Vous êtes sur la page 1sur 42

Droit des contrats

Hassan OUHRAICH
Introduction

 Le contrat est un phénomène extrêmement fréquent et passe très souvent


inaperçu. Il existe indépendamment des formes qui en rendraient compte :
lorsque vous achetez une baguette de pain lorsque vous faites les courses
lorsque vous souscrivez un abonnement internet, téléphonie mobile, Il y a
contrat.
 En principe, il n’est pas obligatoire que le contrat soit écrit : principe du
consensualisme, formation du contrat dès l’échange des consentements.
Définition de « Droit »

 Du latin « Directum »: ce qui est juste


Ensemble des principes qui régissent les rapports des hommes entre eux, et
qui servent à établir des règles juridique.
 Ensemble des règles juridiques en vigueur dans une société.
Définition extraite du Larousse grand format
LA REGLE DE DROIT

 Les principes qui régissent le Droit sont appelés ’’REGLES’’


 Trois éléments caractérisent la règle de droit : Elle est générale et abstraite ;
elle indique, sur un territoire donné, ce qui est permis, ce qui est interdit, ce
qui est prescrit.
 Elle est obligatoire : ce caractère s’apprécie non seulement à l’encontre des
particuliers, mais aussi de l’autorité publique.
 Elle est sanctionnée : parce que la pérennité de la société politique dépend
de sa capacité à faire respecter le droit, elle doit pouvoir le faire, au besoin
par la contrainte publique, dans des conditions qui sont elles-mêmes
conformes au droit.
Quel Type de Droit en France ?

 Quel Type de Droit en France ?

Le droit français reste marqué par une spécificité qui est la division entre droit
privé et droit public.
A cette division correspond la dualité de juridictions qui traduit la séparation des
pouvoirs. Le juge judiciaire est le juge du droit privé. Il est par ailleurs considéré
comme le garant de la propriété privée et des libertés individuelles, dont la
violation est sanctionnée en tant que voie de fait (action effective) et par la loi.
Droit PRIVE

 Quel Type de Droit est appliqué en France?

La base du droit français le Code Civil de 1804, dit code de Napoléon, dont la
vocation était universaliste. Nous parlons donc de DROIT CIVIL. Dans le droit
civil, le droit des obligations définit les règles du DROIT DES CONTRATS et du
droit de la responsabilité civile.
Le droit privé recouvre l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les
personnes physiques ou morales
Droit PUBLIC

 Quel Type de Droit est appliqué en France?

Le droit public est constitué par l'ensemble des règles régissant les rapports de
droit dans lesquels interviennent des personnes morales de droit public comme
l‘Etat, les collectivités locales, des institutions ou groupement spécifiquement
rattachée au droit public ou des banques nationales.
Le droit public défend l‘intérêt général avec des prérogatives liées à la puissance
publique. Il concerne les rapports entre deux personnes publiques mais
également entre une personne publique et une personne privée.
LA PERSONNALITE JURIDIQUE

 La personnalité juridique peut être définie comme l’aptitude à être titulaire


de droits et à être soumis à des obligations. Depuis l’abolition de l’esclavage,
en 1848, tout individu, en France, a la personnalité juridique.
Le droit accorde la personnalité juridique aux personnes juridiques, sujets de
droits. Distinction Il existe deux catégories de personnes juridiques :
- Les personnes physiques, ensemble des êtres humains
- Les personnes morales, regroupements de personnes auxquels sont reconnus
des droits et obligations propres, distincts des droits et obligations de leurs
membres. Ils sont représentés par des personnes physiques qui les engagent
vis-à-vis des tiers.
Les choses et les animaux ne sont pas des personnes juridiques.
LES PERSONNES PHYSIQUES

 En principe, la personnalité juridique commence à la naissance, à condition


que l’enfant naisse vivant et viable. Exceptionnellement, le point de départ
de la personnalité juridique peut précéder la naissance et se situer à la
conception de l’enfant, lorsque celui-ci y trouve un intérêt. C’est le cas
lorsque le père de l’enfant conçu meurt avant la naissance de ce dernier.
L’enfant peut hériter de son père.
 La personnalité juridique prend fin avec le décès de l'individu. Le décès doit
être constaté par un médecin, déclaré à l’état civil et enregistré dans un acte
de décès. La personnalité peut se prolonger au-delà de la mort puisque le
défunt peut prévoir par testament le sort et l’affectation de ses biens. De
plus, les diffamations envers une personne décédée restent punissables.
La Personne morale

