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Présenté par :

BTISSAM AIT
DAOUD
HALLOUFI
OUMAIMA
HICHAM DRIOUCH
SAMIRA
AMEZGOU
CHAIMAA
ZAHROUCHI

Encadré par :
BOUZIT
MOHAMMED
DROIT DE LA CONCURRENCE
La liberté des prix

Master : Marketing stratégique, management commercial et d’entreprise


Année universitaire : 2023/2024
SOMMAIRE

INTRODUCTION
I. Partie 1 : Les fondements juridiques du droit de la concurrence et la liberté des prix .. 3
Chapitre 1 – Les principes généraux du droit de la concurrence ......................................... 3
1. Les sources et cadre législatif du droit de la concurrence ............................................................... 3
2. Les autorités de la régulation du marché ......................................................................................... 4
3. Les objectifs du droit de la concurrence .......................................................................................... 6
Chapitre 2 – Les fondements de la loi de la liberté des prix ................................................ 6
1. Définition et exceptions au principe de la liberté des prix de la liberté de prix .............................. 6
2. Le champ d’application du droit de la concurrence dans le cadre de la liberté des prix ................. 8
3. L’évolution de la liberté des prix : de la loi 06-99 à la loi 104-12 ..................................................... 8
II. Partie 2 : La liberté des prix : encadrement juridique et analyse jurisprudentielle ....... 9
Chapitre 1 : Avantages, inconvénients et pratiques Illicites dans le Cadre de la Liberté des
Prix………………………………………………………………………………………………………………………………………9
1. Avantages et inconvénients de la liberté des prix............................................................................ 9
2. Les pratiques illicites ...................................................................................................................... 10
3. Illustrations pratique de la loi de la liberté des prix ....................................................................... 11
Chapitre 2 : Décision de la jurisprudence dans de la cadre de la spéculation………………………..12
1. Présentation des faits et question du droit.................................................................................... 13
2. Procédure judiciaire ....................................................................................................................... 14
3. Décision du juge (Cassation et renvoi) ........................................................................................... 14
CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

1
INTRODUCTION

Le fondement essentiel de l'efficacité économique et de l'innovation réside dans le principe


fondamental de la concurrence. Au sein de cette idée centrale, la liberté des prix exerce une
influence majeure sur la régulation des marchés. Au Maroc, cette dynamique est gouvernée par
le droit de la concurrence, un ensemble de règles visant à garantir une compétition équitable
entre les acteurs économiques.

La liberté des prix, pierre angulaire de l'économie de marché, soulève des enjeux cruciaux au
sein du système juridique marocain. Dans un pays en quête de développement économique, la
question de la concurrence équitable et de la prévention des pratiques anticoncurrentielles
occupe une place centrale. Le Maroc, conscient de ces enjeux, a mis en place un cadre
réglementaire visant à favoriser une concurrence saine tout en préservant les intérêts des
consommateurs et des entreprises à travers notamment la loi 104-12 relative à la liberté des
prix et de la concurrence et la loi 20-13 relative au conseil de la concurrence.

Le pays se trouve ainsi face à un défi complexe notamment celui de favoriser la liberté des prix,
élément essentiel du jeu concurrentiel, tout en contrôlant les pratiques illicites dans l’objectif
d’assurer une régulation efficace du marché, l'équilibre entre ces deux impératifs semble parfois
délicat à atteindre vu que la liberté des prix peut être exploitée de manière opportuniste
menaçant ainsi l’équilibre du marché.

Dans ce sens, le présent rapport explore les principaux fondements juridiques de la liberté des
prix dans le cadre du droit de la concurrence, en se basant notamment sur les dispositions de la
loi 104-12. Nous mettons également en relief les sanctions et les pratiques illicites susceptibles
d'être engagées par les opérateurs économiques, ainsi qu'un examen d'un cas de jurisprudence
portant sur la liberté des prix.

A cet effet, nous avons élaboré le plan de cet exposé dans le but de répondre à la problématique
suivante :

Comment concilier la liberté des prix dans le cadre du droit de la concurrence au Maroc avec
la nécessité de prévenir les pratiques illicites et d'assurer une régulation efficace du marché
?

2
I. Partie 1 : Les fondements juridiques du droit de la concurrence et
la liberté des prix

Chapitre 1 – Les principes généraux du droit de la concurrence

1. Les sources et cadre législatif du droit de la concurrence

Le droit de la concurrence, faisant partie du droit des affaires, regroupe l’ensemble des lois, règlements
et principes jurisprudentiels visant à garantir le respect des dispositions relatives à la liberté des prix et de
la concurrence et à lutter contre les pratiques anticoncurrentielles notamment la concurrence déloyale,
l’entente illicite et l’abus de position dominante sur le marché marocain.

