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Le service public

Jihane BENZAIDA
Taha Yacine HAKKOU
Bovaris BANGO réalisé sous l’encadrement du
Lamiae EL MOKHTARI professeur Mr SHEDDADI
El Mahdi HADDACHI
Vanessa M’BELA
Ranya JAFFAL
Sommaire

Introduction.....................................................................................................................................

i. Définition du droit administratif :...........................................................................


ii. L’évolution historique :...........................................................................................
iii. caractéristiques et fonction du droit administratif :............................................
iiii. Problématique :....................................................................................................

Partie I : Théorie du service publique.............................................................................................

i. Section 1 : La notion du service public :................................................................


ii. Section 2 : Les principes généraux du service public :..........................................

Partie II : Le fonctionnement du service public..............................................................................

i. Section 1 : La création et suppression du service public :.....................................


ii. Section 2 : La classification du service public :.....................................................
iii. Section 3 : Le statut des personnels et des usagers du service public :.................

Partie III : Les modes de gestion du service public.........................................................................

i. Section 1 : Les modes de gestion direct :................................................................


ii. Section 2 : Les modes de gestion indirect :.............................................................

Conclusion.......................................................................................................................................

Bibliographie...................................................................................................................................
Introduction

Le droit administratif :

Le droit administratif est une branche réputée par sa complexité redoutable.


Sa technicité propre, sa difficulté d en forger une définition et sa fiction juridique inspire
fréquemment la crainte sur les bancs des facultés.

‘’la connaissance des mots conduit a la connaissance des choses’’


PLATON

Avant de procéder a la consistance de cette branche il nous semble prépondérant de


décortiquer son intitulation vue que Chaque discipline juridique développe une terminologie
appropriée qui doit se structurer et développer une cohérence d ensemble. Le vocabulaire
droit administratif traduit trois considérations prioritaires :
-signifier l environnement statuaire des personnes publiques et de tous ceux qui participent a l
activité administrative .
- rappeler la finalité de la décision administrative :‘’l intérêt général’’
-évoquer le caractère exorbitant du droit commun ( caractère intransigeant du droit
administratif ).

Tout cela fait du droit administratif une branche très originale mais surtout très précaire aussi ,
cette branche régit les relations entre les particuliers et l administration. Des lors l autorité
accepte de se soumettre a un droit – qu’elle pourrait ignorer- puisqu’en définitif aucune
autorité si ce n est ce elle même ne peut la contraindre a respecter. Le miracle du droit
administratif c est donc le respect spontané de l état a ce droit.. nonobstant, l état est souverain
elle accepte de limiter sa souveraineté en posant des limites juridiques a son action.

‘’Ce serait une folle entreprise , même pour un homme dans toute la force , de prendre les
connaissance dans leurs état dernier , il n aurait plus d élan , ni aucune espérance raisonnable
‘’

a l inspiration du philosophe alain l approche historique du droit administratif évite bien des erreurs
d interprétation . le droit administratif contemporain est le produit des évènements historiques
retranscrit par des générations de juristes, de législateurs et de citoyens…Le droit a une histoire, qui
explique son architecture. Le droit administratif, fort logiquement, n'échappe pas à cette règle. C'est
en effet cette histoire particulière qui explique la volonté très forte de définition qui a animé les
auteurs et les praticiens de la discipline. Si l'on devait essayer de définir des périodes, il serait
envisageable de considérer que le droit administratif a d'abord connu une préhistoire Elle est
marquée par la naissance textuelle de la matière, si tant est que l'on puisse affirmer une telle
naissance. Très vite, on a cherché à le définir, par le biais de critères successifs qui ne répondront
pas aux attentes des praticiens et des administrés. La deuxième période est alors une phase
d'affirmation et de développement C'est l'avènement de la jurisprudence d'un organe fortement
institué : le Conseil d'Etat. C'est aussi la naissance d'une notion reine : le service public. C'est ce
dernier qui est majoritairement utilisé à l'époque pour définir la matière. Mais elle entre rapidement
en crise, le critère de définition ne réussissant plus à rendre compte de la réalité. La troisième
période, contemporaine, est celle de la crise du droit administratif, si tant est qu'il en existe une .
C'est une période de recherche tous azimuts, où de nombreux auteurs donnent leur idée de
définition, et donc, forgent leur(s) critère(s). on ne peut parler du droit administratif au Maroc sans
aborder son histoire et son evolution en France vu que c est le pays source de la majorité des
disciplines juridiques au Maroc . L’Apparition du droit administratif  est incontestablement liée au
début du protectorat . Son évolution depuis lors a traversé plusieurs étapes et points de repères
permettant de mesurer l'attachement à l'idée et au développement de la protection du citoyen contre
les maladresses, l'arbitraire ou les errements de l'Administration .

Mais avant de soulever le développement interne de cette branche de droit il nous parait
indispensable de parler du processus de son développement et de ca création au pays de provenance.

le droit administratif français se singularise tant par ses caractères comme par ses critères
de définition , parlant des caractères les plus distinctifs et importants nous ne pouvons négliger les
trois éléments principaux :

Il s’agit tout d’abord d’un droit autonome, distinct du droit commun avec lequel il ne peut
être confondu. L’autonomie du droit administratif (mani- festation du principe de l’autonomie des
branches du droit) se traduit par la spécificité des notions utilisées et des règles appliquées.
L’autonomie du droit administratif est fondée sur les besoins du service public publique, seule
responsable de la poursuite de l’intérêt général (Concl. David sur Blanco*). L’exorbitance ainsi
accordée ne doit pas être interprétée comme la consécration de privilèges en faveur de
l’administration; si elle exprime le déséquilibre entre la puissance publique et les personnes privées,
elle n’est pas toujours favorable à l’administration (p. ex. v. les sujétions exorbitantes qui
contraignent fortement l’administration).

Il est ensuite un droit jurisprudentiel; depuis l’origine tant le Tribunal des conflits (v.
fiche n° 8) que le Conseil d’État ont favorisé l’affirmation du droit administratif. Le juge a en effet
dégagé les notions fondamentales du droit administratif (service public, police administrative,
responsabilité de la puissance publique...) et continue de les adapter aux exigences nouvelles de
l’action publique. Cette caractéristique explique pourquoi le droit administratif peut apparaître
mouvant; il est à l’image de l’intérêt général dont il entend favoriser la poursuite. On comprend dès
lors pourquoi il n’existe pas de Code administratif structurant la matière à l’instar du Code civil ou
du Code pénal. Seules quelques branches, pour lesquelles les sources écrites sont les plus
développées, ont fait l’objet d’une codification (Code de justice administrative, Code des marchés
publics ou encore Code de la santé publique...) tandis que les grands principes jurisprudentiels ont
parfois été repris dans de « grandes » lois (p. ex. L. du 12 avr. 2000 relative aux droits des citoyens
dans leurs relations avec les administrations). Le développement de sources écrites, plus facilement
accessibles, n’atténue que partiellement l’impression d’un «droit secret et aristocratique » (D.
Lochak), que sa complexité et sa subtilité rendent parfois difficilement intelligible par les citoyens-
administrés.

Il est enfin un droit de la puissance publique; le droit administratif est en effet justifié par
la volonté de « faire prévaloir l’intérêt général lorsqu’il se trouve en conflit avec des intérêts
particuliers » (Waline, p. 11). Pour cela, l’administration bénéficie de prérogatives de puissance
publique, dont la princi- pale réside dans la faculté d’imposer sa volonté aux tiers par l’édiction
d’actes administratifs unilatéraux (v. fiche n° 19). Il en existe quantité d’autres, allant de la faculté
d’exproprier pour cause d’utilité publique à la modification unila- térale d’un contrat (v. fiche n° 25)
en passant par les prérogatives fiscales de l’administration...

Le droit administratif peut ainsi être conçu comme un droit de la place de l’État face à la
Nation. «[Suivant] un programme politique, i.e. d’organisa- tion de la société » (Truchet, p. 27), le
droit administratif participe en effet à l’institutionnalisation et à la limitation du pouvoir (Hauriou, p.
XV), ainsi que l’énonce le principe de légalité (P. Moor). Pour ce faire, il est agencé autour de deux
« grandes cathédrales » (F. Burdeau) – le service public et la puissance publique – qui ont suscité
de nombreuses querelles doctrinales afin de déter- miner le critère du droit administratif.

Service public et puissance publique « sont deux notions maîtresses du régime


administratif français. Le service public est l’œuvre à réaliser par l’administration publique, la
puissance publique est le moyen de réalisation. Comme la théorie juridique ne saurait s’accommoder
de mettre sur le même plan les deux notions, il faut choisir celle qui domine, mais laquelle choisir ?
» (Hauriou, p. IX). Voilà en substance la question à laquelle s’efforce de répondre la doctrine publi-
ciste française depuis l’arrêt Blanco*, deux conceptions du droit administratif s’opposant : l’une,
classique, privilégie la puissance publique, tandis que l’autre, moderniste, s’attache davantage au
service public.

L’École de la puissance publique : (aussi appelée École de Toulouse) conçoit l’action


administrative à l’aune de ses moyens (la puissance publique). S’inscrivant dans la continuité de la
doctrine classique, ce courant, incarné par Maurice Hauriou (1856-1929), fonde sa position sur une
double considération : la conception révolutionnaire de la séparation des pouvoirs et la conception
traditionnelle du droit. En favorisant la constitution d’un bloc exécutif homogène (regroupant
l’Exécutif et l’appareil administratif), la conception révolutionnaire de la séparation des pouvoirs a
impliqué de redéfinir les fondements du pouvoir étatique. La notion de puissance publique a alors
permis de rompre avec l’ordre antérieur, consacrant le principe selon lequel le souverain est l’alpha
et l’oméga du pouvoir mis en œuvre. L’administration œuvrant pour le bien commun peut en
conséquence jouir de moyens exorbitants (les prérogatives de puissance publique). L’analogie avec
le droit privé finit de convaincre du primat des moyens. « Le droit privé ne se préoccupe que
médiocrement des buts poursuivis par les individus, [...]; il en est de même pour le droit public, les
buts de l’État lui paraissent secondaires, ce sont ces moyens d’action [...] qui l’intéressent»
(Hauriou, p. IX). Le service public n’est toutefois pas rejeté ; admettant qu’il a sans doute été trop
négligé par la doctrine classique, il est envisagé comme un moyen de limiter le pouvoir de
domination de l’État. « Ce qui fait l’originalité du régime administratif français, c’est que l’idée du
service public se soit colletée avec le pouvoir exécutif à l’intérieur d’une vaste organisation
instituée, maintenue close par le principe de séparation des pouvoirs. L’idée du service public existe
dans tous les pays ; le propre du système français est d’avoir amené le pouvoir exécutif, grâce à cette
organisation ingénieuse, à se limiter objectivement pour mieux la réaliser » (Hauriou, p. XVI). Les
prérogatives de puissance publique sont le critère fondamental du droit administratif, le critère du
service public fournissant quant à lui les limites objectives à l’expression de ces moyens.

L’École du service public : (aussi appelée École de Bordeaux) s’oppose à cette


conception qu’elle entend rénover afin de fournir une nouvelle légitimité au pouvoir étatique,
désormais défini par les fins poursuivies. Si les auteurs de ce mouvement s’accordent sur
l’importance du service public pour envisager l’État et son droit, ils n’en font toutefois pas tous la
même utilisation. Considérant que l’État est une « coopération de services publics organisés et
contrôlés par les gouvernants » (Duguit, p. 59), Léon Duguit (1859-1928) bâtit une théorie générale
de l’État au sein de laquelle les services publics constituent à la fois le fondement (expression de
l’interdépendance sociale) et la limite du pouvoir étatique. Véritable obligation s’imposant aux
gouvernants, le service public fournit alors une limite objective au pouvoir, transformant la
puissance publi- que en « un devoir, une fonction et non point un droit » (id. p. 62). De son côté,
Gaston Jèze (1869-1953) développe une conception plus «empirique» (Gonod & Melleray, p. V) du
service public. Selon lui, « le service public est un procédé juridique qui peut être appliqué pour la
satisfaction d’un besoin d’intérêt général, quel qu’il soit. C’est au législateur à choisir ; les motifs de
son choix dépendent du milieu politique, social, économique. C’est la jurisprudence qui décide
souverainement si l’intention du législateur a été de vouloir, dans tel cas, le procédé du service
public» (Jèze, RDP 1923.561). S’appuyant sur une « idéologie de l’intérêt général », la construction
jéziste, comme la théorie duguiste, affirme la responsabilité sociale de l’État. Cette entreprise de
redé- finition de la légitimité de l’État se heurte toutefois à la plasticité du service public,
l’empirisme admis par G. Jèze conduisant à faire du service public la « caution de la puissance
publique » (J. Chevallier) sans accroitre vraiment les garanties des administrés face à l’État.

La combinaison des critères par la jurisprudence


et la doctrine contemporaine
Cette controverse, très vive au moment de la structuration du droit admi- nistratif républicain et
réanimée par l’émergence de l’État-providence (v. la controverse opposant R. Chapus et P. Amselek
en 1968 à propos du critère fondant la compétence de l’ordre administratif), s’est progressivement
estompée sous l’influence de la jurisprudence.

Si le juge a pu paraître plus souvent recourir au seul critère du service public (à
commencer par l’arrêt Blanco*) qu’à celui de la puissance publique (p. ex. en matière fiscale, TC,
10 juil. 1956, Bourgogne-Bois, R. p. 586) pour fonder sa position, il semble néanmoins préférer leur
utilisation combinée. Le critère de la puissance publique est ainsi largement utilisé pour définir le
régime juridique du service public (p. ex. jusque récemment, l’activité gérée par une personne
publique ne pouvait être qualifiée de service public que s’il y avait mise en œuvre de prérogatives de
puissance publique – CE S., 28 juin 1963, Sieur Narcy*, R. p. 401 ; d’ailleurs, l’aménagement admis
par le juge dans la décision Assoc. du personnel relevant des établissements pour inadaptés* [CE S.,
22 févr. 2007, R. p. 92] n’altère pas l’importance de ces mêmes prérogatives dans la détermi- nation
du régime juridique applicable – v. fiche n° 31).

Aussi, à la suite de Jean Rivero (1910-2001), il est désormais admis qu’« il n’est
nullement nécessaire de procéder à [la systématisation du droit admi- nistratif] à partir d’une notion
unique » (Waline, p. 25). Ce constat permet de surmonter la difficulté née de la double volonté de
déterminer la spécificité du droit administratif (querelle classique) et le critère de compétence du
juge administratif (version moderne de la querelle doctrinale) à partir d’un seul critère. On admettra
donc que la puissance publique et le service public constituent les deux «idées maîtresses» (id.) du
droit administratif. Cette position, loin de rompre avec les origines du droit administratif, en
retrouve au contraire les fondements. Si l’arrêt Blanco* évoque le seul service public, le
commissaire du gouvernement David avait bien recouru à la fois au service public (justification du
régime de responsabilité proposé) et à la puissance publique (justification de la compétence de
l’ordre administratif), confirmant que le droit administratif ne saurait se passer de l’une ou de l’autre
de ces notions.
Partie 1 : Théorie du service public

