si elles constituent des infractions aux dispositions des articles 6, 7 et 8 de la présente
loi, ou si elles peuvent être justifiées en vertu de l'application de l'article 9 de ladite loi. Il prend,
le cas échéant, des mesures conservatoires, des astreintes, des injonctions et des sanctions
conformément aux dispositions prévues par la loi.
Dans les situations où les faits semblent justifier l'application de l'article 75 de la loi, le Conseil
de la Concurrence transmet le dossier au procureur du Roi près le tribunal de première instance
compétent en vue de poursuites conformément à cet article.
Le Conseil rend un avis défavorable sur la saisine dans un délai de deux (2) mois, par une
décision motivée, dans les cas suivants : défaut d'intérêt ou de qualité à agir de la part de l'auteur
de la saisine, prescription des faits selon l'article 23 précité, ou si les faits invoqués ne relèvent
pas de sa compétence ou ne sont pas étayés par des éléments suffisamment probants. Ce délai
peut être suspendu en cas de mise en demeure adressée par le président du Conseil à l'auteur de
la saisine, l'invitant à régulariser sa demande dans un délai fixé par ce dernier.

Chapitre II. Optimisation de l'Expertise, Confidentialité des Affaires, et Processus de


Saisine.

Dans le contexte du droit de la concurrence au Maroc, l’Optimisation de l'Expertise,


Confidentialité des Affaires, et Processus de Saisine traduit une vision globale visant à renforcer
les mécanismes régulant les pratiques commerciales. L'aspect "Optimisation de l'Expertise"
suggère une intention d'élever le niveau des enquêtes en concurrence, en incorporant des
approches analytiques avancées et en mobilisant des experts spécialisés pour garantir une
évaluation approfondie des pratiques anticoncurrentielles. La "Confidentialité des Affaires" met
en avant la nécessité de protéger les informations stratégiques des entreprises, indiquant un
engagement envers des protocoles spécifiques préservant la confidentialité tout en facilitant la
collaboration. Enfin, le volet "Processus de Saisine" souligne l'importance d'une procédure
transparente et équitable, depuis les conditions de dépôt initiales jusqu'à la résolution des cas,

10
en mettant en œuvre des mécanismes de dépôt modernes et en assurant une équité tout au long
du processus. Cette approche vise à instaurer une concurrence équilibrée, favorisant l'efficacité
des enquêtes, la protection des informations confidentielles, et l'équité dans le processus de
régulation de la concurrence sur le marché marocain.

A. De l'Expertise et Protection des Secrets d'Affaires


Au sein du cadre réglementaire du droit de la concurrence au Maroc, la figure du président du
conseil revêt une importance cruciale, dotée du pouvoir d'initier des enquêtes approfondies,
voire complexes, en sollicitant l'expertise spécialisée requise. Cette autorité présidentielle
englobe non seulement le droit d'ordonner ces enquêtes, mais également la responsabilité de
définir avec précision la portée et la mission de l'expert, ainsi que le délai imparti à cette
dernière. Une caractéristique distinctive de cette dynamique réside dans la flexibilité financière
inhérente à ces procédures d'expertise, où le coût peut être assumé par la partie requérante, le
conseil, ou même les parties sanctionnées, conformément aux stipulations de la décision finale.
Le déroulement des opérations d'expertise est soigneusement conçu pour adopter une approche
contradictoire, permettant un examen rigoureux tout en préservant avec diligence le caractère
confidentiel des informations sensibles liées au secret des affaires d'autres entités. Le président,
en exerçant son discernement, peut décider d'imposer cette protection en utilisant une version
non confidentielle et en fournissant un résumé des pièces, garantissant ainsi une transparence
éthique et équilibrée à l'ensemble du processus.
Dans cette perspective, l'article 31 se positionne comme un instrument clé, instaurant un
mécanisme judicieux pour concilier la nécessité d'une enquête exhaustive avec la préservation
de la confidentialité des données stratégiques. En parallèle, l'article 32 confère une dimension
dissuasive, sous forme d'amendes, à toute tentative de divulgation inappropriée d'informations
relatives au secret des affaires d'autrui. Cette approche rigoureuse aspire à renforcer la
crédibilité et l'intégrité du processus d'enquête dans le domaine de la concurrence au Maroc,
établissant ainsi un équilibre entre la quête de la vérité et la protection légitime des intérêts
commerciaux.

B. Du processus de traitement de la saisine


La démarche suivie au sein du Conseil de la Concurrence au Maroc se caractérise par une
rigueur procédurale et une transparence accrue. Tout commence par la notification méticuleuse
des griefs aux parties impliquées, y compris au commissaire du gouvernement. Cela
s'accompagne d'une période de deux mois au cours de laquelle les parties ont l'opportunité

11
d'examiner le dossier et de présenter leurs observations. Cette étape constitue un pilier
fondamental dans le respect du principe contradictoire, garantissant une participation active des
parties prenantes.
Par la suite, le rapport détaillé, contenant l'exposé des faits, les éventuelles infractions, ainsi que
les éléments et documents utilisés par le rapporteur, est notifié aux parties. Cette notification
peut se faire par lettre recommandée avec accusé de réception ou par l'entremise d'un huissier
de justice, assurant ainsi une transmission formelle et légalement contraignante. Les parties,
ainsi que le commissaire du gouvernement, sont ensuite encouragés à fournir leurs observations,
ajoutant ainsi une dimension participative à la procédure.
Une fois cette étape franchie, les parties en cause sont appelées à présenter par écrit leurs
observations sur le rapport dans un délai de deux mois. Ce délai peut être étendu d'un mois
supplémentaire par le président du conseil, si des circonstances exceptionnelles le justifient.
Cette flexibilité temporelle souligne la volonté du conseil d'assurer un traitement équitable et
adapté aux circonstances spécifiques de chaque affaire.
Enfin, la nature confidentielle des délibérations du conseil se reflète dans le caractère non public
de ses séances. Seules les parties concernées et le commissaire du gouvernement sont autorisés
à y assister. Cette confidentialité est également respectée dans la communication des dates des
séances, assurée par des affichages au siège du conseil et sur son site électronique. Cet
engagement envers la transparence et l'équité constitue un pilier essentiel de l'intégrité du
processus décisionnel du Conseil de la Concurrence au Maroc.