1.1. Les sources du droit de la concurrence

Le droit de la concurrence tire sa légitimité et sa structure d’une diversité de sources nous citons, entre
autres :
 La Constitution : c’est une source suprême du droit, elle fournit des principes fondamentaux liés à la
concurrence.

 Les traités internationaux : Les accords internationaux influencent les aspects de la concurrence, en
particulier dans le cadre de la globalisation économique.

 Les lois et règlements : La loi 104-12 est la principale loi régissant la concurrence au Maroc, ainsi que
la loi 20-13 relative au conseil de la concurrence.

 Les décisions du Conseil de la concurrence : Les décisions et avis émis par le Conseil de la concurrence
contribuent à l'interprétation et à l'application de la loi sur des cas spécifiques.

En plus nous pouvons également ajouter les arrêtés ministériels, la jurisprudence, la doctrine et les usages
professionnels comme source du droit de la concurrence.

1.2. Le cadre législatif du droit de la concurrence

Le cadre législatif du droit de la concurrence repose sur un ensemble d'articles constitutionnels et de lois
spécifiques visant à encadrer les pratiques économiques, promouvoir la libre concurrence et prévenir les
comportements anticoncurrentiels, nous en citons :

 Les articles 35, 36 et 166 de la constitution du Maroc ;


 La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, promulguée par le Dahir n°1-14-116
du 2 Ramadan 1435 (30 Juin 2014) ;

3
 Le Décret n° 2.14.652 du 8 Safar 1436 pris pour l'application de la loi n° 104.12 sur la liberté des prix
et de la concurrence ;
 La loi n° 20.13 relative au Conseil de la Concurrence promulguée par le Dahir n° 1.14.117 du 2
Ramadan 1435 (30 juin 2014) ;
 Le Décret n° 2.15.109 du 16 Chaabane 1436 (4 juin 2015) pris pour l’application de la loi n° 20.13
relative au Conseil de la Concurrence.

2. Les autorités de la régulation du marché

1.1 Le conseil de la concurrence

Le Conseil de la concurrence est une autorité administrative indépendante chargée, dans le cadre de
l'organisation d'une concurrence libre et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations
économiques, notamment à travers l´analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le
contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des opérations de
concentration économique et de monopole1.

Le conseil de la concurrence a un pouvoir décisionnel en matière de lutte contre les pratiques


anticoncurrentielles et de contrôle des opérations de concentration économique, telles que définies dans
la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence2.

Le conseil de la concurrence est consulté par 3:

 Les commissions permanentes du Parlement, pour les propositions de lois relatives à la


concurrence ;
 Le gouvernement, pour toute question concernant la concurrence ;
 Dans la limite des intérêts dont ils ont la charge, les conseils de régions, les communautés
urbaines, les chambres de commerce, d’industrie et de services, les chambres d’agriculture, les
chambres d’artisanat, les chambres de pêche maritimes, les organisations syndicales et
professionnelles ou les associations de consommateurs reconnues d’utilité publique, sur toute
question de principe concernant la concurrence ;
 Les juridictions compétentes sur les pratiques anti-concurrentielles définies aux articles 6 et 7 ci-
dessus et relevées dans les affaires dont elles sont saisies.

1.2. Les Commissions mixtes

Les commissions mixtes, sous la présidence du gouverneur, jouent un rôle crucial dans le contrôle, la
régulation et la surveillance du marché. Elles intègrent des représentants de chaque service administratif,
agissant chacun dans le cadre de ses attributions respectives.

Certaines commissions ou comités spéciaux peuvent être établis pour traiter des questions spécifiques
liées à la concurrence. Ces commissions peuvent impliquer la collaboration de représentants du
gouvernement, du secteur privé et d'experts.

1
Article n°166 de la constitution du 1er juillet 2011.
2
Article n°02 de la loi n°20-13 relative au conseil de la concurrence.
3
Abdelwahed CHAIR , Liberté des prix et concurrence- Approche préliminaire, 2000, p 27.

4
1.3. Les juridictions

Elles regroupent les juridictions de droit commun, les juridictions spécialisées et les juridictions
d’exception.
Ces juridictions ont le pouvoir de saisir le conseil de la concurrence lorsqu'elles sont confrontées à des
pratiques anticoncurrentielles. Elles sont également tenues de transmettre au conseil de la concurrence
une copie des procès-verbaux, des rapports d'enquête ou de tout document directement lié aux faits.
Les tribunaux peuvent être impliqués dans le règlement des litiges liés à la concurrence. Les décisions des
tribunaux contribuent à l'interprétation et à l'application du droit de la concurrence.

