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DROIT ADMINISTRATIF GENERAL

SEMESTRE

4
Enseignant : Serge Rock MOKOKO, Docteur en Droit
Public
Etudiant : NDZELE EMEYA Nazphy Loïck
Niveau : Licence II

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


INTRODUCTION GENERALE

Le droit administratif général dont le programme couvre deux (2) semestres de la


deuxième année de licence, traite de ce droit spécifique applicable à l’action administrative
qui s’est développé depuis deux (2) siècles.
Dans la première partie du cours, une analyse a été faite sur les conditions d’existence
d’un droit propre à l’administration : Ont été étudiée, les différentes sources de ce droit, ainsi
que son origine et son caractère jurisprudentiel lié l’existence d’un ordre juridictionnel
spécifique.
Ensuite, les structures administratives complètent ce tableau, ainsi que les moyens
juridiques de l’action administratif notamment l’acte administratif unilatéral.
Enfin, le principe de légalité est examiné, ainsi que l’action administrative qui est
étudiée à l’aune (biais) de l’une de ses finalités, à savoir le service public.
Cette seconde partie du cours n’a pas d’ambition d’étudier tous les autres aspects du
droit administratif général qui n’ont pas été abordé dans la première partie. Dès lors, elle a
pour objet tout d’abord l’étude des contrats administratifs. Selon une définition classique, le
contrat est un accord de volontés conclue entre deux (2) personnes au moins, d’où
résulte des droits et des obligations. Pour être plus précis, on qualifie en règle générale
de contrat les actes pris en application de l’article 1134 du code civile aux termes duquel
« les conventions légalement formées tiennent lieux de lois à ceux qui les en faites. Elles
ne peuvent être révoquées que de leurs consentements mutuels ou pour les causes que la
loi autorise. »
Ensuite, les limites de l’administration, c’est-à-dire la responsabilité administrative.
En effet, il s’agit tout particulièrement d’appréhender le fait que si elle agit pour l’intérêt
général, l’administration ne peut faire n’importe quoi sous peine de sanction. Enfin, la police
administrative qui ne faut pas confondre avec la police judiciaire. En effet, la police
administrative est la fonction de l’administration qui a pour but de prévenir (exemple :
l’interdiction d’une manifestation, la surveillance des défilés et rassemblement…) les
atteintes à l’ordre public (la tranquillité, la sécurité) et d’y mettre fin on imposant aux
membres de la société des limites à leurs libertés publiques pour assurer la discipline
qu’exige la vie sociale. Autrement dit, la police administrative a pour finalité essentielle
d’éviter un trouble général à l’ordre public. En revanche, au terme de l’article 14 du
code de procédure pénale Français, la police judiciaire est chargée « de constater des
infractions à la loi pénale, d’en rassembler des preuves d’en rechercher les auteurs tant
qu’une information (instruction) n’est pas ouverte. Lorsqu’une information est ouverte,
elle exécute les délégations des juridictions d’instructions et défère (traduire en justice
un accuser) à leurs réquisitions.
Pour faire simple, la caractéristique de la police administrative est d’être
préventive à la différence de la police judiciaire qui, elle, est répressif.
Sous le bénéfice de ce qui vient d’être relever, trois (3) leçons seront consacré à
cette seconde partie du cours.

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


- Leçon 1, les contrats administratifs
- Leçons 2, la responsabilité administrative
- Leçons 3, la police administrative

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LEÇON N°2 : LA RESPONSABILITE ADMINISTRATIVE

Comme pour le juriste, tout commence par la définition : Qu’est-ce que la


responsabilité administrative ? La responsabilité administrative est l’obligation pour
l’administration d’indemniser la victime d’un dommage. En d’autres termes, la responsabilité
administrative est l’obligation pour l’administration de réparer les dommages causés par son
activité ou par ses agents.
En effet, l’ampleur de son l’administration est nécessairement conduite à cause des
dommages aux particuliers.
Dès lors, il est normal que les victimes soient indemnisées. En outres, l’administration
de la personne morale, ne peut agir que par ses agents supporter la charge définitive de la
responsabilité des dommages.
Il est intéressant de relever que c’est le juge administratif qui a été amené à élaborer
depuis 1873 une théorie de la responsabilité des personnes publiques indépendantes de celle
tirée du code civil et à affirmer l’autonomie du droit administratif de la responsabilité
extracontractuelle.
En effet, le principe de la responsabilité administrative n’a pas toujours existée.
Pendant longtemps, c’est-à-dire pendant tout le 19ème siècle. Le principe était celui de
l’irresponsabilité des personnes publiques. L’obligation de réparer les dommages causés
par l’action ou l’inaction a eu un caractère exceptionnel : un texte législatif social était,
nécessaire pour que cette responsabilité soit ouverte.

ATTENTION : Cette irresponsabilité de l’administration était justifiée par


EDOUAR LAFELLIER par l’idée selon laquelle le propre de la souveraineté est de
s’imposer à tous, sans qu’on puisse réclamer d’elle aucune compensation. » Le caractère
supérieur de l’Etat et la spécificité de ses missions avait justifié l’irresponsabilité quasi-
totale de l’Etat. En termes simples cette irresponsabilité se fondait sur le principe selon
lesquelles « le roi ne peut mal faire. ». En effet, le roi agissait dans l’intérêt général,
admettre une réparation des dommages causés par lui aurait constitué une forme de
remise en cause de son autorité.
Toutefois, le principe de la responsabilité apparait à la fin du 19ème siècle : le
conseil d’Etat par l’arrêt ROTISCHILD (jurisprudence n°1 : CE., 6 décembre 1855
ROTSCHILD, Rec.,) et le tribunal des conflits, par l’arrêt BLANCO (jurisprudence
n°2 : TC., 8 Février 1873, Blanco, Rec., p.61f), ont établie le principe de la responsabilité
administrative.
Cependant, il faut faire remarquer qu’en France l’irresponsabilité de
l’administration ne subsiste que de façon exceptionnelle. Ainsi, les opérations militaires

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ne sont pas, par nature, susceptibles d’engager la responsabilité de l’Etat
(Jurisprudence N°3).
La responsabilité administrative est normalement fondée sur la faute. Mais, elle
est de plus en plus fréquemment engagée sur un fondement non fautif dans un but de
protection de victimes.
En conséquence de ce qui vient d’être relevé, avant d’examiner la responsabilité
fondé sur la faute (CHAPITRE 2) et la responsabilité sans faute (CHAPITRE 3), il convient
tout d’abord d’examiner les caractères généraux de la responsabilité administrative
(CHAPITRE 1).

CHAPITRE 1 : LES CARACTERES GENERAUX DE LA RESPONSABILITE


ADMINISTRATIVE

Il faut savoir que le mot responsabilité possède en droit des sens différents. Ainsi, il
peut s’agir de la responsabilité politique ou de la responsabilité pénale.
La responsabilité administrative vise la responsabilité civile qui oblige, sous certaines
conditions, l’auteur d’un dommage à le réparé. Autrement dit, c’est une responsabilité qui se
traduit par l’obligation pour des personnes publiques de réparer les conséquences
dommageables des faits dont elles doivent répondre.

