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B1
Droit De l’Union européenne
L’Union européenne est dotée de la personnalité juridique et dispose, dès lors, d’un
ordre juridique propre, distinct de l’ordre international. Par ailleurs, le droit de l’Union
a un effet direct ou indirect sur la législation des États membres et fait partie
intégrante du système juridique de chaque État membre. L’Union européenne
constitue en soi une source de droit. L’ordre juridique se compose généralement du
droit primaire (les traités et les principes juridiques généraux), du droit secondaire
(fondé sur les traités) et du droit complémentaire.
Bases juridiques
Objectifs
Principes fondamentaux
1. L’appel lancé le 9 mai 1950 par le ministre des affaires étrangères français, Robert
Schuman, peut être considéré comme le point de départ de l’Europe communautaire.
Le choix du charbon et de l’acier était à l’époque hautement symbolique. En effet, au
début des années 50, les charbonnages et la sidérurgie sont des industries
fondamentales et les bases de la puissance d’un pays. Outre l’intérêt économique
évident, la mise en commun des ressources françaises et allemandes
complémentaires devait marquer la fin de l’antagonisme entre ces deux pays. Le 9
mai 1950, Robert Schuman déclarait: «L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans
une construction d’ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant
d’abord une solidarité de fait». C’est sur ce principe que la France, l’Italie,
l’Allemagne et les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ont signé le
traité de Paris, qui assure essentiellement:
Pour réaliser ces objectifs, le traité CEE pose des principes directeurs et délimite le
cadre de l’action législative des institutions communautaires. Il s’agit des politiques
communes: politique agricole commune (articles 38 à 43), politique des transports
(articles 74 et 75), politique commerciale commune (articles 110 à 113).
[4]https://eur-lex.europa.eu/legal-
content/FR/TXT/?qid=1558094778118&uri=CELEX:11965F
Généralités
Les actes juridiques de l’Union sont énumérés à l’article 288 du traité sur le
fonctionnement de l’Union européenne (ci-après «traité FUE»). Ces actes sont les
suivants: le règlement, la directive, la décision, la recommandation et l’avis. Les
institutions de l’Union ne peuvent arrêter de tels actes juridiques que si une
disposition des traités leur en confère la compétence. Le principe d’attribution,
régissant la délimitation des compétences de l’Union, est explicitement consacré à
l’article 5, paragraphe 1, du traité UE. Le traité FUE précise la portée des
compétences de l’Union, en les classant en trois catégories, à savoir les
compétences exclusives (article 3), les compétences partagées (article 4) et les
compétences d’appui (article 6), dans le cadre desquelles l’Union adopte des
mesures destinées à soutenir ou à compléter les politiques des États membres. Les
listes des domaines relevant des trois types de compétences sont clairement établies
par les articles 3, 4 et 6 du traité FUE. Si elles ne disposent pas des pouvoirs d’action
nécessaires pour atteindre un des objectifs établis par les traités, les institutions
peuvent appliquer les dispositions de l’article 352 du traité FUE et adopter ainsi «les
dispositions appropriées».
Les institutions n’adoptent que les instruments juridiques énumérés à l’article 288 du
traité FUE. La seule exception qui demeure concerne les politiques étrangères, de
sécurité et de défense communes qui continuent d’être soumises à des procédures
intergouvernementales. Dans ce domaine, les stratégies communes, les actions
communes et les positions communes sont remplacées par les «orientations
générales» et par les «décisions qui définissent» les actions et les positions à
prendre par l’Union ainsi que les modalités de leur mise en œuvre (article 25 du traité
sur l’Union européenne).
Il existe aussi une série de modes d’action, tels que les recommandations, les
communications ainsi que les actes relatifs à l’organisation et au fonctionnement des
institutions (y compris les accords interinstitutionnels), dont la dénomination, la
structure et les effets juridiques découlent des diverses dispositions des traités ou
des règles arrêtées en application de ceux-ci.
Une hiérarchie des normes du droit dérivé est établie par les articles 289, 290 et 291
du traité FUE entre les actes législatifs, les actes délégués et les actes d’exécution.
