Vous êtes sur la page 1sur 84

COURS DE RELATIONS JURIDIQUE APPROFONDIES

RÉVISIONS
 Le contrat de travail
 Le contrat à durée déterminée
 Le contrat à durée indéterminée
 Le contrat de travail temporaire
 Le contrat de travail à temps partiel
 Le contrat stage-école
 Le contrat de qualification professionnelle
 Le contrat d’apprentissage
 Le contrat à l’essai
 Le salaire et ses accessoires
 La suspension du travail
 Les congés payés

INTRODUCTION
Le droit se définit comme l’ensemble des règles de conduite socialement éditées et
sanctionnées qui s’imposent aux règles de la société. C’est donc l’ensemble des règles qui
régissent les rapports des hommes entre eux. Il sert à pacifier les rapports entre les individus
et à organiser la société de sorte à protéger les intérêts indispensables à la vie en commun. Le
droit est donc l’assise de l’ordre social.
La société est la réunion d’hommes vivants en groupe sous des règles communes. L’être
humain est constamment en relation avec ses semblables et va provoquer une infinité de
relations avec autrui. Il crée donc un lien juridique encore appelé relation juridique.
La relation juridique est donc le lien qui s’établit entre des individus et qui génère des effets
juridiques. Ces liens peuvent être des liens familiaux, des liens administratifs, contractuels ou
amicaux. Ces liens peuvent être de droit ou de faits, ils peuvent naître d’actes juridiques ou de
faits juridiques. La relation juridique existe donc dans tous les domaines et tous les champs du
droit. Elle existe entre personnes physiques ou personnes morales, aussi entre une entité et un
bien.
La relation juridique est basée sur certains éléments justifiant son importance. Il s’agit des
éléments de base de la relation juridique.
I. Le sujet de droit
Il n’y a pas de relation juridique sans sujet de droit.
Le sujet de droit est une personne physique ou morale qui a l’aptitude d’être titulaire d’un
droit ou d’une obligation. Une personne physique au sens du droit est un être humain auquel
est attribué la jouissance du droit. Une personne morale est au sens du droit un groupement de
personne(corporation) ou de masse de biens(établissement) ayant un certain but laquelle le

1
droit confère la jouissance et l’exercice de droit civil et dont l’existence est indépendante des
personnes qui la créent.
La personne morale peut être de droit privé ou de droit public. En droit privé, les personnes
morales sont soit civiles ((association, fondation) soit commerciales (société commerciale) .
En droit public, on distingue les personnes du droit interne (collectivités territoriales,
établissement public, Etat, les institutions etc…)
En droit international on peut citer les organisations, les institutions financières, les ONG
internationales, les Etats.
Entre ces acteurs se créent un rapport de droit qui donne le droit à l’un d’exiger de l’autre,
l’accomplissement d’un devoir juridique.

II. Les sources de la relation juridique


La relation juridique peut naitre d’un acte juridique ou d’un fait juridique.
A. L’acte juridique
C’est une manifestation de volonté implicite ou explicite qui produit l’effet juridique
correspondant à la volonté exprimée (une création, un transfert, extinction d’un droit)
On distingue les actes unilatéraux, bilatéraux et multilatéraux.
L’acte unilatéral traduit l’émanation d’une seule volonté (le testament, reconnaissance de
paternité). L’acte bilatéral exprime la manifestation de deux (2) volontés (associations,
sociétés)
B. Le fait juridique
C’est un évènement auquel sont rattachés des effets de droit. Cet évènement peut être voulu
ou pas mais est définit par la loi comme générant des effets de droit. On distingue donc les
faits juridiques volontaires et les faits juridiques involontaires.
Les faits juridiques involontaires sont des circonstances qui vont produire des effets non
recherchés. Ils se regroupent en trois (3) catégories :
 Les faits biologiques (la naissance, la mort, les grossesses, la majorité, la vieillesse) ;
 Les faits physiques ou naturels : Ce sont des évènements naturels qui empêchent une
personne d’accomplir ses obligations et qui donnent lieu à des conséquences
juridiques. Ils sont qualifiés généralement de cas de force majeur.
 L’écoulement du délai : Il génère des conséquences juridiques. Il peut s’agir d’une
prescription acquisitive (acquisition de droit) ou de prescription extinctive (extinction
de droit).

2
Les faits juridiques volontaires sont des faits voulus par l’auteur mais qui génèrent des
conséquences juridiques non voulues par l’auteur. Quand les conséquences sont voulues, on
parle de délit ; quand elles ne sont pas voulues, on parle de quasi-délit.
On peut classer les faits juridiques volontaires en deux (02) catégories :
 Les faits générateurs de droit qui permettent d’obtenir les droits subjectifs ;
 Les faits générateurs d’obligation qui entrainent pour l’auteur une obligation.

III. Les sanctions


La sanction est la conséquence rattachée à la violation par une personne. Elle peut être civile,
pénale ou administrative. La sanction civile astreint à une obligation sociale ou contractuelle.
Elle a pour objectif de réparer, de rétablir la situation dans la mesure du possible. La sanction
pénale quant à elle est imposée par la puissance publique et est instaurée par
Elle répond à l’objectif de répression, de comportement prévu par la loi : C’est le bras de la
justice.
La sanction administrative est le résultat de l’intervention de l’Etat en tant qu’administration.
C’est l’appel prononcé par l’Etat contre un administré en raison d’une violation de droit
public (retrait du permis de conduire).
Au travers de tous ces éléments, la relation juridique couvre une pluralité de champs tels que
les rapports particuliers et les rapports administratifs. On retrouve la relation juridique dans le
droit du travail à travers le lien entre un salarié et son employé, dans le droit de famille à
travers le lien entre un père et son enfant ou entre les époux, dans le droit des affaires à travers
la relation entre deux partenaires, dans le droit pénal à travers la relation entre l’auteur du
crime et l’Etat, dans le droit public à travers le lien entre l’Etat et les administrations.
La relation juridique approfondie nous amènera à visiter ces différents espaces juridiques en
vue de cerner les contours des relations qui en constituent les bases. Dans notre cours, nous
nous focaliserons sur la responsabilité civile découlant des faits juridiques et sur la sécurité
sociale découlant sur les relations de travail.

3
PREMIERE PARTIE : LA RELATION JURIDIQUE DANS LE DROIT DE LA
RESPONSABILITE CIVILE

La responsabilité civile est une boucle du droit qui régit la réparation du préjudice causé à
autrui par une personne à la différence de la responsabilité pénale qui vise à sanctionner
l’auteur du comportement délictueux, la responsabilité civile a pour fonction de réparer un
ouvrage : elle oblige à réparer le préjudice que l’on a causé à autrui.
Elle trouve son fondement dans l’article 1382 qui dispose que : « Tout fait quelconque de
l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le
réparer ». La responsabilité civile découle donc d’un fait générateur qui peut être un fait
personnel, un fait d’autrui dont on a la charge ou un fait des choses dont on a la garde.
Pour préciser la notion de responsabilité civile, il convient de la distinguer des notions
voisines telles que la responsabilité morale et la responsabilité pénale.

 La responsabilité morale

Être responsable moralement, c’est répondre devant Dieu et devant sa conscience. Cela exclut
l’examen de l’état d’âme.
La difficulté ici est que le même acte peut engager la responsabilité morale d’une personne et
non celle d’une autre dont le sens moral est moins affiné.
Le préjudice n’est pas une condition : la simple pensée suffit à engager une responsabilité
morale. Lorsqu’il y a dommage, il y a réparation si la conscience de l’individu reprouve son
attitude. A la différence de la responsabilité morale, la responsabilité juridique n’existe pas
sans une action, une abstention et un préjudice.

 La responsabilité pénale

Elle n’est engagée que lorsque la pensée de nuire est extériorisée Cette action doit causer un
préjudice soit à la société soit à un individu. La responsabilité pénale s’appréhende comme
une sanction plutôt qu’une réparation. Le mis en cause écopera d’un emprisonnement, des
travaux d’intérêt général ou d’une amende selon la gravité du trouble social engendré.

 La responsabilité civile

A la différence de la responsabilité pénale, la responsabilité civile découle non d’un préjudice


social, mais d’un dommage privé. L’objectif ici n’est pas de sanctionner mais de réparer. La
réparation est proportionnelle à l’importance du dommage. Peu importe la conscience de
l’individu (responsabilité morale), l’on procède à un examen objectif qui consiste à rechercher
comment une autre personne se serait conduite dans les mêmes circonstances.

4
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA RESPONSABILITE CIVILE
Une personne est civilement responsable quand elle est tenue de réparer un dommage par
autrui. Pour que l’on puisse parler de responsabilité civile il faut qu’il ait un dommage subi,
un fait générateur et un lien de causalité entre le fait générateur et le dommage.
Au-delà des conditions constitutives de la responsabilité civile, le domaine de la
responsabilité englobe l’aspect contractuel et l’aspect délictuel. Dans ce chapitre, nous
étudierons les différentes formes de responsabilité civile.

SECTION 1 : CONDITIONS CONSTITUTIVES DE LA RESPONSABILITE CIVILE


Pour qu’il ait responsabilité civile trois conditions doivent être réunies.
Paragraphe 1 (exposé 1) : la faute
C’est l’attitude d’une personne qui par négligence ou malveillance ne respecte pas ses
engagements contractuels ou son devoir de ne pas causer à autrui un dommage. C’est donc un
fait illicite imputable à son auteur. Il tes constitué d’un élément matériel, un élément illégal et
un élément d’expression de la volonté.
I. Généralités sur la faute
A. Eléments constitutifs de la faute
1. Elément matériel
La faute est un fait, ce qui suppose une action. Art. 1382 nous parle de fait qui cause à autrui
un dommage. Cela peut être physique ou psychologique, on parle de faute par action. L’action
est un acte positif mais la faute peut également découler d’une absence d’action, on parle de
faute par omission ou d’abstention.
L’abstention est punitive si elle est faite avec une intention de nuire. Il peut s’agir d’un refus
de porter secours, de donner conseil ou renseignement, de l’inexécution d’une obligation
d’agir. L’abstention peut se faire dans l’action ou peut être pure et simple. Un automobiliste
qui cause un accident par l’omission d’allumer ses phares comment une abstention dans
l’action.
Le refus de porter assistance est une abstention pure et simple.
2. Elément légal
La faute ici est une transgression :
- D’une règle légale
- D’une règle coutumière (d’un usage entre professionnel, règle de jeu)
- De la morale sociale.

3. Elément d’expression de la volonté

5
Cet élément pose le problème de l’imputabilité de la faute à son auteur. Pour qu’une faute soit
imputable il faut que l’auteur soit conscient de son fait.

B. Le degré de la faute
1. Faute intentionnelle
C’est faute dans laquelle l’auteur, sacrifiant en pleine connaissance de cause l’intérêt de la
victime, a pris volontairement un risque et accepté l’éventualité du préjudice. Cette faute
s’apprécie in concerto.
2. Faute non intentionnelle
L’auteur du dommage n’a pas voulu la réalisation du préjudice, il a juste commis une erreur
par imprudence ou par négligence. Elle s’apprécie in abstracto. Cela veut dire que pour juger
de la culpabilité de l’auteur il sera mis en situation de bon père de famille. Ainsi, le juge se
basera sur ce qu’aurait fait une autre personne placée dans les mêmes conditions.
3. Faute inexécutable
C’est une faute qui rejoint la faute intentionnelle mais qui est considéré encore plus grave du
fait des informations relatives à son auteur. (Exemples : un médecin prescrivant du glucose à
un diabétique. Un motocycliste qui grille un feu rouge…).
4. Faute lourde et faute grave
(Voir cours de droit de travail)

C. La preuve de la faute
Celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. C’est le demandeur en justice
qui la preuve de la faute subie. Réciproquement, celui qui se prétend libéré d’une faute ou
obligation doit justifier le paiement ou fait qui a éteint son obligation.
La preuve de l’acte juridique doit résulter d’un écrit. Mais endroit commercial, la preuve se
fait par tous moyens.
D. Les moyens de défense de l’auteur de la faute
Le défendeur peut contester la prétention formulée contre lui ou alléguer de nouveaux faits
qui renverseraient la situation en en apportant la preuve. Mais au-delà de cette défense, il peut
exister des causes d’exonération qui le libèrent de toute responsabilité.
1. La force majeure
A l’impossible nul n’est tenu, ainsi, lorsqu’un évènement extérieur, imprévisible, irrésistible,
insurmontable et indépendant de la volonté de l’auteur survient, l’exécution de l’obligation
devient impossible.
2. L’état de nécessité

6
Ici une personne commet volontairement une infraction afin d’éviter pour elle-même un état
plus grave ou imminent. (Exemple : on peut blesser autrui pour le sauver. Un pompier peut
pénétrer par effraction dans la maison d’autrui pour arrêter un incendie. Une femme vole du
pain pour nourrir son enfant qui n’a pas mangé depuis des jours.).
L’état de nécessité n’est pas retenu pour les squatteurs ou les sans-abris dans le cadre
exceptionnel du logement.
3. Le consentement de la victime
Le consentement de la victime est exonératoire en cas de dommage corporel.
4. Acceptation du risque
Dans la pratique du sport il est permis un certain nombre de dommage. Par contre les
brutalités sont non admises. L’acceptation du risque est admise dans le cas d’une personne
voyant l’état d’un véhicule et décide de l’emprunter.
5. L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime
Celui qui commet un dommage dans l’exécution de la loi n’est pas responsable. Celui qui
accomplit un acte sous le commandement de l’autorité légitime n’est pas responsable de ses
actes.
Il n’y a donc ni crime ni délit lorsque l’homicide ou les coups et blessures sont ordonnés par
la loi ou par l’autorité légitime. Il en est de même pour le médecin qui dénonce une maladie
transmissible. Il ne peut être accusé de violation de secret professionnel.
6. La légitime défense
C’est le cas de celui qui riposte à une agression illégitime. Elle est admise généralement en
cas de coups et blessures à condition que :
 L’attaque doit être actuelle et imminente ;
 L’attaque doit être injuste ;
 La riposte doit être proportionnée à l’attaque : les pièges contre les personnes ne sont
pas admis. Ils donnent lieu à des condamnations (clôture électrifiée, disjoncteur piégé,
porte piégée…).

Paragraphe 2 : le préjudice
Dans le langage juridique actuel, préjudice signifie dommage, c’est-à-dire atteinte matérielle,
corporelle ou morale subie par une personne par le fait d’un tier. Pour qu’il soit réparable, le
préjudice doit être certain c’est-à-dire qu’il n’y a pas de doute sur son arrivé. Il n’est pas
nécessaire qu’il soit actuel, il peut être futur. Ainsi, la jurisprudence indemnise la perte d’une
chance. Le préjudice ne doit pas avoir été déjà réparé. La victime ne peut obtenir réparation
qu’une seule fois.
Il existe trois types de préjudices et deux types de victimes.

7
A. Les différents types de préjudices
1. Préjudice matériel
C’est l’atteinte à une valeur patrimoniale, destruction ou détérioration d’objet corporel, perte
économique.
2. Préjudice moral
Il s’agit de l’atteinte au droit de la personnalité et le préjudice d’affection (chagrin causé par la
perte d’un être cher). L’argent ne peut réparer toutes les douleurs mais peut adoucir la vie.
3. Préjudice corporel
Atteinte à l’intégrité physique d’une personne. Ici l’auteur paie le pretium doloris, c’est-à-dire
le prix de la douleur, des souffrances physiques ou morales éprouvé par la victime. En matière
corporelle le préjudice revêt plusieurs formes :
 Préjudice d’agrément qui entraine la privation de joie d’existence (ex : impossibilité
de s’adonner à une activité qu’on avait l’habitude de pratiquer).
 Préjudice esthétique
 Préjudice juvénile
 Etc. …

B. Les victimes du préjudice


La victime directe est celle qui subit directement le préjudice. Cependant, une faute peut
causer à d’autres un préjudice indirect : ce sont des victimes par ricochet. Ce sont les parents
ou alliés et les non apparentés (la fiancée, la pupille, filleul, les concubins).

Paragraphe 3 : lien de causalité entre la faute et le dommage


La faute doit avoir été la cause du dommage. Elle est l’événement qui a joué un rôle
prépondérant dans l’avènement du préjudice. Mais il peut arriver qu’il y ait plusieurs
événements à l’origine du préjudice. Dans ce cas les auteurs seront condamnés in solidum. Il
y a obligation in solidum quand plusieurs personnes sont tenues chacune pour le tout envers la
victime sans qu’il y ait lieu de compartimenter la responsabilité. Elle constitue une garantie de
solvabilité pour la victime.

SECTION II : LES DIFFERENTS TYPES DE RESPONSABILITE CIVILE


Paragraphe 1 : la responsabilité contractuelle
Le contrat est une source d’exécution d’obligation. L’inexécution de cette obligation entraine
donc la responsabilité contractuelle. La responsabilité contractuelle est l’obligation de réparer
un préjudice issu de l’inexécution d’une obligation né d’un contrat. Deux conditions sont
requises pour qu’une responsabilité soit contractuelle.

8
A. L’existence d’un contrat entre l’auteur du dommage et la victime
Il n’y a pas de responsabilité contractuelle sans contrat préalable. La question qui se pose est
celle de savoir quel type de contrat peut entrainer une responsabilité.
Le contrat à titre onéreux engage automatiquement la responsabilité en cas de l’inexécution
des obligations mais dans le cadre des contrats à titre gratuit les actes bénévoles peuvent être
exonératoires dans certains cas. Dans le cas des véhicules terrestres (VTM) les actes
bénévoles ne sont pas considérés comme des contrats. Ainsi, en cas d’accident de VTM il n’y
a pas de responsabilité contractuelle. Par ailleurs, dans le cadre d’un acte d’assistance à autrui
la responsabilité de l’assistant n’est pas engagée si la victime est la bénéficiaire de
l’assistance.
Le contrat pour engager la responsabilité contractuelle doit être valable. Ainsi, lorsque le
contrat est nul la responsabilité du co-contractant n’est pas engagée. En cas de promesse de
mariage, la rupture de la relation n’engage pas la responsabilité contractuelle du fiancé. La
seule responsabilité pouvant être engagée est la responsabilité civile. Enfin, le contrat doit
exister entre l’auteur du dommage et la victime. Les co-auteurs de la faute ayant entrainé
l’inexécution des obligations du co-contractant ne peuvent engager une responsabilité
contractuelle. La responsabilité dans ce dernier cas sera délictuelle.
B. Nécessité d’un dommage résultant
Il faut un lien de causalité entre le contrat et le dommage. Autrement dit, le dommage doit
résulter de l’inexécution par le débiteur de l’obligation que ce dernier a consenti à la
conclusion. (fin des cours saisis)
Paragraphe 2 : la responsabilité délictuelle
La responsabilité civile délictuelle est une branche du droit qui régit les situations où une
personne cause injustement un préjudice à autrui. Elle se distingue de la responsabilité
contractuelle et de la responsabilité pénale. Dans cet exposé, nous allons examiner les
définitions et les fondements de la responsabilité civile délictuelle, ainsi que les conditions
constitutives de cette responsabilité.
A. Définition et fondements de la responsabilité civile délictuelle
La responsabilité civile délictuelle désigne l’obligation pour une personne de réparer le
dommage qu'elle a causé à autrui. Elle est mise en œuvre lorsque trois éléments sont réunis :
une faute, un dommage et un lien de causalité direct entre la faute et le dommage.
La responsabilité civile délictuelle est fondée sur la faute civile, c’est-à-dire d’un fait à
l’origine d’un dommage. Elle peut être intentionnelle ou non. Les animaux dont on est
propriétaire ou que l’on a sous sa garde, les bâtiments dont on est propriétaire et qui ont causé
des dommages par leur ruine, leur défaut d’entretien ou un vice de construction sont des
exemples de fautes
Les évolutions du droit sur la responsabilité civile ont conduit à une objectivation de la faute
et une collectivisation des risques.

9
B. Conditions constitutives de la responsabilité civile délictuelle
1. Responsabilité pour faute
Pour engager la responsabilité civile délictuelle d'une personne, il faut trois éléments : une
faute, un dommage et un lien de causalité direct entre la faute et le dommage. La faute peut
être intentionnelle ou non. La responsabilité pour faute suppose l'existence d'une faute civile,
c’est-à-dire d’un fait à l’origine d’un dommage
2. Responsabilité sans faute
La responsabilité sans faute est une responsabilité qui ne suppose pas l'existence d'une faute.
Elle est mise en œuvre dans des cas spécifiques, tels que la responsabilité du fait des choses,
la responsabilité du fait d'autrui, ou encore la responsabilité pour risque. Dans ces cas, la
responsabilité est engagée même en l'absence de faute de la part de la personne responsable
En conclusion, la responsabilité civile délictuelle est une branche du droit qui régit les
situations où une personne cause injustement un préjudice à autrui. Elle est mise en œuvre
lorsque trois éléments sont réunis : une faute, un dommage et un lien de causalité direct entre
la faute et le dommage. La responsabilité civile délictuelle peut être engagée pour faute ou
sans faute. Les évolutions du droit sur la responsabilité civile ont conduit à une objectivation
de la faute et une collectivisation des risques. Les conditions constitutives de la responsabilité
civile délictuelle sont importantes à comprendre pour les étudiants en droit, car elles
permettent de déterminer les obligations des parties en cas de préjudice causé à autrui.