 En droit français, une personne morale est un groupement doté de la


personnalité morale. Généralement une personne morale se compose d'un
groupe de personnes physiques réunies pour accomplir quelque chose en
commun. Ce groupe peut aussi réunir des personnes physiques et des personnes
morales. Il peut également n'être constitué que d'un seul élément. La
personnalité juridique donne à la personne morale des droits et des devoirs.
 Le droit français distingue :
- LES PERSONNES MORALES DE DROIT PUBLIC: l'État, les collectivités territoriales, les
établissements publics...
- LES PERSONNES MORALES DE DROIT PRIVE: les plus courantes étant les entreprises,
les sociétés civiles, les groupements d'intérêt économique (G.I.E.), les associations.
Certaines personnes morales de droit privé sont chargées de la gestion d'un service
public.
DEFINITION DE RESPONSABILITE CIVILE

 La responsabilité civile est engagée, soit en raison de l'inexécution d'un


contrat, soit en raison d'un acte volontaire ou non, entraînant pour la
personne qui est fautive ou qui est légalement présumée fautive, l'obligation
de réparer le dommage qui a été subi par une ou plusieurs autres.
TYPES DE RESPONSABILITES

 RESPONSABILITE CIVILE
 RESPONSABILITE PENALE
 RESPONSABILITE DELICTUELLE
 RESPONSABILITE CONTRACTUELLE
DROIT DES RESPONSABILITES

 Le droit de la responsabilité recouvre l'ensemble des règles de responsabilité


qui peuvent être de nature civile, pénale ou administrative. Le droit de la
responsabilité civile fait partie du droit des obligations et recouvre l'ensemble
des règles relatives aux obligations qui naissent sans la volonté des parties, à
la différence du droit des contrats.
RESPONSABILITE CIVILE 1/3

 Les mutations économiques et en particulier la révolution industrielle


remettront en cause le fondement et la nature de la responsabilité. La
responsabilité civile telle que conçue par les rédacteurs du Code civil était
une responsabilité individuelle, destinée à décourager les comportements
contraires à la morale. Comme la sanction pénale, la condamnation civile à
réparation vise à sanctionner les actes répréhensibles. Les accidents, qu'ils
soient du travail ou hors du travail, causés par le machinisme, que ce soit les
machines dans l'usine ou les véhicules sur les routes, démontrent que
l'individu est exposé aux risques de la société industrielle.
RESPONSABILITE CIVILE 2/3

 Un autre fondement est proposé, celui de la garantie, l'individu devant être


garanti dans sa sécurité et indemnisé si on porte atteinte à son droit à la
sécurité.
 Le droit de la responsabilité civile français est essentiellement un droit
prétorien, donc en constante évolution. Le droit civil français repose encore
sur la distinction entre la responsabilité contractuelle et la responsabilité
délictuelle
La responsabilité est une responsabilité contractuelle quand elle sanctionne
entre les parties l'inexécution d'une obligation née d'un contrat.
La responsabilité est une responsabilité délictuelle, ou quasi-délictuelle dans
tous les autres cas.
RESPONSABILITE PENALE

Obligation pour une personne de répondre de ses actes illicites sur la base des
sanctions pénales prévues par la loi.
Le principe de base de la responsabilité pénale est exprimé par l'article du Code
Pénal: Nul n'est responsable pénalement que de son propre fait.
Responsabilité pénale des personnes morales : "Les personnes morales, à
l'exclusion de l'Etat, sont responsables pénalement, selon les distinctions des
articles 121-4 à et dans les cas prévus par la loi ou le règlement, des infractions
commises, pour leur compte, par leurs organes ou représentants.
Responsabilité pénale du chef d'entreprise : Responsabilité prévue par le code du
travail concernant diverses infractions dont le chef d'entreprise est responsable
en raison de sa qualité.
RESPONSABILITE DELICTUELLE

