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Partie II : la mise en oeuvre de la

protection dans la commerce


electronique

Chapitre 1 .Etude comparative entre le maroc


et les etats unis

Section 1 : Le système Anglo-Saxon

- Les Etats Unis d’Amérique

Les Etats Unis d’Amérique avec le Royaume Uni sont les grands représentants du
système juridique connu sous ‘’Common Law’’. C’est un système basé sur des règles
proclamées par les tribunaux au cours de jugements individuels qui deviennent des
jurisprudences faisant référence en tant que Lois.

1- L’histoire

Hormis ce qui a été dit au premier chapitre sur l’historique du mouvement de


protection du consommateur dont les US sont le berceau, il serait néanmoins édifiant
de compléter cette marche historique par la loi américaine qui porte le nom du
sénateur John Sherman de l'Ohio qui s'éleva contre le pouvoir émergent de certaines
entreprises constituées en quasi-monopoles, en déclarant : «Si nous refusons qu'un roi
gouverne notre pays, nous ne pouvons accepter qu'un roi gouverne notre production,
nos transports ou la vente de nos produits». L'expression d'« anti-trust » vient du fait
que la proposition de loi visait à contrer les agissements d'un groupe pétrolier, la
Standard Oil, qui était constitué en trust et non sous la forme d'une société dont les
droits étaient, à l'époque, limités. Ironiquement, lorsque la Standard Oil fut
démantelée, elle avait pris déjà la forme d'une société et le Sherman Antitrust Act (8) ne
s'appliqua plus guère aux trusts. Cette loi est complété par le Clayton Antitrust Act de
1914(9).
En tout état de cause, tout le monde reconnait la primauté des citoyens-
consommateurs US dans leur engagement précoce de lutte pour la protection du
consommateur, la mise sur pied d’organisations indépendantes constituées par des
avocats ou des politiciens de renom a contribuée énormément à cette lutte en se
portant partie en soutient du consommateur lésé devant les tribunaux du pays, ainsi
que l’honnêteté et l’impartialité de certains juges à formuler des ‘’Actes et arrêts
jurisprudentiels’’ contre les opérateurs économiques malhonnêtes qui ont recours à
des pratiques prohibées par le bon sens et l’intérêt des parties les plus faibles dans
l’équation fournisseur-consommateurs, et ceci dans tous les domaines de la vie
économique.
C’est donc le rôle des tribunaux US qui était déterminent, avant que les
différents présidents et le congrès ne promulguent des actes législatifs qui prennent en
compte les règles fondamentales à respecter par les parties et surtout en faisant la part
de ce qui est prohibé dans les pratiques commerciales et ce qui est permis.

2- Les Lois

Dans le domaine juridique, deux jurisprudences, (élément prédominant dans le


droit anglo-saxon) de justice importantes font référence et sont à l’origine de la prise
de conscience de la nécessité de protéger le consommateur : L’arrêt Campbell Soup
contre Wentz en 1948 6, et l’arrêt ; Hennigser contre Bloomfield Motors en 1960.

Un corpus de règles juridiques complexes protège le consommateur américain.


Les principes de common law et de “tort law” (droit qui couvre la responsabilité civile
contractuelle, quasi délictuelle ou délictuelle) mettent certaines obligations à la charge
des fournisseurs de biens et de services.
La Consumer Products Safety Commission,la Federal Trade Commision(13) (qui
applique également le droit de la consommation), Federal Food & Drug
Admistration(14),le Federal Department of Justice (Ministère de la Justice), et un
certain nombre d’autres agences et juridictions(15), ont pour rôle de s’assurer de
l’application de règles de protection du consommateur.

Désormais, Les fabricants et les fournisseurs de biens aux consommateurs


américains peuvent engager leur responsabilité civile lorsqu’ils mettent dans le
commerce des produits intrinsèquement dangereux, ou ayant un défaut caché, ou qui
ont été conçu ou fabriqué de manière défectueuse, ou qui ont été vendu sous un faux
label ou présenté à tort comme non dangereux.

 Le droit d’ester en justice : “Class Actions” (action collective)

Aux Etats- Unis, l’action de groupe aurait été mise en place dans les années 1960
sous l’impulsion des consommateurs encouragés par Ralph NADER et les victimes de
préjudices corporels dus à des produits défectueux. A partir de là, tout dommage
éventuel est devenu un prétexte à ce type d’action qui s’est étendue à d’autres
préjudices de santé, notamment ceux engendrés par l’amiante, et à des dommages
divers.
Lorsque plusieurs consommateurs subissent un préjudice similaire provenant du
même produit, il est possible de poursuivre le fabricant ou le vendeur de ce produit en
introduisant une class action (action en justice collective) afin que le même groupe de
victimes de consommateurs puisse ester en justice collectivement et obtenir des
dommages-intérêts ensemble. Cette action peut diminuer les frais de justice d’une
part, et faire pression sur les instances judiciaires qui sont plus enclins à prendre en
considération les atteintes à l’intérêt d’un grand nombre de victimes.

