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« U.L.G.L »
BUKAVU
LES OBLIGATIONS
Docteur en Droit(UA)
Maîtrise en :
Droits de l’homme(UCL)
Droit de l’environnement(U.Limoges)
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CHAPITRE PRELIMINAIRE
D’entrée de jeu, le droit des obligations est un droit rattaché au droit privé car il
touche les rapports des particuliers entre eux et non les rapports des citoyens envers
On relèvera cependant que les cloisons ne sont pas absolument étanches. Les
Par ailleurs, les procédés contractuels figurent parmi les modes d’action de
commun de tous les échanges économiques aussi bien dans la vie des affaires que
Il suffit pour s’en convaincre de voir la place qu’occupe le contrat dans la vie des
personnes tant physiques que morales. Certains pays comme la Suisse n’hésitent
même pas à concevoir le code des obligations comme un véritable code du droit des
affaires réunissant outre la théorie générale des obligations, le droit des contrats, le
droit des sûretés, le droit commercial, le droit des sociétés, le droit cambiaire (en
Une conception aussi large n‘est certes pas conforme à notre droit positif puisque la
législation congolaise dissocie le droit des obligations et ces autres branches du droit.
Mais il n’en reste pas moins que le droit des obligations au sens qui est le nôtre, se
situe aussi à la base des relations patrimoniales de droit privé tant commerciales que
civiles.
traitée à partir de l’art.1 à l’art.262 du code CCL III à laquelle s’ajoute l’étude du droit
Il fait donc partie du droit civil à côté du droit des personnes et de la famille qui
constitue le livre Ier et du droit des biens ou le livre II ème, du droit des sûretés
A cet égard le droit des biens traite des droits sur les choses. Le droit des obligations
traite du régime des droits à l’égard des personnes, en d’autres termes les droits
personnels.
Le droit des contrats se situe dans le prolongement direct du droit des obligations car
précisons-le dès à présent, les contrats constituent l’une des sources principales des
obligations.
La matière des sûretés quant à elle forme une sorte de charnière entre le droit des
biens et le droit des obligations. Par sûreté, il faut entendre des procédés par lesquels
l’exécution des obligations est garantie à l’aide soit des droits réels (gages,
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exemple).
Ainsi, même si notre code des obligations réglemente des obligations civiles
uniquement, contrairement au code ci – haut cité nous devons garder à l’esprit que
les dispositions du droit des obligations constituent le socle du croit civil et intéresse
tout droit de créance créé par n’importe quel rapport juridique. D’où l’importance de
Dès lors, le droit des obligations étudie comment le débiteur s’exécute, comment les
L’occasion nous sera offerte d’approfondir tous ces aspects mais avant de nous livrer
obligations.
Si l’on analyse les modifications textuelles portées à l’ensemble des articles portant
sur la matière des obligations, on sera frappé par une très grande stabilité du
La pensée juridique française et belge du Code Napoléon dont notre code des
jurisprudentielle. Les interprètes poussés par l’évolution de la société ainsi que celle
Ainsi des textes particuliers sont venus réglementer des secteurs spécifiques
répercutant forcément leur caractère sur les principes de base du CCL III. Par
commerciaux, etc.…
l’acceptation. Cet important secteur de la vie juridique ignoré par le code civil fait à
présent l’objet d’un chapitre substantiel du droit des obligations. Mais l’évolution la
laquelle s’est appuyé le code Napoléon de 1804 et le décret de 1888 qui en est issu.
En effet, le code Napoléon est le reflet des conceptions de son époque. Et les
avait entrevue des relations d’égalité entre les parties. En d’autres termes le droit des
obligations régit les relations des parties comme si les partenaires étaient égaux dans
intérêts respectifs. Dès lors, la loi se borne en général à proposer des solutions
Ainsi un adage traduit l’esprit de cette époque : « Ce qui est contractuel est juste » un
tel régime n’est-il pas idéal ? Puisqu’il garantit un maximum de liberté ? Aujourd’hui
ou dans l’exécution des contrats en vue d’assurer la protection des partenaires les
plus faibles et de maîtriser les contrats d’adhésion par l’interdiction des clauses
moral de la faute. En principe, l’auteur d’une faute est tenu de réparer le dommage
qu’il cause ; mais la victime d’un acte survenu sans faute n’a droit à aucune
social est apparu pour donner aux relations de travail un cadre juridique impératif,
protecteur des salariés. Aussi, le sort tragique des victimes d’accident du travail a
inspiré la mise en place d’un nouveau régime de responsabilité fondée sur le risque
fondée sur un choix entre le bien et le mal et qui entraîne l’obligation d’indemniser la
L’évolution est plutôt marquée aujourd’hui par le devoir de réparation : celui qui
utilise une chose ou les services d’autrui, du seul fait qu’il en tire profit sera tenu de
En d’autres termes, au profit correspond le risque. Et avec cette idée, on arrive à une
Dans le droit des obligations et des contrats, le rôle de l’Etat se traduit par la
Le 1er niveau est celui de la prestation d’intérêts privés collectifs. Ceux de diverses
catégories de personnes défavorisées par leur faiblesse dans leurs rapports avec leurs
interventions législatives ont une incidence directe sur le jeu normal des règles du
au bail.
monde qu’il régit. Avec persévérance, la doctrine s’efforce de son côté d’affiner les
achevé.
Le droit des obligations sera toujours le reflet du système économique ambiant qui,
Les rapports entre le droit des obligations et le système économique sont manifestes
obligations.
La seule limite à portée générale étant l’interdiction de porter atteinte aux lois
Volonté qui est à la fois la source et la mesure des obligations réciproques exprimées.
« Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne
peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou pour les causes que la loi
autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi ». Le principe incarné par cette
énonce une affirmation particulièrement forte puisqu’il place l’accord des particuliers
au même plan que l’accord émanant de l’autorité publique. C’est donc d’elle-même
dans l’incertitude générale de la vie économique une zone de certitude, une solution
C’est pour cette raison que le respect des obligations réciproques s’impose, à défaut
partenaire défaillant.
$3 Le principe du consensualisme
Ce principe permet aux accords contractuels dans leur majorité de se nouer par la
affaires y gagnent une indispensable rapidité. Un tel régime s’impose dans une
économie qui veut favoriser la circulation des richesses. Les solennités sont réservées
par le code civil à des rares opérations d’une importance particulière comme par
En conclusion, ces quelques principes qui incarnent la vie de notre droit des contrats
peuvent aussi faire l’objet d’une lecture qui met en évidence leur lien manifeste avec
d’économie planifiée où le contrat intervient avant tout comme un moyen pour des
Consensualisme.
c’est l’adhésion à ces principes par le désengagement manifeste des pouvoirs publics
Les principes de base du droit des contrats traduisent ainsi la définition d’un système
§1 Définition
Le code civil ne contient pas de définition de l’obligation. L’article 1 er du CCL III offre
Le contrat est la cause ou la source tandis que l’obligation se trouve être l’effet du
contrat. De plus, il existe de nombreuses obligations qui trouvent leur origine ailleurs
que dans une convention comme par exemple les obligations délictuelles et quasi-
contractuelles.
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Au delà de cette confusion entretenue par le code civil, il faut préciser que le terme
obligation a divers sens qu’il faut circonscrire pour éviter tout équivoque. D’une part,
Sous cet angle, l’obligation désigne des prescriptions légales ou réglementaires qui
imposent un devoir à une personne, un devoir certes qui peut être sanctionné mais
non une obligation au sens de notre cours, puisqu’il n’y a pas de créancier dans ce
cas.
compare à des actions. En effet, les actions sont des titres qui représentent une
Enfin, la 3ème acception du mot obligation tel qu’il sera considéré dans le cadre de ce
cours, est plutôt un lien de droit entre deux ou plusieurs personnes permettant à
l’une (le créancier) d’exiger de l’autre (débiteur) une prestation (de dare, de facere
ou de non facere).
Ce lien de droit confère au créancier un droit de créance, le débiteur étant tenu d’une
De son côté, le créancier de l’obligation est lui aussi tenu d’un certain nombre de
Il est tenu d’un devoir de modération qui lui interdit de faire un usage abusif de son
droit. Il doit s’il est victime d’une inexécution fautive prendre de façon légale les
Il doit mettre son débiteur en mesure de s’exécuter, il doit aussi donner au débiteur
Tous ces devoirs peuvent être rattachés au principe général de bonne foi qui domine
tout le droit privé. Ainsi le lien de droit de l’obligation civile tel qu’il vient être
évoqué, nous permet de faire une distinction de cette obligation civile de toute une
série d’obligations :
L’obligation au sens technique qui est le nôtre est différent des obligations religieuses
…).
Ces obligations se situent sur des plans différents. Elles se situent sur des plans des
relations sociales plutôt que sur le plan des relations juridiques. Elles ont leurs
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sur le plan juridique par l’art.33 du CCL III. De même l’obligation de réparer le
dommage causé fautivement est traduite sur le plan juridique par l’art.258 CCL III.
conscience. Ex : les aliments entre frères, pension payée à une concubine, entretien
d’un enfant naturel non reconnu, paiement des dettes prescrites, etc.…
normalement ce qui a été indûment payé peut être répété (action en répétition,
restitution).
3° Les incombances
condamner mais l’assuré qui manque à cette obligation risque de voir déduite de
Comme les obligations naturelles, elles ne donnent pas ouverture à une action en
exécution mais la différence majeure est que l’inexécution des incombances entraîne
Dans le droit privé on distingue sommairement des droits patrimoniaux et des droits
extra patrimoniaux. Les seconds sont si liés à la personne qu’ils ne sauraient faire
Les 1ers par contre forment le contenu du patrimoine. Ils sont évaluables en argent,
Ce sont les droits réels, les droits de créance (appelés aussi doits d’obligation ou
Le droit réel est un droit sur une chose permettant au propriétaire de jouir sur elle
des prérogatives plus ou moins étendues. C’est un lien direct entre une personne et la
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chose (« Jus in re ») et donc l’exercice peut se faire sans l’intermédiaire d’une autre
personne. Aucun débiteur ne fait face au titulaire d’un droit réel mais ce droit est
opposable à tous en ce sens que tout le monde doit en respecter l’existence. C’est un
Quant au droit de créance qui nous intéresse pour le moment, c’est un lien juridique
à l’égard d’une personne déterminée et de qui le créancier peut exiger une prestation
ou une abstention alors qu’il ne peut en principe rien exiger de la part des tiers.
Si j’ai prêté de l’argent à quelqu’un, cette personne est mon débiteur et je peux lui
Ainsi le droit réel est absolu, le droit de créance est par contre relatif. Seuls sont
limité aux relations créancier – débiteur. Ce faisant, n’existant que contre une
personne déterminée et portant sur tout son patrimoine et non sur tel ou tel élément
de ses biens, le droit de créance est par là fragile d’autant plus qu’il n’est pas nanti de
droit réel et droit de créance peuvent se combiner ; c’est notamment lorsque le droit
Aussi il existe des obligations qui incombent spécifiquement aux titulaires de droits
insistera ici sur deux autres aspects des rapports entre droit réel et droit de créance.
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La pleine titularité d’un droit de créance correspond en fait à l’exercice d’un droit de
propriété sur ce droit de créance. Le droit de créance est d’ailleurs susceptible d’être
complètement transmis à un tiers comme un bien corporel ferait l’objet d’un transfert
de propriété. Parallèlement, la propriété d’un droit de créance peut faire l’objet aussi
de démembrement : Une créance peut être cédée en usufruit (une créance à l’égard
d’un emprunteur par exemple, l’usufruitier percevant dès lors les intérêts) ou promis
en gage de remboursement d’une autre créance (la banque qui offre des facilités de
crédit à son client qui présente comme gage la domiciliation de ses créances).
Ainsi donc en tant que valeur dans le patrimoine du créancier, le droit de créance
Un autre aspect important des rapports entre droits réels et droits de créance réside
dans le fait que les mécanismes du droit des obligations peuvent servir de véhicule
au transfert des droits réels. En effet, la propriété s’acquiert souvent par le canal des
Nous sommes alors en présence de ce que l’on appelle les obligations contractuelles
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créées par un acte juridique qui est le contrat. Il peut arriver également qu’une seule
Dans d’autres cas, un fait volontaire ou involontaire du débiteur crée des effets mais
les sont déterminés par la loi. Nous sommes alors en présence de ce qu’on appelle les
Les auteurs ont longuement discuté sur les catégories des sources des obligations
mais l’opposition fondamentale reste entre les actes juridiques et les faits juridiques.
Ainsi, bien qu’il soit difficile de trouver un plan à la fois simple et cohérent de ce
cours qui soit à l’abri des critiques, nous avons opté à le développer suivant ses
grandes sources à savoir les obligations issues de l’acte juridique et les obligations
Les premières meubleront la première partie tandis que les secondes seront traitées
dans la 2ème partie, la difficulté étant de ventiler savamment entre des règles
communes à toutes les obligations. C’est pourquoi toutes les autres règles qui offrent
une homogénéité plus grande en ce sens qu’elles sont indépendantes de la source qui
PREMIERE PARTIE
CHAP I LE CONTRAT
partout dans les rapports économiques. Il est quasi omniprésent davantage dans son
existence que dans son contentieux car les rapports contractuels qui se terminent
devant le prétoire sont de loin insignifiant par rapport à ceux qui se tissent tous les
jours.
Dans la vie quotidienne, pour manger, pour se vêtir, pour se loger, se mouvoir
moyennant transport, dans les rapports avec les banquiers, les assurances, on conclut
des contrats. Dans la vie de l’entreprise depuis l’achat des matières premières de
via le contrat. Au demeurant, examiner même les dispositions lui consacrées par le
conséquents.
Il sera question ainsi d’examiner plusieurs points. Tout d’abord quels peuvent être
développement. Ensuite n’existe-t-il pas avant que les relations contractuelles soient
l’angle de ses effets et les sanctions envisagées en cas d’inexécution des obligations.
§1 Définition
On peut déjà se poser des questions sur la terminologie contrat – convention. D’après
l’art1 du CCLIII, le contrat serait une espèce particulière des conventions, celles qui
auraient pour effet d’engendrer des obligations. A contrario ne serait donc pas
A supposer que le code ait voulu distinguer les deux termes contrat et convention, ce
qui n’est pas évident puisque la pratique n’a pas suivi, le contrat et la convention
sont pris l’un pour l’autre comme par ailleurs certains termes comme accord, entente,
etc.….
Mais la plus importante remarque qu’inspire l’art.1 est la confusion qui peut surgir
entre le contrat et l’obligation car les deux concepts sont traités en même temps. Si
l’obligation consiste à donner, faire ou ne pas faire quelque chose, le contrat quant à
lui a pour objet un domaine assez étendu puisque son objet est de créer, modifier,
obligation se prolonge dans le 1 er titre du CCL III où parfois les mots contrat et
obligation sont employés indifféremment l’un pour l’autre. Il faut donc éviter cette
confusion entre le contrat et l’obligation car le contrat est plus large et ne se limite
Le contrat est un acte volontaire et comme l’intention est de créer des effets
juridiques, le contrat appartient à la catégorie des actes juridiques. Mais tout acte
Il existe des actes unilatéraux comme le testament, la reconnaissance d’un enfant qui
ne sont pas des contrats même si ils constituent une source des obligations. Pour qu’il
y ait contrat, il faut une rencontre de deux volontés au moins ; une manifestation
unilatérale de volonté ne suffit pas. Il faut être au moins deux pour contracter. C’est
Le contrat peut n’engendrer d’obligation qu’à charge de l’une des parties. Par
prétendu contrat avec soi-même. En apparence, le contrat semble avoir été conclu à
personne a agi en deux qualités : un tuteur ne peut pas acheter les biens de son
contraire n’était pas adoptée. Le tuteur se présenterait à l’acte avec une double
casquette. D’une part il représenterait son pupille qui jouerait le rôle par son
tant qu’acheteur. On pourrait alors craindre que ce tuteur ne passe pas son intérêt
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avant celui de l’enfant dont il est chargé de défendre le patrimoine. C’est pourquoi ce
obligations, bref pour produire des effets juridiques. Mais tous les accords de
volontés auxquels donnent lieu les rapports sociaux ne sont pas de contrats.
On s’entend régulièrement sur toute sorte de choses avec les parents, les amis, les
tiers sans vouloir la moindre intention de produire des effets juridiques. Un ami
t’invite à dîner chez lui, dans ce cas par exemple les partenaires n’envisagent pas de
situer leur accord sur le plan contractuel. Votre ami ne songerait à t’assigner en
sur le plan moral ou social. Précisons cependant que les frontières entre les accords
de créer des effets juridiques est souvent implicite voire même très problématique
dans le chef des parties souvent non juristes suscitant des difficultés
d’interprétations.
Un problème connexe mais distinct est celui de savoir si des parties à un accord
droit.
La pratique n’est pas exceptionnelle dans la vie des affaires. Des entreprises
L’on veut en effet éviter de donner au litige éventuel une publicité jugée indésirable
partie défaillante perdra pour l’avenir le bénéfice de ses relations d’affaire avec son
sanctions peuvent être beaucoup plus graves qu’une condamnation à des dommages
et intérêts.
Les contrats que les particuliers passent entre eux sont très nombreux. Il est
nécessaire d’établir donc une classification afin de déterminer les intérêts juridiques
Dans les art.1 – 7 du CCL III, le législateur a essayé d’établir une classification. Mais
au fond, ce sont des classifications les plus connues d’autant plus qu’il y en a d’autres
Nous essayons de donner ces classifications même s’il est difficile d’établir des
critères de différenciation étant donné qu’ils sont très variés. C’est pour cette raison
Les contrats consensuels sont ceux qui se forment par le seul accord de volonté sans
la moindre formalité. Ces contrats n’exigent aucune autre condition pour être conclu.
Ex : le contrat de vente. Au fond tous les contrats sont consensuels, ce qui est
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on ne consent pas.
conclusion d’un contrat consensuel est simple ; puisque le seul accord des volontés
suffit pour faire naître le contrat, la formation de ce contrat devient donc très rapide,
ce qui est un facteur important pour les affaires. Concernant les inconvénients, la
preuve acquiert une importance effacée car le formalisme ne vient plus au secours
pratique, il est prudent de se ménager une preuve pré constituée pour prévenir les
malentendus.
Ce sont ceux qui exigent pour être valables non seulement l’accord des volontés mais
contrat de mariage exige non seulement l’accord des futurs époux mais aussi
solennité. Les parties elles-mêmes sont protégées étant entendu que le contrat serait
nul si les formalités n’étaient pas accomplies. Ensuite la preuve est certaine et le
l’existence même du contrat et le contrat n’est solennel que si son existence dépend
Notons cependant que la solennité se fait de plusieurs plus rare dans les rapports
Par ex : l’hypothèque que mon débiteur m’accorderait sur son immeuble par simple
Par contre, la vente d’un immeuble est parfaite par le seul échange de volontés ou de
registre des titres fonciers sont indispensables pour rendre la vente opposable aux
tiers. Il faut donc être attentif dans la détermination des contrats solennels.
Ce sont des contrats qui, pour leur formation exigent outre l’accord de volontés, la
remise d’une chose (la traditio). La mise en possession de la chose est l’essence même
du contrat.
Ex : le contrat de dépôt. Il n’y a pas de dépôt si la chose n’a pas été déposée chez le
L’intérêt pratique de distinguer ces contrats consensuels des contrats solennels est
évident. L’exigence ou non des formalités a son impact sur le mode de formation de
ces contrats. En outre la promesse de contrat est valable dans les contrats consensuels
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mais non dans les contrats solennels. La promesse de vente est valable mais la
promesse de mariage ne l’est pas tant que les formalités ne sont pas remplies.
Aussi dans les contrats consensuels, les parties peuvent se faire représenter par des
mandataires. Par contre dans les contrats solennels la représentation est parfois
Si cette représentation n’est pas interdite, elle est soumise à des conditions très
rigoureuses. C’est ainsi que le mandataire doit être porteur d’une procuration
authentique.
Les parties peuvent faire d’un contrat consensuel, un contrat solennel mais l’inverse
Ce sont des contrats qui sont consacrés par le code civil c’est-à-dire ceux qui sont
Ce sont des contrats qui ne sont pas prévus par le code civil. Ex : le contrat
n’offre pas beaucoup d’intérêt. Elle avait plutôt la signification en droit romain car
seuls les contrats prévus par le code civil pouvaient produire des effets juridiques. Ce
qui fait que les contrats innomés n’avaient pas la valeur juridique et par conséquent
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non connus et non sanctionnés par le code civil. Par ailleurs, cette différenciation ne
Ainsi, qu’ils soient nommés ou non les contrats seront régis par les règles du droit
civil. Le juge qui sera saisi d’un cas litigieux sur un contrat innommé pourra
procéder par analogie en se référant au cas d’un contrat nommé. Par ex : un litige sur
La tâche peut être délicate si on est en présence d’un contrat mixte, intermédiaire
Il peut aussi arriver que le contrat ne se rapporte à aucun contrat connu. Il s’agira
l’une envers l’autre. Il y a donc des obligations de deux côtés. Ces obligations sont
sont appelés aussi des contrats bilatéraux. En pratique ces contrats qui comportent
des obligations interdépendantes sont les plus nombreux et les plus fréquents.
Dans les contrats synallagmatiques, les parties sont créancières et débitrices les unes
des autres.
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Le contrat unilatéral n’engendre l’obligation juridique que dans le camp de l’une des
des obligations qu’à charge d’une seule partie ex : le contrat de donation, le contrat
pratique, cette catégorie est moins fournie que dans le cas des contrats
synallagmatiques.
En effet, si l’une des parties n’exécute pas son obligation, l’autre n’est pas obligée
d’exécuter la sienne. Le vendeur refusant de livrer la chose, l’acheteur n’est pas tenu
de payer le prix. C’est l’exception d’inexécution consacrée par l’art.82 du CCL III
soit résolu ; c’est la résolution judiciaire dont fait mention l’art.82 ccL III.
les parties font constater leurs engagements par écrit, ces écrits doivent être établis en
autant d’originaux qu’il y a des parties qui ont un intérêt distinct art.207 CCL III.
Cette réglementation énoncée par l’art. 207 n’est applicable qu’aux contrats
synallagmatiques. Précisons en passant qu’un contrat qui par sa nature est unilatéral
Ainsi le contrat de dépôt non rémunéré est en principe unilatéral puisque la seule
remarque que l’obligation du déposant vient à naître d’un fait éventuel et postérieur
à la conclusion du contrat.
Certains auteurs considèrent que de tels contrats c’est-à-dire les contrats qui obligent
D’autres auteurs rejettent par contre cette expression qu’ils jugent trompeuse et
défendent que ces contrats restent soumis au régime des contrats unilatéraux dans la
Un contrat de bienfaisance est celui dans lequel, l’une des parties procure à l’autre un
Un contrat à titre onéreux est un contrat qui assujettit chacune des parties à faire
quelque chose. En d’autres termes chacune des parties poursuit la réalisation d’un
avantage.
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Les domaines ne coïncident pas non plus. En principe, tous les contrats
Mais tous les contrats unilatéraux ne sont pas conclus à titre gratuit. Le contrat de
donation ou de prêt gratuit nous montre que l’absence de l’obligation dans le chef
d’une partie s’allie à l’existence d’une intention libérale dans le chef de l’une ou
l’autre des parties. Il s’agit d’un contrat unilatéral à titre gratuit mais ce n’est pas le
cas du prêt à intérêt : Ce contrat est certes unilatéral puisque les obligations
(rembourser le prêt et les intérêts) incombent toutes à l’emprunteur. Mais les deux
parties ont cherché leurs avantages dans l’opération sans intention libérale de part et
d’autre. De même, dans une promesse de vente unilatérale, seul le vendeur s’engage
intéressé ou désintéressé d’un contrat peut être difficile. Y’a-t-il vraiment des actes
totalement désintéressés ?
Tant que les avantages poursuivis conservent cette nature extra – patrimoniale, le
Mais il est des actes où tout en n’exigeant pas de contrepartie, l’une des parties
réalité d’un contrat à titre onéreux. La distinction entre contrat à titre onéreux et
Si la morale glorifie les actes désintéressés, le droit s’en méfie. Dans le cours normal
des affaires où chacun cherche son intérêt, de tels actes présentent un caractère
Une série de règles traduisent cette prévention du système juridique à l’égard des
actes à titre gratuit ex : règle sévère quant aux conditions de forme et de fond,
Par contre, on relèvera que la responsabilité d’un contractant est souvent appréciée
moins sévèrement lorsqu’il agit d’un contrat à titre gratuit (art.493-494) : Le donateur
n’assume pas non plus les obligations de garantie qui incombent au vendeur.
Précisons aussi que le contrat à titre gratuit étant normalement conclu intuitu
erreur sur la personne. Cette erreur sera une cause de nullité dans les contrats de
bienfaisance tandis que dans les contrats à titre onéreux, cette erreur sera parfois
contrat.
