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Université Mundiapolis –Casablanca- Master II Juriste d’affaires

Mémoire pour l’obtention du Master II Juriste d’affaires.

La protection juridique
de la partie faible dans le
contrat d’assurance
Préparé par
M.LAMJADI Khalid.

Encadré par
M.LARBI Abbas

Année universitaire 2012/2013


REMERCIEMENT

Je tiens tout d’abord à remercier Dieu le tout puissant et


miséricordieux, qui m’a donné la force et la patience
d’accomplir ce travail.

En second lieu, je tiens à remercier notre encadrant Mr :


LARBI ABBAS, pour son précieux conseils et ses orientations
pertinentes durant toute la période de ce travail.

Mes vifs remerciements vont également aux membres du jury,


Mme. Irina PARACHKIVOVA et Mme. Eva MOUIAL
BASSILANA pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce mémoire en
acceptant d’examiner mon travail et de l’enrichir par leurs
remarques judicieuses.

Enfin, je tiens à remercier également toutes les personnes qui


ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

2
INTRODUCTION GENERALE

Le présent travail consiste à effectuer un exposé sur ma mission de


responsable sinistre dans la branche accident de travail d’une part, et un
travail de recherche dans un sujet lié étroitement avec notre domaine
d’expertise, d’autre part.

Dans ce modeste travail, nous allons voir de prêt les méthodes et les
techniques mises en œuvre par les compagnies pour une bonne gestion de
cette branche.

Nous aurons l’occasion de connaître de prêt la compagnie d’assurance


SANAD, son histoire, ses domaines d’intervention.

Avec une vision d’un observateur du domaine d’assurance, nous allons nous
pencher sur les pratiques des compagnies d’assurances dans les rapports
qui les mettent en cause avec les assurés, certains professionnels parlent
d’un certain rapport de force. Objectif que nous allons essayer d’atteindre
dans notre modeste mémoire.

3
RAPPORT D’ACTIVITE

I- Présentation de la compagnie sanad.

Crée en 1946, Filiale de deux géants de la place économique marocaine ; holmarcom -groupe
marocain multisectoriel d’envergure et la caisse de dépôts et de gestion premier groupe
financier du royaume- sanad est une société anonyme au capital de 250 Millions de Dirhams
avec un chiffre d’affaire avoisinant le 1 218 000.00 Dirhams en 2012. Aujourd’hui sanad fait
partie des cinq principaux leaders du marché national de l’assurance, en 10 ans elle a vu son
chiffre d’affaire croitre de 176,8% dépassant celui du marché de 66 points.

Forte de son expérience de 65 ans et de la richesse de son capital humain ; sanad a su se


démarquer puis à s’imposer dans un secteur aussi compétitif que celui de l’assurance et de
la réassurance. sanad aspire à proposer à ses clients des produits en permanence diversifiés
et innovants.

Assureur par excellence des risques industriels et des risques de pointe, sanad renforce son
positionnement en tant qu’assureur maritime et nourrit de grandes ambitions quant au
développement des segments particuliers et professionnels en passant par celui des PME et
PMI.

II-Branches d'activités.

* Vie et décès: toute opération d'assurances comportant des engagements dont l'exécution
dépend de la durée de la vie humaine.

* Capitalisation: toute opération d'appel à l'épargne en vue de la capitalisation et


comportant, en échange de versements uniques ou périodiques directs ou indirects, des
engagements déterminés.

4
* Assurances liées à des fonds d’investissement: toutes opérations comportant des
engagements dont l'exécution dépend de la durée de la vie humaine ou faisant appel à
l'épargne et liées à un ou plusieurs fonds d'investissement.

* Opérations faisant appel à l'épargne dans le but de réunir les sommes versées par les
assurés en vue de la capitalisation en commun, en les faisant participer aux bénéfices des
sociétés gérées ou administrées directement ou indirectement par l'entreprise d'assurances
et de réassurance ;
* Opérations d'assurances contre les risques d'accidents corporels.
* Maladie – maternité.

* Opérations d'assurances contre les risques résultant d'accidents ou de maladies survenus


par le fait ou à l'occasion du travail.

* Opérations d'assurances des corps des véhicules terrestres.

* Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile résultant de l'emploi de


véhicules terrestres à moteur y compris la responsabilité du transporteur.

* Opérations d'assurances des corps de navires.

* Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile résultant de l'emploi de


véhicules fluviaux et maritimes y compris la responsabilité du transporteur.

* Opérations d'assurances des marchandises transportées.

* Opérations d'assurances des corps d'aéronefs.

* Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile résultant de l'emploi


d'aéronefs y compris la responsabilité du transporteur.

* Opérations d'assurances contre l'incendie et éléments naturels : toute assurance couvrant


tout dommage subi par les biens, lorsque ce dommage est causé par : incendie, explosion,
éléments et événements naturels autres que la grêle et la gelée, énergie nucléaire et
affaissement de terrain.

* Operations’ d'assurances des risques techniques : toute assurance couvrant les risques et
engins de chantiers, les risques de montage, le bris de machines, les risques informatiques et
la responsabilité civile décennale.
5
* Opérations d'assurances contre les risques de responsabilité civile.

* Opérations d'assurances contre le vol.

* Operations d'assurances contre les dégâts causés par la grêle ou la gelée.

* Operations d'assurances contre les risques de pertes pécuniaires.

* Protection juridique: toute opération d'assurances consistant à prendre en charge des frais
de procédures ou à fournir des services en cas de différends ou de litiges opposant l'assuré à
un tiers.

* Opérations d'assurances contre les risques bris de glaces et dégâts des eaux.

* Opérations de reassurance.

“Phrase de transition”

III- La notion d’accident de travail.

L’accident de travail au Maroc est régit par le dahir de 1927 modifié en la forme par le dahir
de 1963. L’article 3 du dahir 1963 dispose que "Est considéré comme accident du travail
quelle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail à toute
personne salariée ou travaillant à quelque titre que ce soit pour un ou plusieurs employeurs
ou chefs d'entreprise."

La jurisprudence des tribunaux caractérise l’accident de travail par l’existence d’un fait
accidentel et d’un lien entre le fait accidentel et le travail. Lorsque ces deux conditions sont
réunies la victime bénéficie de la présomption d’imputabilité.

IL s’agit d’une action violente et soudaine d’une cause extérieure qui, à l’occasion du travail,
est à l’origine d’une lésion corporelle.

Le même article dispose dans son alinéa 2 « Est également considéré comme accident du
travail, lorsque la victime ou ses ayants droit apportent la preuve que l’ensemble des
conditions ci-après est rempli ou lorsque l’enquête permet au juge de disposer sur ce point
de présomptions suffisantes, l’accident survenu à un travailleur pendant le trajet d’aller et
de retour entre :

6
- Sa résidence principale ou secondaire possédant un caractère de stabilité ou tout autre lieu
où le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d’ordre familial et le lieu de
travail.

- Le lieu de travail et le restaurant, la cantine ou d’une manière plus générale le lieu où le


travailleur prend habituellement ses repas et dans la mesure où le parcours n’a pas été
interrompu ou détourné pour un motif dicté par l’intérêt personnel et étranger aux
nécessités essentielles de la vie courante ou indépendant de l’emploi »

Les accidents de travail bénéficient d'une présomption d'imputabilité ce qui n'est pas le cas
des accidents de trajet où c'est à la victime d’apporter la preuve de l'accident, des lésions et
de la relation entre lésions et accident.

IV- NATURE DU TRAVAIL EFFECTUÉ AU SEIN DE LA SANAD.

En ma qualité de responsable sinistre dans le département accident de travail, mon


travail consiste à traiter les affaires judiciaires nous liant avec les victimes accident de
travail, enfin assurer recours amiable et judiciaire auprès des assureurs droit commun.

A_ Procédure et technique gestion.

Nous évoquons les différentes étapes de l’ouverture de sinistre (la survenance du


risque), suite à la réception d’un courrier de l’avocat conseil ou adverse, d’une
convocation à l’audience ou à expertise, ou par jugement.

Le département accident du travail accuse réception du courrier adressé par l’agent de


notification ou par le bureau d’ordre.

Le courrier peut être soit ;

 Convocation du tribunal.

 Courrier avocat adverse.

 Courrier avocat conseil.

 Convocation à expertise.

 Notification d’un jugement par mise en cause.

Après la réception du courrier, nous formulons nos instructions aux avocats conseil et
prends attache avec les avocats adverses. Les instructions se basent sur les éléments du
dossier et sur l’existence ou non de la garantie.

B- De la procédure devant les tribunaux.


7
Les convocations parviennent au siège de la compagnie, par le biais du tribunal, de
l’avocat conseil, de l’avocat adverse ou par notification d’un jugement. Après sa
reception le bureau d’ordre accuse réception et transmet au responsable sinistre
Accident de Travail. A ce stade deux procédures sont à distinguer:

 Soit que la police n’est pas identifiée, il est procèdé à l’ouverture du sinistre,
selon police non identifié.
 Soit que la police est identifiée, notre cellule procède à l’ouverture du dossier sur
système corréspondant.

Ensuite, la cellule contentieux missionne l’avocat conseil, édite la lettre d’instruction et


l’avis de sinistre, ensuite elle transmet les documents édités au responsable sinistre
pour signature. Le responsable sinistre signe la lettre d’instruction et l’avis de sinistre.
Ensuite, il envoie la lettre d’instruction à l’avocat et l’avis de sinistre à l’intermédiaire.

Dés la réception de la lettre de la compagnie, l’avocat procède au dépô t de sa requête au


tribunal.

La cellule contentieux conteste au niveau du tribunal le taux d’IPP ainsi que le salaire
annuel déclaré dans la procédure d’enquête, rappelons que parmi nos missions majeure,
c’est de détecter les cas de fraude « les faux sinistre » à ce stade nous sommes devant
l’abus des assurés.

C- De l’exécution du jugement rendu contre la compagnie d’assurance.

Cette procédure est appliquée par la cellule règlement sous la responsabilité du


responsable de la cellule règlement et du responsable A.T.

Les différents règlements effectués au sein de la cellule sont :

 Les notes d’honoraires du médecin conseil et de l’avocat conseil.