Bonjour les amis, j’espère que vous allez bien. Le prof demande que j’ajoute les exposés
suivants, conformément au plan de présentation :
EXPOSE 3 : LA RESPONSABILITE SOCIETALE
I. Les différents modes d’extinction de crédit
A. Les modes d’extinction du crédit avec paiement
B. Les modes d’extinction du crédit sans paiement
II. Les conditions et effets
A. Les modes d’extinction du crédit avec paiement
B. Les modes d’extinction du crédit sans paiement

EXPOSE 2 : LA RESPONSABILIE PENALE


I. Engagement de la responsabilité pénale
A. Le fait générateur
B. L’action pénale
II. La répression des infractions pénales
A. La répression des infractions commises par les personnes physiques
B. La répression des infractions commises par les personnes morales

10
EXPOSE 4 : LA RESPONSABILITE DISCIPLINAIRE

I. Les sources de la responsabilité disciplinaire


A. Le secteur public
B. Le secteur privé
II. La procédure disciplinaire
A. Les fautes
B. Les sanctions

Il y a aussi ces deux exposés où il manque certaines parties :


EXPOSE 1 : LA RESPONSABILITE DU FAIT PERSONNEL
I. A. Caractéristiques de la responsabilité

LA RESPONSABILITE DU FAIT DES CHOSES


II. A. Indemnisation de la victime et différentes formes de réparation

EXPOSE 5 : DIFFERENCES ENTRE RESPONSABILITE CIVILE ET LES


RESPONSABILITES MORALE, SOCIETALE, PENALE ET DISCIPLINAIRE

INTRODUCTION
La responsabilité est un terme qui peut avoir plusieurs significations. Lorsqu'elle est juridique,
elle peut être civile, pénale ou disciplinaire. En dehors du domaine juridique, elle peut être
éthique, morale, sociétale, pédagogique, éducative, déontologique, etc. Dans le contexte
juridique, la responsabilité civile permet de réparer un préjudice pour des dommages causés à
un tiers, tandis que la responsabilité pénale oblige l'auteur ou le complice d'une infraction
délictueuse à répondre de ses actes devant la société. Quant à la responsabilité disciplinaire,
elle est liée à la violation des règles professionnelles ou déontologiques. La responsabilité
morale est la conscience que chacun a de sa propre conduite, de ses actes et de leurs
conséquences. La responsabilité sociétale est une démarche volontaire d’une entreprise pour
améliorer son impact sur la société et l’environnement.
Des lors, quelle différence fait-on entre la responsabilité civile et les responsabilités : morale,
sociétale, pénale et disciplinaire. Afin de répondre à la problématique posée, il serait
intéressant d’étudier en premier lieu, la différence entre responsabilité civile et responsabilité
juridique. Puis en second lieu, la différence entre responsabilité civile et responsabilité
éthique.
11
I. Différence entre responsabilité civile et responsabilité juridique
A. Distinction entre responsabilité civile et responsabilité pénale
La responsabilité civile et la responsabilité pénale sont deux notions distinctes en droit. Voici
les principales différences entre ces deux types de responsabilité :
Responsabilité civile :
 Elle vise à réparer un dommage subi par autrui ;
 Elle est mise en jeu dans les cas où il y a une faute ;
 Elle est un mécanisme juridique en vertu duquel toute personne qui commet une faute
doit indemniser la victime à concurrence du préjudice subi par cette dernière ;
 Elle a une vocation indemnitaire ;
 Elle est régie par le Code civil.
Responsabilité pénale:
 Elle a pour finalité de réprimer l'auteur des faits ;
 Elle est mise en jeu dans les cas où il y a une infraction délictueuse ;
 Elle est un mécanisme juridique qui oblige l’auteur ou le complice d’une infraction
délictueuse à répondre de ses actes devant la société ;
 Elle a une vocation "sanctionnatrice" ;
 Elle est régie par le Code pénal.
En résumé, la responsabilité civile vise à réparer un dommage subi par autrui, tandis que la
responsabilité pénale a pour finalité de réprimer l'auteur des faits. La responsabilité civile est
mise en jeu dans les cas où il y a une faute, tandis que la responsabilité pénale est mise en jeu
dans les cas où il y a une infraction délictueuse. La responsabilité civile a une vocation
indemnitaire, tandis que la responsabilité pénale a une vocation "sanctionnatrice".

B. Distinction entre responsabilité civile et responsabilité disciplinaire


La responsabilité civile et la responsabilité disciplinaire sont deux concepts juridiques
distincts. Voici les différences entre ces deux types de responsabilité :
Responsabilité civile :
 L'obligation de répondre des dommages que l'on cause à autrui ;
 Buts : la réparation des dommages subis par la victime et la remise en état de la
victime ;
 Objectif : la réparation du préjudice subi par la victime ;

12
 Sanction : le versement de dommages et intérêts à la victime.
Responsabilité disciplinaire:
 L'obligation de répondre des manquements à des règles professionnelles ;
 Buts : la dissuasion et la correction de certains comportements pour la protection
du public et le maintien des standards de la profession
 Objectif : la sanction du professionnel pour son manquement à ses obligations
professionnelles
 Sanction : une sanction disciplinaire, telle qu'une amende, une suspension ou une
radiation.
En résumé, la responsabilité civile concerne la réparation des dommages causés à autrui,
tandis que la responsabilité disciplinaire concerne les manquements à des règles
professionnelles. La sanction de la responsabilité civile est le versement de dommages et
intérêts à la victime, tandis que la sanction de la responsabilité disciplinaire est une sanction
disciplinaire, telle qu'une amende, une suspension ou une radiation.

II. Différence entre responsabilité civile et responsabilité éthique


A. Distinction entre responsabilité civile et responsabilité sociétale
La responsabilité civile et la responsabilité sociétale sont deux notions différentes. Voici les
principales différences entre ces deux types de responsabilité :
Responsabilité civile:
 La responsabilité civile permet de réparer un préjudice pour des dommages causés
à un tiers
 Elle oblige l’auteur ou le complice d’une infraction délictueuse à répondre de ses
actes devant la société ;
 Elle peut être engagée si une faute a été commise ayant causé un préjudice à
l’entreprise elle-même ou à un tiers ;
 Elle peut être mise en cause pour plusieurs types de fautes, parmi lesquelles les
fautes de gestion ;
 Elle peut être délictuelle ou contractuelle.
Responsabilité sociétale:
 La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est une notion plus moderne qui
désigne les actions qui visent à éviter des causes de dommages, que ces actions
soient décidées par l’entreprise ou imposées par une autorité publique ;
 Elle implique une contribution plus profonde des entreprises dans leur
environnement, qu’il soit humain, social ou écologique ;
 Elle est une obligation morale pour les entreprises d’aller au-delà de la simple
obligation d’être profitable et de respecter les lois ;

13
 Elle est souvent associée à des activités philanthropiques et des donations
diverses ;
 Elle est de plus en plus prise en compte par les entreprises, qui publient une
information substantielle sur l’impact de leur activité social et environnemental.
En résumé, la responsabilité civile concerne la réparation d'un préjudice causé à un tiers,
tandis que la responsabilité sociétale concerne les actions menées par les entreprises pour
éviter des causes de dommages et contribuer à leur environnement. La responsabilité civile est
une obligation légale de réparer un préjudice causé à un tiers tandis que la responsabilité
sociétale est une démarche volontaire d’une entreprise pour améliorer son impact sur la
société et l’environnement.
B. Distinction entre responsabilité civile et responsabilité morale
La responsabilité civile et la responsabilité morale sont deux concepts différents. Voici les
différences entre ces deux types de responsabilité :
Responsabilité morale :
 La responsabilité morale est la nécessité pour une personne de répondre de ses
intentions et de ses actes devant sa conscience ;
 Elle concerne la responsabilité personnelle de chacun envers soi-même et envers
les autres ;
 Elle n'a pas de conséquences juridiques, mais plutôt des conséquences sociales et
éthiques.
Responsabilité civile:
 La responsabilité civile vise à réparer un dommage subi par autrui ;
 Elle est mise en jeu dès l'apparition d'un dommage causé par une personne, un
animal ou une chose ;
 Elle est régie par le Code Civil et peut être contractuelle ou délictuelle ;
 Elle peut être engagée en cas d'inexécution d'un contrat ou de faute commise par
une personne.
En résumé, la responsabilité morale concerne la responsabilité personnelle de chacun envers
soi-même et envers les autres, tandis que la responsabilité civile concerne la réparation d'un
dommage subi par autrui. La responsabilité morale est une notion plus subjective qui découle
d’une atteinte à l’honneur ou à la vie privée. Elle est liée à la notion de responsabilité
personnelle et est étroitement liée à la morale et à l’éthique. Contrairement à la responsabilité
civile, elle ne permet pas de réparer un préjudice causé à un tiers.

CONCLUSION
En conclusion, la responsabilité civile, pénale disciplinaire et sociétale sont des
responsabilités juridiques qui ont des objectifs différents. La responsabilité morale et sociétale
sont des notions plus larges qui ne sont pas sanctionnées par la loi, mais qui ont une

14
importance dans la vie professionnelle et sociale. La responsabilité civile est liée aux
dommages causés à autrui, la responsabilité pénale est liée aux infractions pénales, la
responsabilité disciplinaire est liée aux règles professionnelles, la responsabilité morale est
liée à la conscience individuelle et la responsabilité sociétale est liée à l'impact des activités
sur la société et l'environnement.

15
CHAPITRE 2 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA RESPONSABILITE CIVILE
EXPOSE 1 : LA RESPONSABILITE DU FAIT PERSONNEL
La notion de "responsabilité de fait personnel" constitue un principe fondamental dans le
domaine juridique, faisant référence à la responsabilité individuelle des actes et des décisions
d'une personne en tant qu'individu distinct d'une entité organisationnelle ou d'une tierce partie.
La responsabilité de fait personnel englobe un éventail de domaines juridiques, de l'éthique
professionnelle à la responsabilité civile et pénale, et revêt une importance cruciale pour
garantir l'intégrité et l'équité dans les interactions sociales et professionnelles. Dans notre
travail, nous explorerons les caractéristiques essentielles de la responsabilité de fait personnel,
ses conditions d’engagement, ainsi que ses causes d’exonération.
I. Généralités sur la responsabilité du fait personnel
A. Caractéristiques de la responsabilité

B. Conditions d’engagement
1. Le fait générateur
Le fait générateur, aussi appelé « faute » est l'attitude d'une personne qui manque à son devoir
de ne causer aucun préjudice à autrui. La faute peut être volontaire, mais aussi involontaire.
Elle peut également résulter d'une imprudence ou d'une négligence
La faute civile ne nécessite aucun élément intentionnel. Il s'agit d'une notion objective, c'est-à-
dire qu'il est possible de commettre un acte fautif sans en avoir conscience. Ainsi, même les
personnes non douées de discernement, comme les enfants en bas âge, peuvent engager leur
responsabilité
2. Un dommage
Le dommage correspond au préjudice subi par la victime et qui ouvre droit à réparation. Il
doit être :
 Certain (le dommage doit être déjà survenu, et incontestable) ;
 Direct (il résulte du fait générateur et il est quantifiable) ;
 Personnel (seule la victime peut en demander la réparation).
Le dommage subi peut être de plusieurs natures. Il peut ainsi s’agir d’un :
 Dommage corporel : atteinte à l’intégrité physique ou mentale de la victime qui
engendre des blessures, voire un décès.
 Dommage matériel : atteinte à la victime qui engendre pour elle des pertes matérielles
(exemple : une atteinte aux biens) ou économiques (exemple : un gain manqué, une
privation de rémunération).

16
 Dommage moral : atteinte au respect et à l’intégrité d’une personne, qui a un impact
négatif sur son psychisme. Il peut résulter par exemple d’une injure ou de propos
diffamatoires, mais il peut aussi être directement lié à un préjudice corporel.
 Citons enfin la perte de chance, qui consiste en la disparition d’une opportunité
favorable, c'est-à-dire l’occasion de faire quelque chose.
3. le lien de causalité entre le fait générateur et le dommage causé
Le lien de causalité correspond au lien de cause à effet entre le fait générateur (la faute) et le
dommage subi par la victime. C’est un élément essentiel car il permet d’établir une relation
directe entre la faute et les dommages causés à la victime. Dès lors qu’aucune preuve ne
permet d’établir que le préjudice subi par la victime a été causé par la faute, la responsabilité
civile de son auteur ne peut pas être engagée. La responsabilité du fait personnel implique que
le préjudice soit la conséquence de l’acte posé par l’auteur de la responsabilité. De ce fait, la
seule responsabilité qui peut être engagée est celle de l’auteur de la faute.
Autrement dit, la responsabilité du fait personnel correspond à l’obligation pour l’auteur
d’une faute dommageable de procéder à la réparation du préjudice subi par la victime. La
responsabilité du fait personnel : le droit commun de la responsabilité, le débiteur de
l’obligation de réparation est, tout à la fois, l’auteur et le responsable du dommage

II. Causes d’exonération


A. Les faits justificatifs
 L'ordre ou la permission de la loi, le commandement de l'autorité légitime, l'état de
nécessité
 La légitime défense
 L’acceptation des risques
 Le consentement de la victime
B. Causes étrangères
 Les forces majeures
 L’état de nécessité

EXPOSE 2 : LA RESPONSABILITE DU FAIT D'AUTRUI


I. Analyse des caractéristiques et des conditions générales de la responsabilité
du fait d'autrui
A. Les caractéristiques de la responsabilité du fait d'autrui
La responsabilité du fait d'autrui se caractérise par plusieurs éléments clés :
Le Lien de Préposé-Maître : Elle repose sur l'existence d'une relation d'autorité et de
subordination entre le maître et le préposé. Le préposé agit sous l'autorité du maître.

17
La Faute du Préposé : Pour engager la responsabilité du maître, il est généralement nécessaire
que le préposé commette une faute, qu'elle soit intentionnelle ou non.
Le Lien Causal : Il doit exister un lien causal entre l'acte du préposé et le dommage subi par
un tiers. Le préposé doit agir dans le cadre de ses fonctions pour que la responsabilité soit
engagée.

B. Les conditions générales de la responsabilité du fait d'autrui


La mise en œuvre de la responsabilité du fait d'autrui est soumise à certaines conditions
générales.
La preuve de la faute du préposé : le demandeur doit démontrer que le préposé a commis
une faute dans le cadre de ses fonctions.
Le préjudice subi par un tiers : il doit y avoir un tiers qui a subi un préjudice directement
causé par l'acte du préposé.
L'absence d'une faute exonératoire du maître : le maître peut échapper à sa responsabilité
s'il peut prouver qu'il n'a commis aucune faute dans la surveillance ou la sélection du préposé.

II. La responsabilité du fait d'autrui : régimes spéciaux et implications


juridiques
A. Les régimes spéciaux de la responsabilité du fait d'autrui
Certains domaines du droit comportent des régimes spéciaux de responsabilité du fait d'autrui.
Par exemple, dans le domaine de la responsabilité médicale, les médecins peuvent être tenus
responsables des actes de leurs assistants ou internes. Ces régimes spéciaux varient d'une
juridiction à l'autre.
B. Les effets de la responsabilité du fait d'autrui
Les implications juridiques de la responsabilité du fait d'autrui sont significatives. En cas de
responsabilité établie, le maître peut être tenu de réparer les dommages subis par le tiers. Cela
peut entraîner des obligations financières importantes pour le maître, ainsi que des
conséquences professionnelles et éthiques pour le préposé.
La responsabilité du fait d'autrui est un concept complexe du droit qui joue un rôle essentiel
dans la protection des tiers lésés. Elle repose sur des caractéristiques et des conditions
spécifiques, et peut entraîner diverses implications juridiques en fonction du domaine
d'application. Il est crucial de comprendre ces aspects pour garantir une application équitable
de la loi.

EXPOSE 3 : LA RESPONSABILITE DU FAIT DES CHOSES


I. Fondements de la responsabilité du fait des choses

18
A. Définitions et importance de la responsabilité de fait des choses au sens juridique
1. Définitions
La responsabilité : c’est une obligation pour une personne de repartir un dommage subi par
autrui à la suite de l’évènement dont elle est responsable.
Domaine de la responsabilité juridique : selon l’article 1384 du code civil II, « on est
responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de
celui qui est causé par le fait de personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a
sous sa garde ».
La chose : c’est un bien appartenant à une personne ou est contrôlé par celui-ci encore mieux
est gardé par une personne.
La responsabilité du fait de la chose : c’est l’obligation de réparer le préjudice résultant du
fait des choses dont on a la garde.
2. Importance de la responsabilité des choses
Ce thème est important dans le sens où, lorsqu’un dommage est causé, non pas par une
personne mais par une chose, la responsabilité du fait de la chose permet à la victime
d’obtenir réparation en engageant la responsabilité du gardien de la chose.
B. Conditions et différents cas de la responsabilité du fait des choses
1. Les conditions de la responsabilité du fait des choses
Pour engager la responsabilité du fait des choses, il faut que trois conditions soient réunies
simultanément : la chose, le fait de la chose, le garde de la chose.
a) La chose
Pour engager la responsabilité du gardien de la chose, il faut d’abord être en présence d’une
chose. Le principe est que toutes les choses peuvent être sources de responsabilité, qu’elles
soient meubles ou immeubles (exemples : arbres, falaises…), matérielles ou immatérielles
(exemples : ondes sonores, vapeur, images télévisées…), inertes ou en mouvement, viciées ou
pas, dangereuses ou non. Ainsi, même une chose qui ne présente absolument aucun caractère
de dangerosité peut entrer dans le champ d’application de l’article 1384 du Code civil. On
peut citer un exemple parlant : celui de la feuille de salade qui provoque la chute d’une cliente
dans un hypermarché (TGI Montpellier, 13 déc. 2010).
Toutefois, il existe des exceptions à ce principe. Ainsi, l’application de la responsabilité du
fait des choses est impossible pour :
- Les choses sans maître ou res nullius (exemples : l’eau, l’air, la neige…) et les choses
abandonnées ou res derelictae (exemple : les déchets), car elles n’ont pas de gardien.
- Les choses soumises à un régime particulier. Exemples : les animaux (article 1385 du
Code civil), les bâtiments en ruine (article 1386 du Code civil), les véhicules terrestres à
moteur.
b) Le fait des choses

19
La deuxième condition à la responsabilité du fait des choses est que le dommage soit causé
par un fait actif de la chose. Cela signifie que la chose doit être l’instrument du dommage,
qu’elle doit avoir joué un rôle actif dans la réalisation du dommage. On comprend donc bien
qu’une chose ne peut pas être source de responsabilité si elle est inerte, dans une position
normale, dans un état normal et fonctionne normalement. A ce moment-là, elle n’aura en effet
joué aucun rôle actif dans la survenance du dommage. Il n’y aura pas eu de fait actif de la
chose puisque la chose n’aura fait que subir l’action étrangère de la victime.
Toutefois, si la chose était en mouvement mais qu’elle n’est pas entrée en contact avec le
siège du dommage, la présomption de rôle actif est écartée. Il appartiendra alors à la victime
de rapporter la preuve du fait actif de la chose. Par exemple, le skieur qui chute à cause d’un
autre skieur qui lui a coupé la route (mais qui ne l’a pas touché) doit prouver le rôle actif de la
chose (Cass. Civ. 2ème, 3 avril 1978). Le rôle actif de la chose s’entend du caractère anormal
de la chose dans sa position (exemple : dans un supermarché, la feuille de salade ou la peau de
banane qui est sur le sol), son état (exemple : un escalier glissant) ou son fonctionnement.
Pour ce qui est des choses inertes, il n’y a pas non plus de présomption de rôle actif.
Vraisemblablement, dans le cas d’une chose inerte, le dommage est plutôt dû à l’action
étrangère de la victime qu’à l’intervention de la chose. Ce sera donc également à la victime de
rapporter la preuve du fait actif de la chose, en démontrant le caractère anormal de la chose
dans sa position, son état ou son fonctionnement.
A noter que suite à ces arrêts de principe, la jurisprudence a parfois appliqué la responsabilité
du fait des choses à des choses n’ayant pas joué un rôle actif dans la survenance du dommage.
Exemple : une boîte aux lettres contre laquelle on se cogne (Cass. Civ. 2ème, 25 oct. 2001).
Mais la jurisprudence la plus récente est dans la lignée de la jurisprudence traditionnelle et
exige ainsi la preuve du rôle actif joué par la chose inerte pour permettre l’application de la
responsabilité du fait des choses (Cass. Civ. 2ème, 27 mars 2014).
c) La garde de la chose
La garde de la chose est la troisième condition pour fonder la responsabilité du fait des
choses. La garde de la chose peut se définir comme le pouvoir de fait exercé sur la chose. Le
gardien est celui qui a la garde matérielle de la chose, c’est-à-dire l’usage, la direction et le
contrôle de la chose.
Premier point important : le discernement n’est pas une condition pour être gardien de la
chose. Par exemple : un enfant peut être gardien de la chose (Cass. Ass. Plén., 9 mai 1984,
Gabillet).
Deuxième point important : le principe est qu’il ne peut pas y avoir deux gardiens
responsables d’une même chose. Mais la jurisprudence admet parfois qu’il puisse y avoir
plusieurs gardiens en raison d’une garde collective. Il faut que les différents gardiens exercent
des pouvoirs identiques sur la chose (Cass. Civ. 2ème, 20 nov. 1968), et qu’il n’existe aucune
hiérarchie entre eux (Cass. Civ. 2ème, 8 mars 1995). La victime peut alors engager la
responsabilité in solidum des différents gardiens ; chacun des gardiens pourra être tenu

20
d’indemniser la victime. Exemple : dans le cas d’un accident de chasse avec impossibilité de
déterminer le tireur, les chasseurs verront leur responsabilité engagée in solidum.
Troisième point important : la jurisprudence distingue parfois entre la garde de la structure
et la garde du comportement (Cass. 5 janv. 1956, Oxygène Liquide) pour déterminer le
gardien de la chose :
 Lorsque le dommage est dû à la structure de la chose, c’est-à-dire à ses vices internes,
à la manière dont elle a été constituée, c’est le fabricant qui sera considéré comme le
gardien.
 Lorsque le dommage est dû au comportement de la chose, c’est-à-dire à la manière
dont elle a été utilisée, c’est le détenteur, l’utilisateur de la chose, qui sera considéré
comme le gardien.

2. Les différents cas de la responsabilité du fait des choses


La responsabilité du fait des choses peut se manifester dans divers cas. Voici quelques-uns des
cas les plus courants de responsabilité du fait des choses :
-Responsabilité du propriétaire d'un animal : Si un animal de compagnie ou domestique cause
des dommages à une personne ou à ses biens, le propriétaire de l'animal peut être tenu
responsable, même en l'absence de faute personnelle de sa part. Cela s'applique généralement
aux chiens, aux chevaux et à d'autres animaux susceptibles de causer des dommages.
-Responsabilité du gardien d'une chose inanimée : Si une personne a la garde d'une chose
inanimée (comme un véhicule, un outil, un bâtiment, etc.) et que cette chose cause des
dommages à autrui, le gardien peut être tenu responsable des dommages, même en l'absence
de faute personnelle, s'il existe un lien de causalité entre la chose et le dommage.
-Responsabilité du fait des matières dangereuses : Lorsqu'une personne manipule, stocke ou
transporte des substances ou matières dangereuses, elle peut être tenue responsable des
dommages résultant d'une fuite, d'une explosion ou d'une contamination.
-Responsabilité du fait des jeux et sports : Dans certains cas, les organisateurs d'événements
sportifs ou récréatifs peuvent être tenus responsables des blessures ou des dommages causés
aux participants ou aux spectateurs en raison de négligence dans l'organisation ou la sécurité
de l'événement.

II. Conséquences de la responsabilité du fait des choses


A. Indemnisation de la victime et différentes formes de réparation
B. Les exclusions de la responsabilité du fait des choses
-Force majeure : La responsabilité du fait des choses peut être exclue si le dommage a été
causé par un évènement de force majeure c’est-à-dire un évènement imprévisible, irrésistible
et extérieur à l’auteur de la faute.

21
-Faute de la victime : Si le dommage résulte de la faute de la victime cela peut exclure la
responsabilité du gardien de la chose. Par exemple si quelqu’un décide volontairement de
grimper sur une clôture électrique, la responsabilité du propriétaire de la clôture pourrait être
exclue.

