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Avocat près la Cour d' Appel de Bruxelles 1
Agrégé de l'Enseignement Supérieur l')(;'C •' '
Assistant à l'Université de Bruxelles .
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RESPONSABILITE
AQUILIENNE
ET CONTRATS
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EN DROIT POSJTIF
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LIBRAIRIE
DU
RECUEIL SIREY
Société Anonyme
22, RUE SOUFFLOT, PARIS V·
PRÉFACE
René MARCQ,
Professeur de Droit civil
,l l'Université de Bruxelles.
Responsabilité ·aquilienne et G-ontrats
INTRODUCTION
1. L 'intervention de la responsabilité
délictuelle entre contractants. - 2. Son
importance croissante depuis la rédaction
du Code Civil. - 3. Opposition entre la
doctrine française et la jurisprudence de
la Cour de Cassation de Belgique. - 4. But
de la présente étude. - 5. Position du
problème à résoudre. - 6. Justification de
la méthorle adoptée.
ÉTUDE COMPARATIVE
DES RESPONSABILITÉS DÉLICTUELLE
ET CONTRACTUELLE
'
7. Nécessité de cette étude. 8. Unitil
ou dualité des :responsabilités contractuelle
et délictuelle.
1
LAURENT, t. XX, n° 463 ; Huc, t. VII, n° 95, t. VIlT, n° 424 ;
LrnoMBIÈRE, Obligations, art. 1382, n° 8 ; AuBRY et RAu, t. VI, pp. 352
et s. ; BAuDRY LACANTINERIE et BARDE, Oblig., t. I, n° 356.
2
V. l'ouvrage de SAINPTELETTE, De la responsabilité et de la garantie.
3
Sur cette évolution, · voy. Ie remarquable exposé de M. DANJO!'., Dr.
marit., t. TJ, n°• 851) à 852.
' , ,
RESPONSABILITE' AQUILIENNE ET· CONTRATS 9
ment : A. BRuN, thèse n° 19) que la faute soit « une violation d'un
devoir juridique ,, sous prétexte que ce devoir n'est pas indiqué dans
la définition.
CHAPITRE PREMIER
ldentité
des principes fondamentaux de la responsabilité délictuelle
et de la responsabilité contractuelle
1
Op. cit., pp. 15 et s.
2
Id.
12 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Beaucoup d'auteurs y ajoutent les devoirs qui concernent Ie
respect de l 'intégrité physique, de l 'honneur, etc., sous prétexte que
Ie droit à l'intégrité physique ou à l'honneur sont choses hors com-
merce : JossERAND, Transports, n° 627 ; Cours de Dr. Civ., II, n° 475 ;
Huc, t. VIII, n° 431 ; LABBÉ, Ann. de Dr. Comm., 1886-87, p. 187 et
note au S., 1885, 1, 409; DE HARVEN, Rev. Dr. beige, 1928, pp 242
et suiv. ; LALou, op. cit., n° 608 ; MAZEAUD, Traité, II, n° 2575.
M. Soenens a réfuté ce raisonnement et démontré qu'il repose sur
une confusion entre deux choses très différentes : l'aliénation de ces
droits - que la loi prohibe - et la renonciation à réclamer une
indemnité pécuniaire en cas de lésion fautive de ces mêmes droits
(B. J., 1929, col. 548). La jurisprudence bel ge admet d 'ai!leurs qu 'il
est permis de s'exonérer de la responsabilité des dommages corporels :
v. à ce sujet notre étude sur les clauses cle non-responsabilité, Rev.
gén. des ass. et des resp., n° 703, ndB 6 à 9 ; Bruxelles, 12 mars 1910,
B. J., 1910, col. 449 ; P. DuRAND, Des conventions d'irresponsabilité,
p. 460.
2
21 févr. 1907, Pas., 1907, 1, 135 ; cléjà antérieurement la Cour
suprême s'était prononcée en ce sens : v. 27 cléc. 1877, Pas., 1878, 1, 35
et 12 nov. 1885, B. J., 1886, col. 135. V. aussi Civ. Mons, 13 févr. 1914,
B. J., 1914, col. 825.
3
DANJON, Dr. Mar., t. II, 11°• 854 et suiv.
4
Comp. Bruxelles, 5 avril 1930, Rev. gén. ass. et resp. 852, et la
note cl 'observations sous eet arrêt.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 15
1
MAZEAUD, Il, n° 2571 ; DEMOGUE, t. V, n°• 1198 et 1199 ; BoUTAun,
Les clanses de non-responsabililé, n° 132 ; JossERAND, Cours de Dr. Civ.,
n° 8 474 et 475 ; füPERT, La règle morale, n° 132.
2
Louvain, 4 avril 1908, P. P., 1908, 594 ; Mons, 24 juill. 1911,
P. P., 1912, 353; 13 févr. 1914, B. J., 19]4, 825; Paix Mons, 4 juin 1930,
Rev. gén. ass. et resp., 743. Bien entendu, le cas de dol ou de faute
lourde n'est pas en question.
3
Civ. Charleroi, 8 mai 1930, Rev. gén. ass. et resp., 742, et notre
note d'observations. Contra: Bruxelles, 5 avril 1930, précité. Pour la
jurisprurlence française, v. BRUN, thè·se, n° 80.
16 RESPO~SAB~LITij AQUfLIENNE ET CONTRA'l;S
1
MAZEAUD, Traité, I, p. 504.
2
,, L'inexécution d'une obligation contractuelle constitue une faute
déjà réalisée, et toute prouvée ", disait SALEILLES (Théor. gén. de l'oblig.,
pp. 436-437) .' En ce sens : CoLIN et CAPITANT, 6° éd., t. II, p. 6 ; BAuDRY-
LAcANTINERIE et BARDE, Oblig., t. IV, n° 2865 ; MAZEAUD, Traité, I,
pp. 504 et 505. V. également DEMOGUE, Oblig., V, n° 1233 ; A. BRuN,
th/>se, n° 25. - Comp. Civ. Anvers, 25 juin 1931, Rechtskundig Week-
blad, 1931-32, col. 317.
3
MAZEAUD, Traité, I, n° 53. - L'argument que M Meigné croit
trouver dans divers articles du Code Civil qui déclarent un débiteur res-
ponsable de cc son fait" (art. 1245, 1850, 1933), est sans portée, puisque
Ie fait même de l 'inexécution constilue une faute.
4
Pand. belges, v° Faute, section I : De la faute civile en général,
n° 1 : cc Un simple fait dégagé d'imputabilité ne suffit jamais pour cons-
tituer la faute " ; DEMOGUE ; Obligations, t. V, n° 1233 ; « On ne con-
damnerait pas Je débiteur contractuel si, devenant aliéné, il violait son
obligation » ; v. aussi t. IV, n° 802 ; BRuN, thèse, n° 24 ; Rev. trim.,
1925, p. 109 ; 1929, p. 124 ; 1930, p. 192.
Labbé s'est prononcé dans Ie même sens (note au S., 1870, 1, 97,
§ 111), mais en assimilant - à tort - l 'insanité d 'esprit à un cas fortuit.
On a décidé que Ie défaut de payement d'une prime d'assurance à
son échéance, ne peut entraîner la résiliation de la police, si c'est parce
que l'assuré est devenu aliéné et a été interné que l'obligation n'est
pas exécutée (Seine, 17 juin 1915, Gaz. Trib., 1916, 2, 228, Rev. trim.,
1917, p. 143).
18 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
3
en plus en doctrine l'ohjet des obligations contractuelles
:
1
Oblig., V, n° 1237.
2
Comp. Heinrich SrnER, Zur Th!'Orie von Schuld und IIaftung nach
Reichsrecht, (Jherings Jahrbücher, t. 50, pp. 55 et s.)
3
PLANIOL et fürERT, t. VI, n° 377, p. 522 ; n. Dallant au D. P.,
J929, l, 90 ; P. DFRA"-D, thèse, pp. 153 et suiv.
4
La distinction se retrouve, à l'état latent, en quelque sorte, dans
un article de M. PLANIOL (Rev. crit., 1888, pp. 279 et s.). Comp. aussi
G. Roarn, thèse, pp. 54 et s., p. 58. - DoMAT (Lois civ., livre UI,
titre V, sect. Il, n° 10) signalait déjà que la faute (au sens d'une
"négligence ))) n'était pas toujours requise pour que des dommages
et in térêts contractuels fussent dus : " Il y a des cas ou il est dû des
dommages et intérêts sans qu'aucune faute y ait donné lieu, mais par
le simple effet d 'un engagement. ))
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 19
1 T. V, n° 1237.
2
Bruxelles, 8 juin 1892, J. T., 1893, 102.
3
Civ. Bruxelles, 13 févr. 1892, Pas., 1892, 3, 138 ; 10 juill. 1893,
Pas., 1893, 3, 381.
4
Gand, 22 nov. 1892, Pas., 1893, 2, 316 ; Comm. Anvers, 23 juin
1898, J. T., 1898, 902.
5
Paris, 16 nov. 1927, Sem. jurid., 1928, p. 53 ; v. aussi deux arrêts
de la Cour de Riom : 18 juillet 1928, G. P., 1928, 2, 784, avec les con-
clusions de M. l 'avocat général Cavarroc, et 5 févr. 1929, G. P., 1929,
1, 649.
6
Lorsq'ue les plaideurs proposent au juge deux qualifications dif •
férentes du contrat Iitigieux, l'intérêt de la contestation réside souvent
en ce que, suivant la qualification adoptée, les obligations du débiteur
seront des obligations de moyens ou de résultat, ces dernières étant évi-
demment plus onéreuses : la solution diffère à eet égard suivant que
Ie contrat constitue un louage d'industrie ou un contrat de transport
(v. à propos du contrat de remorquage : Comm. Liège, 19 mai 1930,
Jur. Liége, 1930, p. 182), un mnndat ou un d{>pöt (Y. à propos des
commissionnaires expéditeurs : Comm. Anvers, 15 janv. 1930, J. A.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 21
1
AuBnY et RAr, t. VT, p. 329, n° 9. V. infra, n° 92.
• Saleilles distingue très nettement la « faute laissée à l 'apprécia-
tion du juge)) et la "faute définie par Ia loi " : Rev. trim., 1907, p. 740;
cf. PLAXIOL, Traifé élém., IJ, p. 292, n. 1.
• En revanche, I'ohligation du père de surveiller ses enfants, comme
celle des instituteurs et artisans de surveiller leurs élèves et apprentis,
paraissen I n 'être que des ohligations de moyens. La loi édicte, il est
vrai, à charge de ces personnes, et pour Ie cas oû un dommage serait
causé par un enfant, un élève ou un apprenti, une présomption de
défaut de surveillance : mais la présomption peut être renversée par la
preuve que le fait incriminé n'a pu être empi"ché (v. Ie texte de l'arti-
cle 1384). Au contraire, drms les au tres hypothèses envisag!'es par les
articles 1384 à 1386, senle la preuve du cas fortuit libfre la personne
responsable.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 23
1
BAunRY et BARDE, Oblig., t. I, n° 355; BEUDANT, Contrats et oblig.,
n° 402.
2
LAURENT, XVI, n° 230 ; BAUDRY et BARDE, Oblig., IV, n° 2868 ;
BEUDA"IT, n° 1167 ; H1;c, t. VII, n° 95, t. VIII, n° 467 in fine ; CHENE-
VIER, Responsabilité contractuelle et responsabilité délictuelle, thèse
Nancy, 1899, p. 18; Bm,NlIT, op. cit., p. 428; BEUDANT et CAPITANT,
Annales de l'Université de Grenoble, 1906, n° 24 ; Emm. LÉVY, Rev.
crit., 1899, p. 389 ; BETTREMIEUX, thf'se, n°• 37 et s. ; JossERAND, Cours
de dr. civ., t. II, n° 427. - Contra: MAZEAUD, t. I, n°• 427 et 428, 687
à 691.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 25
1
Cou"I' et CAPITANT, t. II, p. 380 ; LALOU, op. cit., n° 163 ;
J C. ScRIMDT, Faute civile et faute pénale, thèse Paris, 1928, p. 20.
2
Comm. Anvers, 30 oct. 1897, J. A., 1898, p. 297 ; Civ. Bruxelles,
21 mars 1894, B . .l., 1894, 1563 ; 14 nov. 1894, Pas., 1895, 3, 115. Ces
deux dernières décisions sont rendues à une époque oi1 la nécessité
d 'assurer la réparation des accidents du travail est particulièrement
urgente. - On cite également à l 'appui de la distinction traditionnelle
deux arrêts de la Cour de Cassation de France (Civ. 11 janv. 1922,
D., 1922, 1, 16; Req., 21 janv. 1890, D., 91, 1, 380). Mais on a fait
observer très justement que ces arrêts n'ont nullement jugé dans leurs
rlispositifs que tout acte quelconque qui aurait pu être évité entraîne
responsabilité, en matière dèlictuelle : V. PLANIOL, füPERT et EsMll!N,
t. VJ, n° 489.
3
Seine, 5 juin 1917, G. T., 1917, 2, 541. - Ce jugement déclare
responsable sur la base de l'article 1382 un propriétaire qui avait refusé
Ie placement d 'un appareil de sûreté destiné à parer à des accidents
extrêmement rares.
26 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
' Sur tous ces points, v. VAN Wm,ER, Pandectes, t. IV, p. 376.
2
V. à ce sujet Ie discours de M. Ie Procureur Général Meyers,
Bruxelles, Larcier, 1922.
3
Le notaire n'est responsable de l'insolvabilité de l'adjudicataire
d 'un immeuble que si cette insolvabilité était notoire : Bruxelles, 4 dé-
cembre 1929, B. J., 1930, col. 68. - Le propriétaire d'une action de
société qui s 'adresse tous les ans, pour la perception des coupons, à un
in termédiaire professionnel oblig-é de vérifier si Ie titre n 'est pas frappé
d'opposilion, ne commet pas une faute en s'abstenant de procéder lui-
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 27
2
vigueur ', soit enfin aux usages On n'exige pas des indi-
•
1
" Toutes les fois que nous exerçons notre activité au profit d'autrui,
1
Certains auteurs ont cru pouvoir justifier la <listinction tradi-
tionnelle en faisant ohserver que les fautes qui engagent la responsa-
0hilité <lélictuelle sont toujours des " manquements à une ohligation de
ne pas faire "· L 'inexactitude de cette affirmation est évidente :
v. LALOU, op. cit., n° 164.
2
En ce sens : PLANIOL et RrPERT, t. VI, n° 489.
3
JossERAND, Cours de Dr. Civ., t. IJ, n°• 455 et 481 ; LALou, La res-
ponsabilité civile, n° 256 ; PLA'.\'IOL et RrPERT, t. VI, n° 490 ; MmGNIÉ,
thèse, pp. 47 à 49.
30 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
25. Parmi les différences que l'on relève entre les deux·
régimes de responsabilité, on signale souvent en tout pre-
mier lieu celle qui a trait au fardeau de la preuve.
1
H. LALOU, op. cit., n° 175 ; Mmr.,rÉ, thèse, p. 97 ; BAUDRY LACAN-
TINERIE, Oblig., t. 1, n° 356 ; Huc, t. Vil, n° 95 ; CoLIN et CAPITANT,
5° éd., II, p. 380.
2 V. Conclusions Sarrut, Sirey, 1913, 1, 177; CoL11rnT DE SANTERRE,
t. V, n° 256 bis, III, ; LALOU, op. cit., n° 176 ; MEIG'.'lll\ thèse, p. 97.
3
MAZEAUD, Traité, I, n°• 694 et 696.
32 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1902, p. 369 ; Trib. Cand, 16 mars 1878, Pas., 1879, 3, 181 ; Comm.
Gand, 28 mai 1902, J. C. Fl., 1902, p. 267 ; 8 juill. 1908, id., 1909, p. 25 ;
28 juin 1913, id., 1913, p. 264 ; Comm. Liège, 1,ir avril 1909, Pand. pér.,
1909" 520.
1
V. à eet éganl l'étude remarquable que M. Carnelutti a consacrée
l1 cette question (Rivista del diritto commerc. e del diritto generale delle
obbligazioni, 1912, 2° partie, p. 743). L'auteur démontre qu 'en matiè're
contractuelle aussi bien qu 'en matière clélictuelle, c 'est rle la foute que
naît la responsabilité : " En matii•re contractuelle, dit-il, l 'obligation
ayant pour objet la réparation du dommage, ne préexiste pas non plus
à la faute ; il ne faut pas confondre l'obligation originaire avec l 'obli-
gation qui se substitue à elle ; la première est une condition préalable
de la faute, la seconde est la conséquence de la faute. Aussi, pour obte-
nir réparation, le créancier, suivant l'article 1312 du Corle Civil (cor-
respondant à l'article 1315 du Code Napoléon) ne peut se borner à
prouver l 'obligation originaire, il doit prouver, en outre, tout au moins
le fait rle l 'inexécution de cette obligation. " Et plus loin : « La preuve
de l 'obligation ne sert qu 'à en obtenir l 'exécution en justice ; si ! 'on
réclame en outre l 'exécution d 'une obligation différente qui naît seule-
ment de la violation de la première, il faut prouver également cette
obligation-là, c'est-à-dire avant tout la violation de la première obliga-
tion. >>
2
En ce sens : AuBJN, thèse, pp. 68 et suiv. ; ÜUDI"!OT, La responsabi-
lité ( Vie juridique du Français, t. 11, p. 66) ; PLANJOL et füPERT, t. VI,
n° 377 ; DEMOGUE, Oblig., V, n° 1237 ; camp. JossERAND, Cours de Dr.
Civ., II, n° 617 ; BRUN, thèse, n° 48.
" CAssvAN, Des clauses de non-responsabilité, thèse Paris, 1929, p. 10.
34 RESPONSABILITE AQUILIENNE ET CONTRATS
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36 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRA TS
bilité en justifiant d 'un cas fort uit précis qui l 'aurait empê-
ché d'exécuter ses obligations : sa situation est donc relati-
vement favorable.
S'agit-il au contraire d'une obligation de résultat?
Scule la prcuve positive et directe d 'une cause étrangère qui
nc peut lui être imputée permettrait au débiteur d 'éviter sa
rnndamnation. Démontrer qu'il a apporté à l'exécution tous
les soins normaux serait inutile, car de deux choses l'une :
ou bien l 'obstacle qui a empêché l 'exécution pouvait être
surmonté et Ie débiteur est en faute s'il y a renoncé, puisque
par hypothèse, il avait promis de procurer Ie résultat à tout
prix ; ou bien l 'obstacle était insurmontable et constituait
un cas fortuit. Si la cause de l 'inexécution demeure douteuse
ou inconnue, Ie débiteur sera condamné 1 • Sa situation est
donc beaucoup plus défavorable.
29. Ainsi s'évanouit la différence que l'on a cru décou-
Ynr entre les deux responsabilités en ce qui concerne la
charge de la preuve, car Ie problème se pose exactement de
la même manière sur Ie terrain délictuel : la faute délictuelle,
rappelons-le, est un manquernent à une obligation légale,
et les obligations légales se répartissent également en obli-
gations de mo~ens et obligations de résultat.