 Les factures des cliniques, polycliniques, ambulanciers, kinésithérapeutes,
radiologues, laboratoire et bureaux d’encaissement.
 Les quittances des indemnités journalières et frais médicaux, capital rachat
réglés aux victimes ou avocats adverses par le biais de compte de dépô t et
règlement du barreau des avocats.
 Les dossiers émanant du bureau de notification d’exécution judiciaire.
 Les rentes viagères, lorsque le tau d’IPP dépasse 10%.

Rappelons qu’avant de procéder au règlement des jugements allouant soit un capital


rachat ou bien un une rente annuelle, la cellule contentieux empreinte toutes les
voies de recours prévues par le code de procédure civile pour obtenir l’infirmation
de la décision.

L’accident de trajet est considéré comme un accidente de travail ce selon la définition


donnée par l’article 3 du dahir social du 1927 modifié en la forme par le dahir de
1963.

8
En effet, lorsqu’il s’agit d’un accident de trajet impliquant la responsabilité civile de
son auteur, l’assureur loi « qui couvre la responsabilité civile de l’employeur »
dispose selon les articles 172 et suivant du dahir sus-visé d’une action en
récupération des montant déjà versés à l’occasion de l’accident de travail, payable
par l’assureur droit commun.

D_ Gestion du recours judiciaire.


Elle est assurée par la cellule contentieux sous la responsabilité du responsable
contentieux et de responsable sinistre AT. Elle a pour valeur ajutée la récupération
d’un maximum de débours loi.

Il est à rappeler que les compagnies du secteur ont élaboré une charte de règlement
amiable dans le cadre de recours, afin d’éviter la lenteur des procédures judiciaires
et la dépenses de frais et taxes judiciaires.

Dans la pratique, rares sont celles qui en respectes les dispositions. Les compagnies
ont décidé de suivre la voie judiciaire pour préserver leurs droits, vu que le délai
d’assignation dans cette procédure est un délai de forclusion de 5ans. Les deux
raisons d’un recours judiciaire sont :

- La non réception d’une offre de la compagnie adverse.

- Le refus de l’offre reçu par sanad.

- Le délai de forclusion.

Pour la détermination de l’indemnité à la charge de l’assureur droit commun deux


éléments sont pris en charge:

1- Les débours effectifs engagés par l’assureur loi ;

2- Le partage de responsabilité.

Signalons que les cas de non assignation sont:

 Tiers responsable inconnu.

 Cas fortuit.

 Notre assuré endosse l’entière responsabilité de l’accident.

Nous avons fait le tour des principales missions du département accident de travail,
plus précisément la cellule contentieux. Nous avons soulevé au niveau de ce rapport
les procédures internes de traitement des dossiers au sein du département,
l’acheminement de courrier depuis sa réception par le bureau d’ordre jusqu’à son
traitement par le gestionnaire.

9
Le travail dans les compagnies d’assurance se distingue par la masse des dossiers à
traiter et par la recherche active de minimiser le risque.

Les compagnies d’assurances sont dotées des moyens humains et financiers qui leur
permettent de gager les rapports de force avec l’assuré. D’où la question des moyens
dont dispose les assurés face aux professionnels du métier. L’assuré se trouve
souvent à la merci de l’assureur, notamment, dans le cas ou il s’agit d’exécution d’un
jugement redu en sa faveur.

Malgré l’effort fournit par le législateur en matière de procédure civile afin de


contraindre la partie perdante à exécuter les termes du jugement, la pratique
témoigne du contraire ; de la lenteur à exécuter les décisions.

Néanmoins, le législateur dans le dahir de 1963 a comblé cette lacune, il a ainsi


instauré la procédure d’astreinte pour chaque jour de retard dans l’exécution des
décisions sociales.

Il faut rappeler que les jugements rendu en matière d’accident de travail sont
assortie d’exécution immédiat, vu leur caractère social. Cependant, malgré l’effort
fournit par le législateur et le pouvoir exécutif, l’assuré souffre jusqu’aujourd’hui de
l’abus des assureurs.

Il est temps de faire un constat neutre et dessiner avec clarté l’image actuel du
rapport juridique assureurs/assurés. Ce sujet fera l’objet de notre mémoire de fin
d’étude.

10
SOMMAIRE

Introduction

Partie 1 : Protection de l’assuré lors de la formation du contrat d’assurance.

Chapitre 1 : Protection lors de la phase précontractuelle.

Section 1 : La phase précontractuelle

Section 2 : la protection par le contrôle étatique exercé sur le contrat


d’assurance.

Chapitre2 : Les modalités de protection de l’assuré lors de la formation du contrat


d’assurance.

Section1 : L’élimination des clauses abusives dans le contrat d’assurance.

Section 2 : La protection par le biais de l’interprétation des clauses ambigües.

Partie 2 : Protection de l’assuré lors de l’exécution du contrat d’assurance.

Chapitre1 : Contrôle exercé par le législateur pendant l’exécution du contrat


d’assurance

Section 1 : Les modifications apportées par l’assureur au contrat d’assurance.

Section 2 : Obligation de déclaration de sinistre et ses conséquences.

Chapitre 2 : Rôle des institutions administratives et les associations dans la


protection de l’assuré dans le contrat d’assurances.

11
Section 1 : Rôle des institutions administratives dans la protection des assurés.

Section 2 : Rôle des associations dans la protection des assurés.

Introduction.

L’assuré est définit comme « personne physique ou morale sur laquelle ou sur les
intérêts de la quelles repose l’assurance »1

L’assuré, consommateur du contrat d’assurance n’a ni la compétence technique et


juridique, ni la puissance économique qui lui permettent de négocier les termes du
contrat dont les conditions générales sont rédigés unilatéralement par l’assureur, fait
l’objet de sollicitude particulière des pouvoirs publics. Le Maroc a été longtemps un pays
de tradition commerciales, c’est ce qui explique la mise sur place, au Maroc précolonial,
deux institutions spécialisées, la HISBA et la AMANA dont l’objectif consistait à chercher
les abus, réprimé les délinquants ou les châ tier suivant leur degrés de culpabilité.

Dès l’accession du Maroc à l’indépendance, les entreprises se sont fixé comme objectif la
réalisation du gain. Les intérêts des consommateurs sont parfois loin d’être situés au
centre de leur préoccupation.

C’est pour surmonter les effets de cette vision étroite, qu’il a été institué une législation
sur la concurrence qui a pour finalité, outre la protection du système de libre
concurrence, faire de l’intérêt final du consommateur un objectif essentiel du droit de la
concurrence faisant de lui non plus seulement un sujet, mais un acteur indispensable
pour sa mise en œuvre.

En France, dans l’époque ancienne, l’Etat est resté résolument fidèle à l’idiologie libérale,
il ne s’est préoccupé ni de veiller au bon fonctionnement de la concurrence ni de
protéger les consommateurs.

La situation a évolué à l’occasion des deux guerres mondiales et de la crise des années
30. Les interventions de l’Etat se sont multipliées notamment dans le domaine des prix.
Ce contrô le administratif avait pour but de protéger les intérêts des consommateurs.
C’est ainsi que le décret du 09 Aoû t 1953 a donné naissance au Droit Français de la
concurrence.

Dans les années qui ont suivi, ce droit a fait l’objet de plusieurs réformes qui ont
renforcé sa cohérence et lui ont conféré une certaine autonomie.
1
Article 1 de la loi 17.97 formant code des assurances.
12
En matière d’assurance, et avant même que le consumérisme2 ne fû t inventé, le
législateur français avait pris la mesure du déséquilibre révélé par les clauses usuelles
des contrats d’assurances rédigés par les assureurs.

L’objet de la célèbre loi du 13 juillet 1930 sur le contrat d’assurance fû t précisément de


limiter la liberté contractuelle en édictant des dispositions impératives qu’aucune clause
contractuelle ne pouvait anéantir, et qui garantissaient une protection minimum des
assurés.

Au Maroc, c’est avec l’adoption de l’arrêté viziriel du 28 Novembre 1934, que le


législateur a mis les principes de base pour protéger les intérêts du consommateur dans
le contrat d’assurance. Ainsi qu’avec l’arrêté viziriel du 06 septembre 1941 unifiant le
contrô le de l’état sur les entreprises d’assurances, de réassurance et de capitalisation.

Cet arsenal juridique a été repris dans un cadre harmonieux par la loi 17-99 formant
code des assurances dont l’objectif principal est la protection du consommateur du
contrat d’assurance.

Bien que les innovations du code des assurances soient intéressantes. Celui-ci reste en
deçà des attentes des juristes et des consommateurs, puisqu’il ne répond pas à toutes
les questions qu’ils se posent.

C’est dans cette optique que la fédération marocaine avait commandé une étude
d’évaluation au cabinet international LEGER LEGER, celle-ci à été réalisée auprès des
particuliers, de dirigeants de PME/PMI, d’experts de l’assurance et de divers intervenant
du secteur.

Il ressort toutefois de cette étude un point important ; toutes les réponses révèlent que
l’image du secteur est négative et qu’une méfiance systématique s’est instaurée entre
clients et assureurs.

Au total, 400 particuliers ; 100 dirigeants de PME/PMI ; 6 compagnies d’assurances et 4


intermédiaires ont été interrogés, ainsi que le ministre des finances et un organisme à
caractère social.

Les participants reconnaissent que le principe de l’assurance est positif et qu’il


représente un support financier garanti permettant de faire face aux aléas de la vie.
Cependant, dans la pratique, de multiples handicaps sont répertoriés, qui freine leur
envie de souscription.

Les 60% de particuliers et 76% des professionnels soulignent que le coû t de l’assurance
demeure élevé, la méconnaissance des produits et des circuits en constituent un
deuxième.

2
C’est l'action concertée de consommateurs dans le but de défendre leurs intérêts face aux entreprises. Le terme est attesté
dès 1915 par le Oxford English Dictionary avec pour définition : « Plaidoyer en faveur des droits et intérêts des
consommateurs ».
13
Les problèmes sont généralement attribués d’un coté à une communication insuffisante
voire parfois discriminatoire de la part des compagnies d’assurance.

Les particuliers et chefs d’entreprise dénoncent la médiocrité de l’accueil réservé par les
compagnies à la clientèle ainsi que la lenteur et l’insuffisance des remboursements.

