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Introduction
Qu'est-ce que la responsabilité ? C'est une question importante d'un point de vue pratique car dans
cette matière, la personne est au cœur de la réflexion juridique.
D'un point de vue théorique, elle se résume à l'interrogation essentielle :
une victime doit-elle obtenir réparation parce qu'elle subit un dommage ? Ou bien parce qu'une
autre est personne est responsable ?
On reconnaît traditionnellement 3 fonctions à la RC :
• L'indemnisation du préjudice souffert par la victime ( rétablir l'équilibre disparu entre les
membres du groupes. ( voir projet de réforme 13 mars 2017 cette valeur est toujours
présente et renforcée ), elle place à son sommet les intérêts protégés des victimes de
dommages corporels.
• Rôle normatif, c'est une peine privée, c'est une fonction morale également dissuasive,
rattachée à ce droit. C'est une survivance de l'origine de la responsabilité qui est née dans le
domaine pénal. Le projet de réforme enrichit cette fonction normative de la RC, il propose
concrètement 3 points :
1/ Rappel du fondement 1 er de la faute
2/ instaure une amende civile ( nouveauté pour éviter les fautes lucratives )
3/ responsabilise la victime via une obligation de minimiser son dommage.
• Fonction de prévention, recours plus fréquent et marqué au principe de précaution.
( toujours très présente dans le projet de réforme ) création de l'action de cessation de
l'illicite et prise en charge des dépenses préventives.
Dans une première approche, la RC est l'obligation de réparer le dommage causé à autrui, c'est
une RC délictuelle ou quasi-délictuelle.
Le délit est l'acte volontaire ayant causé un dommage, le quasi-délit est l'acte involontaire ayant
causé le dommage, le régime juridique est identique.
Cette définition permet de distinguer la RC des autres de la responsabilité d'autre type,
comme la responsabilité pénale qui vise à sanctionner l'auteur d'une infraction, la RC n'a que
vocation à indemniser la victime du préjudice. Toutefois l'amende civile tend à rapprocher la RC
et la responsabilité pénale.
Ce n'est pas non plus une responsabilité administrative car on ne s'intéresse qu'au rapport
entre personnes privées. Nuances avec la loi Kouchner activée dans le contentieux administratif et
privé ( responsabilité médicale ).
Ce n'est pas non plus une responsabilité déontologique, elle est disciplinaire et spécifique,
destinée à réprimer des manquements à la déontologie d'une profession organisée en Ordre
( sanction disciplinaire ordre avocat ou ordre des avocats )
Ce n'est pas non plus une responsabilité morale, cette dernière est du ressort de chacun et ne peut
donc avoir de sanction par le droit d'un manquement.
Le concept de responsabilité est universelle, elle touche tous les secteurs de l'activité
humaine, c'est le corollaire autant que la contrepartie de notre liberté. Cette notion juridique est
très ancienne voire la plus ancienne, elle connaît des règles qui lui sont propres dans chaque
civilisation, et l'idée selon laquelle l'auteur d'un dommage doit en répondre est ancrée en chacun de
nous. « responderer »qui signifie « se porter garant ».
L'histoire et définition :
Code hammurabi Le Code de Hammurabi est un texte juridique babylonien daté d'environ 1750
av. J. -C. , à ce jour le plus complet des codes de lois connus de la Mésopotamie antique.
La casuistique fut utilisée comme une méthode de recherche adoptée dans l'enseignement
de la religion et de la psychologie en vue d'inculquer un code moral. Elle fut également adoptée
pour l'étude de faits particuliers afin d'aboutir au dégagement de lois générales.
La théoerie générale de la RC est assez récente dans le droit français, pendant longtemps,
elle reposait sur la seul casuistique. ( Etude des cas ).
Les canonistes vont être parmi les premiers à poser les jalons de ce qui deviendrait une
théorie de la responsabilité. Entre le 11e et le 12 e siècles, ils passeront pas la relecture des textes
fondateurs romains et l'adapteront à la morale française. Ils ont fait de la faute, assimilée à l'époque
au pécher la notion centrale de la responsabilité et ce sera le cas jusqu'à la fin du 19 e siècle.
La réforme par ordonnance du 10 février 2016 fait que nous trouverons notre matière dans
le titre 3 et plus précisément le sous-titre II, Titre III « Des sources d’obligations », sous-titre II « La
responsabilité extracontractuelle ».
Et encore plus précisément dans les art 1240 et suivant du C. civ, ( anciennement 1382 c.civ )
1240 (anct 1382) : « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé, à le réparer »
En 1804 et ce sera le cas jusqu’au 20ème siècle, toute la matière tiens en 5 articles.
En particulier : Art 1240 relatif au fait personnel et Art 1242 au relatif au fait des choses et au fait
d'autrui . Tout repose sur la notion de faute.
Celui qui commet une faute causant un dommage en est responsable et le système va se
complexifier d'autant plus dans le contexte actuel des nouvelles technologies.
Le droit commun de la RC figure dans quelques articles du code civil et au-delà de ces
textes, s'est développé tout un système de responsabilité spécial et très souvent, ils figurent en
dehors du code civil. A présent une bonne part du droit de la responsabilité civil se trouve donc
principalement en dehors du code.
Ces évolutions ont conduit à 3 vagues successives de réforme très importantes pour le DRC,
→ Ordonnance du 10 février 2016, elle ne fait que modifier la numérotation des articles.
→ loi du 08/08/2016 consacre la réparation du préjudice écologique et est inscrite à l'art 1246 du
C.civ.
→ Projet de réforme du 13 mars 2017, il propose une consolidation des acquis jurisprudentiels et
comporte quelques innovations ( amende civile, minimisation du dommage …)
A l'époque, un constat s'impose, le système est défaillant, deux solutions sont alors
possibles, soit on interprète les textes du code soit on sort du code. C'est la 1ere solution qui sera
choisie.
Un nouveau besoin apparaît et les règles existantes montrent leur limites, soit on les transforme,
soit on en créé de nouvelles. Le raisonnement est toujours le même. Une idée révolutionnaire
émerge alors : pourquoi ne pas élaboré un système qui ne reposerait pas sur la faute?
Jusqu'à la fin du XIX e siècle, tout le code se fonde sur la faute et certains pensent qu'il est
possible de se baser sur de nouveaux fondements délestés de la faute.
Ex : l'entrepreneur qui met en circulation une chose dangereuse ou potentiellement dangereuse, cela
créé un risque pour les tiers. L'entrepreneur, en contrepartie de ce risque, va devoir assumer ce
risque. Et c'est sur ce fondement que vont naître les théories du risques, ( Salleilles et Josserand
1896 ) elles vont servir de fondement à la RC du fait des choses.
Pour compenser ce risque, la théorie de la garantie, pensée par Boris Starck en 1947 pour
lui, le rapport faute et risque se place dans la perspective de l'auteur, il propose de se placer du coté
de la victime, ainsi, elle a droit à titre de garantie à la réparation de toute atteinte à sa personne ou à
son patrimoine et dans ce cas, il n'y a pas de faute à exiger du responsable. En revanche, pour les
autres dommages, comme les dommages moraux ou économiques, ils ne sont pas garantis.La
victime ne pourra pour ces dommages obtenir la réparation que s'il y a une faute.
A la fin du Xxe siècle, on analyse l'apparition de nouveaux risques, d'une autre échelle et
d'une autre nature que ceux connus jusque là. écologique, biologique...Ils se développent à l'échelle
collective, voir nationale ou planétaire.
Ces nouveaux risques sont appelés risques majeurs et ils marquent une rupture dans l'ordre
d'appréhension de la problématique et qui nous fait passer de l'ère du machinisme à l'ère actuelle.
C'est un droit déclaratoire qui s'adresse aux seuls états en droit international de
l'environnement mais elle va s'adresser à tous et dans tous les secteurs du droit quasiment. ( santé,
consommation, droit du travail …)
Il n'est pas un nouveau fondement du droit de la RC, c'est un principe quasiment
incontournable et il interroge notamment une possible nouvelle vocation de la RC, à savoir
l'anticipation des dommages.
A partir du moment où la faute n'est plus le seul fondement de la RC, on va rencontrer deux
grands types de RC, la RC pour faute et les RC sans faute.
( Fait générateur = constantes )+( Lien causal + dommage ( préjudice ) = constantes )
– fait personnel
– fait des choses
– fait d'autrui ...
Ce sont des conditions essentielles de la RC et dont l'étude est la même quelque soit le type
de responsabilité envisagée. La victime doit prouver l'existence d'un préjudice, d'un lien de
causalité et d'un fait générateur. De toutes ces conditions, la causalité est sans doute celle qui pose
le plus de difficulté.
Chapitre I : Le préjudice
Elle est la condition à la fois la plus évidente mais aussi la plus essentielle sans qu'on en
trouve de définition dans le code civil. Dans le silence de la loi, c'est la JP qui nous éclaire Civ. 2e,
28 oct. 1954 « le propre de la RC est de rétablir aussi exactement que possible l'équilibre détruit
pas le dommage et de replacer la victime au dépens du responsable dans l'état où elle se serait
trouver si l'acte dommageable n'avait pas eu lieu. » Cette solution issue de la doctrine reprise pas la
C.cass qui sera reprise par toutes les autres chambres.
Elle éclaire la notion de préjudices en lui fixant une limite fonctionnelle. Elle implique un
principe très net, pas d'action en procédure civile sans préjudice à réparer, pas de préjudice, pas de
responsabilité civile.
Si la victime ne peut pas établir son préjudice, elle ne peut en demander réparation, mais il
existe quelques exceptions à ce principe, on peut notamment citer : les atteintes à la propriété, au
droit de la personnalité, aux atteintes de la propriété littéraire et artistique, au droit au consentement
Par faveur pour les victimes, l'histoire de la RC dès 1804 est l'histoire d'une dissolution continue
des qualités requises du préjudice pour ouvrir droit à réparation.
