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Jihane BENZAIDA
Taha Yacine HAKKOU
Bovaris BANGO réalisé sous l’encadrement du
Lamiae EL MOKHTARI professeur Mr SHEDDADI
El Mahdi HADDACHI
Vanessa M’BELA
Ranya JAFFAL
Sommaire
Introduction.....................................................................................................................................
Conclusion.......................................................................................................................................
Bibliographie...................................................................................................................................
Introduction
Le droit administratif :
Tout cela fait du droit administratif une branche très originale mais surtout très précaire aussi ,
cette branche régit les relations entre les particuliers et l administration. Des lors l autorité
accepte de se soumettre a un droit – qu’elle pourrait ignorer- puisqu’en définitif aucune
autorité si ce n est ce elle même ne peut la contraindre a respecter. Le miracle du droit
administratif c est donc le respect spontané de l état a ce droit.. nonobstant, l état est souverain
elle accepte de limiter sa souveraineté en posant des limites juridiques a son action.
‘’Ce serait une folle entreprise , même pour un homme dans toute la force , de prendre les
connaissance dans leurs état dernier , il n aurait plus d élan , ni aucune espérance raisonnable
‘’
a l inspiration du philosophe alain l approche historique du droit administratif évite bien des erreurs
d interprétation . le droit administratif contemporain est le produit des évènements historiques
retranscrit par des générations de juristes, de législateurs et de citoyens…Le droit a une histoire, qui
explique son architecture. Le droit administratif, fort logiquement, n'échappe pas à cette règle. C'est
en effet cette histoire particulière qui explique la volonté très forte de définition qui a animé les
auteurs et les praticiens de la discipline. Si l'on devait essayer de définir des périodes, il serait
envisageable de considérer que le droit administratif a d'abord connu une préhistoire Elle est
marquée par la naissance textuelle de la matière, si tant est que l'on puisse affirmer une telle
naissance. Très vite, on a cherché à le définir, par le biais de critères successifs qui ne répondront
pas aux attentes des praticiens et des administrés. La deuxième période est alors une phase
d'affirmation et de développement C'est l'avènement de la jurisprudence d'un organe fortement
institué : le Conseil d'Etat. C'est aussi la naissance d'une notion reine : le service public. C'est ce
dernier qui est majoritairement utilisé à l'époque pour définir la matière. Mais elle entre rapidement
en crise, le critère de définition ne réussissant plus à rendre compte de la réalité. La troisième
période, contemporaine, est celle de la crise du droit administratif, si tant est qu'il en existe une .
C'est une période de recherche tous azimuts, où de nombreux auteurs donnent leur idée de
définition, et donc, forgent leur(s) critère(s). on ne peut parler du droit administratif au Maroc sans
aborder son histoire et son evolution en France vu que c est le pays source de la majorité des
disciplines juridiques au Maroc . L’Apparition du droit administratif est incontestablement liée au
début du protectorat . Son évolution depuis lors a traversé plusieurs étapes et points de repères
permettant de mesurer l'attachement à l'idée et au développement de la protection du citoyen contre
les maladresses, l'arbitraire ou les errements de l'Administration .
Mais avant de soulever le développement interne de cette branche de droit il nous parait
indispensable de parler du processus de son développement et de ca création au pays de provenance.
le droit administratif français se singularise tant par ses caractères comme par ses critères
de définition , parlant des caractères les plus distinctifs et importants nous ne pouvons négliger les
trois éléments principaux :
Il s’agit tout d’abord d’un droit autonome, distinct du droit commun avec lequel il ne peut
être confondu. L’autonomie du droit administratif (mani- festation du principe de l’autonomie des
branches du droit) se traduit par la spécificité des notions utilisées et des règles appliquées.
L’autonomie du droit administratif est fondée sur les besoins du service public publique, seule
responsable de la poursuite de l’intérêt général (Concl. David sur Blanco*). L’exorbitance ainsi
accordée ne doit pas être interprétée comme la consécration de privilèges en faveur de
l’administration; si elle exprime le déséquilibre entre la puissance publique et les personnes privées,
elle n’est pas toujours favorable à l’administration (p. ex. v. les sujétions exorbitantes qui
contraignent fortement l’administration).
Il est ensuite un droit jurisprudentiel; depuis l’origine tant le Tribunal des conflits (v.
fiche n° 8) que le Conseil d’État ont favorisé l’affirmation du droit administratif. Le juge a en effet
dégagé les notions fondamentales du droit administratif (service public, police administrative,
responsabilité de la puissance publique...) et continue de les adapter aux exigences nouvelles de
l’action publique. Cette caractéristique explique pourquoi le droit administratif peut apparaître
mouvant; il est à l’image de l’intérêt général dont il entend favoriser la poursuite. On comprend dès
lors pourquoi il n’existe pas de Code administratif structurant la matière à l’instar du Code civil ou
du Code pénal. Seules quelques branches, pour lesquelles les sources écrites sont les plus
développées, ont fait l’objet d’une codification (Code de justice administrative, Code des marchés
publics ou encore Code de la santé publique...) tandis que les grands principes jurisprudentiels ont
parfois été repris dans de « grandes » lois (p. ex. L. du 12 avr. 2000 relative aux droits des citoyens
dans leurs relations avec les administrations). Le développement de sources écrites, plus facilement
accessibles, n’atténue que partiellement l’impression d’un «droit secret et aristocratique » (D.
Lochak), que sa complexité et sa subtilité rendent parfois difficilement intelligible par les citoyens-
administrés.
Il est enfin un droit de la puissance publique; le droit administratif est en effet justifié par
la volonté de « faire prévaloir l’intérêt général lorsqu’il se trouve en conflit avec des intérêts
particuliers » (Waline, p. 11). Pour cela, l’administration bénéficie de prérogatives de puissance
publique, dont la princi- pale réside dans la faculté d’imposer sa volonté aux tiers par l’édiction
d’actes administratifs unilatéraux (v. fiche n° 19). Il en existe quantité d’autres, allant de la faculté
d’exproprier pour cause d’utilité publique à la modification unila- térale d’un contrat (v. fiche n° 25)
en passant par les prérogatives fiscales de l’administration...
Le droit administratif peut ainsi être conçu comme un droit de la place de l’État face à la
Nation. «[Suivant] un programme politique, i.e. d’organisa- tion de la société » (Truchet, p. 27), le
droit administratif participe en effet à l’institutionnalisation et à la limitation du pouvoir (Hauriou, p.
XV), ainsi que l’énonce le principe de légalité (P. Moor). Pour ce faire, il est agencé autour de deux
« grandes cathédrales » (F. Burdeau) – le service public et la puissance publique – qui ont suscité
de nombreuses querelles doctrinales afin de déter- miner le critère du droit administratif.
Si le juge a pu paraître plus souvent recourir au seul critère du service public (à
commencer par l’arrêt Blanco*) qu’à celui de la puissance publique (p. ex. en matière fiscale, TC,
10 juil. 1956, Bourgogne-Bois, R. p. 586) pour fonder sa position, il semble néanmoins préférer leur
utilisation combinée. Le critère de la puissance publique est ainsi largement utilisé pour définir le
régime juridique du service public (p. ex. jusque récemment, l’activité gérée par une personne
publique ne pouvait être qualifiée de service public que s’il y avait mise en œuvre de prérogatives de
puissance publique – CE S., 28 juin 1963, Sieur Narcy*, R. p. 401 ; d’ailleurs, l’aménagement admis
par le juge dans la décision Assoc. du personnel relevant des établissements pour inadaptés* [CE S.,
22 févr. 2007, R. p. 92] n’altère pas l’importance de ces mêmes prérogatives dans la détermi- nation
du régime juridique applicable – v. fiche n° 31).
