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Droit des contrats

mars 17, 2019

DROIT DES CONTRATS

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Le droit des contrats appelé aussi « droit des obligations contractuelles » est une
branche du droit civil Il fait partie du droit des obligations. Le droit des contrats est à
jour de la réforme Le premier cours est à jour de l’ Ordonnance du 10 février 2016
portant réforme du droit des contrats, du régime général et de la preuve des
obligations.

Les autres !ches de cours :

Cours et !ches de droit des contrats


La mise en œuvre de la nullité et sa dé!nition
La con!rmation du contrat: dé!nition, conditions, prescription
Quels sont les e"ets de la nullité? (responsabilité, rétroactivité…)
L’obligation d’exécuter de bonne foi un contrat
Les conditions de la simulation de contrat et ses e"ets
La réforme de la théorie de l’imprévision dans le contrat
Les règles d’interprétation du contrat par la Cour de cassation
Les parties et les tiers au contrat
Le dommage contractuel
Les causes d’exonération de responsabilité contractuelle
La faute contractuelle

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Les clauses portant sur la responsabilité contractuelle
Le formalisme et la preuve du contrat
La cause illicite ou immorale du contrat
Absence de cause et preuve de l’existence de la cause
Cause du contrat : théorie classique et conception moderne
La fraude à la loi en droit des contrats
L’ordre public
Les bonnes mœurs
La chose et la cause dans le contrat sur le transfert d’un droit
La capacité de contracter (mineur, incapables majeures…)
La violence, cause de nullité du contrat
Le dol : dé!nition, condition, sanction
La sanction et la preuve de l’erreur en droit des contrats
Erreur obstacle, erreur vice de consentement, erreur indi"érente
Le contrat entre absents ou le contrat par correspondance
L’acceptation du contrat
L’o"re ou « pollicitation » en droit des contrats
Les atteintes à la liberté de contracter
Le contrat d’adhésion
L’auteur du consentement au contrat et la représentation
Déclin ou renouveau de l’autonomie de la volonté?
Les classi!cations du contrat prévues par le code civil
La distinction contrat commutatif et contrat aléatoire
La distinction contrat à titre onéreux et contrat à titre gratuit
La distinction contrat synallagmatique et contrat unilatéral
La notion d’acte juridique unilatéral, collectif ou bilatéral
La classi!cation fondée sur l’objet ou la source de l’obligation
L’obligation naturelle et obligation civile : dé!nition

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Le cours de droit des contrats (ou cours de droit des obligations contractuelles) a
donc pour objet l’étude d’une source particulière des obligations civiles : le contrat.
L’étude de celui-ci est organisée autour de deux axes :

1) la formation du rapport contractuel. les conditions de fond de formation du contrat


(consentement, capacité, objet et cause), les conditions de forme qui peuvent être
nécessaire à la formation valable de certains contrats, et les sanctions de
l’inobservation des conditions de formation des contrats.

2) les effets du rapport contractuel. Cette deuxième partie donne lieu à l’étude des
effets du contrat entre les parties puis à l’égard des tiers.

Introduction
L’objet de ce cours sera le contrat mais il n’est qu’un élément d’un ensemble
beaucoup plus vaste que l’on quali!e d’obligations. Il va donc falloir dé!nir les
obligations, les sources d’obligations pour situer le contrat mais toutes ces
dé!nitions viendront après avoir évoqué le droit des obligations.

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1. Le droit des obligations

C’est tout d’abord une branche du droit civil dont l’étude est essentielle pour
l’étudiant en droit. Cette matière met en jeu des concepts fondamentaux de la
science juridique, obligations, contrats, responsabilités dont l’étude est nécessaire
à la compréhension de nombreuses autres branches du droit. Par ailleurs, la
matière connaît une importance pratique considérable puisqu’elle est appliquée
tous les jours. Depuis 1804, le droit des obligations trouve sa source légale dans le
code civil, c’est son noyau dur. Ce code civil a connu en 2016 une réforme
extrêmement importante et de 1804 à 2016 tout ce qui concerne le droit des
obligations n’a quasiment pas bougé. Des dispositions importantes existent
pourtant dans d’autres codes notamment dans le code de la consommation qui
comporte des dispositions sur les clauses abusives. Il y a aussi le code du commerce
notamment avec l’article sur la rupture des relations commerciales établies. La
matière du droit des obligations à connu une réforme majeure par l’ordonnance du
10 février 2016 qui s’intitule « ordonnance portant réforme du droit des contrats,
du régime général et de la preuve des obligations ». À ce titre, on voit que n’est pas
réformé à ce jour, le droit de la responsabilité civile qui fait pourtant parti du droit
des obligations. L’ordonnance du 10 février a été rati!ée et est entrée en œuvre le
1er Octobre 2016 mais ne s’applique qu’aux contrats conclues après le 1er Octobre.
Elle n’a donc pas de mesure rétroactive. On est donc amené à connaître le droit
positif ressortant de la réforme et le droit ancien.
Pourquoi la réforme de 2016 ?

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On n’en était pas au premier essai avant cette ordonnance. Il y a eu de nombreux
avant-projet, donc cette réforme était voulue et attendue. Il y a eu un grand projet
en 2005 avec le professeur CATALA qui avait remis au garde des sceaux un avant-
projet de réforme du droit des obligations. Il y a par la suite eu un groupe de travail
dirigé par le professeur TERRÉ en 2009. Il y a aussi eu la même année un avant-
projet de réforme fait par le garde des sceaux et tout cela sans que rien ne bouge.
Et pendant ce temps-là il y a eu deux réformes des successions (2001 et 2006), la
réforme du divorce (2004), la réforme de la !liation (2005 et 2009), la réforme des
sûretés (2006), la prescription (2008) et le mariage homosexuel (2013). Mais
toujours rien du côté des obligations et responsabilité. En 2013 pourtant, un nouvel
avant-projet est di"usé par la chancellerie (garde des sceaux) et arrive donc la loi
d’habilitation et l’ordonnance de février 2016.
Quel est l’objectif de a réforme ?
Modernisé, simpli!é, amélioré la lisibilité, renforcé l’accessibilité du droit commun
des contrats du régime des obligations et droit de la preuve. De garantir la sécurité
juridique et l’e$cacité de la loi. La réforme est d’envergure quant à la forme
puisqu’elle comporte 286 articles. Disparaissent les articles 1135, 1184 et 1382 à
cause de la nouvelle numérotation. C’est une réforme d’envergure également
quant au fond puisqu’elle comporte deux ambitions : la volonté d’intégrer les
avancés jurisprudentielles et doctrinales depuis près de 200 ans. La deuxième
préoccupation a été d’innover. S’agissant des prises en compte des évolutions, a
été consacré, la distinction entre les nullités absolues et nullité relatives. Est
consacrée la notion de caducité, la notion de durée des contrats. On ne trouve
désormais plus dans le code civil la notion de cause mais on consacre la violence
économique, la réduction du prix en cas d’exécution imparfaite du contrat.

2. La notion d’obligation

1. Le domaine de l’obligation civile

Dans le langage courant, la notion d’obligations désigne toute sorte de devoir


dictés par la morale, la religion, les règles de vie en société et des règles qui
découlent du droit (code de la route,…). En droit privé, la notion d’obligation a une
signi!cation plus étroite : elle est le rapport juridique qui unit le débiteur au
créancier. Ainsi dé!nie, l’obligation présente deux aspects : un aspect passif (le
débiteur qui doit quelque chose au créancier, il a une dette) et un aspect actif
(puisque le créancier lui à une créance). L’obligation créer un lien entre deux
personnes, elle a donc un caractère personnelle. L’obligation a alors (puisqu’elle est
susceptible d’être appréciée en argent) un caractère patrimonial, ce qui l’oppose au
caractère extrapatrimonial. Elle peut également avoir un caractère contraignant,
elle doit donc être exécutée sous peine de sanctions, on parle d’obligation

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juridique. Quand on l’étudie, il apparait que l’obligation se divise en deux
subdivisions : l’obligation civile et l’obligation naturelle. Il faut donc les distinguer.
En principe, lorsqu’il y a l’obligation, il y a aussi contrainte, quand c’est le cas on
l’appelle « obligation civile ». S’oppose donc à celle-ci « l’obligation naturelle » dont
on va voir le régime et le domaine. À la di"érence de l’obligation civile, le créancier
ne dispose d’aucun moyen d’action, il ne peut donc pas demander de garantie ou
d’obligation forcée. Mais le débiteur qui a exécuté volontairement l’obligation
naturelle ne peut revenir en arrière, il n’a donc pas « droit à répétition de l’indu ».
Par exemple si on e"ectue un paiement après le délai de prescription alors qu’on
n’avait plus à le faire, on ne peut demander à être remboursé. Celui qui pour
l’avenir s’engage volontairement à exécuter une obligation naturelle, donne à cette
dernière tous les attributs d’une obligation civile. Le créancier dispose alors d’un
droit d’action contre le débiteur. Par exemple : je suis mariée, je me suis engagé à
pourvoir aux besoins de mes beaux-parents. Seulement voilà un jour je divorce, je
n’ai plus envie de subvenir à leurs besoins, je ne peux pas m’arrêter. J’ai transformé
mon obligation naturelle en obligation civile. Se pose ici une question de source de
l’obligation. La jurisprudence a longtemps justi!é cette solution par l’idée de
novation, mais cela n’est guère convainquant dans la mesure où en pareil cas
(transformation d’une obligation naturelle vers civile) aucune obligation civile ne
s’éteint pour laisser place à une obligation civile nouvelle. Aujourd’hui il semble
plutôt que la promesse d’exécution de l’obligation naturelle constitue un
engagement unilatéral de volonté (voir prochain cours).

II. Le domaine de l’obligation naturelle

Elle se rencontre dans deux cas :

En présence d’une obligation civile imparfaite, c’est-à-dire lorsqu’un obstacle en


a empêcher soit la naissance soit la survie de l’obligation
Elle se rencontre en présence de devoir dicter par la conscience (relations
familiales)

III. Les sources d’obligation

Il y a di"érentes sources que le code civil classait à l’article 1370 avant la réforme
de 2016. Au terme de cet article, il était prévu 4 sources d’obligation :

Le contrat qui est un accord de volonté destiné à créer des e"ets de droit.
Le quasi-contrat qui est un fait matériel licite qui engendre des obligations sans

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l’accord des parties (par exemple la gestion d’a"aire, j’ai géré la fuite d’eau de
mon voisin en vacances sans qu’il me l’ai demandé)
Article 1371 de l’ancien Code Civil « Les quasi-contrats sont les faits purement
volontaires de l’homme, dont il résulte un engagement quelconque envers un
tiers, et quelque fois un engagement réciproque des deux parties ».
Le délit ou quasi-délit qui est un fait matériel illicite, intentionnel ou non qui
engendre l’obligation de réparé le préjudice subit
La loi

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Avec la réforme on à décider que les classi!cations apparaîtrait à l’article 1100 avec
des termes un peu plus contemporains. Elle dispose désormais que « les obligations
naissent d’actes juridiques, de faits juridiques ou de l’autorité seule de la loi ». Par
« l’acte juridique » on entend le contrat, « l’acte unilatéral » est la manifestation de
volonté d’une seule partie en vue de créer des e"ets de droit (le testament, la
reconnaissance d’enfant, la renonciation à un droit, la résiliation d’un contrat,…).
On s’interroge sur le fait d’intégrer dans cette catégorie d’actes juridique, l’acte
juridique collectif. Le fait juridique est l’évènement susceptible de produire des
e"ets de droit dans lequel on range donc, les quasi-contrats, délits et quasi-délits.
L’obligation alimentaire est la seule obligation qui n’est citée que par la loi et que
l’on peut classer comme une source qui n’aurait cependant peut-être pas être

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classé au même niveau que les autres. Plan du cours :

Partie liminaire – Introduction au droit des contrats

Chapitre 1 : Les principes fondamentaux de la matière contractuelle

Chapitre 2 : La classi!cation des contrats


§. 1 : Les classi!cations originaires du Code Civil
§. 2 : Les classi!cations entérinées par l’ordonnance du 10 février 2016
1ère Partie : La formation du contrat
1. Titre 1 : Les conditions de formations du contrat
Chapitre 1 : Le consentement
Section 1 : L’existence du consentement
. 1 : l’o"re
§. 2 : l’acceptation
Section 2 : L’intégrité du consentement
§. 1 : Les vices du consentement
§. 2 : Les mesures préventives
§. 3 : Autre techniques du droit de la consommation
Chapitre 2 : La capacité
Section 1 : Les règles générales relatives à la capacité
Section 2 : Le régime général de la représentation
Chapitre 3 : Le contenu
Section 1 : L’existence du contenu du contrat
Section 2 : Équilibre du contenu du contrat
§. 1 : La sanction du déséquilibre des prestations
§. 2 : La sanction du déséquilibre des clauses du contrat
Chapitre 4 : Les conditions de forme
Section 1 : Le principe du consensualisme
Section 2 : Les atténuations au principe du consensualisme
Section 3 : Les exceptions au principe du consensualisme
Titre 2 : Les sanctions des conditions de formation
Chapitre 1 : L’action en nullité
Section 1 : La distinction des nullités absolues et relatives
Section 2 : L’intérêt à distinguer les nullités
Section 3 : La prescription de la nullité
Chapitre 2 : les e"ets de la nullité
Section 1 : L’étendue de la nullité
Section 2 : La portée de la nullité
Section 3 : La responsabilité consécutive à la responsabilité

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Partie liminaire – Introduction au droit des contrats
Dé!nition des contrats, disposée à l’article 1101 : le contrat est un accord de
volonté entre deux ou plusieurs personnes destinées à créer, modi!er, transmettre
ou éteindre des obligations.