Pour être réparable, le préjudice doit être personnel à celui qui l'invoque, la victime peut-être
une personne physique que morale.
Dans le cadre d'un accident par exemple, une personne victime d'un accident, les proches impactés
seront des victimes par ricochet. Ce préjudice est-il réparable ?
La réponse est positive car on considère en droit que ce préjudice par ricochet leur est bien
personnel.
Si le dommage avait été fatal à la victime, son droit d'action aurait été transmis à ses ayants droit.
On peut distinguer 2 hypothèses :
→ Le dommage collectif est constitué par la somme des dommages individuels ( exemple
regroupement de particuliers en association )
→ Le dommage collectif est différent de la somme des dommages individuels, c'est une action de
groupement.
L'action de groupement a été accepté en premier lieu pour les syndicats pour tous les faits portant
un préjudice direct ou indirect à l'intérêt collectif de la profession.
Ensuite cette possibilité a été étendue par la suite par différentes lois à différents ordre
professionnels.
Cass. ch. réunies 5 avril 1913
Puis elle a été étendue à certaines association en cas d'infractions bien spécifiques :
Association de lutte contre les violences sexuelles par exemple
En l'absence de texte autorisant l'action juridique, elle sera rejetée d'emblée et l'association devra
démontrer que l'association subit un préjudice personnel distinct du préjudice social.
La loi du 18 janvier 1992 accorde une action en représentation conjointe ( art L 622-1 seq )
c'est une exception au principe selon lequel nul ne plaide par procureur. La possibilité d'une action
de groupe s'est peu à peu élargie au fil des lois successives.
C'est la loi du 17 mars 2014 qui introduit l'action de groupe pour les litiges dont les dommages
matériels opposant les consommateurs et les professionnels.
La loi du 26 janvier 2016 a étendu le principe à la santé , la loi du 18 novembre 2016 l'action de
groupe est permise en matière environnementale, de discrimination et protection des données à
caractère personnel.
C'est un caractère traditionnel qui implique que tout dommage n'est pas réparable, le
préjudice ne sera réparable que dans la mesure où il existe réellement et dans la mesure où il a été
directement causé par le fait générateur.
Le caractère du préjudice est davantage du ressort du lien de causalité.
Il nous reste l'exigence de certitude, elle est logique et utile, pour éviter de voir des victimes
évoquer tout et n'importe quoi et par conséquence l'enrichissement individuel.
→ Le dommage dont on demande la réparation peut-être déjà réalisé
→ Le dommage invoqué » par la victime n'est pas encore réalisé, on dit qu'il est futur.
3 critères :
Civ. 1re, 27 mars 2001, no 98-20.007 « un risque futile et certain ne suffit pas à caractériser la
perte certaine d'une chance, le préjudice en résultant étant purement éventuel ».
Sauf que le risque peut tout à fait être à l'origine d'un préjudice actuel et certain qui lui est
réparable .
La C.cass admet l'indemnisation du préjudice d'anxiété ou d'angoisse induit par la conscience d'un
danger pour la personne exposé à un risque certain et grave de dommage.
→ Ouvre droit à indemnisation l'anxiété provoquée par le risque d'aggravation d'une maladie
évolutive, c'est cette angoisse qui est à l'origine de l'invention prétorienne du préjudice spécifique
de contamination par le virus du VIH ou par le virus de l'hépatite C.
→ Nomenclature Dintilhac a opportunément élargit le champ de ce préjudice à toutes les
pathologies incurables évolutives. La réparation du préjudice d'anxiété suppose d'établir en quoi ce
préjudice est distinct du déficit fonctionnel permanent et des souffrances endurées qui sont déjà
indemnisées en conséquence.
2) Le préjudice virtuel
Le préjudice virtuel est un préjudice futur cependant, il est en germe dans la situation
présente, cela signifie qu'il existe en puissance dans l'acte qui est incriminé. C'est un préjudice qui
est réparable.
Ex : une personne est victime d'un accident qui réduit sa capacité de travail et subit une incapacité,
dans l'avenir, elle subira un préjudice économique lié à la perte de ses revenus, c'est un préjudice
futur et il est en germe dans la situation présente et il est d'ors et déjà estimable.
Autre ex : intervention ratée, elle considère qu'il y a un préjudice dans la réticence qu'elle aurait si
elle devait subir d'autres interventions chirurgicales au cours de sa vie.
3) Le préjudice éventuel
C'est un préjudice futur, il ne présente aucun lien avec la situation présente, le préjudice
éventuel ne sera pas réparé.
La différence entre préjudice virtuel et préjudice éventuel est parfois très subtil, en la matière les
juges du fond ont un pouvoir souverain d'appréciation et se fera au cas par cas. La C.Cass va
contrôler leur qualification juridique donnée par le juge du fond au préjudice.
Pour la C.Cass le fait d'être soumis à un risque qui ne s'est pas réalisé présente un caractère éventuel
est donc non réparable.
Dans cet hypothèse, nous avons un fait générateur et un dommage avéré, cependant, il
n'existe pas de lien de causalité entre les deux. Normalement, aucune réparation n'est due, parfois,
cependant, le fait de ne pas avoir de réparation s'avère choquant. D'où la création de la théorie de la
perte de chance, qui est à la croisée du préjudice et du lien de causalité.
Ex : étudiant prépare un examen d'entrée, il est victime d'un accident de la circulation quelques jours avant,
il va évoquer le fait que l'accident l'a privé de devenir avocat, mais rien n'indique qu'il aurait eu ou qu'il
aurait poursuivi, aussi cela ne permettra pas d'obtenir une réparation du préjudice virtuel mais
éventuellement pour la perte de chance.
→ La perte de chance peut se définir par la perte de la probabilité d'un événement favorable, 2
conditions sont exigées, une chance sérieuse et que cette chance ait été perdue.
Par ex : perte de chance d'une évolution favorable professionnel, perte de chance de survie, perte de chance
de gagner un procès, perte de chance d'éviter les séquelles ( maintien par le médecin d'un diagnostique
erroné )
Cass. 1ère civ., 9 avril 2002 : D. 2002.1469
l’article 1238 : « Seule constitue une perte de chance réparable, la disparition actuelle et certaine
d’une éventualité favorable.
Ce préjudice doit être mesuré à la chance perdue et ne peut être égal à l’avantage qu’aurait
procuré cette chance si elle s’était réalisée
Arrêt « Perruche » 17 novembre 2000, est-ce que la naissance peut constitué un préjudice
réparable ? « infans conceptus »
fin 29/01/2021
La naissance d'un enfant non-désiré était traditionnellement considéré comme non-
indemnisable, c'est l'hypothèse de l'IVG qui ne fonctionne pas => personne n'est responsable.
Une exception était admise en cas de naissance avec handicap et le droit considérait un préjudice
pour les parents.
Dans le cas de l'arrêt « Perruche » se pose la question de la naissance peut-elle constituer un
préjudice pour l'enfant lui-même ? Les juges considéraient qu'il ne peut pas y avoir de perte de
chance de « ne pas être né ».
L'évolution de la JP en seulement 2ans, la C.cass rend 5 arrêts qui vont tous dans le sens du
préjudice de ne pas être né.
Cette évolution, suivie de l'opinion publique a poussé le législateur a été contraint d'agir loi 04 mars
2002 appelée loi Kouchner, relative au droits des malades et à la qualité du système de santé.
Art 1 nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du fait de sa seule naissance
• CEDH, 6 oct. 2005 condamne la France parce que ce dispositif était applicable aux procédures en
cours. Elle y voit une atteinte à la protection des biens
•24 janvier 2006 1ère civ cass qui fait application de cette grille de décision
•Conseil d’Etat, le 24 février 2006 idem
•C. conc., 9 nov. 2006 l'arrêt Perruche a eu un retentissement spectaculaire sur les primes d'assurances,
au point que la profession ( échographe ) s'en est plaint devant le conseil de la concurrence qui
reconnaît qu'il y a un marché pertinent et spécifique donc il n'y a pas d'abus.
Cette condition n'est pas systématiquement reprise dans la JP, la RC permet la réparation
d'un dommage, d'une atteinte à un droit , par conséquent, la règle de RC ne doit pas permettre
indirectement de consacrer ou protéger des situations irrégulières, illicites ou contraire à l'ordre
public et aux bonnes moeurses.
Pendant longtemps, on a estimé que la victime pour obtenir réparation devait bénéficier d'un intérêt
juridique légitimement protégé. Ce qui implique à contrario, que certaines victimes se voient
privées de leur droit à réparation.
L'exemple le plus célèbre concerne l'action des concubins, hypothèse : un homme victime
d'un accident décède, sa compagne demande réparation de son préjudice morale en tant que victime
par ricochet. Pendant très longtemps, cette action était refusée car elle ne justifiait pas d'un lien de
droit avec la victime directe. Il va falloir attendre les années 70 pour que la JP tourne :
Cass. civ., 2 février 1931
•Ch. mixte Dangereux du 27 février 1970 : l'exigence d'un lien de droit entre la victime par ricochet et
la victime directe disparaît.
Certains analystes en on déduit l'abandon de légitimité du préjudice si ce n'est qu'un certain nombre
de décisions font preuve de la survivance de ce principe de légitimité :
•Cass. 2e civ., 24 janvier 2002 : RTD civ. 2002.306 ; JCP 2002, II, 10118 : personne qui demandait
réparation de sa perte de salaire, sauf qu'elle travaillait au noir, elle demandait donc réparation de
revenus illicites.
