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PROPOSITIONS DE CORRECTION

I) CONTROLE DE CONNAISSANCES : (A PREPARER ET A FAIRE


EN SEANCE)

1°) Définissez le droit commercial puis distinguez cette spécialité du droit des
notions suivantes : droit commercial général, droit des affaires, droit de
l’entreprise, droit économique. Justifiez votre réponse.

La définition du droit commercial est issue de l’opposition de deux conceptions doctrinales   : la


conception subjective et la conception objective.
Selon la conception subjective, le droit commercial est un ensemble de règles qui régit les actes
accomplis par les commerçants. En effet, la plupart des actes juridiques qu’accomplissent les
commerçants sont exactement les mêmes que ceux accomplis dans la vie civile ; par conséquent
s’ils ont la nature d’actes de commerce, cela ne peut être que du fait de la qualité de leur auteur.
Mais deux critiques se heurtent à cette conception. D’abord, tous les actes accomplis par
les commerçants ne sont pas des actes de commerce. Ensuite, des non-commerçants
peuvent accomplir des actes de commerce (par nature ou par la forme). Ce qui suscite la
naissance d’une conception qui mettre l’accent sur l’analyse de la nature et de la forme
des actes accomplis : c’est la conception objective.

Selon la conception objective, le droit commercial est un ensemble de règles qui régit les actes de
commerce. En effet, en raison de l’égalité civile, si un code de commerce a été rédigé, c’est qu’il
était appelé à régir non pas une classe particulière de sujet de droit mais plutôt une catégorie
d’actes. Toutefois, cette conception est limitée dans la mesure où il n’a y a d’actes qui aient
une nature commerciale déterminée à l’avance si bien qu’on est obligé de recourir à la
qualité de leur auteur pour déterminer leur caractère commercial.

En définitive, la définition actuelle du droit commercial prend en compte ses deux


conceptions au point d’être perçu comme un ensemble de règles juridiques régissant les
commerçants et les actes de commerce.

 Différences : Droit commercial et droit commercial général 

Le droit commercial général est l’expression d’une évolution originelle du droit


commercial qui régit les aspects généraux de la réglementation applicable à l’activité
commerciale. Ainsi, de nos jours, le droit commercial général est la branche du droit
privé qui régit les actes de commerce, les commerçants et les sociétés commerciales ainsi
que les opérations juridiques qu’ils effectuent. Avec la réforme du 15 décembre 2010 de
l’Acte uniforme portant droit commercial général ; le statut d’entreprenant a été ajouté
au domaine du droit commercial.
 Différences : Droit commercial et droit des affaires

Le droit des affaires peut être perçu comme une branche du droit privé qui par
dérogation au droit civil, règlemente de manière spécifique la plupart des activités de
production, de distribution et de services. Contrairement au droit commercial, le
droit des affaires paraît plus vaste puisqu’il comprend, outre les questions relevant
du domaine classique du droit commercial, certains aspects du droit civil, du droit
public économique, tels que les marchés publics, ou encore des aspects du droit fiscal
et de droit du travail.

 Différences : Droit commercial et droit de l’entreprise

Le droit de l’entreprise désigne l’ensemble des règles applicables à l’entreprise. Il se


distingue du droit commercial car l’imprécision de la notion d’entreprise n’est pas
spécifique au domaine commercial. En effet, la notion d’entreprise comporte une
dimension économique qui échappe cadre commercial. Dès lors, le droit de
l’entreprise apparaît comme un droit limité aux activités de l’entreprise. Ainsi, le
droit commercial englobe l’entreprise surtout lorsqu’elle revêt la forme d’une société.

 Différences : Droit commercial et droit économique

Le droit économique est perçu comme le droit de la concentration ou de la


collectivisation des biens de production et de l’organisation de l’économie par les
pouvoirs publics ou privés. En clair, il s’agit d’un droit de l’intervention de l’Etat
dans la régulation de l’activité économique. Le droit économique est plus englobant
que le droit commercial car il marque le dépassement de la distinction du droit privé
et du droit public.

2) Quels sont les critères de la commercialité ?

Plusieurs critères sont proposés par la doctrine sans pour autant être satisfaisants
(le critère de la circulation des biens ou de la prestation de services, le critère de la
spéculation, le critère de l’entreprise, etc…).

Mais la jurisprudence semble mettre l’accent sur deux critères majeurs : les
critères subjectif et objectif.
Selon le critère subjectif, un acte revêt un caractère commercial lorsqu’il est
accompli par un commerçant pour les besoins de son commerce.
Quant au critère objectif, il suggère la commercialité d’un acte qui intervient dans
le cadre de l’exercice de l’activité commerciale.

3)-Quelles sont les sources du droit commercial général ?


Répondre à cette question suppose au préalable la définition de la notion
de source du droit. Une source peut revêtir un double sens : organique et
formel.

Du point de vue organique, la source du droit renvoie à l’autorité qui crée


la règle de droit. Sous l’aspect formel, la source du droit désigne
l’instrument juridique duquel émanent les règles de droit.

Pour opérer la classification des sources du droit commercial, il est


opportun d’opter pour le sens formel de la source du droit. A ce titre, il
convient de distinguer entre les sources formelles (créatrices du droit
commercial) et les sources informelles (interprétatives du droit
commercial).

Au niveau des sources formelles, il s’agit principalement 

 Sur le plan international et régional

 Les traités internationaux et régionaux : ils jouent un rôle


important en droit commercial notamment dans les relations
entre commerçants ressortissant de différents Etats (Exemple : la
Convention de Vienne de 198O sur la vente internationale de
marchandises, le Traité du 10 janvier 1994 constituant l'Union
Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Traité
instituant la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (CEDEAO) signé à Abuja le 3 juin 1991 modifié le 24
juillet 1993, le Traité instaurant la Conférence interafricaine des
marchés d'assurance (CIMA) du 10 juillet 1992,l’Accord du 2
mars 1977 portant création de l'Organisation Africaine de la
Propriété Intellectuelle (OAPI) )
 Les Actes uniformes (des textes juridiques ayant vocation à
s’appliquer sur le territoire des Etats parties à l’OHADA et
couvrant le domaine du droit des affaires prévu à l’article 2 du
Traité OHADA) : sur les 10 Actes uniformes, seuls l’AUDCG ,
l’AUSCGIE et l’AUDCIF nous intéressent dans le cadre de ce
cours.

 Sur le plan national


 La Constitution : elle établit les principes fondamentaux de
l’organisation économique (art.4 de la constitution ivoirienne du
8 novembre 2016 : le principe d’égalité des citoyens ; art.11 de la
constitution ivoirienne du 8 novembre 2016 : le droit à la
propriété privée ; art.12 de la constitution ivoirienne du 8
novembre 2016 : la liberté d’entreprendre, etc.)
 Les lois nationales non contraires aux Actes uniformes : les lois
nationales auxquels les Actes uniformes renvoient de manière
expresse ou qui régissent des matières non régies par les Actes
uniformes ( ex : Loi n°2017-727 du 9 novembre 2017 portant
répression des infractions prévues par les Actes uniformes du Traité
relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique, JORCI n°
100 du 14 décembre 2017).
 Les décrets et arrêtés fixant les obligations commerciales (ex : Décret
n°2017-409 du 21 juin 2017 portant modalités d’acquisition et de
perte du statut de l’entreprenant en Côte d’Ivoire J.O.R.C.I. du 9
novembre 2017, pp. 1254-1255).
 Le droit civil : le droit civil des personnes et de la famille et surtout
le droit des obligations.
Au niveau des sources informelles, il s’agit :
 Les usages : les pratiques liées à la vie des commerçants qui en raison
de leur permanence et de leur application prennent la valeur d’une
règle de droit.
 La jurisprudence : l’ensemble des décisions rendue par les tribunaux
en matière commerciales ainsi que les sentences arbitrales rendues sous
l’égide de la Cour d’Arbitrage de Côte d’Ivoire dite CACI, de même
que celles rendues en application du règlement d’arbitrage de la CCJA.
 La doctrine : l’ensemble des opinions émises par les spécialistes qui
expliquent et éclairent le droit commercial. Toutefois, en tant que
source du droit, elle occupe une place résiduelle.