Section 1- La notion du service public

Les fonctions de l’administration peuvent se caractériser, d’une part, en une fonction


normative, et d’autre part, en une fonction de prestation, par laquelle les collectivités publiques
fournissent des biens et des services qui constituent les activités de service public.
L’administration n’a de légitimité certaine que parce que et dans la mesure où ses activités ont
le caractère de service publics.
Suite, en effet, à l’éclatement intervenu à la foi dans la notion de service public et dans le
régime des services publics, il existe une pluralité de noms pour les services publics, et une
pluralité de critères pour identifier les services publics ; et c’est cette diversité, qui, à juste
titre, commande le choix de telle expression ou de telle autre pour désigner un service public.
Pour une bonne gouvernance des services publics la nouvelle Constitution marocaine a
consacré tout un titre aux services publics.
La notion du service publique
le service public est sans doute la notion la plus complexe, évolutive, controversée et
essentielle du droit administratif. Elle a subi une évolution très sensible depuis le début du
siècle jusqu'à nos jours cette évolution qui porte essentiellement sur la définition et les critères
de service public a été l'œuvre à la fois de la jurisprudence et la doctrine. Comment donc peut-
on définir le service public et en quoi consiste l'apport de la jurisprudence et la doctrine dans
ce domaine?
1- La conception classique du service public
L'expression service public a deux acceptations. Elle désigne une activité ; elle désigne aussi
un organisme.
Le service public peut donc se définir par la réunion d'éléments organiques, c'est à dire le
service public est une partie, une composante, de l'appareil administratif de l'Etat ou des
collectivités territoriales et d'éléments matériels tenant à la poursuite d'une finalité d'utilité
publique.
D'après ces deux éléments (organique et matériel) le service peut se définir comme une
activité d'intérêt général assumée par une collectivité publique. La définition s'énonce
simplement: une activité constitue un service public quand elle est assumée par une personne
publique en vue d'un intérêt public. Toutes autres considérations sont indifférentes. Donc, le
service public désigne fréquemment l'ensemble des administrations de l'État et des
collectivités territoriales, ainsi que les établissements publics. Cette définition a cependant
l'inconvénient de gommer le fait que certaines activités de service public sont exercées par des
personnes privées. Il a toujours été admis, que l'Etat puisse déléguer certaines missions de
service public à des personnes privées, à condition que ces services publics ne relèvent pas des
fonctions de souveraineté. Plus précisément, il n'y a service public que si une activité d'intérêt
général soit, directement ou indirectement, rattachable à une personne publique. Autrement
dit, le service public est une activité exercée par une 1personne publique, ou par une personne
privée placée sous le contrôle de l'administration. La première hypothèse est la plus fréquente,
la majorité des services sont en effet directement assurés par une personne publique.
Dans la définition du service public se dégage, outre l'élément organique, un élément matériel
qui concerne le contenu même et le but de l'activité considérée.
Du point de vue matériel le service publique se définit comme une activité qui vise la
satisfaction d'un besoin d'intérêt général. la définition se fonde ici sur l'idée d'une mission de
1
Voir titre XII de la nouvelle constitution marocaine promulguée par dahir N° 1-11-91 du 29
juillet 2011. B.O. N° 5964 bis du 30-7-2011,p.1902.
service public qui serait dévolue a l'administration. La notion de service public est, dans ce
contexte d'essence libérale et se trouve étroitement liée a l'idée d'une limitation de
l'intervention de l'Etat.
Ce qu'il faut souligner, c'est que pendant longtemps les deux critères matériel et organique
étaient intimement liés et il y avait alors entre ces deux critères une coïncidence parfaite de
sorte qu'on concevait difficilement dans la conception classique du droit administratif qu'une
activité du service public puisse être confiée à un organisme privé. Les activités d'intérêt
général devaient selon la conception classique être prises directement par une personne
publique.
En conséquence, on peut donner au service public la définition suivante : c'est une activité
d'intérêt général (1er critère), assurée soit par une personne publique, soit par une personne
privée rattachée à une personne publique (2eme critère) et soumise à un régime exorbitant du
droit privé.
a- Le service public est une activité
Le service public constitue la deuxième forme de l'action administrative; si la première est une
activité de réglementation et de prescription qui consiste à prévenir les troubles à l'ordre public
(la police administrative), le service public se caractérise par ses missions par lesquelles
l'administration, accorde aux différents usagers des services publics les prestation
correspondant à la satisfaction des besoin d'intérêt général. Il constitue une activité, en
principe publique, qui accorde des prestations sans les quelles de nombreuses activités privées
ne pourraient pas se développer mais qui peut aussi, lors qu'il a le même objet que certaines
activités privées, les concurrencer, les rendre inutiles ou justifier leur interdiction, par
exemple, lorsque le service bénéficie d'un monopole.
La mission de service public est donc généralement présentée comme une activité de
prestation se distinguant de l'activité de réglementation qui caractérise la police administrative.
b- L'activité de service public est d'intérêt général
Ce deuxième élément de la définition fait apparaître ce qu'est la notion fonctionnelle de
service public, une notion de but. C'est l'exercice de l'activité en vue d'un intérêt général. Le
service public s'attache ici à la nature de l'activité indépendamment de l'organe qui gère cette
activité. Elle vise la satisfaction d'un besoin d'intérêt général. Ce dernier se présente comme le
dénominateur commun de tous les services publics. Dans l'activité de service public, la
primauté de la satisfaction de l'intérêt général devient la raison d'être même de la création et de
l'organisation de ces activités.
L'autorité publique, avant de décider la création d'un service public, doit assurer que cette
création correspond aux exigences de l'intérêt général. Mais il n'y a pas que les activités de
service public qui concourent à la satisfaction de l'intérêt général. Il se rencontre également
hors du service public ; très nombreuses activités privées possèdent un lien direct avec l'intérêt
général, qu'il s'agisse d'activités de formation, d'aide à l'insertion sociale, de professions, de
santé.
Ces activités privées assurent pour partie, la satisfaction de l'intérêt général, parce que leur but
consiste, en règle générale, dans la poursuite d'un objectif d'ordre lucratif, réserve faite bien
sur des organismes privés, telles les associations, ne poursuivant pas de but lucratif.
La diversité de ces activités d'intérêt général est d'autant plus importante que sont apparus
depuis très longtemps, à coté de services publics traditionnels, des services publics culturels et
de loisirs, ainsi que des services à caractère économique et financier.
c- La dépendance du service public à l'égard d'une personne publique
La dépendance de la mission de service public à l'égard d'une personne publique caractérise
l'élément organique de la définition. Elle signifie qu'elle assure elle-même, avec ses propres
moyens, l'activité à qualifier. C'est ce rattachement qui le plus fréquemment réalisé. La grande
majorité des services publics sont des activités directement exercées par l'Etat, les collectivités
locales et les établissements publics.
Lorsqu’une activité est assurée par une personne publique, il suffit qu'elle soit d'intérêt général
pour que l'on se trouve en présence d'un service public et la gestion sera plus ou moin
fortement inspirée d'un régime de droit public dérogatoire au droit commun. Une seule
exception notable se rencontrait celle de la concession, c'est la mission de faire fonctionner le
service public par des personnes privées ; mais il demeure que dans ces cas l'autorité
administrative conserve de très larges pouvoirs pour décider de l'organisation et des conditions
de fonctionnement du service public concédé. Cette exception constitue l'un des éléments
marquant de ce que l'on a appelé la crise du service public. Le critère organique a éclaté et a
perdu toute unité et il est actuellement admis que des organismes aux statuts les plus divers
puissent se voir confier des missions de service public.
D- Activité soumise à un régime particulier
L'activité de service public est placée sous l'empire d'un régime juridique conçu de telle
manière qu'il puisse garantir en toute circonstance la satisfaction des besoins collectifs
essentiels. La jurisprudence de l'arrêt BLANCO de 1873 admettait la spécificité de la notion
de service public en affirmant la spécificité du régime de droit public applicable à ce service.
On admet cependant que l'autorité administrative responsable du service peut effectuer des
actes ou opérations matériellement identiques à ceux qu'accomplissent les particuliers. Celle-ci
peut alors se placer sous l'empire d'un régime juridique principalement de droit privé. A partir
de 1921 ( arrêt Bac d'Eloka) l'activité érigée en service public est exercée par une personne
publique et soumise à un régime du droit commun mais comportant toujours des règles
exorbitantes du droit commun en raison de la finalité permanente d'intérêt général.
2- L’évolution de la notion de service public
Le service public, connaît de nombreuses évolutions aussi sur le plan organique que matériel.
Annoncée ainsi par l'arrêt de BLANCO ; le service public devait connaître par la suite un
développement considérable surtout à partir de XIXeme siècle, ce développement et le fait à la
fois de la jurisprudence et de la doctrine.
a- L'apport de la jurisprudence à l'évolution de la notion de service public
Le juge était le premier à pressentir le rôle que doit jouer la notion de service public en droit
administratif, c'est dans ces conditions que l'arrêt BLANCO demeure toujours célèbre dans ce
2
domaine, ainsi que l'arrêt <<TERRIER 1903>> et l'arrêt<<THEROND 1910>> qui ont
marqué l'évolution de la notion du service public.
L'apport de la jurisprudence consiste à atténuer l'aspect organique du service public. Il n'y a
plus coïncidence entre activité de service public et activité d'intérêt général, ce qui a causé la
crise de l'élément organique de la notion de service publique, c'est-à-dire la dissociation
possible et réalisée effectivement dans de nombreuses hypothèses nécessaire et directe d'une
personne publique. Ce critère organique a largement perdu de sa signification. Le conseil
d'Etat a jugé qu'il était possible de faire procéder à une expropriation au motif que des
personnes privées se livraient à des opérations d'intérêt public, autorisant ainsi une personne
privé à gérer un service public (société des établissement VEZIA, RDP, 1936). L'arrêt (caisse
primaire <<aide et protection>> en 1958) stabilise la première jurisprudence, en reconnaissant
qu'un service public peut être géré par un organisme privé.
Dans cette optique, les décisions jurisprudentielles se succédèrent depuis lors, (arrêt Monpeurt,
CE, 1942 sur les organisations professionnelles) dont la gestion de ces services publics est
reconnue à des organismes de droit privé, (arrêt Bouguen, 1943) (NALIATO 1955) ; au point
qu'elles aient fait perdre toute crédibilité à la doctrine, et à la notion de service public toute
unité. Ces arrêt ont confirmé la possibilité d'une gestion d'un service public par un organisme
2
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
privé. Ce qu'il faut préciser ce qu'il s’agit seulement d'une modification du contenu du critère
organique. En ce sens que la qualité de personne publique n'est plus exigée aujourd'hui pour
qualifier une activité de service public comme dans la conception classique.
La rupture de l'unité de la notion de service public se manifeste aussi au niveau du régime
juridique applicable. Les activités des organismes publics ne sont plus nécessairement
soumises à un régime juridique spécial. Un service public peut fonctionner dans les mêmes
conditions qu'une entreprise privée et être par conséquent soumis aux règles du droit privé et à
la compétence des juridictions judiciaires. Ce principe a été posé par un arrêt célèbre de
principe rendu par le tribunal des conflits (T.C. 28 Janvier 1921. Société commerciale de
l'ouest africain ou Bac d'Eloka).
Ce qu'il faut souligner, c'est que l'interventionnisme de l'Etat qui a donné naissance à de
nouvelles catégories de services publics appelés, services publics industriels et commerciaux
(SPIC) ; se sont des services qui fonctionnent dans les mêmes conditions que celles des
services privés. Il a été admis qu'une personne publique pouvait assurer elle même une activité
commerciale pour répondre à ses propres besoins. Pour cette raison ils sont soumis par la
jurisprudence à un régime juridique de droit commun mais comportant toujours des règles
exorbitantes du droit commun en raison de la finalité permanente d'intérêt général.
On remarque ainsi la pénétration du droit privé dans les services publics gérés par une
personne publique. Mais ce qu'il faut souligner c'est qu'une partie non négligeable de leur
organisation et de leur fonctionnement reste soumise à un régime exorbitant de droit commun.
Le critère matériel du service public a perdu aussi de sa signification parce que l'intérêt
général est à présent perçu d'une manière très libéral. Toute activité, dès l'instant où elle a des
répercussions sur la vie de la collectivité concerne l'intérêt général. La jurisprudence reconnaît
aujourd'hui facilement la qualité d'intérêt général. Le caractère protéiforme de l'intérêt général
dans les missions de service public est donc évident ; l'intérêt général banal ne devient donc
intérêt général, but du service public que par une intervention de la puissance publique.
en effet, l'évolution de la jurisprudence précitée a introduit plus au moins une imprécision dans
le service public. C'est ce qui a amené la jurisprudence à dégager certains indices permettant
de caractériser l'activité de service publique. Parmi ces indices on peut citer:
- La mission d'intérêt général ;
- Un droit de regard exercé par l'administration sur les modalités d'accomplissement de cette
mission ;
-L'organisme chargé de la gestion de service public est doté de prérogatives de puissance
publique.
C'est à partir de ces éléments que le conseil d'Etat a reconnu dans l'arrêt Magnier, que les
missions confiées par le législateur aux organismes de lutte contre les ennemis des cultures
s'analysaient en des missions de service public: caractère d'intérêt général de ces activités;
prérogative de puissance publique conférées à ces organismes privés; contrôle sur ces derniers
et leurs activités d'une personne publique, en l'espèce l'Etat. Cette démarche devait connaître la
consécration avec l'arrêt NARCY qui constitue, à cet égard, un chef d'œuvre de pédagogie (CE
28 Juin 1963).
A partir de ces trois éléments fournis notamment par les décisions Magnier et Narcy, le
commissair de gouvernement Théry proposait le raisonnement suivant : << pour q'une activité
puisse être dite de service public, il ne suffit pas qu'elle réponde à un intérêt général, il faut
encore qu'elle ait été prise en charge d'une façon directe ou indirecte par la puissance publique
et qu'elle soit soumise à des dispositions exorbitantes du droit commun>> (conclu. sur CE Sect
22 Nov 1974, Fédération des industries françaises d'articles de sport, Pec. 584 : la fédération
des industries de tennis de table, comme les autres fédérations, sportives délégataires, bien
qu'étant une personne morale de droit privé, se voit confier par la loi l'exécution d'un service
public administratif.
Ces éléments dégagés par la jurisprudence ont fait l'objet d'un certain nombre de critiques en
raison de l'imprécision de l'élément intérêt général, s'il est nécessaire pour caractériser une
activité érigée en service public, il n'est pas déterminant. Toute activité d'intérêt général n'est
pas nécessairement une activité de service public, c’est ce qui a amené plusieurs auteurs à
apporter leur effort en vue de dégager un critère d'identification du service public.
b- L'apport de la dans ce domaine
La doctrine de son côté, a été et reste même très prolixe sur la notion de service public. Cela,
s'explique aisément si l'on considère qu'une partie se celle-ci voyait dans cette notion l'élément
de toute construction politique et juridique de l'Etat. On a vu apparaître toute une école qui va
essayer d'approfondir même la notion de service public et de construire en même temps sa
théorie générale, cette école qui porte le nom <<d'école de service public>> ou << école de
bordeaux>> se rattache à la théorie du service public. Elle considère que l'ensemble du droit
administratif peut être construit autour de cette notion. Cette théorie était essentiellement
systématisée par trois célèbres auteurs: L.Duguit, G.Jèze et R.Bonnard.
Pour l'ensemble de ces auteurs le service public n'est pas seulement le critère de répartition de
compétences entre tribunaux administratifs et tribunaux judiciaires, il est le fondement même
du droit administratif. Il suffit de se référer à Duguit pour le quel l'Etat est >>une coopération
de services publics organisés et contrôlés par des gouvernants>> . La seule justification de
l'Etat étant d'organiser et de faire fonctionner les services publics nécessaires à la réalisation et
au développement de l'interdépendance sociale. La thèse de Duguit est 3donc matérielle et
objective. Son disciple Gaston Jèze est beaucoup plus pragmatique: il propose une définition
d'ordre subjectif qui lui paraît mieux adhérer à la réalité du service public. Il combine
l'élément matériel et l'élément subjectif. Pour aboutir à une définition plus juridique et précise.
Il constate effectivement que les services publics n'existent pas par eux-mêmes mais relèvent
d'une volonté, celle des gouvernants au sens large et notamment du législateur. Pour Jèze,
<<sont uniquement, exclusivement services publics, les besoins d'intérêt général que les
gouvernants d'un pays donné ont décidé de satisfaire par le procédé du service public.
L'intention des gouvernants est ainsi pour Jèze l'élément déterminant à côté du régime de droit
public, dans l'identification du service public. Cette conception subjective sera reprise par une
partie de la doctrine contemporaine fidèle à l'esprit des fondateurs du service public et en
particulier professeur A.Delaubadère. Pour ce dernier, <<ce sont les pouvoirs publics qui
décident qu'a tel moment, tel besoin public doit être satisfait par ce procédé et donner lieu à la
création d'un service public.
Au delà des divergences sur la nature objective ou subjective de la notion, les auteurs de
l'école du service public s'accordent sur la reconnaissance de trois éléments de définition du
service public :
- La dépendance de l'activité considérée des gouvernants (l'élément organique)
- La satisfaction d'un besoin d'intérêt général (élément matériel)
- Un régime juridique dérogatoire au droit privé (élément formel)
Or, tous ces éléments sont critiquables dans la mesure où la notion de service public après
avoir connu un succès considérable au 19eme siècle avait subi une crise qui a amené certains
auteurs à parler même de son déclin. Les raisons de cette crise on peut les ramener à deux
phénomènes essentiels: l'interventionnisme de l'État qui a pris différents aspects et le
désengagement de celui qui a entrainé le développement sans cesse de la participation des
personnes privées à la gestion publique.
La crise du service public avait nécessité un réexamen de la notion de service public par la
3
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
doctrine. Certains auteurs comme le doyen Vedel, ont essayé de trouver une autre solution de
remplacement de service public, et revenir à l'idée de puissance publique. Alors que Rivero
pense que le droit administratif ne peut être organisé autour d'un critère unique. Pour d'autres
auteurs le service public demeure le critère de base de la compétence administrative;
M.delaubadère écrit: <<pour notre part nous persistons à penser que la notion de service
public, si elle ne peut jouer en droit administratif un rôle exclusif, demeure la plus importante
des données susceptibles de servir à la construction scientifique du droit administratif et de la
compétence de la juridiction administrative, et d'autre part entant que lieu de rencontre et de
raccordement des principales notions techniques du droit administratif>>.
Ce qu'il faut souligner c'est que toutes ces divergences n'ont pas entrainé un abandon de la
notion du service public. les auteurs continuent toujours à lui accorder une certaine valeur en
droit administratif.
Ainsi, pour la doctrine du début du siècle, comme pour la majorité des auteurs contemporains,
la définition, il voudrait mieux dire l'identification du service public, doit être construite autour
de trois éléments. Autrement dit, à défaut d'une définition claire et précise de celui ci, les
auteurs contemporains, se résignent à admettre que cette définition est introuvable ou
impossible et que le service public constituerait, en définitive, beaucoup plus un label accordé
à une activité où se retrouvent les éléments suivants: intérêt général; intervention directe ou
indirecte d'une personne publique; et un régime pour partie, exorbitant du droit privé. Ces trois
éléments doivent être réunis simultanément. En l'absence de l'élément organique qu'est
l'exercice de l'activité par une personne publique ou, au moin, son rattachement indirecte à une
collectivité publique, il n'y a pas, en effet, de service public même si l'activité en question
poursuit incontestablement une finalité d'intérêt général. C'est ainsi que certaines organisations
non gouvernementales à caractère humanitaire par exemple, ne seront pas considérées comme
exerçant une mission de service public, malgré le caractère d'intérêt général de leurs activités,
du fait qu'elles échappent à tout contrôle de l'autorité publique.

