« La concurrence se définit comme la compétition économique qui se joue sur un même marché
pour atteindre une fin économique déterminée » (Mohammed EL MERNISSI, « le conseil de la
concurrence organe de régulation de la concurrence », revue marocaine de droit et
d’économie de développement, N°49, 2004, page 249).
La concurrence en droit marocain est caractérisée principalement par le respect des 3 principes
de la concurrence, reconnues à l’échelle mondiale : (Accord de partenariat conclu entre le
Royaume de Maroc et l’Union Européenne en matière de l’élaboration des dispositions de
la loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence)
La transparence ;
La loyauté ;
La juste compétition dans les transactions.
Les acteurs de la concurrence et les intervenants pour l’application de la législation sur la liberté
des prix et de la concurrence sont :
Le Conseil de la Concurrence
Le chef du gouvernement ou l’autorité déléguée par lui à cet effet préside la commission
interministérielle des prix et la commission centrale ;
En matière d’ententes, il est habilité à reconnaître par décision que certains accords,
notamment entre PME ou agriculteurs, ne sont pas considérés comme des pratiques
anticoncurrentielles ;
Pour l’application des dispositions la loi n° 104-12, cette dernière a prévu dans son article
68 que des fonctionnaires spécialement habilités peuvent procéder aux enquêtes
nécessaires. Ces enquêteurs sont assermentés et sont porteurs de cartes professionnelles.
Tenus par le secret professionnel, ils sont désignés pour réaliser des investigations. Ses
investigations peuvent être simples ou sous autorisation judiciaire.
Les juridictions
La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence prévoit que le recours contre
les décisions rendus par le conseil de la concurrence sont portés devant la Cour d’appel
de Rabat et les décisions rendus par le chef du gouvernement devant la chambre administrative
de la cour de cassation.
La notion de marché a une dimension géographique et une composante matérielle, fondée sur la
notion de substituabilité de produits ou services.
Le marché pertinent (le marché l’objet de la concurrence), ou marché de référence, est défini
comme le lieu où se rencontrent l'offre et la demande de produits et de services qui sont
considérés par les acheteurs ou les utilisateurs comme substituables entre eux.
En droit marocain, les pratiques anticoncurrentielles et les pratiques restrictives sont régies
par la loi n° 104-12, relative à la liberté des prix et de la concurrence. Ce dernier a
posé le principe de la liberté des prix et de l'accès libre à tous les secteurs et les
marchés. Elle a renforcé les conditions d'une concurrence saine et loyale par l'interdiction
des pratiques anticoncurrentielles ou des comportements tendant à fausser le jeu de la
concurrence (les pratiques restrictives).
Pratiques anticoncurrentielles
Par définition, « Les pratiques anticoncurrentielles sont les atteintes à l'intérêt général de
la concurrence qui ont un impact sur le marché pertinent concerné ». Via ces pratiques, les
entreprises cherchent à influer sur un marché, soit en se concertants, soit en abusants
de la puissance économique qu’elles exercent sur un marché ou sur un partenaire.
Ces pratiques sont interdites puisqu’elles sont contre productives ainsi, elles empêchent
la concurrence d’être effective et donc elles sont contraires au développement de
l’activité économique. Elles peuvent se manifester soit par des :
Ententes illicites :
L’entente est un accord qui permet à plusieurs entreprises d’exercer une activité
commune ou de porter un projet commun. Ce type de pratique, n’est absolument pas interdit,
‘au contraire il peut avoir des effets tout à fait bénéfiques pour une activité
économique. Au moment où, on a un accord entre plusieurs opérateurs sur le marché
Droit de la concurrence ENCG-Fès
visant à ou ayant pour effet de restreindre, empêcher, ou fausser le jeu normal de la libre
concurrence, l’entente est considérée comme illicite. (Selon l’Article 6 de la loi 104-12 relatif
à la liberté des prix et de la concurrence).
La position dominante est la position leader d’une entreprise dont elle tire un
avantage, celle-ci n’est pas interdite par loi. Par contre, le fait d’abuser cette position
dominante, qui est le fait pour une entreprise de profiter de son statut leader pour
fausser le jeu de la concurrence, est prohibé.
Généralement, l’abus peut être porté, soit sur la position dominante (Ex : refus de
vente et ventes liée), soit sur la dépendance économique (Ex : prix de revente
imposé). (Selon l’Article 7 de la loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la
concurrence).
Dès que ces opérations de concentrations sont susceptibles de créer ou renforcer une
position dominante, à ce moment sont formellement interdites. (Ces opérations sont régies
par les articles (11 à 22) de la loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence).
Il est interdit à tout commerçant de vendre un produit moins cher qu’il a acheté et de
pratiquer des prix de vente aux consommateurs abusivement bas aux coûts de
production, de transformation et de commercialisation. (Selon l’Article 8 de la loi 104-12
relatif à la liberté des prix et de la concurrence).
Par définition, « les pratiques restrictives sont des pratiques visant à ou ayant pour objet de
fausser la concurrence ». Plus précisément, ce sont des conditions commerciales abusives
généralement imposées par une entreprise en position dominante.
On peut distinguer :
Obligation de la facturation :
La facture est un élément très important qui doit être accompli, selon les conditions
édictées par la loi, dans toute relation entre acheteur et vendeur. (Selon l’Article 58 de la
loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence).
Refus de vente :
Droit de la concurrence ENCG-Fès
Parfois des vendeurs refusent de vendre leurs biens et/ou services malgré que les
demandes d’achat sont présentées d’une manière saine et faites de bonne foi. (Selon
l’Article 61 alinéa 2 de la loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence).
Stockage clandestin :
Le stockage clandestin peut être défini comme étant toute action visant la conservation des
marchandises pour une utilisation future sans que cette détention ne soit motivée par
une déclaration auprès des administrations compétentes.
Le législateur marocain a mis en place un certain nombre de règles à fin de faire face aux
actions de stockage de marchandises susceptibles de limiter la libre concurrence sur le
marché.
Les biens dont le prix n’est pas réglementé : énoncé dans l’Article 62 de la loi
104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence.
Les biens dont le prix est réglementé : énoncé dans les articles 64, 65 et 66 de la
loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence.
Sans doute entre l'infraction et la sanction, se situe une face procédurale relative à la
constatation de l'infraction, à la recherche et au jugement de son auteur, il s'agit de la
procédure pénale. Voici quelques sanctions relatives aux pratiques anticoncurrentielles et
restrictives :
Les actions concertées, conventions, ententes ou coalitions expresses ou tacites, les abus
de position dominante et les abus situation de dépendance économique : Ces pratiques
sont sanctionnés par emprisonnement de 2 mois à 1 an et d'une amende de (10.000) à
(500.000) dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement. (Selon l’Article 75 de la loi
104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence).
La baisse artificielle des prix des biens de consommation : cette pratique est sanctionnée
par un emprisonnement d’un (1) à trois (3) ans et d’une amende maximum de (800.000)
dirhams. (Selon l’Article 76 de la loi 104-12 relatif à la liberté des prix et de la concurrence).
Stockage clandestin : les sanctions se diffèrent d’une situation à autre, c’est pour cela les
sanctions relatives au stockage clandestin sont nombreuses :