Aussi, à la suite de Jean Rivero (1910-2001), il est désormais admis qu’« il n’est
nullement nécessaire de procéder à [la systématisation du droit admi- nistratif] à partir d’une notion
unique » (Waline, p. 25). Ce constat permet de surmonter la difficulté née de la double volonté de
déterminer la spécificité du droit administratif (querelle classique) et le critère de compétence du
juge administratif (version moderne de la querelle doctrinale) à partir d’un seul critère. On admettra
donc que la puissance publique et le service public constituent les deux «idées maîtresses» (id.) du
droit administratif. Cette position, loin de rompre avec les origines du droit administratif, en
retrouve au contraire les fondements. Si l’arrêt Blanco* évoque le seul service public, le
commissaire du gouvernement David avait bien recouru à la fois au service public (justification du
régime de responsabilité proposé) et à la puissance publique (justification de la compétence de
l’ordre administratif), confirmant que le droit administratif ne saurait se passer de l’une ou de l’autre
de ces notions.
Partie 1 : Théorie du service public
Section2
Les principes fondamentaux du service public
Les activités qui sont qualifiées de services publics, qu’elles soient exercées par des
personnes publiques ou par des personnes privées, quel que soit leur caractère administratif ou
industriel et commercial, sont soumises à un ensemble de règles de droit, à un régime
juridique.
A l’évidence, il n’existe pas un régime juridique commun à tous les services publics. Les
services publics à gestion publique se distinguent fondamentalement à cet égard des services
public à gestion privée. Mais il est légitime de se demander s’il existe des points communs
entre les différents services publics, des principes généraux qui s’appliqueraient sans
distinction de leur mode d’exercice.
L’observation fait en effet apparaître des principes fondamentaux qui correspondent à la
nature essentielle du service public. Ils ont été formalisés par le Professeur Louis Rolland et
sont présentés sous l’expression commode de « lois de service public » connues en doctrine
sous le nom de « lois de Rolland ».
Ces principes ont vocation à s’appliquer à tous les services publics, mais il faut dès
maintenant en marquer les limites. L’existence de lois du service public ne signifie pas
qu’elles reçoivent obligatoirement une traduction juridique concrète dans tout les cas de
fondation des services publics ; cela ne signifie pas non plus que leur traduction juridique soit
homogène dans tous les services publics.
Ces derniers possèdent un trait commun qui consolide leur champ d’application à tous les
services publics : ils sont justifiés par la poursuite de l’intérêt général, qui constitue le but
même de toute activité de service public. Il s’agit :
a* Le Principe de continuité :
Ce principe repose sur la satisfaction d’un besoin d’intérêt général qui justifie la création et
l’organisation du service public. Toute interruption de son fonctionnement apparaît
contradictoire avec l’idée même de service public.
Ce principe produit des effets sur la détermination des compétences des autorités
administratives (1), sur la situation des exploitants du service public (2), sur celle du
cocontractant (3) et sur celle des collaborateurs du service public (4).
1- Les conséquences du principe de continuité sur la compétence des autorités
administratives ;
Les autorités administratives ont l’obligation de faire fonctionner le service public tant que
celui-ci n’a pas été supprimé ; toute abstention de leur part constitue une faute a cet égard
l’autorité de tutelle dispose des moyens juridiques nécessaires pour surmonter l’éventuelle
carence des autorités locales, d’ailleurs ils ne peuvent pas s’abriter derrière les difficultés nées
des circonstances pour justifier leur incapacité, ou leur refus de faire fonctionner le service.
Continuité du service public et responsabilité de l’administration
Le principe de continuité constitue pour le juge une sorte de directive à laquelle il se réfère
lorsqu’il doit se demander si l’autorité administrative est responsable du dommage causé par
le mauvais fonctionnement du service. Ainsi le retard, ou l’arrêt du fonctionnement du service,
sont des fautes de nature à engager la responsabilité de la collectivité publique ; naturellement
l’intervention des circonstances exceptionnelles pourra parfois atténuer cette responsabilité qui
pourra même disparaître en cas de force majeure.
Ceci conduit à rappeler que le juge, dans l’appréciation du comportement des autorités
responsables du service, tient compte de la nature de l’activité, des moyens dont dispose le
service et des circonstances dans lesquelles il se trouve.
Continuité et tutelle des collectivités locales
L’autonomie des collectivités décentralisées ne signifie pas que l’Etat se désintéresse de leur
gestion ; c’est pourquoi le législateur prend certaines précautions de nature à permettre de
veiller à ce que la gestion des affaires locales soit effectuée dans de bonnes conditions, et
notamment en respectant le principe de continuité. Certains pouvoirs de tutelle ont pour but
d’assurer la continuité du service en surmontant éventuellement l’inertie ou le refus d’agir de
l’autorité locale.
Continuité du service public et théorie des circonstances
Le principe de continuité n’est pas envisagé de façon abstraite : le juge, lorsqu’il est saisi, tient
compte des difficultés que peut rencontrer le service ; mais il demeure que le point de départ
de l’analyse du juge c’est l’obligation pesant sur l’autorité administrative de faire fonctionner
le service public quelles que soient les circonstances.
Cette obligation peut disparaître en cas de force majeure ; elle est cependant simplement
atténuée si les circonstances sont seulement exceptionnelles. La force majeure n’est constituée
que s’il s’agit d’un événement extérieur à la volonté de l’autorité administrative. Imprévisible
et irrésistible.
Les juridictions marocaines n’ont pas à ce jour eu l’occasion de reconnaître positivement
l’existence des circonstances exceptionnelles ; mais certains arrêts ont indiqué que
l’administration devait respecter l’autorité de la chose jugée sauf circonstances tout à fait
exceptionnelles.
2- conséquences du principe de continuité sur la situation de l’exploitant du
service public
Le régime juridique de la concession de service public fait une large place au principe de
continuité ; le cahier des charges impose au concessionnaire l’obligation de faire fonctionner
le service dans des conditions précises, et cette obligation est sanctionnée.
Il existe des sanctions pécuniaires, mais surtout des sanctions coercitives dont le but,
précisément est moins de pénaliser le concessionnaire défaillant que de permettre à l’autorité
concédant d’assurer en toutes circonstances le fonctionnement du service.
3- Conséquences du principe de continuité sur la situation du cocontractant
Lorsque l’administration contracte dans les conditions du droit administratif, on peut penser
que la bonne exécution du contrat est encore plus importante puisque le régime du contrat
administratif est marqué par un caractère exorbitant du droit commun.
Naturellement, le pouvoir de modification unilatérale peut aussi être utilisé pour mettre le
contrat en accord avec les nécessités du service qui peuvent avoir changé depuis la signature
du contrat ; ici d’ailleurs, adaptation et continuité du service public se rejoignent.
Enfin, la théorie de l’imprévision a été précisément imaginée par le juge pour permettre
d’assurer le fonctionnement continu du service malgré la survenance d’événements entraînant
un grave déséquilibre financier du contrat susceptible de comprendre l’aptitude du contractant
à exécuter son obligation.
4- Conséquences du principe de continuité sur la situation des collaborateurs du
service public
Ces conséquences concernent au premier chef les agents employés normalement par le service
public ; mais elles se manifestent également à l’égard de ceux qui, pour diverses raisons,
peuvent apparaître comme ceux que la jurisprudence appelle « des fonctionnaires de fait ».
les Obligations imposées aux agents publics :
Il est naturel que les agents, quel que soit leur rang dans la hiérarchie, soient responsables de
l’exécution des tâches qui leur sont confiées. On comprend dans ces conditions que l’abandon
de poste soit considéré comme une faute disciplinaire particulièrement grave.