Section2
Les principes fondamentaux du service public

Les activités qui sont qualifiées de services publics, qu’elles soient exercées par des
personnes publiques ou par des personnes privées, quel que soit leur caractère administratif ou
industriel et commercial, sont soumises à un ensemble de règles de droit, à un régime
juridique.
A l’évidence, il n’existe pas un régime juridique commun à tous les services publics. Les
services publics à gestion publique se distinguent fondamentalement à cet égard des services
public à gestion privée. Mais il est légitime de se demander s’il existe des points communs
entre les différents services publics, des principes généraux qui s’appliqueraient sans
distinction de leur mode d’exercice.
L’observation fait en effet apparaître des principes fondamentaux qui correspondent à la
nature essentielle du service public. Ils ont été formalisés par le Professeur Louis Rolland et
sont présentés sous l’expression commode de « lois de service public » connues en doctrine
sous le nom de « lois de Rolland ».
Ces principes ont vocation à s’appliquer à tous les services publics, mais il faut dès
maintenant en marquer les limites. L’existence de lois du service public ne signifie pas
qu’elles reçoivent obligatoirement une traduction juridique concrète dans tout les cas de
fondation des services publics ; cela ne signifie pas non plus que leur traduction juridique soit
homogène dans tous les services publics.
Ces derniers possèdent un trait commun qui consolide leur champ d’application à tous les
services publics : ils sont justifiés par la poursuite de l’intérêt général, qui constitue le but
même de toute activité de service public. Il s’agit :

a. Du principe de continuité des services publics ;


b. Du principe de l’égalité ;
c. Du principe d’adaptation des services publics ;
d. Du principe de gratuité et de neutralité du service public

a* Le Principe de continuité :
Ce principe repose sur la satisfaction d’un besoin d’intérêt général qui justifie la création et
l’organisation du service public. Toute interruption de son fonctionnement apparaît
contradictoire avec l’idée même de service public.
Ce principe produit des effets sur la détermination des compétences des autorités
administratives (1), sur la situation des exploitants du service public (2), sur celle du
cocontractant (3) et sur celle des collaborateurs du service public (4).
1- Les conséquences du principe de continuité sur la compétence des autorités
administratives ;
Les autorités administratives ont l’obligation de faire fonctionner le service public tant que
celui-ci n’a pas été supprimé ; toute abstention de leur part constitue une faute a cet égard
l’autorité de tutelle dispose des moyens juridiques nécessaires pour surmonter l’éventuelle
carence des autorités locales, d’ailleurs ils ne peuvent pas s’abriter derrière les difficultés nées
des circonstances pour justifier leur incapacité, ou leur refus de faire fonctionner le service.
 Continuité du service public et responsabilité de l’administration
Le principe de continuité constitue pour le juge une sorte de directive à laquelle il se réfère
lorsqu’il doit se demander si l’autorité administrative est responsable du dommage causé par
le mauvais fonctionnement du service. Ainsi le retard, ou l’arrêt du fonctionnement du service,
sont des fautes de nature à engager la responsabilité de la collectivité publique ; naturellement
l’intervention des circonstances exceptionnelles pourra parfois atténuer cette responsabilité qui
pourra même disparaître en cas de force majeure.
Ceci conduit à rappeler que le juge, dans l’appréciation du comportement des autorités
responsables du service, tient compte de la nature de l’activité, des moyens dont dispose le
service et des circonstances dans lesquelles il se trouve.
 Continuité et tutelle des collectivités locales
L’autonomie des collectivités décentralisées ne signifie pas que l’Etat se désintéresse de leur
gestion ; c’est pourquoi le législateur prend certaines précautions de nature à permettre de
veiller à ce que la gestion des affaires locales soit effectuée dans de bonnes conditions, et
notamment en respectant le principe de continuité. Certains pouvoirs de tutelle ont pour but
d’assurer la continuité du service en surmontant éventuellement l’inertie ou le refus d’agir de
l’autorité locale.
 Continuité du service public et théorie des circonstances
Le principe de continuité n’est pas envisagé de façon abstraite : le juge, lorsqu’il est saisi, tient
compte des difficultés que peut rencontrer le service ; mais il demeure que le point de départ
de l’analyse du juge c’est l’obligation pesant sur l’autorité administrative de faire fonctionner
le service public quelles que soient les circonstances.
Cette obligation peut disparaître en cas de force majeure ; elle est cependant simplement
atténuée si les circonstances sont seulement exceptionnelles. La force majeure n’est constituée
que s’il s’agit d’un événement extérieur à la volonté de l’autorité administrative. Imprévisible
et irrésistible.
Les juridictions marocaines n’ont pas à ce jour eu l’occasion de reconnaître positivement
l’existence des circonstances exceptionnelles ; mais certains arrêts ont indiqué que
l’administration devait respecter l’autorité de la chose jugée sauf circonstances tout à fait
exceptionnelles.
2- conséquences du principe de continuité sur la situation de l’exploitant du
service public
Le régime juridique de la concession de service public fait une large place au principe de
continuité ; le cahier des charges impose au concessionnaire l’obligation de faire fonctionner
le service dans des conditions précises, et cette obligation est sanctionnée.
Il existe des sanctions pécuniaires, mais surtout des sanctions coercitives dont le but,
précisément est moins de pénaliser le concessionnaire défaillant que de permettre à l’autorité
concédant d’assurer en toutes circonstances le fonctionnement du service.
3- Conséquences du principe de continuité sur la situation du cocontractant
Lorsque l’administration contracte dans les conditions du droit administratif, on peut penser
que la bonne exécution du contrat est encore plus importante puisque le régime du contrat
administratif est marqué par un caractère exorbitant du droit commun.
Naturellement, le pouvoir de modification unilatérale peut aussi être utilisé pour mettre le
contrat en accord avec les nécessités du service qui peuvent avoir changé depuis la signature
du contrat ; ici d’ailleurs, adaptation et continuité du service public se rejoignent.
Enfin, la théorie de l’imprévision a été précisément imaginée par le juge pour permettre
d’assurer le fonctionnement continu du service malgré la survenance d’événements entraînant
un grave déséquilibre financier du contrat susceptible de comprendre l’aptitude du contractant
à exécuter son obligation.
4- Conséquences du principe de continuité sur la situation des collaborateurs du
service public
Ces conséquences concernent au premier chef les agents employés normalement par le service
public ; mais elles se manifestent également à l’égard de ceux qui, pour diverses raisons,
peuvent apparaître comme ceux que la jurisprudence appelle « des fonctionnaires de fait ».
 les Obligations imposées aux agents publics :
Il est naturel que les agents, quel que soit leur rang dans la hiérarchie, soient responsables de
l’exécution des tâches qui leur sont confiées. On comprend dans ces conditions que l’abandon
de poste soit considéré comme une faute disciplinaire particulièrement grave.
Une autre pratique qui méconnaît le principe de continuité est constituée par l’absentéisme,
phénomène qui semble avoir une fâcheuse tendance à se développer. Une autre conséquence
du principe de continuité est que le fonctionnaire qui souhaite démissionner ne peut quitter le
service que lorsque sa démission a été acceptée ; dans le cas contraire il commet l’abandon de
poste et l’on retombe dans la situation que nous avons examinée.
Mais il reste que c’est à propos du droit de grève que le problème le plus délicat s’est posé,
sans avoir reçu, à ce jour, une réponse juridiquement satisfaisante.
5 la continuité du service public et le droit de grève
Donc sur le plan juridique, il n’y a aucune ambiguïté : le droit de grève est reconnu ; mais il
est non moins incontestable que le principe de continuité a une existence aussi importante car
il est lié étroitement à la continuité de l’Etat ; il suffit en effet d’imaginer les conséquences de
la paralysie du service public pour comprendre que continuité de l’Etat et continuité des
services publics sont absolument inséparables ; or la constitution toute entière organise cette
continuité. Ce qui revient à dire qu’il faut concilier deux principes constitutionnels : le droit de
grève et la continuité de l’Etat.

 La théorie du fonctionnaire de fait


Elle est fondée sur la notion d’apparence et sur le principe de continuité. Elle a en effet pour
but de légitimer les actes accomplis par un agent qui n’est pas juridiquement habilité à les
prendre mais pour l’usager ; présente toutes les apparences de l’agent qualifié ; naturellement
il faut que ces actes aient été pris dans le respect de toutes les autres conditions de leur
validité.
Cette théorie permet ainsi d’éviter l’interruption du service qui se produirait, rétroactivement
d’ailleurs, s’il fallait considérer comme nuls les actes accomplis par le fonctionnaire de fait.
 Le collaborateur bénévole du service public :
Il s’agit là encore d’une situation que le juge marocain n’a pas eu l’occasion de rencontrer
mais, qui peut se produire et qui doit être traitée en fonction de la nécessité d’assurer le
fonctionnement continu du service. Le collaborateur soit de sa propre initiative soit à la
demande d’un agent public, effectue un acte ou une opération indispensable à la satisfaction
du besoin que doit assurer le service.
En France, le juge estime que le collaborateur bénévole engage la collectivité publique et que
celle-ci peut être déclarée responsable des dommages que son intervention peut entraîner pour
le collaborateur.

b* Le Principe d’égalité
Il faut noter que le principe d’égalité n’est qu’un aspect du principe général d’égalité
consacré par la déclaration de 1789 ; c’est par référence à ce principe que la constitution
Marocaine comporte des dispositions relatives à l’égalité des citoyens devant les emplois
publics et aussi devant les charges publiques. C’est à dire que le principe interdit que le
service public soit assuré de façon différenciée, en fonction des convictions politiques ou
religieuses de son personnel ou de ses usages.
En ce qui concerne le service public, le principe d’égalité connaît trois applications :
- égal accès aux emplois publics ;
- égalité des usagers devant les prestations ;
- égalité devant les charges du service public.

1- L’égal accès aux Emplois du service public


C’est une application du principe général de l’égalité devant les emplois public ; le statut
général de la fonction publique le développe en précisant qu’aucune discrimination ne peut
être fondée sur les opinions politiques, philosophiques ou religieuses. Autrement dit l’égalité
d’accès aux emplois publics, sans discrimination. Donc tout individu a un droit égal à occuper
un emploi public dès l’instant qu’il satisfait aux conditions exigées par la législation sur les
emplois publics.
2 L’égal accès aux prestations du service
Dés l’instant ou une personne satisfait aux conditions réglementaires d’accès aux avantages du
service, il doit pouvoir en bénéficier de la même façon que les autres personnes placées dans
les mêmes conditions que lui.
Rien n’interdit de faire une situation particulière à des catégories de personnes distinctes :
handicapés ; anciens combattants et résistants, mère de famille nombreuse, etc.
En outre, une distinction doit être faite entre les services publics administratifs et les services
publics industriels et commerciaux.

3L’égalité devant les charges du service public


En effet le principe d’égalité implique aussi l’égalité devant les charges publiques. Il en résulte
que les administrés doivent assumer dans l’égalité, les obligations découlant du service public,
supporter dans l’égalité les charges fiscales du service public, et enfin supporter dans l’égalité
les charges du publiques mais là aussi la jurisprudence a nuancé l’application de ce principe à
l’occasion d’un arrêt de la cour de cassation du 03 juillet 1968, syndicat national professionnel
des agents généraux d’assurance, « attendu que le principe de l’égalité devant les charges
publiques que l’administration a le droit d’instaurer des régimes différents sans pour cela
violer le principe de l’égalité ».4

Enfin, il faut noter que ce dernier principe, est à la base même de l’idée de la responsabilité
de l’administration publique, et de l’obligation qui en résulte pour elle de réparer les
dommages causés aux administrés, dés lors que la gravité du préjudice subi dépasse en
importance les charges inhérentes à la vie en société que les individus doivent supporter.

c* le principe d’adaptation des services publics

dénommé principe de mutabilité cela signifie que le statut et le régime des services publics
doivent pouvoir être adaptées, chaque fois que l’imposent l’évolution des besoins collectifs et
les exigences de l’intérêt général.
On peut songer à l’amélioration quantitative, qualitative des prestations, en fonction des
améliorations de la technique, du progrès économique ou de l’aménagement de l’ordre
juridique.
L’exemple en fut donné, au tournant du siècle par le remplacement de l’éclairage au gaz
des voies publiques, par l’éclairage électrique.
A la différence de la continuité qui est présentée comme une véritable loi, et de l’égalité, qui
dans son application aux services publics est un principe général du droit, la mutabilité n’a fait
l’objet d’aucune reconnaissance jurisprudentielle expresse. C’est un simple principe, non
juridique, qui inspire les solutions de la jurisprudence, et certains régimes juridiques posés par
le législateur.

 Conditions d’application
Le principe de mutabilité trouve à s’appliquer en cas de changement des circonstances
de fait. La personne publique responsable du service public peut aménager le service en
conséquence, et pour ce faire, modifier la réglementation ou les conditions d’exécution des
contrats (CE, 10 janvier 1902, compagnie nouvelle de gaz de Deville Lès Rouen, Rec, 5, S
1902.3.17 , note Hauriou ).
Il s’applique également en cas de changement de l’état de droit. La personne publique
responsable peut alors procéder de même, à condition de supposer en matière contractuelle les
conséquences de ces changements.

4
Voir C.C CA ville de Tanger c/Martin 16.7.1959, R.1959
C’est ainsi que peuvent être supprimés des services inutiles dont le fondement juridique
aurait disparu (CE Ass, 9 décembre 1993, Compagnie des tramways de Cherbourg, Rec. 1050,
DRP 1933. 117, concl.Josse, note Jèze).

. Régime de l’adaptation
les usagers du service n’ont pas de droit au maintient en vigueur du régime des services
publics. Les usagers des services publics à caractère administratif ne peuvent donc s’opposer à
la nécessaire adaptation ( CE, 12 février 1982, Université de Paris VII, Rec. 70, à
l’enseignement supérieur où on les a commencées, un régime transitoire n’est même pas
obligatoire).
Il en est de même des usagers des services publics à caractère industriel et commercial
(Cass. req, 4 ,ai 1921, D 1922. 1.41, note Appleton, à propos de modifications de police
d’abonnement en cours pour des prestations d’assurance futures). Les usagers n’ont, sauf
exception législative de service public obligatoire, aucun droit au maintient de l’existence du
service.
En contrepartie, les usagers du service public ont droit au fonctionnement normal du
service tant qu’il n’a pas été modifié.
Les personnels du service public n’ont, pas plus que les usagers, la possibilité d’invoquer
un droit acquis au maintien d’une situation ou d’un avantage, qu’il s’agisse de fonctionnaires
ou d’agents contractuels, qu’il s’agisse d’un service public à caractère administratif ou d’un
service public à caractère industriel et commercial.

d. le principe de gratuité et de neutralité


Ces deux principes ne font pas l’objet d’un accord unanime dans la mesure où le premier ne
concerne qu’une partie des services publics, tandis que le second est considéré, par de
nombreux auteurs, comme une conséquence nécessaire du principe égalité.
1- Le Principe de gratuité du service public
Certains auteurs estiment que la gratuité des prestations constitue un principe fondamental
gouvernant le fonctionnement du service public. C’est le point de vue que soutenait Hauriou
qui, à l’époque où il écrivait, pensait que le fonctionnement des services publics devait être
assuré par l’impôt.
Ce point de vue pouvait être défendu à une époque où les services publics étaient peu
nombreux, et où les plus importants d’entre eux fournissaient à la collectivité toute entière des
prestations qui ne pouvaient pas être individualisées : la sécurité intérieure ou extérieure, la
justice, l’administration générale, la représentation de l’Etat à l’étranger, etc. D’autres services
assurent il est vrai des prestations individualisables de façon gratuite en raison d’une
conception particulière de leur fonctionnement : l’assistance et certaines formes de protection
de la santé, l’éducation par exemple, sont soumis au principe de gratuité.
Mais le développement des services publics, notamment industriels et commerciaux, a changé
fondamentalement les données du problème. Marcel Waline soutenait le principe de gratuité
des services publics administratifs, mais défendait l’idée, selon laquelle les prestations des
services publics industriels et commerciaux devaient donner lieu à la perception d’un prix.
C’est aujourd’hui cette frontière qui est communément admise entre les services publics qui
fonctionnent gratuitement et ceux qui prélèvent le prix de leur intervention.
Toutefois deux remarques doivent être faites :
D’abord, il n’est nullement inconcevable qu’une participation puisse être demandée au coût du
fonctionnement du service public administratif : La participation obéit alors à deux ordres de
préoccupation : elle permet de responsabiliser l’usage : elle peut aussi permettre de résoudre le
problème toujours difficile du financement du service public. Mais il convient de veiller à ce
que cette participation financière soit limitée et établie, en tenant compte de la situation
économique de l’usager ; il reste que le passage de la gratuité au paiement d’une redevance,
même limitée, pose toujours un problème ; c’est ce que l’on a vu avec l’établissement du
péage autoroutier en 1991, ou bien encore du stationnement payant, sans oublier aussi , par
exemple en France la détermination des droits d’inscription dans l’enseignement supérieur.
En revanche, il n’y a aucune difficulté en ce qui concerne les services publics industriels et
commerciaux ; les prestations doivent être payées si possible en fonction de leur coût ; ceci
n’est d’ailleurs pas toujours le cas lorsque l’Etat assure le contrôle des tarifs et fixe ceux-ci en
fonction de critères qui ne sont pas nécessairement et exclusivement économiques.
2- le principe de neutralité du service public
On a dit que ce principe était le plus souvent assimilé par les auteurs au principe d’égalité ; il
est bien vrai que toute partialité peut conduire le service public à établir des discriminations
prohibées par le principe d’égalité.
La menace qui pèse sur la neutralisé du service est variable selon le type de prestation ; peu
vraisemblable s’il s’agit de prestations matérielles, elle est beaucoup plus redoutable lorsqu’il
s’agit de prestations intellectuelles, telles celles de l’enseignement, dans le domaine des
prestations intellectuelles la neutralité n’est autre que l’objectivité.
Enfin, en ce qui concerne les agents du service public, le devoir de neutralité découle
directement du statut de la fonction publique ou des principes généraux s’il s’agit d’agents non
fonctionnaires. Tous peuvent avoir des opinions, en vertu de la liberté d’opinion qui leur est
reconnue et qui est une liberté constitutionnelle ; mais l’expression de cette opinion est limitée
de façon à ne pas faire douter de la neutralité du service.