Ainsi notre analyse s’est assignée un double objectif : d’une part, l’analyse des
dispositions contenu dans la loi sur la liberté des prix et la concurrence visant la
protection du consommateur et pouvant s’appliquer au consommateur d’assurance et
celles du code des assurances pour pouvoir par la suite détecter leur insuffisances et
illustrer leur chances de succès en pratique.

Malgré tous les efforts déployés par le législateur Marocain pour protéger le
consommateur du contrat d’assurance, notre droit positif souffre de lacunes
importantes.

De même la pratique a montré que la jurisprudence Marocaine ne joue pas pleinement


son rô le. Comment peut on parler de la protection de la partie faible au contrat
d’assurance à savoir l’assuré, le souscripteur ou les tiers bénéficiaire, alors que ces
derniers souffrent de la lenteur des procédures ? De l’insertion de certaines clauses
équivoques et ambigü es tout en les interprétant par la suite en faveur de l’assureur ?

Il faut signaler à cet égard que le juge Français, contrairement à son homologue
Marocain, peut déclarer une clause abusive et par la même occasion déclarée la nullité
du contrat. Malheureusement on n’est pas encore arrivé à ce stade au Maroc.

Plusieurs questions s’imposent, quelles sont les moyens de protections du


consommateur du contrat d’assurance contenu dans la législation en la matière ?
Comment se présente cette protection ?

Est-elle suffisante? Existe-t-il d’autres institutions qui militent en faveur de la partie


faible au contrat d’assurances? Quel est le rô le des associations de protection du
consommateur?

Pour répondre à toutes ces interrogations nous avons jugé utile de scinder notre étude
en deux parties, ce qui nous amène à traiter dans une première partie la protection du
consommateur lors de la formation du contrat d’assurance, et à traiter dans une
deuxième partie cette protection lors de l’exécution du contrat d’assurance.

14
Partie I : la protection du consommateur lors de la formation et rédaction du
contrat d’assurance.

Le contentieux opposant l’assuré à l’assureur révèle l’existence d’un déséquilibre tel que
l’on peut se demander si les engagements qui unissent les parties sont réellement des
contrats.

En effet, le consommateur d’assurance qui n’a ni la compétence technique et juridique,


ni la puissance économique qui lui permettent de négocier les termes du contrat dont les
« conditions générales » sont rédigés unilatéralement par l’assureur, ne peut faire face à
des professionnels d’assurance en taille des sociétés anonymes.

A cette inégalité de fait s’ajoute une inégalité du droit qui découle des dispositions
législatives régissant la phase précontractuelle. Alors que le code des assurances fait
produire des conséquences à l’information inexacte de l’assureur aucune disposition
comparable n’est prévue au profit du preneur d’assurances.

Notre étude se focalisera sur les modalités de protection de l’assuré lors de la formation
du contrat (chapitre 1), pour enchainer par la suite avec la protection à la phase
d’exécution du contrat d’assurance (chapitre 2).

Chapitre 1 : la protection lors de la formation du contrat d’assurance

Cette protection s’illustre par l’information et le conseil au candidat d’assurance


(Section1) et par le contrô le préalable qu’exerce l’Etat sur le contrat d’assurance
(Section 2).

Section 1 : la phase précontractuelle.

La phase pré contractuelle est une étape très propice aux fraudes et abus de tous
genres (Paragraphe 1) raisons pour laquelle le législateur est intervenu en
réglementant les comportements des parties au contrat (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La notion d’information.

Les obligations d’information et de conseil ne sont pas propres à l’assurance : elles sont
devenues la contrepartie d’une société scientifique et technicienne ou les connaissances
sont fragmentées et où les compétences spécifiques sont l’apanage des seules
spécialistes.3

3
Yvonne Lambert-Faivre, « Droit des assurances », édition Dalloz, 2011, page 124.
15
L’information est un élément essentiel sans lequel les consommateurs ne peuvent
exercer leur pouvoir de décision et effectuer un choix après comparaison de bien et
services qui lui sont proposés, surtout dans un secteur tel que celui des assurances.

L’inégalité entre les professionnels et les consommateurs d’assurances tient au fait que
le premier connaît son produit ou son service alors que le consommateur est démuni
dans ce domaine.

Cette méconnaissance entraîne aussi des perturbations dans le développement d’une


concurrence saine, c’est la raison pour laquelle l’information constitue un principe
fondamental de protection du consommateur.4

L’article 47 de la loi 06-995 sur la liberté des prix et de la concurrence dispose


que : « tout vendeur de produit ou tout prestataire de services doit par voie de
marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le
consommateur sur les prix et les conditions particulières de la vente ou de la réalisation
de la prestation. Les modalités d’informations des consommateurs sont fixés par voie
réglementaire ».

Ceci s’aligne aux dispositions de l’article 10 de la loi 17-99 6 formant code des assurances
marocain qui invoque l’idée de notice d’information qui décrit la garantie ainsi que le
prix. C’est là une volonté marquée d’alignement entre le droit de l’assurance et celui de
la concurrence de manière à garantir une réelle transparence et connaissance du produit
au bénéfice du consommateur.

En effet l’article 10 du code des assurances marocain impose à l’assureur de fournir au


souscripteur une fiche d’information sur le prix et les garanties.

Par cette disposition, le législateur a souhaité que le candidat à l’assurance soit en


mesure de faire une opinion sur le montant de la prime susceptible de lui être
demandée, et s’il le souhaite de se livrer à des comparaisons.

L’apport de cette obligation nous semble relativement théorique. Dans la pratique, cette
comparaison est très difficile, voir impossible, car si les prix sont différents, les garanties
offertes et les exclusions varient elles aussi. Le seul élément objectif et accessible de
comparaison se trouve limité au prix.

Cependant, en considération de la concurrence, les assureurs peuvent être tentés de


présenter des fiches d’information faisant état des prix les plus bas au meilleures
garanties, mais, silencieusement, assorties de nombreuses exclusions.

D’autre part, la formule utilisée « remet » par l’article 10 du code des assurances
marocain nous semble très peu contraignante et susceptible de faire l’objet de laxisme
au niveau de la pratique.

4
El ALAOUI.E : « les principe élémentaires de la réglementation des assurances » Tom I, Edition AL
MADARIS ,2001, page 58.
5
Promulgué par le dahir n° 1-00-225 du 5 juin 2000.
6
Promulguée par dahir n° 1-02-238, du 25 rajeb 1423 (3 octobre 2002).
16
La question qui se pose est de savoir pourquoi le législateur n’a pas adopté une formule
plus persuasive en disposant par exemple que « ….l’assureur doit obligatoirement
remettre.. ».

La plus grande défaillance que présentent les dispositions relatives au système


d’information du souscripteur est l’absence de sanctions.

Dans un tel contexte l’assureur peut ne pas remettre la notice d’information, et peut
invoquer pour sa défense, la négligence de l’assuré, en prétendant que ce dernier aurait
dû exigé la communication des conditions générales du contrat, ce qui constituera sans
doute un « champ vaste » pour l’assureur afin d’imposer ses conditions.

Constat fait de cette inadéquation, les assurés pourraient être tentés de demander la
nullité, en soutenant que si les exclusions prévues dans le contrat avaient été portées à
leur connaissance, il n’aurait pas contracté.7 Un tel argument n’est malheureusement pas
de nature à prospérer devant les tribunaux, car ces informations figurent dans le contrat
lui-même que l’assuré a en principe l’obligation de lire avant de signer, il ne peut ensuite
se plaindre de n’avoir pas compris le sens d’une clause qu’il n’avait pas lu.

Parfois même la réception de la police ne permet pas à l’assuré de comprendre la porté


de la garantie, généralement, c’est la survenance d’un sinistre qui lui fait découvrir
l’inadéquation entre les significations usuelles qu’il donne aux termes et expressions que
contient la police et les significations évoquées par l’assureur. Dans ces conditions seules
les juges peuvent trancher ce litige.

L’obligation d’information et de conseil qu’endossent les assureurs constitue une étape


primordiale dans la relation assuré/assureur. Il faut rappeler que cette obligation et
entaché d’ambigü ité qu’il convient d’éclaircir.

Paragraphe 2 : Difficile rééquilibrage jurisprudentiel.

Le rééquilibrage jurisprudentiel des rapports contractuels entre l’assuré et l’assureur


consistera à se référer aux dispositions du D.O.C 8 et à vérifier si des efforts destinés à
éclairer le consentement de l’assuré ont été fournis.

Au cas où l’assureur manquera à son obligation d’information sa responsabilité sera


engagée. Toutefois les imprécisions entourant l’obligation mise à la charge des assureurs
rendront la tâ che du juge plus compliquée.

L’impossible formulation d’une règle générale rendra néanmoins très difficile


l’adaptation de cette obligation tant à son créancier (A) qu’à son débiteur (B).

A- L’adaptation à la personne du créancier de l’obligation d’information :

7
L’assuré peut invoquer la notion du dol principal.
8
Dahir formant code des obligations et contrats.
17
Destinée à protéger les assurés contre leur propre faiblesse, cette obligation vient
suppléer l’incapacité du profane à comprendre la portée d’un engagement très lourd de
conséquences.

Le premier problème concerne la détermination des personnes à protéger, il faut donc


prendre en considération les qualités personnelles du souscripteur. Plus ses capacités
personnelles d’appréciation sont faibles, plus la protection est renforcée.

A l’inverse, cette protection doit être assouplie chaque fois que l’assuré est en mesure
de comprendre les clauses du contrat.9

Nous citons à cet égard à titre d’exemple le cas ou l’assuré dispose des documents lui
permettant de s’informer, et qu’il aurait dû lire attentivement les conditions générales
de la police afin de connaître les conditions de la garantie.

En effet, on serait tenté d’approuver ce cas, puisqu’il tient compte de la clarté des
documents remis au souscripteur. Soutenir une idée contraire risquerait de conduire à
une irresponsabilité injustifiable au profit des assurés indélicats. Le problème que
soulève ce cas concerne la méthode permettant d’affirmer les caractères clairs et précis
des documents contractuels.

Le réflexe du juge est, en effet, de se substituer au souscripteur et de se poser une seule


question : « aurait-je signé semblable contrat pour moi-même ?

