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MODULE : DROIT

DES AFFAIRES
PRESENTATION DE L’ORATEUR

Je suis Monsieur Yves BOKULA, citoyen congolais, juriste de formation, activiste de


droits Humains et académiciens du Bureau Conjoints des Nations Unies aux Droits
de l’Homme.
OBJECTIFS DU MODULE

 Ce module poursuit deux objectifs :


 Permettre aux apprenants de comprendre les grandes lignes de la règlementation
du monde des Affaires
 Permettre aux apprenants d’acquérir les réflexes juridiques fondamentaux dans le
cadre de l’exploitation entrepreneuriale.
1. INTRODUCTION

Notre introduction comporte 4 points à savoir : La définition des concepts clés, les
sources de référence, le domaine du droit des Affaires et le plan sommaire.

A. Définition des concepts


Il nous parait important de définir quelque concept clés devant nous permettre
d’avoir une idée fixe sur ce que nous devons comprendre par le droit des affaires.
 Droit : Il est généralement admis que le droit se définit en deux sens. D’une part au sens
objectif, Le Dictionnaire Juridique le définit comme étant « l'ensemble des dispositions
impératives ou directives qui, à un moment et dans un État déterminé, règlent le statut des
personnes et des biens, ainsi que les rapports que les personnes publiques ou privées
entretiennent ».. D’autre part, au sens subjectif, le droit se définit comme l’ensemble de
prérogatives reconnues aux personnes. Mais dans le cadre de ce module, nous parlons du
droit au sens objectif.
 Affaires : Dans un sens le plus courant, les affaires désignent toute activité économique
envisagée dans ses conséquences commerciales et financières. C’est la recherche du lucre
qui caractérise les affaires. Notons également que l’entrepreneuriat traduit mieux l’idée
des affaires.
 Droit des Affaires : Le droit des affaires est une expression relativement large, plus large,
plus large que la dénomination classique de droit commercial. Dans le droit des affaires,
l’expression renvoie à l’ensemble des règles qui régissent la vie des affaires.
B. Sources du droit des affaires

 En ce qui concerne les affaires, plusieurs sources peuvent être soulevées :


 Sur le plan international, nous avons des traités internationaux ratifiés par la RDC
(Ex. dans le cadre de l’OMC)
 Sur le plan régional, le droit des affaires est dominé par les actes uniformes de
l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du droit des Affaires).
Actuellement il existe 10 actes uniformes de l’OHADA.
 Sur le plan national, nous avons la constitution, les lois, les règlements.
N.B. A toutes ces sources, on y ajoute la jurisprudence, la doctrine etc.
C. Domaines du droit des affaires

L’article 2 du traité de Port Louis indique que le droit des affaires comprend les
règles relatives au droit des sociétés et au statut juridique du commerçant, aux
contrats commerciaux, au recouvrement des créances, aux sûretés et aux voies
d'exécution, au droit de l'arbitrage, au droit comptable, au droit de la vente et des
transports, etc.
A cela, on peut ajouter d’autres matières qui ne sont pas organisées par le droit
OHADA notamment le droit de la concurrence, la règlementation sur les prix.
D. Plan du module

Comme nous l’avons énoncé, le droit des affaires regorge plusieurs branches mais nous allons nous limiter
aux principales, les plus fondamentales. Mais avant de les aborder, nous devons placer un mot sur l’aperçu
général de l’OHADA comme socle actuel du droit des affaires en RDC. Ainsi nous verrons :

I. Aperçu général sur l’OHADA


II. De l’exercice du commerce en RDC
III. Des sociétés commerciales
IV. Des contrats commerciaux
V. Du contentieux en matière commerciale
VI. Les autres branches du droit des affaires
I. Aperçu général sur l’OHADA

A. De la création
Parmi les domaines que le droit régit figure l'économie, qui regroupe plusieurs
activités telles que la production, la distribution, l'échange et la consommation de
biens et services. C'est ainsi que chaque pays, notamment la République
Démocratique du Congo (RDC), a édicté des règles spéciales pour régir cette activité,
donnant ainsi naissance au droit commercial. Ces règles contemporaines, dont la
plupart en RDC sont des vestiges de la colonisation belge, n'ont pas connu de
 réforme majeure jusqu'à 2012, année à laquelle la RDC a déposé ses instruments de ratification
du traité OHADA ouvrant par conséquent son adhésion à l'Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires, OHADA en sigle.
 L’OHADA est l’une des expériences d’intégration juridique les plus réussies de la fin du 20 ème
siècle. Créée par le traité de Port Louis du 17 octobre 2008 à Québec, l’OHADA est une
organisation internationale africaine dotée d’une personnalité juridique entre les pays qui en sont
membres.
 Elle regroupe aujourd’hui 17 Etats et compte à son actif 10 actes uniformes déjà entrés en
vigueur.
B. De l’objectif