 La responsabilité délictuelle entraine l'obligation pour l'auteur d'un fait


dommageable de réparer intégralement le dommage qu'il a causé. La victime
obtiendra ainsi des dommages et intérêts pour le préjudice matériel et moral
qu'elle a subi. La responsabilité extracontractuelle exige- un fait générateur
de responsabilité- un dommage- un lien de causalité entre le dommage et le
fait dommageable.
RESPONSABILITE CONTRACTUELLE

 Les trois conditions de l'engagement de la responsabilité civile contractuelle


sont la faute, le préjudice et le lien de causalité entre les deux. La
responsabilité contractuelle à sa source dans l'inexécution contractuelle qui
donne droit à réparation. Les principes de cette responsabilité ont été dérivés
par la jurisprudence. L'inexécution contractuelle résulte d'un retard dans
l'exécution ou l'inexécution d'une obligation prévue par le contrat, résultant
soit de la nature même du contrat (comme l'obligation de délivrance du
vendeur) , des obligations implicite(telle que la jurisprudence les a dégagées,
comme l'obligation de conseil ou de sécurité ) soit des stipulations prévues au
contrat. Cette inexécution donne droit à réparation au créancier de
l'obligation pour réparer son préjudice. Il n'y a pas de responsabilité lorsque
l'inexécution est le produit de circonstances exceptionnelles constitutives de
force majeure.
LE CONTRAT, UN ACCORD DE VOLONTE

 En vertu de l’article 1101 du Code civil, « le contrat est une convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s'obligent, envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou ne
pas faire quelque chose». Une convention ne peut se former que lorsque les contractants
sont d’accord sur tous les éléments de la convention. Le contenu du contrat est librement
déterminé par les parties (principe de la liberté contractuelle), sous réserve du respect de
l’ordre public et des lois dîtes "impératives" qui s'imposent directement aux contractants.
 La liberté contractuelle permet :
- De s’engager ou de refuser de s’engager
- De choisir son cocontractant
- De déterminer le contenu du contrat et d’en négocier librement les modalités L’autonomie
de la volonté : suffit à créer le contrat entre les parties : principe du consensualisme
(recours à l’écrit inutile), les parties sont liées par leur seul consentement les lois n’ont
qu’un caractère supplétif par rapport à la volonté des parties : dès que l’accord des
volontés n’est pas contraire à l’ordre public, il s’impose aux parties et aux juges.
LE CONTRAT, CREATEUR DE DROITS ET
D’OBLIGATIONS
 Force obligatoire du contrat à l’égard des parties.
En principe, même le juge ne peut pas modifier l'économie du contrat. En
revanche, les tiers n'ayant pas donné leur consentement au contrat ne peuvent
se le voir opposer : principe de l'effet relatif des conventions.
En général, toutes les parties au contrat souscrivent des obligations les unes
envers les autres : contrat synallagmatique.
Il existe également des contrats qui ne sont pas synallagmatiques : pas
d’équilibre entre prestation et contre-prestation (une donation par exemple).
LA FORMATION DU CONTRAT

 « Pacta sunt servanda » Dans certaines situations, un temps plus ou moins


long va s’écouler entre la première rencontre de 2 individus, 2 sociétés, et la
conclusion du contrat. Cette période est celle des pourparlers.
LA RESPONSABILITE PRE-CONTRACTUELLE

 La rupture abusive
La partie qui demande réparation suite à la rupture de pourparlers devra établir la faute
de son partenaire : manquement à l’obligation de bonne foi et de loyauté que tout
négociateur doit s’efforcer de respecter. Les juges examineront les circonstances de fait
entourant cette rupture afin de décider si la rupture est abusive ou non.
Trois éléments en particulier attirent leur attention :
- L’avancement des pourparlers.
- La brutalité de la rupture. On ne rompt pas une négociation menée de longue date par un
simple coup de téléphone le jour prévu de la signature.
- La croyance légitime de l’autre partie : s’apprécie au regard des échanges qui ont eu lieu
entre les parties. Celles-ci ont-elles pris le soin de manifester des réserves ? Ou n’ont-elles
jamais fait part du moindre doute quant à l’issue des négociations et ont mépris leur
partenaire en lui faisant croire que le projet allait incontestablement prendre forme ?
Le préjudice indemnisable

