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Droit constitutionnel et droit communautaire

Nouvelle précision sur les rapports entre le droit constitutionnel et le


droit communautaire La décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet
2006 sur la loi relative aux droits d'auteurs
Florence Chaltiel
Dans Revue française de droit constitutionnel 2006/4 (n° 68), pages
837 à 847

Article

L a loi relative aux droits d’auteurs et aux droits voisins dans la société de
l’information, longuement préparée [1], largement contestée [2], vient d’être
censurée par le juge constitutionnel [3]. La censure porte sur une partie non
1

négligeable de la loi concernant des cas d’exonération de répression [4], l’absence de


définition de la notion d’interopérabilité [5] et sur le principe d’égalité devant la loi
pénale [6].

Le titre I de la loi a pour objet de transposer la directive du 22 mai 2001 [7] sur 2
l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la
société de l’information. Un des intérêts majeurs de la décision rendue par le juge
constitutionnel au cœur de l’été tient dans de nouvelles précisions sur les rapports
entre l’ordre juridique constitutionnel et l’ordre juridique communautaire. C’est à
cet aspect qu’est consacré le présent commentaire.

A ce titre, cette décision s’inscrit dans la droite ligne de la décision du 10 juin 2004 3
rendue sur la loi relative à l’économie numérique [8]. Cette dernière avait fait l’objet
de commentaires contrastés [9]. Son ambiguïté avait en e fet conduit dans un
premier temps à y voir une consécration de la primauté absolue du droit
communautaire. De grands quotidiens avaient titré dans ce sens [10], le Premier
ministre d’alors, Jean-Pierre Ra farin, interrogé au journal de vingt heures d’une
grande chaîne hertzienne [11], s’était félicité d’une telle reconnaissance.
En réalité, si le Conseil constitutionnel a firme que la transposition des directives est 4
une exigence constitutionnelle, ce qui va certes dans le sens des commentaires sus-
évoqués, il n’en précise pas moins l’exception de « dispositions constitutionnelles
expresses [12] » contraires. Dès lors, à l’enthousiasme premier avait succédé un doute
second. Que sont ces réserves constitutionnelles expresses contraires et le juge
constitutionnel se permettrait-il d’écarter une directive en cas de contrariété, au
risque de mener la France devant le prétoire communautaire ? Le juge a par ailleurs
précisé en 2006 qu’il ne lui revient pas de contrôler la loi par rapport à une directive
en dehors des cas de transposition [13]. Il ne s’agit là que d’une application de la
jurisprudence IVG [14] par laquelle le Conseil constitutionnel refuse de contrôler la loi
par rapport aux engagements internationaux de la France. L’évolution est liée à la
constitutionnalisation de l’Union européenne depuis 1992. Ainsi, depuis lors, il entre
dans les missions du Conseil constitutionnel de veiller au respect du droit
communautaire, par cela seul que le pouvoir constituant l’a inscrit dans la norme
suprême.

Dans la décision rendue le 27 juillet 2006, le juge prolonge et innove. Il prolonge sa 5


jurisprudence antérieure, frappée du sceau d’une double volonté de protection de la
souveraineté constitutionnelle de la France et de respect des engagements
européens de la France. Il confirme ainsi les deux grands principes du droit
communautaire que sont la primauté et l’e fet direct (I). Il innove en modifiant la
formule employée quant aux risques de contrariété entre le droit communautaire et
le droit constitutionnel. Il semble alors renforcer la réserve de constitutionnalité (II).

I – LA PRIMAUTÉ ET L’EFFET DIRECT DU DROIT


COMMUNAUTAIRE CONFIRMÉS

Le Conseil constitutionnel, fidèle à sa jurisprudence antérieure, confirme le principe 6


de primauté. Celui-ci est une exigence constitutionnelle, conformément à la volonté
du pouvoir constituant. Le juge intègre dans le même temps le principe de l’e fet
direct (A). Ce faisant, il tire toutes les conséquences de la précision de la directive ici
transposée en posant des réserves d’interprétation conditionnées par le droit
communautaire (B).

A – LA PRIMAUTÉ ET L’EFFET DIRECT DU DROIT


COMMUNAUTAIRE, VOLONTÉ DU POUVOIR CONSTITUANT
Les principes d’e fet direct et de primauté, mis en évidence de longue date par la 7
Cour de justice des Communautés européennes [15] se sont vus progressivement
reconnus par les juridictions nationales. Non sans quelques controverses [16] ou
retard [17], les juges nationaux ont accepté d’appliquer directement le droit
communautaire et de le faire prévaloir sur la loi nationale. L’article 55 de la
Constitution pose d’ailleurs le principe de la primauté du droit international – et a
fortiori du droit communautaire – sur la loi nationale.

