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I. La notion de consommateur
« Est considérée comme un consommateur toute personne physique qui agit à des fins qui n'entrent pas dans le cadre
de son activité [professionnelle] commerciale, industrielle, artisanale ou libérale ».
L'Ordonnance du 14 mars 2016 donne également une définition du non-professionnel, mais celle-ci est différente de celle du
consommateur :
« est un non-professionnel « toute personne morale qui agit à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de son activité
commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole ».
Le consommateur comme le non-professionnel dans certaines hypothèses, par ignorance ou par faiblesse, risque de
s'engager à la légère ou d'être abusé.
L'obligation d'information est précisée aux articles L. 111-1 (pour le vendeur) et L. 111-2 (pour le prestataire de services) du
Code la consommation.
- sur les prix, incluant tous les frais y compris ceux de livraison, prix TTC,
2) La forme de l'information
L'article L. 111-1 de Code de la consommation prévoit expressément que l'information doit être communiquée « de manière
lisible et compréhensible » compte tenu du support de communication utilisé, afin d'assurer une protection effective du
consommateur.
La charge de la preuve que l’obligation d’information pèse sur le professionnel (art. L. 111-5 C. conso.).
II appartient au professionnel de prouver qu'il a bien exécuté ses obligations d'information.
À défaut, le consommateur peut engager la responsabilité extracontractuelle du vendeur professionnel et demander la nullité
du contrat pour vice du consentement si le défaut d’information a eu pour effet de tromper le consentement du
consommateur (notamment pour erreur voire pour dol).
4) La réglementation de la publicité
La protection du consommateur passe également par la réglementation du message publicitaire La publicité est un procédé
adressé par un commerçant dans le but de l’amener à acquérir un bien ou à utiliser une prestation de service.
1) La publicité doit être identifiée comme telle (le caractère publicitaire du message d’information doit être indiqué
sur le support, quel que soit le type de support : article de presse, support vidéo, audio...)
2) La publicité est interdite pour la vente de certains biens (tabac)
3) La publicité ne doit pas être trompeuse et induire en erreur le consommateur sur les caractéristiques du produit,
son origine, sa composition notamment (érigée en infraction pénale : art. L121-1 et suivants du Code de la Consommation).
Les contrats de consommation sont le plus souvent des contrats d'adhésion, prérédigés par le professionnel. Pour lutter
contre les excès de ces contrats d'adhésion, trois mécanismes sont prévus pour protéger le consommateur.
Exemple : le contrat de crédit à la consommation doit par exemple être établi par écrit et comporter les mentions fixées par
un décret en Conseil d'Etat telles que le taux d’intérêt, le coût de l’assurances, le coût des frais de dossier (voir ci-dessous).
A savoir !
L’article 1366 du code civil précise que l'écrit ou la mention exigée pour la validité d'un acte juridique peut être établi par
voie électronique.
L’article 1122 du Code civil consacre en effet ces deux mécanismes distincts, largement employés par le droit de la
consommation :
- « La loi ou le contrat peuvent prévoir un délai permettant de revenir sur son consentement, si l’on change d’avis.
Il s’agit d’un délai de rétractation ou de repentir, qui est le délai avant l'expiration duquel son bénéficiaire peut rétracter
son consentement ».
Exemple. En matière de contrat de vente à distance – sur internet – qui donne au consommateur un délai de rétractation de
14 jours.
- Dans le cas du délai de réflexion, la formation du contrat est retardée : la loi impose un délai avant l'expiration
duquel l'offre ne peut être valablement acceptée. Il s'agit alors d'un délai de réflexion au sens strict, et ce délai est impératif.
Exemple. En matière de crédit immobilier pour lequel l'offre ne peut être acceptée avant l'expiration d'un délai de 10 jours à
compter de la date de réception de l'offre (art. L. 313-19, al.2).
Ainsi, le contrat ne sera définitivement formé qu’une fois le délai de réflexion ou celui de repentir expiré.
Vente à domicile
Vente à distance (achat sur internet) 14 jours
(Délai de rétractation)
L’objectif est de faire réfléchir le consommateur et lui
Crédit à la consommation permettre de de comparer les différentes offres qui lui sont
Crédit immobilier proposés.
Contrat d’assurance-vie 30 jours
(Délai de réflexion)
1) Les clauses abusives : la protection sur le fondement du droit commun des contrats
« Dans un contrat d'adhésion, toute clause non négociable qui crée un déséquilibre significatif entre les droits et
obligations des parties au contrat est réputée non écrite.
L'appréciation du déséquilibre significatif ne porte ni sur l'objet principal du contrat ni sur l'adéquation du prix à la
prestation ».
La réglementation relative aux clauses abusives s’applique dès lors qu’on se trouve en présence d’un contrat d’adhésion
(depuis la réforme intervenue en 2016), et ce quel que soit la qualité des parties (professionnel, non professionnel,
consommateur).
