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Droit du marché et droit commun des obligations (1)
Rapport de synthèse
2. Mais, avant même de tenter de prendre mieux conscience de cette ambiguïté, le titre du
colloque suscite quelques réflexions : « droit du marché et droit commun des obligations ». Le
« droit commun des obligations » fait référence à un corps de règles connues. Ce sont des
dispositions législatives ou jurisprudentielles qui ont vocation à s'appliquer à défaut d'une
réglementation spéciale. Traditionnellement le droit civil commun s'opposait au régime
dérogatoire des obligations commerciales. Aujourd'hui il cède aussi le pas devant le droit de
la consommation. Ce droit commun a un domaine restreint car la plupart des liens d'obligation
unissent soit des commerçants entre eux, soit des professionnels généralement commerçants
et des consommateurs. Mais peu importe cette réduction de fait. Le droit civil reste le droit
commun, car il s'applique à défaut d'une dérogation expresse.
En revanche le deuxième élément du titre « droit du marché » laisse quelque peu perplexe.
Notamment pourquoi avoir utilisé le singulier alors qu'il y a plusieurs marchés et partant
plusieurs droits régissant ceux-ci. D'ailleurs la doctrine, depuis un certain temps déjà, s'est
interrogée sur les relations du droit commun de la consommation (3) et du droit des marchés
financiers (4).
En effet, les marchés sont d'une diversité tellement déroutante qu'on se demande s'ils
constituent une catégorie identifiable. Quoi de commun entre un marché de biens matériels
ouverts à des non-professionnels, comme les marchés de denrées alimentaires fréquentés par
des ménagères et les marchés immatériels de produits financiers et dérivés, réservés à des
professionnels, comme le MATIF ou le MONEP.
A la limite, on ne sait plus ce qu'est un marché. Le marché n'est pas un lieu où se rencontrent
les offres et les demandes. Il est partout où un opérateur peut, par un procédé télématique,
passer un ordre d'achat ou de vente. Le marché est mondialisé. Sa seule caractéristique serait
l'existence d'une certaine organisation ou la présence d'un organisateur.
Cette dématérialisation est surtout perceptible dans les marchés de produits financiers puisque
les transactions s'y réalisent sans la présence physique des opérateurs.
3. On pourrait se demander si les relations des droits de ces marchés financiers avec le droit
commun des obligations n'auraient pas dû aussi être envisagées, ce qui aurait élargi et enrichi
le champ de la discussion.
Les organisateurs de ce colloque ne l'ont pas voulu. Ils s'en sont tenus, et sans doute était-ce la
voix de la sagesse, au droit de la concurrence et au droit de la consommation.
Certes ces droits ne s'appliquent qu'à un marché assez particulier, moins organisé que les
marchés financiers, même lorsque ceux-ci ne sont pas réglementés. Mais leur objectif
principal est, comme celui de tous les marchés, d'assurer la rencontre des offres et des
demandes. L'intérêt du bon fonctionnement du marché qui est un intérêt collectif, s'oppose à
l'intérêt individuel des cocontractants, garanti par le code civil.
A cette fin, le droit des marchés se préoccupe d'abord de la sécurité des transactions.
Autrefois il s'agissait de la sécurité physique, assurée par une police spéciale qui garantissait
le bon ordre sur les marchés de marchandises. Aujourd'hui l'objectif est une sécurité d'ordre
juridique. Un contrat conclu sur un marché à plus de chances d'être exécuté qu'un contrat
conclu hors marché : la marchandise sera livrée ou la prestation effectuée ; le prix sera payé.
Le droit des marchés cherche aussi à garantir la permanence des échanges. Tout opérateur doit
être assuré de trouver à tout moment une contrepartie qui peut être soit le cocontractant direct,
soit un professionnel agissant à titre d'intermédiaire. Il arrive même que la teneur du marché
joue ce rôle de contrepartie.
4. Le droit du marché a ainsi sa propre logique, qui n'est pas celle des contrats individuels,
soumis au droit commun des obligations. Pourtant ce droit spécifique ne se substitue pas
totalement au droit commun. Il n'y a pas d'un côté les opérations de marché et de l'autre celle
régies par le code civil. Le droit de la concurrence et le droit de la consommation complètent
le droit commun, y dérogent parfois mais ne s'y substituent jamais totalement.