4)-Distinguez l’usage conventionnel de l’usage de droit.


L’usage de fait ou l’usage conventionnel sont des pratiques restreintes à un
nombre limité ou à un petit nombre de commerçants qui se conforment toujours à
la même manière d’agir lorsque les circonstances sont identiques.

Quant à l’usage de droit ou coutume, il renvoie également une pratique ou une


manière de procéder mais qui cette fois, s’impose dans les rapports entre
commerçants comme une règle, une norme objective. Toutefois, il convient de
distinguer la coutume stricto-sensu (usage de droit) de la coutume lato-sensu
(coutume internationale par exemple)

L’usage conventionnel peut être distingué de l’usage de droit suivant quatre (4)
critères :

 La portée : l’usage conventionnel ou de fait a une portée limitée parce


qu’il ne s’applique qu’à un cercle restreint de commerçants alors que
l’usage de droit a une portée beaucoup plus générale car il s’applique à
tous les commerçants.
 La valeur juridique : l’usage de fait a une valeur supplétive c’est –à-
dire que son application ou son inapplication dépend de la volonté des
parties. Quant à l’usage de droit, il a une valeur impérative c’est –à-
dire que son application ne dépend pas de la volonté des parties. Il
s’impose à ceux-ci. Toutefois, les parties peuvent écarter l’application
d’un usage de droit en manifestant de manière expresse leur volonté de
ne pas être liée par cet usage.

 La preuve de l’existence de l’usage :


 Usage de fait
 Celui qui allègue l’existence d’un usage de fait devant le
juge doit en faire la preuve

 Usage de droit
 Celui qui invoque l’existence d’un usage de droit devant
le juge n’a pas à en faire la preuve

 La sanction en cas de méconnaissance de l’usage par les juges


du fond

 Usage de fait
 La violation d’un usage de fait par le juge n’est pas
susceptible d’un pourvoi en cassation

 Usage de droit
 La violation d’usage de droit par le juge est susceptible
d’un pourvoi en cassation

5) Quelle est valeur d’un usage de fait dans une relation contractuelle entre un
commerçant et un non commerçant ?
L’usage de fait à une valeur supplétive et ne s’applique donc que dans les relations
entre les commerçants exerçant dans le même domaine d’activité. Dès lors, il ne peut
s’appliquer en principe dans les relations entre un commerçant et un non-
commerçant. Par exception, l’application de cet usage requiert une convention
expresse autorisant l’application de cet usage.
6) Une coutume peut-elle déroger à une loi commerciale impérative ? Justifiez
votre réponse.

La coutume désigne de façon spécifique l’usage de droit. L’usage de droit est une
pratique, un accord, elle ne peut déroger à une disposition commerciale impérative.

7)Quelles sont les institutions de l’Ohada  ? Précisez leurs principales attributions.

L’OHADA à ce jour est doté de 5 institutions (cf. Articles 27 et suivants du


Traité OHADA révisé) :

 LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETATS ET DE GOUVERNEMENT :


interprète le traité OHADA et les Règlements
 LE CONSEIL DES MINISTRES : organe législatif, il adopte des Actes
uniformes et prend les grandes décisions liées à la vie de l’organisation
 LE SECRETARIAT PERMANENT : cheville ouvrière, il représente
l’OHADA et gère au quotidien l’organisation
 L’ECOLE REGIONALE SUPERIEURE DE LA MAGISTRATURE
(ERSUMA) : assure la formation continue des magistrats et auxiliaires
de justice en droit des affaires et assure la formation et le
perfectionnement des chercheurs en droit des affaires
 LA COUR COMMUNE DE JUSITICE ET D’ARBITRAGE (CCJA) :
organe judiciaire de l’OHADA, elle assure l’interprétation commune
des textes juridiques de l’OHADA en rendant des avis (fonction
consultative), en rendant des arrêts (fonction contentieuse), en rendant
sentence arbitrales (fonction arbitrale). Cette institution joue un rôle
crucial dans le dispositif OHADA dans la mesure où elle assure
l’interprétation uniforme des Actes uniformes.

CAS PRATIQUE1

Problème de droit : L’action intentée par la société de courtage est-elle juridiquement


fondée ?

Ce cas pratique soulève la question de la valeur juridique d’un usage commercial entre deux
professionnels exerçant dans le même secteur d’activité.

Les usages, ce sont des pratiques liées à la vie des commerçants qui en raison de leur
permanence et de leur application régulière, prennent la valeur de règles de droit. Autrement
dit, il s’agit de comportements professionnels constants, notoires et généralement anciens. Ils
constituent une source importante du droit commercial car à l’origine, le droit commercial
étant un droit coutumier. Et pendant longtemps, il a gardé ce caractère parce qu’il n’était pas
codifié et même après sa codification le droit commercial a gardé une place importante pour
les usages.
De manière générale, les usages jouent un rôle important dans la création du droit commercial
en raison notamment du caractère évolutif de la vie des affaires qui ne peut, à chaque fois,
attendre une réforme législative. C’est donc une source importante du droit qui fait également
sa spécificité. Il convient à ce titre de distinguer deux catégories d’usages : les usages
conventionnels et les usages de droit.

Les usages de fait ou les usages conventionnels sont des pratiques restreintes à un nombre
limité ou à un petit nombre de commerçants qui se conforment toujours à la même manière
d’agir lorsque les circonstances sont identiques .Pour échapper à leur application, les parties
doivent expressément les écarter.

Quant aux usages de droit ou coutume, ils renvoient également à des pratiques ou des
manières de procéder mais qui cette fois, s’imposent dans les rapports entre commerçants
comme des règles ou des normes objectives. En fait, ils résultent de comportements
habituellement suivis lors de la formation de l’exécution ou de la rupture des contrats. Ils ne
dépendent toutefois pas de la volonté des parties, mais ont la valeur d’une véritable règle de
droit. Ils se distinguent des usages conventionnels par le fait qu’ils sont obligatoires sans avoir
à passer par le détour de la volonté présumée des parties.

Par conséquent, les usages conventionnels n’acquièrent un caractère obligatoire qu’en étant
incorporés expressément ou même tacitement dans une convention.

En l’espèce, le contrat de vente entre les deux parties a été conclu grâce à l’envoi d’un
bordereau de confirmation par le courtier aux deux parties. Il convient donc de noter que ce
contrat a été conclu grâce à l’intervention du courtier dont la fonction est de rapprocher les
deux parties.

Un usage constant prévalait entre professionnels, comme quoi, la vente est parfaite dès
l’envoi du bordereau de confirmation en l’absence de contestation durant les 48h de sa
réception. La conclusion du contrat s’est donc déroulée selon les règles anciennes en usage.

Toutes les parties au contrat sont supposées connaitre cet usage constant puisqu’elles exercent
dans le même secteur d’activité. Il s’agit en l’occurrence d’un usage conventionnel qui aurait
pu être écarté par une manifestation expresse ou même tacite de volontés des parties, ce qui
n’a semble-t-il pas été le cas.

Par conséquent, en l’absence de contestation durant les 48h, le contrat est dès lors
valablement conclu. Selon cet usage conventionnel, ce courtier a donc bien le pouvoir de
conclure le contrat, car il agissait comme mandataire de l’une ou l’autre des parties en ce qui
concerne la signature du contrat de vente. Ainsi, la société de courtage peut obtenir en justice
la condamnation de la société au paiement de la commission qui lui est due. Il lui faudra
apporter la preuve devant le juge.

I- CAS PRATIQUE
SOLUTION :

Problème de droit : les commerçants AFFOU, BINTOU peuvent –ils valablement


refuser de payer la dette issue du prêt bancaire alors qu’ils l’ont contracté avec et
IRIE LOU ?

