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UNIVERSITE MOHAMMED V -RABAT

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et sociales


RABAT-Agdal

Master sciences juridiques 2023/2024

Les contrats d’adhésion et les contrats de consommation

Encadré Par : Pr. BENSOUDA Halima

Réalisé par :

EL BITTIOUI Khaoula, EL HAFEDI Meryem, MAHFOUD Rim , DOUKKALI


Mohammed Amine, KHAYA Houssam & MAHER Ahmed Khaled
Plan

I. Les Contrats d’adhésion et de consommation face au principe de l’autonomie de la


volonté

A. La régression du principe de l’autonomie de la volonté

B. Le contrat d’adhésion face à une absence de consécration légale

II. Le droit de consommation comme remède au déséquilibre dans le contrat de


consommation

A. Les mesures de protection du consommateur

B. Entre efficacité et inefficacité du système de protection


« L'égalité est plus parfaite si l'on traite inégalement les choses inégales ». Aristote

Le développement industriel a induit une systématisation des relations contractuelles. Avec le


développement de la consommation de masse, il n’est plus possible de négocier les contrats
un à un. De fait, le contenu contractuel est prédéterminé par l’un des contractants pour les
besoins d’un large public. L’autre partie n’a alors d’autre choix que de refuser le contrat ou
d’y adhérer sans pouvoir en négocier les termes. Au-delà, pour que le contrat soit juste,
encore faut-il que chaque partie dispose des mêmes armes dans le cadre des négociations,
c’est-à-dire que les parties disposent du même poids économique. Si l’une des parties dispose
d’un poids économique plus élevé que son cocontractant, alors il dispose de la force
nécessaire pour imposer à ce dernier tout ou partie du contenu contractuel. Dès lors, un des
contractants qui disposerait d’une puissance économique ou la maîtrise d’une technologie
unique peut imposer le contenu contractuel à son cocontractant. Le contrat qui était alors un
instrument permettant aux parties de discuter et sacraliser leurs engagements devient un
instrument au service du plus fort et au détriment du plus faible. De fait, l’autonomie de la
volonté et la liberté contractuelle viennent opprimer la partie faible. Avec cette introduction
dans le droit commun, tout contrat d’adhésion sera désormais soumis au contrôle du
déséquilibre significatif, même si effectivement le régime de ce contrôle pourra varier selon
son objet, sa nature, la qualité des contractants (Code civil, Code de la consommation, Code
de commerce). Dès lors, la qualification du contrat en contrat d’adhésion devient un enjeu
d’une importance capitale à la fois pour les contractants, mais aussi pour le juge1.

Ainsi, le déséquilibre du contrat d’adhésion ne provient pas uniquement des clauses


essentielles, mais aussi des clauses « accessoires » qui régissent et organisent le contrat. C’est
ainsi dans les détails que l’abus se cache. La notion de contrat d’adhésion évolue dans le
temps. Si, au début du XXe siècle, il s’agissait de lutter contre les contrats de consommation
de masse auxquels le consommateur ou non professionnel ne pouvait qu’adhérer, il s’agit
aujourd’hui d’encadrer, au-delà des contrats de consommation déjà suffisamment encadrés
par les règles spéciales du droit de la consommation, les contrats vecteurs de nouvelles
inégalités, notamment les contrats de dépendance économique et plus largement les contrats
d’affaires entre des parties qui ne disposent pas de la même puissance économique.

Sur le plan historique, la fin du XIXème siècle constitue une étape décisive. La société s’est
profondément transformée du point de vue économique avec le développement du
1
Le contrat d’adhésion, Léonia DAVID, 2016-2017

1
capitalisme, le progrès technique et l’industrialisation, ce qui a introduit l’adhésion au contrat
comme une technique de contracté fondue par le pouvoir économie et l’émergence de la
société de consommation de masse. Au Maroc la technique de l’adhésion à était toujours
connue dans les relations contractuelles avec l’Etat a sa qualité dominante, et ensuite par la
transformation de la société marocain à la consommation et la dépendance sur les services. 2

L’intérêt de ce sujet se caractérise dans le fait d’étudier comment l’adhésion affect d’une part
le contrat en générale, et d’autre part la qualité des contractants et finalement les règles
nécessaires de conclusion d’un contrat instauré par le principe de l’autonomie de volonté et la
liberté de choix. Partant de là, Comment la législation marocaine assure-t-elle la protection
des parties vulnérables dans les contrats de consommation et d'adhésion ? Pour y répondre il
serait judicieux de voir en premier lieu Les Contrats d’adhésion et de consommation face au
principe de l’autonomie de la volonté, avant de mettre en exergue en deuxième lieu Le droit
de consommation comme remède au déséquilibre dans le contrat de consommation.

I. Les Contrats d’adhésion et de consommation face au


principe de l’autonomie de la volonté
L’adhésion en droit marocain pose certains problèmes, soit au niveau juridique ou au niveau
éco-social, du fait qui est une technique n’est pas réglée par le législateur marocain, et par
cette absence de règlement de l’adhésion, les pouvoirs économiques présenté par les sociétés
et ainsi les personnes physiques, utilise l’adhésion pour leurs propres intérêts sans aucune
observance au loi, et sans aucune protection-ou bien dire une protection timide- aux personnes
obligé de s’adhérer au contrat.3

A. La régression du principe de l’autonomie de la volonté


 Le contrat d’adhésion vis-à-vis le contrat de consommation :

Un contrat de consommation est un accord entre un consommateur et un professionnel pour


l'achat de biens ou de services. Il est régi par des règles spécifiques visant à protéger les droits
des consommateurs. En revanche, un contrat d'adhésion est un contrat préparé à l'avance par
une partie (souvent une entreprise) et imposé à l'autre partie (généralement le consommateur)
sans possibilité de négociation des termes. Les conditions sont fixées unilatéralement par la
partie qui propose le contrat d'adhésion. En résumé, le contrat de consommation concerne un
2
https://mrlatalib.com/10#:~:text=En%20droit%20marocain%2C%20le%20l%C3%A9gislateur,collective%20qu'il
%20a%20souscrit. Consulté le 05/12/2023
3
Ibid.

