LA SPECIFICITE ORGANIQUE
A. LE CADRE STATUTAIRE
B. LA FRAGILISATION DE CE CADRE
Enfin, c’est le pouvoir du ministre de déférer au juge les décisions des autorités
de régulation qui apparaît comme un élément essentiel de leur intégration
étatique. Ce droit de recours a un rôle crucial car, en cas de divergence entre le
ministre et l’autorité de régulation, il permet au juge de rétablir l’unité de la
volonté de l’État.
La possibilité pour le ministre de déclencher le contrôle de légalité est la
contrepartie de la disparition du pouvoir hiérarchique sur l’autorité de
régulation.
Par ailleurs, l’internationalisation des enjeux de la régulation et l’intégration
européenne, ont, elles aussi, contribué – et contribuent – à remettre en cause le
cadre de ces autorités en les plaçant à l’intersection d’exigences nationales et
internationales.
La spécificité contentieuse des autorités de régulation est également importante.
Ce qui va conduire le juge administratif à rendre des arrêts tendant à préciser
leurs pouvoirs et assurer l’équité.
Ainsi il est bien connu que, depuis l’arrêt d’assemblée Didier du 3 décembre
1999, le Conseil d’État accepte de soumettre les autorités administratives
indépendantes aux exigences de la Convention européenne sur le procès
équitable.
La jurisprudence a progressivement tiré les conséquences de cette application de
l’article 6-146 et le Parlement a été amené, par répercussion, à modifier
largement les statuts des autorités de régulation.
La généralisation du recours de pleine juridiction est une répercussion, dans
l’ordre juridique interne permet de sanctionner la violation des exigences du
respect des droits de la défense et du principe d’impartialité.
La croissance continue des pouvoirs reconnus aux autorités de régulation est
donc accompagnée par une augmentation parallèle des garanties offertes aux
Enfin, sur le plan organique, le cumul des fonctions de poursuites, d’instruction
et de sanction des autorités de régulation a été temporisé et réside désormais
dans la séparation entre le collège de l’autorité de régulation et la commission
des sanctions.
Désormais, les contrôles et enquêtes sont de la compétence des services du
collège aidés le cas échéant par des enquêteurs habilités appartenant à des corps
extérieurs et la décision d’engager des poursuites est prise, sur la base du rapport
établi par le collège de l’autorité.
La Commission des sanctions a seule le pouvoir de prononcer une sanction.
Le premier facteur est lié au fait que l’organe régulateur aura la charge de faire
respecter ,selon l’expression utilisé par le Professeur Claude
CHAMPAUD « une règle de jeu économique » .Pour ce faire, le pragmatisme
et la souplesse d’intervention paraissent nécessaires .Le rôle essentiel du
régulateur est donc de créer les conditions favorables au développement du
marché. C’est dans ce sens que Jean - Michel HUBERT relève que le
régulateur est a la fois un « catalyseur et le point d’équilibre du mouvement ».
B) DE LA QUETE DE LEGITIMITE
Enfin et toujours dans la même logique, l’on note que les autorités de
régulation sont appelées dans certains cas à légitimer des décisions
impopulaires. Ce fut le cas au Royaumes Unis en ce qui concerne la
privatisation des compagnies d’eau (à expliquer).(expliquer aussi le cas de la
France avec l’Union Européenne)
En ce sens, il est évident que les régulateurs doivent jouir d’une légitimité
certaine pour mieux exercer son pouvoir.