EXPOSE 4 : LA RESPONSABILITÉ DU FAIT DES BATIMENTS


I. Conditions d’engagement
A. L’existence du bâtiment
B. La ruine du bâtiment et le vice de construction
II. Les effets de la responsabilité du fait des bâtiments
A. La présomption de responsabilité du propriétaire
B. Les limites à la réparation

EXPOSE 5 : LA RESPONSABILITÉ DES CHEFS D’ENTREPRISE


La responsabilité du chef d'entreprise est un sujet important pour les entrepreneurs et les
dirigeants d'entreprise. En effet, ces derniers sont soumis à des obligations légales et peuvent
être tenus responsables en cas de faute ou d'infraction. Dans cet exposé, nous allons examiner
les différentes formes de responsabilité du chef d'entreprise, notamment la responsabilité
civile et la responsabilité pénale.
I. La responsabilité civile du chef d'entreprise
A. Conditions d'engagement
La responsabilité civile du chef d'entreprise peut être engagée si celui-ci a commis une faute
ayant causé un préjudice à autrui. Les fautes peuvent être de différentes natures, telles que la
négligence, l'imprudence ou la violation d'une obligation légale. Le chef d'entreprise peut
également être tenu responsable des fautes commises par ses employés ou ses sous-traitants,
dans le cadre de leur activité professionnelle.
B. Sanctions applicables
En cas d'engagement de la responsabilité civile du chef d'entreprise, celui-ci peut être
condamné à réparer le préjudice causé à la victime. Les sanctions peuvent prendre différentes
formes, telles que le versement de dommages et intérêts, la restitution de biens ou la
réparation du préjudice subi. Le chef d'entreprise peut également être tenu de respecter des
obligations spécifiques, telles que l'obligation de réparer les dommages causés ou l'obligation
de respecter certaines normes de sécurité.
II. La responsabilité pénale du chef d'entreprise
A. Conditions d'engagement
La responsabilité pénale du chef d'entreprise peut être engagée si celui-ci a commis une
infraction pénale, telle que la fraude fiscale, le blanchiment d'argent ou la corruption. Le chef

22
d'entreprise peut également être tenu responsable des infractions commises par ses employés
ou ses sous-traitants, dans le cadre de leur activité professionnelle.
B. Sanctions applicables
En cas d'engagement de la responsabilité pénale du chef d'entreprise, celui-ci peut être
condamné à des peines d'emprisonnement, des amendes ou des sanctions spécifiques, telles
que la dissolution de l'entreprise ou l'interdiction d'exercer certaines activités. Les sanctions
peuvent varier en fonction de la gravité de l'infraction commise et des circonstances de
l'affaire.
En conclusion, la responsabilité du chef d'entreprise est un sujet important pour les
entrepreneurs et les dirigeants d'entreprise. Les chefs d'entreprise sont soumis à des
obligations légales et peuvent être tenus responsables en cas de faute ou d'infraction. La
responsabilité civile et la responsabilité pénale sont deux formes de responsabilité qui peuvent
être engagées en cas de préjudice causé à autrui ou d'infraction pénale. Les sanctions
applicables peuvent varier en fonction de la gravité de l'affaire et des circonstances de
l'infraction. Les chefs d'entreprise doivent donc être conscients de leurs obligations légales et
prendre les mesures nécessaires pour éviter toute faute ou infraction.

23
DEUXIEME PARTIE : LE DROIT PENAL DES AFFAIRES

PARAGRAPHE 1 (EXPOSE 1) : LES INFRACTIONS DE DROIT COMMUN


APPLICABLES AU MONDE DES AFFAIRES
L’homme est un animal politique. Il vit en société et cette société est régie par des
règles. Selon le législateur ivoirien, « L’infraction est tout fait, action ou omission qui trouble
ou est susceptible de troubler l’ordre public ou la paix sociale en portant ou non atteinte au
droit des personnes et qui comme telle, est légalement sanctionnée. »
Les infractions de droit commun concernent les infractions sanctionnées par le droit
commun du code pénal et susceptibles d’avoir une incidence sur la vie des affaires. On entend
par affaires une activité économique.
L’essentiel de cette étude porte sur une question centrale, laquelle est : quels sont les
types d’infractions de droit commun applicables au monde des affaires ainsi que les sanctions
qui s’attachent à la réalisation de ses infractions ?
Notre travail s’articulera autour de deux axes, la première partie analysera les
infractions par appropriation et les sanctions qui s’appliquent à elles et la deuxième partie
traitera des infractions d’appropriation par des moyens frauduleux et des sanctions qui
s’appliquent à elles.
I. Infractions par appropriation et les sanctions

A. Les infractions par appropriation


1. Vol
Le vol est incriminé par les articles 392 et suivants du Code pénal Ivoirien. D’après l’article
392, « quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas, est coupable
de vol ».
a) Le vol aggravé
Le vol ordinaire ou simple se caractérise par les éléments constitutifs à savoir les éléments
légal, matériel et moral.
b) Le vol aggravé
Ce vol se caractérise par le fait qu’aux éléments constitutifs, s’ajoutent des circonstances
aggravantes. Ainsi, le vol aggravé peut être soit criminel, soit correctionnel.
Exemples de circonstances aggravantes prévues par l’art. 394 du Code pénal :
 Le vol ou la tentative de vol accompagné ou suivi de violence sur autrui n’ayant pas
entrainé des blessures ;
 Le vol commis par effraction, escalade ou usage de fausses clés ;
 Le vol ou la tentative de vol commis en réunion par plusieurs personnes agissant en
qualité d’auteurs ou de complices ;

24
 Le vol commis par une personne qui prend indûment la qualité d’une personne
dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ;
 Le vol ou la tentative de vol commis dans un local d’habitation ou servant à
l’habitation, etc.
2. Recel
Le recel est le fait d’accepter ou de conserver par mauvaise foi tout ou parties des choses
dont on connait l’origine délictueuse. Celui qui remet les choses se les procure au préalable à
l’aide d’une infraction. En droit ivoirien, le recel est une infraction distincte du vol. Il est
prévu par l’art. 414 du Code pénal.
- L’élément légal
Il se traduit par l’art. 414 du code pénal qui définit clairement le recel.
- L’élément matériel
L’élément matériel du recel est la détention d’une chose provenant d’un crime ou d’un délit.
- L’élément intentionnel
Il suffit d’établir que, compte tenu des circonstances, le receleur n’avait aucun doute ou ne
pouvait avoir aucun doute sur l’origine frauduleuse des choses qu’on lui proposait ou qu’il
utilisait et qu’il a préféré fermer les yeux pour réaliser une bonne affaire. Les prétentions
comme ‘’je ne savais pas’’ ne sont pas recevables.

B. Les sanctions
1. Sanctions liées au vol
Lorsque le vol est accompagné d’une seule circonstance aggravante, la peine applicable est un
emprisonnement de 10 à 20 ans et une amende de 500.000 F à 5.000.000 F (CP, art. 394).
L’art. 394, alinéa 8 précise que la peine est l’emprisonnement de 20 ans si le vol ou la
tentative de vol est commis (e) la nuit.
Quant à l’art. 395 du Code pénal, il prévoit trois cas où la sanction du vol aggravé est la
perpétuité :
 Si les violences ont entrainé la mort ou des blessures ou lorsqu’il y a eu emploi d’un
véhicule ;
 Si le vol a été commis de nuit avec la réunion de deux circonstances prévues à l’article
394 CP ;
 Si le délinquant a fait usage d’une arme ou s’il portait une arme ; l’arme peut être
véritable ou factice ; peu importe qu’elle soit portée par l’auteur principale ou par un
complice. Par arme, la loi vise toute machine, tous instruments ou ustensiles
tranchants, perçants ou contondants.
2. Sanctions liées au recel

25
Puni d’un emprisonnement d’un à 5 ans de prison et d’une amende de 500 000 à 3 000 000 de
FCFA. L’amende peut être élevée au-delà de 3 000 000, jusqu’à la moitié de la valeur de
l’objet recelé.

II. Infractions d’appropriation par moyens frauduleux et les sanctions

A. Les infractions d’appropriation par moyens frauduleux


1. Escroquerie
L’article 403 du Code pénal donne une longue définition de l’escroquerie. Elle consiste à
utiliser sciemment un moyen frauduleux pour se faire remettre certaines choses par leur
propriétaire ou possesseur. Pour que l’infraction soit constituée, il faut que le prévenu use de
certains moyens en vue d’obtenir un résultat au détriment d’une personne et en étant animé
d’un certain état d’esprit frauduleux.
2. Abus de confiance
Les éléments constitutifs de l’abus de confiance sont :
 Le détournement
L’article 467 : « détournement, la dissipation ou la destruction par une personne »
L’élément essentiel de cette infraction c’est le détournement, le fait pour une personne de
détourner à son profit un bien quelconque qui lui a été remis à charge pour elle de la
représenter, de la restituer, d’en faire un usage déterminé.
L’élément matériel de l’abus de confiance (détournement) est réalisé « dès lors que le
propriétaire de la chose confiée ne peut plus exercer ses droits sur cette chose, suite à des
agissements frauduleux de celui qui la détenait » (Cass. Crim., 12 juin 1978, BC, n° 188). E.
Graçon parlait « d’inversion du titre », le détenteur n’ayant de par la volonté des parties ou du
propriétaire qu’une détention précaire qu’il va transformer unilatéralement en une possession
véritable. A partir de là, la jurisprudence offre plusieurs hypothèses ou cas de détournements :
Indifférence d’une mise en demeure : restée infructueuse pour que le délit soit caractérisé
Indifférence d’une offre de remboursement
Indifférence d’une éventuelle compensation
Cela dit, il existe une variété de détournements :
Usage abusif : l’agent n’est pas dans l’incapacité de représenter la chose à l’issue de
l’exécution de contrat, mais pendant que cours cette exécution, il use ou utilise la chose d’une
façon qui n’est pas conforme aux stipulations des parties ;
Retard dans la restitution : le retard peut devenir délictueux si l’agent a l’intention de priver
le propriétaire de son bien ;

26
Non-restitution : c’est l’expression type du détournement : la non restitution ou le refus de
restituer la chose correspond à une appropriation injuste, l’agent se déclare ou se comporte
carrément comme s’il était le propriétaire des fonds ou des objets : exemple du notaire qui
effectue des prélèvements sur des fonds remis à titre de provision par ses clients (Agen, 29
janvier 1987, JCP, 1987, IV, 306).
 Le préjudice
Pour que l’infraction soit constituée, le préjudice est nécessaire le texte (article 467 CP) parle
d’un détournement au « préjudice d’autrui ». Le préjudice n’est pas réalisé par le simple
passage du bien du remettant dans celui de l’accipiens, mais plutôt par la privation pour le
premier de son droit sur la chose : l’abus de confiance est réalisé, dès lors que le propriétaire
ou le possesseur se trouve privé de ses droits (Cass. Crim., 15 nov. 1968, D. 1968, 594).
Il importe peu que le propriétaire ou le possesseur ne soit pas la personne avec laquelle avait
été conclu le contrat violé ensuite. Un individu achète un objet et en devient donc le
propriétaire. Le vendeur invite son livreur à remettre l’objet à l’acheteur et voilà que le
livreur détourne cet objet. Il y avait bien un mandat entre le vendeur et le livreur, mais c’est
l’acquéreur qui subit le préjudice (Cass. Crim., 25 oct., 1939, DH, 1939 ; Add, Crim., 3 mars
1949, BC, n° 79). Peu importe la nature du préjudicie. Le préjudice est ordinairement actuel,
mais la répression est également possible s’il est simplement éventuel (Cass. Crim., janvier
1979, D. 1979, IR, 258 : l’abus de confiance est constitué même s’il n’est pas certains que les
documents emportés par le salarié congédié ont été utilisés par la nouvelle entreprise dans
laquelle il est rentrée ou il s’est fait embaucher.
Enfin, le préjudice est réalisé même s’il est réparable. La restitution effective, postérieure à la
consommation du détournement n’efface pas l’abus de confiance.
 L’élément moral
L’abus de confiance est une infraction intentionnelle. L’intention frauduleuse est révélée par
l’emploi du mot « détournement ». Cette intention consiste dans la double conscience du
caractère précaire de la remise ou de la détention et d’un comportement en contravention avec
cette précarité, ce comportement allant de pair avec la conscience de l’éventualité d’un
préjudice : l’intention frauduleuse de s’approprier la chose d’autrui ou la volonté consciente
de contredire les droits du propriétaire de la chose. L’intention n’a pas besoin d’être constatée
expressément : il suffit qu’elle puisse se déduire des circonstances indiquées par les juges, se
déduit de la mauvaise foi de l’agent.
3. Faux en écriture privé
Le faux en écriture privée se réfère à l'acte de créer, de modifier ou de falsifier
intentionnellement un document écrit ou une signature dans le but de tromper ou d'obtenir
un avantage illégitime. Dans le monde des affaires, le faux en écriture privée peut prendre
plusieurs formes, notamment :

27
-La falsification de documents comptables : Cela peut inclure la manipulation des
registres comptables, des factures, des contrats ou d'autres documents financiers pour
dissimuler des transactions illégales, frauduleuses ou non autorisées.
-La contrefaçon de signatures : Cela implique de contrefaire ou de falsifier la signature
d'une personne sur un document dans le but de conclure un contrat, de transférer des biens
ou d'accomplir d'autres actes légaux sans le consentement de cette personne.
-La fabrication de documents frauduleux : Cela peut englober la création de faux contrats,
certificats, diplômes, lettres d'intention ou autres documents pour induire en erreur des
tiers ou des autorités.
-La fraude bancaire : Le faux en écriture privée peut être utilisé pour falsifier des chèques,
des ordres de virement, des lettres de crédit ou d'autres documents financiers afin de voler
des fonds ou de réaliser des opérations financières illégales.
B. Les sanctions
1. Sanctions liées à l’escroquerie
Article 471 CP : « Est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 300 000
à 3000000 de francs quiconque, soit en faisant usage de faux nom, de fausses qualités ou de
qualité vraie, soit en employant des manœuvres frauduleuses, pour persuader de l’existence de
fausses entreprises, d’un pouvoir ou d’un crédit imaginaire ou pour faire naître l’espérance ou
la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre évènement chimérique, se fait remettre
ou délivrer des fonds, des meubles ou des obligation, dispositions, billets, promesses,
quittances ou décharge et a par un des moyens, escroqué la totalité ou partie de la fortune
d’autrui ».
2. Sanctions liées à l’abus de confiance
 L’abus de confiance simple
L’art401 du Code pénal punit d’un emprisonnement de 1 à 5 ans et d’une amende allant de
300.000 F à 3.000.000 F quiconque est reconnu coupable d’abus de confiance. Le juge pourra
porter l’amende au ¼ des restitutions et dommages et intérêts si ce montant est supérieur au
maximum prévu par la loi. Le juge pourra en outre ordonner l’interdiction de séjour pour une
durée de 5 ans au maximum.
 L’abus de confiance aggravé
Il s’agit de l’abus de confiance commis par : 1° un officier public ou ministériel, un syndic de
faillite, un liquidateur de société, un séquestre, un agent d’affaires, un mandataire commercial
ou quiconque fait profession de gérer les affaires d’autrui dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions ou de sa profession ; 2° une personne faisant appel au public afin
d’obtenir, soit pour son propre compte, soit comme directeur, administrateur ou gérant d’une
société commerciale, la remise de fonds ou valeur à titre de dépôt, de mandat ou de
nantissement. Dans ces cas, les peines peuvent être portées au double des peines ordinaires.

28
3. Sanctions liées faux en écriture privée
Les sanctions liées aux infractions de faux en écritures privées sont régis par les articles 479 à
482 du code pénal ivoirien nouveau.
Le blanc-seing et le faux en écriture privée, de commerce ou de banque sont punis d'un
emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 300.000 à 3.000.000 Francs CFA. Les
mêmes sanctions s’appliquent aux personnes qui font sciemment usage ou tentent de faire
usage de la pièce fausse.
Lorsque l’infraction porte sur les attestations ou certificats, les sanctions sont ramenées de six
mois à deux ans et une amende de 50.000 à 500.000 francs, ou de l'une de ces deux peines
seulement. Pour la reproduction, la falsification ou l’imitation frauduleuse des sceaux,
timbres, marques ou imprimés) en-tête d’une personne morale de droit privé ou d’un
particulier, la sanction est de six mois à trois ans et d'une amende de 50.000 à 500.000 francs.
Dans ce dernier cas, la tentative est punissable.

PARAGRAPHE 2 : LES INFRACTIONS SPECIFIQUES AUX ACTIVITES


COMMERCIALES
Les activités commerciales constituent un pilier fondamental de l'économie mondiale,
contribuant à la croissance et à la prospérité des entreprises et des sociétés. Cependant,
l'environnement commercial dynamique dans lequel opèrent ces entités comporte son lot de
défis et d'incitations à l'inconduite. Au cœur de ces problématiques se trouvent des infractions
spécifiques aux activités commerciales, des comportements qui peuvent mettre en péril la
viabilité des entreprises et compromettre la confiance du public.
Notre exposé explorera deux catégories majeures d'infractions dans le contexte des activités
commerciales. Tout d'abord, nous nous pencherons sur l'abus de biens sociaux, une violation
qui touche aux fondements mêmes de la gestion d'entreprise. Dans cette première partie, nous
examinerons les éléments constitutifs de l'abus de biens sociaux, détaillant les actions et les
circonstances qui le caractérisent. Nous aborderons également les sanctions qui peuvent être
appliquées en réponse à de telles infractions, mettant en lumière l'importance de la
responsabilité des dirigeants d'entreprise.
Ensuite, nous nous tournerons vers les infractions survenues dans le cadre des procédures
collectives, une sphère cruciale pour le redressement des entreprises en difficulté. Dans la
deuxième partie de notre exposé, nous discuterons de la banqueroute simple et des infractions
assimilées, examinant les actes qui peuvent conduire à de telles accusations. De même, nous
explorerons la banqueroute frauduleuse et les infractions qui y sont associées, soulignant les
conséquences graves de comportements délibérément trompeurs dans le contexte des
procédures collectives.
Sans plus tarder, plongeons-nous dans l'examen des infractions spécifiques aux activités
commerciales, en commençant par l'abus de biens sociaux.

29
I. Abus de biens sociaux
A. Les éléments constitutifs de l'abus de biens sociaux
L'abus de biens sociaux est une infraction qui concerne principalement les dirigeants
d'entreprises, notamment les gérants et les administrateurs. Pour qu'il soit caractérisé, trois
éléments doivent être réunis :
a) L'utilisation de biens ou de crédits de la société à des fins personnelles ou pour favoriser
une autre société. Cela signifie que les dirigeants ne peuvent pas utiliser les ressources de
l'entreprise pour leurs propres intérêts ou ceux d'autres entités.
b) Le préjudice causé à la société. Il doit y avoir une conséquence préjudiciable pour la
société, comme une perte financière ou une diminution de la valeur de ses actifs.
c) L'intention coupable du dirigeant. L'abus doit être commis délibérément, ce qui signifie que
le dirigeant doit avoir conscience de l'illégalité de ses actes.
B. Les sanctions applicables face aux abus de biens sociaux
En cas de condamnation pour abus de biens sociaux, les sanctions peuvent être sévères. Elles
comprennent généralement des peines d'emprisonnement et des amendes. Les peines peuvent
varier en fonction de la gravité de l'infraction et des circonstances spécifiques. En outre, le
dirigeant condamné peut également être tenu de rembourser à la société les sommes
détournées ou les dommages causés.

II. Les infractions commises dans le cadre des procédures collectives


A. La banqueroute simple et les infractions assimilées
La banqueroute simple est une infraction qui survient lorsque l'entreprise est en situation de
cessation des paiements, c'est-à-dire qu'elle est incapable de faire face à ses dettes exigibles
avec son actif disponible. Les infractions assimilées comprennent des actes tels que la
dissimulation d'actifs, la fraude comptable ou la poursuite d'une activité déficitaire en dépit de
la cessation des paiements. Les dirigeants impliqués dans de telles pratiques peuvent être
poursuivis pénalement.
B. La banqueroute frauduleuse et les infractions assimilées
La banqueroute frauduleuse va au-delà de la simple cessation des paiements. Elle implique
une intention frauduleuse de tromper les créanciers ou de dissimuler des actifs. Les infractions
assimilées dans ce cas incluent la falsification de bilans, la dissimulation de dettes, ou
l'utilisation de sociétés écrans pour cacher des biens. Les sanctions pour la banqueroute
frauduleuse sont plus sévères que pour la banqueroute simple, avec des peines
d'emprisonnement possibles.
En conclusion, les infractions spécifiques aux activités commerciales, telles que l'abus de
biens sociaux et la banqueroute, sont des violations graves de la loi qui peuvent entraîner des

30
sanctions pénales importantes pour les dirigeants d'entreprises. Il est essentiel pour les acteurs
commerciaux de connaître ces lois et de les respecter pour éviter de graves conséquences
légales.

PARAGRAPHE 3 : LES INFRACTIONS FINANCIERES ET FISCALES


I. Infractions financières
A. Types d’infractions financières
1. Le blanchiment d’argent
- Définition
Le blanchissement d’argent est le processus par lequel de l’argent illégalement acquis est ‘’
nettoyé’’ en le faisant passer par divers transactions et institutions pour masquer sa source.
- Les éléments constitutifs
L’élément légal : L’annexe de la décision n°26 du 02/07/2015/CM/UEMOA portant adoption
du projet de loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme dans les états membres de l’union Monétaire Ouest Africain.
L’existence d’une infraction originelle : Pour que le blanchiment soit constitué et
condamnable, il faut que l’origine des biens soit délictueuse.
La connaissance d’une infraction originelle : Toute personne qui sait ou qui aurait dû savoir
que ces biens proviennent d’un crime. En d’autres termes, on ne peut pas faire du blanchiment
sans le savoir.
La nature de l’acte posé

 La conversion ou le transfert de bien ;


 La dissimulation ou le déguisement de la nature ;
 L’acquisition, la détention ou l’utilisation de bien.
2. Délit d’initié
Un délit d'initié est un délit de marché que commet délibérément un investisseur en valeurs
mobilières en utilisant des informations sensibles qui sont de nature confidentielle et dont ne
ne disposent pas les autres investisseurs.
Est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 5.000.000 à 50.000.000
FCFA, ce montant pouvant être porté jusqu’au décuple du montant de l’avantage tiré du délit,
sans que l’amende ne puisse être inférieure à cet avantage, tout initié détenteur d’une
information privilégiée sur la situation d’un émetteur ou les perspectives d’évolution des
valeurs mobilières de l’émetteur et qui, en connaissance de cause, réalise ou permet de
réaliser, directement ou indirectement, une ou plusieurs opérations sur un marché financier
avant que l’information ne soit accessible au public. En cas de récidive, le maximum de
l’amende est prononcé, que l’auteur ait tiré ou non un profit de l’infraction. Les personnes
morales déclarées pénalement responsables du délit d’initié sont punies d’une amende de
25.000.000 à 250.000.000 FCFA, ce montant pouvant être porté jusqu’au décuple du montant
31
de l’avantage tiré du délit, sans que l’amende ne puisse être inférieure à cet avantage. Par
dérogation, le ConseilRégional peut,ponctuellement et spécifiquement, autoriser les pratiques
suivantes, à la demande de l’entité faisant appel public à l’épargne qui a émis les actifs ou
produits négociés sur un marché financier auxquels se rapporte l’information privilégiée
:

 Les achats et les ventes de titres dans le cadre du fonctionnement d’un contrat de
liquidité;
 Les achats et les ventes réalisés dans le cadre d’un programme assorti d’un calendrier

3. Falsification de chèque
Un chèque est falsifié s’il est émis par le titulaire du chéquier mais détourné au profit d’un
autre bénéficiaire que celui initialement prévu.
Ce type de fraude peut résulter d’un changement du nom du bénéficiaire et/ou du montant.
Par exemple, l’un de mes clients a fait l’objet d’une falsification d’un chèque. Il avait envoyé
un chèque d’un montant important à son assurance. À la suite de la réception de son relevé de
situation, il s’aperçoit que le chèque n’a pas été crédité sur son contrat d’assurance-vie.
Il demande une copie du chèque à sa banque et s’aperçoit que chèque a été encaissé par un
bénéficiaire inconnu.