Une autre pratique qui méconnaît le principe de continuité est constituée par l’absentéisme,
phénomène qui semble avoir une fâcheuse tendance à se développer. Une autre conséquence
du principe de continuité est que le fonctionnaire qui souhaite démissionner ne peut quitter le
service que lorsque sa démission a été acceptée ; dans le cas contraire il commet l’abandon de
poste et l’on retombe dans la situation que nous avons examinée.
Mais il reste que c’est à propos du droit de grève que le problème le plus délicat s’est posé,
sans avoir reçu, à ce jour, une réponse juridiquement satisfaisante.
5 la continuité du service public et le droit de grève
Donc sur le plan juridique, il n’y a aucune ambiguïté : le droit de grève est reconnu ; mais il
est non moins incontestable que le principe de continuité a une existence aussi importante car
il est lié étroitement à la continuité de l’Etat ; il suffit en effet d’imaginer les conséquences de
la paralysie du service public pour comprendre que continuité de l’Etat et continuité des
services publics sont absolument inséparables ; or la constitution toute entière organise cette
continuité. Ce qui revient à dire qu’il faut concilier deux principes constitutionnels : le droit de
grève et la continuité de l’Etat.
b* Le Principe d’égalité
Il faut noter que le principe d’égalité n’est qu’un aspect du principe général d’égalité
consacré par la déclaration de 1789 ; c’est par référence à ce principe que la constitution
Marocaine comporte des dispositions relatives à l’égalité des citoyens devant les emplois
publics et aussi devant les charges publiques. C’est à dire que le principe interdit que le
service public soit assuré de façon différenciée, en fonction des convictions politiques ou
religieuses de son personnel ou de ses usages.
En ce qui concerne le service public, le principe d’égalité connaît trois applications :
- égal accès aux emplois publics ;
- égalité des usagers devant les prestations ;
- égalité devant les charges du service public.
Enfin, il faut noter que ce dernier principe, est à la base même de l’idée de la responsabilité
de l’administration publique, et de l’obligation qui en résulte pour elle de réparer les
dommages causés aux administrés, dés lors que la gravité du préjudice subi dépasse en
importance les charges inhérentes à la vie en société que les individus doivent supporter.
dénommé principe de mutabilité cela signifie que le statut et le régime des services publics
doivent pouvoir être adaptées, chaque fois que l’imposent l’évolution des besoins collectifs et
les exigences de l’intérêt général.
On peut songer à l’amélioration quantitative, qualitative des prestations, en fonction des
améliorations de la technique, du progrès économique ou de l’aménagement de l’ordre
juridique.
L’exemple en fut donné, au tournant du siècle par le remplacement de l’éclairage au gaz
des voies publiques, par l’éclairage électrique.
A la différence de la continuité qui est présentée comme une véritable loi, et de l’égalité, qui
dans son application aux services publics est un principe général du droit, la mutabilité n’a fait
l’objet d’aucune reconnaissance jurisprudentielle expresse. C’est un simple principe, non
juridique, qui inspire les solutions de la jurisprudence, et certains régimes juridiques posés par
le législateur.
Conditions d’application
Le principe de mutabilité trouve à s’appliquer en cas de changement des circonstances
de fait. La personne publique responsable du service public peut aménager le service en
conséquence, et pour ce faire, modifier la réglementation ou les conditions d’exécution des
contrats (CE, 10 janvier 1902, compagnie nouvelle de gaz de Deville Lès Rouen, Rec, 5, S
1902.3.17 , note Hauriou ).
Il s’applique également en cas de changement de l’état de droit. La personne publique
responsable peut alors procéder de même, à condition de supposer en matière contractuelle les
conséquences de ces changements.
4
Voir C.C CA ville de Tanger c/Martin 16.7.1959, R.1959
C’est ainsi que peuvent être supprimés des services inutiles dont le fondement juridique
aurait disparu (CE Ass, 9 décembre 1993, Compagnie des tramways de Cherbourg, Rec. 1050,
DRP 1933. 117, concl.Josse, note Jèze).
. Régime de l’adaptation
les usagers du service n’ont pas de droit au maintient en vigueur du régime des services
publics. Les usagers des services publics à caractère administratif ne peuvent donc s’opposer à
la nécessaire adaptation ( CE, 12 février 1982, Université de Paris VII, Rec. 70, à
l’enseignement supérieur où on les a commencées, un régime transitoire n’est même pas
obligatoire).
Il en est de même des usagers des services publics à caractère industriel et commercial
(Cass. req, 4 ,ai 1921, D 1922. 1.41, note Appleton, à propos de modifications de police
d’abonnement en cours pour des prestations d’assurance futures). Les usagers n’ont, sauf
exception législative de service public obligatoire, aucun droit au maintient de l’existence du
service.
En contrepartie, les usagers du service public ont droit au fonctionnement normal du
service tant qu’il n’a pas été modifié.
Les personnels du service public n’ont, pas plus que les usagers, la possibilité d’invoquer
un droit acquis au maintien d’une situation ou d’un avantage, qu’il s’agisse de fonctionnaires
ou d’agents contractuels, qu’il s’agisse d’un service public à caractère administratif ou d’un
service public à caractère industriel et commercial.
3 - Il arrête, dans la limite des attributions qui lui sont dévolues par la loi, les conditions de
conservation, d' exploitation et de mise en valeur du domaine forestier.
Article 37 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153 du
18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).Finances, fiscalité et biens
communaux
1 - Le conseil communal examine et vote le budget et les comptes administratifs, dans les
formes et conditions prévues par la législation en vigueur.
2 - il décide de l'ouverture des comptes d'affectation spéciale, de nouveaux crédits, du
relèvement des crédits et des virements de crédits de chapitre à chapitre ;
3 - Il fixe, dans le cadre des lois et règlements en vigueur, les taux des taxes, les tarifs des
redevances et des droits divers perçus au profit de la commune.
4 - Il décide des emprunts à contracter et des garanties à consentir.
5 -Il se prononce sur les dons et legs consentis à la commune.
6 - Il veille sur la gestion, la conservation et l' entretien des biens communaux. A cet effet :
- il procède, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, au classement, au
déclassement et à la délimitation des biens du domaine public communal ;
- il statue sur les acquisitions, les aliénations, les échanges, les baux et toutes les transactions
portant sur les biens du domaine privé ;
- il approuve tous les actes de gestion ou d’occupation du domaine public communal ;
- il décide de l’affectation ou de la désaffectation des bâtiments publics et des biens
communaux, conformément aux lois et règlements en vigueur.
Article 38 : Urbanisme et aménagement du territoire
1 - Le conseil communal veille au respect des options et des prescriptions des schémas-
directeurs d'aménagement urbain, des plans d' aménagement et de développement et de tous
autres documents d' aménagement du territoire et d' urbanisme.
2 - Il examine et adopte les règlements communaux de construction, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur.
3 - Il décide de la réalisation ou de la participation aux programmes de restructuration urbaine,
de résorption de l' habitat précaire, de sauvegarde et de réhabilitation des médinas et de
rénovation des tissus urbains en dégradation.
4 - Il décide de la réalisation ou de la participation à l’exécution de programmes d’habitat.
5 - Il encourage la création de coopératives d’habitat et d’associations de quartiers.
6 - Il veille à la préservation et à la promotion des spécificités architecturales locales.
Article 39 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153
du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).Services publics locaux et
équipements collectifs.