Si la réponse est « non », le contrat est un piège, puisqu’elle permet de déceler les
ambigü ités que le souscripteur n’a pas pu découvrir. Cette approche peut donner lieu à
des conséquences fâ cheuses, en soutenant que ce qui est claire pour le juge, l’est aussi
pour les souscripteurs. Le principal handicap dans les relations assureurs/assurés est lié
au manque de culture juridique des souscripteurs.

Cette démarche peut conduire à surestimer la capacité de compréhension juridique des


profanes face à des documents dont les caractères clairs et précis varient souvent selon
les juges.

Notons également que la clarté des documents ne constitue pas toujours un principe
devant justifié le rejet de la demande des assurés. Dans certains cas, c’est parce que le
problème juridique est très délicat que la responsabilité de l’assureur ne peut pas être
engagée. Après avoir essayé d’adapter cette obligation à la personne de créancier, qu’en
est- il du débiteur ?

B- L’adaptation à la personne du débiteur de l’obligation d’information.

L’assurance est une activité dont la gestion technique et financière, obscure pour le
public, est exercée par des entreprises anonymes et lointaines. En revanche le
consommateur d’assurance est en contact direct et proche avec l’intermédiaire

9
Nous pouvons citer aussi le cas des souscripteurs en taille de société, ces dernières disposent souvent
d’un département assurance. Elles sont en mesure de comprendre les clauses du contrat et de négocier
même avec l’assureur certaines clauses et de demander la suppression de certaines.
18
d’assurance, dés lors la qualité d’ « assureur-conseil » dont se parent habituellement les
courtiers d’assurances, voir de manière ambigü e, les agents généraux d’assurances
pourtant mandataires des compagnies, ne pouvait que conduire la jurisprudence à faire
de l’obligation de conseil des intermédiaires d’assurances l’une des caractéristiques de
leur activité. 10

Lors de la proposition d’assurance, l’intermédiaire doit expliquer à son client les


diverses dispositions du droit des assurances et contrat afin de lui donner tous les
éléments objectifs de choix d’une couverture appropriée à son risque ; il doit le mettre
en garde contre les déclarations inexactes ou incomplètes, veiller à l’adaptation de la
garantie aux risques présentés, vérifier que la police est conforme à la demande
présentée dans la proposition d’assurance, adapter le montant des capitaux assurés à la
valeur réelles des biens, prendre garde de ne pas laisser l’assuré à découvert par une
résiliation intempestive, bref, à toute étape du contrat, il doit rendre à l’assuré le service
compétent et éclairé que celui-ci est en droit d’attendre d’un professionnel.11

Cette rigueur conduit à consacrer une protection accrue en faveur des souscripteurs.
Pour autant, elle n’est pas à l’abri de critiques. En effet, les souscripteurs se retrouvent le
plus souvent face à des intermédiaires mandatés par les assureurs. Cette situation
conduit à une confusion, si l’agent est mandataire de la compagnie d’assurance, il
cherchera sans doute à vendre le produit d’assurance à un meilleurs prix au
consommateur ; à qui doit conseil et information. Ce constat nous permet de nous
interroger sur la portée de cette obligation.

En effet, l’agent général d’assurance devra assurer l’équilibre contractuel entre


l’assureur et l’assuré. Cependant, la qualité de mandataire jouera aussi en faveur de
l’assuré victime d’une éventuelle fraude ou escroquerie de l’agent général d’une
compagnie d’assurance, car ces actes produiront leur effet à l’égard du mandataire
« compagnie d’assurance », c’est ce qui a été confirmé par un arrêt de la cour de
cassation12.

Si l’obligation d’information et de conseil renforce la protection des assurés lors de la


phase précontractuelle, il ne reste pas moins, que cette protection reste encore
insuffisante d’où la nécessité d’intervention de l’Etat par le contrô le qu’il exerce sur le
support du contrat.

Section 2 : la protection par le contrôle Etatique exercé sur le contrat d’assurance.

Cette protection se dégage des dispositions contenues dans plusieurs textes, dont
notamment le code des assurances dont il convient de citer :

 L’obligation de rédiger le contrat par écrit, en caractère apparent pour


encourager les assurés à lire leur police d’assurance.

10
Yvonne Lambert-Faivre, « Droit des assurances », op.cit, page 124 et suivant.
11
A. Bendraoui, : « la protection du consommateur au Maroc »,Remald, N°36, p :241 et suiv.
12
C Cass ,21/04/1998,1097/2
19
 Obligation de constater par avenant toute addition ou modification au contrat
d’assurance primitif.13 De même, l’article 14 du code des assurances marocain
(art L112 du code des assurances français) prévoit que :
« sous réserve des dispositions spéciales prévues pour les assurances de
responsabilité, les clauses des contrats édictant des nullités prévues par le
présent livre, des déchéances, des exclusions ou des cas de non assurances ne
sont valable que si elle sot mentionnée en caractère très apparents ».

IL ressort de la lecture des articles suscités que le contrat d’assurance doit être établi
par écrit, qui atteste l’existence de la relation juridique entre les parties au contrat. Il
constitue, en effet, une preuve pour l’assuré en cas de mauvaise ou non exécution de
l’assureur de ses obligations contractuelles. L’obligation de rédiger les clauses du
contrat en caractère très apparent imposé par l’article 11 14 permettra à l’assuré de
mesurer l’étendu de son engagement et de vérifier les éventuelles clauses d’exclusion
que peuvent y être insérées.

Le non respect de l’exigence de l’apparence entraine l’inopposabilité de l’exclusion à


l’assuré ce qui est parfaitement justifié suite à l’attitude abusive d’un assureur.

Il ne faut pas toutefois, exagérer la portée de cette disposition afin qu’elle ne devienne
pas un véritable encouragement à la mauvaise fois des assurés.

Cette exigence d’apparence a un rô le préventif : l’assuré doit agir pour éviter une
sanction ou une privation de garantie. Certes, l’apparence renforcée ne prévient pas
l’absence de garantie mais elle conserve son rô le informatif, et il est important que
l’assuré connaisse précisément l’étendue de sa garantie afin d’adapter son attitude face
au risque.

L’article 247 du code des assurances prévoit que : « les spécimens des contrats
d’assurances que les entreprises d’assurances et de réassurances entendent émettre
pour la première fois doivent être communiqués à l’administration préalablement à leur
émission. Outre les spécimens de contrats d’assurances, l’administration peut exiger la
communication de tout document à caractère contractuel ou publicitaire ayant pour
objet une opération d’assurance ou de réassurance ».

S’il apparait qu’un document est contraire aux dispositions de la présente loi ou des
textes pris pour son application l’administration peut en exiger la modification ou en
décider le retrait. Il en ressort que tout contrat ou clause nouvelle d’un contrat doit
avant d’être imprimé, recevoir l’autorisation préalable de l’administration de contrô le.

Cette autorisation signifie seulement l’absence d’opposition de l’administration à la date


ou la police est imprimée. Toutefois, le modèle accepté ne peut être modifié
ultérieurement, sans que cette modification n’ait elle même été autorisée.

13
Article 20 de la loi 17-99.
14
la loi 17-99 formant code des assurances.
20
IL est nécessaire pour l’état d’instaurer une surveillance aussi rigoureuse que possible
sur tous les imprimés destinés au public. En l’absence de cette surveillance, tout contrô le
sur l’activité des entreprises d’assurances resterait inopérant et l’état aura failli à sa
mission de protection à l’égard des assurés et bénéficiaires de contrats, surtout que le
nombre des analphabètes au Maroc reste important.

La phase précontractuelle marque l’entrée en relation du candidat d’assurance avec le


professionnel de la matière, une étape marquée par le renforcement des obligations
d’information et de conseil et par l’intervention du l’Etat par son contrô le exercé sur le
support de contrat d’assurance. Les modalités de protection durant cette phase étant
analysées, qu’en est-il de la phase de formation de contrat d’assurances ?

Chapitre 2 : les modalités de protection de l’assuré lors de la formation du contrat


d’assurance.

La pensée libérale du XIX siècle croyait que l’autonomie de la volonté était source de
justice et d’équilibre contractuel, comme Kant l’avait proclamé « l’autonomie de la
volonté est le principe unique de toutes les morales et des devoirs qui y sont
conformes » ; on peut encore citer le fameux « qui dit contractuel dit justice » de
fouillée. Cependant, la liberté contractuelle se réduit souvent, pour le consommateur
15

isolé, à la faculté d’adhérer à un contrat pré-rédigé, dont il lui est très difficile de faire
modifier et de négocier les termes. Dans une telle situation les clauses abusives et
ambigü es y trouvent refuge. Nous allons évoquer, successivement, le sort des clauses
abusives contenues dans les contrats d’assurances (Section 1) et les modalités de
protection par le biais d’interprétation des clauses ambigü es (Section 2).

Section1 : L’élimination des clauses abusives dans le contrat d’assurance.

La tentation est parfois grande pour un assuré particulier d’invoquer le caractère abusif
d’une clause qu’il rencontre dans tel ou tel contrat d’assurance souscrit dans le cadre de
sa vie privée ou familiale. Ainsi, dans un contrat d’assurance dit « emprunteur », clause
définissant d’une façon générale le risque « invalidité » comme l’impossibilité pour
l’assuré d’exercer toute sorte d’activité et non seulement l’activité professionnelle
exercée antérieurement à l’accident peut elle être qualifiée d’abusive ?

Pourquoi le code de la consommation n’apporterait-il pas à l’assuré consommateur un


surplus de protection lorsque le droit des assurances ne parvient pas à déjouer la mise
en ouvre d’une clause abusive stipulée par l’assureur ?

Le droit de la consommation fait cependant partie aujourd’hui des sources générales du


droit du contrat d’assurance. Certaines de ses dispositions concernent ainsi
accessoirement l’assurance comme l’obligation d’information, en particulier sur le prix,
la publicité, le démarchage ou le droit des clauses abusives.

En matière de clauses abusives, force est constater que la commission des clauses
abusives en France, s’est à de nombreuses reprises, penchée sur le contrat d’assurance
15
Yvonne Lambert Faivre « Droit des assurances » op.cit., page 135.
21
tandis que les juges sont de plus en plus souvent sollicités pour éliminer les clauses
abusives dans ce contrat.