II. Infractions fiscales


A. Types d’infractions fiscales
Les infractions fiscales sont des violations des lois fiscales et des règlements qui régissent le
système fiscal d'un pays. Il existe plusieurs 2 types d'infractions fiscales, notamment :
l’évasion fiscale et la fraude fiscale.
1. L'évasion fiscale
L'évasion fiscale se produit lorsque des contribuables ou des entreprises cherchent
délibérément à réduire leur charge fiscale en utilisant des moyens illégaux ou frauduleux. Cela
peut inclure la sous-déclaration des revenus, la surévaluation des dépenses déductibles, la
dissimulation d'actifs ou de comptes à l'étranger, ou l'utilisation de schémas d'évitement fiscal
complexes.
L’évasion fiscale comporte donc des infractions telle que :
Le trafic d'influence fiscal : Cette forme d'infraction fiscale implique généralement des
individus ou des entreprises qui cherchent à influencer ou corrompre des fonctionnaires
fiscaux pour obtenir des avantages fiscaux illégaux, tels que des réductions d'impôts non
méritées.

32
La planification fiscale agressive : Bien que cela ne soit pas toujours illégal, la planification
fiscale agressive implique l'utilisation de stratégies financières complexes pour réduire
légalement l'obligation fiscale à des niveaux minimaux. Cependant, si ces stratégies violent
l'esprit de la loi fiscale ou sont abusives, elles peuvent être considérées comme une infraction
fiscale.
L'utilisation abusive des incitations fiscales : Certaines entreprises peuvent abuser des
incitations fiscales prévues par la loi en les utilisant de manière inappropriée pour réduire leur
charge fiscale, ce qui peut être considéré comme une infraction fiscale.
La sous-évaluation délibérée des biens : Certains contribuables tentent de réduire leurs
impôts en sous-évaluant délibérément la valeur de leurs biens, comme des propriétés
immobilières ou des actifs, dans le but de payer moins d'impôts sur la fortune ou les droits de
succession.
La double déclaration de dépenses : Il s'agit de déclarer les mêmes dépenses ou déductions
fiscales dans plusieurs déclarations fiscales pour réduire artificiellement l'obligation fiscale.
La non-déclaration de comptes à l'étranger : Certains individus ou entreprises omettent de
déclarer leurs comptes bancaires ou leurs actifs détenus à l'étranger, ce qui peut être une
infraction fiscale si ces comptes sont soumis à l'obligation de déclaration.
La surévaluation des pertes : Certains contribuables peuvent exagérer délibérément leurs
pertes dans le but de réduire leur revenu imposable ou de bénéficier d'avantages fiscaux non
mérités.
2. La fraude fiscale
La fraude fiscale est une forme d'évasion fiscale qui implique délibérément de fausses
déclarations ou des actes frauduleux dans le but de ne pas payer les impôts légalement dus.
Cela peut inclure la falsification de documents, la création de fausses factures, ou la
présentation de déclarations fiscales frauduleuses.
Ainsi, on distingue plusieurs types d’infraction liés à la fraude fiscale dont :
• La fraude à la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) : La fraude à la TVA se produit
lorsque des entreprises manipulent leurs transactions ou leurs factures pour échapper à la
TVA. Cela peut impliquer la collecte de la TVA auprès des clients mais ne pas la reverser aux
autorités fiscales.
• Le non-paiement délibéré : Certains individus ou entreprises choisissent délibérément
de ne pas payer leurs impôts dus, souvent en ignorant ou en refusant de coopérer avec les
autorités fiscales. Cela peut entraîner des pénalités et des poursuites judiciaires.
• La contrefaçon de documents fiscaux : Produire de faux documents fiscaux, tels que
des déclarations de revenus ou des factures falsifiées, pour tromper les autorités fiscales est
une infraction grave.
• La falsification des registres comptables : Manipuler les registres comptables d'une
entreprise pour masquer des revenus ou des dépenses peut constituer une infraction fiscale.

33
• L'obstruction à une enquête fiscale : Entraver délibérément une enquête fiscale en
refusant de coopérer, en falsifiant des preuves ou en faisant de fausses déclarations aux agents
des autorités fiscales est illégal.
B. Sanctions liées aux infractions fiscales
Les sanctions sont de deux types :
1. Les sanctions fiscales
Selon les articles 161 à 170 du livre de procédure pénale, les sanctions fiscales concernent les
pénalités de retard, les amendes et les majorations en cas de fausses déclarations, non-
paiement de l’impôt ou de retard dans le paiement de l’impôt.
2. Les sanctions pénales
Les articles 171 à 181 du livres de procédures fiscales 2023, les sanctions pénales sont liées
aux fraudes fiscales et aux résistances à l’impôt. Ainsi, les sanctions pénales partent des
amendes à des emprisonnements fermes en fonction du type d’infraction fiscale commise ou
soit de l’une de ces deux types de peines.

PARAGRAPHE 4 : LES INFRACTIONS AU DROIT DE LA CONSOMMATION


I. LES INFRACTIONS AU DROIT DE LA CONSOMMATION
A. Vente sans commande préalable et abus de faiblesse
1. Vente sans commande préalable
Art.52.‐ Constitue une vente sans commande préalable, la vente par laquelle tout
professionnel, vendeur de bien ou prestataire de services, fait parvenir à un consommateur,
sans commande préalable de celui‐ci, un bien quelconque accompagné d’une correspondance
indiquant qu’il peut être accepté par lui contre versement d’un prix effectif ou renvoyé à son
expéditeur, même si ce renvoi peut être fait sans frais pour le consommateur.
Art.53.‐ Il est interdit à tout professionnel vendeur de bien ou prestataire de services de
percevoir d’un consommateur, un paiement sans engagement exprès et préalable de ce dernier.
2. Abus de faiblesse
Art.56.‐ Il est interdit à tout professionnel d’abuser de la faiblesse ou de l’ignorance d’une
personne pour lui faire souscrire des engagements au comptant ou à crédit sous quelque forme
que ce soit. Constitue un abus de faiblesse, l’exploitation de la vulnérabilité, de l’ignorance ou
de l’état de sujétion psychologique ou physique d’une personne afin de la conduire à prendre
des engagements dont elle ne peut apprécier la portée.

B. Pratiques commerciales déloyales


Art.60.‐ Les pratiques commerciales déloyales sont interdites.

34
Une pratique commerciale est déloyale lorsqu’elle est contraire aux exigences de la diligence
professionnelle et qu’elle altère, ou est susceptible d’altérer de manière substantielle, le
comportement économique du consommateur normalement informé et raisonnablement
attentif et avisé, à l’égard d’un bien ou d’un service. Le caractère déloyal d’une pratique
commerciale visant une catégorie particulière de consommateurs ou un groupe de
consommateurs vulnérables en raison d’une infirmité mentale ou physique, de leur âge ou de
leur crédulité, s’apprécie au regard de la capacité moyenne de discernement de la catégorie ou
du groupe.
Art.61.‐ Constituent en particulier des pratiques commerciales déloyales, les pratiques
commerciales trompeuses et les pratiques commerciales agressives. Art.62. ‐ Une pratique
commerciale est trompeuse si elle est commise dans l’une des circonstances suivantes :
1° Lorsqu’elle crée une confusion avec un autre bien ou service, une marque, un nom
commercial, ou un autre signe distinctif d’un concurrent ;
2° Lorsqu’elle repose sur des allégations, des indications ou présentations fausses ou de
nature à induire en erreur et portant sur l’un ou plusieurs des éléments suivants :

 a) l’existence, la disponibilité ou la nature du bien ou du service ;

 b) les caractéristiques essentielles du bien ou du service, à savoir : ses qualités


substantielles, sa composition, ses accessoires, son origine, sa quantité, son mode et sa date de
fabrication, les conditions de son utilisation et son aptitude à l’usage, ses propriétés et les
résultats attendus de son utilisation, ainsi que les résultats et les principales caractéristiques
des tests et contrôles effectués sur le bien ou le service ;

 c) le prix ou le mode de calcul du prix, le caractère promotionnel du prix et les conditions


de vente, de paiement et de livraison du bien ou du service ;

 d) le service après‐vente, la nécessité d’un service, d’une pièce détachée, d’un


remplacement ou d’une réparation ;

 e) la portée des engagements de l’annonceur, la nature, le procédé ou le motif de la vente ou


de la prestation de services ;

 f) l’identité, les qualités, les aptitudes et les droits du professionnel ;

 g) le traitement des réclamations et les droits du consommateur.

3° Lorsque la personne pour le compte de laquelle elle est mise en œuvre n’est pas clairement
identifiable.
Art.63.‐ Une pratique commerciale est agressive lorsque du fait de sollicitations répétées et
insistantes ou de l’usage d’une contrainte physique ou morale, et compte tenu des
circonstances qui l’entourent :
1° elle altère ou est de nature à altérer de manière significative la liberté de choix d’un
consommateur ;

35
2° elle vicie ou est de nature à vicier le consentement d’un consommateur ;
3° elle entrave l’exercice des droits contractuels d’un consommateur.

II. LES SANCTIONS AUX INFRACTIONS DU DROIT DE LA


CONSOMMATION
A. Vente sans commande préalable et abus de faiblesse
1. Vente sans commande préalable
En cas de violation de cette interdiction, le vendeur ou le prestataire de services est tenu de
restituer les sommes ainsi perçues qui sont productives d’intérêts au taux légal calculé à
compter de la date du paiement définitif indu, et d’intérêts au taux légal majoré de moitié à
compter de la demande de remboursement faite par le consommateur.
2. Abus de faiblesse
Art.89.‐ Quiconque aura abusé de la faiblesse ou de l’ignorance d’une personne pour lui faire
souscrire, par le moyen de visites à domicile, des engagements au comptant ou à crédit sous
quelque forme que ce soit, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende
de cinq cent mille à vingt millions FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement, lorsque
les circonstances montrent que cette personne n’était pas en mesure d’apprécier la portée des
engagements qu’elle prenait ou de déceler les ruses ou artifices déployés pour la convaincre
d’y souscrire, ou font apparaître qu’elle a été soumise à une contrainte.
B. Pratiques commerciales déloyales
Art.90.‐ Est punie d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de deux cent
mille à vingt‐cinq millions FCFA, toute personne ayant recours aux pratiques commerciales
déloyales.
La cessation de la pratique commerciale trompeuse peut être ordonnée par le juge
d’instruction ou par le tribunal saisi des poursuites, soit sur réquisition du ministère public,
soit d’office. Par ailleurs, un contrat conclu au terme d’une pratique agressive, est nul et de
nul effet. Le recours à la transaction pénale n’est pas prévu pour l’infraction de pratiques
commerciales agressives.

36
TROISIEME PARTIE : LES RELATIONS SOCIALES

CHAPITRE 1 : LA PROTECTION SOCIALE FAMILIALE

SECTION 1 : LES ALLOCATIONS FAMILIALES ET L’ASSURANCE MATERNITE

Introduction
L'assurance maternité et les allocations familiales sont des prestations sociales importantes
pour les femmes salariées et les travailleurs salariés en Côte d'Ivoire. Ces prestations sont
régies par le Code de Prévoyance Sociale et sont administrées par la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale (CNPS). L'assurance maternité permet aux femmes enceintes de
bénéficier d'une prise en charge de leurs frais médicaux et d'un congé maternité. C’est une
assurance qui offre une couverture financière pour les frais médicaux liés à la grossesse et à
l'accouchement. Elle peut également inclure des prestations de congé maternité. C'est une
mesure importante pour soutenir les femmes enceintes et garantir des soins de santé
appropriés pendant cette période spéciale de leur vie. Dans le secteur privé et public en Côte
d'Ivoire, les assurances maternité offrent plusieurs avantages aux femmes enceintes. Elles
comprennent une couverture médicale complète pour les soins prénatals, l'accouchement et
les soins postnataux. De plus, elles offrent une protection financière pendant le congé
maternité, avec une indemnisation pour compenser la perte de revenu pendant cette période.
Ces assurances permettent aux femmes de bénéficier de soins de qualité et de soutien
financier pendant cette étape importante de leur vie. Les objectifs de l'assurance maternité
dans le secteur privé en Côte d'Ivoire sont de garantir aux femmes enceintes une couverture
médicale complète, de leur assurer un congé maternité rémunéré et de les soutenir
financièrement pendant cette période. L'assurance maternité vise également à promouvoir la
santé maternelle et à offrir aux femmes enceintes les soins nécessaires pour une grossesse et
un accouchement en toute sécurité.
Les allocations familiales, quant à elles, sont destinées à aider les familles à subvenir aux
besoins de leurs enfants. Pour bénéficier de ces prestations, il est nécessaire de remplir
certaines conditions.
En d’autres termes, c’est une prestation financière versée par l'État aux familles pour les aider
à subvenir aux besoins de leurs enfants. Ses avantages sont multiples : elle contribue à réduire
les inégalités sociales, elle soutient les familles dans leurs dépenses liées à l'éducation et à
l'épanouissement des enfants, et elle favorise la stabilité financière des familles. Les objectifs
de l'allocation familiale sont d'assurer un niveau de vie décent pour les enfants, de promouvoir
l'égalité des chances et de soutenir les familles dans leur rôle éducatif. C'est une mesure
importante pour garantir le bien-être des enfants et le soutien aux familles.
Dans cet exposé, nous allons examiner tous les aspects relatifs à l'assurance maternité et à
l'allocation familiale en Côte d'Ivoire.

I. Les allocations familiales

37
Les prestations familiales de la CNPS ont pour but d’aider le travailleur à faire face à ses
charges familiales en vue de promouvoir la protection maternelle et infantile ainsi que
l’éducation des enfants. Elles se composent des sous-prestations suivantes :

- les allocations prénatales ;


- les allocations de maternité ;
- les allocations au foyer du travailleur ;
- et les allocations familiales (AF).
Dans cette partie, nous aborderons uniquement que des allocations familiales (AF).

A. Les salariés du secteur privé


1. Rôles des allocations familiales
Les allocations familiales relèvent à la fois de la sécurité sociale et de la politique familiale.
Ces prestations visent à compenser, en partie, les coûts résultant de la prise en charge des
enfants.

Selon l’article 49 du code de la CNPS, les allocations familiales sont dues pour chacun des
enfants à la charge du travailleur, âgé de plus d’un (1) an et de moins de 14 ans. Toutefois, la
limite d’âge est portée à :

• 18 ans pour l’enfant placé en apprentissage ;

• 21 ans s’il poursuit ses études ou si, par suite d’infirmité ou de maladie, il ne peut
exercer un travail rémunéré.

Les allocations familiales sont maintenues pendant les périodes d'interruption d'études ou de
maladie dans la limite d'une année à partir de l'interruption.

L'attribution des bourses d'enseignement ou d'apprentissage ne fait pas obstacle à l'attribution


d'allocation, sauf lorsque le boursier bénéficie d'une bourse entière d'entretien et que l'apprenti
perçoit une rémunération au moins égale à la moitié du montant du salaire minimum
interprofessionnel garanti.

2. Les conditions à remplir


2.1. Conditions générales
Le bénéfice des prestations familiales est subordonné aux conditions générales ci-après :

- Justifier d’au moins 3 mois de travail consécutifs chez un ou plusieurs


employeurs affiliés à la CNPS ;

38
- Être légalement marié.
Ces conditions sont générales à toutes les formes de prestations familiales de la CNPS.

En plus des conditions générales définies ci-dessus et des celles énumérées selon l’article 49
du Code de la CNPS, d’autres conditions doivent être réunies.

2.2. Conditions spécifiques


- Pour le travailleur : être marié.
- Pour la femme salariée : être mariée
- Pour la femme salariée célibataire : détenir une ordonnance de puissance paternelle.
- Pour l’enfant, il doit être :
 issu du travailleur marié ;
 issu d’un précédent mariage lorsqu’il y a eu décès régulièrement déclaré ou
divorce judiciairement prononcé, sauf si cet enfant est resté à la charge du
premier mari ou si celui-ci contribue à son entretien ;
 adopté par l’allocataire, suivant les règles du code civil ;
 issu de la femme salariée (célibataire) si celle-ci a la charge de l’enfant sans
l’aide du père. Cette situation doit être attestée par une ordonnance de
puissance paternelle délivrée par le tribunal.

2.3. Dossiers à fournir


Pour bénéficier des allocations familiales, le travailleur doit produire les pièces suivantes :

 L’attestation de travail établie et signée par son employeur (tous les six mois) ;
 L’extrait d’acte de mariage ;
 Le certificat médical pour l’enfant de moins de 6 ans ou infirme (chaque année) ;
 L’attestation de fréquentation scolaire pour l’enfant scolarisé (chaque année scolaire) ;
 Le certificat d’assiduité et le contrat d’apprentissage pour l’enfant en apprentissage
(chaque année) ;
 L’ordonnance de puissance paternelle (OPP) pour les mères salariées célibataires.

3. Valeur de l’allocation familiale


Le montant des allocations familiales s’élève à 5.000 F par enfant et par mois en Côte
d’Ivoire. Ce montant est payable par trimestre.

39
4. Les bénéficiaires des allocations familiales
A la mère et à titre exceptionnel, à la personne qui a la charge de l’enfant (tuteur légal).

Tout travailleur salarié peut réclamer ses droits aux prestations familiales dans un délai de
deux (2) ans maximums à compter de la date de l’échéance pour en réclamer le montant. Au-
delà ses droits sont proscrits.

B. Les salariés du secteur public


1. Le but de l’allocation familiale
L’allocation familiale permet de payer une indemnité au regard de la situation familiale du
bénéficiaire.

2. Les fonctionnaires bénéficiaires de l’allocation familiale


Pour bénéficier des allocations familiales, il faut être fonctionnaire. Aux termes de la loi N°
570 du 11 septembre 1992 portant statut général de la Fonction Publique et des textes
subséquents pris pour son application.

Conformément à ces dispositions, les autres agents de l’Etat qui n’ont pas le statut de
fonctionnaire sont exclus du bénéfice des allocations familiales. Il s’agit, en l’occurrence des
catégories d’agents ci-dessous :

- Agents Contractuels de l’Etat ;

- Gens de maison

- Journaliers.

3. Les conditions à remplir : l’enfant


Tous les enfants remplissant les conditions de bénéfice des allocations familiales peuvent en
faire bénéficier leurs parents fonctionnaires. Toutefois, les enfants bénéficiant d’une allocation
de l’Etat pour études (bourse entière ou demi-bourse) sont exclus du bénéfice de l’allocation
familiale.

1.1. Statut juridique de l’enfant


Les enfants ouvrant droit au bénéfice des allocations familiales sont :

- les enfants légitimes (ceux issus d’un mariage) ;

40
- les enfants naturels (nés hors mariage) ;

- les enfants adoptifs (enfants adoptés régulièrement selon les dispositions de la loi sur
l’adoption).

1.2. Âge des enfants pris en compte pour l’allocation familiale


Ouvrent droit au bénéfice des allocations familiales les enfants vivants ci-après :

 Enfants de moins de 15 ans ;


 Enfants de 15 à 17 ans sous contrat d’apprentissage régulier, non-salariés
 Enfants de 15 à 20 ans régulièrement inscrits dans un établissement scolaire reconnu et
y poursuivant des études normales sans bourse ;
 Enfants de 15 à 20 ans infirmes ou souffrant d’une maladie incurable dûment
constatée et dans l’impossibilité permanente de se livrer à un travail salarié.

4. Les dossiers à fournir


 1 er enfant
Contenu du dossier d’allocations familiales
-Extrait d’acte de naissance (original) ;
-Attestation de non-paiement ;
-Certificat de vie et entretien légalisé ;
- Arrêté de nomination ;
-Certificat de prise de service ;
-Photocopie du bulletin de solde.
 AUTRES ENFANTS
- Certificat de vie et entretien légalisé ;
-Extrait d’acte de naissance (original).
5. Le taux de l’allocation familiale
Le montant des allocations familiales s’élève à 5.000 F par enfant et par mois en Côte
d’Ivoire. Ce montant est payable par trimestre.

41
II. Assurance maternité
A. Indemnités journalières de maternité
Les Indemnités Journalières de maternité remplacent le salaire d’activité de la femme salariée
durant son congé de maternité qui est de quatorze semaines, soit six semaines avant et huit
semaines après l’accouchement.
1. Les conditions à remplir
Pour bénéficier des indemnités journalières de maternité, plusieurs conditions sont à remplir :
- Justifier d’au moins 3 mois de travail consécutifs chez un ou plusieurs employeurs
affiliés à la CNPS ;
- Arrêter effectivement de travailler à partir de sept mois et demi de la grossesse ;
Pour bénéficier des indemnités journalières, la femme salariée doit produire les pièces
suivantes :
o Une attestation de travail (présence) délivrée par l’employeur ;
o Une attestation de départ en congé de maternité précisant le début et la fin du congé de
maternité ;
o Les trois certificats de grossesse ou les photocopies des pages (visites) aux 3, 6 et de 7
mois et demi au vu du carnet de la mère et de l’enfant et à cacheter par la CNPS
(l’examen du 3ème mois doit être obligatoirement effectué par un médecin) ;
o Les 3 derniers bulletins de paie des mois précédant celui de l’arrêt de travail ;
o A la reprise du travail, une attestation de reprise de travail signée par l’employeur.

2. Le montant à payer
Le montant des indemnités journalières correspond au salaire que la femme percevait au
moment de son départ en congé : salaire de base augmenté, le cas échéant, des primes et
indemnités inhérentes à la nature de l’emploi, à l’exclusion de tout ce qui a un caractère de
remboursement ou exceptionnel. Elles sont calculées au prorata du temps de repos effectif et
sont soumises à impôt.
3. La bénéficiaire
A la femme salariée du secteur privé et assimilé et à la femme contractuelle ou journalière de
l’administration publique.
Le règlement se fait par mois et à terme échu.
4. Exception
La période de congé post natale est augmentée de deux semaines en cas de naissance multiple.
En cas d’un repos supplémentaire justifié par une maladie résultant de la grossesse ou de
l’accouchement, l’arrêt de travail peut être prolongé jusqu’à concurrence de trois semaines
(21 jours) maximum.
• Dans ce cas, un certificat médical accompagné d’un rapport médical doit être délivré par le
médecin. Ce certificat médical devra être validé par le médecin-conseil de la CNPS.