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Un contrat est commutatif lorsque les avantages réciproques sont susceptibles d’être
évalués dès la conclusion du contrat. Lorsqu’un contrat de vente est conclu par
Un contrat aléatoire par contre est celui où le rapport entre les avantages respectifs
des parties ne peut être connu au départ car une ou plusieurs des prestations
un contrat aléatoire en ce sens que dans ce contrat, l’assuré s’engage à une prime en
résolutoire.
des obligations qu’il crée, sont tenues en suspension par un aléa. L’aléa est de la
nature même du contrat, il n’est pas une simple modalité. Ainsi, contrairement à la
distinction entre commutatif et contrat aléatoire réside dans le fait que certains
principe illicite. Mais ce n’est pas toujours le cas, puisque certains systèmes
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Un autre intérêt de la distinction réside dans les causes de nullité des contrats. Une
des causes de nullité des contrats même si elle reste rarement admise est la lésion
Dans certains cas, un acheteur lésé peut demander l’annulation d’un contrat. Il peut
aussi intenter une action en rescision qui peut aboutir à deux solutions : soit la
Ce problème de lésion ne peut pas se poser dans les contrats aléatoires parce que
dans ces derniers cas il ne peut pas y avoir disproportion d’avantages puisque ceux-
ces prestations est par hypothèse incertain ? D’où l’adage « l’aléa chasse la lésion ».
Les contrats successifs sont des contrats qui s’exécutent par des exécutions répétées
dans le temps. Les contrats instantanés quant à eux sont des contrats qui s’exécutent
en une fois. A titre d’exemple, le contrat de vente exige des prestations qui sont
exécutées en une seule fois. Certes, la prestation consistant à payer peut être divisée
en plusieurs tranches. Mais cela n’enlève pas son caractère de contrat instantané. Par
contre, le contrat de travail peut être considéré comme successif dans la mesure où
instantané cesse de produire ses effets dès que la prestation est exécutée. La situation
est différente lorsqu’il s’agit d’un contrat successif. Si le contrat a été conclu pour une
l’expiration d’un délai, l’une des parties ne manifeste pas la volonté de mettre fin au
contrat, celui ci pourra être reconduit. C’est pourquoi on dit qu’il y a tacite
reconduction d’un contrat successif. Tel est le cas de l’employeur qui ne manifeste
période égale à la première. Ceci arrive également dans le contrat de bail. Cette tacite
ses effets. Lorsqu’un contrat est annulé, cette annulation produit ses effets rétroactifs.
Une vente a été conclue par un mineur et quand il devient majeur, il soulève la
Cette annulation aura des effets rétroactifs et les choses seront placées dans leur
Les choses devront être restituées, le cas échéant avec des fruits et le prix remboursé.
Par contre, les contrats successifs ne pourraient être résiliés qu’« ex nunc » (pour
l’avenir).
travail par exemple s’il est résilié, il ne peut pas à proprement parler remettre les
choses dans leur état antérieur. Il est en effet impossible de remettre les choses dans
Le troisième intérêt est le cas de force majeure qui empêche l’une des parties à
Ce cas de force majeure n’est pas applicable que dans les contrats instantanés. Dans
les contrats successifs, le cas de force majeure peut n’entraîner qu’une simple
donation etc.…)
Les contrats non intuitu personae sont des contrats où la personnalité de l’une des
L’intérêt de la différenciation de ces contrats réside dans le fait que les contrats
intuitu personae ne peuvent être exécutés que par la personne du contractant. En cas
de décès, le contrat devient caduc. Les obligations ne passent pas aux héritiers. En
Au contraire, le contrat non intuitu personae peut être exécuté par le débiteur lui-
Un autre intérêt est celui qui a été souligné en ce qui concerne l’erreur sur l’identité
de la personne du contractant.
En cas de contrats intuitu personae, l’erreur sur la personne du contractant est une
cause de nullité du contrat alors que dans les contrats non intuitu personae, l’erreur
On distingue les contrats principaux des contrats accessoires. Les contrats principaux
sont ceux qui existent valablement par eux-mêmes ; ceux dont l’existence ne dépend
Les contrats accessoires sont par contre ceux dont l’existence dépend d’un autre
contrat. L’intérêt de la distinction réside dans le fait que si le contrat principal est
On distingue souvent les contrats civils, les contrats commerciaux et les contrats
administratifs mais cette distinction ne doit pas être trop accentuée. On l’a dit, la
théorie générale des obligations constitue un tronc commun à la fois des opérations
Le code de commerce ne réglemente pas les contrats usuels qui restent donc régis en
principe par les dispositions du code civil. Même en matière commerciale certains
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contrats peuvent trouver l’essentiel de leur régime dans le code civil (le bail
commercial).
elles ne diffèrent que sur certains points. Pour le surplus, les règles générales du droit
l’administration, le contrat occupe une place privilégiée. Ici encore, le droit des
obligations n’est pas absolument écarté. Mais le contrat se caractérise par la nature
Ces caractères justifient certaines règles propres qui feront l’objet d’autres
moyennant indemnités.
l’administration gère son domaine privé, le droit privé est pleinement applicable.
Cette catégorie extrêmement importante n’est pas évoquée dans le code civil. Elle a
été introduite par la doctrine contemporaine à la suite d’une observation des faits
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relatifs à la formation du contrat. Dans la philosophie du code civil tous les contrats
Les différentes clauses sont conclues de gré à gré après de véritables négociations,
mais dans la réalité actuelle, ce cas est devenu de moins en moins fréquent tout au
contrats, l’on se trouve dans bien des hypothèses devant un contrat dont toutes les
clauses ont été préétablies unilatéralement par le contractant souvent sous la forme
de conditions générales.
La seule liberté est d’accepter ou de refuser Mais si l’on accepte, on doit adhérer au
particulier s’il achète dans un grand magasin, s’il prend un bus, s’il contracte une
Peut-on dire que la possibilité de choisir ses propres orientations qui ne se retrouvent
d’adhésion reste en droit un contrat comme les autres. Le manque de débat préalable
et la présence des clauses préétablies ne sont pas en soi de nature à porter atteinte à
la validité ni à la force obligatoire du contrat. Mais l’inégalité de forces entre les co-
provoquer des abus. C’est pourquoi cette inégalité a suscité diverses réactions
Parfois la réglementation peut imposer l’usage d’un contrat type conçu d’une
cahiers de charge d’une adjudication d’un service public à une société privée, des
clauses ou conditions que devront nécessairement contenir les contrats avec les
problème du consentement. On peut admettre qu’un co-contractant soit lié par son
adhésion à des clauses qu’il n’a pas pu négocier mais encore faut-il qu’il ait
réellement adhéré c’est-à-dire consenti. Or, il n’est pas rare qu’un commerçant
quelque peu subreptice : texte imprimé en petits caractères figurant au verso des
contrat.
dernier ait suffisamment attiré l’attention de son client à leur égard. D’autre part les
(art.60 et suivants du CCL III) qui autorisait des interprétations sévères en présence
Les tribunaux peuvent donc se référer à ces principes pour interpréter en faveur du
En outre, certaines clauses contenues dans les conditions générales peuvent être
Parfois, des associations qui représentent les faibles peuvent mettre au point des
contrats types destinés à être opposés à certains contrats d’adhésion. Des associations
d’Entreprise. Aussi un contrat type peut être élaboré à la suite d’une négociation à
le contrat d’adhésion présente des risques qu’il faut modérer mais il ne faut pas
confondre ici le contrat d’adhésion et le contrat forcé. Pour le contrat forcé, il y a des
certaines clauses du contrat. Il ne s’agit pas d’une simple obligation de fait mais
41
On est en présence ici d’un contrat forcé qui bien entendu peut aussi être un contrat
d’adhésion lorsque les clauses ont été élaborées par une seule partie. Les réactions
qui sont généralement assez critiques à l’égard du contrat d’adhésion ne doivent pas
faire oublier ces aspects positifs intimement liés à la prestation de services de masse.
Un contrat portant sur la construction d’un ensemble industriel est précédé des
un certain temps avant d’aboutir à un accord. Or, la durée des pourparlers ou des
soulève elle aussi des questions relatives à la réalisation de l’accord. C’est l’objet de
cette section.
§1 Les pourparlers
1° Notion
contrat au cours de laquelle les parties négocient les conditions auxquelles l’objectif
Il n’y a pas encore de contrat ; mais seulement des propositions et des contre
2° Effets juridiques
L’ouverture des pourparlers n’engage pas à contracter. Chacune des parties garde le
droit de rompre. Par ailleurs, ce droit est intimement lié à l’économie de marché
Toutefois, il s’agit de ne pas abuser de son droit de rompre. Celui qui entourerait une
négociation sans aucune intention de contracter mais aux seules fins de satisfaire sa
responsabilité délictuelle. Il tromperait son adversaire sur son intention réelle ce qui
pourrait donner lieu à une réclamation de dommages et intérêts sur base de l’art.258
du ccL III.
43
Si je me présente au garage Toyota pour discuter des conditions d’un achat éventuel
pourparlers exigent donc la bonne foi dans les intentions des parties ; en ce sens elles
marchés et des travaux d’une ampleur inconnue dans le passé. La structure juridique
de telles opérations doit être nécessairement bien élaborée. Elle repose souvent sur
obtention des concours nécessaires de la part des tiers par exemple sur les plans du
L’ampleur que prennent ces négociations développe les exigences de la bonne foi.
comportement doit être sévèrement appréciée lorsque les partenaires ont consacré
perspective d’un contrat. Mais gardons le principe que sauf en cas d’abus, on peut
préparatoires. Par exemple pour annoncer au départ les objectifs des pourparlers
entrepris, pour faire en cours de route le bilan des résultats déjà acquis, pour préciser
l’essentiel une fois qu’il est obtenu. Certains détails restant à régler, pour faire savoir
à des tiers dont le concours est sollicité quelque soit l’objet et les perspectives de la
ces documents reste néanmoins très incertain. Il semble que les auteurs de ces lettres
estiment souvent qu’elles ne les obligent encore à rien. A travers la très grande
que certaines lettres d’intention ou certaines clauses contenues dans ces lettres créent
déjà des obligations juridiques de nature contractuelle dans le chef des signataires. Il
ne s’agit évidemment pas encore des obligations qui résultent du contrat faisant
L’objet d’un tel engagement peut porter soit sur l’organisation de la négociation
(calendrier des réunions, prise en charge des frais, confidentialité des informations
cause les résultats déjà acquis de la négociation. Toutefois on remarque que cette
analyse est encore loin d’être fermement établie. La difficulté du problème réside
dans le fait que le phénomène de la lettre d’intention n’est guère aperçue par les
Le droit traditionnel s’est construit à partir de l’observation des contrats très simples
de la vie courante dont la formation est le plus souvent instantanée. Les lettres
engagements qui auront été conclu afin de pouvoir servir de preuve en cas de
responsabilité.
a. Définition
Les pourparlers peuvent déboucher sur une promesse de contrat précédant le contrat
part entière. Son objet est d’obliger à la conclusion d’un contrat définitif dont tous les
La promesse bilatérale oblige les deux parties à contracter. Compte tenu du principe
contrat (art.270 ccL III). Ainsi la promesse du contrat vaut convention ; ce qui la
conserve la possibilité d’accepter le contrat tant que la promesse est valable selon
promesse de contrat.
1° Notion
l’adhésion du destinataire pour que le contrat soit conclu. Elle est irrévocable dès
qu’elle est parvenue à son destinataire durant un délai fixé à défaut durant un délai
raisonnable.
Pour que l’offre soit valable, elle doit contenir des précisions pour que la formation
2° Conditions de l’offre
Elle doit être ferme. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas confondre l’offre avec les
simples pourparlers. Ces derniers ne sont que des propositions pour conclure un
47
contrat mais des propositions qui ne prédisent pas encore les éléments essentiels du
le prix n’est pas une offre valable. Ce n’est qu’une simple proposition de conclure un
L’offre doit également être déclarée. Elle peut être faite soit à une personne
de l’offre peut être verbale ou écrite. Elle peut même résulter d’une certaine
permanent même s’il ne dit rien même s’il n’écrit rien. C’est une offre permanente.
concours de volonté, il faut poser en principe que dans l’état actuel du droit, l’offre
de contracter engage celui qui l’a émise. Quelle est la portée de cet engagement ?
contrat qui reste à conclure. Ce à quoi le pollicitant s’oblige, c’est de ne pas révoquer
son offre. C’est la maintenir au profit du destinataire. Le pollicitant se tient donc prêt
à entrer dans les liens du contrat sans nouvelle manifestation de volonté de sa part,
pour le cas où l’offre serait acceptée. L’engagement de l’offrant n’est pas éternel. On
Si l’offrant est prévoyant, il aura assorti son offre d’un délai au terme duquel l’offre
En l’absence d’une telle indication, la jurisprudence considère que l’offre doit être
Ex1 : J’offre des marchandises en vente mais seulement jusqu’à l’épuisement de mon
stock.
Le 1er fondement serait le délit civil. On considère que l’offrant est en droit de retirer
son offre tant qu’il n’y a pas eu acceptation mais si la révocation est intervenue au
délictuelle.
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Cette solution est critiquable par certains auteurs car considère-t-on que le pollicitant
a le droit de retirer son offre et ils n’y voient aucun délit en exerçant ce droit de
révocation ; autrement dit comment en effet, peut-on commettre une faute en retirant
La 1ère partie qui est celle d’exprimer cette offre et la 2 ème qui est celle de maintenir
cette offre pendant un certain délai et qu’elle est réputée acceptée dès que le
sur le fondement contractuel parce qu’on peut présumer une acceptation tacite de
l’offre. Un tel raisonnement a été vivement critiqué parce qu’il repose sur une vue
théorique et artificielle.
La troisième solution est celle de l’engagement unilatéral. D’après les tenants de cette
idée, le pollicitant qui s’est engagé pour un certain délai l’a été par le seul effet de sa
volonté et ne peut donc pas retirer son offre. Il y a engagement unilatéral dans la
mesure où le pollicitant est engagé par sa seule déclaration qu’il maintiendrait son
offre.
1° Portée de l’acceptation
l’acceptation du destinataire forme le contrat pour autant qu’il s’agisse d’un contrat
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consensuel. L’acceptation n’est plus possible lorsque l’offre est devenue caduque en
raison de l’expiration du délai. Mais une telle acceptation tardive pourra elle-même
2° Formes de l’acceptation
L’acceptation n’est soumise à aucune forme particulière. Comme l’offre elle peut
s’exprimer par une parole, par un écrit, par un comportement (début de l’exécution
sont cependant possibles lorsque l’on prétend inférer l’acceptation du simple silence
du destinataire de l’offre.
Sur base de l’adage populaire « Qui ne dit mot consent » peut-on en effet prétendre
que le fait de laisser sans réponse l’offre qui vous est destinée implique votre
acceptation ? En principe, il faut décider que le silence ne vaut pas acceptation. Il n’y
a aucune obligation de réagir à la réception d’une offre. Une volonté peut s’exprimer
résulter du silence. Cette solution exceptionnelle est retenue en 1 er lieu lorsque l’offre
Par exemple : Une offre de délai de paiement ou une offre de réduction d’un loyer.
L’acceptation par le silence est également reconnue dans les cas où ce silence lui-
même est éloquent ou circonstancié compte tenu des relations posées entre parties.
ma part qu’il ne désire plus cette fois honorer, il doit me le faire savoir compte tenu
51
des relations qui se sont instaurées entre nous. Il est devenu légitime de considérer
3°Caractéristiques de l’acceptation
de l’offre.
Le contrat ne peut se former si l’offre initiale n’est pas acceptée telle qu’elle est. Mais
lorsque la divergence entre l’offre et l’acceptation ne porte que sur des points
mineurs.
autrement dit à quel moment peut-on dire qu’il y a eu acceptation ? En quel lieu
l’acceptation s’est produite ? Dans quel cas peut-on dire que l’acceptation est émise ?
Autant de questions que l’on peut se poser ? D’où l’analyse des contrats entre
absents.
52
1° Position du problème
L’achat d’une marchandise mise en vente dans un magasin est suffisamment localisé
de l’acheteur acceptant.
Lorsque le contrat est conclu par correspondance ou par un mode analogue, on parle
constitue alors une difficulté pratique qui peut être de grande importance.
Ex : Une personne se trouvant à BUKAVU a fait une offre à une autre personne se
BUKAVU. Quand est-ce que le contrat a été formé ? La question est intéressante à
Il suffit de supposer pour n’évoquer qu’une difficulté parmi tant d’autres qu’entre le
On peut aussi faire état du problème de compétence et rappeler que dans les affaires
une offre pour se transformer en contrat. Ainsi la conclusion du contrat met un terme
naissance.
S’il s’agit d’un contrat translatif de droit par exemple la vente, le moment de la
conclusion du contrat détermine le transfert des droits, des charges et surtout des
doctrine : la 1ère met l’accent sur le fait que le contrat existe dès qu’il y a accord de
l’émission.
Cette théorie a été critiquée en fait et en droit. En fait parce qu’elle soulève une
En droit parce que l’accord de volonté implique plus qu’une coexistence de volontés.
Une deuxième thèse met l’accent sur le fait que le concours de volontés n’existe
que lorsque les consentements sont connus de part et d’autre. C’est la théorie de
l’émission, elle laisse toutefois subsister une difficulté de preuve analogue. Comment
démontrer que l’offrant a bien été informé de l’acceptation et à quel moment précis ?
Pour résoudre les problèmes de preuve soulevés par les deux théories classiques, la
doctrine et la jurisprudence ont dégagé deux variantes qui se sont substituées dans la
L’émission de volonté n’acquiert une valeur juridique que lorsque l’acceptant s’est
Une autre jurisprudence notamment belge s’est ralliée à une (autre) variante de la
indépendamment du fait que l’offrant en ait pris ou non connaissance, le contrat est
qu’avec retard.
d’exécution prolongée.
Si la théorie de la réception semble s’être imposée en droit belge, elle reste quand
contenu de l’acceptation.
Donc, les deux volontés ne se sont pas totalement rencontrées alors que c’est l’objectif
En définitive, on peut dire que les solutions ainsi proposées restent supplétives. Les
parties aménagent librement leur relation contractuelle. Elles peuvent fixer à un autre
§5. La représentation
1° Notion
représenté, de manière que tous les effets de cet acte se produisent immédiatement
L’institution est très utile. Un particulier peut par ex : solliciter l’intervention d’un
représentant lorsqu’il lui est difficile d’agir en personne pour des raison les plus
peut concerner des actes juridiques divers. Par ex : La représentation en justice. Mais
elle joue un rôle important à propos de la conclusion des contrats et c’est à ce titre
qu’il en est question ici. Au lieu de négocier personnellement avec B, A envoie son
lie directement A et B.
Les sources de la représentation peuvent être légales (cfr. le régime des mineurs
régime de la représentation.
2° Conditions
- Le pouvoir de représentation
Lorsque la représentation découle d’un contrat de mandat, c’est ce contrat qui définit
Ex : donner à B le pouvoir d’acheter une maison pour tel prix maximum. Un autre
mandat chargera son représentant de gérer tous ses biens pendant son absence à
l’étranger.
L’étendue des pouvoirs déterminera en principe les effets qui seront produits par la
mandataire)
- La volonté de représentation
En effet, si je suis mandaté, tout ce que je fais n’est pas nécessairement englobé dans
le champ de la représentation.
Si je suis chargé de gérer les biens d’autrui, je n’en cesse pas moins de gérer mon
propre patrimoine.
volonté de représenter doit être exprimée car le co-contractant doit être informé du
fait qu’il traite avec un représentant pour que les effets du contrat puissent
lui qui donne personnellement son accord même si tous les effets du contrat se
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3° Les effets
est partie au contrat mais les droits et obligations qui naissent du contrat sont
d’une société.
mais en son nom propre. Le tiers n’a pas de lien juridique envers le représenté dont il
co-contractant.
Les rapports entre le représenté et le représentant sont régis d’après leur source (la
Un contrat n’est considéré comme formé après concordance entre l’offre et son
acceptation que lorsque sont réunis les conditions essentielles pour sa validité.
La capacité de contracter
A Le consentement
C’est cet accord qui forme le contrat et qui donne naissance aux obligations qui en
découlent. Ce consentement doit émaner des deux parties ou alors de toutes les
de se réaliser.
Pour que le consentement puisse produire tous ses effets ; il doit être donné
éclairée des parties. Si ces qualités manquent, le consentement est vicié. Autrement
dit, le consentement quoique donné n’a pas été entier ; ce qui confère à celui dont le
erreur c’est croire vrai ce qui est faux et faux ce qui est vrai. L’erreur envisagée par le
code civil est celle qui porte sur l’un des éléments ayant déterminé principalement le
consentement à un engagement.
L’erreur non déterminante pour la conclusion du contrat n’est pas considérée. Ainsi
si je pense que le garagiste à qui j’ai confié ma voiture est burundais alors qu’il est
Précisons qu’il n’est en principe pas nécessaire que les deux contractants se trompent.
L’erreur d’un seul peut justifier une annulation. Mais on ne peut pas admettre que
l’erreur soit une cause de nullité dans tous les cas. La doctrine distingue trois
consentement qu’on appelle erreurs obstacles, les erreurs qui vicient le consentement
qu’on appelle erreurs vices de consentement et enfin les erreurs dites inopérantes ou
indifférentes.
a. L’erreur obstacle
Il s’agit d’une erreur énormément grave que les volontés n’existent même pas ou ne
se rencontrent pas. Dans ce cas, on ne peut pas parler de vice de consentement parce
que ce consentement n’existe pas. Cette forme d’erreur se rencontre dans des cas où il
Dans ce cas, les volontés ne coïncident pas. Il n’y a pas eu de consentement. L’erreur
Ex. vente d’une chaise à la place d’une table. Là aussi les volontés ne se rencontrent
pas car il y a erreur sur l’identité de l’objet de la convention. Ainsi pour l’erreur
Il s’agit de l’erreur considérée par l’art 10 qui distingue selon qu’elle porte sur la
existe mais l’erreur repose sur un élément suffisamment important qu’on peut dire
que le consentement a été vicié. Ainsi celui qui s’est trompé peut demander
l’annulation de l’acte auquel il a consenti par erreur si son erreur est substantielle.
L’erreur sur la substance a évolué depuis son acceptation en droit romain. Conçue
d’abord dans son sens concret et assez restrictif (je crois acheter du cristal alors qu’il
s’agit de verre) l’erreur sur la substance vise désormais l’erreur sur les qualités
authentique qui ne l’est pas. ça peut aussi être le cas de l’erreur sur la date de
fabrication d’un véhicule d’occasion (voiture de 1990 au lieu de 2000 par ex)
Dans la plupart des cas, l’erreur sur la substance porte sur la prestation du co-
contractant, mais il n’en est pas nécessairement ainsi. En effet l’erreur d’un
62
contractant sur sa propre prestation est possible. Par ex, je crois vendre une copie
L’erreur de droit peut aussi être prise en considération pour autant qu’elle ne soit pas
inexcusable. Ainsi la règle selon laquelle nul n’est censé ignorer la loi peut être
nuancée. Cette règle a pour portée de rendre la loi applicable même à celui qui
l’ignore mais elle ne fait pas obstacle à ce que cette ignorance puisse être constitutive
L’erreur ne doit pas être partagée par les deux parties. S’il s’agit d’une erreur sur une
informé du caractère substantiel que l’autre partie donne à cette qualité. Il connaît ou
il doit connaître l’importance que revêt tel élément aux yeux de l’autre partie.
Soulignons enfin qu’en matière de vente par ex, l’acheteur non satisfait du bien qu’il
vient d’acquérir se trouve parfois placé devant un choix entre trois recours possibles :
Erreur sur la substance, la garantie due par le vendeur pour vice caché (art 318 ccLIII)
Les conditions d’exercice de ces différents recours ne sont pas identiques mais le
départage est parfois subtil dans les cas d’espèce. La question est pertinente car les
à ce sujet seront faits dans le cadre d’autres enseignements notamment lors de l’étude
L’erreur sur la personne est présentée négativement par l’art 10 alinéa 2. En principe
elle n’est pas admise dans la mesure où l’identité ou les qualités du co-contractant ne
Cependant dans les contrats intuitu personae, l’erreur sur la personne devient une
cause d’annulation. C’est le cas pour de nombreux contrats de service (ex contrat de
travail) et pour les contrats à titre gratuit. L’erreur peut porter sur les qualités du co-
contractant ou sur ses qualités essentielles. Je veux faire une donation à une œuvre
philanthropique et je fais parvenir mon versement à une autre association suite à une
confusion de noms. Je souhaite me faire opérer du cœur par le Docteur X parce que je
Les erreurs vénielles portent sur certains éléments qui n’ont ni le caractère radical de
l’erreur obstacle ni le caractère substantiel requis pour entraîner la nullité. C’est le cas
J’achète un terrain à 10.000.000 de francs alors que sa valeur réelle n’est que de 4
millions. Cette erreur est sans effet et j’en supporte les conséquences. L’erreur sur la
valeur lorsqu’elle est suffisamment grave peut le cas échéant être admise en
Aussi, l’erreur sur la solvabilité du contractant ne peut en aucun cas être une cause
de nullité du contrat. L’erreur sur les mobiles, sur les motifs de la conclusion du
Si j’ai acheté une maison à Lububambashi parce que j’espérais y être nommé, le
Toutefois, l’erreur sur les mobiles peut être prise en considération en tant qu’erreur
sur la cause lorsque les mobiles sont entrés dans le champ contractuel comme un
élément substantiel.