9
La loi n˚ 104-12, portée par le Dahir n˚ 1-14-116 du 30 juin 2014, publiée au Bulletin Officiel
n˚ 6280 du 7 Août 2014

12
PARTIE II. LE POUVOIR DECISIONNEL DU CONSEIL DE LA CONCURRENCE,
LES VOIES DE RECOURS ET CAS PRATIQUES.

Chapitre I. Le pouvoir décisionnel du Conseil de la concurrence

D’après la loi 104.12, telle qu’elle a été modifiée, le Conseil de la concurrence n’est plus une
institution consultative qui dépend du 1er ministre pour donner son avis comme une institution
technique consultative dans le domaine de la concurrence.
Aujourd’hui il est doté de plusieurs appuies juridiques (lois et décrets) qui lui permettent d’agir
en tant qu’autorité décisionnelle dans le marché économique marocain afin de réguler et de
protéger la libre concurrence, allant jusqu’à infliger des sanctions pécuniaires sur les pratiques
anticoncurrentielles et les pratiques restrictives de la concurrence qui seront versées à la
trésorerie du royaume

A. Les décisions du Conseil de la concurrence à caractère obligatoire et coercitif.

1. Les décisions ayant rapport avec les pratiques anticoncurrentielles.


Selon la loi 104.12 et la loi 20.13, on peut classifier les décisions du Conseil de la concurrence
comme suit :
1.1. Décisions sous forme d’injonction
A la demande des entreprises, de l’administration ou des personnes mentionnées au troisième
alinéa de l’article 5 de la loi n° 20-13 relative au Conseil de la concurrence, et selon l’article
35 de la loi 104.12 le Conseil peut, et après avoir entendu les parties en cause et le commissaire
du gouvernement, ordonner les mesures conservatoires qui lui sont demandées ou celles qui lui
apparaissent nécessaires.
La demande de mesures conservatoires peut être présentée à tout moment de la procédure et
doit être motivée.
Ces mesures peuvent comporter la suspension de la pratique concernée ainsi qu’une injonction
aux parties de revenir à l’état antérieur. Elles doivent rester strictement limitées à ce qui est
nécessaire pour faire face à l’urgence.
Ces mesures sont notifiées par lettre recommandée avec accusé de réception ou par un huissier
de justice à l'auteur de la demande et aux personnes contre lesquelles la demande est dirigée.

13
1.2. Décisions sous forme de sanctions pécuniaires
Le Conseil de la concurrence peut infliger des sanctions pécuniaires applicables soit
immédiatement, soit en cas d’inexécution des injonctions, soit en cas de non-respect des
engagements qu’il a acceptés.
Les sanctions pécuniaires sont proportionnées à la gravité des faits reprochés, à l’importance
du dommage causé à l’économie, à la situation de l’organisme ou de l’entreprise sanctionnée
ou du groupe auquel l’entreprise appartient et à l’éventuelle réitération de pratiques prohibées
par le présent titre. Elles sont déterminées individuellement pour chaque entreprise ou
organisme sanctionné et de façon motivée pour chaque sanction.
Si le contrevenant n’est pas une entreprise, le montant maximum de la sanction est de quatre
millions (4.000.000) de dirhams. Le montant maximum de la sanction est, pour une entreprise,
de 10% du montant du chiffre d’affaires mondial ou national, pour les entreprises n’ayant pas
une activité à l’international, hors taxes le plus élevé réalisé au cours d’un des exercices clos
depuis l’exercice précédent celui au cours duquel les pratiques ont été mises en œuvre. Si les
comptes de l’entreprise concernée ont été consolidés ou combinés en vertu des textes
applicables à sa forme sociale, le chiffre d’affaires pris en compte est celui figurant dans les
comptes consolidés ou combinés de l’entreprise consolidante ou combinante.
Le Conseil de la concurrence peut ordonner la publication, la diffusion ou l’affichage de sa
décision ou d’un extrait de celle- ci selon les modalités qu'il précise. Il peut également ordonner
l’insertion de la décision ou de l’extrait de celle-ci dans le rapport établi sur les opérations de
l’exercice par les gérants, le Conseil d’administration ou le directoire de l'entreprise. Les frais
sont supportés par le contrevenant.
En cas de récidive dans un délai de cinq (5) années, le montant maximum de la sanction
pécuniaire applicable peut être porté au double.

Article 40
Le Conseil de la concurrence peut infliger aux intéressés des astreintes dans la limite de 5 %
du chiffre d’affaires journalier moyen hors taxes, par jour de retard à compter de la date qu’il
fixe, pour les contraindre :
1- Exécuter une décision les ayant obligés à mettre fin aux pratiques
anticoncurrentielles, à exécuter une décision ayant imposé des conditions
14
particulières ou à respecter une décision ayant rendu un engagement obligatoire
en vertu de l'article 36 ci- dessus ;
2- Respecter les mesures prononcées en application de l’article 35 ci-dessus.
Le chiffre d’affaires pris en compte est calculé sur la base des comptes de l’entreprise relatifs
au dernier exercice clos à la date de la décision.
Pour les organismes qui n’ont pas d’activité déclinant un chiffre d’affaires l’astreinte est fixée
dans la limite de cinq mille (5.000) dirhams par jour de retard.
L’astreinte est liquidée par le Conseil de la concurrence qui en fixe le montant définitif10.
Article 43
L’autorité gouvernementale compétente peut enjoindre aux personnes physiques ou morales
de mettre un terme aux pratiques visées aux articles 6, 7 et 8 dont elles sont les auteurs lorsque
ces pratiques affectent un marché de dimension locale et sous réserve que le chiffre d’affaires
que chacune d’entre elles a réalisé au Maroc lors du dernier exercice clos ne dépasse pas le
montant fixé par voie réglementaire et que leur chiffre d’affaires cumulé ne dépasse pas le
montant fixé par voie réglementaire26.
L’autorité gouvernementale compétente peut également, pour de telles pratiques, proposer aux
personnes concernées de transiger. Le montant de la transaction ne peut excéder 500 000
dirhams ou 5 % du dernier chiffre d’affaires connu au Maroc si cette valeur est plus faible. Les
modalités de la transaction sont fixées par voie réglementaire27.

1.3. Décisions à titre de peines complémentaires


Le Conseil de la concurrence peut infliger des sanctions complémentaires, à savoir la
publication des décisions de sanctions pécuniaires,
Dans ce cadre, on peut citer aussi les sanctions disciplinaires que le Conseil peut infliger à ses
membres.
D’après l’article 12 de la loi 20.13, la démission d’un de ses membres peut être prononcée par
le Conseil dans les cas suivants :

10
-Voir article 27 du décret n° 2-14-652, précité.
Article 27
« Pour l'application des dispositions de l'article 40 de la loi précitée n°104-12, relatives à la
liquidation de l'astreinte, la décision du conseil de la concurrence est précédée de
l'établissement d'un rapport évaluant le montant définitif de l'astreinte. Ce rapport est adressé
à l'entreprise en cause et au commissaire du gouvernement, qui disposent d'un délai d'un mois
pour présenter leurs observations écrites. »
15
« La démission qui doit être constatée par le Conseil, saisi par son président ou, le cas échéant,
un vice-président, dans les cas suivants :
 Exercice d'une activité ou acceptation d'une fonction incompatible avec la qualité de
membre du Conseil ;
 Perte de la jouissance des droits civils et politiques ;
 Survenance d'une incapacité physique ou mentale permanente empêchant
définitivement un membre du Conseil d'exercer ses fonctions ;
 Manquement aux obligations mentionnées aux quatrième et cinquième alinéas de
l'article 11 ;
 Non-participation, sans motif valable, à trois (3) séances consécutives du Conseil. »

2. Les décisions du Conseil de la concurrence ayant rapport avec les opérations de


concentration économique.
Dans le cadre du contrôle du marché économique marocain, le Conseil de la concurrence
dispose du pouvoir de contrôler le marché économique au Maroc puisqu’il a le pouvoir
d’autoriser ou non les opérations de concentration pour les sociétés qui demandent
l’autorisation des opérations de fusion et de combinaison, dans ce cadre le gouvernement a le
pouvoir de donner des autorisations de concentration économique.
En ce qui concerne les autorisations octroyées, elles peuvent être sans condition et sous
conditions dans le cadre de l’application des articles 15, 16, 17, et 18 de la loi 104.12, ou
carrément refus de l’opération avec l’obligation de justifier le refus.il peut aussi déclarer
l’Absence de compétence.