Chapitre 1 : Les principes fondamentaux de la matière


contractuelle

Une des innovations importantes de l’ordonnance de 2016 est d’avoir mit en


évidence dans un nouveau chapitre du code civil qui s’appelle « dispositions
liminaire » trois principes fondamentaux du droit français des contrats. Ils sont les
suivants : le principe de la liberté contractuelle (article 1102 du CC), le principe de
la force obligatoire du contrat (article 1103 du CC) et le principe de bonne foi
(article 1104du CC). La force obligatoire du contrat et la bonne foi existait déjà
dans l’article 1134 mais on a juste voulu leur donner un rayonnement plus
important en leur donnant chacun leur article et les a$rmer à nouveau, une fois
pour toute. Comme la volonté de disposer que la bonne foi du contrat ne se fasse
pas uniquement dans l’exécution du contrat mais aussi dans sa création.

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§. 1 : La liberté contractuelle

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C’est un principe fort reconnu par le conseil constitutionnel. Elle se décline en
plusieurs libertés :

C’est d’abord la liberté de contracter ou de ne pas contracter. Pourtant il faut


nuancer, car il y a des fois où l’on est obligé de contracter, par exemple, en
métropole, on est obligé de contracter une assurance terrestre.
La liberté de choisir son co-contractant bien qu’il faille faire attention au regard du
droit de préemption.
La liberté de déterminer le contenu du contrat et sa forme, mais là encore il
nuancer. Il y a un droit spécial qui peut s’appliquer par rapport au droit de la
consommation, du travail, …Il faut composer avec l’article 1102 du code civil «
la liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui intéressent
l’ordre public. » La référence à l’ordre public et donc aux bonnes mœurs (de
l’époque) dans ce texte avait pour but de permettre au juge de sanctionné les
contrats heurtant les valeurs essentielles de la société. On visait donc tout ce
qui concerne la famille, la morale sexuelle, l’État ainsi que tout ce qui concernait
la valeur de la dignité humaine. Depuis 1804 la notion d’ordre public à évoluée
et on a consacré deux types d’ordre public : l’ordre public de direction et celui
de protection. L’ordre public de direction est des directions qui visent à brider la
volonté individuelle au nom de l’intérêt général. Tandis que l’ordre public de
protection est des directions qui visent à brider la volonté individuelle pour
protéger la partie que l’on estime plus faible. Comme le locataire qui veut se
loger à tout prix, on va faire en sorte que le bailleur ne lui mette pas des
conditions inhumaines. Dans le prolongement de l’ordre public, le
développement des droits fondamentaux contribue à limiter le rôle de la
volonté des co-contractants. Cette notion de droits fondamentaux peut
conduire le juge à sanctionné une clause pour atteinte aux droits
fondamentaux.

§. 2 : la force obligatoire du contrat


Principe qui existait déjà dans le code civil ancien à l’article 1134, alinéa 1 « Les

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conventions légalement formées tiennent lieu de lois à ceux qui les ont faites ».
Aujourd’hui elle est placée à l’article 1103 du Code Civil dans la partie liminaire
« Les contrats légalement formés tiennent lieux de lois à ceux qui les ont faits ».
Ces articles posent bien dès le départ, la position et la loi des parties.
§. 3 : la bonne foi
Elle était prévu dans l’ancien Code Civil à l’article 1134 alinéa 3 « Le contrat doit
être exécuté de bonne foi ». De la même façon, on sort la disposition et on la
replace dans la partie liminaire à l’article 1104 du Code Civil « Les contrats doivent
être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette disposition est d’ordre
public. » La disposition est déjà plus large puisque tous les stades du contrat sont
visés, mais ce n’est pas nouveau puisque la loi ne fait que reprendre la
jurisprudence.

Chapitre 2 : La classi#cation des contrats

L’intérêt de la classi!cation est d’abord d’opéré une quali!cation juridique et


d’appliqué les règles qui correspondent à la classi!cation. Certaines classi!cations
fondamentales ont été insérées dans le Code Civil dès 1804 et l’ordonnance de
2016 en a introduit d’autres sans supprimer les anciennes.
§. 1 : Les classifications originaires du Code Civil

Dès l’origine, le Code Civil proposait 4 distinctions qui ont été reprise dans
l’ordonnance de 2016 :

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A. Les contrats synallagmatiques et unilatéraux

Consacré aujourd’hui à l’article 1106 du Code Civil, il est synallagmatique lorsqu’il


fait naître des obligations à la charge des deux parties —> Vente, le bail, le contrat
de travail, d’entreprise,… Par opposition, le contrat unilatéral contient bien deux
volontés mais une seule des partie à des obligations —> La donation, le dépôt, …
L’intérêt de la distinction est double :
D’abord s’agissant de la preuve, quand on est dans un contrat synallagmatique, il
faut rédiger autant d’écrits qu’il n’y a de parties, exigence qui n’existe pas en
contrat unilatéral. Par contre il y a en principe des exigences particulières
notamment des mentions obligatoires. Ensuite sur les e"ets du contrat
synallagmatique, dans la mesure où il donne naissance à des obligations
interdépendantes, il est soumis à des règles particulières, comme la résolution pour
inexécution ou encore l’exception d’inexécution. Si l’autre n’exécute pas sa partie,
je n’exécute pas la mienne non plus.
B. Les contrats onéreux et à titre gratuit

Consacré aujourd’hui à l’article 1107 du Code Civil. « Le contrat à titre onéreux est
celui dans lequel chaque partie reçoit de l’autre un avantage en contrepartie de
celui qu’elle procure » —> La vente, …
le contrat à titre gratuit aussi appelé contrat de bienfaisance, dans lequel une
partie procure un avantage sans recevoir de contrepartie —> la donation mais
pour autant, tous les contrats unilatéraux ne sont pas des contrats à titre gratuit
comme on tend à le penser. Par exemple le cautionnement (donner une garantie)
qui peut être donné à titre gratuit mais aussi en se faisant rémunéré, cependant ça

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n’en fait pas un contrat synallagmatique car c’est pour donner une garantie.
On distingue ces deux contrats : Pour la formation des contrats à titre onéreux qui
est généralement soumise à des conditions plus rigoureuses tout simplement
parce que la personne qui s’engage doit être protégée —> dans un bail par
exemple on n’aura tendance à protéger le locataire
La charge qui pèse sur celui qui accomplit gratuitement une prestation est moins
lourde que celle qui pèse sur un débiteur à titre onéreux. Dans un contrat à titre
gratuit par exemple on est pas obligé de garantir l’acheteur contre les « vis caché
de la chose » alors que dans un contrat à titre onéreux, on a presque une obligation
de résultat, donc cette garantie est obligatoire.
C. Les contrats commutatif et les contrats aléatoires

Article 1108 du Code Civil, sous-distinction des contrats onéreux. Le contrat


commutatif est un contrat dans lequel chacune des parties sait l’importance des
prestations de l’autre —> la vente.
Le contrat est aléatoire lorsque les parties acceptent de faire dépendre les e"ets
du contrat d’un évènement incertain —> Assurance, l’assuré verse une prime mais
l’assureur ne sait pas s’il versera un jour sa prestation et dans quelle mesure.
L’intérêt de la distinction tient à la possibilité d’agir en rescision pour lésion, qui
n’est possible que pour les contrats commutatifs. Dans les contrats aléatoires elle
n’est pas possible « L’aléa chasse la lésion ». C’est la remise en cause du contrat par
rapport au déséquilibre notable des prestations. Si par exemple la personne à qui
on donnait une rente en viager pour son immeuble tient 30 ans de plus que ce
qu’on avait prévu, on ne peut rien y dire puisque l’on c’était engagé sur la somme
régulière à donnée et que la possibilité de vieillissement allongé de la personne est
un aléa que l’on accepte au moment du contrat.
D. Les contrats nommés et innommés

Consacré à l’article 1105 du Code Civil. Le contrat nommé est celui qui est quali!é
et règlementé par la loi —> la vente, le contrat de travail,…
Les contrats innommés sont ceux qui ne font l’objet d’aucun règlement spéci!que.
La distinction entre ces deux contrats n’entraine pas de régime particulier,
puisqu’ils font tout deux partout du droit commun des contrats.

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§. 2 : Les classifications entérinées par l’ordonnance du 10 février 2016

On a tout bonnement repris des classi!cations qui étaient juste hors du Code Civil
auparavant.

1. La première distinction est celle entre contrat consensuel, réel,


solennel

En vertu du principe du consensualisme, la catégorie de principe c’est la catégorie


des contrats consensuels (article 1109) donc qui se forment par le simple échange
des consentements —> Achat/vente simple style baguette de pain.
Vient ensuite le contrat réel qui se forme par la remise de la chose objet du contrat,
par exemple un prêt qui sera formé par la remise de l’argent que l’on nous prête
(lorsque le prêt est consentie par un établissement de crédit, il ne constitue pas un
contrat réel —> contrat consensuel, comme le dépôt, contrat conclu par le dépôt
de la chose.
Le contrat solennel c’est un contrat qui est subordonné au respect d’une formalité
—> la formation d’un écrit comme un acte authentique (notaire) ou un acte sous
seing privé (rédigé par les parties ou les avocats). On assiste à une recrudescence
du formalisme, c’est-à-dire un accroissement des textes qui requière un écrit pour
la validité du contrat et ce en raison du développement de la protection des
consommateurs.
L’intérêt de la distinction est donc de savoir quand le contrat est formé. Pour le

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consensuel il faut prouver l’échange des consentements, pour le réel la remise de la
chose et pour le solennel, il faut fournir l’acte authentique ou sous seing privé.

2. Contrat d’adhésion et de gré à gré, article 1110 du Code Civil

Distinction formée par la doctrine qui dispose que le contrat de gré à gré a été fait
de sorte que chaque partie à validée chacune des stipulations du contrat. Le
contrat d’adhésion est quand l’une des parties stipule les clauses et que l’autre
partie y adhère. Cette distinction est importante également puisque l’ordonnance
de 2016 consacre cette dernière puisqu’il nous est dit que, article 1190 du Code
Civil « les clauses d’un contrat d’adhésion s’interprètent à l’encontre de la partie qui
les as proposées. ». Article 1171 du Code Civil prends aussi en considération cette
distinction « dans un contrat d’adhésion, toute clause qui créée un déséquilibre
signi!catif entre les droits et obligations des parties au contrat est réputée non-
écrite. »

3. Contrat à exécution successive et contrat à exécution instantanée

Article 1111-1 du Code Civil dispose que « le contrat à exécution instantanée est
celui dont les obligations peuvent s’organisées en une prestation unique » —>
vente
« Le contrat a exécution successive est le contrat dans lequel les obligations d’une
au moins des parties s’exécutent en plusieurs prestations échelonnées dans le
temps » —> le contrat de travail, service fournis tous les jours avec rémunération
chaque mois. Il faut encore faire la distinction entre les CDD donc avec un terme et
les CDI sans limitations de durée.
L’intérêt de la distinction tient aux e"ets de la résolution pour inexécution : Quand
on est dans un contrat de vente par hypothèse à u contrant instantané, s’il y a eu
exécution partielle, il faut rendre ce que l’on a obtenu pour revenir à la situation
antérieure comme s’il ne s’était rien passé. Mais dans un CES sur un contrat de
travail par exemple, on est sur une inexécution du contrat, comment peut-on
réparer ? On arrête pour l‘avenir mais on est dans l’incapacité de restitué ceux dont
on a pro!té pendant tout ce temps puisque l’employeur ne peut restituer mon
travail : on parle alors de résiliation puisque le contrat n’aura plus d’e"et pour
l’avenir.
Il est aussi important de distinguer les CDD des CDI puisque la distinction concerne
le régime de la rupture des contrats. Quand on est dans un CDD, il y a un terme
auquel on est tenu et qu’on ne peut rompre. Mais dans un CDI, chaque partie à la
faculté de le résilier moyennant un préavis, cela dans le respect de la règle de la
prohibition des engagements perpétuels. Il existe un principe selon lequel on ne
pouvait pas s’engager à vie dans le louage de service —> principe de la prohibition

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des engagements perpétuels. Mais on pouvait faire un CDI qui peut durer
indé!niment alors on disait que chacune des parties pouvait s’en défaire, ce qui le
di"érencie de l’engagement à vie.

4. Contrat cadre et contrat d’application

Cette distinction est intégrée à l’article 1111 du Code Civil et est emprunté aux
contrats de distribution. « Le contrat cadre est un accord par lequel les parties
conviennent des caractéristiques générales de leur relation contractuelles futures »
Les contrats d’application en précise les modalités d’exécution. Par exemple un
contrat d’une compagnie pétrolière avec un pompiste pour distribuer l’essence
avec d’abord un contrat cadre prévoyant le tribunal pour le contentieux, s’il y a un
arbitraire, la quantité et les dates de commandes, etc…Ce contrat étant conclu, à
chaque fois que le pompiste va acheter l’essence, il fera un contrat d’application où
il applique les modalités du contrat cadre.
L’intérêt de la distinction réside dans le régime juridique des ces contrats
notamment pour la question de la détermination du prix.

1ère Partie : La formation du contrat

Titre 1 : Les conditions de formations du contrat

4 conditions de formations étaient posées dans le Code Civil de 1804. « Le


consentement de la partie qui s’oblige sa capacité de contracter un objet certain
qui forme la matière de l’engagement est une cause licite dans l’obligation. Depuis
l’ordonnance il faut se référer à l’article 1128 du Code Civil qui dispose que le
consentement reste la pierre angulaire du contrat « sont nécessaire à la validité
d’un contrat : le consentement des parties, la capacité de contracter » si ces termes
restent inchangés, la cause à disparu ; on a voulu dans l’ordonnance enlevée cette
notion perçue comme bizarre par certains droits étrangers. Lorsque la nation
existait dans le Code Civil, on la déclinait en deux applications :

La cause objective : On considérait que la cause était la raison immédiate de


s’engager, ainsi dans un contrat synallagmatique l’obligation de chaque partie a
pour cause l’obligation de l’autre. Cette conception a permis de protéger l’une
des parties qui était ainsi libérée de son engagement si celui-ci était dépourvu
de contrepartie.
La cause subjective : C’est le mobile qui anime les parties à s’engager. Pour une

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vente d’appartement, le vendeur peut le faire dû à un déménagement pour le
travail pendant qu’un autre le fera car ces enfants ont grandit et demandent
plus d’espace.