1 - Le conseil communal décide de la création et de la gestion des services publics
communaux, notamment dans les secteurs suivants :
- approvisionnement et distribution d’eau potable ;
- distribution d’énergie électrique ;
- assainissement liquide ;
- collecte, transport, mise en décharge publique et traitement des ordures ménagères et des
déchets assimilés ;
- éclairage public ;
- collecte, transport, mise en décharge publique et traitement des ordures ménagères et des
déchets assimilés ;
- éclairage public ;
- transport public urbain ;
- circulation, roulage, signalisation des voies publiques et stationnement des véhicules ;
- transport des malades et des blessés ;
- abattage et transport de viandes et poissons ;
- cimetières et services funéraires.
Il décide des modes de gestion des services publics communaux, par voie de régie directe, de
régie autonome, de concession ou de toute autre forme de gestion déléguée des services
publics, conformément à la législation et la réglementation en vigueur.
2 - Il décide de la réalisation et des modes de gestion des équipements à caractère industriel et
commercial, notamment les marchés de gros, les marchés communaux, les abattoirs, les halles
aux grains, les halles aux poissons, les gares et haltes routières, les campings et les centres
d'estivage.
3 - Il décide de l’établissement, la suppression ou le changement d' emplacement ou de dates
de foires ou marchés.
4 - Il décide, conformément à la législation et la réglementation en vigueur, de la réalisation ou
de la participation à l’exécution :
- des aménagements et des ouvrages hydrauliques destinés à la maîtrise des eaux pluviales et
à la protection contre les inondations ;
- de l’aménagement des plages, des corniches, des lacs et des rives des fleuves situés dans le
périmètre communal.
il encourage et assiste les organisations et les associations à caractère social, culturel et sportif.
3 - Il entreprend toutes actions de proximité de nature à mobiliser le citoyen, à développer la
conscience
collective pour l'intérêt public local, à organiser sa participation à l' amélioration du cadre de
vie, à la préservation de l' environnement, à la promotion de la solidarité et au développement
du mouvement associatif. A ce titre, il a la charge de mener toutes actions de sensibilisation,
de communication, d’information, de développement de la participation et du partenariat avec
les associations villageoises et toutes organisations ou personnes morales ou physiques
agissant dans le champ socio-économique et culturel.
4 - Il engage toutes les actions d'assistance, de soutien et de solidarité et toute œuvre à
caractère humanitaire et caritatif. A cet effet :
- il conclut des partenariats avec les fondations, les organisations non gouvernementales et
autres associations à caractère social et humanitaire ;
- il contribue à la réalisation des programmes d' aide, de soutien et d' insertion sociale des
handicapés et des personnes en difficulté.
5 - Il participe à l'exécution des programmes nationaux, régionaux ou locaux de lutte contre
l’analphabétisme.
6 - Il contribue à la préservation et la promotion des spécificités du patrimoine culturel local.
Article 43 : Dans les limites du ressort territorial de la commune, le conseil communal exerce
les compétences qui pourront lui être transférées par l'Etat, notamment dans les domaines
suivants :
1 - réalisation et entretien des écoles et des établissements de l'enseignement fondamental, des
dispensaires et des centres de santé et de soins ;
2 - réalisation des programmes de reboisement, valorisation et entretien des parcs naturels
situés dans le ressort territorial de la commune ;
3 - réalisation et entretien des ouvrages et des équipements de petite et moyenne hydraulique ;
4 - protection et réhabilitation des monuments historiques, du patrimoine culturel et
préservation des sites naturels ;
5 - réalisation et entretien des centres d'apprentissage et de formation professionnelle ;
6 - formation des personnels et des élus communaux et des centres de santé et de soins ;
2 - réalisation des programmes de reboisement, valorisation et entretien des parcs naturels
situés dans le ressort territorial de la commune ;
3 - réalisation et entretien des ouvrages et des équipements de petite et moyenne hydraulique ;
4 - protection et réhabilitation des monuments historiques, du patrimoine culturel et
préservation des sites naturels ;
5 - réalisation et entretien des centres d'apprentissage et de formation professionnelle ;
6 - formation des personnels et des élus communaux ;
7 - infrastructures et équipements d'intérêt communal.
Tout transfert de compétences est accompagné obligatoirement par un transfert des ressources
nécessaires à leur exercice. Il est effectué, selon le cas, par l'acte législatif ou réglementaire
approprié.
4. Compétences consultatives
Article 44 : Le conseil communal présente des propositions, des suggestions et émet des avis.
A ce titre :
- il propose à l'Etat et aux autres personnes morales de droit public, les actions à entreprendre
pour promouvoir le développement économique, social et culturel de la commune, lorsque
lesdites actions dépassent les limites de ses compétences, ou excèdent ses moyens et ceux mis
à sa disposition ;
- il est préalablement informé de tout projet devant être réalisé par l' Etat ou tout autre
collectivité ou organisme public sur le territoire de la commune ;
- il donne obligatoirement son avis sur tout projet devant être réalisé par l' Etat ou tout autre
collectivité ou organisme public sur le territoire de la commune, dont la réalisation est
susceptible d' entraîner des charges pour la collectivité ou de porter atteinte à l' environnement
- il est consulté sur les politiques et les plans d'aménagement du territoire et d' urbanisme, dans
les limites du ressort territorial de la commune et donne son avis sur les projets des documents
d' aménagement et d' urbanisme, conformément à la législation et la réglementation en vigueur
;
- il donne son avis toutes les fois que celui-ci est requis par les lois et les règlements en
vigueur ou qu' il est demandé par l' Etat ou les autres collectivités publiques.
Le conseil peut, en outre, émettre des voeux sur toutes les questions d'intérêt communal,
à l'exception des vœux à caractère politique. Les vœux du conseil sont transmis, dans la
quinzaine, par l' intermédiaire de l' autorité de tutelle, aux autorités gouvernementales, aux
établissements publics et aux services concernés, qui sont tenus d' adresser, au conseil
communal, leurs réponses motivées, par la même voie, dans un délai n'excédant pas trois mois.
Section 2
Ces classements sont imparfaits car subjectifs. L’intérêt d’une classification est l’effet
juridique qui s’attache à chaque catégorie. Dans cette optique il y a deux classements :
Jusqu’à la 1ère guerre mondiale, tant la doctrine que la jurisprudence admettaient que les
services publics ne pouvaient être qu’administratifs ; ces services publics administratifs
correspondent aux missions traditionnelles de l’Etat : justice, défense nationale, enseignement,
éducation, santé publique, sécurité… Cependant, suite à la 1ere guerre mondiale et au
développement constant de l’interventionnisme économique des personnes publiques, les
juges et la doctrine ont admis l’existence de services publics industriels et commerciaux
essentiellement soumis à un régime de droit privé (T.C. 22 janvier 1921, Société commerciale
de l’ouest africain).
La difficulté est alors de distinguer les services publics administratifs et les services publics
industriels et commerciaux : en effet, la distinction est fondamentale car leurs régimes
respectifs sont nettement différents.
Ces critères ont été définis par le Conseil d’Etat dans un arrêt du 16 novembre 1956, Union
syndicale des industries aéronautiques : la haute-juridiction ne propose pas un critère unique
mais un faisceau d’indices. Ces indices sont respectivement l’objet du service, le financement
du service et enfin les conditions relatives à l’organisation et fonctionnement du service :
autant de critères qu’il convient de développer.
Objet du service : quand l’activité en cause se situe dans un domaine où il existe une
concurrence privée, il est probable que le service public soit industriel et commercial.
Inversement quand l’activité s’exerce à titre gratuit et que le gestionnaire du service ne
cherche pas à réaliser des profits, il s’agit probablement d’un service public
administratif. Tel est le cas des activités correspondant aux missions traditionnelles de
l’Etat.