 Donner l’autorisation et accepter l’opération


 Refuser l’opération
 Arrêter l’opération
 Retirer l’opération
 Déclarer la non compétence du Conseil de la concurrence
Dans les cas où l’opération de concentration ne soit autorisée par le Conseil, il peut infliger des
sanctions pécuniaires sur la société et demander le retour vers l’état initial11.

11
« Réuni en formation plénière le Jeudi 28 avril 2022, le Conseil de la concurrence a décidé, à l’unanimité,
d’infliger à la société Sika AG une sanction pécuniaire d’un montant de 11.670.215 dirhams conformément à
l’article 19 de la loi 104-12 » suite au non-respect de l’obligation de notification au Conseil de la Concurrence
de l’opération de concentration économique portant sur l’acquisition par la société Sika AG du contrôle exclusif
de la société Financière Dry Mix Solutions.

16
Aussi, on peut citer la hausse des prix du lait, appliquée en août 2013 par le leader du marché
la centrale laitière et adoptée par les autres opérateurs, et après l’instruction du Conseil de la
concurrence, il s’est avéré que cette augmentation des prix est due à l’augmentation des prix du
lait en poudre importé et qui entre parmi les ingrédients des autres produits dérivés de lait
comme les yaourts et non du produit (lait) même que la centrale laitière venait d’augmenter le
prix.
La décision du Conseil de concurrence était de spécialiser le prix pour chaque produit selon son
coût de revient et sa marge bénéficiaire qui lui sont propre et.

B. Le Pouvoir consultatif du conseil : les avis.

Outre ses attributions en matière contentieuse et celles relatives au contrôle des concentrations
économiques, le Conseil de la Concurrence est appelé, conformément aux dispositions de
l’article 2 de la loi n° 20.13 relative au Conseil de la Concurrence, à donner son avis sur toute
question ayant trait à la concurrence dans les marchés et ce, soit de sa propre initiative, soit sur
la base d’une demande qui lui est adressée dans ce sens.
Dans ce cadre, la législation en vigueur distingue entre deux types de consultations :
obligatoires (1) et facultatives (2).
1. La décision consultative obligatoire du Conseil de la Concurrence.12
S’agissant de la première catégorie, le Conseil de la Concurrence est obligatoirement consulté
dans quatre cas :
− introduction d’un nouveau produit dans la liste des produits dont les prix sont réglementés
(articles 2 et 3 de la loi n° 104.12) ;
− édiction de mesures temporaires visant à réglementer les prix d’un produit ou d’un service
(article 4 de la loi n° 104.12) ;
− adoption par l’Administration d’accords ou de catégorie d’accords exemptés de
l’application de la loi (article 9 de la loi n° 104.12) ;
− sur tout projet de texte législatif ou réglementaire ayant pour effet de porter atteinte à la
concurrence sur le marché (article 7 de la loi n° 20.13).
Concernant les consultations facultatives, le Conseil de la Concurrence peut, de sa propre
initiative ou à la demande des entités habilitées à le consulter, donner son avis sur toute question
de concurrence (article 5 et 6 de la loi n° 20.13).

12
Le rapport annuel du conseil de la concurrence 2019.

17
2. La décision facultative du Conseil de la concurrence
Il peut également donner son avis, sur toute question de principe concernant la
concurrence, à la demande des conseils des collectivités territoriales, des chambres de
commerce, d'industrie et de services, des chambres d'agriculture, des chambres d'artisanat, des
chambres des pêches maritimes, des organisations syndicales et professionnelles, des instances
de régulation sectorielle ou des associations de consommateurs reconnues d'utilité publique,
dans la limite des intérêts dont ils ont la charge et les tribunaux.
Le conseil doit donner son avis ou fournir sa consultation, selon le cas, dans un délai
n'excédant pas 30 jours. Il peut, le cas échéant, demander à la partie concernée de proroger
ledit délai pour une durée ne dépassant pas 30 jours.

C. Les Voies de Recours à l'Égard des Décisions Punitives du Conseil


Le législateur marocain a conféré au pouvoir judiciaire l'autorité de superviser les décisions du
conseil de la concurrence par le biais des voies de recours disponibles auprès des institutions
judiciaires. Bien que ce mécanisme de contrôle établisse une connexion entre le pouvoir
judiciaire et le conseil de la concurrence, ces deux pouvoirs jouent des rôles complémentaires.
C'est précisément dans cette optique que le législateur marocain a délégué le droit de recours
au pouvoir judiciaire, que ce soit par le biais de la cour d'appel de Rabat ou de la chambre
administrative au sein de la Cour de cassation.
Avant l'avènement de la loi 104.12, le mécanisme de recours s'orientait vers la cour
administrative, car à cette époque, le conseil de la concurrence assumait une fonction
consultative. Il formulait des avis destinés au Premier ministre, à qui il était hiérarchiquement
lié, et c'était le Premier ministre qui prenait la décision finale. Les contentieux soulevaient
principalement des questions relatives à d'éventuels abus de pouvoir de la part du Premier
ministre, et les litiges étaient alors portés devant le tribunal administratif.
Le débat sur la nature des décisions du Conseil de la concurrence, c'est-à-dire, s'il s'agit de
décisions d'ordre judiciaire ou administratif est toujours présent quoique la doctrine précise que
le conseil de la concurrence est une autorité administrative.
Cette conclusion découle de la composition même du Conseil, où tous les membres ne sont pas
des juges, étant donné que seuls deux membres du conseil sont juges.
La doctrine souligne également que l'organisation juridictionnelle13 du Maroc ne fait pas
mention du Conseil de la concurrence. Son rôle consiste à réguler la concurrence sur le marché
économique marocain, émettant des décisions qui peuvent faire l'objet de voies de recours
devant des instances judiciaires spécifiques.

13
Article 1. La loi 38.15, juin 2022.

18
Effectivement, le Conseil de la concurrence se trouve investi de deux types de compétences,
émettant ainsi deux catégories de décisions distinctes :

 Des décisions à caractère administratif.


 Des décisions à caractère quasi-judiciaire.
Cette dualité de compétences reflète la subdivision du droit de la concurrence en deux branches
: le droit des pratiques restrictives de la concurrence et le droit des pratiques
anticoncurrentielles. En ce qui concerne ces dernières, elles englobent communément les
ententes et l'abus de position dominante. Cependant, il est à noter que la tendance actuelle
semble inclure ces deux branches sous le terme global de "pratiques anticoncurrentielles".