La notion de cause à disparue mais l’ordonnance codi!e ces principales


applications. Au-delà de la cause, l’objet à également disparu mais la doctrine
s’accorde pour dire qu’on devrait le retrouver au stade de l’article 1128 du Code
Civil qui au titre de la 3ème condition de validité dispose un « contenu licite et
certain ».

Chapitre 1 : Le consentement

Dans le Code Civil on retrouve deux exigences à propos du consentement :

Section 1 : L’existence du consentement

Traditionnellement, le consentement est formé par la rencontre instantanée de


l’o"re et de l’acceptation, c’est ce qu’on appelle le « tope-là ». Parfois la loi d’abord
perturbe cette instantanéité de la rencontre des consentements en imposant un
délai de ré%exion, délai pendant lequel le contrat ne peut être conclu. Article 1122
du Code Civil dé!nis ce délai de ré%exion. Par ailleurs et de manière générale, si le
schéma du coup de foudre contractuel (achat d’une baguette de pain immédiat)
correspond à la réalité, pour la plupart des contrats de la vie courante, les gros
contrats sont au contraire le fruit de négociations qui s’étalent dans le temps. La
jurisprudence à !ni par prendre en considération cette phase de négociation. Elle
dispose donc que ces négociations doivent être menées de bonne foi, donc lorsque
l’on est en phase de négociation, chaque partie reste libre de conclure ou non le
contrat. Néanmoins, elle engagera sa responsabilité si elle rompt sans raison
légitime, brutalement et unilatéralement des pourparlers avancés, la responsabilité
est alors délictuelle ce qui nous donne le droit de demander des dommages et
intérêts. Les dommages et intérêts seront chi"rés à hauteur des pertes subies, en
revanche en aucun cas, on ne peut obtenir la réparation de la perte de chance de
conclure le contrat. On peut obtenir indemnisation pour les soirées payées, pour
les études de marchés e"ectuées, etc… S’agissant de la sanction et du principe
l’ordonnance a intégré ce principe à l’article 1112 et suivant du Code Civil.
Dans la phase de négociation du contrat, les parties peuvent conclure des avant-
contrats qui se divisent en 3 catégories :

1. La promesse unilatérale de contrat, article 1124 du Code Civil

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Contrat par lequel une partie confère au béné!ciaire la possibilité de contracter
avec elle pendant un certain délai —> je promet de vendre ma maison à M. X s’il
l’achète dans les 6 mois.

2. La promesse synallagmatique de contrat (aka vente)

Chaque partie promet de contracter, comme dans un compromis de vente —> je


promets de vendre et M. X promet d’acheter ce qui permet d’entamer les
démarches pour les autorisations de construction, les banques pour les prêts, …

3. Le pacte de préférence, article 1123 du Code Civil

C’est un contrat par lequel une partie s’engage à ne pas conclure un contrat
déterminé sans le proposer prioritairement à un béné!ciaire —> Si je vends mon
appartement je le vends à telle personne et personne d’autre.

Ces préalables précisés, la formation du contrat requière la rencontre d’une o"re


et d’une acceptation. Article 1113 du Code Civil. L’ordonnance consacre à leur
propos beaucoup de solutions jurisprudentielles.
§. 1 : l’o"re

A. La notion

Dans le langage courant, l’o"re s’emploi pour désigner toute espèce de


proposition. En droit l’o"re correspond à une réalité plus étroite. En e"et,
juridiquement parlant l’o"re que l’on appelle aussi pollicitation, c’est la
manifestation unilatérale de volonté par laquelle une personne que l’on appelle
l’o"rant ou encore pollicitant, émet une proposition de conclure, su$samment
ferme et précise pour que son acceptation entraine à elle seule la formation du
contrat. Aujourd’hui l’o"re est dé!nie dans le Code Civil à l’article 1114. Elle
comprend les éléments essentiels du contrat et elle exprime la volonté de son
auteur d’être lié en cas d’acceptation. Ainsi dé!nie, l’o"re se distingue d’autres
propositions qui ne sont pas aussi abouties. D’abord elle se distingue de l’invitation
en pourparlers —> Je vends tel objet sans donner son prix, la personne intéressée
de présente et l’on discute du prix ensuite. Elle se distingue de la procédure
d’appel d’o"re que l’on rencontre dans la conclusion de certain marchés publics —
> lorsque l’on lance cette procédure c’est pour recueillir des o"res, on en lance pas
nous-même. Dans l’échelle des actes qui marque le processus de conclusion du
contrat, l’o"re se situe en dessous de la promesse unilatérale de contrat. L’o"re
est une o"re qu’elle soit adressée à une personne déterminé ou au public, ce qui

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compte c’est qu’elle soit ferme et précise. Seuls quelques droits étrangers disent
que n’est plus une o"re, une o"re faite au public.

1. La fermeté de l’o"re

La proposition exprime la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation. Est-
ce que lorsque j’émets des réserves, un oui ne peut conclure le contrat ? En principe
une o"re assortie de réserve est disquali!ée. A tout le moins, l’est-elle lorsque les
réserves portent sur la personne de l’acceptant —> je vends sous la réserve
d’agrément, donc je me réserve le droit de valider l’acceptant par rapport à son
sexe, sa couleur, sa religion,… Mais je peux émettre des réserves sur l’acceptant à
condition qu’elles soient valide —> un agriculteur de pomme de terres voulant se
réserver le droit d’agréer son distributeur puisqu’elle le veut bio. Parfois,
l’agrément est implicite parce le contrat est « intuitu personae », donc en
considération de la personne —> Contrat de travail puisque l’employeur se
réserve le droit d’accepter le travailleur ou non (il ne prendra pas un agriculteur s’il
veut un informaticien, comme le locataire prendra quelqu’un qui va correspondre à
certains critères !nanciers, …). Il y a donc des réserves qui ne sont pas
disquali!antes, comme le fait de vendre des montres par exemple, sous réserve
des stocks —> Réserve objective, ce n’est pas lié à ma volonté.

2. La précision de l’o"re

Pour être une o"re, elle doit comporter les éléments essentiels du contrat projeté.
Pour les contrats nommés, on a juste à le regarder pour savoir quels sont les
éléments essentiels —> La vente, on dit avoir le prix et la chose. Dans les contrats
innomés on doit généralement retrouvé le prix, mais il y a d’autres choses à
déterminés pour savoir quels sont les éléments essentiels.
Article 1583 du Code Civil, contrat nommé.
B. Le régime

L’o"re lie l’o"rant à l’égard du premier acceptant (le premier qui accepte l’o"re).
L’o"re peut être faite à durée déterminée ou a durée indéterminée —> je vends
ma guitare et elle vaut pendant 3 mois, si ces 3 mois s’écoulent sans acheteur,
l’o"re est caduque. Si elle est à durée indéterminée, elle peut être vendue des
années après. On considèrera que cette o"re est quand même caduque à
l’expiration d’un délai « raisonnable » qu’on n’a pas dé!ni précisément. L’o"re est
caduque en cas de décès de l’o"rant même si celle-ci est à durée indéterminée, ce
qui fait une première di"érence avec la promesse de l’o"re qui elle perdure et
passe sur les héritiers après la mort de l’o"rant (article 1117 du Code Civil). Une
question s’est posée, l’o"rant peut-il rétracter son o"re ? Puis-je rétracter mon

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o"re pendant le délai de l’ODD ou l’ODI ? Une rétractation prématurée est une
faute, mais alors commet sanctionné une rétractation prématurée ? La sanction
d’une rétraction prématurée c’est une sanction délictuelle, les dommages et
intérêts. Article 1116, alinéa 3 du Code Civil.
§. 2 : l’acceptation

A. Notion

On retrouve désormais dans le Code Civil la dé!nition de l’acceptation à l’article


1118. C’est la manifestation de volonté de son auteur d’être lié dans les termes de
l’o"re. Pour que le contrat soit conclu il faut qu’il y ait adéquation entre les termes
de l’o"re et de l’acceptation —> je vends ma guitare à 1500€, on accepte de
l’acheter mais à 1000€ il n’y a pas d’adéquation ; l’acceptant devient o"rant en
proposant une contre-o"re. Si j’accepte je deviens l’acceptant, etc… jusqu’à un
accord. L’acceptation peut prendre des formes variées, elle peut être expresse,
tacite, … Se pose la question de savoir si le silence su$t à accepter le contrat. A
cette question, l’ordonnance répond qu’en principe le silence ne vaut pas
acceptation contrairement à l’adage « qui ne dit mot consent », mais évidemment, il
existe des exceptions. La jurisprudence est donc reprise par l’ordonnance à l’article
1120 du Code Civil « Le silence ne vaut pas acceptation à moins qu’il n’en résulte
autrement de la loi, des usages, des relations d’a"aires ou de circonstances
particulières. ». Les circonstances particulières sont issues d’une jurisprudence de
2005 —> une personne avait un terrain et qui voulait édi!ait des constructions et
il fallait sonder le terrain, or il y avait des fouilles archéologiques sur le terrain. Une
société spécialisée vient et fait les fouilles, on demande alors au propriétaire de
payer, mais il se défend en disant qu’il n’a jamais accepté ; or il n’y avait qu’une
société sur des fouilles nécessaire, le silence à donc eu la valeur d’accord.
L’ordonnance traite par ailleurs des conditions générales de l’acceptation, qui sont
fréquentes lorsque le contractant est un professionnel. Ces conditions générales
font-elles parties du contrat ? Il faut regarder l’article 1119 du Code Civil qui
dispose « que les conditions générales invoquées par une partie n’ont e"et à
l’égard de l’autre que si elles sont été portées à a connaissance de celle-ci et si elles
les acceptés. En cas de discordance entre les conditions générales invoqués par
l’une et l’autre des parties, les clauses incompatibles sont sans e"ets. »
B. Régime

La question qui se pose est la suivante : L’acceptation su$t-elle à former le contrat


ou faut-il que cette acceptation ai été portée à la connaissance de l’o"rant ? On
touche en fait la question des contrats entre absents. Où et quand est formé un
contrat lorsque l’acceptation résulte d’une lettre papier ? L’enjeu du débat est loin
d’être théorique. D’abord il faut savoir quand est formé le contrat pour connaître la
loi qui s’y applique —> Une loi nouvelle ne s’applique pas aux contrats en cours,

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mais seulement à ceux conclus après son entré en vigueur.
Sur le fait de savoir où le contrat a été formé, il y avait deux écoles : la doctrine
d’abord qui proposait « la théorie de l’émission » qui considérait que le contrat est
formé au moment et au lieu où l’acceptant à expédié son acceptation. Par
hypothèse, l’o"rant ne sait pas et le temps que le courrier arrive, un acceptant
physique peut se présenter à l’o"rant.
Il y a aussi la « théorie de la réception » qui disait que le contrat est formé au
moment et au lieu où l’acceptation est parvenue à l’o"rant, mais entre temps,
quelqu’un d’autre peut arriver encore.
La Cour de Cassation penchait pour la théorie de l’émission ce qui état critiqué car
pas très sécurisé. L’ordonnance consacre donc « la théorie de la réception », article
1121 du Code Civil issu de l’ordonnance.

Voir les articles 1125 et suivants relatifs aux contrats conclus par voie électronique.
Le 1127-2 décrit spécialement la formation du contrat électronique.
La voie électronique peut être utilisée pour mettre à disposition des stipulations
contractuelles ou des informations sur des biens ou services :

Article 1126
« Les informations qui sont demandées en vue de la conclusion d’un contrat ou
celles qui sont adressées au cours de son exécution peuvent être transmises par
courrier électronique si leur destinataire a accepté l’usage de ce moyen. »

Article 1127
« Les informations destinées à un professionnel peuvent lui être adressées par
courrier électronique, dès lors qu’il a communiqué son adresse électronique.
Si ces informations doivent être portées sur un formulaire, celui-ci est mis, par voie
électronique, à la disposition de la personne qui doit le remplir. »

Article 1127-1
« Quiconque propose à titre professionnel, par voie électronique, la fourniture de
biens ou la prestation de services, met à disposition les stipulations contractuelles
applicables d’une manière qui permette leur conservation et leur reproduction.
L’auteur d’une o"re reste engagé par elle tant qu’elle est accessible par voie
électronique de son fait. L’o"re énonce en outre :
1° Les di"érentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique ;
2° Les moyens techniques permettant au destinataire de l’o"re, avant la conclusion
du contrat, d’identi!er d’éventuelles erreurs commises dans la saisie des données
et de les corriger ;
3° Les langues proposées pour la conclusion du contrat au nombre desquelles doit
!gurer la langue française ;
4° Le cas échéant, les modalités d’archivage du contrat par l’auteur de l’o"re et les
conditions d’accès au contrat archivé ;
5° Les moyens de consulter par voie électronique les règles professionnelles et

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commerciales auxquelles l’auteur de l’o"re entend, le cas échéant, se soumettre. »

Article 1127-2
« Le contrat n’est valablement conclu que si le destinataire de l’o"re a eu la
possibilité de véri!er le détail de sa commande et son prix total et de corriger
d’éventuelles erreurs avant de con!rmer celle-ci pour exprimer son acceptation
dé!nitive.
L’auteur de l’o"re doit accuser réception sans délai injusti!é, par voie électronique,
de la commande qui lui a été adressée.
La commande, la con!rmation de l’acceptation de l’o"re et l’accusé de réception
sont considérés comme reçus lorsque les parties auxquelles ils sont adressés
peuvent y avoir accès. »

Article 1127-3
« Il est fait exception aux obligations visées aux 1° à 5° de l’article 1127-1 et aux
deux premiers alinéas de l’article 1127-2 pour les contrats de fourniture de biens
ou de prestation de services qui sont conclus exclusivement par échange de
courriers électroniques.
Il peut, en outre, être dérogé aux dispositions des 1° à 5° de l’article 1127-1 et de
l’article 1127-2 dans les contrats conclus entre professionnels. »

Article 1127-4
« Hors les cas prévus aux articles 1125 et 1126, la remise d’un écrit électronique est
e"ective lorsque le destinataire, après avoir pu en prendre connaissance, en a
accusé réception.
Si une disposition prévoit que l’écrit doit être lu au destinataire, la remise d’un écrit
électronique à l’intéressé dans les conditions prévues au premier alinéa vaut
lecture. »

Section 2 : L’intégrité du consentement

De manière traditionnelle, le Code Civil autorise l’annulation du contrat lorsqu’il


apparaît à postériori que le consentement a été atteint de certain vice. De tout
temps, le Code Civil a envisagé un traitement curatif des vices du consentement. A
cette sanction classique d’ordre curatif, la jurisprudence et la doctrine sont venus
ajouter toute une batterie de mesures préventives qui permettent d’éclairer de
façon préalable, les parties sur le contrat qu’elles s’apprêtent à conclure.