 Le préjudice est constitué: Des frais financiers engagés en pure perte par la
suite de la rupture brutale des négociations
Du trouble commercial et l’atteinte à l’image de l’entreprise
D’avoir raté un autre marché
Mais la partie victime de la rupture ne peut prétendre à des dommages et
intérêts au titre du manque à gagner résultant de la non conclusion du contrat,
c'est- à-dire de la perte d’une chance de conclure le contrat envisagé.
LA RENCONTRE DES VOLONTES

 Rencontre entre l’offre, manifestation unilatérale et solitaire, d’une volonté


ferme et précise portée à la connaissance d’autrui, et qui contient tous les
éléments du contrat projeté et l’acceptation. L’offre a elle seule n’est pas
encore une convention. Seule l’acceptation peut accomplir l’échange de
volontés. A cet instant, les personnes qui jusqu’à l’instant d’avant étaient des
Tiers, deviennent des parties, des cocontractants.
CGV 1/2

 Quant aux conditions générales de vente, elles régissent les rapports


contractuels que le vendeur aura avec ses clients ou futurs clients. Elles
doivent comprendre : les conditions de règlements les éventuels rabais ou
ristournes les pénalités pour retard de paiement (clause pénale). Faire figurer
les conditions générales au verso des documents commerciaux (bon de
commande, bon de livraison, accusé de réception de la commande…) afin
qu’elles soient opposables au client. Attention : si elles sont imprimées
postérieurement sur d’autres documents comme la facture, vous ne pourrez
plus vous en prévaloir. Les conditions générales de vente doivent aussi avoir
été acceptées par le client : le défaut de protestation suffit. L’acheteur peut
formaliser ses propres conditions générales d’achat.
CGV 2/2

 Avoir des documents non contestables par le client

 Le bon de commande :
- Apporte la preuve que la commande a bien été passée par le client
- Faire signer le bon de commande par le client quand il a été établi par vous
- Accuser réception de la commande du client quand le bon de commande émane de lui
- Commande verbale ou communications téléphoniques non suivies d’échange de courriers, n’ont aucune
valeur juridique.
- Le bon de livraison (Surtout à faire signer pour éviter toute contestation de réception): la livraison
transfère à l’acheteur la propriété des marchandises et des risques point de départ de la garantie des
vices cachés.
- La facture : L’acheteur doit la réclamer et le vendeur ou prestataire est tenu de la délivrer. Elle doit :
être rédigée en double exemplaire mentionner le nom des parties, leur adresse, la date de la vente ou
de la prestation de services, la quantité, la dénomination précise et le prix unitaire H.T, toute
réduction de prix Indiquer la date à laquelle le règlement doit intervenir
LE CONSENTEMENT DES PARTIES AU CONTRAT

 Ce consentement doit être libre et éclairé, c'est-à-dire, qu’il doit être


exempt de vices (que sont l’erreur, le dol c'est-à-dire la tromperie et la
violence).
 L’erreur : Fausse représentation d'un élément du contrat par l'une des parties.
La croyance de cette partie ne correspond pas à la réalité. Il s'agit
principalement d'une erreur sur les qualités substantielles de la chose.
Exemple : on pense acheter un authentique tableau alors qu’il s’agit d’une
copie. Pour être acceptée, l'erreur-vice du consentement doit être excusable,
c'est-à-dire que l'analyse de la situation ne permettait pas au contractant de
s'en apercevoir (ce critère est apprécié in concreto, la capacité de chaque
personne variant selon ses connaissances personnelles, son âge, son métier,
etc.). L’erreur doit porter sur une qualité substantielle, c’est-à-dire
considérée comme déterminante du consentement.
Le dol

 Le dol consiste en des manœuvres illicites (comme des mensonges) du


cocontractant qui provoque une erreur chez l’autre partie, considérée par la
jurisprudence comme étant par défaut excusable.
 Exemple : le vendeur d’un véhicule d’occasion trafique le compteur, vendeur
dit qu’il s’agit d’un meuble Louis XVI alors qu’il s’agit d’une copie.
 Pour être valable, le dol doit : provenir de l'autre partie (et non pas d'un tiers)
avoir été fait dans l'intention de tromper avoir déterminé la victime à conclure
le contrat . Un simple silence peut être considéré comme dolosif, lorsque ce
silence vise à dissimuler au cocontractant une information essentielle du
contrat (réticence dolosive).
 Exemple : garagiste vend une voiture et ne dit pas que cette voiture a été
accidentée, on passe sous silence l’existence d’amiante, de termites dans une
maison.
La violence