Depuis plus de vingt ans, la commission a émis de nombreuses recommandations en


matière de contrats d’assurance dont certaines ont directement inspiré le législateur. 16

Si l’applicabilité du droit des clauses abusives dans le contrat d’assurance (paragraphe


1) ne fait donc plus de doute aujourd’hui, son incompatibilité demeure aussi un trait
marquant du droit des assurances (paragraphe 2) qui empêche parfois que le code de la
consommation perturbe l’application de telle ou telle règle spéciale, ces clauses sont
soumise à un contrô le judiciaire, reste à évaluer son efficacité (paragraphe 3).

Paragraphe 1 : L’applicabilité du droit des clauses abusives dans le contrat


d’assurance.

L’applicabilité du droit des clauses abusives dans le contrat d’assurance se mesure


tantô t au regard des parties au contrat (A) , tantô t au regard des clauses critiquées (B).

A- L’applicabilité quand aux parties.

Aux termes de l’article L.132-1 du code de la consommation, le droit des clauses


abusives ne s’applique qu’aux contrats « conclu entre professionnel et non
professionnels ou consommateurs ». Que faut-il dès lors entendre par les notions de non
professionnel et de consommateur ?

On sait que la jurisprudence récente de la cour de cassation ne réserve pas la protection


du droit de la consommation aux seules personnes physiques et admet dans une
certaine mesure qu’une personne morale invoque le droit des clauses abusives. Ainsi la
notion particulière de non professionnel utilisé par le législateur français parallèlement
à celle du consommateur n’exclut pas des associations ou des syndicats de la
protection.17

Dans le meme sens, l’article 15 de la loi 31-08 édictant des measures de protection de
consommateur dispose que « dans les contrats conclus entre fournisseur et
consommateur, est considérée comme abusive toute clause….. »

Ce sont en réalité les risques professionnels qui sont exclus de la protection du droit de
la consommation. La législation sur les clauses abusives ne saurait s’appliquer à des
contrats de service qui ont un rapport direct avec l’activité professionnelle exercée par
le contractant. De même, celui qui souscrit une police d’assurance pour garantir le

16
Recommandations n° 80-02 sur la continuation par l’acquéreur d’un immeuble ;de l’assurance souscrite
par le vendeur, n° 85-04 sur l’assurance multirisque habitation, n° 89-01 sur l’assurance des véhicule de
tourisme, n°90-02 sur l’assurance dommage-ouvrage.
17
Youssef Azoujal « la protection du consommateur d’assurance dans le contrat d’assurance » Al
milaf,n°19,juin 2012, page 143.
22
remboursement de prêts professionnels conclus pour les besoins de l’exploitation de
son fonds de commerce n’est pas un consommateur.18

Dans le cas particulier ou une personne morale (un employeur, une banque ou une
association sportive par exemple) souscrit une assurance collective, la qualité
professionnelles des deux parties interdit a priori aux particulier, adhérent au contrat
collectif, de bénéficier de la législation sur les clauses abusives.

la réponse à la question de l’applicabilité du droit des clauses abusives suppose,


cependant de se prononcer préalablement sur la nature juridique du mécanisme de
l’assurance collective. Si l’ont qualifie l’opération du contrat cadre et qu’il y a ensuite
autant de contrat d’assurance que d’adhérents, ces derniers pourraient alors invoquer le
caractère abusif d’une clause à l’encontre du professionnel. En revanche, en qualifiant
l’opération de stipulation pour autrui, l’adhérent est simplement tiers bénéficiaire et
non partie à la convention.

B- L applicabilités quand aux clauses.

Aux termes de l’article L. 132-2 du code de la consommation, « dans les contrats conclus
entre professionnels et non professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses
qui ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non professionnel ou du
consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties aux
contrats ».

Même si le contrat d’assurance souscrit par un particulier est généralement un contrat


d’adhésion, la cour de cassation a approuvé à plusieurs reprises les juges de fonds
d’avoir considéré que le seul fait qu’une clause soit incluse dans un contrat d’adhésion
« ne suffisait pas à lui conférer un caractère abusif ». Ainsi, le 16 janvier 2001, la
première chambre civile de la cour de cassation a estimé que des juges du fond avaient
souverainement décidé que le seul fait que la clause définissant l’incapacité temporaire
totale du travail soit incluse dans un contrat d’adhésion ne suffisait pas à lui conférer un
caractère abusif.19

On peut effectivement approuver la Haute Juridiction de rappeler qu’il n’existe pas de


lien automatique entre un contrat d’adhésion et une clause abusive surtout depuis que la
référence au contrat d’adhésion a été abandonnée par la réforme de l’article L.132-1 du
code de la consommation résultant de la loi du 1 er février 1995. Pourtant, il est certain
que l’on rencontre des clauses sont imposées à des consommateurs qui ne peuvent en
discuter le contenu et spécialement lorsqu’un assuré ne peut refuser par une option une
exclusion de garantie.20

18
Cass.2e civ., 18 mars 2004.
19
Cass.1er civile., 16 janvier. 2001
20
Marc BRUSHI, l’élimination des clauses abusives dans les contrats d’assurances :resp.civ et
assur.1997,chron.1.
23
En définitive, faute de caractériser en quoi une clause a pour objet ou pour effet de créer
un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat, la clause
stipulée dans un contrat d’assurance ne pourra être qualifiée d’abusive.

Il faut signaler que la possibilité d’apprécier le caractère abusif d’une clause par rapport
à l’objet principal du contrat et sur l’adéquation du prix ou de la rémunération au bien
vendu ou au service offert est rendu possible par l’ordonnance n° 2001-741 du 23 aoû t
2001, sous certaines conditions, ce qui élargit considérablement le domaine
d’applicabilité du droit des clauses abusives au contrat d’assurance. Malgré cet
élargissement, le droit des clauses abusives se heurte encore au domaine spécial du
droit des assurances.

Paragraphe 2 : l’incompatibilité du droit des clauses abusives dans le contrat


d’assurance.

L’incompatibilité du droit des clauses abusives se révèle tantô t défavorable à l’assuré


(A) qui y perd une source de protection et tantô t favorable à celui-ci (B) puisqu’il
bénéficie d’une protection particulière.

A- L’incompatibilité défavorable à l’assuré.

Dans cette hypothèse, le droit de la consommation se trouve inapplicable au profit du


droit des assurances même si celui-ci est moins protecteur des intérêts de l’assuré
consommateur.

L’application cumulative du droit des assurances et du droit de la consommation est


source de difficulté d’articulation, spécialement, en cas de contrariété entre les deux
droits. Ainsi, la clause conférant à l’assureur et à lui seul une faculté de résiliation après
sinistre est elle autorisée par le code des assurances article R.113-10 du code des
assurances français21, alors qu’elle pourrait être déclarée abusive au regard du droit des
clauses abusives. Mais ici le droit général s’efface devant le droit spécial.

De même, les clauses types imposée par l’autorité administrative sont à priori favorable
au consommateur car l’autorité de contrô le de l’Etat sur les entreprises d’assurances est
censé s’exercé dans l’intérêt des assurés.

B- L’incompatibilité favorable à l’assuré.

Dans cette hypothèse, le droit de la consommation cède également le pas devant le droit
des assurances mais celui-ci se révèle d’avantage protecteur que le droit de la
consommation. Ainsi, l’élimination des clauses d’exclusion est acquise dès lors qu’elles
ne sont ni formelles ni limitées au sens de l’article L 113-1 du code des assurances sans
que leur caractère abusif ait besoin d’être établi.

21
Article 26 de la loi 17-99 formant code des assurances marocain.
24
Par exception, s’agissant d’une clause définissant le risque couvert de manière
restrictive, le droit des clauses abusives présente une utilité à condition toutefois que la
clause ne soit pas rédigée de manière claire et compréhensible. Les clauses relatives à la
définition de l’objet principal du contrat et à l’adéquation du prix au service offert
échappe en principe à la qualification de clauses abusives à moins qu’elles ne soient
pas « rédigée d’une manière claire et compréhensible » selon l’article L.132-1, alinéa 7
du code de la consommation. Ce texte interdit donc de discuter en principe du caractère
abusif de l’étendu ou du contenu de la garantie d’assurance et du caractère abusif du
montant de la prime par rapport à l’étendue ou au contenu de la garantie. Il convient
après avoir tracer les domaines d’intervention de la notion de clause abusive, il convient
de se pencher sur la contrô le judiciaire de cette notion et sur son apport protectrice à
l’assuré.

Paragraphe 3 : Contrôle judiciaire des clauses abusives.

La protection jurisprudentielle du consommateur par le juge conduit celui-ci à annuler


directement les clauses jugées abusives dans les contrats qui lui sont soumis. Le rô le du
juge, en France, est implicitement conforté par la loi du 1er février 1995 qui prévoit
qu’ « en cas de litige concernant un contrat comportant une telle clause, le demandeur
n’est pas dispensé d’apporté la preuve du caractère abusif de cette clause ».

Le caractère abusif peut être établi quelque soit le support du contrat, qu’il contienne
des stipulations négociées librement ou non ou des références à des conditions
générales préétablies : dans le contrat d’assurance le caractère abusif peut donc être
dénoncé aussi bien dans les conditions particulières que dans les conditions générales.

Le caractère abusif d’une clause s’apprécie en se référent au moment de la conclusion du


contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa conclusion, de même qu’à toutes les
autres clauses du contrat22 : se sont donc l’économie général et l’équilibre global de la
relation contractuelle qui doivent être apprécié par le juge. Le déséquilibre est donc de
nature essentiellement juridique, et les assureurs ne pouvaient pas arguer du taux de la
prime retenus pour justifier une clause abusive.

Quoiqu’il en soit, tout danger n’est pas écarté : le droit des clauses abusives, au sein du
droit de la consommation, n’est pas toujours généreux envers les faibles, mais il peut
l’être au profit du fort. Il peut ne bénéficier qu’à la personne qui, plus faible ou plus forte
que son cocontractant professionnel, se voit attribuer la qualité du consommateur. C’est
sur cette notion étroite qu’il convient maintenant de se pencher.