Si la victime cl 'un dommage base son action en respon-
sabilité sur une imprudence commise par Je défendeur, sur
1m manquement au devoir général de prudence ( ohligation
de moyens) que sanctionne l'article 1382, elle devra prouver
avec précision Ja faute qu'elle allègue. Si, au contraire, elle
se fonde sur l'inexécution de l'une des obligations de sécurité
imposées par les articles 1384 et suivants ( obligations de
résultat) il lui suffira de prouver le dommage et un lien de
causalité entre ce dommage et l'acte d'un animal. d'un
mineur, d'un préposé, etc.: cette preuve faite, Ie défendeur,
à moins qu'il n'étabiisse que Ie dommage est Ie résultat d'un
ne peut /ltre aélmise, car elle repose sur la confnsion, que nous avons
éléjà signalée, entre la élemande d 'exécution forcée de l 'obligation elle-
même, et la demande de dommages et intérêts ; le créancier d'une ohli-
gation positive, s'il réclame des élommages et intérêts, devra aussi bien
que le créancier d'une obligation négative, prouver l'inexécution de
l'obligation : la Yictime d'un accident ne peut se borner à prouver
l 'obligation légale pour les usagers de la route de tenir leur droite,
bien que cette obl igation soit positive ; elle devra établir en out re l 'inexé-
cution de cette obligation par l 'auteur de l 'accident (v. MAZEAFn, Traité,
I, n° 698).
1 PLANIOL et RIPERT, t. VT, p. 522.
2
JossERAND, Cours de Dr. Civ., Il, n°• 468 et 617.
3
Cass. 23 juin 1932, Pas., 1932, I, 200.
• LALOU, op. cit., n°• 167 et suiv. ; AuBRY et RAu, VT, p. 373 ; DEMO-
J.OMBE, Des Contrats, t. VUi, p. 469. Contra : L-\URENT, t. XX, p. 516.
40 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
chitecte ( dans certains cas) , du notaire 2 , un caractère
exclusivement délictuel : médecin, architecte, notaire,
assument par contrat diverses obligations de moyens. Le
dient qui leur réclame des dommages et intérêts deua donc
établir avec précision les faits d 'inexécution qu 'il leur repro-
che, faire la preuve complète de la << faute >> qu 'ils ont com-
mise. Mais la jurisprudence en conclut aussitót - puisque
Ie demandeur doit prouver la fau.te - que la responsabilité
3
engagée est exclusivement la responsabilité délictuelle •
1
LALOU,op. cit., n° 193.
2
LALOU,op. cit., n° 171.
• La responsahilité <les höteliers a donné l ieu à une <loctrine plus
étrange encore : on sait que les höteliers sont responsahles <le plein <lroit
(comme dépositaires) des effets apportés par Ie voyageur, mais seule-
ment à concurrence rle 1.000 francs (Co<le Civil, art. 19.52 et 19.53) ; pour
ce qui excède cette valeur, les hóteliers n'en répondent que si leur
négligence est prouvée. L'obligation de l'hötelier est donc une obliga-
tion <le résultat à concurrence de fr. 1.000 et une obligation <le moyens
pour Ie surplus ( comp. LALOF, op. cit., n° 201). Mais il va de soi que ce
sont là des obligations nées du contrat d'hötellerie, et, partant, sanc-
tionnées par les règles de la responsahilité contractuelle. La jurispru<lence
en rlécirle autrement (v. A. RmJN, thèse. n° 247bis) : sous prétexte que,
pour ce qui excède la valeur <le fr. 1.000, la responsahiiité de l 'hötelier
est suhordonnée à la preuve de sa négiigenre, elle <lécirle généralement
que Ia responsahilité dérive de I'article 1382. (Vo}·ez Pn ce sens : AuBnY
et RAu, t. VJ, p. 144). - v. cepenrlant, in/ra, n° 146.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 41
1
8 jan v. 1886, Pns., 1886, I, 38.
2
V. cepenclant H. LA LOU, op. cil., p. 119.
42 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
V. A. BRUN, thèse, n°• 32 et s. ; MEIGNIÉ, thèse, pp. 50 et s.
2
'felle est la jnstification adoptée par M. Becqué (Rev. trim. de dr.
civ., 1914, pp. 251 et s.) Le même raisonnement explique que Ie <lébi-
teur soit parfois responsahle lorsque c'est un tiers qui a causé l 'inexé-
cution du contrat, même si ce tiers n'avait pas été chargé par Ie débiteur
de l'exécuter : ainsi, Ie locataire répond des dégradations causées par les
personnes de sa maison ( art. 1735), l 'auhergiste répond du vol ou du
dommage <les effets du voyageur, même lorsque Ie vol 011 Ie dommage
sont Ie fait d'étrangers allant et Yenant dans l'hótellerie (art. 1953),
parce que Ie fait de ces personnes ne constitue pas à leur égard une
cause étrangère qui ne leur est pas imputahle. Comp. MAzEAUD, Traifé,
I, n° 975.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 43
1
Comp. l\f UEArn, Trait é, I, n° 8\J2.
2
PLA'-IOL,Traité élém., t. II, n° 911. Suirnnt MW. '>fazeau<l, la res-
ponsabilité dé/iel 11elle prévue par l 'article 1384 du Code Ci-il reposerait
sur l 'idée de la représentation du commettant par Je préposé, mais l 'on
reconnaît plus volonticrs que la responsrtbilité des commettants les rend
en quelque sm te cautions, à l 'égard des tiers, des faits de leurs prépo-
sés: RrPERT, Rè_qle morale, n° 126; BFsSON, note au D., 1928, 2, 13.
V. !'avis de M. l'Avocat général Soenens précérlant Ganrl, 2 févr. 1929,
B. J., 1929, col. 548.
3
BAUDRY et BARDE, t. IV, 11° 2911 ; LAURENT, XX, 11°• · 570 et s.
4
DEMOGUE, V, n° 882 ; .TossER~\n, Co11rs de Dr. Civ., t. IJ, n° 513 :
rtvis de M. l'Avornt général Soenens précédant Gand. 28 févr. 1929, B . .T.,
1929, col. 54.8 ; Civ. Liége, 5 mars 1931, B. Ass., 1931, p. 592.
5
Camp. P. DuRA\D, Des conventions d'irresponsabilité, p. 328, note 8.
44 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
I. La réparation du préjudice
n° 822. En ce sens : Cass. Fr., Civ., 4 juin 1924, D., 1927, I, 136; Mm-
GNIÉ, op. cit., p. 109.
2
MAZEAUD, Traité, II, n° 2317.
8 Bruxelles, 29 juin 1904, Pas., 1905, 2, 17. V. en ce sens : GoRPHE,
§ 1. llistorique
36. Origine hislorique des restrictions
imposécs aux dommagcs et intérêts con-
tracluels. - 37. A. Droit romain. - 38.
B. Les glossateurs et les auteurs de ! 'ancien
droit. - 39. Conclusions.
1
GmARD, Droit Romain, pp. 686 et s. ; DER"'IBURG SoKOLOYSKY,
:System des Römischen Rechts, 8° érl., t. Il, pp. 641 et s.
2
Gm.mo, p. 687, n. 7
50 RESPONSABILITÉ AQUILIE1'NE ET CONTRATS
1
D., 12, :1. ,3; GmAno, loc. ei/.
Corle 7, 47.
3
V. MmrnsEN, Beitriige, II, pp. 235 et s.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 51
1
V. BRINZ, Lehrbuch der Pandekten, t. II, p. 357, n. 22.
2
MoMMSE'>, loc. cit.
3
V. MoMMSEN, op. cit., t. II, paragraphe 24.
4
Nous négligeons les variantes de terminologie et les sous-distine-
tions étahlies par eertains auteurs. V. à eet égard MoMMSE"I, loc. cit.
-' V. i1 eet égard MoMMSE'\:, loc. cit. et notamment pp. 278 et 279.
52 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
N° 161.
~o 162.
2
3
N° 164. On sait que les rédacteurs du Corle civil n 'ont pas admis
ce pouYoir n1odérateur.
4
N° 166.
5 _\'O 167.
54 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
du Code Cii,il).
42. La règle de J'article ll50 est propre
à la responsahilité contraduelle. - 43.
Tnterprétation extensive de la notion du
« dommage prévu n. - 44. Conclus!on.
« n 'est tenu que des dommages et intérêts qui ont été prévus
ou qu'on a pu prévoir lors du contrat, lorsque ce n'est point
par son dol que l' obligation n 'est point exécutée ».
Nous avons précédemment indiqué que la distinction
entre les dommages prévus et imprévus remontait à l'ancîen
droit 1 ; or, dans !'ancien droit, elle était exclusivement
applicable à la responsabilité née de l 'inexécution d 'un con-
2
trat Son origine historique suffirait donc à démontrer
•
1
V. supra, n°' 36 à 39.
2
V. supra, n°• 36 à 39.
• Telle est la justification qui a de tout temps été donnée à l 'ar-
ticle 1150 : cf. PLA:\IOL, II, n° 896.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 57
<111 préiuclice: Gancl, 3 föuier 1927, Jur. Gom. Fl., 1927, 244 et la note,
Ch-. Huy, 23 janv. 1918, Pas., 1918, 3, 139 ; Anvers, 22 décemhre 1880,
J. A., 1881, I, 236.
1
Compensée, il est uai, par la• dispense accordée au créancier de
justifier d 'aucune perte ( art. ll 53, § 2).
2
DEMOGUE, t. TV, n° 468, t. V, n° 1234; BRU'\', thPse, n° 59; LALou,
op. cit., n° 27 ; MAzEAUD, t. II, n° 2336 ; AuBRY et RAu, t. VI, p. 352.
·' Certaines divergences paraissent cependant exister sur ce point en
jurisprudence : voy. ÜEMOGUE, t. VI, n° 371, et les références citées.
• MAZEAUD, loc. cit. ·
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 61
Brnxclles. 2G mars 1913, P. P., 1914, 646: 2 mai 1931. J. A., 1931, 209:
Liége, 18 juillct 1883, n., 1885, 2, 79; 2 avril 1931. B. Ass., 1931, p. 906;
Anvers, 6 sent. 1894, .T. ·t., 1895, l. 19: 12 mai 1896, .T. A" 1896, 1, 385,
10 <lér. 1901, J. A., 1901, l, !l11; 3 mars 1906: P. P., Hl06, 212:
31 mai 1912, P. P., 1912. 1235; Nivelles, 6 févr. 1889, J. T., 1889, 464:
Ch. Lifoe, 25 mai 1895, p,,s., 1895, 3, 2SG; Correct. Liége, 6 février 1932,
Rei•. qén. ass. r<'sp., n° 980. - Exdnent, au contraire, la réparation rlu
rlommaQ"e inrlirect, même en mntière rlélicluelle : Bruxelles, 23 _ian-
viers 1884. Pas" 1884, 2, 313; LiéQ"e, 18 janv. 1882, Pas., 1882, 2, 140;
Amers, 28 juillet 1898, J. T., 1899, 217 ; 5 rlér. 1907, J. A., 1908, 1,
69; Corr. Liége, 18 mni 1929, R. Ass., 1929, 443. - La jurisprudence
française est plus favornble à la limitntion des rlommages et intérêts
délictuels au préjurlice direct seul : v. P;iris, 5 rlér. 1925, D., 1929, 2,
97, n. Dallant; Montpellier, 21 févr. 19:Jl, n. TT., 1931, 199. V. DEMcra_'E,
t. IV, n° 461.
1
:J mai 1861, Pas., 1, 397.
2
17 janv. 1929, Pas., 1929, 1, 63: 13 juin 1932, Pas., 1932, 1,
189. Bien rru'un arrêt eût dans l'inlervalle arlopté l;i même
rlortrine pour les suites d'une infraction pénale (20 m~i 1913, P. P., 1?.,J
0
ZSj
1914, ll 189), un second arrêt intermédiaire avait paru annoncer un
revirernent rle jurisprurlence (27 octobre 1927, Pas., 1927, 1. 316: v
il re sujet not.re note à 'observations, B. J., 1932, col. 83). La Cour rlA
Cassation <Ie France s'est prononcée en sens opposé (aucune réparntion
pour Ie préjurlice inrlirect) : Civ. 8 oct. 1926, D., 1927, 1, 101, n. Rouast:
21 févr. l 912, n., 1913, 1, 292. En Italie ( oi1 les textes léiraux sont sem-
blables), la Cour rle Cassation rle Palerme s 'est rani:rée à la m~me opi-
nion rrue la Cour rle Cassation rle France : 31 déc. 1918, Giur. it., 1919,
1, 463.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET UONTl\A TS 63
1 Loc. cit.
66 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Loix civiles, livre 111, titre V, sect. II, n° 6.
2
Id., n° 10.
3
Oblig., n° 167.
4
Tel est d'ailleurs Ie sens que certaines décisions donnent à
l'expression : Montpellier, 21 févr. 1931, D. H., 1931, 199 ; Corr. Liége,
18 mai ]929, B. Ass., 1929, 443 ; v. MAZEAUD, Traité, Il, n° 1675.
• V. supra, n° 36.
68 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
De eo quod interest, n° 179.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 69
1
v. surra, n° 48.
2
Line IT, titre VIT, préambule.
70 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE. ET CONTRATS
1
MARTEAU, thèse, pp. 214 et s.; DEMOGUE, Oblig., t. IV, n° 462.
2
En ce sens : MAzEAun, Traité, IJ, n° 1675.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 73
tenu cl' exécuter sur tous ses biens, tant les obligations cléri-
vant de la loi que celles qui sont nées d'un contrat oude son
inexécution. Mais sur deux points importants la situation de
la victime diffère d 'après la nature de la responsabilité
engagée.
1 ° Les garanties personnelles ou réelles prévues par les
parties clans leur convention et destinées à assurer l 'exécu-
tion de celle-ci, peuvent être utilisées par le créancier pour
assurer le recouvrement des dommages et intérêts qui lui
sont dus à raison de l 'inexécution ou de l 'exécution défec-
tueuse du contrat.
Expressément formulée par de nombreux auteurs à
propos du cautionnement 1 , cette règle, qui repose sur une
interprétation raisonnable de l 'intention des contractants,
doit être étendue à toutes les autres sûretés affectées à la
2
garantie d 'un contrat •
1
PLANIOL, Traité élém., t. Il, n° 2327 ; Répert. de dr. belge, V° Cau-
tionnement, n° 20, et les références citées.
2
En ce sens : MAZEAUD, Traité, JI, n° 2467 ; MmGNIÉ, th/>se, p. 119 ;
Bm;N, thèse, n° 65.
74 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
et 1944 ; Gand, 16 nov. 1929, Jur. Comm. des Flandres, 1929, p. 327 ;
Bruxelles, 31 mai 1929, Rev. gén. ass. et resp., 1929, n° 477 ; 18 jan-
76 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
vier 1930, Rev. Dr. Pénal, 1930, p. 383. Voy. l'étude de M. J. REY, B. J.,
1926, 5] 4. - La jurisprudence française récente admet même l 'existence
d 'une solidarité véritable entre coauteurs d 'un quasi-délit : PLANIOL et
füPERT, t. VII, n° -1069, in fine. Il convient par contre de rappeler que
l 'article 251 de la loi maritime institue en matière d 'abordage un régime
particulier, moins favorable à la victime, pour Ie cas de faute commune.
1
Bruxelles, 19 janv. 1895, Pas., 1895, 2, 333 ; MAzEAUD, Traité, II,
n° 8 1638 et 1940 ; JossERANn, Cours de Dr. Civ., II, n° 481 ; BRUN, thèse,
n° 65 ; MEIGNIÉ, thèse, ·p. 119 ; LALou, op. cit., n° 37 ; SouRDAT, op. cit.,
t. I, n° 475 ; BONNET, Rev. crit., 1912, p. 427.
2
En ce sens : PLANIOL et R1PERT, t. VII, n° 1071 ; DEMOGUE, t. VI,
n° 307. - Pour la responsabilité « in solidum » de ! 'architecte et de
! 'entrepreneur : Rép. prat. de ri.r. beige, V0 Devis et Marchés, n° 322.
.RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 77
SEcnoN I. C:oMPihENCE
1
17 mars 1864, Pas., 1864, 1, 217.
• V. notamment Cass. Fr., 3 juin 1902, Pas., 1903, 4, 41 ; Req.,
27 déc. 1921, D., 1922, 1, 109. - Toutefois, par un arrêt du 6 avril 1927
(S., 1927, 1, 201, note H. Mazeaud), la Chambre civile a cassé une
décision qui avait admis la solidarilé entre mandataires en foute vis-
à-vis de leur mandant. Sur eet arrêt et sur la jurisprudence française
en général, v. PLA'!IOL et RIPERT, t. VIT, n° 1071 ; v. également DEMOGUE,
t. VI, n° 307.
78 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
n°8 519, 567 et 568). La compétence du juge de paix pour les dommages
momentanés causés par Ie gibier (loi du 25 mars 1876, art. 3, 8°)
existe même si l'action se meut entre propriétaire et fermier de chasse,
et se fonde sur une clause du bail de chasse (Répert. prat. de dr. belge,
eod. V0 , n° 331). L'interdiction, pour les tribunaux de commerce, de
connaître des contestations ayant pour objet la réparation d 'un dom-
mage corporel (art. 1 de la loi du 27 mars 1891) reçoit application sans
distinguer si l'action a pour cause une obligation contractuelle ou une
obligation délictuelle (Réperl. prat. de clr. belge, V0 cit., n° 640).
1
L'article 42 s'applique aussi bien aux obligations délictuelles ou
quasi-délictuelles qu'aux autres : Rép. de dr. belge, V° Compét. civ.,
n° 1522; DE PAEPE, I, p. 134; Comm. Conrtrai, 10 mai 1930, J. Comm.
Fl., 1930, p. 87.
2
Tl n 'y aurait d 'exception que pour les demandes accessoires de
dommnges et intérêts, jointes à une action en revendication, et qui
devraient être portées, avec cette dernière, <levant le juge de Ja situation
de l ïmmeuble (art. 46, parag. 2).
1
· llruxelles, 28 act. 1911, Pas., 1912, 2, 19; Comm. Garni, 22 fé-
vrier 1902, Pas., 1902, 3, 237.
4
Répert. prat. de clr. belge, V0 cit., n°• 1548 et 1549. La question
est toutefois controversée, et ] 'on admet parfois que l'obligation naît
au lieu ou !'acte illicite est commis : Bruxelle, 27 janvier, 1910, P. P.,
1910, 286.
80 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
d 'observations.
• La validité des clauses d'exonération de la responsabilité contrac-
tuelle, réserve faite du cas de dol et de faute lourde, n'est plus à présent
discutée : v. notre étude sur ces clauses, Rev. gén. ass. et resp., 703 :
MAZEAUD, Traité, Il, n°• 2519 et s.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 85
1
V. infra, n°• 241 à 247.
• Bruxelles, 14 nov. 1884, Pas., 85, 2, 42.
