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Droit de la

consommation
Droit de la consommation

 Se définit comme l’ensemble des règles entre professionnels et


consommateurs ou non-professionnels.
 Objectif : protéger les consommateurs.
 Champ d’application vaste :
 Délai de réflexion,
 Droit de rétractation,
 Démarchage à domicile,
 Défense des consommateurs,
 Publicité trompeuse
 …
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
I/ Historique du droit de la consommation

 1ères règles qui remontent à l’Antiquité : le code d’Hammurabi interdisait la


falsification des produits.
 Moyen-Âge : textes relatifs à l’interdiction de l’usure (accords de prêts à taux
excessifs) + nécessité d’exécuter les contrats de bonne foi.
 Ancien régime : les artisans, organisés en corporations, plaçaient sur certains
produits une estampille / un blason, apportant une garantie de qualité aux
acheteurs. Ils répondaient ainsi aux cahiers des charges drastiques imposés par la
corporation.
 Après la révolution française, consécration de la liberté d’entreprendre et
suppression des corporations, qui va lever bien des contraintes.
 La révolution industrielle permet la fabrication d’objets en série, ce qui va
favoriser la diminution des coûts de production, ainsi que la consommation.
 Mais le consommateur n’a aucune protection particulière.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
I/ Historique du droit de la consommation

 Loi 1.08.1905 : sanctionne pour la 1e fois les fraudes dans le cadre de la vente de
marchandises, ainsi que les falsifications des denrées alimentaires et agricoles.
 Cependant, cette loi avait davantage pour rôle de réguler la concurrence (protéger les
commerçants honnêtes de la concurrence déloyale exercée par les commerçants
malhonnêtes), que de protéger le consommateur.
 1e impulsion importante viendra des USA.
 1936, une union de consommateurs est fondée pour la 1e fois. A sa tête, Raplh Nader,
avocat qui va réussir à contraindre General Motors à retirer de la circulation une voiture
jugée dangereuse.
 Années 60, un mouvement se développe et s’oppose aux déséquilibres engendrés par la
société de consommation de masse.
 11.01.1962, dans un discours, JFK se positionne en faveur des consommateurs,
constituant selon lui « le groupe économique à la fois le plus important, mais le moins
organisé et le moins écouté ». Il exprime sa volonté de créer un droit des
consommateurs comportant le droit d’être informé et le droit à la sécurité.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
I/ Historique du droit de la consommation

 En France, développement progressif du droit de la consommation à partir des


années 70.
 Pourquoi ? Déséquilibre de plus en plus marquant entre pro et consommateur.
 Multiplication des contrats d’adhésion : aucune liberté de négociation pour le
consommateur.
 Côté marchand :
 Pouvoir de l’argent
 Pouvoir de la technique : il connaît mieux que quiconque le produit vendu
 Pouvoir de communication : aidé par les recherches en sciences sociales, il sait comment
influencer le client et l’inciter à acheter
 Evolution des méthodes de vente : vente par correspondance, développement des
hypermarchés, nouvelles techniques de marketing…. Contexte favorable à la vente
agressive, à la tromperie et à la commercialisation de produits dangereux.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
II/ Naissance du code de la consommation

 Existence du droit de la conso se fonde sur 2 constats:


 La relation entre le professionnel et le consommateur est naturellement déséquilibrée.
Certains professionnels peuvent alors abuser de cette situation.
 Le code civil n'est pas adapté à la défense du consommateur. En effet, l'article 1134 du
Code civil dispose que : « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux
qui les ont faites. Elles doivent être exécutées de bonne foi ». C'est le principe
d'autonomie de la volonté des parties. Or, en raison du déséquilibre naturel entre le
professionnel et le consommateur, la liberté contractuelle n'est devenue qu'un leurre
dans le contexte de la consommation.
 1993 : partie législative du Code de la consommation
 1997 : partie réglementaire
 Corpus juridique qui compile l’ensemble des lois et règlements destinés à assurer
la protection du consommateur. Branche du droit privé qui déroge fortement au
droit commun.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
II/ Naissance du code de la consommation

 Loi Hamon de 2014 qui instaure notamment :


 Procédure d’action de groupe
 Allongement du délai de rétractation (7 à 14j)
 Obligation pour le vendeur de livrer le bien dans les 30j suivant la commande
 Extension de la garantie obligatoire et gratuite pour les appareils électroménagers, hifi
et ordinateurs (6 mois à 2 ans).
 Création du label « Fait maison » pour que les consommateurs puissent identifier plus
facilement les restaurants qui servent des plats industriels ou non.
 Création de mesures pour éviter le démarchage à domicile
 Augmentation des amendes pénales et peines complémentaires incluant des interdictions
professionnels et fermetures d’établissement
 2016 : refonte du Code pour rendre les textes plus lisibles. Adaptation aux
nouvelles technologies pour les mécanismes classiques de conclusion des contrats,
de l’information du consommateur et responsabilité des pro.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
III/ Sources du droit de la consommation

 Sources internes : Constitution, lois, règlements et décrets qui facilitent la mise


en application de la loi, publications de la commission des clauses abusives,
dispositions prévues par les contrats de vente (CGV, bons de commandes…),
jurisprudence et usages commerciaux
 Sources externes : le droit européen.
 Traité de Rome de 1957, qui crée la CEE. Peu de références au consommateur.
 1975, le conseil de la CEE proclame 5 droits fondamentaux des consommateurs : droit à
la protection de la santé et à la sécurité, protection des intérêts économiques, droit à la
réparation des dommages, droit à l’information, à l’éducation et droit à la
représentation.
 1992, le Traité de Maastricht crée l’UE, et déclare que « la commission européenne
contribue à un niveau élevé de protection des consommateurs ».
 Principe reconduit par le traité de Lisbonne de 2007, et qui donne force contraignante à
la charte des droits fondamentaux de l’UE du 7.12.2000.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
III/ Sources du droit de la consommation

 Règlements européens s’imposent directement dans le droit interne des Etats


membres.
 Les directives, quant à elles, doivent être transposées dans le droit interne.
Par ex, la directive « Omnibus » du 27.11.2019, qui devait être transposée
avant le 28.11.2021, qui concerne le commerce en ligne.
 Accords internationaux : « soft law » car la plupart du temps, se cantonnent à
un cadre non contraignant.
 Directive européenne du 25 mars 2022, entrée en vigueur le 28 mai 2022 qui
renforce les informations que le professionnel doit communiquer au
consommateur en cas de vente à distance.
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
IV/ Caractères du droit de la consommation

 Un droit récent, qui s’est réellement développé avec l’avènement de la


consommation de masse dans les années 70.
 Un droit spécial, sans cesse en évolution, et touchant tous les secteurs
d’activité. Le droit de la consommation ne se cantonne pas à son seul code,
on va retrouver des dispositions protégeant les consommateurs dans le code
civil notamment (garantie contre les vices cachés, responsabilité du fait des
produits défectueux…) ou le code de commerce (réglementation des ventes
en période de solde).
 Un droit régulateur : a pour finalité de protéger le consommateur, mais aussi
de réguler le marché des biens et services.
 Un droit dérogatoire au droit commun : pour rééquilibrer les rapports de
force, il intervient de façon ponctuelle pour corriger les insuffisances du droit
commun.
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit commun -
 Art. 1101 du code civil : « le contrat est un accord de volonté entre 2 ou
plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des
obligations ».
 Ancienne définition : « le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas
faire quelque chose ».
 Art. 1103 : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
faites »
 Chacun est libre de contracter ou non, et le contenu est librement déterminé par les
parties. // Pas vraiment le cas dans un contexte de consommation où l’acte est souvent
dicté par la nécessité, l’urgence… Ce qui peut paralyser la réflexion. De même, elle
peut être empêchée par certains artifices utilisés par le commerçant (pratiques
commerciales, publicité, marketing…), ce qui peut avoir pour corollaire de créer des
envies irrépressibles, de tromper… et de vicier le consentement.
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit commun -
 Pas de possibilité d’annuler le contrat, sauf à démonter l’existence d’une
cause de nullité.
 Pour qu’un contrat soit valable, 4 conditions : le consentement, la capacité,
un objet certain et licite.