Au fond, ce ne sont pas vraiment les clauses des contrats d’assurances qui empoisonnent
les relations des personnes intéressées par le contrat d’assurance. L’expérience et la
jurisprudence montrent que c’est le comportement d’individu qui doit être blâ mé quand
il relève la méchanceté, la bêtise ou l’incompétence. Le déséquilibre significatif découle
essentiellement, non des clauses adoptées lors de la conclusion du contrat, mais de la
mise en œuvre tant de certaines d’entre elles que de quelques dispositions législatives

22
J.KULLMANN, Clauses abusives et contrat d’assurance : RGDA 1996, page.11 et s.
25
ou réglementaires inopportunes. La protection du consommateur d’assurance peut être
recherchée dans la méthode d’interprétation des clauses qualifiées d’ambigü es.

Section2 : La protection par le biais de l’interprétation des clauses ambigües.

Il faut distinguer entre les clauses formellement autorisées (paragraphe 1) et les clauses
non envisagées par la réglementation en vigueur (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les clauses formellement autorisées.

La commission des clauses abusives Française a recommandé que soit éliminées des
conditions générales des contrats, certaines clauses jugées abusives, certaines sont très
répandues et l’exemple le plus significatif concerne la disposition relative à la
déclaration tardive du sinistre « lorsqu’elle est prévue par une clause du contrat, la
déchéance ne peut être opposée à l’assuré que si l’assureur prouve que le retard lui a
causé un préjudice ».

La création d’un « déséquilibre significatif » peut en résulter : si le retard dans la


déclaration n’entraine qu’un léger préjudice pour l’assureur. La clause qui est
parfaitement conforme à la loi ne peut être déclarée abusive alors que peut
certainement en résulter un déséquilibre significatif.

Il serait souhaitable que la loi adopte le système de la proportionnalité de la sanction au


préjudice subi par l’assureur du fait du retard.

Dans le même esprit on peut citer l’article 113-10 du code des assurances Français qui
admet que soit stipulée au contrat une clause de résiliation après la survenance du
sinistre.

Ce texte peut jouer quand l’assureur n’a réellement pas été en mesure d’évaluer le risque
au moment de la souscription. Mais cela est fort rare dans la pratique. La question qui se
pose est la suivante : pourquoi le droit de rupture est-il octroyé à l’assureur et non à
l’assuré qui constate postérieurement à la conclusion du contrat que la prime versée est
supérieur à celle qui lui aurait été demandée par un autre assureur ?

Ces recommandations étaient très sévères pour les assureurs car les clauses
stigmatisées par la commission des clauses abusives étaient des clauses licites, au regard
du code des assurances et sanctifié par le visa de la direction des assurances :
indirectement, c’était donc le législateur qui se trouvait sollicité.

Paragraphe 2 : les clauses non envisagées par la réglementation en vigueur.

A la lumière du contentieux le plus courant dans le domaine des assurances. Quelles sont
les clauses susceptibles de révéler un déséquilibre significatif au détriment du preneur
d’assurance ?
26
Certaines stipulations peuvent être utilement passées en revue dans la mesure où elles
sont fréquemment présentes dans le contrat d’assurance :

A- Clause de définition de risque.

Le caractère abusif est écarté quand la prime est réellement calculée en fonction de
l’étendu de la garantie. L’équilibre étant alors évidement respecté.

Cette adéquation suppose tout d’abord que la clause qui décrit le risque soit dépourvue
d’ambigü ité. L’exigence concerne l’ensemble des éléments contractuels qui contribuent
à la définition du risque.

Si nous sommes dans l’impossibilité d’affirmer que le montant de la prime constitue, le


prix de la garantie octroyée. Les clauses considérées peuvent donc avoir pour effet de
créer un déséquilibre significatif dans la mesure où elles permettraient à l’assureur de
dénier sa garantie en donnant à la définition contractuelle une portée étroite.

Or, il ne fait aucun doute que le contrat d’assurance ne peut continuer à produire ses
effets si la clause qui définit positivement le risque en est retirée. L’assuré n’a plus de
garantie d’assurance. la clause relative à la charge de la preuve du sinistre mérite d’être
aborder, considération faite de son importance dans le domaine d’assurance.

B- Les clauses relatives à la charge de la preuve du sinistre.

Force est de constater que l’assuré, pour bénéficier de la garantie, doit prouver que le
sinistre est survenu dans les conditions prévues dans le contrat d’assurance pour que la
garantie trouve son application. L’assureur qui se prévaut d’une exclusion est tenu de
démontrer que celle-ci peut jouer au regard des circonstances du sinistre.

Pour certains risques, cette preuve est certainement délicate et le vol en est l’exemple
type. Pour ce risque, la bonne foi 23 de l’assureur peut être mise en doute quand il
conteste la déclaration de sinistre. Cette proposition ne peut évidement être envisagée si
le contrat stipule expressément que l’assuré est tenu de rapporter la preuve du sinistre
et les conditions de sa survenance.

La protection de l’assuré est présente de la phase de formation et continue au niveau de


la phase d’exécution.

23
R.Vouin : « bonne foi, notion et rô le actuel en droit privé français », thèse bordeaux,1939.
27
Deuxième partie : Protection du consommateur lors de l’exécution du contrat

Nous avons traiter au niveau de cette parties les moyens de protection contenu dans la
législation d’assurance applicable au cours de la vie du contrat d’assurance ( chapitre 1),
nous allons chercher ensuite les moyens de protection dont disposent les institutions
étatiques et les associations de protection du consommateur, et qui sont déployés en
faveur des parties faibles au contrat d’assurance ( Chapitre 2).

Chapitre 1 : Le contrôle exercé par le législateur pendant l’exécution du contrat


d’assurance.

Le contrat d’assurance s’écoule dans le temps, les changements qui apparaissent au


cours du temps peuvent conduire l’assureur à modifier le contrat pour mieux l’adapter à
ses intérêts (section 1), mais cette durée conventionnelle du contrat est d’importance
relative à partir du moment où les parties ont les facultés de résilier le contrat (Section
3)

En cas de sinistre, le code des assurances mets à la charge de l’assuré l’obligation de


déclaration de sinistre ( section 2) dans un délai de cinq jours, la question qui se pose est
de savoir si l’assuré serait déchu en cas de déclaration tardive alors que le contrat est
valable et le risque est réel.

Section 1 : Les modifications apportées par l’assureur au contrat d’assurance.

Il arrive que pour des raisons de normalisation par exemple, substituer à une police de
rédaction ancienne une police plus récente, les compagnies d’assurance envoient à la
signature de l’assuré un nouveau contrat qui annule et remplace le premier. La pratique
en est contestable lorsque l’assuré n’est pas clairement informé des modifications des
conditions générales.

La modification peut concerner la hausse des tarifs dont la licéité exige certaines
conditions. L’assureur peut augmenter ses tarifs au cours du contrat, à la condition de
donner au preneur d’assurance un délai raisonnable. Il est normal que celui qui
occasionne des accidents paie une prime plus importante, cela contribue à la prévention
du risque.24

24
Les assureurs ont inséré dans leurs contrats le système de bonus-malus, afin de récompenser les bons
conducteur et sanctionner les mauvais. Même dans les autres branches d’assurance, les assureurs offre
28
Citons aussi l’hypothèse ou l’assureur augmente la prime pour la seule raison que
l’assuré a été impliqué dans un accident, au cours de la période d’assurance écoulée. On
peut, tout en étant un très bon conducteur, être malgré soit impliqué dans une collision
due à l’imprudence d’un tiers.

D’une certaine façon, on est toujours tributaire des autres usagers de la route. Une
majoration de prime dans cette circonstance, peut être discutable à fortiori, la résiliation
du contrat le sera également.

La garantie de l’assureur peut être perdue suite à un manque d’exécution de l’assuré de


l’une de ses obligations, notamment la déclaration en temps opportun le sinistre.

Section 2 : L’obligation de déclaration de sinistre et ses conséquences.

Selon l’article 20 alinéa 5 du code des assurances marocain l’assuré « est obligé de
donner avis à l’assureur, dés qu’il a eu connaissance et au plus tard dans les cinq jours
de la survenance de tout sinistre de nature à entrainer la garantie de l’assureur ». Il
convient d’éclaircir l’objet de la déclaration (paragraphe 1), et préciser par la suite que
le défaut ou le retard dans la déclaration de sinistre peut conduire à la résiliation du
contrat (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L’objet de la déclaration.

La loi est générale dans ses termes, il faut déclarer « tout sinistre de nature à entrainer la
garantie de l’assureur ». En principe les situations sont évidentes, mais pas toujours. La
difficulté réside, dans des cas précis, dans la date exacte du sinistre. Nous évoquons les
illustrations suivantes :

Une personne est renversée par une automobile, l’accident est sans gravité. Le piéton a
simplement chuté est il se relève facilement, quelques semaines plus tard, il se plaint de
douleurs et l’examen révèle alors un traumatisme passé inaperçu sur le coup, ou se
situe la date exacte du sinistre ? Au jour de l’accident ou bien à celui ou la lésion se
manifeste.

Un arrêt de la chambre civile Française du 20 juillet 1992 a justement décidé que le


sinistre était constitué soit au jour de l’événement, soit à celui ou les conséquences
éventuellement dommageable de nature à entrainer la garantie de l’assurance se font
jour.

Autre situation, une personne est assurée pour sa responsabilité civile. Elle commet une
faute susceptible d’engager sa responsabilité, mais la victime tarde et n’assigne que
plusieurs années après. Là encore on retrouve la même séparation que précédemment
entre le fait générateur et ses conséquences, le sinistre ne sera pleinement constitué
qu’après assignation faite dans le délai prescrit par la loi.

aux assurés prudents la participation aux bénéfices.


29
A- Le délai de la déclaration.

IL court à compter du jour ou l’assuré a eu « connaissance » du sinistre. C'est-à -dire qu’il


peut y avoir un sérieux décalage entre le jour de survenance et le jour de connaissance.

A titre d’exemple, en cas de vol. Le délai est normalement indiqué par le contrat, celui-ci
ne peut en fixer un qui soit inférieur à cinq jours.

La jurisprudence a constamment décidé que l’assuré qui est dans une situation le
rendant incapable de faire la déclaration dans le délai, ne peut se voir opposer la
déchéance pour inaccomplissement de celle –ci25. Le délai ainsi traité, qu’en est-il en cas
de non respect de ce dernier ?

B- Sanction en cas de déclaration tardive.

Si l’assuré n’accomplit pas la déclaration de sinistre en temps utile, il encourt la


déchéance26 de ses droits, cela signifie qu’il sera privé du bénéfice de la garantie.