Partie II- Fonctionnement du Service Public


Section 1

• La Création et suppression des services publics :

Dahir n° 1-02-297 du 25 Rejeb 1423 portant promulgation de la loi n° 78-00 portant


charte communale.(B.O du 21 novembre 2002 )
Loi n° 78-00 portant charte communale
Article premier : Les communes sont des collectivités territoriales de droit public, dotées de
la personnalité morale et de l'autonomie financière.
Elles sont divisées en communes urbaines et en communes rurales.
Les communes sont créées et peuvent être supprimées par décret. Le chef-lieu de la commune
rurale est fixé par arrêté du ministre de l'intérieur.
Le changement de nom d'une commune est décidé par décret, sur proposition du ministre de
L’intérieur après consultation du conseil communal intéressé, ou sur proposition de ce dernier.

1. Les organes de la commune :

A. Chapitre premier : Le conseil communal


Article 2 : Les affaires de la commune sont gérées par un conseil élu, dont la durée du mandat
et les conditions d'élection sont fixées par les dispositions de la loi formant code électoral.
Article 3 : Le nombre des membres du conseil communal, à élire dans chaque commune, est
fixé par décret sur la base des règles et des conditions définies par la loi formant code
électoral.
Article 4 : Les sièges du conseil qui deviennent vacants, pour quelque cause que ce soit, sont
pourvus conformément aux règles prescrites par la loi formant code électoral.
Article 5 : Le mandat des conseillers issus des élections complémentaires prend fin à la date
de l'expiration du mandat des membres qu'ils remplacent.
B. Chapitre Il : Le bureau
Article 6 : (6e et 7e alinéas, modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le
dahir n° 1-08-153 du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009). Le
conseil communal élit, parmi ses membres, un président et des vice-présidents, qui forment le
bureau dudit conseil.
Les membres du bureau sont élus pour la durée du mandat du conseil communal.
Cette élection a lieu dans les 15 jours qui suivent l'élection du conseil communal ou la date de
la cessation collective de fonction du bureau pour quelque cause que ce soit. Dans tous les cas,
le conseil se réunit sur convocation écrite de l'autorité administrative locale compétente.
Le conseil se réunit dans les conditions de quorum prévues à l'article ci-dessous, sous la
présidence du plus âgé de ses membres présents. Le plus jeune parmi les membres présents du
conseil, sachant lire et écrire, assure le secrétariat de la séance et en établit le procès-verbal.
L'autorité administrative locale compétente ou son représentant assiste à la séance
L'élection du président du conseil communal et de ses vice-présidents a lieu au scrutin
uninominal au vote secret et au cours de la même séance, pour les communes dont les
membres du conseil sont élus au scrutin uninominal.
Pour les communes dont les membres, du conseil sont élus au scrutin de liste, l'élection du
président du conseil communal a lieu au vote secret et au cours de la même séance, parmi les
membres élus classés en tête des listes des candidats. On entend par tête de liste, le candidat
dont le nom figure en tête de liste, des candidats, dans l'ordre de classement de ladite liste.
En cas de décès du candidat classé en tête de liste, le candidat classé immédiatement après lui
sur la même liste accède à la candidature au poste du président.
Lorsqu'une liste unique est déclarée gagnante, le candidat classé en tête de liste est élu
conformément aux modalités susvisées En cas de décès du candidat au poste de président, tous
les membres de la liste unique peuvent se porter candidats audit poste.
En cas de vacance du poste de président du conseil communal, pour quelque cause que ce soit,
le candidat classé immédiatement après lui sur la même liste se porte candidat pour pouvoir
audit poste en même, temps que les élus classés au premier rang des autres listes, sous réserve
des dispositions précédentes du présent article.
Les vice-présidents sont élus au scrutin uninominal au vote secret et au cours de la même
séance.
Pour être valables, les opérations de vote doivent être effectuées au moyen d' un isoloir, d' une
urne transparente, de bulletins de vote et d' enveloppes opaques portant le cachet de l' autorité
administrative locale.
Au premier tour du scrutin, l'élection n'est acquise qu'à la majorité absolu des membres, en
exercice. Si aucun des candidat, n'a obtenu cette majorité, un deuxième tour et effectué entre
les candidats, classés, au premier et au deuxième rang, selon le nombre de voix qu'ils ont
obtenues. Le vote a lieu, dans ce cas, à la majorité absolue des voix des membres en exercice.
Si aucun des candidats n'a obtenu la majorité absolue des voix, des membres en exercice, le
président est élu, au troisième tour, à la majorité relative.
Les vice-présidents sont élus à la majorité absolue des membres en exercice au premier tour.
Si un deuxième En cas de partage égal des suffrages au troisième tour de l'élection du
président et au deuxième tour de l'élection des vice-présidents, l'élection est acquise au plus
jeune. En cas d'égalité d'âge, le candidat élu est tiré au sort.
Si le vice-président refuse ou s'abstient de remplir les fonctions qui lui sont dévolues par la loi
ou par la délégation qui lui est accordée conformément à la loi, ou s'il commet des fautes
graves portant atteinte au bon fonctionnement du secteur dont il est chargé, le président peut
demander au conseil de le démettre de ses fonctions.
Le vice-président est démis de ses fonctions par une délibération du conseil communal votée
au scrutin secret à la majorité absolue des membres en exercice.
Une copie de cette décision est adressée à la autorité de tutelle dans un délai de 15 jours de la
date du vote de ladite décision.
Le conseil procède alors à son remplacement dans les formes et conditions fixées au premier
alinéa de l'article 9 ci-dessous.
La révocation emporte de plein droit l'inéligibilité aux fonctions de président ou à celles de
vice-président, pendant la durée, restante du mandat.
Une copie du procès-verbal est délivrée, à leur demande, aux membres en exercice du conseil
communal, dans un délai n'excédant pas 24 heures après l'élection.
Copie dudit procès-verbal est affichée au siège de la commune pendant les huit jours suivant
celui de l'élection.
Article 7 : Le nombre des vice-présidents varie selon le nombre des membres des conseils
communaux. Il est de :
- 3 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est inférieur ou égal à 13 ;
- 4 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 15 ;
- 5 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 23 ;
- 6 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 25 ;
- 7 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 31 ;
- 8 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 35 ;
- 9 vice-présidents pour les conseils dont le nombre des membres est égal à 39 ;
- 10 vice-présidents, pour les conseils dont le nombre des membres est supérieur ou égal à 41.
Article 8 : L'élection du président ou des vice-présidents peut être arguée de nullité dans les
conditions, formes et délais prescrits pour les réclamations contre les élections du conseil
communal, par les dispositions de la loi formant code électoral.
Article 9 : Lorsque le président ou les vice-présidents ont cessé leurs fonctions, pour cause de
décès, de démission volontaire, de démission d'office, de révocation, d' annulation de l'
élection devenue définitive, d'arrestation pendant une durée supérieure à deux mois, ou pour
quelque cause que ce soit, le conseil communal est convoqué pour procéder à leur
remplacement sous réserve, pour la vacance du président, de l' application des dispositions de
l'article 10 ci-dessous :
- soit dans les quinze jours qui suivent la cessation de fonction, lorsqu' il peut être procédé
valablement à cette élection sans qu'il soit besoin de recourir à des élections complémentaires
- soit, dans le cas contraire, dans les quinze jours qui suivent ces élections complémentaires.
En cas de cessation de fonction d'un ou plusieurs vice-présidents pour quelque cause que ce
soit, les vice-présidents de rang inférieur accèdent, de plein droit et dans l' ordre de leur
classement, au rang immédiatement supérieur rendu vacant.
Le conseil procède dans les formes prescrites à l'alinéa précédent, au remplacement des
derniers postes vacants de vice-présidents.
Article 10 : La cessation de fonction du président du conseil communal, pour quelque cause
que ce soit conformément aux dispositions de l' article 9 ci-dessus, emporte de plein droit la
dissolution du bureau.
Le conseil est convoqué pour procéder à l' élection du nouveau bureau dans les formes et
délais prescrits à l' article 6 ci-dessus.
C. Chapitre III : Les organes auxiliaires
Article 11 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153
du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).
Le conseil communal élit parmi ses membres sachant lire et écrire, en dehors du bureau, au
scrutin secret et à la majorité relative des membres en exercice, un secrétaire chargé de la
rédaction et de la conservation des procès-verbaux des séances.
Le conseil élit également parmi ses membres, dans les conditions fixées a l' alinéa précédent,
un secrétaire adjoint chargé d'assister le secrétaire et de le remplacer en cas d'absence ou
d'empêchement.
A défaut de candidats sachant lire et écrire, le président désigne, en accord avec les membres
du conseil, parmi les fonctionnaires de la commune, un secrétaire auxiliaire chargé des mêmes
fonctions sous la responsabilité du membre titulaire élu.
Article 12 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153
du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009). Le secrétaire du conseil et
son adjoint peuvent être démis de leurs fonctions, par une délibération du conseil communal,
votée au scrutin secret à la majorité absolue des membres en exercice.
Le conseil procède alors à leur remplacement dans les formes et conditions fixées au premier
alinéa de l' article
11 ci-dessus.
Article 13 : (Abrogé par l'article 4 de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153 du
18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).
Article 14 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153
du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).
Le conseil constitue des commissions pour l'étude des questions et la préparation des affaires
à soumettre à l’examen et au vote de l’assemblée plénière.
Pour les communes dont le nombre des membres du conseil est supérieur à 35, il doit être
constitué quatre commissions permanentes :
- la commission chargée de la planification, des affaires économiques, du budget et des
finances ;
- la commission chargée du développement humain, des affaires sociales, culturelles et
sportives ;
- la commission chargée de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire et de l'environnement
-la commission chargée des services publics.
Pour les communes dont le nombre des membres du conseil se situe entre 25 et 35, le conseil
constitue trois commissions permanentes :
- la commission chargée de la planification, des affaires économiques, du budget et des
finances ;
- la commission chargée du développement humain, des affaires sociales, culturelles et
sportives ;
- la commission chargée de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire, de l'environnement et
des services publics.
Pour les communes dont le nombre des membres du conseil est inférieur à 25, le conseil
constitue deux commissions permanentes :
- la commission chargée de la planification, des affaires économiques, de l'urbanisme, de
l'urbanisme, de l'aménagement du territoire, de l'environnement, du budget et des finances ;
- la commission chargée du développement humain, des affaires sociales, culturelles et
sportives.
Le conseil peut constituer, le cas échéant, des commissions provisoires pour une durée limitée
et un objet déterminé.
Le conseil communal élit parmi ses membres, au scrutin secret et à la majorité relative, le
président de chaque commission et son adjoint et les démis de leurs fonctions selon la même
procédure.
Les commissions permanentes examinent, sur demande du conseil, les affaires relevant de
leurs compétences.
Le président du conseil est tenu de fournir aux commissions, à leur demande, les informations
et les documents nécessaires à l'exercice de leurs missions.
Le président de la commission ou son adjoint adresse son rapport au président du conseil, dans
un délai de 21 jours, avant la date d'ouverture de chaque session. Ce rapport peut être présenté,
en séance plénière, sur demande du président de la commission ou de son adjoint. Cette
demande qui doit être jointe audit rapport, est inscrite d'office à l'ordre du jour de la session du
conseil.
Le président de la commission permanente présente un rapport annuel au conseil sur les
activités relatives aux missions qui lui sont dévolues, conformément aux dispositions de la
présente loi.
La composition, les attributions et le fonctionnement des commissions sont fixés par le
règlement intérieur prévu à l'article 57 ci-dessous.
Il est crée auprès du conseil communal une commission consultative dénommée « commission
de la parité et de l'égalité des chances», composée de personnalités appartenant à des
associations locales et d'acteurs de la société civile, proposés par le président du conseil
communal.
Le président du conseil communal ou son vice-président préside ladite commission et élabore
l'ordre du jour de ses réunions.
La commission donne son avis, autant que de besoin, à la demande du conseil ou de son
président sur les questions concernant la parité et l'égalité des chances et l'approche du genre
social. Les membres de la commission peuvent présenter des propositions et des suggestions
relevant de sa compétence.
Article 15 : Les commissions ne peuvent exercer aucune des attributions dévolues au conseil.
Le président de la commission est de droit rapporteur de ses travaux ; il peut appeler à
participer aux travaux de la commission, à titre consultatif, le personnel en fonction dans les
services de la commune par l'intermédiaire du président.
du conseil communal. Il peut également faire convoquer aux mêmes fins par le président du
conseil communal et par l'intermédiaire de l' autorité administrative locale, les fonctionnaires
et agents de l' Etat ou des établissements publics, dont la compétence couvre le ressort
territorial de la commune.
L'autorité administrative locale compétente est informée des réunions desdites commissions.
Cette autorité ou son représentant peut assister à titre consultatif à leurs travaux.

I. Les compétences du conseil communal:


Chapitre premier : Les attributions du conseil communal
Article 35 : Le conseil règle par ses délibérations les affaires de la commune. A cet effet, il
décide des mesures à prendre pour assurer le développement économique, social et culturel de
la commune. Il exerce notamment des compétences propres et des compétences qui lui sont
transférées par l'Etat. Il peut, en outre, faire des propositions et des suggestions et émettre des
avis sur les questions d' intérêt communal relevant de la compétence de l' Etat ou de toute
autre personne morale de droit public ,Pour l' accomplissement des missions qui lui sont
imparties, le conseil peut bénéficier du concours de l' Etat et des autres personnes morales de
droit public
1. Compétences propres :
Article 36 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153
du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).Développement
économique et social
1 - Le conseil communal examine et vote un projet de plan de développement communal,
préparé par le président du conseil communal.
A cet effet :
- il fixe dans la limite des moyens propres à la commune et de ceux mis à sa disposition, le
programme d'équipement de la collectivité ;
- il propose les actions à entreprendre en association ou en partenariat avec l’administration,
les autres collectivités locales ou les organismes publics.
Le plan de développement communal décrit pour six années, dans une perspective de
développement durable et sur la base d'une démarche participative prenant en considération
notamment l'approche genre, les actions de développement dont la réalisation est prévue sur le
territoire de la commune.
Il peut être mis à jour à compter de la troisième année de sa mise en œuvre jusqu'à la première
année du mandat suivant au cours de laquelle est élaboré le plan de développement communal
relatif à la durée du nouveau mandat.
Le document du plan de développement communal doit obligatoirement comporter les
éléments suivants :
- un diagnostic mettant en évidence le potentiel économique, social et culturel de la commune
- les besoins prioritaires identifiés en concertation avec la population, les administrations et
les acteurs concernés
- les ressources et les dépenses prévisionnelles afférentes aux trois premières années de mise
en œuvre du plan de développement communal.
La procédure d'élaboration du plan de développement communal est fixée par voie
réglementaire.
2 - Il initie toute action propre à favoriser et à promouvoir le développement de l' économie
locale et de l'emploi. A cet effet :
il prend toutes mesures de nature à contribuer à la valorisation de son potentiel économique
notamment agricole, industriel, artisanal, touristique ou de services.

il engage les actions nécessaires à la promotion et à l’encouragement des investissements


privés, notamment la réalisation des infrastructures et des équipements, l’implantation de
zones d’activités économiques et l'amélioration de l’environnement de l’entreprise.

il décide de la création des sociétés de développement local d'intérêt intercommunal,


préfectoral, provincial ou régional ou la prise de participation dans leur capital.
il décide la conclusion de tout accord ou convention de coopération ou de partenariat, propre à
promouvoir le développement économique et social, et arrête les conditions de réalisation des
actions que la commune exécutera en collaboration ou en partenariat avec les administrations
publiques, les collectivités locales, les organismes publics ou privés et les acteurs sociaux.

3 - Il arrête, dans la limite des attributions qui lui sont dévolues par la loi, les conditions de
conservation, d' exploitation et de mise en valeur du domaine forestier.

Article 37 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153 du
18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).Finances, fiscalité et biens
communaux
1 - Le conseil communal examine et vote le budget et les comptes administratifs, dans les
formes et conditions prévues par la législation en vigueur.
2 - il décide de l'ouverture des comptes d'affectation spéciale, de nouveaux crédits, du
relèvement des crédits et des virements de crédits de chapitre à chapitre ;
3 - Il fixe, dans le cadre des lois et règlements en vigueur, les taux des taxes, les tarifs des
redevances et des droits divers perçus au profit de la commune.
4 - Il décide des emprunts à contracter et des garanties à consentir.
5 -Il se prononce sur les dons et legs consentis à la commune.
6 - Il veille sur la gestion, la conservation et l' entretien des biens communaux. A cet effet :
- il procède, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur, au classement, au
déclassement et à la délimitation des biens du domaine public communal ;
- il statue sur les acquisitions, les aliénations, les échanges, les baux et toutes les transactions
portant sur les biens du domaine privé ;
- il approuve tous les actes de gestion ou d’occupation du domaine public communal ;
- il décide de l’affectation ou de la désaffectation des bâtiments publics et des biens
communaux, conformément aux lois et règlements en vigueur.
Article 38 : Urbanisme et aménagement du territoire
1 - Le conseil communal veille au respect des options et des prescriptions des schémas-
directeurs d'aménagement urbain, des plans d' aménagement et de développement et de tous
autres documents d' aménagement du territoire et d' urbanisme.
2 - Il examine et adopte les règlements communaux de construction, conformément à la
législation et la réglementation en vigueur.
3 - Il décide de la réalisation ou de la participation aux programmes de restructuration urbaine,
de résorption de l' habitat précaire, de sauvegarde et de réhabilitation des médinas et de
rénovation des tissus urbains en dégradation.
4 - Il décide de la réalisation ou de la participation à l’exécution de programmes d’habitat.
5 - Il encourage la création de coopératives d’habitat et d’associations de quartiers.
6 - Il veille à la préservation et à la promotion des spécificités architecturales locales.