Cette procédure a aussi l’intérêt indéniable d’encourager les éventuelles


victimes à se manifester, d’autant plus que celle-ci est financée par les avocats des
demandeurs qui se rémunèrent sur le montant des indemnités obtenues et peuvent
rechercher des clients par tout moyen y compris la publicité. Ce qui implique une
gratuité de la justice, qui incite les plus démunis à mieux jouer leur rôle de ‘’citoyen
engagé ‘’ en vue de réparer les tords que leur font subir les puissants groupes de
vente.
La class action permet également à un particulier ou à une association représentant
des milliers de personnes de faire valoir leurs droits collectivement.
Tout individu peut donc exercer une action en responsabilité au nom d’un
groupement sans accord exprès de ses membres (par ex, des actionnaires, des
salariés).
Le juge examine la recevabilité de la demande en recherchant l’action la plus adaptée
par rapport aux procédures de droit commun.

Si l’action est recevable, un avis de notification est adressé à tous les membres
du groupe, et diffusé dans les médias. Chaque membre du groupe dont l’intérêt est
défendu en justice doit se manifester dans un certain délai afin de profiter de la
réparation fixée par le juge. Les victimes peuvent aussi renoncer à bénéficier de cette
indemnité en refusant expressément de participer à la class action avant une certaine
date.
Mais devant l’excès de procès d’une manière inconsidérée, surtout que les
actions en justice sont gratuites, et que les avocats l’encouragent puisqu’ils récoltent
environ 40% sur les dommages gagnés. Désormais et dès 2005 devant les dérives
constatées, les Etats- Unis ont adopté un garde-fou pour limiter les procès par la "
class action Fairness Act " 2005 qui impose l’exercice de l’action devant un tribunal
fédéral et non plus local.

 La Tort Law (Responsabilité Civile)

C’est l’équivalent marocain du ‘’Régime de Responsabilité Civile’’. La Tort Law


applique trois concepts clés: le défaut de conception, le défaut de fabrication et
l’absence d’avertissement en cas de défaut non visible. Chacun de ces concepts est
défini selon la règle du précédent judiciaire de la Common Law de l’Etat dans lequel
la victime d’un préjudice a intenté son action.

 Principe de ‘’Long arm’’ (long bras))

Cette loi dite ‘’Long Arm’’, littéralement le bras long. Concerne les fabricants
étrangers qui ont causé un préjudice sur le sol américain, qui peuvent être poursuivis
devant une cour américaine, dès lors qu’ils savaient ou auraient dû savoir que les
produits étaient destinés au marché américain, ou allaient y être délivré ou utilisé.
alors que deuxième a été sévèrement sanctionné pour déclaration mensongère au sujet
du taux d’émission de CO2 de ses voiture, il a même frôler la faillite et son PDG était
contraint de démissionner.

Les opérateurs économiques savent donc à quoi ils s’engagent et les sanctions qu’ils
encourent en cas d’infraction ou d’agissement frauduleux et préjudiciables envers le
consommateur US. Les exemples récents des déboires subis par les fabricants de
voitures Toyota et Volkswagen sont là pour le rappeler. Le premier a dû rappeler une
grande quantité de ses véhicules pour réparer un défaut du système de freinage’

2- Les juridictions et institutions spécialisées


Dans cet esprit de protection du consommateur, surtout quant à sa vie privée et
son identité qui priment sur toute autre considération, et sachant que ce droit fût
dégagé par la doctrine en 1890, mais est n’a été reconnu par la Cour suprême qu’en
1965. Entre temps c’est le rôle des tribunaux US qui était déterminent dans son
application doctrinale est jurisprudentielle. Avant que les différents présidents et le
congrès ne promulguent des actes législatifs qui prennent en compte les règles
fondamentales à respecter par les parties et surtout en faisant la part de ce qui est
prohibé dans les pratiques commerciales et ce qui est permis.
Désormais, toutes les juridictions et les actes législatifs auront pour base les principes
suivants:

a- Le droit à l’information qui a pour base : Le devoir de renseignement, devoir


de mise en garde et le devoir de conseil.
b- Le droit de protection du consommateur : Protection légale, protection par les
institutions de contrôle fédéral
c- Le droit à la réparation et aux dédommagements
d- Le droit des cabinets d’avocats spécialisés d’ester en justice en lieu et place
des victimes.