§. 1 : Les vices du consentement

Le Conseil Constitutionnel s’est concentré sur 3 faits pouvant viciés le


consentement et qui sont : l’erreur, le dol et la violence. Ils peuvent tous les trois
entrainés la nullité relative des contrats y compris dans les domaines où le

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législateur a institué une cause spéciale de nullité destinée à protéger le
consentement —> quand on vend un fonds de commerce, il est obligatoirement
fait par écrit à cause d’un certain nombre de mentions informatives à fournir et si
l’une d’elle ne !gurait pas, le contrat était annulé. La nullité du consentement peut
quand même intervenir alors que la nullité spéciale prévue par la loi de 1935
n’exclue pas le jeu des VDC (pour la vente de fonds de commerce). Les Vices Du
Consentement sont des faits juridiques et donc susceptibles d’être prouvés par
tous moyens. La preuve d’existence de ce vice, s’apprécie au jour de la conclusion
du contrat, ce qui n’empêche pas les tribunaux de se référés à des éléments
postérieurs à cette date (voir TD 2). Ces trois Vices Du Consentement sont
désormais à l’article 1130 du Code Civil. Cet article précise que ces 3 Vices Du
Consentement doivent avoir un caractère déterminant —> Sans ce vice, je n’aurais
pas contracté (trompé, se trompé, contraint, à contraint,…). Avant l’ordonnance de
2016, le Code Civil ajoutait à ces Vices Du Consentement la lésion. Toute fois cette
notion de lésion n’avait pas sa bonne place parce qu’elle relevait plutôt d’un
déséquilibre objectif dans les prestations du contrat.
A. L’erreur

Celle-ci est dé!nie comme une représentation erronée de la réalité, donc on se


trompe soi-même sur la réalité.
Le Code Civil admet di"érentes sortes d’erreur : Le droit positif est indi"érent à la
source de l’erreur donc qu’ils s’agissent d’une erreur de droit ou d’une erreur de
fait, elles sont sanctionnée dès l’instant qu’il apparaît qu’elles ont entrainées une
mauvaise appréciation de la réalité. En revanche la nature de l’erreur conditionne la
sanction. Les articles 1132 nouveaux visent l’erreur sur les qualités essentielles de
la prestation et erreurs sur la personne.

1. Notion

Article 1132 du Code Civil « l’erreur de droit ou de fait est une cause de nullité du
contrat lorsqu’elle porte sur les qualités de la prestation dû » Avant l’ordonnance
de 2016, l’article sur l’erreur était l’article 1110 du Code Civil et il se référait non
pas aux qualités essentielles de la prestation dû, mais à la substance de la chose qui
en est l’objet —> Cette interprétation qui a eu lieu, a été consacrée par
l’ordonnance : au terme d’une conception objective, la substance pouvait être
entendue dans son sens courant, c’est-à-dire comme la matière physique dont est
composé l’objet. L’achat de chandeliers onéreuse par exemple que je crois en
argent alors qu’ils ne sont qu’en matière argenté, je me suis trompé et peut donc
demander l’annulation de la vente puisque ce n’est pas ce que j’ai demandé. Cette
conception objective n’apportait pas une conception satisfaisante du
consentement.
La jurisprudence à donc développé la conception subjective du consentement,

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assimilant la substance aux qualités substantielles/essentielles de la chose, c’est-à-
dire aux qualités de l’objet du contrat ayant poussé les parties à contracter. Par
exemple, défaut d’authenticité d’un objet d’art (arrêt sur le tableau Poussin/Poucet
couple c/ Louvre), terrain constructible, millésime d’un vin,…
Parfois il peut y avoir di$culté pour identi!er la qualité essentielle de l’objet,
puisqu’elle peut être di"érente pour les deux parties —> L’auteur d’une œuvre
pour l’un, la matière de la peinture (huile, gouache, …) pour l’autre. L’article 1133
du Code Civil dispose que « les qualités essentielles qui sont celles qui ont été
expressément ou tacitement convenues entre les parties »

2. Appréciation

La jurisprudence tend à retenir une appréciation in concreto des qualités


essentielles, donc elle raisonne au regard de ce qui était e"ectivement attendue
par la victime, sachant qu’il appartient à celui qui s’est trompé d’établir la preuve de
ce qui l’attendait. Celui qui s’est trompé est appelé Errans.

3. La deuxième erreur possible est l’erreur sur la personne.

Cette forme d’erreur est concevable uniquement dans les contrats conclus en
considération de la personne que l’on appel les contrats intuitu personae. En
réalité on distingue deux types d’erreur sur la personne : celle sur l’identité
physique ou civile de la partie avec laquelle on contracte. L’autre est l’erreur sur les
qualités essentielles de la personne —> erreur sur la profession, …

4. La dernière erreur est l’erreur obstacle qui se décline en plusieurs


formes

L’erreur sur la nature quand par exemple l’un croit vendre, l’autre croit louer.
L’erreur sur l’objet du contrat —> L’identité de la chose, X croit acheter un sofa, Y
croit acheter une commode.
L’erreur sur le prix n’est considérée que lorsqu’elle est su$samment grossière —>
vente d’une maison à 100 000€, croit acheter à 10 000€.
Il ne faut pas confondre l’erreur sur le prix qui est de nature à être admise quand
l’erreur est su$samment grosse avec l’erreur sur la valeur qui n’est pas admise.

Nous avons vu trois catégories d’erreur et aucune autre ne saurait être invoqué
pour entrainer la nullité du contrat. L’erreur sur les qualités secondaires, l’erreur sur
les motifs et l’erreur sur ma valeur n’est pas une cause de nullité. L’erreur sur la
valeur c’est une erreur sur l’appréciation économique du bien ou du service

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(estimation trop haute ou trop basse) et elle n’est pas admise parce que si c’était le
cas, il s’agirait alors de généralisé le domaine de la lésion, or le législateur à
souhaité ce domaine limité. Même si on est sur une erreur sur les qualités
essentielles, sur la personne,… il faut que l’erreur ait un caractère déterminant —>
Si je ne m’étais pas trompé, je n’aurai pas contracté. L’erreur n’est pas retenue si les
parties ont acceptées un « aléa relatif à l’objet du contrat » —> « L’aléa chasse
l’erreur » (voir arrêt du verrou de Fragonard) on a attribué un tableau à un peintre
sans qu’on eu la preuve du contraire, or ayant accepté l’aléa, on ne peut obtenir la
nullité du contrat. En!n, pour que l’erreur soit admise, il faut qu’elle soit excusable,
autrement dit, il faut que l’on puisse dire que l’Errans s’est trompée mais que tout
le monde aurait pu.
B. Le dol

Article 1107 ancien du Code Civil « le dol est la malhonnêteté d’une partie visant à
induire l’autre en erreur pour le pousser à contracter. » On m’a trompé pour que je
contracte.

1. Les éléments constitutifs du dol

L’élément matériel : les manœuvres —> Je veux vendre ma voiture plus chère
qu’elle n’en vaut, je modi!e le compteur kilométrique. Le mensonge et le silence
—> je ne mens pas, je ne dis juste rien (mensonge par omission). Le silence quali!é
de réticence dolosive est un dol. « Le dol peut être constitué par le silence d’une
partie dissimulant un fait qui s’il avait été connu de lui, l’aurait empêché de
contracter. ». La réticence dolosive constitue aujourd’hui la formule plus courante
du dol parce que les tribunaux retiennent cette quali!cation chaque fois qu’une
partie à intentionnellement manquée à son obligation précontractuelle
d’information que la jurisprudence à d’abord consacré puis l’ordonnance. (Voir §2).
La di$culté est toutefois de déterminé jusqu’où l’exigence de loyauté entre les
parties doit s’imposée. La jurisprudence antérieure à la réforme à a$rmer en
terme de principe que le silence de l’acheteur, même professionnel sur la réelle
valeur du bien qui l’acquière et dont le vendeur n’a pas connaissance, ne pouvait
être sanctionné parle biais du dol, celui-ci n’étant en e"et tenu à aucune
information sur la valeur du bien qui l’acquière —> arrêt Baldus.
L’ordonnance entérine cette position de la jurisprudence à l’article 1112-1 alinéas 2
du Code Civil. Mais si l’acheteur ne fait pas des manœuvres pour baisser le prix, il va
cette fois être coupable de manœuvres dolosives.

L’élément intentionnel : Le dol suppose la volonté de tromper l’autre, on provoque


l’erreur, ce qui le di"érencie de l’erreur. C’est à la victime d’établir la preuve de
l’élément intentionnel. Si je n’arrive pas à démontrer l’intention, je ne pourrais pas
obtenir la nullité du contrat, je ne pourrais obtenir que des dommages et intérêts.

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2. Les caractères du dol

Il doit d’abord être déterminant en ce sens que s’il n’y avait pas de manœuvre, de
réticence, de silence, de manières dolosives, je n’aurai pas contracté. On parle de
dol principal car on le distingue du dol incident qui se produit lorsque j’aurai
contracté quand même mais à des conditions moindres cette fois que celles
demandées à la base. A la di"érence de l’erreur spontanée, toute erreur provoquée
peut être prise en compte même si elle apparaît inexcusable.
Ensuite il doit émaner du co-contractant, solution de principe reprise à l’article
1137 du Code Civil nouveau. Il existe deux exceptions : d’abord si le dol est le fait
du représentant (mandataire) et il est valide puisque ça vient bien du co-
contractant ; mais aussi le dol fait par le complice (tiers de connivence).

3. Les sanctions du dol

En tant que vice du consentement, le dol entraîne la nullité relative du contrat et sa


nature délictuelle est source de responsabilité de l’auteur de la malhonnêteté. Les
vices du consentement ont la caractéristiques de n’apparaitre à nos yeux qu’à
postériori. Les deux sanctions sont cumulables donc je peux demander les deux
sanctions comme je peux n’en demander qu’une, (dol incident).
C. La violence

C’est une pression exercée sur le contractant pour le contraindre à donner son
consentement au contrat. Ce qui fait que le consentement est vicié c’est la
contrainte, désormais engagé aux articles

1. La notion de violence

Il existe trois types de comportement :


D’abord la violence physique.
La violence morale = la violence psychologique, beaucoup plus insidieuse où l’on
menace la personne pour qu’elle contracte —> Gourou à forcé un adepte à lui
vendre sa maison.
Arrêt de la chambre sociale, 30 janvier 2013 n°11-22332.
L’abus de dépendance = depuis longtemps, les plaideurs ont tentés d’élargir le
concept de violence qui serait fondée sur l’abus de puissance du contractant et qui
en réalité consisterait en une violence économique. La Cour de Cassation était
restée totalement insensible à cette argumentation, pourtant elle a rendue une
décision le 3 avril 2002 où elle ne retient pas la violence économique la mais elle ne
l’exclue pas pour autant. (Arrêt sur plaquette de TD n°2).

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:
L’ordonnance entérine la jurisprudence à l’article 1143 du Code Civil « il y a
également violence lorsqu’une partie abusant de l’état de dépendance dans lequel
se trouve son co-contractant obtient de lui un engagement qu’il n’aurait pas
souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire un avantage manifestement
excessif. »

2. Caractère de la violence

Elle doit être déterminante, s’il n’y avait pas eu cette contrainte, je n’aurai pas
contracté.
Mais elle doit aussi être illégitime, il faut que l’acte constitutif de contrainte ne soit
pas autorisé par le droit positif pour qu’il y ait nullité. Un employeur de pourrait pas
mettre en avant à titre de contrainte que je l’ai menacé de faire grève parce que
c’est dans mon droit. Ce qui est sanctionné, c’est l’abus, ce n’est pas le fait d’être
économiquement dominant. On considère également comme un acte de violence,
le fait d’exprimer de la violence vis-à-vis des proches (menacer l’entourage pour
contracter).
§. 2 : Les mesures préventives

L’application de la seule théorie des vices du consentement pour assurer la


protection de la volonté est apparue à l’époque contemporaine insu$sante,
puisqu’on a pu constater que les vices du consentement ne permettent qu’une
sanction curative. Le développement du droit de la consommation a suggéré que la
protection devrait plutôt être recherchée dans des mesures antérieures au
consentement, permettant l’expression d’une volonté vraiment libre et éclairé. La
principale de ces mesures réside dans la reconnaissance d’une large obligation
précontractuelle d’information que l’ordonnance de 2016 fait entrée dans le Code
Civil. D’autres techniques du droit de la consommation participent de la même
démarche.
L’obligation d’information est le devoir fait à une personne détenant une
information utile à l’autre partie de la lui livrer et cette obligation peut se situer
dans la phase antérieure à la formation du contrat (obligation Précontractuelle
d’information) ou dans la phase d’exécution du contrat. Elle est prévue par des
sources diverses qui jusqu’à l’ordonnance étaient restées extérieures au Code Civil.
D’abord il s’agissait des textes essentiellement venus du code de la consommation,
notamment l’article L111-1 qui consacre une obligation générale d’information du
consommateur pendant la conclusion du contrat. On avait également la
jurisprudence qui contre toute attente à !ni par consacrer en dehors de textes
légaux une obligation précontractuelle d’information. Il existe un adage mis de
côté qui nous dit « l’acheteur doit être curieux » donc le vendeur n’avait donc pas à
informer l’acheteur, il devait se renseigner seul. L’ordonnance de 2016 consacre
donc cette évolution à l’article 1112-1 du Code Civil nouveau qui dispose que «

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:
celle des parties qui connaît une information dont l’importance est déterminante
pour le consentement de l’autre, doit l’en informer, dès lors que légitimement
cette dernière ignore cette information ou fait con!ance à son co-contractant. ».
L’ordonnance va également reprendre à son compte la plupart des solutions posées
par la jurisprudence, ainsi elle reprend la solution posée par la Cour concernant la
charge de la preuve du défaut d’information. La Cour de Cassation à rendu en 1997
un arrêt disant que la charge de la preuve d’exécution de cette obligation repose
sur le débiteur de l’obligation. L’ordonnance reprend ce principe avec l’article 1112,
alinéa 4. Par ailleurs, l’ordonnance vient a$rmer que l’obligation d’information est
d’ordre public —> « Les parties ne peuvent limiter ni exclure ce devoir. » En!n elle
se prononce sur la sanction du non-respect de l’obligation d’information en nous
disant qu’il est sanctionné soit sur le terrain du dol soit par la responsabilité
délictuelle du débiteur. Désormais disposé à l’article 1112-1, alinéa 6 du Code Civil.