2
accord sur des biens ou services avec des règles spécifiques pour protéger le consommateur,
tandis que le contrat d'adhésion est un contrat préétabli, souvent avec des termes non
négociables imposés par une partie plus puissante.

La principale distinction réside dans la capacité de négociation des termes. Un contrat de


consommation offre généralement plus de latitude pour la négociation, tandis qu'un contrat
d'adhésion est souvent imposé de manière unilatérale avec des termes non négociables.

 L’effet de l’adhésion sur la phase de négociation :

La négociation est une phase qui se caractérise par l’encontre de l’offre posé par le stipulant et
qui pose ses termes et ses clauses et accepté par l’adhérant qui négocie ses termes et clauses
après de se mettre d’accord et signé le contrat. Mais cette négociation et initialement réservé
au contrat dit normal, me dès que l’adhésion s’ajoute au contrat, la négociation et la première
chose qui s’affect par cette adhésion. La conclusion du contrat d’adhésion produit certain effet
sur l’adhéré qui était obliger de consentir sur les termes et clauses du contrat sont les négocier,
c’est pourquoi que les contrats d’adhésion se caractérise toujours par un déséquilibre
significatif entre les contractants suivi par des clauses abusives.

 Protection de la partie faible par la loi :

Protection par le DOC : le dahir des contrats marocain donne une protection très générale de
la partie faible sous le thème d’ignorance d’après l’article 427 qui consacre que les
obligations faite par les personnes illettrés sont non valide s’ils ont était faite par un notaire ou
officier publics, mais c’est une protection contourné par les développent qu’on vive
maintenant.

Protection par l’obligation d’information : la loi 31-08 sur la protection du consommateur


reste le meilleur outil pour protéger la partie faible, et notamment par l’obligation
d’information qui oblige le professionnel d’informé le consommateur (qui est un adhérent en
principe) de tous ce qui concerne le contrat est son objet, ainsi que les effets que le contrat va
produire. Au sein de l’obligation d’information, il existe l’obligation du conseil qui oblige le
professionnel de donner les conseils nécessaires au partie faible afin de construire un
consentement total et d’adhérer au contrat avec toute connaissance de ses effets et ses droits.

Protection par le droit de rétractation : c’est une faculté reconnue par la loi à l’une des
parties au contrat de revenir de manière discrétionnaire, sur le consentement qu’il a fourni lors
de la conclusion du contrat. C’est un droit reconnu au consommateur par l’article 36 de la loi

3
31-08 sur la protection du consommateur en faveur de ce dernier qui est toujours la partie
faible

 Les clauses abusives et le déséquilibre contractuel dans le contrat d’adhésion

La doctrine marocaine définit les clauses abusives par les clauses qui déséquilibre les droits et
obligations des contractants, ainsi défini par tout clause obligée sur le consommateur par le
professionnel à cause de la qualité économique de ce dernier Pour qu’il une clause soit
qualifier abusives, le législateur marocain d’après l’article 18 de la loi 31-08 a déterminé
certaines conditions qui doit être présente dans le contrat pour le qualifier abusive.

La clause abusive est celle qui confère un avantage excessif ou déraisonnable au rédacteur du
contrat d’adhésion.

B. Le contrat d’adhésion face à une absence de consécration légale

Le déséquilibre contractuel se réfère à une situation dans laquelle les termes et les conditions
d'un contrat créent une disparité significative entre les droits et les obligations des parties
contractantes. En d'autres termes, il existe un déséquilibre de pouvoir, de bénéfices ou de
risques qui favorise injustement l'une des parties au détriment de l'autre. Ce déséquilibre peut
se manifester de différentes manières. Par exemple, une partie plus puissante
économiquement ou juridiquement pourrait imposer des termes contractuels très favorables à
ses propres intérêts, laissant l'autre partie avec peu de choix réels. Cela peut également se
produire lorsque l'une des parties exploite une vulnérabilité particulière de l'autre partie. Dans
de nombreuses juridictions, les lois sur le déséquilibre contractuel visent à protéger la partie
plus faible en annulant ou en modifiant les clauses contractuelles qui sont considérées comme
excessivement injustes. Ces lois visent à rétablir un certain équilibre entre les parties
contractantes et à prévenir les abus de pouvoir dans le cadre des relations contractuelles.

Le déséquilibre contractuel, lorsqu'il se manifeste dans les obligations des parties d'un contrat,
renvoie à une disparité substantielle entre les engagements imposés à chacune des parties. Un
tel déséquilibre peut résulter de divers facteurs, notamment des différences de pouvoir, de
connaissances ou de ressources entre les parties contractantes. Lorsqu'une partie impose des
obligations excessives ou onéreuses à l'autre, cela crée un déséquilibre qui peut être
préjudiciable et injuste. Dans le contexte des obligations contractuelles, ce déséquilibre peut
prendre plusieurs formes. Par exemple, une partie pourrait être contrainte d'assumer une part
disproportionnée des risques, de fournir des prestations excessives par rapport à ce qui a été

4
convenu, ou de se voir imposer des pénalités démesurées en cas de non-respect des termes du
contrat. Ces situations peuvent découler de négociations inégales, de l'exploitation de la
dépendance économique d'une partie plus faible, ou de l'insertion de clauses contractuelles
opaques et désavantageuses. La reconnaissance du déséquilibre contractuel dans les
obligations des parties est souvent à l'origine de réglementations légales visant à protéger la
partie vulnérable. Ces réglementations peuvent permettre à la partie lésée de contester ou de
faire annuler certaines clauses du contrat jugées excessives ou abusives. En d'autres termes,
elles cherchent à rétablir un équilibre juste et équitable dans les engagements contractuels.
Les lois sur le déséquilibre contractuel peuvent varier selon les juridictions, mais l'objectif
commun est de décourager les pratiques contractuelles injustes et d'assurer que les contrats
reflètent un accord équitable entre des parties ayant des positions et des intérêts divergents. En
identifiant et en corrigeant les déséquilibres, ces réglementations contribuent à promouvoir la
confiance et la justice dans les relations contractuelles, favorisant ainsi un environnement
commercial plus équilibré et éthique.