Les constitutionnalisations successives de l’appartenance française à l’Union 8


européenne ne font que renforcer ces exigences Ainsi en 1992, puis en 1999, en 2003
et enfin, en 2005, la Constitution française est révisée pour tenir compte des traités
européens. En 1992, pour la première fois, la France, par la voix de son pouvoir
constituant dérivé, inscrit son appartenance à l’Union européenne au plus haut
niveau de la hiérarchie des normes. Il s’agit alors de ratifier le traité de Maastricht
préalablement censuré par le Conseil constitutionnel [18]. En 1999, la révision est liée à
l’inconstitutionnalité du traité d’Amsterdam sur des points plus limités [19]. En 2003,
le pouvoir constituant inscrit le principe essentiel du mandat d’arrêt européen [20] –
mettant fin aux traditionnelles et longues procédures d’extradition. Enfin, en 2005,
la Constitution française est révisée pour accueillir les conditions nouvelles créées
par le traité établissant une Constitution pour l’Europe [21]. Cette quadruple
constitutionnalisation ne saurait dès lors rester sans e fets sur le comportement
européen du juge constitutionnel [22].

Quant au principe d’e fet direct, il est reconnu par les juges nationaux, aux prix de 9
raisonnements parfois sophistiqués, le Conseil d’État refusant l’invocabilité de
substitution des directives communautaires. La jurisprudence Cohn-Bendit [23]
refusant à l’individu de se prévaloir d’une directive à l’encontre d’une mesure
individuelle est toujours d’actualité même si ses e fets privatifs des droits tenus
d’une directive sont anéantis. En e fet, l’invocabilité d’exclusion, reconnue par le juge
administratif, permet de se prévaloir de la directive non pas à l’encontre d’une
mesure individuelle mais à l’encontre d’une mesure réglementaire, laquelle, si elle
n’est pas conforme à la directive, prive dès lors la mesure individuelle de base
légale [24].

Dans la présente décision, le Conseil constitutionnel reprend à son compte les 10


critères de l’e fet direct d’une directive [25]. Ainsi, il a firme « que la directive du 22
mai 2001 susvisée, qui n’est contraire à aucune règle ni à aucun principe inhérent à
l’identité constitutionnelle de la France, comporte des dispositions inconditionnelles
et précises, notamment le 5 de son article 5 [26] ». Il prend ainsi implicitement acte de
la compétence liée du Parlement français dans la transposition des directives. Il
ajoute « qu’il résulte des dispositions de la directive, éclairées par ses propres
considérants, qu’afin de sauvegarder l’économie de la création et d’assurer
l’harmonisation des échanges de biens et services culturels dans l’Union européenne,
les États membres doivent faire prévaloir les droits des auteurs et des titulaires de
droits voisins » [27]. Enfin, il précise « dès lors, que la loi française de transposition
serait contraire à l’exigence constitutionnelle qui résulte de l’article 88-1 de la
Constitution si elle portait atteinte aux prérogatives que la directive reconnaît aux
auteurs ou aux titulaires de droits voisins en matière de reproduction et de
communication au public de leurs œuvres ou prestations ; qu’en pareil cas, en e fet,
elle méconnaîtrait manifestement tant l’objectif général poursuivi par la directive
que ses dispositions inconditionnelles » [28]. Ainsi, le Haut Conseil apporte un soin
méticuleux aux exigences de la directive, ce qui le conduit à formuler des réserves
d’interprétation en lien avec cette dernière.

B – DES RÉSERVES D’INTERPRÉTATION CONDITIONNÉES PAR


LA DIRECTIVE COMMUNAUTAIRE
Le Conseil constitutionnel a firme que « la directive du 22 mai 2001 susvisée, qui 11
n’est contraire à aucune règle ni à aucun principe inhérent à l’identité
constitutionnelle de la France, comporte des dispositions inconditionnelles et
précises ».

Il en édicte dès lors des réserves d’interprétation commandées par le droit 12


communautaire. Il précise en e fet que les mesures de conciliation adoptées par le
législateur entre droit d’auteur et droits voisins, d’une part, objectif
d’« interopérabilité », d’autre part, ne sauraient porter atteinte aux prérogatives des
auteurs et des titulaires de droits voisins sans méconnaître l’exigence
constitutionnelle de transposition; que la même considération vaut pour les mesures
de conciliation arrêtées par la loi déférée entre les droits des auteurs et des titulaires
de droits voisins, d’une part, et l’exercice e fectif de l’exception pour copie privée,
d’autre part » [29].

Il ajoute que les dispositions critiquées se bornent à tirer les conséquences 13


nécessaires de ces dispositions inconditionnelles et précises sur lesquelles il
n’appartient pas au Conseil constitutionnel de se prononcer ; que, par suite, le grief
invoqué par les requérants ne peut être utilement présenté devant lui [30]. Il s’agit
bien pour le Conseil constitutionnel de tirer toutes les conséquences des exigences
de la directive transposée par la loi. Il refuse de se prononcer sur la
constitutionnalité de la directive, nonobstant la réserve maintenue de
constitutionnalité que l’on développera dans la deuxième partie du commentaire.