§. 3 : Autre techniques du droit de la consommation

A. Le formalisme informatif

C’est le fait de rendre certaines clauses du contrat ou de l’o"re impératives a!n de


permettre à la partie destinataire d’être mieux éclairée. En réalité le premier texte
utilisant cette méthode c’est le code de commerce avec la vente du fond de
commerce sur la loi de 1935.
B. Le droit de repentir

On le retrouve celui-ci incontestablement dans le droit de la consommation, c’est le


fait d’accorder au consommateur le droit de revenir sur son engagement pendant
un délai déterminé. Généralement un délai de 7 jours, on est passé à 14 jours.
L’ordonnance introduit une dé!nition du droit de rétractation dans le Code Civil à
l’article 1122.

Chapitre 2 : La capacité

Le premier point évoqué sera les règles générales relatives à la capacité que
l’ordonnance à consacrée et le deuxième point sera dédié à la représentation car
dans le Code Civil tel que rédigé aujourd’hui, la capacité et la représentation sont
étudiés dans le même temps.

Section 1 : Les règles générales relatives à la capacité

L’article 1145 du Code Civil dispose que « toute personne peut contracter si elle
n’en est pas déclarée par la loi » ce qui veut dire que la capacité c’est le principe et
qu’elle vaut aussi bien pour les personnes physiques que pour les personnes

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:
morales lesquelles acquièrent la capacité dès lors qu’elles sont immatriculées pour
les sociétés au Registre du Commerce et des Sociétés. Si c’est une association il
faut qu’elle soit déclarée à la préfecture. Ce n’est qu’à titre d’exception qu’une
personne est déclarée incapable ainsi la personne physique n’est pas capable si elle
est mineure non-émancipé ou si c’est une personne physique majeure telle que la
tutelle ou curatelle. En principe, le contrat conclus par un incapable est nul ou de
nullité relative si elle est demandé par l’incapable. Le contractant de l’incapable qui
voit que l’incapable soulève la nullité peut quand même lui opposer des arguments
et il peut notamment invoquer que l’acte lui a pro!té. L’article 1151 du Code Civil (à
voir).

Section 2 : Le régime général de la représentation

La représentation est le procédé juridique par lequel une personne qu’on appelle le
représentant agit pour le compte et au nom d’une autre personne qu’on appelle le
représenté, les e"ets de l’acte se produisant directement sur la tête du représenté.
Il existe de nombreuses !gures de représentations que l’on raccrochait au mandat.
Les rédacteurs de l’ordonnance ont fait le choix de poser des règles générales à la
représentation pour instituer un droit commun à la représentation. Les règles qui
sont décrites ont vocations à s’appliquées à tous les modes de représentation
quelque soit leur origine. Le champ est immense donc vont être soumis à ce droit
de la représentation les agents commerciaux, immobiliers, les courtiers, les
commissionnaires, … Alors si on regarde les textes, on constate d’abord que
l’article 1154 du Code Civil vise l’hypothèse où le représentant agit au nom et pour
le compte du représenté, on appelle ça la représentation parfaite. Le texte précise
alors que le représenté est le seul tenu de l’engagement ainsi contracté. Mais
l’alinéa 2 de l’article nous dit que le représentant peut aussi agir pour le compte
d’autrui mais contracté en son nom propre, c’est la représentation imparfaite. La
!gure la plus connue c’est donc le contrat de commission avec commissionnaire, il
agit pour autrui en son nom propre. Dans ce cas de !gure, un transfert des droits et
obligations est généralement opéré au pro!t du représenté. Le Code Civil s’emploi
essentiellement à dresser le régime de la représentation parfaite. Lorsque le
représentant agit sans pouvoir ou outrepasse ses pouvoirs, on nous dit alors que
l’acte ainsi accomplit est inopposable au représenté. Mais, est susceptible de jouée,
la théorie de l’apparence qui est parfaitement traduite à l’article 1156 du Code Civil
« l’acte accomplit par un représentant sans pouvoirs ou au-delà de ses pouvoirs
sauf si le contractant à légitimement cru … (voir la suite) »
Si le représentant détournes ses pouvoirs au détriment du représenté, c’est qu’il ne
recherche absolument pas à satisfaire les intérêts de ce dernier. À ce moment-là, le
représenté peut invoquer la nullité de l’acte.
En!n, troisième scénario que l’ordonnance envisage c’est le con%it d’intérêt, par
anticipation. Elle vient donc interdire au représentant à peine de nullité, d’agir pour
le compte des deux parties et il ne peut conclure lui-même le contrat avec le

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:
représenté.

Chapitre 3 : Le contenu

Outre le consentement des parties et leur capacité de contracter, l’ordonnance


exige pour la formation du contrat un contenu licite et certain. La notion de
contenu est une notion nouvelle qui supplante les anciennes notions de causes et
d’objets. S’agissant de la cause, on verra que le terme disparait mais les utilisations
demeurent. Nous allons envisager successivement l’existence du contenu du
contrat et l’équilibre de ce contenu.

Section
Section 11 : L’existence
L’existence du
du contenu
contenu du
du contrat
contrat

Le contenu du contrat doit être possible, c’est l’article 1163, alinéa 2 du Code Civil
—> Je ne peux pas vendre la lune proposer des voyages dans des destinations
impossible d’accès,
Le contenu du contrat doit être certain, déterminé ou déterminable et licite.
A.
A. Le
Le contenu
contenu doit
doit être
être certain
certain

Ce qui veut dire que la chose doit existée, quand ce n’est pas ou plus le cas, elle ne
peut pas former le contenu du contrat. Si la chose vendue à périe en totalité, la
vente est nulle. L’article 1163 du Code Civil nous dit quand même qu’une obligation
peut avoir pour objet une prestation future —> Acheter une maison à construire,
une récolte à venir, … Si jamais cette prestation future ne voit jamais le jour, on dit
que le contrat est caduque, les parties engageant éventuellement leur
responsabilité.
B.
B. Le
Le contenu
contenu doit
doit être
être déterminé
déterminé ou
ou déterminable
déterminable

L’exigence de détermination est abordée di"éremment selon que l’on évoque la


prestation ou le prix.

1. Détermination de la prestation (autre que monétaire)

Il faut se référer à l’article 1163, alinéa 2 qui nous dit que la prestation doit être
déterminée ou déterminable ; ce qui veut dire que si l’objet du contrat est un corps
certain (une voiture, un immeuble, …) il faut qu’elle soit désignée dans le contrat.
Si c’est une chose de genre (du pétrole, du blé, du vin, …) j’ai une obligation
d’approvisionnement sur ces matières. Je dois identi!er sa quantité et sa qualité.
L’article 1163, alinéa 3 nous dit que « la prestation est déterminable lorsqu’elle
peut être déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux relations
antérieures des parties sans qu’un nouvel accord de partie soit nécessaire. » On

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:
peut envisager l’application de cet article à propos de la qualité voir de la quantité
de la prestation, mais di$cilement à propos de l’objet même. L’objet du contrat ce
peut être une prestation de service (informaticien mettant en place un logiciel
dans une entreprise).

2. Détermination de la prestation monétaire

Le prix doit-il être déterminé ? Dans tout contrat synallagmatique, le prix est l’objet
du contrat. Même si la question paraît saugrenue, la réponse n’est pas uniforme :
dans certain contrat le prix doit être déterminé par des parties (la vente, le bail, le
contrat de travail) et dans ces contrats là, si le prix n’est pas !xé, le juge ne peut pas
supplée à la volonté des parties. Mais dans d’autre contrat comme le contrat
d’entreprise, on admettait que le juge pouvait !xer le prix si les parties n’y
arrivaient pas elles-mêmes. On considérait en e"et que le juge était à même
d’apprécier la valeur du travail qui avait été fournis. Entre ces deux familles de
contrat on avait les contrat-cadres qui donnaient lieux à une jurisprudence
spéci!que. L’ordonnance de 2016 remet tout à plat en réformant l’ensemble de la
question, sauf pour les contrats où le prix doit être déterminé ou déterminable.

Les contrats-cadres
Une jurisprudence particulière c’était développée avant l’ordonnance
concernant les contrats de distribution. Le plus fréquemment conclus entre un
commerçant et un producteur sont établis un contrat-cadre. Dans ces contrats-
cadres, le commerçant s’engage à s’approvisionner auprès du fabricant pendant
une certaine période à des pris déterminés par le tarif de ce dernier. En
contrepartie, le producteur lui assure divers avantages —> Une aide à
l’installation par un prêt ou une garantie bancaire, une assistance commerciale,
la communication d’un savoir-faire,… En exécution de cette relation, des
contrats d’application sont conclus par lesquels le commerçant se fournis
auprès du fabricant. Ces contrats ont été mis en place par la pratique et la
jurisprudence a donc exigé que le contrat-cadre comporte un prix déterminé ou
déterminable par des éléments indépendants des parties. Elle se fondait dans
un premier temps sur l’article 1592 du Code Civil sur la vente. Ensuite elle s’est
fondée sur l’article 1129 du Code Civil qui disposait que l’objet du contrat devait
être déterminé ou déterminable. Cette solution de la Cour de Cassation était

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:
très critiquée par une large partie de la doctrine car elle gênait la conclusion de
contrat à long terme et perturbait les réseaux de distribution puisqu’elle
conduisait à annuler plupart des contrats-cadres de distribution. La Cour de
Cassation a donc %échie sous la pression de la doctrine avec 4 arrêts du 1er
décembre 1995 en assemblée plénière —> Lorsqu’une convention prévoit dans
la conclusion de contrats ultérieurs l’indétermination du prix de ces contrats
dont la convention initiale n’a"ecte pas la validité de celle-ci, l’abus dans la
!xation du prix ne donnant lieu qu’à résiliation ou indemnisation. Ces 4
décisions admettent ainsi incontestablement la validité de principe du contrat-
cadre ne prévoyant pas de prix pour les contrats d’applications futures. Le rôle
du juge se déplace ainsi de la formation du contrat à son exécution. Le prix peut
être unilatéralement !xé par les parties mais si celles-ci abusent de ce droit elle
engagera sa responsabilité vis-à-vis de son partenaire, le contrat pouvant être
résilié. L’ordonnance consacre cette solution par l’article 1164 du Code Civil
nouveau « ».
Les contrats de prestation de service
Il faut se référer à l’article 1175 du Code Civil « dans les contrats de prestations
de services, à défaut d’accord des parties avant leur exécution, le prix peut-être
!xé par le créancier, à charge pour lui, d’en motiver le montant en cas de
contestation. En cas d’abus dans la !xation du prix, le juge peut-être saisi d’une
demande en dommages et intérêts. » Cet article concerne les contrats de
prestation de service. La dé!nition de la prestation de service est très aléatoire,
on peut en avoir une conception restrictive qui dirait que seul sont visés les
contrats d’entreprise. On peut avoir une vision plus large et mettre dans cette
catégorie tous les contrats qui procurent un avantage appréciable en argent à
l’exclusion de la fourniture de produit en pleine propriété, ainsi on pourrait voir
dans cette catégorie tout ce qui concerne le mandat, le bail, l’assurance,… Il y
aura la sans doute des contentieux. L’article pose ensuite la question du prix, il
faut remarquer à ce propos que le mécanisme choisi est calqué sur celui du
contrat-cadre. L’ordonnance opère donc un changement avec la jurisprudence
antérieure par cet article. Économiquement, la condamnation à des dommages

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:
et intérêts revient au même mais d’un point de vue juridique c’est di"érent —>
Un informaticien criblé de dettes tente pour se refaire une santé d’envoyer une
facture très élevée. Il a une créance sur le client et la cède à la banque pour
obtenir un paiement immédiat, mais il fait faillite. La banque va poursuivre le
client en paiement et il devra payer le montant très élevé de la facture.

C.
C. Le
Le contrat
contrat doit
doit être
être licite
licite

Article 1162 « le contrat ne peut déroger à l’ordre public, ni par ces stipulations, ni
par son but ». La première partie de la formule reprends l’exigence d’un objet du
contrat conforme à l’ordre public. La seconde partie réintroduit sans la nommer,
l’exigence de la cause licite.