•Cass. 1ère civ., 23 nov. 2004 : RLDC 2005/17, n° 684, note Jérôme Julien : la cliente d'un avocat se
plaint d'un défaut d'information dû à l'impossibilité de se pourvoir en cassation hors le pourvoi aurait
été abusif, la C.cass décide que le préjudice invoqué n'est donc pas indemnisable.
•Cass. 2e civ., 22 févr. 2007 un joueur interdit de casino et s'y rend malgré cela, il gagne mais le
casino refuse de le paye, les juges décident que le paiement n'est pas dû au joueur puisqu'il découle
d'un contrat de jeu nul du fait de l'interdiction.
Le préjudice correspond au résultat juridique de l'atteinte aux intérêts protégés d'une personne.
Les intérêts lésés sont de natures différentes, le droit reconnaît différent type de préjudice.
– Préjudice matériel ou patrimonial
– Préjudice extra-patrimonial ou moral
– Préjudice corporel de nature mixte qui regroupe les 2 précédents
Dans l'hypothèse du gain manqué, on est face à une personne qui a la certitude de faire des
gains déterminés et cette perspective disparaît à la suite du fait dommageable.
Civ. 2e, 19 nov. 1980 , une terre agricole dont le rendement se voit amoindrit en raison de
l'implantation d'une usine polluante.
Il peut résulter d'une atteinte à un bien ou d'une atteinte à la personne ( frais médicaux, un état
végétatif qui serait à l'origine d'un coût majeur etc ), c'est un préjudice à la personne qui entraîne
des répercussions économiques.
Il sont aujourd'hui très nombreux, ils ne résultent pas d'une atteinte au patrimoine de la
victime. Le principal d'entre eux, c'est le préjudice moral. La question même de la réparation de ce
préjudice a été très discuté en doctrine, certains auteurs comme Josserand, Paul Esmein sont à noté.
Aujourd'hui, ce principe de l'indemnisation de préjudice moral est admis, notamment dans un arrêt
des chambres réunies Chambres réunies 25 juin 1833.
A travers la réparation du préjudice moral, on vise la réparation des atteintes aux intérêts liés
à la personnalité de la victime. On vise typiquement, les atteintes à l'honneur, au respect de la vie
privée, à l'affection que les victimes portent à leur proche.
Aucune condition particulière n'est exigée quant à sa gravité ou à sa consistance.
Il est de JP constante depuis l'arrêt de la Ch Mixte C.Cass 30 avril 1976, que le droit à
réparation résultant d'un préjudice moral éprouvé par la victime se transmet à son décès à ses héritiers. La cour
de Cass, reconnaît la possibilité à la personne morale d'invoquer un préjudice moral.
Cass. com. 15 mai 2012, n°11-10278 ;
Civ. 1re, 6 déc. 2007, no 06-19.301, JCP 2008. I. 125, nos 3 et 15, obs Ph. Stoffel-Munck
Ce préjudice répare l'atteinte à l'intégrité physique ou morale de la personne ainsi que les
conséquences de cette atteinte sur son patrimoine.
– Le prix de la douleur ou pretium doloris qui est une variété de préjudice moral. Le prix de la
douleur est destiné à indemniser le préjudice moral, causé par la souffrance qu'à éprouvé la
victime jusqu'à sa consolidation. C'est le plus connu des préjudices moraux occasionnés par
un dommage corporel.
– Le « prix de la beauté » ( préjudice esthétique ) indemnise le préjudice esthétique résultant
de l'atteinte portée à l'harmonie physique de la victime, qui ne se réduit pas à son visage.
Il vise les désagréments occasionnés par l'altération de l'apparence physique de la
victime ( hématomes, lésions cutanées, troubles de la voix ou de l'élocution, port d'un
appareillage visible, anomalie dans la posture ou la démarche etc...). Ce préjudice est
indemnisé de façon distincte du déficit fonctionnel. Il pourrait se doubler d'éléments
patrimoniaux si la victime avec été par exemple une actrice.
– Le préjudice d'agrément fait l'objet d'une double conception : étroite et large
→ Selon une conception étroite, le préjudice d'agrément désigne la privation pour la
victime de la possibilité d'exercer une activité particulière ( d'ordre sportif ou culturel
notamment ) dans laquelle elle avait atteint un certain niveau. La victime doit établir la
preuve spécifique de cette privation dans son existence.
Selon certains auteurs, il s'agit d'une conception élitiste ( selon le mot de Geneviève Viney ).
Elle a été ensuite supplantée dans la JP par une conception large.
→ Selon une conception large, le préjudice d'agrément est défini comme la perte des « joies
légitimes que l'on peut attendre de l'existence » en général. ( Crim 2 juin 1964, n° 63-
93.154 )
–
NB :
MAIS un revirement de JP est intervenu le 28 mai 2009 et en revient à une conception étroite du
préjudice d'agrément : les juges ne retiennent que la privation d'une activité spéciale.
Dorénavant, « la réparation du poste de préjudice personnel distinct // dénommé préjudice
d'agrément // vise exclusivement l'indemnisation du préjudice lié à l'impossibilité pour la victime//
de pratiquer régulièrement une activité spécifique sportive ou de loisirs ». Civ 2e 28 mai 2009 La
victime doit donc justifier d'un trouble spécifique.
NB : Nous ne pouvons faire œuvre exhaustive dans l'étude des chefs de préjudices réparables.
Vous en préciserez certains en TD
a. Le préjudice trans-générationnel
Un exemple :
Les produits médicaux et en particulier : l'hormone de synthèse connue sous le nom
Distibène ( DES )
Le distilbène a été prescrit pendant près de trente ans dans les années 1950 aux femmes
enceintes pour prévenir les fausses-couches.
Mais très vite ses indications s'étendent au traitement de la stérilité, au diabète gestationnel, à
la pré-eclampsie...
Une étude épidémiologique portant sur les effets transgénérationnels du DES montre que les
petits-enfants des femmes traitées avec cette hormone de synthèse sont 40 à 50 fois plus exposés
au risque de malformation génitale.
Face à ce scandale sanitaire, les actions en justice se multiplient, mais les décisions de
justice ne vont pas toutes dans le même sens en raison des difficultés à prouver le lien entre
cancer et Distilbène.
( Certaines victimes ne parviennent pas à prouver de lien notamment, car elles ne disposent plus des
ordonnances.. ; TGI Marseille 21 décembre 2004.
MAIS :
NB :
La thèse d'UCB Pharma n'a pas été retenue, à savoir que le « lien de causalité est indirect et
éloigné et d'autres facteurs peuvent être à l'origine de l'état de santé de l'enfant ».
Une analyse similaire a été retenue par la C. Cass : Civ 1er , 28 janv 2010 n° 08-18.837
Nous reviendrons sur ces éléments lors de l'étude du lien causal et en particulier de la
passionnante théorie de la causalité alternative !
Rappelez-vous : la causalité est une condition constante de l'engagement de la RC.
Le préjudice écologique pur a d'abord été reconnu par certains tribunaux ( TGI Narbonne
04 oct 2007 ; l'affaire du pétrolier l'Erika : TGI Paris 16 janvier 2008 suivi de Cass Crim 25
sept 2012, n° 10-82.938 ; Cass Crim 22 mars 2016 ).
=> Il s'agit là d'une consolidation de la JP Erika qui avait admis la réparation des atteintes à la
nature sauvage.
Ce principe permet de dépasser l'obstacle de l'exigence d'un dommage causé à « autui » tel
qu'exigé par l'art 1240 du c.civ, et de répondre à un besoin d'adaptation du régime de droit commun
par rapport aux spécificités du préjudice écologique.
Précisions :
De la même manière que le projet d'article 1269 du C. civ prévoit que les : « préjudices
patrimoniaux et extrapatrimoniaux résultant d'un dommage corporel sont déterminés, poste par
poste, suivant une nomenclature non limitative des postes de préjudices fixée par décret en
Conseil d'Etat ».
On pourrait envisager que « les préjudices résultant d'un dommage à l'environnement sont
déterminés, poste par poste, suivant une nomenclature non limitative des postes de préjudices fixée
par décret en Conseil d'Etat. »
Rappel : la loi pour la justice du 21 e siècle du 18 novembre 2016 consacre l'Action de Groupe en
matière environnementale.
Le principe est radicalement différent de celui étudié au premier semestre en droit des contrats.
En matière contractuelle, la réparation est limitée aux dommages prévisibles au moment de la
conclusion du contrat ( exception en cas de faite lourde ou dolosive ).
→ La victime est entièrement indemnisée de chaque chef de préjudice. Il n'y a aucun arbitrage.
→ Tous les chefs de préjudice sont compris dans l'indemnisation à partir du moment où ils sont
directs, certains et légitimes.
La victime ne doit ni s'appauvrir ni s'enrichir à l'occasion de son action en responsabilité. La
justice est l'idée de l'équilibre en droit de la responsabilité. On part du principe que le dommage a
créé un déséquilibre. Le rôle de la RC est de rétablir cet équilibre.
Le droit français ne connaît pas les dommages et intérêts punitifs consistant à verser à la victime
une somme supérieure à son préjudice.
Il ne modère pas l'indemnisation en fonction de la gravité de la faute du responsable.
Le projet de réforme vise l'intégration de l'amende civile à l'art 1266-1 Geneviève Viney-
Définition d'une faute lucrative : La faute lucrative est commise avec l'intention de procurer à son
auteur un profit supérieur à la somme que représentait la réparation du dommage subit par la
victime et qui a effectivement engendré ce profit.
Pour autant, on ne va pas consacrer un principe de dommages et intérêts punitifs en droit français
car on ne veut pas d'enrichissement de la victime. L'amende n'est pas versée à la victime mais à
l'Etat.