L’objectif de l’OHADA est la facilitation des échanges et des investissements, la garantie de la


sécurité juridique et judiciaire des activités des entreprises, Le droit issu de l’OHADA est ainsi
utilisé pour propulser le développement économique et créer un vaste marché intégré afin de faire de
l’Afrique un pôle de développement.

C. Les actes uniformes


Cette adhésion à l'OHADA a entraîné des changements importants dans le paysage juridique du
pays, notamment en réformant une grande partie de son droit des affaires et particulièrement, son
droit commercial. Actuellement nous avons 10 actes uniformes :
o Uniforme du 17 Avril 1997 portant sur le Droit Commercial Général, tel que révisé le 15
Décembre 2010 ;
o L'Acte Uniforme du 17 Avril 1997 portant Organisation des Sûreté (AUS), tel que révisé le 15
Décembre 2010 ;
o L'Acte Uniforme du 10 Avril 1998 portant Organisation des Procédures Collectives d'Apurement
du Passif (AUPCAP) tel que modifié le 10 Septembre 2015 ;
o L'Acte Uniforme du 17 Avril 1997 relatif au Droit des Sociétés Commerciales et du Groupement
d'Intérêt Économique (AUSCGIE), tel que révisé le 30 Janvier 2014 ;
o L'Acte Uniforme du 15 Décembre 2010 relatif au Droit des Sociétés Coopératives (AUSC) ;
o L'Acte Uniforme du 26 Janvier 2017. relatif au Droit Comptable et à l'Information Financière
(AUDCIF) ;
o L'Acte Uniforme du 11 Mars 1999 relatif au Droit de l'Arbitrage (AUA), tel que révisé le 23
Novembre 2017
o L’Acte Uniforme du 23 Novembre 2017 relatif à la Médiation (AUM)
II. De l’exercice du commerce en RDC
A. Principes

La Constitution du 18 Février 2006 (telle que modifiée à ce jour par la loi du 20 Janvier 2011 portant
révision de certains articles), étant la loi fondamentale du pays, constitue la première source
nationale du droit commercial. Elle fournit les principes généraux qui sous-tendent les règles du droit
commercial.
Il s'agit, notamment, du Titre II, qui porte sur les droits humains (notamment les droits
économiques), les libertés fondamentales et les devoirs du citoyen et de l’État. Nous avons le
principe de la non-discrimination (article 13) et celui du droit à l'initiative privée (article 35), qui se
rapportent directement au principe de la liberté du commerce et de l'industrie qui est au centre du
droit commercial. L'alinéa 2 de l'article 35 de la Constitution constitue aussi une règle pure du droit
commercial, dans la mesure où il prévoit que « l’État encourage l’exercice du petit commerce par les
congolais ».
B. Les textes juridiques applicables

En effet, l'adhésion de la RDC à l'OHADA le 13 Juillet 2012 a permis l'entrée en vigueur du droit
OHADA dans notre pays depuis le 12 Septembre 2012,50 toutes les règles - notamment celles
contenues dans les différents Actes Uniformes- devenant directement et obligatoirement applicables
sur toute l'étendue du territoire, abrogeant ainsi toutes dispositions nationales portant sur la même
matière qui leur sont contraires.
Cependant, toutes les dispositions du droit national qui ne sont pas contraires au droit OHADA
continuent à s'appliquer, ce qui fait dire à certains auteurs que le droit national devient dans ce cas un
droit supplétif, étant donné qu'il peut suppléer aux carences du droit OHADA.
Dans le cas d’espèce, les règles applicables en matière commerciale proviennent essentiellement de
l’Acte Uniforme du 17 Avril 1997 portant sur le Droit Commercial Général, tel que révisé le 15
Décembre 2010.
C. Les actes de commerce
Il convient de noter que l'AUDCG distingue deux types d'actes de commerce, à savoir les actes de
commerce par nature et les actes de commerce par la forme.
Il définit l'acte de commerce par nature comme étant « celui par lequel une personne s'entremet dans
la circulation des biens qu'elle produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de service
avec l'intention d'en tirer un profit pécuniaire ». Il en donne quelques exemples concrets en ajoutant
« ont, notamment, le caractère d'actes de commerce par nature :
L'achat de biens meubles ou immeubles, en vue de leur revente ;
 Les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d'assurance et de transit ;
 Les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
 L'exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de ressources naturelles ;
 Les opérations de location de meubles ;
 Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
 Les opérations des intermédiaires de commerce, telles que la commission, le courtage, l'agence,
ainsi que les opérations d'intermédiaire pour l'achat, la souscription, la venter ou la location
d'immeubles, de fonds de commerce, d'actions ou de parts de société commerciale ou
immobilière ;
 Les actes effectués par les sociétés commerciales.
Par contre, il considère qu'« ont notamment le caractère d'acte de commerce, par leur forme, la lettre
de change, le billet à ordre et le warrant »