1. Le recours formulé contre les décisions du conseil à caractère administratif


Cette section met en lumière le rôle essentiel du Conseil de la concurrence dans la limitation
des pratiques anticoncurrentielles sur le marché économique marocain. Elle explore les diverses
formes de recours liées aux concentrations économiques que le Conseil peut autoriser ou rejeter.
De plus, elle examine les décisions prises par le Conseil visant à réglementer le marché et à
garantir une concurrence loyale.
En cas de refus du Conseil de la concurrence d'autoriser la fusion de deux entités, celles-ci ont
la possibilité de faire appel à la Chambre administrative de la Cour de cassation. Selon les
dispositions de la loi, les recours contre les décisions prises par le Conseil de la concurrence
(conformément au cinquième alinéa de l’article 15, au III de l’article 17, et aux articles 19 et
20) ainsi que celles prises par l'administration en vertu de l’article 18 doivent être déposés dans
un délai de trente (30) jours à compter de la date de notification de la décision.
Comparativement aux délais ordinaires de soixante (60) jours à partir de la date de notification
pour d'autres décisions, le législateur a conféré au juge administratif le pouvoir d'annuler les
décisions administratives du Conseil de la concurrence. De plus, le juge peut prononcer des
verdicts d'indemnisation des dommages et intérêts.
Le pouvoir exécutif détient également le droit de dépasser les compétences du Conseil de la
concurrence pour agir contre les pratiques anticoncurrentielles entre personnes physiques ou
morales, et il peut parfois proposer des arrangements entre les parties.
Rôle du Conseil de la concurrence dans la protection de la concurrence loyale : Il est
impératif de souligner le rôle crucial du Conseil de la concurrence dans le maintien d'un
environnement concurrentiel équitable sur le marché économique marocain. Les décisions du
Conseil jouent un rôle essentiel en garantissant que les pratiques anticoncurrentielles ne
compromettent pas la concurrence loyale. En effet, ces décisions contribuent à prévenir les
ententes et comportements abusifs qui pourraient fausser le jeu de la concurrence.

2. Le recours formulé contre les décisions du conseil à caractère quasi-judiciaire

19
Cette section traite des mécanismes de recours contre les décisions quasi-judiciaires du Conseil
de la Concurrence, en mettant l'accent sur les pratiques restrictives de concurrence. Il est
important de noter que les décisions du Conseil de la Concurrence sont considérées comme
quasi-judiciaires. Conformément à la législation marocaine, les recours contre ces décisions
sont portés devant la Cour d'Appel de Rabat, lieu où le Conseil de la Concurrence est établi,
comme précisé dans l'article 104.12.
En tant qu'illustration, le recours peut être exercé contre les sanctions pécuniaires imposées par
le Conseil de la Concurrence. Ces sanctions peuvent être appliquées immédiatement, en cas de
non-exécution des injonctions ou de non-respect des engagements acceptés.
Les sanctions pécuniaires sont déterminées en fonction de divers critères, tels que la gravité des
faits reprochés, l'ampleur du dommage économique, la situation de l'organisme ou de
l'entreprise sanctionnée, ainsi que la possibilité de réitération des pratiques prohibées. Chaque
sanction est évaluée individuellement et justifiée de manière détaillée.
Le montant maximum des sanctions varie selon que le contrevenant est une entreprise ou non.
Pour les non-entreprises, la sanction maximale est de quatre millions (4.000.000) de dirhams.
Pour les entreprises, elle peut atteindre jusqu'à 10% du chiffre d'affaires mondial ou national,
hors taxes, le plus élevé réalisé au cours d'un exercice clos depuis celui précédant la mise en
œuvre des pratiques. En cas de comptes consolidés ou combinés, le chiffre d'affaires pris en
compte est celui des comptes consolidés ou combinés de l'entreprise concernée.
Le Conseil de la Concurrence a le pouvoir d'ordonner la publication, la diffusion ou l'affichage
de sa décision, ou d'un extrait, selon des modalités précisées. De plus, il peut imposer l'insertion
de la décision ou de l'extrait dans le rapport annuel établi par les gérants, le conseil
d'administration ou le directoire de l'entreprise. Les frais liés à ces mesures sont à la charge du
contrevenant.
En cas de récidive dans un délai de cinq (5) ans, le montant maximum de la sanction pécuniaire
applicable peut être doublé.
Le Conseil de la Concurrence peut également décider de la publication intégrale ou partielle de
ses décisions dans des journaux habilités à publier les annonces légales, ou dans d'autres
publications qu'il désigne. Les coûts associés à cette publicité peuvent être supportés soit par la
partie contrevenante aux dispositions légales, soit par le demandeur des mesures conservatoires.
En outre, le Conseil peut prescrire l'insertion du texte intégral de sa décision dans le rapport de
gestion établi par les gérants, le conseil d'administration ou le directoire sur les opérations de
l'exercice.
Les pratiques anticoncurrentielles, définies comme trois types de pratiques commerciales
contraires au droit de la concurrence (ententes, abus de domination, offres et pratiques de prix
abusivement bas), sont également abordées.
Il est essentiel de noter que le législateur marocain n'a pas spécifié l'autorité compétente pour
examiner les demandes d'indemnisation soumises contre le Conseil de la Concurrence

20
À titre d'exemples concrets, voici un cas de décision du Conseil de la concurrence au en Arabie
Saoudite ayant un caractère quasi-judiciaire et dont la les deux sociétés concernées par la
décision ont fait appel aux voies de recours :

Abus de position dominante sur le marché des boissons gazeuses (2009)14 : En 2009, le
Conseil de la concurrence a condamné les entreprises Coca-Cola en Arabie Saoudite et Pepsi
Arabie Saoudite à une amende de 5 millions de rial saoudien pour les 5 établissements
chacune, pour avoir abusé de leur position dominante sur le marché des boissons gazeuses et
ont fait appel à une entente entre eux. Cette décision a également été contestée devant la
Cour d'appel, et après instruction la cours d’appel a confirmé la décision.
Chapitre II. Quelques cas pratiques

Les modes de concurrence déloyale sont :


 Parasitisme
 Désorganisation
 Imitation
 Dénigrement
 Entente
 Abus de position dominante

A. Cas de concurrence déloyale : parasitisme.


En ce qui concerne les pratiques anticoncurrentielles nous allons citer le cas de parasitisme entre
la société Cartier et la société l’Oréal, cas qui matérialise le cas de parasitisme qui fait partie
des modes de la concurrence déloyale.

La théorie du parasitisme n’a cessé de s’étendre même ici au Maroc. Elle couvre aujourd’hui
de nombreux cas quoique l’on peine à trouver une classification logique dans les différents
jugements.

‫ ارتفاع أسعار أحد السلع ألثنين من أشهر‬-‫مجلس حماية المنافسة‬- ‫م الحظ‬2009 ‫ في عام‬:‫ مقتطف من منصة الهيئة العامة للمنافسة بالسعودية‬14
‫مل بنسبة‬330 ‫ حيث تم مالحظة ارتفاع أسعار المشروب الغازي الشهير‬،)‫ كوكاكوال‬،‫العالمات التجارية في مجال المشروبات الغازية (بيبسي كوال‬
‫ حيث أصدر مجلس المنافسة‬.‫مل لاير ونصف بدال من لاير واحد‬330 ‫ بحيث أصبح سعر عبوة المشروبات الغازية حجم‬.‫ وبشكل متزامن‬،% 50
‫ حيث ثبت في نهاية األمر وجود اتفاق على رفع‬.‫قراراه آنذاك بالموافقة على البدء باتخاذ إجراءات التقصي والبحث وجمع االستدالالت والتحقيق‬
‫ منشآت (بيبسي كوال‬5 ‫) بتغريم‬131( ‫ (كارتل)وقد أصدرت لجنة الفصل بمخالفات نظام المنافسة قرارها رقم‬.‫األسعار بين العالمتين التجاريتين‬
‫ ماليين لاير مع نشر القرار على نفقة المخالفين(التشهير) وقد قدمت الشركات بالتظلم من القرار‬5 ‫ كوكاكوال) وتغريم كل منشأة بمبلغ‬+ ‫ومعبأيها‬
.‫ مذكرة جوابيه‬14 ‫ قُدم فيها‬2015 ‫ جلسة في العام‬39 ‫ وتم عقد‬،‫ قضايا‬6 ‫ وبلغ عدد القضايا المرفوعة من قبلها أمام الديوان‬،‫أمام المحكمة اإلدارية‬
‫ وتمت مصادقتها من محكمة االستئناف اإلدارية بالرياض لتصبح األحكام نهائية واجبة‬.‫وقد أصدرت المحكمة اإلدارية احكاما ً برفض تلك التظلمات‬
.‫النفاذ بحق المنشآت‬
21
Cartier, comme c’est connu, est un joailler dont l'un des styles est l'utilisation de félins, en
particulier une panthère. Ce félin à la robe tachetée a été décliné depuis plus de cent ans sous
forme de bijoux (bagues, bracelets, broches...), d'objets de luxe (horloges, montres...) et même
de parfum ("Panthère").