La porté de la déchéance a été atténuée par le code des assurances marocain cette
réforme qualifiée « d’innovation intéressante » subordonne la mise en œuvre de la
déchéance en cas de déclaration tardive du sinistre, à la preuve par l’assureur que le
retard lui a causé un préjudice.27

De plus, selon les mêmes dispositions, la déchéance est également inopposable à l’assuré
lorsque le retard est du à un cas fortuit ou de force majeure.

La déchéance ne peut donc être prononcée que si elle est conventionnellement instaurée
par une clause de contrat. Cette clause, compte tenu de son importance, doit être
particulièrement signalée à l’attention du souscripteur par l’usage du caractère « très
apparent » car l’attention de l’assuré doit être spécialement attirée sur ce type de clause.

Il faut rappeler que la charge de la preuve du préjudice subi incombe à l’assureur, par
contre, la preuve de la déclaration en temps utile incombe à l’assuré. La jurisprudence
démontre qu’il serait difficile à l’assureur de rapporter la preuve contraire alors qu’il est
assez simple pour l’assuré de conserver la preuve de sa déclaration par l’usage de la
lettre recommandée avec accusé de réception dont on doit rappeler qu’elle n’est pas
obligatoire.

Dans ce cas, l’appréciation du préjudice invoqué par l’assureur relève du pouvoir


souverain du juge du fond, ce qui est un moyen implicite de paralyser fréquemment la
mise en œuvre de la clause de déchéance.

Paragraphe 2: Droit de résiliation.

25
Abdellah Qachachi : « le mouvement consumérisme marocain : situation actuelle et perspective
d’avenir, mémoire DESS, faculté du Droit, agdal, Rabat, URF, Droit de la santé, 2006-2007, page : 113 et
suiv.
26
Article 29 de la loi 17-99.
27
Article 30 de la loi 17-99.
30
Pourrait-on, reprocher à une entreprise d’assurance de refuser de rester dans les liens
d’un contrat ?

Le principe de l’autonomie de volonté fait obstacle à ce qu’un juge ordonne la poursuite


d’un contrat qui a été valablement dénoncé, Mais qu’en est-il des clauses de résiliation
après sinistre ?

Pour protéger l’assuré contre les résiliations abusives, la doctrine a déjà émis le souhait
que le législateur impose à l’assureur l’obligation de motiver la résiliation qu’il compte
mettre en œuvre après sinistre.

Dans la pratique28, on a vu des entreprises avancent le prétexte de la survenance d’un


sinistre pour aussitô t mettre fin à la couverture, indépendamment de la question de
savoir si l’assuré en était ou non responsable. Pour que l’assureur ne puisse user
abusivement de cette faculté de mettre fin au contrat il doit faire valoir des motifs
justifiant sa décision et toujours en tenant compte de l’intérêt de l’assuré.

Cette solution ouvrirait la voie à un nouveau contrô le judiciaire car il appartiendrait, en


définitive, aux cours et tribunaux de contrô ler la justesse des motifs de résiliation.

Comme l’assureur, l’assuré a la possibilité de résilier le contrat en cas de survenance


d’un des événements mentionnés à l’article 20 du code des assurances marocain ( L 113-
16 du code des assurances Français). Mais il ne suffit pas d’établir la réalité de
l’événement, c'est-à -dire le changement de domicile, de situation matrimoniale. Encore
faut-il, au terme de la loi, prouver que le contrat « a pour objet la garantie de risque en
relation directe avec la situation antérieure et qui ne se retrouve pas dans la situation
nouvelle ».

En revanche, deux dispositions générales issues du code des assurances vont dans un
sens favorable aux assurés, au premier rang desquelles figure le droit de résiliation du
contrat, qui devient annuel pour les assurances de dommages, droit qui doit être rappelé
dans chaque police, auparavant, la résiliation n’existait qu’à l’expiration de la seconde
période triennale.

Le délai de préavis de résiliation du contrat est ramené à deux mois avant la date
d’échéance, la loi antérieur disposait que ce délai de préavis était d’ « au moins trois
mois à l’avance ».

Ce nouveau régime légal, est un progrès, mais on ne peut que regretter le fait que la
procédure n’ait pas été liée à celle de l’avis d’échéance de prime. En effet, tant que
l’assuré n’a pas reçu l’avis d’échéance, il risque d’oublier la date d’échéance et quand il le
reçoit, il sera trop tard pour résilier le contrat.

Le législateur a introduit des dispositions diverses dans la loi 17-99 formant code des
assurances visant à apporter une protection maximal aux assurés au cours de la vie du
contrat d’assurance. A coté de cette protection législative, d’autre organisme militent

28
D’après notre modeste expérience dans le domaine des assurances.
31
dans le domaine social, il s’agit notamment d’association de protection des
consommateurs.

Il faut rappeler que certaines institutions et ministères, jouent aussi un rô le important


pour la promotion et le renforcement du principe du consumérisme (Chapitre 2).

Chapitre 2 : le rôle des institutions administratives et les associations dans la


protection des consommateurs du contrat d’assurances.

Ces institutions sont investis du pouvoir le plus étendu, qui leurs permet d’intervenir
dans l’opération d’assurance (section 1), à leur coté militent les associations de
protection de consommateur afin de représenter et assister le consommateur devant les
tribunaux (section 2).

Section 1 : Rôle des institutions administratives dans la protection des


consommateurs.

Nous évoquerons le rô le du ministère de finance (paragraphe 1) et celui de la


commission consultative des assurances (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Rôle du ministère de finance.

Appelé aussi ministère de tutelle sur le secteur des assurances, le ministère de finance
joue un rô le important dans la protection des consommateurs dans le contrat
d’assurance, mission assuré par la direction des assurances et de prévoyance sociale.
Cette dernière se divise en deux entités :

La première s’occupe des études et organisation, tandis que la deuxième entité s’occupe
du contrô le et de d’audit des entreprises d’assurances et de réassurances.

Le contrô le s’illustre par l’obligation qui l’impose aux dites entreprises de lui remettre
pour validation tout nouveau projet de contrat d’assurance, à émettre pour la première
fois dans le marché, ce au profit des consommateurs d’assurances 29. Le contrô le
s’intéresse à la gestion interne des entreprises d’assurances, notamment par l’obligation
qui leur est imposé de tenir une comptabilité répondant aux exigences des règles
législatives en vigueur et qui donne une image fidèle sur la situation financière de
l’entreprise.30

Après avoir traité le rô le du ministère de finance, qui se focalise sur le contrô le des
entreprises d’assurance, nous évoquons par la suite, le rô le de la commission
consultative des assurances.

Paragraphe 2 : Rôle et attribution de la commission consultative des assurances.

La commission est constituée :


29
Article 243 de code des assurances.

30
Article 233 à 237 op.cité.
32
- Du ministre chargé des finances ou son représentant en tant que président.
- 5 représentants de l’administration.
- 12 à 16 représentants des entreprises d’assurances et de réassurances.
- 4 représentants des intermédiaires d’assurance.
- Le directeur de la caisse de dépô t et de gestion.
- Représentant de la commission consultative de la prévention contre les accidents
de circulation.
- Deux juges consultants, choisis par le président de la cour de cassation.

La commission a pour mission principale d’assister le ministère de tutelle dans son rô le


et lui proposer les modifications à apporter aux conditions générales du contrat
d’assurance, dans le seul but de renforcer les moyens de protection des consommateurs
d’assurance.

Nous reprochons à cette commission son rô le, seulement consultatif, et qui n’a pas fait
inclure les associations de protection de consommateur dans sa structure. Nous nous
interrogeons par la suite sur son rô le et les moyens qu’elles déploient pour assurer cette
protection.

Section 2 : Rôle des associations dans la protection des consommateurs du contrat


d’assurance.

Leur rô le consiste à sensibiliser les consommateurs quand à leurs droits (paragraphe 1)


et de les représenter devant les différentes juridictions de royaume (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : les moyens et modalités de protection des consommateurs.

Les rô les des associations consistent à sensibiliser et informer les consommateurs


d’assurances, c’est ce qui ressort de l’article 152 de loi n° 31.08, qui dispose que Les
associations de protection du consommateur, constituées et fonctionnant
conformément à la législation et la réglementation en vigueur relatives au droit
d’association, assurent l’information, la défense et la promotion des intérêts du
consommateur, et concourent au respect des dispositions de la présente loi.».

Il en ressort de cet article, que les associations agissent au nom du consommateur, ce


dernier n’a ni le pouvoir juridique, ni le pouvoir financier pour faire face aux entreprises
d’assurances.
Ces associations tendent à signer des conventions collectives avec les organismes
d’assurances en leur qualité de représentants des consommateurs, ces conventions
constituent un des moyens de lutte qui permet à ces consommateurs de rééquilibrer les
rapports contractuels avec les professionnels d’assurances ; qui leurs permet également
d’obtenir des droits que ne peuvent les obtenir en agissant seul.

La compagne de sensibilisation auprès des consommateurs d’assurance constitue un des


moyens de cette protection et se base sur les moyens de télécommunication pour
atteindre ses objectifs.

33
A coté de son rô le de sensibilisation et de communication, les associations assurent une
mission de représentation des consommateurs devant les juridictions du royaume.

Paragraphe 2 : La représentation devant les juridictions.

Le droit positif actuel autorise les associations assorties d’utilité publique à représenter
les consommateurs devant les juridictions du royaume, Cependant, des difficultés
juridiques surgissent à ce stade et fait obstacle à l’aboutissement de cette action.

Les associations peuvent agir en justice suivant deux procédures, soit par une action
civile (A), soit par action en annulation des clauses abusives (B).

A- L’action civile.
Face à l’absence d’un texte spécifique de protection des consommateurs, nous nous
référer à la loi 06.99 sur la liberté des prix et la concurrence, notamment son article 99
qui dispose, comme nous l’avons mentionné plus haut, les associations peuvent se
constituer partie civile ou par une action indépendante pour demander des dommages
et intérêts pour le préjudice éprouvé par les consommateurs ».31

Il est certain que cette intervention nécessite de la part des associations l’engagement
des dépens supplémentaires pour la recherche des infractions, l’information et la mise
en garde des consommateurs isolés. Il faut convaincre les tribunaux de prendre en
considération les frais qu’une association de consommateurs engage pour remplir sa
mission.

