Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Conclusion
Depuis longtemps le consommateur est au carrefour de divers intérêt de la part des autorités
publiques et opérateurs privés. Ils constituent à ce titre l’élément déterminant dans toute
politique économique nationale et fait l’objet des diverses approches officielles ou privées
qui ont toute pour but ultime de l’encourager à consommer, la croissance économique étant
intimement liée au rythme de l’évolution de la consommation. La place privilégie du
consommateur dans le processus économique ne lui confère pas pour autant une force et
une autorité équivalentes.
Donc dans une relation marquée par un déséquilibre entre le consommateur et le
professionnelle, le droit de la consommation qui cherche à protéger les droits des
consommateurs est un droit régissant la relation contractuelle marquée par le déséquilibre
entre le consommateur et le professionnel et il rassemble l’ensemble des dispositions
spécifiques qui protègent les premiers faces aux pratiques des seconds.
Au début 20eme siècle l’Etats Unis d’Amérique qu’est partie la première étincelle qui a abouti à
la création du mouvement de protection des consommateurs, Les raisons de cette naissance
dans ce pays et non en Europe ou un autre pays, est due au rôle du système capitaliste qui a
fondé sa croissance sur le profit réalisé au détriment des classes laborieuses qui sont
devenues sa clientèle auprès de laquelle, il écoulait sa production de biens et des services.
C’était le temps du ‘’capitalisme sauvage’’ qui a donné naissance au système consumériste
que le reste du monde ne connaitra qu’après la deuxième guerre mondiale.
En France le droit de consommation a pris l’ampleur a partir des années 1972, il a été créé
non seulement de protéger des individus faibles, mais qui avaient peut-être de ne pas s’être
responsabilisés.
Au Maroc une loi était élaborée en 2000 par le gouvernement d’Abderrahmane el Youssoufi
et après plusieurs tourmentes législatives, cette loi vient d’être adoptée par le parlement et
publiée au dernier bulletin officiel no 5932 du 7 avril 2011.
Il s’agit de la loi 31-08 édictant les mesures de protections de consommateurs. Cette loi
comptant 200 articles a consacrées, 10 titres à différentes questions notamment le droit de
consommateur a l’information, la protection du consommateur contre les clauses abusives
insérés dans les contrats d’adhésion. Ainsi qu’un titre autour de la réglementation de certain
pratique commercial, comme la publicité, le démarchage, et un titre sur les associations
consommateurs et autre sur les sanctions pénales.
Alors dans le domaine d’assurance, le consommateur assuré est protégé par cette loi de 31-
08, bien que la justice cumulative contractuelle qui fonde le contrat synallagmatique tend à
l’équilibre des prestations réciproques entre les parties, le principe indemnitaire qui domine
le droit de la responsabilité civil et des assurances de dommages s’oppose à tout
enrichissement par une réparation qui serait supérieure au préjudice personnellement subi.
L’éthique dans l’assurance manifeste ces tensions entre l’équité et la sécurité juridique dans
le domaine où le consommateur désarme des assurances de masse souscrit un contrat
d’adhésion rédigé et présenté par une compagnie d’assurance dont la puissance économique
le domine. Le rôle de la jurisprudence pouvoir souverain des juges de fond dans
l’appréciation des donnes et le pouvoir unificateur de la cour de cassation dans l’application
des règles de droit est alors de maintenir un juste et impartial équilibre dans l’application
concrète du droit des assurances comme dans tous les autres domaines de droit.
Mais à côté de ce contrôle de la solvabilité des assureurs et de leur capacité de faire face à leurs
engagements vis-à-vis des assurés, les documents contractuels peuvent également être contrôlés
(conditions générales des contrats d’assurances, notices d’information afin de vérifier leur
conformité à la réglementation.
Alors le contrat d’assurance c’est un contrat consensuel qui se forme par le seul échange de
consentement. Néanmoins, la loi 17-99 portant code des assurances en son article 11 exige un écrit
sous forme de police ou de note de couverture. Seuls, ces deux documents permettent de constater
les engagements respectifs des parties.