ATTENTION : Pour les particuliers, cette responsabilité trouve son fondement


dans l’article 1240 du code civil au terme duquel « Tout fait quelconque de l’homme qui
cause un dommage à autrui, oblige celui par la faute duquel est arrivée à le réparer »
Pour l’administration, cette responsabilité repose sur des principes propres à
l’administration.
Le tribunal des conflits, dans son arrêt Blanco a consacré une théorie autonome de la
responsabilité administrative, distincte de celle du code civile. Cet arrêt énonce que « la
responsabilité qui peut incomber à l’Etat pour les dommages causés aux particuliers par
le fait des personnes qu’ils emploient dans le service public ne peut être régit par les
principes qui sont établis dans le code civil pour des rapports de particulier à
particulier ; que cette responsabilité n’est ni générale ni absolue ; qu’elle a ses règles
spéciales qui varient suivant les besoins du service et la nécessité de concilier les droits
de l’Etat avec les droits privés. »

ATTENTION : Il faut savoir que l’activité de nombreux services publiques


échappent à l’application du droit administratif (EXEMPLE : La réparation des
dommages causés par les véhicules administratifs), la responsabilité personnelle des
agents publics peut parfois être engagé devant les juridictions judiciaires dans les
conditions du droit commun.

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Ces indications d’ordre général étant fournies, il convient à présent d’examiner
successivement les conditions d’engagement de la responsabilité administrative (Section
1) et la réparation du dommage (Section 2).

SECTION 1: LES CONDITIONS D’ENGAGEMENT DE LA


RESPONSABILITE ADMINISTRATIVE
Le droit à la responsabilité des dommages causés par l’activité de l’administration ne
peut être reconnu que si d’abord sont réunies les conditions d’engagement de la
responsabilité.
En conséquence, il est nécessaire qu’exige un préjudice et qu’il soit la conséquence
directe du fait considérer comme dommageable (PARAGRAPHE 1).
Mais, lors cette condition une fois réunie, une suffit pas à elle seule pour engager la
responsabilité administrative encore faut-il qu’un lien de causalité relit le préjudice à
l’administration (PARAGRAPHE 2).
Si ces deux conditions sont réunies intervient alors la question de l’imputabilité, c’est-
à-dire de la personne sur laquelle repose la responsabilité du fait à l’origine du dommage
(PARAGRAPHE 3).

PARAGRAPHE 1 : Le Préjudice Indemnisable


Pour indemniser un préjudice, un préjudice doit présenter deux caractères. Il doit être
non seulement certain (A), mais encore évaluable en argent (B).

A- Un Préjudice incertain
Le droit à la séparation des dommages causés par l’activité de l’administration n’est
possible que si le préjudice est certain.
En conséquence, il ne peut ni avoir droit à réparation en absence de certitude de préjudice
provoqué (Jurisprudence N°4 .CE).

ATTENTION : Il convient de relever que le préjudice futur peut être certain. Ainsi,
un candidat irrégulièrement évincé d’un examen de la fonction publique pourra être
indemnisé. Encore fautive de la victime ait un espoir raisonnable qu’elle avait d’un avantage
futur. Exemple : Un diagnostic erroné fait perdre aux malades la chance qui avaient de guérir
ou d’éviter une infirmité (Jurisprudence N°5). Ce type de dommage est aléatoire certes, ce
qui ne signifie pas qu’il n’est pas certain : la faute de l’administration a incontestablement nui
à la victime.

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PRESISION IMPORTANTE : Le Juge du fond apprécie souverainement la certitude
du préjudice (Jurisprudence N° 6).
Par ailleurs le préjudice doit être spécial à la victime. En effet, un préjudice commun à
l’ensemble d’une collectivité (société) n’est pas réparable car il ne constitue pas une rupture
d’égalité.
Quels sont les préjudices susceptibles d’ouvrir droit à réparation ?
Sont tout d’abord susceptible de réparation, les préjudices matériels et moraux. Les
préjudices matériels peuvent visés les personnes (dommages corporels par exemple causés par
un accident). Les préjudices matériels peuvent aussi visés les biens (diminution de valeur
d’une propriété).
Les préjudices moraux sont de l’ordre des sentiments. Par exemple, l’atteinte à
l’honneur des personnes (Jurisprudence N°5), les souffrances physiques éprouvées lors d’un
accident corporel ou des opérations chirurgicale que cet accident a rendu nécessaire
(Jurisprudence N°8), la douleur morale, c’est-à-dire l’atteinte aux sentiments d’affections
lions une personne à celle dont le fait dommageable a provoqué le décès. (Jurisprudence
N°9). Le désarroi ou l’anxiété qu’a pu provoquer dans l’esprit d’une personne la révélation
qu’elle était atteinte d’une maladie ou d’un risque d’une maladie grave (Jurisprudence N°10)
Ensuite, sont susceptible de réparation, non seulement les préjudices causés aux
victimes immédiate du fait dommageable, mais aussi ceux atteignant, par ricochet (par
conséquence) d’autres personnes par des liens divers aux victimes immédiates. Les préjudices
par ricochet sont, par exemple, ceux qui atteignent une personne qui, du fait de décès ou d’une
infirmité de la victime immédiate. Ne peut plus bénéficier de l’aide matérielle qu’elle lui
apporté ou bien l douleur morale éprouvée par une personne à la suite du décès d’un être cher
ou en raison des handicaps dont il est atteint (Jurisprudence N°11).

B- UN PREJUDICE INVALUABLE EN ARGENT


Pour être réparé, un préjudice doit être évaluable en argent. Il est important d’observer
que cette condition ne pose pas de difficulté particulière en ce qui concerne les préjudices
matériels. En revanche, les préjudices moraux, parce qu’il relève de l’ordre des sentiments,
présentent des difficultés dans leurs évaluations. En France, par exemple, le juge administratif
indemnise généralement selon une méthode forfaitaire le chagrin ressenti à la mort d’un être
cher. (Jurisprudence N°12). Ainsi, la douleur causée par disparition d’un proche rapporte
15.000 Euros. Exemple : S’il s’agit d’un fils ou d’une fille, d’un père ou d’une mère ou d’un
conjoint. Exemple : La perte d’un frère ou d’une sœur est beaucoup moins rentable : Aux
alentours de 4000 Euros.

PARAGRAPHE 2 : LE LIEN DE CAUSALITE (le lien de causalité est ce qui permet de


relier le fait à l’origine du dommage et le préjudice subit.)
L’existence d’une faute ou la survenance d’une situation de responsabilité sans faute,
ne suffit pas pour que soit engagé la responsabilité administrative. Deux éléments, en effet,
doivent être pris en considération : la cause directe, c’est-à-dire l’existence d’un lien

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suffisamment étroit entre le préjudice allégué et l’activité de l’administration prétendue
dommageable (A) et les causes exonératoires de responsabilité (B)

A- LA CAUSE DIRECTE
La responsabilité de la personne à qui la réparation est demandée, ne peut être engagée
que si le fait qu’on lui impute a été la cause directe du préjudice. En terme simple, le droit à
réparation est ouvert que si la preuve d’un lien de causalité suffisamment directe entre le
dommage et le fait dommageable est établi (Jurisprudence N°13).
Le fait dommageable peut consister dans une faute ou dans agissement non fautif de
l’administration. Mais, quel que soit le régime de responsabilité, la victime doit montrer
l’existence de cette relation de cause à effet. Cette exigence ne pose pas de problème lorsque
la causalité du dommage est évidente (Jurisprudence N°14).