Article 39 : (Modifié par l'article 1er de la loi n° 17-08 promulguée par le dahir n° 1-08-153
du 18 février 2009 - 22 safar 1430 ; B.O. n° 5714 du 5 mars 2009).Services publics locaux et
équipements collectifs.
1 - Le conseil communal décide de la création et de la gestion des services publics
communaux, notamment dans les secteurs suivants :
- approvisionnement et distribution d’eau potable ;
- distribution d’énergie électrique ;
- assainissement liquide ;
- collecte, transport, mise en décharge publique et traitement des ordures ménagères et des
déchets assimilés ;
- éclairage public ;
- collecte, transport, mise en décharge publique et traitement des ordures ménagères et des
déchets assimilés ;
- éclairage public ;
- transport public urbain ;
- circulation, roulage, signalisation des voies publiques et stationnement des véhicules ;
- transport des malades et des blessés ;
- abattage et transport de viandes et poissons ;
- cimetières et services funéraires.
Il décide des modes de gestion des services publics communaux, par voie de régie directe, de
régie autonome, de concession ou de toute autre forme de gestion déléguée des services
publics, conformément à la législation et la réglementation en vigueur.
2 - Il décide de la réalisation et des modes de gestion des équipements à caractère industriel et
commercial, notamment les marchés de gros, les marchés communaux, les abattoirs, les halles
aux grains, les halles aux poissons, les gares et haltes routières, les campings et les centres
d'estivage.
3 - Il décide de l’établissement, la suppression ou le changement d' emplacement ou de dates
de foires ou marchés.
4 - Il décide, conformément à la législation et la réglementation en vigueur, de la réalisation ou
de la participation à l’exécution :
- des aménagements et des ouvrages hydrauliques destinés à la maîtrise des eaux pluviales et
à la protection contre les inondations ;
- de l’aménagement des plages, des corniches, des lacs et des rives des fleuves situés dans le
périmètre communal.

Article 40 : Hygiène, salubrité et environnement


Le conseil communal veille, sous réserve des pouvoirs dévolus à son président par l' article 50
ci-dessous, à la préservation de l' hygiène, de la salubrité et de la protection de l'
environnement. A cet effet, il délibère notamment sur la politique communale en matière de :
- protection du littoral, des plages, des rives des fleuves, des forêts et des sites naturels ;
- préservation de la qualité de l'eau, notamment de l'eau potable et des eaux de baignade ;
- évacuation et traitement des eaux usées et pluviales ;
- lutte contre les vecteurs des maladies transmissibles ;
- lutte contre toutes les formes de pollution et de dégradation de l' environnement et de l'
équilibre naturel.
A ce titre, le conseil communal décide notamment de :
la création et l’organisation des bureaux communaux d' hygiène ;
- l’adoption des règlements généraux communaux d’hygiène et de salubrité publique,
conformément aux lois et règlements en vigueur.

Article 41 : Equipements et action socioculturels.


1 - Le conseil communal décide ou contribue à la réalisation, l'entretien et la gestion des
équipements socioculturels et sportifs, notamment :
- les centres sociaux d'accueil, maisons de jeunes, foyers féminins, maisons de bienfaisance,
asiles de vieillards, salles des fêtes, parcs et centres de loisir ; les complexes culturels,
bibliothèques communales, musées, théâtres, conservatoires d'article et de musique,
crèches et jardins d'enfants ;
- les complexes sportifs, stades et terrain de sport, salles couvertes, gymnases, piscines,
vélodromes et hippodromes.
2 - Il initie toutes actions nécessaires à la promotion des activités sociales, culturelles et
sportives ou y participe. A cet effet :
- il participe à l'animation socioculturelle et sportive avec le concours des organismes publics
chargés de la culture, de la jeunesse, des sports et de l' action sociale.

il encourage et assiste les organisations et les associations à caractère social, culturel et sportif.
3 - Il entreprend toutes actions de proximité de nature à mobiliser le citoyen, à développer la
conscience
collective pour l'intérêt public local, à organiser sa participation à l' amélioration du cadre de
vie, à la préservation de l' environnement, à la promotion de la solidarité et au développement
du mouvement associatif. A ce titre, il a la charge de mener toutes actions de sensibilisation,
de communication, d’information, de développement de la participation et du partenariat avec
les associations villageoises et toutes organisations ou personnes morales ou physiques
agissant dans le champ socio-économique et culturel.
4 - Il engage toutes les actions d'assistance, de soutien et de solidarité et toute œuvre à
caractère humanitaire et caritatif. A cet effet :
- il conclut des partenariats avec les fondations, les organisations non gouvernementales et
autres associations à caractère social et humanitaire ;
- il contribue à la réalisation des programmes d' aide, de soutien et d' insertion sociale des
handicapés et des personnes en difficulté.
5 - Il participe à l'exécution des programmes nationaux, régionaux ou locaux de lutte contre
l’analphabétisme.
6 - Il contribue à la préservation et la promotion des spécificités du patrimoine culturel local.

Article 42 : Coopération, association et partenariat


Le conseil communal engage toutes actions de coopération, d' association ou de partenariat, de
nature à promouvoir le développement économique, social et culturel de la commune, avec l'
administration, les autres personnes morales de droit public, les acteurs économiques et
sociaux privés et avec toute autre collectivité ou organisation étrangère. A cet effet :
- il décide de la création ou de la participation à tout groupement d' intérêt intercommunal,
préfectoral, provincial ou régional ;
- il arrête les conditions de participation de la commune à la réalisation de programmes ou de
projets en partenariat ;
- il examine et approuve les conventions de jumelage et de coopération décentralisée ; décide
de l’adhésion et de la participation aux activités des associations des pouvoirs locaux, et de
toutes formes d'échanges avec des collectivités territoriales étrangères, après accord de l'
autorité de tutelle, et dans le respect des engagements
Internationaux du Royaume. Toutefois, aucune convention ne peut être passée entre une
commune ou un groupement de collectivités locales avec un Etat étranger.

2. Compétences partagées avec l’état :

En matière de développement économique, social, culturel et environnemental, chaque


domaine de compétence (eau, énergie, transport…) est susceptible d’être partagé entre l’état et
les collectivités par application du principe de subsidiarité
3. Compétences transférées de l’état

Article 43 : Dans les limites du ressort territorial de la commune, le conseil communal exerce
les compétences qui pourront lui être transférées par l'Etat, notamment dans les domaines
suivants :
1 - réalisation et entretien des écoles et des établissements de l'enseignement fondamental, des
dispensaires et des centres de santé et de soins ;
2 - réalisation des programmes de reboisement, valorisation et entretien des parcs naturels
situés dans le ressort territorial de la commune ;
3 - réalisation et entretien des ouvrages et des équipements de petite et moyenne hydraulique ;
4 - protection et réhabilitation des monuments historiques, du patrimoine culturel et
préservation des sites naturels ;
5 - réalisation et entretien des centres d'apprentissage et de formation professionnelle ;
6 - formation des personnels et des élus communaux et des centres de santé et de soins ;
2 - réalisation des programmes de reboisement, valorisation et entretien des parcs naturels
situés dans le ressort territorial de la commune ;
3 - réalisation et entretien des ouvrages et des équipements de petite et moyenne hydraulique ;
4 - protection et réhabilitation des monuments historiques, du patrimoine culturel et
préservation des sites naturels ;
5 - réalisation et entretien des centres d'apprentissage et de formation professionnelle ;
6 - formation des personnels et des élus communaux ;
7 - infrastructures et équipements d'intérêt communal.
Tout transfert de compétences est accompagné obligatoirement par un transfert des ressources
nécessaires à leur exercice. Il est effectué, selon le cas, par l'acte législatif ou réglementaire
approprié.

4. Compétences consultatives

Article 44 : Le conseil communal présente des propositions, des suggestions et émet des avis.
A ce titre :
- il propose à l'Etat et aux autres personnes morales de droit public, les actions à entreprendre
pour promouvoir le développement économique, social et culturel de la commune, lorsque
lesdites actions dépassent les limites de ses compétences, ou excèdent ses moyens et ceux mis
à sa disposition ;
- il est préalablement informé de tout projet devant être réalisé par l' Etat ou tout autre
collectivité ou organisme public sur le territoire de la commune ;
- il donne obligatoirement son avis sur tout projet devant être réalisé par l' Etat ou tout autre
collectivité ou organisme public sur le territoire de la commune, dont la réalisation est
susceptible d' entraîner des charges pour la collectivité ou de porter atteinte à l' environnement
- il est consulté sur les politiques et les plans d'aménagement du territoire et d' urbanisme, dans
les limites du ressort territorial de la commune et donne son avis sur les projets des documents
d' aménagement et d' urbanisme, conformément à la législation et la réglementation en vigueur
;
- il donne son avis toutes les fois que celui-ci est requis par les lois et les règlements en
vigueur ou qu' il est demandé par l' Etat ou les autres collectivités publiques.
Le conseil peut, en outre, émettre des voeux sur toutes les questions d'intérêt communal,
à l'exception des vœux à caractère politique. Les vœux du conseil sont transmis, dans la
quinzaine, par l' intermédiaire de l' autorité de tutelle, aux autorités gouvernementales, aux
établissements publics et aux services concernés, qui sont tenus d' adresser, au conseil
communal, leurs réponses motivées, par la même voie, dans un délai n'excédant pas trois mois.

5. Compétences du conseil régional

Dahir n° 1-15-83 du ramadan 1436 ( 7 juillet 2015) portant promulgation de la loi


organique n° 111-114 relatives aux régions.( BO n° 6380 ,version arabe du 23 juillet
2015)
Compétences du président du conseil, (en particulier l’exécution de délibérations et décisions
du conseil, la gestion des services de la région, la nomination dans tous les postes et la gestion
du personnel, la qualité d’ordonnateur de la région, avec la possibilité pour lui de déléguer
certains de ses compétences au directeur général des services intérim du président )
-Le contrôle administratif sur les actes du président et les délibérations du conseil en confiant
au juge administratif la compétence de statuer sur tout litige entre le wali et ces instances
régionales
-Possibilité pour le wali de s’opposer au règlement intérieur du conseil et aux délibérations de
ce conseil, et en cas de maintien du conseil de sa position,saisin du juge administratif du
différend pour qu’il y a statue dans un délai de 48 heures.
-Enumération des actes qui ne sont exécutoires qu’après approbation par le ministère de
l’intérieur dans un délai de 20 jours
-Les mécanismes participatifs de dialogue et de concertations (création de trois instances
consultatives, conditions de présentation des pétitions et des motions par les citoyens et les
associations;
-Création d’une administration générale des services et d’une direction des affaires de la
présidence de la région dont l’organisation et les attributions sont fixées par le président après
délibération du conseil régional;
-Création de l’agence régionale d’exécution des projets de la région, et fixation de ses
compétences et son organisation;
-Possibilité pour les régions et leurs groupements de créer des sociétés de développement
régional et fixation de la souscription au capital de ces sociétés, leur organisation et
fonctionnement
-Possibilité pour les régions de créer des groupements de régions ayant la personnalité morale
et l’autonomie financière et fixation de l’organisation et du fonctionnement de ces
groupements ;
-Possibilité pour les régions de créer avec les autres collectivités territoriales des groupements
de collectivités territoriales ayant la personnalité morale et l’autonomie financière et fixation
de l’organisation et du fonctionnement de ces groupements;
- Possibilité pour les régions de conclure des conventions de coopération entre elles ou avec
d’autres collectivités territoriales ou avec les administrations publiques, les établissements
publics, les 4 organisations non-gouvernementales étrangères ou associations reconnues
d’utilité publique, en vue de la réalisation d »un projet d’intérêt commun ne nécessitant pas la
création d’une personne morale de droit public ou privé;
-Dispositions relatives à l’organisation comptables et aux ressources financières des régions
(budget, comptes spéciaux, ressources de la région avec obligation pour l’Etat de prévoir dans
les lois de finances de prévoir les ressources permanentes et suffisantes pour permettre aux
régions d’exercer leurs compétences propres et les compétences transférées par l’Etat,
affectation par l’Etat, de manière progressive, de 5% de l’IS et de l’IR ainsi que 20% de la
taxe sur les contrats d’assurance, en plus des dotations du budget général pour atteindre 10
milliards de dirhams à l’horizon 2021); - Fixation des recettes et des dépenses de la région;
- Modalités d’établissement, de vote et d’exécution du budget de la région, des groupements
de régions et des groupements des collectivités territoriales ;
- Principes applicables aux commandes publiques lancées ou passées par la région ; -
Recouvrement des créances de la région en tant que créances publiques et application des
mêmes règles de prescription applicables aux créances de l’Etat;
-Soumission des finances de la région au contrôle de la cour régional des comptes et à l’audit
de l’inspection générale des finances et de l’IGATE;
-Enumération des principaux secteurs d’intervention du fonds de mise à niveau sociale prévue
par l’article 142 de la constitution ;
-Création, au niveau de chaque région d’un comité technique et fixation de sa composition et
de ses attributions ;
- Fixation de la mission du fonds de solidarité entre les régions prévu par l’article 142 de la
constitution et renvoi à la loi de finances pour ce qui est de la fixation des ressources du fonds
et des modalités de sa gestion ;
II. Le fonctionnement du conseil communal :

Chapitre Unique : Le régime des réunions et des délibérations du conseil


Article 57 : Le président du conseil communal, en accord avec les membres du bureau,
élabore le règlement
intérieur du conseil, qu' il soumet à l' examen et au vote du conseil, à la première session qui
suit l' élection ou
le renouvellement général du conseil
Article 58 : Le conseil communal, sur convocation écrite de son président comportant l'ordre
du jour, se réunit obligatoirement quatre fois par an, en session ordinaire au cours des mois de
février, avril, juillet et octobre. La durée de chaque session ne peut excéder quinze (15) jours
ouvrables consécutifs. Cette durée peut être prolongée par arrêté du wali ou du gouverneur,
pris à la demande du président pour une période qui ne peut excéder sept jours ouvrables
consécutifs.
Lorsque les circonstances l'exigent, le président le président convoque le conseil en session
extraordinaire, soit à son initiative, soit lorsque l' autorité administrative locale compétente ou
le tiers des membres en exercice lui en fait la demande écrite, comportant les questions à
soumettre à l' examen du conseil
Le conseil se réunit dans les quinze (15) jours qui suivent la demande. La session est close dès
que l'ordre du jour pour lequel elle a été convoquée est épuisé et, en tout cas, dans un délai
maximum de sept (7) jours ouvrables consécutifs. Cette durée ne peut être prolongée.
Le conseil se réunit en session ordinaire ou extraordinaire au plus tôt trois (3) jours francs
après l'envoi des convocations.
Article 59 : Le président du conseil communal établit, avec la collaboration du bureau, l'ordre
du jour des sessions et le communique à l' autorité administrative locale compétente, qui
dispose d' un délai de huit (8) jours pour y faire inscrire les questions supplémentaires qu' elle
entend soumettre à l' examen du conseil.
Tout conseiller ou groupe de conseillers peut proposer par écrit au président l' inscription à l'
ordre du jour des sessions de toute question entrant dans les attributions du conseil. Le refus
d'inscription de toute question ainsi proposée doit être motivé et notifié sans délai aux parties
intéressées.
Le président arrête alors l'ordre du jour définitif, qui est transmis à l' autorité administrative
locale compétente trois (3) jours au moins avant la date d' ouverture de la session.
Le refus d inscription de toute question proposée par les conseillers doit être porté à la
connaissance de l'assemblée à l'ouverture de la session, qui en prend note sans débat et doit
être dûment porté sur le procès verbal de la séance.
Le conseil communal délibère, à peine d'annulation, uniquement sur les questions inscrites à l'
ordre du jour. Le président, ou à défaut l' autorité administrative locale ou son délégué, qui
assiste à la séance, s' oppose à la discussion de toute question non inscrite audit ordre du jour.
Article 60 : Le conseil communal délibère en assemblée plénière. Il ne peut valablement
délibérer que si plus de la moitié des membres en exercice assiste à la séance et uniquement
sur les questions inscrites à l' ordre du jour.
Quand, après une première convocation, le conseil communal ne s' est pas réuni en nombre
suffisant, la délibération prise après une deuxième convocation, envoyée au moins trois (3)
jours après le jour fixé pour la réunion précédente, n' est valable que si le tiers au moins des
membres en exercice assiste à la séance.
Si cette seconde assemblée n' a pas réuni le tiers des membres en exercice, il peut en être
convoqué dans les formes et délais prévus à l'alinéa précédent, une troisième qui délibère
valablement quel que soit le nombre des membres présents.
Le quorum est apprécié à l'ouverture de chaque séance. Tout retrait de membres en cours de
séance pour quelque cause que ce soit est sans effet sur la validité du quorum jusqu' à la fin de
ladite séance.
Article 61 : L'autorité administrative locale compétente ou son représentant assiste aux
séances. Elle ne prend pas part aux votes. Elle peut présenter, à son initiative ou à la demande
du président et des membres du conseil, toutes observations utiles ou explications relatives aux
délibérations du conseil et notamment pour les questions inscrites à l'ordre du jour à sa
demande.
Article 62 : Le personnel en fonction dans les services communaux, sur convocation du
président du conseil communal, assiste aux séances du conseil à titre consultatif.
Les fonctionnaires et agents de l'Etat ou des établissements publics en fonction sur le territoire
de la commune peuvent être appelés à participer, à titre consultatif, aux travaux du conseil.
Leur convocation a lieu par l’intermédiaire de l'autorité administrative locale.
Article 63 : Les séances plénières du conseil communal sont publiques. Leurs ordres du jour
et dates sont affichés au siège de la commune. Le président exerce la police de l’assemblée. Il
peut faire expulser de l'auditoire tout individu qui en trouble l'ordre. Dans le cas où le
président se trouve dans l’impossibilité de faire respecter directement l'ordre, il peut faire
appel à l'autorité administrative locale.
Le président ne peut faire expulser un membre du conseil communal de la séance. Toutefois,
l’assemblée peut décider, sans débat, à la majorité des membres présents, après avertissement
infructueux du président, d'exclure de la séance, tout conseiller communal qui trouble l'ordre,
entrave les débats et manque aux dispositions de la loi et du règlement intérieur.
A la demande du président ou celle de trois de ses membres, le conseil peut décider, sans
débat, de siéger à huis clos.
Le conseil siège d'office à huis clos, à la demande de l'autorité administrative locale
compétente ou de son représentant, lorsque celle-ci estime que la réunion du conseil en séance
publique menace l'ordre public et la sérénité des débats.
Une séance valablement ouverte ne peut être levée par le président qu' à l' épuisement de son
ordre du jour ou à défaut avec l' accord des membres présents.
Article 64 : Les délibérations sont prises à la majorité absolue des suffrages exprimés, sauf
l'exception prévue au troisième alinéa du présent article.
Le vote a lieu au scrutin public. Exceptionnellement, il a lieu au scrutin secret si le tiers des
membres présents le réclame ou s'il s'agit de procéder à une nomination pour la représentation
de la commune.
Dans ce dernier cas, il est procédé à la désignation au scrutin secret et à la majorité relative.
Les noms des votants sont indiqués au procès-verbal.
Si le vote est public, la voix du président est prépondérante en cas de partage égal des voix et
L’indication du vote de chaque votant figure au procès-verbal.
Si le vote est secret, le partage égal des voix vaut rejet de la délibération.
Article 65 : Il est dressé procès-verbal des séances. Ce procès-verbal est transcrit sur un
registre coté et paraphé par le président et le secrétaire du conseil. Les membres du conseil
communal peuvent obtenir à leur demande copie du procès-verbal des séances, dans un délai
n'excédant pas les quinze (15) jours qui suivent la clôture de la session.
Les délibérations sont signées par le président et le secrétaire et inscrites par ordre
chronologique au registre.
En cas d'absence ou d'empêchement du secrétaire du conseil ou lorsque celui-ci refuse
ou s'abstient de signer les délibérations, il est fait expressément mention de la cause au procès-
verbal de la séance et le secrétaire adjoint y procède d'office. A défaut, le président désigne
parmi les membres présents un secrétaire de séance qui pourra y procéder valablement.
Article 66 : Le président du conseil est responsable de la tenue et de la conservation du
registre des délibérations. A la cessation de fonction du président pour quelque cause que ce
soit, la remise du registre coté et paraphé, à son successeur est dûment constatée par l'autorité
administrative locale compétente.
A l'expiration du mandat des conseils communaux, des copies certifiées conformes
à l'original du registre des délibérations sont obligatoirement adressées, sous le contrôle de
L’autorité administrative compétente, au ministère de l'intérieur et à la bibliothèque générale
du Royaume.
Article 67 : Les délibérations sont affichées dans la huitaine, par extrait, au siège de la
commune. Tout électeur de la commune a le droit de demander communication et de prendre à
ses frais copie totale ou partielle des délibérations. Il peut les publier sous sa responsabilité.