Droit comparé :
Le pouvoir aggravateur dans le code civil du Quebec : La province de Quebec a été très
influencée par le Code Napoléon. Ce droit s'est ensuite étoffé avec des lois et l'intégration des
jurisprudences.
Le droit québécois intègre une approche trans-systémique ( droit civil + droit du Common law )
Le code civil québécois organise un régime de dommages et intérêts punitifs de façon très
raisonnable.
Art 1261 CC Québécois : « lorsque la loi prévoit l'attribution de dommages et intérêts punitifs,
ceux-ci ne peuvent excéder en valeur ce qui est suffisant pour assurer leur fonction préventive ».
a. La minimisation du dommage
Pour beaucoup d'auteurs, il semble opportun de permettre aux tribunaux de tenir compte d
comportement de la victime.
Dans cette hypothèse, il incombe à la victime de s'efforcer de minimiser son dommage dans la
mesure du possible, par des dispositions raisonnables sauf en cas d'atteintes à l'intégrité physique.
Ce principe se retrouve d'abord en matière contractuelle pour le préjudice matériel .
C.Cass 2eme civ 24 novembre 2011 req n° 102563 – Reconnaissance du principe de minimisation
du dommage.
Dans un premier temps, la Cour de cassation considérait que la victime n'était pas tenue de limiter
son préjudice dans l'intérêt du responsable. C.Cass 27 septembre 2016.
Invitation au législateur de répondre à ce principe C.Cass 1 ere civ 19 juin 2003 , les juges
considéraient que reconnaître un principe de minimisation du droit dépassait le rôle normal du juge.
Des arrêts postérieurs réaffirment, à propos du dommage corporel « que la victime n'est pas de
tenue de limiter son préjudice dans l'intérêt du responsable. Ces arrêts sont observés tant en matière
contractuelle qu'extra-contractuelle ».
L'art 16-3 du C.Civ : « il n'est pas possible d'exiger de la victime quelle subisse des soins
préconisés par les médecins alors que ceux-ci seraient de nature à diminuer son préjudice. »
L'art 1263 du projet de réforme 2017 propose d'introduire implicitement dans le CC un devoir de
la victime d'éviter l'aggravation de son préjudice à l'exclusion des dommages corporels.
Selon ce texte, le juge aurait la faculté de réduire les dommages et intérêts lorsque la victime n'aura
pas pris de mesure sures et raisonnables au regard de ses facultés contributives qui lui auraient
permis d'éviter l'aggravation de son préjudice.
Le devoir de minimisation se réclame de l'impératif d'efficacité économique du droit mais aussi
une exigence d'ordre morale imposée à la victime.
Ce principe de minimisation est aussi retrouvé en matière médicale pour les personnes plongées
dans un état végétatif.
Ex : ces personnes étant inconscientes, est-ce qu'il ne conviendrait pas de limiter leur droit à
réparation ?
Dans la mesure où certains préjudices ressentis par les patients en état végétatif comme le préjudice
d'agrément, il ne devrait pas y avoir de réparation.
Position C. cass 2 e civ pendant très longtemps.
A l'inverse, la Ch.criminelle de la C. Cass considérait que tous les chefs de préjudice devaient être
réparables ( même pour les personnes dans un état végétatif ). Il a fallut attendre un arrêt du 2
février 1995 pour que la 2 e ch. Civ s'aligne sur la position de la ch.criminelle.
Pour un dommage de nature corporelle, cela peut s'avérer compliqué. En dépit de ces difficultés, le
principe demeure de la réparation en nature par exemple en fournissant à la victime une chose égale
à celle qui a été détruite ou en faisant cesser une situation illicite. Ce n'est qu'à défaut de réparation
Le projet de réforme consacre lui aussi la dualité des modes de réparation ( en nature / via l'octroi
de dommages et intérêts) à l'article 1259 du projet.
Ces deux types de mesures peuvent se cumuler afin d'assurer la réparation intégrale du préjudice.
Conclusion :
Comment ?
– Dommage et intérêts
– En nature.
L'exigence de causalité est à priori évidente. Il s'agit de dire que telle personne sera responsable
d'un dommage que dans la mesure où elle l'a causé.
Les difficultés se manifestent dans le procès de responsabilité sur l'établissement du lien de
causalité.
Quand le législateur veut favoriser telle ou telle catégorie de victime, il prendra soin bien souvent
de créer un régime de responsabilité civile qui supprime ou modifie les difficultés liées à la
causalité.
Il s'agit d'un lien de cause à effet. La victime va devoir prouver que son dommage a été causé
par tel fait générateur, ce qui permettra d'identifier un responsable et donc un débiteur de
l'indemnisation.
Pourtant la causalité n'est pas la recherche des causes d'un dommage, du moins pas dans le sens où
on l'entend généralement.
Le scientifique est en effet face à une donnée quelconque et il va s'attacher à rechercher d'après cet
élément connu, son origine, sa cause qui elle, est inconnue. C'est une quête de vérité.
Une telle approche est tout simplement impossible en droit.
D'abord, un dommage n'a pas une seule cause, mais une multitude de causes : c'est une suite
d' événements qui se sont succedés et qui ont aboutit à la production du dommage.
De plus, comment parvenir à isoler un antécédent plutôt qu'un autre pour dire qu'il est la cause du
dommage. C'est pourquoi, un dommage peut être multifactoriel.
Le juriste, contrairement au scientifique, dispose de deux éléments connus :
– Le fait générateur
– Le dommage
Il va essayer d'établir entre les deux l'existence d'un rapport de probabilité. Est-il probable que
tel fait générateur ait causé un tel dommage ?
Si la réponse est positive et en l'absence de preuve contraire, le lien de causalité sera
établit. Le rapport de causalité est très rattaché à la notion de fiction.
Si la science est certaine sur un point, le juge ne va pas pouvoir s'en abstraire. C'est
seulement en cas d'incertitude que le juriste va proposer une grille de lecture.
La difficulté en la matière consiste à opérer un tri. Comment réussir à faire le tri entre les différents
faits causales du dommage ?
Il existe 3 mécanismes qui permettent d'accorder les liens de causalité :
– Dans le premier système, on considère que le dernier événement en date est réputé
causale, ce système apparaît efficace mais il est simpliste et porteur inévitablement
d'injustice, c'est la raison pour laquelle cette grille de lecture n'est pas retenue par les
magistrats en France aujourd'hui.
– Dans le 2nd système, on considère que parmi tous les antécédents, certains ont eu un rôle
plus important que d'autres, ici le juge procède à un contrôle de normalité. Il va prendre
un antécédent. Est-ce que dans le déroulement normal des choses, il est susceptible d'avoir
conduit un dommage ? Si c'est oui, l'antécédent/fait causale sera retenu.
Ex CAA de Bordeaux 27 juin 2006 : décision qui porte sur les conséquences d'un retard qui
aurait pu être constitutif de perte de chanc, ici la cour était saisie du cas d'une femme qui
après une grossesse normale entre dans un centrer hospitalier à 19h30 afin d'y accoucher
de son second enfant et après mise en œuvre d'une césarienne, ayant débutée à 6h05 a
donné naissance à son enfant le 27 novembre vers 6h20 qui reste atteint d'une
encéphalopathie, justifiant d'un taux d'invalidité permanente de 100 %.
La CAA comme le TA constatent qu'il existe bien une faute de la part du centre hospitalier
( prise en charge tardive ). Alors que le ttt de la question aurait pu se faire sur le fondement
de la perte de chance, le tribunal considère que le lien de causalité n'est pas établit entre la
faute et le préjudice. ( Pas possible d'affirmer que le retard de prise en charge soit à
l'origine du préjudice car personne ne peut prouver scientifiquement que le handicap de
l'enfant est causé par le défaut de prise en charge ).
– Le système d'équivalence des conditions : le juge ne va pas chercher la condition sine qua
non. On considère que toutes les conditions sine qua non sont à l'origine du dommage et
elles sont examinées de manières équivalentes. Ce système retient une pluralité de causes et
donc une pluralité de responsable.
Ex : une décision de la Cour régionale des pensions militaires de Douai de 26
novembre 2007. Ici un vétéran des essais nucléaires français est décédé le 13 août 1997 à
48 ans, après avoir développé une forme de cancer des poumons. Le vétéran avait demandé
au ministère de la défense que lui soit alloué une pension d'invalidité qui lui avait été
refusée mais le tribunal des pensions militaires d'Arras a accordé à sa veuve par une
décision du 12/12/2006 une pension d'invalidité au taux de 100 %. Le Ministère n'est pas
d'accord et fait appel de cette décision, la Cour Régionale des Pensions Militaires de Douai
rejette sa demande.
En effet, au soutien de sa demande, le Ministère exigeait la preuve d'une causalité adéquate
( découlant du 2nd système ) entre la maladie du vétéran et sa participation aux essais
nucléaires français dans le Pacifique. La Cour Régionale de Pensions de Douai écarte cette
demande en admettant la théorie de l'équivalence des conditions dans l'établissement de
lien de causalité.
C'est donc le juge qui va choisir quelle causalité va primer. Aucune des théories énumérées
n'a jamais été choisie et la définition du lien de causalité n'a jamais été dégagée par la C. Cass.
Lorsqu'on analyse les décisions de justices en RC, on ne peut que retracer une certaine casuistique
qui présente quelques tendances. La jurisprudence laisse une certaine place aux considérations
d'opportunité.
Cela signifie que le fait générateur doit avoir directement causé le dommage. Le juge
s'inspire de la règle de l'art 1232-4 du CC ainsi que dans d'autres textes propres au droit de la RC
délictuelle comme l'art 1240 CC ainsi que l'art 1241 du CC qui évoque le dommage que le fait de
l'homme a causé également à l'art 1242 du CC.