C’est donc l’accomplissement de ces actes à titre professionnel qui permet d’avoir le statut de
commerçant et de l’entreprise commerciale. L'entreprise commerciale s'entend, en économie, comme
étant une entité économique et juridique dotée d'une autonomie de décision, qui produit des biens et
ou des services marchands à partir de facteurs de production. Il s’agit des sociétés commerciales que
nous verrons plus loin.
D. Les conditions d’exercice du commerce et d’acquisition de la qualité commerciale

L'article 2 de l'AUDCG définit le commerçant comme étant « celui qui fait de l'accomplissement
d'actes de commerce par nature sa profession ».
A côté de la liberté de commerce que nous avons identifiée dans le choix du mot « celui » utilisé par
le législateur OHADA dans l'article 2 de l'AUDCG, il faudrait aussi relever certaines restrictions
imposées à certaines catégories de personnes par rapport à l'accès à la profession de commerçant. Il
s'agit ici des conditions découlant des articles 6 à 12 de l’AUDCG qui portent essentiellement sur les
incapacités, les incompatibilités ainsi que les interdictions ou déchéances qui empêcheraient
certaines personnes d'exercer le commerce.
 La capacité juridique requise pour être commerçant : Selon les prescrits de l'article 6 de
l'AUDCG, « nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de profession habituelle, s'il
n'est juridiquement capable d'exercer le commerce ». L'entendement de « capacité juridique »
n'ayant pas été défini dans l'Acte Uniforme, nous aurons recours aux dispositions internes (droit
civil)
 Absence d’incompatibilité dans le chef du candidat commerçant : La notion d'incompatibilité
est prévue à l'article 8 de l'AUDCG, qui dispose que « nul ne peut exercer une activité
commerciale lorsqu'il est soumis à un statut particulier établissant une incompatibilité ». Cette
disposition empêche donc toute personne régie par un statut particulier lui interdisant d'exercer le
commerce de poser des actes de commerce par nature à titre de profession. Nous pouvons citer
comme exemples ( Les officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocats, huissiers,
commissaires priseur, agents de change, notaire, greffier, administrateur et liquidateur judiciaire,
etc.)
 Absence d'interdiction (déchéance) dans le chef du candidat commerçant
E. Les obligations du commerçant
 Obligation d'immatriculation : Elle consiste en une formalité essentielle dont chaque commerçant
doit s'acquitter, ce qui permettra à l'État de consacrer son statut de commerçant. En outre,
l'immatriculation rend l'existence de l'entreprise commerciale publique, permettant ainsi aux actes
posés par le commerçant dans l'exercice de sa profession de produire tous les effets juridiques
escomptés.
 Obligation d’obtention de numéro d’identification nationale et numéro impôt : En sus de
l'obtention d'un numéro d'immatriculation au RCCM, toute personne physique ou morale exerçant
une activité commerciale est tenue de se faire attribuer un numéro d'identification nationale (Id.
Nat.) par le Ministère de l'Économie Nationale. A côté de l'Id. Nat., le commerçant doit aussi se faire
identifier auprès de l'administration fiscale (Direction Générale des Impôts - DGI) au moyen d'un
Numéro Impôt ou « Nouvel Identifiant Fiscal (NIF) ».
 Les obligations comptables du commerçant : Selon les prescrit des articles 13 à 15 de l'AUDCG,
tout commerçant (personne physique, société commerciale, société coopérative, entreprise publique,
groupement d'intérêt économique, etc.) est tenu de tenir une comptabilité conformément aux
dispositions du Système Comptable OHADA prévu dans l'Acte Uniforme relatif au Droit Comptable
et à l’information Financière et Système Comptable OHADA (SYSCOHADA).- AUDCIF
 Les obligations fiscales du commerçant : tout commerçant congolais a aussi l'obligation de
payer des impôts et taxes dus à l'État congolais dans le cadre de l'exercice de ses activités. Cette
obligation, qui ne fait pas l'objet d'un Acte Uniforme particulier, relève de la législation nationale.
 Autres obligations du commerçant : Dans l'exercice de son activité, le commerçant est aussi
soumis à deux autres obligations - à savoir l'obligation de concurrence loyale et celle du respect
de la réglementation des prix - qui visent à assurer l'exercice paisible de son commerce.