 La violence est une contrainte physique ou morale exercée sur l'une des
parties pour l'amener à contracter. Elle empêche le consentement d'être
libre, alors que les deux autres vices empêchent le consentement d'être
parfaitement éclairé.
 Il y a 3 types de violence:
La violence physique
La violence morale (ou matérielle) : Ce sont de menaces ou chantages pour
inciter une personne à conclure un contrat.
La violence économique : la contrainte résulte alors de la pression d'évènements
économiques sur le cocontractant qui n'a pas d'autre choix que de conclure le
contrat. C’est l’exploitation abusive d’une situation de dépendance éco faite
pour tirer profit menaçant les intérêts légitimes de la personne.
LA CAPACITE DE CONTRACTER DES PARTIES

 Aucun des cocontractants ne doit être : Mineur, même émancipé Majeur


protégé (majeur sous tutelle, sous curatelle et sauvegarde de justice).
UN OBJET LICITE, DETERMINE OU DETERMINABLE

 L’objet ou la prestation promise doit : Exister, être dans le commerce : sont


hors commerce les organes humains, interdiction des mères-porteuses, les
choses contraires à l’ordre public comme la drogue
 Appartenir au vendeur : on ne peut pas vendre une chose volée Le prix doit
être : déterminé sérieux (pas vil ou dérisoire).
 La chose vendue doit être : déterminée ou déterminable, ainsi une chose qui
n’existe pas encore peut faire l’objet d’un contrat de vente (vente en VEFA,
maison à construire).
UNE CAUSE LICITE

 La dernière condition, c’est la notion de cause, généralement définie comme


le mobile qui inspire chacune des parties dans leur volonté de contracter.
Cette cause doit exister, et être licite.
 Exemple : acheter une maison pour ouvrir une maison close, pour faire du
cannabis, une maison de jeux. Dès lors qu’il y a un risque qu’un acte
juridique soit contraire au droit et aux bonnes mœurs, il faut à tout prix
l’annuler. L’objectif étant de protéger l’intérêt général et l’ordre public.
LA NULLITE, SANCTION DES CONDITIONS DE
FORMATION DES CONTRATS

 Sanctionne un problème à la conclusion/formation de l’acte juridique. Ne pas


confondre la nullité avec la résolution, résiliation, responsabilité
contractuelle, caducité qui elles ont trait à l’exécution…
NULLITE RELATIVE OU ABSOLUE

 Deux catégories de nullité en droit français : l’intérêt privé, nullité relative


(défaut de cause, vice du consentement) l’ordre public, nullité absolue (objet
illicite, cause illicite, défaut de capacité)
 Les nullités relatives : * Seule la personne protégée au titre de la règle violée
peut invoquer en justice la nullité.
* Le délai de prescription extinctive de l’action de 5 ans courant au jour de
l’accord de volontés par principe et au jour de la cessation des violences par
exception.
 La nullité absolue protège l’intérêt général ou l’ordre public : Le droit de
demander la nullité est ouvert à tout intéressé. Le délai de prescription est
de 5 ans à compter de la découverte de l’illicéité (30 ans avant).
LES EFFETS DE LA NULLITE

 L’anéantissement rétroactif de l’acte concerné qui sera ainsi juridiquement


censé n’avoir jamais été formé. Lorsque cet acte aura déjà trouvé exécution,
l’anéantissement devra s’accompagner d’une restitution afin d’effacer dans
les faits toute conséquence que l’acte annulé a pu produire par le passé.
LE CONTRAT DE VENTE

 Le contrat de vente est une convention par laquelle l’une des parties (le
vendeur), s’oblige à livrer une chose et l’autre partie (l’acheteur), à la payer.
Le contrat de vente produit des droits et des obligations à l’égard des deux
parties. C’est ce que l’on appelle un contrat synallagmatique. C’est aussi un
contrat onéreux : remise d’une chose contre paiement d’un prix. Différence
avec contrat à titre gratuit comme donation.
Contrat consensuel : formé dès l’accord des parties sur la chose et le prix, peu
importe qu’il soit matérialisé par un écrit.
Conditions de formation