Le droit d’ester en justice et en général est aussi du ressort reconnu aux


associations de défense des consommateurs. L’exemple le plus emblématique reste
‘’Public Citizen’’ qui plaide devant les trois branches du gouvernement fédéral des
États-Unis.
. Les cinq divisions de Public Citizen comprennent: Congress Watch; Énergie; Global
Trade Watch; le Groupe de recherche en santé et Public Citizen Litigation Group, qui
est un cabinet d'avocats d'intérêt public de renommée nationale, fondé par Alan
Morrison et connu pour sa pratique en Cour suprême et en appel.

 Federal Trade Commission (la commission fédérale de commerce)


La loi sur la protection du consommateur est un domaine de droit géré par le
Bureau of Consumer Protection et supervisé par la Federal Trade Commission (FTC).
Il protège les consommateurs, des actions contraires à l'éthique et des négligences
dont se rendent responsables les entreprises dans leur relations commerciales avec les
consommateurs, en établissant et en appliquant des règles pour chaque transaction
commerciale. Et en imposant des restrictions sur la manière dont les entreprises
peuvent gérer le transfert et la gestion de la sécurité des informations personnelles des
consommateur

La Federal Trade Commission est l’agence phare de protection des


consommateurs US et de la promotion de la concurrence. C’est une agence
indépendante du gouvernement des États-Unis, créée en 1914 par le Federal Trade
Commission Act lorsque le président Woodrow Wilson a promulgué la loi sur la
Federal Trade Commission. Elle a commencé sa mission le 16 mars 1915.
La FTC protège les consommateurs en luttant contre les pratiques déloyales,
trompeuses ou frauduleuses sur le marché. Elle mène des enquêtes, poursuit en justice
les entreprises et les personnes qui enfreignent la loi, élabore des règles pour assurer
un marché dynamique et informe les consommateurs et les entreprises de leurs droits
et de leurs responsabilités.
Elle recueil des plaintes, allant de la sécurité des données, de la publicité trompeuse,
au vol d'identité, en passant par les violations de numéros de téléphone exclus, et les
mets à la disposition des organismes chargés de l'application de la loi sur le plan
national et des juridictions du monde entier à des fins de suivi.
La Federal Trade Commission (FTC) (Commission fédérale du commerce) est une
agence indépendante du gouvernement des États-Unis, créée en 1914 par le Federal
Trade Commission Act (en). Sa mission principale est l'application du droit de la
consommation et le contrôle des pratiques commerciales anticoncurrentielles telles
que les monopoles déloyaux.
La création de la FTC fut l'une des principales actions du président Woodrow Wilson
contre les trusts. Son équivalent français pourrait être la Direction générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes ou DGCCRF. Cette
administration comprend plusieurs Divisions, chacune selon sa spécialité.
 Division of Privacy and Identity Protection (Division de la Protection de
la vie Privée et de l’identité) (21)

La Division veille au respect des lois et des règles, participe à la sensibilisation et à


l'élaboration des politiques et informe les consommateurs et les entreprises des
problèmes émergents en matière de protection de la vie privée. Etabli des rapports de
solvabilité et de sécurité des informations, ainsi que de prévention et d'assistance en
matière de vol d'identité.

Créée en 2006, la Division de la protection de la vie privée et des identités


gère le traitement des informations des consommateurs par les entreprises, dans le but
de protéger la vie privée et l’identité du consommateur contre toute action déloyale ou
trompeuse. Les domaines de son intervention comprennent quatre grands axes relatifs
à la protection des consommateurs, qui sont :
 Application de l’Article ‘’5’’ de la loi sur le commerce fédéral.
Cet Article stipule que les consommateurs doivent être traités équitablement et ne pas
être trompés ni mis en danger du fait d'actes déloyaux ou trompeurs commis par des
entreprises.

 La Fair Credit Reporting Act (FCRA)