 Caractéristiques du contrat d’adhésion :

Le contrat est d’adhésion lorsqu’il est rédigé unilatéralement par une personne, jouissant
d’une position de force, et qui le soumet à l’autre partie uniquement pour qu’elle y adhère
sans qu’elle puisse négocier son contenu. Les avantages et inconvénients d’un contrat
d’adhésion : les Avantages se présentent dans : la rapidité et la simplicité par contre les
Inconvénients se présentent dans : les clauses abusives (ex : Modification unilatérale du taux
d’intérêt.)
1er alinéa de l’article 15 de la loi 31-08 : « Dans les contrats conclus entre fournisseur et
consommateur, est considérée comme abusive toute clause qui a pour objet ou pour effet de
créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et
obligations des parties au contrat. » Traditionnellement, il était inconcevable, eu égard au
principe de l’autonomie de la volonté́, qu’une partie au contrat ait conclu une entente dont les
modalités allaient à l’encontre de ses intérêts. Ce qui était voulu était donc réputé́ juste, le
contrat étant la loi des parties. Il était donc impossible d’atténuer la portée du contrat ou de le
modifier, car cela aurait porté atteinte à la volonté́ des parties. Aujourd’hui, le contrat résulte
encore de la rencontre de deux volontés et une personne ne saurait être liée contractuellement
contre son gré́. La rencontre de deux volontés et la création du contrat qui en résulte
n’impliquent pas nécessairement que le contenu ait pu être négocié́ et déterminé́ par les deux

5
contractants. La volonté́ réside souvent dans le seul fait d’avoir accepté́ les termes d’un
contrat. C’est le cas du contrat d’adhésion. Le contractant adhère ou non au contrat qui lui est
proposé́. C’est le seul espace où sa volonté́ peut s’exercer. Qui dit contrat d’adhésion, ne dit
pas nécessairement abus. Le contrat d’adhésion répond sou- vent à une nécessité du contexte
économique.
 Contrat du travail : exemple du contrat d’adhésion
Un contrat de travail est généralement considéré comme un contrat d'adhésion, ce qui signifie
que les termes et conditions sont généralement préétablis par l'employeur, et le travailleur a
généralement peu de pouvoir de négociation sur ces termes. Cela est particulièrement courant
dans le contexte des emplois salariés où l'employeur propose un contrat à ses employés. Bien
que les termes du contrat de travail puissent être préétablis, cela ne signifie pas
nécessairement qu'ils peuvent enfreindre les lois du travail en vigueur. Les contrats de travail
doivent respecter les normes légales et réglementaires en matière de travail, et les travailleurs
ont des droits fondamentaux qui ne peuvent pas être ignorés par le biais de contrats de travail
unilatéraux.
Dans un contrat d'adhésion, une partie (l'employeur, dans ce cas) propose des termes
standardisés, et l'autre partie (le travailleur) a la possibilité d'accepter ces termes ou de les
rejeter. Cependant, en pratique, les travailleurs ont souvent peu de pouvoir de négociation,
surtout s'ils sont confrontés à un marché du travail compétitif ou s'ils sont confrontés à des
conditions économiques difficiles.
Il est important de noter que, même si un contrat de travail est généralement considéré comme
un contrat d'adhésion, il existe des dispositions légales qui régissent les relations de travail et
offrent une certaine protection aux employés. Les clauses abusives ou contraires à la loi
peuvent être contestées, et les tribunaux peuvent intervenir pour assurer l'équité dans les
relations de travail.
Généralement le contrat de travail comme exemple des contrats d’adhésion, pose l’enjeu du
déséquilibre des pouvoirs : Dans un contrat d'adhésion, l'employeur détient généralement plus
de pouvoir en termes du contrat. Cela peut créer un déséquilibre, notamment lorsque le
travailleur ne peut pas négocier les clauses des contrats et il finit par accepter.
Ainsi, l’absence de négociation doit résider dans l’impossibilité de négocier les termes du
contrat et non simplement dans le simple fait qu’il n’y a pas eu de négociation. On doit faire
une distinction entre la situation où l’une des parties accepte les termes du contrat qui lui sont
proposés parce qu’ils lui conviennent parfaitement de la situation où une partie n’a pas d’autre

6
choix que d’accepter le contrat tel que proposé. Ici, son choix réside uniquement dans le fait
de contracter ou de ne pas contracter. « C’est à prendre ou à laisser ».4
La question qui se pose dans ce type de contrat existe-t-il un espace potentiel de négociation ?
La qualification de contrat d’adhésion donne ouverture à l’application de règles particulières.
Certaines d’entre elles touchent à la force exécutoire du contrat en délimitant la portée du
contenu obligationnel. Elles accordent au juge un pouvoir révision du contrat en lui
permettant de priver d’effet, en tout ou en partie, une clause du contrat. D’autres interviennent
au niveau de l’interprétation du contrat afin de favoriser l’adhérent. Le but commun, rétablir
l’équilibre entre les parties et assurer L’équité contractuelle du contrat.
 Contrat d’abonnement : comme exemple du contrat d’adhésion
Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destinées à créer,
modifier, transmettre ou éteindre des obligations. Chacun est libre de contracter ou de ne pas
contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la forme du contrat dans
les limites fixées par la loi. Par contre le contrat d’abonnement est un type de contrat
d’adhésion dans les parties ne sont pas équilibré.
Un contrat d’abonnement/ d’adhésion : est un type de contrat d’adhésion dans lequel une
partie (le souscripteur ou l’abonné) s’engage à payer périodiquement des frais pour bénéficier
des services ou des produits fournis par l’autre partie (le fournisseur ou l’organisme
fournisseur). Ce type de contrat est couramment utilisé dans divers secteurs tels que les
services de télécommunications, les services de streaming, les abonnements à des magazines,
les salles de sport, etc. Un contrat d’abonnement peut souvent être considéré comme un type
de contrat d’adhésion. Les contrats d’adhésion sont des contrats dans lesquels les termes et
conditions sont généralement préétablis par une partie (le rédacteur du contrat) et l’autre
partie (l’adhérent ou le souscripteur) Ce type de contrat est souvent utilisé dans des situations
où une partie propose des biens ou services de manière standardisée à un grand nombre de
clients.
Les clauses abusives dans un contrat d’abonnement / D’adhésion : sont des clauses qui
créent un déséquilibre important entre les droits et obligations des parties au détriment des
consommateurs. En raison de sa nature injuste, cette pratique est généralement interdite ou
considérée comme invalide dans de nombreuses juridictions. Voici quelques exemples de
clauses abusives dans les contrats d’abonnement. Le législateur marocain a travaillé à travers
la loi n. 31.08 sur l’identification des mesures de protection des consommateurs contre
certaines conditions arbitraires qui peuvent être incluses dans les contrats d’abonnement et qui
4
Le contrat d’adhésion, Brigitte LEFEBVRE, P 442-450