Enfin les erreurs inexcusables constituent une catégorie progressivement dégagée par
l’erreur est impardonnable, les tribunaux font échec à l’action en nullité. Pour
l’homme raisonnable.
La jurisprudence a par exemple refusé d’annuler l’indemnisation faite à tort par une
Dans le chef d’une entreprise spécialisée en la matière, une telle erreur de droit a été
jugée inexcusable. L’idée générale est qu’il doit y avoir des limites au delà desquelles
l’erreur n’est plus admise. S’il est naturel que la loi protège ceux qui se trompent,
elle ne saurait en revanche venir à l’aide de ceux qui font preuve d’une légèreté
excessive. Cette solution est à rapprocher à celle de l’art 319 selon laquelle le vendeur
n’est pas tenu des vices apparents et dont l’acheteur a pu se convaincre lui-même.
S’agissant des questions de preuve, celui qui s’est trompé doit prouver l’existence de
l’erreur qu’il invoque. Puisque l’erreur est un fait et non un acte juridique, sa preuve
peut être rapportée par tous les moyens. Il faut prouver que l’erreur entre dans une
catégorie retenue par le droit positif et qu’elle ait déterminé le consentement. Celui
inexcusable de l’erreur.
65
S’agissant des effets, celui qui s’est trompé peut demander l’annulation du contrat
dans les limites des conditions qu’on vient d’évoquer. Il s’agit pour l’erreur vice de
L’erreur obstacle devrait selon certains entraîner la nullité absolue mais une tendance
l’erreur. Cette dernière peut dès lors obtenir des D.I pour compenser le préjudice
2° Le dol
a. Notion
Le dol régi par l’art 16 du code civil LIII est un vice de consentement provoqué par le
conséquence du dol est une erreur. Le partenaire contracte parce qu’il a été trompé. Il
qui fait que le type d’erreur provoqué est ici sans intérêt. Le dol que l’on considère
est relatif à la formation du contrat mais il peut y avoir dol aussi dans l’exécution
mais c’est alors un autre problème assorti d’autres sanctions (résolution, D.I. de
nature contractuelle).
Ce qui nous intéresse pour le moment, c’est le dol relatif à la formation du contrat et
la sanction qui est attachée à savoir la nullité qui est la sanction d’un vice de
formation du contrat.
66
b. Conditions
- Les manœuvres
Pour qu’il y ait dol, il faut des manœuvres et celles-ci comportent un élément
L’élément matériel
Le dol est un fait, une déclaration, un comportement, une mise en scène voire même
des réticences, un silence peut être dolosif dans la mesure où certaines choses doivent
être révélées. Par exemple dissimuler une dette au cours d’une négociation relative à
L’élément intentionnel
L’élément intentionnel est aussi nécessaire pour qu’il y ait dol . il faut une intention
de tromper.
bonus » qui fait référence aux boniments des marchands. Il est normal qu’un vendeur
stade qui quitte le dolus bonus. Par ailleurs en vue de protéger le consommateur, une
- L’auteur
67
par un tiers et qu’elle n’a pas averti l’autre partie, elle doit être considérée comme
ayant participé à ces manœuvres dolosives. Par ailleurs le dol du tiers pourra donner
lieu à l’annulation du contrat si ce dol a provoqué dans le chef de celui qui en a été
victime une erreur suffisamment substantielle. Par ex si le dol commis par un tiers a
contrat.
- Le caractère déterminant
Pour justifier une remise en cause du contrat, les manœuvres doivent avoir
imaginaires d’un objet que je comptais de toute façon acheter. Son dol n’a pas
Le dol principal annule la convention. Le dol incident c’est-à-dire celui qui n’a pas de
En conclusion, on remarque que la mise en œuvre d’un dol permet d’élargir les
l’erreur sur le prix et l’erreur inexcusable sont-elles cause de nullité si elles ont été
Ainsi, le dol ne se présume pas, il doit être prouvé. (Art 17 ccLIII). Il appartient à
donne lieu à une action en nullité relative qui ne peut donc être exercée que par la
victime. Celle-ci pour autant qu’elle prouve un préjudice peut obtenir en outre des
D.I. En cas de dol incident, les D.I apparaissent comme la seule réparation possible,
3° La violence
a. Notion
La violence est l’un des anciens vices de consentement. Il est aussi celui dont les
rédacteurs du code civil se sont le plus préoccupé puisqu’ils ont consacré cinq
Cependant, le terme violence doit être bien compris. La violence physique directe est
main de mon partenaire à signer le contrat, c’est plus qu’un vice puisqu’il y a défaut
de consentement. Cette hypothèse est par ailleurs peu fréquente et si jamais elle
La violence vice de consentement qui est fréquente est le fait d’inspirer à une
personne la crainte d’un mal pour elle et ses proches en vue de lui extorquer un
b. Conditions
1 Des menaces
- Elles doivent faire craindre un mal considérable et présent (art 12). Les menaces
doivent être suffisamment graves. Une menace anodine n’influence pas la validité du
mal ne doit pas être immédiat, c’est la crainte qui doit être présente. Le critère
d’appréciation du code civil est à 1 ère vue abstrait puisque le mal doit être « de nature
à faire impression sur une personne raisonnable ». L’alinéa 2 du même article lui
donne cependant une portée concrète qui a été par ailleurs adoptée par la
jurisprudence.
70
d’un lien d’affection suffisant. On enseigne généralement que toute autre personne
- La menace doit émaner d’une personne. Cette personne peut être aussi un tiers.
partenaire menacé pour réclamer des D.I. à charge du tiers. Par principe, la violence
n’émane pas des circonstances mais ce principe est parfois nuancé. Le capitaine de
navire qui conclut un contrat d’assistance lorsque son navire est en train de sombrer
est sous une menace qui pourrait l’amener à accepter n’importe quelle condition. Ça
peut être le cas aussi pour quelqu’un, obligé de fuir à cause des violences, vend sa
maison dans des conditions préjudiciables. Le code civil n’aborde pas ce problème
contrat conclu dans de telles circonstances mais soulignons que le principe du code
civil reste toutefois que la violence doit émaner d’une personne et non des
circonstances.
et la violence légitime (art 14). La seule crainte révérencielle ne suffit pas pour
de respect ou d’autorité entre les co-contractants. Le code vise les relations entre
On peut imaginer que la personne qui contracte avec celui dont elle dépend se trouve
dans une situation telle qu’elle subisse une certaine violence morale. Cette crainte
intervenu entre les intéressés mais la situation peut avoir été exploitée. Un supérieur
prouve un tel abus pourra obtenir l’annulation. Mais si de peur ou si par crainte de
décevoir votre père, vous concluez contre votre propre gré le contrat de mariage, le
2 Le caractère déterminant
Il faut que les menaces aient déterminé le consentement pour que le contrat puisse
être annulé. Si elles ne l’ont pas influencé, elles restent sans effet sur la validité.
l’annulation. Comme à propos des autres vices de consentement, celui qui invoque la
violence doit apporter la preuve des menaces dont il a été victime et de leur caractère
s’en prévaloir. S’il y a un préjudice, des D.I peuvent être réclamés. Si la violence est le
fait d’un tiers, les deux parties peuvent lui réclamer la réparation du dommage qui
4° La lésion
a. Notion.
72
importante des prestations des parties au contrat. Une partie donne trop par rapport
à ce qu’elle reçoit. On vend par exemple l’immeuble d’une valeur de vingt millions
pour huit millions seulement. La lésion est un vice qui se situe à la formation du
contrat ; c’est pourquoi cette fois la lésion doit être soigneusement distinguée d’une
Celle-ci place ultérieurement les parties dans une position assez semblable à celle de
lésion. Mais la différence est que dans la lésion, les prestations sont déséquilibrées à
l’origine ; alors que pour l’imprévision les prestations sont déséquilibrées en cours
d’exécution.
se modifient en sorte que le contrat qui était équilibré au départ devient très
du contrat.
L’imprévision est donc différente de la lésion même si les conséquences sont parfois
les mêmes.
b. Historique de la lésion.
Dans le droit romain formaliste, on ignorait la lésion. A la fin de l’empire, elle fut
cependant introduite dans deux cas ; à l’égard des mineurs d ‘âge et au profit des
circonstances exceptionnelles.
73
commerciales à partir du XV siècle a fait reculer cette position devant les impératifs
Face à la multiplication des litiges qu’elle provoquait encore, la rescision pour lésion
volonté et de la convention – loi. Les auteurs du code civil ont posé un principe que
la lésion n ‘était pas une cause de nullité des conventions et, en supprimant la lésion
selon ce principe les parties sont libres ou non d’accepter les avantages
Les auteurs du code civil ne l’ont accueilli que de manière très restrictive seulement
On remarque aussi qu’en vertu de l’art 1674 du cc français, il est permis au vendeur
d’invoquer la lésion. De même en matière de partage, le ccF dans son art 887 autorise
Le code civil burundais dont les principes sont pourtant les mêmes que du code civil
français, passait sous silence la théorie de la lésion. Il a fallu attendre jusqu’en 1959
pour qu’un texte spécial soit adopté en matière de prêt uniquement et un article
spécial fût inclus dans le ccLIII. C’est l’art 131bis qui sanctionne la lésion en matière
de prêt et cette lettre circulaire du Mwami de 1959 interdisait la lésion due à des taux
usuraires et fixant à 6٪ le taux d’intérêt l’an. L’art 131bis n’est pas un principe général
et de la convention – loi sont parfois nuancés. En effet, ces principes sont parfois
faut protéger les économiquement faibles, les inexpérimentés contre ceux qui
conclusion des conventions. Ces idées nouvelles sont à la base d’une jurisprudence
souvent agressive et d’un certain nombre d’interventions législatives qui sont venues
relever la situation. D’après le jugement rendu le 10 mars 1965 concernant une vente
considération de la lésion.
Une vente à tempérament est une vente qui permet à l’acheteur de payer non pas en
une seule fois mais en plusieurs fois successives. Dans ces ventes à tempérament, on
peut y déceler des défauts, c’est notamment lorsqu’on remarque que le vendeur tend
à gonfler les prix sous prétexte d’accorder un long délai de paiement. Dans les cas
tribunal qui s’est prononcé pour la lésion en procédant par ailleurs au rééquilibrage
contrat de vente.
et a décidé que si l’intérêt prévu par les parties dépasse le taux de 6% l’an
l’emprunteur lésé est fondé pour invoquer la réduction à ce taux. On voit donc que la
législateur reste encore fragmentaire. On remarque que même dans le cas où l’on
admet la lésion, on ne lui applique pas la sanction normale qui est la nullité. On
La partie lésée pour pouvoir invoquer l’application de l’article 131 bis deux
Il faut qu’il y’ait disproportion des avantages entre les parties ce qui est normal ;
mais surtout il faut que l’une des parties se soit trouvée dans certaines situations.
Ainsi, il faut que l’une des parties ait abusé des faiblesses, des passions, de
Toutes ces dispositions récentes admettent soit la nullité des conventions soit la
réduction des engagements excessifs pour cause de lésion. Précisons aussi que tout
Les règles permettant au consommateur d’être éclairé avant son achat ; règles
problème de la lésion sur un autre plan. En agissant sur le niveau des prix, ces textes
« La lésion dans le contrat n’est que la conséquence fatale de la lutte des intérêts, le
législateur a donné sa protection aux incapables, que les autres se défendent eux-
c. Les conditions
De l’examen des divers cas particuliers, il résulte que diverses conditions doivent
- Il doit s’agir d un contrat commutatif car, dit-on « l’aléa chasse la lésion ». Cette
2eme condition est toute fois contestable. En effet si l équivalence des prestations du
contrat aléatoire ne peut être assurée, on enseigne en fait que cette équivalence peut
cependant exister sur le plan des probabilités. Par exemple, la prime d’assurance
peut être statistiquement adaptée aux risques couverts. C’est pourquoi une certaine
appartient à celui qui se prétend lésé et qui réclame la rescision. Il doit prouver que
toutes les conditions d’application de la lésion sont présentes et qu’il se trouve dans
La lésion peut justifier la rescision du contrat dans les hypothèses légales. Cette
rescision équivaut à une annulation. C’est une nullité relative. Seule la victime de la
Le délai de prescription est en principe de 10 ans( art.196 CCLIII). Dans certains cas,
souvent que la loi permette à celui qui a profité de la lésion de rétablir l’équilibre.
B. La capacité de contracter
1° Notion
Il ne suffit pas pour la validité des conventions que le consentement existe et qu’il
soit exempt de vices. Encore faut-il qu’il émane d’une personne capable.
capacité d’exercice. Cette capacité d’exercice constitue l’un des aspects de la capacité
puisque le droit organise aussi la capacité de jouissance, qui est l’aptitude à être
titulaire de droit.
L’incapacité de jouissance est assez rare actuellement. Par ailleurs, les incapacités de
jouissance ne sont jamais générales ; elles sont toujours spéciales c’est-à-dire limitées
à un ou plusieurs actes précis. Par exemple, une incapacité de jouissance d’un droit
Sous cette rubrique, on pourrait évoquer aussi les incapacités de jouissance qui
En effet, le principe de la spécialité des personnes morales leur interdit de passer des
contrats qui excéderaient l’objet prévu dans les statuts. On pourrait dire ainsi que ces
personnes morales sont frappées d’incapacité de jouissance pour tout acte excédant
l’objet social.
même le contrat, autrement dit l’inaptitude d’exercer soi-même des droits que l’on a,
cette incapacité est beaucoup plus fréquente et suscite divers mécanismes particuliers
Cette incapacité est soit générale pour tous les actes juridiques (c’est-à-dire le cas du
déterminés (le cas des mineurs non émancipés qui peuvent accomplir certains actes
de la vie civile). Le principe reste cependant la capacité. Ne sont incapables que ceux
L’art. 23 du ccLIII dispose que : « toute personne peut contracter si elle n’est pas
Ainsi, toute personne peut exercer son droit de contracter sauf si la loi la déclare
diverses catégories : Les mineurs d’âge qui peuvent être émancipés constituent la
catégorie principale, les autres catégories concernent les interdits, les prodigues et les
faibles d’esprit.
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2° Quelques distinctions
a. Capacité et pouvoir
Le pouvoir est l’aptitude à engager autrui. Le mineur par exemple n’est pas capable
b. Capacité et inopposabilité
Dans le langage courant, le failli est souvent appelé incapable de gérer son
patrimoine. Mais en réalité ses actes sont valables mais ils sont inopposables à la
masse de créanciers.
Le failli n’est donc pas à proprement parler incapable mais ce sont ses actes qui sont
Il en est de même pour la vente d’un immeuble qui est valable mais qui reste
inopposable aux tiers tant qu’une formalité de publicité n’a pas encore été accomplie.
L’invalidité des opérations portant sur les choses hors commerce n’est pas un
problème de capacité. Il s’agit pas non plus de cas d’indisponibilité réelle. La mise
hors commerce est une caractéristique qui s’attache à l’objet lui-même et non à la
3° Sanction de l’incapacité
L’incapacité étant justifiée par un souci de protection, les actes juridiques accomplis
par l’incapable ne sont frappés que de nullité relative. Seul l’incapable lorsqu’il sera
devenu capable d’agir ou alors son représentant peut s’en prévaloir. Remarquons
Les mécanismes de protection varient selon le type d’incapacité et selon les actes à
accomplir. Les incapables ne peuvent parfois agir que par l’intermédiaire d’un
représentant. Dans d’autres cas, ils peuvent accomplir les actes conservatoires utiles.
Ainsi un mineur d’âge peut interrompre une prescription. Par contre, les actes
C. L’objet du contrat
1° Notion
En réalité, le code n’apporte aucune rigueur à cette distinction. Par ailleurs, la réalité
peut être plus complexe (cfr par ex l’art 26). La notion d’objet peut être envisagée à
trois niveaux :
Au plus haut degré d’abstraction, on dira que le contrat en général a pour objet de
on dira que l’obligation a pour objet une prestation consistant à donner, à faire, à ne
pas faire quelque chose. Et enfin au sens le plus concret, l’objet de la prestation est la
Soit un contrat relatif à la vente d’un automobile, l’objet du contrat est de faire naître
La notion d’objet est donc polyvalente. Les développements suivants qui forment la
2° Caractères de l’objet
Au sens de l’objet de la prestation, l’objet doit exister. Si cet objet n’existe pas ou
n’existe plus au moment de la conclusion du contrat, celui-ci est nul. Si je vends une
chose qui est détruite au moment de l’échange des consentements le contrat est nul. Il
en va de même si j’assure contre l’incendie un bien déjà anéanti par les flammes ou si
L’art 29 du ccL III prévoit une exception importante à l’exigence d’un objet lors de la
formation du contrat. C’est le cas des choses futures. Pour ce cas, l’objet n’existe pas
ventes relatives à une récolte non encore levée, à une machine à fabriquer ou à une
opérations relatives à des choses futures : c’est la prohibition des pactes sur des
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successions futures .Les contrats relatifs à la succession des personnes toujours en vie
sont interdits.
Une personne ne peut s’engager sur une succession avant son décès. Cela se
comprend d’ailleurs puisque tout testament est toujours révocable par le maître de la
d’une succession non ouverte. Cette interdiction trouve sa source dans le souci de
On évoque à ce sujet une célèbre phrase de Portalis : « La cupidité qui spécule sur les
jours d’un citoyen est bien souvent voisine du crime qui peut les abréger ».
C’est en partant de cette idée qu’on a interdit les pactes sur les successions non
encore ouvertes car on considère que de tels actes sont immoraux et dangereux car ils
impliquent une spéculation sur le décès d’une personne encore en vie. Si cela était
moment de la conclusion du contrat. Nous savons qu’à l’impossible nul n’est tenu
mais l’impossibilité dont il est question ici est une impossibilité absolue. Une
impossibilité relative n’est pas prise en considération. C’est pourquoi donc, la notion
toucher le ciel du doigt) soit parce qu’elle n’est plus possible (promettre de garder un
L’impossibilité est une notion qui peut varier avec les circonstances et les progrès
travaux qui sont au dessus de mes forces et de mes moyens, le contrat est valable et
Le contrat est aussi valable lorsque l’impossibilité n’est que provisoire et que les
parties l’ont envisagé comme tel en assumant leurs engagements fut-ce de manière
implicite. Cela veut dire donc que l’objet de l’obligation peut être une chose future.
disparition ultérieure de cette possibilité est sans effet. Dans l’hypothèse inverse où
du débiteur, etc.…) il ne s’agit plus d’un problème de validité du contrat mais d’un
problème d’inexécution.
Le contrat n’est pas valable si l’objet est illicite c’est-à-dire contraire à l’ordre public
non sont hors commerce. Certains biens dont la loi interdit le commerce ne peuvent
faire l’objet d’opération contractuelle (art 27 ccLIII). Par ex les stupéfiants, les déchets
De même que les biens du domaine public (route, pont, etc.….), les fonctions de
caractère public, les fonctions électives mais aussi les opérations sur le corps humain
nuances peuvent être apportées par ex à propos des traitements thérapeutiques, des
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greffes d’organes, de l’assurance vie ou alors lorsque ces opérations sont justifiées
Dans certains autres cas, l’illicéité se situe au niveau de l’objet de l’obligation. Sont
opinions, de voter dans un sens déterminé lors d’une élection politique, de prester
ses services à vie, de tels engagements sont contraires à l’ordre public et aux bonnes
mœurs car ils portent atteinte à certains droits essentiels, à certaines libertés
Il faut que l’objet de l’obligation soit déterminé ou moins quant à son espèce (du blé,
Il doit l’être aussi dans sa quotité (kilo, sac, mètre) également dans son prix. En effet,
il faut savoir à quoi on s’oblige pour qu’on puisse parler de contrat et la prestation
doit être définie suffisamment pour que la convention ne soit pas affectée d’une
ambiguïté fondamentale. C’est l’économie de l’art 28 CCLIII qui stipule : « Il faut que
l’obligation ait pour objet une chose au moins déterminée quant à son espèce, la
quotité de la chose peut être incertaine pourvu qu’elle puisse être déterminée ».
Ainsi s’il s’agit des obligations de faire ou de ne pas faire, le contrat doit préciser
l’acte ou l’abstention dont le débiteur est tenu. S’il s’agit des obligations de donner,
Lorsqu’il s’agit d’un corps certain, là on n’a pas de problème dans la mesure où ce
corps est déjà individualisé. S’il s’agit de choses de genre : il faut que les indications
La prestation devra donc porter sur un objet déterminé ou déterminable. S’il n’est
pas déterminable lors de la conclusion du contrat, il faut que cet objet le soit ne fut-ce
En toute hypothèse, il faut que cette détermination soit faite ou que des critères
soient arrêtés dans le contrat. Par ex, sera valable le contrat par lequel, on s’engage à
de telle machine pendant telle durée. Même si la quantité n’a pas encore été précisée,
imprécis tels que « je m’engage à faire quelque chose » ou « à vous livrer quelque
De tels engagements imprécis ne constituent pas donc l’objet tel qu’il est entendu en
droit des obligations. Toutefois, rien n’empêche qu’à défaut d’être déterminé, l’objet
puisse l’être suivant les critères fixés par les parties. Par ex, je peux acheter une chose
moyennant fixation du prix par un expert pour autant du moins que la convention
marché.
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Précisons en passant que les parties peuvent également confier la fixation du prix de
D. La cause du contrat
1° Notion
Parmi les conditions essentielles de validité d’une convention, l’art 8 du CCLIII fait
allusion à une cause licite dont la notion et la portée sont précisées aux art. 30 à 32.
assigne à la cause une double fonction : D’une part, une protection individuelle
lorsque le code précise que l’engagement sans cause ou sur une fausse cause est nul,
d’autre part, une fonction sociale de sauvegarde de l’intérêt général lorsque le code
précise que la cause qui froisse l’ordre public et les bonnes mœurs rend la convention
nulle.
peut considérer que la cause est soit le résultat directement recherché et obtenu soit
C’est la théorie classique élaborée principalement par DOMAT qui a dégagé cette
On parle de la théorie de la cause immédiate car elle est recherchée dans la proximité
Cette cause immédiate est préférée à d’autres causes plus lointaines : si j’achète c’est
pour utiliser l’objet ; c’est parce que l’objet me plaît, c’est parce que je veux l’offrir à
un ami.
Comme ces causes médiates varient selon les circonstances et les contractants et qu’il
est difficile de les dégager avec certitude, la théorie classique a préféré la cause
même nature.
Dans un contrat unilatéral, on ne peut pas dire que la cause de l’une des parties est la
contrepartie de l’autre partie puisqu’il n’y a d’obligation que d’un seul côté. Dans ce
Dans un contrat à titre gratuit, la théorie classique trouve la cause dans l’intention
libérale de celui qui s’oblige. (cette cause est supposé être la même dans tous les
Cette conception objective a été très critiquée car présentant une certaine abstraction
En effet, dans les contrats synallagmatiques par ex, elle fait double emploi avec la
Dans les contrats réels, la cause se confond avec la source même du contrat, sa
Dans les actes à titre gratuit, la théorie classique semble avoir retenu une cause non
objective. En effet, l’intention libérale est considérée d’une manière abstraite sans
que la notion de cause est inutile et qu’il faut l’exclure de l’arène juridique et qu’elle
C’est dans le droit canon qu’il faut chercher la source de cette seconde conception.
Les canonistes ont estimé que tout engagement devait avoir une cause licite.
L’appréciation de cette licéité ne peut exister qu’au niveau de la cause médiate des
motifs.
dans les mobiles poursuivis par les parties que la théorie classique refusait à prendre
en considération.
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J’ai acheté une maison pour en acquérir la propriété (cause immédiate et objective)
mais aussi parce qu’elle me plaît que je vais y habiter, que je désire y installer un
L’intérêt de cette conception de la cause doit être bien circonscrit. En effet, les mobiles
des parties sont en principe sans effet sur leurs droits et obligations respectifs. Peu
importe pour l’exécution du contrat de vente que les contractants poursuivent tel ou
- Un 1er aspect a retenu l’attention des canonistes dès le Moyen – Age, c’est le
J’achète par ex une maison (l’acquisition de cette maison donne à mes obligations
d’acheteur une cause objective neutre sur le plan de la licéité, pour y installer une
exploitation de jeux non autorisés (la cause subjective révèle l’illicéité). Ainsi, il faut
scruter les intentions des parties pour pouvoir prouver l’illicéité de la cause. La prise
comme nul. Mais alors, le mobile peut n’être illicite que dans le chef de l’une des
parties. L’annulation peut-elle être prononcée en pareil cas ? Ou est-il nécessaire que
Dans son arrêt du 12/10/2000, la cour de cassation belge a pris position dans cette
« S’agissant de l’intérêt général, il suffit que l’une des parties ait contracté à des fins
illicites et il n’est pas nécessaire que ces faits soient connus du contractant. Pour la
Cour, les intérêts particuliers du cocontractant de bonne foi doivent ainsi être
nullité soit intentée par l’une des parties au contrat ou par un tiers intéressé.
de la cause lorsqu’il s’agit de vérifier son illicéité. Chaque fois qu’il faut découvrir la
Elle se refuse de valider des contrats inspirés par des mobiles illicites. Ces contrats
sont contraires à l’ordre public, à la loi et aux bonnes mœurs. Et c’est toute la
En principe, l’erreur sur les mobiles est inopérante sur les effets du contrat.