F. Notion de l’entreprenant
 Notions : A côté du commerçant, l'AUDCG 2010 a introduit la notion de l'entreprenant en son
article 30 alinéa 1er, qui le définit comme étant « un entrepreneur individuel, personne physique
qui, sur simple déclaration prévue dans l'Acte Uniforme, exerce une activité professionnelle
civile, commerciale, artisanale, ou agricole ». Nous pouvons distinguer quatre éléments clés dans
cette définition, à savoir le fait qu'il s'agit d'une personne physique, que celle-ci n'est soumise
qu'à une simple déclaration au RCCM, qu'elle exerce des activités civiles, commerciales,
artisanales ou agricoles et celui ayant trait à la taille de l'activité commerciale exercée.
 C’est une innovation du droit OHADA.
 Avantages : le droit fiscal congolais (notamment l'Ordonnance-Loi No. 13/006 du 23 Février
2013 portant régime discale applicable aux entreprises de petite taille en matière d'impôt sur les
bénéfices et profits) prévoit un régime fiscal particulier pour les entreprises de petite taille. Les
mesures incitatives sont prévues aux articles 6 et 11 de cette Ordonnance-Loi, qui prévoient que
le taux d'impôt sur les bénéfices et profits à charge des Petites Entreprises est de 1% pour les
activités de vente et 2% pour les activités de prestation de services ; alors que les micro
entreprises sont assujetties à un impôt forfaitaire annuel de 50,000 Francs congolais sur les
bénéfices et profits.
III. Des sociétés commerciales
Les sociétés commerciales sont régies par L'Acte Uniforme du 17 Avril 1997 relatif au Droit des
Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt Économique (AUSCGIE), tel que révisé le 30
Janvier 2014 (AUSCGIE).
A. Quid de la société commerciale?
À cette question l'article 4 de l'acte uniforme relatif aux sociétés commerciale (AUSCGIE) définit la
société commerciale comme: “celle qui est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par
un contrat d'affecter à une activité des biens en numéraire, en nature ou en industrie; dans le but de
partager les bénéfices ou de profiter de l'économie qui peut en résulter. Les associés s’engagent à
contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent acte uniforme. La société commerciale
doit être créée dans l’intérêt commun des associés ”.
Cette disposition met en évidence les éléments constitutifs du contrat de société à savoir : les apports, la
participation au bénéfice et aux pertes et l’affectio societatis. On voit également à travers cette définition
qu’en principe, pour créer une société, il faut au moins deux personnes.
Bien que l'article 5 du même acte « l’AUSCGIE » ajoute: « la société commerciale peut être également
créée dans le cas prévu par le présent acte uniforme par une seule personne, dénommé (associée
unique) par un acte écrit ». Nous comprendrons par-là que cette disposition continue de ce pas une
exception à la règle de l’article précédent quant aux nombre des personnes relatif à la création d’une
B. Conditions de constitution des sociétés commerciales