B- LES CAUSES D’EXONERATION DE LA RESPONSABILITE


ADMINISTRATIVE
Il convient de relever que toutes les causes directes indépendantes de l’administration,
l’exonèrent en tout ou en partie selon leurs parts respectives dans la réalisation du dommage.
Autrement dit, dans certaines hypothèses, l’administration peut être déchargée de sa
responsabilité de façon totale ou partielle.
Parmi les causes exonératoires, nous avons :

a- La faute de la victime
Le comportement de la victime du dommage peut être une cause de d’exonération totale
ou partielle de la responsabilité de l’administration.
Cette exonération trouve son fondement dans l’adage « nul ne peut invoquer sa
propre turpitude. » Si le dommage procède exclusivement de la faute de la victime,
l’administration bénéficie d’une exonération totale de la responsabilité (Jurisprudence
N°15).
Si, en revanche, la victime du dommage à contribuer avec l’administration du dommage,
la responsabilité est partagée entre la victime et l’administration.
La faute de la victime peut, par exemple, consister, en une imprudence, un non
respect des panneaux de signalisation routier, un excès de vitesse, ou un défaut de
surveillance des parents. (Jurisprudence N°16).

b- Le fait du tiers

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Le fait du tiers n’exonère l’administration de sa responsabilité que si celle-ci est fondée
sur la faute (Jurisprudence N°17). Le tiers, auteur, doit supporter la part des dommages qu’il
a causé.

c- La force majeure (c’est un fait étranger à l’administration)


La force majeure est une cause connue, extérieure à la cause directement apparente du
dommage, totalement imprévisible dont les effets sont tout à fait irrésistibles. En terme
simple, la force majeure est un événement présentant les trois caractères suivant : c’est un
événement extérieur (par rapport aux défendeurs) c’est un événement imprévisible (dans
sa survenance), c’est un événement irrésistible (dans ses effets, le dommage était
inévitable).
L’exonération est totale si le dommage est intégralement dû à la force majeure,
partielle si la force majeure a simplement aggravée le préjudice.
Elle est constituée, par exemple, par des inondations provoquées par des pluies
diluviennes. « En raison de leur violence et de leur intensité exceptionnel et
imprévisible.».

d- Le Cas Fortuit
Ainsi que relève le Professeur CHAPUS. Il est important de distinguer force majeure et
le cas fortuit. Imprévisible et irrésistible, ce dernier se distingue de la force majeure par le fait
qu’il n’est pas étranger au défendeur (l’administration.). Le cas fortuit correspond à une
hypothèse spécifique, assimilable à cause inconnue. On ne sait pas qu’el est l’origine du
dommage (Jurisprudence n°19).
En conséquence, le cas fortuit est exonératoire en cas de responsabilité pour faute :
Personne ne peut prouver que l’administration a commis une faute, elle a pris toutes les
précautions nécessaires et pour tant à une cause inconnue, il y a eu dysfonctionnement
Cependant, il faut faire remarquer que le cas fortuit ne peut avoir un effet
exonératoire que lorsque la responsabilité de l’administration est conditionnée par sa
faute, mais il ne constitue pas une circonstance exonératoire en cas de responsabilité
sans faute. EXEMPLE 1 : Eclatement d’un pneu d’un véhicule administratif qui provoque
un accident constitue un cas fortuit. La responsabilité de l’administration est engagée sur le
fondement de l’administration sans faute.
EXEMPLE 2 : La rupture du barrage de MALPASSE en 1959 qui avait fait 423 morts
fournit l’exemple le plus connue de cas fortuit. Le conseil d’Etat avait conclue que la cause de
la rupture, était certes mystérieuse, imprévisible, irrésistible, mais pas pour autant extérieure
au barrage. Il avait attribué donc sa cause à un cas fortuit et avait indemnisé les victimes de
l’administration (Jurisprudence n°20).

PRECISION IMPORTANTE : Le cas fortuit reste rarement accepté par le juge


administratif.

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PARAHRAPHE 3 : L’IMPUTABILITE
L’imputabilité désigne le lien par lequel un fait ou un événement peut être
rattaché par son auteur.
Si le fait ou l’événement constitue une cause et un dommage est rapporté,
l’imputabilité de la faute à son auteur entraine l’engagement de la responsabilité de ce
dernier.
En principe, c’est la personne publique pour le compte de laquelle agissait l’auteur du
dommage au moment de la réalisation de celui-ci qui est débitrice de l’indemnité. Cependant,
si ce principe est clair dans sa formulation,, il convient de faire observer que son application
est parfois source de difficultés. En effet, la détermination des personnes publiques auxquelles
le dommage peut être imputable est rendue parfois délicate par la coopération qui peut
s’établir entre plusieurs personnes publiques pour l’exécution conjointe de missions de service
publique. Deux hypothèses, à titre d’exemple, peuvent illustrer cette remarque.

A- LES PERSONNES PUBLIQUES ASSOCIEES A UNE MEME ACTIVITE


Il arrive fréquemment que la détermination des personnes publiques auxquelles le
dommage peut soit rendue délicate par la coopération qui peut s’établir entre plusieurs
personnes publiques par l’exécution conjointe . Dès lors il est difficile dans ces conditions
de déterminer les responsabilités de chacune des personnes publiques. Dans une telle
hypothèse, la victime peut rechercher la réparation de son préjudice en demandant la
condamnation de l’une de ses personnes ou de celles-ci conjointement sans préjudice des
actions recru-sois la personne publique débitrice de l’indemnité pourrait ainsi se faire
rembourser par le responsable définitif tout de parti de ce qu’elle a dû verser à la
victime (Jurisprudence n°21).

B- Les personnes privées gérant un service public


Dans l’hypothèse ou l’exploitation d’un service ou d’un ouvrage public est délégué à une
personne de droit privé, c’est le délégateur qui répond des dommages causés par des fautes
commises par ses agents dans l’organisation ou l’exercice de l’activité qui lui a été confié.
Toutefois, la personne de droit privé, qui est ainsi considéré comme substituée à la
personne publique au regard des victimes, n’est responsable qu’à titre principale. La
responsabilité incombe, en effet, à titre subsidiaire ou secondaire à la personne publique en
cas
ATTENTION : C’est seulement si le délégateur est insolvable que la responsabilité
incombera à titre subsidiaire à la personne publique.

SECTION 2 : LA REPARATION DU PREJUDICE

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On va s’intéresser ici à la date d’évaluation du préjudice. En effet, un long temps peut
s’écouler entre la date où le dommage s’est réalisé et celle où l’administration ou le juge
administratif se prononce sur le dommage des dommages et intérêts.
Traditionnellement, le juge administratif évaluait le dommage à la date de sa réalisation et
non de sa réparation. Or, la détermination de la date d’évaluation du préjudice présente un
intérêt, d’autant plus que l’inflation qui l’accompagne pourrait diminuer considérablement la
valeur de la réparation réelle. En conséquence, la date d’évaluation du préjudice doit être celle
de la valeur du préjudice lors de la réalisation, c’est-à-dire à la date où le droit à réparation est
né ou celle de sa valeur à la date où sa réparation est assurée ?
C’est ainsi qu’afin de permettre une solution plus équitable, le juge administratif distingue
entre les dommages causés aux personnes (§1) et ceux causés aux biens (§2).

PARAGRAPHE 1 : La Date D’Evaluation des Dommages Causés aux Personnes


(Jurisprudence n°22 : CE. ; 21 Mars 1947, Veuve Aubry, Veuve Lefèvre., p. 122, D.
1947, p. 225)
Le principe est désormais que l’autorité, qui peut être l’autorité administrative saisie
d’un recours préalable ou le juge administratif, qui fixe l’indemnité doit évaluer le préjudice à
la date de sa décision. Cela permet de prendre en compte tous les dommages événements
survenus depuis la réalisation du dommage. (Augmentation du coût de la vie, inflation, par
exemple).