S’agissant des exceptions aux droits exclusifs de reproduction, que les dispositions 14
de la section intitulée « Mesures techniques de protection et d’information »,
insérées dans le code de la propriété intellectuelle par la loi déférée, [elles] devront
être entendues comme n’interdisant pas aux auteurs ou aux titulaires de droits
voisins de recourir à des mesures techniques de protection limitant le bénéfice de
l’exception à une copie unique, voire faisant obstacle à toute copie, dans les cas
particuliers où une telle solution serait commandée par la nécessité d’assurer
l’exploitation normale de l’œuvre ou par celle de prévenir un préjudice injustifié à
leurs intérêts légitimes ; qu’en e fet, toute autre interprétation serait manifestement
incompatible avec le respect du principe du « test en trois étapes », auquel le 5 de
l’article 5 de la directive du 22 mai 2001 susvisée subordonne, comme il a été dit ci-
dessus, l’exercice de chaque exception aux droits exclusifs des auteurs et titulaires de
droits voisins » [31].

« Conformément au considérant 48 de la directive du 22 mai 2001 (…) et aux travaux 15


préparatoires, la cause d’exonération prévue au bénéfice de la « recherche » par les
nouveaux articles L. 335-3-1, L. 335-3-2, L. 335-4-1 et L. 335-4-2 du code de la propriété
intellectuelle doit s’entendre de la recherche scientifique en cryptographie et à
condition qu’elle ne tende pas à porter préjudice aux titulaires des droits » [32].

Enfin, « considérant que la référence faite par l’article 13 au respect du “droit 16


d’auteur” doit s’entendre, compte tenu du contexte dans lequel elle s’insère, comme
renvoyant également au respect des droits voisins du droit d’auteur », le Conseil
constitutionnel conclut alors « que, sous cette réserve, l’article 13 n’est pas
manifestement incompatible avec la directive du 22 mai 2001 » [33].

Au terme de son raisonnement, le juge constitutionnel émet donc plusieurs réserves 17


d’interprétation de sorte que la loi ne soit pas « manifestement incompatible » avec
la directive. La question se pose alors de savoir si la CJCE admettra comme fidèle au
principe de primauté une telle démarche ? Rien n’est moins sûr d’autant que la
réserve de constitutionnalité se trouve quant à elle renforcée.

II – LA RÉSERVE DE CONSTITUTIONNALITÉ RENFORCÉE

Le Conseil constitutionnel, par une formule semble-t-il inédite, a firme que « la 18


transposition d’une directive ne saurait aller à l’encontre d’une règle ou d’un principe
inhérent à l’identité constitutionnelle de la France, sauf à ce que le constituant y ait
consenti ». Il s’agit bien là d’une réserve de constitutionnalité. Elle est modifiée dans
sa formulation par rapport à celle de 2004. Le Conseil constitutionnel évoque alors la
notion de « disposition constitutionnelle expresse contraire » [34]. La question se pose
alors de savoir ce que recouvre une telle notion. S’agit-il des dispositions explicites
de la Constitution, excluant de ce fait les principes non écrits ? Désormais la notion
d’identité constitutionnelle est le critère retenu par le juge, ce qui témoigne d’un
élargissement de la réserve de constitutionnalité (A). Il n’est pas certain que cet
élargissement soit bien accueilli par la Cour de justice des Communautés
européennes, d’autant plus que le Conseil constitutionnel exclut toute saisine de
celle-ci (B).

A – L’ÉLARGISSEMENT DE LA RÉSERVE DE
CONSTITUTIONNALITÉ
Autant la notion de « disposition constitutionnelle expresse » apparaît 19
d’interprétation stricte, autant la nouvelle expression d’« identité constitutionnelle »
pourrait s’avérer d’interprétation large.

En 2004, le Conseil constitutionnel jugeait en e fet « qu’ainsi, la transposition en 20


droit interne d’une directive communautaire résulte d’une exigence
constitutionnelle à laquelle il ne pourrait être fait obstacle qu’en raison d’une
disposition expresse contraire de la Constitution; qu’en l’absence d’une telle
disposition, il n’appartient qu’au juge communautaire, saisi le cas échéant à titre
préjudiciel, de contrôler le respect par une directive communautaire tant des
compétences définies par les traités que des droits fondamentaux garantis par
l’article 6 du Traité sur l’Union européenne » [35].

Désormais, la réserve de constitutionnalité semble plus large et imprécise encore. A 21


part le terme de « règle » qui se comprend aisément, la notion de « principe inhérent
à l’identité constitutionnelle de la France » apparaît quelque peu énigmatique. Une
double interrogation naît de cette formule nouvelle. D’une part, qu’est-ce que
l’identité constitutionnelle de la France ? D’autre part, qu’est-ce qu’un principe
inhérent à la dite identité ?