L’article 239 de l’AUDCG dispose que « Les parties sont liées par les usages auxquels
elles ont consenti et par les pratiques qui se sont établies dans leurs relations
commerciales.

Sauf convention contraire des parties, celles-ci sont réputées avoir adhéré aux usages
professionnels dont elles avaient connaissance ou auraient dû avoir connaissance et
qui, dans le commerce, sont largement connus et régulièrement observés par les
parties à des contrats de même nature dans la branche d’activité concernée ».

De cette disposition, il ressort que les usages s’imposent aux relations entre
commerçants sous réserve des lois impératives.

Sous réserve des lois bancaires impératives, il existe d’un usage de droit applicable
au rapport entre la banque « DONNE MON ARGENT » et les commerçants AFFOU,
BINTOU et IRIE LOU prenant naissance à la conclusion du contrat de prêt. En vertu
de cet usage, la solidarité se présume entre codébiteurs commerçants.

En l’espèce, AFFOU, BINTOU et IRIE LOU sont des codébiteurs commerçants d’un
prêt contractés auprès de la banque « DONNE MOI MON ARGENT ». Par
conséquent, la solidarité se présume entre eux et le créancier peut valablement
s’adresser à l’un quelconque d’entre eux pour le paiement de l’intégralité de la
somme sans que celui-ci ne lui oppose le bénéfice de la division.

De ce qui précède, les commerçants AFFOU, BINTOU ne peuvent opposer un refus


valable de paiement à la banque.

II- LECTURE ET DISCUSSION EN SEANCE

Portée de l’arrêt : La solidarité entre commerçants pour le paiement de leurs dettes


communes se présume en matière commerciale

PROPOSITION DE CORRECTION FICHE2

I/CONTROLE DE CONNAISSANCE
1°) Donnez la définition de l’acte de commerce et en quoi se distinguent-il des
actes de nature civile ?
L’Acte de commerce n’a pas été défini par le législateur OHADA, il a plutôt
préféré définir l’acte de commerce par nature. Selon l’article 3 alinéa 1 de
l’AUDCG « L’acte de commerce par nature est celui par lequel une personne
s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel
elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit
pécuniaire ». Cette définition laisse entrevoir qu’il existe d’autres catégories
d’actes de commerce que la législation OHADA a du mal à appréhender dans une
définition unique. C’est la raison pour laquelle, elle procède à une énumération
des actes de commerce.
Fort de ce constat, la doctrine a proposé des définitions de l’acte de commerce
aussi variées qu’il y a des auteurs .Mais ces définitions ont montré leurs limites.
Selon les professeurs Georges RIPERT et René ROBLOT, les actes de
commerce sont des actes accomplis dans l’exercice du commerce.
Selon le professeur Yves GUYON, l’acte de commerce est l’acte qui réalise une
entremise dans la circulation des richesses effectuée avec l’intention de réaliser un
profit pécuniaire.
Dès lors, l’acte de commerce peut être perçu comme un acte juridique au sens
large) soumis aux règles du droit commercial en raison de sa nature, de sa forme
ou de la qualité de commerçant des parties.

2)-Quelles sont les différentes catégories d’actes de commerce ? Définissez-les

Ils existent quatre différents types d’actes de commerce qui sont :

Les actes de commerce par nature ou par leur objet sont définis par l’article 3
alinéa 1 de l’AUDCG ; l’acte de commerce par nature est celui par lequel une
personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par
lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit
pécuniaire.

Les actes de commerce par la forme ou objectifs sont des actes qui ont
toujours le caractère commercial quels que soient l’objet et le but de l’acte (lettre
de change, billet à ordre, warrant, des sociétés commerciales par la forme).

Les actes de commerce par accessoire sont des actes de nature ou d’origine
civile qui deviennent des actes de commerce parce qu’accomplis par un
commerçant dans l’exercice ou pour les besoins de son commerce.
Ce principe est d’application immédiate c’est-à-dire qu’il s’applique aussi bien
en matière contractuelle, nous pouvons citer comme exemple tous les actes
d’exploitation accomplis par un commerçant : l’achat d’un véhicule, un bail ;
qu’en matière extracontractuelle (délit d’un dirigeant, concurrence déloyale).
La jurisprudence présume que les actes faits par un commerçant relèvent de
son commerce et sont donc commerciaux. Cette présomption n’est pas absolue ou
irréfragable et l’on pourra faire la preuve du caractère non professionnel de l’acte
accompli (L’achat d’un véhicule ou la location d’un immeuble à des fins non
professionnels ont naturellement un caractère civil).

Les actes mixtes sont des actes qui ont une double nature, en effet ils sont
commerciaux pour l’une des parties et civils pour l’autre (l’achat d’un magasin est
un acte commercial pour le vendeur et un acte civil pour l’acheteur en somme il
s’agit d’un acte mixte).

3)-Comparez les actes de commerce par nature en raison de leurs auteurs aux
actes de commerce par l’accessoire.

Les actes de commerce par nature en raison de leurs auteurs et les actes de
commerce par l’accessoire (pour ce qui est du domaine contractuel) procèdent
tous deux d’un contrat d’une part, cependant la différence réside au niveau des
parties au contrat. En effet, les actes de commerce par nature en raison de leurs
auteurs résultent de contrats conclus entre commerçants tandis que les actes de
commerce par l’accessoire procèdent d’un contrat conclu entre un commerçant
et un non commerçant.

4)-Définissez l’acte mixte et précisez son régime juridique.

L’acte mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties (commerçant)
et civil (non-commerçant) pour l’autre.

Le régime juridique des actes mixtes :


- En matière de preuve, ce régime est fonction de la personne contre qui la
preuve est faite ; en effet, si la preuve est faite par le non commerçant
contre le commerçant, le principe de la liberté de preuve en matière
commerciale est admis ; par contre si c’est le commerçant qui doit faire la
preuve contre le non commerçant, il est assujetti aux règles de droit civil en
matière de preuve à savoir l’écrit en principe.
- En matière de mise en demeure, le commerçant qui entend mettre le non
commerçant en demeure doit le faire suivant les modes du droit civil (par
acte extrajudiciaire notamment par exploit d’huissier), par contre le non
commerçant peut mettre le commerçant en demeure par tous moyens.
- En matière de solidarité, elle ne se présume pas entre codébiteurs civils
d’un commerçant ; par contre la solidarité se présume entre codébiteurs
commerçants d’un créancier civil.
- En matière de procédure judiciaire, les contestations entre un commerçant
et un non commerçant relativement à un acte de commerce sont en
principe tranchées par le tribunal de commerce. Mais le non commerçant
qui a l’initiative de l’action (demandeur) a le choix entre le Tribunal de
commerce et le Tribunal de droit commun.

5)- Déterminez la nature juridique des actes suivants :


 Le médecin qui exploitant une clinique médicale, achète et revend à ses
patients des médicaments.
La médecine est une profession civile, il s’agit d’une activité
réglementée ; l’achat préalable en vue de la revente dans l’intention de
tirer un profit pécuniaire constitue un acte de commerce ; cependant les
actes commerciaux qui sont accomplis à l’occasion et pour les besoins
de la profession médicale constituent des actes civils par accessoire.

 Un fondateur d’un établissement technique agricole livre à des


vendeurs du marché des bêtes de sa promotion sortante.
L’enseignement est, par principe, une activité de nature civile. Il
conviendrait de faire une distinction sur la qualité du fondateur pour la
détermination des actes accomplis.

Si le fondateur a la qualité d’enseignant, son activité est de nature civile


aussi l’acte qu’il accomplit est civil pour lui et commercial pour les
vendeurs, par conséquent il s’agit d’un acte mixte.

Si le fondateur n’a pas la qualité d’enseignant, son activité sera de


nature commerciale, aussi l’acte qu’il accomplit est un acte de
commerce non seulement pour lui mais aussi pour les vendeurs, par
conséquent il s’agit d’un acte de commerce par nature en raison de
leurs auteurs précisément d’un contrat conclu entre commerçant.