• Les articles 1145 et 1146 in fine prévoient eux-mêmes divers cas
dans lesquels la mise en demeure est inutile : lorsqu'il y a violation
rl 'une obligation de ne pas faire, lorsque l 'obligation de faire ou de
rlonner ne pouvait être accomplie que dans un certain temps que Ie
rlébiteur a laissé passer.
"' Sur l 'évolution de la rloctrine, à eet égard, v. MmGNrÉ, thèse,
pp. 69 et s. Il est généralement admis à présent que la mise en demeurc
n'est pas requise lorsque Ie créancier se prévaut d'une inexécution défi-
nitive de la convention ou d'un refus catégorique d'exécution, et non •,"--
rl'un simple retard : v. PLANIOL et RrPERT, t. VI, n° 489; MAzEAun, II,
n° 2276; Cass. 9 févr. 1922, Pas., 1922, l, 155; Bruxelles, 16 janv. 1920,
Pas., 1920, 2, 10; 29 nov. 1929, Pas., 1930, 2, 131 ; 5 avril 1930, Rei•.
gén. ass. et resp., n° 852 ; Comm. Anvers, 23 janv. 1871, J. A., 1871,
1, 91 ; 4 mai 1891, Id., 1893, 1, 206; 29 avril 1903, ld., 1903, p. 231 ,
Charleroi, 24 mars 1883, Pas., 1883, 3, 291 ; Comm. Bruxelles,
ier mars 1906, Jur. Comm. Bruxelles, 1906, p. 470 ; 21 mars 1924, Id.,
1924, p. 294. Contra : Bruxelles, 14 nov. 1884, Pas., ] 885, 2, 42.
86 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Tel est Ie cas pour l 'obligation de l 'Etat, en cas de réquisition
militaire, de payer la valeur de la chose réquisitionnée : Cass.,
11 mai 1923, Pas., 1923, 1, 303.
2
MAZEAUD, t. 11, n° 2296 ; PLANIOL et füPERT, t. VI, n° 489 et t. VII,
n° 828; CoLIN et CAPITANT, t. II, p. 17; MEIGNIÉ, thèse, pp. 75 et s.;
DEMOGllE, t. IV, n°• 465 à 468 ; AuRRY et RAu, t. VI, parag. 445, p. 352
et note 9 undecies ; BAuDRY LACANTJNERIE, t. IV, n° 2878 ; LAL<W, op. cit.,
n° 30; Pand. B., V0 Resp. Civ., n° 1234.
3
Req., 14 févr. 1868, D., 1868, 1, 271 ; Civ., 2 mars 1875, S., 1875,
1, 292; Req., 10 avril 1922, S., 1924, 1, 153, note Esmein. En Belgiquc:
Comm. Anvers, 11 mars 1895, J. A., 1895, 460 ; 9 mai 1895, Id., p. 299 ;
25 avril 1896, Id., 1896, 1, 347 ; 23 mars 1899, Pand. Pér., 1901, n° 1160 ;
Arlon, 19 mars 1902, P. P., 1905, n° 1380.
• MEIGNIÉ, thèse, p. 76.
5
MAZEAUD, Tl, n°' 2297 et 2323.
88 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
' PouLLET, op. cit., n° 299 et les références citées. Certaines décisions
ont expressément reconnu que c'est la lex loci contractus qui régit les
dommages et intérêts contractuels : Comm. Bruxelles, 10 juin 1924,
J. C. B., 1924, p. 209 ; Anvers, 14 mai 1926, J. A., 1926, p. 132.
2
Bruxelles, 29 juin 1907, B. J., 1908, col. 277.
• PouLLET, op. cit., n°• 317 et suiv.; Liége, 8 janv. 1931, Pas., 1931,
2, 90. En France : PLANIOL et R1PERT, t. VI, n° 557, et les références citées ;
contra : MAzEAUD, II, n° 2241.
CONCLUSIONS
ÉTUDE DE L 'INTERVENTION
DE LA RESPONSABILITÉ DÉLICTUELLE
ENTRECONTRACTANTS
1
LABBÉ, note au S., 1886, 2, 97 : "Nous croyons fermement que
des contractants n 'encourent l 'un en vers l 'autre que la responsabilité
des fautes qui découlent de leur contrat, que les articles 1382 et sui-
vants se trouvent écartés de leurs rapports mutuels. n
2
Personne n'a jamais soutenu, évidemment, que l'action délic-
tuelle devrait être refusée au vendeur qui, se promenant dans la rue.
a été blessé par l 'automobile de son acheteur : comp. MAzEAUD, op. cit.,
I, n° 175; CHrno:-ir, Colpa extracontr., n° 18.
• C'est notamment la doctrine constamment adoptée par le Tri-
94 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
bun al de commerce d 'An vers : 30 oct. 1897, J. A., 1898, 297 ; 22 octo-
bre 1898, J. A., 1899, 142; 21 mai 1898, J. A., 1898, I, 326; 30 sept. 1912,
P. Pér., 1913, 500. V. dans Ie même sens : Louvain, 22 mai 1886, B. .T.,
1886, 1083; Bruxelles, 12 oct. 1887, Pas., 1888, 2, 419; Liége, 16 mars 1910,
Pas., 1911, 2, 44; Liége, 8 janv. 1913, P. P., 1913, 1203; Comm. Bruxelles,
21 fév. 1922 . .Jur. comm. Brux., 1922, 200 ; Civ. Brux., 27 nov. 1929,
Rombaut c. S. N. des Ch. de Fer Vicinaux (inédit); 10 juill. 1931, Pas.,
1932, 3, 51, Civ. Anvers, ier mars 1929, B. Ass., 1929, p. 438 ; J. P.
Liége, 3 janv. 1927, J. J. P., 1927, 191. - Contra: Liége, 13 déc. 1868,
Pas., 1869, 2, 121 ; 27 fév. 1893, Pas., 1893, 2, 351; Gand, 7 nov. 1912,
Pas., 1912, 2, 321 ; 18 juin 1913, P. P., 1914, n° 919.
A I 'époque ou Ia théorie de « I 'obligation contractuelle de sécurité "
du patron envers ses ouvriers remportait quelque succès dans Ia juris-
prudence belge, les industriels se sont efforcés de démontrer, pour
l'écarter, que seule une responsabilité délictuelle impliquant Ia preuve
d 'une faute pourrait être retenue à leur charge. Pour réfuter cctte
argumentation les tribunaux ont à cette occasion invoqué Ie prétendu
principe suivant lequel " dès que Ia faute peut se rattacher à I 'exécu-
tion d 'un contrat, il ne saurait y avoir faule aquilienne >> ; voyez par
exemple, Civ. Brux., 25 avril 1885, Pas., 1885, 3, 175; Termonde,
2 déc. 1886, Pas., 1887, 3, 160.
En France, voyez par exemple, Paris, 18 mars 1924, D., 1924, 2, 125 et
Ia note ; Poitiers, 14 janv. 1925, S., 1925, 2, 25, n. Hugueney ; Colmar,
29 avril 1930, Rev. Als. Lor., 1930, 377 : les articles 1382 et suivants se
trouvent écartés " partout oi'I il existe un lien conventionnel entre les
deux personnes demanderesse et défenderesse en indemnité "·
1
CmRoNr, note dans la Giur. It., 1917, I, pp. 1011 et s.
2
V. JossERAND, note au D., 1927, I, 105 : " Le système de respon-
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 95
sabilité aménagé dans les articles 1382 et suivants a été institué à titre
subsidiaire et en prévision rle ! 'absence d 'arrangements pris par les
intéressés. " Pour GmLLERY (Des sociélés comm. en Belgique, t. II,
n° 679), l'article 1382 est « fait uniquement pour régler la répnration
du dommage entre personnes dont les devoirs réciproqucs ne sont réglés
par aucun contrat "·
1
Certains auteurs se contentent de motifs purement verbaux que
nous ne croyons pas nécessaire de réfuter spécialement. C'est ainsi que
PROUDHO:'i (Usu/ruit, t. Hl, n°' 1514 et s.), rcjcttc l 'intervention <Ie
l'article 1382 entre contracta11ls, pour Ie motif que rette disposition
traite des déiits et des qunsi-rlélits, qui sont rlcs faits illicites en eux-
mêmes, ce qui n'est pas Ie cas pour les " fautes simpies "· Cette pré-
tendue gradation entre " fautes sim pies " et déli ts et quasi-délits paraît
reposer sur Ie postulat implicite que l'article 1382 sanctionne des faits
définis avec précision par la loi, ce qui est évidemment une erreur
absolue.
D'autre part, beaucoup d'auteurs déàuisent l'intention du législa-
teur d 'écarter la responsabilité délictnelle entre contractants de la pré-
tendue différence de « degré" entre les deux fautcs : ils semblent
admettre qu'entre contractants seules les fautes « légères n engagent la
responsnbilité ; les fautes rlélictucllcs, qui peuvent i'tre « très légères ",
ne peuYcnt clone se concevoir entre contractants : voycz notamment
BmJTAun, op. cit., n° 132. Nous avons réfuté antérieurement les confu-
sions qu 'implique un raisonnement de ce genre. Voyez supra, n° 19.
2
Voyez infra, n° 106.
CHAPITRE PREMIER
1
Labbé lui-même. cependant hostile 11 nolre thèse, a reronnu la
faiblesse de eet argument de texte : voyez sa note au S., 1886, 2, 97.
2
Cette filiation a rl 'ailleurs été reconnue par la Cour de Cassation
beige : voyez 25 mars 1889, B. J., 1889, 934; 13 féu. 1930, Rev. gén.
QSS. et resp., 1930, 590.
a GLASSO:'i, Histoire du droit et des inslilutions de la France, t. VIT,
pp. 688 et s.
• BnrssAuo, Ilistoire du droil français, pp. 397 et s.: 502 et s.
98 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
' Voyez au sujet de eette évolution, BmsRAuo, op. cit., pp. 398 ets.
2
GLASSON, op. cit., p. 690.
3
Pour Ie lort causé à autrui, les anciennes coutumes d'Anjou et
du Maine consacrent la théorie de la lex Aquilia. Voye1. GLASSO'I, loc. cit.
• Voyez, par exemple, Ie Répertoire de jurisprudence de Guyot,
Paris, 1784, t. VI, V0 Dommage; BovnrnN, Le droit commun de la
France, 1724, t. Il, p. 494 (]'auteur qualifie Ia lex Aquilia " disposition
de rlroit commun ").
• Loix civ., liv. II, titre VUT, sect. lV, parag. l.
6
Le Code civil a abandonné la dislinction entre diverses espèces de
rlélits privés, que faisaient les Institutes ; au xvm 0 siècle, PnÉvoT DB LA
ÎA'l"iÈS (Les principes de la Jurisprudence française, 1777-1780, t. II,
p. 354), rlistinguait encore Jes actions en rlommages et intérêt.s, les
actions en restitution de choses volées et les actions en réparations
rl 'injures. L'évolution vers 1'unification avait cepenrlan I rléjà commencé
en rlroit romain (voyez infra, n° 77).
' Y. infra : section II.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 99
tion des auteurs du Code. Elle s 'était posée som ent en droit
romain, mais elle ne paraît guère avoir été envisagée par la
pratique de !'ancien droit. C 'est au XIX" siècle qu 'elle est
devenue d \me actualité parfois brûlante.
Le silence du législateur de 1804 sur ce point particulier
nous permet du moins d 'affirmer que la responsabilité de
l'article 1382 est demenrée ce qu'était la responsabilité aqui-
lienne à Rome, c'est-à-dire, ainsi que nous allons le démon-
trer dans un chapitre spécial 1, une responsabilité qui, par sa
nature, est susceptible de s 'appliquer en toute circonstance,
aussi bien aux individus engagés dans les liens d'un con-
trat qu 'aux au tres. Les limitations que la présence de pareil
lien contractuel pourra apporter à l 'application de la respon-
sahilité de l'article 1382 seront, en droit français comme
en droit romain, purement occasionnelles.
eo, qui acceperit, facta sit, non solum istae sunl actiones, de quibus
loquimur, verum eliam legis Aquiliae », Dig., 13, 6, 18, 1. Voyez <fans ]P,
même sens, pour Ie cas d'un esclave donné en gage : Dig 9, 2, 18.
PAuL admet également que si celui qui a emprunté des vêtements les
rléchire, Ie prêteur dispose contre lui à la fois rle ! 'actio commodati et
de ! 'actio legis A quiliae ; il ajoute : << utraeque cnim actiones rei per-
secutionem continent », Dig., 44, 7, 34, 2.
•"Si damnum in re communi socius dedit, Aquilia teneri l'Um, et
Celsus, et Julianus, et Pomponius scrib1mt », dit ULPIEN (Dig., 17, 2,
47. 1), et PAUL ajoute : « sed nihilominus et pro .~ocio tenetur » (Dig.,
17, 2, 48). Voyez, par exemple, Ie cas d 'un esclave appartenant à plusieurs
associés et blessé par l'un rl'eux: D., 9, 2, 19.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 101
1
Di_q., II, 14, 7, 7.
2
Dig. U, 14, 7, 14 ; comp. LABB~, Ann. dr. comm. 1886-87, pp.
JR/5 et ~-
104 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
GonNIL, Dr. romain, pp. 260 et s.
2
La « levissima culpa " dont il est question se confond avec la
faute que n'aurait pas commise un bon père de famille : voy. supra,
n° 21.
3
IX, 2, 5, 3, et IX, 2, 6. Ulpien examine l'espèce suivante : " Sutor ...
puero discenti, ingenuo, filiofamilias, parum bene facienti quad de-
106 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
SrRYCK, cilé par Gr,ücK, loc. cil. ; HAssE, Die C11lpa des Rümi-
schen Rechts, Kiel, 1815, § 36, note 6: cc Freilich kann zwar wohl
ein ausdrücklicher pactum co,wenfum so gut auf die obligatio ex
deliclo mit welcher es die lex A quilia zu thun hal, als auf die obli-
gatio ex contractu Einfluss hanen, und die praestatio der culpa ZJ-
gleich bei iedem andern, ohne dass daraus gefolgert werden könnte,
die beiden obligationes hätten rrnch ohne dieses mediirm beständigen
Einfluss auf einander. ,,
2
Welchen Einflus,ç hal das zwischen dern Beschêi<liqten und dem
Beschädiger vorhanclene Obligalionsverhiiltniss a11f clie Zulässigkeit
der Klage aus der L. A quilia, dans le Maga:in für Reclitswissenschafl
11nil GeselzgPbung, de GR0D1A:-. et V,,:-. LöHR, p. li3G.
108 RESPONSABILITÉ AQüILIENNE ET CONTRATS
§ 3. Conclusio11s
op. cit., p. 86: "Die Besfimrrrnngen ilber Priistatio der culpa können sich
nafilr1ich nur anf oie besonderen Ohliegenheiten, beziehen, welche mis
der Obligation entspringen, nicht aber auch auf solche wclclie man
so zu sagen als Mensch dem Mensch schuldig ist. - Voyez cepenoant
VAN WETTER, op. cit., TV, p. 375 - VA'(GEROW, Lehrb11ch der Panrfokten.
1869, Hl, § 689, pp. 590 et s., est d 'avis que la conYenl ion n 'cxclul
l'application oe la lex Aquilia que pour les aclcs qu'elle a11torise (h
manipulation oe la chose <1 'an trui, par excmple) pa ree que ces act es
cessent dès lors o 'être culpeux ; par contre, la simple circonstance
qu 'unP faute ne présentc pas la gravité suffis<1nte pour justifiPr 111w
action contractuelle n'exclut jamais I'aciio legis Aq11iliae, sninmt
VA'lr.Enow, car cette circonstance n 'enlève pas i't l ·actr son raracti•re
c11lpeux : il oemeure nn acte contraire au rlroit. Cette solulion par.dl
choquante, car elle autorise les créanciers à mfron naître Ie contrat et n
ren<lre responsable Ie oéhiteur pour des acles donl, suiYanl ln conven-
tion, il ne <levait pas répondre. Elle est an surplus, peu logirp1e : VAM,E-
R0W ne conteste pas en effet, la possihilité dr o(,rogat:ons expresses il la
le.'.C Aq11ilia; pourquoi pareille <lérogation ne pourrait-Plle être lacite
dès ! 'instant 011 les circonstances la rendent certaine? V. supra, p. 105.
' Dig., De reg. jur., 1, 58: cc Rona fides non pafit11r 11/ bis idem
e.'.Cigatur "·
2
La <lisparilio11, à raison oe rertaines rirconstances oe fait, rln
carartère i11,iuste oe l 'acte dommageable n 'a rien <1 'exrrptionnel : Y0YPZ
des exemples ril(,s par 1\ImrnrnEx, op. cif., pp. 150 et sniv. (ororc rle
l 'aulorité, légi time rléfonsP, état rlr nrcessi 11", consen temrnt oe In vir-
time).
110 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Dans tout l'aperçu historique qui va suiue, nous nous sommes
inspiré du Cours de Droit romain des obligations donné par M. le pro-
f0sse11r r~llinet à la Facullé ,1- T)r" :+ de Par;-
1'12 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
C'est ce que fait ohserver AccARIAS, op. cit., Tl, n° 492
2
V. PLANIOJ. et RIPERT, t. VT, n° 684.
3
Cette survivance n'a rien de surprenant, car l'idée ile répression est
1iée intimement au caractère subjectif que conserve encore actuellemcnt
1a responsabilité : l 'idée ile « faute n évoque spontanément celle ile
« répression n.
114 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
' Voyez en ce sens note Pacchioni sous Cass., Rome, 27 sept. 1904,
niv. Dir. Comm. 1905, 2e p., p. 258. Pacchioni invoque il l'appui de
son opinion l 'autorité de von Thur.
2
CoRNJr., op. cit., p. 357.
·' Voyez sur ce point AccARIAs, TT, n° 856.
116 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS •
B. Théorie de Labbé.
89. Labbé s'est aussi efforcé d'expliquer l'intenen-
3
pro socio actio, quoniam pro socio et nominum rationem habet, et adju-
dicationem non admittit ; sed si postea pro socio agatur, hoc minus ex
ea actione consequitur, quam ex prima actione consec11tus est. »
Même sofütion lorsque Ie demandeur intente l 'action pro ~och,
après avoir intenté la condictio furtiva, Dig., 17, 2, 47, pr. : Sed si ex
causa furtiva condixero, cessabit pro socio actio, nisi si pluris mea
intersit. Voyez AccARIAS, loc. cit.
• Dig. 44, 7, 34, 2. et 13, 6, 7, 1. : concours avec }'actio commodafi ;;
47, 1, 2, 3 : concours avec la condictio furtiva ; AccARIAS, loc. cit.
• Ann. de dr. coinm. 1886-1887, p. 252.
• Voyez également en ce sens Ro111''II, thèse, p. 29
RESPO~SA.J3ILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 117
DE LA RESPOl\'SABILITé DÉLICTUELLE
Dans tous les cas ou la loi parle d'une faute, sans autre-
ment la déterminer, c 'est aux articles 1382 et 1383 qu 'il faut
se référer pour connaître en quoi elle consiste 1 • D'autre
part, l'étendue des dommages intérêts auxquels donne lieu
la violation d 'une ohligation, se détermine suivant les règles
de la responsahilité délictuelle, dans tous les cas ou la loi n 'a
point établi de base particulière pour leur évaluation.