« On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait mais encore de
celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ou des choses que l'on a sous sa
garde. »
La notion de causalité se retrouve aussi en dehors du CC en droit des contrats par exemple.
Tant que la chaîne de causalité n'est pas rompue, on considère que le dommage a été causé
directement par le fait générateur et que le responsable doit en répondre.
En revanche, si survient un événement qui rompt cette chaîne, le responsable de doit pas réparation
des dommages survenus postérieurement à cette rupture. On considère que le nouveau dommage
n'est plus une conséquence du premier fait générateur.
Ex : 9 février 1989 2 e civ : une personne est victime d'un accident de la circulation et est
paralysée, 18 ans plus tard, cette personne meurt dans l'incendie de sa maison, n'ayant pu en sortir
en raison de son handicap.
L'affaire a été portée devant la C.Cass et les ayants-droit soutenaient un enchaînement causale et
la recherche en responsabilité de l'auteur de l'accident à l'origine de la paralysie car cela aurait
participé à son décès.
La C.Cass a estimé qu'il y avait rupture de la chaîne de causalité l'auteur de l'accident n'étant pas
responsable de l'incendie.
Cependant, tant que la chaîne n'est pas interrompue le responsable doit réparation.
Ex : 2 e Civ 17 mai 1973 A été jugé direct le lien de causalité entre un accident de la circulation et
l'avortement pratiqué quelques semaines plus tard du fait de l'état de choc de la victime.
2 e Civ 25 janvier 2007 chaîne de causalité retenue entre un accident de la circulation et la
contamination par le VIH par la transfusion rendue nécessaire par l'accident. MAIS responsabilité
partagée avec la banque du sang.
Que se passe-t-il pour le cas où sans transformation radicale, la victime présentait une
prédisposition à la réalisation du dommage ? Peut-on véritablement l'imputer en totalité au
responsable de l'accident ?
Autrement dit, peut-on dire que le dommage a été causé pour partie par l'accident et pour partie par
l'état antérieure de la victime ?
La réponse théorique est négative. L'état antérieur de la victime n'est pas suffisant à rompre
l'enchaînement des relations causales, cette réponse théorique est une conséquence de l'appréciation
in concreto de l'état de la victime pour lui accorder une réparation intégrale, donc dans son principe
le lien de causalité est direct. L'état antérieur de la victime n'est pas pris en compte.
Néanmoins l'état antérieur de la victime peut jouer un rôle quant à la détermination du préjudice
subit.
Le lien causale est un fait juridique, quand on veut prouver un fait juridique les règles sont
qu'il peut se prouver par tous les moyens, y compris par le biais de présomption du fait de
l'homme, ces présomptions sont visés à l'art 1382 du C.Civ.
• 1er civ 5 avril 2005 c.cass ( RC du fait des produit défectueux crise de goutte et ttt )
• 2 e civ 23 septembre 2003 c.cass ( Vaccination obligatoire professionnellement et SEP )
• 1er civ 27 février 2007 c.cass ( Causalité vaccination et SEP non professionnel )
Dans ces 3 arrêts la C Cass, en l'état des connaissances scientifique actuelles, il est considéré
que le risque lié à la vaccination contre l'hépatite B n’était pas avéré.
La doctrine découvre une tendance selon laquelle la causalité se concevrait plus scientifiquement
que juridiquement.
En aucun cas, il n'est demandé à la victime de prouver le contraire s'il y a un consensus
scientifique , si les données de la science établissent un lien avéré, le travail probatoire sera d'autant
plus facilité.
La difficulté se trouve quand le doute subsiste, l'état intermédiaire.
En principe la preuve est libre cependant la C.Cass semblait faire de la causalité scientifique
le préalable nécessaire à l'établissement de la démonstration juridique.
En total contradiction, avec la position du CE mais il statue pour sa part sur la vaccination
obligatoire décision du 09 mars 2016 CE : le doute sur l’innocuité du vaccin ne doit pas être un
obstacle général à la preuve particulière du lien de causalité dans l'affaire concernée. (non -lieu)
Dans 5 arrêts la C.cass va s'aligner sur la position du CE et il faudra attendre 2008 pour un
revirement.
L'absence de lien reconnu scientifiquement n'interdit pas à la victime de prouver par tout moyen
l'existence d'un tel rapport de causalité. La C.Cass semble retenir 3 critères complémentaire afin de
rénuir les indices graves précis et concordants :
A cette triple condition le lien de causalité pourra être présumé. Comme la science n'arrive pas à
trancher cette question, il y a un bémol.
1er ch civ 29 mai 2013 la simple implication du produit dans le dommage ne suffit pas à établir son
défaut. En cas de défaut, ce ne sera pas le même retentissement, aussi la C .Cass reste prudente
sans se prononcer sur la défectuosité du produit afin de limiter les conséquences car le caractère
défectueux engage la responsabilité du fabriquant et les autorités de régulation qui l'ont validés pour
le mettre en service.
On ne fera plus un préalable de cette causalité scientifique pour permettre l'indemnisation mais un
assouplissement.
Cette preuve négative prouve que le dommage ne peut raisonnablement pas provenir d'une
autre cause.
Prenons le cas de la contamination sanguine, la JP avait dégagé une ligne d'analyse
considérée à l'époque comme assez raisonnable pour la doctrine et dans laquelle elle admettait la
preuve négative de la causalité dans les contentieux de la contamination sanguine.
Elle retenait que cela résultait de la transfusion dés lors que la victime prouvait qu'il n'existait pas de
facteur à risque propre à provoquer une telle contamination. ( hypothèse de toxicomanie, pas
d'exposition dans le cadre d'une sexualité non protégée, pas de risque lié à des infections d'origine
chirurgicale ou encore sa profession.)
1er Civ 09 mai 2001 C.cass lorsqu'une personne démontre que dans sa contamination virale dont
elle est victime, son comportement ne peut être à l'origine de la contamination, la preuve est
inversée et c'est au centre de transfusion sanguine de prouver qu'il a fournit des produits exemptes
de contamination.
Ces présomptions sont pensées par le législateur pour éviter à la victime de rapporter des
liens de causalités parfois diabolique et d'éviter le recours aléatoires à des présomption laissé au
pouvoir souverain d'appréciation des juges de fond.
- La loi du 31 12 1991 présume la causalité en cas de contamination par le VIH
- Loi du 04 mars 2002 qui présume la causalité en matière de contamination par le virus de
l'hépatite C
- loi 1985 Badinter remplace la causalité par celle d'implication .
Il y a des domaines d'intervention spécifiques qui prépare
2. La causalité alternative
Elle se rencontre lorsque la victime peut désigner plusieurs activités qui auraient toutes pu
engendrer le dommage, sans pouvoir démontrer laquelle de ces activités est véritablement
causale.
Le cas des infections nosocomiales et la patiente qui a séjourné dans plusieurs
établissements avant de contracter une maladie nosocomiale sans qu'il soit possible de déterminer
dans quel établissement elle a été contaminée.
Théoriquement, par l'application du principe de preuve du lien de causalité, la victime aurait
du être déboutée.( Distilbène consécration de la théorie du la causalité alternative )
« La causalité alternative est une fiction juridique, le droit considère fictivement que
plusieurs personnes sont coresponsables alors qu'il est certain qu'une seule activité a eu un rôle
causale ».( 28 nov 2018 préjudice morpho DES )
ar1240 de l'avant projet de réforme, qui consacre une hypothèse de causalité alternative.
Le projet de réforme de 2017 comporte quelques précisions, il distingue les causes d 'exonération
des causes d'exclusion ( art 1253 à 1257-1 )
Elles sont au nombre de 3 et on les retrouve dans tous les régimes de RC de droit commun,
pour les régimes spéciaux, il faudra les rechercher au cas par cas.
Elles peuvent être invoqué en matière que contractuelle et s'agit pour le défendeur de prouver que le
préjudice est dû à une autre cause que le fait générateur, elle aura pour effet de réduire sa RC ou de
la supprimer .
Le véritable critère pour une partie de la doctrine semble résider dans le caractère inévitable ou non
du dommage, l'effet de la force majeure est très important, car elle est totalement exonératoire de
RC mais seulement le temps que dure l’impossibilité.
→ La faute de la victime, est aussi une cause d'exonération pour le RC c'est donc un fait générateur
de RC mais elle aussi en même temps une cause d'exonération. La victime qui a commis une faute a
concouru à son propre dommage dont elle demande réparation.
L'effet de cette faute de la victime est variable, 1ere hypo, cette faute de la victime est à l'origine
exclusive du dommage c-à-d s'il est présente les caractères de la force majeure, son effet sera
totalement exonératoire. Si elle n'a concouru que pour partie, l'exonération sera également partielle
→ Le fait du tiers, il peut tout à fait avoir concouru à la production du dommage de sorte que s'il
n'était pas intervenu aucun fait illicite n'aurait pu être imputé au défendeur , dans un tel cas, il peut
être une cause d'exonération pour le responsable, de la même manière que la faute de la victime soit
totalement soit partiellement.
S'il s'agit d'une action en RC pour faute diligentée contre l'auteur du dommage celui-ci peut
se prévaloir d'un fait justificatif qui a pour effet de retirer son caractère fautif au comportement
dommageable. Le fait justificatif neutralise la faute commise par l'agent en raison de circonstances
très particulières : le consentement de la victime, de l'acceptation des risques de l'ordre de la loi ou
encore de l'état de nécessité.
On ne peut pas considérer que tout acte causant un dommage à autrui puisse entraîner
la RC de son auteur, ce n'est que dans la mesure où cet acte présente un caractère
illicéité au sens civil du terme, qu'il sera considéré comme générateur de RC.