PARAGRAPHE 2 : La date D’Evaluation des Dommages Causés aux Biens


(Jurisprudence n°23 : CE., 21 Mars 1947, Veuve Pascal, Rec., P 122, D. 1947, p. 225)

Le principe ancien subsiste ici : l’évaluation des dommages causés aux biens
doit « être faite à la date où, leur cause ayant pris fin et leur étendue étant connue, il
pouvait être procédés aux travaux destinés à les réparer ». (Jurisprudence n°24 CE., 21
Mars 1947, Compagnie des eaux …). Autrement dit, les dommages causés aux biens
doivent être évalués à la date de leur réalisation et non du jugement.
Cependant, il convient de relever que ce principe est assorti d’un correctif qui permet
de rapprocher la date d’évaluation et celle de l’allocation des dommages er intérêts. En effet,
si pour une cause indépendante de sa volonté (exemple : impossibilité financière de faire
exécuter les travaux, attente d’une expertise), la victime n’a été en mesure de faire
procéder sans délai aux travaux de réparation ou de remplacement du bien détruit,
l’évaluation est reportée à la date où l’exécution de ces travaux ou le remplacement du bien
est devenu possible.

CHAPITRE 2 : LA RESPONSABILITE POUR FAUTE

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La responsabilité de l’administration ou de la personne qui agit en son nom ne peut
être engagée que si le dommage trouve son origine dans un comportement fautif du
service public. TEL EST LE PRINCIPE.
Il est normal que la responsabilité de la personne publique soit en principe une
responsabilité pour faute, c’est-à-dire engagé si le fait dommageable est fautif. Une telle
responsabilité est, en effet, celle dont le fondement est le moins susceptible de contestation.
Sa justification est aussi naturelle que possible : rien n’est plus normal qu’en soit
responsable des conséquences de ses propres fautes ou des fautes commises par des
personnes dont en doit répondre.
Le préjudice subit par la victime est alors réparé parce que l’administration a commis une
faute.

ATTENTION : Cependant, il faut s’en presser de faire remarquer que tous les types de
fautes n’engagent pas nécessairement la responsabilité de l’Etat.
En effet, il faut que la faute soit illégale c’est-à-dire qu’elle constitue un manquement de
l’administration à une obligation d’agir ou au contraire de s’abstenir. Il faut également
qu’elle soit à l’origine du dommage.
Pour savoir si un manquement de l’administration est de nature à engager sa
responsabilité.
Il convient d’examiner successivement la faute (SECTION I) et l’éventuelle répartition
de la responsabilité entre l’administration et ses agents (SECTION II).

SECTION I : LA FAUTE

Qu’est-ce que la FAUTE ?


La FAUTE est définie selon Marcel PLANIOL comme « Un manquement à une
obligation préexistant. ».
Dès lors, on est en faute quand on ne s’est pas conduit comme on l’aurait dit. C’est-à-
dire quand l’action ou l’abstention d’agir sont de nature à justifier un reproche. Cependant,
s’il est ainsi facile de définir la faute il peut être délicat de diagnostiquer l’existence des
fautes.

A- Les Agissements Matériels


C’est certainement le cas le plus fréquent de mise enjeux de la responsabilité
administrative.
Ces agissements peuvent consister en une imprudence, négligence, erreur, règlement
inobservé, maladresse dont l’usage d’une arme à feu.

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EXEMPLES : Manquement des médecins à leur obligation d’informer le patient des
risques courus lors d’une intervention chirurgicale (Jurisprudence N°25), défaut de demande
de consentement du patient pour une intervention chirurgicale (hors urgence ou
impossibilité), (Jurisprudence N°26).

B- L’inertie (L’administration n’agit pas)


L’Etat engage sa responsabilité, par exemple, dans les cas suivants :
- Omission de réparer (partie d’une route pour aménagé circulation) la Chaucer d’une
voie publique
- Omission de signaler la présence sur une voix publique de gravillons dangereux pour
la circulation
- Omission de porter secours à une personne en danger.

C- : L’inégalité
Lorsque l’administration prend une décision illégale, c’est-à-dire qui n’est pas
conforme au droit.
L’inégalité de la décision administrative entraine la responsabilité de l’administration.
Cette illégalité est ainsi soumise à une double sanction :
- L’annulation de l’acte administratif illégale.
- L’engagement de la responsabilité de l’administration si l’inégalité à causer un
préjudice direct et certain.
Lorsque la décision administrative est légale, la responsabilité de l’administration ne peut
être engagée que sur le fondement de la faute. En revanche, elle peut l’être sans faute dans le
cas admis par la législation ou par jurisprudence, ainsi que nous le verrons dans le chapitre 3
de cette leçon.

PARAGRAPHE 2 : LA PREUVE DE LA FAUTE


En principe, lorsque personne estime être la victime d’une faute de l’administration, elle
doit en apporter la preuve, car la responsabilité pour faute est une responsabilité pour faute
prouvée.
Conformément aux principes régissant la procédure, la victime a la charge de la preuve
qu’elle allègue. Mais cette preuve lui ait facilité par le caractère inquisitorial de la
procédure dans le cadre du contentieux administratif. En effet, le juge administratif
détient un pouvoir d’instruction étant due pour rechercher des éléments caractérisons
ou non la faute. Si les allégations de la victime lui paraissent le mériter, le juge va
demander à l’administration de verser au dossier les éléments d’appréciations qu’elle
détient (les éléments de preuve). Cependant, il importe de faire observer qu’il existe de
présomption de fautes qui ont pour effet de renverser la charge de la preuve, puisse qu’il
appartiendra alors à l’administration de prouver aucune faute qui lui serait imputable

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nait à l’origine du dommage. Une telle technique, très favorable aux victimes, est utilisée
par le juge administratif dans divers affaires.
Le premier exemple est celui des accidents causés aux usagés des ouvrages publics pour
lesquels il existe une présomption de défaut d’entretien normal de ce dernier. Ainsi,
l’automobiliste dont le véhicule s’est écrasé contre un arbre sur la route n’a pas a rapporté la
preuve que l’accident est la conséquence de ce que la jurisprudence appelle « défaut
d’entretien général ». De la même manière, le piéton qui fait une chute dans une tranché
ouverte au travers de trottoir. Enfin, la présence d’une couche de mazoute sur la chaussée
(Jurisprudence N°27).
Le deuxième exemple concernes les dommages des maladies subi en traitement des les
hôpitaux publics. Quand les soins sont donnés aux maladies en traitement dans
l’établissement public de santé, et les conséquences dommageables, anormales, inattendus, il
est jugé que ces conséquences peuvent s’expliquer que par « une faute commise dans
l’organisation ou le fonctionnement du service ». Cette présomption de faute bénéficiera à
la victime, par exemple, d’une paralysie de la moitié du corps à la suite d’une exploration
radiologique (Jurisprudence N°28).
Le troisième exemple est relatif aux préjudices résultant de la contamination par les virus
du SIDA ou d’une hépatite lors des transfusions sanguines. Il est, en effet, anormal de sortir
d’un hôpital avec le SIDA ou l’hépatite, alors qu’on y était rentré pour une opération, par
exemple, de la hanche ou du genou.