 Un agriculteur achète les produits d’autres agriculteurs pour les


revendre
L’exploitation agricole est exclue du domaine commercial car
l’agriculteur vend les produits du sol, toutefois lorsqu’un agriculteur
achète les produits des autres pour les transformer et les revendre dans
une proportion plus grande que sa propre production, il accomplit des
actes de commerce.
En l’espèce, si l’agriculteur achète les produits d’autres agriculteurs
dans une proportion moins grande que la sienne alors ces actes
demeurent des actes de nature civile en revanche, s’il achète les
produits d’autres agriculteurs dans une proportion plus grande que la
sienne alors il accomplit des actes de commerce par nature.

II/RESOLUTION DU CAS PRATIQUE

I- La nature juridique des actes accomplis par ces personnes


Les faits : voir le cas

A- L’achat de véhicules automobiles en vue de leur revente par Mr kassy


M. KASSY est dans les affaires depuis quelques années. Il achète des véhicules
automobiles d’occasion France-au-revoir qu’il revend.

Quelle est la nature juridique de son acte ?


Aux termes de l’article 3 al 1 de l’AUDCG, « ….. Ont notamment le caractère d’acte de
commerce par nature ; l’achat de biens, meubles ou immeubles, en vue de leur revente ».

En espèce, les véhicules automobiles sont des biens meubles ; M. KASSY achète ces
véhicules non pour son usage personnel mais dans le cadre de ses activités
professionnelles. De ce fait l’acte accompli par M. KASSY est un acte de commerce par
nature, précisément l’achat en vue de la revente.

B- La location d’un terrain à l’agence immobilière « LE TITRE FONCIER » par Mr


kassy
Mr kassy, un homme d’affaire, pour l’exploitation de ses véhicules, prend en location un
terrain à l’agence immobilière « LE TITRE FONCIER ».

Quelle est la nature juridique de l’acte accompli par Mr kassy ?

Aux termes de l’article 3 al 1 de l’AUDCG, « …..Ont notamment le caractère d’acte de


commerce par nature ; les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce
».

Le contrat de location de terrain conclu entre Mr kassy et l’agence immobilière « LE


TITRE FONCIER » ayant été conclu dans le cadre des activités de Mr kassy alors son
acte c’est un acte de commerce par nature.

C- La vente à crédit d’une camionnette à Mr GUINESS


Dans le cadre de ses activités, Mr kassy a vendu à crédit, à M. GUINESS, fondateur et
directeur de l’auto-école « ROUTEZ-VITE », une camionnette que celui-ci utilise pour les
besoins des cours de conduite.

Quelle est la nature juridique d’un tel acte à l’égard de chacune de ces personnes ? Est-ce
un acte de commerce par nature ou un acte mixte ? Est un acte mixte un acte qui est
commercial pour l’une des partie et civil pour l’autre.

1) La nature de cet acte à l’égard de Mr kassy


Mr kassy étant un homme d’affaire, la vente de la camionnette accomplie dans le cadre de ses
activités constitue pour lui un acte de commerce par nature.

2) la nature de cet acte à l’égard de M. GUINESS, fondateur et directeur de l’auto-


école
L’enseignement est un acte de nature civil. M. GUINESS a acheté la camionnette avec Mr
kassy pour les besoins des cours qu’il donne dans son auto-école. De ce fait son acte est un
acte civil.

Le même acte étant commercial pour Mr kassy et civil M. GUINESS, de ce fait la vente
de véhicule passé entre ces personnes est un acte mixte

D- La vente à crédit d’un véhicule à la société « WOUROU FATOH TRANSPORT» par


Mr kassy.
Quelle est la nature juridique de la vente de véhicule entre Mr kassy et la société « WOUROU
FATOH TRANSPORT» ?

Selon les dispositions de l’article 3 al 1 de l’AUDCG, « ….. Ont notamment le caractère


d’acte de commerce par nature ; les contrats entre commerçants pour les besoins de leur
commerce ».

Mr kassy est un commerçant alors la vente de ce véhicule est un acte de commerce par nature.
Les actes accomplis par les sociétés commerciales sont des actes de commerce par nature,
selon les dispositions de l’article 3 al 1 de l’AUDCG.

On déduit de ce qui précède que la vente à crédit passée entre Mr kassy et la société «
WOUROU FATOH TRANSPORT» est un acte de commerce par nature.

II- Les fondements juridiques des actions en justice de l’agence immobilière et de Mr


kassy

A. Le fondement juridique des actions de l’agence immobilière « LE TITRE


FONCIER ».
L’agence immobilière, créancière de plusieurs mois d’arriérés de loyer, entend assigner en
justice M. KASSY en faisant usage des règles régissant les commerçants. Cette décision est
consécutive à un fax à lui adressée et resté sans suite.

L’agence immobilière peut-elle assigner en justice Mr kassy sur le fondement du droit


commercial ? L’envoie de fax constitue-t-il une mise en demeure de la part de l’agence
immobilière ?

RD : Le droit commercial est le droit qui s’applique aux commerçants et aux actes de
commerce. Par ailleurs, aux termes des dispositions de l’article 5 AUDCG « Les actes de
commerce se prouvent par tous moyens même par voie électronique à l’égard des
commerçants ». En outre, en matière commerciale, un usage de droit fermement établi permet
de faire une mise en demeure par tous les moyens (téléphone, télétex, fax, sms, etc.).

Par conséquent l’acte accompli par l’agence immobilière et Mr kassy étant un acte de
commerce par nature, c’est sur le fondement du droit commercial que peut agir en justice
l’agence immobilière.

En outre, le fait pour l’agence immobilière d’avoir envoyé un fax à Mr kassy, constitue une
mise en demeure de sa part.

B. Le fondement juridique des actions de Mr kassy


Mr KASSY exige à son tour que M. GUINESS le fondateur directeur de l’auto-école lui paye
sans délai les dernières mensualités qui sont échues depuis quelques temps, faute de quoi, il
l’actionnera en justice conformément aux règles du droit commercial. Il entend ester en
justice dans les mêmes conditions contre la compagnie « WOUROU FATOH
TRANSPORT».

Un commerçant peut-il agir en justice contre un non-commerçant sur le fondement du droit


commercial ? Sur quel fondement un commerçant peut-il agir en justice contre un
commerçant ?

1) L’action en justice de Mr KASSY contre M. GUINESS sur le fondement des


règles de droit commercial
PB : un commerçant peut-il agir en justice contre un non commerçant sur le fondement du
droit commercial ?

RD : le commerçant qui veut mettre en demeure un non-commerçant doit recourir aux règles
de forme de droit civil…..lesquelles prescrivent que la mise en demeure s’effectue par
« sommation ou par acte équivalent » réaliser généralement par un exploit d’huissier ; par un
acte extra-judiciaire.

Mr Kassy est un commerçant, quant à M. GUINESS il est un non-commerçant, par


conséquent, Mr Kassy ne peut agir en justice contre M. GUINESS sur le fondement de droit
commercial.

2) L’action en justice de Mr KASSY contre la compagnie « WOUROU FATOH


TRANSPORT» sur le fondement des règles de droit commercial
PB : l’action en justice d’un commerçant contre un commerçant sur le fondement du droit
commercial est-elle fondée ?

RD : Le droit commercial est le droit qui s’applique aux commerçants et aux actes de
commerce.

Mr KASSY est un commerçant ; selon les dispositions de l’article 3 « ont notamment le


caractère d’actes de commerce par nature….les actes effectués par les sociétés
commerciales ». La compagnie « WOUROU FATOH TRANSPORT» est donc une société
commerciale.

De ce fait, le fait l’action en justice de Mr KASSY contre la compagnie « WOUROU FATOH


TRANSPORT» sur le fondement des règles de droit commercial est bel et bien fondée.