Cette loi concerne le crédit équitable (FCRA), elle se concentre plus spécifiquement
sur les entreprises d’évaluation du crédit. Tels que les agences de renseignements sur
les consommateurs, en les rendant responsables de l’exactitude et de la sécurité des
informations personnelles collectées et communiquées à des tiers. Cette loi garantit
que les agences de reporting comme Equifax, Experian et TransUnion gèrent les
informations de crédit des consommateurs de manière juste et sûre.
 La Loi Gramm-Leach-Bliley (GBLA)
Connue sous le nom de loi de modernisation financière de 1999. La GBLA exige de
toutes les institutions financières américaines qu’elles expliquent par écrit comment
elles gèrent et protègent les informations des consommateurs. Surtout lorsqu’il s’agit
d'informations personnelles sensibles comprenant leur numéro de sécurité sociale, des
informations de crédit, leur nom complet et leur adresse personnelle.
La loi Gramm Leach, Bliley Act (nommée en l'honneur des trois coauteurs de la loi)
indique que chaque institution financière doit créer et tenir à jour un plan écrit
accessible au public, décrivant comment elles protègent les informations personnelles
de leurs consommateurs.
 La Loi COPPA
Elle est dédiée à la protection de la vie privée des enfants, leur et à leurs parents une
protection en réglementant les informations qu'une entreprise peut collecter à propos
d'un enfant et la manière dont ces informations sont utilisées.
La loi sur la protection de la vie privée en ligne des enfants interdit les actes
trompeurs ou déloyaux liés à la collecte en ligne de renseignements personnels sur les
enfants et régit la manière dont les informations personnelles sont recueillies et
utilisées par les services en ligne. Elle concerne les informations personnelles sur les
enfants de moins de 13 ans.
La loi COPP contribue principalement à faire d’Internet un endroit plus sûr pour les
enfants.
 Division des pratiques du marketing et de la publicité
La division du marketing et de la publicité du Bureau de la protection du
consommateur s’occupent de la prévention des types courants de réclamations
frauduleuses et des actions trompeuses prises par les commerçants lors de la
commercialisation de leurs produits. Les différents domaines du marketing et de la
publicité contrôlés et réglementés par le Bureau de la protection du consommateur
dont la publicité trompeuse.
Pour cette administration, une publicité trompeuse se produit lorsque des images et
des mots utilisés dans des publicités imprimées, numériques ou vidéo impliquent,
directement ou indirectement, des allégations concernant des produits qui ne sont pas
vrais ou qui omettent des informations nécessaires à la compréhension de la vérité.
Elle concerne :
Les noms de produits, les prix, les allégations et tout ce qui pourrait affecter le
comportement des consommateurs à propos du produit ou du service doit être
véridique, et ne doit pas induire en erreur ou avoir une démontrer une appétence
malhonnête pour des produits inadéquats.
Ceci comprend:
 L'emballage du produit,
 Etiquetage,
 Les brochures,
 Annonces,
 Médias numériques

 Droit de la protection des consommateurs et des revendications


environementales
La Federal Trade Commission stipule que les revendications environnementales,
telles que : «biodégradable», «recyclable» ou «non toxique» doivent être:
 Spécifique
 Véridique, et;
 Supporté par des preuves.
Cependant, pour rester en conformité avec les lois sur la protection du consommateur,
de telles allégations doivent être prouvées par des certifications ou des explications
claires sur la manière dont elles réalisent cette allégation environnementale.
 Revendications «MADE IN USA»
Le pays d’origine d’un produit implique pour le consommateur étant celui dont le
standard espéré pourrait satisfaire ses habitudes d’achat. C’est pour cette raison que
les allégations d’origine trompeuses qui violent le droit du consommateur à connaître
l'origine du produit pour influencer sa décision d'achat son prohibé est sanctionnées
par la loi ‘’Made in USA’’.
 Loi CAN-SPAM
La loi CAN-SPAM protège les consommateurs de ce qui peut être considéré comme
du spam ou des communications électroniques indésirables en imposant des règles de
communication telles que:
 Fournir des lignes d'objet précises qui n'induisent pas le lecteur en erreur ;
 Donner aux lecteurs un moyen facile de ne plus recevoir de messages ;
 Les expéditeurs affichant l’emplacement physique de leur entreprise ;
 Les expéditeurs doivent indiquer qui ils sont et leurs intentions.

 Règles de vente télémarketing


La législation appelée ‘’Loi sur la protection des consommateurs téléphoniques, ou
TCPA’’. Comprend des dispositions légales strictes en vue de protéger les
consommateurs contre les actions déloyales et trompeuses des télévendeurs. Elles
garantissent que les consommateurs ne soient pas harcelés, trompés ou maltraités par
des télévendeurs. Ils couvrent des sujets tels que:

 Robocalls ou systèmes de numérotation automatisés;


 SMS automatisés;
 Registre national des numéros de téléphone exclus (confidentiels).

En cas d’harcèlement par un appel téléphonique automatisé ou un message texte, le