Mais, d'une autre manière, la coexistence de ces règles traditionnelles et de ces dispositions
nouvelles peut constituer un ferment de progrès en permettant l'adaptation aux besoins de la
société actuelle de règles qui ont parfois vieilli.
Ainsi le droit du marché est tantôt un facteur de perturbation (I), tantôt un facteur de progrès
(II) du droit commun des obligations.
Certes le phénomène n'est pas inhabituel. Ainsi le droit des procédures collectives met en
échec les règles les plus traditionnelles du droit civil puisque les poursuites individuelles des
créanciers sont arrêtées, que l'exception d'inexécution ou la clause résolutoire sont paralysées
ou qu'un contrat peut être cédé au repreneur de l'entreprise sans l'accord du partenaire. Ces
dérogations sont importantes. Mais elles ont pour origine une situation connue et indiscutable,
le jugement qui ouvre la procédure de redressement ou de liquidation judiciaire (6). Le
trouble est par conséquent limité.
Ici la situation est différente. Par exemple la validité d'une clause de non-concurrence
s'apprécie plus sévèrement au regard du droit de la concurrence qu'au regard du droit civil
commun. Valable pour le second, elle risque d'être nulle pour le premier (7). Ou bien le fait
que le cocontractant soit un consommateur oblige à respecter telle ou telle formalité
supplémentaire.
Dans ces cas le droit du marché a un effet doublement perturbateur car non seulement il
oblige à respecter des règles spécifiques mais encore il ne permet pas de déterminer avec
précision les hypothèses dans lesquelles ces exigences supplémentaires ou dérogatoires seront
requises.
6. A) Le droit du marché remet en cause les trois piliers du droit commun des obligations : la
liberté contractuelle, l'autonomie de la volonté et le consensualisme.
La remise en cause de la liberté contractuelle n'est pas directe, en ce sens que le droit de la
concurrence ou le droit de la consommation n'imposent jamais de conclure un contrat. Certes
on pense à la prohibition du refus de vente. Mais depuis l'ordonnance du 1 er décembre 1986,
ce refus n'est une infraction que s'il est opposé par un professionnel à un consommateur (Ord.
1er déc. 1986, art. 30 - Décr. 29 déc. 1986, art. 33). Dans les relations entre professionnels, il
est seulement générateur d'une responsabilité civile. Mais, dans les deux cas, on reste dans
l'orbite du droit commun car le vendeur n'est tenu de contracter que s'il est en état d'offre
publique.
Pour le droit du marché, le contrat n'est plus la loi des parties. Le juge peut le refaire en y
insérant des obligations nouvelles comme l'obligation de sécurité ou l'obligation de
renseignements (9). Il peut l'expurger en dispensant l'une des parties d'exécuter telle ou telle
obligation jugée excessive ou abusive. Cette jurisprudence s'applique non seulement aux
consommateurs (10) mais aussi aux professionnels : c'est le fameux arrêt annulant la clause
qui imposait à un pompiste de restituer les cuves en nature à l'expiration du contrat de
concession (11). Le juge peut enfin obliger les parties à rouvrir des négociations si les
conditions d'exécution du contrat se sont notablement modifiées depuis la conclusion (12).
Et de nombreuses lois particulières permettent au consommateur de revenir sur un
consentement déjà donné (c. cons. art. L. 121-25 - ass. art. L. 132-5-2 etc.) ou au débiteur
surendetté d'obtenir des délais de paiement ou des remises de taux d'intérêt (L. Neiertz du 31
déc. 1989 incorporée dans les art. L. 331-1 et s. c. cons.).
A l'inverse, et bien que le mouvement soit moins net, le droit du marché permet parfois à un
tiers de se prévaloir d'un contrat qu'il n'a pas lui-même conclu afin de mettre en cause la
responsabilité du fabricant plus solvable que le vendeur direct (13).
Par conséquent le contrat n'a plus un caractère intangible. Mais cet assouplissement n'a sans
doute pas pour seule origine les impératifs du droit du marché. Il provient aussi d'une
conciliation de l'utile et du juste, bien mise en lumière par la doctrine moderne (14).
9. Ces atteintes au droit commun des contrats sont complétées par des remises en cause de
certaines solutions résultant du droit commun de la responsabilité délictuelle ou quasi-
délictuelle. Ainsi le préjudice causé par les agissements parasitaires est difficile à caractériser.