Cependant elle peut être tellement substantielle qu’on en fait un élément déterminant
cassation belge a appliqué cette conception dans un important arrêt rendu en 1969.
Un petit fils avait renoncé à un legs que lui avait fait sa grand-mère en croyant que
3°. Les notions d’absence de cause, fausse cause et billets non causés.
fait défaut.
A titre d’exemple, une des parties s’engage à vendre une chose qui ne lui appartient
ne peut exister étant donné qu’il ne peut pas transférer un droit qu’il n’a pas et que
l’acheteur ne peut pas s’engager à payer le prix d’un droit qu’il ne peut pas avoir.
De même si quelqu’un accepte de signer une dette qu’il n’a pas contractée, dans ce
cas le contrat serait annulé puisqu’il y a absence de cause. Il en est de même pour les
b. Fausse cause
L’art 30 mentionne aussi que l’obligation sur une fausse cause ne peut avoir aucun
effet. Tel est le cas par ex de la cause simulée. Dans la simulation, les parties donnent
naturelle dans le monde des affaires. Mais il faut bien reconnaître que le plus
souvent, ce sont des motifs frauduleux qui auraient présidé à l’établissement d’un
acte apparent : on aura par ex voulu tourner les règles relatives aux incapacités ou
bien frauder le fisc pour payer des droits moindres ou faire fraude aux droits des
A titre d’exemple, M. x désire faire une donation à quelqu’un mais comme il craint
que ses créanciers ne l’attaquent car il est en train de poser des actes
Dans ce cas, il a donné une cause qui n’est pas véritable (transfert de propriété contre
paiement du prix alors qu’il s’agit de l’intention libérale, il s’agit d’une fausse cause).
ailleurs notre droit abonde dans le même sens lorsque l’on analyse l’économie de
l’art 203 du CCLIII. Ainsi le contrat reste valable mais sous une autre qualification. A
elle seule, la simulation n’est pas une cause de nullité. Il est permis aux parties de
révéler l’acte secret lorsqu’elles y ont intérêt. Aussi les tiers peuvent en provoquer la
pour objet de réaliser une fraude à la loi, à l’ordre public et aux bonnes mœurs est
frappée de nullité si elle est découverte. Et à ce sujet, la preuve peut être rapportée
Le billet non causé est un titre qui énonce une obligation sans en mentionner la
cause. Les canonistes ont examiné le billet non causé avec suspicion : Ne favorise-t-il
En effet, il est loisible aux parties de ne pas indiquer dans une reconnaissance de
Comme le dit l’art 31, la convention n’est pas moins valable quoique la cause n’en
soit pas exprimée. Cela signifie que l’existence d’une contrepartie est toujours
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Dans les contrats à titre onéreux par ex la contrepartie nécessaire peut ne pas
apparaître dans l’écrit destiné à servir de preuve. Par ailleurs, il y a des billets non
causés qui sont utilisés de manière courante dans le monde des affaires comme
moyens de paiement. Ce sont les lettres de change, les billets à ordre, et dans une
Les tiers de bonne foi qui auraient reçu ces billets à titre de paiement tiennent du
A. Notions générales
1° Définition de la nullité
On dit d’un contrat qu’il est nul lorsque du fait de l’absence d’un de ses éléments
l’une des parties, le contrat se trouve dépourvu de ce qui peut le faire vivre ou est
affecté d’un vice qui ne lui permet de vivre normalement. En d’autres termes, la
Lorsqu’une annulation est prononcée, le contrat est anéanti, et par principe, il l’est
rétroactivement. Ce qui veut dire qu’on fait table rase de ce qui a été fait jusqu’ici en
rapport avec les autres notions qui ont parfois les mêmes effets que l’annulation.
Cette distinction vient de l’ancien droit français où on faisait état de deux situations
bien distinctes : D’une part, le cas où les contractants invoquaient pour anéantir un
contrat, les règles inscrites dans les ordonnances royales et les coutumes du pays.
D’autre part, le cas où les contractants avaient recours aux règles du droit romain.
Dans ce dernier cas, on exigeait ce qu’on appelait une lettre de rescision c’est-à-dire
une autorisation spéciale du pouvoir royal. Les rédacteurs du code civil ont conservé
la rescision bien que cela au fond ne se justifiait guère. Mais ils ne l’ont utilisé que
dans un seul cas : celui de la lésion. C’est là un cas particulier de la nullité. Ce cas est
soumis à des règles originales puisque l’annulation d’un contrat de vente rescindable
La nullité est prononcée lorsqu’ un des éléments de validité du contrat fait défaut ou
D’abord pour l’une comme pour l’autre, l’intervention du juge est nécessaire. Aussi
rétroactif du contrat.
Quand on parle de résiliation, on vise le cas très particulier d’un contrat à exécution
successive. Il existe donc à cet égard deux sortes de contrats : les uns sont à exécution
instantanée (c’est le cas en général de la vente) les autres sont à exécution successives
Ainsi on ne doit pas dire d’un bail qu’il est résolu ou qu’il est annulé lorsque par ex
locataire.
On doit dire que le bail est résilié. En effet avec la résolution comme avec
Par résiliation par contre, parce qu’il s’agit d’un contrat à exécution successive, la
décision ne produit ses effets que pour l’avenir d’où cette dénomination de
résiliation.
L’inopposabilité d’un contrat suppose que celui-ci soit valable et qu’il produise ses
effets normaux entre les parties. Mais il ne peut pas produire ses effets à l’encontre de
Tel est le cas pour une vente d’immeuble. Le contrat produit ses effets normaux et
notamment le transfert de propriété mais pour être opposable aux tiers, la vente
devra être publiée à la conservation des titres fonciers sinon, les tiers pourront en
96
des tiers sans qu’il soit nécessaire d’annuler l’acte entre les parties.
Comme on l’a dit, la nullité sanctionne la violation des conditions de validité d’une
convention lesquelles sont instituées pour protéger tantôt l’une des parties
alors deux types de nullités : les nullités relatives et les nullités absolues.
a. Notion
La nullité est relative lorsqu’elle est fondée sur des motifs de protection individuelle.
Exemple : le cas des incapables qui ne peuvent pas conclure valablement un contrat.
Ici la loi a voulu protéger ces incapables. S’il s’agit des mineurs, la loi a voulu les
protéger contre l’inexpérience compte tenu de leur bas âge. Ces lois sont inspirées
par des motifs de protection d’ordre individuel. En d’autres termes, la nullité relative
devient majeur. Il s’agira également d’un débiteur d’une obligation sans objet.
L’action en nullité ne peut donc être exercée que par ces personnes là. Mais le
nullité relative peut être exercée par une tierce personne dans des cas
l’action en nullité. Il s’agira des organes pour une personne morale. Cette
action en nullité peut également être exercée par les ayants cause universel, les
dans certains cas le droit admet que ces créanciers peuvent exercer des droits
l’acte nul. Si une personne a contracté par erreur elle peut renoncer à l’action
en nullité. D’où elle confirme l’acte conclu alors que cet acte pouvait l’être par
confirmation est l’acte par lequel une personne qui peut se prévaloir de la
nullité d’un acte y renonce et redonne force à cet acte nul. Une fois intervenue,
tunc », et l’acte confirmé est considéré comme ayant été valable « ab initio ».
Cela signifie que l’acte entaché de nullité devient valable dès le départ.
Précisons cependant que la confirmation d’un acte annulable ne peut avoir lieu que si
Par exemple l’acte annulable conclu par un mineur ne peut être confirmé que si le
vice entachant cet acte a cessé, c'est-à-dire quand le mineur est devenu majeur. La
connaissance du vice dont l’acte a été atteint. Elle suppose aussi l’intention de réparer
ce vice. La confirmation peut être « expresse ou tacite ». Elle sera expresse si elle
intervient par écrit ou même verbalement. Elle sera tacite si elle résulte d’une attitude
qui ne peut raisonnablement s’interpréter que comme une renonciation. C’est le cas
par exemple d’un débiteur qui, connaissant le vice d’un contrat procède quand
même à l’exécution de ce contrat (art 216 alinéa 2 du ccLIII). Certains se fondant sur
L’action en nullité se prescrit par dix ans. La prescription est l’extinction d’une
obligation au terme d’un certain temps. L’idée est qu’on ne souhaite pas en effet que
les possibilités de procès puissent s’éterniser. Ainsi d’après l’art 196 du cc LIII,
Il faut noter aussi que le point de départ de cette prescription dépend de la cause de
la nullité. A titre d’exemple, s’il s’agit d’une action en nullité résultant de la violence,
le jour où le dol ou l’erreur ont été découverts. En cas d’incapacité, le jour où cette
Enfin comme dans toute prescription, l’effet est de soustraire l’acte à l’éventualité
plus intenter l’action en nullité et aussi longtemps que cette action en nullité n’est pas
Rappelons que la nullité est absolue lorsqu’elle est fondée sur des motifs d’intérêt
- Elle peut être invoquée par toute personne intéressée c'est-à-dire les parties elles-
mêmes, les représentants, leurs héritiers, tous les autres tiers intéressés y compris le
ministère public.
qu’on qualifie aussi de droit commun. La nullité absolue peut aussi être soulevée en
tout état de cause c'est-à-dire que l’action en nullité absolue peut être intentée à
De prime abord, il faut faire remarquer que les effets sont les mêmes, que la nullité
soit relative ou absolue. Aussi, la nullité d’un contrat ne peut résulter que d’une
décision judiciaire quelle que soit la gravité du vice qui l’affecte. Ces remarques étant
présentation traditionnelle que l’on trouve dans divers ouvrages classiques de droit
Il se peut aussi que la question ait été expressément réglée par les parties et que dans
ce cas il suffit de se conformer à leur volonté. En effet, il n’est pas rare en pratique
que les contrats comportent une clause de divisibilité précisant que la nullité de l’une
convention.
Les parties peuvent en revanche ne pas envisager cette question. Il faut alors
Dans ce cas, c’est alors le contrat tout entier qui se trouve affecté. Précisons que la loi
permet parfois à l’une des parties d’opter pour des solutions moins radicales.
a. Le principe de la rétroactivité
101
rétroactive. Cela signifie qu’il faut faire comme si le contrat n’avait pas eu lieu. Et en
L’exécution de la décision judiciaire ayant pour objet l’annulation suppose donc que
chacun restitue ce qu’il a reçu dans l’état où il l’a reçu. Ce principe de la rétroactivité
ne joue à plein que dans la mesure où le contrat annulé n’a pas encore reçu
d’exécution. Dans ce cas, il est alors facile de tout effacer puisqu’il s’est encore rien
passé. Cela dit, l’application de la règle est aujourd’hui facilitée par la jurisprudence
suivant lequel si la nullité d’un acte oblige les parties à restituer ce qu’elles ont reçu,
il faut que cette restitution se fasse en valeur lorsqu’elle n’est pas possible en nature.
Mais bien souvent, les restitutions réciproques sont soit limitées soit impossibles si
C’est vrai d’abord pour ces contrats parce que par la nature même des choses,
certaines prestations ne peuvent pas être rendues à l’autre partie. En cas d’annulation
d’un bail par exemple, le bailleur peut bien rendre les loyers perçus mais le locataire
ne peut pas rendre la jouissance qu’il a eu des locaux. De même, si pour un contrat
de travail annulé, le salarié peut rendre son salaire, le patron ne peut restituer le
travail fourni. Dans nombre d’hypothèses donc l’idée de restitution doit être écartée
La rétroactivité doit s’incliner devant la nature des choses. Dans d’autres hypothèses,
la restitution s’avère quasiment impossible, non pas par la nature des choses mais
102
parce qu’il est difficile d’y arriver. Tel est le cas de la nullité de société où il est
impossible de revenir sur tous les actes accomplis au nom de l’être social.
C’est également vrai pour les contrats translatifs de propriété lorsque des tiers ont
légitimement acquis des droits sur le bien transmis. Tel est le cas lorsque l’acheteur a
la nullité du contrat ultérieur parce que conclu par quelqu’un qui n’était pas le
tirent pas toujours cette conséquence. Ainsi par exemple l’art.658 du CCL III dispense
actes d’administration par exemple, les baux consentis par l’acquéreur d’un
immeuble dont le droit est anéanti. Par ailleurs, l’on sait que le possesseur de bonne
Un contrat de vente a été conclu à propos d’une maison et l’acquéreur a déjà loué
l’acquéreur devra restituer la maison. Doit-il également restituer les fruits. Càd les
Ici on doit faire une différenciation suivant que l’acquéreur était oui ou non de bonne
foi.
L’acquéreur sera de bonne foi s’il ignore le vice qui entache le contrat. Et dans ce cas,
il ne doit pas restituer les fruits. Par contre, s’il est de mauvaise foi, il doit restituer les
Enfin, il importe de préciser ce qui se passe dans les contrats annulés par illicéité.
Sous cette rubrique, on invoque fréquemment deux anciens adages à savoir « Nemo
repititio ».
Ces adages sont souvent confondus, pourtant leurs sens respectifs sont différents
justice l’exécution d’une convention contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs.
Il ne peut pas invoquer sa propre turpitude. Cet adage n’est qu’une variante de l’art
30 du cclIII.
part des deux co-contractants, il n’y a pas malgré l’annulation du contrat, d’action en
Il faut distinguer les effets des contrats de ceux des faits juridiques : les quasi-
contrats, les délits, les quasi-délits qui meubleront la 2ème partie du cours.
Les effets des contrats ne sont donc qu’un aspect des effets des autres sources
obligations.
104
L’effet principal du contrat, c’est qu’il a une force obligatoire. Et cette force
obligatoire est garantie par deux principes énoncés dans les art 33 et 34 du ccLIII.
1° Le principe de la convention-loi
Ce principe consacre en termes énergiques que le contrat a la même force que la loi
entre les parties qui ont conclu. Cette force obligatoire repose sur un double
contractant ne peut pas se dégager de son obligation par sa propre volonté. Cela se
Ainsi pour qu’un contrat soit révoqué, il faut un accord mutuel des parties
contractantes, ou bien il faut un texte qui l’autorise (art 441, 545). Il n’est donc pas
possible de revenir par « volonté unilatérale » sur les obligations contractées que
Aussi, le juge est lié par le contrat. Il ne peut pas modifier les conditions d’un contrat,
En d’autres termes, le juge doit faire respecter la volonté des parties et ne pourrait
Le juge n’a pas le droit d’atténuer la rigueur des obligations que les parties se sont
puisque le juge peut en présence d’un débiteur malheureux et de bonne foi, accorder
En outre, il est de principe que la loi nouvelle ne remet pas en cause les conventions
principe, s’il est permis qu’un contrat ait une force obligatoire à l’égard de la loi, il est
Aux termes de l’art 33 alinéa 3 du ccLIII, les conventions doivent être exécutées de
bonne foi. L’art 34 ajoute que « les conventions obligent non seulement à
…………… ». La bonne foi impose donc aux parties une série de comportements
En effet, les parties doivent exécuter loyalement le contrat. Elles doivent collaborer à
la bonne exécution de celui-ci, ce qui implique que le créancier ne peut pas entraver
nature à empêcher que l’une des parties ne tire du contrat tout son bénéfice.
suppose l’absence de toute fraude dans son chef. De son côté, le créancier doit
résolution. En effet, le contrat ne doit pas seulement être exécuté de bonne foi mais
également il doit être négocié et conclu de bonne foi. Cet impératif impose aux
période de pourparlers.
Ainsi doivent-elles se garder de toutes manœuvres dolosives. La bonne foi fait peser
selon certains à la partie contractante qui est en position de force, de rédiger ses
Comme on l’a déjà souligné, la mauvaise foi au stade précontractuel ne constitue pas
comportement litigieux devra donc réparer le dommage causé sur base de l’art 258
du ccLlII.
Aussi, la bonne foi a une fonction modératrice. C’est cette fonction qui interdit au
En effet, l’abus de droit suppose que le créancier exerce son droit d’une manière qui
normalement prudent et diligent. Le créancier exerce son droit mais d’une manière
qui nuit aux droits de son débiteur. L’abus de droit est sanctionné par une réduction
évidemment le juge ne peut déchoir le créancier de son droit même s’il en a abusé. Il
applicables ne doivent être mise en œuvre avec trop d’apprêté. Le juge peut écarter
107
dans les cas d’espèce qui lui est soumis la sanction qui est réclamée. Cela est d’autant
plus vrai que même en cas de problème d’exécution, une collaboration loyale doit
guider la résolution du problème. C’est dans ce sens qu’un récent arrêt de la Cour de
Cassation belge du 17 mai 2001 précise que si la règle contenue à l’art 1134 al
dans toute la mesure du possible, elle lui recommande de prendre avec loyauté les
extérieurs à la volonté des parties peuvent modifier les conditions du contrat de telle
manière que la situation du débiteur s’en trouve aggravé puisque dans ce cas le
débiteur est obligé de fournir une prestation plus onéreuse que la contre partie qu’il
reçoit.
problème s’est posé pour la première fois à la suite de la première guerre mondiale.
Cette théorie suppose que les prestations d’un contrat deviennent déséquilibrées
suite à des circonstances qu’on ne peut encore qualifier de force majeure. Ces
circonstances sont surtout l’instabilité monétaire due aux guerres et aux crises
économiques. Ainsi, la flambée ou la hausse des prix qui s’ensuit, impose au débiteur
des frais supplémentaires. La question est de savoir donc si le juge n’est pas autorisé
l’admettre.
108
Pour les détracteurs de la théorie, le rejet repose sur l’argument qui considère que
l’exécution d’un contrat une fois devenue absolument impossible par suite des
événements extérieurs aux parties, il y‘a alors cas de force majeure. Et le cas de force
juge n’aurait donc pas l’occasion de modifier le contrat car en le faisant, il violerait
En effet, comme le rappelle la Cour d’Appel de Liège dans son arrêt du 27 juin 1995,
droit a voulu assurer par le principe de la convention – loi». Une longue série d’arrêts
En effet, selon cette tendance, le juge doit avoir ce pouvoir de modifier le contrat
compte tenu de l’ampleur des crises et des difficultés et cela pour soulager les
l’intérêt général.
En plus de cet argument, d’autres considérations ont été évoquées : c’est notamment
l’intention commune des parties contractantes. On suppose que les parties ne se sont
engagées que pour les cas où les conditions ne changent pas. Dans tous les contrats,
on suppose qu’il y’a une clause sous entendue, celle qui stipule que les circonstances
ne doivent pas changer : c’est la clause Rebus sic stantibus. On considère que rien ne
109
permet de présumer avec certitude ce qu’aurait été la position des parties si elles
Ce qui conduit à admettre qu’un ajustement est donc possible en cas de survenance
les conventions tiennent lieu de loi et par voie de conséquence, les juges ne sont pas
autorisés à modifier les conventions car les parties seraient en insécurité dans leur
rapport contractuel mais il faut tout de même éviter de sombrer dans l’excès car
contrat très difficile et parfois même impossible. Ce qui pècherait contre le principe
de bonne foi qui enseigne que même en cas de problème d’exécution les parties
Cela étant, le mieux serait que les parties prévoient une obligation de renégociation,
clauses se rencontrent avant tout dans les contrats à prestations successives. Elles
trouvent surtout leur terrain d’élection dans les contrats internationaux. La plus
connue d’entre elles est la clause de hardship. Celle-ci est destinée à sortir ses effets,
lorsque les circonstances de départ, que les parties peuvent avoir aménagées de
L’art 63 du CCL III pose en principe une règle en vertu de laquelle le contrat n’a pas
d’effets qu’entre les parties contractantes et qu’il ne peut pas en produire à l’égard
110
des tiers. C’est le principe de la « relativité des contrats » qui est clairement exprimé à
l’article 63 mais remarquons tout de même que l’art ne mentionne pas qui sont les
parties, qui sont les tiers. Le principe de la relativité des conventions en apparence
a. Le principe
dernier s’analyse comme un acte de volonté destiné à produire des effets de droit et
par principe une volonté est impuissante à engager quelqu’un qui n’a pas consenti à
être engagé. Il apparaît indispensable donc de déterminer quelles sont les parties au
contrat et quels sont les tiers ? En d’autres termes il faut préciser les parties pour qui
le contrat produit des effets et les tiers pour qui le contrat ne produit d’effets.
Les parties sont les personnes qui ont conclu le contrat. Il y a au minimum deux
parties dans un contrat mais il peut y en avoir plus. Les parties peuvent se faire
représenter. En ce cas, le contrat produira ses effets entre des parties qui ne se sont
pas celles qui ont figuré lors de la rédaction du contrat, mais celles qui ont été
représentées.
Le représentant n’est donc qu’un intermédiaire qui disparaît une fois son rôle achevé.
Les obligations qu’il a contractées l’ont été pour le compte d’un représenté. La
Dans une 1ère approche, on pourrait les définir de manière négative. Seraient tiers
toutes les personnes n’ayant pas la qualité de parties. Mais la réalité est plus
En 1er lieu, on peut citer les ayant causes universels et les ayant causes à titre
universel. L’ayant cause universel est celui qui recueille l’ensemble du patrimoine de
111
son auteur. Il s’agit de l’héritier de l’une des parties au contrat. Selon l’art 22 du
ccLIII :
« On est censé avoir stipulé pour soi et pour ses héritiers et ayant causes à moins que
D’une part, le contrat a pu stipuler que les obligations créées ne passeraient pas aux
héritiers. D’autre part, les contrats conclus in tuitu personae échappent à la règle.
En second lieu, il existe les ayants cause à titre particulier c’est-à-dire ceux qui ne
propriété d’un bien, une personne est liée par les droits et obligations conclues par le
Pour les contrats ayant pour objet des droits réels, le principe est qu’ils se
transmettent aux acquéreurs successifs. Pour les contrats ayant pour objet les droits
personnels, l’art 63 semble devoir produire son plein effet. Il est cependant nécessaire
plus nuancée pour la transmission active. La loi le prévoit d’ailleurs parfois et c’est le
cas de l’art 399 du ccLIII qui prévoit que les droits du locataire restent opposables au
nouvel acquéreur. Hormis les hypothèses légales, il faudra rechercher la volonté des
parties au contrat.
112
Il s’agit en 3ème lieu des créanciers chirographaires (ordinaires) qui ont comme
Les contrats conclus par un débiteur déterminé ne produisent pas d’effets directs sur
ses créanciers chirographaires. Mais ces derniers, ayant un droit de gage général sur
le patrimoine de leurs débiteurs subissent parfois les contrecoups des actes passés
par le débiteur.
Pour cela, ils ont la possibilité d’exercer les droits et actions que la convention passée
par leurs débiteurs a fait naître. C’est ainsi que l’art 64 et 65 organisent l’action
Aussi, le code précise que les contre-lettres ne leur sont pas opposables. Tous ces
En 4ème lieu, on peut citer les véritables tiers ; les « penitus extranei ». Cette catégorie
comporte toutes les autres personnes c’est-à-dire celles qui sont totalement
étrangères au contrat. Les contrats n’auront aucun effet à leur égard. Cela ne veut pas
dire que le contrat n’existe pas à l’égard des tiers. Il s’impose à eux.
Par exemple, l’acheteur d’un bien peut opposer à toute personne les droits qu’il tient
de son contrat de vente. Les tiers au sens étroit du terme doivent considérer le contrat
comme un fait qui s’impose à eux, à leur détriment comme à leur profit bien qu’ils
D’une part, le fait de débaucher en connaissance de cause un salarié lié à une autre
entreprise par un contrat de travail non encore expiré ; cela constitue une faute. Et le
113
second patron devra indemniser le 1 er du dommage causé bien qu’il soit un tiers par
D’autre part, à supposer qu’un immeuble ait fait l’objet d’une promesse unilatérale
de vente à une personne moyennant un prix raisonnable. Le fait d’un tiers bien
D’autres cas se présentent : les tiers peuvent s’il y va de leur intérêt, se plaindre de la
d’un accident dû à un vice de fabrication d’un bien peut s’adresser soit au vendeur
fait juridique le contrat de vente. Il a été jugé aussi que le voisin d’un lotissement
Ainsi donc, les tiers à un contrat peuvent invoquer à leur profit comme un fait
obligation contractuelle qui est une faute contractuelle vis à vis du créancier peut être
invoquée comme une faute délictuelle à l’égard du tiers victime de cette inexécution.
Parfois même, un tiers peut invoquer un contrat à titre de preuve. Ainsi dans un arrêt
de la cour de cassation française du 2/5/1972 la cour a décidé que l’effet relatif des
contrats n’interdit pas au juge du fond de rechercher dans des actes étrangers à l’une
Le principe de l’effet relatif des conventions comporte certaines limites. Le code civil
fournit quelques exemples qu’on vient de relever à savoir l’action oblique et l’action
- La promesse de porte-fort
place dans le contrat. S’il ratifie, le tiers est engagé par le contrat comme s’il y avait
être poursuivi non pas en exécution du contrat mais en D.I. pour avoir manqué à une
le mandataire qui excède ses pouvoirs a entendu se porter fort pour son mandant.
C’est en vertu de cette idée qu’on a prévu la ratification par les sociétés, des
engagements souscrits pour leur compte par les fondateurs avant l’immatriculation
au Registre de Commerce ; c’est à dire avant que la société ait acquis la personnalité
morale.