En l'occurrence, Cartier a reproché à L'Oréal, titulaire d'une licence sur la marque "Yves Saint-
Laurent" dans le domaine de la parfumerie, d'exploiter l'image d'une panthère dans le cadre
d'une publicité pour le parfum "Opium", en reprenant également certains codes couleurs de la
maison, en particulier les tons rouges et or.

Cartier a assigné L'Oréal devant le Tribunal de commerce de Paris au titre d'actes de


parasitisme. Il est à noter que Cartier n'invoquait ni violation d'un droit de propriété
intellectuelle ni la commission d'actes de concurrence déloyale, mais celle d'actes de
parasitisme.15
Si les deux notions sont souvent confondues en jurisprudence (qui utilise régulièrement
l'expression de "concurrence parasitaire"), Cartier a ici choisi de les identifier pleinement. La
concurrence déloyale supposerait la preuve d'un risque de confusion, difficile à rapporter en
l'espèce, notamment parce que le parfum "Opium" est lui-même particulièrement réputé. Le
parasitisme serait pour sa part le simple fait pour un tiers de se placer dans le sillage d'un autre
opérateur économique et de profiter des investissements de ce dernier, "sans bourse délier",
comme nous l'enseigne la jurisprudence.

En première instance, Cartier a obtenu gain de cause, le Tribunal ayant effectivement considéré
que L'Oréal avait en quelque sorte marché sur les plates-bandes de Cartier en optant pour
l'image d'une panthère, alors même que le parfumeur revendiquait l'utilisation d'un félin, un
léopard, dans le cadre de campagnes précédentes.

En appel, la condamnation a été confirmée par un arrêt du 21 octobre 2015 en des termes
particulièrement éloquents.

15
Matthieu Berguig, Cabinet Matthieu Berguig, Mis à jour le 17/11/15, 10:49, heure de consultation
01/12/2023, 18 :05

22
D'une part, sur le plan des principes, la Cour d'appel a donné une définition nette du parasitisme
économique, en choisissant, comme l'y invitait Cartier, à le distinguer de la concurrence
déloyale :
"le parasitisme consiste, pour un opérateur économique, à se placer dans le sillage d'un autre en
profitant indûment de la notoriété acquise ou des investissements consentis ; à la différence de
la concurrence déloyale, il résulte d'un ensemble d'éléments appréhendés dans leur globalité,
indépendamment de tout risque de confusion".

Cette définition est particulièrement intéressante car elle oppose les deux notions sur quasiment
tous les plans : nécessité ou non d'un risque de confusion, acte positif en matière de concurrence
déloyale ou simple imprudence admise en matière de parasitisme, et y compris sur le mode
probatoire : alors que la concurrence déloyale ne peut être prouvée par un faisceau d'indices, la
démonstration du parasitisme peut résulter d'éléments plus disparates, appréciés globalement.
Cette définition fera probablement date si elle est confirmée par la Cour de cassation.

D'autre part, en l'espèce, la Cour a confirmé l'analyse du Tribunal et retenu, après analyse de
produits et campagnes publicitaires, qu'effectivement, la panthère tachetée était l'emblème de
la Maison Cartier depuis de nombreuses années et qu'en particulier, loin d'être banale, l'image
d'une panthère évoluant dans un environnement urbain faisait partie de l'identité visuelle de
cette maison.

Or l'utilisation d'un même animal par L'Oréal, associé à des couleurs rouges et or, dans le cadre
d'une campagne promotionnelle, constituait, selon la Cour, "une reprise des codes visuels
utilisés par la Maison Cartier", source d'agissements parasitaires.

L'Oréal a été condamnée à payer un million d'euros à Cartier en réparation du préjudice subi,
ce qui consiste en une indemnisation forfaitaire peu compatible avec le principe de réparation
intégrale mais très courante en pratique.

Sous réserve d'un éventuel pourvoi en cassation, cette décision permet donc à Cartier de
marquer son territoire graphique et promotionnel de manière ferme et opposable à quiconque
souhaiterait réutiliser les mêmes codes. Il est à noter, toutefois, que la Cour a bien rappelé qu'il
ne s'agissait pas d'interdire globalement l'utilisation d'un félin dans le cadre de toute campagne

23
promotionnelle. Cette utilisation est un indice, naturellement pas le plus neutre, d'une volonté
de s'inspirer de la communication d'autrui.

24
B. Cas de non-respect de notification

Communiqué
Au sujet du non-respect de l’obligation de notification au Conseil de la
Concurrence de l’opération de concentration économique portant sur l’acquisition par la
société Sika AG du contrôle exclusif de la société Financière Dry Mix Solutions

Rabat, le mercredi 04 mai 2022


Par sa décision n°134/D/2021 du 06 décembre 2021, le Conseil de la concurrence s’est saisi
d’office et a ouvert une instruction concernant la réalisation par la société « SIKA AG » en
2019 d’une opération de concentration économique sans notification préalable au Conseil de la
Concurrence et accord de ce dernier, en infraction des articles 12 et 14 de la loi 104-12.
Cette opération concerne l’acquisition par la société « SIKA AG » de 100% du capital et des
droits de vote de la société « Financière Dry Mix Solutions SAS ». Les sociétés sont actives sur
le marché de la fabrication et de la commercialisation de produits chimiques de construction et
de mortiers via leurs filiales Sika Maroc Sa et Sodap Sa.
La société Sika AG est une société par actions de droit suisse, leader mondial de la fabrication
et de la commercialisation de produits chimiques de construction, et possède des filiales dans
101 pays.
La société Financière Dry Mix Solutions SAS est une société par actions simplifiée de droit
français. Elle est la société mère du groupe Parex qui est principalement actif dans la production
et la commercialisation de produits de mortier utilisés dans l'industrie de la construction.
Réuni en formation plénière le Jeudi 28 avril 2022, le Conseil de la concurrence a décidé, à
l’unanimité, d’infliger à la société Sika AG une sanction pécuniaire d’un montant de 11.670.215
dirhams conformément à l’article 19 de la loi 104-12.
La société Sika AG a accepté le paiement de cette sanction pécuniaire qui sera versée au budget
de l’Etat.