Sont définis comme étant des actes législatifs les actes juridiques adoptés
conformément à une procédure législative, ordinaire ou spéciale. En revanche, les
actes délégués sont des actes non législatifs de portée générale qui complètent ou
modifient certains éléments non essentiels de l’acte législatif. Le pouvoir d’adopter
ces actes peut être délégué à la Commission par le législateur (Parlement et
Conseil). L’acte législatif délimite les objectifs, le contenu, la portée et la durée de la
délégation de pouvoir, ainsi que, le cas échéant, des procédures d’urgence. Par
ailleurs, le législateur fixe les conditions auxquelles la délégation est soumise, qui
peuvent être le droit de révocation de la délégation, d’une part, et le droit d’exprimer
des objections, d’autre part.
a. Le règlement
Le règlement vise à assurer l’application uniforme du droit de l’Union dans tous les
États membres. Il a aussi pour conséquence de rendre inapplicables les normes
nationales incompatibles avec les clauses matérielles qu’il contient.
b. La directive
La directive lie les États membres destinataires (un, plusieurs ou l’ensemble de ceux-
ci) quant au résultat à atteindre, mais leur laisse le choix de la forme et des moyens.
Le législateur national doit adopter un acte de transposition (aussi appelé «mesure
nationale d’exécution») en droit interne qui adapte la législation nationale au regard
des objectifs définis dans la directive. Fondamentalement, le citoyen ne se voit
conférer des droits et imposer des obligations qu’une fois adopté l’acte de
transposition. Les États membres disposent, pour la transposition, d’une marge de
manœuvre leur permettant de tenir compte des spécificités nationales. La
transposition doit s’effectuer dans le délai fixé par la directive. En transposant les
directives, les États membres sont tenus d’assurer l’effet utile du droit de l’Union,
selon le principe de coopération loyale consacré à l’article 4, paragraphe 3, du traité
sur l’Union européenne.
La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu’elle désigne des
destinataires (États membres, personnes physiques ou personnes morales), elle
n’est obligatoire que pour ceux-ci. Elle sert à régler des situations concrètes propres
à des destinataires particuliers. Un particulier ne peut faire valoir des droits accordés
par une décision adressée à un État membre que si ce dernier a adopté un acte de
transposition. Les décisions peuvent être directement applicables dans les mêmes
conditions qu’une directive.
Les recommandations et les avis ne créent aucun droit ni aucune obligation à leurs
destinataires, mais ils peuvent fournir des indications sur l’interprétation et le contenu
du droit de l’Union.
Aux termes de l’article 14, paragraphe 1, du traité sur l’Union européenne, «le
Parlement européen exerce, conjointement avec le Conseil, les fonctions législative
[selon la procédure législative ordinaire] et budgétaire [selon la procédure législative
spéciale au titre de l’article 314 du traité FUE]». Par ailleurs, le Parlement européen
agit pour la simplification de la procédure législative, l’amélioration de la qualité
rédactionnelle des textes normatifs et l’application de sanctions plus efficaces à
l’encontre des États membres qui ne respectent pas le droit de l’Union. Le
programme annuel et le programme législatif de la Commission présentent les
grandes priorités politiques de la Commission et recense les mesures concrètes,
législatives ou non législatives, visant à mettre en œuvre ces priorités. Le Parlement
participe réellement à la réalisation de nouveaux textes législatifs, car il examine le
programme de travail annuel de la Commission et indique quels actes seraient
opportuns.
Le Conseil ne compte aucun membre fixe : il réunit les ministres de chaque État
membre en fonction du sujet traité. Ceux-ci siègent dans l’une des dix formations
compétentes par domaine d’activité (Agriculture et pêche, Affaires économiques et
financières, Justice et affaires intérieures…).
Le Conseil des Affaires générales assure la cohérence des travaux des différentes
formations du Conseil.
Les décisions sont prises en son sein selon trois modes de scrutins : unanimité,
majorité simple, majorité qualifiée, ce dernier étant le mode de vote habituel dans le
cadre de la procédure législative ordinaire.
le Conseil européen qui réunit des chefs d’État et/ou de gouvernement des
pays membres de l’UE ;
le Conseil de l’Europe qui est une organisation tout à fait distincte de l’Union
européenne.