115
- L’action directe
Le titulaire d’une action directe tient son droit non d’une clause contractuelle mais
d’une loi qui aura précisé la possibilité d’enclencher l’action directe. Quelques
exemples peuvent illustrer l’action directe : Selon l’art 409 du ccLIII, un propriétaire
civil .La loi lui permet de se comporter comme s’il était le créancier du sous-locataire.
Un autre exemple nous vient de l’art 535 du ccLIII, En effet, pour le contrat de
mandat, la loi admet que le mandant peut agir directement contre la personne que le
L’action directe est aussi consacrée en matière de responsabilité dans le cadre d’un
plus fréquent se présente comme suit : La victime d’un dommage dispose outre son
L’action directe doit être distinguée de la stipulation pour autrui malgré que la
technique pourrait être identique. Alors que le droit du tiers bénéficiaire d’une
116
stipulation pour autrui a été voulu par les parties, l’action directe est au contraire
imposée par la loi en dehors de toute volonté des parties, sinon contre leur volonté.
Comme on le remarque, l’action directe apparaît surtout comme une sûreté accordée
Notion
autrui.
La stipulation pour autrui est un contrat par lequel l’un des contractants stipule pour
un tiers qui est étranger au contrat. La stipulation pour autrui est une opération à
Pour imager ce schéma, il suffit de prendre l’exemple simple de l’assurance- vie d’un
Le contrat est passé entre le père de famille (stipulant) et une compagnie d’assurance
décès du stipulant, un certain capital à son conjoint ou à ses enfants qui sont les tiers
bénéficiaires.
117
Conditions
- Il faut qu’il s’agisse d’un engagement que l’on fait soi-même et cela à travers un
contrat principal. Dans un contrat d’assurance-vie par ex, c’est l’assuré qui s’engage
lui-même
- Il faut qu’il y ait une intention de faire un droit au profit d’un tiers.
vouloir en profiter. Par droit direct, on veut dire que le droit du tiers passe
directement dans son patrimoine et qu’il ne passe pas par le patrimoine du stipulant.
tiers bénéficiaire.
En effet, cette précision est pertinente en ce sens que si la prestation devait passer par
le patrimoine du stipulant, elle pourrait être soumise aux aléas qui pèsent sur le
stipulant.
Le créancier pourrait par ex saisir les biens passés dans le patrimoine du stipulant
formé entre le stipulant et le promettant avant même que le tiers bénéficiaire n’ait
accepté, car l’acceptation du tiers bénéficiaire ne crée pas le droit, elle vient confirmer
le droit qui existait de par le contrat principal. Elle a seulement pour effet de rendre
Par conséquent, si le contrat principal est nul, le droit du tiers devient caduc. De
La stipulation pour autrui fait naître dans le chef du promettant, une obligation à
bénéficiaire.
cas échéant, avec des D.I. Ceux-ci ne se confondant pas avec les D.I. que le tiers
bénéficiaire pourrait réclamer pour son préjudice personnel qui tire fondement dans
un fait juridique.
119
Ce rapport est au cœur de la stipulation pour autrui. Le bénéficiaire tire profit d’une
convention envers laquelle il est tiers. Il a droit d’exiger une prestation auprès d’une
partie avec laquelle il n’a pas contracté. Comme on l’a déjà souligné, c’est un droit
que le bénéficiaire fait valoir et il en résulte que la prestation due par le promettant
au tiers bénéficiaire ne passe pas pour le patrimoine du stipulant et que les créanciers
de celui-ci ne peuvent pas faire valoir aucun droit sur cette prestation.
principal par la seule raison qu’il ne l’a pas conclu. il n’est pas partie à ce contrat, il
Nous remarquons cependant que les droits du tiers bénéficiaire sont des droits
satellites par rapport aux liens originaires entre le stipulant et le promettant. Ainsi le
promettant pourra opposer au tiers bénéficiaire toutes les exceptions qui seraient
nées dans ses rapports avec le stipulant. Le sort de ces liens originaires conditionne
Dans le cadre de la stipulation pour autrui proprement dite, il n’y a pas de lien de
La stipulation pour autrui peut trouver cependant sa raison d’être dans une relation
préalable entre ces deux personnes ou alors dans une intention libérale du 1 er envers
120
bénéficiaire peut être le résultat d’une opération à titre onéreux ou à titre gratuit.
La stipulation pour autrui peut notamment être l’exécution d’une obligation que le
stipulant avait contracté envers le bénéficiaire dans le cadre d’une autre opération.
se prémunir contre les risques d’un décès prématuré en m’obligeant à souscrire à son
profit une assurance-vie pour un montant équivalent au prêt ou au solde restant dû.
Dans ce type de circonstance, on voit que le caractère onéreux prend le devant. Dans
d’autres cas, elle s’analyse comme une opération à titre gratuit. Ainsi je souscris une
Révocabilité et acceptation
Le stipulant peut révoquer la stipulation pour autrui tant que le bénéficiaire ne l’a
En outre, la révocation n’appelle aucune exigence de forme ; elle peut être expresse
Le droit de révoquer est propre au stipulant. Il ne peut être exercé ni par ses
créanciers ni par ses héritiers. Aussi il n’est pas requis que le bénéficiaire accepte la
stipulation pour que le droit naisse à son profit. (Le droit est né avant même son
acceptation) Mais cette acceptation est importante puisque elle rend ce droit
irrévocable.
L’acceptation n’est pas non plus soumise à aucune exigence de forme. Elle se
s’exécuter. Elle sera aussi tacite lorsque la stipulation résulte d’un engagement pris
Le droit d’accepter est également propre au bénéficiaire en ce sens qu’il ne peut pas
être exercé par son créancier. Mais alors les héritiers du bénéficiaire ne peuvent-ils
pas l’exercer ?
Chacun sait qu’à la différence des contrats individuels, les contrats collectifs peuvent
conférer des droits ou imposer des obligations à des personnes qui ne sont pas
collectives de travail lorsqu’elles ont été conclues par les groupements les plus
Ainsi donc, les contrats collectifs se présentent comme des dérogations au principe
La règle se trouve exprimée dans l’art 37 alinéa 1 er du ccLIII. A titre d’ex le contrat de
vente sera parfait par le simple fait du consentement. Cela veut dire que la propriété
122
de la chose vendue sera transférée par le consentement des parties. Il n’y a donc plus
déterminer à quel moment le transfert propriété se trouve réalisé entre les parties.
En effet, la propriété ne peut être transférée par le seul échange de consentement que
si l’obligation a pour objet une chose déterminée ou une chose individualisée c’est-à-
existera lorsqu’il s’agit d’une vente portant sur les choses futures. (ex les récoltes à
venir)
Par ailleurs l’économie de l’art 37 n’est pas d’ordre public. Les parties peuvent elles-
mêmes retarder le transfert de la propriété par des clauses particulières (ex : clause
de réserve de propriété).
faire remarquer que certains contrats exigent des formalités. Par ex, le transfert de
propriété pour un contrat de vente d’immeuble ne sera opposable aux tiers que
valable que dans la mesure où les parties auront passé les formalités requises.
formalités sont exigées pour être opposables aux tiers notamment les formalités
Nous savons que dans les contrats synallagmatiques, les parties s’obligent
Quid donc en cas d’inexécution partielle ou totale par l’une des parties ? A ce sujet,
2° L’une des parties n’ayant pas exécuté, l’autre partie qui a un intérêt dans
3° Si l’une des parties n’a pas exécuté par suite de cas fortuit que doit faire l’autre
Ce principe n’est pas expressément prévu par le ccLIII. Néanmoins on trouve des
applications de ce principe dans pas mal d’art du code civil (art 289, 290, 511 etc.…)
une partie de suspendre l’exécution de son obligation (en d’autres termes de retenir
sienne. Ex le vendeur peut refuser de livrer la marchandise si le prix n’a pas été payé.
Cela ne veut pas dire que le contrat n’existe pas. Cela veut dire seulement qu’il est
reprenne l’exécution de ses obligations, le contrat reprend son cours normal. Il faut
obligations s’exécutent trait par trait et non dans les contrats où la simultanéité des
Le principe est posé à l’art 82. Lorsque un des contractants n’exécute pas son
l’art 82 consacre une autre garantie supplémentaire à la 1 ère. En effet, lorsque une des
parties manque à son engagement, on voit que l’autre a non seulement le droit de ne
pas exécuter le sien en vertu du principe précédent mais peut aussi demander la
résolution du contrat.
Mais pour obtenir cette résolution, il doit s’adresser à la justice par voie
d’assignation. La question est alors de savoir si le juge n’est pas obligé ou est obligé
Ainsi, le contrat est anéanti aussi bien dans l’avenir que dans le passé mais comme
cet effet rétroactif peut entraîner des problèmes puisqu’il va donner lieu
pertinent d’apprécier ces effets eu égard aux droits acquis et épargner les tiers de
Le juge sera guidé par ex par les principes contenus dans l’art 658 ccLIII.
125
Aussi pour les contrats successifs la résolution agira pour l’avenir et non pour le
passé. Par ailleurs pour les contrats successifs, on ne parlera pas de résolution mais
plutôt de résiliation.
Précisons en définitive que l’on prévoit dans les contrats synallagmatiques, la clause
expresse de résolution.
synallagmatiques est une clause tacite. Mais cette clause peut être expressément
prévue par les parties. Celles-ci peuvent préciser que s’il y a inexécution, il y a
immédiatement résolution.
La clause qui était tacite devient alors expresse par la volonté des parties et l’effet de
Si les parties ont dit simplement que le contrat sera résolu en cas d’inexécution, cette
clause n’est rien d’autre que la condition résolutoire contenue dans l’art 82.
Mais si les parties ont ajouté que la résolution aura lieu de plein droit, il ne sera plus
nécessaire de recourir à la justice et le juge ne pourra pas s’il est saisi accorder un
délai de grâce à la partie défaillante. Là, la résolution aura lieu de plein droit.
Les parties peuvent être plus explicites en précisant que la résolution aura lieu de
La solution de recourir à la justice est complètement écartée ce qui veut dire que l’art
Ici, on suppose que l’inexécution n’est pas imputable au débiteur mais qu’elle est due
à un cas fortuit. Ce cas fortuit sera donc considéré comme une cause étrangère
libératoire. Le débiteur sera libéré par l’événement. Mais la question est de savoir qui
supportera ces risques. En règle générale on sait que quand il y a inexécution par cas
126
fortuit, dans le chef d’une partie, l’autre obligation s’éteint. Ici, on fait appel au
Ceci peut être justifié par le fait que si la cause de l’obligation s’éteint, le lien
obligationnel s’éteint également. Mais remarquons que l’inexécution par cas fortuit
l’autre partie est anéantie. Si la partie non exécutée est relative, le créancier de la
partie non exécutée pourra obtenir la réduction de sa propre obligation. Qu’en est-il
l’obligation rendue momentanément impossible n’est pas éteinte, elle n’est que
Cependant, il y’a exception lorsque l’obligation ne pouvait être exécutée que dans un
La solution nous est dictée par l’art.37 CCLIII. Cet article signifie que le contrat en
même temps qu’il transmet la propriété de la chose met la chose à ses risques.
opéré. S’il s’agit d ‘un corps certain, le transfert a eu lieu au moment même de la
S’il s’agit des choses de genre, le transfert a lieu au moment de leur individualisation
livrées. Si sinistre les anéantit, la perte est pour lui : “ Re sperit debitori ” En cas de
évidemment déjà payé et s‘il ne l’avait pas encore fait, il en sera dispensé “ Res
perit debitori ”.
transfert de propriété n’ait été expressément retardé. S’il y’a survenance d’un sinistre,
la perte est pour l’acheteur sauf clause contraire » Res perit domini ». En cas de
chose lui était imputable ou s’il n’avait pas livré malgré une mise en demeure. Dans
Les règles d’interprétation prévues par le code civil découlent de l’idée générale que
l’on doit rechercher la volonté réelle des contractants puisque cette volonté apparaît
D’après l’article 54 du ccL III, on doit dans les conventions des parties rechercher la
commune intention des parties, plutôt que de s’arrêter au sens littéral des termes. Il
ne faut pas toujours s’attacher aux expressions que les parties ont utilisées. Les
contractants ne sont pas toujours des techniciens du droit encore que ces derniers
peuvent aussi se tromper. Ainsi donc le fonds doit l’emporter sur la forme.
128
Selon l’article 55, lorsqu’une clause est susceptible de deux sens, on doit plutôt
l’entendre dans celui avec lequel elle peut avoir quelque effet que dans le sens avec
Par exemple si l’une des interprétations conduit à la nullité du contrat et pas l’autre,
on choisira celle qui permet de donner effet au contrat. Cette règle est complétée par
l’article 56 qui déclare que les termes susceptibles de deux sens doivent être pris
En vertu de l’article 59, toutes les clauses des conventions s’interprètent les unes par
rapport aux autres. En d’autres termes, on donne à chacune le sens qui résulte de
l’acte entier.
Cela signifie que pour dégager le sens d’une clause, il est nécessaire de se référer à
l’intégralité du contrat.
Ils apparaissent comme des applications particulières du principe posé par l’article
34 du ccL III. Selon la première disposition, ce qui est ambigu s’interprète par ce qui
Et selon le second, on doit suppléer dans le contrat, les clauses qui y sont d’usage
quoi qu’elles n’y soient pas exprimées. Ainsi dans l’une des hypothèses, l’usage
permet l’interprétation alors que dans la deuxième, l’usage complète une lacune du
contrat.
S’il subsiste toujours des doutes sur le sens à donner au contrat, l’article 60 prescrit
que la convention s’interprète contre celui qui a stipulé et en faveur de celui qui a
l’article 62.
129
L’article 61 aux termes duquel quelques généraux que soient les termes dans lesquels
une convention est conçue, elle ne comprend que les choses sur lesquelles il parait
Parfois les parties emploient des termes trop généraux. Ainsi selon l’article 61 on doit
restreindre l’interprétation au sens que les parties ont voulu effectivement donner.
L’article 62 quant à lui, indique que dans un contrat, on a exprimé un cas pour
l’étendue que l’engagement reçoit de droit au cas non exprimé. Cela veut dire que si
les parties ont prévu un cas, leur intention a également été d’étendre leurs
conventions aux hypothèses voisines. Encore une fois, il faudra interroger leurs
Comme nous l’avons déjà souligné, les contrats obligent les parties à honorer les
engagements pris mais lorsque le débiteur n’exécute pas ses obligations que peut
faire le créancier ? Autrement dit quels sont les droits dont il dispose pour obtenir
l’exécution de l’obligation ?
Si le débiteur exécute mais avec un certain retard quelle situation faut-il réserver au
créancier ?
contraindre à s’exécuter.
pas faire car ces obligations peuvent se prêter mal à l’exécution forcée. En effet,
l’art.40 pose pour les obligations de faire ou de ne pas faire un principe qui paraît
Fort heureusement, ce principe est loin d’avoir une portée absolue. Si non le débiteur
pourrait par sa seule inertie transformer ces obligations en nature en des obligations
c’est qu’il est interdit de contraindre par la force par des moyens violents, un
physique même.
Ainsi on ne peut pas contraindre par exemple un peintre à faire votre portrait, un
On en trouve par ailleurs une application dans l’art.41 du ccL III. Par dérogation au
principe posé à l’art. précédent, l’art.41 précise que néanmoins, le créancier a droit de
demander que ce qui aurait été fait par contravention à l’engagement soit détruit et il
131
peut se faire autoriser à le détruire aux dépens du débiteur sans préjudice des
Cela signifie tout simplement que le créancier peut se faire autoriser de détruire ce
qui a été fait contrairement à l’engagement. C’est ce qui peut être décidé par exemple
De même, si la prestation promise peut être exécutée par une tierce personne, l’art.42
prévoit que le juge peut autoriser le créancier à y recourir aux frais du débiteur
défaillant.
C’est ce que l’on appelle la faculté de remplacement. Elle suppose une autorisation
préalable du juge lequel peut en outre condamner le débiteur à faire l’avance des
des obligations de faire ou de ne pas faire chaque fois que cette exécution ne nécessite
Cette précision sur les obligations de faire ou de ne pas faire étant faite, il y a lieu de
1° S’agissant de la remise d’un corps certain, elle se réalise par la mise en œuvre
2° Concernant le jugement tenant lieu d’acte du débiteur, on remarque que telle voie
d’exécution est un recours rassurant pour le créancier lésé. Et cette voie a été à
En effet, la Cour déclare que l’art.1142 du code belge (art.42 ccL II) n’exclut pas que
Toutefois, aucune contrainte ne peut être exercée sur la personne du débiteur en vue
de lui imposer cette exécution en nature et dans certains cas, cette voie d’exécution
défaut.
l’acte de cession dans un certain délai tout en ajoutant qu’à défaut pour lui de le faire,
Le jugement tenant lieu d’acte poursuit parfois une finalité plus ambitieuse ; il
3° Enfin la 3ème contrainte à savoir le remplacement judiciaire est déjà consacrée pour
les obligations de faire ou de ne pas faire par les art.41 et 42. Le juge condamne le
débiteur à exécuter en nature son obligation (terminer les travaux, détruire un mur)
tout en ajoutant que passé un certain délai le créancier sera autorisé en cas
d’inexécution de cet ordre à effectuer lui-même ou à faire effectuer par autrui cette
prestation aux dépens de son débiteur ; et le cas échéant à l’aide de la force publique.
On admet aussi qu’il est permis de recourir à cette voie d’exécution pour assurer
l’exécution forcée en nature des obligations de donner portant sur des choses
d’argent : saisie et rémunération sur les salaires, saisie attributions sur les comptes en
banque ou sur tout autre créance du débiteur et toutes ces saisies tendent à faire
A. Notions générales
débiteur n’a pas exécuté et qu’on ne peut pas le contraindre, le créancier a droit à des
DI c’est-à-dire une somme d’argent équivalente à l’avantage que lui aurait procuré
Elle peut aussi être tardive lorsque le débiteur s’exécute mais tardivement. Cela
Les dommages et intérêts moratoires réparent le préjudice causé par une exécution
tardive.
Les dommages et intérêts complémentaires réparent le préjudice qui aura été causé
cumuler avec l’exécution en nature ; ce qui est normal puisque ces dommages et
Par contre les dommages et intérêts moratoires peuvent se cumuler avec l’exécution
sont nécessaires. Il faut qu’il y ait un dommage, une faute et un lien causal entre la
débiteur. Mais avant la mise en œuvre des sanctions à l’inexécution, une autre
1° La mise en demeure
La mise en demeure est prévue par les art.38 et 44 ccL III. En effet, les dommages et
intérêts ne sont dus que lorsque le débiteur est en demeure d’exécuter son obligation
et cela est valable pour toutes les catégories de dommages et intérêts. La mise en
l’exécution.
Cette constatation peut résulter soit d’une interpellation adressée au débiteur par le
créancier soit de la convention des parties soit de la loi. L’interpellation est l’ordre
Les parties peuvent aussi se mettre d’accord au moment de leur convention que le
Notons que la mise en demeure doit se faire par sommation et celle-ci est un exploit
L’art.38 du CCLIII dispose que la mise en demeure peut se faire par un acte
recommandée qui est un acte sous seing privé ne vaut pas par principe mise en
demeure.
Pour l’être, il faut qu’il soit signifié par l’huissier au débiteur mais il faut faire ici une
Et cela trouve sa source dans la liberté de la preuve c’est-à-dire que dans toute
à une sommation, l’essentiel étant d’en apporter la preuve et la preuve était libre en
matière commerciale. Enfin, il faut noter que la mise en demeure joue un rôle
Cela veut dire que le créancier doit passer par cette formalité lorsqu’il veut passer à
l’étape de l’exécution forcée. En outre, elle déplace la charge des risques en cas de
force majeure comme nous le montre l’art.37 alinéa 2. Les risques sont en effet
déplacés à la charge du débiteur sans oublier aussi que la mise en demeure fait
2° Le dommage
Pas d’intérêt, pas d’action. Comme pour toute responsabilité, la mise en jeu de la
inexécution ne lui a pas causé un dommage. Il doit donc prouver que l’inexécution
d’un contrat ou le retard dans l’exécution lui a causé préjudice et c’est pour cette
contrat peut être réparé. Selon cet article le débiteur n’est tenu des dommages et
intérêts qui ont été prévu ou qu’on a pu prévoir lors du contrat lorsque ce n’est point
Cette disposition renferme deux idées : premièrement l’idée que le dommage peut
Mais pour donner lieu aux dommages et intérêts, il faut que cette faute soit
III.
lorsqu’il y a une cause extérieure qui ne peut pas lui être imputée.
Le débiteur reste responsable de l’inexécution s’il est en défaut de prouver que cette
inexécution provient d’une cause étrangère. La preuve lui incombe donc. Et parfois
cette preuve résulte d’une distinction fondamentale selon que le débiteur est tenu
débiteur a promis tout son possible pour exécuter l’obligation. Il a promis une
prouver que ce dernier n’a pas fait tout son possible. Sa faute devra donc être
prouver que le résultat promis n’a pas été obtenu pour que le débiteur soit déclaré
n’a pas pu être procurée à cause d’un fait qui ne lui est pas imputable.
Il importe donc de définir l’étendue de la diligence due par le débiteur dans les
obligations de moyens. L’art.36 du ccL III est à ce propos une référence. Cette
disposition qui vise l’obligation de la conservation de la chose précise que celui qui
en est chargé, doit y apporter les soins d’un bon père de famille.
Les soins d’un bon père de famille signifient les soins d’un homme normalement
diligent, prudent et consciencieux. Le bon père de famille ne veut pas dire l’homme
le plus soigneux, c’est l’homme diligent normalement. Il doit être apprécié par
rapport au comportement d’un homme qui se situe dans le commun des mortels.
contractuelle, il importe d’en donner certains contours. Autrement dit quels sont les
Le principe de l’art.45 parle de la cause étrangère mais n’en donne pas la définition
Peut-on dire que le débiteur a mal exécuté son obligation ? C’est plutôt le créancier
Et le débiteur ne peut pas être tenu pour responsable à moins qu’il y ait mauvaise foi
ou négligence de sa part.
mauvais emballage, le transporteur n’en est pas responsable. Ces avaries des
d’une part certains auteurs soutiennent que le débiteur ne peut pas non plus
répondre des fautes d’un tiers et si ces fautes empêchent le débiteur d’exécuter, elles
peuvent constituer une cause étrangère à moins que le débiteur soit responsable de
débiteur et en cas de faute causée par une tierce personne, le débiteur reste tenu de
A côté du fait du créancier, du fait du tiers, le droit retient le cas fortuit ou le cas de
force majeur comme étant une cause étrangère exonératoire de responsabilité. Pour
qu’un événement soit qualifié de cas fortuit, il faut qu’il entraîne l’impossibilité
suffirait donc pas que l’exécution soit rendue plus difficile ou plus onéreuse pour
constituer un cas fortuit. Aussi, il faut que l’événement constitutif du cas fortuit ne
soit en aucun cas imputable au débiteur c’est-à-dire que l’événement ne peut être
140
son chef. Et pour que cet événement soit considéré comme cas fortuit il faut qu’il soit
Si l’événement est prévisible, le débiteur doit prendre à temps les mesures et les
toujours le débiteur qui peut rester responsable dans certains cas (art.194). Lorsque le
débiteur est en demeure de livrer un corps certain, le cas fortuit qui survient pèse
sur lui en moins qu’il prouve que le corps certain ait péri entre les mains du
créancier.
* Les cas fortuits qui surviennent des choses volées n’ont pas un effet libératoire au
fortuits, il n’est pas non plus libéré. Cela signifie que lors de la passation de contrat,
pour conclure du même coup la non exécution d’une convention. Par contre dans les
141
famille. Le créancier doit prouver en quoi, le débiteur a manqué à la diligence qui fait
la nature du contrat.
débiteur peut s’exonérer des responsabilités à condition que cela soit licite et que
La clause de non responsabilité peut avoir pour effet soit de préciser soit d’atténuer
pour responsabilité car ce dernier n’a pas pour effet de supprimer la responsabilité. Il
exception notamment lorsque la responsabilité est due à une faute lourde ou à un dol
La clause de non responsabilité est aussi sans effet dans la mesure où en raison de la
des mal façons, des vices de construction pendant un délai de dix ans.
Une clause de non responsabilité à ce sujet est donc inadmissible et portant illicite.
142
En principe, c’est le juge qui fixe les dommages et intérêts et le juge doit accorder des
dommages et intérêts suivant certaines règles édictées par la loi en la matière. Mais il
arrive que la loi fixe elle-même le montant des dommages et intérêts. Les parties
peuvent également fixer les dommages et intérêts qui seront dus en cas
d’inexécution.
par le créancier. Mais le montant des dommages et intérêts ne peut pas dépasser cette
Les art.47 du ccL III détermine les éléments qui composent le montant des
Si un A vend une voiture à B et qu’il ne la lui livre pas. B intente une action en justice
et le juge devra tenir compte du prix payé c’est-à-dire la perte subie et ce qu’il aurait
encaissé si la voiture lui avait été livrée à terme c’est le manque à gagner. Ces deux
éléments déterminent les dommages et intérêts mais les art.47 et 48 apportent des
D’après ces articles, le juge ne peut accorder des dommages et intérêts que pour des
Pour ce qui des dommages prévus et prévisibles, on remarque que d’après l’art.48,
cette limitation ne s’applique pas lorsque l’inexécution résulte du dol car celui-ci
Le principe posé à l’art.51 est que dans les obligations de sommes d’argent, les
dommages et intérêts moratoires sont fixés par le juge. En droit belge & français par
En principe, le créancier doit prouver que le retard dans l’exécution lui a causé
préjudice mais lorsqu’il s’agit des obligations de sommes d’argent, il en est dispensé.