télévendeur risque des dommages-intérêts pouvant aller jusqu’à 1 000 USD par
contact.
 Règles de franchise et d’opportunité commerciale
Le Bureau de la protection du consommateur réprime ces activités frauduleuses et
leurs opportunités de franchise. Pour ce faire, il a notamment obligé les vendeurs à
fournir à tous les acheteurs potentiels un document d’information. Il décrit 23 points
d'informations spécifiques qu'une entreprise doit divulguer aux acheteurs potentiels
pour rester en conformité. Les détails incluent les réclamations commerciales et de
revenus et doivent fournir des preuves à l'appui de ces réclamations. Cela empêche les
vendeurs de faire des déclarations de revenus ou d’affaires commerciales qui
pourraient léser le consommateur, tout en protégeant les individus par ailleurs peu
méfiants à la recherche d’une vie meilleure.
 Lois sur la protection des consommateurs et changements technologiques
Les lois sur la protection du consommateur ne sont pas stagnantes. Elles évoluent
constamment pour faire face aux changements technologiques et sociaux. Le
changement le plus important de ces dernières années a été l'adoption mondiale
d'Internet.
Ce changement a créé de nombreuses nouvelles menaces pour la protection de la vie
privée et la protection des consommateurs, entraînant la création de nouvelles lois sur
la protection des consommateurs spécialement conçues pour protéger la vie privée et
les droits des consommateurs en ligne. En ce moment c’est sur le Rapport Deloitt
rédigé par trois consultants du groupe du même nom, que se base l’administration
américaine en vue de promulguer de nouvelles lois. Mais qui seront dépassées au vu
de la rapidité avec laquelle les nouvelles technologies rendent les plus récentes déjà
anciennes dans des temps record.
 Division des pratiques financières
Toute personne est amenée à un moment donné de sa vie à recourir aux services
financiers et bancaires, soit pour un prêt, auto, consommation, études…
Cette activité est assujettie au contrôle du Bureau de la protection du consommateur
qui réglemente les services financiers dans leurs activités lorsqu'ils traitent avec les
consommateurs. Ses
principaux domaines d’intervention sont :
a) Le recouvrement de la dette équitable (FDCA)
Dans la situation ou un consommateur ne peut rembourser un emprunt et que les
agents de recouvrement des dettes ne font aucun effort pour résoudre convenablement
le problème. La FTC a créé le Fair Debt Collection Act (FDCA).
Cette loi protège les consommateurs en limitant les actions contraires à l'éthique ou
injustes intentées par des entreprises de recouvrement de dettes tierces cherchant à
recouvrer des créances en cours pour le compte d'une autre entité.
Certaines pratiques pouvant porter préjudice au consommateur endetté sont prohibées
par cette Loi lors du recouvrement des créances telles que:
 Être verbalement abusif
 Harcèlement
 Parler aux membres de la famille du débiteur ou de ses collègues de traille de
sa dette
 Contacter le débiteur en dehors des heures raisonnables
b) Services hypothécaires, de crédit et d’allégement de la dette.
Lorsque les fournisseurs de services de crédit prédateur et d'allégement de la
dette sont soupçonnés d’escroquerie ou de traitements contraires à l’éthique.
Les victimes peuvent prendre attache avec la Division des pratiques financières au
sein de la FTC qui surveille et empêche les entreprises de services financiers de faire
des réclamations trompeuses et injustes aux consommateurs qui cherchent à se
soulager de situations financières désastreuses, telles que l’incapacité de rembourser
leur dette hypothécaire ou de carte de crédit.
Celle-ci assurer la protection des citoyens à la recherche de prêts à court terme ou
d'urgence et applique des mesures de protection afin que leurs informations
personnelles soient en sécurité pendant ce processus.
c) Vente des véhicules automobiles et leur financement
Le Bureau de la protection du consommateur surveille et applique la protection de la
vie privée et limite les pratiques frauduleuses dans l'ensemble du secteur des services
financiers automobiles. En veillant à ce que les fournisseurs de services de l’industrie
se conforment aux lois, telles que la loi Gramm-Leach-Bliley Act (GBLA) et les
règlements de la section 5 de la FTC.
d) Pratiques financières de l’éducation (prêts étudiants)
Le prêt étudiant présente environ 10% du PIB des USA, soit 1,5 billion de dollars par
an. Avec des sommes aussi importantes et l’avenir des citoyens en jeu, la Division des
pratiques financières et les professionnels du droit de la protection du consommateur
gardent un œil vigilant sur les prestataires de services financiers et leurs actions.

Section 2 le systeme africain cas du maroc


- Le Maroc

1- L’histoire

Le Maroc a connu une longue tradition de la protection du consommateur,


basée principalement sur les textes Coraniques et certains Hadiths du Prophète. A
travers leur translation pratique était désigné un responsable du commerce et des
métiers appelé ‘’Mohtassib’’.
Ce système a persisté jusqu’à l’avènement du Protectorat. Le ‘’Mohtassib’’ avait à sa
disposition la force publique pour exercer ces prérogatives de contrôle des prix, de la
qualité des denrées ainsi que de la surveillance des corporations ; ce qui constituait, à
l’époque déjà, une mission de régulation de la liberté des prix et de la concurrence.

Mais c’est pendant le Protectorat que le Maroc se dota du tout premier Dahir
du 14 octobre 1914(32) relatif à la répression de la fraude. Et dès son indépendance, le
Maroc a connu une catastrophe alimentaire majeure, qui a fait plusieurs milliers de
victimes :’’l’affaire des huiles nocives de Meknès en 1959’’ (33). Qui est survenue suite
aux agissements criminels de commerçants peu scrupuleux, qui avaient, mis sur le
marché une huile de table trafiquée (frelatée), ceci a causée des milliers de cas de
décès ou d’infirmité à vie.