À cet effet, tout fournisseur doit notamment par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par
tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix des produits et biens et tarifs
des services, et lui fournir le mode d’emploi et le manuel d’utilisation, la durée de garantie et ses
conditions ainsi que les conditions particulières de la vente ou de la réalisation de la prestation et, le
cas échéant, les limitations éventuelles de la responsabilité contractuelle.
Alors Les consommateurs devraient recevoir à l’avance des informations claires sur le statut
de la personne qui leur vend un produit d’assurance et sur sa rémunération. Il était
nécessaire d’instaurer l’obligation de fournir des informations sur le statut des entreprises et
des intermédiaires et d’assurance. Ces informations devraient être fournies au
consommateur au stade précontractuel. Ce qui est imposé par Le législateur marocain dans
l’alinéa 1 er de l’article 10 de la loi 17-99 par la loi n°59-13 du 25 août 2016) comme suit «
préalablement à la souscription du contrat, l'assureur remet à l'assuré un exemplaire du projet de
contrat comportant le prix ou une notice d'information qui décrit notamment les garanties
assorties des exclusions, le prix y afférent et les obligations de l'assuré.
Comme nous avons vu le législateur marocain n’oblige pas l’assureur à remettre à l’assuré un
exemplaire du projet de contrat ou une note d’information puisqu’il utilise le verbe « remettre » au
lieu du verbe « devoir » de même qu’aucune mesure d’application n’est venue préciser les conditions
d’application de l’aliéna 1 er de l’article 10.
Par contre l’instruction publié par l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la prévoyance Sociale
(ACAPS), de l’instruction n°P.IN.02/2019 du 24 juillet 2019 relative à la mise en œuvre des
dispositions de l'article 247 de la loi 17-99 portant code des assurances incite les entreprises
d’assurances et de réassurances à s'assurer à travers des moyens formalisés (check-lists, rapports, . . )
que, lors des phases de conception et d'élaboration de tout produit d'assurance, les vérifications
suivantes ont été effectuées :
-Le spécimen du contrat d'assurance est conforme aux dispositions de la loi n° 17-99 précitée et des
textes pris pour son application ainsi qu'aux dispositions des autres textes législatifs et
réglementaires applicables aux opérations d'assurance, notamment le Dahir formant code des
obligations et des contrats et ceux relatifs à la protection du consommateur et à la protection des
données à caractère personnel.
-Le processus de commercialisation du produit, y compris les méthodes et canaux de distribution, est
adapté aux clients ciblés compte tenu, notamment, de leurs besoins en information. Le processus de
commercialisation doit, en corollaire, prévoir des mesures raisonnables permettant d'éviter la
souscription du produit concerné par des clients qui n'ont pas besoin des couvertures proposées
-le produit d'assurance apporte une valeur ajoutée pour les clients ciblés ; - les documents
contractuels sont rédigés de manière claire et compréhensible ; - les clauses contractuelles sont
conçues et rédigées de façon à assurer l'équilibre entre les droits et obligations des parties au
contrat ; - pour les produits d'assurance Takaful, les clauses du contrat d'assurance sont conformes
aux principes régissant les opérations d'assurances Takaful et aux avis conformes du Conseil
Supérieur des Ouléma.
-La cohérence des clauses prévues dans les différents documents contractuels (conditions générales,
conditions particulières, ...) ; - la rédaction d'une manière compréhensible, claire et précise des
clauses définissant l'étendue des garanties, celles subordonnant leur mise en jeu à la satisfaction de
certaines conditions ainsi que des clauses édictant des exclusions d'assurances, des déchéances ou
des cas de non assurance ;
- Le caractère formel et limité des exclusions d'assurances - l'adéquation du langage utilisé par
rapport au niveau de l'éducation des clients ciblés, notamment leur éducation financière, lorsque le
produit d'assurance fait usage d'instruments financiers L’instruction susvisée emprunte la notion de
l'équilibre entre les droits et obligations des parties, au droit de la consommation À cet effet, il est
précisé que l’équilibre contractuel s'apprécie par l'absence dans le contrat d'assurance concerné de
clauses ayant pour objet ou pour effet de créer, au détriment du souscripteur et/ou de l'assuré, un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.