La définition communément admise ( mais pas par tout le monde ) est que la faute est un
comportement illicite qui contrevient à une obligation ou un devoir imposé par la loi ou la coutume.
L'art 1240 c.civ a une fonction traditionnellement normative : Il existe et on sait que l'on s'expose à
une dette si notre fait personnel cause un préjudice à un tiers.
La faute est une transgression d'un devoir préexistant ,d'une norme de comportement et elle peut
avoir deux sources :
→ un texte impératif, la qualification de faute découle naturellement du texte.( passage du code de
la route ).
→ la norme d'origine coutumière ( différence avec la RC pénale qui est in-transposable sur la RC )
il peut y avoir une faute civile même en l'absence de texte, ce sera une notion-cadre ou un
standard juridique , c'est une notion contenu indéterminée mais qui constitue une norme de
comportement ( la bonne foi, l'équité, les bonnes mœurs ) leur violation peut provoquer une
sanction, la notion de personne raisonnable, prudente et habile se substitue à la notion de bon
« père de famille »
Il s'agit d'un individu moyen, raisonnablement diligent et attentif, elle fait l'objet d'un modèle in
abstracto par le juge. La simple erreur n'est pas constitutive d'une faute car même une personne
responsable peut se tromper.
Qui est capable de commettre une faute et existe-t-il des personnes qui ne peuvent pas commettre
de faute ?
En droit civil, il y avait des personnes qui étaient par nature irresponsables : les déments, et
l'infans ( l'enfant en bas âge ) on ne pouvait pas leur prêter un arbitrage (poids de la tradition
canonique ), à l'époque pas de filet indemnitaire.
Dans un premier temps, le législateur est intervenu par une loi essentielle du 03 janvier
1968 créant un article ( désormais 414-3 C.civ) Celui qui a causé un dommage à autrui alors qu'il
était sous l'emprise d'un trouble mental n'en est pas moins obligé à réparation. Le législateur vise
non seulement le dément fautif, mais aussi le dément gardien d'une chose.
Dans un second temps, la JP va questionner de la RC des infantes C.Cass Ass Plénière 09 mai
1984 arrêt Lemaire et l'arrêt Derguini , la C.cass explique que les juges du fond n'ont pas à
rechercher si le mineur était capable de discerner les conséquences de son acte.
La JP décide d'abandonner la condition d'imputabilité subjective dans la faute civile, la faute
devient objective.
En 2001 quelque soit le fait de l'enfant, le parent est responsable.
La faute peut être d'omission ou de commission , une sous-distinction entre l'omission dans l'action
et sans action.
→ l'omission dans l'action : dans cette hypothèse il y a faute de s'être abstenu à l'occasion de
l'accomplissement d'un acte ( un entrepreneur construit une maison mais n'interdit pas l'accès au
chantier par une clôture ) et peut renvoyer au domaine pénal 223-6 du CP
→ l'omission sans action : la faute ne se rattache à aucune activité, c'est précisément ce qui va
rendre difficile sa qualification, on vise l’abstention pure et simple de celui qui n'était tenu à aucune
obligation d'agir. L'intention de nuire à autrui peut être un élément permettant de reconnaître une
telle faute.ex : dès que quelqu'un a voulu par son abstention du mal à autrui cette omission est
fautive si un dommage en est résulté. La JP est assez disparate Quelque soit la faute en question
l'intention de nuire n'est jamais une question sine qua non. Cela signifie que la faute civile existe
en dehors de l'intention.
Elle pèse sur la victime, toute faute même très légère suffit à entraîner la RC.
Parfois, le poids de la charge de la preuve est allégé soit par le juge, soit par le législateur, il
peut avoir recours au présomption du fait de l'homme ( art 1382 cciv ).
( ex : traces de freinage sur le bitume pour déduire une vitesse excessive ).
Le législateur a multiplié les RC spécifiques qui ne reposent pas sur la faute.( La RC
du fait du produit défectueux ou la RC pour les accidents de la circulation ... )
La faute tendrait à disparaître, mais ce n'est pas encore chose faite, fondamentalement
quand on interroge les cas d'exonérations par exemple, on en fait la recherche. ( très tangible
pour les accidents corporels ).
Elle reste en droit des affaires ou encore avec le recours à la faute de témérité ( arrêt
Erika ) notion de faute de prévention ( intro ).
1898 1ère loi sur la protection des travailleurs présume la faute de l'employeur puis
l'explosion des VTM créant une nouvelle forme d'accidentologie et donc de contentieux.
Si la faute est présumée, le défendeur doit prouver qu'il n'a pas commis de faute pour se
dégager d'une éventuelle obligation d'indemnisation.
Ruine de la construction précédente.
Aussi la JP va chercher une meilleure indemnisation des victime
1930 la arrêt JAND'HEUR qui consacre une RC objective que l'on oppose à l'arrêt de 1940
qui suppose une RC subjective.
Grâce à cette JP la victime ne sera jamais confrontée au pb de la faute.
Elle fait émerger la lecture de l'art 1240 cciv. « Selon cet article on est responsable non
seulement du cdommage que l'on cause par son propore fait mais encore de celui qui est
causé par les personnes on doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde ».
§1/ La chose
C'est la 1ere des conditions et la JP en a une vision très extensive, le texte ne s'applique
qu'au dommage causés par la chose et non à la chose elle-même et à une autre personne que
le gardien.
L'arrêt Jand'Heur balaie d'un revers de main cette vision des choses, peu importe que les
choses soit dangereuses, affectées d'un vice interne ou qu'elle ait été actionnée ou non par la
main de l'homme. Ce qui a particulièrement étendue la responsabilité ( feuille de salade,
porte-aiguille du chirurgien ou encore l'amiante, les locomotives, les navires. ) ou encore les
choses évanescentes fumée, vapeur d'eau, ondes sonores.
Dans cette affaire, la ccass dit que est gardien celui a l'usage, la direction et le
contrôle de la chose au moment du dommage.
3 conditions nécessaire ET cumulatives.
Il n'y a pas de notion de contrôle juridique de la garde, la JP a donc précisé au fur et à
mesure la notion de garde.
C'est un pouvoir de fait et uni.
La garde est un pouvoir de fait, cela signifie à contrario que la garde est un pouvoir
détaché du droit exercé sur la chose
Il peut tout à fait un pouvoir de fait et un pouvoir juridique sur une chose mais il n'est pas
nécessaire dans le cadre de l'art 1242 de faire la démonstration du lien entre les deux.
Arrêt 10 février 1982 2 e civ un enfant donne un coup de pied dans une boite de conserve
qui atterrit sur la tête de la victime.
On accorde pas d'importance au degré de raison du gardien car on reconnaît un pouvoir de
fait. Un enfant ou une personne privée de capacité de discernement.
La garde est un pouvoir unique, on considère qu'au moment du dommage, seul une
personne ( le gardien ) avait l'usage, la direction et le contrôle de la chose.
Par principe une chose = un gardien.
Une garde est alternative et pas cumulative.
Un seul gardien pour une chose à un moment donnée sauf qu'étant un pouvoir de fait,
il est parfaitement possible que plusieurs gardiens se succèdent dans le temps. Il faut donc
déterminer qui était gardien au moment du dommage.
Le point de départ sera toujours la présomption de garde qui pèse sur le
propriétaire, pour échapper à cette RC, il devra prouver qu'il y a eu un transfert de garde et
ainsi désigner une autre personne.
Le transfert de garde peut être :
• volontaire ou involontaire
• tacite
• express
Il peut s'opérer par la voie d'un contrat, la JP se montre parfois difficile pour admettre le
transfert de garde.
Par ex :
→ 2e civ ccass 28 février 1996 les transferts de garde dans les supermarchés dans un
magasin LS, il ne suffit pas qu'un client manipule un objet offert à la vente pour que s'opère
le transfert de garde.
→ 1ère civ ccass 09 juin 1993 Choses dangereuses, dans ces cas là, la JP semble nier le
transfert de garde à une information donnée à celui qui utilise la chose. Il n'y aura pas de
transfert de garde si la personne qui utilise la chose, n'a pas reçu corrélativement toute
possibilité de prévenir le dommage qui pourrait en résulter. Mais la JP est inconstante à ce
sujet.
→ Le lien de préposition, il est admis que le préposé utilise une chose qui appartient à son
commettant. Le commettant reste le gardien de la chose.
2e civ 26 novembre 2020 arrêt n°1286, un couple a fait venir chez eux un enfant de 11 ans,
et ils ont été jugés responsable du dommage que l'enfant s'est causé avec une arme leur
appartenant. Car ils n'ont pas pris les mesures nécessaires pour prévenir la préhension de
l'arme par le mineur ce qui fait peser une forme d'obligation de surveillance de son
patrimoine par le propriétaire.
C'est considéré comme une faute de négligence.
b. Les exceptions
2 e civ ccass 5 janvier 1956 Oxygène liquide : un transporteur véhicule des bouteilles
d'oxygène liquide qui explosent, le transporteur est considéré comme gardien du
comportement et la société qui les a fabriqué comme gardienne de la structure.( gaz,
téléviseurs, bombes aérosol ).
Un arrêt 2e civ 23 septembre 2004 ( espèce ) suggère l'application de la théorie de Goldman
a une chose atteinte d'un vice caché ( en l'espèce un plateau d'échafaudage ). Il précise qu'en
raison de ce défaut non décelé par l'utilisateur victime, dès lors la garde de la structure
n'avait pu être transférée.
Un arrêt de la ch sociale de la ccass 29 juin 2005 : l'employeur est tenu d'une obligation
d'une sécurité de résultat vis-à-vis de ses salariés en ce qui concerne la protection contre le
tabagisme dans l'entreprise.