Les effets dramatiques de cette fraude alimentaire à grande échelle, ont posé avec
acuité le problème de la protection du consommateur, et ce d’autant plus que ce cas
des huiles nocives n’était pas un cas isolé. Les tromperies de tout genre existaient,
même si leur ampleur était réduite.

Devant l’ampleur de la catastrophe, et pour pouvoir juger les industriels mis en cause,
le gouvernement d’alors, était obligé de recourir à des lois rétroactives. Sachant
qu’une loi ne peut être rétroactive selon la constitution marocaine de 1962 (34), et du
Code Pénale qui est entré en vigueur le 17 Juin 1963. Alors que les faits dataient de
1959, et relevaient du Code Pénal de 1913.

Cet exemple nous renvoi au domaine sanitaire qui englobe la sécurité physique
du consommateur, même si celui-ci se concentre prioritairement sur les prix des biens
et services. La question des prix est celle qui revient avec le plus de perspicacité, eu
égard à ses implications quant au pouvoir d’achat des citoyens. Toute augmentation
des prix est perçue négativement par les consommateurs et peut dans des cas
extrêmes, déboucher sur des troubles à l’ordre public. D’autant plus, qu’autour du
thème du prix, gravitent plusieurs pratiques déloyales courantes comme le stockage
clandestin ou la spéculation illicite qui faussent la fluidité des circuits de distribution
et amène le consommateur à payer les produits plus chère.

(34)- Article 4. La loi est l'expression suprême de la volonté de la nation. Tous sont tenus de
s'y soumettre. La loi ne peut avoir d'effet rétroactif.

La sphère des thèmes qui posent problème aux consommateurs, s’étend également
à d’autres secteurs comme les services bancaires, le transport, l’enseignement privé,
les soins médicaux, l’eau et l’électricité, le téléphone mobile et fixe, l’abonnement
internet…etc. Bref, la protection du consommateur couvre tous les aspects en relation
avec la consommation des produits et services, aussi bien auprès des fournisseurs
publics que privés.

2- Les Lois

Dès les années 90, la société civile était et reste aux premiers rangs de la lutte
pour la protection des droits du consommateur. Son action se traduit par un partenariat
fructueux avec les institutions gouvernementales, notamment par la réalisation
d’études et de recherches, et par l’organisation de rencontres portant sur la protection
du consommateur.

Suite à leurs revendications et aux pressions basés sur des rapports émanant
d’organismes tels que (le CMF MENA, Center for Media Freedom, For Middle East
and North Africa)(35) financés par des entités gouvernementales étrangères comme le
programme MEPI (Middle East Presidential Initiative) du gouvernement des
EtatsUnis, en partenariat avec the « Entrepreneur Development Program at the Rady
School of Management at the University of California, San Diego. On a commencé à
assister à un renforcement du cadre juridique relatif à la protection du consommateur
qui s’est traduit par une concertation avec toutes les parties concernées.

Aidé en cela surtout par les conventions internationales avalisées par le


Maroc. Le législateur s’est vu contraint de promulguer des lois allant dans le sens des
dispositions des conventions en question. Ceci était également nécessaire pour que le
pouvoir puisse montrer un minimum d’intérêt envers les préoccupations de sa
population pour s’en prévaloir devant le concert des nations.

La première initiative sera la modification de la loi 13-83 du 5 octobre 1984,


régulant la répression des fraudes sur les marchandises. Mais, elle avait un champ
d’action limité, elle ne cernait pas l’ensemble des prérogatives relatives à la
concurrence et à la consommation. Une vision juridique globale était devenue
urgente, ce qui a nécessité la « confection » de la loi N°31-08 relative à la protection
du consommateur promulguée par le Dahir n° 1-11-03 du 18 février 2011, ainsi que la
Loi n° 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence promulguée par Dahir n° 1-
00-225 du 5 juin 2000, et enfin la loi N°104-12 du 30 Juin 2014 relative à la liberté
des prix et de la concurrence qui a élargi les prérogatives du Conseil de la
Concurrence.