A l’aide de ces trois séries d’indices, le juge administratif a construit une jurisprudence
permettant de distinguer efficacement les services publics administratifs et les services publics
industriels et commerciaux.
Au siècle dernier la question du droit applicable aux services publics ne se posait pas
véritablement ; il n’y avait que des services publics administratifs directement assurés par une
personne publique. Aussi étaient-ils fort logiquement soumis à un régime relevant
exclusivement du droit public. L’état du droit s’est compliqué avec l’apparition des services
publics industriels ou commerciaux. En effet dans l’arrêt Société commerciale de l’ouest
africain de 1921, le Tribunal des conflits avait reconnu l’existence de ces services en les
soumettant largement au droit privé. En effet, ces services " fonctionnent dans les mêmes
conditions que les entreprises industrielles ou commerciales similaires " : aussi pour ne pas
fausser la concurrence, la personne publique doit être dépourvue de ses avantages et
prérogatives de puissance publique. C’est pourquoi, plus le caractère industriel et commercial
est marqué, plus le droit privé doit être prédominant dans le régime applicable.
1. SPA géré par une personne publique : dans cette hypothèse, le régime
applicable relève exclusivement du droit administratif.
2. SPA géré par une personne privée : bien qu’on soit en présence d’un service
public administratif, le régime laisse une place importante au droit privé. En
effet, les relations individuelles entre le service et ses agents sont régies par le
droit privé. De même, les rapports entre la personne privée exerçant le service
et les usagers sont des relations de droit privé. En revanche, les actes
administratifs unilatéraux adoptés par les personnes privées gérant un service
public administratif sont de la compétence du juge administratif et obéissent
donc au droit administratif.
3. SPIC géré par une personne publique : dans cette hypothèse, les relations
entre le SPIC et les usagers relèvent du droit privé. Il y a toutefois deux
exceptions : le directeur du service et le comptable public sont toujours des
agents de droit public. S’agissant des usagers du SPIC, ils sont dans une
situation contractuelle de droit privé.
4. SPIC géré par une personne privée : en pareil cas, presque tout le régime
applicable au service relève du droit privé. C’est notamment le cas des relations
entre le service et les usagers. C’est également vrai des relations entre le service
et ses agents : par exception cependant, le droit public reparaît lorsque la
personne privée adopte un règlement touchant à l’organisation du service
public.
VI. Les rapports juridiques résultants des services publics
Il existe des règles différenciées de gestion qui varient suivant la nature des services publics
(spa/spic)
Et leurs modes de gestion. On présentera ces règles de gestion selon les trois acteurs
principaux du service public.
L’usager constitue la raison d’être du service public, pour qui il a été crée et fonctionne.il
peut se définir comme la personne qui bénéfice effectivement et directement de la
prestation qu’offre le service et utilise, à cette fin, les installations de celui-ci
la situation juridique des usagers d’un même service public, est définie par le législateur, le
pouvoir réglementaire et les organes délibérants des collectivités locales, sans compter le
pouvoir qui peut être délégué, en ce domaine, au gestionnaire privé du service, les actes
pris par ce dernier présentant en la matière un caractère administratifs dés lors ,que relatifs
à la gestion du service public, ils relèvent la mise en œuvre de prérogatives de puissance
publique.
Donc l’usager peut attaquer devant le juge administratif la légalité des actes administratifs
organisant le service public qu’il s’agisse d’un SPA ou d’un SPIC. Au-delà de cette
définition générale de la situation des usagères du service il faut en quelque sorte, entrer
dans l’intimité de chaque usager et étudier le régime juridique applicable aux relations
individuelles qui se nouent entre lui et le service.
A. La situation des usagers du service public administratif
Les usagers du service public c'est-à-dire les bénéficiaires des prestations de ce lui ci ne
sont pas dans la même situation juridique.
Ils peuvent se trouver soit dans une situation légale et réglementaire, soit dans une
situation contractuelle. Dans le premiers cas , la situation des usagers dépend uniquement
de l’application à chacun d’eux des lois et réglements qui régissent le service. Il appartient
au créateur et l’organisateur du service(qui gère le service) de définir unilatéralement les
conditions d’organisation et du fonctionnement du service que l’usager doit subir.
B. La situation des usagers du spic
La situation de l’usager du SPIC est définit par le contrat, cette hypothèse est très
fréquente et constitue la règle dans les services publics industriels et commerciaux (SPIC).
L’usager qui bénéficie effectivement et individuellement de la prestation offerte par le
SPIC est uni à celui-ci par un lien de droit privé, ce qui implique, bien sûr, le recours au
droit privé et la compétence du juge civil pour apprécier la responsabilité pour dommages
et intérêts sur la base des régles de droit privé et ce même lorsque dommage est causé à
l’usager par le fonctionnement d’un travail public . et même si l’action est dirigée contre
une personne publique.
Les règles applicables sont différentes suivants que le service est de nature administrative
ou industrielle et commerciale.
A. La situation juridique des agents du service public administratif (SPA)
On rencontre ici plusieurs catégories d’agents qui ne sont pas tous dans la même
situation juridique.
Une distinction essentielle doit être faite entre les agents soumis à un régime de droit
public et les agents de droit privé que l’administration emploie dans les conditions du
droit commun.
La première catégorie (les agents de droit public) comporte des fonctionnaires, et des
agents de droit public non fonctionnaires :
Les fonctionnaires qui constituent la catégorie la plus importante se trouvent dans
une situation statutaire et réglementaire de droit public.
Leur situation est différente de celle des salariés de droit privé.
Le fonctionnaire est soumis à un statut .cela signifie que les droits et les obligations
résultant pour les fonctionnaires d’une réglementation sont subordonnées au maintien
de celle-ci. Cela a pour effet juridique d’appliquer lors de la nomination acceptée par le
fonctionnaire, un statut légal et réglementaire organisé unilatéralement par les lois et
règlements.
La deuxième catégorie d’agents du service public administratif (les agents de droit
privé)
Sont tout d’abord les agents contractuels que les administrations recrutent dans les
conditions du droit privé. Ils sont en principe dans une situation individuelle de droit
privé. C’est aussi, d’une façon générale, l’ensemble des agents des services publics
industriels et commerciaux .ils bénéficient alors des possibilités de participation à
l’élaboration des décisions relatives à l’organisation et au fonctionnement du service
public qui résultent des dispositions du code de travail.
B. La situation juridique des agents du SPIC
La relation agents /SPIC est une relation contractuelle de droit privé, la jurisprudence
à très clairement posé le principe suivant lequel cette relation est de droit privé et il
n’appartient qu’aux tribunaux judiciaires de se prononcer sur les litiges individuels.
Concernant les agents même lorsque l’agent du SPIC est nommé par un acte
administratif individuel. C’est en principe seulement que les agents des services
publics industriels et commerciaux sont dans une situation de droit privé, à l’exception
de celui d’entre eux qui exerce la direction de l’ensemble du service, ainsi que du chef
de la comptabilité s’il a la qualité de comptable public, à moins toutefois que la loi
n’en décide autrement.
Il faut mentionner qu’en vertu des dispositions législatives particulières, les personnels
de certains services publics industriels et commerciaux sont soumis à des statuts de
droit public, par suite, leurs litiges, même d’ordre individuel, relèvent de la juridiction
administrative.
3- Les rapports entre le service public et les tiers
Le terme tiers est pris ici dans le sens que lui donne habituellement le droit des services
publics, à savoir celui qui entre en contact avec le service public sans avoir la qualité
d’usager ou d’agent.il s’agit des personnes avec les quelles le service est amené à
contracter tels les entrepreneurs, les fournisseurs, les prestataires de service …etc.