7
seront limitées à eux. En premier lieu, la manière dont le contrat a été conclu devait être
souscrite au vide relatif à l’acceptation des termes du contrat, alors que le contrat n’a pas eu la
possibilité d’être consulté et n’a pas bénéficié du délai prévu au chapitre 55 de la Loi sur la
protection du consommateur.
Pouvoir du juge de faire face à des conditions abusives : Le juge a le droit, par son
autorité, d’interpréter le contrat vague et de rééquilibrer les relations contractuelles entre les
parties par l’article 473 de la loi sur les obligations et les contrats ( Dans le doute, l’obligation
s’interprète dans le sens le plus favorable à l’obligé) Ajout au pouvoir de révision et
d’abolition des clauses arbitraires par l’article 18 de la loi sur la protection du consommateur.
Le juge a le pouvoir discrétionnaire de déterminer l’indemnisation et une exception pour les
parties.
Exemples des clauses abusives :
 Renouvellement automatique sans information claire : les contrats d’abonnement
peuvent contenir des dispositions permettant le renouvellement automatique sans
préavis adéquat au consommateur. Cela peut entraîner des coûts inattendus et est
souvent considéré comme abusif.
 Conditions d’annulation trop difficiles : certains contrats d’abonnement rendent la
résiliation beaucoup plus difficile pour les consommateurs, par exemple en exigeant
Des délais d’annulation très longs ou en facturant des frais d’annulation élevés.
 Modifications unilatérales des conditions contractuelles : les dispositions qui
permettent aux entreprises de modifier unilatéralement les conditions contractuelles
sans le consentement explicite du consommateur peuvent être considérées comme
injustes.
 Limitation de la responsabilité de la Société : Le Contrat d’abonnement peut
contenir des dispositions qui limitent de manière déraisonnable la responsabilité de la
Société, y compris l’exclusion de la responsabilité pour les dommages indirects ou
consécutifs.
 Informations trompeuses sur les prix : les clauses qui autorisent des prix trompeurs,
tels que des frais cachés ou des augmentations de prix non divulguées, peuvent être
considérées comme une fraude.
 Collecte excessive de données personnelles : si un contrat permet une collecte
excessive de données personnelles sans raisons justifiables, cela peut être considéré
comme des clauses abusives, surtout si les consommateurs ne reçoivent pas
suffisamment d’informations.

8
 Clause de résiliation de plein droit en cas de retard de paiement : Une clause
permettant de résilier automatiquement le contrat en cas de simple retard de paiement
sans mise en demeure préalable ni possibilité pour le consommateur de résoudre la
situation peut s’avérer abusive.
Il est important de noter que les lois concernant les clauses abusives peuvent varier d’un pays
à l’autre et même d’une juridiction à l’autre. Les consommateurs sont encouragés à se
familiariser avec les lois locales sur la protection des consommateurs et à consulter un avocat
s’ils ont des questions sur la validité des termes du contrat.
 explication de la règle du droit vis à vis la jurisprudence
Tribunal de commerce Casablanca numéro dossier 10701 /8201/2023 la demanderesse société
G&G SARL à Ester en justice pour la réduction des frais d’abonnement avec la société
LEDEC. La demanderesse a argumenté ces prétentions par des justificatifs qui montre qu’un
x sociétés avec des même caractéristiques a payé moins chère qu’elle. Le juge n’a pas en
cours répondu au niveau de la prétention. Alors la problématique qui se pose c’est : à quel
point la loi 31-08 vise à protéger la partie faible dans un contrat d’adhésion ?
Le Dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant Code des obligations et des contrats
(DOC), tel que modifié et complété, a été déposé au bureau de la Chambre des représentants
le vendredi 22 avril 2022.
Loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur (promulguée par Dahir n°
1.11.03 Rabi ‘i I 1432 (18 Jurisprudence de (maitre Abdelaziz masskaoui)

 Illustration par des cas de jurisprudence :