Dispositions Législatives : Loi 31-08


La loi 31-08, est considérée comme la loi phare de protection du consommateur.
Alors que pour la loi 104-02, elle peut être considérée comme une loi
complémentaire de protection du consommateur. Elle a aussi son importance quant à
la protection du consommateur par le biais de la réglementation et la régulation de la
concurrence, c’est justement la finalité de ces lois sociales.
La Loi n° 31-08, est entrée en vigueur depuis avril 2011, et a créé un nouveau
cadre juridique de protection du consommateur. Elle met en exergue les droits
fondamentaux du consommateur et tente de rééquilibrer les relations entre ce dernier
et les fournisseurs de biens et de services. Ainsi, de nombreuses obligations sont
mises à la charge des entreprises avec des sanctions pénales d’emprisonnement ou
d’amendes assez élevées en cas de contravention aux dispositions légales. Mais les
garanties les plus significatives qu’elle porte aux consommateurs sont :
 Le Droit au Choix qui garantit au consommateur sa liberté d’acheter en
fonction de ses besoins et de ses moyens ;
 Le Droit à l’Information qui oblige le fournisseur de biens ou le prestataire de
services à fournir au consommateur toutes les informations nécessaires avant
la conclusion d’un contrat de vente ;
 Le Droit à la Rétractation qui, dans certains cas de figure, offre au
consommateur la liberté de changer d’avis ;
 Le Droit à l’écoute et à la Représentation qui permet au consommateur, lors
d’un litige avec un fournisseur, d’être conseillé, orienté et de se faire
représenter par une association de protection des droits du consommateur ;
 Le Droit à la Protection des Intérêts économiques du consommateur
notamment en ce qui concerne les clauses abusives et certaines pratiques
commerciales.
Cette loi déroge à la théorie générale des obligations classique, qui se fonde sur le
principe de l’autonomie de la volonté, selon l’adage bien connu ‘’Qui dit contractuel
dit juste’’, et que l’Etat est sensé respecter cette liberté et cette égalité naturelles. Mais
face à la faiblesse du consommateur démuni l’Etat est aujourd’hui légalement obligé
de sanctionner les abus venant des opérateurs économiques. Un des exemples les
criants est le recours systématique quotidien aux contrats d’adhésion préétablis. Celui-
ci rend la tâche difficile, sinon impossible aux consommateurs tant à leurs choix
conventionnels et surtout dans leur consentement qui devient forcé et présumé devant
ce genre de contrats, étant donné qu’ils sont obligés d’y adhéré. Pour leurs prêts
immobilier, de consommation, achats auto …, ainsi que pour des transactions aussi
simples que le transport en commun, les loisirs et toutes les nécessités de la vie
moderne.
La loi 31-08, à bien pris en compte dans ses dispositions la protection du
consommateur marocain à commencer par la phase en amont de l’achat ; qui permet
la comparaison des biens et services et de leurs prix, et la capacité d’établir cette
comparaison de manière simple à travers une publicité transparente, honnête et
explicite. Lors du passage à l’acte d’achat, par le respect de certaines procédures de
vente tels que: délais de rétractation, clauses abusives, mais ceci reste un vœu sans
plus.
Les dispositions de cette loi comprennent la réalité et la véracité des
promotions annoncées (fausses soldes ou promotions) d’incitation à la vente, la
connaissance des "vraies" bonnes affaires, la justesse de l'étiquetage et l'obligation
d'information. Ainsi que les opérations d’après achat ; qui ont trait à la qualité du
produit ou service, de la possibilité de l’existence d'un vice caché (défaut, effet
secondaire, etc.), du service après-vente (ses qualités, son coût) et les garanties et leur
durée, La possibilité de résiliation des contrats et des abonnements dans des
conditions acceptables et enfin des clauses abusives contenues dans certains contrats.
Le financement de l'achat surtout lorsqu’il s’agit de crédit d’achat lié
(immobilier), ou de location avec promesse d’achat (leasing), des groupements de
crédit, voir même de simples crédits à la consommation font également partie de la
panoplie des finalités. Plus particulièrement pour les opérations de crédit, et leurs taux
et charges exorbitants que la loi 31-08 a essayé de réguler. Mais cette tâche va être
d’une manière plus efficace par la circulaire N°3/G/2010 du 12 Mai 2010 du
Gouverneur de Bank Al Maghrib(37) relative aux taux d’intérêt applicables aux
opérations de crédit, qui a mis fin à l’anarchie usurière dont profitaient les
organismes de crédit de notre pays.
3- Les Juridictions

Au Maroc, les actions en justice pour préjudice, ou pour toute demande de


compensation ou de sanctions relatives aux infractions à la législation de protection
du consommateur est rarissime, d’autant plus qu’elle est du ressort des tribunaux de
droit commun (Tribunal de première instance, cour d’appel, ou des tribunaux de
commerce dans certains cas). Sachant que les frais de justice (avocat et frais du
dossier), ainsi que la durée de traitements des instances à l’annonce de la sentence,
ceci prendre des années. Il n’y a qu’à voir le sort réservé aux dossiers ‘’dits
normaux’’, et la décision du consommateur-victime est vite prise.
D’autant plus, qu’ester en justice ne peut se faire que par la victime elle-
même et accessoirement avec le concours des associations légalement reconnues, qui
doivent fournir leur assistance gratuitement(38).