-De plus, le contrat peut pas comporter de clauses qui réduisent ou suppriment le droit aux
dommages et intérêts de l'assuré en cas de manquement par l'assureur à ses obligations; - prévoient
le droit à l'assureur de modifier unilatéralement les caractéristiques du produit d'assurance, sauf s'il
s'agit d'une amélioration de ces caractéristiques et à condition qu'il n'en résulte ni augmentation des
primes d'assurance, ni altération de la qualité du produit d'assurance; - prévoient un engagement
ferme du souscripteur et/ou de l'assuré, alors que l'exécution de l'engagement de l'assureur est
assujettie à une condition dont la réalisation dépend de sa seule volonté; - reconnaissent le droit
pour l'assureur, en cas de manquement de l'assuré et/ou du souscripteur à ses obligations, à des
dommages et intérêts manifestement disproportionnés par rapport au préjudice résultant de ce
manquement;
Ce devoir concerne toute intermédiaire, et notamment avec le projet de loi modifiant le livre
IV de la loi 17-99 portant code des assurances, relatif à la présentation des opérations d’assurances
va devenir une obligation légale qui doit désormais s’appliquer en assurance vie et en non-
vie. Cela voudrait dire que l’intermédiaire est tenu de motiver tout conseil fourni au client
sur la base des besoins et exigences exprimés par celui-ci, et qui apparait clairement dans
l’article 309 de dite projet qui prévoit que l’intermédiaire d’assurances est tenu d’un devoir de
conseil et d’information envers les souscripteurs des contrats d’assurances selon les conditions et
modalités prévues par circulaire de l’Autorité.
A cette obligation générale, s’ajoute celle de fonder leurs conseils sur une analyse impartiale
d’un nombre suffisant de contrats. D’un point de vue formel, le conseil doit être donné avant
la conclusion du contrat et sur tout support durable accessible au client.
Il n’est pas exclu que l’intermédiaire soit tenu, au-delà d’une obligation de mise en garde, à
un devoir d’abstention lorsque la souscription du contrat, même souhaitée par le
consommateur, lui semble contraire aux intérêts de celui-ci. Par ailleurs, le conseil doit être
donné avec clarté et exactitude et en termes compréhensibles pour le client. Il s’agira ainsi
pour l’intermédiaire d’adapter ses explications au niveau de compétence du client.
Toutefois, l'intermédiaire d'assurances n'est pas tenu de vérifier les déclarations de l'assuré, il ne peut
se substituer à l'appréciation de leurs risques par les entreprises industrielles. C'est à l'assuré qu'il
incombe de choisir en connaissance de cause s'il doit, ou non, être garanti contre certains risques. Il y
a lieu de préciser que les différents échanges entre l’intermédiaire ou la société d’assurances et
l’assuré doivent être consignés par écrit ou sur un support durable, évitant ainsi toute contestation
ultérieure.
Le manquement de l’assureur à cette obligation d’information peut entraîner des sanctions (non
prévues par la loi mais fixées par la jurisprudence) allant jusqu’à la nullité du contrat ou la mise en
cause de la responsabilité civile précontractuelle de l’assureur.
N.B : Et comme on peut le constater, contrairement à la loi marocaine 17-99 qui n’a fait qu’énoncer
le principe de l’information préalable, le législateur français, a rendu obligatoire la remise de la fiche
d'information ou la remise à l’assuré, avant la conclusion du contrat, d’un exemplaire du projet de
contrat et de ses pièces annexes.
Le devoir de conseil, mis à jour par la jurisprudence française suite notamment à l’arrêt précité de La
Cour de Cassation, Chambre civile 1, du 10 novembre 1964, (lequel obligeait le courtier à être « un
guide sûr et un conseiller expérimenté »), est destiné à orienter le choix du cocontractant au mieux
de ses intérêts. Il suppose nécessairement de la part du professionnel de l’assurance qu’il livre une
appréciation quant à l’opportunité ou non de souscrire à tel ou tel type de contrat d’assurance.