III/ COMMENTAIRE D’ARRET

PROPOSITION DE CORRECTION DE L’ARRÊT N°06/07/05, Ohadata J-09-158


FICHE D’ARRÊT

Nature de la décision: Cour d’appel d’Abidjan, chambre civile et commerciale, arrêt du 06


mai 2005.

Faits : Des faits, il ressort qu’il a été chargé le 27 juin 2000 ‘’à bord du navire M/V ‘’ AGAT
‘’ une cargaison de 40.000 sacs de sucre blanc cristallisé d’un poids de 2000 tonnes, pour le
compte de la Société S.N SOSUCO (BURKINA FASO). A l’arrivée du navire à Abidjan le 16
juillet 2000, les opérations de transit ont été assurées par la Société TRIDENT SHIPPING et
celles d’acconage et de manutention l’ont été par la Société GEODIS OVERSEAS. Toutefois,
les rapports d’expertise dressés le 17 août 2000 et le 02 septembre 2000 ont révélés d’énormes
préjudices résultant d’avariés et pertes de cargaison de sucre à la charge du transporteur, de
l’armateur, de l’acconier, du manutentionnaire et du transitaire. Estimant avoir désintéressé
ses cocontractants et supporté les frais d’expertise, la Société AGAGF BURKINA, ex-
FONCIAS TIARD, compte réclamer le remboursement.

Procédure : La société AGAGF BURKINA, ex-FONCIAS TIARD saisit le Tribunal de


première instance d’Abidjan dont le jugement rendu le 27 mars 2002 condamne in solidum les
sociétés de transit, celle de transport et celle de manufacture ayant assuré de concert le
convoiement et l’entrepôt de la marchandise litigieuse. Les défendeurs, mécontents d’avoir
été solidairement tenus responsables du préjudice, interjettent appel devant la Cour d’appel
d’Abidjan dont la décision en date du 06 mai 2005 nous est soumise.

Problème de droit: Les parties à des contrats de transport maritime sont-elles tenues
responsables in solidum d’un préjudice occasionné en dehors de toute clause de solidarité
entre elles ?

Solution: « …Les opérations de transit, de transport et de manufacture sont des actes de


commerce au sens de l’article 3 de l’Acte Uniforme portant droit commercial général ; Que
l’article 1202 du code civil n’est pas applicable en matière commercial où la solidarité se
présume et déborde le cadre des engagements contractuels pour répondre à la nécessité
d’assurer le paiement du créancier ; Qu’en la cause, les fautes respectives des appelants ayant
concouru à la réalisation du dommage tout entier, ils sont tenus in solidum à réparation à
l’égard du créancier. Qu’en la cause, les fautes respectives des appelants ayant concouru à la
réalisation du dommage tout entier, ils sont tenus in solidum à réparation à l’égard du
créancier ». La Cour d’appel a dès lors déclaré mal fondé les appelants et a confirmé le
jugement entrepris.

Plan :

I – DETERMINATION DE LA NATURE JURIDIQUE DES OPERATIONS


A – La commercialité par nature des opérations de transit, de transport et de
manufacture.

B – le fondement de cette commercialité (art. 3 AUDCG).

II – DETERMINATION DU REGIME JURIDIQUE APPLICABLE

A - L’inapplicabilité de l’article 1202 du code civil.

B – La présomption de solidarité en matière commerciale.

NB : L’introduction du commentaire n’est rien d’autre que l’agencement harmonieux des
parties de la fiche d’arrêt, allant de la nature de la décision à la solution du juge, sans oublier
l’annonce du plan.
CORRECTION FICHE 3 :

EXERCICE I : CONTROLE DE CONNAISSANCE

1) Quelle sont les critères d’identification d’un commerçant 


L’article 2 de l’AUDCG dispose : est commerçant celui qui fait de
l’accomplissement d’actes de commerces par nature sa profession.
« Celui qui » : il peut-être une personne physique ou une personne morale.

- Il doit accomplir des actes de commerces par nature


- Il doit en faire sa profession (idée de répétition de l’activité).
- A titre indépendant (critère jurisprudentiel)
Cette définition présente quelques limites car le courtier peut ne pas accomplir des
actes de commerces par nature cependant il conserve la qualité de commerçant étant
un intermédiaire de commerce.

Il y a également les sociétés commerciales en raison de leur forme. Ces sociétés n’ont
pas nécessairement besoin d’accomplir des actes de commerces par nature pour être
commerçantes mais elles le sont en raison de leur forme et cela peu importe l’activité
exercée.

2) Qu’est-ce qui distinguent le commerçant de l’artisan et de


l’entreprenant ?

Le critérium de distinction de la qualité de commerçant de celle de l’artisan réside


dans l’instrument de travail (ou le mode de travail) de ces deux acteurs et dans les
restrictions de leur domaine respectif d’activités. En effet, l’artisan mène une activité
qui est essentiellement manuelle. Il peut arriver que l’artisan ait des employés mais il
ne peut embaucher au-delà d’une certaine limite (10 salariés au maximum). Par
ailleurs, l’artisan peut utiliser des machines dans l’exercice de sa profession mais
celles-ci ne doivent pas avoir une certaine importance (grand nombre de machines
par exemple). Il ne peut spéculer sur des stocks trop importants ni sur la vente de
produits qu’il ne fabrique pas lui-même. Cette situation correspond parfaitement à
celle des tailleurs, cordonniers, menuisiers, blanchisseurs, les maçons, les peintres, les
électriciens, les garagistes, etc.

Toutefois, l’artisan peut se convertir en commerçant lorsque celui-ci exerce son


activité avec des outils plus sophistiqués ou qu’il emploie plus de dix 10 salariés.

Le commerçant et l’entreprenant sont tous des professionnels. Mais ils interviennent


dans des secteurs bien précis. Le commerçant accomplit professionnellement et en
toute indépendance des actes de commerce par nature. Par contre, l’entreprenant
exercer des activités de nature diverses (commerciale, civile, artisanale, agricole, etc.).
En outre, le commerçant est tenu de se faire immatriculer tandis que l’entreprenant
est tenu de déclarer son activité au RCCM.

3) La signature d’un effet de commerce confère-t-elle la qualité de


commerçant ?
NB : Demander aux étudiants de reformuler cette question.

Autrement dit : la signature d’un effet de commerce constitue-t-elle un


acte de commerce ?

L’article 4 de l’AUDCG dispose qu’ont notamment le caractère d’acte de


commerce par leur forme, la lettre de change, le billet à ordre et le warrant. Le
chèque n’est pas visé par cet article car il ne s’agit pas d’un effet de commerce
mais plutôt d’un instrument de paiement. Il y a accomplissement d’actes de
commerces par la forme dès lors qu’on signe l’un de ces titres. Mais la seule
signature de ces titres ne suffit pas à conférer la qualité de commerçant.

4) Quelle sont les conditions d’acquisition de la qualité de commerçant par


un mineur ?
Pour acquérir la qualité de commerçant, il faut accomplir des actes de commerces par
nature au regard de l’article 2 de l’AUDCG.

Or l’article 7 de l’AUDCG dispose que le mineur sauf s’il est émancipé ne peut


accomplir d’actes de commerce par nature. Si le mineur souhaite donc accomplir des
actes de commerces par nature, il doit être émancipé.

Avant la majorité civile était de 21 ans. Mais avec la loi n°2019-572 du 26 juin 2019
relative à la minorité, la majorité civile est fixée désormais à 18 ans de même que la
majorité pénale et électorale.

L’article 120 de la nouvelle loi de 2019 sur la minorité dispose que le mineur est
émancipé par ses père et mère ou parent adoptifs, lorsqu’il aura atteint l’âge de seize
ans révolus.

Cette interdiction d’accomplir des actes de commerces par nature vise à protéger le
patrimoine du mineur car celui-ci engage son patrimoine dans l’exercice de cette
activité. Il s’agit d’un acte de disposition qui est en principe interdit au mineur par le
droit interne qui ne peut accomplir que des actes conservatoires ou des actes
d’administration.