42
En plus du certificat médical, un certificat de non reprise de travail doit être délivré par
l’employeur.
5. Le Régime Spécial des Travailleurs Indépendant (RSTI)
Le RSTI est la couverture sociale obligatoire pour tous les travailleurs indépendants de
Côte d’Ivoire. Il protège le travailleur indépendant en cas de maladie, d’accident, de maternité
et de vieillesse en lui servant des prestations sociales. Le RSTI est géré par la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS).
Le travailleur indépendant est celui qui travaille à son propre compte notamment en
tant qu’agriculteur, artisan, commerçant, transporteur, sportif, artiste, libéral, consultant,
exploitant minier ou dirigeant non-salarié d’entreprise. Sont également concernés par le RSTI,
les guides religieux et les ivoiriens travaillant à l’étranger.
La femme « travailleur indépendant » qui suspend son activité du fait de son état de
grossesse ou de son accouchement, à droit à une indemnité journalière dites de maternité à
condition d’avoir cotisé pendant 3 mois durant les 4 derniers trimestres.
L’indemnité est due pour 98 jours maximum reparti comme suit :
Pour la période prénatale à partir de 7 mois et ½ de grossesse, à condition que les
activités professionnelles de l’assurée soient suspendues et qu’un certificat médical de
grossesse déterminant la date d’accouchement délivré par le médecin soit adressé à la CNPS
Pour la période postnatale, à partir de l’accouchement et pour le temps restant sans
dépasser 98 jours sur la totalité du congé maternité, à condition de fournir un certificat
d’accouchement à la CNPS et un extrait d’acte de naissance si l’enfant est vivant.
L’assuré qui reprend son activité avant l’expiration de la période postnatale perd le
bénéfice de l’indemnité de maternité sur la période restante
Le montant de l’indemnité de maternité est égal au revenu journalier moyen des 3 meilleurs
revenus trimestriels déclarer sur les 4 derniers trimestres précédant l’incapacité temporaire
d’exercice.

B. Remboursement des frais d’accouchement, des soins médicaux et des frais


pharmaceutiques
Tout d’abord à la CNPS, le remboursement se fait selon des méthodes définies selon les
termes ci-après :
1. Les frais d’accouchement
Les remboursements se font sur la base du taux journalier de la 2ème catégorie des hôpitaux
publics et établissement sanitaire privé ou public.
Plus 5 000 F pour l’accouchement, avec un supplément de 2 000 F par enfant s’il y a
accouchement multiple.

43
2. Les frais pharmaceutiques :
Les remboursements se font aux prix portés sur les tickets de caisse (dans la limite des
sommes réellement déboursées). Les ordonnances médicales sont remboursées à partir du
3ème mois de la grossesse jusqu’à la reprise du travail après accouchement.

3. Les soins médicaux


Selon l’article 54 du Code de Prévoyance Sociale, Les soins médicaux dont le remboursement
est à la charge de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale en application de l'article 23.6 du
Code du Travail, sont ceux qui auront pu être occasionnés par la grossesse ou les couches.
Dans ce cas, les consultations sont remboursées en cas de :
 Accouchement à domicile ;
 Accouchement dans une formation sanitaire publique ou privée, quand les soins
médicaux ne sont pas pris en compte dans le tarif de la journée.
Aussi, selon l’article 47 du Code de Prévoyance Sociale, il est attribué à toute femme salariée
ou conjointe d'un travailleur salarié qui donne naissance, sous contrôle médical, à un enfant né
viable, une allocation de maternité payée en trois fractions :
 La moitié à la naissance ou immédiatement après la demande ;
 Le quart lorsque l'enfant atteint l'âge de six mois ;
 Le quart lorsqu'il atteint l'âge de douze mois.
En cas de naissance multiple, chaque naissance est considérée comme une maternité distincte.
Les remboursements sont dus à la femme salariée à partir du 3 ème mois de la grossesse jusqu’à
la reprise du travail après accouchement.

NB : Les remboursements sont effectués à la demande des bénéficiaires et après validation


des factures par le médecin conseil de l’agence de l’assuré social. Ces remboursements ne
sont opérés que dans la limite des sommes réellement déboursées. Les droits à l’Assurance
Maternité sont calculés à compter de la date de dépôt du dossier à la CNPS et payés si la
femme salariée remplit toutes les conditions de fond et de forme.
Toute femme salariée peut réclamer ses droits de maternité dans un délai de 2 ans
maximum. Au-delà, son droit est proscrit.

Conclusion
En conclusion, l'assurance maternité et l'allocation familiale sont des prestations sociales
importantes pour les travailleurs salariés en Côte d'Ivoire. Les allocations de maternité sont
versées aux femmes salariées qui cessent de travailler pendant leur congé de maternité, tandis
que les allocations familiales sont destinées à aider les travailleurs salariés à subvenir aux
besoins de leur famille. Ces prestations sont régies par le Code de Prévoyance Sociale et sont
administrées par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Les travailleurs salariés
doivent remplir certaines conditions pour bénéficier de ces prestations, notamment être affilié

44
à la CNPS et avoir effectué les visites médicales prénatales et postnatales pour l'assurance
maternité, et avoir au moins deux enfants à charge pour l'allocation familiale.

45
46
SECTION 3 : LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE
Introduction
La couverture maladie universelle (CMU) est un système obligatoire de couverture du risque
maladie au profit des populations résidant en Côte d'Ivoire. Elle a été rendue obligatoire
depuis le 1er octobre 2019. La CMU représente une avancée significative dans le domaine de
la santé publique en Côte d'Ivoire, non seulement en tant que programme visant à étendre la
couverture médicale à l'ensemble de la population, mais également en tant que manifestation
concrète des relations juridiques complexes qui sous-tendent le système de protection sociale
de notre pays. La couverture maladie universelle comprend un régime contributif, dit régime
général de base dont la contribution mensuelle s’élève à 1000F; un régime non contributif, dit
régime d'assistance médicale, qui vise les personnes économiquement faibles ou démunies.
Les prestations de soins inhérentes à la maladie ou à l'accident, à la maternité et à la
réhabilitation physique et fonctionnelle, à l'exclusion des accidents du travail et maladies
professionnelles sont garanties. La couverture maladie universelle peut être étendue à des
régimes non prévus par la loi. Est assujetti à la couverture maladie universelle, l'ensemble des
populations résidant en Côte d'Ivoire. On entend par assujetti, toute personne obligatoirement
rattachée à l'un des régimes de la couverture maladie universelle.
Les préoccupations centrales qui retiennent notre attention sont celles relatives aux
caractéristiques générales de la couverture maladie universelle ainsi que les aspects juridiques
relatifs qui s’attachent à cet instrument de prévoyance sociale.
Notre travail s’articulera autour de deux parties, la première partie analysera les généralités
sur la couverture maladie universelle et la seconde partie traitera des aspects juridiques sur la
couverture maladie universelle.

I. Généralités sur la CMU


A. La prise en charge
Modalités de prise en charge
La Couverture Maladie Universelle (CMU) est un système obligatoire de protection sociale
nationale en Côte d'Ivoire. Son objectif principal est de garantir l'accès à des soins de santé de
qualité à l'ensemble des populations résidentes. Toutes les autres assurances sont
complémentaires. La CMU prend en charge une partie des frais de soins de santé, tandis que
l'autre partie reste à la charge de l'assuré, sauf dispositions contraires précisées par décret.
La prise en charge des frais de soins de santé par la couverture maladie universelle est
effectuée:

 à l'acte, sur la base de la liste des prestations garanties mentionnée à l'article 7 de la


présente loi portant création de la couverture maladie universelle;
 sous forme de forfait par pathologie ou par groupe homogène de maladies;
 par capitation;

47
 selon tout mécanisme permettant de garantir la performance, l'efficience, la pérennité
et la viabilité de la couverture maladie universelle.
Les mécanismes de prise en charge des frais de santé par l'organisme de gestion pour chacun
des régimes sont fixés par décret. Pour bénéficier de la prise en charge des prestations
garanties par la couverture maladie universelle, l'assuré est tenu d'observer un parcours de
soins dont les modalités sont définies par décret.
Conventionnement
Les prestations garanties par la Couverture Maladie Universelle (CMU) ne sont prises en
charge que si elles sont délivrées par un prestataire ayant signé une convention individuelle ou
adhéré à une convention collective avec l'organisme en charge de la gestion de la CMU. Ces
prestataires peuvent être publics ou privés. Les conventions régissent les relations entre
l'organisme de gestion et les prestataires de soins conventionnés. Les conventions régissent
les relations entre organisme de gestion et les prestataires de soins conventionnés. Elles
comprennent notamment:

 les obligations des parties contractantes;


 le barème financier de référence relatif à la délivrance des soins;
 les outils de maîtrise des dépenses de santé;
 les outils de garantie de la qualité des services;
 les procédures et les modes de paiement des prestataires de soins;
 les mécanismes de résolution des litiges.
Les modalités et les procédures de conclusion desdites conventions sont fixées par décret.
L'organisme de gestion peut, sans préjudice des sanctions prononcées par les ordres
professionnels, prononcer la suspension ou la rupture de la convention, pour non-respect ou
violation de ses termes par le prestataire de soins. Les conditions et modalités de la
suspension et de la rupture des conventions sont déterminées par décret.
Documents à fournir pour l’enrôlement
Les documents à fournir pour l’enrôlement de l’intéressé sont les suivants :
- CNI ou Passeport ou Attestation d'identité ou Permis de conduire pour les nationaux

- Carte consulaire ou Titre de séjour pour les non nationaux

- Extrait de naissance ou Carte d'étudiant ou Carte Scolaire pour les enfants de - 18 ans

- Déclaration sur l'honneur, disponible sur le site d'enrôlement remplie en présence de 02


témoins majeurs pour les personnes sans document administratif

- Pour les ayants droit (bénéficiaires):


-Le reçu ou la carte d'assuré de l'ouvrant droit (assuré payeur) /
-L'acte de mariage pour le conjoint ayant droit

-Pour les fonctionnaires ou salariés en activité ou à la retraite : Tout document officiel


comportant le numéro matricule fonction publique ou CNPS.

48
B. Gestion et organisation
1. Gestion
Affiliation et immatriculation
Selon l’article 26, pour bénéficier des prestations de la couverture maladie universelle,
l'assujetti doit être affilié et déclaré à l'organisme de gestion. Cette affiliation prend effet à
compter de la date de son immatriculation.
Concernant l’immatriculation, il est attribué un numéro d'immatriculation unique à chaque
assuré pour la couverture maladie universelle. Le numéro d'immatriculation unique de chaque
assuré et de chaque employeur assujetti à la couverture maladie universelle devient
l'identifiant unique du système de sécurité sociale en Côte d'Ivoire et remplace tout autre
système d'identification des assurés sociaux.
Les modalités d'affiliation et d'immatriculation des assujettis sont fixées, pour chaque régime,
par décret.
Conditions d’ouverture du droit aux prestations
L’article 30 prévoit que l’ouverture du droit aux prestations de la couverture maladie
universelle est subordonnée au paiement préalable des cotisations. Pour l’ouverture du droit
aux prestations, il est obligatoire qu’il y ait une période de stage et la durée de cette période de
stage est fixée par décret.
L'organisme de gestion est tenu de vérifier et de contrôler l'admissibilité des personnes
assujetties et de valider en permanence l'ouverture et la fermeture du droit aux prestations de
la couverture maladie universelle. Néanmoins, les personnes qui cessent de remplir les
conditions pour relever de l'un des régimes de la couverture maladie universelle, bénéficient,
à compter de la date à laquelle ces conditions ne sont plus remplies, du maintien de leur droit
aux prestations pendant une période déterminée par décret.
Toutefois, si pendant cette période, l'intéressé vient à remplir les conditions pour le bénéfice
de l'autre régime mentionné à l'article 3, le droit aux prestations du régime dont il relevait
antérieurement est invalide.
NB : Les conditions et modalités d'ouverture, de maintien, de suspension et de fermeture du
droit aux prestations sont définies par décret.
2. Organisation
Organisation administrative
Selon le législateur, la gestion et la régulation de la couverture maladie universelle sont
confiées à une institution de Prévoyance sociale créée par décret. Cette institution-là peut
déléguer ses compétences à des organismes gestionnaires délégués qui ont obligatoirement
l’une des fonctions suivantes mentionnées à l’article 36 :

 institution de prévoyance sociale ;


 société relevant du Code CIMA ;

49
 mutuelle sociale au sens du règlement n° 07/2009/CM/ UEMOA portant
réglementation de la mutualité sociale au sein de l'UEMOA ;
 société commerciale justifiant d'une expertise en matière de gestion technique du
risque maladie.
D’où le fait que ce soit la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) qui assure ce rôle.
A cet effet, une convention doit être passée entre les deux parties pour prévoir les termes de la
délégation puis doit être approuvée par l’autorité de tutelle à savoir le ministère de l’emploi et
de la protection sociale et le ministère de l’économie et des finances.
Incompatibilités
Relativement aux dispositions de l’article 38 de la loi, certaines restrictions font surface quant
à la délégation des compétences.
En effet, Il est interdit de cumuler la gestion des risques prévus par la loi avec la gestion
administrative, technique ou financière d'un établissement assurant des prestations de
diagnostic(laboratoire), de soins de santé (hôpitaux) ou d'hospitalisation ou d'un établissement
ayant pour objet la fourniture de médicaments, de matériels, de dispositifs et d'appareillages
médicaux (pharmacies). Les organismes gestionnaires doivent s’y conformer dans un délai de
deux ans à compter de la signature de la convention.
Ressources et dépenses
Mettre en place une couverture maladie universelle nécessite assez de ressources et des
emplois concourant à la pérennité de cette assurance maladie.
Les ressources de la couverture maladie universelle sont légion à savoir :
 les cotisations, majorations, pénalités et intérêts de retards;
 les produits financiers ;
 le revenu des placements ;
 les subventions de l'Etat et des collectivités territoriales ;
 les dons et legs ;
 toutes autres ressources affectées à la couverture maladie universelle en vertu d'une
législation ou d'une réglementation particulière.
Ces ressources collectées par la couverture maladie universelle sont employées à titre
principal pour :

 la prise en charge des prestations de soins au bénéfice des assurés ;


 pouvant inclure les actions de promotion de la santé et de prévention ;
 la gestion administrative du système de couverture maladie dans la limite des ratios de
la Conférence interafricaine de la Prévoyance sociale, en abrégé CIPRES ;
 la constitution de réserves de sécurité ;
 les placements.
Elles peuvent être affectées, à titre accessoire, selon des conditions et modalités définies par
décret, à l'amélioration de l'offre de soins, pour autant que ces actions présentent un intérêt
économique ou de santé publique.

50
Il est de ce fait interdit à l'organisme de gestion ou aux organismes gestionnaires délégués
d'utiliser les ressources de la couverture maladie universelle à des fins autres que celles
prévues par le législateur.
Gestion financière et comptable
Comme dit précédemment, la couverture maladie universelle, pour sa longévité vise un
objectif d'équilibre financier entre ressources et dépenses de chacun des régimes. Pour ce
faire, dans un premier temps, une étude actuarielle externe est réalisée tous les trois ans afin
d'apprécier la pérennité de l'équilibre financier de chacun des régimes, puis dans un second
temps, les comptes et opérations de la CMU sont tous soumis à un audit comptable et
financier.
Les résultats de ces deux contrôles sont communiqués aux ministères exerçant la tutelle
technique et financière et présentés au Gouvernement.
Disposition fiscale
Les couvertures maladies bénéficient de faveurs fiscales car elles sont considérées comme des
dépenses liées à la santé, et donc essentielles pour la protection et le bien être des individus et
encouragent ces derniers à souscrire à une assurance.
L'institution de prévoyance sociale chargée de la gestion de la couverture maladie universelle
jouit pour toutes ses activités sociales d'un régime fiscal privilégié ainsi défini :

 exonération de tous les impôts et taxes, notamment de l'impôt sur le bénéfice


industriel et commercial, de la patente et de l'impôt foncier ;
 exonération des droits et taxes de douane à l'importation pour tous les matériels et
produits liés à ses activités sociales ;
 Les cotisations versées à titre obligatoire ou volontaire à l'institution de prévoyance
sociale chargée de la gestion de la couverture maladie universelle et les prestations
payées par elle sont exonérées d'impôts et taxes ;
 Les pièces et actes relatifs à l'application de la législation de la prévoyance sociale
sont délivrés gratuitement et exemptés de droit de timbre et d'enregistrement ;
 Pour le recouvrement de ses créances, bénéficie de prérogatives et privilèges
analogues à ceux du Trésor public. Ses privilèges prennent rang immédiatement après
les créances de salaire ;
 Les biens et les deniers de l'institution de Prévoyance sociale chargée de la gestion de
la couverture maladie universelle sont insaisissables et aucune opposition ne peut être
pratiquée sur les sommes qui lui sont dues. Les créanciers porteurs de titre exécutoire
peuvent, à défaut d’un règlement immédiat, se pourvoir devant le conseil
d'administration de l'institution de Prévoyance sociale chargée de la gestion de la
couverture maladie universelle, qui est tenu de procéder à l'inscription du crédit au
budget suivant et & son paiement.

II. Aspects juridiques

51
A. Contentieux et recours
3. Compétences des juridictions
Les litiges nés de l'application des lois et règlements en vigueur en matière de couverture
maladie visant les assurés et les employeurs sont de la compétence des juridictions de droit
commun. Ces litiges sont du ressort de la résidence habituelle de l'assuré ou du siège social en
Côte d'Ivoire de l'employeur intéressé. Les contestations d'ordre médical et les affaires
pénales en fonction de leur nature sont appartenues à un autre contentieux.
4. Recours préalable obligatoire : le recours gracieux
Avant de porter des réclamations contre les décisions prises par l'institution de Prévoyance
sociale caisse nationale d’assurance maladie (l’IPS_CNAM : organisme chargé de la gestion
de la couverture maladie universelle) devant les tribunaux compétents, il est obligatoire de
soumettre ces réclamations à une commission de recours gracieux. Cette soumission doit se
faire au moyen de lettre recommandée ou tout autre moyen de notification avec accusé de
réception.
Un recours gracieux est une procédure administrative permettant de contester une décision
prise par une autorité administrative. Ce type de recours s'adresse directement à l'auteur de la
décision contestée. Il peut être utilisé lorsque la décision est écrite (explicite) ou lorsque
l'administration n'a pas répondu à une demande dans un délai raisonnable (décision implicite).
L'objectif du recours gracieux est de permettre à l'administration de réformer, abroger,
modifier ou maintenir sa décision en fonction des arguments présentés.
Il ne doit pas prendre la forme d'une demande d'indulgence, mais plutôt critiquer la décision
en la déclarant illégale tout en demandant expressément son annulation.
La commission de recours gracieux est une instance où les réclamations peuvent être
examinées et résolues de manière amiable avant d'aller en justice. Les attributions,
l'organisation et le fonctionnement de la commission de recours gracieux sont fixés par le
décret de création et les statuts particuliers de l’IPS-CNAM.
La commission de recours gracieux est composée de quatre membre membres choisis par
leurs pairs parmi les membres du conseil d’administration de l’IPS-CNAM. La commission
des recours gracieux se réunit au moins une fois par mois et chaque fois que de besoin, sur
convocation de son président. Cette présidence est assurée par le vice-président du conseil
d’administration de l’IPS-CNAM.
La commission de recours gracieux se renouvelle au même titre que le conseil
d’administration. Les réclamations contre les décisions prises par l’IPS-CNAM sont portées
dans les conditions précitées devant la commission de recours gracieux dans un délai de deux
mois à compter de la notification de la décision faisant l’objet de réclamation. La réclamation
doit être soit formée par l’assuré ou l’un de ses ayants droits, soit par tout autre assujetti ou
son représentant et adressée au président de la commission de recours gracieux qui dispose
d’un délai d’un mois pour rendre sa une décision motivée. L’absence de réponse au terme de
ce délai vaut rejet du recours.
5. Poursuites Pénales en cas de non-conformités

52
Si un employeur ou un assuré enfreint les lois et règlements relatifs à la couverture maladie
universelle, il peut être poursuivi devant les juridictions pénales à la demande du ministère
public, du ministère en charge de la sécurité sociale ou de toute partie intéressée, y compris
l'institution de Prévoyance sociale. Les tribunaux ont le pouvoir d'ordonner que le jugement
soit publié dans la presse et affiché dans des lieux spécifiques aux frais de la partie
condamnée.
6. Subrogation et actions en justice
L'organisme gestionnaire de la couverture maladie universelle agit au nom de la personne qui
a reçu des prestations de soins (bénéficiaire) lorsque cette personne poursuit en justice une
tierce partie responsable d’un dommage. Si la victime décide de poursuivre le tiers
responsable en justice, elle doit également citer l'organisme gestionnaire de la couverture
maladie universelle en tant qu'intervenant dans la procédure légale, conformément à la loi en
vigueur.
Lorsqu'un accord amiable est conclu entre la victime et le tiers responsable pour obtenir une
indemnisation (un règlement à l'amiable), l'organisme gestionnaire ne peut être lié par cet
accord que si l'organisme a été légalement invité à y participer. En d'autres termes,
l'organisme doit être informé et impliqué dans le processus de règlement.
Si la victime ne respecte pas les dispositions légales en citant l'organisme gestionnaire ou en
ne l'impliquant pas dans un accord amiable, l'organisme a le droit de demander au bénéficiaire
des prestations de soins (la victime) le remboursement des montants des prestations de soins
qu'il a fournis si la victime a déjà reçu une indemnisation du tiers responsable.
B. Prescriptions et sanctions
1. Prescription
Action Publique en Cas d'Infractions
Les actions publiques résultant d'infractions commises par un employeur, son préposé ou un
assuré en violation des dispositions de la loi sont soumises aux délais de prescription énoncés
dans le Code de Procédure pénale. Cela signifie que les poursuites pénales doivent être
engagées dans les délais prévus par ce code.
Action Civile pour Recouvrement de Cotisations
L'action civile pour récupérer les cotisations ou les majorations de retard impayées par un
employeur ou un assuré est soumise à une prescription de cinq ans à compter de la date
d'expiration des délais prévus pour le paiement.
Actions des Bénéficiaires et Prestataires contre l'Organisme Gestionnaire
Les actions intentées par les bénéficiaires ou les prestataires de soins contre l'organisme
gestionnaire de la CMU sont soumises à une prescription de deux ans à compter de la
naissance du droit (probablement le droit à la couverture maladie universelle).
Les actions de l'organisme gestionnaire contre les bénéficiaires ou les fournisseurs de
prestations de soins à qui des avantages de la CMU ont été octroyés indûment sont soumises à

53
une prescription de quatre ans à compter de la date du paiement indu, à moins qu'il y ait eu
fraude ou fausse déclaration.
Prescription des Autres Actions
Les actions qui ne sont pas spécifiquement couvertes par les délais de prescription énoncés ci-
dessus sont soumises aux règles de prescription du droit commun.
Ces délais de prescription sont importants pour déterminer les limites de temps dans
lesquelles différentes actions peuvent être intentées ou poursuivies en vertu de la loi. Ils visent
à établir une certaine sécurité juridique et à éviter que des litiges ne soient éternellement
prolongés.
2. Sanctions
Fraude ou Fausse Déclaration
Toute personne qui, par fraude ou fausse déclaration, obtient ou tente d'obtenir des prestations
de CMU qui ne lui sont pas dues est passible d'une peine d'emprisonnement d'un à cinq ans et
d'une amende de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA.
Détournement de Bénéficiaires
Toute personne qui détournement des bénéficiaires de leurs droits en vertu de la loi de CMU,
en utilisant la contrainte, la menace, l'excès de pouvoir, des promesses pécuniaires, ou en
tentant de le faire, est passible d'une amende de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA.
Fraude par le Prestataire de Soins
Les prestataires de soins coupables de fraude ou de fausse déclaration sont passibles d'une
peine d'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100 000 à 1 000 000 de francs
CFA. Des sanctions disciplinaires peuvent également être prises par l'ordre professionnel
concerné.
Refus de Contrôle Médical
Les praticiens ou directeurs d'établissements de santé qui refusent un contrôle médical sont
passibles d'une amende de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA.
Fausses Déclarations par l'Employeur ou l'Assuré
Tout employeur ou assuré qui fait sciemment de fausses déclarations à l'organisme de gestion
ou aux personnes assermentées en relation avec la CMU est passible d'une peine
d'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA.
Non-Affiliation et Non-Immatriculation
Les employeurs qui ne procèdent pas à leur affiliation ou à l'immatriculation de leurs salariés
conformément aux délais réglementaires sont passibles d'amendes de 100 000 à 1 000 000 de
francs CFA.
Prélèvement de Cotisations Indues
Les employeurs qui effectuent sciemment le prélèvement de cotisations salariales indues sont
passibles d'une amende de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA.
Sanctions Cumulatives

54
Les sanctions prévues par cette loi n'empêchent pas l'application d'autres sanctions pénales et
administratives conformément à la législation en vigueur.
Dommages et Intérêts
L'organisme de gestion a le droit de demander au contrevenant des dommages et intérêts, dont
le montant ne peut être inférieur aux montants qui ont été payés.
Ces sanctions visent à dissuader les comportements frauduleux ou non conformes à la loi en
matière de CMU et à garantir la bonne mise en œuvre du programme.