Alors comme nous savons tous l’assurance est une activité dont la gestion technique et financière,
obscure pour le public, est exercé, est exercé par des entreprises anonymes et lointaines.
Et le texte ajoute que ces précisions, qui reposent en particulier sur les éléments d’information
communiques, sont adaptées à la complexité du contrat d’assurance proposé.
La jurisprudence française offre depuis longtemps des exemples très hétéroclites d’obligation de
conseil : lors de la proposition d’assurance, l’intermédiaire doit expliquer a son client les divers
dispositions du droit des assurances et du contrat afin de lui donner tous les bêlements objectifs de
choix d’une couverture approprié à son risque ; il doit le mettre en garde contre les déclarations
inexactes ou incomplètes , vérifier que la police est conforme a la demande aux risques
présentés ,vérifier que la police conforme à la demande présentée dans la proposition d’assurance ,
adapter le montant des capitaux assurés a la valeur réelle des biens , prendre garde ne pas laisser
l’assuré a découvert par une résiliation intempestive , bref , a toute étape du contrat il doit rendre a
l’assuré le service compètent et éclairé que celui-ci est en droit d’attendre d’un professionnelle : La
cour de cassation sanctionne avec rigueur tous ces manquements par la responsabilité civile de
l’intermédiaire d’assurance .
1. L’intermédiaires d’assurances n’est pas tenu de vérifier les dires de l’assuré. En effet, s’il doit
éclairer en fait et en droit l’assuré pour la souscription de mauvaise foi dont il n’a pas
responsable des mensonges d’un assuré de mauvaise foi dont il n’a pas à vérifier la véracité
des assertions.
2. L’obligation de conseil de l’intermédiaire d’assurance se mesure à l’aune de la propre
compétence du souscripteur assuré : les assurés industriels ou professionnels ont
fréquemment une compétence juridique égale à celle de l’assureur-conseil et
éventuellement une compétence technique supérieure. L’obligation de « conseil » le cède
alors aux obligations traditionnelles des actes d’entremise habituels.
3. Le conseil correctement donné, il appartient à l’assuré dument éclairé de prendre
ses propres décisions : l’assuré n’est pas un incapable. Sauf si l’assuré s’est déchargé
de la gestion de ses assurances entre les mains de son intermédiaire habituel, il est
normal qu’il assume totalement les choix qu’il a lui- même faits en connaissance de
cause.
2-3 : La lutte contre les clauses abusives :
2-3-1 : En droit marocain :
Ouverture de compte bancaire, souscription d’un contrat de crédit, d’une police
d’assurance… les consommateurs sont quotidiennement amenés à signer des contrats
d’adhésion aux clauses complexes et souvent illisibles. En dehors des juristes spécialisés,
rares sont ceux qui sont capables de disséquer scrupuleusement ces conventions rédigées
sur-mesure pour les grands groupes. Pourtant, la jurisprudence, certes encore sporadique et
peu harmonieuse, pointe souvent du doigt les clauses abusives qui pullulent dans ces
contrats d’adhésion et qui sont imposées notamment par les compagnies d’assurance et
autres établissements de crédit.
La loi 31-08 sur la protection du consommateur considère « comme abusive toute clause
relevant d’un contrat d’adhésion qui, en dépit de l’exigence de bonne foi, crée au détriment
du consommateur un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties ».
Une définition beaucoup trop large pour servir de base pour les magistrats. Cependant, « le
décret d’application publié en 2014 a facilité le travail des juges en listant les typologies des
clauses abusives », explique un juge de la Cour d’appel. Et d’ajouter : « Dans les décisions
qualifiant les clauses d’abusives, il est pris pour référence le fait que ces contrats
permettaient d’exclure ou de limiter de façon inappropriée les droits légaux du
consommateur, ou encore de prévoir un engagement ferme du consommateur, alors que
l’exécution de l’engagement du fournisseur est assujettie à une condition dont la réalisation
dépend de sa seule volonté ».