1. Un contenu conforme à l’ordre public

Il faut reprendre l’article ancien 1128 du Code Civil « il n’y a que les choses qui
sont dans le commerce qui puissent être l’objet de convention » cette
formulation n’a pas été reprise par l’ordonnance parce que les rédacteurs de
l’ordonnance ont estimés que la prohibition d’un contenu du contrat contraire à
l’ordre public était su$sante. Il faut donc identi!er maintenant ce qui est hors
commerce et qui sera donc contraire à l’ordre public.
Pour les identi!er, il faut s’interroger sur les raisons qui justi!ent que quelque
chose est hors commerce. Elles sont très diverses, elles peuvent tenir au respect
du corps humain, à des impératives de santé publique. Ex : la drogue, des
médicaments qui n’ont pas reçu l’autorisation de la mise sur marché. Il y a des
raisons qui vont tenir sur la protection de l’environnement, le caractère
inaliénable de certains biens à l’exercice de certaines fonctions = Est nul
l’engagement pris par un candidat au su"rage des électeurs de rembourser les
frais payés par son parti. On peut trouver des choses hors commerces par
l’existence de certains attributs (ex : le droit de vote) car protégées par la
propriété intellectuelle (ex : marchandise contrefaite). Concernant le corps
humain, une « loi bioéthique » a été adoptée en 1994. De cette loi est sorti
l’article 16-1 du code civil : « Le corps humain, ses éléments et ses produits ne
peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial ». Le principe est celui « de la non-
patrimonialité » renforcé par l’article 16-5 du code civil : « Les conventions ayant
pour e"et de conférer une valeur patrimoniale du corps humain à ses éléments et
ses produits sont nuls de manière absolue ». La jurisprudence avait rattaché à ses
règles, l’interdiction des conventions des mères porteuses. L’article 16-7 du
code civil dit que « toutes conventions portant sur la procréation ou la gestation
pour le compte d’autrui est nul ». Attention, la « non-patrimonialité » ne signi!e

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:
pas « l’indisponibilité » car si le corps humains est hors commerce, certains de
ses produits (laits, spermes, etc) et de ses éléments (organes, tissus, cellules,
etc) peuvent faire l’objet de conventions encadrées par le législateur grâce à
l’anonymat, la gratuite et la non-brevetabilité.

2. Un but conforme à l’ordre public :

Par rapport à cette exigence, devrait perdurer les solutions dégagées par la
jurisprudence en se fondant sur l’exigence d’une cause licite (article 1133 ancien du
code civil). Elle devrait continuer de retenir « une conception subjective » de la
cause. Autrement dit, elle regardait les motifs in concreto. Nécessairement, cette
cause va être di"érent en fonction de chacun d’entre nous. Si les motifs
apparaissent illicites alors le contrat est nul, même si l’autre cocontractant n’avait
pas connaissance (du vrai motif illicite). La preuve de l’illicéité de la cause
appartient au « demandeur de l’action en nullité » par tous moyens.

Section
Section 22 : Équilibre du
du contenu du
du contrat
contrat

Aucun texte de portée générale n’exige dans le code civil un équilibre économique
du contrat et l’absence d’un tel texte est heureuse car l’existence d’un tel texte
saurait contraindre les parties.

D’ailleurs, l’article 1168 nouveau du code civil : « Dans les contrats


synallagmatiques, le défaut d’équivalence des prestations n’est pas une cause de
nullité du contrat ».

Ce faisant, la lésion qui est le déséquilibre des prestations contractuelles existant


au moment de la formation du contrat n’est en principe pas admise. Cependant,
l’article 1168 du code civil ajoute que « à moins que la loi n’en dispose autrement ».

Dans un premier temps, il va falloir s’employer à identi!er les cas où la loi en


dispose autrement et dans lesquels le contrat sera annulé.

Par ailleurs, dans un second temps, il conviendra de remarquer la volonté des


législateurs ou des juges de corriger le déséquilibre des clauses du contrat.

§.
§. 11 :: La
La sanction
sanction du
du déséquilibre
déséquilibre des
des prestations
prestations

A.
A. La
La lésion
lésion ::

En principe, la lésion n’est pas sanctionnée (cause de nullité).

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:
Toutefois, il est des cas où la lésion est admise (qui n’est pas concevable dans les
contrats aléatoires : « l’aléa chasse l’erreur » => acceptation d’une incertitude).

On va identi!er de grandes catégories de cas :

–>La lésion peut être invoqué par toutes personnes dans certains contrats
seulement. Il y a 2 contrats :

1. Le cas de la vente d’immeuble

=> Article 574 du code civil : « dans laquelle est sanctionnée la lésion de plus des
7/12e subit par le vendeur ».

Ex : imaginons un immeuble qui vaut 360.000€ ; le seuil de la lésion est 360.000€


que l’on multiplie par 7/12e(=0.583333…) qui fait 210.000€. Si le vendeur touche
un prix inférieur à 360.000 – 210.000 = 150.000€. Il a subit la lésion des 7/12e.

2. Le partage

Article 889 du code civil dans laquelle la lésion se situe à ¼. La lésion peut
être invoquée dans tous les contrats par certaines personnes ; sont
protégées les personnes incapables.
B. La
La nécessité
nécessité d’une
d’une contrepartie
contrepartie au
au moment
moment de
de la
la formation
formation
du
du contrat
contrat

Article 1169 du code civil : « Un contrat à titre onéreux est nul lorsqu’au moment
de la sa formation, la contrepartie convenue de celui qui s’engage est illusoire ou
dérisoire».

C’est une reprise de l’ancien article 1131 du code civil qui parle de la « cause » sans
que soit employé le mot. La contrepartie dérisoire ou illusoire vise les hypothèses
où la contrepartie existe mais elle est si insigni!ante qu’elle con!ne à l’absence de
contrepartie.

On a une jurisprudence abondante :

-> On concède une licence sur un brevet qui n’a plus aucune utilité, la contrepartie
est illusoire.

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:
-> On va donner un agrément administratif à une personne qui ne confère aucun
droit.

§.
§. 22 :: La
La sanction
sanction du
du déséquilibre
déséquilibre des
des clauses
clauses du
du contrat
contrat

Plusieurs fondements permettent de corriger ce déséquilibre des clauses.


A.
A. La
La sanction
sanction des
des clauses
clauses abusives
abusives par
par le
le droit
droit de
de la
la consommation
consommation

Dans les contrats conclus entre un professionnel et un consommateur ou un non


professionnel sont considérés comme abusives et ainsi, réputés non écrites les
clauses qui ont pour objet ou pour e"et de créer au détriment du non
professionnel ou du consommateur un déséquilibre signi!catif entre les droits et
les obligations du contrat.

Article L.212-1 du code de la consommation

En complément de ce texte, il existe un décret de 2009 qui prévoit 2 catégories de


clauses susceptibles d’être considérés comme abusives :

–>Les « clauses noires » :

=> Article R.132-1 (liste non exhaustive de clauses qui sont abusives et non écrites)

Ex : La clause qui supprime ou réduit le droit à réparation du consommateur en cas


d’inexécution par le professionnel.

–>La « liste grise » :

=> Article R.132-2

Ce sont des clauses qui sont simplement présumées abusives, le professionnel


pourra démontrer que la clause n’est pas abusive et peut se justi!er.

Ex : une clause qui viendrait limiter les moyens de preuve à la disposition du


consommateur

Ces textes existent mais le juge dispose d’un pouvoir qui dépasse ces textes. Il va
pouvoir identi!er et éradiquer une clause dès lors qu’il constate le déséquilibre
signi!catif.

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:
Il peut aller au-delà de la « liste préconstituée ».

Il existe une « Commission des clauses abusives » qui a pour rôle d’examiner les
«contrats-types » (clause lors de l’achat d’un ordi par ex), de lire ces documents et
d’identi!er ces clauses abusives. C’est un indicateur. Il reste libre de les consulter et
le juge n’est pas tenu par ceux-ci.

Si ces clauses sont abusives, seules celles-ci sont supprimées.

Le non-professionnel est le professionnel qui contracte hors de son champ


d’activité —> agent immobilier qui achète un photocopieur pour son agence, peut-
il se prévaloir du code de la consommation et notamment des clauses abusives ?
Est-il consommateur ou non professionnel ? Aucun des deux puisqu’il a contracté
pour son agence. Mais s’il achète cette fameuse photocopieuse pour son !ls par
exemple, alors la c’est un non-professionnel qui béné!cie alors du code de la
consommation.
Le dispositif sur les clauses abusives à in%uencé le droit de la concurrence. Au
terme de l’article L.442-6, I, du code de commerce « engage sa responsabilité, le
professionnel qui soumet ou tente de soumettre un partenaire commercial à des
obligations créant un déséquilibre signi!catif dans les droits et les obligations des
parties » Néanmoins, il appartient au juge d’apprécier le déséquilibre signi!catif. Ici,
la clause n’est pas frappée de responsabilité, mais elle à inspirée celui-ci.
B.
B. la
la sanction
sanction des
des clauses
clauses abusives
abusives par
par le
le droit
droit civil
civil

C’est une des grandes innovations de l’ordonnance de 2016 à travers un principe de


prohibition des clauses abusives. Ce nouveau dispositif est introduit à l’article
1171de Code Civil, alinéa 1er, qui dispose que « Dans un contrat d’adhésion toute
clause qui créée un déséquilibre signi!catif entre les droits et obligations des
parties du contrat et réputée non-écrite ». Cette disposition vient compléter, la
prohibition des clauses abusives, instaurée par le code de la consommation et dont
le champ d’application est limité aux rapports consommateur et non-professionnel.
Elle s’ajoute à la disposition L.442-6. Mais ce texte ce di"érencie des deux autres à
deux égards : d’abord quant aux personnes protégées, il vise les parties donc ça
élargit le champ de protection, ce qui implique que le dispositif puisse s’appliquer
entre deux professionnels. Mais le deuxième point porte sur le contrat, ceux
d’adhésion plus précisément ce qui réduit le champ des contrats. Aujourd’hui, on ne
sait pas comment articuler ces trois textes
C.
C. La
La sanction
sanction des
des clauses
clauses qui
qui privent
privent de
de sa
sa substance
substance l’obligation
l’obligation

essentielle
essentielle du
du débiteur
débiteur

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:
Tout est parti d’une grande décision (plaquette td 4), l’arrêt Chronopost venant de
la chambre commerciale, du 22 octobre 1996, c’est le début d’une « saga ». Dans
cet arrêt, en se fondant sur l’article 1131 du Code Civil (1804, la cause) la Cour de
Cassation à considérée comme non-écrite la clause limitative de responsabilité de
Chronopost qui privait de cause le supplément de prix payé par l’expéditeur. La
longue série qui a suivit a quand même été canalisée avec un autre grand arrêt
« Faurecia II » (dans la plaquette également). L’ordonnance à supprimé la cause,
mais elle entérine la solution amorcée par l’arrêt Chronopost puisqu’à l’article 1170
du Code Civil, elle dispose que « toute clause qui prive de sa substance l’obligation
essentielle du débiteur est réputée non-écrite ».

On a un juge à la manœuvre, soit lorsqu’il joue un rôle d’impulsion vis-à-vis du


législateur ou dans la lecture des clauses puisqu’on le laisse apprécier des notions
telles que la clause abusive à travers la notion de déséquilibres signi!catif (arrêt
Chronopost). Dans ce pouvoir qu’on lui donne, il s’autorégule (arrêt Faurecia II).

Chapitre 4 : Les conditions de forme

En principe il n’y a pas de condition de forme puisque le principe est celui du


consensualisme mais il existe évidement des atténuations.

Section
Section 11 :: Le
Le principe du consensualisme

On est engagé dans un contrat par l’échange des consentements, les »signatures »
ne sont pas obligatoires. C’est un principe admis et posé depuis très longtemps en
droit français, il est a$rmé de manière constante de la jurisprudence, sans qu’il
n’ait été consacré jusqu’à l’ordonnance de 2016. Désormais, l’ordonnance à créer
l’article 1172 qui dispose que « les contrats sont par principes consensuels ». On
constate depuis quelques temps que le formalisme à tendance à se développer et
ce dans le souci de protéger l’un des contractant et le plus souvent le
consommateur. Mais e consensualisme et le formalisme présentent des avantages
et des inconvénients : le consensualisme est incontestablement supérieur du point
de vue moral puisqu’il oblige à respecter la parole donnée alors que le formalisme
permet de revenir sur la parole donnée au prétexte d’une irrégularité de forme.
Alors qu’avec le formalisme, on revient sur la parole donnée. Le deuxième avantage
du consensualisme c’est qu’il permet une conclusion plus rapide du contrat, un
simple « oui » forme le contrat. Pour autant, le formalisme de son côté, permet
d’attirer l’attention de celui qui s’engage sur l’importance de l’engagement. Le fait
de rédiger un écrit, passer devant un notaire (ou le maire) attire forcément
l’attention. De la même façon, le formalisme assure d’avantage la sécurité des
relations juridique puisque les obligations des parties sont consignées dans un écrit
ce qui limite les risque de contestations et d’interprétation.

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:
Section 2 : Les atténuations
atténuations au
au principe du
du consensualisme
consensualisme

Elles tiennent à deux séries de règles : La preuve et la publicité.