25
C. Cas de conciliation effectuée par le rapporteur général du conseil de la concurrence et
dans ce cadre le président du conseil menace les sociétés de carburants en récidivité
de décider d’autres pénalités.

Communiqué du Conseil de la concurrence

Suite aux amendements apportés au cadre légal régissant la concurrence au Maroc, après
l’entrée en vigueur de la loi n° 40-21 modifiant et complétant la loi n° 104-12 relative à la liberté
des prix et de la concurrence, et la loi n° 41-21 modifiant et complétant la loi n° 20-13 relative
au Conseil de la concurrence et leurs décrets d’application respectifs, le Rapporteur Général du
Conseil a indiqué, dans son communiqué du mois juin 2023, que le Conseil de la concurrence
a décidé de renvoyer à l’instruction le dossier relatif aux éventuelles pratiques
anticoncurrentielles dans le marché des hydrocarbures, et ce conformément aux dispositions de
l’article 38 bis de la loi 104.12 précitée.
Ainsi, et suite aux actes d’instruction menés par les services compétents du Conseil, des griefs
ont été notifiés à neuf sociétés opérant dans les marchés de l’approvisionnement, du stockage
et de la distribution du Gasoil et de l’Essence ainsi qu’à leur organisation professionnelle et ce,
en application des dispositions de l’article 29 de la loi n° 104.12 susmentionnée. Cette
notification des griefs a fait l’objet du communiqué du Rapporteur Général en date du mois
d’août 2023.
Suite à quoi, les sociétés concernées et leur organisation professionnelle ont souhaité bénéficier
des dispositions prévues par le cadre légal ci-dessus mentionné, notamment la procédure
transactionnelle prévue à l’article 37 de la loi n° 104-12 telle que modifiée et complétée.
En réponse, et conformément aux dispositions de cet article (article 37), le Collège du Conseil
a examiné et validé les demandes d’ouverture de discussions déposées par les sociétés
concernées et leur organisation professionnelle. A cet effet, le Collège du Conseil a mandaté le
Rapporteur Général pour engager des discussions formelles avec chacune des sociétés
concernées et leur organisation professionnelle, et pour leur soumettre des propositions de
transaction dans les limites qui lui ont été fixées.

26
Ces discussions ont donné lieu à la signature de Procès-verbaux de transaction consignant
l’accord de ces sociétés et leur organisation professionnelle sur les propositions de transaction
qui leurs ont été soumises.
Par la suite et conformément à législation en vigueur, le Conseil s’est réuni pour statuer sur les
Procès-verbaux de transaction qui lui ont été soumis et a décidé, à l’unanimité de ses membres,
de valider les accords de transaction conclus. Ces accords mettent fin ainsi aux procédures
contentieuses ouvertes à l’encontre de ces sociétés et leur organisation professionnelle qui ont
été notifiées de cette décision en date du 23 novembre 2023.
Ces accords portent sur le paiement, à titre de règlement transactionnel, d’un montant global de
1 840 410 426 Dhs (un milliard, huit cent quarante millions, quatre cents dix mille, quatre cent
vingt-six dirhams) pour l’ensemble des sociétés concernées et leur organisation professionnelle,
ainsi que la souscription d’un ensemble d’engagements comportementaux auxquels ces sociétés
ainsi que leur organisation professionnelle ont souscrit afin d’améliorer le fonctionnement
concurrentiel du marché des hydrocarbures à l’avenir, de prévenir les risques d’atteinte à la
concurrence au bénéfice des consommateurs.
Les engagements souscrits dans le cadre de cette procédure transactionnelle revêtent un
caractère obligatoire et le suivi de leur exécution sera assuré par les services du Conseil. Ils
concernent la mise en place d’un programme de conformité au droit de la concurrence qui
traduira l’engagement des sociétés exprimé au plus haut niveau de leur hiérarchie, à respecter
les règles de la concurrence.
Ce programme intégrera notamment une cartographie des risques concurrentiels au sein de ces
sociétés, des systèmes d’alerte internes efficaces, ainsi que la désignation, par leurs instances
dirigeantes, d’un responsable en interne chargé de la mise en place et du suivi du programme
de conformité.
En outre, et en vue de permettre au Conseil d’assurer le suivi du fonctionnement concurrentiel
des marchés concernés, notamment en ce qui concerne la corrélation entre les prix de vente
publics du Gasoil et de l’Essence et les cours internationaux de ces produits raffinés, lesdits
engagements prévoient l’établissement et l’envoi d’un état détaillé permettant le suivi de
l’activité d’approvisionnement, de stockage et de distribution du Gasoil et de l’Essence par
chaque société.
Ce reporting, qui s’étalera sur une période de trois années avec une remontée d’information
trimestrielle, comprendra notamment les achats et ventes mensuelles aux stations réalisées par
chaque société, ainsi que leurs niveaux de stocks en Gasoil et Essence.

27
Les sociétés concernées se sont engagées, également, à changer leurs prix, autant que de besoin,
en fonction de l’évolution de l’offre et de la demande sur le marché, et selon le cycle
d’approvisionnement, les contraintes de stockage, et la politique commerciale propre à chaque
société.
Ces sociétés veilleront également à ce que leur système de changement des prix donne
directement aux stations-services indépendantes de leur réseau, toute la latitude pour changer
les prix de vente publics à leur niveau, immédiatement, à tout moment et sans homologation
préalable.
Dans le même sens, lesdites sociétés se sont engagées à ne pas lier, de quelque manière que ce
soit, directe ou indirecte, le bénéfice des programmes de remises ou de discounts ou tout autre
programme similaire dont peut bénéficier les stations-services, au respect par la station services
des prix recommandés par ces dernières.
Par ailleurs, et en vue de prévenir les risques de pratiques anticoncurrentielles liées à l’échange
d’informations sensibles, les engagements souscrits prévoient l’adoption et l’implémentation
des meilleures pratiques relatives à la collecte, l’échange ou le partage de ces informations, et
particulièrement au niveau de la gestion des infrastructures communes de stockage, et des
opérations d’approvisionnement en commun en Gasoil et Essence. Des lignes directrices seront
adoptées et publiées par le Conseil pour garantir l’exercice de ces activités en conformité avec
la législation sur la concurrence en vigueur.
Enfin, et dans le but de garantir la mise en œuvre effective des engagements précités, le Conseil
de la concurrence en assurera le suivi conformément à la législation en vigueur, et à cet effet
des rapports d’évaluation périodiques lui seront communiqués par les sociétés concernées et
leur groupement.