Les clauses abusives dites noires sont les clauses qui, eu égard à la gravité des atteintes qu’elles
portent à l’équilibre du contrat, doivent être regardées de manière irréfragable comme abusives. En
d’autres termes, le déséquilibre entre les droits et obligations des parties au contrat n’est pas
simplement significatif, il est grave. De ce fait, de telles clauses sont interdites, indépendamment de
leur contexte contractuel. Le juge est privé de son pouvoir d’appréciation de la clause litigieuse
puisque l’abus est identifiable du seul fait de l’interdiction de la clause par décret. « On pourrait alors
être tenté d’en déduire que le juge voit ses pouvoirs fortement diminués. Avant le décret de 2014, le
nombre de clauses noires étant très limité, il était assez rare que le juge soit privé de son pouvoir
d’appréciation de l’abus », explique Mohamed Tchiche, avocat spécialisé dans la protection du
consommateur. En augmentant le nombre de clauses noires, le décret de 2014 limite d’autant le
pouvoir du juge d’apprécier l’abus. En réalité, on assiste à une mutation du rôle du juge. Ce dernier
sera amené plus souvent qu’auparavant à se prononcer sur le point de savoir si la clause litigieuse
appartient ou non à la liste noire visée par le décret, plutôt qu’à définir l’abus.
2-3-2 En Europe :
Le droit de la consommation est, dans tous les pays, attentif au problème posé par les clauses
abusives et le conseil de l’Europe a adopté le 16 novembre 1976 une résolution par laquelle il
recommandait aux Etats membres « de créer des instruments efficaces, juridiques et autres, afin de
protéger les consommateurs contre les clauses abusives.
La directive du 5avril 1993 concernant les clauses abusives a été adoptée .Elle exige des Etats
membres qu’ils veillent « a ce que dans l’intérêt des consommateurs ainsi que des concurrents
professionnels ,des moyens adéquats et efficaces existent afin de faire cesser l’utilisation des clauses
abusives dans les contrats conclus avec les consommateurs par un professionnel »(art7) .Au surplus il
est précisé que « les Etats membres peuvent adopter au maintenir … des dispositions plus strictes …
pour assurer un niveau de protection plus élevé au consommateur » (art 8)
Ainsi cette directive dans son article 2 a défini les protagonistes : le professionnel est toute personne
physique ou morale qui agit dans le cadre et pour les besoins de son activité professionnelle, qu’elle
soit publique ou privée ;cette définition inclut donc tous les commerçants les PME , les sociétés
civiles professionnelles ;les membres de professions libérales qui souscrivent un contrat dans un
domaine même étranger à leur compétence professionnelle (Ex : un contrat d’assurance pour un
architecte ), si sa finalité est professionnelle .
N.B : La détermination des clause abusives caractérise par une « déséquilibre » significatif entre les
droits et les obligations des parties » est illustrée par une annexe qui contient (une liste indicative et
non exhaustive des clauses qui peuvent être déclarer abusives mais que le caractère abusif doit en
être apprécié en fonction des circonstances ce que paraît timide compte tenu de la nature de ces
clauses.
2 : Le contrôle de la solvabilité
Au début des années 2010, la Solvabilité II avait pour objectif de renforcer la stabilité financière du
secteur de l'assurance en Europe, fortement secoué après la crise des subprimes. Cette réforme
a établi des exigences de capital plus strictes pour les assureurs, leur permettant de faire face aux
risques financiers plus efficacement. Cependant, ces exigences ont également eu un impact sur la
possibilité d'investir dans des actifs à haut rendement, entravant ainsi la capacité à générer des
gains pour leurs actionnaire
Alors dans le secteur des assurances au Maroc, l’ACAPS exerce son contrôle, conformément
au code des assurances, sur les compagnies du secteur et les intermédiaires d’assurances.