L’identité constitutionnelle de la France ne semble en toute hypothèse pas en 22


contradiction avec l’Union européenne. En e fet, en l’absence de définition unique,
faute d’exister dans un texte reconnu comme tel, l’identité constitutionnelle
française peut se définir autour de quelques éléments fondamentaux. En premier
lieu, la Constitution elle-même, définit la France comme une République indivisible,
laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens
sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.
Son organisation est décentralisée. Si l’on s’en tient à l’article 1er de la Constitution
française, nous disposons là des caractéristiques de l’identité constitutionnelle
française. On peut y ajouter que la France est un régime parlementaire, comprenant
des instruments de rationalisation du parlementarisme. On peut préciser, enfin,
mais non des moindres, que la France participe à l’Union européenne, comme en
dispose l’article 88-1 de la Constitution. Ainsi peut-on caractériser l’identité
constitutionnelle de la France. Ces grands principes ont peu de risques d’être
menacés ou mis en cause par les textes européens. Cependant, sur le plan des
principes, l’imprécision de la notion d’« identité constitutionnelle » ne rend pas aisé
le contrôle de constitutionnalité à venir. On peut à ce titre se demander si la notion
plus simple de « disposition constitutionnelle expresse contraire » n’est pas plus
facile à manier. La remarque est accrue par la référence aux principes inhérents à
cette identité constitutionnelle de la France. L’imprécision est encore de rigueur,
même si l’on peut légitimement penser qu’il s’agit des principes de valeur
constitutionnelle.
En somme cette nouvelle formule pourrait bien susciter plus de di ficultés qu’elle 23
n’en résout. En outre, il n’est pas certain que la marge d’exclusion des textes
communautaires soit conforme à la jurisprudence de la Cour de justice des
Communautés européennes. Cette interrogation est renforcée par le refus
désormais posé par le Conseil constitutionnel de toute saisine de la CJCE.

B – L’EXCLUSION DU RENVOI PRÉJUDICIEL PAR LE CONSEIL


CONSTITUTIONNEL
Le juge a firme que « devant statuer avant la promulgation de la loi dans le délai 24
prévu par l’article 61 de la Constitution, le Conseil constitutionnel ne peut saisir la
Cour de justice des Communautés européennes de la question préjudicielle prévue
par l’article 234 du Traité instituant la Communauté européenne ; qu’il ne saurait en
conséquence déclarer non conforme à l’article 88-1 de la Constitution qu’une
disposition législative manifestement incompatible avec la directive qu’elle a pour
objet de transposer ; qu’en tout état de cause, il revient aux autorités
juridictionnelles nationales, le cas échéant, de saisir la Cour de justice des
Communautés européennes à titre préjudiciel ».

Le juge constitutionnel, en refusant sa capacité de saisir la CJCE d’un renvoi 25


préjudiciel, fait à la fois acte de limitation de sa propre compétence, et d’extension de
cette même compétence. On s’interrogera enfin sur la conformité d’une telle
abstention avec le droit communautaire.

Le Conseil constitutionnel limite sa propre compétence en se refusant à saisir la 26


CJCE d’un renvoi préjudiciel. La question n’avait pas jusque là reçu de réponse aussi
claire. En 2004, le juge constitutionnel avait fait référence, d’abord dans sa décision
du 10 juin 2004 précitée, puis dans trois décisions du mois de juillet, au rôle de la
CJCE dans le cadre du renvoi préjudiciel. Il s’exprimait alors ainsi « Considérant
qu’aux termes de l’article 88-1 de la Constitution : « La République participe aux
Communautés européennes et à l’Union européenne, constituées d’États qui ont
choisi librement, en vertu des traités qui les ont instituées, d’exercer en commun
certaines de leurs compétences »; qu’ainsi, la transposition en droit interne d’une
directive communautaire résulte d’une exigence constitutionnelle à laquelle il ne
pourrait être fait obstacle qu’en raison d’une disposition expresse contraire de la
Constitution; qu’en l’absence d’une telle disposition, il n’appartient qu’au juge
communautaire, saisi le cas échéant à titre préjudiciel, de contrôler le respect par
une directive communautaire tant des compétences définies par les traités que des
droits fondamentaux garantis par l’article 6 du Traité sur l’Union européenne » [36]. Le
même considérant se retrouve dans une décision du 1er juillet 2004 [37], puis dans
deux décisions du même jour relatives aux données personnelles pour l’une [38] et à la
bioéthique pour l’autre [39]. Le Conseil constitutionnel faisait référence à la CJCE et au
renvoi préjudiciel sans se prononcer sur sa propre compétence pour actionner ledit
recours.
Dans la décision du 27 juillet 2006, il réserve cette action aux juges ordinaires, en 27
donnant pour argument le délai d’un mois qui est le sien pour statuer sur les lois
dont il est saisi. Il s’interdit alors de bénéficier de l’éclairage de la Cour de justice.
Une telle position peut s’expliquer à un double point de vue. En premier lieu, la
Constitution ne donne pas de titre de compétence au Conseil constitutionnel pour
saisir un juge supranational. Dans ce sens, on peut ajouter que l’ordre juridique
constitutionnel étant considéré comme suprême par l’ensemble des juridictions
internes, le Conseil constitutionnel doit pouvoir disposer d’une souveraineté
d’interprétation de la Constitution. Enfin, on peut ajouter que la Constitution
française a dû être révisée pour permettre au Parlement français de saisir la CJCE,
dans le cadre de la Constitution européenne. Le silence était dès lors considéré
comme une absence de capacité juridique, selon la décision du Conseil
constitutionnel du 19 novembre 2004.