Il existait avant la réforme du droit des contrats intervenue en 2016 une réglementation des clauses abusives spécifiques aux
contrats de consommation (non applicable aux contrats conclus entre professionnels) prévue par le code de la
consommation.
Le code de la consommation vise les contrats » conclus entre professionnels et consommateurs. La formule du texte est
particulièrement large et intègre donc les contrats d'adhésion et les contrats qui sont négociés - du moins en apparence.
« Dans les contrats conclus entre professionnels et non-professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses qui ont
pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du consommateur, un déséquilibre
significatif entre les droits et les obligations des parties au contrat ».
Des décrets en Conseil d'État, pris après avis de la commission instituée à l'article L.822-4 du Code de la consommation,
peuvent déterminer quels types de clauses doivent être regardées comme abusives au sens du premier alinéa. Ainsi, la loi
distingue des clauses grises et les clauses noires
Les clauses noires (article R. 212-1) sont présumées abusives de manière irréfragable (sans possibilité d’apporter
la preuve contraire) en raison de la gravité de l'atteinte qu'elles portent à l'équilibre du contrat et sont dès lors interdites
Les clauses grises (article R. 212-2) sont présumées abusives, sauf au professionnel à rapporter la preuve
contraire.
Le tableau ci-dessous présente les autres dispositifs permettent d’établir le caractère abusif d’une clause (en dehors de liste
établie par décret) :
Selon l'article L. 241-1 alinéa 6 du Code de la consommation, la clause abusive est réputée non écrite.
« le contrat restera applicable dans toutes ses dispositions autres que celles jugées abusives s'il peut subsister sans lesdites
clauses ».
L'annulation de la totalité du contrat serait en effet une sanction peu pertinente car bien des consommateurs ne souhaitent
pas perdre le bénéfice qu'ils tirent du contrat et seraient dissuadés de se plaindre du caractère abusif d'une clause.
En outre, le réputé non écrit est une sanction efficace qui permet de rétablir l'équilibre contractuel rompu par l'insertion de la
clause : la clause est éradiquée mais le contrat continue de subsister.
Pour protéger le consommateur, la loi a encore mis à la charge des professionnels plusieurs obligations destinées à sécuriser
la transaction et à assurer sa sécurité.
En effet, selon l’article L211-2 les conditions générales de vente doivent mentionner :
1 - l'existence, les conditions de mise en œuvre et le contenu de la garantie légale de conformité et de la garantie relative aux
défauts de la chose vendue, dues par le vendeur ;
2- Le cas échéant, l'existence d'une garantie commerciale et d'un service après-vente.
Ces garanties légales (garantie de conformité, relative aux défauts de la chose) sont gratuites et ne doivent pas être
confondues avec les garanties dites commerciales et payantes (ou extensions de garanties) proposées par les professionnels.
Le droit commun (article 1604 et 1614 du Code Civil) impose au vendeur une obligation de délivrance conforme. Le
vendeur est tenu de délivrer un bien conforme à la chose vendue et à l'usage auquel elle est destinée.
Le code de la consommation prévoit une obligation similaire à l'article L. 217-4 du Code de la consommation.
Cela signifie que le bien (ou la prestation de service) doit être conforme à l'usage attendu, correspondre à la description
donnée par le vendeur et posséder les qualités présentées à l'acheteur, ou les caractéristiques définies d'un commun accord
par les parties.
En droit civil (en droit commun), on peut aménager contractuellement cette obligation. Une clause du contrat peut en
effet autoriser le vendeur à modifier unilatéralement les caractéristiques de la chose qu'il doit livrer. Cependant dans les
contrats de consommation, ces clauses sont réputées abusives de manière irréfragable (est une « clause noire » le fait,
selon l’article R. 212-1, 3° du C. Conso., de : « Réserver au professionnel le droit de modifier unilatéralement les clauses
du contrat relatives à sa durée, aux caractéristiques ou au prix du bien à livrer ou du service à rendre").
En cas d'impossibilité de remplacement ou de réparation, le consommateur peut alors demander la résolution de la vente
(action rédhibitoire) et se faire restituer le prix, ou garder la chose et se faire rendre une partie du prix (action estimatoire).
Enfin, le consommateur peut obtenir l'allocation de dommages et intérêts en cas de préjudice subi.
L'action du consommateur est soumise à un délai de prescription de deux ans à compter de la délivrance du bien.
Le droit commun impose également au vendeur de garantir les vices cachés de la chose (art. 1641 du Code civil.)
Est un vice caché, un défaut non apparent qui rend la chose impropre à l'usage auquel on la destine (exemple : la
consommation excessive d’un véhicule automobile, l’incapacité d’un logiciel a passé l’an 2000, la présence d’un dispositif
anti-copie sur un CD empêchant son utilisation dans certains lecteurs, etc.)
L’action en garantie des vices cachés est soumise à un délai de 2 ans à compter de la découverte du vice.