En outre, l’article 125 de la loi sur la minorité dispose que le mineur pour exercer le
commerce doit avoir l’autorisation de ses pères et mères ou de celui qui exerce
l’autorité parentale ou du conseil de famille. Cette autorisation de faire le commerce
doit-être inscrite au RCCM (l’Article 125). Il s’agit de conditions cumulatives.

5) L’exercice en commun par les deux époux d’une activité commerciale,


leurs confère-t-ils la qualité de commerçant ? Par ailleurs sont-ils tenus
solidairement des dettes commerciales ? justifiez votre réponse.

a) L’Article 7 alinéa 2 de l’AUDCG. « Le conjoint du commerçant n’a la qualité


de commerçant que s’il accomplit les actes visés aux article 3 et 4 ci-dessus, à
titre de profession et séparément de ceux de l’autre conjoint. ».
Par conséquent les deux conjoints ne sauraient acquérir la qualité de
commerçant lorsque ceux-ci exercent en commun une activité commerciale.
Seul l’un des époux aura cette qualité et l’autre conjoint aura la qualité de
collaborateur ou de salarié selon le cas.

b) En matière civile la solidarité ne se présume pas. Elle est soit légale ou


conventionnelle. Il ressort des dispositions de l’article 71 de la loi relative au
mariage que sont considérées comme dettes solidaires des deux époux, celles
contractées dans l’intérêt du ménage peu importe le régime matrimonial.
Quant aux autres dettes, la loi garde le silence. Ce qui sous-entend qu’il n’y a
pas de solidarité en dehors de cela. Cependant, nous sommes en matière
commerciale. Or, selon les usages liés à la profession commerciale, la solidarité
se présume entre commerçants.
En principe, l’exercice en commun de l’activité commerciale par les deux
époux ne leur confère pas la qualité de commerçant. L’un étant commerçant et
l’autre non commerçant, la solidarité ne se présume pas. Toutefois, lorsque le
conjoint s’immisce suffisamment dans l’activité de son conjoint ou lui sert de
prête-nom, l’on pourrait à titre de sanction leur reconnaitre à tous les deux la
qualité de commerçant. Dans ce cas la solidarité se présume.
Ayant agi ensemble et de concert, les époux dans le régime de la communauté de
biens, seront poursuivis sur leurs biens communs et leurs biens propres, ainsi
que les biens réservés de la femme.

Cette hypothèse n’a pas été prévue par loi dans le régime de la séparation de bien.
Chaque époux est seul responsable des dettes qu'il contracte en son nom et de celles
liées à ses biens propres. Mais il existe des biens indivis. Et les dettes ménagères sont
solidaires.

II/CAS PRATIQUE

Premier problème : WAARI peut-elle se faire immatriculer au RCCM ?


Pour se faire immatriculer au RCCM, il faut avoir la qualité de commerçant.
L’immatriculation fait partie des obligations du commerçant. Il faut donc chercher à voir
avoir si WAARI est commerçante. WAARI a-telle la qualité de commerçant ?
Art 2 AUDCG
Selon les dispositions de l’Art 7 al 2 AUDCG « le conjoint du commerçant n’a la qualité de
commerçant que s’il accomplit les actes visés aux articles 3 et 4 ci-dessus à titre de profession
et séparément de ceux de l’autre conjoint ».
L’exercice de cette activité fait-elle de WAARI une commerçante au point de se faire
immatriculer au RCCM ?
Conformément à l’article 7 précité, pour que WAARI soit commerçante, il faut qu’elle fasse
des actes de commerce à titre de profession et séparément de ceux de son époux.
En l’espèce, M ;GROUILLEUR tient une superette et sa femme WAARI l’aide à gérer. Cette
aide lui est très bénéfique puisque c’est grâce à elle que M ;GROUILLEUR a vu son activité
prospérer. Mais cette activité n’est pas séparée de celle du conjoint même si elle le fait à titre
de profession(nous le supposons puisqu’elle est très impliquée dans cette affaire.
ATTENUATION AU PRINCIPE : les conjoints peuvent avoir tous les deux la qualité de
commerçant si l’un s’immisce dans les affaires de l’autre.(Bien expliquer cette partie aux
étudiants avec leurs connaissances du cours).
Problème 2 : Un époux peut-il valablement interdire l’activité commerciale à son épouse
motif pris que son activité est un supplice pour le foyer ?
Selon les dispositions de l’article 57 de de la loi de 2019 sur le mariage, chacun des époux a
le droit d’exercer la profession de son choix à moins qu’il soit judiciairement établi que
l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la famille.
En l’espèce, WAARI voyage constamment dans le cadre de ses activités, laissant ses enfants
seuls, livrés à eux-mêmes. Ces absences se ressentent sur leur rendement à l’école et leur
santé. Son mari passe des nuits blanches à cause de cette situation.
L’exercice de la profession de WAARI est donc contraire à l’intérêt de la famille. Aussi, son
mari pourra-t-il valablement demander et obtenir une interdiction judiciaire.
Problème3 : M. SIDIBE peut-il mettre M GROUILLEUR en demeure de payer une
dette contractée par son épouse dans le cadre de ses activités commerciales ?
Selon les dispositions de l’article 76, de la loi de 2019 sur le mariage, les dettes contractées
par chacun des époux peuvent être poursuivies : 1) sur les biens communs et sur les biens
propres tant de l’un que de l’autre si elles portent sur les besoins et charges du ménage, et si,
en cas d’insuffisance, sur les biens communs.
2) sur les biens propres de l’époux, qui les a contractées si elles ne portent pas sur les besoins
et charges du ménage, et, en cas d’insuffisance, sur les biens communs.
VOIR ART 45 loi sur le mariage il peut engager ses biens propres en cas d’insuffisance
En l’espèce, les dettes contractées par WAARI ne sont pas directement liées aux besoins et
charges du ménage. Donc, M. SIDIBE ne peut pas mettre M. GROUILLEUR en demeure de
payer. Il doit s’adresser à WAARI qui va engager ses biens propres d’abord et si s’ils sont
insuffisants, elle sera poursuivie sur les biens communs.
CORRECTION DE LA FICHE 4

EXERCICE I : CONTROLE DE CONNAISSANCE

1) Comme l’entreprenant, le commerçant est-il tenu de déclarer son activité au


RCCM? A défaut quelles en sont les conséquences ?

Le commerçant n’est pas tenu de déclarer son activité au RCCM comme


l’entreprenant. Mais celui-ci est tenu de se faire immatriculer au RCCM.

A défaut, celui-ci est privé du bénéfice attaché à la qualité de commerçant (tel que
jouir de la personnalité juridique, de la prescription quinquennale, du droit au
renouvellement du bail etc.…) cependant, il reste soumis aux obligations légales
règlementaires et professionnelles (voir l’art 60 AUDCG).

2) A quelle(s) condition(s) le commerçant peut-il opposer aux tiers et aux


administrations publiques les faits et actes sujets à transcription ou mention ?

L’Article 61 de l’AUDCG dispose que « Toute personne assujettie à l’immatriculation au


RCCM ne peut dans l’exercice de ses activités, opposer aux tiers et aux administration
publiques, qui peuvent toutefois s’en prévaloir des faits et actes sujets à transcription ou
mentions que si ces derniers ont été publiés au RCCM… ».

Le commerçant peut donc opposer aux tiers et aux administrations publiques les faits et actes
sujets à transcription ou mention si ceux-ci ces ont été publiés au RCCM.
3) L’inscription au RCCM suffit-elle à accorder la qualité de commerçant à celui
qui s’y conforme ?
Selon l’Article 59 de l’AUDCG, une personne non commerçante peut se faire immatriculer au
RCCM lorsque la loi nationale les soumet à l’immatriculation (telle l’immatriculation des
personnes morale). Ces personnes n’ont pas pour autant la qualité de commerçant. D’ailleurs
la présomption ne joue pas à l’égard des personnes physiques non commerçantes dont
l’immatriculation au RCCM résulte d’une disposition légale, et des personnes morales qui ne
sont pas réputées commerçantes du fait de l’AUDSCGIE. En dehors de cela l’immatriculation
faire présumer la qualité de commerçant à son auteur.