 4 conditions régissent la formation des contrats et sont absolument


nécessaires pour que le contrat soit valide : Consentement doit être libre et
éclairé, c'est-à-dire, qu’il doit être exempt de vices (que sont l’erreur, le dol
c'est-à-dire la tromperie et la violence), La capacité de contracter des
parties : c'est-à-dire qu’aucun des cocontractants ne doit être mineur ou
majeur protégé
 Un objet licite, déterminé ou déterminable
 Une cause licite
Les effets de la vente

 Un des effets principal du contrat de vente. Signifie que la propriété de la


chose vendue est transférée à l’acheteur, dès l’instant où le vendeur et
l’acheteur sont d’accord sur la chose et sur le prix. Peu importe que la chose
soit livrée - ou pas - et le prix payé - ou pas.
 Néanmoins, il est toujours possible d’inclure dans le contrat des clauses
particulières qui auront pour effet de retarder le transfert de propriété, ou
de le soumettre à certaines conditions (par exemple, le paiement total du
prix convenu c'est-à-dire clause de réserve de propriété).
 Transfert des risques accompagne le transfert de propriété. Si transfert de
propriété retardé par l’effet d’une clause, cela retarde également le
transfert des risques.
Les obligations du vendeur

 Obligation d’information, appelée également obligation de renseignement,


pèse sur tout cocontractant mais surtout sur le professionnel.
C’est aussi l’obligation d’attirer l’attention du consommateur sur les aspects
particuliers de l’opération, sur les dangers du produit ou du service et sur les
risques de l’opération.
L’obligation d’info a cependant des limites : elle ne porte pas sur les éléments
que le professionnel ignore et sur ceux que le consommateur connaît ou pouvait
connaître facilement, car le consommateur a également le devoir de se
renseigner.
En cas de manquement à l’obligation générale d’info: on peut demander la
nullité du contrat pour réticence dolosive, des dommages et intérêts.
Obligation de délivrance

 Le vendeur doit délivrer la chose qui fait l’objet du contrat, c'est-à-dire la


mettre à la disposition de l'acheteur.
 Sauf clause particulière, c'est à l'acheteur qu'il incombe de retirer la chose,
c'est-à-dire de venir la chercher et non au vendeur de la livrer. Attention, le
vendeur professionnel doit indiquer au consommateur, à condition que le
montant de la vente excède 500 €, la date limite de livraison.
 En cas de dépassement de la date de livraison du bien excédant 7 jours et non
dû à un cas de force majeure, le consommateur a la possibilité de dénoncer
le contrat par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.
 Le consommateur exerce ce droit pendant 60 jours à compter de la date
indiquée pour la livraison. Les sommes versées à la commande doivent être
restituées.
Obligation du vendeur

 La garantie légale des vices cachés et de conformité Garantie gratuite et


obligatoire. La garantie légale, sous entendue de conformité (qu’en cas de
vente d’un bien par un professionnel, neuf ou d’occasion)
Bien acheté doit être conforme à ce que l’on attend de lui.
 Exemple: hotte aspirante vendue comme silencieuse alors que se révèle
bruyante, commande d’un canapé marron foncé et livraison d’un canapé
marron clair, taille des placards d’une cuisine non conforme à ce que l’on a
commandé… Délai de 2 ans à compter de la délivrance du bien pour intenter
l’action
La garantie des vices cachés

 Protège d’un défaut non connu par l’acheteur au moment de la transaction mais
qui empêcherait l’appareil de fonctionner. Le vice doit :
- Etre grave
- Etre caché
- Etre antérieur à la vente
- Rendre la chose impropre à son usage
L’action peut être intentée contre le vendeur et le fabricant. Par exemple, il manque
une pièce dans un lave-linge pour qu’il fonctionne correctement, le tambour n’est pas
monté correctement, c’est un vice caché, ordinateur tombe régulièrement en panne...
Délai de deux ans à compter de la découverte du vice pour intenter l’action et
demander soit la résolution de la vente (action rédhibitoire), soit une diminution du
prix de vente (action estimatoire) quand le bien peut fonctionner malgré le défaut +
dommages et intérêts.

Vous aimerez peut-être aussi