Rappelons à eet égard que si le Code Ci,il rernnnaît
1 'existence de quatre espèces d 'obligations ( délictuellcs,
légales, quasi-contractudles rt contractuelles) , par contre
il n'organise la responsabilité qui sanctionne leur inexécu-
tion qu'à deux reprises: à propos de la première et de la der-
2
nière catégorie 11 fallait clone étendre l 'un de ces deux
•
1
Comp. SALF.ILLES, nrv. trim. 1907, p. 740: voyez Bruxelles. 5 mars
1930. J. A ., 1930, 128, à propos rlc l 'nrt. 251 rle la loi maritime (faute en
matière rl'abordage).
2
MAZPArn, op. cil., 1, n° 103.
3
Voir les références citécs par MuEAFn, loc. cit. ; LAURE'-T, t. XVI,
n° 232.
' Voyez cepentlant Bruxelles 22 février 1921, P. P., 1921, n° 407.
La Cour applique Ja règle rle l 'article 1153 sur les intérêts jurliciaires
dans le cas d'un paiement indi'1 reçn rle bonne foi : ces intérêts ne
courent donc qu'à dater de la rlemanrle.
5
MAzEAun, loc. cit. ; GALOPIN, Conrs de pr. notnrial, p. 819, texte,
el note I, BoNNECASE, Supplément au Traifé de Raurlry-Lacanfinerie, IT,
n°• 511 et s. ; Dm,rnGUE, t. IlI, n° 3 (à propos des riuasi-contrats. Dans
un autre passage, !'auteur paraît se rallier à la thèse opposée : t. III,
n° 38). Comp. BAUDRY-LACANTJ"(ERJE (I, n°• 358 et s.) : ces auteurs
n'admeltent que l'extension des principes contractuels relatifs à l'appré-
120 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Parfois aussi les principes de la responsabilité délictuelle servent
à interpréter une règle légale : ainsi, l'article 1178 du Code Civil édicte
que la condition est réputée accomplie lorsque c'est Ie débiteur qui en
a empêché l'accomplissement. Mais cette disposition ne s'applique que
pour autant que Ie débiteur ait commis une faute au sens de l 'article
1382 : v. BAUDRY LACANTI'.'<ERIE, t. XIII, n° 803, qui citent d 'autres exem-
ples.
2
Manuel pratique des sociétés anonymes, n° 122.
122 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
' Comm. Bruxelles, 18 janv. 1909, B. J. 1909, col. 4-91. Voyez éga-
lement Comm. Bruxelles, 8 fév. 1906; P. P. 1906, 211.
2
10 janv. 1929, Pas. 1929, 1, 57.
3
Cass. 27 oct. 1927, Pas., 1927, 1, 316
• G. füPF:RT, Chron. au D. hebrl. 1927, p. 55 ; PLA\"JOL et füPFRT,
t Il, La Famill.e, n° 643 ; PrÉRARD, Divorce et Séparation rle Corps, t. JT,
n° 633.
6
Cass. fr., 21 juin 1927, D. H. 1927, 3f}8 ; Civ. Liège, 9 avril ]930.
Pag_ 1930, 3, 54 et les décisions rapportées par les auteurs précités.
RESPONSABILJTÉ AQUILIE:\NE ET CONTRATS 123
1 Ainsi que Ie font obsener 11:\1. PLA:\mL et RiPERT (lor. cit.), il n 'est
pas qnestion <1 'accorder des rlommages-intérêts pour élevcr le chiffre de
la pension tel que Je rlétermine l 'article 301, car le préjudice spécial qui
consisle dans la rlisparition du <lroi t de secours ne peut recevoir d 'autre
réparat.ion qnP celle que pn\voit l'arlicle 301. En d'antres termes, la res-
ponsahilité rlél'ctuelle fln droit comrnun pt>11l rumpléler la loi. mais non
point senir i, en tour11er lPs dispositions.
2 Civ. Tournai, 2 rléc. 1908. P. P. 1904. 11° 1268 : la Conr de Cassa-
1
Certains auteurs la jugent d'ailleurs suffisante : DEMOGUE, t. lV,
n° 686; CAMPJON, thèsc, n°8 413, 432; JossERA'\D, De !'esprit des droits,
n°8 324 s. D'autres, il est uai, soulignent plus volontiers que « l'abus
des droits vient renforcer les articles 1382 et suivants en permettant
d 'atteindre des agissements qui leur échap11ent n Bo">NECASE, Sup-
plém., t. m, p. 467.
2
PLA',JOr, et RIPERT, t. VI, n° 578.
3
Campion, qui donne à la théorie <le l'abus des droits une exten-
sion encore plus grande, persiste à lui tronver un appui en droit
positif dans l'article 1382: op. cit., n° 433.
• Sur la responsabilité envers les tiers de ceux qui ont créé une
situation apparente contraire à la réalité, voyez DEMOGUE, UI, n° 238.
5
Voyez .JossERAND, Cours de droit ci1•il, t. IT, n° 1418.
• Cou'\ et CAPITA'<'T, t. I, p. 973.
126 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
3
dcnce •
1
Comm. Bruxelles, 5 nov. 1930, J. c. B. 1930, p. 405.
2
Comm Anvers, 11 juillet 1910, J. 4. 1910, 1, 337; J. P. Roche-
fort, 26 amît 1916, J. J. P. 1917, p. 220; Tournai, 27 mars 1924, Pas.
1924, 3, 148. La Cour <le Cassation <le France a nettement affirmé le
principe : 4 fév. 1907, Pas. 1907, 4, 153, et 30 janv. 1912, Pas. 1914,
4, 78. C.omn. Bruxelles 18 avril 1917, Pas. 1919, 2, 10, et Huy 20 fév.
]!)l :i, Pas. 1913. 3, 132.
3
Cass. ::9 aHil 1920, Pns. 1920, 1, 127.
128 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
J. - Contrats manqués
99. Le contrat n'existe qu'à la suite du concours con-
scient des consentements des parties. Aussi longtemps que
0
1 PLAliIOL et RrPERT, op. cit., t. VI, !l 131.
2 Bnr"', n° 132; MAZEAUD, n° 5 117 et 118; DFMOGUE, t. I, n° 35; Mnn,11~,
op. cit., pp. 123 s. ; AmmY et RAu, lV, p. 483; DEl\lOLmIBE, 2+, n° 71 ;
PoTH11m, Oblig., n° ]9; Cnmo:-.1, Colpa extrac" n° 426 (voyez repenrlant
Col pa contr., pp. 12 à 19).
3 Liège, 11 janvier 1902, Rec. gén. 1902, 111 : Civ. Brux., 5 ja11v. 1929,
P. P. ]929, n° 56 ; 20 oct. 1929, Rei•. qén. ass. resp. 1929, n° 511 ; Comm.
Bruxelles, 28 fév. 1923, J. c. R., 1923, p. 222: Rennes, 8 juillet 1929,
D. ll. 1929. p. 548.
130 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
La théorie de von Jhering a été adoptée par certains auteurs: RA TTDRY
LACA!\TJXERIE, Oblig., t. I, n°' 68 et 362; PLANIOL, Traité élém., t. Il, n° 983;
LAFmf.:, notes au S. 1882, 2, 249, S. 1886, I, I,; SALEILLES, Oblig., pp. 176-
177.Von Jhering dispensait même Ie demandeur en dommages-intérêts
de prouver Ie caracti•re fautif du retrait de l 'offre ; mais Pr,ANIOL et
RIPERT (t. VI, n° 131) tout en admettimt Ie caractère contractuel de la
responsahilité, soulignent que ce caractère n'entraîne pas nécessairement
une responsahilité pour simple fait et de plein droit.
Certains auteurs rattachent la responsahilité de l 'offrant à un enga-
gement unilatéral qui aecompagnerait nécessairement toute offre de con-
tracter. Non moins factice que la théorie de von Jheriné'., cette théorie se
heurte en outrc à des ohjections fort graves : voyez MAzEAUD, I, n° 119 ;
PLANIOL et RrPimT, loc. cit.
On distingue parfois l'offre proprement nite des simples proposi-
tions : la première seule présenternit par elle-même un caractèrc obli-
gatoire (PLANror, et füPERT, t. VT, 11° l 33î. La théorie ne la rcsponsabilité
délictuelle se passe aisément ne ces distinctions : voyez à eet égard la
théorie de M. Fagella, qui repose en droit positif sur l 'article 1382 ( ,ma-
lysée par SALEILLES, Rev. trim. 1907, p. 697).
2
Le " contrat tacite " de von Jhering est une fiction que rien ne
justifie: il arrive fréquemment que deux individus agissent au su l'un
de l 'autrc et pourraient se grner mutuellcment : va-t-on supposer pour
cela qu'ils conrluent tacitemcnt une convention an sujet de la prudence
donl ils rlevront tous deux faire preuve ~ (Voyez SALEILLEs, Rev. trim ..
1907. p. 697.) Contra: PLANIOL et füPERT, t. VI, n° 131.
• DEMOGUE, 1, n° 35.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 131
l'incapable n'aurait jamais été tenu par le contrat s'il avait été conclu.
Mais cette circonstance aura sculement en fait une double conséquence :
d'une part, le demandeur en dommages-intérêts pourra, le cas échéant,
se voir opposer la faute personnelle qu'il a commise en engageant des
pourparlers avec un incapable ; rl 'autre part, Ie fait que la convention
qu 'il croyait pouvoir conclure eC1 t été annulable devra être pris en con-
sidération dans l'évaluation des dommages-intérêts (v. en ce sens
MAzEAUn, op. eit., I, n° 121î. - C'est donc hien à tort que MM. PJ.A:"'i'OL
et RrPERT ( op. cit., n° 131) adoptent la thèse rle la responsabilité contrac-
tuelle dans Ie seul hut de faire échapper à tout recours l'incapable.
2
Rennes, 8 juillet 1929, D. IT. 1929, p. 548.
' Rennes, 8 juillet 1929, précité. Cf. A. Rnu"-, op. ei/., n° 137.
4 MAZEAUD, op. ei/. I, n° 120; PLA'-IOL et füPERT, VI, n° 132, qui ne
0
' DEMOGUE, I, pp. 400 et s. ; Bnr'\, op. ril., Jl 139, p. 157.
;J B1wx, loc. cit. ; Cm.,, et CAPTTA,T, t. ll. p. 282.
3 A. RnuN, op. cit., p. 156.
·1 Pour la violence : DEMOGl'E, I, n°·' 325 cl 327 ; pour Je <lol : Tn.,
n° 377.
3 Yoyez par exemple Comm. (;and, 28 ocl. 1908, Pas., 1910. 3. 212:
Trib. Milan, 14 février ]910, Ri11. dir. civ. 1910, 83G, n. Asroli.
134 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
4
Note Asroli, Riv. dir. civ. 1910, 836; comp. A. BnuN, op. cit., p. 161.
Si von TherinQ" cherchait une base contrnctuel!e à la responsilbilité,
c'était pour justifier la solution qu'arlmettait Ic rlroit romain : v. PLANJOL
et füPRRT, VI, n° 324.
5
DRMOGUE, I, n° 245; MAZEAHD, op. cit., I, n° 130 ; MBIG'-IÉ, op. cif.,
p. 148; A. RRFl\, n° 143; AuRRY et RAu IV, p. 497; DPMOLOMHE, t. 24.
n° 151
6
; RnF:-.orn, p. 608 in fine; fü:nQuÉ, Rev. trim., 1914, p. 258.
Voyez par exemple Anvcrs J 3 jan v. 1896, R . .T. 1898, p. 111.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 135
§ 4. C onclusions
1
A. BRU'i, n° 150.
2 MEJGNIÉ, p. 156.
136 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
§ 1. Bul de la comparazson
'Inem.
' V. Lit·ge 20 nov. 1929, Jur. Liège 1930, I.
·' Voyez les références <lans Dr-:~rnmm, ITT, n° 145.
" Article 1778, § 1, mo<lifié par la loi du 7 mars 1929. Désorma1s ces
indcmnités sont une conséquence du hail : la loi, par interpréfation <le
la rnlonté des parties, en a fait l 'ohjcl <l 'ohligations contractuclles.
7
La Cour de Cassation, dans un arrêt rfrcnt (17 juillet 1925, Pas.
l925, l, 364) mais peu motivé, <lfride que Ia negotiorum gestio comme
!'in rem versio, " pn'supposen I l 'a hsence d 'une convention préalable
entre les parties ». Sans aucun <l01Jte cette affirmation, prise en son sens
littéral, est trop ahsolue : elle présen Ic sous la forme <l 'une règle générale
re qui n'est en réalité qu'trn ras particulier; l'existenre d'une convention
peut, nous l'avons vu, exclure la possibilité de relations quasi contrac-
RESPO~SABILITÉ AQVILIENNE ET CONTRATS 111
§ 3. Conclusion.
1
LABBÉ, Sirey 1885, 4, 25 ; J ossERAND, Transports, n° 628, et surtout :
Cours de droit civ., II, n° 482 : « La responsabilité contractuelle chasse
de plein droit la responsabilité délictuelle. " Bouvier Bangillon, note sous
Cass. fr., 20 janv. 1902, Pand. franc. 1903, 1, 5: « La responsabilité
délictuelle est écartée, entre persónnes tenues en vertu d'un contrat, par
une clause implicite d'irresponsabililé : les parties sont censées, par Ie
fait qu'elles ont contracté, avoir renoncé iJ la théoric du droit commun
de la responsabilité délictuelle " ; Huc, t. VIII, n° 424 : « L'existence
d 'un contrat entre ! 'auteur et la victime d 'un dommage exclut l 'applica-
tion de l'article 1382 " ; DE HARVEN, Des conventions tendanl à libérer
de la responsabilité (Rev. de dr. beige, 1928, p. 238) : " Par Ie fait même
du contrat, la responsabilité délictuelle se trouve éliminée. ,, Comp.
Perrond, note S. 1913, 2, 209.
2
En ce sens, n. F. G1~NY, S., 1928, 1, 355, § 2, II ; RoBI,, thÈ'se, p. 29 :
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 143
.,
varies .
.
suprême, en a reconnu l'existence dans les contrats les plus
1
Note au S., 1928, 1, 355, § ll.
148 RESPONSABILITÉ AQUILIEl'fNE ET CONTRATS
1
V. TossERA'iD, note au D. P., 1927, 1, 105: les partiPs rr suhsti-
tuent à un statut confectionné, au statut passe-partout nes ~rticles 1282
et suivants. un statut fait sur mesure et à leur convenanrC' ,,.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 149
1
Op. cit., n° 356.
2
Voy. s11pra, n° 8 76 et s.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 155
solution ait été Ia même en droit romain : voyez sur ce point DESCHAMPS,
th0se, pp. 216 et suiY.
2
A. BRuN, n° 104. L'auteur se rallie personnellement à ce principe .
comp. op. cit., p. 378, § JU, in fine et n° 350.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 159
1
D., 1907, 2, 97. " L'on ne peut », rlit-il, " faire jouer en même
lemps, à raison rl'un même fait, pour les mêmes personnes, les rleux
responsabilités ».
2
Conclusions précédant Cass. 5 oei. 1893, Pas., 1893, 1, 321.
3
Il s 'agissait dans l 'espèce d 'un accident ayant entrainé des lésions
c·orporelles ; la responsabilité pénale était engagée. Mais ! 'exposé du
Procureur Général a une portée beaucoup plus vaste : il est tout entier
RESPONSABILlTÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 163
fondé sur " l'abîme qui sépare l 'action ex delicto aut quasi delicto et
l 'aclion ex contractu "·
1
Ces idées ont également été exposées par M. Le Jeune, ministre
rle la Justice, au cours de la discussion à la Chambre de la loi du
2/5 août 1891 (Comment législ., n° 191). Elles ont été formellement
rejetées par le législateur, car il a été proclamé ensuite au cours des
rlébats que l'article 4 de la loi reconnaît l'existence d'une action con-
tractuelle dans Je chef du voyageur Yictime rl'un accident (Ib., n•0 252
et 254).
2
Voyez à eet égard supra, n°' 9 à ll.
164 RESPONSABILITÉ AQCILIENNE ET CONTRATS
1
GARscr,-.1<.,, loc. cit. Cet auteur avait cependant antérieurement
déclaré ( op. cit., n° 353) qu 'il ne peut y avoir qu 'une seule action
ponr un même droit, sans d 'ailleurs justifier celte opinion.
2
GARSONNRT, loc. cit. ; Rép. prat. Dalloz, loc. cit.
T. VII, Oblig11tions, n° 1219. La Cour de Cassation de France a
3
l J9. Dans les cxemples que nous a vons cités, les deux
actions prennent leur source, il est ,rai, dans des faits par-
tiellement distincts : les deux actions du tiers qui paie à Ia
Ja décharge du débiteur proviemwnt l 'une du fait mêrne du
payement, I 'autre du fait du payement et de la suhrogation.
De même, I 'action de in rem verso prend sa source dans Ie
fait de I 'enrichissement injuste, alors que les autres actions
dont disposerait la même personne proviennent soit de I 'in-
exécution d 'un contrat, soit d 'un fait constituant un quasi-
délit.
Mais dans d'autres cas, les actions dont dispose l 'inté>-
r0ssé prennent véritablement leur source dans Ie même fait
matériel et !'analogie avec l'hypothèse d'une double action
en responsahilité est encore plus frappante.
Le prêteur ou Ie déposant d 'une chose mobilière dis-
pose de deux actions oontre son débiteur, Iorsque celui-ci
refuse de la lui restituer : l 'action née du contrat, purement
1
Voyez PLANIOL, Traité élém., t. IT, n° 507, qui en expose les rai-
sons.
l PLANIOL et RrPERT, t. VII, n°• 1219 et 1235.
3
Cou:-i et CAPITANT, 4• éd., t. II, p. 417. Voyez ci-dessus, n° l04.
RESPONSABILITÉ AQUILIE'.\'NE ET CONTRATS 167
1
Voyez cepenrlant AuBRY et RAu, II, § 183, 'texte et note 26.
2
PLANIOL et füPERT, t. UI, Les Biens, n° 378 ; Cou;,i et CAPITANT,
t. T, p. 923.
CHAPlTH~ IV
1
B. J., 1889, col. 934.
2
Dans l'espèce soumise à la Cour Suprême, les ayants cause d'un
ouvrier victime d 'un accident de travail présen tai ent Ie système juri-
dique suivant : selon eux Ie contrat de louage de services, en vertu
d'une clause tacite, obligeait Ie patron à tenir l 'ouvrier indemne de
RESPO~SABILITÉ AQUILIEN~E ET CONTHATS 169
1
Cass. 3 <léc. 1903, Pns., 1904, I, 71. Celle clisposition se borne il
porter au <louhle les <lommages-intérêts <lus par celui qui a néglig<;
rle <létruire les lap ins sur les terres qu 'il posst•<le ou qu 'il a loures p,11"
bail <le chasse.