1.4. Les enquêteurs de la concurrence

La loi 104-12 dispose que « Les rapporteurs et les enquêteurs du conseil de la concurrence, les
fonctionnaires de l’administration habilités spécialement à cet effet et les agents du corps des contrôleurs
des prix, appelés tous « enquêteurs » dans la suite de la présente loi, peuvent procéder aux enquêtes
nécessaires »4.
Ainsi, selon l’article 71 de la loi 104-12, les enquêteurs peuvent accéder à tous locaux, terrains ou moyens
de transport à usage professionnel, demander la communication des livres, des factures et tous autres
documents professionnels et en prendre copie, recueillir sur convocation ou sur place les renseignements
et justifications.
L’objectif des enquêteurs est de réaliser des enquêtes terrain sous la demande du président du conseil de
la concurrence ou l’administration dans le cadre d’enquêtes relatives aux pratiques anti-concurrentielles
et restrictives visées aux titres III, VI et VII de la loi 104-12.

1.5. Les associations de protection du consommateur

Le rôle des associations de protection du consommateur est d’offrir des conseil et accompagnement aux
consommateurs confrontés à des litiges, elle défend les droits des consommateurs dans divers contextes
tels que les achats de produits, biens ou services, ainsi que tout litige avec un commerçant ou entreprise.
Les associations de protection du consommateur sont reconnues d’utilité publique, et peuvent se
constituer partie civile ou obtenir réparation sur la base d’une action civile indépendante du préjudice
subi par les consommateurs 5 .
Bien que les associations de protection du consommateur n'aient pas un rôle direct dans la régulation de
la concurrence, elles peuvent jouer un rôle crucial en signalant des pratiques anticoncurrentielles
présumées et en représentant les intérêts des consommateurs.

4
Article n°68 de la loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence.
5
Article n°106 de la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence

5
3. Les objectifs du droit de la concurrence

Le droit de la concurrence, en tant que branche fondamentale du droit économique, poursuit divers
objectifs cruciaux.

Tout d'abord, il vise à favoriser et à maintenir la concurrence sur les marchés, stimulant ainsi l'efficacité
économique. En instaurant des règles anti-monopole, il cherche à prévenir les pratiques
anticoncurrentielles qui pourraient entraver la libre concurrence. Cette régulation aspire également à
protéger les consommateurs contre les abus de pouvoir économique, assurant ainsi des choix variés et
des prix équitables. Un autre objectif majeur réside dans la promotion de l'innovation, car la concurrence
encourage souvent les entreprises à innover pour rester compétitives.

Le droit de la concurrence s'érige comme un gardien des marchés ouverts, dynamiques et favorables aux
consommateurs, tout en encourageant la vitalité économique et l'innovation.

Chapitre 2 – Les fondements de la loi de la liberté des prix


1. Définition et exceptions au principe de la liberté des prix de la liberté de prix

1.1. Définition
La liberté des prix est un concept économique qui fait référence à la capacité des forces du marché,
c'est-à-dire de l'offre et de la demande, à déterminer les niveaux de prix des biens et des services. Dans
un système caractérisé par la liberté des prix, les prix sont influencés par les mécanismes du marché
plutôt que par une intervention directe du gouvernement.

Les principaux éléments de la liberté des prix incluent :

Offre et demande : Les prix sont déterminés par l'interaction entre l'offre et la demande sur le marché.
Lorsqu'il y a une demande élevée pour un bien ou un service avec une offre limitée, les prix ont
tendance à augmenter, et vice versa.

Concurrence : La liberté des prix est souvent associée à un environnement concurrentiel. Une
concurrence saine entre les fournisseurs incite à l'efficacité économique et peut contribuer à maintenir
des prix raisonnables.

Absence d'intervention gouvernementale directe : Dans une économie caractérisée par la liberté des
prix, le gouvernement limite son intervention dans la fixation des prix, laissant le marché jouer un rôle
prépondérant.

Il est important de noter que, bien que la liberté des prix soit un idéal théorique dans certaines
économies de marché, de nombreux pays appliquent des régulations pour éviter des situations telles
que les monopoles, les pratiques anticoncurrentielles ou pour protéger les consommateurs. Ces
régulations visent à équilibrer la liberté des prix avec d'autres objectifs économiques et sociaux. Ainsi, la
liberté des prix peut varier en fonction du degré d'intervention gouvernementale dans une économie
donnée.