 Le consentement : art. 1130 : “L’erreur, le dol et la violence vicient le


consentement lorsqu’ils sont de telle nature que, sans eux, l’une des parties
n’aurait pas contracté ou aurait contracté à des conditions substantiellement
différentes. Leur caractère déterminant s’apprécie eu égard aux personnes
et aux circonstances dans lesquelles le consentement a été donné ”
 L’erreur : vice qui consiste, pour le cocontractant, à avoir une vision erronée de la
réalité. Elle doit porter sur une qualité substantielle de la chose, objet principal
du contrat, donc sur une qualité essentielle et déterminante du contrat.
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit commun -
 L’erreur doit aussi être excusable : si la personne, eu égard à ses compétences ou
sa profession, aurait pu éviter l’erreur, celle-ci ne pourra pas être invoquée comme
vice. De même, si le contrat comprend un aléa, on ne peut pas prendre en compte
l’erreur.
 La violence sera un vice du consentement « lorsqu’une partie s’engage sous la
pression d’une contrainte qui lui inspire la crainte d’exposer sa personne, sa
fortune ou celles de ses proches à un mal considérable » (art. 1140 Code civil).
Concerne toutes les formes de pression, que ce soit de la violence physique ou
morale. Elle sera admise qu’elle soit exercée par une partie au contrat ou par un
tiers.
 Peuvent être apparentés à cette notion de violence l’abus de dépendance économique
(concerne essentiellement les contrats établis entre deux parties dont l’une dépend
économiquement de l’autre) et l’abus de faiblesse (Art. L121-8 et L121-9 Code de la
consommation)
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit commun -
 Le dol « est le fait pour un contractant d’obtenir le consentement de l’autre par
des manœuvres ou des mensonges. Constitue également un dol la dissimulation
intentionnelle d’une information dont il sait le caractère déterminant pour
l’autre partie ». Sans les manœuvres, l’autre partie n’aurait pas contracté.
 Art. 1137 Code civil : le fait pour une partie de ne pas révéler à son cocontractant
son estimation de la valeur de la prestation ne constitue pas un dol.

 Que le vice soit fondé sur le consentement, le dol, la violence ou l’erreur, c’est
une cause de nullité relative qui peut être invoquée pendant 5 ans. La prescription
débute au jour où l’erreur ou le dol est découvert, ou au jour où la violence cesse.

 Nullité relative : protège les intérêts privés, ne peut être invoquée que par la partie
protégée
 Nullité absolue : protège l’intérêt général, toute personne y ayant intérêt peut
l’invoquer
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit commun -
 La capacité de contracter : sont incapables les mineurs non émancipés, et
les majeurs protégés. C’est également une cause de nullité relative. La
prescription commence à courir à compter du jour de la majorité ou de
l’émancipation du mineur.
 Un objet certain qui forme la nature de l’engagement : l’objet du contrat
se résume par les obligations des parties : vente d’un immeuble, location
d’un appartement… L’objet doit être déterminé ou déterminable, il peut
exister ou être futur. De +, pour les contrats onéreux, la contrepartie de cet
objet ne doit pas être illusoire ou dérisoire pour qu’ils soient valables.
 Un objet et une cause licite : des ventes sur des produits contraires à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs ne sont pas valables. De même, la chose doit
être dans le commerce.
 C.Cass, Ch. Commerciale, 24.09.2003 « la marchandise contrefaite ne peut faire
l’objet d’une vente ».
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit de la conso -
 Les clauses abusives : certaines clauses peuvent être annulées d’office ou
par le juge. Clause qui va créer un déséquilibre significatif entre les droits et
obligations des parties au contrat, elles sont réputées non-écrites.
 Indiquer que le consommateur doit installer le modem sous sa propre
responsabilité : manquement aux obligations d’information et de conseil
 Stipuler que le vendeur ne sera tenu d’aucune responsabilité en cas d’impossibilité
d’accès aux services : clause générale d’exclusion de responsabilité.
 Délais de réflexion et délais de rétractation
 Interprétation du contrat en faveur du consommateur de la part du juge.
Art. L 133-2 Code de la conso : « Les clauses des contrats proposés par les
professionnels aux consommateurs ou aux non-professionnels doivent être
présentées et rédigées de façon claire et compréhensible. Elles s'interprètent
en cas de doute dans le sens le plus favorable au consommateur ou au non-
professionnel ».
Focus sur le caractère dérogatoire
- Le droit de la conso -
 Les procédures de résiliation de contrats de services, ou de non-reconduction
de contrats. Certains contrats peuvent inclure une clause de reconduction tacite.
Dans ce cas, le pro est obligé d’informer le consommateur avant la fin de la
période pendant laquelle il peut rejeter la reconduction.
 Il doit l’informer au plus tôt 3 mois avant, et au plus tard 1 mois avant le terme de la
période pendant laquelle il peut rejeter la reconduction. Le consommateur peut mettre
fin gratuitement au contrat si l’information ne lui a pas été communiquée, à partir de la
reconduction ; il peut aussi obtenir remboursement sous 30 jours s’il a fait des avances.
 Le consommateur peut résilier un contrat de vente si la livraison n’a pas été exécutée
sous 30 jours après la conclusion du contrat (si pas de date ou de délai de livraison, ou si
le délai n’est pas respecté).
 Loi 3.01.2008 : le juge peut soulever d’office toutes les dispositions du C.Conso
dans les litiges nés de son application.
 Loi Hamon de 2014 va plus loin : elle impose au juge d’écarter d’office les clauses
dont le caractère abusif ressort des débats (en droit commun, le juge ne peut se
pencher que sur les griefs invoqués par l’une des parties au contrat litigieux).
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

A/ Le consommateur, le non-professionnel et le professionnel


 Notion de consommateur : Loi Hamon qui définit la notion en 2014. « Toute
personne physique qui agit à des fins qui n’entrent pas dans le cadre de son
activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole ». Donc
exclusion des personnes morales.
 Notion de non-professionnel : notion inconnue du droit européen. Introduite
par la loi du 14.03.2016, il s’agit de « toute personne morale qui n’agit pas à
des fins professionnelles ».
 Par contre, il ne bénéficiera pas de l’ensemble des dispositions du code de la
conso, mais de celles qui le désignent expressément : clauses abusives,
interprétation et forme des conventions, contrats de services avec clauses de
reconduction tacite….
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