PARAGRAPHE 3 : La Gravité de la Faute


En principe, une faute simple ou légère suffit à engager la responsabilité
administrative.
Cependant, dans certains domaines délicats, (par exemple le domaine de la santé) la
faute doit présenter un certain degré de gravité pour entrainer la responsabilité de
l’administration.
Il convient, toutefois, de relever que la jurisprudence administrative ne retient plus les
exigences d’une faute lourde dans certains domaines particulières (Santé, police…)

A- La Faute Simple
Toute faute engage la responsabilité de l’administration. Autrement dit, tout
dysfonctionnement (mauvais fonctionnement du service public) est susceptible d’engager
cette responsabilité. De ce fait, le juge administratif a restreint dans lequel il exige la preuve
d’une faute lourde.
B- La Faute Lourde (L’Exception)
La faute Lourde est une faute qui est plus grave que la faute simple (on saura qu’une
faute est lourde quand le juge l’aura appréciée comme telle).
(En conséquence, cette définition n’apporte rien)

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Il faut savoir que l’exigence de la faute lourde est en remarquable décroissance. L’histoire
de la faute est celle de son recul.
Cependant, les fautes lourdes restes exigées dans les domaines régaliens ou la vielle idée
de l’irresponsabilité de l’Etat souverain persiste ou parce que l’action de l’administration
présente les difficultés particulières (Jurisprudence 23, Jurisprudence 30).

SECTION 2 : La Répartition de la Responsabilité entre l’Administration et ses


Agents
Les dommages causés aux personnes ou aux biens dont doivent répondre les personnes
publiques résultent toujours de l’action ou de l’inertie des personnes physiques agissants
aux noms et pour le compte des premières (c’est-dire-des personnes physiques).
Dès lors, il importe de savoir qui de l’administration ou de ses agents devra répondre des
faits dommageables.

PARAGRAPHE 1 : La Distinction entre la Faute Personnelle et la Faute de Service


La distinction entre les deux fautes remonte à l’arrêt PELTIER de 1873 (Jurisprudence
N°31).
A chacune de ces fautes, correspond un régime juridique spécifique. Seule la
responsabilité personnelle est susceptible d’engager la responsabilité du fonctionnaire
devant une juridiction judiciaire. En revanche, la faute de service ne peut engager que la
responsabilité de la personne publique et relève de la compétence des juridictions
administratives.
En conséquence, la question essentielle est de savoir : Quelle est la personne qui a priori
doit supporte la charge de la réparation ?

A- La Faute Personnelle
La faute personnelle est la faute qui se détache du service, des fonctions,
suffisamment pour que le juge judiciaire ait compétence pour la constatée et en tirée les
conséquences sont portés une appréciation sur le fonctionnement proprement de
l’administration. En d’autres termes, la faute personnelle est une faute qui révèle, selon
Edouard ALFEIRIEUR « L’homme avec ses faiblesses, ses passions, ses imprudences »
et non « un administrateur plus ou moins sujet à erreur. ».
Cependant, il est important de relever qu’il n’est pas aisé d’appliquer la distinction entre la
faute de service et la faute personnelle. Cette dernière, ne saurait être qu’exceptionnelle
compte tenue de la nature des fonctions administratives et des liens qui unissent l’agent à
l’administration.
Trois (3) séries de cas apparaissent dans la jurisprudence pour identifier la Faute
Personnelle.

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


Tout d’abord, la faute est Personnelle lorsqu’elle est commise en dehors du service et
considérée comme relevant de la vie privée de l’agent dans la mesure où elle est
dépourvue de tout lien avec le service : le comportement de l’agent est d’ordre privé.
Exemple 1 : L’accident causé par un militaire en permission avec son véhicule personnel
est une Faute Personnelle (Jurisprudence N°32). Exemple 2 : Un douanier en uniforme
porteur de son arme réglementaire, mais non en service qui a une altercation d’ordre
privé avec le conducteur d’un véhicule blessure mortellement (Jurisprudence N°33).
Exemple 3 : Un gendarme usant de son arme de service dans un but de vengeance et de
délire passionnel (Jurisprudence N°34). Exemple 4 : Incendie volontaire allumé par un
pompier en dehors du service (Jurisprudence N°35).
Ensuite, la Faute Personnelle commise dans l’exercice des fonctions, mais
intentionnelle (Jurisprudence N°36) ou particulièrement grave (Jurisprudence N°37).
Brutalité, excès de l’engage (Jurisprudence N°38-39), le fait de garder à vue une
personne pendant plusieurs mois (Jurisprudence N°40).
Cette faute est considérée comme détachable des fonctions.
Enfin, la Faute personnelle commise en dehors des fonctions tout en étant non dépourvue
de tout lien avec le service (Par exemple : Accident provoqué par un agent avec une arme
à feu qu’il conserve régulièrement à son domicile).

PRECISION IMPORTANTE : L’exécution d’un ordre même-ci, lorsque celui-ci est


manifestement irrégulier : peut être constitutive d’une Faute Personnelle, car l’agent à le
devoir de désobéir si l’exécution est contraire à l’intérêt général ou perturbe le
fonctionnement du service public (Jurisprudence N°31).

B- La Faute de Service
Il faut s’empresser de relever qu’il est difficile de définir la faute de service tant sa
diversité est grande. L’expression est, elle-même d’ailleurs médiocre et il serait préférable de
parler selon Morad-Deviller de « Fonctionnement défectueux du service » ou de « Faute
commise dans l’exercice du service » (Droit Administratif, 15e édition, 2017, page 875).
En effet, il convient d’observer que la faute est commise à l’occasion d’action
effectuée pour le compte de l’administration.
En d’autres termes, il y a faute de service, selon EDOUARD LAFERIERE, « si
l’acte dommageable est impersonnel » ou s’il relève seulement un « administrateur plus
ou moins sujet à erreur ».

PRECISION IMPORTANTE : Ces termes ne signifient pas qu’ils soient possibles


d’identifier l’administrateur à l’origine des faits dommageables. Ils soulignent seulement
qu’ils ne lui appartiennent pas alors d’assumer personnellement les conséquences de
l’acte, au moins sur le terrain de la responsabilité civile.

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


Dès lors, à défaut d’une définition, si dans trois cas que nous avons examiné dans le
Grand A, et la faute est considérée comme personnelle, on peut déduire que toutes les
fautes qui n’entrent pas dans les trois (3) cas constituent des fautes de service, c’est-à-
dire les fautes de services sont des fautes qui ne présentent pas les caractéristiques
relevées précédemment, c’est-à-dire d’une faute personnelle.
Les caractéristiques de classement en diverse catégories sont intéressantes, mais d’une
efficacité réduite, qu’ils s’agissent de la classification tripartite de GASTON DUEZ
(Fonctionnement anormal tardif, absence de fonctionnement) ou de la distinction de
RAYMOND ADENT (Fautes anonymes résultant d’un mauvais fonctionnement) et
fautes ‘’signées’’, imputables aux agents, mais non détachable du service.
Dès lors, à défaut d’une définition d’ensemble, on peut donner des exemples suivants :
EXEMPLE : La faute de service peut résulter d’une mauvaise organisation ou d’une
carence du service.
EXEMPLE : La perte d’un dossier par l’administration est considérée comme une faute
service.
EXEMPLE : Une décision illégale renseignement inexactes, brutalités commise par des
policiers, insuffisance dans les soins ou les secours, imprudences, maladresses,
négligences, erreurs…
EXEMPLE : Défaut de surveillance et de contrôle (S’agissant des suicides en prison),
aiguille d’une seringue restée dans la fesses d’un patient (Jurisprudence n’42°), absence
d’information, jurisprudence n°-43).
PRECISION IMPORTANTE : Cette responsabilité relève de la compétence du juge
administratif qui applique les règles du droit administratif.