A la limite, on peut se demander si la victime n'est pas le marché lui-même... mais celui-ci n'a
pas la personnalité morale.
10. B) Ces perturbations dues à la remise en cause du droit commun sont d'autant plus
inquiétantes que leur domaine d'application est mal déterminé.
On conçoit sans mal que ceux qui opèrent sur un marché financier acceptent de se plier à des
règles spécifiques, comme par exemple l'obligation de déclencher une offre d'acquisition
portant sur le reliquat du capital dès lors qu'ils atteignent un certain seuil de participation
(17). En effet l'opérateur sait qu'il s'agit sur un marché réglementé, dont il doit respecter les
règles.
Ce flou juridique n'a guère d'inconvénient lorsque la protection joue « a priori ». Si une
clause abusive doit cesser de figurer dans un contrat d'adhésion, cette réforme profitera à tous
les contractants, professionnels ou consommateurs.
En revanche, l'imprévisibilité engendre une insécurité regrettable quand le contrat qui avait
été valablement conclu avec un partenaire que l'on pensait être un professionnel est menacé de
nullité parce que l'intéressé est en réalité un consommateur (20). En effet les cocontractants
sont en droit de connaître par avance les règles qui régiront leurs relations. Par un singulier
retour de balancier, c'est désormais le soi-disant consommateur qui fait figure de roué, face à
un professionnel qui avait eu la naïveté de croire que le contrat était valable parce qu'il
respectait le droit des obligations.
La notion de position dominante n'est pas définie par le législateur. On estime généralement
qu'elle suppose la réunion de deux éléments (21).
Ces incertitudes sont regrettables car certaines pratiques commerciales valables lorsqu'elles
émanent d'entreprises en situation concurrentielle sont nulles lorsqu'elles sont le fait
d'entreprises monopolistiques. Le droit de la concurrence remet en cause la validité de
conventions légalement conclues à s'en tenir au seul droit commun des obligations (25). Il en
va ainsi notamment des clauses de non-concurrence ou de non-responsabilité, des primes de
fidélité, des prix jugés trop hauts ou trop bas (26). En somme, noblesse oblige.
Malheureusement l'entreprise, au moment où elle agit, ne sait pas si elle est ou non en position
dominante.
Appliquée sans précaution, cette prohibition aurait risqué de remettre en cause la force
obligatoire de toutes les conventions déséquilibrées au détriment de la partie moins forte que
l'autre. Or la faiblesse et le déséquilibre ne sont pas des notions juridiques de telle sorte que
leur prise en considération relève plus de quasi-droit que du droit (27). Les tribunaux ont été
sensibles à ce risque. L'article 8-2 n'a pratiquement jamais été appliqué, et il en sera
vraisemblablement de même de la loi du 1 er juillet 1996 (art. 36) qui édicte une disposition
comparable.
14. Ce tableau est assez sombre. Le droit du marché serait sinon une machine de guerre
dirigée contre le droit des obligations au moins un ferment de dissolution de celui-ci et dont
les effets seraient d'autant plus redoutables que le droit de la consommation et le droit de la
concurrence ont un domaine d'application mal défini. C'est donc l'ensemble du droit commun
qui serait ainsi menacé de disparition. Mais qui dit disparition dit aussi espoir de renaissance.
17.A) L'équilibre ou l'équité n'est pas un objectif du droit commun des obligations. Pour les
auteurs classiques, il n'existe pas de principe d'équilibre des prestations contractuelles
comparable à la loi des vases communicants ou cet équilibre se réalise automatiquement
puisque « qui dit contractuel, dit juste ».
Tout d'abord le droit du marché cherche à garantir un certain équilibre des prestations.
L'équilibre global, que l'on qualifie parfois d'équilibre qualité-prix peut être atteint par le jeu
de libre concurrence. Sur un marché idéal, l'acheteur peut comparer les prix et les produits et
accepter par conséquent l'offre la plus intéressante. En revanche le droit de la consommation
intervient pour garantir ou rétablir un équilibre plus ponctuel notamment par l'élimination des
clauses abusives. La Cour de cassation a toujours fait preuve d'une grande hardiesse en ce
domaine. D'abord, anticipant l'article L. 132-1 du code de la consommation, elle a reconnu
au juge le pouvoir de considérer qu'une clause était abusive, même si ce caractère n'avait pas
été officialisé par un avis de la commission de clauses abusives (28). Plus récemment se
fondant sur la théorie de la cause, elle a réputé non écrite une clause de non responsabilité
stipulée dans un contrat conclu entre deux professionnels, au motif que cette clause, qui visait
le manquement à une obligation essentielle, contredisait la portée de l'engagement pris (29).