A/ Le consommateur, le non-professionnel et le professionnel


 Notion de professionnel : « Toute personne physique ou morale, publique ou
privée, qui agit à des fins entrant dans le cadre de son activité commerciale,
industrielle, artisanale, libérale ou agricole, y compris lorsqu’elle agit au
nom ou pour le compte d’un autre professionnel ». C’est donc l’inverse de la
définition du consommateur.
 Qq exceptions permettent de protéger les TPE : par ex avec le droit de
rétractation qui en principe ne s’applique pas aux professionnels. Art. L221-3 C.
Conso: le délai de rétractation s’applique pour les contrats conclus « entre 2 pro
dès lors que l’objet de ces contrats n’entre pas dans le champ de l’activité
principale du pro sollicité et que le nombre de salariés employés par celui-ci est
inférieur ou égal à 5 ».
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consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

B/ Les institutions du droit de la consommation


Les associations de défense des consommateurs.
 Issues de la loi Royer du 27.12.1973. Elles ont plusieurs rôles
 Information des consommateurs sur leurs droits et l’actualité lié à la conso
 Développement du droit de la conso : elles aident les décideurs publics en représentant
les consommateurs auprès des institutions
 Quand elles sont agréées, elles protègent les consommateurs. Elles peuvent les
accompagner dans le règlement des litiges, mener des actions préventive en matière de
lutte contre les clauses abusives…
 Il en existe 15 en France. La plus connue : UFC (union fédérale des
consommateurs), qui publie « UFC que choisir ? » elle appartient au Bureau
Européen des Unions de Consommateurs, qui représentent les associations de
consommateurs des Etats membres auprès des institutions européennes.
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consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

B/ Les institutions du droit de la consommation


Les associations de défense des consommateurs.
 4 conditions cumulatives pour que l’asso soit agréée : exister depuis au moins
1 an ; être déclarée, et donc avoir la personnalité juridique ; exercer une
activité effective et publique en vue de la défense des consommateurs (une
dimension suffisante est requise : au moins 10.000 cotisants pour les asso
nationales) et être indépendante à l’égard de toute forme d’activité
professionnelle
 L’asso pourra se porter partie civile quand l’intérêt collectif des
consommateurs est concerné
 Les personnes physiques victimes peuvent donner un mandat à l’association
pour les représenter. L’asso pourra agir devant les juridictions civiles ou
pénales au nom des consommateurs.
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consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

B/ Les institutions du droit de la consommation


La DGCCRF.
 Relève du ministère de l’économie et des finances. Elle a en charge :
 La protection de la santé et de la sécurité des consommateurs
 L’élaboration de règles, souvent en partenariat avec d’autres administrations. Elle
peut s’appuyer sur des avis d’instances scientifiques, organise des contrôles à tous
niveaux…
 Contrôle en matière alimentaire et domaines à risque : si danger grave, elle peut
prononcer des interdiction de commercialiser, assurer le retrait de la vente et
imposer des modifications de fabrication.
 Protection économique des consommateurs, notamment en les informant.
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consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

B/ Les institutions du droit de la consommation


La DGCCRF.
 Les agents de la DGCCRF ont 2 types de pouvoirs d’enquête :
 Pouvoirs ordinaires : accéder aux locaux pour obtenir des documents et
renseignements. Ils y font des constatations, peuvent prendre des échantillons
pour des analyses, consigner provisoirement des marchandises s’il y a un doute sur
leur conformité, saisir des marchandises non-conformes, utiliser une identité
d’emprunt…
 Pouvoirs exceptionnels, sur autorisation du juge du JLD quand les pouvoirs simples
ne permettent pas de recueillir les preuves
Chap. 1 : origines, sources et acteurs du droit de la
consommation
V/ Les acteurs du droit de la consommation

B/ Les institutions du droit de la consommation


Les organes de concertation.
 Le Conseil national de la consommation : crée en 1997, c’est un organisme consultatif dont le
secrétariat est assuré par la DGCCRF. Il est composé de professionnels et de consommateurs
de multiples secteurs, ainsi que de représentants des différents ministères. Il donne son avis
sur les projets de lois et de règlements.
 L’institut national de la consommation : créé en 1966, il a pour rôle d’informer les
consommateurs et les associations via ses publications, des études juridiques et
économiques, ou des essais comparatifs.
 La commission des clauses abusives : rôle consultatif, elle peut émettre des avis et
recommander la suppression de ce qu’elle estime être des clauses abusives. Elle est placée
sous l’autorité du ministre chargé de la consommation.
 La commission de la sécurité des consommateurs : créée en 1983, elle est composée de
magistrats de la C.Cass et du CE, et de représentants des collèges professionnels et de
consommateurs. Elle recense les incidents et risques, émet des avis avant certaines décisions
de justice, informe le public… Elle peut être saisie par toute personne physique ou morale,
ou s’autosaisir en cas d’accident ou de risque.
Chap. 2 : l’information du consommateur
I/ Obligation générale d’information : le droit commun
 Issue du droit commun des obligations, où la jurisprudence a dégagé
l’existence d’une information loyale, claire et compréhensible. Ces
dispositions sont d’ordre public.
 Art 1104 :« Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. »
 Art 1112-1 : « Celle des parties qui connaît une information dont l'importance est
déterminante pour le consentement de l'autre doit l'en informer dès lors que,
légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son
cocontractant. Néanmoins, ce devoir d'information ne porte pas sur l'estimation de
la valeur de la prestation. Ont une importance déterminante les informations qui
ont un lien direct et nécessaire avec le contenu du contrat ou la qualité des
parties. Il incombe à celui qui prétend qu'une information lui était due de prouver
que l'autre partie la lui devait, à charge pour cette autre partie de prouver qu'elle
l'a fournie. Les parties ne peuvent ni limiter, ni exclure ce devoir. »
 Art 1128 : « Sont nécessaires à la validité d'un contrat : 1° Le consentement des
parties ; 2° Leur capacité de contracter ; 3° Un contenu licite et certain. »
Chap. 2 : l’information du consommateur
I/ Obligation générale d’information : le droit commun

 La personne qui détient une information n’est tenue d’informer que si :