1.2. Exceptions au principe de la liberté des prix

 La liste des produits dont les prix sont réglementés :

6
La liberté des prix est considérée comme le principe de base de l’économie du marché, elle
joue un rôle fondamental dans l’instauration des règles et des mécanismes d’une
concurrence loyale dans le marché. Le prix fixé par le marché est celui résultant de l’équilibre entre l’offre
et la demande ce qui permet une allocation optimale des ressources sur un marché donné.

Actuellement ce principe est consacré par l’article 2 de la loi 104-12 sur la liberté des prix et de la
concurrence, l’administration peut intervenir pour fixer les prix de certains biens, produits ou services
dans les situations suivantes :

Monopole de fait et de droit,

Difficultés d’approvisionnement,

Dispositions législatives ou réglementaires.

La liste des biens, produits et services dont les prix sont réglementés est défini par arrêté n° 3086.14 du
29 décembre 2014 du Ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des affaires générales et
de la gouvernance comme suit :

 La farine nationale de blé tendre


 Le sucre
 Le tabac manufacturé
 L’électricité
 L’eau potable
 L’assainissement liquide
 Le gaz butane
 Le transport de voyageurs par route
 Les produits pharmaceutiques
 Les actes et services médicaux dans le secteur médical privé
 Les actes pratiqués par les sages-femmes, infirmiers et infirmières du secteur privé
 Les livres scolaires
 Les actes des huissiers de justice
 Les actes hébraïques
 Les actes des notaires
 Le transport urbain de personnes par autobus
 Le transport par taxis de 1ére et 2ème catégorie
 Le transport mixte de personnes
 Les insertions légales, administratives et judiciaires

 Fondements juridiques :

 Arrêté du chef du gouvernement n° 3-471-14 vient pour abroger les dispositions de l’arrêté n° 3-
01-14 relatives au système d’indexation des prix de certains combustibles liquides ;
 Arrêté du ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de
la gouvernance n° 4554-14 modifiant et complétant l’arrêté n° 2380-06 relatif à la fixation des prix
en raffinerie et de vente des combustibles liquides ;
 Arrêté du ministre de la santé n° 4556-14 sur la révision à la baisse des prix de vente de certains
médicaments génériques ;
 Arrêté du ministre de la santé n° 4557-14 portant sur la fixation des PPV de certains médicaments
princeps et homologation des PPV de certains médicaments génériques bio similaires ;

7
 Arrêté du ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires
générales et de la gouvernance n°3086-14 fixant La liste des biens et services dont
les prix sont réglementés ;
 Arrêté du ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de
la gouvernance n°4555-14 modifiant et complétant l’arrêté n° 771-13 relatif à l’homologation des
PPV des tabacs manufacturés. (CGI 2021)

 Dérogations structurelles :

L’article 3 de la présente loi stipule que les modalités de réglementation des prix dans les zones
géographiques qui connaissant un jeu de concurrence particulier sont déterminés par voie réglementaire
par l’autorité compétence après consultation du conseil de la concurrence.

 Dérogations conjoncturelles :

L’article 3 du décret n° 2-14-652 du 8 Safar 1436 pris pour l'application de la loi n° 104-12 sur la liberté
des prix et de la concurrence stipule que le chef du gouvernement ou l’autorité gouvernementale
compétente fixe par arrêté les mesures temporaires prévues par l’article 4 de la loi 104-12 après
consultation du conseil de la concurrence et avis de la commission interministérielle des prix.

Exemple : Le ministère de l’Agriculture a distribué 2,5 millions de quintaux d’orge subventionné pendant
le 2ème semestre 2020 au profit des éleveurs des zones affectées par le déficit des pluies à partir du 27
mars… L’orge sera mise à la disposition des éleveurs pour un prix fixe de 2 dirhams le kilogramme, l’Etat
prend en charge la différence avec le prix du marché.

2. Le champ d’application du droit de la concurrence dans le cadre de la liberté des prix

Selon l'article premier de la loi 104-12, englobe les entités suivantes :

- Toutes les personnes physiques ou morales qui exercent une influence sur la concurrence sur le
marché marocain, que ce soit dans sa totalité ou de manière substantielle sur une partie de celui-
ci.
- Toutes les activités de production, de distribution et de services, à l'exception des personnes
morales de droit public impliquées dans des activités administratives ou de service public.
- Tous les accords d'exportation ayant un impact sur la concurrence sur le marché intérieur.