L’article 1359 du Code Civil impose la rédaction d’un écrit pour prouver tout acte
juridique dont la valeur est supérieur à 1500€, c’est ad probationem (= à titre de
preuve). L’écrit électronique vaut au même titre que l’écrit papier aujourd’hui,
article 1366 du Code Civil « L’écrit électronique à la même force probante que
l’écrit papier… »
La publicité maintenant, précisément la publicité foncière. En principe, la vente est
un contrat consensuel et qui produit ses e"ets dès l’échange des consentements.
Le problème c’est que l’on peut se retrouver dans la situation où une personne va
vendre deux fois le même bien, on a donc posé en règle s’agissant des immeubles,
que si la vente est parfaite entre les parties dès leur accord elle n’est opposable au
tiers que par l’accomplissement d’une publicité auprès de la conservation des
hypothèques. Si une personne vend deux fois un meuble, dans la mesure où il n’y a
pas de publicité des transferts de propriété en matière mobilière, celui qui a pris
possession de bonne foi en premier qui est préféré. L’article 1198 du Code Civil
écrit par l’ordonnance dispose le règlement des problèmes en matière mobilière et
immobilière. Article 2276 dispose que « en fait de meuble, possession vaut titre ».
Ce sont des atténuations et non des exceptions, à ce titre, article 1173 du Code
Civil « les formes exigées au !ns de preuves ou d’opposabilité sont sans e"ets sur
la validité des contrats

Section
Section 33 : Les exceptions
exceptions au
au principe
principe du
du consensualisme
consensualisme

Certains contrats ne sont pas consensuels et obéissent au principe du formalisme,


ce sont les contrats réels et solennels. Dans les contrats réels, la validité du contrat
est subordonnée à la remise de la chose (ex : le prêt). Les contrats solennels, ce
sont les contrats pour lesquels la validité dépend de la rédaction d’un écrit qui peut
être authentique (devant notaire) pour l’hypothèque par exemple, la donation et le
contrat de mariage. Soit c’est un écrit sous seing privé comme la cession de
créance, le prêt à la consommation. On admet l’équivalence ici de l’acte
électronique.

Titre 2 : Les sanctions des conditions de formation

La sanction est en principe la nullité, celle-ci consiste dans la disparition rétroactive


de l’acte juridique qui ne remplit pas les conditions requises pour sa formation. Elle
peut éventuellement se coupler avec la responsabilité de l’une des parties (Dol)
sachant que l’une des parties peut opter que pour la responsabilité. Ou avec la

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:
responsabilité d’un tiers.
La notion de nullité se distingue de 4 notions voisines :

L’inexistence correspond à l’hypothèse d’un acte juridique atteint d’un vice d’une
telle importance qu’il ne peut avoir une quelconque reconnaissance juridique.
Ce serait le cas d’une absence totale de consentement ou encore d’une absence
d’objet de la convention. Ainsi eu égard à la gravité du vice, l’intervention du
juge ne serait pas nécessaire et la possibilité de l’invoquer ne serait pas soumise
à la prescription. La théorie de l’inexistence n’est pas reconnue par le droit
français, nous ne connaissons que la théorie de la nullité.
La résolution c’est aussi une sanction mais qui vient frapper un contrat valable à
l’origine mais qui est inexécuté. Elle entraine la disparition du contrat mais pas
pour les mêmes raisons, la nullité frappe un contrat qui n’est pas valable à
l’origine.
La caducité est la disparition du contrat pour l’avenir dû à la survenance d’un
élément indépendant de la volonté des parties. La Cour de Cassation à
consacrée la notion de caducité en considérant que dans les contrats à
exécution successive en considérant que la disparition de la cause en cours
d’exécution du contrat entrainait sa caducité. L’ordonnance intègre la caducité
dans le code civil dans des articles donnant des hypothèses de caducité. L’article
1186 du Code Civil dispose que « un contrat valablement formé devient
caduque si l’un de ses éléments essentiels disparait ». L’article 1187 dispose
lui les cas des contrats interdépendants en cas de disparition de l’un d’eux. « la
caducité met !n au contrat pour l’avenir ».
L’inopposabilité c’est la sanction de l’ine$cacité d’un acte à l‘égard des tiers. Le
contrat est valablement formé entre les parties mais les parties n’ont pas
respectées les conditions d’opposabilité au tiers.

La théorie des nullités était très embryonnaire dans le Code Civil de 1804 et donc la
réforme de 2016 a été l’occasion de la complétée.

Chapitre 1 : L’action en nullité

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:
La nullité en principe ne peut qu’être judiciaire et c’est d’ailleurs au juge de
l’apprécier et la prononcée —> Article 1178 du Code Civil « la nullité doit être
prononcée par le juge »
L’ordonnance introduit une nouveauté à ce propos toujours à l’article 1178 du Code
Civil « à moins que les parties ne la constate d’un commun accord », donc on
introduit ici la nullité consensuelle. L’avenir nous montrera les applications de ce
nouveau dispositif. La nullité peut être invoquée en justice par voie d’action, c’est-à-
dire que celui qui entend invoquer la nullité, va saisir le juge et solliciter la nullité
par voie d’action. L’action en nullité peut également être intenté comme moyen de
défense, on par alors de l’exception de nullité. La jurisprudence admet l’exception
de nullité que dans a mesure où le contrat n’a pas encore été exécuté. L’exception
de nullité n’est pas soumise à la prescription tant que le contrat n’a pas été
exécuté.
Lorsque le juge est saisi, il dispose d’assez large pouvoirs :

1. La faculté de soulevée d’o$ce la nullité d’un contrat et invite les parties à faire
leurs observations, article 12 du code de procédure civile
2. Le principe des nullités virtuelles : il peut prononcer la nullité d’un acte alors
même que le texte qui impose la condition de formation de cet acte ne prévoit
par la nullité pour ces conditions. Un adage dit « il n’y a pas de nullité sans texte
» or ce n’est pas vrai comme avec ce principe. L’adage ne traduit la réalité que de
certain cas, comme dans le droit des sociétés.

La nullité est en revanche généralement de droit lorsque le juge constate que la


condition de formation du contrat fait défaut, il ne peut refuser de la sanctionnée
pour des raisons d’opportunité. La nullité facultative est donc exceptionnelle en
droit français.
L’action en nullité est dominée par la distinction fondamentale des nullités relatives
et absolues dont les conséquences pratiques sont multiples.

Section
Section 11 :: La
La distinction
distinction des nullités
nullités absolues et
et relatives
relatives

La doctrine classique proposait de fonder la distinction entre nullité absolue et


nullité relative sur la gravité du vice a"ectant l’acte. Ainsi !nalement, la doctrine
classique faisait un parallèle entre le contrat et le corps humain. Si le contrat était
simplement malade (susceptible de guérison), donc si l’est atteint d’un vice de peu
de gravité comme une erreur ou un dol, la sanction disait la doctrine, devait être
simplement relative. Si le contrat était mort-né, alors ça voulait dire qu’il était
atteint d’un vice grave a"ectant son existence même, comme l’absence de cause
ou d’objet, alors la doctrine disait que la nullité est absolue. La sanction variait donc

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:
selon la gravité du vice, mais la proposition n’a pas séduit parce que l’appréciation
du degré de gravité était subjective. Le critère retenu aujourd’hui est le suivant : la
nullité n’est pas considérée comme un vice a"ectant l’acte, mais comme un droit de
critique reconnu à certaines personnes dès lors qu’une règle de droit n’a pas été
observée. Si cette règle de droit bafouée était destinée à protéger un intérêt
particulier, ce droit de critique est réservé à ceux qui devaient être protégés, on dit
que la nullité est alors relative. Si cette règle de droit était d’intérêt général, alors
le droit de critique peut être exercé par tout intéressé, la nullité est alors absolue.
Cette nullité est retranscrite par l’ordonnance à l’article 1139 du Code Civil. On
peut donc déterminer le domaine d’application de chaque nullité. Donc
sanctionnent une règle destinée à protéger une partie au contrat et sont donc
relatives, les nullités pour vice du consentement, pour lésion, pour incapacité et
pour absence de contrepartie. Sanctionnent une règle destinée à protéger l’intérêt
général les nullités pour contenu ou but illicite. Certains cas sont un peu dur à
classer et la jurisprudence laisse donc parfois survivre l’ancien critère distinction de
la doctrine qui se fondait sur la gravité du vice, ainsi les nullités pour vice de forme,
pour défaut de consentement ou pour absence d’un élément essentiel du contrat,
sont en général considéré comme absolues.
Il convient d’embler de noter une règle commune, seulement depuis la réforme de
2008 sur la prescription. Aujourd’hui la prescription est de 5 ans pour la nullité
relative comme la nullité absolue alors qu’avant la nullité absolue c’était 30 ans et
la nullité relative toujours 5 ans. Il faut savoir qu’en principe, le point de départ est
le jour où le titulaire de l’action à connu ou aurait dû connaitre les faits lui
permettant de l’exercé. Le plus souvent c’est la formation du contrat qui fait courir
le délai, mais il existe des exceptions. Ainsi quand on est en présence d’un vice du
consentement, le point de départ de la prescription est la découverte de l’erreur ou
du dol, ou la !n de la violence. Si c’est un acte passé par un mineur, le point de
départ de la prescription de 5 ans c’est le jour de la majorité ou de son
émancipation. Si c’est un acte passé par un majeur incapable, le délai court à
compter du jour où il en a eu connaissance (du vice) alors qu’il était en situation de
le refaire valablement (passe dans un système d’incapacité lui permettant de faire
l’acte ou n’est plus atteint de l’empêchement à faire l’acte en question). La
prescription ne joue que pour l’action et par pour la nullité intenté par voie
d’exception.

Section
Section 22 : L’intérêt àà distinguer les
les nullités
nullités

La
La nullité
nullité absolue
absolue

Deux règles caractérisent la nullité absolue : d’abord elle peut être invoquée par
toute personne ayant intérêt à agir, article 1180 du Code Civil « la nullité absolue
peut être demandé par tout personne ayant intérêt ainsi que le ministère public ».
Ensuite, la nullité absolue n’est pas susceptible de con!rmation (contrairement à la

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:
nullité relative).
La
La nullité
nullité relative
relative

On trouve ici pour la caractérisée, deux règles diamétralement opposées à celles


qui régissent la nullité absolue. La nullité relative sanctionne la violation d’une
règle protectrice des intérêts d’une partie au contrat, donc des intérêts
particuliers. De cette protection va découler le régime juridique de la nullité
relative.

1. Les personnes pouvant invoquer la nullité relative

Depuis 2016 on retrouve l’article 1181 du Code Civil qui dispose que « la nullité
relative ne peut être demandée que par la partie que la loi entend protégée ». Ce
qui signi!e aussi que les tiers au contrat ne peuvent pas invoquer la nullité relative
du contrat. Il existe une exception lorsque la nullité relative n’entendait pas
protégée une partie au contrat mais des tiers, alors ce sont les seuls à pouvoir
l’invoquée. Un vice du consentement ne peut être invoqué que par la personne qui
a été victime de ce vice. C’est comme pour la capacité, elle ne peut être invoquée
que par l’incapable lui-même après la cessation de l’incapacité ou alors par la
personne qui représente la personne incapable. La Cour de Cassation, 3e chambre
civile, dans un arrêt du 18 Octobre 2005 nous dit « ni les héritiers, ni les ayant cause
ne peuvent agir en nullité relative en lieu et place de la personne protégée ». La
Cour de Cassation continue à nous dire que ni le ministère public, ni le juge en
principe ne peuvent soulever d’o$ce la nullité relative.
Pourtant, dans certain domaine, le juge la soulève parfois d’o$ce et la CJCE avait
jugée que le juge pouvait d’o$ce déclaré abusif une clause dans un arrêt du 27 juin
2000. Dans un arrêt plus récent, elle a admis que le juge devait relever d’o$ce le
caractère abusif d’une clause —> 6 Octobre 2009. Et depuis 2010, la CJCE s’est
transformé en Cour de Justice de l’Union Européenne qui le 9 novembre 2010 a
décidé la même chose. La loi Hamon (17 mars 2014) a introduit un nouvel article
dans le code de la consommation, L.141-1 « le juge à l’obligation de soulever
d’o$ce une nullité relative si une clause se révèle abusive ».

2. Extinction de la nullité relative

La technique la plus classique est « la con!rmation de l’acte nul ».

Jusqu’à présent, la con!rmation de l’acte nul était un domaine jurisprudentiel, mais


depuis 2016, le législateur l’a consacrée dans le Code Civil à l’article 1181 alinéa 2.
Le principe est posé « la nullité relative peut être couverte par la con!rmation. »
Article 1182 détaille le régime juridique de la con!rmation de l’acte nul. Il reprend

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:
la dé!nition de la con!rmation « acte par lequel celui qui pouvait se prévaloir de la
nullité y renonce ». C’est forcément un acte unilatéral et comme il n’y a qu’une
partie qui peut l’invoquer, c’est la seule partie qui peut l’annuler —> principe de
parallélisme des formes. La con!rmation permet de renoncer à invoquer le vice
pour conserver le contrat et l’acte vicié. Seuls les actes entachés de nullité relative
peuvent être con!rmé, donc les actes soumis à la nullité absolue ne peuvent pas en
béné!cier. Pour qu’il y ait con!rmation d’un acte nul, il faut deux conditions
cumulatives :
– Il faut que celui que l’on appel le con!rmant au la connaissance du vice et
l’intention d’y remédier. La Cour de Cassation avait jugée qu’un simple
commencement d’exécution du contrat ne veut pas dire que la personne est au
courant de la nullité possible mais qu’elle ne veut pas l’annulé.
– Il faut que la con!rmation intervienne après conclusion du contrat et donc après
découverte du vice. On ne veut donc pas que les parties anticipent les choses pour
accepter cette nullité et faire perdre sa protection à la partie protégée.
Si ces deux conditions sont réunies alors la con!rmation est con!rmée et on ne
pourra plus invoquer la nullité relative. Pour autant elle ne créer pas un nouveau
contrat, elle ne permet que de donner la sécurité juridique qui faisait défaut à cet
acte au départ vicié et éviter son annulation.

La régularisation

Après la conclusion du contrat, va être apporté à l’acte l’élément qui manquait à sa


régularisation. C’est très souvent le cas pour les actes de l’autorité administrative
puisqu’ils sont souvent pris avant autorisation de l’autorité administrative.