En prenant le cas d’une décision de la cour de cassation, Décision n°119 : Publié le 04 février
2021dossier administratif n°119/4/1/2021 :
Spécialité partielle :
Le contrat établi entre l’entreprise et le particulier, permettant à ce dernier de s’installer
Dans un appartement pendant une durée déterminé en contrepartie de vider le lieu dans lequel
Il vit actuellement et le détruire, ce contrat a été conçu conformément a la politique de l’Etat a
Lutter contre les bidonvilles, le contrat comprend également des clauses inhabituelles.
Confirmer l’appel ; Au nom de sa majesté le Roi et conformément à la loi : d’après l’article et
d’après le jugement qui a fait l’objet de l’appel, la défenderesse a présenter en 23/01/2021 un
article devant le tribunal administratif, qu’un contrat a été conclu avec cette entreprise en
question dans le but d’héberger les occupants des bidonvilles, c’est un contrat d’une
dimension sociale qui bénéficie l’intérêt public et que l’accord été de détruire complètement
9
son ancienne habitat avec suivi de l’accomplissement des tâches administratives pour qu’elle
puisse bénéficier d’un nouvel appartement durant 60 jours, sauf qu’elle n’a reçu aucune
notification concernant le bénéfice du contrat qui contient des clauses inhabituelles, elle s’est
donc rétractée, suite au quelle le procureur générale et les parties de son côté ont adhérer à
l’absence de compétence spécifique du tribunal administratif, durant la préparation de
l’affaire, suite au quelle cette partie a fait appel. Les causes d’appel : Les requérants
critiquent la décision attaquée, puisqu’ils considèrent que le conflit ne remplis pas les
conditions du contrat administratif. Sauf que, puisque les informations concernant le contrat
conclu entre les deux parties, a pour objet de donner à l’appelant un appartement durant une
durée déterminer en contrepartie de quitté son domicile actuel et le détruire se situant dans le
bidonville X, donc le litige qui en découle fait partie de la compétence du tribunal
administrative, de ce fait une décision doit être confirmée. Pour cette raison : la cour d’appel a
jugé donc que l’affaire doit être retourné au près du tribunal administratif pour un examen
plus approfondi.
Cas n 2 : une décision de la cour de cassation , Décision n°249 Publié le 16 mai 2019 ;
dossier commercial n° 450/3/1/2017 ; Garantie :Quand la personne assurée a admis qu’il y a
eu un contrat d’assurance responsabilité civile avec le demandeur édictée dans l’article 120 du
code d’assurance et en se basant sur la décision du président qui détermine les conditions
générales typiques pour les contrat, il exclut dans son article 4 les dommages des bagages ou
toutes autres objet transporter a bord du véhicule assuré, le tribunal qui a considéré que les
bagages fait partie intégrante de l’assurance, alors qu’ils ont été exclus par cet article. Pourvoi
et renvoi ; Au nom de sa majesté le Roi et conformément à la loi ; D’après les documents du
dossier, et d’après la décision qui a fait l’objet du pourvoi, que la société d’assurance a avancé
en 27/01/2014 dans un article auprès du tribunal de commerce à Casablanca, ou elle s’est
dévoué a assuré contre tous les dangers potentiel aux produits pétroliers durant le trajet, et que
cette dernière a assigné l’entreprise à transporter 33 tonnes de gazouilles à l’aide d’un camion
qui s’est renversé ce qui qu’une partie de la marchandise a été perdu dont la valeur a été
estimer grâce a un spécialiste de 123.454.89DH, elle a demandé à ce que 132.054,00DH soit
payé comme dommage-intérêt, il a été juge que 123.545,84 soit payer en plus des frais de
justices a l’avantages des plaignantes, et que la compagnie d'assurance le remplace par
une caution de bonne exécution, cette dernière a fait appel à la décision un appel original, sauf
que l’entreprise de transport a fait un sous-appel pour casser l’appel original. La cour d’appel
a soutenu l’appel original. A propos des deux décisions combinées : La société d’assurance
estime qu’il y a eu transgression a la loi tant que l’exception édicte par la décision n°1053.06

10
n’a pas été respecter et suite à la nullité du justificatif, elle s’est accrochée aux dispositions de
l’article 4 de la décision du président, qui exclus les dommages infligés à la marchandise, et
que suite à cette décision le tribunal n’a pas respecté la loi. Sauf que le tribunal a estimé que
l’assurance ne compte pas pour les objets personnels de l’entreprise et on pas sur la
marchandise appartenant à autrui, par contre l’article 4 a cité la que marchandise transporter
par le véhicule de façon générale et n’a pas donné de spécificité de ce fait le tribunal n’a pas
fourni assez de justifications fortes à cet égard qui est considéré par conséquences comme non
fait. La partie requérante s’est accrochée à l’exclusion établie par l’article 4, le tribunal a
répondu face à cela que cela n’a aucun fondement, puisque c’est la partie requérante qui a
elle-même admis d’avoir couvert la responsabilité de l’entreprise et conformément a ce qui a
été dit concernant la marchandise elle doit appartenir à la personne couverte par l’assurance
pour faire l’objet d’exclusion conformément à l’article 44 du code d’assurances, en ajoutant
que le contrat qui lié entre les deux parties est un contrat d’assurance de responsabilité civile
édicté par l’article 120du code d’assurance. Revenant à l’article 4 cite que toutes les
marchandises ou objets transporté ne sont pas couvertes en cas de dommage, et la juridiction
qui a considéré que les marchandises appartenant à autrui sont couvertes, elle n’a pas respecté
les dispositions de cet article ce qui a fait que cette décision a fait l’objet d’un pourvoi en
cassation. De ce fait, La cour de cassation a décidé de renvoyer la décision qui a fait l’objet du
pourvoi.
Cas n 3 : une décision de la cour de cassation, -Décision n°305 : Publié le 14 février 2019 :
Dossier n°184/6/10/2018 : Paiement pour manquement de garantie : Le certificat de garantie
de la voiture édicte qu’elle est réserver au transport public, l’accuser avait à bord 15
personnes adultes et un enfant de moins de dix ans pour que le totale des personnes à bord est
de quinze personnes et demi, cependant d’après le certificat d’assurance ne dépassait pas les
14 personnes en plus du conducteur et de 10% supplémentaire, ce qui ramène la totalité a 15,5
personnes, ce qui fait qu’il n y a pas eu de transgression. Le tribunal de première instance a
décidé de renvoyer société d’assurance de l’affaire en pourvoi, sous prétexte que le paiement
de la société est sérieux puisque l’accuser avait 15,5 personnes à bord de son véhicule, sa
décision est marque de mauvaises explications équivalentes a leurs absences Pourvoi et renvoi
Au nom de sa majesté le Roi et conformément à la Loi, Suite à la demande de pourvoi de la
part des héritiers de Mr (‫أ‬.‫ )ع‬a la chambre criminelle d’accident de la route en 09/10/2017, au
juge pour annule le jugement d’organiser un fonds de garantie des accidents de la route, et de
juger a nouveau en le soutenant d’exclure la société d’assurance du procès et de considère le
conducteur comme responsable civile et de le tenir entièrement responsable pour payer une

