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INTRODUCTION

La régulation devient nécessaire dans un contexte économique favorisant la


formation de monopole dans le but de les combattre et de les dissoudre.
Généralement cette mission est confiée à une autorité de régulation qui agit de
façon indépendante des pouvoirs publics et des acteurs économiques. D’où le sens
de ce sujet : les garanties d’indépendance des autorités de régulation au Sénégal.

Ainsi, l’autorité de régulation peut être définie comme une institution publique
dotée ou non de la personnalité juridique chargée d’établir et de préserver dans un
secteur d’activité économique donné, certain équilibre entre l’économie, la
concurrence et d’autres objectifs d’intérêt général. Un pouvoir de commander le
pouvoir d’imposer l’obéissance, il signifie aussi que l’autorité ou l’organe investit
d’une mission dispose d’un pouvoir de décision.

C’est en ce sens que l’indépendance des autorités de régulation n’est pas total dans
la mesure où elle souffre d’insuffisance par rapport aux aspects financiers. Ce
principe de séparation avec l’autorité publique reste à parfaire. C’est dans cet ordre
d’idée que nous concevons que l’indépendance des institutions de régulations est
conçu en trois formes à savoir l’indépendance vis à vis des entreprises régulées, des
autorités publiques mais aussi sous forme d’autonomie institutionnelle.

De ce fait, ce sujet nous invite à nous poser la question à savoir : qu’est ce qui
caractérise la garantie d’indépendance des autorités de régulation au Sénégal ?

Par ailleurs ce sujet présente un double intérêt d’une part théorique dans la mesure
ou la loi prévoit que l’institution de régulation est une autorité administrative

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indépendante dotée de l’autonomie financière et de gestion. Cependant l’intérêt
est pratique car il nous permet de cerner le rôle et l’importance que joue l’autorité
de régulation dans toute son impartialité et son neutralité.

Pour une meilleure analyse de ce sujet, le travail s’articulera sur les garanties
fondamentales de l’indépendance de l’autorité de régulation au Sénégal (I) afin de
pouvoir justifier que cette dernière à une autonomie sur le plan fonctionnel de
l’autorité (II).

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I. LES GARANTIES FONDAMENTALES D’INDEPENDANCE DE L’AUTORITE
DE REGULATION AU SENEGAL :

Afin d’assurer l’indépendance, il s’agira de rappeler l’indépendance vis-à-vis des


autorités du pouvoir exécutif (A) pour ensuite voir celle des entreprises régulées
(B).

A. UNE AUTONOMIE A L’EGARD DU POUVOIR EXECUTIF

L’indépendance d’une autorité est la condition préalable pour sa neutralité. Au


Sénégal, la régulation incombe à l’ARMP (Autorité de Régulation des Marchés
Publics) qui devient aujourd’hui l’ARCOP (Autorité de Régulation de la Commande
Publique). A cet effet, il est chargé de la définition des politiques en matière de
marchés publics, de la conduite des audits et de l’évaluation du système. Elle est
aussi chargée de la discipline et du règlement non juridictionnel des différends. Elle
agit en toute impartialité ayant toute indépendance dans le cadre de sa mission.
Elle ne reçoit d’instruction d’aucune autorité, ces actes sont soumis au contrôle de
légalité du juge administratif. L’Autorité de régulation est à part entière situé hors
de l’administration publique et autonome vis-à-vis du pouvoir publique
notamment le parlement et le pouvoir exécutif. Elle ne reçoit pas d’ordre du
gouvernement encore moins du parlement qui ne dispose pas d’un pouvoir de
contrôle à son égard. Elle est indépendante du gouvernement même si elle est
rattachée au cabinet du premier ministre. En effet, ce lien institutionnel n’empiète
pas pour autant sur son autonomie, puisque ce lien ne la place pas sous le contrôle
hiérarchique du pouvoir central. A ce titre, les membres des autorités
administratives indépendantes de régulation et l’organe de règlement des

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différends sont nommés pour une période de trois (3) renouvelables une seule fois
pour les premiers et non renouvelables pour les seconds. Le mandat prend fin à
l’expiration normal de sa durée, soit par décès ou en cas de démission. Il prend
également fin à la suite de la perte de la qualité ayant motivé la nomination ou
encore par révocation pour faute lourde.

Et pour assurer l’indépendance vis-à-vis des autorités politiques les moyens utilisés
sont : - donner à l’institution de réguler un mandat clair

- Procéder à des nominations sur la base de qualification reconnues.