Conclusion
Au terme de cette étude, il convient de rappeler que nous avons pu voir dans un premier
temps les éléments environnants la prise en charge ainsi que la gestion et l’organisation de la
couverture maladie universelle. La deuxième partie nous a permis de voir les aspects
juridiques relatifs, notamment les contentieux et les recours d’une part et d’autre part les
répressions et les sanctions.
L'essentiel à retenir de notre présentation est que la Carte Maladie Universelle (CMU)
représente un élément important dans la quête de l'accès universel aux soins de santé. Son
instauration en Côte d'Ivoire est l'expression d'une avancée significative dans la protection
sociale et le bien-être des citoyens. En permettant à un plus grand nombre de personnes
d'accéder aux soins médicaux, la CMU renforce l'équité au sein de la société. Il est crucial de
continuer à travailler sur sa mise en œuvre efficace et sur l'amélioration constante de la qualité
des services de santé.
Des sensibilisations doivent être faites sur les avantages et les modalités de la CMU afin de
garantir sa pleine utilisation par la population.

55
CHAPITRE 2 : LA PROTECTION SOCIALE DANS LES RELATIONS DE TRAVAIL

SECTION 1 : LES ACCIDENTS DE TRAVAIL ET LES MALADIES


PROFESSIONNELS

Introduction
Les accidents de travail et les maladies professionnelles constituent une préoccupation
majeure dans le monde du travail. Ils représentent des risques inhérents à de nombreuses
professions et peuvent avoir des conséquences graves tant pour les travailleurs que pour les
entreprises. Les accidents de travail se produisent lorsque des événements inattendus ou non
planifiés surviennent sur le lieu de travail, entraînant des blessures physiques ou des
dommages matériels. Ces incidents peuvent toucher divers secteurs, de la construction à
l'industrie manufacturière en passant par les services, et ils peuvent survenir en dépit des
mesures de sécurité mises en place. Les accidents de travail engendrent souvent des coûts
considérables pour les entreprises en termes de réparations, de pertes de temps et de frais
médicaux, sans parler des traumatismes subis par les employés concernés.
D'un autre côté, les maladies professionnelles sont des affections qui résultent généralement
de l'exposition prolongée à des facteurs de risque spécifiques liés à l'environnement de travail.
Ces maladies peuvent se développer sur une période plus longue, parfois des années après
l'exposition initiale. Elles peuvent affecter la santé physique et mentale des travailleurs et sont
souvent sous-estimées, car elles sont moins visibles que les accidents de travail.
Ensemble, les accidents de travail et les maladies professionnelles posent des défis importants
en matière de santé et de sécurité au travail. Ainsi, comment la loi ivoirienne régit-elle les
accidents de travail et les maladies professionnelles ?
C’est à cette question que nous tenterons de répondre dans la suite de notre travail.

I. Les accidents de travail


A. Champ d’application et déclaration
1. Champ d’application
Est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le
fait ou à l’occasion du travail à tout travailleur soumis aux dispositions du Code du Travail.
Sont également considérés comme accident du travail, l’accident survenu à un travailleur
pendant le trajet de sa résidence au lieu du travail et vice versa, dans la mesure où le parcours
n’a pas été interrompu ou détourné pour un motif dicté par l’intérêt personnel ou indépendant
de son emploi, et l’accident survenu pendant les voyages dont les frais sont mis à la charge de
l’employeur en vertu de l’article 26.1 du Code du Travail.
Bénéficient également des dispositions du présent titre :
1) les membres des sociétés coopératives ouvrières de production ainsi que les gérants non-
salariés de coopératives et leurs proposés ;

56
2) les gérants d’une société à responsabilité limitée, lorsque les statuts prévoient qu’ils sont
nommés pour une durée limitée, même si leur mandat est renouvelable, et que leurs pouvoirs
d’administration sont, pour certains actes, soumis à autorisation de l’Assemblée Générale, à
condition que lesdits gérants ne possèdent pas ensemble plus de la moitié du capital social ;
les parts sociales possédées par les ascendants, le conjoint ou les enfants mineurs d’un gérant
sont assimilées à celles que celui-ci possède personnellement dans le calcul de sa part ;
3) les présidents directeurs et directeurs généraux des sociétés anonymes ;
4) les apprentis ;
5) les élèves des établissements d’enseignement technique et les personnes placées dans les
centres de formation, de réadaptation ou de rééducation professionnelle pour les accidents
survenus par le fait ou à l’occasion de cet enseignement ou de cette formation. En ce qui
concerne ces élèves et personnes, un décret déterminera à qui incombent les obligations de
l’employeur ;
6) les détenus exécutant un travail pénal, pour les accidents survenus par le fait ou à
l’occasion de ce travail dans des conditions qui seront déterminées par décret.

2. Déclaration
L’employeur est tenu de déclarer dans un délai de quarante-huit heures tout accident du
travail survenu ou toute maladie professionnelle constatée dans l’entreprise.
La déclaration peut être faite par le travailleur ou ses représentants jusqu’à l’expiration de la
deuxième année suivant la date de l’accident ou de la première constatation médicale de la
maladie professionnelle.
En ce qui concerne les maladies professionnelles, la date de la première constatation médicale
de la maladie est assimilée à la date de l’accident.
Lorsque l’accident du travail est survenu hors du territoire de la République, le délai imparti à
l’employeur pour faire la déclaration prévue à l’article 71 du présent titre commence à courir
du jour où il a été informé de l’accident.
L’employeur est tenu, dès l’accident survenu :
1) de faire assurer les soins de première urgence ;
2) d’aviser le médecin chargé des services médicaux de l’entreprise ou, à défaut, le médecin le
plus proche ;
3) éventuellement, de diriger la victime sur le centre médical d’entreprise ou interentreprises,
à défaut, sur la formation sanitaire publique ou l’établissement hospitalier public ou privé le
plus proche du lieu de l’accident.
Si le médecin envisage une durée d’incapacité supérieure à trois jours, il est tenu d’établir
immédiatement après l’examen, un certificat médical indiquant l’état de la victime, les
conséquences de l’accident ou, si les conséquences ne sont pas exactement connues, les suites
éventuelles et, en particulier, la durée probable de l’incapacité de travail. Ce certificat sera
accompagné d’une notification attestant que la victime reçoit les soins réguliers d’un médecin,
ou a été dirigée sur une formation sanitaire publique, ou sur un établissement hospitalier
public ou privé dûment agréé, ou sur un centre médical interentreprises.

57
Quand les conséquences de la blessure n’ont pu être antérieurement constatées, un certificat
est établi par le médecin traitant lors de la guérison sans incapacité permanente ou, s’il y a
incapacité permanente, au moment de la consolidation, ou en cas de décès.

B. Enquête et réparation
1. Enquête
Lorsque d’après les certificats médicaux transmis ou produits à n’importe quel moment par la
victime ou par les ayants droit, la blessure paraît devoir entraîner la mort ou une incapacité
permanente absolue ou partielle de travail, ou lorsque la victime est décédée, l’inspecteur du
Travail et des Lois sociales du lieu de l’accident soumet sans délai l’affaire à une enquête.
L’enquête est gratuite. Cependant, lorsqu’elle oblige à des déplacements éloignés, les frais
normaux occasionnés par ces déplacements sont supportés ou remboursés par la CNPS sur
justification.
2. Réparation
a. Soins et prestations, réadaptation fonctionnelle rééducation professionnelle
et reclassement
Les prestations accordées aux bénéficiaires comprennent qu’il y ait ou non interruption du
travail :
- La couverture des frais entraînés par les soins médicaux et chirurgicaux, des frais
pharmaceutiques et accessoires ;

- La couverture des frais d’hospitalisation ;

- La fourniture, la réparation et le renouvellement des appareils de prothèse et


d’orthopédie nécessités par l’infirmité résultant de l’accident et reconnus
indispensables soit par le médecin, soit par la commission d’appareillage ainsi que la
réparation et le remplacement de ceux que l’accident a rendus inutilisables ;

- La couverture des frais de transport de la victime à sa résidence habituelle, au centre


médical interentreprises ou à la formation sanitaire ou à l’établissement hospitalier ;

- D’une façon générale, la prise en charge des frais nécessités par le traitement, la
réadaptation fonctionnelle, la rééducation professionnelle et le reclassement de la
victime.
A l’exception des soins de première urgence qui sont à la charge de l’employeur ces
prestations sont supportées par la CNPS qui en verse directement le montant aux praticiens,
pharmaciens, auxiliaires médicaux, fournisseurs et aux formations sanitaires publiques,
établissements hospitaliers, centres médicaux d’entreprise ou interentreprises. Toutefois, les
frais de transport peuvent donner lieu à remboursement à la victime.
Lorsque la victime d’un accident du travail est hospitalisée dans un établissement public ou
privé, le tarif d’hospitalisation est celui en vigueur fixé par le conseil d’administration de la
CNPS.
Les honoraires et frais accessoires dus aux praticiens et auxiliaires médicaux à l’occasion des
soins donnés à la victime qui sont à la charge de la CNPS sont réglés d’après un tarif fixé par
arrêté du Ministre chargé de l’Economie et des Finances.

58
Dans le cas où la victime est hospitalisée dans un établissement privé dont les tarifs sont plus
élevés que ceux de l’établissement hospitalier public de même nature le plus proche, la CNPS,
sauf le cas d’urgence et sauf circonstances exceptionnelles, n’est tenue au paiement des frais
que dans les limites des tarifs applicables dans l’établissement public le plus proche.
Sauf cas d’urgence prévu à l’alinéa précédent, la CNPS ne peut couvrir les frais
d’hospitalisation, de traitement et, le cas échéant, de transport de la victime dans un
établissement privé que si cet établissement a été agréé dans des conditions fixées par décret.
Le service des prestations familiales est maintenu de plein droit au profit d’un allocataire
victime d’un accident du travail pendant la durée de son incapacité temporaire.

b. Indemnités et rentes
Les indemnités dues aux bénéficiaires comprennent :
1) l’indemnité journalière due à la victime pendant la période d’incapacité temporaire qui
l’oblige à interrompre son travail ;
2) les prestations autres que les rentes dues en cas d’accident du travail suivi de mort ;
3) la rente due à la victime atteinte d’une incapacité permanente de travail et, en cas de mort,
les rentes dues aux ayants droit de la victime.
Le salaire de la journée au cours de laquelle le travail a été interrompu est intégralement à la
charge de l’employeur.
Lorsqu’un travailleur bénéficiaire des prestations réside hors du territoire ivoirien, le service
de ces prestations lui est fait, à son choix, soit au lieu du travail, soit au lieu de sa résidence.
Les travailleurs étrangers victimes d’accident du travail qui cessent de résider sur le territoire
ivoirien reçoivent pour toute indemnité un capital égal à trois fois la rente qui leur a été
allouée.
Il en est de même pour leurs ayants droits étrangers cessant de résider sur le territoire ivoirien,
sans que le capital puisse alors dépasser la valeur de la rente d’après le tarif fixé en matière de
rachat des rentes.
Les ayants droits étrangers d’un travailleur étranger ne reçoivent aucune indemnité si, au
moment de l’accident, ils ne résident pas sur le territoire ivoirien.
Toutefois, nonobstant les dispositions des trois alinéas précédents, le traitement assuré aux
nationaux ivoiriens en matière de réparation des accidents du travail est accordé à tout
travailleur étranger victime d’un accident du travail couvert par la législation ivoirienne ou à
ses ayants droit étrangers, quel que soit le lieu de leur résidence, lorsqu’ils sont ressortissants
d’un Etat qui garantit aux nationaux ivoiriens victimes d’accidents du travail couverts par sa
propre législation et aux ayants droit ivoiriens de ceux-ci, quel que soit le lieu de leur
résidence, le traitement assuré à ses nationaux en matière de réparation d’accidents du travail,
soit en vertu d’un traité conclu entre la Côte d’Ivoire et cet Etat, soit en application d’une
convention internationale ratifiée par la Côte d’Ivoire et cet Etat, soit en exécution des
dispositions de la législation propre à cet Etat.
La victime a droit au transport jusqu’à sa résidence habituelle lorsqu’elle est dans
l’impossibilité de continuer ses services sur place.

59
Les rentes dues pour la réparation d’un accident mortel ou ayant occasionné une réduction de
capacité au moins égale à 10 % ne peuvent être calculées sur un salaire annuel inférieur au
salaire minimum annuel, fixé chaque année avec effet du 1 er avril, par le décret prévu à
l’article 95 ci-dessous.
Tout retard injustifié apporté au paiement de l’indemnité journalière donne droit au créancier,
à partir du huitième jour de son échéance, à une astreinte quotidienne prononcée par la
juridiction compétente et égale à 1% du montant des sommes non payées.
Tout retard injustifié apporté au paiement de la rente due à la victime ou à ses ayants droit
donne droit aux créanciers, à partir du huitième jour de son échéance, à l’astreinte prévue à
l’article 91 ci-dessus. Les rentes sont incessibles et insaisissables.
Les rentes allouées en réparation d’accident du travail ou de maladies professionnelles se
cumulent avec les pensions d’invalidité ou de retraite auxquelles peuvent avoir droit les
intéressés en vertu de leur statut particulier et pour la constitution desquelles ils ont été
appelés à subir une retenue sur leur traitement ou salaire.
Toute modification dans l’état de la victime, soit par aggravation, soit par atténuation de
l’infirmité, peut entraîner une révision de la rente dans des conditions fixées par décret.

c. Frais funéraires et frais de transport du corps au lieu de sépulture


En cas d’accident suivi de mort, les frais funéraires sont remboursés par la CNPS aux ayants
droit de la victime dans la limite des frais exposés et sans que leur montant puisse excéder un
maximum fixé par décret.
La CNPS supporte les frais de transport du corps au lieu de sépulture demandé par la famille
dans la mesure où les frais se trouvent, soit exposés en totalité, soit augmentés du fait que la
victime a quitté sa résidence à la sollicitation de son employeur pour être embauchée, ou que
le décès s’est produit au cours d’un déplacement pour son travail hors du lieu de résidence.
Un décret fixe les modalités de calcul et de remboursement desdits frais.

d. Faute intentionnelle - Faute inexcusable - Responsabilité des tiers


Ne donne lieu à aucune indemnité, l’accident résultant de la faute intentionnelle de la victime.
Lors de la fixation de la rente, la CNPS peut, si elle estime que l’accident est dû à une faute
inexcusable de la victime, diminuer la rente, sauf recours du bénéficiaire devant la juridiction
compétente.
Lorsque l’accident est dû à une faute inexcusable de l’employeur ou de ceux qu’il s’est
substitué dans la direction, les indemnités dues à la victime ou à ses ayants droit, en vertu du
présent titre, sont majorées.
Le montant de la majoration est fixé par la CNPS en accord avec la victime et l’employeur ou,
à défaut, par le tribunal compétent, sans que la rente ou le total des rentes allouées puisse
dépasser, soit la fraction du salaire annuel correspondant à la réduction de capacité, soit le
montant de ce salaire. La majoration est payée par la CNPS qui en récupère le montant au
moyen d'une cotisation supplémentaire imposée à l’employeur devant le tribunal du travail
compétent.

60
Dans le cas de cession ou de cessation de l’entreprise, le total des arrérages de la cotisation à
échoir est immédiatement exigible.
L’auteur de la faute inexcusable est responsable sur son patrimoine personnel.
Tout retard injustifié apporté au paiement de la cotisation supplémentaire prévue à l’article
114 ci-dessus donne droit à la CNPS, à partir du huitième jour de son échéance, à une
astreinte quotidienne prononcée par la juridiction compétente et égale à 1% du montant des
sommes non payées.
Si l’accident est dû à une faute intentionnelle de l’employeur ou de l’un de ses préposés, la
victime ou ses ayants droit conservent, contre l’auteur de l’accident, le droit de demander
réparation du préjudice causé conformément aux règles du droit commun dans la mesure où
ce préjudice n’est pas réparé par application du présent titre.
La CNPS est tenue de servir à la victime ou à ses ayants droit les prestations et indemnités.
Elle est admise de plein droit à intenter contre l’auteur de l’accident une action en
remboursement des sommes payées par elle.
Si l’accident est causé par une personne autre que l’employeur ou ses préposés, la victime ou
ses ayants droit conservent contre l’auteur de l’accident, le droit de demander réparation du
préjudice causé, conformément aux règles du droit commun, dans la mesure où ce préjudice
n’est pas réparé par l’application du présent titre.
La CNPS est tenue de servir à la victime ou à ses ayants droit les prestations et indemnités.
Elle est admise de plein droit à intenter contre l’auteur de l’accident, une action en
remboursement des sommes payées par elle.

II. Les maladies professionnelles


A. Définition et déclaration
1. Définition
Une maladie professionnelle est une maladie contractée par le travailleur exposé de façon
habituelle à l’action de certains agents nocifs dans l’exécution de son travail. Elle doit figurer
sur la liste des maladies professionnelles prévue par les textes.
2. Déclaration
En matière de maladie professionnelle, la déclaration, les modalités de constitution du dossier,
et de l’enquête se font dans les mêmes conditions que pour les accidents du travail.
Un décret détermine les conditions d’application et les conditions dans lesquelles les
employeurs qui utilisent les procédés de travail susceptibles de provoquer les maladies
professionnelles, reconnues comme telles, sont tenus d’en faire la déclaration.

B. Quelques tableaux de maladies professionnelles indemnisables

61
Tableau 1 : AFFECTIONS DUES AU PLOMB ET A SES COMPOSES
DELAI DE LISTE INDICATIVE DES
DESIGNATION DES MALADIES PRISE EN PRINCIPAUX TRAVAUX
CHARGE SUSCEPTIBLES DE
PROVOQUER CES MALADIES
A - Manifestations aiguës et subaiguës : Extraction, traitement, préparation,
Anémie (hémoglobine sanguine intérieure à 13 g/100 ml 3 mois emploi, manipulation du plomb, de
chez l'homme et 12 gJ100 ml chez la femme). ses minerais, de ses alliages, de ses
combinaisons et de tout produit en
renfermant.
Syndrome douloureux abdominal paroxystique apyrétique
avec état subocclusif (coliques de plomb) habituellement 30 jours Récupération du vieux plomb
accompagné d'une
crise hypertensive). Grattage, brûlage, découpage au
chalumeau de matières recouvertes
Encéphalopathie aiguë. de peintures plombifères.

Pour toutes les manifestations aiguës et subaiguës,


l'exposition au plomb doit être caractérisée par une 30 jours
plombémie supérieure à 40
microgrammes par 100 ml de sang et les signes cliniques
associés à un taux d'acide delta aminolévulinique urinaire
supérieur à 15
milligrammes/g de créatinine ou à un taux de
protoporphyrine érythrocytaire sanguine supérieur à 20
microgramme/ d'hémoglobine et pour l'anémie à un taux
de ferritine normal ou
élevé.

B - Manifestations chroniques:
Neuropathies périphériques et/ou syndrome de sclérose
latérale 3 ans amyotrophique ne s'aggravant pas après 3 ans
l'arrêt de l'exposition.

Troubles neurologiques organiques à type d'altération des


fonctions 1 an cognitives, dont l'organicité est confirmée,
après exclusion des 1 an
manifestations chroniques de la maladie alcoolique, par
des
méthodes objectives.

Insuffisance rénale chronique.


10 ans
Pour toutes les manifestations chroniques, l'exposition au
plomb doit être caractérisée par une plombémie antérieure
supérieure à 80 microgrammes/ 100 ml ou, à défaut, par
des perturbations biologiques spécifiques d'une exposition
antérieure au plomb

62
Tableau 2: MALADIES PROFESSIONNELLES CAUSEES PAR LE
MERCURE ET SES COMPOSES
DELAI DE LISTE INDICATIVE DES PRINCIPAUX
DESIGNATION DES PRISE EN TRAVAUX SUSCEPTIBLES DE
MALADIES CHARGE PROVOQUER CES MALADIES

Encéphalopathie aiguë. 10 jours Extraction, traitement, préparation, emploi,


manipulation du mercure, de ses amalgames, de
Tremblement intentionnel. 1 an ses combinaisons et de tout produit en
renfermant, notamment:
Ataxie cérébelleuse. 1 an
Distillation du mercure et récupération du
Stomatite. 30 jours mercure par distillat idus industriels;

Coliques et diarrhées 15jours Fabrication et réparation de thermomètres,


baromètres, manomètre, pompes ou trompes à
Néphrite azotémique. 1 an mercure.

Lésions eczématiformes 15jours Emploi du mercure ou de ses composés dans la


récidivant en cas de nouvelle construction électrique, notamment:
exposition ou confirmées par Emploi des pompes ou trompes à mercure dans la
un test épicutané fabrication des lampes à incandescence, lampes
radiophoniques, ampoules radiographiques;

Fabrication et réparation de redresseurs de


courant ou de lampes à vapeurs de mercure;

Emploi du mercure comme conducteur dans


l'appareillage électrique;

Préparation du zinc amalgamé pour les piles


électriques;

Fabrication et réparation d'accumulateurs


électriques au mercure.

Emploi du mercure et de ses composés dans


l'industrie chimique, notamment: Emploi du
mercure ou de ses composés comme agents
catalytique.

63
Tableau 3: INTOXICATION PROFESSIONNELLE PAR LE
TETRACHLORETHANE
DELAI DE LISTE INDICATIVE DES
DESIGNATION DES MALADIES PRISE EN PRINCIPAUX TRAVAUX
CHARGE SUSCEPTIBLES DE PROVOQUER
CES MALADIES
Névrite ou polynévrite. 30 jours Préparation, emploi, manipulation du
tétrachloréthane ou des produits en
renfermant, notamment :
Ictère par hépatite, initialement apyrétique. 30 jours
Utilisation comme matière première dans
Hépatonéphrite initialement apyrétique, 30 jours l'industrie chimique, en particulier pour la
ictérigène ou non. fabrication du trichloréthylène ;

Dermites chroniques ou récidivantes 7 jours Emploi comme dissolvant, en particulier


de l'acétate de cellulose.
Accidents nerveux aigus en dehors des cas 3 jours
considérés comme accidents du travail.