2
17 octohre 1907, Pas., 1907, I, 371 ; 2 mars 1922, précité.
" 21 février 1907, Pas., 1907, T, 135; voyez supra, 11°• 9 11 ll
4
4 février 18ï0, Pas., 1870, I, 199.
" 7 mai 1874, Pns., 1874, I, 148.
• 26 octobre 187ï, H. J.. 1878, ml. :371.
172 RESPONSABILITÉ AQLJLJENNE ET Cüi\TR\TS
1
teur • Pareilles clauses suppriment clone aussi bien la res-
ponsabilité déJictueJle que la responsabilité contractuelle.
La Cour reconnut encore ( a ton trario et cl 'une façon
2
purement incidente) dans un arrêt du 8 octobre 1903 que ,
' 19 ani! 1877. Pas., 1877, J, 2RG; 18 oct. 1877, Pas., 1877, I. ::!99 ;
27 déc. 1877, Pas., l 878, I, 35 : rrs premiers arr/\ts concern ent de~
cla11Ses limitant la responsabililé à u11r somme déterminée.
2
Pas., 1904, J. 2G.
" Comp. aussi 17 oei. 1907, précitc\.
4
f'11s., 1902, J, 350; SirrY, 1906, 4, 2,j, n. Wahl.
RESPONSABlLIT(; AQLILIEi\NE ET CONTRATS 173
11 'arnit
plus eu }'occasion d 'examiner clepuis lors. Elle con-
sidère donc comme parfaitement correcte une opinion que
maints auteurs français repoussent avec énergie 1 •
127. La jurisprudence de la Cour de Cassation helge
apporte ainsi une rnufirmation complète aux conclusions
thforiques auxquelles nous avions abouti précédemment : la
n·sponsabilité clélictuelle s'applique en principe entre con-
trartants, sans que ceux-ci aient à exprimer une volonté
qudconque tl eet effet, et elle peut même exister concurrem-
2
ment a ,ec la responsabilité contractuelle •
qu'il esl responsable en vertu do l'article 1382 du Code Civil, alors que
cotte disposition ne règle que la responsabilité rlélictuelle "· Le pourvoi
se bornait donc, dit M. de Harven, à demanrler à la Cour de Cassation
de proclamer une sorte d 'incompatibilité de principe entre l 'application
de l 'article 1382 et 1'existence d 'un contrat et, d 'après M. de Harven,
l'arrêt se serait horné à répoudre à cettc demande d'une portée res-
treinte. Tel n 'est pas notre avis. Rappelons tout d 'abord que lorsqu 'un
moyen de cassation est libellé en termes lrop vagues, il appartient à la
Cour <l'en préciser la portée véritable, en s'aidant notamment des déve-
loppements contenus dans Ie pourvoi lui-même (Cass , 4 juillet 1929,
Pas. 1929, 1, 261 ; 27 janv. 1930, Pas. 1930, 1, 79). Or, une lecture atten-
tiYe de ! 'arrêt révèle que, sous ce moyen rle cassation rédigé en termes
quelque peu imprécis, c'était bien la question de l 'option qui était
soumiso à la Cour Suprême et que celle-ci a exposée dans Ie préambule
de son arrN, ava1it de la trancher. Voici en effet comment l'arrêt résume
l'argmnentalio11 du demandeur : « Attendu qu'aux <lires du pourvoi
l 'articlo 1382 du Code Civil est inapplicable à la matière des contrats :
qu 'il )' a lieu, pour apprécier la responsabilité rles parti es en matièrc
rle contra/. et fixer le chiffre des dommages et intérêfs rle recourir au;r,
arficles 1134, 1142, 1150 et suivants du Code Civil. n Ainsi rlonc, la ques-
tion que l 'arrPl va résoudre est la sui van te: est-il nai qu 'un contractan1
doive se contenter des actions en dommagcs et intérêts qu 'il peut fonder
sur les ri•gles rle la responsabilité contractuelle, ou peut-il, en outrc,
Ie cas échéant, se préYaloir de la responsahilité délictuelle a C'est hien
la question de l 'option et la Cour y a répondu en <lécirl.mt que rien ne
s'oppose en principe à l'option entre deux actions en responsabilité,
l 'unp née de la violation rlu contrat, l 'aulre d'une faute délictuelle,
pour assurer la réparation d 'un même dornmage.
La signification et l 'autorité de l 'arrêt du 13 février 1930, aussi bien
que celles de }'arrêt du 28 mars 1889, ne peun•nt dès lors prêter à aucune
rontestation.
1 Voyez supra, n° ll3.
2
La jurisprudence rle la Cour de Cassation de France ne présente
pas la même cohésion que celle de la Cour de Cassation belge, et ;'1
cause de cela son i11terprétation embarrasse quelque peu les auteurs.
Bien qu 'il soit difficilo rle les comparer entre elles, parce que Jes
RESPO!'.SABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 177
espèces tranchées leur ont présenté Ie problème sous des aspects très
différents, il semble que les doctrines des deux Cours suprêmes forment
contraste : la Cour de Cassation de France a proclamé en termes fort
nets à diverses reprises que cc les arlicles 1382 et suivants sont sans appli-
cation lorsqu'il s'agit d'une faute commise dans l'inexécution d'une
obligation résultant d'un contrat" (Req., 21 janvier 1890, D., 1891, 1,
380; Civ., 11 janv. 1922, S., 1924, 1, 105, n. Demogue; Civ., 6 avr. 1927,
S., 1927, 1, 201, n. H. Mazeaud; voyez sur ces arrêts, MAZEAUD, op. cit.,
1, n° 189 et infra, n° 200). Ces arrêts n'ont cependant pas une portée aussi
absolue qu'on pourrait le croire (voy. infra, n° 198). Suivant un autre arrêt,
plus récent, les articles 1382 et suivants sont d'application entre con-
tractants si Ie contrat ne règle pas la question de responsabilité : solu-
tion qui se rapproche davantage de celle de la Cour de Cassation belge
(Civ., 27 février 1929, D., 1929, 1, 129, n. Ripert; S., 29, 1, 297, n.
Hugueney) ; mais eet arrêt prohibe encore, tout au moins implicitement,
le concours des responsabilités, car la Cour paraît admettre qu'une
responsabilité ne peut être à la fois délictuelle et contractuelle (voyez
sur l 'interprétation de l'arrêt : PLANIOL et RIPERT, t. VI, n° 493).
Seul un arrêt de la Chambre des Requêtes, qui ne paraît guère
avoir formé jurisprudence, a admis le concours des responsabilités sans
d'ailleurs examiner le problème dans son ensemble (Req., 14 déc. 1926,
D., 1927, 1, 105, note .Tosserand, S., 1927, 1, 105. n. Esmein.).
II. La jurisprudence
et l 'intervention de la responsabilité délictuelle
au cours de l 'exécution des contrats
SECTION I. lNTERDICTION
DE NlèIRE VOLONTAIREMENT À AUTRUI
1
Plusieurs auteurs résencnt à cclle rlernière hypolhèse la rléno-
mination <ie frnn<ie. (DnrnI.OMBE, t. XXIV, n° 169 ; · LAROMBIÈRE, art.
1116, n° 4; Ji.n:nnY-LACA:-STI'IERIE, Ob1ig. l, n° 488 ; PLA"ITOL, B.ev. Cri/.
1893, pp. 545 et 6491. Toutefois la <iistinction entre " dol >> et " fraude ,,
est extrêmement <iélicate et ces mots reçoivent les interprétations les
plus diverses suivant les auteurs qui les emploient : vovez JossERAND,
Les mobiles dans les actes juricliques, n° 8 171 et suiv. ; d 'après ,r. .Tosse-
ranrl la " fraude n ne saurait être conunise qu'à l'encontre des tiers
( op. cit., n° 186).
2
La Cour de Cassation beige l 'a reconnu à propos rle ] 'art.iele
1153 C. C., qui n 'est qu 'une application particulière aux dettes de
sommes des principes consacrés 11ar les articles 1150 et 1151 : la Cour
décirle que l'allocation rle rlommages-intérêts supérieurs «ux intérêts
légaux suppose la preuve d'un <lol antre que 1a vio1ation dr !'engage-
ment contractuel (23 ocl. 1913, P. P., 1914. 738).
C'est ainsi que nous expliquerons la solution suiYatlt laquelle
« l'inexécution même de mauvaise foi d'un engagement contractuel de
la femme mariée n 'autorise pas Ie créancier à saisir les biens dotaux ,,
(Voyez note Guénée au D., 1912, l, 273): il n'y a pas de "dol n rlans ce
cas. MM. MAZEAUD (op. ei/., l, n° 205) paraissenl confonrlre inexécution
volontaire et inexécution rlolosive : c'cst ]à une erreur certaine, qui vicie
le raisonnement de ces auteurs.
184 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Voyez en ce sens DEMOGUE, Rev. Trim., 1925, p. 350 : ({ Nous croi-
rions volontiers qu'à !'inverse du droit pénal Ie fait rl'avoir pu prévoir
les conséquences de la violation du contrat n 'est pas un dol. Car tout
débiteur sait qu'il va nuire gravement à son créancier dès qu'il viole
Ie contrat. ,,
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE E".r t;VNTRATS 185
1 TouLLIER, III, 2, 224. "Il y a dol toutes les fois que l'une des parties
a venrlu sans ohserver les formes légales des titres qui lui avaient été
186 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTR\TS
3
l\.insi la Cour d 'Appel de Bordeaux a décidé que la res-
ponsabilité délictuelle cl 'une compagnie de Chemins de fer
était engagée, lorsque pour dissirnuler la perte d 'un colis,
elle recourt à des agissements coupables et prétend fausse-
ment que l'expéditieur a,ait commis une erreur d'adresse;
par un arrêt du même jour, la Cour retenait également la
responsabilit(, délictuelle de la Compagnie, dans une autre
espèce, parce qu 'elle avait remis, par une inattention irnpar-
<lonnahle, à un concurrent du destinataire des modèles dont
ce dernier entendait se réserver Ie monopole •. Dans les deux
espèces, la compétence ou I'incompé>tence du Trihunal
<lépendaient du caractère délictuel ou contractuel de la res-
ronsahi]ité.
134. b) Le déhiiC'tJr refuse d'exécuter Ie contrat parce
que c'est pour lui Ie moyen, non seulement d'échapper à
une charge. mais en ontre de se procurer u.n avantage aux
<lépens du créancier : c 'C'st I · hypothèse que certains auteurs
<lésig·nent sous Ie nom de« mauvaise foi assimilahle au dol ».
remis en gal!e) ; Req., 2 juill. 1929, n. Tl., 1929, p. 413 (le débiteur qui
invoque " 1m mauvais moyen " pour refuser les marchandises achetées,
se dérohe par fraude à l'exécution rle ses obligntionsî ; voyez aussi :
CHrnnmr, Traité du dol et rle la fraude, 1828, n° 148.
1
II en serait ainsi par exemple si un propriétaire affermait un rlo-
maine avec des hestia11x infectés d 'nne maladie contagieuse (PoTHJE.R,
Louage, n° ll8î.
2 LÉGAL, th. cit., p. 50; JossERANn, D11 l'esprit des droils, 11°" 59 et
1 Amcrs, 11 mai 18î2, J. \., 1872, 1, 114 : " AUendu qu'en foulant
ainsi aux piecls la loi nu contra!, il s'est renrlu coupahle de mauvnise
foi 011 tout nu rnoins a commis une faute tellement graYe qu'elle doit
être nssimilée ;m dol sous lr rapport des domrnnges-intérfls. "
2 Req., 30 jam. 1929, S. 1929. 1, 191.
1
Voyez injra, n° 194.
2 Suivant M. JossERA',D (Note au D., 1927, 1, 105), l'action fondée
sur la fraude du débiteur, hien que de nature délictuelle, porterait ii
divers égards la trace de son « origine contractuelle n. Nous ne croyons
pas qu'il en soit ainsi, et il nous paraît aisé d'expliquer les particula-
rités relevées dans eet ordre d 'idées par l 'éminent professeur. Elles son 1
au nombre de trois : tout d'abord, la limitation de la réparation aux
dommagcs « directs n seuls ; nous avons longuement démontré f!lH'
c'était là une règle générale en matière de responsabilité; ensuite,
l'insaisissabilité de la dot de la femme mariée : les espèces citées par
M. Josserand s 'expliquent toutes par ia circonstance que les faits arti-
culés étaient insuffisants pour constituer un véritable qunsi-délit ; enfin,
rlit M. Josserand, « Ie refus de l'action contractuelle cntraîne Ie refos
de l'action délictuelle l>: dans l'espèce qu'il rapporte à l'appui de cette
affirmation, 1'exercice de 1'action délirtuelle tenrlait 11 violer indirecte-
ment une prohibition cl 'ordre public (le refus d 'action en paiemen:t dn
joueur contre son partenaire), ce qui expliqne son échec et démontre
en même temps le caractère exceptionnel oe l 'hypothèse envisagée.
190 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
PLANIOL et RIPERT, VI. n° 485.
192 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Civ. Espalion, 2 mars 1926, G. P., 1926, 2, 65.
2
Cass. fr., 27 août 1867, D., 1867, 1, 489; 8 juin 1885, D., 1886, 1,
104- ; 5 aoM 1895, D., 1896, 1, 157.
3 LAROMBIÈRE, art. 1382, n°• 9 et 49 : « La partie lésée aura ... une
' Voyez Rép. prat. de dr. beige, V0 Abus de confiance, n°• 50 et 56.
2 Voyez supra, 11° 66.
194 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Voyez supra, n° 138.
2
V. BRuN, n° 2llbis; Req., 27 juill. 1925, D., 1926, J, 5.
' Cass. Florence, 21 mai ] 912, Giur. it., 1912, T, ] , 664.
• Pand. Belges, V0 Transport par eaux intér., n° 3382. Contra :
Anvers, 30 sept. 1912, P. Pér., 1913, 500.
5
BRUN, op. cit., n° 212; LALOU, op. cif., n° 267. Contra: DEMOGUE,
Sirey, 1924, I, 105.
Il y a cependan t un cas exceptionnel 011 la loi elle-même interdit
RESPONSABÎLITÉ. AQUILIENNE ET CONTRATS 195
141. Plan.
1
13 février 1930 : voyez supra. n° 126.
RESPO:\'SABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 197
1
DtYO:\T et TART, Comment. Législ., ire Discuss. ;'\ h Chamhre,
11° 3-!. Voyez anssi 11°• 35 et 38.
198 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
DuPm, et TART', Com ment. Ll!gisl., F 0 Discussion à Ia Chambre,
n° 41.
2
SAJ'iCTELETTE. op. cit., chap. III, n° 22, p. 85 ; Pandecfes Belges.
V0 Garantie (Contrat de Transport) n° 8 ; CATITER, J. T., 1891, col. 521
et suiv. (;onfra : STEVENS et HE'INING, Le Contrat de Transport, n° 771.
' n., 1906, T, 112, S., 1907, T, 189, ,ivec note.
RESPONSABlLITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 199
1
Cass. 25 mai 1925, Gaz. Pal., 1925, 2, 239 (Cette décision se
justifie plutöt suivant nous, par Ie fait que Ie dommage était d1'1 à une
faute lourrle assimilahle au dol). Voyez de même : Civ. 14 janv. 1918,
S., 1920, I, 75 (arrêts <lits « des colis postaux ") : la Cour reconnaît
dans les motifs de son arrêt que les « tergiversations " provoquées à tort
par la Compagnie des Chemins de Fer après la livraison du colis endom-
magé, peuvent présenter « le caractère d 'une faute se détachant de
l 'exécution du contrat "· En l'espèce, c'était sans intérH, la contestation
soulevée au sujet de la compétence <levant en toute hypoth/>se recevoir
la. ml\me solntion, quel que füt Je fondement reconm1 1l l•action.
Cf. Cassation Florence, 29 janv. 1903, Riv. rii Diritto r:omm., 1903, p. 105,
note Bolchini.
2
Civ. 16 nov. 1881, D., 1882, I, 160, note. Voyez la notc parue an
D., 1901, I, 556. Il en est de même lorsque la Compagnie des Chemins
rle Fer, au lieu de livrer les matériaux transporlé, ;in dcstinataire, les ;i,
par erreur ou pour toute autre cause, utilisés 1l son profit : Req., 21
déc. 1926, G. P., 1927, I, 4-26 (l'arrêt se fonde, 1l tort, suivant nous, sur
Ie principe de l 'enrichissement injuste).
3
Civ. 25 févr., 1896, D., 1896, I, 502.
4
L 'on pourrait certes prétendre que ce fait entraîne également la
responsahilité contrnctuelle du transporteur envers l 'expéditeur.
200 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
3
Dans uu arrêt récent la Chamhre des Requêtes l'a
,
rences citées.
2
Civ. Seine, 12 nov. 1913, Gaz. Trib., 1913, 2, 2, 431, avec note.
Le voyageur souffrait d'une fatigue cardiaque que l 'émotion causée par
l 'explosion avait fortement aggravée : préjudice imprévu qui ne pou-
vait donner lieu à réparation en matière de responsabili1é contractuelle.
" 1er août 1929, D., 1930, T, 25, n. Tosserann.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRA TS 205
1
31 <léc. 1918, Giur. Tt., 1919, 1, 463.
2
Rappelons qu'en <lroit italien, 1'ob1igalion contractuelle <lu trans-
porteur est seulement 11 ne ohligation de moyens.
206 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
V. infra, n° 196.
• 14 déc. 1926, D., 1927, I, 105, n. Tosserand; S., 1927, 1, 105,
r1. Esmein.
• A. BRuN, op. cit., n° 254 ; PLANIOL, RrPERT et EsMF.IN, t. VI,
pp. 684 et suiv. ; voyez aussi les notes critiques préritées de MM. Jos-
serand et Esmein.
4
Voyez infra, n° 153.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 207
1
9 janv. 1924, G. P., 1924, T, 587.
208 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
T. 24, n° 295. Voyez également, en ce qui concerne les obligations
spéciales qui incombent aux " professionnels " : DEl\!OGUE, Rev. Trim.,
1923, p. 648; Obli_q., L. lTT, n° 283bis.
2
Ainsi, Ie fabricant de cartouches qui n'avertit pas les tiers de
la sensibililé très grande de ces engins, est respons'lble c1wers celui
qui a été Yictime rle leur explosion imprévue : Req. 5 mai 1924, D. II.,
1924, p. 433.
212 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Gancl, 12 juill. 1899, Pas., 1900, 2, 75 ; Comm. Gan<l 13 juin 1908,
Jur. C. Fl., 190.'3, 11° 26.52: A11<Jp11arnp 16 juin 190,5, P. P., 1907, n° 881:
Comm. Bruxelles 21 mars 1907, J. Comm. Brux. 1907, 336 ; Comm.
Mons, 6 àéc. 1921, P. P., 1922, n° 121 ; Comm. Garni, 8 fpvr. 1930,
Jur. Ani•., 1930, p. 49: Pand. Relgrs, V0 Vente (Garantie), n°• 997 et
SlliY.