Seul le "Conseil Affaires étrangères" est doté, depuis la mise en œuvre du traité de
Lisbonne, d’un président permanent : le Haut représentant de l’Union pour les
affaires étrangères et la politique de sécurité.
Afin de rationaliser les activités du Conseil, la présidence est en fait assurée par des
groupes prédéterminés de trois États membres (les trios). Ainsi, durant 18 mois, les
trois États qui vont successivement exercer la présidence élaborent un programme
commun qui assure une continuité dans l’action.
Rôle: voix des États membres de l’UE, adopte la législation et coordonne les
politiques de l’UE
Membres: ministres nationaux de chaque pays de l’UE, en fonction des
domaines politiques traités
Président: chaque pays de l’UE exerce la présidence tournante pour une
durée de 6 mois
Création: 1958 (en tant que «Conseil des Communautés européennes»)
Siège: Bruxelles (Belgique)
.
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Droit De l’Union européenne
La Commission européenne
La durée du mandat de la Commission est de cinq ans, pour la faire coïncider avec
la durée de la législature du Parlement européen.
La Commission est la seule institution européenne qui présente des textes législatifs
pour adoption par le Parlement et le Conseil. Ces textes poursuivent différents
objectifs:
protéger les intérêts de l'UE et des citoyens européens dans des domaines
qui ne peuvent être traités efficacement à l'échelon national;
établir des dispositions techniques sur la base de consultations d'experts et de
citoyens.
Composition
La gestion courante des affaires de la Commission est assurée par les membres de
son personnel (juristes, économistes, etc.), qui est organisé en services appelés
«directions générales» (DG). Chaque DG est responsable d'un domaine d'action
spécifique.
Nomination du président
Le candidat est proposé par les chefs d'État et de gouvernement réunis au sein du
Conseil européen, en tenant compte des résultats des élections du Parlement
européen. Pour être élu, le candidat doit être approuvé par la majorité des députés
européens.
Formation de l'équipe
Planification stratégique
Les décisions sont prises en collège. Tous les commissaires pèsent du même poids
dans le processus décisionnel et sont tous autant responsables des décisions
adoptées. Ils ne disposent d’aucun pouvoir de décision individuelle, sauf en cas
d’autorisation accordée dans certaines situations.
La direction générale concernée (gérée par un directeur général qui rend compte
au commissaire compétent) prend alors le relais. Sa tâche consiste, le plus souvent,
à préparer des projets de propositions législatives.
Ces propositions sont ensuite présentées aux commissaires, qui les adoptent ou non
lors de leurs réunions hebdomadaires. Une fois adoptées, ces propositions
deviennent officielles; elles sont transmises au Conseil et au Parlement pour l'étape
suivante de la procédure législative des institutions européennes.
Faites-vous entendre
Si vous souhaitez faire part de votre point de vue sur les politiques de l'UE,
proposer des modifications ou suggérer de nouveaux textes de loi, plusieurs choix
s'offrent à vous:
veille au respect, par les États membres, des obligations qui découlent des
traités ;
Elle constitue ainsi l’autorité judiciaire de l’UE et veille, en collaboration avec les
juridictions des États membres, à l’application et à l’interprétation uniforme du droit
de l’Union.
Des tribunaux spécialisés peuvent être créés par le Parlement et le Conseil. Adjoints
au Tribunal, ils sont chargés en première instance de certains recours dans des
domaines spécifiques.
Les décisions de la CJUE sont obligatoires et exécutoires sur le territoire des
États membres. La CJUE est compétente pour les recours initiés par les États ou
les institutions européennes. Le Tribunal est chargé en première instance de tous les
recours intentés par des personnes physiques ou morales ainsi que des recours
formés contre des décisions des tribunaux spécialisés. Ses décisions peuvent faire
l’objet d’un pourvoi en cassation auprès de la CJUE, mais limité aux questions de
droit.
Rôle
Membres:
o Cour de justice: un juge par État membre et 11 avocats généraux
o Tribunal: 47 juges. En 2019, leur nombre sera porté à 56 (2 juges par
État membre).
Création: 1952
Siège: Luxembourg
Site web: Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)
Elle peut également, dans certaines circonstances, être saisie par des particuliers,
des entreprises ou des organisations souhaitant intenter une action contre une
institution de l'UE lorsqu’ils estiment qu'elle a porté atteinte à votre leurs droits.