En droit commun cette garantie de nature légale peut faire l'objet d'aménagements conventionnels, conduisant soit à étendre
la garantie (c'est notamment la garantie dite commerciale – ou contractuelle – couramment pratiquée en matière de vente
d'appareils électroménagers ou électroniques), soit, à la restreindre ou à l'exclure (à condition que le vendeur ait ignoré le
vice selon l’article 1643 C. civ.).
Mais en droit de la consommation, la clause restrictive de garantie peut tomber sous le coup de la prohibition des clauses
abusives, si elle a pour effet de supprimer ou de réduire le droit à réparation en cas de manquement par le professionnel à
l'une quelconque de ses obligations (clause incluse dans la liste noire, de clauses présumées abusives de manière
irréfragable).
Le consommateur a le choix entre rendre la chose se faire restituer le prix (action rédhibitoire), ou garder la chose et se faire
rendre une partie du prix (action estimatoire).
La loi prévient également les atteintes à la sécurité physique des consommateurs en mettant à la charge du professionnel une
obligation de sécurité sur les produits et services qu’il propose au consommateur.
L'article L. 421-3 du Code de la consommation consacre l'obligation de sécurité à laquelle sont astreints tous les biens et
services :
« Les produits et les services doivent, dans des conditions normales d'utilisation (..), présenter la sécurité à laquelle on peut
légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes ».
A cet égard, pèsent sur les producteurs et les distributeurs une obligation générale de sécurité.
Les clauses qui visent à écarter ou à limiter la responsabilité du producteur sont réputées non écrites (cf. Réglementation des
clauses abusives).
Les producteurs, les quasi-producteurs (ceux qui apposent leur marque sur le produit qu'ils n'ont pas fabriqué) et les distributeurs
sont responsables des dommages causés par les produits défectueux.
L'action doit être intentée dans un délai de 10 ans après la mise en circulation du produit (ou de la prestation de service) et de 3
ANS à compter de la connaissance du dommage.
Quelques contrats de consommation présentent une réglementation spécifique, le contrat de commerce électronique et le contrat
de crédit à la consommation.
Définition. Un contrat électronique est un contrat qui est conclu sans la présence physique du professionnel et du
consommateur par l’intermédiaire d’une technique de communication à distance.
Comment s’assurer que le consentement a été valablement donné dans le cadre du commerce électronique ? Que celui-ci n’est
pas la conséquence d’une erreur de clic ?
La loi exige dans le commerce électronique le respect d’une procédure « du double clic » (art. 1127-2 du Code civil) afin de
valider le consentement
La procédure du double-clic consiste pour le consommateur à vérifier le détail de sa commande (produits, quantité, prix…) et la
corriger si cela s’avère nécessaire, avant la conclusion définitive du contrat.
- Il doit livrer le bien à la date ou dans les délais indiqués. A défaut de précision, la livraison doit intervenir au plus tard
30 jours après la commande en ligne. En cas de retard de livraison ou de la prestation, le fournisseur doit en informer le client,
qui peut demander à être remboursé.
- Il a des obligations de garantie pendant deux ans en matière de vente de produits :la garantie légale de conformité,
la garantie légale des vices cachés, l’obligation de sécurité (cf. définitions ci-dessus).
La garantie légale est obligatoire, la garantie commerciale est facultative est garantie. La garantie commerciale est souvent
désignée par des expressions du type « garantie 5 ans ». Contrairement à la garantie légale, elle est payante ou gratuite et sa durée
et ce qu’elle recouvre (pièces, main d’œuvre…) peuvent être définis librement par le commerçant.
Les prêts accordés aux consommateurs sont assujettis aux dispositions communes relatives aux prêts d'argent notamment à
l'interdiction des taux usuraires.
De même, si un débiteur éprouvait des difficultés à rembourser le prêt contracté, il pourrait bénéficier, en vertu des règles de droit
commun des contrats (art. 1343-5 du Code civil), de délais de paiement pour une durée maximale de deux ans accordés par le
juge civil pour les crédits à la consommation.
En dehors de ces dispositions le contrat de crédit à la consommation est entouré de plusieurs mesures destinées à protéger le
consommateur.
Ainsi, en matière de publicité, l’obligation est faite aux professionnels de faire apparaitre des mentions claires, précises et
visibles d’un certain nombre d’éléments (montant total du crédit, durée du contrat, taux annuel effectif global).
L’organisme de crédit est en outre tenu d’effectuer des vérifications préalables portant sur :
L’offre préalable de crédit doit être établi par écrit en outre contenir des mentions obligatoires (l’identité des parties, les
conditions de crédit, date d’émission, durée et date d’expiration, opération pour laquelle le crédit est envisagé, volet détachable
pour exercice du droit de repentir).
Le consommateur dispose d’un délai de réflexion de 15 jours à compter de la remise de l’offre. Il a ensuite 14 jours pour se
rétracter en cas de changement d’avis.