En France: Req. 10 mai ~909, D., 1912, J, 16, el Ia note; BAVDRY
L~C\\TI\EIHE, Cant.rat de Venl:e, 11° 4:35; notc ,lnssEn-nn, n. P., 1926,
I, 9.
2
\'o~·cz notamment les nombreux arrêts àe la Cour <le Cassation
<le France renrlus sur cette question : 29 juin 1847, D., 1848. I, 187:
4 jall\·. 18,59, D., 18.59, J, 212; 26 avril 1870, D., 1871, J, 11. La Cour
appu ie son interprétation extensiYe rle l 'article 1646 sur ! 'opinion de
Loyseau, suivant lequel Ie vendeur de bonne foi est tenu d'inrlemniser
son achetcur <Ie toutes les pertes que lui cause la résoJution rlu contra!
(Garantie rll's ventes, chap. Tl, n° 5). Voyez 11 eet égard: Req.
21 oct. 1925, D ., 1925, I, 9 et Je rapport de M. Je Conseiller C:éJice. Cel IP
jurisprurlence est critiquée par rliYers auteurs : Yoyez la note de M. Jos-
seramJ sous l 'arn~t précité dn 21 octobre 1925.
I\ESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 215
1
Civ. 16 juin 1Rî9. D., 1880, T, 36.
216 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
' 5 décembre 1911, P. P., 1912, 1044. Comp. Civ. Dijon 31 décem-
hre 1901, D., 1902, 2, 401. n. Percerou.
218 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRA TS
' Req. 18 juin 1835, S., 1835, I, 401, avec les conch1sions de I 'avo-
cat général Dupin.
~ Conclusions de I 'avocal général Dupin, précitées.
3
Civ. Liége, 12 janv. 1931, Pas. 1931, 3, 86; Civ. Malines, 1°• juin 1931,
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 219
1
Voyez supra, n° 30.
' fü,q. 21 juillet 1879, D .. 1880, T, 881.
' 10 mai 1898, n., 1900, 2, 405.
• Voyez la note sous ]';irrH précité.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 221
1
La situation est toute différente lorsque celui qui donne les
renseignements Ie fait par simple obligeance et gratuitement : en pa-
reil cas, il n 'y a point de contrat, et seule la responsabilité délictuelle
pourrait, Je cas échéant, être encourue : Voyez Rev. trim., 1931, pp. 870
et 1040.
2
Voyez SFMIEN, Rssai sur la responsabilité des agences de rensei-
gnements commercianx, 1899, p. 17.
3
Sur l 'influence des clauses reslrictivcs du contrat sur la res-
ponsahilité <lélictuelle, voyez infra, n° 8 241 ets. Un arri'-t de la Cour de Cacn
(8 juillet 1865, S., 1866, 2, 59), affirme que " l'ohligation de donner
des renscignements exacts découle, non d'une convention mais des
principes généranx qui nc veulent pas qu'on trompe sciemment antrui "
(cf. SuMIE"I, op. cit., pp. 17 et suiv.).
222 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRA TS
1
\ . Bnu's, op. cit., n° 237.
2 Voyez .JossERAND, De !'esprit des droits, pp. 339 et suiv., pp. 405
et sniv. ; CAMPION, Théorie de l'abus rles droils, n°s 4~1 11 434 ; MAzEAUD,
Truilé, I, n°s 576 et suiv.
224 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
11° 224.
4
CnrPIO'\', op. cit .. n° 8 209 ~ 218 ; M ~ZEAUD, Traité, T, n° 586 ; Tos-
SERA'<D, op. cit., n°' ]2!) et suiv.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRA TS 225
3
dant !'associé•, Ie vendeur", qui mettent fin à la con-
,
• C\MPlü'I, op. cit., n°• 222 et 223; ÎOSSERAND, op ei/ .. n°' 132 !'l
suiv. ; MAzEAun, Traité, 1, n° 587.
2
CAMPION, op. cit., n°• 265 et suiv. ; JosSERAND, op. cil., n°• 141 .il
suiv. ; MAZE-\UD, I, n° 584.
3 CAMPION, op. cit., n°• 259 el suiv. ; .lossERA',D, op. ril., n°• 137
et suiv.
• CA,1P10:x, op. ei/., n° 8 262 el suiv. ; Jossi-:nA,n, op. cit . n° 140.
5
MAZEAUD, I, 11° 585.
6
Bn11N, op. cil., n° 181.
Trnité, I, n° 559.
• L'on pourrait songer à prt\tcnilrc, pour ilonner à l:i rcsponsahilit,i
226 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Req. 1er janv. 1907, S., 1907, I, 37, Rei•. trim., 1907, p. 407.
" Cass. fr., 6 m;ii 1872, D., 1872, T, 168; Ci,. 11 mars 1874, n.,
1874, I, 336.
3
Cass. fr. 16 mars 1859, S., 1859, I, 4Gl ; 26 anil 1859, S., 1859,
1, 454; 18 ;ivril 1848, S., 1848, I, 399; Comm. Bruxelles, 25 ani! ]914,
J. C. Brux., 1914, p. 325.
L 'article 9 de la loi sur le contrat de transport exrlut rl 'aillenrs
de son applicatiou « les actions résultant rl 'un fait qu.1lifié par In
loi pénale " et nu cours des travaux prép,tratoires, il 11 Pté reronnu qup
la loi régissait seulement les actions néPs du contrat de transport, ?i.
1 'exclusion rle celles qui rnnt fondées soit sur une infraction pénale,
soit sur un quasi-rlélit ( déclaration de M. Paul .fan s011, DTTPO\T et TART,
pe discuss. à la Chambre, n" 149).
4
Ch. Bruxelles, 10• Chambre, 4 mai 1928 (Gyina c. Steens et
Société Nationale des Chemins rle Fer Vicinaux, inédit) ; Gand,
3 .ianv. 1931, Jur. Comm. Pl., 1931, p. 208.
Req., 5 rlécemhre 1923, D. ll., 1924, p. 49. L 'action a été repoussée
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 229
2
19 déc. 1913, Jur. comm. Br., 1914, 114.
3 Telle est aussi Ia conclusion à laqueJle aboutit M. BnF:-., op. ei/.,
n° 260.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 231
3
dans le Traité pratique de droit ri1,il français indiqnent que
,
RAu, t. IV, p. 167, n. 33; BAUDRY et BARDE, I, n° 455 in fine; Hnc, VII,
n° 143.
Dans une note au 8., 1924, I, 106, M. Demogue se prononce rn
faveur de l'exclusion de l 'article 1384, parce qn' « il est plus satisfai-
sant que Ie débiteur réponde de ceux qui l'en tourent comme de lui-
même, avec plus ou moins rle sévérité suivant les conlrals "· Pareil
motif pourrait justifier certaines restrictions (que nous examinerons) 1,
l'application rle J'article 1384, mais non point nne exclnsion absolue rle
cette application.
3
T. VI, n° 651 .
4
Dr. marit., 1. Tl, n° 851.
5
Rel'. gén. des assur. et ries resp" 1927, n° 1.
232 RESPONSABILITÉ AQUILIE:\'NE ET CONTRATS
1900, 2, 289, n. Josseraml; Paris, 16 _juill. 1921, Rec. pér. ass., 1921,
p 439 ; Bordeaux, 13 jam·. 1926, Jbirl., 1926, p. 3G7 ; Bruxelles, 14 _juil-
lel 1932, Derumier c. Cultivateurs réunis, inéàit.
1 Douai, 4 mars 1929, Rec. pér. ass., 1930, p. 170; Paris, 5 avril 1913,
R. J., 1914, 313. Un arrêt de la Cour de Rouen (17 mai 1924, D., 1927.
2, 25) proclame anssi, dans une espèce analogue, que I 'existence d 'nn
contrat n 'exclut nullement a priori 1'application de l 'article 1384, § 1,
] 'arrêt repousse néanmoins l'action intentée, mais seulement parce qu'il
y avait eu rlans l'cspèce a renonciation implicite " au hénéfice de la
disposition précil/\e (voyez à ce sujet: in/ra, n° 232). D'aulres décisions
consacrent la respo11sahilité du tenancier sur la base de 1 'ohligation con-
tractuelle de sécurité qu 'il aurait ass11rnée en vers Je clien 1 : Paris, 22 fé.
vrier 1926, D., 1927, 2. 25.
2 Req. 6 mars 1928, S., 1928, T, 225, 11. Hugneney.
vier 1921) non point pour avoir faussement appliqué l'article 1384, § 1,
mais seulement pour avoir statué nllm retifa, le demandeur n ·ayant pas
fondé son action sur l'article 1384.
2
25 mars 1903, D., 1904, 2, 257, avec note approbative de M. los-
serand.
' Arrêl publié sous lleq. 3 juin 1904, D., 1907, T, 177, n. Tosserancl.
Cit011s encore deux autres décisions qui ont formellement reconnu la
possibilité de mettre en jeu l'article 1384, § 1, entre contractants : Civ.
Seine, 28 janv. 1903, D., 1904, 2, 257 (responsabilité du commodant
e11vers le commodataire) et Comm. Dunkerquc, 26 mars ]928, G. P.,
1928, 2, 79 (responsabilité rle l 'expéditeur envcrs le transporteur). Cc
dernier jugement écarte, en fait, l'article 1384, § 1, mais seulcmenl
parce que l'cxpéditeur n'avait pas la garde des ffits confiés par lui an
transporteur (voyez à eet égard : in/m, n° 222) ; le Tribm1al de h
Seine, dans l 'espèce précitée, aurait <li't en cl1\ci<ler de mf.mc, attendu
que le commodant, déclaril à tort responsable, 11 ·arnit pas 11011 11lus la
garde de la chose confiée au commo<lataire (rnyez : in/rn, 11° 222). Ces
critiques laissent néamnoins enti1\rc la rnleur de principe de ces deu'i:
décisions.
• D" 1929, T, l:l0. précité.
236 RESPONSABILITÉ AQliILIE~NE ET CONTRATS
1
Voyez notamment: LALOU, op. cit., n° 539; MAZEAUD, Traité, T,
n° Jl2:-l; cf. LABBÉ, note au S., 188G, 2, 97.
2
Loc. cit.
' Voyez BRt:N, op. cit., n° 292 ; WILLEMS, Rev. gén. de droit, 1895.
p 5] 3 ; .JossERAND, Droit Civ., II, n° 523 ; In., Transports, n° 875, p. 901
LAROMRII:RE, t. VII, p. 653 ; SouRDAT, t. JI, n° 1434.
4
l er auil 1922, .D, 1924, 2, 51.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 239
1
Sur rette queslion, Yoyez infra, n° 240.
2
15 Mrembre, 1876, Pas., 1877, 3, 220.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 241
au preneur.
2
Sont seuls exclus : 1° les vices apparents : 2° les vices postr-
rieurs à la conclusion du contrat, à moins qu 'ils ne soient imputables
à une faute démontrée du bailleur : voyez Répert. pratique de dr. beige,
V0 Bail, n°' 87 à 91 et 100.
3
Rép. prat. de dr. belge, V0 Bail, n° 100. En [ 'absence de fauie
prouvée du bailleur, Ie preneur peut senlement demander la résiliation
<lu bail.
24~ RESPONSABILITÉ AQVILIE'\''fä ET CONTRATS
1
5 auil 1930, Rev. gén. ass. el resp., n° 852, nole .J. Van Ryn. Cel
arrût, rlans certains de ses attendus, paraît à tort limiter l 'appliration
rle l 'article 1386 aux seuls cas rle dommages corporels : voyez à eet égarrl
not re note rl 'observations précitée.
2
Un arrêt rle la Cour de Liége (8 janv. 1913, P. P., 1913, n° 1203).
inspiré par la jurisprurlence française, a décirlé au contraire que l 'appl i-
cillion de l 'article 1386 était exclue entre bailleur et pre11eur
'Tur-in, 21 nov. 1916, Giur. It., 1917, T, 1001, note Chironi contra.
"\pri•s avoir souligné que Ia garantie conve,1tionnelle visc seulemenl les
vices qui affectent l 'utilité ou l 'usage de la chose. l 'arrM en conclut que
1e contra!. est rlesliné à intensifier la responsabilité du propriétaire, car
1'on ne comprendrail pas que Je locataire, par l 'effet rl 'un contrnt qui
rlevait lui procurer une protection plus complète, se trouvernit au con-
l rair<' rlans une condition pire que les tiers.
·
1
T. XT, 11° :117 : « Sa rlisposition est générale : elle rend le pro-
RESPONSABILlTÉ AQUlLIENNE ET CONTRATS 243
CH APITRE PREMlEH
1
Un mème fait peul parfois <lon11er lieu i1 deux responsahilités
mais entre personnes différentes. Cette hypoth/\se est évi<lemment
étrangère à notre sujet.
La situation était ideutique en droit romnin : Yoyez Swm:>iv, nr.
2
J<iffets de l'option
' Trih. Bruxelles, 25 mars 1896, B. J. 1896, 575 ; Req. 18 févr. 1929,
G. T. ]929, l, 821. Réciproquement, une action basée en première ins-
tance sur l 'article 1382, ne peut être fondée en appel sur un contrat de
transport : Bruxelles, 12 mai 1884, Pas., 1884, 2, 370. Toutefois une
(lCtion ex quasi delicto peut se muer valablement en action basée sur
la faute contractuclle quand cette morlification a été formulée dans les
premières conclusions et n 'a provoqué ni protestation ni réserve : Gand,
18 janv. 1905, Pas. 1905, 2, 347.
2
En ce sens, Cass. Turin, 20 juill. 1904, Giur. il., 1904, 1, 1, 237;
Ch. Bruxelles, 27 nov. 1929 (Rombaut c. Soc. Nat. des Chemins de fer
Vicinaux), inédit ; ce principe est parfois méconnu : voyez DEMOGUE,
Oblig., 1. V, p. 556 (en ce qui concerne la compétence) ; Sainctelette,
tout ee reconnaissant que Ie voyageur blessé au cours du transport
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 249
Olivier Maller. Contra: Bruxelles, 2G Me. 191.'l, P. Pér. 1914, 11° 992,
avec avis contraire de M. De Beys.
2
Civ. Bruxelles, 27 nov. 1929, précité.
• Tel serait Ie cas lorsque Ie dépositaire infidèle ayant été acquitté,
Ie déposant aurait été déhouté de son action civile par la juridiction
répressive.
• Voyez à eet égard : E. H. PERREAl', Technique de la jurispnulence
en droit privé, t. T, pp. 187 et suiv.
250 RESPONSABlLITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
" La raisoJ1 en pst "· dil Ic Présirlent Fahrc dans ses Rationalia
(à propos <le la loi cle tributoria acl iune), " que Je demancleur en optant
1\me rles actions qui lui so11t rléffrres, renonce nécessairement anx
au tres, et qu 'il n 'est plus permis ;'1 cel ui qui a renonrr à ses actions,
de reYenir sur ses pas "·
2
« Quolil's concurrunt. plures actiones ejusrlerri rei nomine, unn
quis experiri debet » : Dig., De reg11lis joris, 43, T.
• E. H. PERREAU, loc. cit.
• Voyez les références citées p;ir M. Perreau, et notamment M1mJIN,
Questions de rlroil, V0 Option, § l ; cf. ]'opinion mitig(1e (le Tm:L-
LrF.R, t. X, n°• 170 et suiv.
5
Bruxelles, 29 _jam. 1851, B. J. l 851, 469 ; Répert. de dr. beige,
0
V Act ion, n° 38 ; Brnc1m, Diction. de Procérl ure, V 0 Action, n° 88 ;
GLASSO'i et TrssrnR, t. r, n° 174.
6
LAROMBIÈRE, Oblig., art. 1382, n° 49.
7
Civ. Bruxelles, 21 février 1930, Rl'u. dr. pén., 1931, p. 395 ; Rép.
prat. de dr. belge, V0 Action civile, n° 76.
RESPONSABILITÉ AQUILIE\'\NE ET CONTRATS 25'1
1
Bruxelles, 12 mai 1883, Pas. 1883. 2, :l70; Paris, 20 avril 1921.
D. 1922, 2, 12.
2
Voyez supra, 11° 188.
3
Telle esl la définition do1111ée par M. Andr;I Le Paige, à la sui1e
d'une élude approfonrlie de la ,inrisprudence : note so11~ Cass. 18 sept.
1930, R . .T. 1932, col. 67.
252 RESPONSABILITÉ AQLILIESNE ET CONTRATS
1
Voyez à ce sujet: A. LE PAIGE et J. \A:'i Hn, Les demandes fun-
dées sur les art. 1382 et 1384 § 1, ont-elles la même cause ? (Rev. gén.
ass. et resp., n° 849, tout spécialement les n°• 7 et suiv. de cette éturle).
2
Cass. Turin, 20 juillet 1904, précité.
3
Voyez supra, n° 87. En <lroit classique, d'ailleurs, Ie cumul des
inrlemnités u'était plus artmis : s11pra, n° 88.
• Cass. Florence, 29 jam·. 1903, Riv. di dirilto commerciale, 1903,
p. 105, 11. Bolchini.
Comp. la rlistinclion faite par MM. MAZRAro: Traité, T, n° 174,
ll. 2.
TROISlÈ\il E PARTlE
LIMITES DE L 'INTERVENTION
DE LA RESPONSABILITÉ DÉLICTUELLE
ENTRE CONTRACTANTS
195. Nécessité de cette étude.
1
En ce sens, MmGNIÉ, op. cit., p. 277.
258 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
On ne trourn rl 'ailleurs, dans ces décisions, que de simples affir-
mations sans la moindre justification.
2
Termonrle, 24 déc. 1881, Pas. 1882, 3, 49.
" Comm. Osternlc, 12 avr. 1883, J. A. 1883, p. 53. Voyez, pour Ie
retarcl dans la remise des marchandises transportées : Cassat. Florence,
29 janv. 1903, Riv. di riirillo commerc. 1903, 105, note Bolchini ; voyez
également Ie discours de M. Olin au cours des travaux préparatoires de
la loi du 25 août 1891, Commcnl. législ., p. 175, n° 35.
4
Sent. arb., 30 avril 1931, B. J. 1931, col. 540.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 259
1
Liége, 28 mars 1900, Panel pér. 1900, n° 1442 ; voyez, pour la
mauvaise exécution d'un contrat d'entreprise : Arlon, 19 juin 1879,
CLoEs et BoNJEAN, t. 28, p. 645.
Civ. Huy, 28 nov. 1901, Pas. 1902, 3, 114.
" Comm. Anvers, 29 mars 1909, Garlinck c. Batelier Van der Hey-
den, rapporlé aux Panel. b., V0 Transport par eaux intérieures, n° 1176.
4
Comm. Anvers, 26 juill. 1912, P. P. 1913, n° 992.
5
Paris, 4 mars 1925, G. Trib. 1925, 25 mars.
260 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
outre un cas ou une action fondée sur l 'article 1382 est rejetée alors que
si elle avait été basée sur l'article 1728 elle eût été accueillie, ainsi que
l'a reconnu Ie juge : Comm: Alost, 19 juin 1928, J. comm. Fl., 1928,
p. 238.