Tableau 4 : AFFECTIONS PROFESSIONNELLES PROVOQUEES PAR LE


BENZENE, LE TOLUENE, LE XYLENE ET TOUS LES PRODUITS EN
RENFERMANT
DELAI DE LISTE INDICATIVE DES PRINCIPAUX
DESIGNATION DES MALADIES PRISE EN TRAVAUX SUSCEPTIBLES DE
CHARGE PROVOQUER CES MALADIES

64
A - Hémopathies provoquées par le Opérations de production, transport et utilisation
benzène et les produits en renfermant du benzène et autres produits refermant du
Affections hématologiques acquises, benzène, notamment :
isolées ou associées, de type hypoplasique,
aplasique ou dysplasique : 3 ans Production, extraction, rectification du benzène et
des produits en renfermant ;
-Anémie ;
-Leuconeulropénie ; Emploi du benzène et des produits en renfermant
-Thrombopénie. pour la production de leurs dérivés, notamment
en organosynthèse ;
Hypercytose d'origine myélodysplasique.
Syndrome myéloprolifératif. Préparation des carburants renfermant du
Leucémies (sous réserve d'une durée 15 ans benzéne, transvasement, manipulation de ces
d'exposition d'au moins un an). 15 ans carburants, travaux en citerne ;
15 ans
B - Affections gastro-intestinales Emplois divers du benzène comme dissolvant des
provoquées par le benzène, toluène, résines naturelles ou synthétiques ; Production et
xylène et les produits en renfermant emploi de vemis, peintures, émaux, mastics,
Troubles gastro-intestinaux apyrétiques 7 jours encre, colles, produits d'entretien renfermant du
accompagnés de vomissements à répétition benzène ;
Fabrication de simili-cuir;
Emploi du benzène comme dénaturant ou réactif
de laboratoire.

Tableau 5: AFFECTIONS PROFESSIONNELLES LIEES AU CONTACT AVEC LE


PHOSPHORE ET LE SESQUISULFURE DE PHOSPHORE
DELAI DE LISTE INDICATIVE DES
DESIGNATION DES MALADIES PRISE EN PRINCIPAUX TRAVAUX
CHARGE SUSCEPTIBLES DE PROVOQUER
CES MALADIES
Ostéomalacie ou nécrose du maxillaire inférieur. 1 an Préparation, emploi, manipulation du
phosphore ; fabrication de certains
Dermite aiguë irritative ou eczématiforme 7 jours dérivés du phosphore, notamment des
récidivant au contact du sesquisulfure de phosphures.
phosphore.
90 jours
Dermite chronique irritative ou eczématiforme
récidivant au contact du sesquisulfure de
phosphore.

Conclusion
En conclusion, les accidents de travail et les maladies professionnelles demeurent des
préoccupations majeures pour la société contemporaine, affectant la vie de millions de
travailleurs à travers le monde. Ces incidents représentent des coûts humains et économiques
considérables, mais ils ne sont pas inévitables. Les efforts continus visant à améliorer la
65
sécurité au travail, la prévention des risques et la santé des travailleurs sont essentiels pour
minimiser ces problèmes.
Il est impératif que les gouvernements, les employeurs, les syndicats et les travailleurs
collaborent pour élaborer et mettre en œuvre des politiques, des règlements et des pratiques
qui garantissent des environnements de travail plus sûrs et plus sains. Cela inclut l'évaluation
régulière des risques, la formation adéquate, l'accès à des équipements de protection, la
sensibilisation et l'engagement de tous les acteurs concernés.

66
SECTION 2 : LA RETRAITE
Introduction
Le thème de la retraite, à la fois dans le secteur public et privé en Côte d'Ivoire, est un sujet
d'une importance capitale, touchant à la fois la sécurité financière des travailleurs tout au long
de leur carrière et à la viabilité des systèmes de retraite. La gestion des pensions de retraite et
les conditions d'obtention de ces pensions varient considérablement entre ces deux secteurs,
soulevant ainsi d'importantes questions juridiques et socio-économiques.
La problématique fondamentale de cette étude réside dans la comparaison des régimes de
retraite existants dans le secteur public et privé du droit ivoirien. Alors que le secteur public
bénéficie généralement de régimes de retraite plus généreux et sécurisés, le secteur privé est
confronté à des défis distincts, notamment l'adhésion obligatoire à des régimes de retraite
complémentaires et les niveaux de prestations potentiellement moindres. Cette disparité
soulève des questions essentielles concernant l'équité entre les deux secteurs, la viabilité des
systèmes de retraite, ainsi que la protection des droits et du bien-être des travailleurs et des
retraités.
Dans ce contexte, cette étude s'attache à explorer en profondeur les dispositions légales et
réglementaires qui encadrent les régimes de retraite dans le secteur public et privé en Côte
d'Ivoire. Elle se penchera également sur l'évolution historique de ces régimes et mettra en
lumière les avantages qu'ils offrent aux travailleurs et aux employeurs. Enfin, elle formulera
des recommandations visant à améliorer l'équité et l'efficacité des systèmes de retraite, tout en
tenant compte des enjeux actuels et des défis futurs qui se dessinent à l'horizon.
Ainsi, cette étude sera structurée autour de deux grandes parties principales. Dans un premier
temps, elle se focalisera sur les conditions et la gestion des pensions de retraite, en analysant
la manière dont elles sont gérées dans le secteur public et en examinant les conditions requises
pour y accéder. Ensuite, elle se penchera sur l'évolution historique des systèmes de retraite et
les avantages qu'ils offrent, à la fois pour les travailleurs et les employeurs, dans le but de
mieux comprendre les enjeux qui sous-tendent ces régimes.
Il est impératif de saisir ces nuances et spécificités propres à la retraite dans les secteurs
public et privé en droit ivoirien, car cela contribuera à l'élaboration de recommandations
constructives en vue d'une réforme équilibrée et efficace des systèmes de retraite, garantissant
ainsi une meilleure qualité de vie pour les retraités et la pérennité de ces régimes.

I. Conditions et gestion de la pension de retraite


A. Gestion de la pension de retraite
Le système de retraite en Côte d’Ivoire est aujourd’hui géré par deux (02) organismes :
- La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) qui assure la gestion obligatoire du
régime de protection sociale des travailleurs du secteur privé et assimilés et des
travailleurs indépendants.
- La Caisse Générale de Retraite des Agents de l’État (CGRAE) qui s’occupe des
régimes de pensions civiles destinés aux agents et fonctionnaires de l’État de Côte
d’ivoire.

67
L’on distingue deux (02) formes de régime à savoir les régimes généraux et les régimes
spéciaux qui obéissent à des règles générales de fonctionnement. Nous nous intéresserons aux
régimes généraux des pensions civiles.
1. La pension de retraite
La pension de retraite est une allocation pécuniaire, personnelle et viagère accordée aux
fonctionnaires et, après leur décès, à leurs ayants cause (…), en rémunération des services
qu’ils ont accomplis jusqu’à la cessation de leurs fonctions.1
C’est un régime contributif obligatoire pour tous les salariés, tant du secteur public que du
secteur privé qui est destiné à garantir un revenu minimum aux retraités.
 Au niveau du secteur public, la pension est co-financée par le travailleur et
l’employeur (l’État) à hauteur de 25% dont les 2/3 à la charge de l’employeur et
l’autre tiers à la charge du travailleur.
Ce régime, dit de répartition, est basé sur la solidarité́ entre les générations. Ainsi, les
pensions de retraites sont financées à partir des cotisations prélevées sur les salaires des actifs.
 Au niveau du secteur privé, cette pension est financée à la fois par le travailleur et
l’employeur dans les proportions suivantes :

Pension : Part patronal 7,70 % ; Part salariale 6,30% soit un total de 14% pour un plafond
mensuel de 1.647.315 CFA et un plancher de 60.000 FRS CFA correspondant au SMIG
actuellement en vigueur.
2. La pension complémentaire
Le régime de retraite complémentaire est un mécanisme par lequel l’adhérent effectue des
cotisations afin de s’assurer un montant de pension de retraite (pension de base + pension
complémentaire) qui se rapproche au mieux du revenu qu’il percevait durant son activité.
C’est un régime obligatoire pour les fonctionnaires, agents de l’État et salariés du secteur
privé en activité depuis 2012 et facultatif pour les salariés en activité avant l’application de la
réforme de 2012.
Il est géré par l'Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Générale de Retraite des Agents de
l'État (IPS-CGRAE). Le taux de cotisation obligatoire est de 5% prélevé directement sur le
salaire indiciaire.

3. Autres modes d’allocation de la pension de retraite


Comme précisé dans sa définition, au-delà de l’allocation personnelle, la pension de retraite
est liquidée selon les modes suivants :
 Pension d’invalidité : : Le fonctionnaire qui a été mis dans l'impossibilité définitive et
absolue de continuer ses fonctions, par suite d'infirmité résultant de blessures ou de
maladies contractées ou aggravées soit en service, soit en accomplissant un acte de
dévouement dans un intérêt public, soit en exposant ses jours pour sauver la vie d'une
ou de plusieurs personnes, peut être admis à la retraite. (Article 15 – Ordonnance
nº2012-303)
1
Article 4 : Ordonnance nº2012-303 du 04 avril 2012 portant organisation des régimes de pensions gérés par la
Caisse Générale de Retraite des Agents de l’État, en abrégé CGRAE.

68
 Rente viagère : En cas de décès du fonctionnaire, au moment d'un accident dans
l'exercice de ses fonctions, ou consécutif à l'aggravation de l'incapacité visée à l'article
17 ci-dessus, une rente viagère, non cumulable avec la pension de réversion, calculée
sur un taux d'incapacité d'un certain pourcentage, fixé par décret, est accordée à ses
ayants cause. (Article 24 – Ordonnance nº2012-303)
 Pension des ayant-cause : La réversion, à ses ayants cause, des droits à pension acquis
par le fonctionnaire, intervient en cas de décès, de disparition ou d'absence. Les ayants
cause du fonctionnaire sont le conjoint survivant et les orphelins mineurs et assimilés.
La liquidation des pensions de réversion est définitive, sauf cas d'erreur matérielle ou
de droit. (Article 30 – Ordonnance nº2012-303)

B. Conditions d’octroi de la pension de retraite dans le secteur public et privé

La pension de retraite peut être définie comme étant une prestation versée au travailleur admis
à la retraite afin de lui permettre de faire face à ses besoins de consommation, en
remplacement du revenu du travail (salaire) qu’il ne perçoit plus.
1. Les conditions d’octroi de la pension de retraite au secteur privé
Les conditions de la pension de retraite varient selon le pays et le système de retraite en place.
En général, pour bénéficier d'une pension de retraite, il faut remplir les conditions suivantes :
Être affilié à la CNPS (centre national de prévoyance social)
 Avoir atteint 60 ans
 Avoir accomplir au moins quinze (15) ans d’activités salariée ayant donné lieu à
des cotisations chez un ou plusieurs employeurs affiliés à la CNPS
 Cessé toute activité salariée
La pension de retraite peut être liquidée sur demande du travailleur à partir de de l’âge de
55ans. Dans ce cas, la pension de retraite subit à titre définitif, un abattement de 5% par année
d’anticipation. La pension de retraite, au moment de sa liquidation, est augmentée d’une
bonification de 10% de son montant par enfant à charge dans la limite de trois (3) enfants
maximums jusqu’à l’âge de 21 ans.
2. Les formalités à remplir pour l’octroi de la pension de retraite
a. Les pièces impératives
Pour devenir bénéficiaire de la pension de retraite, le travailleur retraité du secteur privé doit
constituer un dossier auprès de la CNPS comportant les pièces suivantes :
 Une (1) demande de liquidation de la pension de retraite (formulaire à retirer à la
CNPS)
 Une (1) fiche de déclaration de cessation (formulaire à retirer à la CNPS)
 Le(s) relevé(s) nominatif(s) des salaires (formulaire à retirer à la CNPS)
 Le(s) certificat(s) de travail
 Trois (3) bulletins de salaires des 3 dernières années d’activité (de préférence
celui du mois de décembre)
 Les extraits d’acte de naissance du salarié et de son conjoint
 Un (1) Extrait d’acte de mariage
 Trois (3) photos d’identité du même tirage pour le participant et une (1) pour le
conjoint
 Un (1) Relevé d’Identité Bancaire (RIB) du salarié
 Une (1) photocopie de la CNI ou la carte consulaire du salarié.

69
b. Les documents complémentaires à fournir en cas de bonification pour enfant à
charge
Pour bénéficier de la bonification pour enfant à charge (dans la limite de trois enfants),
l’assuré doit fournir les pièces suivantes :
 L’extrait d’acte de naissance ou un jugement supplétif de tous les enfants de
moins de 21 ans
 Un certificat de vie et d’entretien pour chacun des enfants de moins de 21 ans.
 L’attestation de fréquentation de chaque enfant âgé de 21 ans à 27 ans pour
bénéficier d’une meilleure imposition.

3. Conditions d’ouverture de droit et les pièces à fournir au secteur public

a. Conditions d’ouverture de droit


La pension de retraite est accordée au fonctionnaire ou agent de l’Etat dans les cas suivants :
 Lorsque le fonctionnaire a effectué au moins quinze (15) ans de service
 Sans condition de durée de service pour le fonctionnaire ayant atteint la limite d’âge
fixée à :
– 60 ans pour les emplois de la catégorie D à la catégorie A, grade A3
– 65 ans pour les emplois de la catégorie A, grade A4 à A7
 Sans condition d’âge pour le fonctionnaire révoqué sans suspension de droit à
pension après trente (30) ans de service

 Sans condition d’âge ni de durée de service pour le fonctionnaire admis à la retraite


pour invalidité et licencié pour suppression d’emploi.

b. Les pièces à fournir

b.1. Les pièces impératives

 Une demande de liquidation de pension à retirer à la CGRAE ou auprès de son DRH


 Un extrait original d’acte de naissance de l’intéressé(e)
 Un bulletin original de solde de la dernière année d’activité
 Une copie de la pièce d’identité
 Une copie du certificat de première prise de service ou la décision d’engagement
 Tous les actes d’avancement, de nomination ou de promotion
 Un relevé d’identité bancaire.

b.2. Les pièces complémentaires en cas de bonification de la pension

 Un extrait original de l’acte de mariage


 Un extrait original d’acte de naissance de chaque enfant
 Une décision d’autorisation de validation des services auxiliaires
 Une attestation originale de cotisations au titre des services auxiliaires
 Un état signalétique original des services militaires, le cas échéant.

70
Lorsque le fonctionnaire a réuni les pièces ci-dessus, il les dépose auprès de son DRH qui le
complétera avec les pièces ci-après :
 Un Relevé Général des Services (RGS) (original)
 Un acte de radiation ou de mise à la retraite
 Un Certificat de Cessation de Paiement (CCP)
 Une attestation originale de régularisation de situation administrative.

II. Evolution et avantages de la pension de retraite


A. Evolution du système de retraite

1. Dans le secteur privé

a. Selon les régimes de retraite


Le système de retraite privé en Côte d'Ivoire a connu une évolution importante ces dernières
années.
 Avant 2012
Il n'existait que des régimes de retraite professionnels, obligatoires pour les salariés des
entreprises du secteur privé. Ces régimes étaient gérés par des organismes paritaires, tels que
la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), la Confédération générale des travailleurs
de Côte d'Ivoire (CGCI) ou la Confédération générale des employeurs de Côte d'Ivoire
(CGECI).
 En 2012
Le gouvernement ivoirien a adopté une réforme du système de retraite, visant à accroître la
couverture sociale des travailleurs et à garantir un niveau de pension plus élevé. La réforme a
introduit un nouveau régime de retraite complémentaire, facultatif pour les salariés du secteur
privé. Ce régime est géré par des compagnies d'assurances privées.
 En 2020
Le gouvernement ivoirien a adopté une nouvelle réforme du système de retraite, visant à
améliorer la gouvernance et la gestion des régimes de retraite. La réforme a créé un nouveau
cadre juridique pour les régimes de retraite, notamment en matière de gouvernance, de
transparence et de gestion des risques.

b. Selon les conditions d’accès aux différents régimes et le mode de calcul

 Avant 2012
Le régime de retraite professionnel obligatoire était géré par la CNPS, qui assurait la retraite
de base des salariés du secteur privé. Le taux de cotisation était de 3,2 % du salaire brut, dont
2,2 % à la charge de l'employeur et 1 % à la charge du salarié. Les régimes de retraite
professionnels étaient ouverts aux salariés des entreprises du secteur privé, quelle que soit leur
taille. Les conditions d'ouverture des droits étaient les suivantes :
 Avoir atteint l'âge de 60 ans
 Avoir accompli au moins quinze ans d'activité salariée
 Avoir cessé toute activité salariée

71
Le montant de la pension de retraite était calculé sur la base du salaire moyen des quinze
meilleures années de la carrière et du taux de remplacement, qui était de 30 %.
 De 2012-2020
La réforme de 2012 a introduit un nouveau régime de retraite complémentaire, facultatif pour
les salariés du secteur privé. Ce régime est géré par des compagnies d'assurances privées. Le
taux de cotisation au régime de retraite complémentaire est de 5 % du salaire brut, dont 2,5 %
à la charge de l'employeur et 2,5 % à la charge du salarié.
Les conditions d'adhésion au régime de retraite complémentaire sont les suivantes :
- Être affilié à la CNPS ;
- Avoir atteint l'âge de 18 ans ;
- Avoir une activité salariée
Le montant de la pension de retraite complémentaire est calculé sur la base des cotisations
versées et d'un taux de rendement.
 Depuis 2020-2023
La réforme de 2020 a créé un nouveau cadre juridique pour les régimes de retraite,
notamment en matière de gouvernance, de transparence et de gestion des risques.
Le nouveau cadre juridique prévoit notamment la création d'un conseil d'administration pour
chaque régime de retraite, composé de représentants des employeurs, des salariés et de l'État.
Il prévoit également la publication d'un rapport annuel sur la situation financière et la gestion
de chaque régime de retraite.
L'objectif de cette réforme est de renforcer la gouvernance et la gestion des régimes de
retraite, afin de garantir leur pérennité et d'améliorer le niveau de pension des bénéficiaires.

2. Dans le secteur public


Le système de retraite public en Côte d'Ivoire a connu une évolution importante au cours des
dernières décennies.
 Avant 2012
Le système était caractérisé par un âge de départ à la retraite relativement bas (55 ans), des
taux de cotisation faibles (8 %) et un système de calcul des pensions basé sur les salaires. Ces
facteurs ont conduit à un déficit croissant de la branche retraite, qui a nécessité une réforme.
 En 2012
La reforme a introduit des changements importants dans le système de retraite public. L'âge
de départ à la retraite a été progressivement augmenté à 60 ans, les taux de cotisation ont été
relevés à 14 % et le système de calcul des pensions a été modifié pour tenir compte de
l'inflation. Ces changements ont permis de rétablir l'équilibre financier du système de retraite.
 Depuis 2012
Le système de retraite public en Côte d'Ivoire continue d'évoluer. En 2023, le gouvernement a
annoncé une série de mesures visant à améliorer le système, notamment l'augmentation de la
pension minimum, la mise en place d'un système de retraite par capitalisation et la création
d'un fonds de réserve pour les retraites.
De même, l'âge de départ à la retraite a été progressivement augmenté de 55 ans à 60 ans entre
2012 et 2016. Cette mesure vise à garantir la pérennité du système de retraite et à assurer un
niveau de pension suffisant pour les retraités.

72
Les taux de cotisation ont été relevés de 8 % à 14 % en 2012. Cette mesure vise à augmenter
les recettes du système de retraite et à financer les pensions des retraités. Le système de calcul
des pensions a été modifié pour tenir compte de l'inflation. Cette mesure vise à garantir que
les pensions des retraités conservent leur pouvoir d'achat.
 En 2023
Le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à améliorer le système de retraite,
notamment l'augmentation de la pension minimum, la mise en place d'un système de retraite
par capitalisation et la création d'un fonds de réserve pour les retraites. Ces mesures visent à
rendre le système de retraite public en Côte d'Ivoire plus durable et plus équitable.

B. Avantages des régimes de retraite

1. Dans le secteur public


Les régimes de retraites publics en Côte d'Ivoire offrent plusieurs avantages aux
fonctionnaires, dont :
 Une sécurité financière à la retraite : Les fonctionnaires cotisent à un régime de
retraite qui leur garantit un revenu mensuel à la retraite. Ce revenu est calculé en
fonction de la durée d'assurance et du salaire moyen des six derniers mois d'activité.

 Un taux de remplacement élevé : Le taux de remplacement, qui correspond au


pourcentage du salaire d'activité qui est remplacé par la pension de retraite, est
relativement élevé en Côte d'Ivoire. Il est de 75 % pour les fonctionnaires qui ont
validé tous leurs trimestres.

 Une prise en charge des invalidités : Les fonctionnaires qui sont invalides peuvent
bénéficier d'une pension d'invalidité. Cette pension est calculée en fonction du taux
d'invalidité et du salaire moyen des six derniers mois d'activité.

 Une prise en charge des survivants : Les ayants droit des fonctionnaires décédés
peuvent bénéficier d'une pension de réversion. Cette pension est calculée en fonction
du salaire moyen des six derniers mois d'activité du fonctionnaire décédé.

2. Dans le secteur privé


Les régimes de retraites privés en Côte d'Ivoire présentent de nombreux avantages,
notamment :
 Un niveau de revenu plus élevé en retraite : les régimes de retraites privés offrent
généralement un niveau de revenu plus élevé que le régime de retraite public. Cela est
dû au fait que les cotisations versées au régime privé sont investies dans des actifs
financiers qui peuvent générer des rendements plus élevés que les cotisations versées
au régime public, qui sont principalement investies dans des obligations d'État.
Selon la Confédération nationale des retraités et préretraités de Côte d'Ivoire
(CNRPCI), elle estime que le niveau de revenu moyen des retraités du régime public est de
100 000 FCFA par mois, alors que le niveau de revenu moyen des retraités du régime privé
est de 200 000 FCFA par mois.

73
 Une plus grande flexibilité : les régimes de retraites privés offrent généralement une
plus grande flexibilité que le régime de retraite public. Les participants peuvent
généralement choisir le montant de leurs cotisations, le type d'investissements dans
lequel leurs cotisations sont investies et la date à laquelle ils souhaitent commencer à
recevoir leurs prestations de retraite.
À ce propos l'association ivoirienne des institutions de retraites privées (AIRP) affirme
que les régimes de retraites privés offrent une plus grande flexibilité aux participants,
notamment en leur permettant de choisir le montant de leurs cotisations, le type
d'investissements dans lequel leurs cotisations sont investies et la date à laquelle ils souhaitent
commencer à recevoir leurs prestations de retraite.

 Une meilleure protection contre les risques : les régimes de retraites privés offrent
généralement une meilleure protection contre les risques que le régime de retraite
public. En cas de décès de l'assuré, ses bénéficiaires peuvent recevoir un capital ou
une rente. En cas d'invalidité de l'assuré, il peut recevoir une rente d'invalidité.
La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), qui gère le régime de retraite public en
Côte d'Ivoire, reconnaît que les régimes de retraites privés offrent une meilleure protection
contre les risques, notamment en cas de décès de l'assuré ou d'invalidité.