Section 2

La classification des services publics :

I. Les diverses possibilité de classement des services publics

 Services publics nationaux/ services publics locaux


 En fonction de la valeur juridique : services publics à valeur constitutionnelle/ les
autres services publics.
 En fonction de la finalité du service : maintien/ instauration de l’ordre public,
protection sanitaire et sociale, vocation éducative et culturelle, services publics à
caractère économique.
 Classification de Lombard : les services publics traditionnels (services publics
régaliens et éducation et assistance sociale), les services publics culturels et de loisirs
et les services publics économiques et financiers.
 M. Gugliani oppose services publics de protection et services publics de
progression. Les premiers comportent le maintien de l’ordre et la régulation des
activités privées et l’action sanitaire et sociale, les seconds recouvrent les services
ayant un but de progression de la société (éducation, culture, économie).

Ces classements sont imparfaits car subjectifs. L’intérêt d’une classification est l’effet
juridique qui s’attache à chaque catégorie. Dans cette optique il y a deux classements :

o Services publics constitutionnels/ les autres


services publics
o SPA/ SPIC

II. La distinction Services Publics (SPA) - Services Publics Industriels et


Commerciaux (SPIC)

Jusqu’à la 1ère guerre mondiale, tant la doctrine que la jurisprudence admettaient que les
services publics ne pouvaient être qu’administratifs ; ces services publics administratifs
correspondent aux missions traditionnelles de l’Etat : justice, défense nationale, enseignement,
éducation, santé publique, sécurité… Cependant, suite à la 1ere guerre mondiale et au
développement constant de l’interventionnisme économique des personnes publiques, les
juges et la doctrine ont admis l’existence de services publics industriels et commerciaux
essentiellement soumis à un régime de droit privé (T.C. 22 janvier 1921, Société commerciale
de l’ouest africain).

La difficulté est alors de distinguer les services publics administratifs et les services publics
industriels et commerciaux : en effet, la distinction est fondamentale car leurs régimes
respectifs sont nettement différents.

1. Les critères de la distinction :

Ces critères ont été définis par le Conseil d’Etat dans un arrêt du 16 novembre 1956, Union
syndicale des industries aéronautiques : la haute-juridiction ne propose pas un critère unique
mais un faisceau d’indices. Ces indices sont respectivement l’objet du service, le financement
du service et enfin les conditions relatives à l’organisation et fonctionnement du service :
autant de critères qu’il convient de développer.

 Objet du service : quand l’activité en cause se situe dans un domaine où il existe une
concurrence privée, il est probable que le service public soit industriel et commercial.
Inversement quand l’activité s’exerce à titre gratuit et que le gestionnaire du service ne
cherche pas à réaliser des profits, il s’agit probablement d’un service public
administratif. Tel est le cas des activités correspondant aux missions traditionnelles de
l’Etat.

 Financement du service : le service dont les ressources proviennent essentiellement


de redevances payées par les usagers (et non de subventions budgétaires ou de recettes
fiscales) sont généralement des SPIC.

 Modalités d’organisation et de fonctionnement du service  : le service public est


administratif si les modalités de son organisation et de son fonctionnement présentent
des caractères exorbitants du droit commun. C’est notamment le cas quand le service
est assuré directement par une personne publique.

A l’aide de ces trois séries d’indices, le juge administratif a construit une jurisprudence
permettant de distinguer efficacement les services publics administratifs et les services publics
industriels et commerciaux.

III. Le droit applicable aux SPA et aux SPIC

Au siècle dernier la question du droit applicable aux services publics ne se posait pas
véritablement ; il n’y avait que des services publics administratifs directement assurés par une
personne publique. Aussi étaient-ils fort logiquement soumis à un régime relevant
exclusivement du droit public. L’état du droit s’est compliqué avec l’apparition des services
publics industriels ou commerciaux. En effet dans l’arrêt Société commerciale de l’ouest
africain de 1921, le Tribunal des conflits avait reconnu l’existence de ces services en les
soumettant largement au droit privé. En effet, ces services " fonctionnent dans les mêmes
conditions que les entreprises industrielles ou commerciales similaires " : aussi pour ne pas
fausser la concurrence, la personne publique doit être dépourvue de ses avantages et
prérogatives de puissance publique. C’est pourquoi, plus le caractère industriel et commercial
est marqué, plus le droit privé doit être prédominant dans le régime applicable.

En pratique quatre grandes hypothèses peuvent être distinguées :

1. SPA géré par une personne publique : dans cette hypothèse, le régime
applicable relève exclusivement du droit administratif.

2. SPA géré par une personne privée : bien qu’on soit en présence d’un service
public administratif, le régime laisse une place importante au droit privé. En
effet, les relations individuelles entre le service et ses agents sont régies par le
droit privé. De même, les rapports entre la personne privée exerçant le service
et les usagers sont des relations de droit privé. En revanche, les actes
administratifs unilatéraux adoptés par les personnes privées gérant un service
public administratif sont de la compétence du juge administratif et obéissent
donc au droit administratif.

3. SPIC géré par une personne publique : dans cette hypothèse, les relations
entre le SPIC et les usagers relèvent du droit privé. Il y a toutefois deux
exceptions : le directeur du service et le comptable public sont toujours des
agents de droit public. S’agissant des usagers du SPIC, ils sont dans une
situation contractuelle de droit privé.

4. SPIC géré par une personne privée : en pareil cas, presque tout le régime
applicable au service relève du droit privé. C’est notamment le cas des relations
entre le service et les usagers. C’est également vrai des relations entre le service
et ses agents : par exception cependant, le droit public reparaît lorsque la
personne privée adopte un règlement touchant à l’organisation du service
public.
VI. Les rapports juridiques résultants des services publics
Il existe des règles différenciées de gestion qui varient suivant la nature des services publics
(spa/spic)
Et leurs modes de gestion. On présentera ces règles de gestion selon les trois acteurs
principaux du service public.

1- Les rapports entre le service public et les usagers

L’usager constitue la raison d’être du service public, pour qui il a été crée et fonctionne.il
peut se définir comme la personne qui bénéfice effectivement et directement de la
prestation qu’offre le service et utilise, à cette fin, les installations de celui-ci
la situation juridique des usagers d’un même service public, est définie par le législateur, le
pouvoir réglementaire et les organes délibérants des collectivités locales, sans compter le
pouvoir qui peut être délégué, en ce domaine, au gestionnaire privé du service, les actes
pris par ce dernier présentant en la matière un caractère administratifs dés lors ,que relatifs
à la gestion du service public, ils relèvent la mise en œuvre de prérogatives de puissance
publique.
Donc l’usager peut attaquer devant le juge administratif la légalité des actes administratifs
organisant le service public qu’il s’agisse d’un SPA ou d’un SPIC. Au-delà de cette
définition générale de la situation des usagères du service il faut en quelque sorte, entrer
dans l’intimité de chaque usager et étudier le régime juridique applicable aux relations
individuelles qui se nouent entre lui et le service.
A. La situation des usagers du service public administratif
Les usagers du service public c'est-à-dire les bénéficiaires des prestations de ce lui ci ne
sont pas dans la même situation juridique.
Ils peuvent se trouver soit dans une situation légale et réglementaire, soit dans une
situation contractuelle. Dans le premiers cas , la situation des usagers dépend uniquement
de l’application à chacun d’eux des lois et réglements qui régissent le service. Il appartient
au créateur et l’organisateur du service(qui gère le service) de définir unilatéralement les
conditions d’organisation et du fonctionnement du service que l’usager doit subir.
B. La situation des usagers du spic
La situation de l’usager du SPIC est définit par le contrat, cette hypothèse est très
fréquente et constitue la règle dans les services publics industriels et commerciaux (SPIC).
L’usager qui bénéficie effectivement et individuellement de la prestation offerte par le
SPIC est uni à celui-ci par un lien de droit privé, ce qui implique, bien sûr, le recours au
droit privé et la compétence du juge civil pour apprécier la responsabilité pour dommages
et intérêts sur la base des régles de droit privé et ce même lorsque dommage est causé à
l’usager par le fonctionnement d’un travail public . et même si l’action est dirigée contre
une personne publique. 

2- Les rapports entre le service public et les agents

Les règles applicables sont différentes suivants que le service est de nature administrative
ou industrielle et commerciale.
A. La situation juridique des agents du service public administratif (SPA)
On rencontre ici plusieurs catégories d’agents qui ne sont pas tous dans la même
situation juridique.
Une distinction essentielle doit être faite entre les agents soumis à un régime de droit
public et les agents de droit privé que l’administration emploie dans les conditions du
droit commun.
La première catégorie (les agents de droit public) comporte des fonctionnaires, et des
agents de droit public non fonctionnaires :
Les fonctionnaires qui constituent la catégorie la plus importante se trouvent dans
une situation statutaire et réglementaire de droit public.
Leur situation est différente de celle des salariés de droit privé.
Le fonctionnaire est soumis à un statut .cela signifie que les droits et les obligations
résultant pour les fonctionnaires d’une réglementation sont subordonnées au maintien
de celle-ci. Cela a pour effet juridique d’appliquer lors de la nomination acceptée par le
fonctionnaire, un statut légal et réglementaire organisé unilatéralement par les lois et
règlements.
La deuxième catégorie d’agents du service public administratif (les agents de droit
privé)
Sont tout d’abord les agents contractuels que les administrations recrutent dans les
conditions du droit privé. Ils sont en principe dans une situation individuelle de droit
privé. C’est aussi, d’une façon générale, l’ensemble des agents des services publics
industriels et commerciaux .ils bénéficient alors des possibilités de participation à
l’élaboration des décisions relatives à l’organisation et au fonctionnement du service
public qui résultent des dispositions du code de travail.
B. La situation juridique des agents du SPIC
La relation agents /SPIC est une relation contractuelle de droit privé, la jurisprudence
à très clairement posé le principe suivant lequel cette relation est de droit privé et il
n’appartient qu’aux tribunaux judiciaires de se prononcer sur les litiges individuels.
Concernant les agents même lorsque l’agent du SPIC est nommé par un acte
administratif individuel. C’est en principe seulement que les agents des services
publics industriels et commerciaux sont dans une situation de droit privé, à l’exception
de celui d’entre eux qui exerce la direction de l’ensemble du service, ainsi que du chef
de la comptabilité s’il a la qualité de comptable public, à moins toutefois que la loi
n’en décide autrement.
Il faut mentionner qu’en vertu des dispositions législatives particulières, les personnels
de certains services publics industriels et commerciaux sont soumis à des statuts de
droit public, par suite, leurs litiges, même d’ordre individuel, relèvent de la juridiction
administrative.
3- Les rapports entre le service public et les tiers 
Le terme tiers est pris ici dans le sens que lui donne habituellement le droit des services
publics, à savoir celui qui entre en contact avec le service public sans avoir la qualité
d’usager ou d’agent.il s’agit des personnes avec les quelles le service est amené à
contracter tels les entrepreneurs, les fournisseurs, les prestataires de service …etc.
Sans oublier les collaborateurs bénévoles qui ne sont unies par aucun lien juridique
Permanent avec le service public mais, qui apportent bénévolement, par une mission
donnée, leur concours au fonctionnement de service. Ce ci engendre, quelque fois,
dommages subi ou causés par ces collaborateurs, les solutions jurisprudentielles
imposent de répondre ici la distinction entre les services publics administratifs et ceux
de nature industrielle et commerciale.
A. La situation du tiers vis-à-vis du SPA

Cette situation est directement tributaire de la nature juridique de la personne qui gère
le service.
Lorsque le SPA est géré par une personne publique, la situation des tiers vis-à-vis de
ces derniers ne présentait guère de difficulté. Il s’agissait d’une situation contractuelle
de droit public, et extracontractuelle de droit public.
Sont, ainsi administratifs les contrats passées par la personne publique gérant le service
public avec les entrepreneurs, les fournisseurs. Relèvent également de droit public et
de la compétence de la juridiction administrative, les actions en responsabilité
extracontractuelles dirigées par un tiers, victime d’un dommage causé par le SPA,
contre la personne publique qui le gère.
Mais, si le SPA est géré par une personne privée, les contrats passées par celle-ci avec
les entrepreneurs et les fournisseurs, sont de droit privé car conclus entre des personnes
privées. Ce n’est qu’en partie que le contrat administratif réapparait, par exemple,
dans le cas où le gérant du service public, agit comme mandataire d’une personne
publique. Ou Lorsque le contrat comporte occupation du domaine public.
B. La situation du tiers vis-à-vis du SPIC

L’arrêt Dme Mélinette de 1933 est le symbole du caractère judiciaire du contentieux


des relations des services publics industriels et commerciaux avec les tiers. Elles sont
réputées être régies par le droit privé.
Mais, si le SPIC est géré par personne publique, les contrats conclus par celle-ci, dont
l’une des parties contractantes est une personne publique, sont de nature administrative
d és lors qu’ils satisfont aux critères habituels d’identifications de ce type de contrats
(l’objet du contrat, la qualité des parties, clauses du contrat etc...)
Si le SPIC est géré par une personne privée, le lien est présumé du droit privé quels
que soient les critères précités. Peu importe donc qu’ils associent le tiers à l’exécution
même du service public au qu’ils contiennent des clauses exorbitantes du droit privé
sauf si la personne privée qui gère le service public industriel et commercial agit
comme mandataire d’une personne privée qui gère le service publique ou si le contrat
comporte occupation du domaine public.
En matière de responsabilité extracontractuelles dirigée par un tiers victime, contre la
personne privée gérant le SPIC, la compétence est en conséquence judiciaire et c’est
les règles de droit privé qui reçoivent application, à l’exception toutefois de la
responsabilité pour dommages des travaux publics ou dommages liés à l’existence
ouvrage public. Il en résulte que le contentieux n’est judiciaire que si le litige n’est
dû, ni au fait d’un ouvrage public, ni à un fait assimilé.
En conclusion : Les services publics à caractère économique : ce sont un volet
important de l'état aujourd'hui : nationalisations, créations d'entreprises pour des
besoins nouveaux. Toutes les activités industrielles et commerciales ne sont cependant
pas considérées comme des services publics (les nationalisations de 1982). L'état (et
les collectivités locales) intervient pour combler l'insuffisance de l'initiative privée
mais aussi pour des raisons stratégiques (compétitivité, politique industrielle). Certains
services publics industriel et commercial restent peu touchés par les problèmes de
compétitivité (imprimerie nationale, monnaie et médailles, arsenaux..), au contraire des
transports, de l'énergie, distribution et assainissement de l'eau, déchets.. De plus,
certains services pub très importants ne sont pas juridiquement qualifiés d'indu et
commercial (poste, télécom). L'identification des services publics industriel et
commercial pose des difficultés. Difficile d'une part de distinguer secteur public et non
public dans le cas de certaines entreprises pub qui ont filiales et participations.
L'identification des services publics industriel et commercial par rapport aux services
publics administratifs comporte bien des incertitudes juridiques : textes législatifs et
réglementaires souvent imprécis et parfois contradictoires = activités industriel et
commercial au sein d'un établissement publique qualifié d'administratifs
(établissement pub à double visage comme les cci), qualification qui ne correspond pas
à la réalité (les autorités de tutelle recherchent de la souplesse dans la gestion). Des
interrogations se posent aussi au fond sur la vraie nature (pour des activités culturelles
p e) et le juge utilise alors la technique du faisceau d'indices : en l'absence d'une
qualification par un texte, tout service public est présumé avoir un caractère
administratif sauf si, cumulativement, objet du service = production et vente de biens
ou prestations, origine des ressources = usagers, modalités d'organisation et de
fonctionnement du service = comme les entr. privées. Comme ces critères sont
cumulatifs, on aboutit à des solutions différentes d'une collectivité à l'autre pour une
même activité.