2
Req. 21 janv. 1890, D. 1890, 1, 380; Civ. 11 janv. 1922, S. 1924,
1, 105, n. Demogue, 6 avril 1927, S. 1927, 1, 201, n. Mazeaud.
3 Voyez MAZEAUD, op.cit., I, n°• 179 et 190; A. BRuN, op. cit., n° 224.
1
011 imagine rlifficilemenl r1ue Ic préjudice moral allégué soit
celui qu'aurait rprouYé la mala<le elle-m!'-me ; mais s'il s'agit nu pré-
262 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Voyez supra, n° 199.
• Bruxelles, 20 mai 1911, Pand. pér. l911, n° 1397 ; voyez dans Ie
même sens : note anonyme sous Req. 25 févr. 1929, G. Trib. 1929, 1, 3.
' Comm. Bruxelles, 30 déc. 1924, Pand. pér. 1925, n° 144, note P. D
4
Comm. Bruxelles, 6 avr. 1914, Pand. pér. 1914, n° 1321. Rabat,
25 mars 1930, Rev. trim. 1930, p. 1173.
·' Voyez Coux et CAPITA"IT, t. IT, p. 310.
• Cf. Rei•. trim. 1930, p. 1072.
7
Sur la réfutation de cette opinion, voyez supra, n° 8 25 11 31.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 265
choix entre deux actions, elle ne dis pose que d 'une seule :
il lui faudra rechercher avec le plus grand soin si c'est l'ac-
tion ,contractuelle ou l'action délictuelle.
Divers moyens ont été proposés pour résoudre Ie pro-
blème ainsi posé.
Les uns se rallient à un critère d 'ordre subjectif : c 'est
ainsi que M. Ramella 1 soutient que si }'auteur du fait dom-
mageable avait agi « comme pour exécuter Ie contrat n, sa
responsabilité serait contractuelle ; mais c 'est là une carac-
téristique qui ne sera évidemment d 'aucun secours dans la
plupart des cas, !'auteur du fait n'ayant eu aucune intention
quelconque.
2
M. Meignié dans le même ordre d'idées, propose de
,
1
Obli;J., V, n° 1243.
" Voyez RIPERT, 1/ev. crit. 1914, p. 200, Examen cloctrinal, à propos
d'un arrêt de la Cour de Rouen clu 4 juin 1910, S. 1913, 2, 145, note
Charmont. Comp. Trih. HautP-Vien11e. 18 avril 1929, n. 1930. 2. 12.
n. Lalou et Rev. trim. 1930, p. 404.
270 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Dig., De jurtis, 61.5.
" Voyez Ie rapport rle Tarrihlc au Trihunat, Frnu:T, XIV, p. 601.
" Opinion défendue par M. MF.mN1Ê, op. cit., pp. 24 et suiv.
1
Voyez à eet égard Ie rapport de M. Je conseiller Denis, sous Req.
28 oct. 1907, D. 1908, 1, 481. Si Ie contrat nont il s'agissait dans l'espèce
avait été non un mandat, mais un louage de services, c'est seulement
sur Ie fondement de l 'article 1382 que Ie " mandataire » aurait pu
ohtenir réparation du préjudice subi par lui. Voyez toutefois Bruxelles,
20 mai 1911, P. P. 1911, n° 1397, rapporté .rnpm, p. 264.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 271
1
CABOUAT, Acc. du trav., p. 96 n° 1 ; voyez CAMPJON, Notion d'assis-
tance en droit privé, n°• 10 el suiv.
2
Nous envisageons la question telle qu 'ellc se posait avant la loi
de 1903.
3
Cf., avant la loi de 1891, nrux., 28 novembre 1882, Pas. 82, 2,
136 : en France : Cass. 21 noY. 1911, D. 1913, 1, 249.
4
Civ. Bruxelles, 20 nov. 1926, Rev. gén. ass. et resp., 1927, 30. Tou-
tefois la faute du voyageur dont il s'agit en l'espèce était seulement de
nature à écarter la responsabilitcl c\u transporteur.
5
PLANIOL et RIPFRT, t. VI, p. 682. Comp. CnmoNI, Colpa extrac. ll,
n° 18 : Perche fra i conlraenli esiste un vincolo obbligatorio, non è
detto che ogni rap porto rli dan 11 o al rpiale uno di essa pos sa dar eau sa
debba esser regolato rlalla legge del contratto : questa si estende a
quanta ne tocca 1'rsccn zione, r al rli lnori rli essa le part.i rimangono
come se nessuna obbliqazione intercedrsse fra loro, onde il danno dato
in tale circostanza toqlierebbe ginrirlicamente la veste di quasi delitto.
0
Mais si un ouvrier, avant de s0 servir d'un chalumeau, néglige
d'écarter ou rle faire écarter les rirlcaux placés à proximité, la faute
.::ommise est puremenl. contractuellc : Comm. Brnges, 14 juillet 1931,
Rechtskundig \l'cekblad, 19:11-1932, n° 21, col. 367. On voit combien
le problème est rlélicat et sr prête mal aux solutions absolues.
7
!) fén. J914, .T. A., 1914, 117.
272 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
RRuN, op. cit., n° 177. H. et L. MAzEAUD, Traité. I, n° 170.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 277
1
Rérert. prnl. rie dr. h., v0 Dcvis et Marchés, n°0 297 cl 298;
PLA'llfH,et RrPERT, t. Xl. n° 957.
2
Voyez par exemple les articles :î5 (responsahililr des fondateurs),
515 (1nandat rles administrnteurs) ; i58 ( cautionnement des adminis-
trnteurs), 70 h 74 (rlélihérntion de l'assemhlée générale), 102 et 103
(dissolution). Par contre, la loi dn ll juin 1874 sur les assurances est
encore emprcinte du souci de rrscrver aux con lractants 1n liberté de
régler leurs ohligations c01nme elles l 'entendent. Une compnraison de
cette loi nvec celle qui a rrglemcnté 1n matiÀre en Franc,e en 1930,
serail extrr~mement suggestive et ferait apparnltrp l'évolution accomplie.
" Voyez les articles 17 et 37 de la lcii.
' Loi fln 10 mars 1900 : art ic les 11 ( obliga l ion de veiller à la sécu-
rité de l'ouvrier) ; 13 (obligation de veiller à la comervation des outils
appartenant à l"ouvrier). Voyez aussi la loi dn 14 jni11 1921 sur la durée
du tnn,1il, article 2.
' Loi du 24 décembre 19o:3, article 23.
" Loi du 7 aoi'1t 1922 : articles 6 (rescision si la rémnnération est
inférieure de plus de moitié à cclle riui est en usage); 9 et 12 (indPm-
278 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Reu. trim. clc dr. civ., 1923, 11. 657.
2
Traiié, I. n° 171.
3
Note au S., 1911, 1, 105. Telle est également la solution à laquellc
finirent par se rallier la Cour ne Cassation et lri Cour d'appel de Rome
dans le célèbre procès Vita li c. Ahisi, nont nous avons déjà rapporté
les premitires péripéties (voir rnrra, n° 201). La Cour d 'appel ne Rome,
statuant sur rcnvoi après l'arrêt fin 5 avril 1909 qui avait cassé !'arrêt
de la Cour rle Bologne, maintinl la solntion qu'avait anoptée !'arrêt
cassé, mais en la motivan t nifféremment : la responsabilité nu docteur
Vitali est nélictuelle, flit l'arn1 t, parce qu'il y a eu da11s l'espèce viola-
tion de la loi nu 14 fc\vrier 1904, qui institue la responsabilité des direc-
teurs n 'asile, et de l 'nrticle 34 flu ri'>glement qui enjoint nux infirmiers
sous fa nirection cles médecins, de surveiller les malanes (18-
31 mars 1910, Giur. lt., 1911, 3, 221). Cet arrêt fut égnlement cassé par
l;:, Cour de Cassntion ne Rome (21 janv. 1911, Giur. It., 1911, 3, 221).
La Cour précise cetle fois que pour que la violation d'une obligation
entraîne mie responsabilité délictuclle, il faut que cette ohligation
existe par la seule disposition de la loi. Telles ne sont point les obliga-
tions que la loi rattache à un contrat : elles n'existent qu'à raison nu
contrat, ne son l pas imposées par fo loi « à chacun en vers chacun »,
mais seulement à l'un des contractants envers l'autre. L'interniction
de déroger à ces obligations, quann elle existe, est sans importance :
280 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Voyez A. BRU"-, op. cit., n°• 178 et 179 ; Rounmn, Les con/lits de
lois dans le temps, t. I, p. 595 : « P1rler de contrat tacite lorsque Je
législateur procède par voie d 'autorité, est un non-sens. n
2
Le principe de !'autonomie de la volonté en droit privé, th/_•se
Dijon, 1912, p. 283. On a pu dire aussi que « la volonté vraie a cessé
de jouer un röle essenliel n (MAY'\"AU, Les fictions de contral.s, pp. 32 à
34).
' Loc. ei/.
282 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRA TS
1
Gou:,;oT, op. cit., p. 4-35.
RESPONSAUlLITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 283
1 Nous aboulissons ainsi, mais par nne analyse qui nous paraît
plus exacte, à une conclusion analogue à celle rle M. Perrou<l.
2
La volonté du législateur ressort nettement, à eet égard, des
travaux préparatoires de la loi du 25 août 1891 sur le cmitrat de
transport. L 'examen de ces travaux révèle que le législateur a voulu
fixer lui-même les conclitions du contrat ile transport par chemin rle
fer, à raison du monopole qui appartient aux exploitants des réseaux.
Le législateur n 'a pas aperçu combi en la not ion cte " clanses contrac-
tuelles imposées par la loi " est peu compatible avec ] 'essence mêmc
du contrat : cette question purement juridique n 'a pas attiré l 'attention
rles parlementaires. Mais les discussions et surtout Ie rapport de
M. Dupont, (Gommen/. législ., pp. 163 et s.), révèlent que le légis-
lateur n 'a pas voulu, en imposant ctiverses obligations au transporteur,
déroger au " ctroit commun " de la responsabilité, et que le droit
commun dont il s 'agit, ce sont les règles de la responsabilité contrac-
tuelle exprimées par les articles 1147 et suivants. Ces règles " demeu-
rent " dorre (] 'on clirait plus exactement " deviennent ") la sanction
des obligalions imposées par la loi au transporteur par chemin de fer.
284 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
xelles, 24 déc, 1916, Jur. com. Brux., 1920. ]28; Comm. Ainers, 2 mars
1920, Pas., 1922, 3, 135.
1
17 juin 1929, B. J., 1929, 618. L;i Cour justifie toutefois sa déci-
sion par des circon,tances p~rticulières à l'espèce.
2 Comm. Bruxelles, 21 .ïnin 1911. Pand. pér-., 1912, ]44.
sens, GÉRARD, Acc. pers., n° 79; en France, H. LALon, op. cit., n° 507;
JossERAND, op. cit., t. II, n° 512, 3°.
1 Comm. Liége, 10 juill. 1922, Jur. Liége, 1922, 285.
2
Comm. Le Havre, 1er avril 1932, G. P., 1932, 2, 29, Rev. trim.,
1932, p. 762.
3
Voyez un exemple dans GÉRARD, op. cit., n° 70 ; voyez également
DEMOGUE, Oblig., V, p. 105.
4
Bruxelles, 18 mars 1912. Pand. pér., 1913, n° 1093 ; GÉRARD, op.
cit., n° 71.
" Cf. Gand, 23 nov. 1904, Pand. Pér., 1904, n° 794.
• En ce sens, LALOU, op. cit., n° 510, qui admet même que la
responsabilité ne saurait jamais peser simultanément sur plusieurs
commettants.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 291
1910, P. P., 1910, n° 459; Liége, 30 novemhrc 1907, P. P., 1908, 1144;
Com.rn.. Brux., 1cr févricr 1900, P. P., 1901, 465 ; Contra: Brux. 31 mai
1902, P. P. 1903, 455; Civ. Anvcrs, 25 a\T. 1900, P. P., 1902, 102.
1
La question ne présente pl ns gu<'·re d 'intérêt prntique depuis
que la législation relatiYe aux accidents du travail a été étendue ,mx
employés, domestiq ues et g-en~ de maison (loi du 18 juin 1930), puisque
cette réglemcnt.ition spéciale interdit en principe à ln victime de se
prévaloir des r1ispositions dn d.roit commun ( art. 21).
2
11 a été jugé égalemen t qn 'un jockey peut se prévaloir de l 'arli-
cle 1:385 contre le propriétairc rlu chcval qu'il montait : Brux., 5 iuill.
1910, P. P., 1911. n.0 1017. Conlrn : Poitiers, rn juill. 1914, n. P., 1917,
2. 80 , responsabilité en vers les tiers).
3
Par exemple le fermier ou Je métaycr: rny. Di_jon, 10 déc. 1896,
D., 97, 2, 484; _Limoges, 18 féY. 1904, Pand. fr., 190.5, 2, 104.
4
Bruxelles, 31 mars 1902, P. P., 1903, n° 455; Paris, 8 juill. l9l:1,
D., 1914, 2, 206; Comm. Bruxelles, ]er fén. 1900 précité (motifs).
" Voyez les références dans PLA:'iIOL, t. 11, n ° 919 ; H. et L. MAzEA uo,
op. cil., n. 0 1102. C'est ainsi que nous expliquerons aussi riue lc com-
mis voyageur à qui un commerçant confie s011 cheYal pour <1Ps tournées
<levant se prolo11gcr longtemps et dont 1'itinéraire restait lihre, d.oit
réponrlre des accid.ents causés par Je cheval (d. H. L,u r. op. cit.,
H 0 5331.
294 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1, 49, n. Savatier ; Civ. Hasselt, 28 mars 1902, P. P., 1902, 501 ; Rev.
trim. 1932, p. 158.
Entrepreneur de débarquement chargé de la conduite des hestiaux
d'une gare à un marché: Civ., 2 mai 1911, D. P., 1911, 1, 367. Voyez
GÉRARD, op. cit., n° 142. - Comp. cependant PLANIOL, RrPERT et EsMEI'-,
t. VI, n° 594.
1
Civ., 2 mai 1911, D. P., 1911, 1, 367; Req., 10 nov. 1924, D. P.,
1925, 1, 49, n. Savatier : Ie gardien est << celui qui, par lui-m/lme ou par
ses préposés, fait de l'animal l'usage que comporte l'exercice de sa pro-
fession "· Voyez PLANIOI., t. II, n° 919bis et note 3. La Cour supérieure
de justice de Luxembourg a adopté également la formule <le la Cour de
Cassation de France : 24 déc. 1929, Pas., 1930, 2, 186.
2
Il nous paraît inutile rl 'exiger en outre, comme le font certains
auteurs français, que celui qui se sert de l'animal dispose d'un << droit
de direction " sur lui. Cette condition supplémentaire, assez confuse
en elle 0 même, conduit à des distinctions subtiles et à des solutions qui
heurtent Ie principe d'équité qui sert de fondement à l'article 1385 :
suivant que Ie propriétaire assiste ou non au ferrage de son cheval, :e
maréchal-ferrant sera ou ne sera pas responsahle ... Voyez cependant sur
oe point H. et L. MAZEAUD, op. cit., l, n° 8 1097 el 1107. La Cour de Cas-
sation de France ne fait pas mention de cette condition dans la défi-
nition qu'elle donne du gardien de l'anirnal : voyez lPs arrêts citrs à
la note 1 ci-dessus.
296 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
3
garde •
1
Voyez cependant: Douai, 27 avril 1931, G. T., 1932, 15 m:ii :
suivant eet arrêt, l 'aubergiste ne devient pas Ie gardien i!P "anim,1)
qui lui est confié.
2
Rappelons ici que si la preuve d 'un « ,ire " de la chose n'est plus
exigée par la jurisprudence française, elle demeure par conlre une
condition indispensable pour I'application de l'article 1384, § 1°r, en
Belgique.
3
Voyez le texte de l'article 1384, § 1 ; cf. Bruxelles, 19 jnnY. 1912,
Pas., 1912, 2, 146.
4
V. Anvers, 4 mai 1910, P. P., 1911, n° 283 : « La responsabilité
du gardien exclut celle du propriétaire. »
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 297
. ,
n1mees .
.
mination des personnes rcsponsahles dn fait des choses ina-
1
La Cour de Cassation de France pandt également admettre qu'en
principe le propriétaire est réputé avoir la garde de sa chose : Req.,
12 janvier 1927, D., 1927, 1, 145, n. Savatier; DEMOGUE, t. V, n° 1132;
PLANIOL, II, n° 931.
2
H. et L. MAZEAUD, Traité, l, n° ll59.
3
Comp. Civ. Bruxelles, 9 mars 1922, Pas., 1924, 3, -51 : ce jugement
parle de la « garde légale " de ht chose.
4 Voyez à eet égard H. et L. MAZEAUD, Trnil.é, I, n° 8 1075, 1076 et snr-
1
4 mai 1910, P. P., 1911, n° 283 ; voyez aussi GÉRARD. op. cit.,
n° 163.
• Savatier, note au D. P., 1931, 1, 49. Ainsi s'explique également
que Ie tribunal d'Anvers, dans Ie jugement prérappelé a pu décider
que Ie gardien est (< celui qui retire les avantages de Ja possession de
la chose et qui doit personnellement pourvoir à sa surveillance et à son
entretien. ,,
3
Voyez sur ces difficultés et sur les solutions ronfuses qui leur
sont données : H. et L. MAzRAUD, I, n°• 1178 et s.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS ' 299
3
gardien de la chose prêtée •
1
llappclons toutefois que l'acheteur rlispose d'une action contrac-
tuelle en garantie contre Ie vendeur si la chose vendue était affectée de
vices cachés.
2
Le fermier qui prenrl /1 bail une machine agricole en devient Ie
gardien : Liége, 7 mai 1915, Jur. Liége, 1919, p. 6. En France : Req.,
'1 juin 1904, D., 1907, l, lîî, n. Joss1mAND; 19 janv. 1914, D., 1914, 1,
303 ; voyez H. et L. MAZEArD, Traité, I, n° 1179; PLANIOL, RrPERT et
EsMEI:\, t. VI, n° 613; TossERAND, Droil civ., H, n° 544. - Voyez cepcn-
dant la rlistinction failc par H. et L. MAzJ,AUD en ce qui concerne la
location rl 'une automobile : Trnité, T, n° ll80 : cette distinction nous
parait inarlmissible, puisque nous repoussons l'idée rle " direction »
dans l'interprétation de l'article 1384, § J. Le locataire rle l'automobile
est, suivant nous, Je gardien de la voiture, mais il dispose contre Ie
bailleur des actions contractuellcs fonrlées sur la garantie des vices
cachés.
3
Comm. Gand, 3 août 1912, Jur. Comm. Fl., 1912, 339 : si Je pro-
priétaire d'un camion prête celui-ci à lm entrepreneur de trnnsports,
il cesse d'en être Ic « gardien ». En France : Req., 15 déc. 1930, D. H.