3. L’évolution de la liberté des prix : de la loi 06-99 à la loi 104-12

Au Maroc, l'évolution du droit de la concurrence a suivi plusieurs étapes, marquées par des lois clés
régissant ce domaine. Actuellement, la loi n°104.12 sur la liberté des prix et de la concurrence ainsi que
la loi n°20.13 sur le conseil de la concurrence définissent le cadre juridique, reflétant la modernisation
initiée en 2011 avec la constitutionnalisation de la libre concurrence et de la liberté d'entreprendre.

Conformément à la constitution de 2011, l'article 35 consacre le principe de la libre concurrence et


habilite le Conseil de la concurrence en tant qu'autorité indépendante. Cette entité a pour mission
d'assurer la transparence et l'équité dans les relations économiques en régulant la concurrence sur les

marchés, en contrôlant les pratiques anticoncurrentielles, les pratiques commerciales déloyales, les
opérations de concentration économique et les monopoles.

8
Avant l'adoption des lois 104.12 et 20.13, la loi 06-99, élaborée 13 ans auparavant, posait
les bases de la concurrence au Maroc. Cette loi, s'inspirant en grande partie du modèle de
l'Union européenne, établissait un contrôle ex post des pratiques anticoncurrentielles et un contrôle ex
ante des opérations de concentration. Une particularité résidait dans le clivage entre deux autorités de
la concurrence : le Premier ministre avec un pouvoir décisionnel et le conseil de la concurrence avec un
pouvoir consultatif.

En 2014, le pays a revu son cadre juridique de la concurrence. La loi 20.13 a redéfini le statut du conseil
de la concurrence, lui accordant une plus grande indépendance avec des pouvoirs décisionnels,
d'enquête et de sanction, tout en maintenant ses compétences consultatives. Simultanément, la loi
104.12 a introduit des ajustements tels que la consécration des règles, l'unification du contrôle des
opérations de concentration, le renforcement des garanties procédurales, notamment la protection du
secret des affaires, et la clarification des voies de recours contre les décisions du conseil de la
concurrence. Des mécanismes tels que la clémence et la procédure de non-contestation de griefs ont
également été instaurés comme des alternatives ou compléments aux sanctions traditionnelles.

II. Partie 2 : La liberté des prix : encadrement juridique et analyse


jurisprudentielle

Chapitre 1 : Avantages, inconvénients et pratiques Illicites dans le Cadre de la Liberté


des Prix

1. Avantages et inconvénients de la liberté des prix

Avantages de la liberté des prix :

 Allocation efficace des ressources : La liberté des prix permet une allocation plus efficace des
ressources en laissant le marché déterminer les prix en fonction de l'offre et de la demande.
Cela encourage les entreprises à produire ce que les consommateurs veulent.
 Encouragement à l'innovation : Les incitations financières créées par la possibilité de fixer des
prix plus élevés en cas d'innovation stimulent la recherche et le développement.
 Réponse rapide aux changements : Les prix peuvent s'ajuster rapidement aux changements de
circonstances, comme une augmentation soudaine de la demande ou une diminution de l'offre.
 Flexibilité : La liberté des prix permet aux entreprises de réagir de manière flexible aux
conditions du marché sans attendre des autorisations gouvernementales.

Inconvénients de la liberté des prix :

 Inégalités : Les forces du marché peuvent parfois entraîner des inégalités économiques, avec
des disparités de revenus entre les travailleurs et les propriétaires de capitaux.
 Externalités négatives : La liberté des prix ne prend pas toujours en compte les externalités
négatives, telles que la pollution, qui peuvent être générées par certaines activités
économiques.
 Formation de monopoles : En l'absence de régulation, la liberté des prix peut conduire à la
formation de monopoles, limitant la concurrence et entraînant des prix plus élevés.

9
 Instabilité économique : Les marchés peuvent être sujets à des cycles économiques
qui peuvent causer des périodes d'instabilité et de récession.
 Inefficacités informationnelles : Les consommateurs ne disposent parfois pas de toutes les
informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées, ce qui peut entraîner des
inefficiences sur le marché.

2. Les pratiques illicites

a. L’interdiction des prix imposés :

Le prix imposé est une pratique interdite par la loi en raison des altérations négatives qu'elle porte au
principe de la liberté des prix à la concurrence et généralement au bon déroulement des activités
économiques.

En effet la loi 104-12 dans son article 60 interdit à tout professionnel d'imposer à un autre la fixation d'un
prix dit (prix imposé).