 Elle « connaît une information dont l’importance est déterminante pour le
consentement de l’autre ». Mais aucune information n’est due sur l’estimation de
la vraie valeur de la prestation (Cass. Civ, 17.01.2017), ni sur les faiblesses ou
atouts des concurrents.
 Seulement quand l’autre partie se trouve dans une situation d’ignorance légitime
(elle ne doit pas pouvoir être en possession de l’info, ne pouvait accéder à l’info
déterminante en s’informant classiquement), ou de confiance légitime
(circonstance particulière l’autorisant à se reposer entièrement sur le détenteur
de l’info : obligation de loyauté renforcée).
 Celui qui prétend qu’une information lui est due devra le prouver. // Celui
qui détient l’information devra prouver qu’il l’a fournie.
 Une fois le contrat formé, le professionnel doit informer le consommateur sur
l’éventuel délai de rétractation.
Chap. 2 : l’information du consommateur
I/ Obligation générale d’information : le droit commun
 Ces mesures relèvent de la protection préventive du consentement qui bénéficie en outre
d'une protection curative à travers la théorie des vices du consentement en droit civil.
 Art 1602 : « Le vendeur est tenu d'expliquer clairement ce à quoi il s'oblige. Tout pacte
obscur ou ambigu s'interprète contre le vendeur. »
 L’obligation d’information comprend plusieurs volets définis par la jurisprudence :
 Le devoir de renseignement : il s'agit du devoir d'apporter au consommateur des
renseignements précontractuels, mais aussi des informations durant la période contractuelle.
L’obligation de renseignement contractuel du vendeur sera relative aux conditions d’utilisation
et aux précautions d’emploi de la chose. Il doit donc renseigner l’acheteur sur les contre-
indications du produit, ses limites et bien souvent fournir une notice explicative ou un mode
d’emploi ainsi qu'un support SAV.
 Le devoir de conseil : plus large que l’obligation de renseignement. Le professionnel ne se
borne plus dans ce cas à énoncer les faits (renseignements précontractuels et contractuels). Il
doit conseiller l'autre partie dans ses choix en tenant compte de sa situation et doit évoquer les
conséquences (positives et négatives) techniques et pécuniaires des choix envisagés. Par ex :
obligation de conseil de l'expert-comptable ou du banquier par rapport à tel ou tel
placement...
Chap. 2 : l’information du consommateur
I/ Obligation générale d’information : le droit commun
Dans une récente affaire, un particulier avait fait installer par un professionnel
un système d’arrosage automatique alimenté par l’eau d’un puits.
Quelques temps après la mise en route du système, il avait constaté que les murs
de son jardin se coloraient de tâches rougeâtres et que les impuretés contenues
dans l’eau de forage entraînaient l’obstruction des arroseurs et, par voie de
conséquence, la détérioration du matériel et de la pelouse.
Invoquant le manquement du professionnel à son devoir d’information et de
conseil, il l’avait assigné en justice pour obtenir le remboursement du produit et
l’allocation de dommages-intérêts.
Les juges lui ont donné gain de cause : pour eux, le vendeur avait l’obligation de
se renseigner sur les conditions environnementales d’implantation du matériel
d’arrosage proposé afin d’être en mesure d’informer l’acquéreur, de façon claire
et précise, sur les risques, notamment d’obstruction des arroseurs, tenant à la
nature de l’eau utilisée (en l’occurrence, l’eau avait des propriétés ferrugineuses
(qui contient du fer)).
Chap. 2 : l’information du consommateur
I/ Obligation générale d’information : le droit commun
 Le devoir de mise en garde : il s'agit pour le professionnel d'alerter son client sur
les conséquences des actes envisagés par ce dernier. Par exemple, le prestataire
informatique est tenu d'attirer l'attention de son client sur les éventuelles erreurs
que celui-ci aurait pu commettre ainsi que sur les risques, problèmes, contraintes
ou limites que peuvent engendrer les différentes opérations envisagées (Cass. Civ
1ère., 14 déc. 1982). Autre ex : le devoir de mise en garde du prêteur consiste
pour l'établissement de crédit à alerter l'emprunteur au regard de ses capacités
financières et du risque d'endettement né de l'octroi du prêt (Cass. ch. mixte, 29
juin 2007).