Elle est essentiellement chargée de l’octroi et du retrait d’agrément de ces entités, du
contrôle de leur solvabilité avec pour enjeux de protéger les droits des assurés et des
bénéficiaires de contrats d’assurance, et d’assurer un contrôle macroprudentiel en
coordination avec les autres autorités du contrôle du secteur financier. Dans ce cadre,
l’ACAPS a entamé depuis quelques années un projet d’envergure : la solvabilité basée sur les
risques (SBR). Il s’agit d’un cadre prudentiel national qui vise le renforcement de la résilience
des entreprises d’assurances et de réassurance face à l’ensemble des risques encourus,
l’amélioration de leur système de gouvernance et le renforcement de la transparence en
termes d’information
Ce projet majeur s’articule autour de trois piliers : (1) les exigences quantitatives liées
au capital de solvabilité requis et aux fonds propres, (2) les exigences qualitatives en termes
de gouvernance et de gestion et de l’évaluation interne des risques et de la solvabilité
(ORSA) ainsi que (3) les exigences sur le volet de l’information, notamment la
communication financière à destination du superviseur et du public.
A ce titre, après étude approfondie de la législation d’assurance au Maroc, il s’avère qu’à
l’instar de son homologue français le consommateur d’assurance marocain bénéficie
concrètement de deux types de protection : économique et juridique.
En outre, pour être agréée, l’entreprise d’assurance et de réassurance, selon l’article 168
dudit code, doit être constituée sous forme de société d’assurance mutuelle ou de société
anonyme (SA), ce qui est de nature à responsabiliser davantage les dirigeants, soumis à une
réglementation stricte et rigoureuse. D’autres dispositions sont relatives aux règles de
constitution, fonctionnement, gestion et transfert.
Le contrôle est également d’ordre financier. En effet, selon l’article 238 du code, l’assureur,
pour faire face aux indemnités et prestations promises aux assurés et bénéficiaires, est tenu
d’inscrire à tout moment à son passif et représenter à son actif des provisions techniques
suffisantes.
L’assureur doit aussi justifier, à tout moment, de l’existence d’une marge de solvabilité
(équivalent du ratio Mc Donough du secteur bancaire ou ratio Cooke dans Bâle I) destinée
à faire face aux risques de l’exploitation propre au caractère aléatoire des opérations
d’assurance, dont le montant minimum et les éléments constitutifs sont fixés par les articles
52 et 53 de l’arrêté du ministre des finances relatif aux entreprises d’assurance et de
réassurance.
Enfin, l’article 33 du décret d’application accorde au ministre chargé des finances le droit,
après un contrôle sur place ou sur pièces, d’exiger de l’entreprise d’assurance qui n’atteint
pas le montant minimum réglementaire de la marge de solvabilité la présentation d’un plan
de redressement.
En France :
Le contrôle de la solvabilité des entreprises d’assurances est une matière complexe qui
relève des art (310-12) et suivant du code des assurances modifiés a de nombreuses
reprises(notamment par les lois n 89-1014 du 31 décembre 1989 et n 94-5 du 4 janvier 1994
pour se conformer aux directives européennes , et par la loi du 1er aout 2003 ) et en dernier
lieu par l’ordonnance du 21 janvier 2010, qui renvoie très largement à de nouvelles
dispositions du code de monétaire financier ( art L612-1 et suivant).
Le contrôle de la solvabilité d’assurances est effectué sur pièces et sur places. L’autorité de
contrôle qui dispose de la compétence du corps des commissaires Contrôleurs des
assurances (Art L 612-12 Code. Monétaire, fin), en détermine l’organisation et les modalités.
Le contrôle moderne n’est plus guère orienté vers le « produit d’assurance », le contrat, mais
vers la solvabilité de l’entreprise dont l’exigence commence avec le calcul des primes ; or
désormais il n’existe plus de contrôle des prix et donc plus de contrôle a priori de tarifs.