11
indemnité civile de 367220 DH. Suite à la délibération judiciaire : suite à la violation de
l’article 125 du code d’assurance, à défaut de de preuve, le demandeur en cours d’appel a
soulevé que le tribunal de première instance quand il a décidé d’exclure la société d’assurance
de l’affaire, il y a eu violation de l’article 6 de la décision 06/5/26 à propos du règlement du
contrat d’assurance, puisque le P.V dresser par l’officier de la police énonce que le véhicule
est conçu pour transporter 15 passagers en plus du conducteur et d’un enfant de moins de 14
ans et un enfant de 9 ans. Ce qui fait que le nombre de passagers ne doit pas dépasser 14 en
plus du conducteur, sauf que la cour d’appel dont la décision a fait l’objet de pourvoi en
cassation, n’a pas procéder au paiement et ne l’a même pas entamé, elle s’est contentée
uniquement de maintenir la décision initiale, ce qui ne respecte pas les règles instaurées par
l’article 14 des conditions modèles annuler, ce qui fait qu’elle a transgresser la loi sans
justificatif d’où le pourvoi. En se basant sur l’article 365 et 370 de la loi pénale, tout jugement
doit être suivi d’une justification des deux cotées juridique et réaliste sinon il sera annulé.
Selon l’article 6, l’exonération de l’assurance ne produit aucun effet sauf si elle dépasse le
Nombre des passagers prescrit dans le contrat en plus des 10% et que les enfants de moins de
10ans est comptaient comme une moitié, dans ce cas l’accuser qui transporter a bord du
véhicule 15 personnes adultes et un enfant dont l’âge ne dépassait pas les 10 ans pour un
totale de 15,5 passagers, tant que le contrat ne dépassait pas les 14 personnes en plus du
conducteur et de 10%, le nombre maximale que peut contenir le contrat est de 15,5 passagers,
de ce fait le nombre de personnes ne dépasse pas la limite autoriser par le contrat, et que
quand la cour d’appel a soutenu le jugement premier en excluant la société d’assurance, sous
prétexte que le montant est conséquent, cet arrêt est nul par faute de justificatif. De ce fait : La
cour de cassation a décidé de renvoyer le jugement délivrais par la chambre criminelle des
accidents de la route a la cour d’appel de Marrakech a 09/10/2017.
Cas n 4 : arrêt n°1141 / le 15 septembre 2020/ numéro 2019/1/5/789 : relation de travail :
« preuve » C’est de la responsabilité du salarié de prouvé la relation entre lui et son
employeur, ainsi que la période où il a été sous son commandement. Cette preuve doit être
fournie sous forme de témoignage de certains témoins, reçu de paiement de chez la caisse
nationale de sécurité sociale (CNSS). L’engagement du salarié à ne pas manquer une journée
de travail n’engendre aucunement l’arrêt du contrat, mais cela concerne uniquement le respect
du règlement antérieur de l’entreprise établie par l’employeur. Le droit à l’indemnisation dont
le salarié peut bénéficier, résultant de la rupture du contrat conformément à l’article 41 du
DOC ne peut en aucun cas être renonce à l’avance, ainsi tout accord incitant à transgresser
cette règle est nul, afin de préserver l’ordre public. Refus de la demande. Au nom de sa

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majesté le roi et conformément à la loi : D’après le document fournis, la personne concerner
« Le salarié » prétend qu’il a travaillé sous l’autorité de son employeur pendant une durée
supérieure à 5ans allant du 01/04/2001 jusqu’au 22/09/2006 ou il a été victime d’un
licenciement abusif, ou il a bénéficié grâce au jugement d’un certain nombre d’indemnisation,
sauf que après l’écoute des deux parties « l’employeur, le salarié » en plus du témoignage des
témoins en place, certaines contradiction ont vues le jour à propos de la date où le salarié a
rejoint l’entreprise. Apres l’échec de concilier les deux parties, le tribunal de première
instance c’est prononcé en faveur du salarié en lui accordant des indemnités qui lui seront
versées par son salarié : Préavis, dommage-intérêt, ancienneté, congés annuels. L’employeur
fait appel à ce jugement auprès de la cour d’appel, qui a prononcé un arrêt en sa faveur en sa
faveur en diminuant le montant de l’indemnisation sur l’ancienneté à 8483,64 DH en laissant
le reste. D’où le pourvoi en cassation. Décision de la cour de cassation : La cour de cassation
estime qu’il y a eu manquement à l’article 335 du DOC, au niveau de la conciliation entre les
deux parties avant de continuer la procédure, sauf que la juridiction a considère que l’affaire
était prête à être juger, tout en tranchant, sans notifier le demandeur (le salarié) de la
possibilité de se rétracter, ce qui constitue une transgression a la loi. La cour de cassation
estime qu’il y a eu transgression à l’article 342 du DOC, qui énonce que le rapport doit être
établie d’une manière écrite dans toutes les affaires aux qu’elles « il y a eu enquête sur les
obstacles qui ont fait face au cheminement de la procédure, du respect des règles du droit,
ainsi que les méthodes de défense des parties », ce rapport ne dois pas contenir un avis
personnel, sauf que la cour d’appel n’a pas respecter cela. La cour de cassation estime qu’il y
a eu transgression de l’article 74 du code de travail, manquement au niveau de la justification
relative au fait qu’il n y a pas eu l’élément de continuité, puisque le défendeur estime que le
demandeur était absent la plus part du temps durant la période a compte de la date du
témoignage, ce qui constitue une cause légitime pour un licenciement fondé et que le salarié
ne mérite aucune indemnisation durant cette période qui n’a fait l’objet d’aucun appel, durant
cette même période le demandeur a admis qu’il a reçu toutes les indemnités et il s’est engagé
à n’exiger aucune indemnité, conformément à cela le jugement est estime injuste à l’encontre
du défendeur, sauf que la cour d’appel n’a répondu a aucune de ces défense concernant la
non-continuité toute en les alliant au refus d’indemnisation durant cette période, ce qui
constitue une transgression à l’article 74 du code de travail. Sauf que, contrairement à ce qu’a
dit l’appelant à propos de la décision, Premier point : Le dossier a été introduit dans la séance
après la fin des recherches et non pas dans le délai, ce qui a fait que la transgression de
l’article 335 du DOC n’est pas prise en considération. Second point : D’après la décision