 L’obligation générale d’information fait avant tout appel aux sanctions


générales du droit civil (le dol) et du droit pénal (tromperie, publicité
trompeuse…) qui permettent d’obtenir la nullité du contrat et/ou mettre en
jeu la responsabilité civile ou pénale du professionnel.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
A/ Les informations de base
 L’art. L111-1 définit l’obligation d’information : « Avant que le consommateur ne soit lié par
un contrat de vente de biens ou de fourniture de services, le professionnel communique au
consommateur, de manière lisible et compréhensible, les informations suivantes :
1° Les caractéristiques essentielles du bien ou du service, compte tenu du support de
communication utilisé et du bien ou service concerné ;
2° Le prix du bien ou du service, en application des articles L. 112-1 à L. 112-4 ;
3° En l'absence d'exécution immédiate du contrat, la date ou le délai auquel le
professionnel s'engage à livrer le bien ou à exécuter le service (ne pouvant excéder 30 jours).
;
4° Les informations relatives à son identité, à ses coordonnées postales, téléphoniques et
électroniques et à ses activités, pour autant qu'elles ne ressortent pas du contexte ;
5° S'il y a lieu, les informations relatives aux garanties légales, aux fonctionnalités du
contenu numérique et, le cas échéant, à son interopérabilité, à l'existence de toute
restriction d'installation de logiciel, à l'existence et aux modalités de mise en œuvre des
garanties et aux autres conditions contractuelles ;
6° La possibilité de recourir à un médiateur de la consommation dans les conditions prévues
au titre Ier du livre VI. La liste et le contenu précis de ces informations sont fixés par décret
en Conseil d'Etat. »
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
A/ Les informations de base
 Avant, le pro était libre de mettre ces informations sur le support de son
choix : affiche, catalogue, site… Depuis la loi Hamon, elles doivent être
fournies sur papier ou tout autre type de support durable avec l’accord du
consommateur.
 L’info devant être claire et compréhensible, elle doit être :
 Délivrée en langue française
 Loyale : donc ne pas induire le consommateur en erreur.
 Complète : il faut informer le consommateur sur l’ensemble des éléments
susceptibles d’influencer sa décision.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
B/ Le devoir d’information et les contrats de fourniture de services
 Art L111-2 du Code de la consommation: « Outre les mentions prévues
à l'article L.111-1, tout professionnel, avant la conclusion d'un contrat de
fourniture de services et, lorsqu'il n'y a pas de contrat écrit, avant l'exécution
de la prestation de services, met à la disposition du consommateur ou lui
communique, de manière lisible et compréhensible, les informations
complémentaires relatives à ses coordonnées, à son activité de prestation de
services et aux autres conditions contractuelles, dont la liste et le contenu
sont fixés par décret en Conseil d'Etat.
Les informations complémentaires qui ne sont communiquées qu'à la
demande du consommateur sont également précisées par décret en Conseil
d'Etat. »
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
B/ Le devoir d’information et les contrats de fourniture de services
 En plus des informations précitées, le professionnel doit communiquer ou mettre à la
disposition du consommateur des informations complémentaires et ce, avant la conclusion du
contrat ou avant l’exécution de la prestation lorsqu’il n’y a pas de contrat écrit :
 Le statut, la forme juridique de l’entreprise et ses coordonnées. Le cas échéant, le
numéro d’inscription au RCS ou au RM ;
 Si son activité est soumise à un régime d’autorisation, le nom et l’adresse de
l’autorité l’ayant délivrée ;
 S’il est assujetti à la TVA et identifié par un numéro, son numéro individuel
d’identification ;
 S’il est membre d’une profession réglementée, son titre professionnel, l’État
membre dans lequel il a été octroyé ainsi que le nom de l’ordre ou de l’organisme
professionnel auprès duquel il est inscrit ;
 Le cas échéant, les clauses contractuelles relatives à la législation applicable et la
juridiction compétente ;
 l’éventuelle garantie financière ou assurance de responsabilité professionnelle
souscrite par lui, les coordonnées de l’assureur ou du garant ainsi que la couverture
géographique du contrat ou de l’engagement ;
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
B/ Le devoir d’information et les contrats de fourniture de service
 Si le consommateur le demande, le pro devra donner les informations
complémentaires suivantes :
 Un devis suffisamment détaillé lorsqu’un prix exact ne peut pas être indiqué ;
 Pour les professions réglementées, une référence aux règles professionnelles applicables
dans l’État membre de l’Union européenne sur le territoire duquel ce professionnel est
établi et aux moyens d’y avoir accès ;
 Des informations sur leurs activités pluridisciplinaires et leurs partenariats qui sont
directement liés au service concerné et sur les mesures prises pour éviter les conflits
d’intérêts. Ces informations figurent dans tout document d’information dans lequel le
prestataire présente de manière détaillée ses services ;
 Les éventuels codes de conduite, l’adresse électronique à laquelle ils peuvent être
consultés ainsi que les versions linguistiques disponibles ;
 Les conditions de recours à des moyens extrajudiciaires de règlement des litiges, lorsque
ces moyens sont prévus par un code de conduite, un organisme professionnel ou toute
autre instance.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
C/ Devoir d’information et pièces détachées
 Art. L111-4 : « Le fabricant ou l'importateur de biens meubles informe le vendeur
professionnel de la période pendant laquelle ou de la date jusqu'à laquelle les
pièces détachées indispensables à l'utilisation des biens sont disponibles sur le
marché. Cette information est délivrée obligatoirement au consommateur par le
vendeur de manière lisible avant la conclusion du contrat et confirmée par écrit
lors de l'achat du bien. Dès lors qu'il a indiqué la période ou la date mentionnées
au premier alinéa, le fabricant ou l'importateur fournit obligatoirement, dans un
délai de deux mois, aux vendeurs professionnels ou aux réparateurs, agréés ou
non, qui le demandent les pièces détachées indispensables à l'utilisation des biens
vendus. »
D/ Une charge de la preuve pesant sur le professionnel
 Art. L111-5 : la charge de la preuve de l’information du consommateur pèse
exclusivement sur le professionnel.
 La présence d’une clause-type indiquant que ces informations ont été fournies est
insuffisante : CJUE, 18.12.2014.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
E/ Devoir d’information et contrats conclus à distance
 Les professionnels doivent fournir de manière lisible et compréhensible, et
sur support durable, les informations précitées, mais également les
informations suivantes (art. L221-5) :
 S’il existe, les conditions, le délai et les modalités d’exercice du droit de
rétractation, ainsi qu’un formulaire-type de rétractation.
 Le cas échéant, le fait que le consommateur supporte les frais de renvoi en cas de
rétractation
 l’obligation du consommateur de payer les frais, s’il exerce son droit de
rétractation d’un contrat de prestation de service, distribution d’eau, fourniture
de gaz ou d’électricité s’il a demandé l’exécution du contrat avant la fin du délai
de rétractation.
 S’il ne peut pas être exercé, l’information selon laquelle le consommateur ne
bénéficie pas du droit de rétractation
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
F/ La communication des prix
 Art. L112-1 : « Tout vendeur de produit ou tout prestataire de services informe le
consommateur, par voie de marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre
procédé approprié, sur les prix et les conditions particulières de la vente et de
l'exécution des services (...) »
 Art. L112-3 : « Lorsque le prix ne peut être raisonnablement calculé à l'avance du
fait de la nature du bien ou du service, le professionnel fournit le mode de calcul
du prix et, s'il y a lieu, tous les frais supplémentaires de transport, de livraison
ou d'affranchissement et tous les autres frais éventuels. Lorsque les frais
supplémentaires ne peuvent raisonnablement être calculés à l'avance, le
professionnel mentionne qu'ils peuvent être exigibles. »
 Pour s'assurer du bon respect de la réglementation liée à l'affichage et l'étiquetage
des produits, les professionnels tels que les producteurs, les fabricants, les
commerçants ou encore les agents immobiliers peuvent, de leur propre initiative,
depuis le 1er octobre 2017, demander, via un formulaire en ligne, à la DGCCRF de
se prononcer sur la validité de leur dispositif d'étiquetage, d'affichage ou de
marquage des prix.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
G/ Devoir d’information et plateformes numériques
 Sont considérés comme des plateformes numériques les comparateurs, les
moteurs de recherche, les plateformes collaboratives, les marketplaces et les
réseaux sociaux (art. L111-7)
 Elles ont l’obligation de fournir une information loyale et transparente aux
utilisateurs.
 Sur les CGU et les modalités de référencement, classement et déréférencement
des contenus, biens ou services.
 L’existence d’une relation contractuelle, d’un lien capitalistique ou d’une
rémunération à son profit si cela influence le classement ou le référencement des
contenus, biens ou services
 La qualité de l’annonceur, et les droits et obligations en matière civile et fiscale.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
G/ Devoir d’information et plateformes numériques
 Pour les comparateurs, ils doivent informer sur les éléments de la
comparaison, et ce qui relève de la publicité.
 Lorsqu’un certain seuil de nombre de connexion est atteint, les opérateurs de
plateforme en ligne doivent élaborer et diffuser aux consommateurs des
bonnes pratiques, visant à renforcer les obligations de clarté, de transparence
et de loyauté.
 Les personnes physiques ou morales dont l’activité consiste à collecter,
modérer ou diffuser des avis en ligne de consommateurs doivent délivrer une
information loyale, claire et transparente sur les modalités de publication et
de traitement des avis. Elles doivent préciser si ces avis sont contrôlés ou
non, avec les caractéristiques principales du contrôle, afficher la date de
l’avis et ses MAJ, les raisons pour laquelle un avis n’est pas publié, et une
procédure de signalement en cas de doute sur l’authenticité d’un avis.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
H/ Règles particulières d’information pour le consommateur
 Pour certains biens ou services, le professionnel doit remettre des documents
d’information spécifiques, avant la signature du contrat.
 Assurances et mutuelles : Fiche d'information sur les prix et les garanties
proposées.
 Établissements de crédit : conditions d'utilisation du compte bancaire, prix des
différents services et engagements de l'établissement.
 Artisans du secteur du bâtiment et de l'équipement de la maison : Taux horaire de