Section III- Statut des Usagers et des Agents du Service Public

Compte tenu du double mode de gestion des Services Publics qui varie suivant la nature
des Services Publics Administratifs et Service Public Industriel et Commercial ; le statut
juridique des Agents et Usagers diffère aussi selon ces deux principales catégories de Service
Public (SPA et SPIC). A cet effet, deux types de rapports se présentent : entre le Service
Public et les Usagers, puis, entre le Service Public et les Agents. Ces différents rapports
détaillent la situation de chacun à l’égard des Services Publics Administratifs et Services
Publics Industriels et Commerciale.

1- Rapport entre Service Public et les Usagers

Tout d’abord un usager est définit comme une personne qui bénéficie effectivement et
directement de la prestation qu’offre le service et l’utilise. La situation juridique des usagers
d’un même service public est definit par le législateur ; le pouvoir reglementaire ; et les
organes délibérants des collectivités locales. Cela donne Droit aux usagers d’attaquer devant le
juge administratif la légalité des actes administratif organisant le servive public. L’usager a le
droit à certaines prestations dispensées par le service public administratif. Dans certaines
dispositions, si ce droit n’est pas rempli, l’usager peut donc avoir recours au Tribunal.

La Situation des Usagers du Service Public Administratif

Le caractère administratif du service public entraîne l’application du droit public à


l’usager et la compétence administrative. Les services publics administratifs sont soumis à un
régime de droit public. Les droits et obligations des usagers en sont multiples : existence d’un
service public, droit à l’axces au service pulic, droit au fonctionnement du service public, la
resposabilité des services publics envers les usagers, la subordination des usagers au
responsable de service public, la sanction (repression disciplinaire), la responsabilité de
l’usager.
Les bénéficiaires des prestations du SPA ne sont pas dans la même situation juridique :
pouvant être soit dans la situation légale et reglementaire ; soit, dans une situation
contractuelle.

Dans le premier cas : le statut des usagers dépend uniquement des lois et reglements régissant
le service, donc il revient au créateur organisant un service public de définir les conditions
d’organisation et du fonctionnement du service que doit subir l’usager. Les usagers ont droit à
un fonctionnement normal du service dans les limites fixées par les principes fondamentaux
du service public (Légalité, continuité, adaptation… etc).
Ainsi, au second cas : l’organisme gérant du service public décide d’un regime contractuel de
droit commun régissant la situation des usagers dans le service public. Dans ce cas précis ce
sont les clauses du contrat qui definissent le statut de l’usager en particulier.

L’usager et l’acces au Service Public Administratif

L’accès au service public administratif transforme l’administré usager éventuel en


usager effectif. Par exemple le droit de disposer d’un lit dans un hôpital, de recevoir un
enseignement, d’être assisté, d’occuper un logement… Ces droits ne devenant effectifs
qu’après une intervention positive et facultative, du moins juridiquement du législateur.

Le droit des usagers à l’onformation

Loin de viser la mise en en œuvre d’un droit d’acces aux documents administratifs tel
qu’il est consacré dans d’autres systèmes Juridiques étragers. La loi n°78-753 du 07 Juillet
1978 met en place un système informatisé d’information et de communication administrative,
qui contient chaque prestation administrative, y incluse toutes les références légales et
reglementaires la regissant, ainsi que, les formalités administratives nécessaires pour son
obtention.

L’usager et le fonctionnement du Service Public Administratif

Le droit au fonctionnement du Service Public Administratif n’existe que dans la


mesure où la marche du service est indispensable à l’accomplissement du service tel qu’il est
défini par les textes : il s’analyse d’abord en droit aux prestations et à elles seules. Les
prestations que peut recevoir l’usager, les modalités de leur application, de leur attribution,
leur importance sont fixées par la loi du service
La responsabilité des services publics envers les usagers

Les services publics ne sont pas soumis à une obligation de résultat, on peut le
regretter, mais ils doivent assurer à leurs usagers un fonctionnement beaucoup plus diligent et
attentif que dans le passé.

La subordination des usagers au chef de service public administratif

La qualité d’usagers des services publics administratifs a pour conséquence d’assujettir


les administrés à des obligations diverses. Ces obligations sont contenues dans les lois et
règlements organiques du service dispensateur.

L’obligations qu’a les usagers des services publics de respecter les mesures prises par le chef
de service et la possibilité qu’a celui-ci de leur imposer des devoirs non prévus par les textes,
trouvent leur fondement dans le fait que le bénéficiaire entre en contact avec l’administration.
L’origine de cette subordination ne tient pas au caractère volontaire de la participation des
usagers à l’activité de l’institution ni au fait qu’il s’est établi un lien d’utilisation, l’administré
usager est soumis au pouvoir du chef de service uniquement parce qu’il entre en relation,
étroite, avec l’administration dispensatrice.
Le chef de service peut fixer les modalités d’utilisation du service public, créer des
obligations, mais il ne peut porter atteinte aux droits légaux de l’usager.

La sanction des obligations des usagers : la répression disciplinaire

Il existe des sanctions pénales ou administratives à l’encontre des usagers, si ces


derniers ne respectent les règles. L’usager des services publics peut être frappé par les
autorités administratives de sanctions destinées à punir son comportement fautif dans le
rapport d’utilisation du service.

La responsabilité de l’usager du service public administratif

Lorsque les usagers causent des dommages au service public dispensateur, leur
responsabilité à l’égard de l’administration peut être engagée. Mais tous les préjudices causés
à l’administration ne constituent pas des fautes de nature à mettre en œuvre la responsabilité
des usagers. Certains, de par leur âge ou leur état mental, jouissent d’une marge
d’irresponsabilité civile, mais pas toujours disciplinaire.

La situation des usagers du Service Public Industriel et Commercial


Le statut Juridique des usagers des SPIC est définit dans le contrat, cette hypothèse est
tres fréquent et constitue même une règle dans les SPIC. Et ce contrat est réputé de Droit
Privé, pourtant qu’il satisfait aux elements d’identification du contrat adaministratif : par la
présence d’une personne publique ayant partie du contrat et contient des clauses exorbitante de
droit commun. De ce fait, une illustration célèbre à noter l’Arret du Conseil d’Etat 13/10/1961
ETS Campanon-Rey sur l’identification du contrat signé.
Cependant, quelqu’en soit, La nature légale et réglementaire ou contractuelle de la situation de
l’usager du Service Public Administratif, ceux-ci jouissent des droits et obligation que leur
offre l’administration en générale.

2- Rapport entre Service Public et les Agents

Pour les Agents de service public, leur statut juridique donne lieu à une distinction
essentielle entre les agents soumis à un regime du droit public qui comprte des fonctionnaires
et des agents non fonctionnaires ; puis, ceux soumis au regime du Droit Privé au sens des
SPIC.

La situation des Agents du Service Public Administratif

Les Fonctionnaires constituent une catégorie très importatnte se trouvant dans une
sitution statutaire et reglementaire de Droit Public et sont très différents des salariés de Droit
Privé, car c’est le Dahir du statut général de la fonction publique qui definit leur situation.
Exemple, l’article 2 de ce code donne une définition complète du fonctionnaire : « à la qualité
de fonctionnaire toute personne nommée dans un emploi permanent et titularisée dans un
grade de la hiérarchie des cadres de l'administration de l'Etat ».
Les fonctionnaires ont des obligations en contrepartie desquelles ils bénéficient de certains
droits fondamentaux. Les principaux droits sont : liberté d'opinion politique, syndicale,
philosophique ou religieuse, droit à la protection, droit de grève, droit syndical, droit à la
formation permanente droit de participation, droit de rémunération après service fait.

Droit à la protection
Les fonctionnaires et les agents non titulaires ont droit à une protection et le cas échéant à
une réparation lorsqu'ils ont fait l'objet, à l'occasion de leurs fonctions, de menaces, d'outrages,
de voies de fait, d'injures ou de diffamations. Ils ont droit à une protection, dans certaines
circonstances, en cas de poursuites pénales et civiles engagées par un tiers pour faute de
service.

Secret professionnel
Les fonctionnaires sont tenus au secret professionnel dans le cadre des règles instituées dans
le code pénal. Les fonctionnaires sont donc tenus au secret professionnel visé par le code pénal
en tant que dépositaires de renseignements concernant ou intéressant des particuliers à moins
que les nécessités du service ou des obligations légales ne leur imposent la communication des
informations dont ils ont eu connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leur
fonction. Cette disposition a pour objet de protéger les intérêts matériels et moraux des
particuliers. L'obligation n'est pas absolue. La révélation des secrets acquis est parfois permise,
voire même obligatoire. Elle est permise notamment :
• pour prouver son innocence,
• lorsque la personne intéressée a donné son autorisation.
Elle est obligatoire notamment dans les cas suivants :
• dénonciation de crimes ou délits dont un fonctionnaire a connaissance dans l'exercice
de ses fonctions
• communication de renseignements, pièces et documents aux autorités de justice
agissant en matière criminelle ou correctionnelle
• témoignage en justice en matière criminelle ou correctionnelle
• communication au juge administratif saisi d'un recours contre un acte administratif ou
au juge judiciaire saisi d'un litige des pièces et documents nécessaires au jugement de
l'affaire.

Obligation de discrétion professionnelle d’information au public


Les fonctionnaires doivent faire preuve de discrétion professionnelle pour tous les faits,
informations ou documents dont ils ont connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de
l'exercice de leurs fonctions. En dehors des cas expressément prévus par la réglementation en
vigueur, notamment en matière de liberté d'accès aux documents administratifs, les
fonctionnaires ne peuvent être déliés de cette obligation de discrétion professionnelle que par
décision expresse de l'autorité dont ils dépendent.

Obligation d’information au Public

Par ailleurs, la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration
des relations entre l'administration et le public, modifiée par la loi n°79-587 du 11 juillet 1979
relative à la motivation des actes administratifs et à l'amélioration des relations entre
l'administration et le public, dispose que "le droit de toute personne à l'information est garanti
en ce qui concerne la liberté d'accès aux documents administratifs de caractère non nominatif".
Sous réserve des dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux
fichiers et aux libertés, toute personne a le droit de connaître les informations contenues dans
un document administratif dont les conclusions lui sont opposées.

Obligation d’effectuer des taches confiées

Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de
l'exécution des tâches qui lui sont confiées. Il n'est dégagé d'aucune des responsabilités qui lui
incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés.

Obligation d’obeissance hierarchique

Le fonctionnaire doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf


dans le cas où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement
un intérêt public. Le refus d'obéissance équivaut à une faute professionnelle. La subordination
hiérarchique impose également de se soumettre au contrôle hiérarchique de l'autorité
supérieure compétente et de faire preuve de loyauté dans l'exercice de ses fonctions. Le devoir
d'obéissance impose enfin au fonctionnaire de respecter les lois et règlements de toute nature.
Obligation de reserve

Le principe de neutralité du service public interdit au fonctionnaire de faire de sa


fonction l'instrument d'une propagande quelconque. La portée de cette obligation est appréciée
au cas par cas par l'autorité hiérarchique sous contrôle du juge administratif. L'obligation de
réserve est une construction jurisprudentielle complexe qui varie d'intensité en fonction de
critères divers (place du fonctionnaire dans la hiérarchie, circonstances dans lesquelles il s'est
exprimé, modalités et formes de cette expression). C'est ainsi que le Conseil d'Etat a jugé de
manière constante que l'obligation de réserve est particulièrement forte pour les titulaires de
hautes fonctions administratives en tant qu'ils sont directement concernés par l'exécution de la
politique gouvernementale.

A l'inverse, les fonctionnaires investis d'un mandat politique ou de responsabilités syndicales


disposent d'une plus grande liberté d'expression. La réserve n'a pas trait uniquement à
l'expression des opinions. Elle impose au fonctionnaire d'éviter en toutes circonstances les
comportements portant atteinte à la considération du service public par les usagers.

Agents non fonctionnaires 


Ce sont des agents qui travaillent pour l’administration mais, n’ont pas de titre de
fonctionnaire. Ils se trouvent dans une situation contractuelle de Droit Public et sont liés à
l’administration par un contrat à caractère administratif.

La situation des Agents du Service Public Administratif

La relation Agent et SPIC est une relation contractuelle de Droit Privé, donc il appartient
au Juge Judiciaire de se prononcer sur les litiges individuls concernant les agents. Ainsi, les
agents du SPIC sont liés par un contrat de travail ; même au cas où, l’agent a été nommé par
un acte administratif unilatéral, sa situation demeure régie par le Droit commun. Exemple, C.E
8 MARS 1957, Jalenques de Baleau ; c’est le cas donc des agents Concessionnaires et
Gestionnaires délégués de Service Public.
En somme, l’existence des services publics industriels et commercials constitue en quelque
sorte un élement determinant de la crise de la notion de service public

Partie 3

Section1

Les modes de gestion des services publics 


D’abord la gestion des services publics est un thème d’actualité. Il s’agit d’une pratique
très ancienne au Maroc, qui remonte à la période du protectorat et qui n’a cessé de connaître
plusieurs mutations au cours des années. Cependant, deux dates importantes ont marqué un
tournant essentiel dans le mode de gestion des services publics au Maroc :
 L’année 1996  qui a connu la concrétisation de conventions de délégation du service
public concernant la distribution de l’eau potable, de l’électricité et de l’assainissement
liquide de Casablanca suivie par celle de Rabat, Tanger et Tétouan.
 L’année 2006 qui a connu l’adoption par le Maroc de la loi n°54-05 relative à la
gestion déléguée des services publics.

L’adoption de cette loi semblait évidente en raison des difficultés pratiques engendrées par le
vide juridique, qui régnait sur le déroulement des conventions de concession ou de gestion
déléguées aux opérateurs privés.
On distingue généralement des services publics gérés par des personnes publiques, et des
services publics gérés par des personnes privées.
Section 1 : la gestion des services publics par des personnes publics
Il existe deux formes essentielles de gestion des services publics par des personnes publiques,
la première ce sont les services publics peuvent être gérés directement par la personne titulaire
5
de la compétence, c’est la régie, et la deuxième c’est les services publics peuvent être gérés
par une personnalité juridique autonome on parle alors de l’établissement public.
1. La régie

C’est le mode traditionnel de gestion des services publics, il d’agit d’un mode d'organisation
permettant aux collectivités de prendre en charge une activité dans le cadre de leurs propres
services.

La régie peut être simple ou autonome :


a. La régie simple ou directe :

La régie directe ou la gestion directe c'est le mode de gestion le plus ancien et le plus simple
de gestion des est la plus utilisée par les collectivités. Elle n'est dotée d'aucune autonomie
administrative, juridique, organisationnelle, financière ou comptable, et dépend totalement des
services municipaux.

5
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Dans le cadre d’une régie directe, la gestion du service public est assurée par la collectivité
elle-même, avec ses propres moyens. Le service n’a aucune autonomie financière, ni d’organe
de gestion, ni de personnalité juridique propre. En cas de litige avec un tiers, c’est la
responsabilité de la collectivité qui est engagée. La comptabilité de la collectivité retrace les
différentes opérations du service de manière individualisée.

b. La régie autonome :

Dotée d'une autonomie budgétaire ou financière, elle dispose d'organes de gestion attitrés. Les
régies dotées de la seule autonomie financière sont créées, et leur organisation administrative
et financière est déterminée par délibération du conseil municipal. Elles sont administrées,
sous l’autorité du maire et du conseil municipal, par un conseil d’exploitation et un directeur,
désignés dans les mêmes conditions sur la proposition du maire. Les produits financiers des
régies dotées de la seule autonomie financière, y compris les taxes ainsi que les charges, font
l’objet d’un budget spécial, annexé au budget de la commune voté par le conseil municipal.
Les régies autonomes sont alors des services publics personnalisés qui possèdent la
personnalité juridique. En théorie elles doivent être considérées comme de véritables
établissements publics.

2. L’établissement public :

L’Etablissement public est une personne morale de droit public disposant d’une autonomie
administrative et financière afin de remplir une mission d’intérêt général, précisément définie,
sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (État, région, département ou
commune). Il dispose donc d’une certaine souplesse qui lui permet de mieux assurer certains
services publics. Il ne doit pas être confondu avec un établissement d’utilité publique qui
relève du droit privé.
Les établissements publics sont soumis à trois principes :
 L’autonomie : dotée de la personnalité morale, leur organisation est très variable
(conseil d’administration, président, directeur...) et ils disposent d’un budget propre
(subventions de l’État ou des collectivités territoriales, redevances des usagers,
emprunts...) ;
 Le contrôle : un principe qui contredit celui de l’autonomie. Cette dernière entraine un
contrôle dit « contrôle de tutelle » exercé par la collectivité de rattachement ; ministère
de tutelle pour les établissements publics nationaux et collectivités locale pour les
établissements publics locaux et parfois on assiste au contrôle de l’Etat. Ce contrôle
peut être à la fois administratif et financier.
 La spécialité : les compétences des organes de l’établissement public se limitent à des
compétences clairement énumérées.

