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Alice Behin
L2 Div.B - TD01
M. Buchholz
« L’Union doit devenir plus démocratique, plus transparente et plus efficace » telle
est la phrase énoncée dans la Déclaration de Laeken sur l’avenir de l’Union européenne le 15
décembre 2001.
En effet, cette déclaration est l’origine, le point de départ du Traité de Lisbonne. Lors de
celle-ci les chefs d’Etat et de gouvernement se sont engagés à réformer les institutions
européennes dans le but de répondre aux objectifs énumérés plus haut.
Les enjeux du sujet sont multiples. Effectivement celui-ci met en exergue la volonté
même des réformateurs. Celle d’établir une continuité dans les acquis communautaires
passés tout en faisant passer un cap à l’organisation européenne.
Le sujet invite alors à réfléchir sur le regard à adopter sur ce traité. Fait-il réellement table
rase du passé des Communautés ? Ou est-il seulement un révélateur d’avancés déjà
dessinées ?
Peut-être le point de vue est-il différent selon que l’on se place en face de la Constitution
européenne ou en face de l’antan.
Pour répondre à ces enjeux nous allons poser une problématique simple :
En quoi le Traité de Lisbonne est-il vu à la fois comme une rupture et comme une continuité
par ses bénéficiaires ?
Ainsi il s’agit d’examiner dans un premier temps le rapport entre le Traité établissant une
Constitution pour l’Europe et le Traité de Lisbonne (I). Puis d’analyser l’approche partagée
vis à vis du passé (II).
Il est question dans cette partie de voir de quelle manière les rédacteurs du Traité de
Lisbonne l’ont-ils rapproché avec le TECE dans ses changements institutionnels (B) tout en
établissant une rupture avec celui-ci (A).
Les reproches établis à l’encontre du TECE ont été principalement fondés sur le
caractère constitutionnel de celui-ci. En effet, les populations européennes ont eu peur de
voir disparaître la souveraineté de leur Etat au profit d’un nouvel Etat européen.
Cette crainte avait pour base l’intégration de symboles et de vocabulaire à connotation
constitutionnelle.
Le Traité de Lisbonne a donc supprimé la notion de ministres des affaires étrangères pour la
remplacer par celle de Haut représentant. On a également vu disparaître des textes les
symboles tels que le drapeau, l’hymne ou encore la devise.
Il convient réellement dans ce traité de déconstitutionnaliser tout le texte de la Constitution
européenne pour n’en garder que les aspects institutionnels.
Cette démarche permettra en effet de sécuriser la ratification du traité par les Etats
membres et de ne pas risquer un nouvel échec qui aurait mis à mal la légitimité et l’unité
même de l’Union.
On voit alors une rupture dans la forme. Il n’y a pas un texte rassemblant toutes dispositions
mais plusieurs textes réformés.
L’autre rupture importante entre le Traité de Lisbonne et la TECE est la disparition de la
Charte des droits fondamentaux du texte. Il ne dispose que d’un renvoi à celle-ci. Cela
répond à une crainte concernant les compétences de l’Union.
Il s’agit tout de même de relativiser cette rupture car malgré que certaines dispositions aient
été supprimé du texte, il n’en reste pas moins qu’elles existent du point de vue des acquis de
l’Union.
Retenons que la rupture entre le Traité de Lisbonne et le TECE tient plus à forme
qu’au fond.
L’établissement des compétences fut l’un des sujets principaux dans le projet de
réforme.
Après avoir analyser les relations entre le TECE et le Traité de Lisbonne, il s’agit
maintenant de voir comment le Traité de Lisbonne agit en rapport avec le passé. Dans cette
seconde partie il sera entrepris l’étude de la permanence des principes fondamentaux de
l’Union (A). Enfin il s’agira de voir comment des apports institutionnels majeurs créent une
certaine rupture avec le passé (B).
L’une des principale question qu’ont dû se poser les réformateurs est celle de la
répartition des compétences. Il est vrai que cet aspect de l’Union a toujours été conflictuel
entre l’Union même et les Etats membres. Cette question n’était même pas réellement
exposée dans les traités de la Communauté tellement elle était problématique. C’est donc la
jurisprudence qui s’est chargé d’en définir approximativement les délimitations. Or la
jurisprudence n’est pas, par définition, très claire donc il était nécessaire de remédier à ce
problème.
Le Traité de Lisbonne a donc repris les principes fondamentaux posés par la Cours.
L’Union ne dispose alors en principe que d’une compétence d’attribution tandis que le
contrôle de l’attribution des compétences appartient aux Etats membres.
Il reprend la typologie classique établie au fil des années : les compétences de l’Union
peuvent être exclusives, partagées ou de complément.
Les principes fondamentaux de subsidiarité et de proportionnalité ont également été
maintenus.
Plus haut a été énoncé la reconnaissance de la personnalité juridique de l’Union, celle-ci se
fait également dans une optique de continuité vis à vis du passé. Idem pour la coopération
renforcée en matière judiciaire, policière et pénale qui a été renforcée.
Le dernier fait qui me semblait majeur est la continuité de la hiérarchie des normes, principe
fondamental de l’Union. Celle-ci se voit dans la typologie des actes juridiques notamment
malgré que ceux-ci ai pu avoir lieu à des modifications.
La continuité se voit de manière subjective par rapport à la forme mais objective par
rapport au fond.