main-d'œuvre, modalités de décompte du temps estimé, prix TTC des prestations
forfaitaires, frais de déplacement, caractère payant ou gratuit du devis, conditions
de rémunération. S'ils disposent d'un site internet, ils doivent y afficher le barème
des prix des principales prestations proposées. Ils doivent par ailleurs remettre au
client, avant la réalisation des travaux, un document reprenant les informations
fournies dans l'ordre de réparation (liste des travaux à effectuer) et le devis.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
I/ Les CGV
 Ce sont les informations légales et obligatoires fournies par l’entreprise aux
clients concernant les conditions et modalités de la vente.
 Elles décrivent les conditions appliquées par l’entreprise
 Permet de limiter les litiges, car c’est sur leur base qu’on va définir la
responsabilité du vendeur et de l’acheteur.
 Quand il achète, le consommateur est censé connaître et accepter les CGV.
 Elles sont obligatoires pour les consommateurs, mais pour les relations B2B
elles ne le sont pas (mais conseillées, car si le professionnel les demande, le
vendeur doit les fournir).
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
I/ Les CGV
 Mentions obligatoires dans les CGV entre pro :
 Les conditions de règlement : délais de paiement, pénalités de retard, indemnités pour
frais de recouvrement
 Les éventuelles réductions de prix et conditions d’escomptes
 Le barème des prix unitaires
 Mentions obligatoires dans les CGV pour les consommateurs
 Caractéristiques essentielles du bien ou service
 Prix ou éléments de calcul du prix
 Délai de livraison
 Garanties légales de conformité et de vices cachés
 Modalités d’exercice du droit de rétractation le cas échéant
 Moyens de recours en cas de litige.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
I/ Les CGV
 On retrouvera également dans les CGV ou CPV :
 Les modalités de paiement
 Le mode d'emploi ou les conditions d'utilisation ;
 Les conditions d'entretien ;
 Les modalités prévues pour le traitement des réclamations ;
 La durée du contrat lorsqu’il s’agit d’un CDD, ou les conditions de résiliation du contrat lorsqu’il s’agit d’un contrat de
CDI ou à tacite reconduction ;
 L’interopérabilité du contenu numérique avec certains matériels ou logiciels dont le professionnel a ou devrait
raisonnablement avoir connaissance, ainsi que les fonctionnalités du contenu numérique, y compris les mesures de
protection technique applicables ;
 Clause relative aux cas de force majeure ;
 Clause relative à la réserve de propriété
 Clause relative à la limitation de responsabilité du vendeur
 Clause relative au transfert des risques durant l’exécution de la livraison
 Toute autre information devant être portée à l'attention du consommateur (devoir d'information) si ces dernières ne
figurent pas sur un document annexe ou autre dispositif.
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
I/ Les CGV
 Attention aux clauses abusives ! Si une clause vide de substance l’obligation
essentielle du vendeur, celle-ci doit être réputée non-écrite (art. 1169 code
civil)
 Cass. Com, 29 juin 2010, Faurecia : seule est réputée non-écrite la clause
limitative de réparation qui contredit la portée de l’obligation essentielle souscrite
par le débiteur.
 Cass. Com, 22 octobre 1996, Chronopost : dès lors que la société Chronopost,
spécialiste du transport rapide garantissant la fiabilité et la célérité de son service,
s’engage à livrer les plis d’une société dans un délai déterminé, la clause limitative
de responsabilité, qui contredit la portée de l’engagement prix, doit être réputée
non-écrite.
 Liste noire et liste grise des clauses abusives : Art. R212-1 et R212-2 C.Conso
Chap. 2 : l’information du consommateur
II/ L’obligation d’information prévue par le C.Conso
J/ Bon de commande, devis, arrhes et acomptes
 La plupart des contrats de consommation ne font pas l’objet d’un écrit : un ticket de
caisse vaut contrat de vente. On peut avoir un écrit, soit parce que c’est obligatoire
(PS supérieure à 1.500€), soit parce que les parties le souhaitent.
 Cet écrit peut prendre la forme d’un contrat, d’un bon de commande, d’un devis…
dont la signature va engager le client. Souvent, cela s’accompagne du versement d’une
somme : des arrhes ou un acompte.
 Acompte : 1er versement à valoir sur un achat. Il implique un engagement ferme des 2 parties :
l’obligation d’acheter pour le consommateur, celle de fournir la marchandise pour le
commerçant. Aucune possibilité de dédit, et le consommateur peut être condamné à payer des
dommages-intérêts s’il se rétracte. Même le commerçant ne peut pas se raviser, quand bien
même il rembourserait l’acompte.
 Arrhes : elles sont perdues pour le consommateur, sauf dispositions contraires prévues au
contrat, s’il annule une commande ou se désiste, mais il ne peut être contraint à
l'exécution du contrat. L'engagement n'est donc pas ferme de son côté. Par contre, si le
vendeur ne livre pas ou n'exécute pas la prestation sur laquelle il s'est engagé, il peut
être condamné à rembourser au consommateur le double des arrhes versées.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivrées par les signes de qualité et
d’origine
A/ Les signes officiels
 Regroupe un ensemble de démarches volontaires, encadrées par les pouvoirs
publics, qui permettent aux entreprises de valoriser leurs produits et leur savoir-
faire, et qui permettent également aux consommateurs de leur garantir qu’ils
acquièrent des produits ou services répondant à des caractéristiques particulières.
 Le contrôle, en France est opéré par :
 Le Comité Français d’accréditation (COFRAC), et agréé par l’Institut National de
l’Origine et de la Qualité.
 La DGCCRF qui contrôle les produits mis sur le marché.
 L’INPI qui homologue les indications géographiques protégeant les produits industriels et
artisanaux.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
A/ Les signes officiels
 Les signes officiels européens :
 L’Appellation d’Origine Protégée (AOP) : garantit un lien très fort du produit avec son terroir. La
qualité résulte exclusivement du milieu naturel et du savoir-faire. En France, concerne notamment les
produits laitiers, mais aussi d’autres produits (Noix de Grenoble…).il existe des AOP européennes (AOP
« Gorgonzola » Italie) ou de pays tiers (AOP Suisse « Gruyère »).
 L’Indication Géographique Protégée (IGP) : relation entre le produit et son origine est moins forte,
mais suffisante pour conférer une caractéristique ou une réputation à un produit. Ex : l’IGP « Pruneau
d’Agen », « Bayerische bier » pour l’Allemagne, ou « Thé Darjeeling » pour les pays tiers.
 La Spécialité Traditionnelle Garantie (STG) : atteste qu’un produit alimentaire a été fabriqué selon
une recette considérée comme traditionnelle. Ex : mozzarella pour l’Italie, les moules de Bouchot
pour la France. Il en existe une cinquantaine.
 L’Agriculture biologique : les produits doivent contenir au moins 95% d’ingrédients agricoles certifiés
biologiques pour que l’appellation » bio » puisse apparaître dans la dénomination de vente. En
dessous, peut seulement figurer dans les ingrédients.
 Label Ecologique – Ecolabel européen : atteste du respect de caractéristiques qui rendent les produits
plus respectueux de l’environnement tout au long de leur cycle de vie.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
A/ Les signes officiels
 Les signes nationaux :
 Les appellations d’origine simple : garantit le lien étroit entre le produit et son milieu
géographique et le savoir-faire local.
 Les indications géographiques protégeant les produits industriels et artisanaux (IGPIA) : signe
distinctif qui permet de distinguer l’origine géographique d’un produit, ou de certaines de ses
caractéristiques. Le lien est plus souple que pour les AO, mais suffisant pour conférer au
produit des qualités, des caractéristiques ou une réputation. Ex : Granit de Bretagne,
Porcelaine de Limoges
 Appellations d’origine contrôlée (AOC) : label français qui répond aux critères de l’AOP
européenne. Depuis 2012, pour les produits autres que le vin, le terme AOC est remplacé par
AOP dès que le produit est enregistré au niveau européen. L’AOC est donc une étape vers l’AOP,
mais peut aussi concerner les produits non couverts par la règlementation européenne.
 Label Rouge : créé dans les années 60, le Label Rouge est défini dans le code rural et de la
pêche maritime. Il atteste qu’une denrée alimentaire ou un produit agricole non alimentaire et
non transformé possède des caractéristiques spécifiques, préalablement fixées dans un cahier
des charges, établissant un niveau de qualité supérieure. Existe + de 400 produits Labels rouges
homologués.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
A/ Les signes officiels
 Les signes nationaux :
 Certification de conformité : créée en 1988, démarche gérée par le ministère
chargé de l’agriculture. Elle est individuelle, ou venir d’un groupement de
professionnels. Un cahier des charges précise comment sont mises en œuvre les
exigences et recommandations, ainsi que les principaux points à contrôler.
 Le label fait maison : signale les plats cuisinés ou transformés sur place, à partir de
produits frais, bruts ou de produits traditionnels de cuisine. Elle permet de
distinguer ces plats des plats industriels, prêts à l’emploi, achetés en grande
surface ou auprès d’un grossiste. C’est un simple dispositif d’information du
consommateur, il n’y a pas de contrôle préalable. Mais les sanctions, en cas de
non-respect, sont celles prévues en matière de publicité mensongère.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
B/ Les mentions valorisantes
 Le code rural et de la pêche maritime les énumère. On peut citer :
 La dénomination européenne et la mention nationale « produit de montagne ».
 Le qualificatif « fermier » ou la mention « produit de la ferme »
 Les exigences environnementales. Depuis le Grenelle de l’environnement de 2006, les
exploitants agricoles qui utilisent des modes de production respectueux de
l’environnement peuvent bénéficier d’une certification qui comporte 3 niveaux
d’exigences environnementale : respect des aides de la PAC (niveau 1), certification
environnement de l’exploitation – agriculture raisonnée (niveau 2) et la haute valeur
environnementale (niveau 3)
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
C/ Les signes non officiels de l’origine et de la qualité
 La certification des services et des produits autres qu’alimentaires : la
certification est une activité par laquelle un organisme indépendant va demander
que l’on atteste que le produit est bien conforme à des caractéristiques décrites
dans un référentiel.
 Le label origine France garantie : il existe des labels volontaires privés faisant
référence à l’origine, créés par des organismes privés. L’octroi des labels repose
sur des cahiers des charges définis par les organismes certificateurs eux-mêmes,
qui exercent un contrôle a posteriori.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
D/ Les signes de conformité à une réglementation
 Ne pas confondre les signes officiels de qualité, et les signes de conformité à la
réglementation.