PARARGRAPHE 2 : Les Théories du Cumul


La Jurisprudence PELTHIL, en distinguant la faute personnelle de la faute de service,
peut s’avérer redoutable pour la victime. En effet, si le responsable d’une faute personnelle est
insolvable, son dommage ne sera jamais réparer.
Tenant compte de cette lacune, la jurisprudence, grâce aux théories du cumule des fautes
et du cumule des responsabilités, permet à la victime d’agir contre l’administration, qu’en
bien même le dommage résulterait d’une faute personnelle.

A- Le Cumul des Fautes


La théorie du cumul des fautes a été inaugurée par l’arrêt ANGHUE (Jurisprudence
n°44.)
Les faits de l’espèce étaient les suivantes : un usagé des postes et télécommunications
avait été expulsé si violemment d’un bureau de poste qu’il s’était cassé une jambe. A l’origine
du dommage, il y avait deux (2) fautes : une faute de service (fermeture prématuré du
bureau de poste qui avait contraint Monsieur ANGHUE a tenté de sortir par une pièce

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


interdite au public) et une faute personnelle : la violence des deux agents prenant Monsieur
ANGUE pour un voleur choisit d’attaquer l’Etat plutôt que les agents fautifs.
Au nom de la théorie du cumul des fautes, le conseil d’Etat avait condamné l’Etat à
réparer l’intégralité du dommage.
Le cumul des fautes suppose donc que plusieurs fautes, les unes personnelles et
les autres de services, peuvent être décelé à l’origine d’un seul et même dommage.
Autrement dit, il s’agit de la situation dans laquelle à l’origine du même dommage, il y a
la fois une faute personnelle et une faute de service.
La théorie est utilisée lorsqu’une faute de service, souvent un défaut de surveillance, à
donner à l’agent l’occasion de commettre une faute de personnelle.
La jurisprudence offre à lors à la victime un choix : elle peut, en fonction de son
intérêt demandé réparation de la totalité du dommage soit à l’administration devant le
juge administratif soit à l’agent fautif devant le juge judiciaire.

B- Le Cumul des Responsabilités


Le cumul des responsabilités se réalise lorsque le dommage est causé par une seule faute
qui présente les caractères d’une faute personnelle, mais n’a été rendu possible que par la
mise à la disposition de l’agent de moyens, d’instruments ou de pouvoirs par le service.
La faute s’analyse à la fois comme une faute personnelle et une faute de service.
C’est ainsi que depuis 1918, par dérogation de la jurisprudence PELLETIER, le conseil
d’Etat accepte que la victime engage la responsabilité de l’administration plutôt que celle de
l’agent. Comme il y a cumul des responsabilités : une seule faute est susceptible d’engager, au
choix de la victime, la responsabilité de l’agent fautif devant le juge judiciaire ou
responsabilité de l’administration devant le juge administratif.
C’est l’arrêt le, le Monier qui est à l’origine de cette théorie du cumul des responsabilités,
malgré l’absence de la faute de l’administration.
Exemple : Vol commis par un receveur des postes dans l’exercice de ses fonctions (voir
jurisprudence n°-36.). Selon les termes du commissaire du gouvernement Léon BLOUM
dans cette affaire « la faute se détache du service, mais le service ne se détache pas de la
faute car le service à conditionner l’accomplissement de la faute. ».
Ce qu’il faut savoir : c’est que le service est considérer ici comme une fiction, comme
ayant commis lui-même la faute. En réalité, cette présomption de responsabilité permet de
fournir à la victime un coupable solvable.
Après avoir été admis pour les fautes commises dans le service, le conseil d’Etat a accepté
le cumul des responsabilités pour des fautes commises en dehors du service, mais avec des
moyens mis à la disposition de l’agent par le service (jurisprudence n°46). Le lien avec le
service dans ce cas est instrumental, c’est-à-dire le service a été le moyen, l’instrument de la
faute de l’agent. Ainsi, la faute est commise grâce à des moyens mis à la disposition pour
exercer de l’agent pour exercer ses fonctions.

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


Plusieurs conditions sont requises :
- Il faut que le comportement dommageable ait le caractère d’une simple
négligence, imprudences ou maladresses.
- Il faut que le moyen mis à la disposition de l’agent soit régulièrement détenue par
celui-ci.
- Il faut que ce moyen expose à des risques particuliers du dommage.

EXEMPLE : Accident causé par un policier à son compagnon de chambre, en dehors


du service en manipulant son pistolet, même s’il résulte d’une faute personnelle,
engage la responsabilité de ville de PARIS qui emploie ce policier : le règlement
l’obligeant à conserver son arme par devers lui en dehors du service (jurisprudence
n°-47).

ATTENTION : La jurisprudence n’admet pas que la responsabilité de


l’administration puisse être engagée lorsque les armes à feux même détenue pour raison
de service, ont été utilisé intentionnellement avec la volonté de nuire (jurisprudence n°-
48, 49, 50) mais le choix ouvert à la victime pourrait conduire, en pratique, à une
irresponsabilité de fait de fonctionnaires, puisque les victimes ayant intérêt à agir en
toute hypothèse contre l’administration. Le jeu des actions récursoires permet de palier
et son inconvénient.

PARAGRAPHE 3 : LES ACTIONS RECURSOIRES


L’action récursoires est un recours en justice exercé contre le véritable débiteur d’une
dette par celui qui a été condamné à la versé. En d’autres termes, l’action récursoire permet à
la personne condamnée à la place de l’autre (l’administration ou l’agent) de se retourner
contre cette dernière afin qu’elle lui verse la part qu’elle lui doit.
L’administration peut réclamer à ses agents la réparation des dommages qu’il lui cause
à raison des fautes personnelles détachables de l’exercice de leurs fonctions qu’ils ont
commises.
En cas de cumul des fautes, le remboursement de l’agent est limité à la proportion
dans laquelle sa faute personnelle a concourue à la réalisation du dommage.
En revanche, dans l’hypothèse d’un cumul des responsabilités, l’agent fautif peut se
voir réclamer la totalité de l’indemnité.
Le contentieux de l’action récursoire relève du juge administratif.
Si un dommage est la conséquence des fautes personnelles de plusieurs agents,
chacun d’eux n’est tenue que dans la mesure où sa faute à contribuer à la réalisation du
dommage (jurisprudence n°-51).

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


CHAPITRE 3 : LA RESPONSABILITE SANS FAUTE
Qu’est ce qu’une Responsabilité Sans Faute ?
La réponse à cette question est très simple : Une Responsabilité qui n’est pas fondée
sur la faute est par définition une responsabilité sans faute.
Dans le cadre d’une Responsabilité Sans Faute, la responsabilité de l’administration
est engagée même en l’absence de faute. C’est une responsabilité de plein droit en raison du
préjudice causé. Dès lors, non seulement la preuve du caractère fautif du fait dommageable
n’a pas à être fait par la victime (c’est-à-dire aucune faute de l’administration ne doit être
prouvée) mais aussi la preuve par le défendeur aucune faute n’a été commise) c’est-à-
dire l’administration ne peut pas s’exonérer en prouvant qu’elle n’a pas commis de faute est
sans conséquence.
En effet, la responsabilité sans faute est l’expression de la volonté de
l’administration de prendre à sa charge des dommages qu’il serait injuste de laisser
porter aux seuls victimes. Depuis plus d’un (1) siècle, il a été jugé que lorsque l’action
administrative est de nature à faire courir de risque à certains administrés, la collectivité
(l’Etat) doit assurer ses risques.
Il existe trois (3) fondements à la responsabilité sans faute : la responsabilité sans
faute fondé sur le risque (section 1), la responsabilité sans faute sur la rupture de
l’égalité devant les charges publiques (section 2) et la responsabilité sans faute pour
garde (section 3).