La loi présume que le simple fait du retard dans l’exécution cause nécessairement
sauf dans le cas où la loi les fait courir d’autorité et de plein droit. C’est notamment le
cas de l’art.329 où les intérêts sont payés à partir du jour où le prix est exigible
Il s’agit des clauses conventionnelles qui fixent à l’avance des dommages et intérêts
Et ce sont les parties elles-mêmes qui fixent le montant des dommages et intérêts par
Pénales parce qu’elles constituent une peine pour la partie qui n’a pas exécuté ou qui
a exécuté avec retard. L’usage des clauses pénales est très fréquent dans les
conventions et on les rencontre souvent dans les contrats de transport, dans les
contrats publics (ex : marchés publics) et souvent dans les contrats de fourniture de
denrées.
144
imputable au débiteur et que celui-ci soit mis en demeure pour que les clauses
forfaitaire et accessoire. Forfaitaire parce que l’on ne sait pas encore quel sera le
degré de l’inexécution ; accessoire parce qu’il a pour objet d’assurer l’exécution d’une
Précisons que les clauses pénales doivent être distinguées d’une autre notion à savoir
« L’astreinte ».
En effet, parmi les obligations de faire et de ne pas faire dont il a été question
précédemment, il est des prestations dont le caractère personnel est si accentué que
Pour toutes ces hypothèses où l’exécution forcée est impossible, les tribunaux ont
conçu et mis sur pied dès le 19ème siècle un moyen de contrainte indirecte : c’est
profit du créancier à tant par jour de retard dans l’exécution de la décision. C’est
ainsi que l’astreinte s’apparente à la clause pénale à la différence que pour cette
en cas d’inexécution. Il est évident que comme pour la clause pénale, plus le montant
de l’astreinte sera élevé, plus l’incitation à exécuter ces obligations sera forte pour le
débiteur.
145
Section 1 Notion
Avec son sens habituel de la formule, Jean CARBONNIER observe « qu’il est plus
naturel à l’homme de vouloir tout seul que de vouloir à deux ». Et le droit ne pouvait
pas ne pas attacher de conséquence un acte aussi familier de la vie que celui qui
consiste à prendre une décision. On ne sera dès lors pas étonné de la multitude
S’il est impossible d’en dresser un inventaire exhaustif, on peut néanmoins en donner
quelques exemples :
Le testament,
La mise en demeure,
L’aveu,
Les offres réelles de paiement effectuées par le débiteur pour venir à bout des
La remise de dette,
Comme on le constate par ces exemples, l’effet juridique que poursuit l’auteur de
l’acte varie sensiblement d’un cas à l’autre. Tantôt l’auteur entend abdiquer d’un
droit, tantôt encore mettre fin à une relation contractuelle ou la modifier etc.…
Ce n’est là qu’une différence parmi tant d’autres ; on peut en relever bien d’autres.
Parfois l’acte unilatéral est simple (mise en demeure, l’aveu etc.…). Par ailleurs,
certains actes unilatéraux sont de type patrimonial tandis que d’autres ont une
Enfin, certains sont formels alors que d’autres exigent pour leur validité, le respect de
certaines formes.
volonté émanant d’une personne par laquelle celle-ci entend faire naître certains
En cela, l’acte unilatéral se différencie du contrat mais aussi du fait juridique. Mais il
faut noter cependant que la distinction n’est pas facile à opérer car il existe certains
cas limites.
Par exemple ; dans certaines hypothèses, il se peut que l’acte soit l’œuvre de
plusieurs personnes sans pour autant perdre son caractère unilatéral. Tel est le cas de
la mise en demeure adressée par plusieurs créanciers. On parle alors d’acte unilatéral
collectif. L’acte émane de deux ou plusieurs personnes qui partagent le même intérêt.
Il n’y a pas pour autant contrat car par définition, la convention réalise la conciliation
Il arrive en effet que l’auteur d’un acte unilatéral demande à son destinataire de
contresigner l’écrit qui le constate mais on admet que la signature apposée par cette
partie sur le double de cet écrit ne vaut que comme accusé de réception et non
Section 2 Distinction entre acte unilatéral et les autres sources des obligations.
Dans les deux cas, les effets de droit sont voulus ; mais contrairement au contrat,
n’est qualifié comme tel qu’à raison de ses effets. Par application de ce critère, il est
clair par exemple que la donation, le cautionnement ne sont pas des actes
Nous savons déjà qu’il y a acte juridique, toutes les fois que l’intention de réaliser les
Par contre, nous sommes en présence d’un fait juridique lorsque les résultats
produits interviennent sans qu’il soit nécessaire que le déclarant ait eu la volonté de
Ainsi donc, la distinction entre l’acte unilatéral et le fait juridique repose sur le fait
que pour l’acte unilatéral, la volonté même si elle est seule, elle a défini les effets qui
sont attachés à l’acte ; alors que par le fait juridique, les effets sont déterminés par la
loi.
INTRODUCTION
ramenées à deux :
Une personne peut être obligée c’est-à-dire débitrice soit parce qu’elle l’a voulu soit
Dans le 1er cas, l’obligation est voulue par les parties et sur le plan de la technique
juridique, elle résulte le plus souvent d’un contrat qui est la forme la plus répandue
Dans le 2nd cas, l’obligation est imposée par la loi et elle est attachée d’office à certains
faits juridiques dont il importe peu qu’ils aient été voulus ou non par ceux qui les ont
accomplis.
Le point de vue est donc bien différent de celui qui anime la matière des contrats car
pour le fait juridique, peu importe la volonté des personnes, l’un devient créancier et
149
l’autre débiteur par la seule force de la loi. En pratique, les faits qui par application
Ils touchent tous les domaines : patrimonial, extra patrimonial, et il n’est pas question
On retiendra seulement les faits juridiques qui revêtent une portée suffisamment
Dans la terminologie juridique, la 1ère est connue sous le titre de délit et quasi-délit et
§1. Terminologie
plusieurs manières :
En effet, les romains ne distinguaient pas au début, les délits pénaux et les délits
civils. Ce n’est que plus tard qu’on a senti la nécessité d’opérer la distinction. Une loi
qui les distingua fut promulguée, c’est la lex Acquilia d’où l’appellation loi
acquilienne.
La responsabilité est aussi appelée délictuelle parce qu’elle peut naître d’un délit
mais certains auteurs apportent des critiques à cette terminologie qui risque de
confondre les délits pénaux et les délits civils. En outre, selon ces mêmes auteurs, qui
dit délictuel ne dit pas nécessairement quasi -délictuel d’où alors la dénomination
notamment délictuelles.
cette obligation de réparation que renferment les délits et les quasi-délits, mais là
du contrat.
dénominateur commun.
Ce qui est important est d’éviter plutôt la confusion entre la responsabilité civile et la
responsabilité pénale.
A. La responsabilité pénale
par la loi qui, en même temps précise la peine applicable à chaque infraction
Ces infractions, qu’elles soient contre les biens (vol, escroquerie, abus de confiance
etc.…) , les personnes (assassinat, coups et blessures, homicides, etc.…), les mœurs
Cette responsabilité pénale a pour seul et unique but de punir un coupable d’une
particulier.
Lorsque un individu est condamné seulement à une peine de servitude pénale, cela
donne peut-être une satisfaction morale à la victime ; sans faire entrer aucun sous
dans sa poche étant donné que même les amendes sont prononcées au profit de
l’Etat.
réparer un dommage injustement causé à autrui. Elle n’est pas une source
B. La responsabilité civile
Parallèlement au droit pénal, le droit civil impose à celui qui cause un dommage à
d’indemniser une victime en lui allouant par exemple : les dommages et intérêts qui
ne doivent pas être compris comme une sanction (à la différence de l’amende) mais
Tel est l’objet de la responsabilité civile qui se propose l’indemnisation de tous les
dommages injustes qu’ils aient été causés par une infraction pénale ou comme c’est le
cas le plus souvent par un comportement non réprimé par la loi pénale. Par
exemple : en matière des contrats, celui qui n’exécute pas dans les délais ou qui
153
exécute mal ou pas du tout cause un préjudice à son co-contractant sans encourir
importe d’apporter quelque nuance : d’abord d’un point de vu historique, elles ont
d’une indépendance réciproque. Mais on doit noter que la plus part des infractions
pénales entraînent un préjudice sur le plan civil si bien que les deux responsabilités
Ainsi, compte tenu de la différence des règles des deux matières, cela entraîne
dommages (responsabilité civile). Mais il faut préciser que toutes les infractions
n’entraînent pas un préjudice au point de vue civil. La tentative de suicide punie par
Le vagabondage, la mendicité sont des infractions commises par les individus mais
responsabilité civile peut exister sans qu’il y ait responsabilité pénale. C’est l’exemple
Aussi, c’est le juge qui établit le fait fautif en se basant sur les articles 258 et suivant
alors que pour ce qui est de l’infraction, c’est la loi qui le définit et qui le sanctionne.
154
Dans certaines circonstances, le pénal exerce une influence sur le civil et parfois
En matière d’instruction, le pénal tient le civil en état c’est-à-dire que lorsque l’action
pénale est portée devant le juge pénal et que l’action civile est portée devant le juge
prescription pénale même si les deux actions ont été introduites séparément. Les
l’action pénale.
d’aucune autre voie de recours ordinaire, le jugement civil doit reconnaître ce qui a
été décidé par le juge pénal. En principe, le juge civil ne peut pas déclarer établi ce
Le texte le plus connu du code civil en matière des obligations extra – contractuelles
est sans doute l’art.258 du CCLII aux termes duquel : « Tout fait quelconque de
l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé
à le réparer ».
Bien que ce principe général de responsabilité civile soit complété par quelques
dehors de tout contrat, des hésitations ont surgi quant aux conditions de l’obligation
de réparer.
155
Ces conditions dépendent pour une large part au fondement qu’on assigne à la
responsabilité civile. Une évolution s’est faite et se poursuit encore, qui tend à
substituer à une responsabilité subjective, fondée sur l’idée morale de la faute, une
leur volonté devait être exceptionnel. Il fallait une justification impérieuse qu’on
appréciation sur sa conduite. Tel était l’esprit du code civil et cette conception a
prouvable, la victime n’était pas indemnisée. Cela fut ressenti d’autant plus
durement que notre époque se caractérise par un souci toujours à plus de sécurité.
comme c’est le cas aussi pour la responsabilité pénale, on se penche plus volontiers
la manière suivante :
156
Dans la 1ère conception, seule la faute justifie que l’auteur d’un dommage soit rendu
débiteur. Dans la 2nde conception, le dommage à lui seul justifie que la victime soit
rendue créancière.
Dans le droit positif actuel, ces deux fondements coexistent. La faute expliquant
certaines solutions et l’idée de risque expliquant d’autres. Des textes de plus en plus
souvent irréfragable l’existence de cette faute. Le code civil nous donne déjà quelques
illustrations : Ainsi, le gardien d’une chose, d’un bâtiment ou d’un animal c’est-à-dire
celui qui en a l’usage, la direction et le contrôle est responsable des dommages causés
De même, les patrons sont civilement responsables des actes dommageables de leurs
salariés, dans le cadre de leur travail, les artisans de ceux de leurs apprentis, les
présumée fautive.
En conclusion, il est quand même délicat d’établir une hiérarchie entre les deux
fondements car cela dépend du point de vue auquel on se place. Sur un point de vue
théorique, on peut encore dire qu’en droit commun, une faute est nécessaire pour
157
que soit engagée la responsabilité civile d’une personne. Mais il faut ajouter tout de
§1. Notion
Le siège de la matière est à retrouver dans les art.258, 259 du ccL III. Ces articles nous
montrent que les dommages peuvent être causés soit par des fautes intentionnelles
l’intention de nuire. Il a voulu non seulement l’acte mais aussi son résultat. D’où
alors la dénomination de délit. Dans le cas contraire, il sera question d’un quasi-délit.
doit le réparer.
Ce qui nous intéresse dans cette section est plutôt le fait que cette faute intentionnelle
indirecte qui mettra la réparation à charge d’une personne qui n’a pas
A. La faute
Dans notre droit positif, le fait personnel ne peut être que la faute mais la loi n’en
y a faute ou pas.
En effet, suivant les auteurs, la faute est définie comme un fait illicite ou comme la
pratique ces définitions permettent dans la plupart des cas de décider s’il y a faute.
Le droit pose un grand nombre de règles de conduite et toute violation d’une règle
Ainsi comme 1ère condition, il faut un élément objectif pour qu’il y ait faute : c’est le
Aussi il faut au 2ème lieu un élément subjectif, c’est la volonté qui anime l’auteur.
Autrement dit ce dernier ne peut être responsable que si le fait socialement mauvais
lui est imputable. Il faut donc de sa part une volonté consciente : c’est ainsi qu’un
enfant qui n’a pas de raison suffisante, un fou, un idiot ne sont pas responsables
même s’ils ont causé un dommage à autrui mais cette question reste disputée.
La conscience de ces actes estiment certains n’est pas nécessaire pour engager sa
les déments quand il dispose que : « Celui qui a causé un dommage à autrui alors
qu’il était sous l’empire d’un trouble mental n’en est pas moins obligé à la
réparation ». Ce texte fait peser sur ces personnes ce qu’on appelle une responsabilité
159
C’est dire qu’il n’est ni besoin d’avoir sa conscience intacte pour engager sa
responsabilité. La faute devient alors une notion objective. La solution est la même
pour les jeunes en âge de comprendre la portée de leurs actes. Leur minorité ne les
Pour les personnes morales qui n’ont pas à proprement parler de conscience des
actes accomplis par leurs organes, la jurisprudence admet que la faute des dirigeants
est celle de la société et que cette dernière peut en conséquence être poursuivie sur le
Par contre, il n’y a pas de faute si l’auteur du dommage s’est retrouvé dans des
s’imposaient à lui. Dans ce cas, on est en présence d’un cas fortuit ou d’un cas de
force majeure.
Précisons qu’on peut commettre une faute par omission ou par commission.
La faute par commission est une erreur de conduite telle qu’elle n’aurait pas été
commise par une personne avisée. La faute par commission est un fait positif et il ne
fait pas de doute qu’elle engage la responsabilité de son auteur, qu’elle contrevient à
La faute par omission quant à elle consiste en une abstention de faire ce qui aurait dû
être fait. Cette obligation d’agir peut être soit légale soit morale voire même sociale.
160
Lorsqu’un malade s’est confié à un médecin, celui-ci doit suivre l’évolution de son
Le code pénal oblige à porter secours à une personne en danger. Celui qui ne le fait
Ajoutons en définitive qu’il y a une catégorie spéciale de fautes qu’on appelle « abus
de droit ».
La théorie de l’abus de droit est jurisprudentielle. L’abus de droit est une faute
parfois le plus habile peut ravir la clientèle de son concurrent par des services
L’abus de droit est fautif parce qu’il méconnaît le droit de son prochain et suivant la
Ainsi, s’il existe plusieurs manières d’exercer ses droits pour aboutir à la même
utilité, il n’est pas permis de choisir la manière dommageable pour autrui, auquel cas
il y a abus de droit.
La faute acquilienne doit être prouvé par la victime. Nous savons qu’en droit civil il y
littérale constatant le délit ou le quasi-délit. C’est pour cette raison que la preuve de
B. Le dommage
l’atteinte à un droit de propriété expose à des dommages et intérêts parce qu’il s’agit
d’un droit reconnu par la loi. Il y aurait aussi dommage lorsque la lésion affecte non
Précisons que tous les dommages ne donnent pas lieu à une réparation. Le dommage
réparable est celui qui est actuel et certain. Le dommage est certain lorsqu’il est réel,
lorsqu’il est incontestable, lorsqu’il est fondé sur des faits précis et non sur des
simples hypothèses. Ainsi la perte d’une chose sur laquelle on comptait ne donne pas
lieu à une réparation car le dommage n’est pas certain. Le dommage doit être aussi
actuel c’est-à-dire qu’il doit être réalisé et qu’il doit être acquis au moment où on
demande la réparation.
dommage futur peut paraître comme le prolongement d’un dommage actuel. Dans
Le dommage actuel c’est la blessure de l’œil, l’individu blessé se fait soigner pendant
Ainsi donc, en matière délictuelle, le dommage est la lésion d’un droit ou d’intérêt.
dommage corporel.
1° Le dommage matériel
d’être évalué en argent. D’où le qualificatif de dommage pécuniaire qui lui est
souvent donné.
En cas de destruction d’une machine par exemple : le préjudice, est à la fois la valeur
matériel peut découler d’une atteinte à d’autres biens, dégâts matériels, vol,
escroquerie, incendie, etc.… ou alors à une atteinte à des droits d’une personne
chirurgicaux, etc.…
dénigrement, etc.
Ainsi défini, le préjudice matériel peut être évalué sans trop de difficultés ; ce qui
Celui-ci n’est pas une atteinte aux biens du patrimoine il ne touche pas aux intérêts
matériels. C’est un dommage qui atteint les intérêts moraux de la victime dans sa
dignité, dans son honneur, dans ses sentiments, dans sa sensibilité etc.…
L’individu est victime par exemple des imputations dommageables des injures
graves, etc.…
Certains auteurs sont allés jusqu’à nier l’existence de l’idée d’un dommage moral
parce que selon eux, ce dommage est normalement irréparable. Une personne a été
grièvement blessée et doit garder le lit pendant 6 ans pour pouvoir se rétablir. Cette
personne endure des souffrances, elle est privée de ses loisirs ; elle ne peut pas se
déplacer et tous ces éléments constituent un dommage moral. Les auteurs qui nient
ce dommage avancent qu’il est difficile de le réparer étant donné qu’il est difficile de
remettre cette personne dans l’état où elle était. On pourrait essayer une somme
souffrance endurée.
C’est ainsi que certaines théories ont conclu que le dommage moral est irréparable
car il est même difficile d’établir la certitude des dommages moraux surtout quand il
On admet qu’il y a dommage moral auquel on apporte des dommages et intérêts non
pas pour réparer totalement mais pour atténuer les souffrances endurées. On
considère que si l’argent n’efface pas le dommage, il constitue tout de même une
privée » pour l’auteur. Le problème qui se pose surtout est de savoir le montant à
3° Le dommage corporel
empreinte aux deux puisque tout dommage corporel porte atteinte à la fois au
…).
On remarque que la tendance actuelle est de ranger le préjudice corporel dans une
causé.
Ce qui peut être difficile compte tenu de l’imprécision de certains préjudices. Certes,
partielle ou totale.
C’est pourquoi la solution d’un litige de ce genre nécessite une expertise médicale
pratique, il n’y a pas de critères objectifs pour déterminer les dommages et intérêts à
allouer à la victime.
165
L’évaluation est laissée à l’appréciation du juge. Mais nous pensons que pour plus de
Sans lien causal entre le dommage et la faute, il n’y a pas de responsabilité. Et comme
on l’a déjà vu il n’y a pas faute si une personne a causé un dommage parce qu’il était
mais non la cause qui lui est étrangère, il s’ensuit que toute personne convaincue
D’autres événements peuvent aussi l’exonérer c’est le fait d’un tiers ou la faute de la
victime.
Si le fait d’un tiers a été imprévisible et inestimable, il constitue une variété de force
majeure qui exonère celui qui était poursuivi comme responsable. Il en est de même
Notons que parfois le dommage peut résulter d’événements multiples ce qui peut
Ex : Un cultivateur était entrain de labourer ses champs qui étaient traversés par une
route. En brûlant les mauvaises herbes, une fumée noire s’est dégagée aux alentours
bouchant la vision et un conducteur se voyant coupé la vue par cette fumée cause
l’accident. Dans ce cas d’espèce, le dommage est relatif à quelle faute ? du cultivateur
titre, le cultivateur est aussi responsable pour avoir été imprudent. Dans de tels cas
dommage, tous les auteurs de cette faute sont tenus solidairement à payer la
réparation du dommage.
Cette solution n’est pas tout de même satisfaisante parce que même si un dommage a
été causé par plusieurs fautes, celles-ci n’ont pas toujours la même gravité. Et d’après
Une autre solution a été avancée et elle consiste à rechercher et à déterminer si parmi
tous ces événements, il existe un acte effectif en relation avec le dommage c’est-à-dire
rechercher le fait qui sans lequel le dommage ne sera pas réalisé. En d’autres termes
Selon cette théorie, si la causalité est établie à l’égard d’un seul c’est celui-là qui sera
tenu comme responsable. Cette théorie ne manque pas aussi de reproches puisque
l’événement déterminant par exemple, qui a abouti à la mort de la victime peut avoir
été précédé par d’autres événements qui, sans causer en définitive la mort, auraient
Il y a encore des situations qui peuvent s’avérer problématiques. C’est le cas des
une bataille. L’une d’elles est en crise épileptique ; son adversaire lui administre des
coups et blessure et la personne tombent raide morte. Cette personne est-elle morte
de questions qui peuvent se poser. Notons que la pratique admet que les
Introduction
Jusqu’ici nous n’avons vu que le cas d’un individu qui a causé personnellement un
dommage mais il arrive qu’une personne soit tenue de réparer un dommage qu’elle
puisqu’elle rend quelqu’un responsable des fautes qu’elle n’a pas commises. C’est
une exception qui doit être analysée de manière restrictive. Ainsi les personnes
responsables indirectes sont uniquement celles qui sont visées par la loi et ces
Dans la 1ère catégorie des responsabilités, nous y trouvons la responsabilité des pères
Et dans la 2ème catégorie nous y trouvons la responsabilité pour dommage causé par
Elle est posée à l’art.260 et la responsabilité du fait d’autrui est une responsabilité
l’assassin doit être condamné à mort, c’est lui qui va mourir et non le père ou la mère.
Et comme on le constate dans cet exemple, le père de l’enfant n’est pas réellement
responsable mais il est présumé responsable. On présume qu’il a mal éduqué par
Parmi ces personnes présumées fautives, il y en a qui sont présumées en faute et qui
ne peuvent pas prouver qu’il n’y a pas eu faute à leur charge mais il y en a d’autres
qui sont simplement présumées en faute et qui peuvent donc prouver qu’il n’y a
jure (irréfragable).
Elle est fondée sur le double devoir de l’éducation et de surveillance. Selon le code,
c’est le père en 1er lieu qui est responsable et la responsabilité passe alors à la mère
quand le père n’exerce plus l’autorité parentale. Le père n’exerce plus l’autorité
parentale lorsqu’il est décédé, lorsqu’il est déchu ou lorsqu’il est divorcé et que la
garde de l’enfant est confiée à la mère. L’art.260 du code semble dire donc que la
responsabilité est alternative puisqu’elle ne pèse sur la mère qu’à défaut du père.
au père et à la mère. S’il y a dommage causé par leurs enfants, ils sont tenus
solidairement responsables.
On admet aussi que cette responsabilité des père et mère pèse sur les parents naturels
et sur les parents adoptifs mais cette présomption ne peut pas être invoquée contre
170
les autres membres de la famille c’est-à-dire les grands parents, les oncles, les tantes,
etc.…
Deux conditions doivent principalement être réunies pour que la responsabilité des
Il faut que l’enfant soit mineur car la présomption ne joue que quand les enfants sont
encore mineurs. Pourtant l’art.260 n’en fait pas mention ; ce qui peut causer une
En consultant le code civil français et le code civil belge, on remarque que ces codes
Le terme cohabiter doit s’interpréter dans le sens de résider avec les parents ce qui
implique que même si l’enfant séjourne momentanément chez des amis ou chez des
L’art.260 ne s’applique plus lorsque l’enfant n’habite plus habituellement avec les
père et mère. C’est le cas des enfants mineurs qui séjournent par exemple dans un
responsabilité ne s’applique que lorsque le dommage a été causé par le fait personnel
de l’enfant. Ainsi donc les père et mère peuvent prouver que le dommage n’a pas été
les père et mère peuvent prouver qu’ils ne sont pas responsables en démontrant
Les artisans sont présumés responsables des dommages causés par leurs apprentis
pendant qu’ils sont sous leur surveillance. Cette responsabilité suppose deux
conditions :
l’apprentissage.
Si les deux conditions ne sont pas réunies, l’artisan peut invoquer des raisons
libératoires de responsabilité.
Cette responsabilité est également fondée sur le devoir de surveillance que les
instituteurs ont envers leurs élèves. Ces derniers sont sous leur autorité. Et pour que
Il faut que l’élève cause un dommage à un tiers ; ceci signifie que si l’élève cause un
dommage a été causé à lui-même par l’élève. Dans ce cas, ce sera le cas échéant, une
De même la responsabilité ne joue pas lorsque l’élève est victime d’un dommage
dommage a été causé par l’instituteur à l’élève. On évoquera dans ce cas non pas la
Il faut que le dommage survienne pendant que l’élève est sous la supervision de
l’instituteur. Si tel n’est pas le cas, ce sont les père et mères qui seront présumés
de l’instituteur.