 Marquage CE : marquage de conformité obligatoire indiquant que les produits


industriels respectent toutes les exigences essentielles de sécurité prévues dans
les directives européennes.
 Conformité métrologie (« e ») : sur l’étiquette ou l’emballage de certains
produits préemballés, la quantité est parfois suivie de la lettre « e ». L’apposition
de cette lettre signifie que la quantité indiquée a été dûment contrôlée par le
professionnel.
Chap. 2 : l’information du consommateur
III/ Informations délivres par les signes de qualité et
d’origine
E/ Les symboles à visée environnementale
 L’anneau de möbius : signifie que le produit ou l’emballage est recyclable.
 Point vert : symbole qui indique que le fabricant verse une contribution pour le
système de recyclage du carton, de l’aluminium ou du plastique de l’emballage de
son produit, mais sa présence ne signifie par que l’emballage sera effectivement
recyclé.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
 Directive européenne 10.09.1984 définit la publicité : « toute forme de
communication faite dans le cadre d’une activité commerciale, industrielle,
artisanale ou libérale dans le but de promouvoir la fourniture de biens ou
services, y compris les biens immeubles, les droits et les obligations ».
 Publicité désigne donc les moyens utilisés par une entreprise, un pro, ou un
commerçant pour faire connaître ses produits, services, sa marque ou sa société.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
A/ Règles générales
 Mentions légales obligatoires : sur les documents commerciaux et publicitaires, il
faut faire figurer des informations sur leur identité, afin d’assurer une information
loyale du consommateur.
 Numéro SIREN, lieu du siège social, mention RCS.
 Si la publicité se fait sur des flyers ou tracts, il faut rajouter nom et adresse de
l’imprimeur, ou la mention « Imprimé par nos soins » + mention « ne pas jeter sur la voie
publique ».