Sans oublier les collaborateurs bénévoles qui ne sont unies par aucun lien juridique
Permanent avec le service public mais, qui apportent bénévolement, par une mission
donnée, leur concours au fonctionnement de service. Ce ci engendre, quelque fois,
dommages subi ou causés par ces collaborateurs, les solutions jurisprudentielles
imposent de répondre ici la distinction entre les services publics administratifs et ceux
de nature industrielle et commerciale.
A. La situation du tiers vis-à-vis du SPA
Cette situation est directement tributaire de la nature juridique de la personne qui gère
le service.
Lorsque le SPA est géré par une personne publique, la situation des tiers vis-à-vis de
ces derniers ne présentait guère de difficulté. Il s’agissait d’une situation contractuelle
de droit public, et extracontractuelle de droit public.
Sont, ainsi administratifs les contrats passées par la personne publique gérant le service
public avec les entrepreneurs, les fournisseurs. Relèvent également de droit public et
de la compétence de la juridiction administrative, les actions en responsabilité
extracontractuelles dirigées par un tiers, victime d’un dommage causé par le SPA,
contre la personne publique qui le gère.
Mais, si le SPA est géré par une personne privée, les contrats passées par celle-ci avec
les entrepreneurs et les fournisseurs, sont de droit privé car conclus entre des personnes
privées. Ce n’est qu’en partie que le contrat administratif réapparait, par exemple,
dans le cas où le gérant du service public, agit comme mandataire d’une personne
publique. Ou Lorsque le contrat comporte occupation du domaine public.
B. La situation du tiers vis-à-vis du SPIC
Compte tenu du double mode de gestion des Services Publics qui varie suivant la nature
des Services Publics Administratifs et Service Public Industriel et Commercial ; le statut
juridique des Agents et Usagers diffère aussi selon ces deux principales catégories de Service
Public (SPA et SPIC). A cet effet, deux types de rapports se présentent : entre le Service
Public et les Usagers, puis, entre le Service Public et les Agents. Ces différents rapports
détaillent la situation de chacun à l’égard des Services Publics Administratifs et Services
Publics Industriels et Commerciale.
Tout d’abord un usager est définit comme une personne qui bénéficie effectivement et
directement de la prestation qu’offre le service et l’utilise. La situation juridique des usagers
d’un même service public est definit par le législateur ; le pouvoir reglementaire ; et les
organes délibérants des collectivités locales. Cela donne Droit aux usagers d’attaquer devant le
juge administratif la légalité des actes administratif organisant le servive public. L’usager a le
droit à certaines prestations dispensées par le service public administratif. Dans certaines
dispositions, si ce droit n’est pas rempli, l’usager peut donc avoir recours au Tribunal.
Dans le premier cas : le statut des usagers dépend uniquement des lois et reglements régissant
le service, donc il revient au créateur organisant un service public de définir les conditions
d’organisation et du fonctionnement du service que doit subir l’usager. Les usagers ont droit à
un fonctionnement normal du service dans les limites fixées par les principes fondamentaux
du service public (Légalité, continuité, adaptation… etc).
Ainsi, au second cas : l’organisme gérant du service public décide d’un regime contractuel de
droit commun régissant la situation des usagers dans le service public. Dans ce cas précis ce
sont les clauses du contrat qui definissent le statut de l’usager en particulier.
Loin de viser la mise en en œuvre d’un droit d’acces aux documents administratifs tel
qu’il est consacré dans d’autres systèmes Juridiques étragers. La loi n°78-753 du 07 Juillet
1978 met en place un système informatisé d’information et de communication administrative,
qui contient chaque prestation administrative, y incluse toutes les références légales et
reglementaires la regissant, ainsi que, les formalités administratives nécessaires pour son
obtention.
Les services publics ne sont pas soumis à une obligation de résultat, on peut le
regretter, mais ils doivent assurer à leurs usagers un fonctionnement beaucoup plus diligent et
attentif que dans le passé.
L’obligations qu’a les usagers des services publics de respecter les mesures prises par le chef
de service et la possibilité qu’a celui-ci de leur imposer des devoirs non prévus par les textes,
trouvent leur fondement dans le fait que le bénéficiaire entre en contact avec l’administration.
L’origine de cette subordination ne tient pas au caractère volontaire de la participation des
usagers à l’activité de l’institution ni au fait qu’il s’est établi un lien d’utilisation, l’administré
usager est soumis au pouvoir du chef de service uniquement parce qu’il entre en relation,
étroite, avec l’administration dispensatrice.
Le chef de service peut fixer les modalités d’utilisation du service public, créer des
obligations, mais il ne peut porter atteinte aux droits légaux de l’usager.
Lorsque les usagers causent des dommages au service public dispensateur, leur
responsabilité à l’égard de l’administration peut être engagée. Mais tous les préjudices causés
à l’administration ne constituent pas des fautes de nature à mettre en œuvre la responsabilité
des usagers. Certains, de par leur âge ou leur état mental, jouissent d’une marge
d’irresponsabilité civile, mais pas toujours disciplinaire.
Pour les Agents de service public, leur statut juridique donne lieu à une distinction
essentielle entre les agents soumis à un regime du droit public qui comprte des fonctionnaires
et des agents non fonctionnaires ; puis, ceux soumis au regime du Droit Privé au sens des
SPIC.
Les Fonctionnaires constituent une catégorie très importatnte se trouvant dans une
sitution statutaire et reglementaire de Droit Public et sont très différents des salariés de Droit
Privé, car c’est le Dahir du statut général de la fonction publique qui definit leur situation.
Exemple, l’article 2 de ce code donne une définition complète du fonctionnaire : « à la qualité
de fonctionnaire toute personne nommée dans un emploi permanent et titularisée dans un
grade de la hiérarchie des cadres de l'administration de l'Etat ».
Les fonctionnaires ont des obligations en contrepartie desquelles ils bénéficient de certains
droits fondamentaux. Les principaux droits sont : liberté d'opinion politique, syndicale,
philosophique ou religieuse, droit à la protection, droit de grève, droit syndical, droit à la
formation permanente droit de participation, droit de rémunération après service fait.
Droit à la protection
Les fonctionnaires et les agents non titulaires ont droit à une protection et le cas échéant à
une réparation lorsqu'ils ont fait l'objet, à l'occasion de leurs fonctions, de menaces, d'outrages,
de voies de fait, d'injures ou de diffamations. Ils ont droit à une protection, dans certaines
circonstances, en cas de poursuites pénales et civiles engagées par un tiers pour faute de
service.
Secret professionnel
Les fonctionnaires sont tenus au secret professionnel dans le cadre des règles instituées dans
le code pénal. Les fonctionnaires sont donc tenus au secret professionnel visé par le code pénal
en tant que dépositaires de renseignements concernant ou intéressant des particuliers à moins
que les nécessités du service ou des obligations légales ne leur imposent la communication des
informations dont ils ont eu connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leur
fonction. Cette disposition a pour objet de protéger les intérêts matériels et moraux des
particuliers. L'obligation n'est pas absolue. La révélation des secrets acquis est parfois permise,
voire même obligatoire. Elle est permise notamment :
• pour prouver son innocence,
• lorsque la personne intéressée a donné son autorisation.
Elle est obligatoire notamment dans les cas suivants :
• dénonciation de crimes ou délits dont un fonctionnaire a connaissance dans l'exercice
de ses fonctions
• communication de renseignements, pièces et documents aux autorités de justice
agissant en matière criminelle ou correctionnelle
• témoignage en justice en matière criminelle ou correctionnelle
• communication au juge administratif saisi d'un recours contre un acte administratif ou
au juge judiciaire saisi d'un litige des pièces et documents nécessaires au jugement de
l'affaire.