« Est interdit le fait par toute personne d'imposer, directement ou indirectement, un caractère minimal
au prix de revente d'un produit ou d'un bien, au prix d'une prestation de service ou à une marge
commerciale ».

b. L’interdiction des pratiques restrictives :

Les pratiques discriminatoires peuvent être définies comme les manœuvres initiées par certains
professionnels qui, au lieu de refuser délibérément la vente de leurs produits ou prestations de services.
La conditionne à des conditions moins avantageuses pour l'acheteur, contraignant celui-ci à se détourner
de l'achat. La loi 104-12 a incriminé par le bais de son article 61 toute pratique discriminatoire.

Les discriminations interdites :

Il est interdit de pratiquer, à l'égard d'un partenaire économique ou d'obtenir de lui des prix, des délais
de paiement, des conditions de vente ou des modalités de vente ou d'achat discriminatoires et non
justifiés par des contreparties réelles

Le refus de vente :

Il est interdit de refuser de satisfaire aux demandes des acheteurs de produits ou aux demandes de
prestations de services, pour une activité professionnelle, lorsque ces demandes ne présentent aucun
caractère anormal et qu'elles sont faites de bonne foi.

La vente liée :

Il est interdit de subordonner la vente d'un produit où la prestation d'un service pour une activité
professionnelle, soit à l'achat concomitant d'autres produits, soit à l'achat d'une quantité imposée, soit à
la prestation d'un autre service ;

10
L’interdiction de ravitaillement :

Il est interdit dans les villes où existent des marchés de gros et des halles aux poissons :

 De ravitailler les grossistes, semi-grossistes ou détaillants en fruits, légumes ou poissons destinés


à la consommation et vendus en l'état et qui ne seraient pas passés par le carreau de ces marchés
et de ces halles.
 De détenir, de mettre à la vente ou de vendre des fruits, légumes ou poissons destinés à la
Consommation et vendus en l'état et qui ne seraient pas passés par le carreau de ces marchés et
de ces halles.

3. Illustrations pratique de la loi de la liberté des prix

 Mise en situation6 : Les opportunistes et les commerçants malveillants

Au moment où plusieurs terribles calamités, à leur tête la pandémie du Coronavirus sont en train
de se fondre sur le Royaume, nombre de nos compatriotes ont vendu leurs âmes au diable. Ils
comptent faire de la crise une corne d’abondance. Profitant de la sacrée panique de la
population, craignant la prolifération de la pandémie et voulant se protéger contre une
éventuelle raréfaction des denrées alimentaires, plusieurs commerçants se sont livrés à des
pratiques d’abord immorales, ensuite illégales. Pour marger indignement, ils ont entamé des
politiques de thésaurisation et stockage clandestin, agissant ainsi sur l’offre et aux fins de flamber
les prix. Ils doivent comprendre que leurs pratiques nuisent en premier à leurs intérêts car elles
détruisent les clients : véritable source d’enrichissement et d’épanouissement de leurs affaires.

Mise en situation7 :

Selon les commissions mixtes provinciales et locales de contrôle, pas moins de 973 infractions
en matière des prix et de qualité des produits alimentaires ont été relevées du 1er mars au 5
avril.

Les infractions sont ventilées en 676 pour défaut d’affichage des prix, 174 pour non présentation
de factures, 43 pour non-respect des normes de qualité et d’hygiène, 62 pour hausses illicites de
prix réglementés, 4 relatives au stockage clandestin, en plus de 14 infractions diverses, précise la
même source, ajoutant que les mesures réglementaires ont été prises à l’encontre des
contrevenants.

6
Article de Monsieur HOUSSIFI EL HOUSSAINE publié par ECOACTU.ma le 19 mars 2020
7
Article publié par challenge.ma le 06 Avril 2020

11
Chapitre 2 : Décision de la jurisprudence dans de la cadre de la spéculation

Extrait du jugement :
Résolution n° 720

Photos datées du 19 juin 2013

Dossier de délit du 06/03/2013

Spéculation illégale - cas de flagrant délit (en espèces de contrebande) - défaut de présentation d'objets

Action formative - la loi de la liberté des prix et de la concurrence. Condamnant l'accusé pour le délit de
spéculation illégale au prétexte qu'il a été surpris en train de négocier une quantité gasoil de
contrebande, sans mettre en évidence les éléments constitutifs de l'acte dans le cadre de la loi relative à
la liberté des prix et de la concurrence, rend la décision attaquée. Incomplet avec justification
correspondant à son absence.

Cassation et renvoi

Au nom de Sa Majesté le Roi et conformément à la loi

Sur la base de la demande en cassation présentée par le dénommé Embarek (K), suite à une déclaration
délivrée par sa défense, M. Al-Samawi, le 10/12/2012 au Greffe de la Cour d'Appel d'Agadir, visant à
renverser la décision rendue par la Chambre d'appel des délits de la Cour d'appel visée dans l'affaire n° :
2009/4441 du 10/05/2012, et le juge a confirmé le jugement attaqué, selon lequel il a été condamné
pour délit de spéculation illégale à trois mois de prison et à 10 000 dirhams d'amende, en vigueur.