 Langue française : pour que l’information soit claire et compréhensible, la


publicité doit être formulée en langue française (Loi Toubon du 4.08.1994)
 La publicité en langue étrangère est possible, mais elle doit être accompagnée d’une
traduction en français.
 Amende de 750€ par support publicitaire émis.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
A/ Règles générales
 Obligation de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui :
 Interdiction donc des publicités mensongères, des publicités discréditant les produits ou
services d’un concurrent, ainsi que les publicités utilisant, reproduisant ou imitant la
marque d’autrui sans son accord. L’imitation, l’utilisation ou la reproduction d’une
marque (au sens large : logo, charte graphique…) peut constituer un acte parasitaire.
 La pub ne doit pas porter atteinte au droit à l’image, attribut de la personnalité. Pas de
droit à l’image pour les biens meubles ou immeubles, sauf si la publicité cause au
propriétaire un trouble de jouissance.
 Les publicités violant un droit de propriété intellectuelle, notamment avec une œuvre
artistique, sont interdites. Si les œuvres ne sont pas tombées dans le domaine public,
l’accord de l’auteur est obligatoire.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
A/ Règles générales
 Mensonge & publicité mensongère : les pratiques commerciales dites trompeuses
sont interdites. Induire en erreur le consommateur, au travers d’une publicité, est
interdit, notamment lorsque les allégations fausses portent sur le prix, la
quantité, la nature, la composition….
 Pas nécessaire d’être commerçant pour devoir respecter ces différentes obligations.
 Pour déterminer si une publicité peut induire ou non en erreur, les juges se réfèrent à la
notion de consommateur moyen, sachant faire la différence entre tromperie et
hyperbole publicitaire (exagération d’une qualité d’un produit présenté dans des
conditions imaginaires d’utilisation).
 Diffusion d’une publicité mensongère : 2 ans + 300.000€ d’amende qui peut être portée
jusqu’à 50% du budget de communication, cessation de la publicité, publication de la
décision de justice…
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
B/ Règles spécifiques à certains supports
 Courriel & autres moyens électroniques : quand le message publicitaire est
diffusé par voie électronique, il doit pouvoir être clairement identifié comme une
publicité, et rendre clairement identifiable la personne physique ou morale pour
le compte de laquelle la publicité est réalisée.
 L’envoi de messages publicitaires par courrier électronique, SMS (…), nécessite que
la personne destinataire de la publicité, en qualité de consommateur, ait
préalablement accepté de recevoir cette publicité, et qu’elle ait la possibilité de
s’opposer à l’envoi de prospections.
 Par voie d’affichage : elle doit être conforme à certaines dispositions du code de
l’environnement. Par ex, la publicité sur les immeubles ou dans certains milieux
classés, sur les arbres… est interdite, tout comme l’affichage sauvage.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
B/ Règles spécifiques à certains supports
 Par voie télévisuelle : elle est encadrée par le conseil supérieur de l’audiovisuel
(devenu ARCOM). Les messages publicitaires doivent clairement être annoncés et
identifiés comme tels, et doivent obéir à des règles sur le contenu et sur la forme.
Il s’agit notamment de :
 Respecter la dignité de la personne humaine
 Être exempte de toute discrimination
 Être conçue dans le respect des intérêts du consommateur
 Ne contenir aucun élément choquant (convictions religieuses, philosophiques ou
politiques des personnes).
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
C/ La publicité réglementée
 La publicité pour les médicaments : la règlementation n’est pas la même selon
que le message s’adresse au public ou aux professionnels.
 La publicité doit présenter le médicament ou le produit de façon objective. Celle
qui est dirigée vers le public est soumise à une autorisation délivrée par l’agence
du médicament après avis de la commission de contrôle.
 La publicité à destination du public ne doit pas présenter de produits soumis à
prescription médicale.
 La publicité pour le tabac : le CSP pose le principe d’interdiction de toute
publicité directe ou indirecte pour les produits du tabac, quel que soit le
support.
 Est considérée comme publicité indirecte la publicité en faveur d’un organisme,
d’un service, d’un article ou produit autre que le tabac lorsque par son graphisme,
sa présentation, l’utilisation d’une marque ou d’un emblème ou d’un autre signe
distinctif, elle rappelle le tabac.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
C/ La publicité réglementée
 Principe qui n’est pas absolu, il ne s’applique pas aux enseignes de débit de tabac,
ni aux affichettes disposées dans ces établissements. Le CSP n’interdit pas non plus
la retransmission par télévision des compétitions de sport mécanique qui se
déroulent dans des pays où la publicité pour le tabac est autorisée.
 Infractions aux règles relatives à la pub pour le tabac sont punies de 100.000€
d’amende. En cas de propagande ou de publicité interdite, le maximum de
l’amende peut être porté à 50% du montant des dépenses consacrés à l’opération
illégale.
 Sur l’étiquetage et le conditionnement, la règlementation est également stricte :
paquets + apposition obligatoire des avertissements sanitaires ou écrits sur les
unités de conditionnement, modalités d’inscription des teneurs maximales en
goudron, nicotine…
 La loi de 2016 a étendu les principes de la loi Evin à tous les produits de vapotage.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
C/ La publicité réglementée
 Circulaire du 28.03.2012 qui porte sur la représentation d’œuvres artistiques et
culturelles et d’images de fumeurs : on invite les pouvoirs publics à être
extrêmement vigilant vis-à-vis de la diffusion d’une personne consommant du
tabac dès lors qu’elle dépasserait le champ strictement nécessaire de la
manifestation artistique pour laquelle elle est utilisé.
 CEDH 5.03.2009 Ponson VS France, affaire dans laquelle la Cour Européenne laisse
une grande marge de manœuvre aux Etats pour lutter contre le tabagisme, en
considérant qu’on peut porter atteinte à la liberté d’expression pour lutter contre
le tabagisme.
 Condamnation pour publicité clandestine, et la CJUE va confirmer la possibilité de
restreindre la liberté d’expression pour combattre le tabagisme
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
C/ La publicité réglementée
 La publicité pour l’alcool : elle doit respecter certaines conditions pour être licite. Une boisson
considérée comme alcoolisée est celle qui a un degré supérieur à 1,2 et leur publicité n’est pas
interdite mais strictement encadrée.
 Quant aux supports : la presse écrite, à l’exclusion des publications destinées à la jeunesse,
radio dans des tranches horaires précises, affiches et enseignes, affichettes et objets dans les
lieux de vente ou les camions de livraison. Sont donc exclues les publicités sur les supports
touchant le plus de consommateurs : télé, cinéma, internet…. Tout site internet de marque
d’alcool doit pouvoir justifier d’un dispositif qui permet de filtrer les visiteurs selon leur âge.
 Quant au contenu des messages : la pub autorisée pour les boissons alcoolisées est limitée à
l’indication du degré d’alcool, de l’origine, de la dénomination, de la composition du produit,
du nom et de l’adresse du fabricant, des agents et dépositaires ainsi que du mode
d’élaboration, des modalités de vente et du mode de consommation du produit. Elle peut
comporter des références relatives aux terroirs de production, appellations d’origine ou
indications géographiques, ainsi que des références objectives à la couleur et aux
caractéristiques olfactives et gustatives du produit.
 Sauf cas particulier, il doit y avoir un message sanitaire préventif « l’abus d’alcool est
dangereux pour la santé » + la mention « à consommer avec modération ».
 En cas d’infraction, 75.000€ d’amende, jusqu’à 50 % du budget.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
C/ La publicité réglementée
 La publicité pour les crédits : elles sont encadrées pour permettre au
consommateur de prendre une décision réfléchie. Toute publicité pour un crédit à
la consommation communiquant notamment un taux d’intérêt ou des informations
chiffrées, liées au coût du crédit mentionne de façon claire et précise certaines
informations à l’aide d’un exemple représentatif. Cela concerne notamment : le
taux débiteur et la nature fixe, variable ou révisable du taux, les infos relative )
tous les frais compris dans le coût total du crédit, le montant total du crédit…
 Mentions qui doivent figurer dans le corps principal du texte. Les infos relatives au
taux d’intérêt doivent apparaître dans une taille de caractère plus importante que
les autres.
 La mention suivante doit apparaître « un crédit vous engage et doit être
remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager ».
 D’autres secteurs sont réglementés, pour des raisons de déontologie et de
santé publique : les armes à feu, l’assistance juridique, les jeux de hasard…
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
D/ La publicité comparative
 Longtemps interdite en France car on l’assimilait à une pratique qui pouvait
rapidement déraper vers des formes de dénigrement et de concurrence déloyale. Elle a
été autorisée par la loi du 18.01.1992, pour ses effets positifs en termes d’informations
du consommateur.
 La publicité comparative consiste à comparer des biens ou services de différentes
marques déposées en identifiant, implicitement ou explicitement, un concurrent ou
des biens ou services proposés par un concurrent.
 On parle donc de publicité comparative même si le concurrent n’est pas désigné
explicitement, mais facilement identifiable par le consommateur, à travers les produits u
services présentés dans la pub.
 Il ne peut y avoir de publicité comparative qu’entre concurrents. Par ex, les
publications de sites de comparaisons en ligne, quand ils ne sont pas eux-mêmes
concurrents des entreprises présentées, ne sont pas de la publicité comparative
(mais sont dans l’obligation d’indiquer s’il y a un lien capitalistique avec l’une
d’entre elles).
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
D/ La publicité comparative
 Elle est licite si :
 Elle n’est pas trompeuse ou de nature à induire en erreur.
 Elle porte sur des biens et services qui répondent aux mêmes besoins ou ayant le
même objectif.
 Elle compare objectivement une ou plusieurs caractéristiques essentielles,
pertinentes, vérifiables et représentatives de ces biens ou service, dont le prix
peut faire partie. (Exclusion donc du jugement de valeur, comme la critique du
design).
 Elle est interdite si elle tire indûment profit de la notoriété d’une autre
marque, entraîne le discrédit ou le dénigrement des marques, engendre une
confusion dans l’esprit du consommateur avec une autre marque ou encore
présente des biens ou services comme une imitation ou reproduction d’un
autre marque.
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires
D/ La publicité comparative
 Elle ne peut pas apparaître sur certains supports : les emballages, les factures, les
titres de transport, les moyens de paiement ou les billets d’accès à des spectacles
ou à des lieux ouverts au public.
 En cas de manquement, les concurrents ou la DGGCCRF peuvent engager des
actions :
 Concurrence déloyale devant les juridictions civiles
 Publicité trompeuse ou action en contrefaçon devant les juridictions pénales
 Sanction pécuniaire + interdiction d’exercer une activité commerciale ou
industrielle (…)
 Affichage de la décision, voire diffusion d’annonces rectificatives aux frais du
condamné
 Réparation du préjudice
Chap. 3 : l’encadrement des pratiques commerciales
I/ Réglementation des messages publicitaires

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