Mais alors que faut-il entendre par le terme instituteur contenu dans l’art.260 ?
D’après les commentaires du code civil l’instituteur est celui qui dispense un
On admet d’une manière générale qu’ils ne sont pas visés par les dispositions des
art.260 parce qu’ils ne sont pas tenus d’aucune surveillance de tant plus que les
absolue
173
maîtres et commettants. Ces derniers sont responsables par les dommages causés par
fondement de cette responsabilité réside dans le mauvais choix qu’on fait des
Celui qui engage un domestique doit faire un choix judicieux. On déduit que si ce
Cette considération risque de pousser loin puisque on peut faire un bon choix sans
L’exemple est qu’on peut faire un bon choix d’un domestique mais que livré à un
moment à une ivresse cause un dommage ce qui n’était par prévisible. C’est
Une autre opinion qui a été longuement soutenue est celle de la représentation. Selon
pour l’exercice des fonctions qui lui est confiée. Les fautes commises par le préposé
personne représentée.
Cette opinion n’est pas non plus satisfaisante car la représentation suppose un
conduit à affirmer que cette responsabilité n’est pas fondée sur une idée de faute
Elle repose plutôt sur l’idée que les commettants profitant de l’activité de leurs
à autrui.
Par ailleurs, la plupart des domestiques et préposés ne sont pas à mesure de réparer
les dommages qu’ils ont causé. Ainsi celui qui est plus solvable, paie les dégâts.
On se base ici sur des considérations beaucoup plus sociales que juridiques.
Plusieurs conditions, doivent être réunies pour que la responsabilité des maîtres et
- Il faut que le domestique ou le préposé ait commis une faute intentionnelle ou non
intentionnelle
une faute intentionnelle ou non commise par le préposé et prouvé conformément aux
- Il faut que le dommage ait été causé dans l’exercice des fonctions desquelles le
domestique ou le préposé est engagé. Le problème ici qui se pose est de savoir quand
Le principe est que chaque fois que le préposé commet une faute qui est en relation
avec ses fonctions, le commettant en devient civilement responsable. C’est ainsi que
la jurisprudence a décidé à un certain moment que le préposé qui commet une faute
En effet une autre jurisprudence décide dans ce sens que si la victime savait ou
La jurisprudence française a pris une position sur la notion d’abus de fonction. Elle a
décidé que le commettant n’est pas responsable dans l’accident causé par le préposé
qui utilise sans autorisation à des fins personnelles le véhicule lui confié pour
Cet arrêt a été rendu par la chambre criminelle de la cour de cassation et confirmé
par l’assemblée plénière de la cour de cassation du 17/6/1983 qui a décidé qu’il n’y a
pas lieu à responsabilité du commettant en cas de dommage causé par le préposé qui
agissant sans autorisation à des fins étrangères à ses attributions s’est placé hors des
Il y a lieu de noter à toutes fins utiles que la législation française prévoit pour ce qui
est des accidents de la route, un fonds national de garanti chargé d’indemniser les
victimes de tels accidents. Il existe également des caisses de solidarité pour des cas
qui serait périlleux ici chez nous où très peu de personnes sont affiliées à l’INSS.
C’est pourquoi pour rassurer la victime, on doit retenir toujours la responsabilité des
sur le préposé, le lien cesse d’exister mais il fait se remettre surtout à l’interprétation
du contrat fait entre le commettant et le préposé. Ainsi on peut dire que toutes les
commettant à préposé.
Mais par contre, l’entrepreneur, médecin, le comptable, le notaire ne sont jamais des
préposés de leurs clients. Ils demeurent libres des moyens à employer pour arriver
au but convenu.
Mais s’agissant des mandataires et des organes de société, il est admis qu’ils
représentent la personne morale et qu’à ce titre, leur faute est celle de la société elle-
même.
Dans la pratique, on pourra ainsi poursuivre la société soit pour son fait personnel
(auquel cas elle s’identifie à ses organes) soit pour le fait de ses organes (considérés
momentanément placé sous l’autorité d’un autre. Par exemple celui qui confie le
volant à l’un de ses passagers ou celui à qui son voisin rend un service d’ami etc.…
Cette responsabilité absolue veut dire que pour se dégager de leur responsabilité les
maîtres et commettants ne sont pas admis à prouver qu’il n’y a pas faute dans leur
chef. Il s’agit d’une présomption irréfragable qui ne peut être renversée par une
A la limite, après avoir payé des dommages et intérêts à la victime, les maîtres et les
En d’autres termes, ils peuvent se retourner contre leurs préposés afin de récupérer
les dommages et intérêts qu’ils ont débloqués. Ceci prouve donc que les préposés et
les domestiques ne sont pas à l’abri de toute poursuite et restent donc responsable
des dommages causés. C’est pour cette raison donc que les maîtres et les
1°Fondement
D’après l’art.261, le propriétaire d’un animal ou celui qui s’en sert est responsable
d’un dommage que l’animal a causé, soit que l’animal fut sous sa garde, soit qu’il fut
égaré ou échappé.
Il s’agit donc encore une fois d’une présomption de responsabilité en ce sens que
Le code est clair. C’est soit le propriétaire de l’animal soit celui qui s’en sert. La
l’animal.
Si l’animal cause un dommage, on présume que le gardien a commis une faute dans
qui reçoit les animaux en garde. Il se peut que la garde d’un animal soit aussi confiée
à un préposé. C’est le cas de gardien de vaches qui les garde pour le compte d’un
propriétaire.
179
Lorsque l’animal cause un dommage alors qu’il est sous la garde d’un préposé, la
l’animal s’est égaré ou a pu s’échapper. On comprend donc que dans ce cas, il y a une
par les animaux domestiques et ensuite par tous ces animaux susceptibles d’être
l’objet d’appropriation. Par exemple les abeilles. Les animaux entièrement sauvages
enseigne souvent qu’il s’agit d’une responsabilité simple. On le dit parce que le code
n’est pas clair là-dessus. Mais en réalité dès que la victime a prouvé l’existence d’un
s’exonérer qu’en prouvant que le dommage n’est survenue que suite à une cause
étrangère.
jouer avec un chien inconnu peut être considéré comme la faute de la victime si elle
est mordue.
Il arrive souvent que des accidents se produisent sur la route suite à des vaches qui la
Il a été jugé cependant que ne constitue pas la faute de la victime, le fait de pénétrer
n’a pas bien exercé son devoir de garde. Mais le gardien conserve un recours
lorsqu’il y a faute du propriétaire notamment lorsqu’il n’a pas été prévenu à temps
1° Fondement
La loi considère qu’on est responsable du dommage causé par une maison non
entretenue. Il suffit donc d’être propriétaire de cette maison pour être responsable du
peut pas s’en dégager qu’en prouvant que le dommage est dû à une cause étrangère
2° Conditions
Qu’il y ait ruine d’un bâtiment par suite de défaut de construction et l’une de ces
Par bâtiment, il faut entendre non seulement les édifices proprement dits mais toutes
les constructions ayant un caractère immobilier notamment les murs, les ascenseurs,
etc.…
contre le vendeur. C’est ce que nous dit l’art.318 quand il dispose que le vendeur est
base de l’art.385.
puisque ceux-ci restent responsables pendant dix ans des vices de construction mais
1° Fondement
On est responsable des choses qu’on a sous sa garde tel que le prévoit l’art.260 du ccL
III. Cet article a une portée générale qu’il s’agisse des choses mobilières ou
présume que l’on est responsable du fait que l’on a une chose sous sa garde. La
présomption de la faute du gardien est irréfragable, cela veut dire que le gardien
n’est pas reçu quand il avance que le dommage a été causé en l’absence de sa faute.
2° Conditions
Il faut qu’il y ait dommage (condition commune à tous les cas de responsabilité
civile)
Il faut que ce dommage soit causé par une chose. Et il faut que cette chose soit
Le problème qui peut se poser à ce niveau est la preuve du vice de la chose. En effet,
il est difficile pour la victime de prouver l’existence de ce vice et c’est pour cette
raison qu’il est admis que la victime prouve par tous les moyens.
La victime va établir qu’il était impossible qu’il y ait dommage si la chose n’était pas
entachée d’un vice. Et une chose est atteinte d’un vice toutes les fois qu’elle présente
Cette caractéristique anormale est celle qui fait que la chose ne présente pas les
qualités de sa nature. Elle présente donc une caractéristique qui est impropre à son
S’il y a les deux, la victime pourra intenter une action sur base de ces deux
dispositions.
a reçu un avantage de quelqu’un qui n’avait aucune obligation à son égard. Cette
catégorie comprend deux situations déjà très anciennes et réglementées par le code
civil :
A. Introduction
On parle souvent de gérer les affaires d’autrui ou de faire gérer ses affaires. Ce sens
La gestion d’affaire consiste dans le fait qu’une personne « le Gérant » s’occupe des
affaires d’une autre personne « Le géré » ou « le maître de l’affaire » sans en avoir été
chargé.
Il s’agit donc d’une opération altruiste mais non gratuit car le gérant improvisé tient
Exemple : Mon voisin répare mon toit détruit par une tempête en mon absence. Il en
découle des obligations pour les deux parties qui sont précisées par la loi et non par
leur volonté.
Dès son origine, on a rapproché la gestion d’affaire du mandat auquel l’art.248 fait
Le mandat est un contrat alors que la gestion d’affaire naît du fait unilatéral du
gérant. Le gérant d’affaire agit sans en avoir été chargé contrairement au mandataire.
Ex : mon voisin peut contracter avec un charpentier pour réparer mon toit (acte
faire selon l’attitude adoptée par le gérant. En effet, il peut soit agir en son nom
personnel sans révéler qu’il agit en tant que gérant d’affaire, soit agir ou non et pour
le compte du géré.
Dans le 2nd cas les effets de la gestion d’affaire sont très proches de ceux du mandat.
C. Conditions
On ne peut permettre à n’importe qui de gérer n’importe quand les affaires d’autrui.
Tout acte fait en faveur d’un tiers ne crée pas nécessairement des obligations à sa
charge.
concerne pas les cas ou quelqu’un s’occupe des affaires d’autrui en raison d’une
mandat).
Précisons ici que cette condition appelle une réserve car le mandataire peut se
trouver accessoirement dans la position d’un gérant d’affaire lorsqu’il dépasse les
limites de sa mission.
186
propre avantage. Par exemple le locataire qui améliore la maison qu’il occupe ne
peut invoquer une gestion d’affaire pour prétendre couvrir les frais par le bailleur.
Le droit du bail organise le sort de ces améliorations selon ses propres règles.
- Les actes du gérant doivent être urgents ; utiles et de bonne administration. S’il n’y
a pas urgence, on ne peut intervenir dans les affaires d’autrui en son absence et
On affirme que la gestion mal administrée peut s’avérer plus fatale que la non
Enfin, il faut que les actes accomplis soient utiles et l’utilité sera appréciée au
Dans le chef du géré, il n’y a pas d’exigence de capacité car ses obligations naissent
Dans le chef du gérant, la capacité est requise quand il doit personnellement entrer
en contact avec les tiers pour des actes juridiques. Mais lorsqu’il s’agit
personnellement par un acte matériel, la capacité doit être nuancée quant à son
exigence.
187
D. Les effets
a. Obligations du gérant
Celui qui entreprend de gérer les affaires d’autrui s’engage à continuer et à achever
ce qu’il a entrepris y compris tout ce qui en dépend jusqu’à ce que le géré puisse s’en
Même le décès du maître d’affaire ne met pas fin aux obligations du gérant art.249.
Par contre le décès du gérant met fin à la gestion d’affaire à charge cependant pour
Le gérant est tenu d’apporter à la gestion tous les soins d’un bon père de famille.
des circonstances qui ont conduit le gérant à s’occuper de l’affaire. (lart.250 alinéa 2).
Le gérant doit enfin rendre compte de sa gestion c’est-à-dire justifier les actes qu’il a
b. Obligations du géré
188
L’obligation principale de celui dont les affaires ont été bien administrées est
Le cas échéant, le géré devra payer les intérêts des sommes avancées.
Précisons qu’il ne s’agit pas ici d’un salaire et seules les dépenses utiles ou
Si le gérant a fait des dépenses somptuaires, celles-ci ne doivent pas lui être
remplir les engagements conclu en son nom art.251 (c’est le cas de la gestion avec
représentation).
directement engagé envers les tiers sans qu’aucune ratification ne soit nécessaire. Le
gérant n’est pas tenu personnellement sauf si le tiers a exigé son engagement
personnel.
b. Si le gérant a agi sans représentation, il est personnellement obligé envers les tiers.
Le gérant se fera cependant indemniser par le maître de l’affaire. Les tiers sont censés
ignorer le maître de l’affaire sauf s’il révèle en ratifiant les engagements du gérant et
En conclusion ; on dire que celui qui exécute une prétendue gestion d’affaire, lorsque
toutes les conditions requises ne sont pas réunies engage sa responsabilité sauf si le
maître de l’affaire ratifie la gestion. Le gérant est seul tenu à l’égard des tiers et ne
189
A. Notion
Payer l’indu, c’est payer une dette qui n’existe pas ou à laquelle on n’est pas tenu, du
moins à l’égard de celui à qui on la paie et sans avoir la volonté de payer une dette à
autrui.
Celui qui effectue une prestation ou un paiement auquel il n’était pas obligé peut
Celui qui reçoit un tel paiement, assume par le fait de l’avoir reçu l’obligation de
Il faut ici excepter le cas où un tiers, même non intéressé paie à la place du débiteur
(art.134). En effet, le tiers qui paie volontairement à la place de celui qui est obligé ne
B. Conditions
n’en est pas vraiment un, puisque le fait n’éteint pas une dette.
Ce paiement doit être indu. Il faut l’absence d’une dette entre le solvens et l’occipiens
Il y a indu objectif lorsqu’il n’y a pas ou plus de dette. Je paie par exemple, une
Dans le 1er cas d’indu subjectif, il y a une dette mais le débiteur paie à un non
créancier.
Dans le second cas d’indu subjectif, il y a une dette, mais le créancier est payé par un
non débiteur.
Ex : Un héritier apparent paie les dettes d’une succession dévolue à une autre
personne.
Dans ce dernier cas, une condition supplémentaire est requise dans le chef du
l’art.134, le non débiteur qui paie au créancier doit prouver qu’il a payé par erreur.
Dans les autres cas de paiement de l’indu, l’erreur n’est pas une condition requise.
Ainsi, un débiteur qui perd sa quittance peut être amené à payer une deuxième fois.
C. Effets
1° Obligations de l’accipiens
L’accipiens doit restituer ce qu’il a indûment reçu (art.252 du ccL III). L’étendue de
cette restitution est différente selon qu’il est de bonne ou de mauvaise foi. S’il est de
L’accipiens conserve donc les intérêts éventuels. S’il a aliéné la chose reçue, il ne
devra restituer que le prix de la vente, quelle que soit la valeur de l’objet (art.256).Si
S’il est de mauvaise foi, au contraire c’est le solvens qui ne peut subir aucun
en demeure. Il est tenu de rembourser les intérêts et autres fruits depuis le jour du
(art.255).
créancier a supprimé son titre à la suite du paiement indu, celui qui a payé
Il ne lui reste qu’un recours contre le véritable débiteur. Cette exception ne peut
2° Obligations du solvens
1° Notion
réclamer une compensation à celui qui s’est enrichi pour rétablir l’équilibre
préexistant.
2° Les conditions
quelqu’un perd de l’argent, des biens, etc.… et ce fait doit être corrélatif à un
enrichissement qui peut consister dans une acquisition positive ou dans la simple
Il n’est cependant pas nécessaire qu’il ait équivalence entre les montants respectifs de
l’enrichissement et de l’épanouissement.
L’enrichissement doit être sans cause. L’appréciation de cette condition est la plus
délicate. En effet les cas où une personne s’enrichit au détriment d’autrui sont
innombrables. Il suffit pour s’en rendre compte d’analyser les activités commerciales.
parties.
Par ailleurs nous savons que la lésion et l’imprévision ne sont pas reconnues comme
Ainsi, l’enrichissement sans cause ne vise pas toute situation injuste ou inéquitable ;
diverses acceptions.
La cause retenue ici a un sens beaucoup plus large. Il s’agit soit de l’existence d’une
contre partie soit de n’importe quelle autre justification juridique. Cette justification
peut être un contrat, une intention libérale, un effet de la loi, une faute de l’appauvri
etc.…
Celui qui achète un bien ne s’enrichit pas sans cause. Celui qui doit réparer ce qu’il a
mon jardin, j’agis dans mon intérêt et je ne peux prétendre que l’amélioration
s’applique qu’en l’absence de tout autre règle applicable, cela explique sa rareté
d’application.
3° Effets
l’enrichissement, on admet que l’enrichi sera tenu de payer le montant le moins élevé
Certaines règles restent communes aux obligations quelque soient leurs sources. L’on
sait par exemple que toute obligation a pour vocation naturelle d’être exécutée. Une
exécution qui peut être en nature ou par équivalent, volontaire ou forcée. A côté du
Mais avant d’arriver à ces divers modes d’extinction, on reconnaît que les obligations
peuvent être transmises et qu’elles présentent même des modalités qu’il convient de
Elle peut se faire de deux manières. Elle peut se faire entre vifs ou à cause de mort.
Cette dernière intéresse les successions qui seront analysées dans le cadre d’un autre
cours. Il sera question dans les lignes qui suivent de la transmission de l’obligation
I Notion
196
Selon DE PAGE la cession de créance est une convention par laquelle un créancier
aliène ses droits contre son débiteur à un tiers, qui deviendra créancier à sa place.
Ceci montre que la cession de créance doit remplir toutes les conditions exigées pour
l'ancien créancier qui est le cédant, le nouveau créancier qui est le cessionnaire, le
propriété. Elle peut être envisagée comme une vente, comme une donation, un
échange etc. mais l’on doit reconnaître que dans la pratique, la cession de créance
prend ,d’ordinaire, les traits d’une vente. Ceci s’explique en partie, par le fait que les
rédacteurs du code civil on placé le siège de la matière dans titre concernant la vente.
formalités :
d’une part, la remise du titre(art 352) c’est à dire de l’instrument de preuve qui
d’autre part, mais seulement pour être opposable aux tiers, la cession doit faire l’objet
d’une signification dans les termes de l’art 353 du code civil livre III
Dans les rapports entre les parties, la cession est parfaite dès qu’il y a accord sur la
créance cédée et sur son prix. L’effet fondamental est de transférer au cessionnaire la
créance qui va conserver son identité et ses caractères, comme dans une vente, où la
chose vendue reste ce qu’elle était. A part la personne du créancier, rien d’autre n’est
changée. Le cessionnaire recueille la créance telle qu’elle existait avec toutes les
toutes les exceptions qui affectaient la créance par exemple la nullité, prescription etc.
La loi assortit cette cession d’une garantie quant à l’existence de la créance(art 356).
Ces solutions renforcent l’idée qu’il s’agit d’une opération spéculative, les risques
opposable à ces derniers que du jour où sont accomplies les formalités de publicité
cession au débiteur cédé qui, jusqu’ici ignorait une cession intervenue en dehors de
lui. A cette signification, le code civil assimile l’acceptation du débiteur par acte
authentique.
Par acceptation, il faut entendre l’acte par lequel le débiteur reconnaît qu’il est au
ou d’accord du débiteur car il importe peu que le débiteur soit ou non d’accord de la
cession.
Précisons en définitive que toutes les créances ne sont pas de même nature et les
I Notion
En effet, s’il est sans importance de changer le créancier sans l’accord du débiteur, il
Le droit positif ne connaît donc pas cette opération comme telle. On ne conçoit pas
place. Mais, il faut relever qu'il s'agit d'une conception d'une certaine époque qui ne
cadre plus avec la réalité actuelle. C'est pour cette raison que certaines législations
Rien n’empêche tout d’abord les parties de réaliser une novation par changement de
pour, d’une part, décharger le débiteur primitif et, d’autre part, accepter un nouveau
débiteur.
simple, dite aussi imparfaite. Le créancier aura ainsi l’avantage considérable d’avoir
cependant pas décharge du débiteur initial qui reste tenu in solidum avec le
COMPLEXES
Elles concernent la condition et le terme. Il y a donc des obligations qui sont soumises
d'un certain délai. La condition et le terme sont les deux modalités des obligations.
§.1. Condition
I Notion
Exemple : quelqu'un promet de conclure un tel contrat s'il reçoit un crédit. C'est une
condition suspensive.
La condition résolutoire est celle qui éteint un rapport existant. Exemple : le locataire
mixte.
La condition casuelle est celle qui dépend du hasard. C'est celle dont la survenance
partie.
Exemple : je vends ma maison si je pars à l'étranger. C'est une condition qui dépend
de moi.
du tiers. Exemple : je vous donne 50.000 FBu si vous épousez cette personne.
C'est une condition qui dépend de la volonté du donateur et d'une tierce personne,
parce qu'elles ne peuvent pas être réalisées, parce qu'elles sont contraires à la nature
Le code nous dit que toute condition de choses impossibles est nulle et rend nulle la
convention qui en dépend (article 70). Ceci nous rappelle la notion de rejet d'une
convention impossible. La condition est illicite quand elle est contraire à l'ordre
public et à la loi ; elle est immorale quand elle est contraire aux bonnes moeurs.
Pendant que la condition est en suspens, il y a une incertitude qui pèse sur l'acte mais
il faut analyser deux situations : s'il s'agit d'une condition résolutoire qui est en
suspens, aucun problème ne se pose. Tant que la condition résolutoire ne s'est pas
vente à réméré. Tant que le vendeur n'a pas exercé sa faculté de rachat, les choses
demeurent en l'état. s'il s'agit d'une obligation contractée en vertu d’une condition
suspensive, la convention existe certes, mais l’exécution est suspendue. Exemple ,je
pas puisque la créance n’est pas exigible et s’il s’agit d’une vente comme c’est le cas
consolide avec effet rétroactif au jour où l’engagement a été conclu c’est à dire que les
condition était suspensive. Si la condition est résolutoire, le rapport de droit est éteint
pas, l'obligation n'existe pas. Elle est considérée comme si elle n'a jamais existé. Si la
§.2. Le terme
I Notion
d'une obligation.
Le terme extinctif est un événement futur et certain qui met fin à une obligation. Je
Le terme suspensif est un événement futur qui suspend l’exécution d’une obligation.
Lorsqu’il s’agit d’un terme suspensif, l’engagement existe, seule son exécution est
CCLIII). Néanmoins, le même article précise bien que le créancier ne peut pas
commence pas à courir avant cette date. A l’arrivée du terme, l’obligation devient
alors exigible.
Le terme est toujours présumé stipulé dans l'intérêt du débiteur. Ainsi , par
principe, le débiteur peut toujours renoncer au bénéfice du terme. Mais le terme peut
aussi être stipulé dans l'intérêt du créancier. Dans un contrat de prêt à intérêt par
204
exemple, le prêteur a intérêt à ce que le terme soit le plus long possible pour qu'il
anticipativement alors même que le terme n’est pas consenti dans son intérêt exclusif.
Précisons en définitive que dans certains cas le débiteur peut être déchu du bénéfice
sont menacés d'une péril imminent. C'est notamment le cas de la faillite du débiteur,
de sa déconfiture, etc.
l’obligation conjonctive
dois ceci et cela. A doit une somme de 1.000 Fbu et un poste de radio à B.
l’obligation alternative
205
L’obligations dite alternative est celle qui porte sur plusieurs objets dont un seul sera
l’obligation facultative
L’obligation qualifiée de facultative est celle qui n'a qu'un objet unique, mais dont le
éventuelle de substitution.
a) Obligations conjointes
sujets.
Dans ce cas, chaque créancier n'a droit de réclamer que sa part de créance. Et chaque
débiteur ne peut être poursuivi que pour sa part de dette. Exemple : un créancier
décède laissant plusieurs héritiers. Après sa mort, il n'y a plus une seule créance,
mais autant de créances qu'il y a d'héritiers. Il en est de même si c'est le débiteur qui
décède. Les héritiers ne seront poursuivi que chacun pour une part de la dette.
206
Ainsi, les obligations à sujets multiples sont en principe divisibles. Toutefois, le code
obligations indivisibles.
1° La solidarité active
Dans cette forme de solidarité, chacun des créanciers peut exercer seul le droit de
créance. Il peut exiger le paiement de toute la créance. Cela montre que le débiteur
qui a payé à l'un des créanciers solidaires se trouve libéré à l'égard des autres. De
autres. Le créancier qui a reçu le paiement doit normalement remettre aux autres
2° La solidarité passive
Elle est très fréquente en pratique. Elle existe lorsque plusieurs personnes sont tenues
d'une même dette envers un même créancier. Chacun des débiteurs est tenu pour le
tout. Le créancier peut donc exiger d'un seul débiteur le paiement de toute la dette.
Elle ne se présume point comme le précise l’article 100 du CCL III. Il faut qu'elle soit
Dans le doute, le juge doit écarter la solidarité puisque l'article 100 interdit de la
présumée, où elle peut se déduire des circonstances. Les débiteurs commerciaux sont
traités avec beaucoup de rigueur. La solidarité peut être légale lorsqu'elle est établie
de plein droit et d'office par la loi. C'est le cas de l'article 460 sur le contrat du prêt.
