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SEMESTRE
4
Enseignant : Serge Rock MOKOKO, Docteur en Droit
Public
Etudiant : NDZELE EMEYA Nazphy Loïck
Niveau : Licence II
Il faut savoir que le mot responsabilité possède en droit des sens différents. Ainsi, il
peut s’agir de la responsabilité politique ou de la responsabilité pénale.
La responsabilité administrative vise la responsabilité civile qui oblige, sous certaines
conditions, l’auteur d’un dommage à le réparé. Autrement dit, c’est une responsabilité qui se
traduit par l’obligation pour des personnes publiques de réparer les conséquences
dommageables des faits dont elles doivent répondre.
A- Un Préjudice incertain
Le droit à la séparation des dommages causés par l’activité de l’administration n’est
possible que si le préjudice est certain.
En conséquence, il ne peut ni avoir droit à réparation en absence de certitude de préjudice
provoqué (Jurisprudence N°4 .CE).
ATTENTION : Il convient de relever que le préjudice futur peut être certain. Ainsi,
un candidat irrégulièrement évincé d’un examen de la fonction publique pourra être
indemnisé. Encore fautive de la victime ait un espoir raisonnable qu’elle avait d’un avantage
futur. Exemple : Un diagnostic erroné fait perdre aux malades la chance qui avaient de guérir
ou d’éviter une infirmité (Jurisprudence N°5). Ce type de dommage est aléatoire certes, ce
qui ne signifie pas qu’il n’est pas certain : la faute de l’administration a incontestablement nui
à la victime.
A- LA CAUSE DIRECTE
La responsabilité de la personne à qui la réparation est demandée, ne peut être engagée
que si le fait qu’on lui impute a été la cause directe du préjudice. En terme simple, le droit à
réparation est ouvert que si la preuve d’un lien de causalité suffisamment directe entre le
dommage et le fait dommageable est établi (Jurisprudence N°13).
Le fait dommageable peut consister dans une faute ou dans agissement non fautif de
l’administration. Mais, quel que soit le régime de responsabilité, la victime doit montrer
l’existence de cette relation de cause à effet. Cette exigence ne pose pas de problème lorsque
la causalité du dommage est évidente (Jurisprudence N°14).
a- La faute de la victime
Le comportement de la victime du dommage peut être une cause de d’exonération totale
ou partielle de la responsabilité de l’administration.
Cette exonération trouve son fondement dans l’adage « nul ne peut invoquer sa
propre turpitude. » Si le dommage procède exclusivement de la faute de la victime,
l’administration bénéficie d’une exonération totale de la responsabilité (Jurisprudence
N°15).
Si, en revanche, la victime du dommage à contribuer avec l’administration du dommage,
la responsabilité est partagée entre la victime et l’administration.
La faute de la victime peut, par exemple, consister, en une imprudence, un non
respect des panneaux de signalisation routier, un excès de vitesse, ou un défaut de
surveillance des parents. (Jurisprudence N°16).
b- Le fait du tiers
d- Le Cas Fortuit
Ainsi que relève le Professeur CHAPUS. Il est important de distinguer force majeure et
le cas fortuit. Imprévisible et irrésistible, ce dernier se distingue de la force majeure par le fait
qu’il n’est pas étranger au défendeur (l’administration.). Le cas fortuit correspond à une
hypothèse spécifique, assimilable à cause inconnue. On ne sait pas qu’el est l’origine du
dommage (Jurisprudence n°19).
En conséquence, le cas fortuit est exonératoire en cas de responsabilité pour faute :
Personne ne peut prouver que l’administration a commis une faute, elle a pris toutes les
précautions nécessaires et pour tant à une cause inconnue, il y a eu dysfonctionnement
Cependant, il faut faire remarquer que le cas fortuit ne peut avoir un effet
exonératoire que lorsque la responsabilité de l’administration est conditionnée par sa
faute, mais il ne constitue pas une circonstance exonératoire en cas de responsabilité
sans faute. EXEMPLE 1 : Eclatement d’un pneu d’un véhicule administratif qui provoque
un accident constitue un cas fortuit. La responsabilité de l’administration est engagée sur le
fondement de l’administration sans faute.
EXEMPLE 2 : La rupture du barrage de MALPASSE en 1959 qui avait fait 423 morts
fournit l’exemple le plus connue de cas fortuit. Le conseil d’Etat avait conclue que la cause de
la rupture, était certes mystérieuse, imprévisible, irrésistible, mais pas pour autant extérieure
au barrage. Il avait attribué donc sa cause à un cas fortuit et avait indemnisé les victimes de
l’administration (Jurisprudence n°20).
Le principe ancien subsiste ici : l’évaluation des dommages causés aux biens
doit « être faite à la date où, leur cause ayant pris fin et leur étendue étant connue, il
pouvait être procédés aux travaux destinés à les réparer ». (Jurisprudence n°24 CE., 21
Mars 1947, Compagnie des eaux …). Autrement dit, les dommages causés aux biens
doivent être évalués à la date de leur réalisation et non du jugement.
Cependant, il convient de relever que ce principe est assorti d’un correctif qui permet
de rapprocher la date d’évaluation et celle de l’allocation des dommages er intérêts. En effet,
si pour une cause indépendante de sa volonté (exemple : impossibilité financière de faire
exécuter les travaux, attente d’une expertise), la victime n’a été en mesure de faire
procéder sans délai aux travaux de réparation ou de remplacement du bien détruit,
l’évaluation est reportée à la date où l’exécution de ces travaux ou le remplacement du bien
est devenu possible.