Cette décision est revirement de jurisprudence car en l'espèce, le débiteur n'avait pas commis
une faute lourde qui, au regard de la solution jusque-là admise, aurait seule justifié que le
juge écarte la clause de non responsabilité. Elle a été diversement appréciée, mais paraît
justifiée au regard de l'équilibre des prestations. Un contractant ne peut pas à la fois s'engager
à effectuer une prestation, moyennant paiement d'un prix, tout en se ménageant une porte de
sortie.
19. Par conséquent, le droit du marché redécouvre la bonne foi et incite le droit des
obligations à lui donner une place plus grande qu'autrefois. Nul ne s'en plaindra, à condition
d'en garder une certaine mesure. La bonne foi ne doit pas excuser l'imprévoyance ou la
négligence, pas plus qu'elle ne dispense de tenir sa parole. Le cocontractant en position de
faiblesse n'est pas forcément de bonne foi et de même que la jurisprudence condamne les abus
commis par les minoritaires dans les sociétés, elle jugera sans doute tôt ou tard que l'on peut
commettre un abus en cherchant à bénéficier artificiellement des mesures de protection
accordées aux consommateurs.
20.B) La même prudence s'impose à propos du deuxième objectif des droits du marché, la
transparence. Le concept est à la mode. Dans certains domaines on y a recouru de manière
excessive au détriment de la perspicacité (31). Mais, sur les marchés, la transparence a
toujours été une nécessité car elle seule permet la rencontre de l'offre et de la demande, dans
les conditions optimales.
La transparence vise aussi le prix demandé. Il peut s'agir soit de l'étiquetage, du marquage ou
de l'affichage, soit de la communication des barèmes. La difficulté provient ici de l'opacité de
certaines remises, qui ne sont pas consenties immédiatement.
Enfin, la transparence s'applique aux conditions générales de vente, qui doivent être portées à
la connaissance de l'éventuel cocontractant.
Si l'on ajoute à cela la prohibition de la publicité de nature à induire en erreur, on voit que le
droit du marché renverse en quelque sorte la vieille règle « caveat emptor ». Le vendeur doit
agir à visage découvert afin de permettre à la fois le jeu de la concurrence, car celle-ci
suppose des comparaisons, et la protection des consommateurs.
21. En revanche la transparence paraît moins nécessaire du côté de l'acheteur. Seul le droit
boursier l'impose, puisque, dans les sociétés cotées, les acquisitions significatives d'actions
doivent donner lieu à des déclarations de franchissements de seuils (L. 24 juill. 1966, art. 356-
1). Mais malgré cela une certaine opacité continue d'entourer l'actionnariat de ces sociétés
(32).
22. Ce colloque a eu par conséquent le mérite d'attirer l'attention sur le rôle de plus en plus
important du droit du marché. Certes celui-ci n'a pas vocation à se substituer au droit commun
des obligations. Mais plus soucieux que lui de l'intérêt collectif, il peut en tempérer les excès
ou en combler les lacunes. Il constitue peut-être une catégorie nouvelle qui remplacerait les
oppositions entre le droit civil et le droit commercial, le droit de la consommation et le droit
classique des obligations.
Mots clés :
CONTRAT ET OBLIGATIONS * Généralités * Droit commun des obligations * Droit de la
concurrence * Droit de la consommation * Droit du marché
CONCURRENCE * Droit de la concurrence * Droit commun des obligations * Droit de la
consommation * Droit du marché
CONSOMMATION * Droit de la consommation * Droit commun des obligations * Droit de
la concurrence * Droit du marché
(2) F. Dreifuss-Netter, Droit de la concurrence et droit commun des obligations, RTD civ.
1990. 369 .
(3) J. Calais-Auloy, L'influence du droit de la consommation sur le droit civil des contrats,
RTD civ. 1994. 239 ; P. Delebecque, J. L. Fourgoux, G. Raymond, L'éclatement du droit des
ventes aux consommateurs, RJC 1997, n° spéc., p. 21.