• Force majeure
• Fait de la victime
• Fait d'un tiers
La preuve que la chose n'a eût qu'un rôle passif, ce ne sera pas vraiment un cas
d'exonération, c'est juste le défaut d'un élément essentiel à la mise en œuvre de la RC.
2e civ ccass 18 mars 2004 : le fait pour un enfant de 12 ans, immobilisé dans un ascenseur
entre 2 étages d'ouvrir les portes, ce qui causa sa chute mortelle n'est pas imprévisible ni
irrésistible pour le syndicat des co-propriétaires considérés comme les gardiens de la chose.
Dans le code civil, on trouve 2 régimes spéciaux de responsabilité du fait des choses :
→ du fait des animaux
→ du fait des bâtiments en ruine.
Cette responsabilité est retrouvée dans les textes anciens. Actuellement l'art 1243 Cciv est
une variété spéciale du fait des choses. On considère que l'animal est une chose en droit bien
qu'elle soit animée. Dans le code rural L 214-1 cf 515-14 : animaux sont doués de sensibilité.
L'article 1243 du code civil a un rôle mineur. C'est sans doute lié au fait que les animaux
dont de moins en moins utilisés en matière agricole, ce qui n'est pas le cas en 1804. Articulation
avec le régime général du fait des choses fans la JP TEFFAINE puis JAND'HEUR.
La responsabilité du fait des animaux est un cas particulier par rapport au régime général du
fait des choses. JP Jand'Heur + principe général de responsabilité du fait des choses à viser bien que
c'est article existe est peu mis en œuvre.
Le fait de l'animal doit avoir causé le dommage qui peut être un accident matériel comme la
transmission d'une maladie. L'animal dont il est question doit avoir eu un rôle actif comme pour le
régime de responsabilité du fait des choses.
→ L'art 1243 cciv vise tous les animaux sur lesquels existe un droit de propriété. En revanche sont
exclus de la catégorie : les res nullus ( animaux sans maître, sauvages donc ) Il existe des textes
spéciaux prévoyant l'indemnisation des dommages causés par les animaux errants, nuisibles ou
encore les gibiers.
→ La responsabilité du fait des animaux est une RC sans faute. Il pèse sur le propriétaire une
présomption de RC et dès lors l'exonération du gardien pourra se réaliser en présence d'un cas
• de force majeure,
• du fait d'un tiers
• d'une faute de la victime.
Ex : un voleur mordu par le chien => faute de la victime => exonération de la RC du propriétaire.
3 conditions :
Notion extensive : on applique ce régime aux bâtiments au sens strict mais aussi à des objets
mobiliers incorporés dans un immeuble. Plusieurs JP s'accordent à dire qu'un baraquement sur un
chantier est exclu du champ d'application de l'art 1244.
La JP est plutôt stricte à ce niveau. Toutefois, elle considère qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait un
effondrement total du bâtiment, un effondrement partiel suffit. Cela veut dire que la ruine
implique la chute d'un des éléments du bâtiment.
Cette responsabilité n'est donc pas à proprement parler une responsabilité pour faute mais il
faut quand même prouver un fait objectif. Mais ça reste un régime un peu hybride.
→ L'art 1244 le dit précisément : c'est le propriétaire. La victime d'un bâtiment en ruines peut agir
contre une autre personne = le gardien non-propriétaire du bâtiment ? C'est-à-dire le locataire.
La Ccass a admis cette possibilité d'agir contre le locataire 2e civ 23 mars 2000.
cf les affaires des balcons effondrés.
Art 1242 al 1 er actuellement utilisé. Le locataire peut être victime mais peut devoir payer. On
cherche aussi à engager le propriétaire avec 1242. (Fait des choses )
→ Ce régime de responsabilité n'est plus pertinent, il vaudrait mieux le supprimer c'est d'ailleurs
envisager dans le projet de réforme.
A ce jour on mobilise le plus souvent l'art 1242 al 1 er car il est le plus favorable aux victimes.
• 21/12/2006 : En cas de divorce, si la résidence de l'enfant n'est pas fixée chez le père, il ne
peut pas être responsable.
• La cohabitation ne cesse pas avec les parents même dans le cas où l'enfant âgé de 13 ans est
confié à ses grand-parents qui l'élèvent depuis l'âge de 1 an. Dans le projet de réforme, la
condition de cohabitation est supprimée.
→ La minorité de l'enfant :
• L'enfant doit être mineur non émancipé ( ar t 388 ), la minorité s'apprécie au jour de la
survenance du dommage.
→ Le fait de l'enfant :
• Faut-il un fait générateur chez l'enfant ou un seul acte causal ? On se pose la question de la
nature de la responsabilité des parents. On se demande si la responsabilité est DIRECTE
( détachée de toute qualification de l'acte de l'enfant ) ou INDIRECTE.
• Arrêt Fullenwarth : acte causal de l'enfant mais cette JP n'a pas été consacrée par d'autres
arrêts. L'acte de l'enfant reste qualifié de faute. Il faut attendre l'arrêt Levert du 10/05/2001
• Dans cet arrêt, il s'agissait d'une partie de rugby dans une cour d'école, l'enfant auteur du
dommage n'avait commis aucune faute ( violation de règles du jeu ), pourtant, ses parents
sont déclarés responsables et la solution de l'arrêt Levert a ensuite été réaffirmée par
l'autorité parentale de la Ccass 13 septembre 2002. Pour certains auteurs, cette solution est
regrettable dans la mesure où elle conduit les parents à être responsable du fait normal de
leur enfant.
• La responsabilité des père et mère de leur enfant pour le simple fait causal de leur enfant
semble être abandonnée le PJL – voir TD )
A l'origine, les parents étaient responsables juridiquement car ils avaient commis une faute
de surveillance et/ou une faute d'éducation et il va falloir attendre un revirement de JP largement
commenté avec l'arrêt BERTRAND du 17 février 1997. Cet arrêt dit que seule la force majeure ou
la faute de la victime peut exonérer le père ou la mère de la responsabilité de pelin droit alors que
selon le tecte du code civil, les parents peuvent s'exonérer s'ils prouvent q'ils n'ont pu empêcher le
fait qui donne lieu à la responsabilité, à commenter ++ dans la dissertation car elle est contra legem.
Toutes les difficultés ne sont pas levées car la faute de la victime est toujours une cause
d'exonération. Cf arrêt Bertrand. La Ccass pour une raison très curieuse ne plus le fait du tiers. Cette
force majeure doit-elle être établie à propos de l'enfant ou de ses parents ? Pas tranché depuis 1997.
En dehors du cas de l'arrêt Levert, si l'enfant a commis une faute ou si l'enfant est gardien d'une
chose, la responsabilité de ses parents ne supprime pas la sienne qui peit toujours être invoquée.
CA Rouen, 7 mai 2003, si les parents sont condamnés, ils peuvent toujours agir contre leur enfant.
C'est ainsi qu'est adopté la loi 1985 dite Badinter, relative aux accidents de la circulation,
elle est pensée dans un contexte de responsabilité civile et d'assurance obligatoire.
Les conditions de ce régime de RC est d'ordre public, à l'exclusion du droit commun, en cas
d'accident de la circulation, le conducteur ne peut pas se prévaloir du régime de RC du fait des
choses. Arrêt de 5 juillet 2018.
C'est la première condition, il faut un véhicule , qu'il soit terrestre et muni d'un moteur . La
notion de véhicule semble désigner des engins destinés au transport des personnes, en réalité la JP
en a une vision très extensive.
Il n'est pas nécessaire que le transport de personne soit la finalité de l'engin ce qui amène à
l'appliquer aux engins agricoles, de chantiers ou aux karts.
Le véhicule doit être terrestre, cela exclut les navires, les hélicoptères etc... Le dommage
provoqué par un avion lorsqu'il roulait sur le sol au moment du dommage, n'entre pas dans le champ
d'application de ce texte car ce n'est pas sa finalité.
L'engin doit être muni d'un moteur ce qui exclut les véhicules hyppomobiles, que le moteur
fonctionne ou non serve au déplacement du véhicule, donc ne s'applique pas à une dameuse car elle
est dépourvue de roues ( engin à chenille ). Différence entre une tondeuse auto tractée ou autoportée
( arrêt /25 juillet 2004 ). Ne sont pas compris les véhicules de chemin de fer circulant sur leur voie,
en revanche, un tramway qui traverse un carrefour ouvert aux autres usagers de la route ne circule
pas sur une voie qui lui est propre. ( 16 juin 2011 Ccass )
Le projet de réforme 2017 prévoit de supprimer toute distinction selon que le véhicule
circule ou non sur une voie propre.
L'accident , d'un point de vue étymologie est ce qui arrive fortuitement, il se caractérise par
un aléa et une soudaineté. Le fait volonté du conducteur ne peut pas être qualifié d'accident. La
volonté de créer le dommage évacue le régime de la loi 1985.
La circulation, le fait de circulation, la loi de 1985 ne dit rien à ce sujet, c'est la JP qui s'en
est chargée et elle est extensive. Peu importe que le véhicule soit en mouvement ou à l'arrêt, peu
importe si le véhicule est stationné ou non, qu'il soit bien ou mal stationné, qu'il soit sur une voie
privée ou publique. La loi est applicable sur les parking par exemple, rodéo dans les champs
agricoles. Ce qui compte en réalité, c'est la possibilité d'un déplacement.
Ce qui a amené à s'interroger sur les outils tractés, si le dommage a lieu alors que l'engin était dans
sa fonction de déplacement alors la loi s'applique, en revanche, s'il est dans sa fonction outil alors la
loi ne s'applique pas. ( 19/10/2006 Ccas 2 e civ ).