4) Quel est le délai de prescription des obligations entre commerçant et non


commerçant ?
L’article 16 de l’AUDCG dispose que le délai de prescription des obligations entre
commerçant et non commerçant est de 5 ans lorsque ces obligations sont nées à l’occasion de
leur commerce.

5) L’obligation de tenir des livres comptables s’appliquent-t-elle à tous les


commerçants ?
Oui, mais les entreprises relevant du système minimal de trésorerie ne sont astreintes qu’à la
tenue d’une simple comptabilité de trésorerie. Les livres obligatoires pour elles sont les livres
de recettes-dépenses et grand-livre comprenant très peu de comptes (compte de capital,
virements de fonds, trésorerie, achats et autres charges, ventes et autres produits).

V.O. Sambe et M.I. Diallo, système comptable Ohada, Edition comptable et juridiques,
3ème éd., Dakar, 2003, n°19, p.38.

EXERCICE II : Consultation juridique

Introduction

Qualification juridique : l’obligation de loyale concurrence.

Rappel des faits :

Problème de droit : l’action en justice envisagée par le directeur général d’une société
spécialisée dans la fabrication et la distribution d’articles chaussants contre l’un de ses ex
employés tenu par une clause de non concurrence d’une part et l’un de ses anciens
revendeurs d’autre part peut-elle prospérer ?

Annonce du plan :

Développement

I- Le cas de l’ancien employé


A- La validité de la clause de non concurrence
L’article 16.5 de la loi n°2015-532 du 20 Juillet 2015 portant code du travail précise que « est
nulle de plein droit, toute clause d’un contrat portant interdiction pour le travailleur
d’exercer une activité quelconque à l’expiration du contrat.

En outre, la clause de non concurrence doit être limitée dans le temps et / ou dans l’espace
ou encore dans la nature précise de l’activité pour sa validité.

En l’espèce, la clause insérée dans le contrat de travail est postérieure à la suspension dudit
contrat, elle prévoyait également qu’en cas de rupture du contrat, Monsieur Konan ne devait
jamais travailler tant pour son propre compte que pour le compte d’autrui dans la fabrication
ou la distribution d’articles chaussants et cela sur toute l’étendue du territoire nationale.

La postériorité de la clause, la limitation dans le temps

La limitation dans l’espace

Selon la jurisprudence elle peut contenir l’ensemble d’un territoire ou une zone.

Clause est nulle

B- Le sort de l’action
Il ne peut envisager aucune action en justice sur la base de la clause

II- Le cas de l’ancien revendeur


A- Le principe de l’obligation de loyale concurrence pesant sur les
commerçants
L’article 1 .b de l’annexe 8 de l’accord de Bangui portant sur la protection contre la
er

concurrence déloyale du 24 Février 1999 portant révision de l’accord du 2 Mars 1977 prévoit
que toute personne physique ou morales lésées ou susceptibles d’être lésées par un acte de
concurrence déloyale dispose de recours légaux devant un tribunal d’un état membre et peut
obtenir des injonctions, des dommages et intérêts et toutes autres réparations prévues par le
droit civil. » de cette disposition, il ressort une obligation de loyale concurrence qui pèse sur
les commerçants. Tout acte de concurrence déloyale fait l’objet d’une sanction.

Selon l’article 07 de de l’annexe 8 de l’accord de Bangui portant sur la protection contre la


concurrence déloyale du 24 Février 1999 portant révision de l’accord du 2 Mars 1977
constitue un acte de désorganisation de l’entreprise concurrente et du marché l’acte
débauchage du personnel.

Le débauchage peut s’appréhender comme l’action par laquelle un nouvel employeur se


rend complice d’un salarié qui rompt son contrat de travail et quitte de façon abusives ou
incorrecte son ancien employeur.

En l’espèce, Monsieur Aliou propose de recruter Monsieur Konan qui l’accepte et donne sa
démission au directeur général de la société TABA

Il conviendra de procéder par hypothèse


Si la démission de Monsieur Konan a été faite de manière abusive alors l’acte de débauchage
est établi

Si par contre Monsieur Konan a respecté toutes les procédures relatives à sa démission alors,
il n’y a pas s’acte de débauchage.

B- Le sort de l’action
S’il y a débauchage alors Monsieur Kouadio pourra intenter une action en concurrence
déloyale contre Monsieur Aliou et Monsieur Konan sur la base de l’article 1382 du code
civil. Ceux-ci seront solidairement tenus de réparer le préjudice causé à Monsieur
Kouadio

Institut Universitaire d’Abidjan Année universitaire 2020-2021


LICENCE EN DROIT 2ème année

TRAVAUX DIRIGES DE DROIT COMMERCIAL GENERAL

Chargé du cours : Professeur ALLA K. Etienne / Dr. N’GUETTA Guillaume


Confection de la fiche : M. N’GAIBHAN-KOUASSI Jean-Louis
Travaux dirigés - Fiche n°5

THEME 5 : Le commerçant et l’entreprenant

I- CONTRÔLE ET APPROFONDISSEMENT DES CONNAISSANCES


(discussion en séance)
1- Pourquoi le législateur OHADA a –t-il consacré le statut d’entreprenant
nonobstant l’existence du statut de commerçant dans l’Acte uniforme portant
droit commercial général ?

Le statut de l’entreprenant a un intérêt indéniable. Il a été introduit dans le droit de


l’OHADA en raison de l’échec du statut du commerçant à résorber le secteur
informel fort dans les Etats membres. Le secteur informel s’analyse comme un
secteur qui favorise l’insécurité juridique. Il faut alors le résorber pour assoir la
sécurité juridique chère à l’OHADA. Les activités du secteur informel se présentent,
en outre, comme de la concurrence injuste pour les acteurs du secteur formel étant
donné qu’ils concourent tous sur un même marché et que les uns supportent moins
d’obligations que les autres. De même, le secteur informel est une perte de deniers
publics pour l’Etat dans la mesure où il n’est pas correctement saisi par les autorités
fiscales. Il s’agit en définitive de permettre aux opérateurs économiques africains de
sortir de l’informel en prenant des mesures incitatives, notamment sur le plan fiscal,
capables de les encourager à adopter ce statut.

Le recours au statut d’entreprenant permet, par ailleurs, de bénéficier quasiment des


mêmes avantages selon des conditions plus simplifiées que celles afférentes au
commerçant. Tout ceci en échappant aux lourdes obligations que doit supporter le
commerçant. L’entreprenant est un professionnel qui, dès sa déclaration, bénéficie au
sens de l’article 65 de l’AUDCG de la présomption de la qualité d’entreprenant et
également du même régime de preuve, de prescription que le commerçant. Les
règles du bail à usage professionnel du commerçant lui sont également applicables
sous certaines restrictions. L’entreprenant bénéficie aussi des procédures collectives
simplifiées d’apurement du passif. L’entreprenant bénéficie en outre d’un système
minimal de trésorerie avec l’article 13 de l’AUDCIF. Ce système minimal de
trésorerie se ressent dans les obligations comptables allégées de l’entreprenant qui se
limitent essentiellement à la tenue d’un seul livre et au surplus un registre
récapitulatif pour une certaine catégorie d’entreprenant. Nous pouvons en outre
relever les avantages fiscaux, les avantages dans les prestations sociales accordés à
l’entreprenant dans le décret ivoirien de juin 2017 relatif aux modalités de mise en
œuvre du statut d’entreprenant mais également la gratuité de la déclaration de
l’activité de l’entreprenant au RCCM.