(4) N. Decoopman, Droit du marché et droit des obligations : Travaux Capitant, supplément
1997, p. 141 ; F. Peltier, Marchés financiers et droit commun, éd. Banque 1997.
(5) E. Bertrand, Le rôle de la dialectique en droit privé positif, D. 1951. 151.
(6) Il y a une exception pour les nullités de la période suspecte puisque celles-ci s'appliquent à
des actes conclus, par hypothèse, avant le jugement d'ouverture. Mais ces nullités ne
menacent que le cocontractant qui connaissait ou qui ne pouvait pas ignorer la cessation des
paiements de son partenaire (Y. Guyon, Droit des affaires, t. II, 6e éd., n° 1316).
(7) Rép. com. Dalloz, v° Concurrence (obligation de non-concurrence) n° 79 à 113 par Y.
Serra.
(8) M.-C. Boutard-Labarde et G. Canivet, Droit français de la concurrence, n° 218.
(9) P. Malaurie et L. Aynes, Droit civil, Les obligations, n° 632 et s.
(10) Cass. civ. 1re, 16 juill. 1987, D. 1988. 49 note J. Calais-Auloy ; JCP 1988. II. 21001, note
Paisant. Cette jurisprudence a été consacrée par l'article L. 132-1 alinéa 5 du code de la
consommation.
(11) Cass. com. 18 févr. 1992, JCP 1992. II. 21897, note Behar-Touchais ; D. 1993. 57 note
C. Hannoun .
(12) Cass. com. 3 nov. 1992, Bull. civ. IV, n° 338, p. 241 ; RTD civ. 1993. 124, note J. Mestre
.
(13) P. Jourdain, La nature de la responsabilité civile dans les chaînes de contrat, D. 1992. 149
.
(14) J. Ghestin, Droit civil, Le contrat, Formation, 2e éd., n° 172 et s.
(15) V. les percutantes remarques du président J. Foyer au JCP 1993 éd. E. I. 301, n° 20.
(16) On peut s'étonner que certaines clauses ne soient valables que si elles sont rédigées en
caractères apparents, car l'imagination des juristes, même si elle est fertile, à peine à concevoir
une clause rédigée en caractères non apparents. Il est vrai que les lois et la jurisprudence
récentes insistant sur le caractère lisible et compréhensible des documents contractuels, ce qui
est plus satisfaisant (J. Ghestin, op. cit., n° 299).
(17) Y. Guyon, Traité des contrats, Les sociétés (Aménagements statutaires et conventions
entre associés), 3e éd., n° 225.
(18) J.-P. Chazal, Le consommateur existe-t-il ?, D. 1997. 260 .
(19) V. not. Cass. civ. 1re, 3 et 30 janv. 1996, D. 1996. Somm. 325, note D. Mazeaud .
(20) J. Calais-Auloy et F. Steinmetz, Droit de la consommation, 4e éd., n° 10.
(21) J. Azéma, Droit français de la concurrence, 2e éd., n° 499.
(22) Avis con. conc. 29 mai 1986, Presse gratuite, BOCC 1986. 223.
(23) Cass. com. 10 mars 1992, D. 1992. 355 note C. Gavalda .
(24) Cass. com. 29 nov. 1994, Bull. civ. IV, n° 358, p. 294.
(25) M. Malaurie-Vignal, Droit de la concurrence et droit des contrats, D. 1995. 51 .
(26) Y. Guyon, Droit des affaires, t. I, 9e éd., n° 896-5.
(27) F.-C. Jeantet, Le quasi-droit de la concurrence, JCP 1981. I. 3030.
(28) Cass. civ. 1re, 16 juill. 1987, préc. note 9.
(29) Cass. civ. 1re, 22 oct. 1996, affaire Chronopost, D. 1997. 121, note A. Seriaux ; RTD
civ. 1997. 418, note J. Mestre .
(30) E. Garaud, La transparence en matière commerciale, thèse Limoges 1995.
(31) J. Carbonnier, Propos introductifs en colloque sur la transparence, RJ com. 1993, n°
spéc., p. 9.
(32) J.-P. Valuet, L'identification des actionnaires des sociétés cotées, Rev. sociétés 1996. 7 .