La Cour de cassation

Après que le conseiller, M. Muhammad bin Ham, ait lu le rapport qui lui avait été confié dans l'affaire.

Après avoir entendu M. Abdel Rahim Hadir, avocat général, dans ses conclusions.

Après en avoir délibéré conformément à la loi et vu le mémoire présenté par le recourant à travers sa
défense, Me Abdel Wahab, avocat au barreau d'Agadir, admis à plaider devant la Cour de cassation et
remplissant les conditions requises par Les articles 528 et 530 du Code, ont rejoint le tribunal. M. C

Concernant les premiers et deuxièmes moyens combinés utilisés, dont le premier viole les procédures et
constitue une violation fondamentale de la loi ; En effet, la loi 06-99, qui fait l'objet du suivi, est une loi
particulière qui comprend un volet procédural et matériel. Ainsi, tout suivi permanent contre quiconque
repose sur des exigences qui obligent légalement la partie qui l'initie à respecter ses exigences formelles
et procédurales. N’a pas indiqué que la signature du requérant avait été rejetée, ce qui est considéré
comme une violation de l'article 24 du code de procédure pénale et de l'article 61 de la loi 06-99 relative
à la liberté des prix. Et concurrence.

Cependant, le tribunal de première instance n'a pas répondu à cet argument et, d'autre part, il n'a pas
vérifié la présence des conditions et des éléments requis par la loi dans la violation passible de
poursuites, qui est considérée comme une violation.

12
Pour la loi. La seconde repose sur l’absence de base juridique et de justification. En effet, le tribunal
s’est déclaré convaincu de la condamnation de l’appelant sans aucune explication ni explication. La loi
faisant l'objet du suivi est un texte spécial et dispose de ses propres procédures procédurales. En cas de
fait avérer, des contrôles doivent être effectués par des agents spéciaux conformément à l'article 61
précité. Ces agents doivent être rattachés à l'administration. Agents de l'Autorité de Contrôle des Prix,
être assermentés et être titulaires de cartes professionnelles. Après avoir accompli leurs fonctions, ils
transmettent les rapports au présidence ministère public, qui les transmet à son tour au Premier
ministre, qui à son tour les transmet au Conseil de la concurrence, qui a le pouvoir de décider si l'acte
imputé à l'auteur constitue une infraction De la loi 06-99 ou non. Même à supposer qu'elles soient
prouvées, les sanctions sont uniquement administratives. La loi 06-99 punit les actes concrets et sans
ambiguïté qui affectent le cours des prix et la concurrence, et ne sanctionne aucunement les intentions.
Cependant, la décision contestée n'attache aucune importance aux cet argument, bien qu'il ait été
soulevé à juste titre, stipulait plutôt que les aveux préliminaires de l'appelant démentant ses
déclarations devant le tribunal, et le fait est qu'il avait nié complètement et en détail ce qui lui avait été
attribué lors de sa comparution devant le tribunal, et donc le La décision contestée est sans fondement
et insuffisamment expliquée, ce qui justifie la demande d'annulation.

Vu les articles 365 et 370 du Code de procédure pénale

Considérant que la décision préjudicielle appuyée par la décision contestée a condamné le requérant
pour le délit de spéculation illégale et de participation à ceux-ci, au motif qu'il avait été surpris en
possession d'une quantité de gasoil de contrebande et qu'il en faisait le commerce sans mettre en
évidence les causes formatrices éléments de la loi précitée dans le cadre de la loi 06-99 relative à la
liberté des prix et de la concurrence. Ceci est considéré comme un manque de motivation, équivalent à
son absence, et expose la décision au veto Et invalidation.

Pour ces raisons

Elle a décidé d'annuler la décision contestée.

Président : M. Mohamed Habib Benatia - Rapporteur : M. Mohamed Benham - Procureur général : M.

Abdoul Rahim Hadir.

1. Présentation des faits et question du droit

 Présentation du cas

Dans cette affaire de spéculation illégale, le dénommé Embarek (K) a été condamné pour avoir été
surpris en train de négocier une quantité de gasoil de contrebande. Cependant, la décision rendue par
la Chambre d'appel des délits a été contestée par le biais d'un recours en cassation. L'accusation porte
sur le fait que la condamnation manque d'éléments constitutifs de l'acte, enfreignant ainsi la loi relative
à la liberté des prix et de la concurrence.