Rappelons qu’au Maroc les associations de protection des consommateurs militent dans
le domaine de l’écologie et les intoxications alimentaires, rares sont celles qui
s’intéressent au domaine des assurances. Un constat qui doit pousser l’Etat à jouer son
plein rô le en sa qualité du protecteur des consommateurs.

Néanmoins, le contexte est alarment, les textes souffrent de lacunes, les juges lorsqu’ils
sont saisis font preuve d’un laxisme regrettable à l’égard de certains comportements.

Force est constater qu’en matière d’assurance, ce que l’on peut qualifier de simple peut
avoir des conséquences fâ cheuses et le consommateur non averti en devient la victime.
A notre sens, Il est temps pour que tous les acteurs de la vie économique travaillent en
commun afin de sensibiliser l’opinion publique en adoptant cette nouvelle valeur : le
respect du droit du consommateur à la protection contre toutes les atteintes qu’elle
qu’en soit l’origine, la gravité et le résultat.

A coté de cette action civile, les associations peuvent agir en justice pour demander
l’annulation des clauses estimée abusives.

31
Rappelons qu’en France, jusqu’à 1973 les associations n’avaient pas le droit de
défendre et représenter les associations devant la justice, droit qui leur a été octroyé par
l’avènement de la loi ROYER
34
B- Action pour annulation des clauses abusives.
Le législateur a autorisé les associations à agir au nom du consommateur afin de
prendre sa défense devant les différentes juridictions, autres ce prérogative, les
associations peuvent se joindre à l’action individuelle intentée par le consommateur
personne physique32.

En guise d’exemple de cette action nous citons l’action en annulation des clauses
abusives en France33.n

Néanmoins, le législateur marocain n’a pas prévu une loi semblable, on peut se référer à
l’article 99 de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence et l’article 7 de code de
procédure pénale.

Dans la lecture de l’article 162 de la loi 31-08 dispose que « Ces associations de
consommateurs et la Fédération, agissant dans les conditions précisées à l’article 153 ,
peuvent demander à la juridiction civile, statuant sur l'action civile, ou à la juridiction
répressive, statuant sur l'action civile, d'ordonner au défendeur ou au prévenu, le cas
échéant sous astreinte, toute mesure destinée à faire cesser des agissements illicites ou
à supprimer dans le contrat ou le type de contrat proposé aux consommateurs une
clause illicite ».

: Le législateur égyptien n’a pas octroyé le droit aux associations de se constituer partie civile
32

dans l’action civile, droit qui est conféré juste au syndicat des employés ce part article 5 de la loi
des syndicats des employés n° 35 promulguée en 1976.
L’article 421-6 du code de la consommation français, ouvre le droit à ces associations
33

de demander au juge d’ordonner l’annulation des clauses abusives.


35
CONCLUSION

Le principale constat qui peut être tiré de notre étude, est que la situation actuelle n’est
pas viable et qu’une méfiance systématique s’est instaurée entre le consommateur et
l’assureur. Si cette situation persiste dans l’avenir et si aucun effort n’est fournit pour
l’améliorer, le déficit deviendra de plus en plus important. Notre objectif, dans ce travail,
est de braquer le projecteur sur la situation actuelle du consommateur du contrat
d’assurance, et de définir quelques aspects de l’effort qui doit être entrepris afin de
remédier aux difficultés rencontrées, et de contribuer à la réinstauration de la confiance
entre consommateurs et assureurs.

C’est un effort commun que doivent entreprendre, tous les acteurs du secteur
d’assurance, du pouvoir publics, des magistrats, les associations et éventuellement le
consommateur.

En effet, dans le cadre de sa protection, le consommateur a une responsabilité reconnue


par son comportement, par ses exigences vigilantes et par sa réactivité à tout
dysfonctionnement, donner la plus grande efficacité aux dispositions conçues à sa faveur
et saisir la justice lorsque celles-ci ne sont pas respectées.

L’administration a pour obligation de faciliter la tache au consommateur pour faire


prévaloir ses griefs en recourant aux pouvoir d’enquête et en s’associant à des
compagnes de communication pour faire connaître les dispositions de la loi.

Il faut signaler que le contrat programme du secteur d’assurance 2009/2013, contient


dans son plan d’action des mesures visant la protection du consommateur, notamment
par le renforcement des moyens de communication. Néanmoins, la question se pose sur
leurs mises en œuvre dans les pratiques des professionnelles d’assurances.

Liste des annexes


36
Nous avons jugé utile d’annexer à ce travail, la liste indicative des clauses
abusives (annexe 1), ainsi que la loi 31-08 édictant des mesures de
protection des consommateurs.

BIBLIOGRAPHIE

37
1. OUVRAGES.
 E.ALAOUI, « les principes élémentaires de la réglementation des assurances »
Tom I, Edition AL MADARIS ,2001.

 Y. Lambert-Faivre, Droit des assurances, édition Dalloz.

 J.KULLMANN, Clauses abusives et contrat d’assurance : RGDA 1996.

2. THESES, RAPPORTS ET MEMOIRES.

 A. QACHACHI: « le mouvement consumérisme marocain : situation actuelle et


perspective d’avenir, mémoire DESS, faculté du Droit, AGDAL, Rabat, URF,
Droit de la santé, 2006-2007.

3. ARTICLES DE DOCTRINE.
 BENDRAOUI, : « la protection du consommateur au Maroc », REMALD, N°36.

 M.BRUSHI, l’élimination des clauses abusives dans les contrats


d’assurances :resp.civ et assur.1997. chron.1.

 Y. AZOUJAL « la protection du consommateur d’assurance dans le contrat


d’assurance » Al MILAF, n°19, juin 2012.

4. TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES.


 Code des assurances marocain publié au bulletin officiel sous n°5054 le 07
novembre 2002.

 Code des assurances français, édition Dalloz 2005.

 La loi 60-99 sur la liberté des prix et de la concurrence.

 Arrêté de ministre des finances et de la privatisation n° 2240-04, relatif au


contrat d’assurance publié au bulletin officiel du 17 février 2005.

 Projet de loi n°31.08 relatif au droit de la consommation.

38
Table des matières

Introduction générale……………………………………………........................................3

Rapport
d’activité…………………………………………………………………………………………..4
39
I. Présentation de
l’entreprise……………………………………………………..4

II. Branche d’activité….................................................................4

III. Définition de la notion d’accident de travail…..........................6

VI. Nature des taches


accomplies………………………………………………..7

A. Procédure et techniques de
gestion…………………………..7

B. De la procédure devant les


tribunaux………………………..8

C. De l’exécution des jugements……………………………………


8

D. De la gestion du
recours……………………………………………9

Sommaire…………………………………………………………………………………………………
…..11

Introduction ……………………………………………………………………………………………
……12

Première partie : La protection du consommateur lors de la formation et


rédaction du contrat
d’assurance………………………………………………....................12

Chapitre I : la protection lors de la formation du contrat


d’assurance………….15

Section 1: la phase
précontractuelle………………………………………………………..15

Paragraphe 1 : La notion d’information............................................….15

Paragraphe 2 : Difficile rééquilibrage jurisprudentiel


………………………….17

A) L’adaptation à la personne du débiteur de l’obligation


d’information……….17
40
B) L’adaptation à la personne du débiteur de l’obligation
d’information……..18

Section 2 : la protection par le contrô le Etatique exercé sur le contrat


d’assurance….19

Chapitre 2 : L’applicabilité du droit des clauses abusives dans le contrat


d’assurance…..21

Section 1 : L’élimination des clauses abusives dans le contrat d’assurance …………….


21

Paragraphe 1 :L’applicabilité du droit des clauses abusives dans le contrat


d’assurance
…………………………………………………………………………………………………...22

A) L’applicabilité quand aux


parties……………………………………………………………….22
B) L’applicabilités quand aux clauses……...........................................................23

Paragraphe 2 : l’incompatibilité du droit des clauses abusives dans le contrat

d’assurance……………………………………………………………………………………… 24

A) L’incompatibilité défavorable à
l’assuré……………………………………………………...24
B) L’incompatibilité favorable à
l’assuré……………………………………………………………24

Paragraphe 3 : Contrô le judiciaire des clauses


abusives……………………………………….....25

Section 2 : La protection par le biais de l’interprétation des clauses ambigü es ………..


…..26

Paragraphe 1: Les clauses formellement


autorisées………………………………………….......26

Paragraphe 2 : les clauses non envisagées par la réglementation en vigueur……..……


26

A) Clause de définition de
risque……………………………………………………………….27

41
B) Les clauses relatives à la charge de la preuve du
sinistre……………………….27

Deuxième partie : Protection du consommateur lors de l’exécution du


contrat……….....28

Chapitre I : Le contrô le exercé par le législateur pendant l’exécution du contrat


d’assurance.28

Section 1 : Les modifications apportées par l’assureur au contrat


d’assurance………………..28

Section 2 : L’obligation de
déclaration de sinistre et ses
conséquences…………………………...29

Paragraphe1 : L’objet de la
déclaration…………………………………………………………………... 29

A) Le délai de la
déclaration…………………………………………………………………………………. 29

B) Sanction en cas de déclaration


tardive………………………………………………….30

Paragraphe 2 : Droit de
résiliation…………………………………………………………………. 31

Chapitre II : le rô le des institutions administratives et les associations dans la


protection des consommateurs du contrat d’assurances......................................................
…..............32

Section 1 : Rô le des institutions administratives dans la protection des

consommateurs…………………………………………………………………....................32

Paragraphe1 : Rô le du ministère de
finance………………………………………………………32

Paragraphe2 : Rô le et attribution de la commission consultative des


assurances.33

Section 2 : Rô le des associations dans la protection des consommateurs du contrat

42
d’assurance……………………………………………………………………………………………… 33

Paragraphe 1 : Les moyens et modalités de protection des


consommateurs………..33

Paragraphe2 : La représentation devant les


juridictions………………………………………34

A) L’action
civile………………………………………………………………………….34
B) Action pour annulation des clauses abusives………..
……………….35

Conclusion………………………………………………………………………………………………
……..36

Annexe……………………………………………………………………………………………………
………37

Bibliographie……………………………………………………………………………………………
…….38

Table des
matières…………………………………………………………………………………………40

43

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