L'accident qui survient entre des concurrents sur un circuit fermé et dédié exclusivement à l'activité
sportive, n'est p'as un accident de la circulation au sens de la loi de 1985. ( 2 e civ 04/01/2006 )
C'est à dire le lien causal, l'implication n'est pas la causalité, la Ccass s'accorde autour d'une
définition de l'implication « le véhicule est impliqué dans l'accident, dés lors qu'il est intervenu
d'une manière ou d'une autre dans cet accident à quelque titre que ce soit. »
La victime n'a pas à rapporter la preuve d'un lien de causalité mais seulement la preuve
de cette implication.
Le raisonnement est le suivant : la causalité est un lien avec le dommage alors que
l'implication est un lien avec l'accident.
– Stratégie 2 Elle a opérer un revirement en considérant qu'il faut analyser l'accident complexe
non pas comme une suite d'accident simple mais comme un accident global. De manière à
remplacer l'implication dans le dommage par l'implication dans l'accident. Les conducteurs
ne peuvent plus s'exonérer. ( Ch crim 03 mai 2017 )
Selon l'article 3 de la loi, il s'agit de l'auteur de l'accident et l'art 2 précise qu'il s'agit du
conducteur ou du gardien du véhicule impliqué dans l'accident. ( Recherche d'efficacité en visant un
assureur → patrimoine solvable ).
Est considéré conducteur du véhicule celui qui au moment de l'accident en avait la maîtrise
de fait, tant que le gardien en a l'usage, la direction et le contrôle et le propriétaire du véhicule est
présumé en être le gardien sauf à en prouver le transfert de garde à une autre personne qui sera le
conducteur.
C'est sur ce point en plus de la question de la ? Que la loi s'écarte du régime commun, le fait
d'un tiers et la force majeure ne sont pas des causes d'exonération.
Dés lors, la faute de la victime est distinguée par la loi entre la victime conducteur et non
conducteur.
Le principe : Le régime est très protecteur dés lors que le dommage est causé à la
personne , la faute de la victime ne peut pas lui être opposée par le conducteur ou le gardien pour
limiter son droit à indemnisation. La faute est entendu de la manière la plus large possible et
quelque soit son intensité.
L'exception : C'est le cas de la faute inexcusable, elle pourra lui être opposée selon la loi de
1985 à condition qu'elle ait la cause exclusive de l'accident. Il aura fallut pas moins de 10 arrêts
rendu le même jour rendu le 20 juillet 1987 par la 1er civ qui définissent la notion en ces termes : la
faute volontaire d'une exceptionnelle gravité exposant sans raison valable son auteur à un danger
dont il aurait du avoir conscience. La faute inexcusable contient un élément subjectif ( la volonté )
et un élément objectif ( l'exceptionnel gravité ) ex : la personne qui quitte le véhicule en marche, le
cyclise qui brûle un feu rouge et s'engage à contre sens, la question de l'ivresse est considérée
comme une faute inexcusable pour les CA mais la Ccass ne retient pas la même grille de lecture.
( 10 mai 1991 Ccass 2 e civ )
Les règles que l'on vient d'évoquer sont moins protectrices en cas de dommage causé au
bien, dans ce cadre, la faute de la victime peut lui être opposé.
Le régime est beaucoup moins protecteur concernant les victimes conducteurs, ce sont les
mal-aimés de la loi 1985.
L'art 4 de la loi fixe leur sort : la faute commise par le conducteur de la victime a pour
résultat de réduire ou exclure l'indemnisation des dommages qu'il a subit. Mais la JP a mis 10 ans
pour l'appliquer comme il a été pensé ( 28 mars 1997 Ccass ch. Mixte ).
06 avril 2007 CCass plénière admet que la faute du conducteur victime ne pouvait conduire à
réduire son indemnisation, s'il n'est pas établi qu'elle ait été en lien de causalité avec le dommage.
Le projet de réforme lui supprime toute distinction selon que la victime soit conductrice ou
non. La loi de 1985 n'est pas invocable si le seul véhicule impliqué est celui de la victime ( 07
décembre 2006 pneu qui éclate ).
La loi de 1998 transpose une directive européenne. C'est un régime de droit spécial à ce titre,
quelques conditions issues du régime générale sont conservées et d'autres éludées afin de garantir
l'indemnisation des victimes.
L'art 1245 du Cciv nous dit que le producteur est responsable du dommage causé par un défaut de
son produit qu'il soit ou non lié par un contrat avec la victime. Il ne fait pas de distinction entre le
régime contractuel ou délictuel.
Est considéré comme un produit au sens de la loi de 1998 tout bien meuble même s'il est
incorporé dans un immeuble y compris les produits du sol, de l'élevage, de la chasse et de la pêche.
L'électricité est considéré comme un produit. (Art 1245-2 cciv ).
Les immeubles font l'objet d'une exclusion de principe, si l'immeuble est défectueux au sens
juridique du terme, c'est un régime particulier qui va s'appliquer.
Les éléments du corps humain, sont prévu par 1245-11 cciv qui dispose qu'ils ne bénéficient
pas de l'exonération au titre du risque de développement.
Tout produit thérapeutique relève du domaine de la loi, même s'il ne s'agit pas d'un
médicament. Les biens incorporels tels que les ondes, les progiciels, les logiciels peuvent être
considérés comme des biens au sens de la loi 1998.
Le produit doit être défectueux 1245-3 cciv , est défectueux lorsqu'il n'offre pas la sécurité à
laquelle on peut légitimement s'attendre. Formule déjà consacré par la JP et qu'on retrouve dans le
code de la conso.
La défectuosité ne peut pas se déduire du seul fait qu'il est dangereux ou qu'un dommage se
soit produit, il faut caractériser le défaut. ( 1er civ Ccass 24 janvier 2006 SEP et vaccin, l'apparition
de la maladie n'est pas suffisant, la victime doit apporter la preuve de la défectuosité ).
Le défaut doit avoir causer un dommage à la personne ou alors à un bien mais en externe
( pas sur lui-même qui sera couverte pas la garantie des vices cachées ).
Le produit doit avoir été mis en circulation, l'art 1245-4 précise qu'il y a mise en circulation
lorsque le producteur s'en est dé-saisi à titre volontaire. Il ne peut y avoir qu'une seule mise en
circulation.
Le projet de réforme supprime cette référence de la mise en circulation qui fait courir les
délai d'action et donne lieu à de nombreux contentieux.
La difficulté est de présumer la défectuosité du vaccin alors qu'il est obligatoire et que la
preuve scientifique n'est pas rapporté, donc la ccass ne s'est pas prononcée sur la défectuosité mais
admettra de présumer le lien de causalité.
Le principe est formulé dés l'art 1245 le producteur est responsable de plein droit, donc sans
faute, le producteur ne peut pas s'exonérer en prouvant son absence de faute.
La loi de 1998 précise que le producteur qui est responsable même si le produit a été
fabriqué dans le respect des règles de l'art ou qu'il a fait l'objet d'une autorisation administrative.
( Matière médicale concernée par cette dernière ).
Les possibilités d'exonération consacrées par la loi sont très spécifiques, le producteur peut
échapper à sa RC s'il prouve qu'il n'a pas mis le produit en circulation, que le défaut n'existait pas
lors de la mise en circulation, que le produit n'était pas destiné à la vente ou tout autre forme de
distribution ou encore que le défaut est lié à la conformité du produit avec des règles impératives
d'ordre législatives ou réglementaire. S'il prouve quand l'état des connaissances scientifiques et
techniques au moment de la mise en circulation, il n'était pas permis de déceler l'existence du
défaut. C'est l'exonération pour risque de développement. Il est rarement évoqué en dehors des
négociations.
L'état des connaissances est presque toujours cernée d'une marge de connaissance.
La CJUE est beaucoup plus sévère, 29 mai 1997 arrêt : la cour précise que la notion renvoie
à l'état des connaissances le plus élevé à un moment donné, cela a mis en évidence l'obligation de
vigilance qui pèse sur le professionnel.
( DES ) la Ccass évoque qu'il existait des doutes dans la communauté scientifique dés le début des
années, et elle ajoute que les producteurs auraient du faire preuve de prudence en retirant les
produits du marché. 1Er civ 07 mars 2006 arrêt .
Le producteur est responsable en cas de dommage causé aux personnes sans limitation, en
revanche, si le produit défectueux cause un dommage à un bien, autre que le bien lui-même, le
producteur n'est responsable que si le montant du dommage est supérieur à une somme définie par
décret ( 500 € actuellement ).
• La qualité du demandeur
• Le délai de prescription
• Le choix de l'action
La qualité du demandeur est indifférente ( art 1245 cciv ) peu importe que la victime soit
liée par contrat au producteur ou non. Cette loi transcende complètement la distinction
contractuelle/délictuelle, la règle juridique sera la même dans tous les cas.
Le choix de l'action à intenter : art 1245-17 cciv, le demandeur peut fonder son action soit
sur les art 1245 et suivants sur le fondement de la RC des articles défectueux soit sur le droit
commun ( fondement délictuel ou contractuel ) . Ce choix d'action est unique et spécifique à ce
domaine.
A cela s'ajoute les systèmes d'indemnisations, fond d'indemnisation ( OMNIAM ) et les fonds de
garanties ( FAGOD par exemple ) alimentés par des amendes, des cotisations etc...ils sont en bout
de chaîne.
C'est un phénomène d'Etatisation de la réparation, le rôle des assurances est mis à la marge et elles
sont assez réticentes à accepter ce système.
La Nouvelle-Zélande est le seul pays au monde à avoir étatisé l'indemnisation du préjudice
corporel, au Québec, il en est de même pour les accidents de la circulation. Les travaux de ph. LE
TOURNEAU qui interroge sur l'inutilité d'assouplir les règles de preuve alors que l'étatisation
pourrait être une solution.