SECTION 1 : La Responsabilité Sans Faute Fondée sur le Risque


La responsabilité pour risque illustre une hypothèse où le dommage est le résultat de la
réalisation d’un risque et ou le juge administratif ou le législateur ont, pour des raisons
diverses, estimées juste équitable que l’existence d’un risque de dommage provoqué
l’institution d’un régime de responsabilité sans faute.
Quatre (4) cas de responsabilité pour risque doivent être distingués :
- La responsabilité sans faute en raison d’un risque spécial de dommage (S1)
- La responsabilité du fait de l’attroupement (S2)
- La responsabilité du risque subit par les collaborateurs de l’administration (3)
- La responsabilité des travaux publics (4)

PARAGRAPHE 1 : La responsabilité sans faute en raison d’un risque spécial de


dommage
L’existence d’un risque spécial du dommage justifie que la responsabilité du risque
engendre une responsabilité sans faute.
Les solutions jurisprudentielles se rapportent aux dommages qui trouvent leurs
origines dans les choses (A), des méthodes (B) ou des solutions dangereuses (C).

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


1- Les Choses Dangereuses
Certaines choses sont considérées suffisamment dangereuses pour que la responsabilité
des dommages qu’elles causent soit assuré même en l’absence d’une faute du responsable.

a- Les Explosifs
Ils ont donné au Conseil d’Etat l’occasion d’inaugurer en 1919 si la jurisprudence en
matière de responsabilité du fait des choses dangereuses
A l’origine de cette responsabilité, il y a l’explosion en 1919 du fort de la Courneuve
(Caserne) qui contenait les dépôts de munissions. Les explosions avaient ravagé les alentours
et avaient provoqué les dizaines de morts.
Bien qu’aucune n’ait été rapprochée, le Conseil d’Etat avait admit la responsabilité sans
faute de l’Etat (Jurisprudence N°53).

b- Les Armées Dangereuses (Pistolet, Revolver)


C’est en 1949 que le Conseil d’Etat a jugé que l’utilisation d’armés et d’engins
comportant des risques exceptionnels pour les personnes et des biens devaient être à l’origine
d’une responsabilité sans faute (Jurisprudence N°54).

c- Les ouvrages publics dangereux


A partir des années 1930, le Conseil d’Etat a été sensible aux dangers présentés par
certains ouvrages publics. De ces dangers, il résulte, en cas de dommage, une responsabilité
sans faute au profit des usagers, des ouvrages et des tiers.
Cependant, longtemps, l’illustration des ouvrages publics dangereux a été fournie par les
ouvrages de transport et de distribution de l’électricité (Jurisprudence N°-55), du gaz
(Jurisprudence N°56) et de l’eau (Jurisprudence N°67)
Depuis 1973, s’ajoutent à ces ouvrages publics dangereux, les ouvrages tels, certains
tronçons de route qui, par eux-mêmes, présentent le caractère d’un ouvrage
exceptionnellement dangereux et cela en raison de la gravité exceptionnelle des risques
auxquels, ces usagers sont exposés du fait de leurs conceptions même (jurisprudence n°-58/-
59). La chute mortelle d’une fille dans un trou creusé et non recouvert par l’autorité
municipale (Jurisprudence n°-60).

b- Les Produits Sanguins


Ils sont appréciés comme devant être à l’origine d’une responsabilité sans faute des
centres de transfusions sanguines en raison de danger de contamination notamment par le
virus du sida auquel se traverse exceptionnellement les personnes exposées.

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


Les centres de transfusions, ayant le monopole de la collecte du sang, ont été ainsi
jugés responsables « même en l’absence des fautes, des conséquences dommageables de la
mauvaise qualité des produits. » qu’ils fournissent, eu égard tant à la mission qui leur est
confiée par la loi qu’aux risques que présentent la fourniture des produits sanguins
(jurisprudence n°61).

2- Les méthodes dangereuses


A partir de 1966, le caractère dangereux de certaines méthodes à également emporté
l’application d’un régime de responsabilité sans faute.
Les méthodes dangereuses sont des méthodes exposants des tiers à des risques.
EXEMPLE : Les services publics pénitentiaires, psychiatriques et d’Assistance
éducatives tendent à favoriser la réinsertion sociale des délinquants, des malades, des mineurs
par des mises en liberté expérimentale.
Ainsi, le traitement des malades mentaux hébergés dans les hôpitaux psychiatriques
comporte notamment des sorties d’essais destinées à les réadaptées progressivement de la vie
normal. De la même manière l’interdiction de sortir et autre mesure libérale accordée aux
détenus dans les prisons en vue de favoriser le maintien des liens familiaux et de préparer
leurs réinsertion sociale.
Ces méthodes sont de nature à faire courir des risques aux tiers. C’est pourquoi le
risque suffira à mettre en cause la responsabilité de l’administration à leur égard.
TEL EST LE CAS POUR LES DOMMAGES COMMIS PAR :
- Les mineures délinquantes jurisprudences n°62
- Les détenues bénéficiaire d’une semi-liberté jurisprudence n°63
- Les passions psychiatriques ont sorti d’essai jurisprudence n°64

C- Les Situation Dangereuses


Les personnes qui se trouvent placées, en conséquence des obligations qui leur sont faites,
dans une situation dangereuse, comportant des risques exceptionnels pour leurs personnes ou
pour leurs bien, bénéficie d’un régime de responsabilité sans faute, (jurisprudence n°65/70).
Alors que les hostilités sont ouvertes en Corée et que la ville de SEOUL est occupée par
des troupes Nord Coréenne. Le gouvernement Français avait demandé au consul de France
dans cette ville de rester à son poste. C’est bien avait été pillé sans que le gouvernement
Français ait commis une faute, le consul avait droit à réparation en raison du fait que le
gouvernement l’avait placé dans une situation qui comportait des risques exceptionnels pour
sa personne et ses biens (jurisprudence n°65/67).
De la même manière, doit être indemnisé, même en l’absence de faute, le mari d’une
infirmière auquel elle a transmis le virus du sida par lequel avait été contaminée dans
l’exercice de ses fonctions (jurisprudence n°68).