L’Etat possède 241 établissements publics dans divers secteurs leurs domaines d’intervention
sont variés, mais la plupart remplissent une mission de nature économique ou sociale. Il peut
s’agir du domaine de la santé (ex : Centres Hospitaliers Universitaires), de l’enseignement
(ex : universités, lycées), de la culture (ex : Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc), de
l’économie (ex : ONCF).
Les règles applicables aux établissements publics diffèrent selon qu’il s’agisse d’un
Etablissement Public Administratif (EPA) ou d’un Etablissement Public Industriel et
Commercial (EPIC).6
Cette distinction est la conséquence logique de la distinction SPA/SPIC, expliquée
précédemment. Théoriquement, la distinction EPA/EPIC est faite selon que l’établissement a
en charge un Service Public Administratif (SPA) ou un Service Public Industriel et
Commercial (SPIC).Cependant, la réalité est plus complexe. D’autant plus, il s’agit de dégager
des solutions juridiques.

Les EPA sont soumis aux règles de droit public et la compétence des juridictions
administratives, tandis que les EPIC sont régis par des règles du droit privé sans échapper,
pour autant aux règles du droit public et ce en raison de leur personnalité morale.

Les agents recrutés par les EPA ainsi que le personnel des EPIC sont des agents de droit
public.Malgré l’autonomie financière et administrative des EP, les EPA, ainsi que les EPIC
sont soumis au contrôle financier et comptable de l’Etat. Mais pour tous les autres aspects de
leur gestion, les EPIC obéissent au droit privé. Enfin, il faut rappeler que les établissements
publics sont soumis pour l’essentiel aux règles du droit public et à celles de la comptabilité

6
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
publique, cependant, les relations de ces établissements avec les usagers, les fournisseurs et
leur personnel, sont en principe régies par le droit privé dans leur fonctionnement.

3. Les services de l’Etat gérés de manière autonome (SEGMA) :

Les SEGMA occupent une position médiane entre les services publics classiques et les
établissements publics puisque, sans bénéficier de la personnalité morale ils sont dotés de
l’autonomie financière.
A l’instar des établissements publics, ils peuvent garder les recettes recouvrées par eux même,
pour leur propre usage, en contrepartie des prestations qu’ils fournissent.« Segmater » un
service vise en principe à lui permettre de jouir d’une souplesse procédurale pour atteindre des
résultats performants dans le temps et dans l’espace. Les services de l’Etat gérés de manière
autonome (SEGMA) ont atteint 205 en 2013 et œuvrent essentiellement pour améliorer la
qualité des prestations fournies aux usagers moyennant une rémunération des services rendus.
Il est à rappeler que les SEGMA ont été institués, pour la première fois par le législateur, par
l’article 1er du décret Royal1 du 31/07/1968 qui stipule : « Constituant des services de l’État
gérés de manière autonome au sens de l’article 652 précité, les services de l’État dont certaines
dépenses non imputées sur les crédits du budget général de l’État sont couvertes par des
ressources propres ».

Depuis, le cadre juridique régissant les SEGMA a évolué pour consacrer l’autonomie de leurs
budgets en matière d’exécution, tout en les intégrant en tant que composante de la Loi de
Finances de l’année, et ce pour la première fois en 2000 à l’instar de ce qui est fait pour les
Comptes Spéciaux du Trésor :
« Les opérations des budgets des Services de l’État Gérés de Manière Autonome sont prévues,
autorisées et exécutées dans les mêmes conditions que les opérations du budget général, sauf
dérogations prévues par la loi de finances et sous réserves des dispositions qui suivent… ».
Article 16 ter de la loi organique n°7-98 relative à la Loi de Finances telle qu’elle a été
modifiée et complétée par la loi organique n°14-00 du 19 avril 2000.

Section 2 : les modes de gestion des services assurés par des personnes privées :
Il s’agit de la dévolution contractuelle à un organisme public ou privé d’une activité de service
public. La personne publique à l'origine de la création du service public peut décider de ne pas
en assurer elle-même l'exécution, mais de la confier à une personne privée.
Le recours à un gestionnaire privé n'est pas possible si le service en question est un service dit
régalien comme la justice ou la police ou la représentation diplomatique et bien sur le
recouvrement des impôts (service que le roi autrefois affermait à des fermiers plus ou moins
généraux qui devenaient les grands argentiers de la monarchie).
Le recours à un gestionnaire privé est aujourd’hui un procédé paré de toutes les vertus :
souplesse de la gestion qui échappe aux rigueurs du droit public et de la comptabilité publique,
financement des investissements par le système bancaire, logique d’entreprise, empressement
des commerciaux au lieu et place des grincements des fonctionnaires...
L'habilitation à gérer peut être le fait d’un acte unilatéral ou d’un contrat .L'habilitation
unilatérale peut prendre toutes sortes de formes (lois, actes règlementaires, actes individuels,
délibérations des collectivités) et les bénéficiaires sont très divers : ordres professionnels,
7
mutuelles (pour la sécu), associations, sociétés industrielles, sociétés foncières...Le moyen le
plus classique d’habilitation, notamment pour les services locaux, est le contrat. Les contrats
sont de divers types. On évoquera les principaux.
1. La délégation unilatérale de service public :

C’est à partir de l’entre-deux-guerres, que la jurisprudence a admis que le législateur pouvait


recourir aux personnes privées pour assurer un service public (CE, 13 mai 1938, « Caisse
primaire « aide et protection » »). La motivation de ce type d’habilitation est de confier la
gestion d’une activité d’intérêt public aux représentants de la catégorie de personnes
concernée par cette activité. Ainsi, ce mode de gestion s’est développé au profit des syndicats
professionnels (CE, 13 janvier 1961, « Magnier »), au profit de certaines associations
(associations communales de chasse, fédérations sportives), au profit des ordres professionnels
(ordre des avocats, des médecins…).

2. La délégation contractuelle de service public :

7
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La délégation contractuelle suppose la conclusion d’un contrat entre l’autorité délégante et le
délégataire. Un tel contrat est nécessairement administratif, car il confie l’exécution même
d’une mission de service public à la personne privée qui contracte avec la personne publique.
Il existe plusieurs types de contrat permettant de confier la gestion d’un service public à une
personne privée. Il est cependant nécessaire de préciser la notion de délégation contractuelle.

La notion contractuelle :

Jusqu’à la loi du 11 décembre 2001 (loi MURCEF), le contrat de service public était une
notion constamment évoquée par les textes et la jurisprudence, mais qui ne faisait pas l’objet
d’une définition écrite. Il était donc important de combler ce vide, même si la jurisprudence du
Conseil d’État avait déjà très largement contribué à cerner la notion. La délégation de service
public fait désormais l’objet d’une définition légale à laquelle il convient de se référer.
Reprenant à son compte les critères de la jurisprudence (CE, 15 avril 1996, « Préfet des
Bouches-du-Rhône c/ Commune de Lambesc »), la loi du 11 décembre 2001 avait défini la
délégation de service public.
Désormais, l’article L.1411-1 CGCT dispose qu’ « une délégation de service public est un
contrat par lequel une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public
dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est
substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service. Le délégataire peut être chargé
de construire des ouvrages ou d’acquérir des biens nécessaires au service ».

La délégation contractuelle présente ainsi six caractères : 

1. la délégation est un contrat


2. la délégation est passée par une personne morale de droit public
3. la délégation est un contrat de droit public
4. le contrat a pour objet de confier la gestion d’un service public à un tiers qui doit
assumer le risque de gestion
5. la nature du service délégué est indifférente, il peut s’agir d’un SPA ou d’un SPIC
6. la rémunération du cocontractant est principalement assurée par l’usager.
Depuis longtemps, le juge fait reposer la distinction entre délégation de service public et
marché public sur le critère de la rémunération. Si le titulaire est rémunéré par un prix payé
par la personne publique, c’est un marché public. Si la rémunération est substantiellement
liées aux résultats de l’exploitation, c’est une délégation de service public (CE, 15 avril 1996,
« préfet des Bouches-du-Rhône c/ commune de Lambesc »). Le terme « substantiel » n’exclut
pas la possibilité que l’exploitant bénéficie d’autres sources de revenus tels que des
subventions.

3. Les principales formes de délégation :

Les trois principales formes de délégation contractuelles sont la concession et l’affermage et la


régie intéressée. (Lors de l’exécution de chacun de ces contrats, l’administration dispose de
prérogatives particulières qui seront examinées dans la partie sur les contrats de
l’administration). Pour autant, leur description ne revêt aujourd’hui qu’un intérêt
8
pédagogique; en effet, en termes de régime juridique, on assiste à une certaine uniformisation
entre ces différents outils, fondée sur la loi Sapin du 29 janvier 1993, ainsi qu’à un
rapprochement évident avec le régime des marchés publics, sous l’influence du droit
communautaire. Un cas particulier est à faire pour les contrats de partenariat.

3.1 L’affermage :

L’affermage est un contrat par lequel une personne publique décide de confier à une personne
privée la gestion d’un service public. Le fermier se rémunère directement sur l’usager du
service public en contrepartie de la prestation fournie, mais doit verser une « surtaxe « à la
collectivité publique correspondant au droit de gérer le service public et à la jouissance des
installations. Dans cette formule, c’est la collectivité publique qui remet au fermier les
équipements et installations nécessaires au fonctionnement du service. Le fermier exploite à
ses risques et périls le service et les équipements, mais à la différence de la concession le
fermier ne supporte pas les charges liées à l’établissement du service public, c’est à dire les
investissements initiaux. C’est ce que l’on appelle les frais de premier établissement.

8
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3.2 La concession    

Il s’agit d’un contrat par lequel une personne publique (le concédant) confie, sous son
contrôle, à une personne privée (le concessionnaire) la gestion d’un service public. Comme
dans l’affermage, le concessionnaire exerce l’activité à ses risques et périls. Cependant, la
concession se distingue de l’affermage car c’est au concessionnaire qu’il appartient de
construire l’ouvrage ou les équipements nécessaires. A la fin de la concession le
concessionnaire remet gratuitement, à la personne publique concédant, les ouvrages et
équipements nécessaires au bon fonctionnement du service. Et c’est la technique la plus
courante en matière de délégation contractuelle est la concession

Le concessionnaire a la charge de faire fonctionner l’ouvrage. Il le gère « à ses risques et


périls ». Il se rémunère sur l’usager en contrepartie du service fourni. Il bénéficie également
d’un droit à l’équilibre financier du contrat. Le concédant doit indemniser le concessionnaire
des charges qui lui sont imposée en cours d’exécution au nom de la continuité du service
public ou de l’adaptabilité. L’administration reste libre du choix de son cocontractant.
Toutefois, comme pour les marchés publics elle est liée à des obligations de transparence et de
publicité imposée par la loi (loi du 29 janvier 1993). La concession prend fin normalement
lorsque la durée prévue au contrat est arrivée à son terme. La durée de la concession est en
principe équivalente à la durée d’amortissement du bien. Cependant, la concession peut
prendre fin de façon anticipée. En application de la théorie générale des contrats
administratifs, la concession peut être résiliée unilatéralement par l’autorité concédante si
l’intérêt général le justifie, alors même que le concessionnaire n’a pas commis de faute. Dans
ce cas le concessionnaire qui a droit à l’équilibre financier sera indemnisé par l’administration.
La concession prend également fin en cas de faute du concessionnaire. Il s’agit dans ce cas
d’une sanction prononcée par le juge. La sanction prononcée contre le concessionnaire
défaillant peut aller jusqu’à la mise en régie dans les cas les plus grave.

3.3 Les contrats de partenariat :


Le contrat de partenariat permet à une collectivité publique de confier à une entreprise la
mission globale de financer, concevoir tout ou partie, construire, maintenir et gérer des
ouvrages ou des équipements publics et services concourant aux missions de service public de
l’administration, dans un cadre de longue durée et contre un paiement effectué par la personne
publique et étalé dans le temps. Il a pour but d’optimiser les performances respectives des
secteurs public et privé pour réaliser dans les meilleurs délais et conditions les projets qui
présentent un caractère d’urgence ou de complexité pour la collectivité : hôpitaux, écoles,
systèmes informatiques, infrastructures.

Les avantages de cette forme nouvelle de contrats sont multiples : l’accélération, par le
préfinancement, de la réalisation des projets ; une innovation qui bénéficie à la collectivité par
le dynamisme et la créativité du privé ; une approche en coût global ; une garantie de
performance dans le temps ; une répartition du risque optimale entre secteur public et privé,
9
chacun supportant les risques qu’il maîtrise le mieux. À ce titre, le contrat de partenariat vient
compléter la panoplie des outils de la commande publique en France.

3.4 La régie intéressée

Ce mode de gestion dont la dénomination est trompeuse puis qu’il ne s’agit pas d’une régie
mais d’un mode de gestion déléguée dans lequel une personne publique qui fonctionner le
service en confie la gestion à une personne privée, appelé régisseur, qui agit pour le compte de
la personne publique et reçoit d’elle une rémunération indexée sur les indicateurs d’activité du
service.

La régie intéressée est un contrat par lequel une personne privée (le régisseur) fait
fonctionner, à la demande d’une personne publique, un service public en percevant une
rémunération de cette personne publique mais qui, à la différence de celle du fermier n’est pas
fonction des résultats financiers de la gestion. La rémunération du régisseur est forfaitaire ce
qui n’exclut toutefois pas que celle-ci soit variable en fonction des résultats de l’exploitation
de l’activité. Le régisseur n’assume pas le risque lié à l’exploitation du service dans les mêmes
proportions que le concessionnaire ou le fermier.

9
Publication de la REMALD, collection <<manuelle et travaux universitaires >> N° 91,2012
Bibliographie

Doctrine
Jean François Lachaume : Grand Service Public, op.cit, p393

A.Moutaouakil: Grand Service Public, remald 13. 1999. p52

André de Laubadère: les Grands Services Publics Administratifs, op.cit, p661

Jurisprudence

Dahir n° 1-58-008 (4 chaabane 1377) portant statut général de la fonction publique (B.O. 11
avril 1958).

Circulaire B8 n°2158 du 5 mais 2008 relatifs à la protection fonctionnelle des agants publics
de l’Etat

Dahir n° 1-02-297 du 25 Rejeb 1423 portant promulgation de la loi n° 78-00 portant charte
communale.(B.O du 21 novembre 2002
Extrait de :www.regionalisationavancee.ma/PDF/.../Fr/L1_ConceptionGenerale.pdf

Dahir n° 1-15-83 du ramadan 1436 ( 7 juillet 2015) portant promulgation de la loi organique
n° 111-114 relatives aux régions.( BO n° 6380 ,version arabe du 23 juillet 2015)

Loi n°78-753 du 07/07/1978 portant diverses mesures d'amélioration des relations entre
l'administration et le public, modifiée par la loi n°79-587 du 11 juillet 1979 relative à la
motivation des actes administratifs et à l'amélioration des relations entre l'administration et le
public

Arret C.E 13/10/1961 ETS Companon-Rey, préc

Arret C.E 08/03/1957 Jalenques le Baleau Rec 158, préc

Webographie

WWW.fonction-public.gouv.fr

Bibiographie

(44) Jean-francois LACHAUME .claudie Boiteau Héléne PAULIAT .op.cit,p.393


_Publications de la REMALD,Collection Manuels et travaux universitaire n°91,2012
Voir F.D Benoit,op.cit,p.836 ;DELAUBADERE . op.cit,p.661
(46)CE, 2 oct 1985 ,Jeissou et sem du pont saint Nazaire/Saint Brévin,
Rec.p.544 ;CE,12 fév, 1982 ; université de Paris,7,Rec.p.70
(47) Voir,J,F.LACHAUME .op.cit.,p.395
Publications de la REMALD,Collection Manuels et travaux universitaire n°91,2012
(48) A.MOUTAOUAKIL,les grand services REMALD .13.1999.P.52
(49) J.F Lachaume,op.cit,p,400

(50) Le statut général de la fonction publique donne une définition du fonctionnaire


dans son
Article2 .
Publications de la REMALD,Collection Manuels et travaux universitaire
n°91,2012
(51) CE : 4 mai 1960. Jaffray, Rec .p.291
Publications de la REMALD,Collection Manuels et travaux universitaire n°91,2012
(52) CE :8mars 1957, jalenques de labeau, Rec 158.Préc.
(53) René chapus, op,cit, p538
CE261.1923, Robert lafrégeyre.GAJA .P178.181 C.S.141.1963, A.Bougibar ;C.S 20-5
1963 lingelser c /office de l’irrigation des bni Amir et Bni Moussa.
(54) TC : 17 avril, 2000. Collect c/Air France.D.2000,Inf.Rap,135.
(55) J.F.LACHAUME,C .BOITTEAU, H. PAULIAT,Grands service publics,
op,cit.p.414
(56) CE : 13 Déc 1963 syndicat des praticiens de l’art dentaire du département du nord
cité par lachaume
(57) T.C : 8 juillet 1963 Entreprise Peyrot
(58) T.C : 17 Jan.1972,SNCF. C/Solon et Barrault,RDP , 1972, 1972,p,465
Coursdedroit.free.fr /droit/public/SP/p 1c3.htm
Static.luiss.it
Dpm.clicforum.fr

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