En sens inverse, on peut constater que rien n’interdit au Conseil constitutionnel de 28


saisir la CJCE. En l’absence de précision, rien ne semble l’empêcher. Toujours dans
ce sens, le titre XV de la Constitution française, entièrement dédié à la participation
française à l’Union pose une obligation de respect de nos engagements. Dès lors, en
cas de doute sur l’interprétation du droit communautaire, le dialogue
institutionnalisé entre le juge constitutionnel suprême et le juge communautaire
suprême pourrait s’avérer fructueux. L’argument du temps pourrait être réglé soit
par une procédure d’urgence devant la CJCE soit par une suspension de la durée de
l’instance devant la juridiction constitutionnelle, pendant que la CJCE statue.

En rejetant l’idée d’un renvoi préjudiciel devant la CJCE, le Conseil constitutionnel 29


élargit sa capacité d’interprétation. Il s’autorise en e fet à observer si la réserve de
constitutionnalité, qu’il a lui-même énoncée, est respectée ou pas. Dans un souci de
respect du droit communautaire et de la CJCE, il encadre néanmoins cette
compétence. Il a firme en e fet que seule une incompatibilité manifeste d’une loi
avec une directive le conduirait à écarter la loi. Il demande alors aux juridictions
ordinaires de jouer le rôle de juge communautaire de droit commun en saisissant le
cas échéant la CJCE. En a firmant une telle position, le Conseil constitutionnel
admet donc implicitement qu’une incompatibilité non manifeste pourrait se
produire, que dans ce cas, il n’en dirait rien, et que le juge ordinaire ferait ensuite
son travail. Une telle position rend dès lors hypothétique et lointaine la constatation
de non compatibilité. En e fet, il dépendra alors d’un procès, de l’interprétation du
droit que feront les juges de première instance et éventuellement d’appel. Seul le
juge de dernière instance étant tenu de renvoyer la question en cas de doute sur
l’interprétation – pas sur la légalité, sur ce point tout juge étant tenu de renvoyer à la
CJCE – du droit communautaire, le délai entre le doute tu par le juge constitutionnel
et le doute reconnu par le juge ordinaire suprême risque d’être long. Si la CJCE
accepte la théorie de l’acte clair, ce n’est que dans de strictes conditions dans
lesquelles ne semble pas entrer l’abstention totale a firmée par le juge
constitutionnel.
Ainsi, dans la décision ici commentée, il a firme que la loi « n’a pas non plus 30
manifestement méconnu les dispositions du 4 de l’article 6 de la directive du 22 mai
2001 » [40]. Enfin, hors application du droit communautaire, la question ne peut
même pas être posée devant lui. Il répond donc que « contrairement à ce
qu’a firment les requérants, l’article 44 qui figure dans le titre IV de la loi déférée
relatif au dépôt légal, n’a pas pour objet de transposer la directive du 22 mai 2001 ».

Il résulte une grille d’analyse précisée des rapports entre le droit constitutionnel et le 31
droit communautaire. L’identité constitutionnelle de la France prime. Le Conseil
constitutionnel ne s’estime pas compétent pour contrôler la loi par rapport à une
directive sauf en cas de transposition de l’une par l’autre. Il ne s’estime pas
davantage compétent pour saisir la CJCE d’un renvoi préjudiciel. Enfin, il n’exclut
pas de censurer une loi qui méconnaîtrait manifestement une directive dans le cadre
de sa transposition.

Cette grille d’analyse organisée pose de nouvelles questions. Qu’est exactement 32


l’identité constitutionnelle de la France ? Le maintien de la jurisprudence IVG hors
cas d’application du droit communautaire est-il tenable dans une Europe
constitutionnalisée ? Le refus du Conseil constitutionnel de dialoguer avec la CJCE
par le jeu du renvoi préjudiciel est-il juridiquement fondé ? N’est-il pas
juridiquement contestable à la fois au nom des règles relatives au procès équitable et
de la jurisprudence de la CJCE ?