 La question du droit (problème juridique)

Le problème juridique principal dans cette affaire réside dans le fait que la condamnation de l'accusé
dénommé Embarek (K) pour spéculation illégale a été rendue sans suffisamment d'éléments constitutifs
de l'acte, en violation de la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence (la loi 06-99). Plus
précisément, deux problèmes juridiques majeurs sont soulignés dans le recours en cassation :

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Le dénommé Embarek a été accusé conformément aux articles 06 et 07 de la loi sur la liberté des prix 06-
99, notamment l’article 07 dans son deuxième paragraphe qui prévoit que « L’abus peut consister aussi
en offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs abusivement bas par rapport aux couts
de productions, de transformation et de commercialisation, des lors que ces offres ou pratiques ont pour
objet ou peuvent avoir pour effet d’éliminer un marché, ou d’empêcher d’accéder à un marché, une
entreprise ou l’un de ses produits ».

2. Procédure judiciaire

Le recours en cassation est initié par le dénommé Embarek (K), avec la Cour de cassation examinant
attentivement les moyens avancés par le recourant. Deux moyens sont soulevés dans le recours : le
premier argumente une violation des procédures, notamment le rejet non traité de la signature du
requérant, tandis que le deuxième met en avant l'absence de base juridique et de justification dans la
condamnation.
La Cour de cassation procède à une délibération conforme à la loi, prenant en compte les articles 365 et
370 du Code de procédure pénale, soulignant l'importance d'une motivation réaliste et juridique dans
toute décision.

3. Décision du juge (Cassation et renvoi)

Suite à l'examen des moyens présentés par le recourant, la Cour de cassation conclut que la décision
contestée est dépourvue de fondement et insuffisamment expliquée. Elle insiste sur le fait que toute
décision doit être motivée de manière réaliste et juridique, soulignant que l'absence de motivation
équivaut à son absence, ce qui expose la décision au veto et à l'invalidation.

La Cour de cassation décide donc d'annuler la décision contestée et renvoie l'affaire pour réexamen. Elle
met en lumière le non-respect des procédures légales, l'absence de justification légale et le défaut
d'éléments constitutifs dans la condamnation. Cette décision souligne l'importance du respect des
procédures légales et de la nécessité d'une justification adéquate dans toute condamnation,
conformément aux dispositions de la loi.

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CONCLUSION

L’étude sur le droit de la concurrence et la liberté des prix met en lumière l'équilibre délicat entre la
nécessité de promouvoir la concurrence pour favoriser l'efficacité économique et protéger les
consommateurs, tout en reconnaissant la légitimité des entreprises à fixer leurs prix de manière
autonome. Le droit de la concurrence, en tant que pilier fondamental du fonctionnement des marchés,
cherche à prévenir les pratiques anticoncurrentielles, à promouvoir l'innovation et à garantir un choix
optimal pour les consommateurs.

La liberté des prix, bien que cruciale pour stimuler l'innovation et la productivité, nécessite une
surveillance réglementaire afin d'éviter les abus de position dominante, la collusion ou d'autres
comportements contraires à l'intérêt général. L'équilibre entre ces deux aspects est essentiel pour
maintenir des marchés concurrentiels, dynamiques et bénéfiques pour l'ensemble de la société.

En fin de compte, la régulation du droit de la concurrence et la gestion de la liberté des prix représentent
des outils essentiels pour atteindre des objectifs économiques et sociaux équilibrés. Il appartient aux
autorités compétentes de veiller à ce que ces principes soient appliqués de manière efficace, garantissant
ainsi un environnement économique sain, propice à la croissance durable et à la satisfaction des besoins
des consommateurs.

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BIBLIOGRAPHIE

 REVUE MAROCAINE DE DROIT ECONOMIQUE – Editée par le centre de


droit des obligations et des contrats (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-
faculté de droit - Fes) : le droit marocain de la concurrence et la protection
économique du consommateur à travers la 06-99 sur la liberté des prix et de la
concurrence HASSAN DABZAT

 LIBERTE DES PRIX ET CONCURRENCE – Approche Préliminaire,


Abdelwahed CHAIR

 REVUE DE DROIT CIVIL, ECONOMIQUE ET COMPARE – Les différents


menaces à la libre concurrence - Halmaoui Loubna : Doctorante à l’UM5 Rabat

 La loi sur la liberté des prix et la concurrence, un régulateur des mécanismes


du marché IN – revue marocaine de droit d’économie du développement – N 49,
2004. P. 129-133.

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