Devant l’inexistence de moyens pécuniaires et humains, elles se contentent à lui


apporter des conseils d’ordre pratique et juridique assez limités.
Tandis que les bilans des jurisprudences, les statistiques des cas résolus, les
décisions issues de ces juridictions et leur application sur le terrain, ils n’existent
nulle part. Même le ministère de la Justice, l’administration de tutelle n’en possède
pas sur son site web.
Le législateur ayant banni le fait d’ester en justice pour les associations
dédiées à cet effet en leur interdisant de ne percevoir aucune indemnité pour cette
action. Et sachant que les autorités ne leur octroie qu’une aide financière très limitée
900 000 Dirhams en 2017(38). Le but non avoué est très clairement de décourager les
victimes de fraudes et d’abus émanant des opérateurs économiques de porte plainte.
Ces derniers constituent des groupes de pression au sein de la CGM pour empêcher
toute législation permettant ces actions. L’exemple le plus criant dans ce domaine, et
la méconnaissance de la population marocaine de l’existence d’une loi relative à la
protection du consommateur. Si les autorités avaient réellement voulu l’application de
cette loi. L’occasion s’est présentée lors du boycott de 2018. Pire, même la loi de la
concurrence ‘’104-12’’, et l’installation de la juridiction qui doit mettre son action en
mouvement ‘’le Conseil de la Concurrence’’ et l’élargissement de ses prérogatives
depuis 2014 n’a pas donné de résultats probants à nos jours, sauf peut-être son avis
sur l’entente des pétroliers sur les prix des carburants de 2019(39).
Devant le manque de juridiction spécialisée dans la défense du consommateur,
et le refus aux associations d’ester en justice par l’Arrêté fixant les modalités d'octroi
d'une autorisation spéciale pour les associations de protection des consommateurs non
reconnues d'utilité publique publié le 3 mai 2018, à moins de deux semaines après le
démarrage du mouvement de boycott ciblant les produits de Centrale Danone, les
Eaux minérales d’Oulmès et Afriquia SMDC (40), ajouté à la modicité des moyens
alloués aux associations, le message n’en ai que plus claire…
CONCLUSION
En raison de l’acuité du phénomène consumériste qui se manifeste de par le
monde, et devant les demandes persistantes des consommateurs. Les Etats se devaient
de se mettre au diapason des demandes de leurs citoyens, en légiférant par des lois
destinées à une sauvegarde réelle et effective des intérêts et du pouvoir d’achat de
leurs consommateurs. Ceci ne peut être réalisé qu’au moyen de lois bien ‘’tressées’’
entre elles, pour aboutir à un maillage efficace permettant le contrôle des agissements
des opérateurs économiques par de vraies lois dédiées à une concurrence honnête et
viable. Et d’autres qui permettent la protection du consommateur par la voie de
résolution des litiges qui surviennent entre lui et le fournisseur des biens ou des
services. Il faut surtout que le litige soit tranché dans le vif et ne doit pas s’éterniser,
comme cela et souvent le cas dans les tribunaux à caractère civile.
Pour ces raisons, nous préconisons de prendre exemple sur le système
Malaisien, qui a institué des juridictions spécialisées possédant des juges
professionnels formés en la matière. La victime ne débourse rien pour ester en justice,
il n’a pas besoin d’un avocat est les fonctionnaires du tribunal se doivent de l’assister
pour préparer sa requête devant le tribunal.
Pour mieux cerner le sujet et s’assurer de l’existence d’un interlocuteur
officiel, on a accédé au site en ligne ‘’www.mcinet.gov.ma’’, qui nous a dirigé sur
‘’La plateforme de dépôt des réclamations’’. Il est à noter qu’aucune statistique de
quelque sorte que ce soit ne figure sur ce site malgré nos demandes réitérées. Il en est
de même pour les associations de protection du consommateur, citées en annexes, qui
restent sourdes muettes à toute demande d’information.
Enfin, nous considérons que la loi 31-08 n’apporte aucun support effectif à la
protection du consommateur marocain. Hormis son existence en tant que ‘’loi
décorative’’, pouvant être citée en référence dans les instances internationales.
Mais au cas où la volonté politique serait au rendez-vous, la possibilité de
rectification et d’ajout de certaines dispositions législatives au moyen d’amendements
ou d’autres artifices et toujours possibles. A cette fin, nous préconisons la prise en
comptes des observations suivantes :
La prise d’une vraie initiative de refonte des lois en profondeur et leur réelle
application surtout celles relatives au Conseil de la Concurrence, qu’il faudrait mettre
en mouvement et lui donner les moyens de ses ambitions. Et de créer des juridictions
spécialisées dans le traitement des affaires relevant de la protection du consommateur
Marocain, ou le cas échéant de sections spécialisées au sein de ces même tribunaux,
comme cela a été fait pour les sections des tribunaux de proximité et ceux des sections
des affaires de famille qui relèvent des tribunaux de première instance selon leurs
compétences territoriales.

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