La CJUE rend des arrêts dans les affaires qui lui sont soumises. Son activité consiste
notamment à:
Composition
Les juges et les avocats généraux sont désignés d'un commun accord par les
États membres, pour un mandat renouvelable de six ans. Dans chaque juridiction,
les juges désignent parmi eux un président pour un mandat renouvelable de
trois ans.
Étape écrite
o Les parties présentent des déclarations écrites à la Cour. Les autorités
nationales, les institutions de l'UE et, dans certains cas, des
particuliers, peuvent également envoyer des observations.
o Toutes ces informations sont résumées par le juge rapporteur, puis
examinées lors de la réunion générale des juges et des avocats
généraux, qui décide:
o
du nombre de juges assignés à l’affaire: 3, 5 ou 15 (soit
l'ensemble de la Cour), selon l'importance et la complexité de
l'affaire. La plupart des affaires sont entendues par cinq juges. Il
est très rare que la Cour statue en plénière sur une affaire;
si une audience (étape orale) doit être tenue et si l'avocat
général doit rendre des conclusions.
Étape orale: audience publique
o Les avocats des deux parties exposent leurs arguments aux juges et à
l'avocat général, qui peuvent les interroger.
o Si la Cour a estimé que l'avocat général devait rendre des conclusions,
celles-ci sont transmises quelques semaines après l'audience.
o À l'issue de cette procédure, les juges délibèrent et rendent leur
décision.
La procédure d'audience au Tribunal est similaire, si ce n'est que la plupart
des affaires sont traitées par trois juges et que les avocats généraux ne
remettent pas de conclusions.
La CJUE et vous
Si, en tant que particulier ou entreprise, vous avez subi un dommage à la suite de
l'action ou de l'inaction d'une institution de l'UE ou de son personnel, vous
pouvez saisir la Cour de justice:
Si vous estimez que les autorités d'un pays ont enfreint la législation de l'UE, vous
devez suivre la procédure de recours officielle.
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Droit De l’Union européenne
Le Parlement européen
Depuis 1979, les députés européens sont élus tous les cinq ans au suffrage
universel direct.
Les modes de scrutin varient donc selon les pays. Les élections se déroulent :
Toutefois, des règles communes s’appliquent partout : scrutin universel direct, libre
et secret, droit de vote à 18 ans, sauf en Autriche (16 ans), égalité entre femmes et
hommes. En Belgique, en Grèce et au Luxembourg, le vote est obligatoire.
Par ailleurs, le mandat de député européen est incompatible avec toute autre
fonction dans les institutions européennes. Un député européen ne peut pas non
plus être membre de son gouvernement national ou membre de son parlement
national.
Le traité de Lisbonne a fixé un seuil minimum de six députés par État membre. La
répartition du nombre de sièges par pays obéit ensuite au principe de
Eclairage
705 députés européens après le Brexit
Après les élections de 2014, parmi les pays ayant le plus grand nombre de députés
(en raison de leur poids démographique),
la France de 74,
le Royaume-Uni de 73,
l’Italie de 73.
Les plus petits pays, Malte, Chypre, le Luxembourg et l’Estonie ont élu 6 députés
chacun.
Séance 6
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Droit De l’Union européenne
En bref
Elle fixe les taux d'intérêt auxquels elle prête aux banques commerciales de
la zone euro, ce qui permet de contrôler la masse monétaire et l'inflation.
Elle gère les réserves de devises étrangères de la zone euro ainsi que
l'achat ou la vente de devises pour équilibrer les taux de change.
Elle garantit une surveillance appropriée des institutions et marchés
financiers par les autorités nationales, ainsi que le bon fonctionnement des
systèmes de paiement.
Elle assure la sécurité et la solidité du système bancaire européen.
Elle autorise la production de billets en euros par les pays de la zone euro.
Elle surveille l'évolution des prix et évalue les risques qui pèsent sur la
stabilité des prix.
Composition
La BCE travaille en collaboration avec les banques centrales nationales de tous les
pays de l’UE. Ensemble, elles forment le Système européen de banques centrales.
Elle dirige la coopération entre les banques centrales au sein de la zone euro
(l'eurosystème).