A l’heure où la Cour de justice est des plus vigilantes sur le respect du droit 33
communautaire par les juridictions suprêmes [41], il n’est pas certain que la
jurisprudence du Conseil constitutionnel du 27 juillet 2006 ne doive pas être précisée
rapidement.

Notes

[1] Le projet est déposé au bureau de l’Assemblée nationale le 12 novembre 2003. Elle a
pour objet majeur de transposer la directive européenne du 22 mai 2001, directive
2001/29/ CE du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2001 sur
« l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la
société de l’information ».

[2] Les débats s’exacerbent progressivement sur la question sensible des droits
d’auteurs, l’urgence est finalement déclarée et l’opposition saisit le Conseil
constitutionnel, donnant lieu à la décision ici commentée.

[3] Décision n° 2006-540 DC du 27 juillet 2006, Loi relative aux droits d’auteurs et
droits voisins.

[4] Considérant n° 57. Le dernier alinéa de l’article 21, qui instituait, dans des
conditions imprécises et discriminatoires, une cause d’exonération de la
répression prévue par le reste de cet article à l’encontre de l’édition de logiciels
manifestement destinés à échanger des œuvres sans autorisation.
[5] Considérant n° 60. En raison de la définition imprécise de la notion
d’« interopérabilité », les références à cette notion figurant aux articles 22 et 23 de
la loi déférée, qui exonéraient de responsabilité pénale le contournement des
« mesures techniques de protection » voulues par les auteurs et titulaires de droits
voisins, ainsi que l’altération des éléments d’information relatifs à leur régime de
protection, lorsque de tels actes étaient « réalisés à des fins d’interopérabilité ».

[6] Considérant n° 65. Il juge contraire au principe d’égalité devant la loi pénale,
l’article 24, qui, dans le cas particulier de l’utilisation d’un logiciel d’échanges « pair
à pair », qualifiait de contraventions des actes de reproduction ou de mise à
disposition d’œuvres protégées qui constitueraient des délits de contrefaçon s’ils
étaient commis par tout autre moyen de communication en ligne.

[7] Directive 2001/29/ CE du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2001 sur


« l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la
société de l’information ».

[8] Décision n° 2004-496 DC du 10 juin 2004, Loi sur l’économie numérique.

[9] Pierre-Yves Monjal, La Constitution, toute la Constitution, rien que le droit


communautaire… (Remarques à vif à propos de la décision du Conseil
constitutionnel du 10 juin 2004, n° 2004-496), Les petites a fiches, 12 août 2004
(161), p. 16-22; Jean-Éric Schoettl, Le nouveau régime juridique des la
communication en ligne devant le Conseil constitutionnel, Les petites a fiches, 18
juin 2004 (122), p. 10-21; Loi pour la confiance dans l’économie numérique : le
Conseil constitutionnel a annulé une disposition et émis une réserve
d’interprétation, Semaine juridique (JCP), 2004 (23), p. 1160; Bertrand Mathieu, Le
Conseil constitutionnel conforte la construction européenne en s’appuyant sur les
exigences constitutionnelles nationales, Dalloz, 2004 (25), p. 1739-1740; Paul Cassia,
Le véritable sens de la décision n° 2004-496 du Conseil constitutionnel, Actualité
juridique droit administratif, 2004 (26), p. 1385; Florence Chaltiel, RMC, Le Conseil
constitutionnel au rendez-vous de la Constitution européenne, Les petites a fiches,
13-14 juillet 2004 (140-141), p. 3-7, Philippe Blanchetier, Point de départ du délai de
prescription des délits de presse sur internet : l’occasion manquée, Semaine
juridique (JCP), 2004 (29), p. 1335-1336; Jean-Claude Zarka, Semaine juridique
(JCP), 2004 (29), p. 1332-1335; Dominique Chagnollaud, Watson propage une fausse
nouvelle (après la décision n° 2004-496 DC du 10 juin 2004 du Conseil
constitutionnel), Les petites a fiches, 9 juillet 2004 (137), p. 5-7; Benoît Tabaka,
Censure partielle de la LCEN par le Conseil constitutionnel, Légipresse, 2004 (213),
p. 53; Jacques Arrighi de Casanova, La décision n° 2004-496 DC du 10 juin 2004 et la
hiérarchie des normes, Actualité juridique droit administratif, 2004 (28), p. 1534-
1537. Marie Gautier, Fabrice Melleray, Le refus du Conseil constitutionnel
d’apprécier la constitutionnalité de dispositions législatives transposant une
directive communautaire, Actualité juridique droit administratif, 2004 (28),
p. 1537-1541; Sylvie Brondel, Quand le contrôle du Conseil constitutionnel s’arrête
devant une directive, Actualité juridique droit administratif, 2004 (23), p. 1216
(brève) ; Xavier Magnon, Le Conseil constitutionnel tranche le débat, Journal des
sociétés, 2004 (12), p. 23; Henri Oberdor f, Le Conseil constitutionnel et l’ordre
juridique communautaire : coopération et contrôle (à propos de la décision du
Conseil constitutionnel n°2004-496 du 10 juin 2004 relative à la loi pour la
confiance dans l’économie numérique), Revue du droit public, 2004 (4), p. 869-877;
Jérôme Roux, Le Conseil constitutionnel, le droit communautaire dérivé et la
Constitution, Revue du droit public, 2004 (4), p. 912-933; Anne Levade, Le Conseil
constitutionnel aux prises avec le droit communautaire dérivé, Revue du droit
public, 2004 (4), p. 889-911; Jean-Pierre Camby, Le droit communautaire est-il
soluble dans la Constitution ?, Revue du droit public, 2004 (4), p. 878-888; Olivier
Gohin, Transposition des normes - Constitution. Il est aujourd’hui possible, en
France, d’exciper d’une disposition de l’ordre constitutionnel français pour
invalider, même indirectement, un acte du droit communautaire dérivé, Semaine
juridique (Administration et coll. Terri.), 2004 (40-41), p. 1263-1266; Michel
Verpeaux, Contrôle de la loi transposant une directive communautaire, Droit
administratif, 2004 (8-9), p. 27-29; Révolution, constat et verrou, Actualité
juridique droit administratif, 2004 (28), p. 1497; Bruno Genevois, Le Conseil
constitutionnel et le droit communautaire dérivé, Revue française de droit
administratif, 2003 (4), p. 651-661; Christine Maugue, La décision du Conseil
constitutionnel sur la loi pour la confiance dans l’économie numérique ou la
consécration par le Conseil constitutionnel de la théorie de la directive-écran,
Courrier Juridique des Finances et l’Industrie, 2004 (28), p. 2-6; Jean-Philippe
Kovar, Commentaire des décisions du Conseil constitutionnel du 10 juin et du 1er
juillet 2004 : rapport entre le droit communautaire et le droit national, Revue
trimestrielle de droit européen, 2004 (3), p. 580-597; Damien Chamussy, Le Conseil
constitutionnel, le droit communautaire et la sécurité juridique, Actualité
juridique droit administratif, 2004 (35), p. 1937-1941.