Fait à Rabat le 23 novembre 2023

28
D. Jurisprudence de la Cour de cassation16
En 2002, la Cour de cassation a rendu 8 arrêts sur des pourvois formés contre des arrêts de la
cour d’appel de Paris, statuant sur des recours contre des décisions du Conseil.
Arrêts relatifs à des mesures conservatoires
Arrêt du 12 février 2002 (société Scan Coupon)17
Dans une décision 99-MC-07 du 13 octobre 1999, le Conseil de la concurrence avait estimé
qu’il n’était pas exclu que la société Sogec gestion, opérateur dominant et historique sur le
marché du traitement des coupons publicitaires de réduction, ait abusé de sa position dominante
au détriment de la société Scan coupon, et avait prononcé des mesures conservatoires à son
encontre.
Il était reproché à la société Sogec gestion d’avoir imposé aux annonceurs des contrats
d’adhésion comprenant des clauses d’exclusivité de gestion de l’ensemble des coupons de
réduction émis, ne laissant d’autre choix à ces annonceurs que la résiliation totale du contrat. Il
lui était reproché également d’avoir imposé des clauses de tacite reconduction, d’avoir mis des
obstacles à l’exécution du contrat de Scan coupon avec l’enseigne Casino (en refusant
d’envoyer à Scan coupon les coupons qu’elle devait traiter) et enfin, d’avoir installé
gratuitement, sur les ordinateurs des distributeurs, son propre logiciel de traitement des
coupons.
Le Conseil avait considéré que ces pratiques portaient une atteinte grave et immédiate au secteur
concerné en empêchant l’émergence de toute concurrence, et avait enjoint à Sogec, notamment
de suspendre l’application de la clause d’exclusivité contenue dans les contrats d’adhésion et
de ne plus proposer de contrats comportant de telles clauses.
La cour d’appel, dans un arrêt du 16 décembre 1999, avait réformé la décision du Conseil et
rejeté la demande de mesures conservatoires en relevant, d’une part, le caractère limité dans le
temps de la clause d’exclusivité litigieuse et le fait que son caractère injustifié n’était pas
démontré, d’autre part, l’apparition, sur le marché concerné, de plusieurs prestataires de service,
dont Scan coupon, qui ne permettait pas de retenir une atteinte au secteur ou à l’intérêt des
consommateurs.
La Cour de cassation casse l’arrêt déféré pour absence de motivation suffisante. Elle retient que
la cour d’appel n’a pas démontré en quoi le comportement caractérisé par le Conseil ne serait
pas abusif, ni en quoi l’existence d’opérateurs sur le marché contredirait l’analyse du Conseil

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Rapport de la concurrence de France, 2002
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Rapport de la concurrence de France, 2002

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sur l’atteinte grave au secteur. Elle retient encore que la cour d’appel ne pouvait infirmer
l’analyse du Conseil, en s’abstenant, par ailleurs, de se livrer à une analyse concrète du marché
(comparaison des parts de marché des opérateurs, analyse de leur capacité à répondre à la
demande des fabricants ou distributeurs).

30
Arrêt du 24septembre 2002 (société Phototelem)18
L’arrêt du 24 septembre 2002 traite pour l’essentiel de la procédure propre à l’examen des
demandes de mesures conservatoires. La Cour de cassation rappelle que «si, à l’occasion de
l’examen de la recevabilité d’une saisine ou d’une demande de mesures conservatoires, un
rapporteur (… ) use de la faculté que lui confère l’article 15 du décret du 29 décembre 1986
de présenter des observations orales en séance, aucune violation du principe de la
contradiction ni du principe de l’égalité des armes ne saurait résulter du défaut de
communication préalable et écrite de ces observations aux parties, dès lors qu’elles sont
présentées dans le cadre des débats contradictoires et que les parties disposent de la même
faculté». Elle constate, par ailleurs, qu’aucun texte n’impose au Conseil la transcription des
auditions de témoins auxquelles il procède en séance, aucune atteinte aux droits de la défense
n’en résultant dès lors que ces auditions sont recueillies contradictoirement au cours des débats
et que les parties qui forment un recours peuvent demander à la cour d’appel de les renouveler.
Jurisprudence relative à la procédure
Sur les conséquences de la décision du Tribunal des conflits du18octobre 1999 - Arrêt du
12mars 2002
La cour d’appel de Paris avait été saisie d’un recours contre la décision 98-D-34 du 2 juin 1998,
par laquelle le Conseil avait sanctionné Air France et Aéroports de Paris (ADP) pour entente
anticoncurrentielle, et ADP pour abus de position dominante. Le Conseil avait considéré que le
regroupement des activités du groupe Air France, autorisé par la direction générale de l’aviation
civile, procédait d’une entente entre le groupe Air France et A DP et que la décision prise par
cet établissement de refuser à TA T d’ouvrir à partir d’Orly-ouest de nouvelles liaisons, ainsi
que l’obligation faite à TAT d’utiliser le personnel d’ADP pour les services d’assistance en
escale, étaient des pratiques constitutives d’abus de position dominante. La cour d’appel avait
rejeté le déclinatoire de compétence déposé par le préfet et sursis à statuer dans l’attente de la
décision du Tribunal des conflits, saisi par le préfet.
Par une décision du 18 octobre 1999, le Tribunal des conflits avait considéré que les décisions
d’ADP de regrouper les activités du groupe Air France à l’aérogare d’Orly-ouest et de refuser
à la société TAT d’ouvrir de nouvelles lignes à partir de cette aérogare, se rattachaient à la
gestion du domaine public aéroportuaire et à l’usage, par ADP, de prérogatives de puissance
publique, et relevaient, par conséquent, de la seule compétence des autorités administratives.
Le Tribunal des conflits avait cependant considéré que la pratique d’ADP, consistant à

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Rapport de la concurrence de France, 2002

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contraindre la compagnie TAT à recourir à ses services d’assistance en escale, était détachable
de l’appréciation de la légalité d’un acte administratif et susceptible de constituer un abus de
position dominante et, par conséquent, d’être sanctionnée par le Conseil de la concurrence.
Dans un arrêt du 14 mars 2000 (Aéroports de Paris), la cour d’appel de Paris, avait néanmoins
constaté que la décision du Conseil avait été annulée en toutes ses dispositions par la décision
rendue par le Tribunal des conflits, tant à l’égard d’Air France que d’A DP. La cour n’avait pas
distingué les deux pratiques d’abus de position dominante reprochées à ADP et n’avait pas
davantage distingué les sanctions se rapportant à chacune d’elle.
En outre, la cour avait estimé que la décision du Tribunal des conflits emportait annulation de
l’ensemble de la procédure d’enquête, ce qui l’empêchait par conséquent, de se substituer au
Conseil pour rechercher si l’obligation faite à la TAT d’utiliser les services d’ADP était
constitutive ou non d’un abus de position dominante.
La Cour de cassation censure cet arrêt au motif que l’un des deux chefs de sanction au titre de
l’abus de position dominante n’avait pas été annulé, et que l’annulation de la procédure était
seulement limitée aux pièces relatives à l’entente et à l’une des pratiques constitutives d’un
abus de position dominante.
Sur la prescription - Arrêt du 26février 2002 (Compagnie nationale des experts)
Dans un arrêt du 26 février 2002 (Compagnie nationale des experts), la Cour de cassation
confirme sa jurisprudence antérieure relative à la prescription, telle qu’elle résulte de son arrêt
du 17 juillet 2001 (Thomson Multimédia Marketing France), en l’appliquant au cas où le
ministre est partie saisissante. Elle censure, par conséquent, un arrêt de la cour d’appel qui avait
admis que le délai de prescription devant le Conseil s’était trouvé suspendu à l’égard du
ministre, lequel avait été mis dans l’impossibilité d’agir pour faire exécuter un acte interruptif
dans la procédure en cours devant le Conseil. La Cour estime qu’en ajoutant ainsi à l’article 27
de l’ordonnance du 1er décembre 1986 (devenu L. 462-7 du code de commerce), un cas de
suspension de la prescription qu’il ne prévoit pas, la cour d’appel a violé ce texte.
Sur le pouvoir d’évocation de la cour d’appel Arrêt du 26février 2002 (Compagnie
nationale des experts)
Dans le même arrêt du 26 février 2002, la Cour de cassation confirmant sa jurisprudence
antérieure (30 mai 2000, Canal Plus) décide, qu’après avoir annulé la procédure suivie devant
le Conseil postérieurement à la notification du rapport et le dépôt des mémoires en réponse, la
cour d’appel pouvait, en application des articles 15 de l’ordonnance du 1er décembre 59