Cependant cette liberté peut se révéler dangereuse : en matière d’assurance existe une
« inversion du cycle de production », car la prime est fixée par l’assureur alors qu’il ne
reconnaitra son prix de revient, les sinistres à payer, qu’en fin de période. Une politique de
sous-tarification telle qu’on en a connu en matière de risque industriels est donc à la fois une
tentation de la concurrence d’insolvabilité.
A cet égard, les règles relatives au régime financier des entreprises d’assurances sont
particulièrement importantes notamment :
Alors la fourniture à distance des opérations d’assurances est régie au Maroc par la
circulaire de la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS) du
Ministère de l’Economie et des Finance DAPS /EA/12/19 du 9 Mars 2012 (entrée en
vigueur le 16 Avril de la même année). Cette circulaire fait référence pour l’essentiel
dans sa philosophie générale, aux différentes dispositions portant sur les contrats
conclus à distance prévus par la loi 53-05 relative à l’échange électronique de
données juridiques et par la loi 31-08 édictant des mesures de protection des
consommateurs. Il y a lieu de préciser que ces lois ont instauré les conditions
nécessaires pour qu’un contrat conclu sous forme électronique soit valide au Maroc.
A cet égard, il convient de souligner que la digitalisation des contrats est déjà prévue
par le cadre réglementaire marocain, notamment le Dahir formant code des
obligations et contrats qui stipule que « la voie électronique peut être utilisée pour
mettre à disposition du public des offres contractuelles ou des informations sur des
biens ou services en vue de la conclusion d’un contrat », à condition de mettre en
place un processus fiable et sécurisé d’échange de consentement et de partage des
éléments essentiels au contrat. Quant à la preuve du contrat, elle est
traditionnellement assurée par une police d’assurance écrite et signée par les parties,
processus qui peut également être digitalisé.
• Être créée par des moyens que le signataire puisse garder sous son contrôle
exclusif ;
• Garantir avec l’acte auquel elle s’attache un lien tel que toute modification
ultérieure dudit acte soit détectable ;
Garantir par des moyens techniques et des procédures appropriés que les données
de création de la signature :
• Ne peuvent être établies plus d’une fois et que leur confidentialité est assurée
;
Ainsi selon cette loi le contrat électronique est également un contrat à distance,
selon l’expression consacrée par son article 25, lorsqu’il est conclu entre un
professionnel et un consommateur. A ce titre, la loi relative à la protection du
consommateur est applicable en plus des dispositions générales de la loi 53-05
relative à l’échange électronique.
Quant aux informations qui doivent être délivrées, elles paraissent redondantes, car
le professionnel doit remettre au destinataire une confirmation de ces informations
contenues déjà dans l’offre. Néanmoins l’article innove en ce qu’il prévoit que les
conditions de résiliation doivent être communiquées à leur destinataire au plus tard
après la conclusion du contrat, au moment de la livraison car, loin d’être accessoires,
les modalités de résiliation peuvent participer au consentement du cyber-
consommateur et devraient pouvoir être mentionnées dans l’offre.
Intégrité des contrats électroniques : Il est crucial de garantir que les contrats
électroniques ne sont pas altérés ou modifiés après la signature. Des mécanismes de
sécurité doivent être en place pour prévenir toute manipulation non autorisée des
documents.
Accessibilité et compréhension : Assurer que les assurés ont un accès facile aux
contrats électroniques et qu'ils comprennent clairement les termes et conditions est
essentiel. Les assureurs doivent veiller à ce que les informations soient présentées de
manière transparente et compréhensible.
Éducation des assurés : Les consommateurs doivent être éduqués sur l'utilisation des
contrats électroniques, y compris les mesures de sécurité en place et les avantages
de cette transition. La compréhension des assurés contribue à renforcer la confiance
dans le processus.
Accessibilité aux informations contractuelles : Les assureurs doivent garantir que les
assurés peuvent facilement accéder aux informations contractuelles importantes
tout au long de la durée du contrat. Cela inclut la possibilité de consulter et de
télécharger les contrats électroniques à tout moment.