[10] Il en est ainsi des quotidiens Le Monde et Le Figaro notamment.

[11] Jean-Pierre Ra farin était en e fet l’invité du Journal de 20 heures présenté par
Patrick Poivre d’Arvor.

[12] Décision n° 2004-496 DC du 10 juin 2004, Loi sur l’économie numérique,


considérant n° 7.

[13] Décision n° 2006-535 DC du 30 mars 2006, Loi pour l’égalité des chances,
considérant n° 28.

[14] Décision 74-54 DC du 15 janvier 1975, IVG, Rec. p. 19, JCP, 1975, II, 180030, note E.
M. Bey, RDP, 1975, p. 185, note L. Favoreu et L. Philip, D. 1975, Jurisprudence, p. 530,
note L. Hamon, GP, 14 et 15 janvier 1976, Jurisprudence, p. 25, note A. Pellet, AJDA,
1975, p. 134, note J. Rivero, JDI, 1975, p. 249, note D. Ruzie, CDE, 1975, p. 608, note J.
Rideau.

[15] CJCE 15 juillet 1964, Costa c/ ENEL, a f. 6/64, Rec. 1964, p. 1141.26, sur le principe de
primauté, CJCE 5 février 1963, Van Gend en Loos, a f. 26/62, Rec. 1963, p. 3 sur le
principe d’e fet direct.

[16] Rappelons les positions des Cours constitutionnelles italienne et allemande de la


fin des années 1960, début des années 1970. Elles n’admettaient pas le principe de
primauté en l’absence de protection su fisante des droits fondamentaux dans
l’ordre juridique communautaire. Il s’en est suivi une protection jurisprudentielle
par la CJCE, conduisant ainsi les juridictions suprêmes à accepter le principe de
primauté.

[17] Suite à la jurisprudence IVG de 1975 où le juge constitutionnel français décline sa


compétence quant au contrôle de la loi nationale par rapport au traité, cette
mission est revenue aux juges ordinaires. La Cour de cassation exerce cette
mission dès 1975, avec l’arrêt Société des cafés Jacques Vabre. Le Conseil d’État
quant à lui, opère dans un premier temps, une distinction entre la loi antérieure et
la loi postérieure au traité. La première pouvait être écartée au profit d’un traité
mais pas la seconde. La position se défendait par une conception de la séparation
des pouvoirs faisant du juge le serviteur et non le censeur de la loi. Il faut ainsi
attendre 1989 et le fameux arrêt Nicolo pour que le Conseil d’État admette son rôle
plein d’application prioritaire du droit communautaire.