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1986 (devenu l’article L. 464-8 du code de commerce) et 561 du nouveau code de procédure
civile, juger l’affaire au fond en se prononçant sur les griefs notifiés et en substituant sa propre
décision à celle du Conseil.
Sur la compétence du Conseil – Arrêt du 19novembre 2002 Dans un arrêt du 19 novembre
2002, la Cour de cassation avalise l’analyse selon laquelle «la résiliation par un établissement
public d’une convention d’occupation du domaine public à la suite du non-paiement de
redevances dont le taux est par ailleurs contesté ainsi que le refus opposé à une demande de
concession, constituent des décisions par lesquelles une personne publique assure la mission
de gestion du domaine public, qui lui est confiée, au moyen de prérogatives de puissance
publique» et que «les conditions critiquées de fixation du niveau des redevances d’occupation
temporaire du domaine public sont indissociables de la gestion de ce domaine». La Cour
confirme ainsi l’arrêt de la cour d’appel qui avait rejeté le recours formé contre la décision du
20 septembre 2000 (00-D-41), par laquelle le Conseil s’était déclaré incompétent pour connaître
des pratiques dénoncées par la société Au Lys de France, liées à la fixation des redevances et
aux procédures de sélection, mises en œuvre par les Aéroports de Paris lors de l’attribution de
concessions situées dans l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Cette décision de la Cour de cassation s’inscrit dans la ligne de son précédent arrêt du 16 mai
2000 (NAVS A) concernant des redevances exigées par la société Semmaris de la part des
entreprises gérant des distributeurs de boissons sur l’emprise du marché d’intérêt national de
Rungis.

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Jurisprudence relative au fond
Arrêt du 15janvier 2002 (Société Les Meilleures Éditions)19
Dans un arrêt du 29 février 2000 (Syndicat général du Livre et de la communication écrite), la
cour d’appel avait annulé la décision (99-D-41) par laquelle le Conseil avait condamné quatre
syndicats, réunis au sein du comité intersyndical du livre parisien (CILP), pour une pratique
concertée visant à exercer diverses pressions sur la société Les Meilleures éditions, afin de
l’empêcher de faire imprimer ses journaux à moindre coût dans une imprimerie de labeur. La
cour d’appel avait jugé qu’il convenait de rechercher, pour caractériser une entente, «si l’une
au moins des parties à l’entente, peut être considérée comme acteur économique exerçant une
activité sur le marché ». Dans la mesure où le Conseil avait relevé que les syndicats en cause
n’exerçaient pas d’activité économique et où la constatation d’une atteinte à la concurrence
résultant d’une action ponctuelle de la part de ceux-ci ne pouvait suffire à leur conférer la qualité
d’acteurs économiques, la cour a estimé que l’article 7 de l’ordonnance était inapplicable en
l’espèce.
La société Les Meilleures éditions, demanderesse au pourvoi, soutenait que l’application de
l’article 7 n’imposait pas que les pratiques revêtent un caractère habituel ou répétitif.
La Cour de cassation confirme l’analyse de la cour d’appel, au motif que celle-ci ne s’est pas
fondée sur le caractère isolé des agissements, mais sur l’absence d’activité économique exercée
par les syndicats poursuivis.
A cette occasion, la Cour de cassation réaffirme le principe de l’absence d’immunité syndicale
au regard du droit de la concurrence, dès lors qu’une organisation syndicale «se livrerait à une
activité économique, distincte de sa mission première de défense des intérêts de ses adhérents».

Arrêt du 22octobre 2002 (société Vidal)20


Dans un arrêt du 22 octobre 2002, la Cour de cassation a apporté des précisions sur la notion
de boycott. Dans une décision du 9 novembre 1999 (99-D-68), le Conseil, saisi par la société
Vidal qui s’estimait victime d’un boycott émanant de la Fédération française des sociétés
d’assurance (FFSA), avait prononcé un non-lieu à poursuivre la procédure, estimant qu’il n’était
pas établi que la pratique dénoncée (envoi d’une lettre par la FFS A à ses adhérents pour leur
demander de ne pas participer à un salon professionnel organisé par la société Vidal) ait eu un
objet anticoncurrentiel ou un effet sensible sur la concurrence. Statuant sur le pourvoi formé
contre l’arrêt de la cour d’appel qui avait confirmé la décision du Conseil, la Cour de cassation

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énonce que « le boycott constitue une action délibérée en vue d’évincer un opérateur du
marché» et décide qu’ayant estimé que les pratiques arguées de boycott par la société Vidal ne
pouvaient être ainsi qualifiées dès lors que la volonté d’éviction de la société Vidal par la FFS
A n’était pas établie, la cour d’appel a statué à bon droit.

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Conclusion.
Au total, depuis 2019, le conseil de la concurrence a rendu 515 décisions et 33 avis. Ce bilan
couvre les différents champs de compétences du conseil, en l'occurrence le contrôle des
concentrations économiques, la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et les demandes
d'avis relevant de ses missions consultatives.

Selon les conditions suivantes,


▪ le gouvernement a le pouvoir d’interagir et de surpasser le pouvoir du conseil de la
concurrence et d’intervenir à sa place ;
▪ le président du conseil de la concurrence est nommé par Dahir suite à une proposition
du gouvernement ;
▪ les membres juges sont nommés par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire ;
▪ les autres membres du conseil sont nommés par proposition du gouvernement ;
C’est pour cela, la question que nous jugeons importante, le conseil de concurrence : est-il
indépendant du pouvoir exécutif d'autant plus qu'il est habillé de compétences juridictionnelles?

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Bibliographie

El Hajoui Sanae ; “Le nouveau droit de la concurrence au Maroc” ; Edition 2016, de l'esprit des
lois, (édition 1871) – Montesquieu
Machichi Alami Driss, le Droit de la concurrence, 2009
‫ تنظيم المنافسة في المغرب بين مجلس المنافسة و باقي السلط و الهيآت ذات‬،‫ أطروحة لنيل الدكتوراه‬،‫العزيزي ابراهيم‬
.2022 ،‫الصلة‬
Azeroual Badallah Boudize Walid. « Le conseil de la concurrence » ; Université Mohammed
V ; 2017.
Le règlement intérieur du conseil de la concurrence.
Le rapport du Conseil de la concurrence 2022
Le rapport du conseil de la concurrence 2002
Matthieu Berguig, Newsletter Management Cabinet Matthieu Berguig, Mis à jour le 17/11/15,
10:49, heure de consultation 01/12/2023, 18 :05
Baraka Nizar, Revue Marocaine de l’Administration Locale et de Développement, Ex. Ministre
délégué auprès du premier ministre chargés des affaires économiques et générales (2010)
68,série thèmes actuels
El Mernissi Mohammed, Revue Marocaine de l’Administration Locale et de Développement
«le conseil de la concurrence organe de régulation de la concurrence», N°49, 2004, page249

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