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contestée qui montre que le rapport fait par le conseiller rapporteur n’a pas fait l’objet
d’autorisation du président sans aucune opposition de la part des deux parties, et que les
dispositions de la décision sont authentifiées par leurs contenu dans l’article 418 du DOC ce
qui supprime donc toutes violation à l’article 342 du DOC ; Troisième point : le salarié doit
prouver la relation de travail, ainsi que sa présence durant toute cette période, ce qui est
confirmé par le tribunal de première instance durant les deux séances qui ont eu lieu après
avoir prêté serrement d’avoir travaillé chez le son employeur depuis l’année 2000 et qu’il la
suivi à la ville de Fès en 2008 toute en attestant qu’il était présent durant tous les jours de
travail sans en manquer un, en addition à cela un témoins a témoigné qu’il l’a vu travaillé
chez son employeur de 2009 jusqu’à 2016 à Fès, en additions au reçu de paiement de chez la
CNSS durant toute la période entre 2001 jusqu’à 2016, ce qui fait que le témoignage du côté
de l’appelant concerne uniquement le règlement antérieur de l’entreprise qui fait partie de son
pouvoir de la diriger. En ce qui concerne le renoncement à l’indemnisation précité dans le
contrat, il est interdit de renoncer à ce droit conformément à l’article 41 du code de travail ce
qui pourrait entrainer comme lésion au droit du salarié, Pour ces raisons : Le pourvoi en
cassation a été refusé par la cour de cassation.

II. Le droit de consommation comme remède au déséquilibre


dans le contrat de consommation
 Les contrats de consommation :

La standardisation des relations contractuelles, le développement sans précédent des contrats


d'adhésion empêchent le consommateur, souvent inexpérimenté, dans le besoin, de discuter
les conditions de son engagement et d'apprécier toute la portée réelle de ses droits et
obligations. La faiblesse du consommateur est aujourd'hui légalement reconnue et son abus
sanctionné. La théorie générale des obligations se fonde en effet sur le principe de l'autonomie
de la volonté qui part de l'idée que les hommes naissent libres et égaux, que l'État doit
respecter cette liberté et cette égalité naturelles, qu'il n'y a d'obligation que volontaire et que le
contrat réalise forcément la justice. Il n'y a donc théoriquement pas à protéger une partie
contre une autre, un faible face à un puissant, un contractant vulnérable face à un
professionnel averti. Mais la loi 31/08, par l'ampleur de ses innovations, souvent originales,
constitue une réponse majeure et fondatrice à ces limites et à cette évolution. Elle montre bien
qu'à l'égalité abstraite entre contractants succède une inégalité réelle, qu'une partie forte
économiquement et socialement dicte ses conditions, que le contrat n’est pas toujours
l'expression de volontés concordantes mais souvent d’une seule volonté, que les contrats sont
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conclus sans possibilité réelle de discussion , qu‘une partie forte dicte ses conditions parfois
draconiennes déséquilibrant le contrat au détriment de la partie faible, isolée, inexpérimentée,
souvent dans le besoin. Techniquement, la loi se veut un complément des dispositifs existants.

A. Les mesures de protection du consommateur

La théorie générale des obligations constitue le droit commun auquel la loi 31/08 renvoie sur
de nombreux points.(Article 65 : Les dispositions relatives à la garantie légale des défauts de
la chose vendue prévues aux articles 549 à 575 du DOC, sont applicables aux contrats de
vente de biens ou de produits liant le consommateur au fournisseur.)

Parfois la loi s'en écarte .Ainsi et par dérogation aux dispositions des articles 573 et 553 du
DOC, toute action en justice découlant des défauts nécessitant la garantie ou du fait que
l’objet vendu est dépourvu des qualités promises, doit être intentée dans les délais suivants, à
peine de forclusion :

-Pour les immeubles, dans les deux ans après la livraison;

-Pour les biens meubles, dans l'année suivant la livraison.

La loi 31/08 se présente comme “un cadre complémentaire du système juridique en matière de
protection du consommateur, à travers laquelle sont renforcés ses droits fondamentaux,
notamment:

 Les mesures de protection que dispose le législateur afin de protéger le


consommateur

Convaincue que "tout homme mal informé ne peut s'empêcher de mal raisonner», l'époque
s'est en effet laissée porter à croire qu'a contrario un homme bien informé ne peut que bien
raisonner. Le droit de la consommation n'a pas été en reste, mettant en place une phase
précontractuelle dominée par le souci d'une bonne information du consommateur, renversant
du même coup la présomption d'incapacité qui pèse sur le consommateur en l'élevant au statut
de sachant.

 La forme comme support de l'information


Pour assurer au consommateur une protection de son consentement et afin d'équilibrer les
relations entre sociétés de financement et consommateur, le législateur a eu recours à la
formalisation de l'offre en matière de crédit. A ce titre, Les articles 77 et 117 de la loi 31-08
relatifs au crédit à la consommation et au crédit immobilier imposent au préteur de remettre

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une offre à l'emprunteur ainsi qu'à la caution, chacune des offres étant redéfinie selon des
modèles-types. En formalisant l'offre, le législateur fournit ainsi un support propre à faire
naître une réflexion qui n'existerait probablement pas dans une offre purement verbale.