Conclusion
En résumé, il convient de retenir que la question de la retraite tant dans le secteur privé que
dans le secteur public en côte d’Ivoire présente des défis et des opportunités. Tandis que le
secteur privé offre une certaine flexibilité et la possibilité de constituer une épargne-retraite, le
secteur public garantit généralement une sécurité de l’emploi et des prestations de retraite plus
stables.
Cependant, des reformes sont nécessaires pour assurer la viabilité à long terme des systèmes
de retraite dans les deux secteurs, notamment en raison du vieillissement de la population. Il
est impératif que le gouvernement, les employés et les travailleurs collaborent pour
développer des solutions innovantes qui garantissent une retraite décente pour tous les
citoyens ivoiriens.

74
SECTION 3 : LA PROTECTION SOCIALE DES TRAVAILLEURS INDEPENDANTS
De sa naissance à sa mort, un individu connaîtra différents aléas : maladie, perte d’emploi,
recherche de logement, famille qui s’agrandit, passage à la retraite, etc…Ces aléas ou «
risques sociaux » engendrent soit des pertes de revenus soit nécessitent un complément de
ressources afin d’y faire face. Malheureusement, parfois il est impossible d’y répondre seul et
une aide extérieure est indispensable. La protection sociale regroupe l’ensemble des solutions
qui permettent de bénéficier de cette aide lorsque survient un événement qui a des
conséquences économiques.
Quant au travailleur indépendant, c’est toute personne exerçant une activité professionnelle
lui procurant un revenu, quelle que soit sa nature pour son propre compte ou en qualité de
mandataire non salarié. En Côte d’Ivoire, les travailleurs indépendants bénéficient d’un
régime obligatoire de protection sociale (RSTI) mis en place en 2020.
Dès lors, quel est le régime de sécurité sociale en Côte d’Ivoire pour les travailleurs
indépendants ?
Afin de répondre à la problématique posée, il serait intéressant d’étudier en premier lieu, les
régimes de la protection sociale des travailleurs indépendants en Côte Ivoire. Puis en second
lieu, les avantages et les limites du régime de protection sociale des travailleurs indépendants
en Côte d’Ivoire.

I. Le régime de protection des travailleurs indépendants


A. Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI)
Le RSTI offre deux principales prestations sociales au travailleur indépendant : les indemnités
journalières (revenu de remplacement) et la pension de retraite.
1. Indemnités
a. Les modalités
Condition d’adhésion
Le travailleur indépendant doit :
 se déclarer à la CNPS en précisant son métier et le montant de la cotisation sociale
qu’il s’engage à payer chaque mois ;
 payer régulièrement ses cotisations sociales à la CNPS ;
 remplir pour chaque prestation sociale, les conditions prévues par la loi.
Cotisations
La cotisation est fixée librement (sans limitation) dans le respect de la cotisation minimum de
sa catégorie socioprofessionnelle conformément au tableau ci-après :

Catégories socioprofessionnelles Cotisation minimum Revenu mensuel minimum


(au taux de 12% en F correspondant (F CFA)

75
CFA)
artisans 5 400 45 000
artistes et professionnels des médias 5 400 45 000
et de l’événementiel
sportif 3 600 30 000
religieux et assimilés 6 000 50 000
exploitants agricoles 5 400 45 000
transporteurs 900 75 000
commerçants 3 600 30 000
exploitants miniers 6 000 50 000
professions libérales et mandataires 18 000 150 000
sociaux
consultants 12 000 10 000
ivoiriens travaillant à l’étranger 13 500 150 000

Lorsque le montant de la cotisation déclarée est supérieur à 21 600 F CFA (soit un revenu de
plus 180 000 F CFA), le travailleur indépendant cotise automatiquement à la retraite
complémentaire pour la différence à un taux de 9%.

b. Risques couverts
Les prestations servies au titre du régime social des travailleurs indépendants couvrent les
risques maternité, maladie, accident et vieillesse.
La couverture de ces risques s'opère par l'octroi d'indemnités journalières à l'assuré qui se
trouve dans l'incapacité physique constatée de continuer ou de reprendre le travail pour cause
de maladie, d'accident ou de maternité.
Indemnité de maternité
La femme « travailleur indépendant » qui suspend son travail du fait de son état de grossesse
ou de son accouchement, a droit à une indemnité journalière dite « indemnité de maternité ».
Pour bénéficier de l'indemnité de maternité, la femme « travailleur indépendant » doit justifier
de trois trimestres de cotisation effectives sur les quatre derniers trimestres précédant le début
de son arrêt de travail.
L'indemnité de maternité est due pour chaque jour ouvrable ou non, sur une période ne
pouvant excéder la période légale de couches.
L'indemnité est due pour la période prénatale à partir de sept mois et demi, à condition que la
femme « travailleur indépendant » suspende effectivement l'exercice de ses activités
professionnelles. La preuve de cette suspension est faite dès réception par l'Institution de
Prévoyance sociale, Caisse nationale de Prévoyance sociale du certificat médical de grossesse
déterminant la date probable de l'accouchement, délivré par le médecin traitant. Le certificat

76
médical de grossesse doit être accompagné d'une attestation sur l'honneur de n'exercer aucune
activité sur la période, établie par la femme « travailleur indépendant ».
L'indemnité est due pour la période postnatale à condition de fournir un certificat
d'accouchement à l'Institution de Prévoyance sociale, Caisse nationale de Prévoyance sociale.
Lorsque l'enfant est né vivant, un extrait d'acte de naissance doit également être produit. La
femme qui reprend le travail avant l'expiration de la période postnatale, perd le bénéfice de
l'indemnité de maternité pour la période restante. Le montant de l'indemnité journalière de
maternité est égal au revenu journalier moyen des trois meilleurs revenus trimestriels déclarés
sur les quatre derniers trimestres précédant l'incapacité temporaire d'exercice. Cette indemnité
est payable mensuellement à terme échu.

Indemnité en cas de maladie ou d'accident


Le travailleur indépendant atteint d'une incapacité temporaire d'exercice par suite d'une
maladie ou d'un accident a droit à une indemnité dite « indemnité de maladie» dans les
conditions suivantes : l'incapacité temporaire d'exercice doit avoir été dûment constatée par un
médecin et approuvée par le médecin conseil de l'Institution de Prévoyance sociale, Caisse
nationale de Prévoyance sociale ; la maladie ou l'accident ne doit pas avoir été provoqué
intentionnellement ; l'assuré doit justifier de trois trimestres cotisés sur les quatre derniers
trimestres précédant la survenance de l'incapacité-temporaire d'exercice.
Lorsque l’assuré n'est pas à jour de ses cotisations à la date de survenance de son incapacité
physique résultant d’une maladie ou d'un accident, il ne peut prétendre à l'indemnité de
maladie qu'à l'issue du délai de six mois après la date d'échéance des cotisations impayées.
L'assuré ne bénéficie effectivement de cette indemnité qu'après s'être, dans le même délai,
acquitté de la totalité des cotisations dues ainsi que des pénalités de retard y afférentes.
L'indemnité est due pour une durée de trois cent jours maximums, débutant le quinzième jour
d'incapacité temporaire d'exercice sur une période de trois années glissantes.
Le médecin traitant fixe la durée probable de l'incapacité temporaire d'exercice et délivre un
certificat d'arrêt de travail au travailleur. L'assuré doit faire parvenir à l'Institution de
Prévoyance sociale, Caisse nationale de Prévoyance sociale un certificat d'arrêt de travail pour
cause de maladie ou d'accident délivré par le médecin traitant, afin de déclarer et de faire
constater le début de l'incapacité temporaire d'exercice. Le certificat d'arrêt de travail doit être
accompagné d'une attestation sur l'honneur de n'exercer aucune activité durant la période
d'incapacité temporaire d'exercice, établie par l'assuré.

2. La pension de retraite
La liquidation des prestations de vieillesse est opérée sur demande des intéressés formulés
auprès de l'Institution de Prévoyance sociale, Caisse nationale de Prévoyance sociale.

77
Les modalités de liquidation et d'entrée en jouissance des prestations de vieillesse visées à
l'article 22 du présent décret sont fixées par délibération du Conseil d'administration de
l'Institution de Prévoyance sociale Caisse nationale de Prévoyance sociale.
La couverture du risque vieillesse garantit aux personnes soumises au présent décret, le
service : une pension de vieillesse, des pensions de réversion et une allocation unique.
Pension de vieillesse
- L'ouverture du droit à la pension de vieillesse est subordonnée à la réalisation d'une
condition de stage minimum de quarante trimestres de cotisations effectives.
Toutefois, l'assuré qui ne remplit pas, à l'âge requis pour l'ouverture du droit à la pension de
vieillesse, la condition de période de stage requise pour bénéficier d'une pension de vieillesse,
a la faculté de racheter jusqu'à huit trimestres de cotisation.
L'âge d'ouverture du droit à la pension de vieillesse est fixé à 60 ans. Cependant les intéressés
peuvent demander une pension de vieillesse à partir de 55 ans. Dans ce cas, le montant de la
pension, calculé en application des dispositions du présent décret, est réduit de 5% par année
d'anticipation.
Les droits à la retraite de chaque affilié au régime social des travailleurs indépendants
s'expriment en points de retraite accumulés sur son compte individuel.
- Le nombre de points acquis pour chaque échéance annuelle de cotisations payées au titre de
la retraite est obtenu en divisant le mentant des cotisations payées par la valeur d'achat du
point.
Le montant de la pension de vieillesse annuelle est calculé en multipliant le nombre de points
porté au compte du travailleur indépendant à la date de liquidation de ses droits, par la valeur
de liquidation du point applicable au calcul des pensions.
Le montant de la pension de vieillesse est revalorisable selon un taux qui tient compte du coût
de la vie, tout en préservant l'équilibre de la branche. En tout état de cause, l'intervalle entre
deux revalorisations ne peut être inférieur à deux ans.
Le taux de revalorisation des pensions en service est fixé par le Conseil d'administration de
l'Institution de Prévoyance sociale Caisse nationale de Prévoyance sociale.
La valeur de liquidation du point et la valeur d'achat du point sont fixées, chaque année, par le
Conseil d'administration de l'Institution de Prévoyance sociale Caisse nationale de Prévoyance
sociale.
Pension de réversion
Le conjoint survivant du bénéficiaire d'une pension de vieillesse ou de l'assuré remplissant au
moment de son décès la condition de stage requise pour l'ouverture du droit à pension de
vieillesse, bénéficie d'une pension de conjoint survivant à partir de cinquante-cinq ans. Le
montant de cette prestation est égal à la moitié de la pension que l'assuré décédé percevait ou
aurait perçu. Le conjoint survivant peut demander à bénéficier de la pension à partir de

78
cinquante ans. Dans ce cas, le montant de la pension, calculé en application des dispositions
du présent décret, est réduit de 5% par année d'anticipation. Le paiement de la pension cesse
en cas de remariage du conjoint survivant. En cas de décès du conjoint, soit antérieurement,
soit postérieurement au décès de l'assuré, chaque orphelin mineur du bénéficiaire d'une
pension de vieillesse ou de l'assuré remplissant au moment de son décès la condition de stage
requise pour l'ouverture du droit à la pension de vieillesse, adroit jusqu'à l’âge de vingt & un
an à une pension d'orphelin. Le montant de la pension d'orphelin est égal à 20% de la pension
à laquelle avait droit ou aurait eu droit l'assuré décédé. Toutefois, le total des pensions versées
ne pourra excéder le montant de la pension de l'assuré décédé. Dans le cas où le nombre des
ayants droit est supérieur à cinq, la pension d'orphelin de chacun d'eux est réduite
proportionnellement.
Allocation unique
L'assuré qui, à l'âge fixé pour l'ouverture du droit à la pension de vieillesse, a accompli moins
de quarante trimestres de cotisations effectives au régime social des travailleurs indépendants,
bénéficie d'une allocation unique correspondant au nombre de points porté à son compte à la
date de liquidation de ses droits, multiplié par la valeur de liquidation du point applicable au
calcul des allocations uniques. Le versement à l'assuré de cette allocation unique éteint
définitivement tous les droits de l'assuré et de ses ayants droits éventuels auprès du régime
social des travailleurs indépendants. En cas de décès de l'assuré, la moitié du montant de cette
allocation unique est reversée, sans condition d'âge, au conjoint survivant non remarié lorsque
les liens de mariage ont été établis depuis un an au moins et ne sont pas dissouts au moment
du décès du conjoint assuré.

B. La retraite complémentaire des travailleurs indépendants (RCTI)


1. Modalités
-Conditions d’adhésion
Les conditions d’adhésion au régime de retraite complémentaire des travailleurs indépendants
sont les suivantes :

- Être affilié au régime social des travailleurs indépendants ;


- Avoir un revenu mensuel supérieur au revenu plafond mensuel du régime social des
travailleurs indépendants fixé à cent quatre-vingt mille (180 000 francs CFA).
-Cotisations
Le taux des cotisations sociales destiné à assurer le financement du régime de retraite
complémentaire des travailleurs indépendants est fixé à 9% de l'assiette constituée par l'écart
entre le revenu du travailleur et le revenu plafond du régime social des travailleurs
indépendants (180 000 francs CFA).
Les cotisations du régime sont trimestrielles. Cependant, les cotisations étant portables, leur
paiement peut être totalement ou partiellement anticipé. Le versement est effectué au plus tard
le quinzième jour du mois suivant le trimestre auquel les cotisations se rapportent.

79
2. Prestations du régime de retraite complémentaire des travailleurs indépendants
Les prestations prévues au titre du régime de retraite complémentaire des travailleurs
indépendants comprennent :

- la pension de vieillesse complémentaire ;


- l'allocation unique;
- le remboursement de cotisations;
- la réversion des droits.

a. La pension de vieillesse complémentaire


La pension de vieillesse complémentaire est attribuée à la demande du travailleur indépendant
qui remplit les conditions cumulatives suivantes :

- être éligible au bénéfice de la pension de retraite du régime social des travailleurs


indépendants telle que fixée par le présent décret ;
- avoir accompli une période de cotisation effective au régime de retraite
complémentaire des travailleurs indépendants de vingt trimestres au moins.
Le montant de la pension de vieillesse complémentaire est calculé en tenant compte :

- du capital acquis par l'assuré ;


- de l'âge de l'assuré ;
- de l'âge du conjoint éventuel;
- de la table de mortalité en vigueur à l'année de liquidation.

Le capital acquis par l'assuré est obtenu à partir :

- du cumul des cotisations versées par l'assuré,


- capitalisé à un taux minimum garanti (TMG) fixé par arrêté ;
- d'une participation aux excédents financiers dont les modalités sont fixées par arrêté.

b. L’allocation unique et le remboursement des cotisations


L'assuré bénéficie d'un paiement en capital une fois pour toute au régime de retraite
complémentaire des travailleurs indépendants lorsqu'il a droit à une allocation unique au
régime social des travailleurs indépendants, sous réserve d'avoir cotisé au minimum vingt
trimestres au régime de retraite complémentaire des travailleurs indépendants.
Cette allocation éteint définitivement tous les droits de l'assuré et de ses ayants droits
éventuels à l'égard du régime de retraite complémentaire des travailleurs indépendants.
Dans le cas où l'assuré n'a pas accompli la durée minimum de cotisation de vingt trimestres au
régime de retraite complémentaire des travailleurs indépendants, il est procédé à un
remboursement de ses cotisations.

80
c. La réversion des droits
 Cas de décès de l'assuré bénéficiant de la pension de vieillesse complémentaire

En cas de décès de l'assuré qui bénéficie de la pension de vieillesse complémentaire, ses droits
sont reversés à son conjoint non remarié sous forme de pension viagère égale à 50% de la
pension complémentaire de l'assuré au moment du décès.
La réversion de la pension de retraite complémentaire au conjoint survivant non remarié n'est
soumis à aucune condition d'âge. Seul le conjoint déclaré par l'assuré au moment de la
liquidation de ses droits peut être bénéficiaire de la pension de réversion.

 Cas de décès de l'assuré avant le bénéfice de la pension de vieillesse


complémentaire
En cas de décès de l'assuré avant le bénéfice de la pension de vieillesse complémentaire, 80 %
du montant du capital acquis est reversé une fois pour toutes au conjoint non remarié.
La réversion de ce capital au conjoint survivant non remarié n'est soumise à aucune condition
d'âge.

 Cas de décès de l'assuré avant le bénéfice de la pension de retraite


complémentaire, et lorsque le conjoint est décédé antérieurement ou
postérieurement au décès de l'assuré sans avoir bénéficié de cette réversion
Dans cette situation, une allocation correspondant à 20 % du montant du capital acquis par
l'assuré est reversée à chaque orphelin, sans condition d'âge. Toutefois, le total des allocations
versées ne pourra excéder 80% du capital acquis.
Dans le cas où le nombre d'enfants est supérieur à quatre, l'allocation de chacun d'eux est
réduite proportionnellement.

II. Les avantages et limites de la protection sociale des travailleurs indépendants

A. Les avantages
La protection sociale regorge de nombreux avantages pour les travailleurs indépendants. Ce
sont :
 Couverture Santé
Les travailleurs indépendants bénéficient de la sécurité médicale grâce à la couverture santé.
Cela englobe les frais médicaux, les médicaments et les soins hospitaliers, réduisant ainsi le
fardeau financier en cas de maladie ou d'accident.
Ils peuvent également bénéficier d’une exonération de cotisations sociales sous certaines
conditions.
 Sécurité Financière en Cas d'Incapacité
81
En cas d'incapacité de travail due à une maladie ou un accident, la protection sociale fournit
des prestations financières régulières, aidant ainsi à maintenir un certain niveau de revenu et à
éviter des difficultés financières sévères.
 Prestations de Retraite
Les régimes de protection sociale offrent des avantages de retraite qui permettent aux
travailleurs indépendants de maintenir un niveau de vie décent après avoir cessé leur activité
professionnelle.
Ils ont droit à une pension de retraite, mais elle peut être un peu moins importante que celle
des salariés.
 Congés de Maternité
Certains systèmes de protection sociale incluent des prestations pour les travailleuses
indépendantes en congé de maternité, garantissant un soutien financier pendant cette période
cruciale. Elles ont également droit à un congé et peuvent reporter le paiement des cotisations
sociales dues pendant cette période sur une durée maximale de 12 mois sans majoration ni
pénalité de retard.
 Assurance Invalidité
En cas d'invalidité permanente, la protection sociale peut fournir des prestations pour aider à
compenser la perte de revenu due à l'incapacité de travailler.
Les travailleurs indépendants peuvent également bénéficier d’une allocation temporaire
d’invalidité (ATI) en cas d’incapacité de travail.
 Accès à la Formation Professionnelle
Certains programmes de protection sociale offrent des opportunités de formation continue et
de développement professionnel pour aider les travailleurs indépendants à rester compétitifs
sur le marché du travail.
 Réduction des Risques Financiers
La protection sociale réduit les risques financiers inhérents à l'indépendance en offrant une
sorte de filet de sécurité en cas de circonstances imprévues, favorisant ainsi la stabilité
financière.
 Meilleur Accès au Crédit
Les travailleurs indépendants bénéficiant de protections sociales peuvent être perçus comme
moins risqués par les prêteurs, ce qui facilite l'accès aux prêts et aux financements pour
développer leur entreprise.
 Prestations familiales
Les travailleurs indépendants bénéficient des mêmes droits que les salariés en matière
d'allocations familiales versées par les Caisses d'allocations familiales (Caf)

82
En résumé, il convient de retenir que la protection sociale pour les travailleurs indépendants
apporte une stabilité financière, une sécurité en cas d'événements imprévus, et contribue à
améliorer la qualité de vie tout au long de leur carrière et pendant la retraite. Cependant elle
rencontre certaines limites dans son fonctionnement.

B. Les limites
Le régime de protection sociale des travailleurs indépendants en Côte d'Ivoire est confronté à
plusieurs limites, notamment une couverture limitée, de faibles prestations, une mise en œuvre
inadéquate et un accès limité. Ces limitations peuvent avoir des impacts négatifs sur le bien-
être et la sécurité financière des travailleurs indépendants du pays.
1. Couverture limitée
Le régime de protection sociale des travailleurs indépendants, connu sous le nom de RSTI, a
été créé en 2020. Elle ne couvre qu'un nombre limité de risques, tels que la maladie,
l'accident et la maternité. Les autres risques, comme l'invalidité, la vieillesse et le décès, ne
sont pas couverts par le RSTI. Cela signifie que les travailleurs indépendants peuvent être
confrontés à des difficultés financières s’ils sont confrontés à ces risques.
2. Faibles prestations
Le montant maximum de la pension versée au titre de la branche retraite du système de
sécurité sociale est de 50 % du salaire moyen des 10 dernières années d'activité. Cela pourrait
ne pas suffire à assurer un niveau de vie décent aux travailleurs indépendants retraités.
3. Mise en œuvre inadéquate
Le système de protection sociale en Côte d'Ivoire est encore en cours de mise en œuvre et il
pourrait être difficile de garantir que les travailleurs indépendants soient effectivement
couverts par le RSTI. Par exemple, il peut y avoir des difficultés à enregistrer les travailleurs
indépendants, à collecter les cotisations et à fournir des prestations.
4. Accès limité
Le système de protection sociale en Côte d'Ivoire est principalement conçu pour les
travailleurs du secteur formel, et les travailleurs indépendants peuvent se heurter à des
obstacles pour accéder au système. Par exemple, ils peuvent ne pas connaître leurs droits et
obligations, ou ne pas disposer des documents nécessaires pour s’inscrire à la sécurité sociale.

Conclusion
En conclusion, la protection sociale pour les travailleurs indépendants en Côte d’Ivoire est
assurée par le régime social des travailleurs indépendants (RSTI), mis en place depuis 2020.

83
Ce régime couvre les risques suivants : la couverture maladie universelle (CMU), qui est
obligatoire pour l’ensemble de la population résidant en Côte d’Ivoire depuis le 01 juillet
2019, les travailleurs indépendants qui adhéraient volontairement à ce risque avant la mise en
place du RSTI et qui ont exercé leur droit d’option auprès de la Caisse nationale de
Prévoyance Sociale (CNPS), peuvent continuer à bénéficier des prestations du régime général
des travailleurs salariés ou opter pour le régime social des indépendants. Aussi, les travailleurs
indépendants en Côte d’Ivoire bénéficient d’un régime obligatoire de protection sociale qui
couvre les risques de maladie, maternité, invalidité, décès, vieillesse, accidents de travail et
maladies professionnelles. En outre, les programmes d’emploi indépendant intégrés dans les
initiatives de protection sociale pourraient être envisagés pour améliorer la protection sociale
des travailleurs indépendants.
Cependant, l’extension de la protection sociale aux salariés de l’économie informelle est un
enjeu important pour les pays africains, comme la Côte d’Ivoire, et devrait jouer un rôle
crucial dans l’autonomisation des travailleurs.

EXPOSES DES GROUPES


DEVOIR SUR TABLE
CORRECTION DU DEVOIR
CALCUL DES MOYENNES
FIN DU COURS

84

Vous aimerez peut-être aussi