B. UNE INDEPENDANCE INSTITUTIONNELLE A L’EGARD DES ACTEURS


REGULES

Le régulateur peut fausser les informations s’il est sous l’influence des entreprises
régulées.

La collégialité est considérée comme modalité de prise de décision au sein de ces


instances. En effet, l’autorité Administrative de Régulation ne peut valablement
délibérer que si les 2/3 des membres sont au moins représentés. Chaque membre
dispose d’une voix et les décisions sont prisent à la majorité des membres présents
et représentés. L’organe de règlement des différends est composé de manière
tripartite et paritaire des représentants de l’administration publique du secteur
privé et de la société civile. Les trois composantes participent à la prise de décision
de l’organe. Cette collégialité permet d’éviter le captage des membres de l’autorité
de régulation particulièrement les membres l’organe de règlement des différends.

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Ainsi, les éventuels décisions ou instructions donnés au membre représentant
l’administration dans le conseil de régulation ou d l’organe de règlement des
différends seront inefficaces.

Par ailleurs, à la suite de l’étude des garanties d’indépendance organique de


l’autorité administratif indépendante de régulation. Il conviendra d’aborder
l’autonomie financière et décisionnelle comme une garantie de l’indépendance
fonctionnelle de l’autorité administrative.

II. UNE AUTONOMIE FONCTIONNELLE DE L’AUTORITE DE REGULATION AU


SENEGAL

S’agissant de l’autonomie fonctionnelle de l’autorité administrative


indépendante, il sera nécessaire d’évoquer l’autonomie financière et de gestion
(A) en tant que garantie fondamentale de l’indépendance. Pour ensuite étudier
son autonomie décisionnelle (B).

A. UNE AUTONOMIE FINANCIERE ET DE GESTION

L’indépendance d’une autorité implique aussi sa capacité à ne pas dépendre


financièrement d’une autre entité. Cette dernière a une double implication, en
effet, elle suppose une autonomie de décision sur son budget et une libre gestion
de ce budget. S’agissant de l’autonomie de décision, elle s’entend de la capacité
d’une institution à définir librement son budget en ressources et charges. Elle

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s’accommode parfaitement avec des ressources allouées par l’Etat dans la mesure
où elle lui a laissée la possibilité de déterminer ces besoins et de participer à la prise
de décision. Elle suppose aussi une stratégie d’action et une capacité d’évaluation
des besoins qui sont les siens. L’autonomie de gestion consiste à transférer à
l’autorité de gestion de son budget, elle nécessite l’utilisation d’outils adapté du
management privé notamment la comptabilité privée. L’autorité de régulation
adopte le règlement financier et comptable le manuel des procédures financières
sur proposition du secrétaire permanent. De ce fait, le conseil de régulation détient
la compétence exclusive dans l’adoption du budget. L’autorité autorise des
réceptions de dons, de legs et de subventions à son profit.

Cependant, l’assiette du budget permet d’affirmer son autonomie financière. En


effet, le budget de l’autorité de régulation comprend des ressources propres
notamment des redevances d’ouverture de dossiers, des produits sanctions
pécuniaires prononcé par l’organe de règlement de différends (ORD) ainsi que les
dons, legs ou contributions et de tout autre contribué affecté par les lois et
règlements en vigueur.

B. UNE AUTONOMIE DECISIONNELLE DE L’AUTORITE DE REGULATION

Pour garantir l’effectivité de l’indépendance de l’organe de régulation, la doctrine


majoritaire a retenu deux critères à savoir les moyens propres et un pouvoir de
décision sans ingérence de l’autorité politique.

L’autonomie de décision d’une autorité signifie la capacité de prendre des décisions


de manière autonome indépendamment de tout organe extérieur. En d’autres

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terme, l’organe doit prendre ces décisions sans aucune ingérence des pouvoirs
publics tel que le gouvernement mais également les acteurs privés.

Par ailleurs, l’autonomie de décision signifie que les décisions de l’organe de


régulation doivent être juridiquement contraignante. En conséquence les décisions
ne doivent pas faire l’objet d’une approbation formelle d’une entité publique-
privée.

De ce fait, on pourra noter que l’autorité de régulation dispose d’un appareil de


règlement des différends et de pouvoir sanctionner le non-respect de ces décisions,
des sanctions pénales c’est-à-dire une amende mais aussi des sanctions civiles
c’est-à-dire des dommages et intérêts en cas de dérogations.

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