ATTENTION : Cependant, il faut s’en presser de faire remarquer que tous les types de
fautes n’engagent pas nécessairement la responsabilité de l’Etat.
En effet, il faut que la faute soit illégale c’est-à-dire qu’elle constitue un manquement de
l’administration à une obligation d’agir ou au contraire de s’abstenir. Il faut également
qu’elle soit à l’origine du dommage.
Pour savoir si un manquement de l’administration est de nature à engager sa
responsabilité.
Il convient d’examiner successivement la faute (SECTION I) et l’éventuelle répartition
de la responsabilité entre l’administration et ses agents (SECTION II).
SECTION I : LA FAUTE
C- : L’inégalité
Lorsque l’administration prend une décision illégale, c’est-à-dire qui n’est pas
conforme au droit.
L’inégalité de la décision administrative entraine la responsabilité de l’administration.
Cette illégalité est ainsi soumise à une double sanction :
- L’annulation de l’acte administratif illégale.
- L’engagement de la responsabilité de l’administration si l’inégalité à causer un
préjudice direct et certain.
Lorsque la décision administrative est légale, la responsabilité de l’administration ne peut
être engagée que sur le fondement de la faute. En revanche, elle peut l’être sans faute dans le
cas admis par la législation ou par jurisprudence, ainsi que nous le verrons dans le chapitre 3
de cette leçon.
A- La Faute Simple
Toute faute engage la responsabilité de l’administration. Autrement dit, tout
dysfonctionnement (mauvais fonctionnement du service public) est susceptible d’engager
cette responsabilité. De ce fait, le juge administratif a restreint dans lequel il exige la preuve
d’une faute lourde.
B- La Faute Lourde (L’Exception)
La faute Lourde est une faute qui est plus grave que la faute simple (on saura qu’une
faute est lourde quand le juge l’aura appréciée comme telle).
(En conséquence, cette définition n’apporte rien)
A- La Faute Personnelle
La faute personnelle est la faute qui se détache du service, des fonctions,
suffisamment pour que le juge judiciaire ait compétence pour la constatée et en tirée les
conséquences sont portés une appréciation sur le fonctionnement proprement de
l’administration. En d’autres termes, la faute personnelle est une faute qui révèle, selon
Edouard ALFEIRIEUR « L’homme avec ses faiblesses, ses passions, ses imprudences »
et non « un administrateur plus ou moins sujet à erreur. ».
Cependant, il est important de relever qu’il n’est pas aisé d’appliquer la distinction entre la
faute de service et la faute personnelle. Cette dernière, ne saurait être qu’exceptionnelle
compte tenue de la nature des fonctions administratives et des liens qui unissent l’agent à
l’administration.
Trois (3) séries de cas apparaissent dans la jurisprudence pour identifier la Faute
Personnelle.
B- La Faute de Service
Il faut s’empresser de relever qu’il est difficile de définir la faute de service tant sa
diversité est grande. L’expression est, elle-même d’ailleurs médiocre et il serait préférable de
parler selon Morad-Deviller de « Fonctionnement défectueux du service » ou de « Faute
commise dans l’exercice du service » (Droit Administratif, 15e édition, 2017, page 875).
En effet, il convient d’observer que la faute est commise à l’occasion d’action
effectuée pour le compte de l’administration.
En d’autres termes, il y a faute de service, selon EDOUARD LAFERIERE, « si
l’acte dommageable est impersonnel » ou s’il relève seulement un « administrateur plus
ou moins sujet à erreur ».
a- Les Explosifs
Ils ont donné au Conseil d’Etat l’occasion d’inaugurer en 1919 si la jurisprudence en
matière de responsabilité du fait des choses dangereuses
A l’origine de cette responsabilité, il y a l’explosion en 1919 du fort de la Courneuve
(Caserne) qui contenait les dépôts de munissions. Les explosions avaient ravagé les alentours
et avaient provoqué les dizaines de morts.
Bien qu’aucune n’ait été rapprochée, le Conseil d’Etat avait admit la responsabilité sans
faute de l’Etat (Jurisprudence N°53).
- Les manifestants doivent s’être livrés à des actes de violence constitutive de crimes ou
de délits (jurisprudence N°70)
- La loi n’est applicable que si des dommages invoqués résultent de manière directe et
certaine de crimes et de délits déterminés, commis par de rassemblement et des
attroupements précisément identifiés.
Cet article ne définit pas les rassemblements ou des attroupements. Cependant, la lecture
de la jurisprudence révèle qu’il y a attroupement comme, de façon préméditer ou
occasionnelle, dans un lieu public ou privé se troupe des personnes animées d’un même
esprit, groupée, tel qui est de nature à faire disparaitre la personnalité de chacun des
individus faisant parti du groupe derrière la personnalité propre celui-ci.
ATTENTION : Pour que les dommages subis par les collaborateurs occasionnels soient
réparés sur le fondement du risque, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Le Concours apporté à l’exécution du service public doit être justifié
- Il faut que l’action du collaborateur s’incère dans une opération du service public (ce
service public peut être administratif ou industriel et commercial) (Jurisprudence
n°76)