Une obligation est indivisible lorsqu'elle ne peut être exécutée qu'en entier. Plusieurs
situations se présentent :
personnes se sont engagées à livrer une vache, chacune est tenue pour le tout en
Dans d’autres cas, les parties peuvent se convenir que l'obligation même divisible
L'indivisibilité active produit les mêmes effets que la solidarité active c'est-à-dire que
l'indivisibilité passive, l'un des créanciers peut poursuivre l'un quelconque de ces
indivisible pour chacun de ses héritiers. C’est ainsi que l'indivisibilité se présente
Il est donc stratégique d'exiger qu'il y ait une clause dans le contrat qui stipule par
nombreuses dispositions( voir art 133 et suivants). Si le code civil voit dans le
Le paiement peut être pur et simple. Il peut l'être aussi par subrogation.
Ceci nous est précisé par l'article 134 du CCL III qui mentionne que le paiement peut
être fait par toute personne intéressée comme il peut être fait par une personne qui
n'est pas intéressée. Par personne intéressée, il faut entendre en premier lieu, le
plusieurs débiteurs d'une même dette. S'agissant des personnes non intéressées au
paiement, il y a lieu d'évoquer les personnes qui peuvent agir soit à leur propre nom,
soit au nom du débiteur. C'est notamment le cas du gérant d'affaire qui peut
s'acquitter des obligations du géré en son propre nom. Une exception doit être
chose. Sinon, on ne peut pas transférer la propriétaire de la chose qu'on n'a pas.
La réponse nous est fournie par l'article 137. La personne qui reçoit le paiement est
tout d'abord le créancier. Mais le paiement peut être reçu par celui qui a pouvoir du
créancier. Par exemple : le mandataire. Il peut être reçu par un représentant légal ou
une personne sans qualité. Et dans ce cas, il est valable si le créancier le ratifie, c'est-à-
profité, dit l'article 137. Précisons qu'il arrive parfois que le débiteur reçoit ordre de
Cet ordre peut provenir d'un tiers mais par voie judiciaire notamment par l'opération
procédure spéciale qu'on appelle les offres réelles suivies de consignation. Et ces
offres réelles sont faites par la voie d'huissier. Si le créancier refuse une chose ou une
somme d'argent, celle-ci doit être consignée dans ce que l'on appelle la caisse de
consignation. Ainsi donc les offres réelles suivies de consignation tiennent lieu de
paiement valable. Le débiteur ne peut donc ainsi être poursuivi par le créancier et
Les articles 141 et 142 du CCL III donnent lumière à ce sujet. Le débiteur doit fournir
exactement la chose due. On ne peut pas donner autre chose que celle qui a été
convenue, même si cette chose est équivalente ou supérieure à celle qui était due.
Ceci n'exclut pas toutefois la possibilité d'une dation en paiement, c'est-à-dire qu'un
accord avec le créancier, le débiteur peut donner autre chose que celle qui était due :
pour objet une corps certain. Mais à supposer qu'il ait subi des détériorations entre la
livre ce corps certain tel qu'il est. Néanmoins, le débiteur devra répondre de ces
dégradations s'il avait été mis en demeure. S'il s'agit d'obligation ayant pour objet des
choses de genre, le débiteur n'est pas tenu de fournir exactement les mêmes choses. Il
pourra donner des choses de même valeur ou de même poids, tout en veillant à la
qualité de la chose. Il faut fournir des choses de même qualité ou de qualité moyenne
D'après l'article 142, le débiteur doit payer aussi la dette intégralement. Ce principe
comporte néanmoins des assouplissements parce qu'il y a des cas où on peut payer
par fractions. C'est ce que nous enseigne l'alinéa 2, quand il dit que les juges peuvent
accorder au débiteur des délais modérés. Il pourra même accorder ce que l'on appelle
les délais de grâce. Lorsqu'il s'agit d'une somme d'argent, le débiteur doit payer aux
Dans notre pays, le monnaie qui a cours légal est soit les billets de banque, soit les
pièces métalliques. Ils sont seuls le pouvoir libératoire et légal dans la République. Si
parce qu'au Burundi, le paiement doit être fait en francs. Mais rien n'empêche
paiement se fera en pièces étrangères. Les clauses de ce genre sont licites, et parfois
211
empruntées par les parties pour se prémunir contre les dévaluations monétaires qui
peuvent survenir.
Le lieu du paiement est celui qui a été fixé par les conventions. Si le lieu n'a pas été
fixé, il faut faire une différenciation. S'il s'agit d'un corps certain, le paiement doit
être fait dans le lieu où il était au moment de la naissance de l'obligation. S'il s'agit de
choses de genre, le paiement doit être fait au domicile du débiteur (article 145). Les
dettes sont en principe quérables et non portables, mais cette disposition étant
montant est encaissé sur le compte du créancier. Que le paiement soit effectué par
Ce principe se pose lorsque le débiteur doit s'acquitter de plusieurs dettes envers son
créancier et lorsque le débiteur fait un paiement qui ne couvre pas toutes les dettes. Il
se pose alors la question de savoir quelle est la dette que le débiteur a pu éteindre.
Les article 151 à 154 déterminent la manière dont il faut imputer le paiement. L'article
151 pose le principe que l'imputation des paiements est normalement fait par le
dette qu'il entend régler. Mais si cela n'est pas fait, l'imputation ne sera alors faite que
par le créancier. Mais alors comment ? Il fera l'imputation en remettant une quittance
débiteur n'a fait l'imputation, c'est l'article 154 qui prend le devant. Selon cette
disposition, l'imputation se fait alors sur la dette échue. Si toutes ses dettes sont
échues, l'imputation se fera sur la dette la plus onéreuse pour le débiteur. Et si toutes
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les dettes sont échues et qu'elles sont également onéreuses au débiteur, l'imputation
se fera sur la dette la plus ancienne. Si toutes les dettes sont échues, onéreuses et
proportionnellement.
Il y aura subrogation lorsqu'une dette est payée soit par une personne qui n'en est
pas tenue, soit qui n'en est tenu qu'avec les autres. La personne qui a payé est
a) La subrogation légale
La subrogation légale est celle qui existe de plein droit par la loi. L'article 149
Ainsi le créancier chirographaire, dans l'esprit de l'article 149, alinéa 1er, peut payer
au créancier hypothécaire qui lui est préférable et de ce fait, prend sa place. Le 2ème
b) La subrogation conventionnelle
Cette subrogation s'analyse comme une convention. Et cette convention s'établit entre
somme d'argent. Mais la dette n'est pas encore exigible. Le créancier B peut
s'arranger avec C pour obtenir paiement et lui promettre qu'il va être créancier à sa
place. Ainsi, C devient le subrogé de B contre A. Et cette convention est parfaite entre
les créanciers ; le débiteur n'intervient pas. Seulement, il doit en être informé pour
savoir à qui il va payer. S'il n'a pas été averti, le paiement qu'il va faire dans les mains
est débiteur d'une somme d'argent à B. La dette est exigible mais A n'est pas à
Précisons que cette forme de subrogation est soumise à certaines conditions (Article
148, alinéa 2). Il faut que le contrat de prêt qui se passe entre le débiteur et la tierce
personne soit un acte notarié. Et cet acte doit indiquer la destination de la somme
empruntée, c'est-à-dire que la somme est empruntée dans les fins d'effectuer un
paiement. Dans la quittance, on doit marquer l'origine des fonds. On doit indiquer
que l'argent provient d'un emprunt d'une tierce personne passé par le débiteur. Mais
pourquoi tant de formalités ? Ces formalités ont été instituées pour éviter les fraudes,
pour que le débiteur n'emprunte de l'argent pour d'autres fins, pour qu'il ne trompe
En conclusion, l'effet du paiement subrogatoire est que celui qui a payé ou qui a
I Généralités
Le principe est que tous les biens du débiteur sont commun pour ses créanciers. Ceci
le créancier qui n'obtient pas son dû peut saisir les biens de son débiteur. Il faut saisir
incorporels. Il en résulte que tous les créanciers ont le même droit sur les biens du
Toutefois certains biens ne sont pas affectés au paiement des créanciers .ils sont donc
Certains biens sont affectés à une créance. Des immeubles hypothéqués, mis en gage,
ne peuvent être saisis que par le créancier pour qui ils constituent une garantie. Il est
illimitée. Par responsabilité limitée, on veut dire que la responsabilité des associés va
saisir que les biens n'allant pas au-delà de leurs apports contrairement aux associés
mise.
215
La contrainte sur les biens se réalise au moyen des saisies. Ces saisies sont pratiquées
par l'huissier de justice. Il existe plusieurs sortes de saisie, les saisies conservatoires
sur les immeubles et ont pour but de mettre les biens sous les mains de la justice afin
exécutoires, quant à elles, portant sur les biens meubles et immeubles, ont pour but
de les réaliser afin qu'il y ait recouvrement du créancier, mais bien évidemment cette
créance que l'on veut recouvrer doit être certaine, liquide et exigible.
Les créanciers, surtout les créanciers chirographaires ont toujours à redouter que le
débiteur ne puisse faire disparaître ses biens en les aliénant ou en les transformant en
ses biens au détriment du créancier. Pour prévenir ces dangers, la loi organise une
1 L'action oblique
Cette action appelée aussi action indirecte est prévue par les dispositions de l'article
64 CCL III. On entend par là le pouvoir que la loi reconnaît au créancier d’exercer en
cas d’inexécution du débiteur les droits de celui ci contre les tiers. Le texte de l'article
64 est on ne peut plus clair. L'objet de cette action est celui de l'exercice de tous les
Pour que l'action oblique soit engagée, il faut qu'il y ait inaction du débiteur. Il faut
aussi un intérêt à agir à la place du débiteur. L'intérêt fait défaut si le débiteur est par
216
action qui appartient au débiteur mais qui est intentée par le créancier. Et de ce
- l'action se met au nom du débiteur ; c'est le débiteur qui est partie au procès. Si le
procès est gagné ; c'est au fond le débiteur qui obtient gain de cause.
- Comme il s'agit d'une action au nom du débiteur, le tiers qui est attaqué pourra
tous les créanciers et non pas seulement à la disposition du créancier qui a poursuivi
la créance du débiteur.
2 L'action paulienne
L'action paulienne est celle par laquelle le créancier fait annuler à son égard les actes
insolvabilité existante. La loi reconnaît au créancier le droit de faire annuler tous les
actes passés en fraude de ses droits par le débiteur. Cela nous revient de l'article 65.
On appelle aussi cette action " action révocatoire " parce qu'elle permet de révoquer
- L'appauvrissement des débiteurs. Il faut entendre par là tout acte ayant pour effet
- Il faut qu'il y ait préjudice pour le créancier. Ce préjudice consistera dans le fait que
l'acte par lequel le débiteur s'appauvrit, ne permet plus au créancier d'exercer ses
créance, le créancier n'a aucun intérêt à exercer l'action paulienne. Ce n'est que dans
- Il faut qu'il ait fraude du débiteur. Il faut que les actes passés par le débiteur soient
des actes frauduleux. Le mot fraude n'est pas synonyme de dol, c'est-à-dire qu'il n'y a
pas comparaison avec une intention de nuire qui anime le débiteur. Le mot fraude
veut dire tout simplement que le débiteur doit avoir la conscience de son
prendre à cet acte et devra prouver que le tiers connaissait la situation dans laquelle
était plongé le débiteur. Il devra également prouver que le tiers connaissait les
veut surtout insister sur la mauvaise foi du tiers. Il est des cas où cette condition n'est
pas nécessaire pour l'exercice de l'action paulienne, des cas où cette complicité n'est
pas exigée. C'est en matière des contrats à titre gratuit. Dans ce cas, il est indifférent
que le tiers soit de bonne ou de mauvaise foi. La complicité n'est pas non plus exigée
en matière de faillite du débiteur. Les actes accomplis pendant cette période sont
218
présumés être frauduleux et peuvent être attaqués par le créancier. Il n'est donc pas
L'action paulienne a pour but de révoquer à l'égard du créancier les actes accomplis
- l'action paulienne est dirigée en premier lieu contre le tiers de mauvaise foi ou de
bonne foi, s'il s'agit des libéralités. C'est donc le tiers acquéreur qui est le défendeur
l'action oblique.
Il y a simulation lorsque les parties au contrat ont caché leur véritable convention,
laquelle convention résulte d'un acte secret. Et on fait apparaître un acte fictif au
Les tiers peuvent se prévaloir soit de l'acte secret, soit de l'acte ostensible. Et c'est par
l'action en déclaration de simulation que ces tiers vont invoquer l'un ou l'autre acte.
La première ne peut être confondue à la seconde. L'action oblique est en effet une
action qui appartient au débiteur mais qui est exercée par le créancier. Il en découle
les créanciers. Et de l'action oblique se heurtent toutes les exceptions que le tiers
est dirigée contre le débiteur. Et le demandeur agit pour son propre compte. Il n'a
Les deux actions ont quelque chose de commun. Elles tendent à déjouer la fraude du
intention des parties. En d'autres termes, à relever l'acte secret. Et l'action paulienne
tend aussi à relever les actes frauduleux. La différence est que l'action paulienne tend
à combattre l'acte frauduleux mais qui est réel et qui a été effectivement produit. Par
contre, l'action en déclaration de simulation combat un acte frauduleux mais qui est
fictif, qui n'est pas réel. Elle tend à combattre une apparence frauduleuse. Par l'action
paulienne, on fait rentrer des biens dans le patrimoine du débiteur, des biens qui
par contre, on ne fait pas rentrer parfois les biens dans le patrimoine parce que rien
I La novation
La novation est l'extinction d'abord d'une obligation par la création d'une nouvelle
convention entre les parties. Il s'ensuit donc qu'elle doit remplir toutes les conditions
de validité du contrat.
nouvelle obligation doit être différente de l'ancienne. Il faut qu'il y ait l'intention de
nover comme le précise l'article 165. La novation doit être clairement exprimée dans
II La compensation
C'est une opération très fréquente en droit. Elle signifie que si deux personnes sont
débitrices l'une de l'autre, les dettes respectives s'éteignent de plein droit, si elles
C'est une balance comme nous le dit DEMELOMBE dans laquelle on place les deux
têtes. Si elle se tient égale de 2 côtés, l'extinction est totale. Si elle penche d'un côté
plus que l'autre, l'extinction est partielle et la dette qui pèse le plus n'est éteinte qu'à
221
a la compensation prévue à l'article 182. C'est la compensation légale. Cela veut dire
que dans les cas exprimés dans l'article 182, la compensation s'opère de plein droit,
c'est-à-dire automatiquement. Dès l'instant où les deux dettes existent et que les
conditions déterminées par la loi sont réunies, les deux dettes s'éteignent
parties s'entendent pour opérer entre elles la compensation, sauf s'il s'agit d'une
question d'ordre public. Les parties ne pourraient pas aussi s'entendre pour
compenser les dettes insaisissables (article 190). Enfin la compensation peut être
judiciaire lorsqu’elle est décidée par le tribunal. C'est le cas où le défendeur introduit
IV La confusion
La confusion est la réunion de tous les droits entre les mêmes mains. C'est donc la
Exemple : le père créancier de son fils meurt et ce dernier hérite. Deux société
V La remise de la dette
titre constatant la dette au débiteur. Mais comme celui-ci peut s'être fait remettre le
titre pour d'autres raisons, il est offert au créancier de prouver que la remise ne
La remise de la dette éteint la dette avec tous ses accessoires. Mais alors, en cas de
solidarité, la remise de dette à l'un des débiteurs profit-t-elle aux autres ? En principe
oui ! Sauf si le créancier a précisé expressément qu'il n'entend pas libérer tous les
débiteurs. Et là, il ne pourra les suivre que sur réduction de la part de celui qui a
Elle est traitée dans les article 613 et 660. Il y a deux sortes de prescription. La
lequel le titulaire n'aura pas exercé son droit. Elle est donc due à l'inaction et elle est
fondée sur l'idée d'un intérêt pratique. On veut éviter des vieux dossiers difficiles à
juger en raison de l'éloignement des faits. Elle protège également le débiteur qui est
Plusieurs sortes de prescriptions existent. Les unes sont prévues par le code, les
autres par des lois particulières. Il y a la prescription de droit commun (article 647), il
prescriptions plus courtes comme celles de l'article 652. Des lois particulières
organisent aussi des prescriptions encore plus courtes, notamment celles de 3 ans
pour les questions en rapport avec le contrat de travail, de 2 ans par le contrat de
transport, etc.
223
compte par jour et non pas par heure. Et le premier jour de départ n'est pas compté.
C'est le principe de " dies ad quo ", tandis que le dernier jour est compté. C'est le
temps antérieur à la suspension reste utile et ce temps sera additionnée plus tard
avec le temps qui va courir lorsque la cause de la suspension aura disparu. L'article
Notons que la suspension peut être aussi conventionnelle. Les parties peuvent se
qu'elles déterminent.
3° Interruption de la prescription
Elle est la survenance d'un événement, d'un fait qui rend inutile tout le temps coulé
nous indique les causes d'interruption qui sont notamment les actes de poursuite,
de payer et les saisies (article 638), la reconnaissance de dette par le débiteur (article
640).
CHAPITRE IV : LA PREUVE
Si l'existence d'une obligation est contestée, celui qui en réclame l'exécution doit
preuve incombe donc au demandeur ; " actori incumbit probatio , disaient les Romains.
En effet, le créancier ne peut se borner à affirmer devant le tribunal qu'il possède telle
créance sut telle personne. Il doit le prouver car " nul n'est tenu sur parole en justice ".
voici comment les juristes justifient cette règle : jusqu'à preuve du contraire, il est
logique et rationnel de penser que celui qui détient une chose en est le propriétaire
défendeur doit donc conserver les avantages de sa situation qui fait présumer soit
qu'il est propriétaire, soit qu'il n'est pas débiteur. Tant que la preuve n'est pas
administrée, ces présomptions militent en sa faveur. Une fois la preuve établie par le
demandeur et devra établir leur bien fondé. Le demandeur qui est lésé mais qui n'a
pas d'argument se trouve dans une situation malheureuse, car avoir un droit dont on
est incapable de rapporter la preuve équivaut à n'en avoir aucun. Les plaideurs ne
doivent pas prouver les faits de droit, c'est-à-dire les conséquences juridiques qui
225
s'attachent à un fait déterminé. Ils ne sont pas là pour enseigner le juge. Ils doivent
plutôt prouver la véracité du fait matériel. Il est cependant des cas où le plaideur doit
prouver le droit, lorsque par exemple il s'agit d'un usage qui prête à contestation
d'une loi étrangère car le juge n'est pas censé connaître toutes les lois étrangères. La
loi qui réglemente la matière en droit civil précise quels sont les moyens de preuve
réserves. La preuve en matière civile fait l'objet à l'article 197 à l'article 246 du CCL
CCL III qui semble dire que la preuve ne s'applique qu'au paiement qui n'est qu'un
d'extinction des obligations et ses dispositions ont une portée générale. Il s'applique
non seulement aux droits de créances mais également aux droits réels. En matière de
preuve, le juge doit observer deux principes. Le juge doit rester passif, en ce qui est
soin à y apporter. Ce principe connaît deux aménagements. Quand le juge est amené
à être actif notamment lorsqu'il ordonne des expertises, des enquêtes de l'audition
des témoins, du transport sur les lieux. Mais ces mesures sont administratives et elles
sont destinées à mettre l'affaire en état. Le juge ne peut pas faire état de conscience
personnelle, c'est-à-dire que le juge ne peut pas former sa conviction sur base de la
Au point de vue hiérarchique, la preuve littérale prime sur les autres moyens de
preuve. Les écrits qui peuvent servir de preuve sont les écrits sous seing privé et les
1° Actes authentiques
L'acte authentique est un écrit rédigé dans les formes légales par un officier public
l'authenticité des actes. Il faut que cet officier soit compétent quant à la matière et
quant au territoire. Rédiger dans les formes légales signifie que certaines formalités
doivent être exigées. L'acte authentique a par voie de conséquence une force
probante. Cela veut dire que l'acte authentique fait pleine foi entre les parties
contractantes. A l'égard des tiers, la loi reste imprécise, mais si la loi ne dit rien,
l'existence d'un negocium est un fait qui s'impose aux tiers. La question doit aussi
s'imposer aux tiers. On peut dire donc que l'acte authentique, c'est-à-dire l'acte
instrumentum fait foi aussi vis-à-vis des tiers, dans la mesure où il fait foi entre les
parties. Mais les tiers peuvent toujours refuser les constatations de l'officier public, et
pour y arriver, il faut qu'ils produisent un acte authentique contraire et cela par une
soit par voie pénale soit par voie civile. Le faux pénal est dirigé contre l'auteur pénal
du faux qui est l'officier. Le faux poursuivi par voie pénale s'appelle faux principal.
Le faux civil est dirigé contre l'acte civil lui-même, avec comme défendeur celui qui
s'en prévaut. Ce faux s'appelle le faux civil incident. Notons que cette procédure
d'inscription en faux est très compliquée. Et c'est pourquoi l'article 201 permet aux
Quid des actes qui sont dressés par un officier incompétent ou dressés sans respecter
les formalités requises ? Le principe est que ces actes ne sont pas frappés de nullité,
mais plutôt considérés comme des actes sous seing privés s'ils remplissent les
conditions de ces derniers. Mais il faut savoir que si la loi exige un acte authentique
peut pas cependant être considéré comme acte sous seing privé.
Exemple : le contrat de mariage. Il y a des cas où l'acte negocium peut être constaté
indifféremment par un acte sous seing privé ou par un acte authentique. C'est
sur l'existence de la vente. Celle-ci reste valable. Il y a des cas aussi où la nullité
C'est tout écrit revêtu de la signature des parties. Aucune intervention de l'officier
permanence. Ne sont pas considérés comme signature les paraphes. La partie qui
signe reconnaît que le texte émane d'elle et qu'il est conforme à sa volonté. La
Mais juridiquement la place de la signature importe peu. L'acte sous seing privé
suppose une écriture, un texte qui peut être dactylographié, photocopié, manuscrit. Il
peut être rédigé dans une longue commune des parties ou dans une langue
étrangère. L'acte sous seing a entre les parties contractantes, les héritiers, les ayants
cause, la même foi que l'acte authentique, dit l'article 204. L'acte sous seing privé,
pour qu'il puisse sortir tous ses effets entre les parties, doit soit être reconnu, soit
légalement tenu. S'il n'est pas reconnu, c'est-à-dire s'il est dénié par son auteur, il n'a
aucune force probante. A l'égard des tiers, le principe est le même que pour les actes
228
authentiques, c'est-à-dire que l'acte sous seing privé est valable jusqu’à la production
d’un acte littéral contraire. Les règles particulières concernant les actes sous seing
privés sont prévues par le code civil. C'est notamment le cas des règles concernant les
écrits en rapport avec les conventions synallagmatiques et les écrits constatant les
En définitive, l'article 211 organise d'autres écrits : les livres de commerce, les
registres, le papier domestique, les écrits constatant les listes de la créance, les copies
Elle résulte de l'audition des personnes qui ont vu ou entendu les faits dont ils vont
témoigner l'existence. Les témoignages ont une portée parfois limitée car on ne peut
pas se souvenir de toutes les clauses des conventions dont on a été témoin. Cette
preuve testimoniale est donc fragile et c'est pourquoi la loi consacre le principe de la
sous seing privé pour toute chose dépassant la valeur de 2.000 Frs, sauf dans des cas
L’article 225 énonce que les présomptions sont des conséquences que le magistrat tire
d'un fait connu à un fait inconnu. En d'autres termes, il s'agit des faits connus
légales des présomptions de fait. Les présomptions légales instaurées par la loi sont
229
par exemple le cas où le débiteur est présumé libéré lorsque le créancier lui remet le
A supposer qu'il soit découvert par après que vous avez triché, la vérité s'établit et la
présomption tombe. Dans une société de construction, la loi présume que l'édifice qui
s'écroule avant 10 ans a été construit sans respect des règles de l'art, et par
présomption ne peut être admise que là où l'acte formel n'est pas obligatoire (cfr
article 229). Les présomptions qui n'émanent pas directement de la loi sont laissées à
l'appréciation du juge qui doit être guidé par une conviction, une conscience qui,
faux. Il ne doit donc admettre que des présomptions graves, dit l'article 229.
§.4. L'aveu
C’est la reine des preuves. L’aveu est la reconnaissance par une partie de l'exactitude
d'un fait qui pèse sur elle. L'aveu dispense la partie adverse de la preuve. Il existe
l'aveu judiciaire quand il est fait devant le juge et au cours d'instance. L'aveu
judiciaire fait plein foi contre son auteur. L'aveu extra-judiciaire est celle qui est fait
§.5. Le serment
Le serment judiciaire est l'affirmation favorable à celui qui parle, une déclaration de
volonté. Un serment déclaré devant le juge en invoquant une personne qui lui est
serment décisoire est celui que l'une des parties défère à l'autre pour en faire
l'adversaire. On lui demande de jurer. Le serment supplétoire quant à lui est celui
déféré par le juge à l'une des parties. Ainsi, le serment supplétoire est ordonné par le
enfin le serment dit estimatoire, celui imposé par le juge et qui porte sur l'estimation
doit prêter serment. Le serment estimatoire est un simple mesure d'instruction, c'est-