Avant d’étudier les conditions propres aux sociétés commerciales, il convient de rappeler qu’en tant
que contrat il est exigé le respect des conditions de fond applicable à tout contrat avant les conditions
spécifiques. (Article 8 du code civil livre ІІІ) à savoir, le consentement, la capacité, l’objet et la
cause.
1. Conditions de fond
Les conditions de fond particulières de constitution des sociétés commerciales sont aux nombres de
3 résultent de l'article 4 de l'acte uniforme sur les sociétés commerciales nous avons :
 La mise en commun des apports : Les apports sont les supports financiers et matériels qui
forment le capital de la société ; ils sont appelés « parts sociales » dans une SNC, SARL et SCS
alors qu'ils sont appelés « action » dans la SA et SAS.
La combinaison des articles 4 et 37 AUSCGIE met en évidence l’idée selon laquelle, les
associés doivent obligatoirement faire des apports. En effet, il existe trois types d’apports (voir
article 40) : L'apport en numéraire (Argent) , L'apport en nature , L'apport en industrie .
 Le partage des bénéfices et la contribution aux pertes : La société commerciale poursuit un but de
lucre ; de ce fait, les associés sont tenus à la fin de l'exercice sociale de se partager les bénéfices
ou en cas de perte d'y contribuer ; c'est ça qui différencie la société d'avec l’ASBL. La loi interdit
d'insérer dans le statut « des clauses léonines » consistant à attribuer à un associé l'ensemble des
biens ou la totalité des pertes » mais aussi les parts qu'il ne mérite pas ( article 54 de l’ AUSCGIE
).
 L'affectio societatis : L'affectio societatis suppose que tous les associés travaillent pour l'intérêt de
la société. Elle implique l'entente totale entre les associés .Néanmoins dans une SA (société des
capitaux) l'affectio Societatis a une dose moindre du fait que les associés n'ont pas besoin de se
connaître.
A. Conditions de forme
Les conditions de forme sont l’établissement de l’acte de la société et la publicité.
 Rédaction des statuts : les statuts constituent le contrat de société. Les mentions suivantes
doivent y figurer : la forme de la société, la dénomination, la nature et le domaine de son
activité, qui forment son objet social, son siège social, sa durée, Montant du capital social.
 Publicité et acquisition de la personnalité juridique : Lorsque les associés signent les statuts,
c'est-à-dire le contrat de société, la société n'a pas encore de personnalité juridique Il faudrait
alors poursuivre L'immatriculation au RCCM en vue de l'acquisition de la personnalité juridique.
C. Organisation et fonctionnement
La société comprend essentiellement 3 organes : Organe de décision, Organe de gestion, Organe de
contrôle.
 Organe de décision : Il est composé de la collectivité des associés ce sont donc les propriétaires
de la société qui sont dans l'organe de décision. Ces propriétaires sont les associés ou les
actionnaires. Ils disposent d'importantes prérogatives.
 Organe de gestion : C'est l'organe qui gère (coordonne) la société au quotidien .Le législateur a
choisi des qualificatifs différents pour désigner les personnes chargées de gérer la société
commerciale. Ainsi : Dans les SNC, SC et SARL : on les appelle « GÉRANTS » ; Dans les SA :
On les appelle «ADMISTRATEURS » ; Dans les S.A.S : on les appelle « PRÉSIDENT
 Organe de contrôle : Le contrôle de la société commerciale est d'abord assuré par les associés à
travers la demande d'information qu'ils formulent à l'organe de gestion ou à l'occasion du
déclenchement de la procédure d'alerte. Mais l'activité de contrôle est spécialement attribuée aux
commissaires aux comptes dont le rôle est certifier les comptes de la société et de présenter un
rapport général à l’AGO.
D. Dissolution des sociétés commerciales
Les sociétés commerciales disparaissent notamment par : L’arrivée du terme entraine la dissolution
de plein droit, Résiliation ou extinction de l'objet social, La volonté d'un ou des associés, Réunion de
toutes les parts en une seule main.

