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Le différend est un litige. Nous parlons de litige lorsqu’une personne ne peut obtenir
amiablement la reconnaissance d’une prérogative qu’elle croit avoir et envisage de saisir un
tribunal pour lui soumettre sa prétention. Quant au règlement, c’est une solution donnée à
un différend.
La fonction de règlement des différends, de tous ordres, est confiée à l’Etat.
Ce dernier fait exécuter cette fonction par une organisation judiciaire, mais on assiste
aujourd’hui à l’avènement d’une justice alternative dont la forme la plus connue est l’arbitrage
1- Conciliation
La conciliation est une procédure visant à un accord entre des parties opposées par une
mésentente avant l'intervention d'une décision potentiellement contraignante.
Le Président Comilla HOGUIE a rappelé que « le monde des affaires se nourrit de sécurité, de
célérité et aussi de discrétion ». Du fait de sa célérité, la conciliation est un mécanisme
privilégié par les organes de régulation.
Dans tous les cas, la procédure de conciliation se termine par un procès-verbal de conciliation
signé par les deux parties ou par un procès-verbal de constat d’échec. Mais la difficulté réside
dans le caractère non contraignant de ces procès-verbaux de conciliation.
Selon le Professeur Abdoulaye SAKHO, l’arbitrage est « l’institution d’une justice privée grâce
à laquelle les litiges sont soustraits aux juridictions étatiques pour être résolus par des arbitres
investis par la circonstance de la mission de juger »1. L’arbitrage devant l’Autorité de régulation
est institutionnel. Le Professeur SAKHO précise que les parties à l’arbitrage institutionnel
doivent mener les opérations conformément aux règles de procédure de l’institution
d’arbitrage concernée.
Mais il faut préciser que cette forme d’arbitrage est différente de celle exercée par les organes
de régulation.
En ce sens que cet arbitrage découle d’une convention des parties telles que prévues par les
articles 2393 et 3394 de l’Acte Uniforme de l’OHADA sur l’arbitrage.
Tandis que l’arbitrage exercé par le régulateur constitue une compétence d’attribution dans
un secteur spécifique.
En effet, l’article 141 de la loi 2011-01 du 24 février 2011 portant code des
télécommunications prévoit :
Tout opérateur ou fournisseur de services a la faculté de saisir l’ARTP en cas de litige relatif,
notamment :
- à toute violation par un opérateur ou fournisseur de services de dispositions législatives ou
règlementaires en matière de télécommunications et de postes ou de clauses conventionnelles
;
- à tout refus d’interconnexion ou de location de capacité ou d’infrastructures, non conformes
aux conditions prévues par les textes applicables et tout désaccord relatif à l’application ou à
l’interprétation des conventions et des catalogues d'interconnexion ;
- aux conditions d’octroi ou de refus d’octroi à un opérateur des droits d’occupation sur le
domaine des personnes publiques ou de droits de passage sur une propriété privée aux fins de
l’établissement et de l’exploitation d’un réseau de communication ;
- aux pratiques anticoncurrentielles.
Selon l’article 28 de l’Acte Additionnel A/SA 2/01/07 relatif à l’accès et à l’interconnexion des
réseaux et services du secteur des TIC, les litiges relatifs à l’interconnexion et aux conditions
d’accès sont portés devant l’Autorité de régulation. Cette dernière doit se prononcer dans un
délai de trois mois (3) après avoir demandé aux parties de présenter leurs observations.
1
A Sakho, La législation communautaire de la concurrence et les mécanismes alternatifs aux règlements des
conflits commerciaux », Ohadata D-05-12
Le règlement n°03/2002/CM/UEMOA relatif aux procédures applicables aux ententes et abus
de position dominante à l’intérieur de l’Union économique monétaire ouest africaine, limite
la compétence des autorités nationales de concurrence dans la phase d’enquête.
II ressort de ces dispositions que le régulateur est tenu de respecter le principe du procès
équitable dans le traitement du litige. La doctrine a essayé de répondre à la question de savoir
pourquoi le droit au procès équitable est applicable au traitement des différends devant le
régulateur ?
Mais une bonne partie a retenu que l’une des garanties fondamentales octroyées aux
justiciables est de leur permettre que sa cause puisse être entendue deux fois.
Aussi, naturellement, les sanctions prononcées par les autorités administratives
indépendantes peuvent faire l’objet d’un recours devant une juridiction.
Par ailleurs, l’existence d’un recours administratif peut proroger le délai du recours pour excès
de pouvoir contre la décision du régulateur.
Il est consacré deux formes de recours administratifs, à savoir le recours hiérarchique et le
recours gracieux.
Le recours hiérarchique n’est pas envisageable en ce qu’il est porté devant le supérieur
hiérarchique de l’auteur de l’acte. Le régulateur n’est pas soumis au pouvoir hiérarchique.
Par contre, le recours gracieux qui est porté devant le régulateur lui-même, pour qu’il
reconsidère sa décision, est bel et bien possible. Dans ce cas, le délai du recours pour excès
de pouvoir ne commence à courir qu’à compter de la notification de la décision de rejet.