1931, p. 36; Seine, 23 juill. 1928, G. P., 1928, 2, 446; Paris, 17 juill.
1930, G. P., 1930, 2, 674; Rev. Trim., 1931, p. 119.
• Par contre Ie commodataire, devenu gardien de la chose prêtée,
pourrait parfaitement encourir envers Ie prêteur la responsabilit.é édic-
tée par l 'article 1384, § 1 : Seine, 31 mars 1919, D., 1922, 2, 12. Sur cette
situation, voyez s1111ra, n°' 173 et s.
5
Civ. Seine, 23 ja1nier 1903, n., 1904, 2, 257. Voyez égaJement
Riorn, 25 mars 1908 rt Civ. Lyon, 15 nov. 1901, D., 1904, 2, 257,
n fosserand.
RESPONSABILITé AQUILIENNE ET CONTRATS 301
SECTION V. -RESPONSABILITÉ
DU PROPRIÉTAIRE n \JN IMMEUBLE ( art. 1386)
1
Voyez H. et L. MAzEAun, op. cit., 1, n° 1032. C'est à tort, pensons-
nous, que le tribunal d 'An vers a décidé que la présomption de l'article
1386 ne peut être appliquée à charge du propriétaire, lorsque des tra-
vaux sont effectués dans l'immeuble, sous prétexte que l'immeuble se
trouverait sous la garde de ! 'entrepreneur des travaux (10 juin 1922,
J. A., 1923, 64). Voyez aussi Xamur, 14 févr. 1911, P. P., 1911, 451. Si
l'article 1386 est écarté en pareille hypothèse, c'est bien plutöt par la
volonté tacite des parties, voyez infra, n° 230.
2
Voyez notamment : Rev. trim., 1932, p. 765.
CHAPlTHE ll1
1 Sanf clans les hypothè'ses que nous avons inàiqnées supra, n°" 9
à 11,
" V, suprn, n° 108,
3
V, MArnAun, Traité de la responsabilité civile, L I, n° 176,
306 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Liége, 13 déc. 1868, Pas., 1869, 2, 121. Voyez supra, n°' 106 et suiv.
2
Voyez sur ces points: supra, n°• 112 et suiv. ; DA'I.JON, Droit marit.,
Il, n° 851. - Certains auteurs admettent au contrairP, que l 'application
des articles 1382 et suivants est exclue dans la mesure 011 les rapports
entre les parties sont fixées par leur convention : TossERAND, Transports,
n° 628. Mais aucune justification n'est donnée à l'appui de cette affir-
mation.
3
C'est ce qui est admis en Allemagne : voye7, vo:, L1szT, Die Dclikl.s-
obligationen, pp. 12 et suiv.
4
H. et L. l\iAzEAUD, Traité, t. I, n° 180, p. 168 ; A. Brn::-, lhf'se,
n° 344. Voyez Civ. Brux., 10 juill. 1931, Pas., 32, 3, 51.
•IESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 307
1
Voyez supra, n°• 76 à 105.
2
Voyez supra. n°• 106 à 109.
308 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
V. supra, n°• 9 à ll.
RESPONSABILITÉ AQUJLIENNE ET CONTRA TS 309
V. infra, n° 237.
2
Bruxelles, 6 juillet 1927, R. Ass., 1927, p. 485; 1G a\Til 1930, Rev.
gé11. nss. et rrsp., n° 661 ; Civ. Brnxclles, 23 mars 1928, R. gén. nss.
resp., n° 351 ; 11 a\Til 1929, ibid., n° 493; Liége, 31 jam. 1929, J. T.,
1929, 382 ; 21 noY. 1930, 13. Ass., mm, p. 72 ; Corr. Liéµ-c, 2/5 oct. 1928,
B. Ass., 1929, p. 286; Corr. Tongres, 10 j1nv. 1930, J11r. Li,1ge, ]930,
p 44.
3
Encore fout-il préciser ce qu 'on doit entendre par un transport
" gratuit " : voyez à ce sujet une note de M. Esmein, R., 1929, T, 249 ;
Rev. trim., 1932, p. 766.
4
En ce sens : Gand, 9 janv. 1930, R. Ass., 1930, p. 358; Liége,
4 juill. 1928, Rev. nee. trav., 1929, p. 44; 4 mai 1931, B. Ass., 1931,
p. 368 ; Civ. Courtrai, 17 juin 1927, Re11. _qén. ass. et resp., n° 352 ;
CiY. Anvers, 10 jmw. 1929, R. nss., J929, p. 267 ; ld., 25 mars 1931,
B. Ass., 1931, p. 600; C:orr. Liége, 10 mai 1928, B. nss., 1928, p. 898 ;
Hasselt., 30 janv. 1929, B. Ass., 1931, p. 72; en France: voyez Rev. trim.,
1928, p. 899 ; contra: Ripert, n. D., J928, l, 145, § II. Certaines déci-
sions repoussent l'idée d'nne clause tncite, parce que la responsabilité
édictée par l'article 1382 intéresse l'ordre pnhlir, tout au moins dans
la mesure ou elle protègc le droit à l 'intégrité physique : Bruxelles,
6 juillet 192ï, R. Ass., 1927, p. 485; Garni, 17 juin 1929, R . .J .. ]929,
col. 618; CiY. Anwrs, 3 mars 1930, B. 11ss., 1930, p. 560. Vo)ez à eet
égard supra, n°' 9 à 11.
310 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
La jurisprn<len,r française admet même que c'est l 'arlicle 1384- seul
qui doit être (>carlt' dans Ie cas du transport bénévole, l 'artirle 1382
demeuranl inf(>Q"ra]cment applicahle. En ce sens : Ch. 27 mars 1928,
S., 1928, J, 353, et la note de M. Grny; Req. 9 juin 1928, n .. 1928,
I, 153, n. Savatier; 7 janv. 1929, S., 1929, T, 276, n. Esmein ; 22 juil-
let 1929 ; G. P., 1929, 588; 1er aof1t 1930, G. P., 1930, 2, 572. Voyez
M.1:\FAro, Traité, I, n° 1278.
2
Req. 11 mai 1931, D. TT., 1931, 381.
3
25 jnin 1924-, Rl'c. tlrs arrêts rle la Cour rlr Caen, 1924, pp. 188.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 311
1
La gratuité nu service rennu est parfois même sans influence
sur la responsabilité : la jurisprudence considère générnlement que celui
qui nonne gratuitement des renseignements sur un tiers, nemeure res-
ponsahle de sa faute simple en vertu ne l'article 1382: Req. 1•r juil-
let 1909, G. P., 1909, 2, 153 et 14 nov. 1910, G. P., 1910, 2, 571 ; cf. Rev.
trim., 1931, p. 870.
2
Civ. 2 juillet 1851, D., 1851, I, 189.
' Vo~•ez cependant l'interprétation que nonne de eet arrêt M. P. Du-
rand (thèse, n° 27). L'arrêt récemment rendu par la Cour de Cassation
dans une espèce semhlahle (voyez infra, n. 4), nous paraît rnnfirmer
qu 'il existe, suivant la Cour Suprême, et contrairement à l 'avis de
M. Du rand, une véritable clause tacite d 'exonération. En revanche, la
Cour de Rouen a refusé d 'anmettre que les propr:étaires de chevaux
engagés dans une même course, se seraient tacitement exonérés entre
eux de la responsabilité délictuelle : Rouen, 8 aoflt 1903, S., 1904, 2.
282.
4
Req. 16 nov. 1931, D. H., 1931, p. 555.
312 RESPONSABILITÊ AQUILIENNE ET CONTRATS
235. Il est rare, nous l'a,ons vu, que les parties sup-
priment directement, par une convention particulière,
l'application entre elles de la responsahilité délictuelle.
Le plus souvent ce n'est qu'indirectement que les
règles délictuelles sont écartées : en limitant étroitement
leurs obligations contractuelles, les parties restreignent
316 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
26 octobre 1877. Pas., 1877, I. 406.
318 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Comp. sur cette situation : A. BRu:-, n° 204.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 319
1
Voyez supra, n° 112.
2
Voyez DnRAo'ID, thèse, pp. 108 et s.
320 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
d'un mandataire, sont sans intérêt pour l'étude à laquelle nous procé-
dons : ce sont en effet des obligations purement contractuelles, dénuées
de toute influence sur la responsahilité délirt11elle : voy. supra, n° 197.
2
Voyez supra, n° 19.
" DEMrlGUE, Obli_q., JIJ, n° 256.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 321
exemple, Gand, 17 juin 1929, B. J., 1929, col. 618), c'est à raison du
caractère d 'ordre public qui est parfois reconnu à la responsabilité délic-
tuelle dans la mesure ou elle assure Ie respect rle l 'intégrité physique.
Nous avons critiqué cette opinion: voyez supra, n°• 9 à ll.
• Voyez supra, n°• 14 et suiv.
3
L 'art iele 1891 paraît imposer égalemen t une garantie des vices
de la chose au prl'leur. Mais comme cette garantie ne joue que si le
prNeur arnit connu Ie vice et ne l'avait pas signalé, l'obligation du pri'-
teur se ram/>ne en réalité à une obligation de moyens : celle de mettre
l 'cmprunteur au courant des défauts ou particularités de la chose pré'téE'
4
Op. ei/., T, n° 180.
RESPO;\'SABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 323
1
Voy. supra, n°• 156 et suiv.
2
Traité, I, n° 181.
324 RESPO~SABILITI~ AQULIENNE ET CO!\TRATS
1
Rappelons toutefois que les contrals peuvent exercer une influence
sur l 'application des articles 1384 et 1386 en supprimant les conditions
requises pour que leur intervention soit possible : voyez supra, n°• 213
r, 224.
2
Encore faut-il, pour que Ie déposant puisse inYoquer l'article 1927,
que Ie dépöt soit gratuit (comp. art. 1928).
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 325
1
H. et L. MAZEAUD, I, n° 1412.
2 H. et L. MAZEATJD, I, n° 1409 (transport de personnes)
3
Voy. supra, n°• 112 à 120.
• Civ. 27 mars 1928, S., 1928. I, 353, n. Gény : 24 juillet 1930, D. H.,
1930, p. 523; v. MAZEAUD, Traité, T, n° 1291.
5
Civ. 27 mars 1928, précité.
328 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Paris, 9 nov. 1909, D., 1911, 2, 357; Besançon, 15 déc. 1909, S.,
1910, 2, 174. Dans Ie même sens : JosSERAND : Transport.~; n°• 881 et 882.
• Civ. 27 févr. 1929, S., 1929, I, 200, n. Hugueney; n. P., 1929, 1,
130, n. Ripert.
3
Cf. la loi beige du 10 mars 1900, art. 2.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 329
1 Voyez notamment Civ. 4 févr. 1874, D., 1874, J, 305 ; 31 déc. 1900,
S., 1901, I, 401, n. Perreau; 6 janv. 1904, D., 1906; 1, 287; 9 nov. ]915,
D., 1921, T, 23. Voyez sur cette jnrisprudenee Ia thèse de M. P. Dti,rand,
n°• 132 et s.
2
BEUDANT et CAPITAl\'T, n° 101 ; THALLER, Ann. de dr. comm., 1886-
1887, pp. 189 ets., 256 ets. ; RIPERT, Dr. maril., t. II, n°• lî72 et 1774.
note au D., 1926, J, 5; note Perreau, S., 1901, I, 401 ; MllIGNif;, thèse,
p. 241 ; LALOU, op. çit., n° 232.
3
PLANIOL et R1PERT, t. VI, n° 400 ; P. DURAND, thèse, n°" 149 el s.
' Cf. A1 1 BJN, thèse, p. 109. Comp. P. DuRAND, thèse, p. 373.
RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 331
ticle 169 des lois coordonnées sur les sociétés : suivant cette
disposition, cc sont prescrites par cinq ans toutes actions
contre les gérants, administrateurs, commissaires. liquida-
teurs, pour faits de leur fondion, à partir de ces faits ou,
s 'ils ont été celés par dol. à partir de la découverte de ces
faits n. Les termes généraux de cettc disposition out permis
de décider qu 'elle concerne tous les actes accomplis au cours
des fonctions, même s'il y a en négligence ou défaut de sur-
1
Cass., 19 avril 1877, Pas., 1877, T, 286; 18 oct. 1877, Pas., 1877,
T. 399; 27 déc. 1877, Pas., 1878, I, 35; 26 févr. 1885, Pas., 188/5, T, 85.
Comparez cependant Arlon 23 déc. 1880, Cwlls et BoNJ., XXX, 911. En
matière de transport par chemin de fer, la Joi du 25 août 1891 a instauré
un régime assez rigide : les clauses limitatives sont permises dans cer-
tains cas seulement (art. 42) et elles cessent toujours d 'êtrP applirables
en cas de faute prouvée (art. 45). Au contraire, les clauses limitatives
prévues par la loi du 28 novembre 1928 sur les connaissements sont
imposécs impérativement aux ronfractants (voyez supra; n° 210î et l'on
peut croire qu'à raison rlu raractè-re rl'ordrp publir qui s'attachc /t cette
réglementalion, la preuYe rl\me faute délictuelle ne ferait pas P,hec i1
Ja limitatio11 rles dommages PI intérNs.
2
Comm. Bruxelles, 20 avril 1893, Pas., 1893, 3, 190.
336 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Comp. MAZEAUD, Traité, U, n° 2124. Ces auteurs se prononcent
également en faveur d'une interprétation restrictive <les prescriptions
abrégées.
338 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Trib. Liége, 9 oct. 1895, Pas., 1896, 3, 6; Comm. Bruxelles,
26 jan v. 1900, B. J., 1900, 1007 ; An vers, 10 jan vier 1907, Pas., 1908, 3,
310; Comm. Bruxelles, 14 avril 1913, J. c. Brux., 1913, 3, 21 ; Comm.
Courtrai, 9 juin 1928, Jur. comm. Fl., 1928, p. 192 ; Comm. Brux.
18 juill. 1930, Rev. gén. resp., 1930, n°• 654 et 676. Comp. P. Dun.~,n.
thèse, n° 64 ; avis de M. Soenens, B. J., 1929, 547. Les parties ne pour-
raient pas réduire la durée de la responsabilité des entrepreneurs et
architectes à un délai tellement bref, qu 'il ne permettrait pas au maîlrc
de l 'ouvrage de se rendre compte des malfaçons évenl11elles : PLAXJnL el
HrPIHT, Trailé rle rlr. civ., t. XT, Contrats civils, p. 208.
RESPO'XSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS 339
1
BAUDRY et WAHL, t. XXI, n° 3947 ; GmLLOUARD, Louage, t. IJ,
n° 794; Paris, 6 juin 1894, S., 1895, 2, 7; Comm. Anvers, 13 ff-
vrier 1904, J. T., 1904, 464. Contra : LAURENT, t. XXVI, n° 64 ; Réperl.
prat. de dr. belge, V 0 Devis et Marchés, n° 313 ; Comm. Bruxelles,
20 avril 1893, Pas., 1893, 3, 190. Rappelons en outre que, suivant unc
partie de la doctrine et de la jurisprudence, les obligations qui ont pour
objet d'assurer l'intégrité physique intéressent également l'ordre public
supra, n°8 9 à ll.
CONCLUSlONS
1
Voy. n° 8 121 11 127.
2
Voy. n°• 112 à 120; pour les conséquences de l'option : n°• 187
à 195.
8
Voy. n°• 76 à 90.
342 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
1
Voy. n° 8 130 à 13G.
2
Voy. n°' 137 à 153, el 169 à 18,5.
3
Voy. n°• 154 à 164.
4
Voy. n°' 165 à 168.
5
Voy. n°• 84, 101, 105, 110, 111, 228.
6
Voy. n°• 106 à 109.
7
Voy. n°• 114 à 120.
344 RESPONSABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
Elle est aussi écartée toutes les fois que sou intervention
serait incompatible avec la volonté des parties - expresse
ou tacite - telle qu 'elle résulte de leur convention •, car la
responsabilité déiictuelle n 'est pas, en général, d 'ordre
4
public •
I. - Ouvrages généraux
AuBRY et RAu, Cours de droit civil français, 5° éd., revue par M. Et. Bar-
tin, t. V et VI.
BAUDRY LACANTINERIE et BARDE, Des obligations, t. I, II et IV.
BEUDANT, Cours de droit civil français.
BoNNECASE, Supplément au Traité de Baudry-Lacantinerie, t. II.
CABOUAT, Traité des accidents du travail, t. I.
CoLIN (A.) et CAPITANT (H.), Cours élémentaire de droit civil, 5° édit.,
t. II.
CoLMET DE SANTERRE, Cours analytique de Code civil, t. V.
DABI:-., Philosophie de l'ordre juridique posilif.
DALLoz, Répertoire de législation, de doctrine et de jurisprudence,
V0 Responsabilité.
DANJON, Droit maritime.
DEMOLOMBE, Cours de Code Napoléon, t. XXIV et XXXI.
DEMOGUE (R.), Traité des Obligations, t. I à VI.
GIORGI, Teoria delle Obbligazioni, t. V.
GLAssoN et TxssrnR, Traité théorique et pratique d'organisation judiciaire,
de compétence et de procédure.
Huc, Commentaire du Code civil, t. VIII et XI.
JACOBS, Droit maritime, t. 1.
JossERAND (L.), Cours de Droit civil, F 0 éd., t. Il.
- De !'esprit des droits et de leur relativité.
- Les transports en service intérieur et en service international.
LAcouR et BouTERON, Précis de droit commercial.
LAROMBIÈRE, Théorie et pratique des obligations.
LAURENT, Principes du droif. civil français, t. 16, 20, 25 et 26.
MAzEAUD (H. et L.), Traité théorique et pratique de la responsabilité
civile délictuelle et contractuelle, t. 1 et Il.
MouRLON, Répétitions écrites sur le Code civil, t. II.
PANDECTES BELGES, V° Faute, V0 Responsabilité chile, V0 Transport par
eaux intérieures, V0 Garantie.
PANDECTES FRANÇAISES, V0 Obligation.
PLANIOL et RrrERT, Traité élémentaire de droit civil, 100 éd., t. Jl.
PLANIOL, RIPERT, EsMEIN, RADOUANT et GABOLDE, Traifé pratique de droit
civil, t. VI et VII, Les Obligations.
RÉPERTOIRE PRATIQUE DU DROIT BELGE, tomes I à III.
RxPERT, Droit maritime, t. Il.
- La règle morale dans les obligations.
SouRDAT, Traité général de la responsabilité.
TouLLIER, Droit civil franais, t. _lil et XI.
Vrn1É, Cours de droit civil, t. 111.
346 ~RESPO~SABILITÉ AQUILIENNE ET CONTRATS
PB.EMTÈHE PAHTIE
DEUXIÈME PARTTE
Conclusions 340
248. Résumé de la doctrine proposée.
Pnge 860, rectifier les numéros des pages comme s11il : û5. au lie11
. de 278 ; 285, au licu rle 281.
Page 8G2, reclificr les numéros des pages comme suil : 319 au lit'll
de 315 ; 383, au lieu de 315 ; 337, au lieu de 315, cl 841, au lieu
de 340 . .