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


Enfin, la responsabilité sans faute, en matière de vaccination obligatoire peut être justifiée
par le fait que l’Etat expose les assujettis aux risques d’un accident vaccinatoire

PARAGRAPHE 2 : La Responsabilité Sans Faute du fait des Attroupements


Les fins de manifestations ou toutes autres formes de rassemblements sont propices à
des débordements.
En France, pour éviter que les victimes soit obligés de prouver une faute de l’Etat, l’article
L 2216-3 du code général des collectivités territoriales dispose que « l’Etat est civilement
responsable des dégâts et dommages résultant des crimes et délits commis, à force
ouverte (c’est-à-dire en employant la force ou la violence) ou par violence, par des
attroupements ou rassemblements armées ou non armées, soient contre les personnes,
soient contre les biens. Il peut exercer une action contre la commune lorsque la
responsabilité se celle-ci se trouve engagée. »
L’application de ces dispositions est donc subordonner à trois (3) conditions :
- Que les dommages, dont il est demandé l’indemnisation, résultent de manière directe
et certaine de crimes commis par des rassemblements ou des attroupements
précisément identifier. Ce peut être le cas s’ils ont été causés par une fraction détachée
du gros rassemblement. Peut importe l’objet ou le caractère du rassemblement :
émette, manifestation politique, insurrection, manifestation socioculturelle,
manifestation sportive, défiler traditionnelle, procession religieuse…

- Les manifestants doivent s’être livrés à des actes de violence constitutive de crimes ou
de délits (jurisprudence N°70)

- La loi n’est applicable que si des dommages invoqués résultent de manière directe et
certaine de crimes et de délits déterminés, commis par de rassemblement et des
attroupements précisément identifiés.

Cet article ne définit pas les rassemblements ou des attroupements. Cependant, la lecture
de la jurisprudence révèle qu’il y a attroupement comme, de façon préméditer ou
occasionnelle, dans un lieu public ou privé se troupe des personnes animées d’un même
esprit, groupée, tel qui est de nature à faire disparaitre la personnalité de chacun des
individus faisant parti du groupe derrière la personnalité propre celui-ci.

PARAGRAPHE 3 : La Responsabilité du Risque subit par les collaborateurs


occasionnels du service public
La jurisprudence relative à cette responsabilité a été inaugurée à l’arrêt CAMES : « l’Etat
doit garantir ses ouvriers contre le risque résultant les travaux qu’il leur fait exécuter. ».
(Jurisprudence n°71).
Cette jurisprudence pose le principe que (l’administration doit réparer les dommages
subi par ses agents soumis à des dangers dans l’exercice de leurs fonctions).

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


Inaugurée à propos d’un dommage subi par un agent de l’Etat, cette jurisprudence est
encore appliquée par le juge dans le cas du dommage subi par les collaborateurs occasionnels
du service public, c’est-à-dire les personnes qui ne font pas parti de l’administration, mais
apportent leurs concours à la collectivité (l’Etat) occasionnellement et le plus souvent
bénévolement, mais la collaboration peut être rémunérée.
Par exemple, lorsque le collaborateur occasionnel subit un dommage du fait du concours
qui apporte au service public, la responsabilité de la personne publique bénéficiaire de ce
concours est engagée à son égard et à celui de ses ayants droit sur le fondement du risque
encouru par lui du fait de sa collaboration même en l’absence de faute.

A- Les Hypothèses de Collaboration aux Services Publics


Les cas de collaboration aux services publics sont multiples. Il s’agit d’abord des
personnes qui portent secours à des personnes en danger : habitants qui participent à la lutte
contre un incendie passant qui prête main forte à l’arrestation des malfaiteurs et participe ainsi
de la police judiciaire, personnes apportant une aide à des agents de police s’efforçant
d’empêcher un suicide, baigneur qui se noie en tentant de porter secours à un enfant
(jurisprudence n°72).
Il s’agit, ensuite, de personnes qui apportent secours au service public proprement :
Habitants auxquels le maire a demandé le tire d’un feu d’artifice célébrant la fête nationale,
concours apporté à l’exécution des services publics des Douanes par un motobyliste
reconduisant à la Douane les douaniers qui avaient procéder chez lui à une perquisition et une
saisie des marchandises (Jurisprudence n°73), Maire accidenté alors qu’il travaillait
bénévolement à aménager un terrain municipale en terrain de sport. Les donneurs de sang,
bénéficient aussi du régime de responsabilité pour risque, dès lors qu’ils sont considérés
comme les collaborateurs bénévoles du service public de la santé. La collaboration au service
public peut être la conséquence d’une réquisition de l’autorité publique ou d’une initiative
prise par un administré (il s’agit d’une collaboration spontanée) (Jurisprudence n°74).
PRECISION IMPORATANTE : Si la collaboration est spontanée, la victime doit
déterminer la personne publique qui en est bénéficiaire pour diriger correctement son
action (Jurisprudence n°75).

B- Les Conditions d’Application du Régime de Responsabilité Sans faute aux


Collaborateurs Occasionnels du Service Public

ATTENTION : Pour que les dommages subis par les collaborateurs occasionnels soient
réparés sur le fondement du risque, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Le Concours apporté à l’exécution du service public doit être justifié
- Il faut que l’action du collaborateur s’incère dans une opération du service public (ce
service public peut être administratif ou industriel et commercial) (Jurisprudence
n°76)

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit


- Il faut que l’intervention soit requise par une autorité publique ou tacitement acceptée
par elle ou commandée par l’urgence ou la nécessité (Jurisprudence n°77-78)
- Il ne faut pas que la responsabilité de l’administration soit écartée par une faute de la
victime ou par un cas de force majeure
- Le Collaborateur est en principe une personne extérieure à l’administration, mais cette
condition n’est pas obligatoire, puisque le conseil d’Etat a appliqué la théorie au cas
du Maire qui travaillait hors de l’exercice de ses fonctions pour sa commune
(Jurisprudence n°79)
- la victime doit être un collaborateur effectif du service public. Autrement dit, la
collaboration doit être réelle. Dès lors, n’est pas collaborateur effectif du service
public, celui qui même avec l’intention de prêter mains fortes à la police en cas de
besoin, ne fait qu’assister à l’interpellation d’un individu sur la voix publique.

PARAGRAPHE 4 : La Responsabilité à l’égard des Victimes de dommages


accidentels
Il faut distinguer deux cas : celui des tiers (A) et celui des usagés d’ouvrage public (B)

A- A l’Egard des Tiers


C’est dans les années 1950 qu’à été explicitement consacrée la règle jurisprudentielle
en vertu de laquelle les personnes ayant la qualité de tiers (c’est-à-dire les personnes qui
sont étrangères, qui n’ont pas de rapports directs avec les travaux ou les ouvrages
qui, passive, ne retire de ce travaux ou ouvrages aucun avantage) par rapport à un
ouvrage public ou un chantier de travaux public sont protégés les risques de dommages
procédant de l’ouvrage ou des travaux par un régime de responsabilité sans faute. Ils
suffisent qu’ils établissent le lien de causalité entre le travail ou l’ouvrage et le dommage.

B- A l’Egard des Usagés des Ouvrages Publics


Pour les usagés de l’ouvrage public, le régime de responsabilité reste en effet fondé sur la
faute, mais a été aménagé par un système de présomption de faute. Dès lors, c’est à
l’administration qu’il appartiendra de prouver l’absence de tout défaut d’entretien normal de
tout ouvrage ou de tout autre faute de l’exécution des travaux
La personne publique mis en cause peut échappée à toute condamnation si elle établit
l’absence de défaut d’entretien normal, c’est-à-dire si elle montre qu’elle a fait tout ce qui
était en son pouvoir, tout ce qui lui incombait normalement. C’est à elle d’en faire la
démonstration et non à la victime :
Exemple : Un entretien consiste notamment à assurer une signalisation de danger de
route.
Une jurisprudence massive illustre comment la responsabilité du maitre de l’ouvrage
(personne pour le compte de laquelle les travaux sont effectués), de l’entrepreneur (la
personne qui s’engage à exécuter les travaux au profit de l’autre ou du concessionnaire

Loïck NDZELE, Etudiant Chercheur en Droit

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