Par ailleurs, la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration
des relations entre l'administration et le public, modifiée par la loi n°79-587 du 11 juillet 1979
relative à la motivation des actes administratifs et à l'amélioration des relations entre
l'administration et le public, dispose que "le droit de toute personne à l'information est garanti
en ce qui concerne la liberté d'accès aux documents administratifs de caractère non nominatif".
Sous réserve des dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux
fichiers et aux libertés, toute personne a le droit de connaître les informations contenues dans
un document administratif dont les conclusions lui sont opposées.
Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de
l'exécution des tâches qui lui sont confiées. Il n'est dégagé d'aucune des responsabilités qui lui
incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés.
La relation Agent et SPIC est une relation contractuelle de Droit Privé, donc il appartient
au Juge Judiciaire de se prononcer sur les litiges individuls concernant les agents. Ainsi, les
agents du SPIC sont liés par un contrat de travail ; même au cas où, l’agent a été nommé par
un acte administratif unilatéral, sa situation demeure régie par le Droit commun. Exemple, C.E
8 MARS 1957, Jalenques de Baleau ; c’est le cas donc des agents Concessionnaires et
Gestionnaires délégués de Service Public.
En somme, l’existence des services publics industriels et commercials constitue en quelque
sorte un élement determinant de la crise de la notion de service public
Partie 3
Section1
L’adoption de cette loi semblait évidente en raison des difficultés pratiques engendrées par le
vide juridique, qui régnait sur le déroulement des conventions de concession ou de gestion
déléguées aux opérateurs privés.
On distingue généralement des services publics gérés par des personnes publiques, et des
services publics gérés par des personnes privées.
Section 1 : la gestion des services publics par des personnes publics
Il existe deux formes essentielles de gestion des services publics par des personnes publiques,
la première ce sont les services publics peuvent être gérés directement par la personne titulaire
5
de la compétence, c’est la régie, et la deuxième c’est les services publics peuvent être gérés
par une personnalité juridique autonome on parle alors de l’établissement public.
1. La régie
C’est le mode traditionnel de gestion des services publics, il d’agit d’un mode d'organisation
permettant aux collectivités de prendre en charge une activité dans le cadre de leurs propres
services.
La régie directe ou la gestion directe c'est le mode de gestion le plus ancien et le plus simple
de gestion des est la plus utilisée par les collectivités. Elle n'est dotée d'aucune autonomie
administrative, juridique, organisationnelle, financière ou comptable, et dépend totalement des
services municipaux.
5
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
Dans le cadre d’une régie directe, la gestion du service public est assurée par la collectivité
elle-même, avec ses propres moyens. Le service n’a aucune autonomie financière, ni d’organe
de gestion, ni de personnalité juridique propre. En cas de litige avec un tiers, c’est la
responsabilité de la collectivité qui est engagée. La comptabilité de la collectivité retrace les
différentes opérations du service de manière individualisée.
b. La régie autonome :
Dotée d'une autonomie budgétaire ou financière, elle dispose d'organes de gestion attitrés. Les
régies dotées de la seule autonomie financière sont créées, et leur organisation administrative
et financière est déterminée par délibération du conseil municipal. Elles sont administrées,
sous l’autorité du maire et du conseil municipal, par un conseil d’exploitation et un directeur,
désignés dans les mêmes conditions sur la proposition du maire. Les produits financiers des
régies dotées de la seule autonomie financière, y compris les taxes ainsi que les charges, font
l’objet d’un budget spécial, annexé au budget de la commune voté par le conseil municipal.
Les régies autonomes sont alors des services publics personnalisés qui possèdent la
personnalité juridique. En théorie elles doivent être considérées comme de véritables
établissements publics.
2. L’établissement public :
L’Etablissement public est une personne morale de droit public disposant d’une autonomie
administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt général, précisément définie,
sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (État, région, département ou
commune). Il dispose donc d’une certaine souplesse qui lui permet de mieux assurer certains
services publics. Il ne doit pas être confondu avec un établissement d’utilité publique qui
relève du droit privé.
Les établissements publics sont soumis à trois principes :
L’autonomie : dotée de la personnalité morale, leur organisation est très variable
(conseil d’administration, président, directeur...) et ils disposent d’un budget propre
(subventions de l’État ou des collectivités territoriales, redevances des usagers,
emprunts...) ;
Le contrôle : un principe qui contredit celui de l’autonomie. Cette dernière entraine un
contrôle dit « contrôle de tutelle » exercé par la collectivité de rattachement ; ministère
de tutelle pour les établissements publics nationaux et collectivités locale pour les
établissements publics locaux et parfois on assiste au contrôle de l’Etat. Ce contrôle
peut être à la fois administratif et financier.
La spécialité : les compétences des organes de l’établissement public se limitent à des
compétences clairement énumérées.
L’Etat possède 241 établissements publics dans divers secteurs leurs domaines d’intervention
sont variés, mais la plupart remplissent une mission de nature économique ou sociale. Il peut
s’agir du domaine de la santé (ex : Centres Hospitaliers Universitaires), de l’enseignement
(ex : universités, lycées), de la culture (ex : Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc), de
l’économie (ex : ONCF).
Les règles applicables aux établissements publics diffèrent selon qu’il s’agisse d’un
Etablissement Public Administratif (EPA) ou d’un Etablissement Public Industriel et
Commercial (EPIC).6
Cette distinction est la conséquence logique de la distinction SPA/SPIC, expliquée
précédemment. Théoriquement, la distinction EPA/EPIC est faite selon que l’établissement a
en charge un Service Public Administratif (SPA) ou un Service Public Industriel et
Commercial (SPIC).Cependant, la réalité est plus complexe. D’autant plus, il s’agit de dégager
des solutions juridiques.
Les EPA sont soumis aux règles de droit public et la compétence des juridictions
administratives, tandis que les EPIC sont régis par des règles du droit privé sans échapper,
pour autant aux règles du droit public et ce en raison de leur personnalité morale.
Les agents recrutés par les EPA ainsi que le personnel des EPIC sont des agents de droit
public.Malgré l’autonomie financière et administrative des EP, les EPA, ainsi que les EPIC
sont soumis au contrôle financier et comptable de l’Etat. Mais pour tous les autres aspects de
leur gestion, les EPIC obéissent au droit privé. Enfin, il faut rappeler que les établissements
publics sont soumis pour l’essentiel aux règles du droit public et à celles de la comptabilité
6
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
publique, cependant, les relations de ces établissements avec les usagers, les fournisseurs et
leur personnel, sont en principe régies par le droit privé dans leur fonctionnement.
Les SEGMA occupent une position médiane entre les services publics classiques et les
établissements publics puisque, sans bénéficier de la personnalité morale ils sont dotés de
l’autonomie financière.
A l’instar des établissements publics, ils peuvent garder les recettes recouvrées par eux même,
pour leur propre usage, en contrepartie des prestations qu’ils fournissent.« Segmater » un
service vise en principe à lui permettre de jouir d’une souplesse procédurale pour atteindre des
résultats performants dans le temps et dans l’espace. Les services de l’Etat gérés de manière
autonome (SEGMA) ont atteint 205 en 2013 et œuvrent essentiellement pour améliorer la
qualité des prestations fournies aux usagers moyennant une rémunération des services rendus.
Il est à rappeler que les SEGMA ont été institués, pour la première fois par le législateur, par
l’article 1er du décret Royal1 du 31/07/1968 qui stipule : « Constituant des services de l’État
gérés de manière autonome au sens de l’article 652 précité, les services de l’État dont certaines
dépenses non imputées sur les crédits du budget général de l’État sont couvertes par des
ressources propres ».