Toutefois ce statut présente des inconvénients. En effet, il s’agit d’un statut de


passage, de formation. De même, le seuil du chiffre d’affaires fixé relativement à
l’activité de l’entreprenant ne doit pas être dépassé durant deux années consécutives
au risque de perdre le statut. C’est le sens des articles 30 al 2 de l’AUDCG et article 13
de l’AUDCIF. Il ne bénéficie pas également en principe du droit au renouvellement
du bail et du droit à la fixation judiciaire du loyer du bail renouvelé au sens de
l’article 134 alinéa 2 de l’AUDCG. L’article 138 dudit Acte uniforme interdit à
l’entreprenant d’être partie à un contrat de location-gérance.
2- Deux amis discutent. L’un venant de boucler sa deuxième année en droit
instruit l’autre sur le statut de l’entreprenant en lui précisant que pour être
entreprenant, il faut être une personne physique et avoir une autorisation
préalable du RCCM. Qu’en pensez-vous ?
Cette affirmation est insuffisante car trois grandes séries de conditions
discutables ressortent de la combinaison de l’article 30 de l’AUDCG et de
l’article 13 de l’AUDCIF ;
-La condition personnelle : être un professionnel, entrepreneur individuel,
personne physique ;
-La condition de déclaration de l’activité au RCCM ;
-La Condition financière tenant au chiffre d’affaires ne devant pas excéder un
certain seuil.

3- L’entreprenant se distingue-t-il de l’entrepreneur ?

Une confusion sémantique pourrait s’installer entre les vocables « entreprenant


» et « entrepreneur ». L’entrepreneur va au-delà du sens que l’OHADA a bien
voulu conférer à l’entreprenant qui semble un terme propre au droit de
l’OHADA. L’entrepreneur est beaucoup plus organisé que l’entreprenant dans
la conduite de son activité. De plus, l’entrepreneur mène son activité dans le
cadre d’une entreprise, généralement dans un cadre sociétal et sous la forme
de personne morale. L’entrepreneur accomplit des ouvrages qui découlent des
contrats d’entreprise qu’il passe. Il est nanti d’un savoir-faire et d’un savoir à
faire valoir. Pour cerner la différence entre ces deux vocables, il faudrait
étendre la réflexion à l’acception juridique du vocable entrepreneur.
L’entrepreneur, est dans le cadre du contrat d’entreprise, celui qui s’engage à
faire un ouvrage. Il peut s’agir dans ce cadre de l’architecte, du transporteur,
du réparateur ou de toute personne qui s’engage à fournir un ouvrage par
contrat de louage d’ouvrage. L’entrepreneur peut désigner, en outre, dans le
contrat d’entreprise de construction et dans le marché de travaux publics,
celui qui est chargé de l’exécution des travaux. Il peut s’agir ici d’un ouvrier.
Ces personnes ne sont pas différentes de celles qui peuvent embrasser le statut
d’entreprenant. Il est toutefois possible d’établir certaines distinctions.
En effet, dans le contrat d’entreprise, l’entrepreneur peut ramener à toute
personne qui exerce une activité industrielle, commerciale ou artisanale avec
le concours d’une main d’œuvre salariée. L’on peut parler ici de patron
d’entreprise. Cette dernière approche semble plus proche de celle de
l’entreprenant. Il est question ici des mêmes domaines d’activités à l’exception
de la profession libérale. Toutefois, il est à remarquer qu’il est toujours
question de contrat d’entreprise. Par ailleurs, il est mentionné que
l’entrepreneur a en principe le concours d’une main d’œuvre salariée. Alors
que l’entreprenant a recours généralement à des aides familiales. L’aide
salariée reste une faculté pour l’entreprenant. L’entreprenant peut d’ailleurs
être défini comme une personne physique qui exerce en son nom et pour son
compte une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole,
caractérisée par l’offre de biens ou de services sur un marché donné et un
volume réduit d’affaires.
En définitive, les éléments qui distinguent l’entreprenant de l’entrepreneur
sont plus importants que ceux qui les assimilent. Il s’agit pour les premiers
de l’exigence de la forme sociétale, de l’exigence d’un contrat d’entreprise et
de la nécessité quasi-systématique de la main d’œuvre salariée pour
l’entrepreneur. Alors que l’entreprenant est exclu du champ sociétal. De
même, il n’est point besoin pour l’activité de l’entreprenant de la conclusion
d’un contrat d’entreprise. En outre, le recours à la main d’œuvre salariée
reste une faculté pour l’entreprenant. Par ailleurs, l’entreprenant est soumis
à la formalité de la déclaration d’activité au RCCM à la différence de
l’entrepreneur.

4- L’entreprenant peut-il devenir un commerçant ?


Le statut d’entreprenant est distinct de celui de commerçant car ils n’obéissent pas
aux mêmes conditions prévues par l’AUDCG.
Toutefois, l’entreprenant peut cumuler cette qualité avec celle de commerçant (de
fait) lorsqu’il exerce une activité de négoce (laquelle activité implique
l’accomplissement des actes de commerce par nature à titre de profession
indépendante).

De même, lorsqu’un entreprenant exerçant une activité de négoce excède le seuil de


chiffres d’affaires qui lui a été imposé par l’AUDCIF pendant deux exercices
successifs (60 millions de F CFA), il perd cette qualité pour ne demeurer qu’un
commerçant de fait à qui il est fait obligation de se faire immatriculer au RCCM afin
de pouvoir s’en prévaloir.

II- EXERCICE THEORIQUE : Dissertation. (À rendre)


De la lecture combinée des dispositions de l’AUDCG du 15 décembre 2010 et du
Décret n°2017-409 du 21 juin 2017 portant modalités d’acquisition et de perte du
statut de l’entreprenant en Côte d’Ivoire, vous réaliserez une dissertation sur le sujet
suivant :

Sujet : « Les atouts et les limites des statuts du Commerçant et de l’entreprenant en


droit ivoirien ».

I) LES ATOUTS

A- Les atouts du statut de commerçant

Présomption de la qualité de commerçant dès l’immatriculation et statut


permanent jusqu’à la radiation au RCCM
Bénéfice du régime de la liberté de preuve et de la prescription quinquennale
Bénéfice de la propriété commerciale (droit au renouvellement du bail)
Possibilité de mettre son fonds de commerce en location-gérance

B- Les atouts du statut de l’entreprenant

la gratuité de la déclaration de l’activité de l’entreprenant au RCCM.


la présomption de la qualité d’entreprenant et également du même régime de
preuve, de prescription que le commerçant

Les règles du bail à usage professionnel du commerçant lui sont également


applicables sous certaines restrictions

L’entreprenant bénéficie aussi des procédures collectives simplifiées


d’apurement du passif. L’entreprenant bénéficie en outre d’un système
minimal de trésorerie avec l’article 13 de l’AUDCIF. Ce système minimal de
trésorerie se ressent dans les obligations comptables allégées de l’entreprenant
qui se limitent essentiellement à la tenue d’un seul livre et au surplus un
registre récapitulatif pour une certaine catégorie d’entreprenant.

Nous pouvons en outre relever les avantages fiscaux, les avantages dans les
prestations sociales accordés à l’entreprenant dans le décret ivoirien de juin
2017

II) LES LIMITES


A- Les limites du statut de commerçant
- immatriculation onéreuse
-Des obligations contraignantes et onéreuses (fiscales, sociales, etc)
B- Les limites du statut de l’entreprenant
Statut temporaire ou précaire
De même, le seuil du chiffre d’affaires fixé relativement à l’activité de
l’entreprenant ne doit pas être dépassé durant deux années consécutives au
risque de perdre le statut.
Il ne bénéficie pas également en principe du droit au renouvellement du bail et
du droit à la fixation judiciaire du loyer du bail renouvelé au sens de l’article 134
alinéa 2 de l’AUDCG.
L’article 138 dudit Acte uniforme interdit à l’entreprenant d’être partie à un
contrat de location-gérance.

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