E. Les formes de Société organisées par le droit OHADA


L’OHADA organise 5 formes de société à savoir : La Société en Nom Collectif, la Société à
Commandite Simple, Société à Responsabilité Limitée, la Société Anonyme, Société par Actions
Simplifiées.
 Société en Nom Collectif (SNC) : La SNC est définie comme celle dans laquelle tous les
associés sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales cette et
une société à risque illimité. (Article 270 et suivant). Pour devenir associés dans une SNC ; il faut
remplir les conditions suivantes : Être une personne physique ou morale, Avoir la qualité de
commerçant préalablement à l'acquisition de la qualité d’associé, Ne pas être mineur ou encore
incapable, Les associés ne doivent pas être des époux quelques soit le régime matrimonial choisi.
La SNC doit être constituée par plusieurs associés c'est-à-dire la SNC est une société contrat
N.B. Aucun capital minimum n'est requis
 Société à commandite Simple : La SCS est définie comme une société dans laquelle coexistent
un ou plusieurs associés indéfiniment et solidairement responsable des dettes sociales appelés «
commandités » avec un ou plusieurs responsables des dettes sociales… dans la limite de leurs
apports appelés « commanditaires » ; et dont le capital est divisé en parts sociales( article 293 ).
Les commandités sont obligatoirement des commerçants et répondent solidairement et
indéfiniment des dettes sociales, Les commanditaires peuvent ou ne pas être commerçant ; il en
découle donc que la SCS unipersonnelle est absolument impossible. Le nom de la SCS Comprend
les noms uniquement des commandités ; Pas de capital social minimum.
 Société à Responsabilité limitée : la SARL L'article 309 définit la SARL comme une société où
les associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports et dont les
droits sont représentés par des parts sociales ; l'alinéa 2 précise que la SARL peut être constituée
par une seule personne physique ou morale(SARLU) ou entre deux ou plusieurs personnes
physiques ou morales.
N.B. Selon l'article 311 « sauf disposition nationale contraire » le capital de la SARL est de : 1 000
000 FCFA. En RDC, un arrêté interministériel du 30 décembre 2014 reconnait aux associés le droit
de fixer eux-mêmes librement le montant du capital social. Le concept de capital minimum pour la
SARL n’est donc plus d’actualité dans notre pays.
 Société Anonyme : la SA constitue une structure complexe en ce qui concerne tant les
conditions de sa constitution que les modalités de son organisation et son fonctionnement. C’est
une société dont les titres sont représentés par des actions librement cessibles. Elle peut être
unipersonnelle ou pluripersonnelle. On distingue 2 types de sociétés anonymes : Les SA ne
faisant pas appel public à l’épargne et les SA ne faisant pas appel public à l’épargne.
N.B. Le capital social d’une SA doit être de 10.000.000 de FCFA au minimum. Ce minimum est
porté à 100.000.000 de FCFA pour les SA faisant appel public à l’épargne. La SA peut être
Unipersonnelle ou pluripersonnelle.
 La société par Actions simplifiées (S.A) : la SAS est une société constituée par un ou plusieurs
associés et dont les statuts prévoient librement l’organisation et le fonctionnement. La SAS se
caractérise par la liberté statutaire.
VII. Des contrats commerciaux
A. Aspect notionnel des contrats commerciaux
Le contrat apparaît avant tout comme ayant un caractère civil.
Dans un contrat civil les parties sont pour la plupart des civils, dans un contrat commercial il y a deux
hypothèses : soit toutes les parties sont commerçantes soit une des parties est commerçante
Le régime de la preuve dans un contrat civil est légal et hiérarchisé :
E- Écrit
T- Témoin
P- Présomption
A-Aveu
S- Serment
En matière commerciale la preuve est en principe libre. Dans la pratique dans certains cas la production des écrits
est nécessaire.
Pourquoi contrats commerciaux ?
Parce qu’à coté il y a les contrats civils qui ont pour base le décret du 30 juillet 1888 - Des contrats ou des
obligations conventionnelles.
Contrats commerciaux, une discipline spéciale ?
Spéciale par rapport à ses règles : De conclusion, à la preuve, à la qualité des parties au contrat ainsi que les
B. Conditions générales de formation du contrat
Avant d’être un contrat commercial, les contrats commerciaux sont des contrats. Ainsi, les
dispositions de l’article 8 du code civil livre 3 relatives aux conditions de formation des contrats. Il
s’agit du consentement, de la capacité, de l’objet et la cause.

C. Quelques contrats commerciaux usuels


 Les contrats issus de l’OHADA
Seront ici examinés le contrat de transport, le contrat vente du fonds de commerce, le bail à usage
professionnel, les intermédiaires de commerce (courtage, commission et agence commerciale),
cession du fonds de commerce, location-gérance ;
 Les contrats de distribution : la concession commerciale, la distribution sélective, la franchise,
la commission affiliation et la licence de marque.
 Les contrats de financement : Crédit-Bail, affacturage, fiducie (trust).
VIII. Du contentieux en matière commerciale

Tout litige relatif au commerce reste de la compétence des juridictions nationales du premier degré
(Tribunaux de commerce et, là où il n’en existe pas, tribunaux de grande instance) et du second
degré (Cour d’appel). Au niveau de la cassation, une juridiction supranationale de l’OHADA a
compétence exclusive : La cour commune de Justice et d’Arbitrage.
Les différends peuvent aussi être soumis à l’arbitrage, qu’il s’agisse de l’arbitrage ad hoc ou
institutionnel

IX. Les autres branches du droit des affaires


Hormis, les matières vues ci-haut, le droit règlemente également d’autres matières qui intéressent les
affaires. Il en est ainsi du recouvrement des créances, des suretés, des voies d’exécution, droit des
entreprises en difficulté procédures c de la concurrence, des prix, des investissements.
MERCI

YVES BOKULA

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