Depuis, le cadre juridique régissant les SEGMA a évolué pour consacrer l’autonomie de leurs
budgets en matière d’exécution, tout en les intégrant en tant que composante de la Loi de
Finances de l’année, et ce pour la première fois en 2000 à l’instar de ce qui est fait pour les
Comptes Spéciaux du Trésor :
« Les opérations des budgets des Services de l’État Gérés de Manière Autonome sont prévues,
autorisées et exécutées dans les mêmes conditions que les opérations du budget général, sauf
dérogations prévues par la loi de finances et sous réserves des dispositions qui suivent… ».
Article 16 ter de la loi organique n°7-98 relative à la Loi de Finances telle qu’elle a été
modifiée et complétée par la loi organique n°14-00 du 19 avril 2000.
Section 2 : les modes de gestion des services assurés par des personnes privées :
Il s’agit de la dévolution contractuelle à un organisme public ou privé d’une activité de service
public. La personne publique à l'origine de la création du service public peut décider de ne pas
en assurer elle-même l'exécution, mais de la confier à une personne privée.
Le recours à un gestionnaire privé n'est pas possible si le service en question est un service dit
régalien comme la justice ou la police ou la représentation diplomatique et bien sur le
recouvrement des impôts (service que le roi autrefois affermait à des fermiers plus ou moins
généraux qui devenaient les grands argentiers de la monarchie).
Le recours à un gestionnaire privé est aujourd’hui un procédé paré de toutes les vertus :
souplesse de la gestion qui échappe aux rigueurs du droit public et de la comptabilité publique,
financement des investissements par le système bancaire, logique d’entreprise, empressement
des commerciaux au lieu et place des grincements des fonctionnaires...
L'habilitation à gérer peut être le fait d’un acte unilatéral ou d’un contrat .L'habilitation
unilatérale peut prendre toutes sortes de formes (lois, actes règlementaires, actes individuels,
délibérations des collectivités) et les bénéficiaires sont très divers : ordres professionnels,
7
mutuelles (pour la sécu), associations, sociétés industrielles, sociétés foncières...Le moyen le
plus classique d’habilitation, notamment pour les services locaux, est le contrat. Les contrats
sont de divers types. On évoquera les principaux.
1. La délégation unilatérale de service public :
7
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
La délégation contractuelle suppose la conclusion d’un contrat entre l’autorité délégante et le
délégataire. Un tel contrat est nécessairement administratif, car il confie l’exécution même
d’une mission de service public à la personne privée qui contracte avec la personne publique.
Il existe plusieurs types de contrat permettant de confier la gestion d’un service public à une
personne privée. Il est cependant nécessaire de préciser la notion de délégation contractuelle.
La notion contractuelle :
Jusqu’à la loi du 11 décembre 2001 (loi MURCEF), le contrat de service public était une
notion constamment évoquée par les textes et la jurisprudence, mais qui ne faisait pas l’objet
d’une définition écrite. Il était donc important de combler ce vide, même si la jurisprudence du
Conseil d’État avait déjà très largement contribué à cerner la notion. La délégation de service
public fait désormais l’objet d’une définition légale à laquelle il convient de se référer.
Reprenant à son compte les critères de la jurisprudence (CE, 15 avril 1996, « Préfet des
Bouches-du-Rhône c/ Commune de Lambesc »), la loi du 11 décembre 2001 avait défini la
délégation de service public.
Désormais, l’article L.1411-1 CGCT dispose qu’ « une délégation de service public est un
contrat par lequel une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public
dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est
substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service. Le délégataire peut être chargé
de construire des ouvrages ou d’acquérir des biens nécessaires au service ».
3.1 L’affermage :
L’affermage est un contrat par lequel une personne publique décide de confier à une personne
privée la gestion d’un service public. Le fermier se rémunère directement sur l’usager du
service public en contrepartie de la prestation fournie, mais doit verser une « surtaxe « à la
collectivité publique correspondant au droit de gérer le service public et à la jouissance des
installations. Dans cette formule, c’est la collectivité publique qui remet au fermier les
équipements et installations nécessaires au fonctionnement du service. Le fermier exploite à
ses risques et périls le service et les équipements, mais à la différence de la concession le
fermier ne supporte pas les charges liées à l’établissement du service public, c’est à dire les
investissements initiaux. C’est ce que l’on appelle les frais de premier établissement.
8
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3.2 La concession
Il s’agit d’un contrat par lequel une personne publique (le concédant) confie, sous son
contrôle, à une personne privée (le concessionnaire) la gestion d’un service public. Comme
dans l’affermage, le concessionnaire exerce l’activité à ses risques et périls. Cependant, la
concession se distingue de l’affermage car c’est au concessionnaire qu’il appartient de
construire l’ouvrage ou les équipements nécessaires. A la fin de la concession le
concessionnaire remet gratuitement, à la personne publique concédant, les ouvrages et
équipements nécessaires au bon fonctionnement du service. Et c’est la technique la plus
courante en matière de délégation contractuelle est la concession
Les avantages de cette forme nouvelle de contrats sont multiples : l’accélération, par le
préfinancement, de la réalisation des projets ; une innovation qui bénéficie à la collectivité par
le dynamisme et la créativité du privé ; une approche en coût global ; une garantie de
performance dans le temps ; une répartition du risque optimale entre secteur public et privé,
9
chacun supportant les risques qu’il maîtrise le mieux. À ce titre, le contrat de partenariat vient
compléter la panoplie des outils de la commande publique en France.
Ce mode de gestion dont la dénomination est trompeuse puis qu’il ne s’agit pas d’une régie
mais d’un mode de gestion déléguée dans lequel une personne publique qui fonctionner le
service en confie la gestion à une personne privée, appelé régisseur, qui agit pour le compte de
la personne publique et reçoit d’elle une rémunération indexée sur les indicateurs d’activité du
service.
La régie intéressée est un contrat par lequel une personne privée (le régisseur) fait
fonctionner, à la demande d’une personne publique, un service public en percevant une
rémunération de cette personne publique mais qui, à la différence de celle du fermier n’est pas
fonction des résultats financiers de la gestion. La rémunération du régisseur est forfaitaire ce
qui n’exclut toutefois pas que celle-ci soit variable en fonction des résultats de l’exploitation
de l’activité. Le régisseur n’assume pas le risque lié à l’exploitation du service dans les mêmes
proportions que le concessionnaire ou le fermier.
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Bibliographie
Doctrine
Jean François Lachaume : Grand Service Public, op.cit, p393
Jurisprudence
Dahir n° 1-58-008 (4 chaabane 1377) portant statut général de la fonction publique (B.O. 11
avril 1958).
Circulaire B8 n°2158 du 5 mais 2008 relatifs à la protection fonctionnelle des agants publics
de l’Etat
Dahir n° 1-02-297 du 25 Rejeb 1423 portant promulgation de la loi n° 78-00 portant charte
communale.(B.O du 21 novembre 2002
Extrait de :www.regionalisationavancee.ma/PDF/.../Fr/L1_ConceptionGenerale.pdf
Dahir n° 1-15-83 du ramadan 1436 ( 7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique
n° 111-114 relatives aux régions.( BO n° 6380 ,version arabe du 23 juillet 2015)
Loi n°78-753 du 07/07/1978 portant diverses mesures d'amélioration des relations entre
l'administration et le public, modifiée par la loi n°79-587 du 11 juillet 1979 relative à la
motivation des actes administratifs et à l'amélioration des relations entre l'administration et le
public
Webographie
WWW.fonction-public.gouv.fr
Bibiographie