L’action interrogatoire

Mécanisme tout nouveau institué par la réforme de 2016. L’action interrogatoire va


permette à un contractant soucieux de purger une éventuelle nullité de sécuriser
l’acte juridique. L’article 1183 du Code Civil prévoit ce cas d’action interrogatoire
« une partie peut demander par écrit à celle qui pourrait se prévaloir de la nullité,
soit de con!rmer le contrat, soit d’agir en nullité dans un délai de 6 mois à peine de
forclusion. » Sur les conditions de l’action interrogatoire, le code exige que le cause
de nullité doit avoir cessée (si c’était l’incapacité, il faut que la personne soit
devenue capable). L’écrit par lequel une partie demande à l’autre de purger, doit
mentionner qu’à l’expiration du délai de 6 mois, le contrat sera con!rmé. En!n la
question se pose de savoir s’il est judicieux pour la partie qui dispose de l’action
interrogatoire d’en pro!ter ? Si l’autre partie ne connaissait pas le vice, c’était
tendre la perche pour qu’elle l’annule, c’est une prise de risque que de béné!cier
de cette action interrogatoire et on se trouve à la limite de la bonne fois. Mai

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:
surtout il ne faut pas perdre de vue que le contrat peut encore être annulé à tout
moment par la partie protégée.

Section
Section 33 : La
La prescription
prescription de
de la
la nullité
nullité

Ce qu’il faut comprendre c’est que la nullité peut être invoquée de deux façons
di"érentes : La nullité par voie d’action et par voie d’exception. Par voie d’action ça
veut dire qu’on va avoir un demandeur qui va agir pour demander directement la
nullité du contrat au juge.
Par voie d’exception c’est qu’il va y avoir une demande d’exécution du contrat
devant le juge et à l’occasion de cette action en exécution du contrat, l’autre partie
(défendeur) va invoquée l’annulation du contrat. Les règles et délais de
prescription de ces deux voies ne sont pas les mêmes.

L’action
1. en nullité

Depuis la loi de 2008, les délais de prescription sont devenues les mêmes pour
l’action en nullité absolue ou relative et il est donc !xé à 5 ans. 5 ans à partir du jour
où les parties peuvent agir, donc à partir du jour où le titulaire de l’action a eu
connaissance de la cause de nullité, du vice donc. Dans tous les cas on ne pourra pas
agir au-delà de 20 ans après la naissance du droit, donc après la formation du
contrat. Il existe quelques exceptions au délai classique de 5 ans. Par exemple le
législateur est intervenu expressément limité le délai de prescription de la nullité
relative, c’est le cas en cas d’action en rescision pour cause de lésion dans le cadre
de la vente d’immeuble. Cette action (sorte de nullité relative) ne peut être
introduite que dans un délai de deux ans.
B. La
La nullité
nullité par
par voie
voie d’exception
d’exception

Elle ne comporte pas de prescription selon la jurisprudence et l’ordonnance de


2016 a consacrée cette perpétuité et cela !gure désormais à l’article 1185 du Code
Civil. Mais il y a des conditions à cette perpétuité qui sont toute simple, il faut que
le contrat n’ai pas été exécuté et qu’une partie en demande l’annulation ou
réparation pour non-exécution du contrat. Donc elle ne peut pas jouer si le contrat
a déjà été exécuté en partie ou en totalité.

Chapitre 2 : les e"ets de la nullité

Ce qui est nul ne produit aucun e"et. Mais quelle est l’étendue de la nullité, porte-
t-elle seulement sur le contrat ou sur toutes ses causes également ? Comment

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:
produit-elle ses e"ets ? Commet la situation crée est-elle anéantie ?

Section
Section 11 : L’étendue de
de la nullité
nullité

Ce sont les articles 1178 et 1184 du Code Civil qui !xent les e"ets de la nullité.
Dans certain cas, l’annulation ne visera qu’une stipulation du contrat. L’annulation
peut-elle rejaillir sur tout le reste du contrat ? C’est le problème de la nullité
partielle
A. La
A. La nullité
nullité partielle
partielle

Les hypothèses de nullité partielle se multiplient de plus en plus et deviennent de


plus en plus pointilleuse. Il faut distinguer deux cas, celui dans lequel le législateur
est intervenu et celui dans lequel il est resté silencieux.

En
1. présence de disposition législatives expresses

Dans certain cas le législateur précise que l’annulation d’une clause ne pourra
produire aucun e"et sur la validité du reste du contrat. L’exemple type sont les
clauses abusives qui sont réputées non-écrites et n’ont donc aucun impact sur le
reste du contrat.

En
2. l’absence de dispositions législatives expresses

A défaut de précision, l’article 1184 du Code Civil dispose que « lorsque la cause de
nullité n’a"ecte qu’une ou plusieurs des clauses du contrat, elle n’emporte nullité
de l’acte entier que si ces clauses constituaient un élément déterminant du
consentement des parties. » Cette solution n’est que la consécration d’une longue
évolution jurisprudentielle. Avant la réforme de 2016, on avait deux positions
antagonistes dans le Code Civil pour cela sauf qu’elle n’était pas censée
s’appliquées à la même situation. L’arrêt !nal sur les actes à titre onéreux du 24 juin
1971de la 3e chambre civile de la Cour de Cassation et pour les actes à titre gratuit
c’est arrêt de la chambre civile en 1910. L’article 1172 nous disait que « toute
conditions contraire aux bonnes mœurs est nulle et rend nulle la convention qui en
dépend ». On avait également un article 900 du Code Civil qui disposait lui que «
Dans toutes dispositions entre vifs et testamentaires, les conditions impossibles
sont réputées contraires aux bonnes mœurs » et c’était ceux-ci qui entraient
concurrence, mais la réforme de 2016 à distinguer donc entre titre gratuit et
onéreux. Aujourd’hui, l’article 1184 se !che de savoir si c’est un acte à titre onéreux
ou gratuit si ça touche au consentement, ça annule tout. Mais cet article demande
l’appréciation au cas par cas par le juge, donc une appréciation in concreto.
B. La
B. La nullité
nullité dans
dans les
les contrats
contrats interdépendants
interdépendants

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:
C’est une nullité qui va déborder sur d’autres contrats qui sont dans une chaine et
donc dépendants les uns des autres. Dans cas-là, la nullité d’un contrat produit des
e"ets de caducité sur les autres contrats. Avant c’était un joyeux bordel, mais
depuis la réforme on se réfère à l’article 1186 alinéa 2 —> a partir du moment où
un contrat est annulé et qu’il en résulte que l’exécution est impossible deviennent
caduques et ce même s’ils étaient valablement formés. Le législateur prévoit
désormais aussi que la caducité n’intervient que si le contractant contre lequel est
invoquée la nullité du contrat, avait la connaissance de la totalité des contrats
interdépendants. Ainsi au sein d’une même opération économique, on ne parle plus
de nullité mais de caducité. Dans l’article 1186 donne un support légal (donc
textuel) au juge car avant les juges invoquaient la cause, l’objet,… et c’était %oue.
Mais surtout, l’article propose une notion homogène et unique puisqu’il n’y a que la
caducité qui va s’appliquer à toutes les disparitions des contrats par ricochets. La
jurisprudence avait longtemps hésité sur ce point. Le législateur a aussi retenue
dans la réforme de 2016, une dé!nition plutôt restreinte de la caducité dans le cas
des contrats interdépendants puisqu’elle ne joue que si les contractants ont eu
connaissance de toute la chaine de contrat. Ainsi s’il n’en était pas conscient, mon
contrat ne sera pas caduc. Mais on a des problèmes d’application car la caducité des
contrats donc l’exécution est rendue impossible par l’annulation du premier
contrat, la loi fait référence à de nombreux montages industriels et notamment
aux contrats de maintenance de matériel. Sauf que tous ces contrats sont
interdépendants, l’annulation du premier contrat provoquerait donc une caducité
en chaine sans !n.
L’article 1187 dispose que « en mettant !n au contrat, la caducité peut donner lieu
à restitution, dans les conditions prévues aux articles 1352 et suivants ». Les
restitutions par renvoi aux articles, permet tout simplement de déconnecter les
restitutions de toutes idées de rétroactivité et de poser des règles générales
applicables à tous les modes d’extinction du contrat. Malheureusement, le Code
Civil reste encore silencieux sur une importante situation pratique et théorique :
est-ce que la caducité doit être prononcée par le juge ou si elle agit du plein droit ?
La doctrine estime que le juge n’est pas compétent pour la prononcer et qu’il n’y
aurait pas à passer par celui-ci mais quelle jouerai de plein droit.

Section
Section 22 :: La
La portée de
de la nullité
nullité

Le principe est posé à l’article 1178 alinéa 2 : « le contrat annulé est censé ne jamais
avoir existé ». « Ce qui est nul ne produit aucun e"et » Donc on remet les parties
dans l’état dans lequel elles étaient avant d’avoir conclu le contrat. Il y a des
controverses dans la doctrine mais on reste pour le moment sur le fait que le
contrat n’existait pas pour éviter de revenir sur le passé et donc sur la rétroactivité.
On a d’autres auteurs qui incitent les parties à insérer dans les contrats une clause
qui dispose que la nullité n’agira pas rétroactivement. La rétroactivité doit être
nuancé selon que l’on aborde les rapports avec les tiers ou les rapports entre

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:
partie.
A. Les
A. Les rapports
rapports entre
entre les
les parties
parties

Article 1178

Avant la réforme, les articles de la restitution en matière de nullité étaient


dispersés dans le Code Civil. On avait deux visions : l’une disant qu’il fallait revenir à
la situation initiale comme si le contrat n’avait jamais existé. Pour l’autre vision, on
devait remettre les parties dans le même état mais en autorisant des
indemnisations et jouaient également la bonne ou mauvaise foi des contractants.
Depuis le régime des nullités sont uni!é et les clauses d’extinction sont
déconnectées de la cause de nullité. Donc la restitution à tendance à s’appliquer de
manière générale depuis. Les articles1352 et suivants distingue la restitution du
principal et les restitutions complémentaires

La restitution du principal porte sur un bien, une somme d’argent ou une prestation
de service. Lorsqu’elle porte sur un bien, l’article 1352 prévoit que la restitution à
lieu en nature, donc on rend le bien. Si la restitution n’est pas possible, on doit en
rendre la valeur au jour de la restitution, on supporte donc le risque de la chose. Le
problème c’est que l’on régie par le principe de rigidité monétaire donc on ne tient
pas compte de la variation de la valeur de l’argent. L’article précise donc que
lorsque l’on doit restituer une somme d’argent, on restitue l’argent mais aussi les
intérêts au taux légal calculé à compter de l’encaissement de la somme d’argent.
Lorsque la restitution porte sur une restitution de service, elle porte
nécessairement sur une restitution de valeur. Dans l’article 1352-8 dispose que « le
montant de la valeur doit être apprécié au moment de la prestation fournie ».

La restitution complémentaire concerne les intérêts mais surtout les fruits et la


valeur de la jouissance du bien. Ça intéresse aussi tout ce que l’on appelle
« dépense de conservation ».
Acte conservatoire : travaux urgent pour ne pas qu’un bien perde de sa valeur.
S’agissant des fruits, il s’agit de l’article 1353 qui précise que les fruits sont inclus
dans la conservation. Avant la réforme on fait jouer la bonne ou mauvaise foi du
contractant, maintenant on doit restituer les fruits, point barre.
S’agissant de la jouissance, la réforme de 2016 est venue renverser la jurisprudence
antérieure et désormais l’article 1353 dispose qu’il y a compensation de la
jouissance que la chose à procurée » donc on verse une indemnité de ce que les
fruits de la chose auraient pu produire. Dans ce cas-ci, la bonne ou mauvaise foi du
co-contractant joue parce qu’il s’agit d’une indemnité, allouée et appréciée par le
juge. Donc il l’augmentera si le co-contractant est de mauvaise foi et inversement.

Les
1. restitutions à l’égard des tiers

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:
Elles vont avoir lieu si le bien à été l’objet d’une revente —> « Le droit de celui qui
donne étant résolu, le droit de celui qui reçoit l’est aussi » donc l’annulation du
contrat est susceptible d’annuler tous ceux qui ont porté sur le même objet. Sauf
qu’on pourrait aller très loin, ainsi il existe des atténuations au principe, 3
mécanismes s’en chargent :

En
1. matière mobilière

Si je suis de bonne foi, alors je pourrai m’opposer à la restitution

En
2. matière immobilière

Le sous-acquéreur pourra se prévaloir d’une prescription écourtée s’il béné!cie


d’un juste titre et qu’il est de bonne foi.

De
3. façon générale

Le tiers peut se prévaloir de la théorie de l’apparence donc de la propriété


apparente « l’erreur commune fait droit », ainsi les tiers de bonne foi, sous
l’emprise d’une erreur commune n’auront pas à restituer le ou les biens. Elle est
purement jurisprudentielle.

Section 3 :: La
La responsabilité
responsabilité consécutive
consécutive à la responsabilité

Le prononcé de la nullité peut causer un préjudice à l’une ou l’autre des parties.


Dans ca ces-ci, celui à qui on peut imposer la responsabilité est chargé de réparer le
vice. En!n, il y avait de longs débats doctrinaux pour connaître la responsabilité à la
suite d’une annulation de contrat. L’ordonnance de 2016a avec l’article 1178
disposée que « la responsabilité est obligatoirement une responsabilité
extracontractuelle ». Quand on parle de responsabilité extracontractuelle, c’est la
responsabilité juridique.

5) Cours de droit des contrats

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Introduction au droit / Droit privé
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Civil :

Droit civil
Droit des biens
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Droit de la famille
Successions et libéralités
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Voie d’exécution / recouvrement
Régimes matrimoniaux
Procédure civile

Affaires :

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Droit des affaires et de l’entreprise
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Effets de commerce / Instrument de paiement
Entreprises en difficulté
Droit de la concurrence
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Droit des sociétés
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Public

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Finances Publiques
Fonction publique
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Pénal :

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Droit pénal spécial
Procédure pénale

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Administratif :

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