La nouvelle règle ne semble pas heurter les contrats dans lesquels elle s'insère, du moment
que le contractant est en droit de connaître les modalités du contrat dans lequel il va s'engager.

 LE DROIT À UN CONSENTEMENT RÉFLÉCHI


La liberté de choix du consommateur peut être entamée eu égard à sa faiblesse et aux
méthodes souvent agressives des professionnels. Le législateur a prévu un dispositif devant
permettre au consommateur de revenir sur son engagement ou de prendre un temps de
réflexion.

Dans le schéma classique de la rencontre des volontés, l'offre est librement révocable, tant que
le contrat n'est point parfait par l'acceptation ou le commencement d'exécution entrepris par
l'autre 16 partie31. Le législateur, par exception, et afin d'éviter un engagement précipité du
consommateur, a créé dans le contrat de consommation, une obligation de maintien de l'offre
à la charge du professionnel l'organisme de crédit doit maintenir son offre pendant quinze
jours à compter de sa réception par le consommateur

 Le droit de rétractation
Le droit à la rétractation a vu le jour par la loi 31-08 édictant des mesures de protection du
consommateur. Il accorde au consommateur la possibilité de revenir sur sa décision une fois
le contrat formé et de manière unilatérale. Les hypothèses le mettant en œuvre sont multiples:
dans les contrats conclu à distance; les crédits de consommation.

Toute clause du contrat par laquelle le consommateur abandonne son droit de se rétracter est
nulle et non avenue.

La nouvelle règle a bien été perçue comme révolutionnaire, n'a-t-on pas relevé à cet égard que
"signer, c'est seulement vouloir.

Sous cet angle, il semble difficile de voir comment la nouvelle règle élaborée par la loi 31-08
édictant des mesures de protection du consommateur pourrait s'intégrer au sein de la théorie
générale des obligations et des contrats, qui semble mettre un point d'honneur au respect de la
parole donnée. On peut même dire que la nouvelle règle contredit les principes fondamentaux
du droit commun en consacrant aussi facilement la faculté de reprendre la parole donnée et de
méconnaître la force obligatoire des contrats.

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 Une qualification incompatible avec le droit commun
La réflexion devient cependant plus problématique lorsqu'on analyse le droit de rétractation
sous l'angle de son régime. En effet, d'un point de vue strictement temporel, ce droit intervient
à un moment où le contrat a déjà été formé, ce qui est en totale contradiction avec la théorie
générale des obligations. Pourtant, la difficulté de rattacher la nouvelle qualification à celles
du droit commun.

L'article 230 du dahir des obligations et des contrats, pose le principe que " Les obligations
valablement formées tiennent lieu de la loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être
révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi". Cet article
précise alors, que la révocation ne peut être faite que dans les cas prévus par la loi, c'est à dire
dans certains cas exceptionnels, la loi permet la révocation unilatérale du contrat.

En effet, si le contractant de droit commun présente toutes les qualités d'un bon père de
famille, il ne lui est pas possible de revenir librement sur son engagement. La cohérence de la
règle spéciale impose quant à elle un autre esprit; en tant que contractant placé dans une
situation de faiblesse et qui ne présente pas les qualités d'un bon père de famille.

B. Entre efficacité et inefficacité du système de protection


 La lutte contre les clauses abusives
La loi 31/08 précise le critère de l'abus. Pour être abusive, une clause doit avoir pour effet de
créer, au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et les
obligations des parties au contrat.

Une simple disproportion ne suffit à pas à déclarer une clause abusive. Il doit en résulter un
déséquilibre significatif et il appartient au juge d’apprécier l'impact de la clause abusive sur
l’équilibre du contrat.

D'après l'article 16 de la loi 31/08, le caractère abusif d'une clause s'apprécie en se référant, au
moment de la conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de
même qu'à toutes les autres clauses du contrat. Il s'apprécie également au regard de celles
contenues dans un autre contrat lorsque la conclusion ou l'exécution de ces deux contrats
dépendent juridiquement l'un de l'autre ». (Ex : un prêt finançant l'achat d'un bien).

Il existe cependant une restriction. L'appréciation du caractère abusif d'une clause, au sens de
l’article 16, ne doit porter ni sur la définition de l'objet principal du contrat ni sur l'adéquation
du prix ou de la rémunération au bien vendu ou au service offert pour autant que les clauses

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soient rédigées de façon claire et compréhensible. La finalité de la protection est en effet de
maintenir le contrat et non de l'anéantir complètement et de plus la lésion n'est pas une cause
de rescision aux termes de l’article 55 du DOC.

A l'exception de cette restriction, toute clause peut être déclarée abusive par le juge dès lors
qu'elle entraine un déséquilibre significatif. La loi fournit, à titre indicatif, une liste de clauses
pouvant être regardées comme abusives.

 l'efficacité du système de protection dans le contrat d'adhésion et de consommation


repose sur la capacité à atteindre un équilibre entre les parties
 Par ailleurs, l'inefficacité peut se manifester par des lacunes dans la réglementation
notamment la protection des droits de la partie faible en présence de la force
économique.

Bibliographie
Ouvrages
Le contrat d’adhésion, Brigitte LEFEBVRE
Le contrat d’adhésion, Léonia DAVID, 2016-2017

Textes de lois :

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DOC
LOI 31-08 sur la protection du consommateur
Arrêts :
 Arrêt de la cour de cassation, décision de la cour de cassation, Décision n°119 : Publié
le 04 février 2021dossier administratif n°119/4/1/2021
 Arrêt de la cour de cassation, Décision n°249 Publié le 16 mai 2019 ; dossier
commercial n° 450/3/1/2017
 Arrêt de la cour de cassation, Décision n°305 : Publié le 14 février 2019 : Dossier
n°184/6/10/2018
 Arrêt de la cour de cassation, arrêt n°1141 / le 15 septembre 2020/ numéro
2019/1/5/789

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