[18] Il s’agissait alors de certaines dispositions relatives à l’Union économique et


monétaire, d’une partie de la politique des visas et d’une partie de la citoyenneté
européenne. La révisionadjonction donna lieu à l’écriture des articles 88-2 et 88-3.
V. sur ce point, F. Chaltiel, Les bases constitutionnelles du droit communautaire,
Mélanges Pactet, Dalloz, 2003, p. 551 et s.

[19] Suite à la décision n° 97- 393 DC du 31 décembre 1997, révision constitutionnelle du


25 janvier 1999, modifiant le titre XV de la Constitution. L’article 88-2 avait alors été
modifié pour tenir compte des extensions de compétences communautaires en
matière de libre circulation des personnes.

[20] Révisant de nouveau l’article 88-2, en indiquant que « la loi fixe les règles relatives
au mandat d’arrêt européen en application des actes pris sur le fondement du
traité sur l’Union européenne ». Loi constitutionnelle n° 2003-267 du 25 mars 2003
relative au mandat d’arrêt européen.

[21] Loi constitutionnelle n° 2005-204 du 1er mars 2005 modifiant le titre XV de la


Constitution.

[22] V. par ex. décision n° 98-400 du 20 mai 1998, Loi organique déterminant les
conditions d’application de l’article 88-3 de la Constitution, JORF, 26 mai 1998, p
8003.

[23] CE, Ass. 22 décembre 1978, Cohn Bendit, Rec. p. 524.

[24] V. F. Chaltiel, La prise de décision dans l’Union européenne, La Documentation


française, 2006.

[25] CJCE, Van Duyn du 4 décembre 1974 (41/74). Les critères sont ceux de règles claires,
précises et inconditionnelles.

[26] Décision du 27 juillet 2006, précitée, considérant n° 28.

[27] Idem, considérant n° 29.

[28] Idem, considérant n° 30.

[29] Idem, considérant n° 31.

[30] Idem, considérant n° 35.

[31] Idem, considérant n° 37.

[32] Idem, considérant n° 62.

[33] Idem, considérant n° 40.

[34] Décision n° 2004-496 DC, 10 juin 2004, Loi pour la confiance dans l’économie
numérique, considérant n° 7.

[35] Décision n° 2004-496 DC, 10 juin 2004, Loi pour la confiance dans l’économie
numérique, considérant n° 7.

[36] Décision n° 2004-496 DC, 10 juin 2004, Loi pour la confiance dans l’économie
numérique, considérant n° 7.

[37] Décision n° 2004-497 DC, 1er juillet 2004, Loi relative aux communications
électroniques et aux services de communication audiovisuelle, considérant n° 18.

[38] Décision n° 2004-499 DC, 29 juillet 2004, Protection des données personnelles,
considérant n° 7.
[39] Décision n° 2004-498 DC, 29 juillet 2004, Loi relative à la bioéthique, considérant n°
4.

[40] Considérant n° 50.

[41] V. dernièrement CJCE, 13 juin 2006, a f. C 173/03, Traghetti del mediterraneo SpA,
en liquidation contre Repubblica italiana. Dans cette décision, la Cour juge
contraire aux exigences communautaires une loi italienne par trop limitative de
l’engagement de la responsabilité de l’État en raison de ses juridictions suprêmes.
Cette jurisprudence est la suite de l’arrêt Köbler qui pose le principe de la
responsabilité de l’État en raison des violations du droit communautaire par une
juridiction suprême. CJCE, 30 septembre 2003, C 224/01, Köbler, Rec., p. I-10239.

Plan
I – LA PRIMAUTÉ ET L’EFFET DIRECT DU DROIT COMMUNAUTAIRE
CONFIRMÉS
A – LA PRIMAUTÉ ET L’EFFET DIRECT DU DROIT COMMUNAUTAIRE, VOLONTÉ DU
POUVOIR CONSTITUANT
B – DES RÉSERVES D’INTERPRÉTATION CONDITIONNÉES PAR LA DIRECTIVE
COMMUNAUTAIRE

II – LA RÉSERVE DE CONSTITUTIONNALITÉ RENFORCÉE


A – L’ÉLARGISSEMENT DE LA RÉSERVE DE CONSTITUTIONNALITÉ
B – L’EXCLUSION DU RENVOI PRÉJUDICIEL PAR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Auteur
Florence Chaltiel
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/12/2008
https://doi.org/10.3917/rfdc.068.0837

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Pour citer cet article

Chaltiel Florence, « Droit constitutionnel et droit communautaire. Nouvelle précision sur


les rapports entre le droit constitutionnel et le droit communautaire La décision du
Conseil constitutionnel du 27 juillet 2006 sur la loi relative aux droits d'auteurs »,
, 2006/4 (n° 68), p. 837-847. DOI :
10.3917/rfdc.068.0837. URL : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-droit-
constitutionnel-2006-4-page-837.htm

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